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La politique monétaire
Un essai d’interprétation marxiste
SUZANNE DE BRUNHOFF
AVEC LA COLLABORATION DE PAUL BRUINI
Sommaire
.
Couverture
Page de titre
Introduction
1° Fonction critique
2° Fonction positive
2. MONNAIE ET CAPITALISME
A) Circulation du capital
FINANCIER
Conclusion
Notes
Copyright d’origine
Achevé de numériser
Introduction
« Année I :
« Année II :
1° Fonction critique
Si la production marchande est vide de rapports de production et de
répartition entre classes sociales, elle désigne uniquement des rapports
sociaux d’échange, entre producteurs de marchandises. On ne peut donc
assimiler à ces rapports les rapports de production spécifiques du mode de
production capitaliste. Cette impossibilité a pour conséquence positive
fondamentale, l’élimination du support principal de toute idéologie
économique, classique ou néo-classique, qui consiste à confondre
marchandise et capital et à réduire, de diverses façons, le second à la
première, qu’il s’agisse des analyses de Ricardo ou de celles de Walras.
D’autre part, cela permet d’aborder la notion de marché sans la soumettre à
celle d’équilibre, qui appartient aussi à toute idéologie bourgeoise ; car
l’analyse des échanges d’équivalents entre producteurs privés met en
lumière certaines contradictions au niveau même des échanges et des
catégories marchandes.
2° Fonction positive
En exposant les catégories d’une « production marchande », Marx aboutit
à trois résultats :
2. MONNAIE ET CAPITALISME
A) Circulation du capital
a) Il n’y a pas de reproduction du capital productif industriel sans
circulation du capital. Que signifie cette affirmation ? Marx distingue trois
formes de capital : le capital-argent, avec lequel « l’homme aux écus »
achète force de travail et moyens de production, le capital productif
permettant la mise en œuvre du procès de production capitaliste comme
utilisation des matières premières et de l’équipement (capital constant) par
la force de travail, et en troisième lieu le capital-marchandises, résultat de la
production, incorporant une plus-value. Ce dernier, une fois réalisé (vendu),
permet la reconstitution d’un capital-argent plus important, A + a, ou A´.
Au niveau de la circulation, ou des métamorphoses du capital, les choses
sont décrites de la façon suivante : A — Mp... M’A’. Ici Marx fait
abstraction des prix de production qui devraient influer sur la vente de M′,
en rapport avec la détermination de la plus-value « a » comme profit
moyen, donc sur les conditions de la reproduction à l’échelle sociale ; il
admet l’hypothèse selon laquelle les marchandises produites de façon
capitaliste sont vendues à leur valeur.
Le cœur du processus de la production capitaliste se trouve au niveau de
Mp... M´, c’est-à-dire de la création de plus-value par la marchandise force
de travail (comprise dans Mp) qui engendre une valeur M’ supérieure à la
valeur initiale des marchandises productives Mp. C’est là que se produisent
à la fois une « transformation physique des marchandises » et une création
de valeur. Par contre, si l’on en revient au plan de la circulation du capital,
en considérant non seulement la production, mais les conditions
marchandes de la reproduction du capital productif, il ne s’agit pas du
même type de transformation, mais d’une métamorphose telle que nous
l’avons déjà rencontrée au niveau de la circulation marchande 50. Les
marchandises produites doivent être vendues, pour reprendre la forme du
capital-argent refluant vers le capitaliste et permettant de reproduire le
processus. Et le capital-argent doit trouver dans la circulation les
marchandises en lesquelles il puisse se métamorphoser pour que la
production capitaliste se perpétue. Autrement dit, tout en étant inscrit dans
la circulation particulière du capital, les éléments marchandises et argent
ressortissent en même temps à la circulation générale des marchandises. Et
il n’y a pas à ce niveau de problème monétaire spécifique, par rapport à
celui qui a été envisagé précédemment. Le capital-argent A est de la
monnaie accumulée et devenue de ce fait argent, en attendant de pouvoir
être investie comme capital-argent achetant de la force de travail. Quant à la
monnaie, moyen de circulation, qu’il s’agisse de circulation marchande
simple ou de circulation du capital, elle doit remplir son rôle dans les
transactions en fonction des ventes et achats.
