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ACTU ECO

LA PROTECCTION SOCIALE :

La protection sociale est l'ensemble des mécanismes de prévoyance collective qui permettent aux
individus ou aux ménages de faire face financièrement aux conséquences des risques sociaux, c'est-
à-dire aux situations pouvant provoquer une baisse des ressources ou une hausse des dépenses
(vieillesse, maladie, invalidité, ..)

A chaque « risque social » correspond une « réponse sociale » :

le risque maladie se traduit par la prise en charge des frais de santé et des indemnités journalières en
cas d’arrêts de travail pour maladie. C’est aussi le cas pour la prise en charge du risque maternité.

le risque accidents de travail et maladie professionnelle se traduit par la prise en charge des
dépenses liées aux soins et le versement d’indemnités journalières en cas d’arrêt de travail,

le risque invalidité par une rente en cas d’impossibilité de reprendre le travail,

le risque décès par une rente au conjoint survivant et aux enfants,

le risque vieillesse est compensé par le versement d’une pension de retraite, ou de versement d’une
allocation pour la prise en charge de la perte d’autonomie,

le risque handicap par le versement d’une allocation,

le risque famille est compensé par le versement de prestations familiales.

En France, c’est la Sécurité sociale qui incarne en grande partie la protection sociale. Elle est
organisée en branche et chacune d’entre elle correspond à une risque social. Nous aurons l’occasion
d’en détailler le fonctionnement et l’organisation dans un prochain billet

La solidarité nationale et la mutualisation du risque

L’organisation de la protection sociale en France est basée sur le principe de solidarité nationale.
C’est à dire que nous sommes tous solidaires les uns envers les autres. Chacun cotise en fonction de
ses moyens et bénéficie de cette protection sociale en fonction de ces besoins. C’est le principe de la
mutualisation du risque : la cotisation est basée sur les revenus (pourcentage du salaire) et non sur le
risque qu’individuellement nous représentons ! Ce principe de mutualisation, de solidarité nationale
est plus équitable entre les individus et permet de réduire les inégalités sociales. C’est un système
redistributif puisque chaque cotisant y aura recours tout au long de sa vie.

Protection sociale et l’aide sociale : quelles différences ?

Pour faire simple : le système de Protection sociale en France est incarné par la Sécurité sociale.
Cette dernière regroupe, comme nous l’avons vu plus haut, les risques maladie, accidents du travail,
maternité, retraite. La perte d’emploi et le retour à l’emploi sont quant à eux, incarnés par Pôle
emploi. L’aide sociale concerne plus spécifiquement les situations de pauvreté ou d’extrême
pauvreté. Cela concerne l’aide à l’exclusion (RSA) l’aide aux personnes âgées (APA), l’aide aux
personnes handicapées (PCH) et l’aide sociale à l’enfance (ASE). Ce sont les collectivités locales
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(conseils départementaux principalement) qui ont en charge la gestion de l’aide sociale. Enfin, les
sources de financement de l’aide sociale et de la Sécurité sociale sont complètement différentes,
mais ceci est une autre histoire

Le financement de la Protection sociale

La Protection sociale, incarnée en France par la Séccurité sociale, est basée sur un système
redistributif. Vous savez le fameux «On cotise selon ses moyens et on en bénéficie selon ses besoins
». C’est l’ACOSS, la caisse nationale du réseau des URSSAF qui est en charge de la collecte et de la
redistribution vers les différentes branches de la Sécurité sociale.

Qui finance la Sécurité sociale ?

«On cotise selon ses moyens » soit mais qui est «on» ? Il s’agit :

à 60,8% des cotisations sociales (dont 85,8 % liés à l’emploi salarié, 5,8% aux travailleurs
indépendants et 8,4% provenant d’autres régimes, des inactifs, des artistes-auteurs et des cotisations
volontaires),

à 24,2% des impôts et taxes affectées –ITAF- (composées majoritairement par la CSG)

à 14,9% d’autres ressources comme les contributions publiques, les produits financiers etc…

Ainsi, ce sont près de 780 milliards d’euros qui sont collectés chaque année et redistribués dans les
différentes branches de la Sécurité sociale. La France dédie un tiers de son PIB à sa protection sociale
(32,4% pour une moyenne des pays de l’OCDE à 27%). C’est grâce à cette solidarité que les français
ont mieux résisté aux crises économiques successives de ces dernières décennies.

