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Dès son origine, l’OIT s’est également intéressée au sort de ceux qui sont privés de
travail pour cause de maladie, de vieillesse ou, bien sûr, de chômage. Pionnière dans
ce domaine, l’OIT a exercé une influence d’autant plus grande que son système de
contributions salariales obligatoires s’accompagnait d’une participation des
travailleurs et des employeurs à sa gestion.
Le Préambule de la Constitution de l’OIT consacra la nécessité d’améliorer les
conditions de travail, notamment par «la lutte contre le chômage, … la protection des
travailleurs contre les maladies générales ou professionnelles et les accidents résultant
du travail, … les pensions de vieillesse et d’invalidité» et établit l’organisation
internationale permanente chargée de promouvoir ces objectifs.
Les programmes AT/MP basés sur la sécurité sociale impliquent la création d’un fonds
national pour les accidents du travail et les maladies professionnelles. Ce type de
programme est généralement géré par le service public, et souvent administré par un
conseil incluant les partenaires sociaux. Les contributions au fonds viennent
généralement des employeurs, parfois des employés, et peuvent également provenir
des revenus généraux, c’est-à-dire des taxes. Il s’agit d’une agence gouvernementale
qui est habituellement chargée de collecter les cotisations, d’évaluer les demandes, de
verser les indemnités et de superviser la durabilité financière du fonds.
En revanche, les systèmes de responsabilité civile de l’employeur sont basés sur le
principe que les employeurs sont responsables dans certains cas pour les invalidités
causées à leurs employés.
l’OIT a adopté au fil des ans une gamme de normes énonçant des obligations concrètes
ainsi que des orientations pour les Etats dans le but de mettre en œuvre le droit à la
sécurité sociale moyennant le développement et le maintien de systèmes complets et
durables de protection sociale. Les normes de sécurité sociale de l’OIT prennent la
forme de conventions ou de recommandations et établissent des normes acceptées
internationalement en matière de sécurité sociale.
Les conventions et recommandations de l’OIT sont élaborées et adoptées par les
mandants tripartites de l’Organisation : les gouvernements, les organisations des
employeurs et des travailleurs représentant tous les Etats membres de l’OIT à la
Conférence internationale du Travail. Ils forment l’autorité principale régissant la
politique de l’OIT et les conseils techniques dans le champ de la protection sociale.
L’OIT est l’institution internationale ayant produit le plus grand nombre d’instruments
contraignants dans ce domaine. Pour cette raison, les normes de sécurité sociale de
l’OIT, et plus particulièrement la convention majeure n o 102, sont globalement
reconnues comme des références clés pour la conception de programmes et de
systèmes de protection sociale solides, viables et fondés sur les droits. Ces outils
s’adressent en effet principalement aux gouvernements qui, en consultation avec les
employeurs et les travailleurs, cherchent à mettre en œuvre des législations en matière
de sécurité sociale, à établir un cadre de gouvernance administrative et financière, et à
développer des politiques de protection sociale.