Années
1965 1970
Investissements industriels 57 81,6
Stocks 7,9 2,6
Emplois financiers 15,9 14
Les stocks surtout, et dans une mesure beaucoup moindre les emplois
financiers, se sont donc adaptés aux difficultés de trésorerie. Ainsi les
difficultés de trésorerie ont été en partie traitées par des ajustements
financiers, ce qui témoigne d’une certaine adaptabilité, quoique
relativement faible.
Un autre aspect est celui des profits des banques pendant cette même
période 119. Les 459 banques du district étudié ont, en 1970, augmenté leur
revenu net de 15 % par rapport à 1969, alors qu’en 1968 l’augmentation
n’était que de 5,3 % par rapport à 1967. Ces gains supplémentaires ont été
dus à l’extension de la part des actifs les plus rentables, c’est-à-dire les
crédits aux entreprises, et les titres autres que les bons du Trésor dont le
rendement est relativement faible, ainsi qu’à l’augmentation des taux
d’intérêt, surtout ceux des crédits aux entreprises. Ainsi, les difficultés de
trésorerie des entreprises non financières ont, d’une certaine manière,
profité aux banques. De sorte que, malgré l’intégration relative des capitaux
bancaire et industriel, il peut subsister une contradiction entre les deux, soit
entre les entreprises et les banques, comme ici, soit à l’intérieur des sociétés
elles-mêmes, comme nous l’avons vu à propos des entreprises
multinationales. Contradiction secondaire mais néanmoins réelle. Ce qui
signifie que le capitalisme, quel que soit son « stade », ne peut
intégralement contrôler un financement lié à la circulation financière.
Il faut donc nuancer l’idée de « contrôle », sous peine de ne pas voir les
contradictions effectives qui gênent nécessairement ce contrôle. Ces
contradictions ont des effets spécifiques sur la pratique monétaire de l’Etat.
Celle-ci vise à désamorcer les contradictions, notamment en
approvisionnant les banques en moyens de paiements. Ainsi après mai
1970, la « régulation Q », limitant le taux d’intérêt versé aux dépôts à
terme, a été suspendue aux Etats-Unis, ce qui a ramené vers les banques les
disponibilités des grandes entreprises, préférant de nouveau les placements
en dépôts à terme à ceux en papier commercial. Mais, d’une part, les
entreprises n’ont emprunté qu’une partie de l’accroissement des moyens de
paiements, d’autre part, le poids de la crise financière a affecté le dollar
comme monnaie nationale ayant un rôle international.
Le contrôle de la circulation financière par la Banque centrale a consisté
en grande partie à transférer la contradiction sur la parité du dollar. Ainsi le
changement de pratique monétaire de l’Etat se manifeste par les efforts faits
pour donner au capital privé les moyens financiers de se reproduire au
moindre risque : dans cette mesure on peut parler de « contrôle des
structures financières ». Mais cela se fait au détriment de la valeur relative
de la monnaie nationale. Or l’Etat doit continuer à prendre en charge la
reproduction de l’équivalent général. Même si ce problème est moins aigu
qu’il n’y paraît (du fait qu’il y a des substituts, et que par exemple « dès que
l’argent est passé par la filière purificatrice d’une banque suisse il n’a plus
identité ni odeur » 120), il n’en reste pas moins posé, comme nous l’avons vu
à propos de la crise du dollar, et comme nous allons le voir de nouveau
maintenant.
3) Existe en France aussi, malgré les critiques dont elle a été l’objet, la
pratique des réserves obligatoires des banques auprès de la Banque centrale,
complémentaire de l’open market par son action sur la liquidité.