Qui décide de comment sont dépensées les ressources de la Sécurité sociale

L’ACOSS, la Caisse nationale du réseau des Urssaf ?

Et bien non ! Si elle collecte les différentes ressources nécessaires au bon fonctionnement de la
Sécurité sociale ce n’est pas elle qui décide du montant à affecter à chaque branche, ni du niveau des
cotisations sociales… L’Acoss est sous la tutelle du ministère de l’Action et des Comptes publics et de
celui des Solidarités et de la Santé

La Sécurité sociale ? L’Etat ?

Depuis 1996 et les ordonnances Juppé, chaque année, à l’automne, les comptes de la Sécurité sociale
sont débattus et votés par les parlementaires dans le cadre des Projets de loi de financement de la
Sécurité sociale (PLFSS). C’est le gouvernement qui le propose et le met au débat. L’un des points
essentiels de ce PLFSS est l’ONDAM : l’objectif national des dépenses de l’Assurance maladie. C’est-à-
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dire que le gouvernement fixe la somme à ne pas dépasser en matière de soins de ville,
d’hospitalisation et de médico-social. L’ONDAM prend en compte l’évolution naturelle des dépenses
de santé et intègre les politiques budgétaires de l’Etat.

La Sécurité sociale, et notamment la CNAM, où siège la Mutualité Française, est consultée et émet un
avis (favorable ou non) au projet de loi de finances de la Sécurité sociale.

C’est quoi le trou de la Sécu ?

Pourquoi la Sécu est-elle déficitaire ? Existe-t-il des solutions pour revenir à l’équilibre ?

Aujourd’hui, c’est principalement la branche vieillesse qui fait plonger les comptes de la Sécu. Les
autres branches sont plus ou moins à l’équilibre, certaines comme les accidents de travail sont
mêmes excédentaires !

En gros, on peut expliquer le «trou de la Sécu» par 3 principales causes :

Le vieillissement de la population : CQFD, lorsqu’il y a plus de retraités que de cotisants cela


déséquilibre les comptes, notamment de la branche retraite.

On vit plus longtemps certes mais pas forcément en bonne santé, les affections de longue durée –
ALD, ou la prise en charge de la dépendance participent en partie au déficit de la Sécu.

Enfin, 60% des ressources de la Sécurité sociale proviennent des cotisations sociales et lorsque le
gouvernement octroie des exonérations de charges (patronales ou salariales) sans les compenser, ce
sont autant de recettes en moins pour la Sécurité sociale…

Depuis sa création en 1945, la situation de la France a bien changé tant sur le plan économique que
démographique : nous ne sommes plus en situation de plein emploi comme à l’après-guerre et
l’espérance de vie est beaucoup plus longue fort heureusement ! Le vieillissement de la population
entraîne un déséquilibre de la pyramide des âges, fragilisant le ratio entre cotisants et bénéficiaires.
La prise en charge de nos aînés est une question de solidarité et représente l’un des défis majeurs de
notre société.

De plus, les politiques gouvernementales ont successivement tenté de réduire le « trou de la Sécu »
par des coupes budgétaires drastiques. Cela a conduit à la situation de tension sanitaire que nous
connaissons actuellement ( crise de l’hôpital…). Et pour ne rien arranger depuis 2 ans, le
gouvernement finance sa politique sociale sur le dos de la Sécurité sociale en offrant des
exonérations de charges sociales sans les compenser. Ce qui est un véritable rupture du contrat
social.

Les grandes dates de la Protection sociale


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1er avril 1898 : 1ère loi relative aux sociétés de secours mutuel, loi fondatrice de la Mutualité
Française (code de la Mutualité). Elle crée un système mutualiste libéral, en mettant fin au contrôle
de l’administration sur les sociétés de secours mutuels. Si les trois formes de SSM (libres,
approuvées, reconnues d’utilité publique) sont conservées, elles peuvent désormais se créer
librement, sans agrément de l’administration. Celle-ci n’a plus qu’un contrôle technique, réduit au
domaine de la gestion financière de ces structures, sans que ce contrôle puisse revêtir une dimension
politique comme cela avait pu être le cas sous le Second Empire et un « mutualisme impérial ». De
surcroît, ces sociétés n’ont plus obligation de s’organiser sur une base strictement communale : des
regroupements s’opèrent alors à l’échelle nationale. Par ailleurs, la Troisième République encourage
le développement mutualiste : aucun domaine de la protection sociale ne leur est interdit. Les
mutuelles peuvent donc volontairement intervenir, en marge de l’État, sans pour autant être dans
une logique lucrative, à l’inverse des assurances.

