Hors-Série Côte d’Ivoire MAI 2003

CÖTE D’IVOIRE

Comment le pays
d’Alassane OUATTARA
prépare la CAN 2023
Le report de cette compétition d’un an et sa programmation à la bonne saison,
21121972 24042002

offre au pays l’opportunité d’achever les stades d’entraînement et de matchs, et

une mise à niveau en matière d’entretien routier, de transport et ‘ hébergement
pour les différentes délégations officielles et visiteurs qui se déplaceront pour
vivre cet événement.
2

1
2 3
 EDITION SPECIALE
EDITORIAL Olivier Fokam, Directeur de la Publication
La pelouse qui
fait tache d’huile
S
tade Ebimpe, mardi 12 septembre
2023. La rencontre amicale de foot-
ball Côte d’Ivoire - Mali va être
arrêtée. Ce qui est banal, diriez-
vous. Le hic ici vient du fait que les
eaux tombées sur le stade ce jour -là
tardent à s’écouler, entraînant de
larges flaques d’eau qui empêchent
la rencontre de se jouer. De petits lacs vont se former
sur presque tout le stade. Le ballon ne peut circuler
et l’arbitre est obligé d’interrompre le match.
La tristesse des Ivoiriens de voir leur pays ainsi
humilié, à trois mois de la seconde Coupe d’Afrique
des nations que le pays organise, est compréhensible.
Sur les réseaux sociaux, le pays est mis en index. Les
images de la pelouse font le tour du monde et sont
reprises par des milliers d’internautes avec des
messages d’insultes pour certains, de raillerie pour
d’autres. Le lendemain de l’incident, les réseaux
sociaux sont inondés par une chanson zouglou,
4 5
prévu de livrer à la Caf, en octobre
prochain, toutes les infrastructures
de la Can TotalEnergies 2023.
La Can TotalEnergies 2023 ne se
limite pas seulement aux stades. Sur le
plan des transports, de l’hôtellerie et
Cependant, réduire la prochaine de la sécurité, des dispositions ont été
organisation de la compétition continen- prises. Air Côte d’Ivoire, la compagnie
tale par le pays d’Houphouët à cet aérienne ivoirienne va non seulement
incident n’est toutefois pas juste. Le pays se charger du transport des passagers Est une publication de
a fait d’énormes efforts à tous les de différents pays vers Abidjan, mais
niveaux pour faire de cette compétition elle va aussi organiser des rotations
panafricaine la plus belle. On parle de quotidiennes vers les différents sites de
Magazine International spécialisé
plus de 5000 milliards de Fcfa pour rencontres. Le transport par autobus va dans les grands travaux
et la révolution numérique
construire et moderniser les infrastruc- permettre aussi de rallier différents
Rédaction
une composition d’un artiste ivoirien pour traduire stades, avec des bus climatisés. Sur le SIEGE SOCIAL :
sa colère. Devenue virale, la chanson dénonce et appelle plan de la sécurité, le pays est calme et Douala, Boulevard de la République
Tél. : 00237 699 50 46 50
à des sanctions et des changements. «Quand c’est bon,
on apprécie, et quand c’est pas bon, on doit critiquer (...)
La tristesse des Ivoiriens de stable, et des mesures sont prises pour
que rien ne trouble la tranquillité des
00225 07 77 94 48 91 (watsapp)
oliviertamkam@gmail.com
www.infrastructuresmagazine.com
je suis Ivoirien et je suis Ebimpe, (…) qu’est ce qui n’a pas voir leur pays ainsi humilié, milliers de visiteurs. Là où la Côte DELEGATION POUR
LA FRANCE ET L’EUROPE
marché pour nous mettre la honte comme ça...», dit en
résumé la chanson. Et interpelle le président de la
à trois mois de la seconde d’Ivoire est certaine de remporter son
pari, c’est dans le domaine des loisirs et
7, Rue Paul Verlaine 60100 Creil
Tél. : 0033 32 24 93 361
Coupe d’Afrique des nations
Cel. : 0033 75 31 27 820
République. de la culture. Les différents maquis
que le pays organise, est d’Abidjan et dans les différentes villes Directeur de la Publication
Cet incident n’est pas isolé parce que c’est la & Rédacteur en Chef
seconde fois que ce stade est jugé impraticable pour seront bondés. La tradition de l’hospita- Olivier FOKAM
le bon déroulement du football. Il y a un peu plus d’un compréhensible. Sur les lité ivoirienne ne sera pas prise à défaut. Comité éditorial
Emmanuel TESSA
réseaux sociaux, le pays est Abidjan est doux !
an, le président de la République Alassane Ouattara Eric TOULOU
Conseiller éditorial
instruit le ministre des Sports de la reprise de la L’organisation de la Can ivoirienne Emmanuel Gustave Samnick
pelouse et des canalisations. Un budget de plusieurs mis en index. Les images de placée sous la coordination du Premier Chargé des Missions
Balep Joseph
ministre Jérôme Patrick Achi sera
milliards de Fcfa (rien que pour ça là) avait été
dégagé et on pensait le problème résolu. Rebelote. Le la pelouse font le tour du scrutée et observée, et on espère qu’elle
Comptable
Leonard DAMOU
stade de football qui porte le nom de Alassane monde et sont reprises par portera chance aux Eléphants dont les
derniers matchs de préparation ont
Responsable de la Logistique
Arnaud Juste SAZA
Ouattara ressemble à une aire de water-polo. Toute
chose qui fait désordre alors même que le Comité des milliers d’internautes laissé entrevoir pas mal de choses à
Rédaction
Emmanuel Gustave SAMNICK
Serge Alain GODONG
d’organisation de cette compétition (Cocan) avait avec des messages d’insultes améliorer. Cela reste tout de même des
matchs amicaux et donc, sans enjeux,
Junior BINYAM
Paul Armand NYAMA
pour certains, de raillerie
Simplice MOUSSINGA
Olivier FOKAM
mais scrutés par les adversaires com- Tadie GOUAYOU
pour d’autres. posés de grandes équipes comme le
Cameroun (qui a toujours battu les
Herve Charles MALKAL
Adalbert TETANYE
Directeur clientele
Anne LEPIC
Eléphants à Abidjan), l’Egypte, la
Relecture
Tunisie, le Sénégal tenant du titre. Des Joseph NOUMO
tures sportives. La plus belle compéti- sélections qui ont toutes les chances de Correspondants
tion de tous les temps ? En tout cas, faire une bonne compétition. Les Ivoi- CÔTE D’IVOIRE
Germain KOUASSI
c’est le souhait du président de la Répu- riens quant à eux rêvent d’un sacre à GUINEE CONAKRY
blique. Plusieurs stades ont été cons- domicile, devant leur public et devant Camara ANSOUMAN
SENEGAL
truits dans les villes devant accueillir Alassane Ouattara qui, à peine trois Damien LACOSTE
la compétition. Bouake, Yamoussoukro, années au pouvoir, avait soulevé le CONGO
Miangue LENDOUMA D’ASSENGUE
San Pedro et même Abidjan sont dotés trophée de la Can en 2015…
FRANCE
aujourd’hui de magnifiques stades de La première victoire des Ivoiriens est Bithe DEMAISON
standing international. La Felicia, acquise et réside dans les infrastruc- Crédit photos
Sybell Photos
l’ancien stade Houphouët Boigny a été tures construites. La seconde sera Direction artistique
relooké et présente une œuvre architec- appréciée sur le plan de l’organisation et Mise en page
E-DESIGNER
turale innovante. Les stades d’entraîne- et la troisième, si le pays est sacré cham- Impression
ment ont été construits dans chaque pion d’Afrique. Rendez-vous donc en FRANCE
ville comme le demande le cahier des Côte d’Ivoire en janvier-février 2024,
charges. et que la meilleure gagne !
 HORS SERIE

SOMMAIRE
76 Energie solaire 116 Soutien aux ménages vulnérables
40 APPUI AUX COMMUNAUTES Pour la promotion des Un liant de solidarité sans frontières
EDITO DÉVELOPPEMENT TOURISTIQUE
RIAL énergies renouvelables 118 Réponses aux urgences sociales
DE SAINT-LOUIS Vers la mise en place d’un
42 Quand APIX-SA matérialise la 80 Electrification rurale
2000 villages à sortir des ténèbres mécanisme plus efficace
04 Une année socialeriche réhabilitation du patrimoine
historique de la ville coloniale 82 PUDC 120
Un modèle qui inspire la sous-région Kalidou BA
44 Projet de développement du 84 PUDC
IN Tourisme et des Entreprises PDTE « Notre mission principale
TRO Un antidote contre la est de rétablir et préserver
48 pauvreté en milieu rural la dignité des personnes
Baisse du coût de la vie
Abdoulaye Diop 86 en situation de détresse »
08 « Le bilan du programme Cheikh Diop
Un ministère au four et au moulin « Une fierté et un 124
Inclusion sociale de l’autoroute Dakar- Organisations de foires
honneur de travailler pour Le Cices au pavillon d’honneur
10 Les six marqueurs sociaux Diamniadio est ce programme inspirant » 126 Centre international de Commerce
du Président Macky Sall extraordinaire » Extérieur du Sénégal (CICES)
14 Investissements Une architecture qui sort de l’ordinaire
La santé publique aux petits soins 90 Bourses de sécuritré familiales
16 Carte sanitaire 52 GRANDS TRAVAUX DU GOUVERNEMENT Un programme qui soulage 128
L’équité territoriale au cœur DU SENEGAL les ménages pauvres Dr Salihou KEITA
Des infrastructures aux bénéfices « Notre ambition est de
de la politique de l’État 92 BSF
faire du CICES un hub
20 Programme des 100 000 logements sociaux insoupçonnés Impact et perspectives
54 RESTRUCTURATION DE PIKINE économico-culturel aux
Le Sénégal voit grand 94 Régistre national unique (RNU)
normes et standards
IRRÉGULIER SUD (PIS) Pour une couverture sociale efficace
Comment l’autoroute Dakar- internationaux »
Diamniadio a transformé des 96
CAHIER Aminata Sow
APIX bidonvilles de la banlieue de Dakar « Le Sénégal est un modèle 132 Emploi des jeunes
56 LE TER ET LES COLLECTIVITÉS LOCALES en matière de développe- Le Sénégal franchit des pas de géant
Avec le programme Teral Leen, ment de programmes de 134 Education
l’APIX.SA accompagne les filets sociaux en Afrique » Une première phase couronnée de succès
communes traversées par le Projet 136 Abris provisoires
58 SYSTÈME DES NANO-CRÉDITS Ouverture Maladie Universelle La fin du processus prévue en 2025
Des micro-financements en 100
Plus de 4 millions de 138 Dépenses publique dans l’éducation
appui au secteur informel bénéficiaires en 2022 Plus de 553 milliards de FCfa
60 102 Comprendre la Couverture dépensés entre 2013-2015
Abdoulaye maladie universelle (Cmu) 140 Université Amadou Mahtar Mbow
Baldé 104 Un nouveau joyau érigé à Diamniadio
25
Ciblage des bénéficiaires,
« L’humain et effectivité des prestations 142 Infrastructures routières
Le système d’information de gestion Des chantiers routiers et
l’homme se situent autoroutiers à tout va
25 intégrée de la CMU, un outil innovant mis
GRANDS TRAVAUX au centre de notre en place 144 Accidents de la route
Des infrastructures aux bénéfices politique sociale »
sociaux insoupçonnés L’Etat monte au créneau
106 146 Projets des nouveaux terroirs résilients (NTR)
26 Le TER Dr BocarMamadou
Un projet aux mille vertus pour Une réponse économique durable à une
CAHIER Daff problématique sociale et humanitaire
les personnes affectées APIX « Près de de 9 Sénégalais
28 150 Commerce
TER DE DAKAR sur 10 sont concernés Promogem, un outil de
Un train qui arrive à l’heure 66 ‘’XËYU NDAW ÑI’’ par la CMU »
30 IBRAHIMA DIOUF, DÉPLACÉ DU TER À PIKINE 152 modernisation des marchés
L’emploi, cheval de bataille
‘’Le TER nous a offert des grands projets de l’Etat NANO-CREDIT
plus d’opportunités’’ 110
Le chainon qui manquait POST
32 INDEMNISATIONS 68 112 SCRIPTUM
Personne n’est laissé à terre Mamadou Faye Femmes et jeunes
« Nous avons mis en Déjà 110 milliards de Fcfa
34 COLLECTIVITÉS LOCALES injectés dans l’entreprenariat
L’Apix.SA accompagne les œuvre une politique de
maintenance rigoureuse » 114 Chocs sociaux et aléas naturels 154 L’homme au cœur des
communes traversées par le TER Le FSN soulage les victimes politiques publiques
36 PREMIER ANNIVERSAIRE DE L’EXPLOITATION
DU TRAIN EXPRESS RÉGIONAL DE DAKAR
Les Sénégalais affichent leur satisfaction