4) L’encadrement du crédit est une autre pratique, qui consiste à fixer des
limites aux banques quant à l’augmentation de l’octroi de crédits (limites
fixées en France par le Conseil national du Crédit). Laissons de côté le
contrôle cas par cas obligatoire pour les gros crédits, ou les directives
verbales du Conseil national du Crédit, pour envisager une dernière
technique :
Les différents concepts dégagés dans les chapitres précédents vont encore
être utilisés ici, pour achever notre critique de la politique monétaire, étude
qui a deux axes fondamentaux. D’une part les phénomènes monétaires, dont
la spécificité n’est pas en cause pour autant, sont dépendants de
l’infrastructure socio-économique ; la reconstitution de l’équivalent général,
usuellement assurée par la gestion des Banques centrales, subit la contrainte
d’une loi de la valeur. D’autre part, dans certains cas, une intervention du
politique s’avère être nécessaire, principalement pour légaliser, rendre
officiels, les changements de parités monétaires sans lesquels toute gestion
devient sans effet. Un exemple de ce double aspect — domination de
l’infrastructure, « surdétermination » par la politique — est celui de l’action
politique sur le franc français en 1968-1969. A la fin de 1968, le franc était
de facto dévalué par rapport au deutsche mark. Une décision « autonome »
du général de Gaulle empêcha néanmoins la dévaluation de jure de la
monnaie nationale. Mais celle-ci, inévitable, eut lieu en août 1969, sous
l’égide du nouveau Président de la République, G. Pompidou, qui entérina
officiellement la dévaluation de fait.
Notre critique de la notion de « politique monétaire » s’effectuera ici en
trois étapes : 1) examen de situations où l’idéologie bourgeoise voit les
effets d’une « politique monétaire », effets qui cependant s’évanouissent à
l’analyse, ce qui montre la déficience du concept ; 2) discussions des
idéologies, et 3) mise en lumière des racines de celles-ci.
c) 1970. J. Denizet nous dit que le freinage « en termes réels » commence
au milieu de 1969, en pleine phase inflationniste, ce qui conduit Arthur
Burns, nouveau président du Fed. 150, « gagné semble-t-il aux idées de
Milton Friedman » 151, à freiner la liquidité ; nouvelle erreur de politique
monétaire, face à la récession « réelle », selon J. Denizet qui reporte à plus
tard l’étude du phénomène de la « stagflation » comme combinaison de
récession et d’inflation.
Quant à la dernière « erreur » de politique monétaire, elle date des
mesures de Nixon prises en août 1971, qui risquent de faire plus de mal que
de bien, et sont dues à des menaces extérieures. J. Denizet dit que c’est un
« traitement de choc administré à une économie qui entrait tout juste en
convalescence » 152. Sans nous expliquer pourquoi ni comment.
3) Si l’on reprend les remarques faites par Marx au sujet du crédit, une
contradiction apparaît quant aux effets du processus de financement :
— d’une part, le crédit a un effet centralisateur, c’est-à-dire un effet de
répartition du capital-argent en faveur des gros capitaux ; c’est « un
immense machinisme social destiné à centraliser les capitaux » 174, ce
qui « n’exige qu’un changement de distribution des capitaux présents,
qu’une modification dans l’arrangement quantitatif des parties
intégrantes du capital social » ; la centralisation par le crédit grossit et
accélère les effets de l’accumulation ;
— d’autre part, le système du crédit est nécessaire « pour que se produise
l’égalisation du taux de profit ou la tendance à cette égalisation sur
laquelle repose toute la production capitaliste » 175.
Ainsi il y a d’une part distribution sélective du crédit et développement
inégal des capitaux, qui aboutissent à une différence des masses de profit
selon la dimension des entreprises, mais d’autre part maintien d’une
certaine mobilité du capital liée au maintien de la tendance à la formation
d’un taux de profit moyen. La distribution sélective du crédit favorise sans
doute la hausse de certains prix « leaders », mais la tendance à la formation
d’un taux de profit moyen favorise la diffusion de la hausse des prix à
travers toutes les entreprises capitalistes. Et alors que la « centralisation »
implique un fractionnement des flux de financement, orientés de façon
sélective, la mobilité du capital-argent implique le maintien d’une certaine
unité monétaire. Certes le processus est sans limites propres à partir du
moment où l’unité monétaire a pour lieu la Banque centrale, qui ne bute
plus sur une monnaie marchandise universelle. Mais nous avons vu qu’il y
avait nécessité pratique de sanctions politiques — transformées par
l’idéologie en « politique monétaire » destinée à contrôler « l’inflation ».
Quand nous parlons de l’inflation comme notion relevant de l’idéologie,
il ne s’agit pas de critiquer une erreur, un phantasme, une tromperie :
l’idéologie est réelle, et elle correspond à une pratique capitaliste réelle. Il
nous faut alors préciser davantage les éléments d’une critique matérialiste
de la « politique monétaire » comme idéologie d’une pratique étatique.
c) Pratiques et idéologie.