8 avril 1898 : Loi assurant la protection contre les accidents du travail des salariés de l’industrie
(modification du régime de responsabilité civile : le salarié bénéficie d’une protection générale, son
dommage est réparé soit directement par l’employeur soit par des caisses permettant la
mutualisation des coûts entre les employeurs).

5 avril 1910 : Loi créant le premier système interprofessionnel de retraite au bénéfice des salariés
faiblement rémunérés des secteurs industriels et agricoles, les retraites ouvrières et paysannes.

5 avril 1928 et 30 avril 1930 : Lois créant au bénéfice des salariés de l’industrie et du commerce le
premier système complet et obligatoire d’assurances sociales (couverture des risques maladie,
maternité, invalidité, vieillesse, décès).

11 mars 1932 : Loi créant au bénéfice des salariés de l’industrie et du commerce le premier système
obligatoire de versement d’allocations couvrant les charges familiales (« sursalaire » familial)
financées par des versements des employeurs.

4 et 19 octobre 1945 : création de la Sécurité sociale par l’ordonnance du 4 octobre, issue du


programme du Conseil National de la Résistance sous l’impulsion d’Ambroise Croizat, avec le soutien
de Pierre Laroque. Il vise à unifier toutes les formes d’assurance sociale existant en France au sein
d’une caisse unique, financée par une cotisation interprofessionnelle à taux unique et gérée par des
représentants syndicaux. 19 octobre : Ordonnances de la Sécurité sociale Le 19 octobre, les deux
autres ordonnances prévoient la refonte du système des assurances sociales et réforment la loi du
1er avril 1898 sur la mutualité, qui doit compléter la sécurité sociale.

14 mars 1947 et 8 décembre 1961 : Accords collectifs interprofessionnels créant les régimes de
retraite complémentaire des cadres et des non-cadres (AGIRC et ARRCO rendus obligatoires par la loi
du 29 décembre 1972).
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21 août 1967 : Quatre ordonnances réorganisent le régime général de la Sécurité sociale. Cette
réforme dite Jeanneney (du nom du ministre des Affaires sociales de l’époque) assure la séparation
financière des risques dans trois « branches » distinctes (santé, vieillesse, famille). Cette séparation
financière est consacrée, au plan institutionnel, par la création de trois caisses nationales, la Caisse
nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS), la Caisse nationale d’assurance
vieillesse des travailleurs salariés (CNAVTS), la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF). La
gestion de la trésorerie des différentes branches est confiée à l’Agence centrale des organismes de
sécurité sociale (ACOSS).

25 octobre 1972 : Loi instituant la protection obligatoire des salariés agricoles contre les accidents du
travail.

4 juillet 1975 : Loi assurant la généralisation à l’ensemble de la population active de l’assurance


vieillesse obligatoire.

26 mars 1982 : Ordonnance abaissant l’âge de la retraite à 60 ans.

1er décembre 1988 : Loi créant le Revenu minimum d’insertion (RMI), prestation financée par le
budget de l’Etat mais versée par les caisses d’allocations familiales.

29 décembre 1990 : Loi créant la contribution sociale généralisée (CSG), prélèvement assis sur
l’ensemble des revenus (d’activité, de remplacement, des produits du patrimoine et des placements
ou des jeux).

22 juillet 1993 : Loi réformant les retraites (augmentation de la durée d’assurance requise pour
bénéficier d’une pension à taux plein pour les salariés du secteur privé, prise en charge par la
solidarité nationale du financement de prestations versées sans contrepartie de cotisations).

1995-1996 : Plan Juppé. Contrôle du parlement sur les comptes de la Sécurité sociale (création des
PLFSS, et ONDAM). Introduction des Conventions d’Objectifs de Gestion avec les professionnels de
santé, création de la CADES, financée par la CRDS. Création des Agences Régionales d’Hospitalisation.