6 7
 EDITION SPECIALE
INTRO Meité Diomandé, envoyé spécial à Dakar
Bilan
3 500 participants
de 70 nationalités
Le Dr Abdoulaye Baldé, Directeur Général de l’Apix Sénégal, a livré les chiffres
record du forum économique.
O
rganisée par l’Agence nationale pour la
promotion des investissements et des
grands travaux (Apix-S.A), la première
édition du Forum international «Invest In
Sénégal» a enregistré la présence de 3.500
participants répartis en 70 nationalités.
L’annonce a été faite par le directeur
général de l’Apix, Abdoulaye Baldé, lors
8 9
de la cérémonie de clôture. «Au total, nous avons enregistré
6394 milliards de Fcfa en termes d’intentions de financement et
d’investissement dont 4820 milliards de Fcfa pour les investis-
sements directs portés par des privés», fait savoir le DG de l’Apix.
Ce dernier se dit «honoré» d’avoir accueilli ces pays africains
pour discuter des opportunités d’investissement.
«Ce Forum constitue une plateforme unique pour promouvoir
le potentiel économique du Sénégal et pour attirer des investisse-
ments nationaux et étrangers», a-t-il encore souligné. C’était
en présence du Premier ministre Amadou Ba, du ministre
de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Mme Oulimata
Sarr, entres autres invités d’honneur à la cérémonie. «Nous
avons réuni dans ce Forum une diversité d’entreprises, allant des
Petites et moyennes entreprises (PME) aux grandes multi-
nationales, dans des secteurs variés. Cette diversité, source d’enrichis-
sement et de complémentarité, offre des perspectives nouvelles, des
idées novatrices et des possibilités de partenariat dans des domaines
variés», a salué le DG de l’Apix.
Cet important événement dont la cérémonie d’ouverture
a était présidée par le chef de l’Etat, Macky Sall, au Centre
international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio
(Cicad), à Dakar (Sénégal), a été un moment propice pour
discuter des nombreuses opportunités d’investissement
qu’offre le Sénégal. «C’est une vitrine pour le pays et une invita-
tion ouverte aux investisseurs du monde entier à explorer les
opportunités qui se présentent au Sénégal», a souligné Dr
Abdoulaye Baldé. Le Forum a notamment enregistré la
présence du président du Club des investisseurs sénégalais
(CIS). Selon Pierre Goudiaby Atépa, «le secteur privé national
a été entièrement associé à cet événement. Nous allons jouer notre
rôle pour accompagner le Gouvernement à éradiquer la pauvreté
et créer la richesse dans notre pays».
Le boom des Zones économiques
 Bilan
3 500 PARTICIPANTS
DE 70 NATIONALITÉS

Des opportunités
à saisir

Le Forum a également été

spéciales
Au cours du Forum, Apix-
S.A. a procédé à la signature
d’un accord d’investissement
conjoint pour le développement
de la Zone économique spéciale
(ZES) de Diass. Cet investisse-
ment vient s’ajouter à celui de
31 milliards de Fcfa déjà mobi-
lisés par l’État auprès de la
Cet important événement dont l’occasion, dans le cadre d’une
la cérémonie d’ouverture a table ronde spécifique, de faire
la promotion des autres ZÉS,
était présidée par le chef de notamment le Parc industriel
l’Etat, Macky Sall, ..., a été un intégré de Diamniadio, la Zone
moment propice pour discuter économique spéciale de San-
diara, celle de Fatick. Ces pro-
des nombreuses opportunités moteurs ont eu à établir des
d’investissement qu’offre le contacts avec des investisseurs

BOAD pour la mise en œuvre Sénégal. dans différents secteurs

des infrastructures de connec-
tivité, l’aménagement de 100
hectares, la construction des bâtiments administratifs. Le
contrat entre APIX-SA et les entreprises sénégalaises
(Sertem et Diass industries) chargées de la réalisation des
travaux est en cours d’approbation et le démarrage des
travaux est prévu incessamment. A ce jour, près de 30
nouvelles demandes de réservation sur 107 ha ont été
enregistrées pour la ZES de Diass.
d’activité qui souhaitent s’y
installer prochainement.
Essentiellement orientées
vers l’export, les ZÉS sont des espaces qui bénéficient
d’une réglementation spécifique prévoyant l’exonération
des droits d’importation, de la TVA et d’un impôt sur les
sociétés réduits. Elles permettent d’attirer les investisse-
ments étrangers, de créer des emplois qualifiés en nombre
et d’orienter ou soutenir l’émergence de secteurs écono-
miques cibles.

« Invest in Sénégal » en chiffres

La première édition du Forum compter le personnel de sécurité et thématiques, douze (12) tables rondes

«Invest in Sénégal» s’est tenue du
6 au 8 juillet 2023 au CICAD sous la
présidence effective de SE Macky
Sall, président de la République du
Sénégal avec la présence de trois
mille cinq cents (3500) participants
de plus de 70 nationalités venus de
tous les continents. Mille huit cent
quatre-vingt (1880) badges ont été
remis avant le jour J et mille cinquante
(1050) badges et accréditations édités
sur place. 300 personnes ont été
mobilisées pour l’organisation sans
de santé.
Au total 6394,5 milliards de francs
CFA d’intentions de financement et
d’investissement ont été enregistrées
dont 4820 milliards de francs CFA de
promesses d’investissements directs
(qui ne généreront pas de dettes pour
l’Etat). Le Forum a été un moment
intense et productif de dialogue de
haut niveau public et privé avec
l’organisation d’une trentaine de
sessions d’échanges et de mise en
relations, de huit (8) panels
«boardroom» et plus de 1000 rendez-
vous d’affaires enregistrés sur la
plateforme électronique du Forum
pour établir des projets de co-investisse-
ments et des partenariats.
Quarante-six (46) entreprises,
organisations, agences, bailleurs de
fonds nationaux et internationaux ont
participé pendant deux (02) jours au
Centre des expositions de Diamniadio.
C’était l’occasion pour eux de présenter
leurs produits, services et dernières
innovations.
L
e panel «Sénégal Post 2023, PPP et Oppor-
tunités à Saisir» était dirigé par Mme
Oulimata Sarr, Ministre de l’Economie, du
Plan et de la Coopération. Bien que la
croissance enregistrée au Sénégal ait été
impulsée par la mise en œuvre de projets
issus de partenariats public-privé (PPP),
la mobilisation du secteur privé dans les
projets PPP, d’une manière générale reste un défi. La
question de l’accès au financement des projets PPP dans
les pays en développement a donc été évoquée aux côtés
de M. Lamine LO, Coordonnateur Unité PPP-MEPC.
Une série de tables rondes se sont déroulées le 7 juillet
dernier lors du Forum Invest In Senegal afin de présenter
différents projets et ambitions liés aux 12 secteurs d’activités
clés présentés lors du Forum «Invest In Senegal». 12 secteurs
d’activités clés y ont été présentés :
Quarante-six (46) entreprises, organisations, agences,
bailleurs de fonds nationaux et internationaux ont participé
pendant deux (02) jours au Centre des Expositions de
Diamniadio. C’était l’occasion pour eux de présenter leurs
produits, services et dernières innovations.

10 11
 EDITION SPECIALE
INTRO Meité Diomandé, envoyé spécial à Dakar
Politiques économiques
Des indicateurs
au vert
Le 3 juillet dernier, le Président sénégalais
Macky Sall a annoncé qu’il ne se présenterait
pas pour un troisième mandat en février 2024.
Le 2 avril prochain donc, il passera le témoin à
son successeur à qui il laissera un pays dont
l’économie se porte bien.
E
n février 2024 prochain, le Sénégal se choisira un nouveau
président de la République. Cela, après que le chef de l’Etat
sénégalais, Macky Sall, en poste depuis 2012, a décidé de ne
pas briguer un troisième mandat. Cette décision est historique
en ce sens qu’on assistera, pour la première fois au Sénégal,
à une élection où le chef de l’Etat sortant ne sera pas en lice.
Mais en partant, Macky Sall laissera un pays dont les indi-
cateurs macroéconomiques seront au vert. En effet, en douze
ans de pouvoir, le Président Macky Sall affiche un bilan qui a fini de changer
le Sénégal et le vécu de ses populations.
Les chiffres de ses réalisations se traduisent par une succession de records
budgétaires battus, de performances en matière de croissance économique
et de renforcement du cadre macroéconomique, le tout avec une politique
12
d’inclusion sociale soutenue.En ce qui concerne le cadrage
macroéconomique, il est loisible de constater que pour la
première fois depuis 1980, le Sénégal a enregistré une moyenne
de croissance économique de 6,6% sur la période 2014-2018
contre 3% sur la période antérieure 2009-2013. Cette
dynamique n’a été freinée que par la Covid-19 dont les
répercussions sur l’économie mondiale n’ont laissé indemne
aucun pays.
Et pourtant, alors que la quasi-totalité des États de la
planète se trouvait en récession du fait des mesures restric-
tives prises par les autorités nationales et internationales
pour limiter la propagation du virus, le Sénégal a réussi à
faire 1,3% de croissance grâce aux mesures hardies prises
dans le cadre du Programme de résilience économique et
social (Pres). Après cette parenthèse de la crise sanitaire, le
Sénégal a pu retrouver, en 2021, sa marche en avant avec
un taux de croissance de 6,1%, à la faveur d’un environne-
ment interne et externe plus favorable, mais aussi grâce aux
actions entreprises dans le cadre de la relance économique
par la révision du Plan d’actions prioritaires (Pap), devenu
Pap ajusté et accéléré (Pap 2A).
Autre fait marquant du cadre macroéconomique de ces
dix dernières années, c’est la maîtrise de l’inflation et de la
réduction constante du déficit budgétaire qui, de 6,7% en
2011, a été successivement ramené à 4,2% en 2016, 3,7% en
2017, 3,5% en 2018, puis à 3,9% en 2019. En 2020, la crise
sanitaire ayant entrainé des dépenses additionnelles avec la
mise en œuvre du programme «Pres», d’un coût de 1000
milliards de Fcfa, soit 7% du PIB, le déficit budgétaire est
ressorti à 6,1% du PIB, toujours inférieur à celui de 2011. Ce
qui dénote une grande capacité du budget de l’Etat à faire
face aux chocs exogènes même les plus sévères jamais
connus par l’humanité tels que la pandémie à coronavirus.
Souveraineté budgétaire
Quant au budget, il connaît une hausse continue. Il est
passé de 2 452 milliards Fcfa en 2012 (dernier projet de
budget avant le magistère du Président Macky Sall) à plus
de 6400 milliards de Fcfa en 2023. Ce qui démontre à suffi-
sance la performance des régies financières puisque les
recettes fiscales de l’Etat ont augmenté annuellement d’au
moins 10%. L’accompagnement des Partenaires Techniques
et Financiers dans la mise en œuvre réussie du Plan Sénégal
Emergent (PSE) a eu également un impact très favorable.
Sous le Président Macky Sall, la masse salariale connait
une croissance continue. Si en 2012 les dépenses de personnel
se sont situées à 428 milliards Fcfa, elles ont atteint 482
milliards Fcfa en 2014 et 599 milliards de Fcfa en 2017
tandis qu’en 2021, elles se chiffrent à 903,986 milliards Fcfa.
Si entre 2000 et 2011, il n’y a eu que 25 514 postes budgétaires
nets créés en 12 ans, sous le magistère du Président Macky
Sall, ce sont 71 930 nouveaux postes budgétaires nets qui ont
vu le jour en 10 ans. Ainsi, non seulement les recrutements
nets ont plus que doublé par rapport à la période précédente
(2,8 fois plus), mais les agents de l’Etat sénégalais (fonction-
naires et non-fonctionnaires) sont beaucoup mieux payés
qu’avant grâce à la revalorisation des salaires des agents
13
 Politiques économiques
Des indicateurs au vert

publics dont la dernière en date est celle concernant le corps sources mobilisées dans ce sens ont été investies dans les
enseignant. six secteurs clés du volet public du PSE, à savoir les infra-
Par ailleurs, depuis 2012, le Gouvernement a consenti structures et services de transports, les infrastructures et
un important effort en direction des étudiants. Par exemple, services énergétiques, l’agriculture, l’éducation et la forma-
le montant des allocations d’études universitaires est passé tion, l’hydraulique et l’assainissement, la santé et protection
de 24,018 milliards de Fcfa en 2011 à 65,072 milliards de sociale.
Fcfa en 2021. Avec, en prime, l’augmentation du montant Ainsi, en matière d’infrastructures routières, ce sont plus
des bourses des étudiants qui sont passées de 36 000 Fcfa à de 2 526 km de routes qui ont été construites, soit 252,6 km
40 000 Fcfa pour les bourses entières et de 18 000 Fcfa à par an, ce qui fait quasiment un doublement par rapport à
20.000 Fcfa pour les demi- 2012. En comparaison, sur la
bourses. période 2000-2011 ce sont 1 578
Pôle urbain de Diamniadio, Autre fait marquant du cadre km de routes qui ont été cons-
prolongement de l’autoroute à
péage jusqu’à l’aéroport inter-
macroéconomique de ces dix truites, soit 131,5 km de routes
par an. Au même moment, 189
national Blaise Diagne, Train dernières années, c’est la km d’autoroutes ont été cons-
Express Régional, trois nou- maîtrise de l’inflation et de la truites alors que jusqu’ici le
velles centrales solaires déjà
opérationnelles d’une capacité
réduction constante du déficit Sénégal ne disposait que de 32
km d’autoroutes. Vingt ponts ont
cumulée de 70 MW, Stade Me budgétaire qui, de 6,7% en été réalisés en 10 ans (2012-
Abdoulaye Wade, les autoroutes 2011, a été successivement 2021) contre 11 ponts en 12 ans

Croissance
Mbour-Fatick-Kaolack, Ila Touba (de 2000 à 2011). Plus de 6 673
etc. Sous le magistère du Pré- ramené à 4,2% en 2016, 3,7% km de pistes de désenclavement
sident Macky Sall, les dépenses en 2017, 3,5% en 2018, puis à ont été réalisées soit 667,3 km/

Paix et Sécurité,
d’investissements publics ont
littéralement explosé. Fait
3,9% en 2019. an, contre 416,6 km/an la
moyenne annuelle des 12 années
notable, plus de 80% des res- antérieures.