Conclusion
Notes
1
L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’Etat, Paris, Editions
Sociales, 1954, p. 157.
2
Capital, Editions Sociales, t. I, p. 231.
3
Capital, ibid., t. 3, p. 193.
4
Nous entendons par pensée « académique » (il nous arrivera aussi d’utiliser
l’expression de « pensée bourgeoise ») tout ensemble de notions qui ne
permet pas, voire empêche, de comprendre le mode de fonctionnement du
capitalisme ; et cela par opposition avec le matérialisme historique comme
« critique de l’économie politique » assumant son propre point de vue de
classe.
5
Der Spiegel, cité par Le Monde du 2 septembre 1971.
6
Nous nous référons ici au matérialisme historique dont les concepts seront
développés au cours de cet essai.
7
Dunod, 1967, p. 118.
8
Ed. Calmann-Lévy, 1971, pp. 134-135.
9
Ce terme d’ « impérialisme » sera précisé dans le chapitre III.
10
S.E.D.E.I.S., Chroniques d’actualité, octobre 1969, pp. 178 et suiv.
11
Ibid., p. 177.
12
Nous conservons ici le terme de « marché », en attendant l’introduction des
concepts pertinents.
13
Remarques dues à un banquier expert en la matière.
14
Extrait d’un article d’un bulletin économique mensuel de la First National
City Bank of New York, octobre 1971, reproduit dans Problèmes
économiques, 25 nov. 71, p. 18.
15
Le développement qui suit, ainsi que quelques autres, est directement
inspiré par un article de Suzanne BEAULIEU et Louis CHABERT, La crise
monétaire internationale, publié dans la revue Politique aujourd’hui, nov.
1971.
16
Cf. plus loin, chap. II, pp. 130 et suivantes.
17
Ce qui n’exclut pas la domination internationale d’une monnaie nationale
(livre sterling au XIXe siècle, dollar depuis la deuxième guerre mondiale)
visant notamment, dans les deux cas, à faire supporter par les autres pays, et
éventuellement par certains industriels du pays à monnaie dominante, un
déficit de la balance des paiements. Cf., pour la livre sterling un article
d’A.G. FORD, Bank rate, the british balance of payments, and the burden
of adjustement, 1870-1914, Oxford, Economic papers, mars 1964.
18
Certains calculs font remonter ce déficit à 1966, en supprimant celles des
exportations qui étaient fonction de « l’aide liée ».
19
Sur ces concepts, cf. chap. II.
20
Il ne s’agit pas d’exagérer ces différences. Ainsi la Grande-Bretagne a-t-
elle, entre 1880 et 1914, pratiqué « une exportation secondaire de
capitaux », grâce aux revenus de ses investissements à l’étranger, qui
couvraient en même temps le déficit (cumulé pour la période) de la balance
courante. Il n’en va pas encore de même pour les Etats-Unis ; mais dans
certains domaines, comme celui du pétrole, la disproportion entre « sortie
du capital américain » (expression comptable), et « revenus rapatriés », est
grande : ainsi en 1970, 1 milliard 492 de dollars « sortait » des Etats-Unis,
pour un gain total de 2 milliards, 950, dont 2 603 rapatriés aux Etats-Unis
(cf. Survey of Current Business, octobre 1971, tableau pp. 28-29). Jeanne
Singer et Paule David nous ont obligeamment aidés à sélectionner la
documentation nécessaire pour trouver ces indications.
21
Cette spéculation a été conditionnée par la surévaluation relative du dollar
indiquée p. 35.
22
Terme relatif à la balance des paiements. Car il ne s’agit pas d’un véritable
paiement, mais d’un achat à crédit insolvable.
23
Une politique de prestige du dollar, S.E.D.E.I.S., Chroniques d’actualité,
juillet-août 1969.
24
La base objective de celle-ci étant la surévaluation du dollar, dont voulaient
profiter les spéculateurs : faute de cette précision, l’on adopterait une
conception « subjectiviste » de la spéculation.
25
Critique de l’économie politique, Ed. Sociales, p. 120.
26
Cité par P. FABRA dans Le Monde du 6 juillet 1971.