1997 : Mise en place de la carte Vitale.

27 juillet 1999 : Loi créant la Couverture maladie universelle (CMU) assurant l’affiliation de
l’ensemble de la population à un régime de base d’assurance maladie sur simple critère de résidence
et une protection sociale complémentaire santé gratuite (CMU-C), sous conditions de ressources.
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21 août 2003 : Loi portant réforme des retraites (harmonisation progressive de la durée d’assurance
pour bénéficier d’une pension à taux plein entre les différents régimes, évolution progressive de
cette durée d’assurance en fonction des gains d’espérance de vie, créations de dispositifs de retraites
anticipées pour les assurés ayant commencé à travailler jeune et ayant effectué de longues
carrières).

13 août 2004 : Loi portant réforme de l’Assurance maladie (création du médecin traitant, du dossier
médical personnel, réforme de la gouvernance de l’Assurance maladie et du système de santé,
promotion des médicaments génériques, aide à l’acquisition d’une couverture complémentaire,
responsabilisation des assurés sociaux par la création du forfait d’1 euro).

30 juin 2004 : Loi relative à la solidarité pour l’autonomie des personnes âgées et des personnes
handicapées. La loi institue dans chaque département un dispositif de veille et d’alerte au niveau des
communes et auprès des personnes âgées et des personnes handicapées, dans les cas de risque
exceptionnel, climatique ou autre. La mesure phare est la création d’une cinquième branche, relative
à la lutte contre la dépendance (Caisse nationale Solidarité Autonomie). La CNSA a été mise en place
en mai 2005 et a pris officiellement ses fonctions le 1er janvier 2006. C’est à la fois une caisse
chargée de répartir les moyens financiers et une agence d’appui technique. L’autre mesure
emblématique est la création du jour de solidarité (fixé en règle générale au lundi de Pentecôte)

2006 : Mise en place du Régime Social des Indépendants (RSI, prévu par une ordonnance du 31 mars
2005) regroupant les régimes d’assurance maladie des professions libérales, des industriels, des
artisans et des commerçants ainsi que les régimes d’assurance vieillesse des industriels, des artisans
et des commerçants.

21 juillet 2009 : Loi HPST (Hôpital, Patients santé, Territoires) dite Bachelot. Création des Agences
régionales de santé (ARS) chargées de coordonner dans un cadre territorial l’ensemble des politiques
de santé (hôpital, médecine de ville, santé publique et prévention). Concernant l’hôpital, la loi
prévoit la création de « communautés hospitalières de territoire » (CHT) pour permettre la mise en
commun des moyens de plusieurs établissements autour d’un centre « de référence » dans une
logique de gradation des soins allant des structures de proximité aux plateaux techniques les plus
sophistiqués. Le texte initial est modifié par le Sénat pour donner plus de poids aux médecins dans
la gouvernance de l’hôpital : le président de la commission médicale d’établissement (CME), médecin
élu par ses pairs, « coordonnera la politique médicale avec le directeur », et non plus « sous son
autorité », comme le stipulait le texte initial. Les « communautés hospitalières de territoire » ne
pourront être constituées que sur la base du volontariat. La loi prévoit également : la création des
ARH, la hausse du numerus clausus, la fin de MICA (retraite anticipée) pour les professionnels de
santé et enfin la mise en place de la tarification à l’activité (T2A) dans les établissements hospitaliers.

9 novembre 2010 : Loi portant sur la réforme des retraites (recul progressif de l’âge légal de départ à
la retraite -de 60 à 62 ans-, prise en compte de la pénibilité, dispositif « carrières longues »,
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amélioration des règles de calcul des retraites des femmes, lutte contre les inégalités de salaire entre
hommes et femmes, meilleure protection des plus fragiles, rapprochement des règles entre fonction
publique et secteur privé)

2011 : Réforme du régime minier qui prévoie son intégration au régime général.