premier investisse-
ment dans un pays
Le président de la République Macky Sall, prenant la parole à l’ouverture de

M
forum, a reconnu la nécessité de la paix dans le développement.
acky Sall a profité de l’ouverture du
Forum Invest In Sénégal pour revenir
sur l’importance de miser sur la paix et
la sécurité. «Je dois rappeler que le premier
investissement, celui qui doit attirer et
faire prospérer tous les autres, c’est d’abord
la paix, la sécurité et la stabilité, mais aussi
l’état de droit. Ce sont des préalables sans
lesquels il ne peut y avoir ni commerce ni investissement durable»,
a déclaré le chef de l’Etat. Selon Macky Sall, partout dans le
monde, la paix, la sécurité, la stabilité ainsi que l’État de
droit sont les piliers fondamentaux d’un environnement
attractif des affaires. «Ce sont les clés qui ouvrent les portes au
commerce et à l’investissement. C’est ce que tout investisseur avisé
cherche à évaluer avant de miser sur un pays», a relevé le pré-
sident de la République.
Et d’ajouter : «Il est donc de la responsabilité primordiale des
pouvoirs publics avant toute chose de veiller au maintien de ces
fondamentaux. C’est ce que nous continuerons à faire au Sénégal».
Le chef de l’État a appelé ses compatriotes à davantage
œuvrer pour la stabilité du pays afin d’attirer plus d’inves-
tisseurs étrangers, indispensables au financement de l’éco-
nomie. Soucieux de son avenir, ce pays de l’Afrique de l’Ouest
s’est doté du Plan Sénégal Émergent (PSE) pour accélérer
son développement. Lancé en 2014 par le Président Macky
Sall, ce vaste programme de modernisation couvre de grands
projets.
Ce sont autant d’opportunités pour les investisseurs du
monde entier qui représentent des domaines aussi divers que
l’énergie, l’agriculture, les hydrocarbures, l’eau, les nouvelles
technologies, les transports, la santé, le tourisme, mais aussi
le traitement des déchets. Les efforts consentis dans ces
différents secteurs ont notamment permis à Dakar de se doter
de l’une des économies les plus dynamiques du continent noir
avec des taux de croissance assez élevés. Il faut dire que le
Sénégal a assez d’atouts pour séduire. Mais pour en profiter
et convaincre les bailleurs à saisir ces opportunités, les
prérequis restent la paix et la sécurité selon Macky Sall.

14 15
 EDITION SPECIALE

INTRO Meité Diomandé, envoyé spécial à Dakar

Coopération
Sénégalais et
Ivoiriens appelés à
nouer des partenariats
fructueux
Invitée d’honneur du forum, la Côte d’Ivoire s’est fait représenter par le
vice-président de la République qu’accompagnait une forte délégation.

16 17
 Coopération
Sénégalais et Ivoiriens
appelés à nouer des

L
partenariats fructueux

e Forum «Invest In Sénégal» s’est tenue du duction du succès des politiques mises en œuvre par le gou-
6 au 8 juillet 2023 à Dakar. Cette première vernement du Président Macky Sall.
édition a réuni trois mille cinq cents (3500) Abidjan et Dakar sont les deux locomotives de la zone
personnes venues de plus de soixante-dix Uemoa avec un PIB cumulé d’environ 60 %. «La com-
pays, d’après les chiffres livrés par Abdoulaye plémentarité de nos économies offre des opportunités mutuelle-
Baldé, directeur général de l’Apix. La Côte ment bénéfiques en vue de répondre aux défis de la maîtrise des
d’Ivoire, grande puissance économique chaînes de valeurs locales, sous régionales et internationales
de l’Union économique et monétaire de nos matières premières», a fait remarquer l’ancien
Ouest-africaine (Uemoa) a été gouverneur de la Banque cen-
choisie comme invitée d’hon- trale des Etats de l’Afrique de
neur. Abidjan et Dakar sont les deux l’Ouest.
Le vice-président ivoirien, locomotives de la zone Uemoa Partant de ce constat, il a
Tiémoko Meyliet Koné, repré-
sentant le Président Alassane
avec un PIB cumulé d’environ invité et encouragé les investis-
seurs sénégalais et ivoiriens à
Ouattara, a magnifié cette 60 %. «La complémentarité de nouer des partenariats fructueux
marque d’estime à l’égard de nos économies offre des à travers des investissements
son pays. Il a également indi-
qué qu’«à travers ce Forum, le
opportunités mutuellement soutenus par des capitaux pri-
vés des deux pays.
Sénégal montre qu’il demeure un bénéfiques en vue de répondre Il a assuré que toutes les
marché attractif pour tous les entre- aux défis de la maîtrise des conditions sont réunies pour
preneurs et une porte d’entrée vers insérer le Sénégal dans l’agenda
les autres marchés de la sous- chaînes de valeurs locales, des investisseurs étrangers et
région». A en croire M. Koné, sous régionales et internationales de contribuer à faire de Dakar
la tenue de ce Forum qui traite
de la problématique de l’inves-
tissement au Sénégal est la tra-
de nos matières premières»... un hub de services et d’attrac-
tivité de l’investissement direct
étranger.
Participants
Une réussite
plébiscitée
de partout
L
e forum «Invest In Sénégal», du 6 au 8 a salué «le repositionnement stratégique de l’APIX dans son
juillet 2023 à Dakar, a enregistré plus de cœur de métier originel visant la promotion d’un écosystème des
trois mille (3000) délégués venus de soixante- affaires de standard international et l’intensification des investis-
quinze (75) pays. Au total, six (6) grands sements privés conformes aux ambitions et axes du Plan Sénégal
panels et douze (12) tables rondes ont été Émergent».
organisées pour susciter l’appétence sur les Le directeur général de la structure a également souligné
cinquante (50) Projets structurants couvrant que ce forum a été une occasion de mettre en exergue les
les priorités du Plan Sénégal émergent Zones Économiques Spéciales (ZES). «La stratégie nationale
(PSE), à savoir : la matérialisation du hub santé, du hub des Zones Économiques Spéciales initiée par Son Excellence Macky
aérien et du hub industriel. Les tables rondes également Sall en 2017 s’inscrit dans cette démarche et constitue une avancée
concernent les projets d’investissement couvrant l’économie majeure dans la réalisation de cette ambition avec à ce jour quatre
créative, l’économie bleue et l’économie verte pour capter (4) Zones actives dont celle de Diass comme fer de lance de cette
des investissements durables dans les territoires. Au total stratégie», a expliqué M. Baldé. Elles permettent, selon le
6394 milliards de F CFA ont été enregistrés en termes Directeur général, d’attirer les investissements nationaux
d’intention de financement et d’investissement dont 4820 et étrangers, de créer des emplois qualifiés en nombre et
milliards de F CFA d’intention d’investissement direct porté d’orienter ou soutenir l’émergence de secteurs économiques
par des privés. cibles. «Avec aujourd’hui plus de cinq mille (5000) Zones Éco-
«Nous remercions Son Excellence Macky Sall, président de nomiques Spéciales opérationnelles dans près de cent cinquante
la République, de nous avoir accordé son entière confiance pour (150) pays, ce modèle constitue, s’il est bien mis en œuvre, un
l’organisation de cet événement international», a affirmé Abdou- levier de développement puissant pour nos États», a assuré
laye Baldé, directeur général. APIX-S.A. Le chef de l’État Abdoulaye Baldé.

18 19
 EDITION SPECIALE
INTRO Meité Diomandé, envoyé spécial à Dakar
Investir au Sénégal
Une rencontre
qui arrive à point
nommé
C
et événement biennal de portée mondiale
se veut être un rendez-vous incontournable
pour, d’une part promouvoir les opportu-
nités d’investissements des pays africains
et en particulier du Sénégal, et d’autre part
pour offrir aux investisseurs à la recherche
d’un marché nouveau et de nouvelles
opportunités d’affaires, la possibilité de
mailler la sous-région ouest africaine, voire le continent, à
partir de la pointe la plus occidentale d’Afrique : le Sénégal.
L’organisation du Forum Invest In Sénégal sous l’égide
de l’Agence pour la promotion de l’investissement et des
grands travaux (APIX) rassemble pour sa toute première
20
tenue, des représentations d’Etats africains, des investisseurs
de référence mondiale, des leaders économiques, des diri-
geants de PME-PMI, des organisations régionales et inter-
nationales, des partenaires techniques et financiers, etc. Ce
forum constitue un rendez-vous important pour contribuer
à l’amélioration de l’attractivité de l’Afrique en général et
du Sénégal en particulier, doper la compétitivité de la région
et orienter les flux entrants d’investissements, y compris les
investissements directs étrangers (IDE) et les investisse-
ments intra-africains vers les secteurs économiques à fort
potentiel et créateurs d’emplois.
L’organisation de ce forum fait suite à l’annonce du pré-
sident la République lors du deuxième sommet sur le finance-
ment des infrastructures en Afrique, qui s’est tenu à Dakar
en février 2023. Le Sénégal, à travers l’Union africaine (UA),
est déterminé à participer à la transformation du continent.
En effet, l’UA a mis en place divers instruments visant à
faciliter l’intégration régionale. Cela vise à permettre au
secteur privé africain de pouvoir jouir pleinement des poten-
tialités et opportunités. Mobiliser des fonds privés est essentiel
pour stimuler la croissance économique et jeter les bases d’un
développement durable. En effet, dans un contexte où les
pays africains sont confrontés à des ressources publiques très
limitées pour subvenir aux besoins colossaux et sans cesse
croissants d’accès aux services de base et d’offre au mieux-
être des populations, la mobilisation de l’investissement privé
est donc appelée à gagner de l’importance tant pour la
création d’emplois que pour l’accélération de la croissance
ou la lutte contre la pauvreté.
21
 EDITION SPECIALE
INTRO Meité Diomandé, envoyé spécial à Dakar
Transports
Macky Sall
connecte le TER
à l’AIBD
Le président de la République, Macky Sall, a inauguré le 8 juillet dernier
le terminus de la gare du Train Express Régional (TER) de l’Aéroport
International Blaise Diagne de Diass (AIBD).
1
6 mois après leur lancement en mars 2022, les
travaux de construction de cette nouvelle gare du
TER de l’AIBD s’achèvent. Ils font partie de la
phase 2 du projet, d’un coût global de 207 milliards
de FCFA qui porte sur un linéaire total de 19 km
avec la construction d’une gare de dernière géné-
ration sur le site aéroportuaire.
Samedi 8 juillet 2023, le Président Macky Sall
a présidé la cérémonie de réception de cette gare ultra-
moderne. Le TER reliera la célèbre gare ferroviaire de Dakar
à l’Aéroport International Blaise Diagne de Diass sur un
trajet de 55 km au total. «La Phase 1 du TER a été inaugurée
le 27 décembre 2021 avec 15 trains qui convoyaient quotidienne-
ment 100.000 passagers, de Dakar à Diamniadio. La Phase 2 va
22
rallier l’Aéroport International Blaise Diagne, en passant par
Sébikhotane et les trains vont passer de 15 à 22», a déclaré le
président de la République du Sénégal, lors de la réception
de la Gare du TER de l’AIBD. Avec cette réalisation, le casse-
tête des embouteillages sera un mauvais souvenir pour ceux
qui vont embarquer par l’AIBD ou pour les autres qui y
débarquent pour rejoindre leur point de chute, de la banlieue
à la ville de Dakar.
«Cet ouvrage de dernière génération, d’une superficie de plus
de 5 000m² avec un franchissement de 200 mètres, est la première
gare du projet hors de la région de Dakar», a déclaré Abdoulaye
Baldé. Selon le directeur général de l’Apix, l’infrastructure
va ainsi permettre de réaliser l’objectif inter-régional du
TER et de désengorger la banlieue au profit des régions.
23
 EDITION SPECIALE

INTRO Ange Kumasi

Quatre nouveaux stades sortent de

terre et deux anciens sont réhabilités
pour constituer un parc infrastructurel
moderne prêt à accueilir les 24 équipes
qualifiées.