27
Le Monde du 18 août 1971.
28
Voir n. 2, p. 37, et n. I, p. 43.
29
Cette dernière n’empêche pas, bien entendu, les capitalistes de « prendre
leur bénéfice de change », mais elle tente de bloquer le processus de mise
en cause du dollar comme monnaie internationale de circulation.
30
Capital, I, sect. I, p. 122, n. I (Ed. Sociales, 1948).
31
Ibid., p. 157.
32
Capital, liv. I, 2e section, p. 173, n. I.
33
Dans cet exemple, la valeur immanente individuelle de la marchandise
comme temps de travail coagulé, qui correspond au temps de travail
socialement nécessaire dans une période antérieure, doit maintenant se
modifier sous la pression de la nouvelle valeur immanente sociale, ou temps
de travail coagulé socialement nécessaire dans la période actuelle, lequel
détermine la valeur d’échange de la marchandise table.
34
Capital, I, I, p. 115.
35
Au lieu d’avoir comme hier, un habit contre une table, si la valeur sociale
immanente de l’habit a diminué de moitié, on a aujourd’hui deux habits
contre une table. Il y a décalage entre ce que Marx appelle la « valeur
relative » de la table, qui a changé (ici, doublé) et sa valeur comme travail
social cristallisé, qui n’a pas changé (Capital, I, I, p. 68). Ce cas diffère
donc du précédent exposé p. 58.
36
On retrouve ici le décalage indiqué p. 58 entre valeur relative et valeur
immanente. Il y a donc trois cas. I) Pour une même marchandise (cf. p. 57),
sanction du travail individuel dépensé par la valeur sociale devenant
immanente (« dévalorisation interne ») ; 2) Dans l’échange de deux
marchandises, sanction du changement du rapport des valeurs immanentes
par le changement de la valeur relation (« dévalorisation externe ») (cf.
p. 58) ; 3)Dansl’échange marchandise/or, sanction externe spécifique par la
dépréciation comme cas particulier de la « dévalorisation externe ».
37
Le problème de « l’étalon invariable des valeurs » diffère en principe de
celui des « prix de production » qui dépend de la répartition des revenus
(taux de profit). Mais la différence et le rapport de ces deux problèmes de
mesure sont loin d’être toujours clairs, chez Ricardo... et aujourd’hui
encore.
38
Michel FOUCAULT, L’archéologie du savoir, Gallimard, 1969, p. 230.
39
The principles of political economy and taxation, London, Ed. Dent &
Sons, 1960, p. 21.
40
O.c., p. 29. Ricardo explique ici que l’or, pris comme étalon invariable,
permettrait une mesure des prix et des valeurs telle que toute altération du
prix puisse être rapportée à l’altération de la valeur de telle ou telle
marchandise.
41
Cf. notes pp. 58, 59 et 62.
42
Capital, I, 1, pp. 85-86.
43
Ibid., p. 55.
44
Cf. plus haut, p. 58.
45
Cette présentation diffère de la présentation habituelle. Selon cette dernière,
il semble que la loi de la valeur règle l’échange des produits en fonction du
temps de travail social nécessaire à la production de ces marchandises
comme si ce temps de travail était une quantité globale donnée à répartir.
46
Capital, I, sect. 2, p. 151.
47
Ibid., p. 173, n. 1.
48
Cf. Jean BAECHLER, Les origines du capitalisme, Gallimard, 1971, pp. 19
à 47, coll. « Idées ».
49
Cf. chap. III, sur la notion d’ « accumulation primitive », pp. 104 et suiv.
50
Capital, t. 4, p. 115.
51
Capital, t. 4, p. 216.
52
Capital, t. 4, p. 216.
53
Ibid., p. 217.
54
Capital, t. 7, p. 109.
55
Capital, t. 4, pp. 101 et 102.
56
Capital, t. 7, p. 68.
57
Dans Esquisse d’une histoire monétaire de l’Europe, Cahiers des Annales,
n° 9, Ed. A. Colin, 1954, p. 93.
58
J. DENIZET, Monnaie et financement, Dunod, 1967, p. 128.
59
Le Capital, liv. 3, t. VII, p. 1211, Pléiade. Traduction légèrement différente,
Editions Sociales, t. 7, p. 152.