14 juin 2013 : La loi de sécurisation de l’emploi a profondément modifié l’organisation de la


protection sociale (rupture des solidarités intergénérationnelles) en rendant la complémentaire
santé en entreprise obligatoire. Applicable au 1er janvier 2016

1er janvier 2016 : mise en place de la Protection Universelle Maladie (PUMA)

26 janvier 2016 : Loi de modernisation du système de santé dite loi Touraine dont les principales
mesures sont : la généralisation du tiers payant, la création de programmes nationaux de lutte contre
les déserts médicaux, l’alcoolisme, le tabagisme et contre l’obésité. L’extension d’un tarif social pour
les soins dentaires (prothèses et orthodontie), optiques et prothèses auditives pour les bénéficiaires
de l’ACS. La création de Santé Publique France en remplacement de l’INPES.

5 septembre 2017 : Annonce de la transformation du RSI, en vue de son adossement au régime


général de la Sécurité sociale. La Sécurité sociale évolue pour protéger les travailleurs indépendants
tout au long de leur vie professionnelle et personnelle. Au 1er janvier 2018, la protection sociale des
travailleurs indépendants – auparavant gérée par le Régime Social des Indépendants (RSI) – est
confiée au régime général de la Sécurité sociale, qui couvre déjà l’essentiel de la population française
: Assurance maladie, Assurance retraite et Urssaf. Une période transitoire de deux ans est prévue
afin d’intégrer progressivement la gestion de la Sécurité sociale des travailleurs indépendants au sein
du régime général.

13 juin 2018 : Réforme « 100% santé », reste à charge nul en optique, dentaire et audioprothèse sur
une gamme d’équipements à l’horizon 2021.

24 juillet 2019 : loi relative à l’organisation et à la transformation du système de santé traduit et met
en œuvre la stratégie « Ma Santé 2022 » dont l’ambition est d’apporter des réponses globales aux
défis actuels du système de santé, notamment les inégalités territoriales, le vieillissement de la
population et l’augmentation de la prévalence des maladies chroniques.

1er novembre 2019 : Mise en place de la complémentaire santé solidaire en remplacement de la


CMU-C et ACS (plan pauvreté septembre 2018)
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Les branches de la Sécurité Sociale

En France la Protection sociale est incarnée par la Sécurité sociale qui se définit, selon le
texte fondateur de 1945, comme « la garantie donnée à chacun qu’en toutes circonstances, il
disposera des moyens nécessaires pour assurer sa subsistance et celle de sa famille dans des
conditions décentes ». La Sécurité sociale est donc solidaire : « tout le monde cotise selon ses
moyens et tout le monde en profite selon ses besoins » et accompagne les français.e.s tout au long
de leur vie pour les aider à faire face aux aléas de la vie.

Les branches de la Sécurité sociale

Les régimes et les branches de la Sécurité sociale au 1 juin 2020

La Sécurité sociale est subdivisée en quatre branches qui répondent chacune à une famille de
«risque social» (Cf. épisode 1 ci-dessus) et les organismes collecteurs des cotisations sociales. En
fonction des régimes (régime général, agricole ou spéciaux), elles sont gérées par différents
organismes (Cf. infographie ci-contre).

La branche famille : maternité / enfance et jeunesse /logement.

Son objectif est de réduire les inégalités de niveau de vie entre les ménages. En France, 1
personne sur 2 bénéficie d’une aide financière de cette branche (allocations ; prime à la naissance ;
aide au logement et, en lien avec les conseils départementaux, le RSA). Tous régimes confondus, elle
est gérée par la caisse nationale d’allocation familiale (CNAF) et ses déclinaisons départementales :
les caisses d’allocation familiale (CAF) et la MSA.

La branche maladie

Elle assure la prise en charge des dépenses de santé et permet l’accès aux soins pour toute
personne qui travaille ou réside en France de manière stable et régulière. Elle recouvre les risques de
maladie, de maternité, d’invalidité et de décès. Elle est gérée par les régimes spéciaux, la MSA et
pour le régime général par la Cnam (Caisse nationale d’Assurance maladie) et son réseau de cpam
(caisse primaire d’assurance maladie). Pour le régime agricole, c’est la MSA (Mutualité sociale
agricole) qui intervient. Les prestations de cette branche correspondent soit à un remboursement
des frais de santé soit à des revenus de remplacement (indemnités journalières pour un arrêt
maladie ou congé maternité ).