A
vant 2020, le pays dont la population
voue une réelle passion pour le foot-
ball, ne disposait que de deux stades

Construction de grande envergure. L’un, le stade

Félix Houphouët-Boigny à Abidjan la

Le défi des
capitale économique et l’autre à Bouaké,
deuxième plus grande ville du pays.
Des installations qui ont pris un coup
de vieux et qui n’étaient plus au standard des compétitions
internationales. A côté, d’autres pelouses de petite envergure,

infrastructures
comme le stade Champroux à Abidjan-Marcory, accueillent
des matchs du championnat national de football Ligue1.
Quand la Côte d’Ivoire a manifesté son intention
d’accueillir la 34e CAN, les autorités se sont engagées à

sportives
combler le déficit en infrastructures de sport qui pourrait
être un sérieux handicap face aux autres candidats. La
disponibilité des infrastructures et leur mise aux normes
internationales, sans ignorer le niveau de stabilité socio-
politique, sont des critères non discutables dans le choix
du pays d’accueil de la compétition continentale. Ce détail,
rappelons-le, a failli jouer un mauvais tour au Cameroun,
pays d’accueil de l’édition précédente de la CAN. A deux
reprises, la CAF a objecté de la capacité de Yaoundé à honorer
ses engagements. Mais tout est rentré dans l’ordre, quoique…
Le souhait de la CAF mentionné dans un communiqué
le 30 mars 2023 est de voir en Côte d’Ivoire «des fréquenta-
tions de stade record». Le pays n’en est pas à son premier
essai. On se souvient de Côte d’Ivoire 1984, quand Abidjan
et Bouaké ont abrité leur première Coupe d’Afrique des
nations de football. A cette époque, la compétition ne réu-
nissait que 8 équipes partagées en deux poules. Les stades
d’Abidjan et de Bouaké avaient suffi pour faire du rendez-
vous un succès. Même si les Eléphants ont été éliminés dès
le premier tour.
Les choses ont considérablement changé depuis cette
époque. Le nombre de participants est passé de 8 à 24
aujourd’hui, soit 6 groupes en jeu pour la première phase.
Et les exigences de la CAF, alignées sur les prescriptions
de la FIFA en matière commodité, de confort et de sécurité,
ont aussi grandement évolué. Par exemple, des bancs de
touche couverts et mobiles, un minimum de 4 vestiaires

38 39
 Construction
Le défi des
infrastructures sportives

pour les équipes avec des toi- François Amichia, président du la capacité d’accueil de 25 mille à 40 voire 45 mille places. d’une audience avec le Président ivoirien, Alassane Ouattara,
lettes individuelles, un écran Abidjan a dû s’assurer de gonfler comité d’organisation de la CAN, Parallèlement, le gouvernement a initié la construction à Abidjan.
géant offrant une visualisation le plateau des infrastructures a alors affirmé que «le gouverne- de quatre nouveaux stades accompagnés de centres d’entrai- La conviction est plus grande du côté des autorités ivoi-
optimale à tous les spectateurs,
sont recommandés et même
d’accueil des matchs. Le plan ment de Côte d’Ivoire a pris toutes
les mesures pour que de tels acci-
nement. Le stade d’Ebimpé, à Anyama, inauguré en octobre
2020 ; le stade de Yamoussoukro, la capitale politique ; le
riennes, rassurées par les notes positives qui ont sanctionné
les différentes visites d’inspection de la CAF. En février 2023,
un accès et des places adaptées élaboré par le gouvernement dents ne se reproduisent plus». stade Olympique de la ville portuaire de San Pédro et celui le secrétaire général Veron Mosengo avait indiqué que trois
aux spectateurs handicapés et ivoirien consiste à rénover les de Korhogo dans le Nord du pays, n’étaient pas encore des six stades pour la CAN 2023 étaient prêts, à savoir celui
à leurs accompagnateurs.
infrastructures existantes et à Satisfaction livrés à la fin mai 2023. En tout, la Côte d’Ivoire va disposer d’Ebimpé à Abidjan, ceux de Yamoussoukro et de Bouaké
En septembre 2021, un de la CAF de 6 stades pour l’organisation de sa deuxième CAN. qui devaient être officiellement réceptionnés en mars. Mosengo
match qui devait se jouer entre en construire de nouvelles. Abidjan a dû s’assurer de Avant même la livraison de tous ces chantiers, le pré- Omba Veron avait déjà porté la mention « très satisfait » à
les Éléphants de Côte d’Ivoire gonfler le plateau des infrastruc- sident de la CAF, Patrice Motsepe, exprimait sa foi en la l’issue d’une précédente d’inspection des stades, un an aupa-
et le Cameroun comptant pour tures d’accueil des matchs. Le détermination des autorités ivoiriennes à relever le défi de ravant. « Nous voulons organiser en Côte d’Ivoire la plus belle
les éliminatoires du Mondial 2022 dans le tout nouveau plan élaboré par le gouvernement ivoirien consiste à rénover l’organisation. «Nous avons confiance que la CAN 2023 que CAN jamais organisée. Nous avons appris au Cameroun, nous
stade d’Ebimpé a dû se jouer au Bénin après le verdict de les infrastructures existantes et à en construire de nouvelles. vous allez organiser ici en Côte d’Ivoire sera la meilleure CAN avons approfondi nos connaissances au Qatar et nous les avons
la CAF jugeant défectueuse la pelouse du nouveau stade Les travaux de réhabilitation des stades d’Abidjan et de qui n’ait jamais été organisée en Afrique. Nous sommes rassurés complétées en Algérie », réagit le président du Comité d’orga-
d’Abidjan. Les autorités ivoiriennes ont dû aller au pas de Bouaké ont été lancés respectivement en novembre 2020 et par les différentes infrastructures que vous avez mises en place nisation de la CAN (COCAN), François Amichia, maire de
course pour rectifier le tir, au prix de 20 milliards de FCFA. en 2019. A Bouaké, il s’agit essentiellement de faire passer pour accueillir cette CAN», lançait-il en avril 2022, au sortir la commune de Treichville et ancien ministre des sports.

40 41
 EDITION SPECIALE

INTRO Meité Diomandé, envoyé spécial à Dakar

président de la République Alassane Ouattara en 2014. Suite
à cet accord, un comité de pilotage de la candidature de la Côte
d’Ivoire a été mis en place et supervisé par Lambert Kessé
Feh.
Une fois le dossier de candidature approuvé et l´organisa-
tion de la Can attribuée à la Côte d’Ivoire le 9 septembre
2014 à Addis-Abeba, des structures ont été créées pour
l´organisation de cette compétition du football africain. Un
Comité d’orientation et de mise en place des infrastructures
dédiées à la CAN a été créé en décembre 2014 par arrêté
du Premier ministre. Le comité est présidé par le Premier
ministre lui-même et comprend tous les ministères et
organismes impliqués dans le projet CAN, avec le ministre
chargé du sport comme l’un des vice-présidents.
Le comité directeur de l’infrastructure est responsable
de la conception et de la construction de l’infrastructure
propre au CAN. Le ministre des Sports a négocié et signé
tous les contrats pour les stades, les terrains d’entraînement
et les travaux des cités CAN dans le cadre du mandat national.
En tant que maître d’ouvrage, le ministère, à travers la
direction de l’Office national des sports (ONS), assure le
suivi de la coordination de tous
les partenaires impliqués dans la
mise en œuvre du projet. Il a pour
assistant technique à la maîtrise
d’ouvrage le BNETD.
tion de la Coupe d’Afrique est confiée par la CAF à la
fédération nationale du pays hôte. Et la fédération nationale
est tenue de mettre en place un comité d’organisation local
qui communiquer directement avec la CAF.
C’est en vertu de ces dispositions que le Cocan, le
Comité d’organisation de la Coupe d’Afrique des nations
de football Côte d’Ivoire 2023 a vu le jour le 7 juin 2018
par un décret du gouvernement ivoirien sur proposition de
la Fédération Ivoirienne de Football (FIF) et du ministère
des Sports. Le recours au décret pour créer la COCAN et
nommer son président se justifie par l’importance des
moyens d’exécution étatiques et la nécessité de donner à
l’institution une plus grande autorité morale. Ainsi, en
Janvier 2021, un nouveau décret donne une nouvelle déno-
mination de la CAN et du COCAN qui deviennent respective-
ment «CAN COTE D’IVOIRE 2023» et «COCAN 2023».
Puis un autre décret a également été pris par le Prési-
dent Alassane Ouattara afin de nommer un président de
cette commission en la personne de François Albert Amichia,
ex-ministre des Sports, chargé d’assurer une organisation
parfaite de la CAN sur le sol ivoirien.

Une force de
propositions
Si dans certains pays hôtes de
la CAN la responsabilité de la
création d’infrastructures sportives

COCAN 2023 et autres a été déléguée au comité

d’organisation, la Côte d’Ivoire n’a

Le Comité local
pas encore adopté cette solution.
Selon les règlements de la CAF,
notamment les «Règlements appli-
cables de la Constitution», l’organisa-

d’organisation met Rôle du Cocan 2023

la balle au centre
Le Cocan 2023 est chargé de
planifier, d’organiser et d’exécuter
le tournoi. Il est également
responsable de la gestion du
au gouvernement afin de mener
des réflexions sur l´héritage de
toutes ces infrastructures sportives
construites ou réhabilitées.

E
Pour assurer le bon déroulement de la
compétition majeure du football africain
en Côte d’Ivoire, les pouvoirs publics
ont mis sur pied une solide entité pour
piloter le projet.
budget, de la sélection des sites
qui comprend la construction et la
réhabilitation des stades qui abrite-
n 2013, feu Augustin Sidy Diallo, président ront les matchs de la compétition,
de la Fédération Ivoirienne de Football et du bon déroulement du tournoi.
(FIF) avait sollicité le gouvernement de
Il rend compte de ses activités au
Côte d’Ivoire pour porter la candidature du
pays à l´organisation de la 33e édition de
Premier ministre, au ministre des
Sports et au président de la FIF.
la Coupe d´Afrique des nations de football
Une fois la CAN terminée, le COCAN
(Can). Chose qui a été acceptée lors d´un
conseil des ministres sous la houlette du établira un bilan qui sera soumis
L´équipe du management de
cette institution était au départ
composée de cinq (5) personnes.
Aujourd’hui, le COCAN compte plus
100 collaborateurs dont un président,
un vice-Président, 7 présidents de
commissions techniques et 2
présidents de commission Ad hoc,
une Direction Exécutive et une
Direction Administrative et Financière.

42 43
 EDITION SPECIALE

INTRO Serge Alain Godong, à Dakar

Préparatifs
missions effectuées au Cameroun tout en tenant
compte des enseignements tirés pour éviter des
incidents majeurs. Pour ce faire, la Commission

Le Cocan
en charge de la sécurité est présidée par le direc-
teur général de la Police nationale ivoirienne. Une
forte mobilisation des forces de l´ordre sera
assurée sur tous les sites accueillants la Can.
Le 7 juillet dernier, la CAF et le Cocan ont

annonce la couleur
De la pose de la première à la finition de ces infrastruc-
tures sportives, le Cocan s´est donné les moyens nécessaires
pour veiller à ce que tout soit dans les normes. A cet effet,
des équipes de projets ont été mises en place dans chacune
de villes où se joueront les matchs de la Can. Il a également
supervisé les travaux de construction des cités de la Can,
de services sanitaires car durant cette compétition, chaque
équipe aura 12 ambulances pour une prise en charge médicale
de pointe.
Pour s´inspirer de l´expérience des autres pays organisa-
teurs de grandes compétitions de football, le Cocan a effec-
tué le 9 décembre 2022 une mission de travail au Qatar le
pays qui a organisé la Coupe du Monde 2022, dans une
cadre d´une stratégie de lobbying ainsi et des échanges sur
la préparation de la Can 2023. Ce séjour a vu la signature
de partenariats entre la fédération ivoirienne et la fédéra-
tion qatarie de football. Après l´étape du Qatar, le Cocan
s’est également rendu au Cameroun avec à sa tête le prési-
dent de la Commission promotion et marketing, Coulibaly
Mahama pour une mission d´expertise avec les différentes
commissions clés de l´organisation de la Can 2021, entre
autres les commissions Communication, Marketing, Trans-
port et Logistique, Infrastructures, TIC, Hébergement et
Restauration.
la première Dame Dominique Ouattara est allée au Cocan
Un point d’honneur sur la sécurité
soutenir l’équipe conduite par le ministre Amichia Au niveau sécuritaire, le Cocan compte s´inspirer de ces
présenté le logo de la Can 2023, qui est aux
couleurs du drapeau de la Côte d’Ivoire : Orange,
Blanc et Vert. Dans son ensemble, le logo rend
symboliquement hommage à la richesse de la
culture ivoirienne et du continent africain. Elle
raconte une belle histoire, celle de la force, de
l’unité à travers le football et de l’énergie inégalée
de l’Afrique. « Le dévoilement de l’identité visuelle de
la Coupe d’Afrique des nations Côte d’Ivoire 2023 marque une
étape passionnante dans notre parcours vers le tournoi en 2024.
Nous sommes conscients que nous nous rapprochons de plus en
plus de ce grand rendez-vous qui aura lieu en janvier prochain »,
a indiqué le Secrétaire Général de la CAF, Veron Mosengo-
Omba.
La mascotte quant à elle est dénommée «Akwaba», un
terme de la langue ivoirienne qui signifie en français «Bien-
venue». Elle a été inspirée de l´animal emblématique du pays
qui n´est autre que l´éléphant. Cette mascotte est un outil
de marketing local et international, qui sillonnera les villes
et les quartiers dans le cadre d’une grande tournée, dans
le district d’Abidjan et à l’intérieur du pays. Elle sera visible
par des affiches postées dans les ronds-points et les grands
carrefours, les espaces publics et des quartiers, les entrées
d’immeubles administratifs. Pour la petite histoire, la mas-
cotte a été sélectionnée via un concours national. 328
dossiers ont été reçus au Cocan, avec la participation des
Ivoiriens de la diaspora, notamment du Niger, du Nigéria,
du Sénégal, de la France, du Canada, des Etats-Unis et du
Japon. Et le grand gagnant de ce concours est l´Ivoirien
Frédéric Raoul N’Guessan Kouadio qui empoche la somme
de 10 millions de Fcfa.
En attendant la présentation de l’hymne nationale de
la Can Côte d’Ivoire 2023 interprété par le groupe musical
Magic System, le Cocan est désormais en pleine accéléra-
tion pour assurer le succès de cet événement d’envergure.