60
Cf. l’article de S. Ch. KOLM, dans Le Monde, 22 février 1972.
61
Au XIXe siècle et au début du XXe siècle, elle était à la fois monnaie
métallique et monnaie fiduciaire (billets de la Banque centrale).
62
Dans le même ordre d’idées, nous considérons que les actions de
spéculation affectant une monnaie sont des manifestations annexes. Cf. plus
haut, p. 43, n. I.
63
Capital, I, 1, p. 147.
64
Dans La nouvelle économique, p. 219.
65
Cf. Histoire des faits économiques contemporains, Presses Universitaires de
France, 1966, pp. 264 et suiv., coll. « Thémis ».
66
La parité du franc, par exemple, n’était vraiment définie entre 1948 et 1958
que par rapport au dollar.
67
Dans Politique économique et planification en région capitaliste, Editions
Sociales, 1971, p. 47.
68
Cf. Sur l’articulation des modes de production, Centre d’Etude de
Planification socialiste, Ecole des Hautes Etudes, nos 13 et 14, coll.
« Problèmes de planification ».
69
Un exemple de ce décalage est donné par S. de BRUNHOFF, La monnaie
chez Marx, Editions Sociales, 1967, à propos du crédit qui, « adapté aux
besoins du capitalisme... n’est jamais véritablement contemporain du
capital. Le système de financement né du mode de production capitaliste
reste un bâtard ».
70
L’impérialisme, stade suprême du capitalisme, Œuvres choisies, t. I,
éditions en langues étrangères, Moscou, 1948, p. 847.
71
Ibid., pp. 819-820.
72
Lénine signale bien au début de son ouvrage (o. c., p. 777), « une erreur »
de Hilferding « dans la théorie de l’argent et une certaine tendance à
concilier le marxisme et l’opportunisme », mais il n’en tire pas directement
les conséquences théoriques.
73
Cette expression est empruntée à Etienne Balibar.
74
Capital, t. 7, p. 252.
75
Capital, t. I, p. 161.
76
Cf. J. LE GOFF, Marchands et banquiers du Moyen Age, Presses
Universitaires de France, 1969, 4e éd., p. II, coll. « Que sais-je ? ».
77
Cf. V. BARBOUR, Capitalism in Amsterdam in the 17th century, Ann
Arbor paperbacks, 2e éd., 1966, pp. 70-71.
78
Dans Colonialisme, néo-colonialisme, et transition au capitalisme, Ed.
Maspéro, 1971, p. 359, coll. « Economie et socialisme », n° 15.
79
MARX, Fondements de la critique de l’économie politique, éd. Anthropos,
1967, t. I, p. 474.
80
Ibid., p. 471.
81
O.c., p. 147.
82
Fondements de la critique de l’économie politique, o. c., p. 475.
83
Capital, t. 6, p. 344.
84
O.c., p. 67.
85
Capital, t. VI, p. 282.
86
Ibid., p. 291.
87
Ibid.
88
Il faut reconnaître que cette expression est peu claire.
89
Capital, t. 6, p. 297.
90
Les renseignements qui suivent sont tirés de l’ouvrage de V. BARBOUR.
91
Ibid.
92
V. BARBOUR, o. c., p. 79.
93
Capital, t. 7, p. 24.
94
Ibid., pp. 102 et 103.
95
Ibid., p. 17.
96
HILFERDING, Le capital financier, Ed. de Minuit, p. 318.
97
Ibid., p. 318.
98
Ibid., p. 55.
99
Dans Rapports entre systèmes bancaires et entreprises industrielles dans la
croissance européenne au XIXe siècle, extrait de Studici Storici, oct.-déc.
1970, p. 657.
100
Ibid., p. 658.
101
Traité marxiste d’économie politique, Le capitalisme monopoliste d’Etat,
Ed. Sociales, 1971, t. II, p. 217.
102
Dans La Pensée, oct. 1971, compte rendu de lecture (sur l’Offre de
monnaie, de S. de BRUNHOFF, Maspero), p. 153.
103
Le capital financier, o. c., pp. 393-396.
104
Cf. « Short term capital movements under the pre 1914 gold standard »,
Princeton, 1963, p. 84.