La branche accidents du travail – maladies professionnelles

Elle gère les risques professionnels et indemnise les salarié.e.s en cas d’accidents du travail,
d’accidents de trajet ou de maladies professionnelles. Elle est également gérée par la MSA et, pour
l’ensemble des salariés du secteur privé, par la Cnam (caisse nationale d’Assurance maladie) et les
Carsat (caisse d’assurance retraite et de la santé au travail) en région. Elle prend en charge les soins
des victimes et s’occupe de la réinsertion professionnelle du.de la salarié.e. En cas d’incapacité à
reprendre le travail, le.la salarié.e perçoit une rente d’invalidité.
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La branche vieillesse : retraite / veuvage / perte d’autonomie

Elle suit les salarié.e.s tout au long de leur vie pour préparer leur retraite et verse une
pension aux retraité.e.s. Elle est gérée par la MSA, les régimes spéciaux et la Caisse nationale
d’assurance vieillesse et ses Carsat. Les prestations financières de la branche retraite permettent de
verser aux retraités, une pension de base pour toute personne ayant cotisée, de verser l’ASPA
(Allocation de solidarité aux personnes âgées) pour les plus modestes et de verser une pension de
réversion pour les conjoints veufs. Enfin, elle peut verser des aides aux personnes âgées pour qu’elles
adaptent leur logement en cas de perte d’autonomie.

La branche recouvrement

La Sécurité sociale mentionne une branche supplémentaire dite de « recouvrement » qui ne


regroupe aucun risque social mais qui collecte et redistribue les cotisations et les contributions
sociales par le biais de l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss) et des Unions de
recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales (Urssaf). Les cotisations et
contributions sociales sont traitées puis redistribuées aux autres branches.

Pourquoi vouloir créer une cinquième branche ou cinquième risque ?

La crise de la Covid-19 a mis en lumière les limites de notre système de santé et notamment
sur la prise en charge du Grand âge. La Mutualité propose depuis des années, la création d’une
cinquième branche de la Sécurité sociale pour couvrir les risques liés à la perte d’autonomie et au
handicap. Comme ses prédécesseurs, le gouvernement avait annoncé sa volonté de créer un
système permettant une réelle prise en charge du Grand âge.

C’est quoi le trou de la Sécu ?

Pourquoi la Sécu est-elle déficitaire ? Existe-t-il des solutions pour revenir à l’équilibre ?

Aujourd’hui, c’est principalement la branche vieillesse qui fait plonger les comptes de la Sécu.
Les autres branches sont plus ou moins à l’équilibre, certaines comme les accidents de travail sont
mêmes excédentaires !

En gros, on peut expliquer le «trou de la Sécu» par 3 principales causes :

Le vieillissement de la population : CQFD, lorsqu’il y a plus de retraités que de cotisants cela


déséquilibre les comptes, notamment de la branche retraite.

On vit plus longtemps certes mais pas forcément en bonne santé, les affections de longue
durée –ALD, ou la prise en charge de la dépendance participent en partie au déficit de la Sécu.
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Enfin, 60% des ressources de la Sécurité sociale proviennent des cotisations sociales et
lorsque le gouvernement octroie des exonérations de charges (patronales ou salariales) sans les
compenser, ce sont autant de recettes en moins pour la Sécurité sociale…

Depuis sa création en 1945, la situation de la France a bien changé tant sur le plan
économique que démographique : nous ne sommes plus en situation de plein emploi comme à
l’après-guerre et l’espérance de vie est beaucoup plus longue fort heureusement ! Le vieillissement
de la population entraîne un déséquilibre de la pyramide des âges, fragilisant le ratio entre cotisants
et bénéficiaires. La prise en charge de nos aînés est une question de solidarité et représente l’un des
défis majeurs de notre société.

De plus, les politiques gouvernementales ont successivement tenté de réduire le « trou de la


Sécu » par des coupes budgétaires drastiques. Cela a conduit à la situation de tension sanitaire que
nous connaissons actuellement ( crise de l’hôpital…). Et pour ne rien arranger depuis 2 ans, le
gouvernement finance sa politique sociale sur le dos de la Sécurité sociale en offrant des
exonérations de charges sociales sans les compenser. Ce qui est un véritable rupture du contrat
social.

La problématique du financement de la protection sociale

par Le Cercle des Epargnants | Nov 2, 2012 | Actualités

Selon la première étude du Haut conseil du financement de la protection sociale (HCFPS), les
cotisations sociales représentent encore 56% des ressources totales pour financer la protection
sociale, les taxes, impôts, contributions publiques représentent 44%. 77,3% des prélèvements
affectés à la protection sociale sont assis sur des revenus d’activité contre 2% des revenus du capital.
Cet écart s’explique par les poids très différents des uns et des autres.