52 matchs, 30 jours de compétition, plus de 100 000 visiteurs... A moins de quatre

mois du coup d’envoi de la 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations, le Comité 10 000 jeunes volontaires

F
local d´organisation met les bouchées doubles pour la réussite de l´événement.
igure ouvrière et maillon essentiel dans
l’organisation de la Can 2023 qui se tiendra
du 13 janvier au 11 février 2024, le Comité
local d’organisation de la Can (COCAN) basé
à Abidjan s’est engagé, dès sa mise en place,
dans un vaste chantier pour la construction
des infrastructures sportives et non sportives
répondant aux exigences normatives de la
Confédération africaine de football. Divers projets de cons-
truction de stades ont été ouverts, en témoigne les stades de
Yamoussoukro, Korhogo, San Pedro. Ainsi que des stades
réhabilités tels que le stade Félix Houphouët-Boigny et le
stade de Bouaké. Qu’il s’agisse d’un projet terminé, d’un
projet en cours ou d’un projet non encore terminé, le Cocan
veille à ce que tout soit prêt pour que la compétition puisse
se dérouler dans un environnement fonctionnel et sécurisé.
à recruter
En collaboration avec le ministère
de la Promotion de la Jeunesse, de
l’Emploi Jeunes et du Service Ci-
vique, le Cocan a officiellement lancé
le programme de recrutement des
volontaires de la CAN Total Énergies
2023. Ce programme vise à engager
10 000 jeunes résidant sur le terri-
toire ivoirien. Les candidats intéressés
peuvent s’inscrire gratuitement sur
le site www.volontairecan2023.ci.
Ces derniers seront sélectionnés en
fonction des dossiers de candidature
et des profils recherchés. Selon le
patron du Cocan, l’implication de la
jeunesse dans l’organisation de cette
Can est d’une importance capitale.

44 45
 EDITION SPECIALE

INTRO Meité Diomandé, envoyé spécial à Dakar

MICRO-TROTTOIR JOËL KIANTI, Au début je ne sentais pas

d’engouement mais main-
qui nous rassurent. En tous
cas, si la Côte d’ivoire
remporte cette coupe avec
EMPLOYÉ tenant je peux dire que les

CAN 2023 : Ce qu´en

choses s’activent... Oui, la cette équipe que je connais,
Si on gagne, c’est Côte d’Ivoire sera prête ; on c’est que c’est de la magie.
que c’est la magie fait confiance aux autorités

pensent les Ivoiriens MOHAMED

ANICET DADJI, CHARLES YA,
ÉTUDIANT
Hospitalité
légendaire
Je pense que cette que cette Can sera
la meilleure de l’histoire de la CAF. En
effet, le pays a des infrastructures
de qualité pour accueillir ce grand
événement continental. En plus de cela,
l’hospitalité légendaire des Ivoiriens
va faire que les supporters venus des
autres pays se sentiront chez eux. Je
ne pense pas beaucoup à la victoire
des Eléphants, car nous avons une
équipe qui n’est pas soudée.
CITOYEN
Des doutes à propos
des Eléphants
Au niveau de l’organisation,
je pense bien que la Côte
d’ivoire sera belle et bien
prête pour accueillir cette
CAN. Parce que tous les
Ivoiriens sont à pied d’œuvre
pour la bonne réussite de
cette fête continentale : du
gouvernement en passant
par les opérateurs écono-
miques y compris les médias,
les artistes. A mon avis, côté
sportif, les chances pour gar-
der cette coupe à la maison
sont très minces vu l’absence
des joueurs de qualité qui
ne viennent pas au rassem-
blement. Vu aussi le dernier
échec des Eléphants face
aux Chipolopolo de Zambie
vraiment je doute fort même
si avec les Ivoiriens rien n’est
impossible.
KONE,
RESPONSABLE RESSOURCES
HUMAINES
Il faut du cœur
Pour moi, les stades et autres chan-
tiers pour la Can devraient être prêts
depuis longtemps.
Le Cocan nous a récemment présen-
té la mascotte de cette CAN, je crois
que tous les autres chantiers seront
bientôt livrés et que nous assisterons
à la meilleure CAN du continent, à la
Can de l’hospitalité comme l’a dit le
Président Amicha. On dispose en plus
d’une bonne équipe, jeune et très
talentueuse. Mais il faut plus que du
talent pour remporter la Can, il faut du
cœur, beaucoup de courage et l’envie
de tout donner pour la patrie.
MARCEL
SEKOU DOUMBIA,
COMMERÇANT
80% de chances de l’emporter
La Côte-d’Ivoire pour ma part,
est impliquée pleinement
accueil chaleureux aux pays
voisins invités. Bien évidemment,
dans la préparation de la Can , la Côte-d’Ivoire sera prête
avec la rénovation de nos
infrastructures routières et
pour la Can 2023. Aussi, je
pense que ses chances pour
sportives afin de redorer le
blason au pays et réserver un
remporter la victoire, sont à
80 %.
YANN AVERELL,
RESPONSABLE VENTES À KIABI
Tout est déjà prêt
La Côte d’Ivoire met tout en visibilité à la Côte d’Ivoire.
œuvre afin que cette Can se Oui, nous serons prêts.
déroule très bien. En tant que Tout est déjà en place, il ne
grande nation de foot afri- manque plus que les équipes
cain, je dirais même mondial, et le tour est joué. Je reste
on ne peut pas passer à côté aussi très optimiste sur les
de cet événement majeur
qui donnera encore plus de
chances de victoire des Elé-
phants de Côte d’Ivoire.

ISMAËL Concernant la préparation

de la Côte d’Ivoire pour la
OUATTARA, CAN les travaux avancent
et seront prêts à temps.
ÉTUDIANT Malgré l’engouement des
Les travaux avancent
A quelques mois du lancement de
ARNAUD
la Can 2023, les choses semblent
supporters de l’équipe de
Côte d’Ivoire, je pense que
la sélection ivoirienne ne
pourra pas remporter cette
édition de la CAN.
accueillir l’événement ne cessent
de pousser du sol. En un mot tout
ARISTON,
JOURNALISTE
Des chantiers
en retard
Pour un pays qui organise la Can,
on ne ressent rien en parcourant les
villes. L’atmosphère Can n’y est pas
encore. Certains travaux sont bien
TRABY ARNAUD,
ÉTUDIANT FONCTIONNAIRE
Une équipe commando
pour gagner la Can
balleurs internationaux tels que
Le gouvernement de Côte d’Ivoire
avec l´appui du Cocan a pu mettre Didier Drogba, Yaya Touré, Kalou

JEREMIE, concourir pour la réussite de ce
prestigieux événement qui
MEMBRE U-REPORT rassemblera l’Afrique autour du
ballon rond. La Côte d’Ivoire, pays
Maroc et Nigeria hôte de cette édition, rassure
favoris l’opinion publique de la bonne
avancée des préparatifs. La
finalisation des stades avance
bien, les infrastructures pour
semble réuni pour faire de cette
CAN un moment inoubliable. Mais
les derniers résultats mitigés des
Eléphants ne montrent que les
chances de remporter cette édition
sont minimes. Des cadors comme
le Maroc ou encore le Nigeria se-
raient beaucoup plus à même de
revendiquer le titre de favoris.
avancés, d’autres ont pris un peu de
retard, comme le stade de Korhogo
et les 32 cités Can pour les athlètes.
Maintenant, pour remporter cette Can
il faudrait avoir une grande équipe,
fournie dans tous les compartiments
du jeu surtout dans le secteur défen-
sif (gardien, latéraux etc) et disposer
d’un grand leader que je ne vois pas
encore.
pas mal de choses en place.
Aujourd’hui nous avons quasiment
5 stades qui sont prêts. Au niveau
des infrastructures routières,
une bonne évolution aussi. Mais
il reste quelques derniers détails
à gérer au niveau de la mobilisa-
tion, car ils nous faut quand
même impliquer tous les sportifs
de haut niveau, tous les foot-
Bonaventure, Salomon Kalou.
A propos de l’équipe nationale,
nous avons de grosses craintes
au niveau de la charnière centrale.
Cependant on peut être rassuré
au milieu de terrain et avec une
attaque performante. Nous comp-
tons sur l´entraîneur pour nous
proposer une équipe commando
pour ramener la coupe à la maison.

46 47
 EDITION SPECIALE

TOURISME Mohamed Fadel Guèye

prennent les plages spectaculaires de Grand-Bassam, opportunités d’emplois pour les jeunes. La Côte d’Ivoire
une ville balnéaire inscrite sur la liste du patrimoine fait partie des 34 pays les plus visité en Afrique.
mondial de l’UNESCO depuis 2012, de San Pedro; de La Côte d’Ivoire regorge d’un patrimoine culturel
Grand-Bereby et les montagnes du pays, en particulier riche en sites historiques. Il s’agit entre autre des
celles de la ville de Man qui en compte 18. bâtiments coloniaux, des monuments, des musées qui
«L’industrie touristique connait aujourd’hui en ce plein enchantent les amoureux de l’histoire profonde et de
21ème siècle une forte croissance à travers le monde. La Côte l’architecture. Quelques-uns de ces vestiges sont inscrites
d’lvoire dispose d’atouts et de potentialités diverses dont la au patrimoine mondiale de l’Unesco. Sur le plan de la
mise en valeur et l’exploitation devraient permettre de capter foi religieuse, la Côte d’Ivoire est un pays laïc qui dispose
une part plus importante du marché mondial de par son de lieux saints destinés à des pèlerinages. En témoigne
patrimoine, son paysage, sa gastronomie et ses autres riches la basilique de Yamoussoukro construite depuis main-
activités», a déclaré le ministre du Tourisme et des tenant plusieurs années à l´époque du Pape feu Jean
Loisirs. Paul II.
Pour les amoureux des plages bordées de cocotiers,
Un carrefour culturel la Côte d’Ivoire offre une panoplie des destinations
Le pays est aussi un pôle culturel, reflet de sa diversité balnéaires avec une côte maritime couvrant plus de 500
ethnique avec plus de 60 km qui s’ouvre sur l’océan
et hnies et des o rigines Atlantique.
nationales de ses habitants : Les revenus du tourisme
Afrique subsaharienne,
représentent 10% du PIB Investir dans le
Europe. Ce symposium attire tourisme
créateurs de mode, artistes total, selon le ministère du Afin de relancer une in-
internationaux, cinéastes et
autres acteurs culturels. En
Tourisme. Les industries du dustrie fortement touchée
par le Covid-19, Klo Fagama,
secteur, telles que le trans-
Côte d’Ivoire
2018, le pays a organisé la directeur général de l’Indus-
dixième édition du Marché port aérien et terrestre, la trie touristique et hôtelière,
des arts du spectacle d´Abidjan
restauration et l’hôtellerie, a déclaré qu’il envisageait de

Le tourisme,
(Masa) qui est un festival
international qui réunit des
artistes venus de plusieurs
pays du monde.
mettre en œuvre des projets
génèrent d’importantes imminents à court terme d’un
opportunités d’emplois montant cumulé de 500
milliards de FCFA.
pour les jeunes.

atout majuscule
Le pays devient également
une plaque tournante majeure
pour les conférences inter-
nationales en raison de sa proximité avec l’Europe, les
Amériques et le reste de l’Afrique. Le pays a récemment
accueilli la 15ème Conférence des Parties (COP15) de la
Convention des Nations Unies pour la lutte contre la
désertification, qui a réuni environ 10 000 participants
La crème de la crème d’Hollywood, Idris Elba était à Abidjan pour le Canex Week- à Abidjan .
end en Novembre 2022. Il y avait également la récipiendaire du 10e PEN Pinter L’année dernière, le Africa Ceo Forum mondial qui
est le plus grand rassemblement annuel du secteur privé
Prize Chimamanda Ngozi.
Il s’agit du projet «Tour
de la Nation» de construction
d’un hôtel cinq étoiles de
225 chambres sur le plateau, du projet de construction
de trois tours jumelles sur le terrain AIP, de la rénova-
tion et de l’agrandissement de l’hôtel du golf, et du site
Dalhia Fleur d’une superficie de 148 hectares.Aménage-
ment d’un resort de 1 000 chambres.
Il existe également des projets de promotion touris-
tique dans la baie de Cocody, des projets de restauration
d’équipements hôteliers du patrimoine national à Abidjan

D
es acteurs ou actrices; réalisateurs afri-
cains ou en encore européens, l’artiste
rappeur français Bouba ; Niska et
d’autres ont tous embrassé le glamour
de la ville d’Abidjan et sa pléthore
d’attractions touristiques. La Côte
d’Ivoire attire des touristes des quatre
coins du monde. On peut les voir se
promener le long de la lagune Ebrié; une promenade en
bord de mer bordée de restaurants, de discothèques, de
salles de cinéma et d’hôtels ou une courte excursion d’une
journée ou une escapade d’une nuit dans la grande ville .
Siandou Fofana , ministre de Tourisme ivoirien indique
que plus de 3 millions de touristes en 2018 et plus de 4
millions de touristes en 2019 ont visité la Côte d’Ivoire.
Les attractions touristiques de la Côte d’Ivoire com-
en Afrique s´est tenu à Abidjan et a attiré des milliers
d´investisseurs.
En février dernier, la ville de Yamoussoukro a
accueilli la cérémonie de remise du prix Félix-Houphouët-
Boigny pour la recherche de la paix, décerné à l´ex-
chancelière allemande, Angela Merkel.
Les revenus du tourisme représentent 10% du PIB
total, selon le ministère du Tourisme. Les industries du
secteur, telles que le transport aérien et terrestre, la
restauration et l’hôtellerie, génèrent d’importantes
et Yamoussoukro dans le cadre de la CAN 2023, et des
projets de restauration et de mise à niveau de RAN-
HOTEL et à Bouaké.
A terme, il s’agira pour les autorités ivoiriennes de
porter à 5 millions le nombre de touristes internationaux
d’ici 2025.
Avec l’amélioration des infrastructures, de la sûreté
et de la sécurité, le Côte d’Ivoire en passe de devenir
une destination de choix pour un nombre croissant de
touristes.