105
Celles-ci, comme l’indiquent les dirigeants du Crédit Lyonnais en 1910,
touchaient de fructueuses commissions et diffusaient ensuite, en France par
exemple, les titres parmi les petits épargnants (cf. H.D. WHITE, The
French international accounts, 1880-1913, Harward University Press,
1933, pp. 281-282).
106
Le capital financier, o. c., pp. 380-381. Hilferding a pourtant entrevu la
contradiction dont nous parlons (o. c., p. 248) en montrant que le capital
bancaire a des dimensions arbitraires par rapport au capital commercial et à
la circulation. Mais il ne l’a pas développée conceptuellement.
107
Article de R.B. FITZIMONS, dans The Banker, nov. 1971, reproduit dans
Problèmes économiques, La Documentation française, 9 fév. 1972. Sur le
même point, cf. par exemple B. de JOUVENAL, Sur la crise monétaire,
chroniques d’actualités, février 1972, citant le Wall Street Journal du 15
février : « Les trésoriers des corporations ont tous à faire au même
problème : comment mieux faire travailler l’argent de la firme. »
108
Art. cité, pp. 2 et 4.
109
Sur la notion de spéculation, cf. plus haut, p. 43, n. 1.
110
Cf. Marc BLOCH, o. c., pp. 39, 54, 56.
111
Ibid., p. 56.
112
Peel est cité par E.V. MORGAN, The theory and the practice of central
banking, 1797-1913, 2e éd., éd. Cass & Co. Ltd, 1965, pp. 116-117.
113
Déclaration de J.H. Palmer, gouverneur de la Banque en 1832, citée par
E.V. MORGAN, o. c., p. 1.
114
Qui utilisait le système bancaire anglais pour les transactions
internationales.
115
Dans Histoire de la Banque d’Angleterre, 2e éd., C.U.P., 1958, p. 416.
116
O.c., p. 58.
117
Cf. Le Mondes, 22 mars 1972, « Selon un projet étudié par le
gouvernement, la Banque de France pourrait perdre encore de son
autonomie », par A. VERNHOLE.
118
Structures financières des Etats-Unis, Bulletin économique mensuel de la
Banque de Paris et des Pays-Bas, nov. 1971.
119
« Income, expenses and operating ratios of eight district member banks »,
Federal Reserve Bank of Saint Louis Review, août 1971.
120
Les banques suisses, par T.R. FEHRENBACH, Stock, 1967, p. 139.
121
O.c., pp. 71-72.
122
O.c., pp. 71-72.
123
Le capitalisme monopoliste d’Etat, o. c., t. II, p. 237.
124
Ainsi les banquiers américains ont vivement réagi contre l’ampleur de ce
déficit.
125
O.c., p. 122.
126
Ibid.
127
A. CHAINEAU, Mécanismes et politique monétaire, Presses Universitaires
de France, 1968, coll. « SUP ».
128
H. VIAUX, Le marché monétaire de Paris, Presses Universitaires de
France, 1972, même collection.
129
O.c., p. 5.
130
Expression de Jean DENIZET, o. c., p. 121.
131
Intérêts qui entrent en contradiction, après la seconde guerre mondiale, avec
ceux du capital industriel proprement dit, contradiction révélée notamment
par la différence des positions face à l’entrée dans le Marché commun.
132
Cf. notamment l’article de S.C. KOLM, La monétisation américaine du
capital français, Revue économique, nov. 1967, dont cependant nous
n’approuvons pas l’interprétation du rôle des Etats-Unis comme « banque
mondiale ».
133
The international position of the United States : developments in 1970, dans
The Survey of current business, oct. 1971.
134
Même revue, article de R.D. BELLI et J.N. FREIDLIN, p. 35.
135
Cf. le Bulletin d’information de la Banque Jordan, article reproduit dans
Problèmes économiques, 22 mars 1972, tableau p. 27.
136
Cf. Le Monde, 28 mars 1972.
137
Cet exemple est emprunté à la thèse de C. MILLS, La politique allemande
de direction globale de l’économie (1967-1969), Paris, 1971, mentionnée
par le Pr Jean Lhomme au cours de son séminaire des Hautes Etudes de
1971-1972.