La protection sociale, en France, c’est 633 milliards d’euros de ressources 2010. Dans cette
masse, les cotisations sociales restent prépondérantes: elles constituent 56% des ressources totales
de la protection sociale. En leur sein, les cotisations acquittées par les employeurs représentent 63%
du total (soit 11,5% du PIB) , celles supportées par les salariés 29%. Les part pesant sur les non-
salariés et les titulaires de revenus de remplacement sont plus faibles, respectivement 7% et 0,5%.

La contribution sociale généralisée (CSG) représente le second poste de ressources avec


13% du total. Son assiette est plus large que celle des cotisations sociales car son assiette englobe
également les revenus de remplacement (à l’exception des minima sociaux) et les revenus du
capital.

Mise à part la CSG, les autres impôts et taxes contribuent pour 10,6% au financement de la
protection sociale.

Enfin, les contributions publiques représentent 10,3% des ressources de la protection sociale.
Ils s’agit pour plus de 70%, des dotations budgétaires que l’Etat et les collectivités locales apportent
au financement de certains minima sociaux et des aides au logement.
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Au total, donnée intéressante en plein débat sur la compétitivité, en 2011, 77,3% des
ressources de la protection sociale étaient constitués de prélèvement sociaux assis sur les revenus
d’activité, 4,8% sur la consommation des ménages, 2,5% sur les revenus de remplacement, 2% sur les
revenus du capital et 1% provenait d’autres impôts liés à la production.

Compte tenu des masses en jeu, il est très difficile d’opérer des transferts entre les
différentes catégories de ressources. Il est admis qu’il faudrait poursuivre le processus engagé depuis
1991 mais cela signifie un basculement sur la CSG ou la TVA. Une telle mesure entraînerait une perte
de pouvoir d’achat des ménages sauf à jouer sur les cotisations salariales permettant d’augmenter
d’autant le montant des salaires.

Bismarck / Beveridge : deux modèles de l’indemnisation du chômage en Europe

En Europe, deux modèles de protection sociale des chômeurs existent : le modèle «


bismarckien », conçu en Allemagne à la fin du XIXème siècle par le chancelier Otto von Bismarck et le
modèle « beveridgien », conçu en Angleterre par l’économiste et homme politique William Beveridge
à la fin de la seconde guerre mondiale.

Dans le premier système, la logique de contribution fonde le régime. À la manière d’une


assurance, les salariés cotisent pour acquérir des droits. En cas de chômage, les droits acquis
garantissent aux demandeurs d’emploi un revenu de remplacement pendant une période donnée.

Le second modèle repose sur trois grands principes : unité, universalité, uniformité. C’est
l’appartenance à la communauté nationale qui fonde le droit à une indemnisation du chômage, sans
rapport avec les emplois exercés.

Tandis que le régime bismarckien vise le maintien du niveau de vie des personnes privées
d’emploi, le modèle anglais garantit une protection égalitaire de base pour lutter contre la pauvreté.

Fondés sur un système de solidarité interprofessionnelle, les régimes d’assurance chômage


d’inspiration bismarckienne sont administrés par les partenaires sociaux. Les régimes beveridgiens
sont gérés directement par l’Etat.

En France, le régime demeure essentiellement bismarckien, puisqu’il accorde un revenu de


remplacement aux salariés privés d’emploi et est administré par les partenaires sociaux.

L’évolution de son financement introduit néanmoins un principe d’inspiration beveridgienne.


Les cotisations salariales ont été remplacées par le prélèvement d’une fraction de CSG. Le régime
d’assurance chômage n’est donc plus uniquement financé par les salariés et les employeurs, mais
aussi par l’impôt.
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Les 7 différences entre le modèle de Bismarck et le modèle de Beveridge

Infographie comparative des modèles d'assurance chomage en Europe


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Donnée stats : maladie , retraite (consacré pr la majeure partie du temps à ces 2 là)

3 PLUS GRANDE RECETTE DE L ETAT TVA , IMPOT SOCIETE, IMPOT SUR REVENU

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