74 75
 EDITION SPECIALE

TOURISME Mohamed Fadel Guèye

Son charme de mer et de nature attire de plus en plus les

touristes et les personnes en quêtes de découverte. Ses
nombreux sites touristiques et ses hôtels bord de mer en
sont grandement à la base de cet engouement. Si vous
rêvez de voyager dans cette somptueuse ville, vous avez
possibilité de voyager en avion.
Une piscine avec une vue nette sur l’Océan Atlantique,
c’est ce que vous propose certains établissements hôteliers ;

Immersion balades en bateau et la pêche sont des activités très prisées

à cet endroit. Si vous un adepte de piscines naturelles, vous

Une multitude
pourrez trouver votre bonheur à Tabaoulé. À la baignade
et la pêche, les balades en forêt s’ajoutent à la liste des acti-
vités que vous pouvez mener dans la ville de Grand Béréby.

Grand-Bassam et ses atouts

de sites à visiter
Par ailleurs, le Parc national du Banco n´échappe pas
à l’appel. Créé en 1953, ce parc composé de faune et de flore
La Côte d’Ivoire est un pays d’Afrique de l’Ouest qui regorge de nombreuses est l’une des grandes richesses de la Côte d’Ivoire et fait
partie de l´une des réserves les plus importantes du pays.
attractions touristiques. Nous vous proposons une panoplie des meilleurs Car il permet de protéger les différentes espèces animales
Première capitale de la Côte d’Ivoire, Grand-Bassam
était un exemple de ville coloniale de la fin du XIXe siècle
et de la première moitié du XXe siècle. Il suit le plan des
zones dédiées au commerce, à l’administration, au loge-
ment européen et au logement indigène. Le site comprend
également le village de pêcheurs africains de N’zima et
des exemples d’architecture coloniale, tels que des maisons
fonctionnelles avec des galeries, des balcons et de nom-

B
endroits à visiter
ien que la Côte d’Ivoire soit connue pour
sa beauté naturelle et sa culture, il
existe de nombreuses raisons pour les-
quelles votre visite dans ce pays sera
une expérience unique. Si vous êtes un
fan et que vous cherchez un lieu de
séjour balnéaire en Côte d’Ivoire, les
villes d’Assinie, de Sassandra, de Grand-
Bassam, de Grand-Béréby et de San Pedro sont autant
de destinations qui sauront vous satisfaire. Selon la région
et la période de l’année, vous pourrez vous adonner aux
activités suivantes : baignade, sports nautiques, surf, voile
ou encore kite surf. Laissez-vous séduire par de belles
plages de sable fin et des espaces spécialement aménagés
pour échapper au stress et admirer la beauté de la côte
ivoirienne.
En plus du tourisme balnéaire, vous avez la possibilité
de faire du tourisme écologique. En effet, certaines villes
de Côte d’Ivoire favorisent le contact avec la nature avec
leurs paysages magnifiques et leurs trésors sauvages. Pour
l’écotourisme, nous vous conseillons de visiter les com-
munes de Taï, Jacqueville et Grand-Béréby. Vous pouvez
aussi visiter le parc national et le musée écologique de Taï,
les forêts vierges et sauvages. Vous pouvez aussi faire un
tour ethnobotanique et marcher jusqu’à la rivière Cavalli.
Découvrez les chimpanzés du Grand Béréby; les singes de
la forêt de Néron et les riches mangroves de la rivière Nero.
Des villes culturelles
riches en tradition
La tradition et la culture ont toujours occupé une
énorme place dans le patrimoine de ce pays. Du nord au
sud, dans toutes les villes que vous visiterez, la chaleur
de l’Akwaba ivoirien sera de mise. Monuments histori-
ques, danses, rites, coutumes et croyances sont au menu.
Les villes de Man, Yamoussoukro et Indénié-Djuablin sont
les mieux placées pour ce type de tourisme, avec leurs
nombreuses ethnies qui y vivent et leurs nombreux sites,
entre autres, une visite aux sculpteurs du quartier musul-
man de Dioulabouglou; la maison Pierre Messmer; le
lac aux crocodiles ; les cases traditionnelles de Dan ; les
deux cours royales à Abengourou et le musée des attri-
buts royaux ; le monastère des Komians; les expositions
d’art et de peinture du musée Charles Bieth.
Abidjan, ville paradisiaque
Si vous faites un tour à Abidjan, impossible de repartir
et dire que c´est l´ennui, car cette ville, capitale économique
ivoirienne, reste animée jusqu’à l’aube. C’est l’une des plus
belles communes que compte la Côte d’Ivoire et qui
possède une île flottante. Implantée sur une lagune
d’Abidjan qui a pour base de conception des plastiques,
l’Île Boulay constitue la destination favorite des stars et
personnalités publiques. Avec un budget d´environ 10 000
FCFA, vous pourrez effectuer des visites proposées par le
personnel. Toutefois, il n´y a pas que cette Îles qui fait
le charme d’Abidjan. Il y a également la baie des milliar-
daires, la forêt des mangroves et l’île aux serpents.
et végétales. Il s´étend sur une superficie de 3000 hectares
avec des grands arbres tropicaux. On y retrouve également
une réserve de poissons silures et tous types d´animaux.
Aménagé et sécurisé, vous pourrez y faire des balades à
vélo, des randonnées en famille, entre amis ou amoureux.
A côté de cette réserve forestière, il y a le Zoo d’Abidjan
qui est très prisé par le public. Il est situé entre les
communes de Cocody et d’Abobo et comprend 48 espèces
pour plus de 230 animaux.
Bini, un domaine unique
Situé à quelques kilomètres d’Abidjan, le domaine Bini
est un espace unique en son genre. Le domaine s’étend sur
70 hectares et si vous êtes un amoureux de la nature, il
est certain que vous adorerez visiter les pépites dont
regorge ce domaine. Plusieurs activités comme la Tyro-
lienne; la randonnée ; un bain d’argiles dans trois bassins
de couleurs rose, verte ou blanche, ou participer à une
séance de relaxation sur les lieux ainsi que le repas qui
est cuisiné sur le campement à base de produits locaux.
Tous les week-ends, ce lieu est pris d´assaut par les
populations pour une sortie détente. «Nous sommes en même
temps dans le passé et le présent. L’écotourisme nous permet de
valoriser tout ce qui est bio», explique Jean Marc Bini, fonda-
teur du concept Domaine Bini qu’il a créé en 2016.
Grand Béréby, une ville de mer
Grand-Béréby est une ville de l’ouest de la Côte
d’Ivoire, dans la région de San-Pédro. Cette petite et belle
ville qui ne cesse de faire parler d’elle se situe dans la région
du bas-Sassandra, à 40 minutes de routes de San-Pédro.
breux jardins. Grand Bassam était la capitale portuaire,
économique et juridique de la Côte d’Ivoire ; elle témoigne
des relations sociales complexes entre Européens et Afri-
cains, puis du mouvement indépendantiste. La ville était
le véritable poumon économique du territoire du comptoir
français du golfe de Guinée avant la Côte d’Ivoire moder-
ne attirant des gens de toute l’Afrique, de l’Europe. A Grand-
Bassam, on retrouve le calme avec ses plages bordées de
palmiers qui attirent la convoitise des autres communes.
Les plages d’Assinie
Paradis ivoirien, «Saint Tropez d’Afrique», «Fief de
milliardaire»… Assinie a autant de surnoms que ses plages
somptueuses. Située à 80 kilomètres au sud-est d’Abidjan,
cette zone résidentielle de l’autre côté de la lagune d’Abidjan
est devenue un lieu de rassemblement pour les riches
d’Abidjan, avec des villas d’hommes d’affaires fortunés
étrangers côte à côte avec celles de dirigeants politiques
et de hauts fonctionnaires.
Chaque week-end, des convois ou une multitude de
véhicules partent d’Abidjan vers le cadre paradisiaque de
ce village de pêcheurs soi-disant «invisible». Avec son
sable fin, ses cocotiers et sa brise marine qui «apporte du
bon air», cette station balnéaire semble hors du temps.
Des mariages, des baptêmes se
font dans cet endroit paradisiaque.
Ainsi, la Côte d’Ivoire compte des dizaines d’attrac-
tions touristiques. Des zoos aux musées, en passant par
les centres d’art et d’artisanat et les plages, il y a tout pour
des expériences amusantes et uniques et mémorables.

76 77
 EDITION SPECIALE
TOURISME Mohamed Fadel Guèye
Yamoussoukro
La ville du Président
Félix-Houphouët-
Boigny
Immersion dans la capitale politique ivoirienne, cité qui a vu naître le premier
F
président ivoirien et son inspirateur.
élix Houphouët-Boigny en avait fait son
paradis, puis la capitale politique de la
Côte d’Ivoire en 1983. Yamoussoukro,
village natal du premier président de la
Côte d’Ivoire et petit village baoulé de
quelques 500 000 habitants en 1900 est
dirigé par la famille de Félix-Houphouët-
Boigny.
En 1905, le président Félix-Houphouët-Boigny y
naquit et en devient le chef du village en 1939. Une
longue période s´était écoulée où Yamoussoukro, petite
bourgade tournée vers l´agriculture, resta dans l´ombre
jusqu’à l´indépendance. Dès 1964, le président montrait
des plans ambitieux de transformation de son village en
une ville moderne. Il lance les projets aussitôt, Yamou-
ssoukro est aussi la ville d´origine de l´éminent patron
ivoirien Tidiane Thiam, petit neveu de Félix-Houphouët-
Boigny.
78
La Côte d’lvoire figure parmi les pays africains pion-
niers en matière de transfert de capitale puisque c’est en
1983 que la décision officielle fut prise du fait que
Yamoussoukro situé au centre du pays, serait idéal
comme capitale politique et administrative du pays. Tandis
qu´Abidjan qui concentrait déjà 20% de la population
ivoirienne conservait son statut de capitale économique.
A l´instar du choix d´Abuja au Nigeria pour désengorger
Lagos, le choix de Yamoussoukro visait à décongestionner
Abidjan mais aussi à rapprocher les décisions du sud
vers le nord musulman. Mais 30 ans plus tard, force est
de constater que la greffe n´a pas pris et que Yamoussoukro
demeure une capitale inachevée d´à peine 400 000 habi-
tants. L´administration, les principales institutions
politiques, les ambassades, les sièges des entreprises
comme les organisations internationales sont toujours
à Abidjan…
Les plus vastes avenues
de la Côte d’Ivoire
Yamoussoukro est aussi connu pour ses larges avenues
et boulevards. Contrairement aux villes africaines, il est
plutôt rare de trouver des rues ou des voies en une fois
deux. La plupart des voies sont en deux fois deux ou en
trois fois deux comme le boulevard Triomphal ou le
boulevard Mamie Adjoua. L´idée derrière cette configura-
tion est bien expliquée par le petit neveu de Félix-
Houphouët-Boigny, Augustin Thiam : «Je lui ai posé la
question, mais grand père je ne comprends pas pourquoi tu fais
des rues aussi larges et des infrastructures gigantesques à
Yamoussoukro ; et il m´a dit : mon fils, je m´inspire de Georges
Washington car c´est Georges Washington qui a fait les plans
de la ville de Washington aux États-Unis et je m’inspire de cela
pour faire Yamoussoukro, et un jour vous comprendrez. Et nous
sommes dans la compréhension aujourd’hui».
Symbole de la ville futuriste imaginée par le président
Houphouët-Boigny, l´hôtel Président de Yamoussoukro
est un établissement 5 étoiles et fait partie des édifices de
prestige pour son époque, puisqu´il a été construit en
1973. Il était l´une des premières ossatures de la capitale
voulue par le président Félix-Houphouët-Boigny. L´hôtel
qui s´étend sur plus de 25 hectares était à cette époque
l´un des rares hôtels africains à disposer d´un terrain
de golf.
L’Hôtel Président est un point de départ idéal pour
explorer Yamoussoukro. Vous pourrez visiter les différents
édifices qui font la renommée de la capitale, comme la
Cathédrale, le Palais présidentiel, la Grande Mosquée
ou encore la Fondation Félix Houphouët-Boigny.
Avec un total de 285 chambres et une capacité de 800
personnes à l’intérieur, avec son restaurant panoramique
au sommet, sa galerie marchande, son cinéma, son
solarium et sa discothèque, l’hôtel domine tout le
domaine et bénéficie de son statut semi-officiel depuis sa
création. Il dispose égale-
ment de deux courts de
tennis et d’un parcours
de golf international de
18 trous. Véritable attrac-
tion touristique avec
piscine et aire de jeux
pour enfants, l’hôtel con-
tinue d’accueillir congrès,
réunions internationales
et nationales.
Les lacs aux
caïmans
Dans sa vision gran-
diose pour son village
natal, Félix-Houphouët-
Boigny a fait construire
à Yamoussoukro 10 lacs
artificiels. Ces lacs, selon
sa vision, sont une partie intégrante du projet qui est de
faire de Yamoussoukro une ville verte et en totale har-
monie avec la nature. Dans ce lac, le président y fait
élever des caïmans et des crocodiles, ces animaux et ces
lacs vont être pendant des années une véritable source
d´attraction touristique.
Yamoussoukro est coin de loisirs mais aussi pôle de
culture. Construit de 1977 à 1987, la fondation Félix-
Houphouët-Boigny est devenue depuis 1997 la «Fonda-
tion Félix-Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix».
C´est un bâtiment ultra moderne avec ses 4 entrées dis-
posées aux quatre points cardinaux. Elle joue principale-
ment le rôle d´un institut de recherche sur la paix et la
sécurité. La fondation abrite également le Sénat ivoirien
et de nombreuses activités liées à la vie intellectuelle et
artistique.
Les escaliers, les escalators et les ascenseurs y assu-
rent des liaisons verticales. Témoin privilégié, Pr Jean-
Noël Loucou explique que le bâtiment principal mesure
140 mètres de long, 21 mètres de large et 30 mètres de
haut. Il comporte sept niveaux. Sous-sol, locaux techni-
ques et de maintenance, rez-de-chaussée, premier étage
desservant le hall principal, les salles de réunion et le
salon d’honneur. Il y a des bureaux au rez-de-chaussée
et des bureaux et le service informatique au deuxième
étage. Le troisième étage est la bibliothèque, les salles
d’étude et les bureaux. Le quatrième étage abrite une
grande salle de réception, des bureaux de direction et
des salles de réunion. Il dispose également de deux
salles de conférence et de 12 salles de commission.
En plus de toutes infrastructures, un stade d´une capa-
cité de 20 000 places assises a été construit dans cette
ville du Président fondateur qui accueillera les matchs
de la Can 2023 qui se tiendra en janvier 2024 en Côte
d’Ivoire.
79
 EDITION SPECIALE