138
Le Pr Jean Lhomme, quant à lui, a indiqué au cours de son séminaire que la
mesure de réévaluation était une arme politique pour le S.P.D. (Parti social-
démocrate).
139
Le Monde, 28 déc. 1971.
140
Ibid.
141
Voir plus loin, p. 177, le « problème de l’inflation ».
142
Cf. Le Monde, 29 mars 1972.
143
Cf. Le Monde, numéros datés du 27 juillet 1971 et du 28 août 1971.
144
Estimations du journal Le Monde, 18 déc. 1971.
145
Même journal, 3-4 oct. 1971.
146
Il ne faut pas oublier en effet qu’aucun système de paiements international
n’a reposé sur un « équilibre » monétaire : c’est l’Angleterre qui a la
première adopté « l’étalon-or » au XIXe siècle, et fait adopter « l’étalon-
change or » à la conférence de Gênes en 1922 ; ce sont les Etats-Unis qui
ont fait rattacher le dollar à l’or après la seconde guerre mondiale. Et les
plaintes contre le fait que le maniement du taux de l’escompte par les
Anglais au XIXe siècle reportait le poids du déficit de la balance
britannique des paiements sur les autres pays brusquement privés de
capitaux, sont connues.
147
Inflation, dollar, euro-dollar, N.R.F., Editions Gallimard, 1971, coll. « Idées
nouvelles ».
148
O. c., p. 32.
149
Ibid., p. 34.
150
Système fédéral de réserve, ou Banque centrale américaine.
151
O.c., p. 35.
152
Ibid., p. 36.
153
Ibid., p. 68.
154
Ibid., p. 68.
155
Ibid., p. 78.
156
O.c., p. 45.
157
Cf. M. FRIEDMAN et A.J. SCHWARTZ, A monetary history of the United
States, 1867-1960, Princeton University Press, 1963, pp. 407, 418, 692, etc.
158
A monetary history..., o. c., p. 407.
159
Ibid., p. 692.
160
Dans Politique monétaire ou politique fiscale, par M. FRIEDMAN et W.
HELLER, édition française. Maison Marne, 1969, p. 75.
161
O.c., p. 124.
162
Ibid., p. 128.
163
Voir plus loin, dans ce même chapitre IV, la définition de l’idéologie que
nous adoptons.
164
Nous ne voulons pas dire pour autant que les doctrines générales de ces
deux auteurs sont les mêmes : ce serait une assimilation abusive.
165
Dans L’analyse macro-économique des revenus, Dalloz, 1971, B.
SCHMITT examine ce point (pp. 263 et suiv.), dans une optique tout à fait
différente de la nôtre.
166
Maspéro, p. 50.
167
On ne peut ici que suggérer une piste de recherche, faute d’une théorie
critique des prix dans le mode de production capitaliste.
168
L’inflation comme régulation, Revue économique, juillet 1962, pp. 521-522.
169
O. c., p. 546.
171
O.c., p. 374.
170
Ibid., p. 407.
172
Ibid., p. 417.
173
P. 43.
174
Capital, t. 3, p. 68.
175
Ibid., t. 7, p. 101.
176
Idéologie et appareils idéologiques d’Etat, La Pensée, juin 1970, pp. 24-25.
177
H. FOURNIER, L’évolution du système bancaire français (1960-1970),
revue Banque, janvier 1972, p. 9.
178
Rapport sur les comptes de la nation, 1969, Collections de l’I.N.S.E.E., 8,
C, fasc. 2, tableaux 126 et 131.
179
Fasc. 3, pp. 82-83.
180
Rapport sur les comptes de la nation, o. c., 1970, fasc. I, p. 30.
181
Sur ce dernier point, il nous semble que J. DENIZET, dont les propos sont
reproduits dans Le problème international après l’accord de Washington,
Problèmes économiques, 19 avril 1972, p. 14, sous-estime la capacité du
Japon à former une zone monétaire ; certaines informations sur les débuts
d’un marché semblable à celui des euro-dollars, mais fondé sur le yen,
laissent penser que la monnaie japonaise peut avoir une grande diffusion
hors du Japon.
182
Quand nous parlons ici de « rapport politique » ou de « sujet politique »,
nous ne donnons pas au terme de « politique » un contenu qui permette de
renvoyer au matérialisme historique ; cela sera précisé dans le point b).
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