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manière fragmentée sur une période très longue. Aujourd’hui le système au Maroc
se compose d’un système de sécurité sociale qui est contributif (CMR, RCAR, CNSS,
CNOPS, …), d’un système de protection sociale partiellement contributif (RAMED), et
d’un système de protection sociale non-contributif (Tayssir, Kafala, IINDH,
établissements de protection sociale pour les personnes en difficulté…).
En 2017, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a souhaité lancer une réflexion nationale
autour d’un modèle de développement plus inclusif donnant lieu à une vaste
consultation des citoyens et de la société civile. Dernièrement, le Souverain a lancé le
projet de couverture sociale qui permettra d’améliorer l’accès à la santé pour des
millions de Marocains.
La Constitution contraint l’Etat, les établissements publics et les collectivités
territoriales à mobiliser tous les moyens disponibles pour faciliter l’égal accès des
citoyennes et citoyens aux conditions leur permettant de jouir entre autres du droit à la
protection sociale (Article 31 de la Constitution).
La crise sanitaire actuelle met en évidence l’importance que revêt l’identification de
larges franges de la population nécessitant une aide sociale rapide de l’Etat et souligne
l’importance de disposer d’un Registre social unifié.
Pour le Souverain, cette généralisation « requiert une réforme rigoureuse des
programmes sociaux déjà en place, notamment à travers l’opérationnalisation du
registre social unifi é (RSU) »
Elle devra également « devenir un levier essentiel d’insertion du secteur informel
dans le tissu économique national »,
la pierre angulaire et le cadre référentiel
structure unifiée de coordination et de supervision des systèmes de protection
sociale » sera créée. Le système se caractérise en effet aujourd’hui par une
multiplicité d’acteurs, aucun organe n’étant chargé de les chapeauter.
Cette loi-cadre a été adoptée le 15 mars dernier par le Parlement, donc un mois à
peine après son adoption en Conseil des Ministres.
Pour assurer un accès effectif aux soins de santé essentiels et une sécurité élémentaire des
moyens d’existence tout au long de la vie, les socles nationaux de protection sociale doivent
comprendre au moins les 4 garanties de sécurité sociale suivantes :
3. sécurité élémentaire de revenu pour les personnes d’âge actif qui sont dans l’incapacité
de gagner un revenu suffisant ;
de modalités ciblage, de critères et de seuils d’éligibilité, de type des aides sociales à apporter
(monétaires, ou sous forme de service, ou les deux), de gouvernance, d’efficacité et
d’efficience des programmes sociaux à moyen et long terme, mais aussi de financement.
Composantes interdépendantes et complémentaires, qui forment dans leur ensemble un
système cohérent et intégré, susceptible d’accélérer la transition du Maroc vers un nouvel
équilibre créateur de davantage de valeur économique, sociale et institutionnelle :
apparait alors comme une nouvelle opportunité qui s’inscrit parfaitement dans cet esprit de
durabilité et de résilience prôné par l’Agenda des Nations Unies pour le Développement
Durable. L’économie bleue contribue ainsi à l’atteinte des objectifs de l’agenda 2030 et
notamment de l’ODD : « conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les
ressources marines aux fins du développement durable ».
l’état de développement du pays tel qu’il est perçu par les citoyens et les acteurs, soulignant
autant les acquis, que les attentes et les aspirations.
Ce consensus conforte la stabilité et la sécurité dont jouit le Royaume et sa capacité à gérer le
temps long.
des inquiétudes amplifiées par un sentiment d’insécurité économique, sociale et judiciaire.
Les acteurs économiques et les partenaires sociaux s’inquiètent du développement de
l’économie informelle, qui pour les premiers « nuit à la compétitivité des entreprises » et pour
les seconds « empêche la protection des travailleurs ». En outre, les acteurs économiques sont
préoccupés par les relations tendues qu’ils entretiennent avec l’administration et par le
manque de transparence des règles du jeu économique, citant le système d’incitations jugé
discriminatoire et profitant à certains secteurs au détriment d’autres. Les centrales syndicales
dénoncent, pour leur part, la précarisation des conditions des travailleurs et le faible
engagement des autres parties prenantes en faveur du dialogue social.
S’agissant de l’administration, celle-ci est consciente de la dégradation de son image auprès
des Marocains matérialisée par le manque de confiance des citoyens et des opérateurs à son
égard.
Une lecture de la trajectoire de développement du Maroc au cours des dernières décennies fait
ressortir des avancées réelles dans de nombreux domaines, mais une mise en oeuvre lente de
plusieurs réformes majeures, souvent entravées par des contraintes d’opérationnalisation. Ces
contraintes ont rendu difficiles le maintien de la dynamique de réforme et la consolidation des
acquis nécessaires à la transition vers un nouveau palier de développement.
Malgré les résultats positifs enregistrés par le Maroc en matière de lutte contre la pauvreté5,
les inégalités sociales se maintiennent à un niveau élevé6, dans un contexte de faible mobilité
sociale, de déficit d’inclusion de certaines catégories de la population, et de protection sociale
encore à ses débuts.
Les vulnérabilités énumérées plus haut sont bien connues et ont pour la plupart fait l’objet de
mesures, projets ou lois visant leur résorption, sans pour autant atteindre les résultats
escomptés, notamment en termes d’impacts tangibles pour le citoyen.