TOURISME Mohamed Fadel Guèye

hôtels ont été construits à Abidjan, à savoir Movenpick
et Seen Hôtel.
Le fort développement économique et la stabilité
d’Abidjan ont attiré de plus en plus d’investissements
étrangers, ce qui a entraîné une augmentation des voyages
d’affaires et de loisirs. Il en résulte une demande crois-
sante d’options d’hébergement de qualité dans la ville.
Abidjan est connue pour sa culture vibrante, ses plages
magnifiques et ses riches sites historiques, ce qui en fait
une destination touristique attrayante. Les efforts du
gouvernement pour promouvoir le tourisme ont permis
d’augmenter le nombre de visiteurs, ce qui a entraîné
une hausse de la demande d’hôtels.
L´amélioration des infrastructures est un facteur-clé
En témoigne, les hôtels Ivotel, Novotel, Tiama.
Autre types d’hôtels, l’émergence des hôtels de charme
ajoute une touche unique à la scène hôtelière d’Abidjan.
Ces établissements plus petits et élégants offrent des
expériences personnalisées, mettant souvent en valeur
l’art, la culture et la cuisine locale.
L’afflux d’hôtels est bénéfique pour l’économie locale
car il crée des opportunités d’emplois et génère des revenus
grâce au tourisme. De plus, la disponibilité d’une variété
d’options d’hébergement répond aux divers besoins et
préférences des visiteurs d’Abidjan.

Tourisme de cette croissance. La ville a connu des améliorations

significatives en matière d’infrastructures, notamment
dans le domaine des transports, des routes et des services

A Abidjan, les
publics. Ces développements ont rendu Abidjan plus
accessible et plus pratique pour les voyageurs, encoura-
geant l’établissement de nouveaux hôtels.

hôtels poussent
Plusieurs types d’hôtels
L’industrie hôtelière d’Abidjan offre une gamme variée
d’options pour répondre aux différents types de voyageurs.
Il s’agit notamment des hôtels de luxe de renommée

comme des fleurs

internationale qui offrent un hébergement luxueux, des
équipements de classe mondiale et des services person-
nalisés. Ces hôtels ciblent principalement les voyageurs
d’affaires haut de gamme et les touristes fortunés.
Abidjan compte également un nombre croissant d’hôtels
de moyenne gamme qui offrent des options d’héberge-
La capitale économique de la Côte d’Ivoire, a connu une croissance ment confortables et abordables. Ces hôtels s’adressent

L’
remarquable de son industrie hôtelière au cours des dernières années.
économie florissante de la ville,
l’augmentation des opportunités
commerciales et le nombre crois-
sant de touristes visitant le pays
ont contribué à la prolifération des
hôtels à Abidjan. La construction
de nouveaux hôtels peut être attri-
buée à divers aspects, tels que les
investissements étrangers directs, les initiatives gouver-
nementales visant à promouvoir le tourisme et le statut
de la ville en tant que centre régional pour le commerce
et les échanges. L’emplacement stratégique d’Abidjan et
sa position en tant que port majeur et centre de trans-
port en Afrique de l’Ouest en font une destination
attrayante pour les voyageurs d’affaires et de loisirs.
Au cœur du Plateau, le quartier des affaires se dresse
l’un des tout derniers chantiers de la capitale économique.
C’est ici que la chaîne hôtelière Mangalis a démarré les
travaux il y a deux ans de son tout nouvel hôtel, «Le
Noon». Composé de 21 étages, 257 chambres, 6 salles de
conférences, un restaurant branché, un Sky bar panora-
mique, un night-club de 300 m² avec une piscine à déborde-
ment, le complexe offre un confort 5 étoiles à la clientèle.
A Abidjan, le plus illustre des hôtels est l´hôtel Ivoire
ouvert en 1963 sous la houlette du président feu Félix
Houphouët-Boigny. 95% de son chiffre d’affaires provient
du tourisme d’affaires. Cet hôtel 5 étoiles dispose d´un
palais des congrès d´une capacité de 1 800 places et cet
espace accueille des sommets entre chefs d’Etats africains
et européens.
Le groupe africain Azalaï a ouvert son tout nouvel
hôtel dans la zone de Marcory et se positionne aussi sur
une clientèle d´affaires de haute gamme. Le point marquant
de cet établissement hôtelier est le concept 100% africain
car toute la décoration des salons et des 200 chambres
qu´il compte en son sein plonge la clientèle dans l´identité
africaine. À côté, il y a le Radisson Blu appartenant à un
groupe d´investisseurs américains, qui a ouvert en 2016
à proximité de l´aéroport Felix Houphouët-Boigny. 13%
du chiffre d’affaires de cet hôtel provient des conférences
qui s´y tiennent.
En moins de deux ans, pas moins de deux nouveaux
aux voyageurs d’affaires soucieux de leur budget et aux
touristes à la recherche d’un équilibre entre prix et qualité.
Abidjan, l’une des meilleures destinations
touristiques du continent africain
Selon les données officielles, en a connu une augmentation de 5 pour porter la part du tourisme dans
2018, l’industrie du tourisme et des cent des arrivées de touristes inter- le PIB à 12% à l’horizon 2025.
loisirs en Côte d’Ivoire devrait accueillir nationaux sur le continent, selon le «Sublime Cote d’Ivoire» permettra
3 millions de touristes, générant 1,114 Rapport 2019 sur l’industrie hôtelière au pays d’être parmi le Top 5 du
milliard de francs CFA (1,8 milliard en Afrique. tourisme africain à l’horizon 2025,
de dollars américains) de revenus et Ces performances s’expliquent par ainsi que de créer 375 000 emplois
contribuant à hauteur de 6,25% au Développement des infrastructures. nouveaux dont 230 000 emplois
PIB. Ces chiffres se sont améliorés en La ville a bénéficié d’une amélioration qualifiés, tout en la positionnant
2019. Les arrivées de touristes ont de ses infrastructures, notamment ainsi comme un secteur clé en
atteint 4,2 millions, les revenus ont de meilleures routes et de meilleurs terme d’employabilité », avait
atteint 1,5 billion de francs CFA (2,4 moyens de transport, ce qui l’a rendue expliqué Siandou Fofana le
milliards de dollars) et le tourisme a plus accessible aux voyageurs. Ainsi ministre ivoirien du tourisme,
représenté 7,3 pour cent du PIB. La qu´à travers une stratégie dénommée au lancement de ce programme
Côte d’Ivoire est l’un des pays africains « Sublime Côte d’Ivoire ». Cette stratégie dont le budget est estimé à
dont la reprise de l’activité touristique 2018/2025 a pour objectif de 3.200 milliards FCFA.

80 81
 EDITION SPECIALE
TOURISME Mohamed Fadel Guèye
Loisirs
Voici les villes
les plus
attractives en
Côte d’Ivoire
Ne dit dont pas que la Côte d’Ivoire est le plus doux au monde
! Considérer comme une aube touristique dans ce reportage
vous pourrez lire une fine partie des endroits les plus ma-
giques en Côte d’Ivoire. Dans cet article, nous vous invitons à
découvrir des lieux paradisiaques à visiter à Abidjan, Bouaké
A
et San Pedro.
bidjan, la capitale économique de
la Côte d’Ivoire. Elle est située sur
le littoral sud avec une population
de plus de 4 millions d’habitants.
La forêt du banco ou parc national
du banco est un parc national d’une
superficie de 3474 hectares situé
en pleine capitale d’Abidjan. Vous le
trouverez aux abords de l’autoroute du nord, possédant
en son sein une forêt primaire de 600 hectares. Il dégage
de l’air naturel et donne d’être à l’abri de tout le bruit et
la pollution de la capitale économique. Les droits de visite
sont de 5000 Fcfa.
Bien qu’il y existe plusieurs espèces d’animaux, il faut
dire qu’ils sont difficilement observables à part les cris des
oiseaux et quelques chenilles qu’on peut trouver çà et là.
Puis il y a le plateau est la capitale des affaires de la Côte
d’Ivoire. Elle est située entre les communes de Yopougon,
Cocody, Treichville et Marcory. Être de passage dans la
capitale économique sans visiter le plateau est presque
impossible même si on n’en a pas l’intention : en effet sa
position stratégique en fait un pont entre le sud et le nord
de la capitale. On ne peut donc aller dans les communes
de port Bouet, de Marcory, de Treichville sans passer la
82
commune du plateau qui est directement reliée au pont
de Gaulle et Houphouët Boigny.
Bouaké est la deuxième ville de la Côte d’Ivoire éco-
nomiquement parlant. Elle est située au centre du pays
et est la capitale de la région du Gbêke. A environ 350
Km de la capitale économique Abidjan, la ville de Bouake
compte en 2021 plus du million d’habitants pour environ
2000 Km2 de superficie.
Si les chaines montagneuses Européennes attirent de
plus en plus des touristes passionnés d’escalades et de
découvertes, ce n’est pas la Mont Niangbo qui en fera
autrement. C’est d’ailleurs ce qui explique que bien que
méconnu, ce site touristique devient de plus en plus un
point d’attraction incontournable. Il est situé en plaine
savane arborée dans la sous-préfecture d’Arikokaha dans
le département de Niakara. Du haut de ses 643m d’alti- Elle est la deuxième ville portuaire du pays après Abidjan. lui donnent un caractère unique. A cheval entre la tradi-
tudes, vous aurez une vue panoramique unique. Si vous La baie des sirènes, c’est une région dont les habitants tion et la modernité, face à l’océan Atlantique d’un côté
êtes chanceux vous rencontrerez une faune : oiseaux, biches, sont hospitaliers. Ils vous réserveront un accueil chaleu- et de l’autre côté la rivière Néo. Vous pouvez vous détendre
gazelles etc. reux. En effet, on rencontre des peuples autochtones tels autant que vous voulez profiter de ce joyau et de la tran-
Bercée par le Golf de Guinée qui lui offre près de 150 que les Kroumen, les Neyo, des Bakwé etc. quillité de son environnement.
Km de plages, la ville de San Pedro est située au sud-ouest C’est l’un des plus beaux hôtels de Côte d’Ivoire, rien A la baie des sirènes on ne s’ennuie pas, on profite au
de la Côte d’Ivoire avec une superficie de 12.790 km2. à dire. Elle est située à Grand Béréby dans le départe- maximum de la mer, de la piscine et aussi vous pouvez
C’est l’une des villes qui disposent d’une infrastructure ment de San Pédro. Entouré par des eaux calmes et faire des activités récréatives de votre choix.
balnéaire sans pareil et de réceptifs hôteliers de qualité. limpides, son site naturel et la beauté de ses paysages
83
 EDITION SPECIALE

TOURISME Mohamed Fadel Guèye

défiant toute concurrence. français.

Le maquis se décline désormais sous de nombreuses
variantes : du «maquis-cour» originel (habituellement
réservé aux connaisseurs et habitués) au maquis «cul-par
terre» et kiosques où l’on croise en douce les partisans
mobiles avec leur marmite à la recherche d’ouvriers du
bâtiment, au «ministre de la guérilla» plus à la mode. Leur
popularité en a même fait un système alternatif pour
trouver des voies dans les villes en l’absence de marquage
efficace des noms de rues.
« Institution » culinaire et musicale
Certains maquis sont loin d’être des petits bars pour
discuter autour d’une bière fraîche. Ce sont également
d’authentiques référentiels culinaires pour déguster la
Chez Ernest , à Cocody Anono, vous pourrez savourer
un bœuf fondant, parfaitement cuit et délicieusement
assaisonné, accompagné de frites, riz ou tout autre accom-
pagnement, ainsi que de grandes et belles salades servies
avec une succulente vinaigrette. Le soir, certains maquis
sont transformés en esplanade pour des prestations lives
avec des artistes de tous genres.
Des plats locaux variés
La cuisine du maquis offre un éventail de saveurs et de
textures qui reflètent la diversité des spécialités régionales
de la Côte d’Ivoire. Les plats se caractérisent généralement
par leur audace, combinant des ingrédients tels que des
épices aromatiques, des fruits tropicaux, des tubercules

Ambiance
cuisine ivoirienne, à foison de brochettes et de grillades. et divers types de protéines.
Ils sont catégories selon les attentes et désirs des con- L’un des plats les plus connus du maquis est l’Attieke
sommateurs. Ainsi ils sont répartis comme suit, à savoir, au poisson grillé. L’attieke, un couscous à base de manioc

«Maquis», lieu
le maquis Chez Ambroise situé dans la commune de
Marcory centre. Dans cet espace l’on déguste «les
meilleures brochettes d’Abidjan», au bœuf, au mérou, aux
escargots, au poisson ou au poulet braisé avec des accom-
fermenté, est associé à un succulent poisson grillé, sou-
vent mariné dans un mélange d’épices, d’herbes et de jus
d’agrumes. Cette combinaison crée un délicieux contraste
entre les saveurs fumées du poisson et le goût acidulé de

populaire et sobre
pagnements variés tels que l’attiéké, les frites d’ignames
ou d’alloco. Braiseurs survoltés, spectacles de danses
folkloriques touristiques animent les lieux. Le Maquis
du Val, dans la commune huppée de Cocody Ambassades,
offre des spécialités ivoiriennes, africaines, européennes,
et plats-signature maison comme le riz aux olives, le garba
du Val et les brochettes de mérou figurent sur l’alléchante
carte de cet établissement incontournable prisé à la fois
En Côte d’Ivoire, une tradition culinaire unique et appréciée, connue des locaux et des expatriés. Outre ces espaces, il y a le
Maquis Sole Plus à Treichville Arras. Comme son nom
l’attieke. En outre, les menus du maquis proposent
souvent des plats comme le «Kedjenou», un ragoût de
poulet ou de gibier cuit lentement, et le «Foutou Banane»,
un plat à base de bananes plantains pilées servi avec un
choix de sauces, dont souvent la «Sauce Graine», une sauce
à base d’arachide qui ajoute de la profondeur aux saveurs.
Dans les maquis, hors mis les boissons généralement
consommée, tels que la bière, la sucrerie, le vin. Une boisson
atypique à l’ivoirienne rafraîchissante à la fois sucrée ou
aigre est également proposé. Il s´agit du vin de palm «le

U
sous le nom de «maquis», captive les habitants et les visiteurs.
n maquis n’est pas seulement un res-
taurant ou un lieu de consommation de
boissons de tous genres ; c’est l’incarna-
tion de la culture ivoirienne, où con-
vergent des plats délectables, une hospi-
talité chaleureuse et une ambiance
vibrante. Restaurants de rue populaires
meublés de tables recouvertes de nappes
et de chaises en plastique, les maquis sont avant tout des
lieux de rencontres, d’échanges, de libération ou de détente,
élément symbolique et vital de la culture ivoirienne. L´on
s´y rend pour regarder soit le football autour de quelques
bouteilles de bières; discuter avec pour fond sonore la
musique zouglou ou le coupé-décalé. Les maquis peuplent
désormais les villes et les villages et font tellement partie
du paysage culturel et social du pays qu’il est difficile de
croire qu’ils n’existaient pas il y a quelques décennies.
Le maquis ivoirien s’exporte également vers toutes les
capitales ou grandes villes d’Afrique francophone. Unité
fondamentale de la culture urbaine d’Abidjan et dans toutes
les villes de la Côte d’Ivoire, les maquis sont l’incarnation
du noyau de l’identité ivoirienne, des institutions où
d’authentiques spécialités ivoiriennes se dégustent sans
faux-semblant et règnent sur la « route des fêtards ».
Créés dans les années 1950 à l’initiative de mères gha-
néennes et relayées par des femmes baoulé, les maquis ont
d’abord été aménagés comme lieu d’accueil pour recréer
l’allure d’une cour familiale pour les ouvriers de toute la
sous-région, quand une importante force de travail était
consommée en Côte d’Ivoire. Les mères qui gèrent ces
cantines populaires reçoivent des subventions financières
qui leur permettent d’augmenter leur budget familial.
Autrefois appelés «rez-de-chaussée», les maquis apparte-
naient à l’origine au secteur informel. Ces petits restau-
rants sont familiaux et privés, souvent totalement illégaux.
En effet, il s’agissait de vendre du gibier forestier et de
l’alcool local, non protégés par le fisc et les agents de
contrôle de la qualité, d’où le nom de «maquis». Le mot a
pris un nouveau sens, représentant les établissements de
restauration ivoiriens vivants et dynamiques qui servent
de délicieux plats traditionnels. Et proposent en outre
toute une variété de plats et de boissons locaux à des prix
l’indique, vous avez la possibilité de manger des poissons Bandji» qui est obtenue par la fermentation naturelle de
sols énormes, dotées d’une chair fondante et savoureuse sève de palmier. C’est une C’est un choix populaire pour
à souhait, qu’elle soit grillée ou braisée, le tout accompagné accompagner les repas et étancher la soif pendant les
de la traditionnelle salade oignons-tomates et des garni- journées chaudes.
tures de votre choix (alloco, attiéké, igname, etc.). Toujours Les repas dans le maquis ne se limitent pas aux plats
dans la commune de Treichville, Le débarcadère situé en délicieux, ils sont aussi synonymes d’esprit de commu-
bordure de la lagune Ebrié offre un cadre bucolique parti- nauté et d’expériences partagées. C’est un lieu où les gens
culièrement magique au coucher du soleil et la nuit. Le se rassemblent, se rencontrent et apprécient la compa-
tout dans un jardin luxuriant et coloré, il offre également gnie de leurs amis et de leur famille autour d’un délicieux
l’une des plus belles vues de la ville. Au menu, des grillades repas. Espaces vip, espaces traditionnels ou encore espace
et brochettes aux sauces et kédjénous, salades et plats de concerts géants, le concept made in Côte d’Ivoire de
Les maquis en chiffres
L´engouement existant autour du et même à l´intérieur du pays sans barème est établi. À partir de 6000
maquis est énorme en termes financiers, maquis. Abidjan a lui seul compterai casiers de boissons commandés, le
ce qui pousse de nombreux entrepre- plus 43 000 maquis qui font vivre gérant du maquis reçoit 150 000 Fcfa
neurs à se lancer dans l´activité des plus de 200 000 personnes avec à en termes de revenus sur les boissons
maquis. Cependant, le principal défi la clé un chiffre d’affaires estimé à et sur un week-end un maquis peut
dans ce business est la concurrence une dizaine de millions de Fcfa. Pour glaner un bénéfice estimé à plus de
très féroce. Pas un quartier à Abidjan l´approvisionnement en boissons, un 2 millions de Fcfa.

84 85
 EDITION SPECIALE
TOURISME Mohamed Fadel Guèye
Maquis à Abidjan
À la découverte de
l´espace Du Val
C
Il fait partie des restaurations de références en Côte d’Ivoire.
réé en 1988, le maquis du val était un
petit espace de restauration avec un
petit appâtam au départ. Aujourd’hui,
cet espace s´est progressivement moder-
nisé et s´est agrandi. La structure s’est
dotée de tous les équipements dignes
d’un grand complexe de restauration.
Depuis le 18 décembre 1998, le Maquis
86
institution dans le paysage gastronomique ivoirien, prisé
à la fois des locaux et des expatriés. A la carte : spécialités
ivoiriennes, africaines et européennes travaillées avec
finesse et savoir-faire, et des plats «signature» maison
comme le riz aux olives, le garba du Val et les brochettes
de mérou. Outre sa belle constance et l’hommage qu’il
rend à la richesse et à la variété des terroirs africains, le
Maquis du Val se distingue par son cadre paisible et
verdoyant, au cœur de Cocody.
Les efforts fournis par la direction et l’ensemble des
travailleurs du Maquis Duval pour toujours améliorer
la qualité du service ont été récompensés par plusieurs
prix. En 2001 et 2002, il remporte le 1er prix du concours
de la Bonne Table Ivoirienne. Dans la même année,
l´établissement remporte le prix du meilleur Maquis en
démarche Qualité, Prix Ivoirien de la Qualité avec un
Diplôme d’Honneur remis par l’ancien Président de la
République de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo en 2002;
un prix d’encouragement - Entreprise d’or, reçu lors des
Journées promotionnelles de l’industrie, des PME et du
secteur privé de Côte d’Ivoire en Juillet 2008; 1er Prix
Lauréat du Concours TALIE D’OR en 2012. Et enfin,
un prix d’excellence 2014, Prix du Meilleur Restaurateur
remis par le Président de la République de Côte d’Ivoire,
Alassane Ouattara.
Duval offre un cadre somptueux à ses clients. Avec leurs
deux niveaux, les nouveaux bâtiments donnent une
allure plus solennelle au Maquis. La capacité d’accueil
est passée de 300 à plus de 500 couverts.
Pour toujours répondre à la demande de ses clients,
le Maquis Duval a diversifié ses prestations et redynamisé
ses services.
Ce maquis haut de gamme est devenu une véritable
87
 EDITION SPECIALE
TOURISME Mohamed Fadel Guèye
Tourisme
A Abidjan, les
hôtels poussent
comme des fleurs
Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire, a connu une croissance
L
remarquable de son industrie hôtelière au cours des dernières années.
a ville d´Abidjan a connu une croissance
et un développement importants ces
dernières années. En conséquence, l’in-
dustrie hôtelière, y compris les hôtels,
a connu un regain d’activité. L’économie
florissante de la ville, l’augmentation des
opportunités commerciales et le nombre
croissant de touristes visitant le pays
ont contribué à la prolifération des hôtels à Abidjan.
La construction de nouveaux hôtels peut être attri-
buée à divers aspects, tels que les investissements
étrangers directs, les initiatives gouvernementales visant
à promouvoir le tourisme et le statut de la ville en tant
que centre régional pour le commerce et les échanges.
L’emplacement stratégique d’Abidjan et sa position en
tant que port majeur et centre de transport en Afrique
88
africains et européens.
Le groupe africain Azalaï a ouvert son tout nouvel hôtel
dans la zone de Marcory et se positionne aussi sur une
clientèle d´affaire de haute gamme. Le point marquant
de cet établissement hôtelier est le concept 100% africain
car toute la décoration des salons et des 200 chambres
qu´il compte en son sein plonge la clientèle dans l´identité
africaine. À côté, il y a le Radisson Blu appartenant à un
groupe d´investisseurs américains, qui a ouvert en 2016
à proximité de l´aéroport Felix Houphouët-Boigny. 13%
du chiffre d’affaires de cet hôtel provient des conférences
qui s´y tiennent.
En moins de deux ans, pas moins de deux nouveaux
hôtels ont été construits à Abidjan, à savoir, Movenpick
et Seen Hôtel
La croissance rapide des hôtels
lié à plusieurs facteurs
Le fort développement économique et la stabilité
d’Abidjan ont attiré de plus en plus d’investissements
étrangers, ce qui a entraîné une augmentation des voyages
d’affaires et de loisirs. Il en résulte une demande croissante
d’options d’hébergement de qualité dans la ville. Abidjan
est connue pour sa culture vibrante, ses plages magnifiques
et ses riches sites historiques, ce qui en fait une destina-
tion touristique attrayante. Les efforts du gouvernement
pour promouvoir le tourisme ont permis d’augmenter le
nombre de visiteurs, ce qui a entraîné une hausse de la
demande d’hôtels.
L´amélioration des infrastructures est un facteur cléde
cette croissance. La ville a connu des améliorations signi-
de l’Ouest en font une destination attrayante pour les
voyageurs d’affaires et de loisirs.
Au cœur du Plateau, le quartier des affaires se l’un des
tout dernier chantier de la capitale économique, c’est ici
que la chaîne hôtelière Mangalis a démarré le travaux
il y a deux ans de son tout nouvel hôtel, «Le Noon».
Composé de 21 étages, 257 chambres, 6 salles de confé-
rences, un restaurant branché, un Sky bar panoramique,
un night club de 300 m² avec une piscine à débordement,
offre un confort 5 étoiles à la clientèle.
A Abidjan, le plus illustre d’entre eux, c’est l´hôtel
Ivoire ouvert en 1963 sous la houlette du président feu
Félix Houphouët-Boigny. 95% de son chiffre d’affaires
provient du tourisme d’affaires. Cet hôtel 5 étoiles dispose
d´un palais des congrès d´une capacité de 1 800 places et
cet espace accueille des sommets entre chefs d’Etats
ficatives en matière d’infrastructures, notamment dans
le domaine des transports, des routes et des services
publics. Ces développements ont rendu Abidjan plus
accessible et plus pratique pour les voyageurs, encoura-
geant l’établissement de nouveaux hôtels.
Plusieurs types d’hôtels
L’industrie hôtelière d’Abidjan offre une gamme variée
d’options pour répondre aux différents types de voyageurs.
Il s’agit notamment des hôtels de luxe de renommée inter-
nationale ont établi leur présence à Abidjan, offrant un
hébergement luxueux, des équipements de classe mondiale
et des services personnalisés. Ces hôtels ciblent princi-
palement les voyageurs d’affaires haut de gamme et les
touristes fortunés.
Abidjan compte également un nombre croissant d’hôtels
de moyenne gamme qui offrent des options d’héberge-
ment confortables et abordables. Ces hôtels s’adressent
aux voyageurs d’affaires soucieux de leur budget et aux
touristes à la recherche d’un équilibre entre prix et qualité.
En témoigne, les hôtels Ivotel, Novotel, l´hôtel Tiama.
Autre types d’hôtels, l’émergence des hôtels de charme
ajoute une touche unique à la scène hôtelière d’Abidjan.
Ces établissements plus petits et élégants offrent des
expériences personnalisées, mettant souvent en valeur
l’art, la culture et la cuisine locale.
L’afflux d’hôtels est bénéfique pour l’économie lo-
cale car il crée des opportunités d’emploi et génère des
revenus grâce au tourisme. De plus, la disponibilité
d’une variété d’options d’hébergement répond aux di-
vers besoins et préférences des visiteurs d’Abidjan.
89
 EDITION SPECIALE
TOURISME Tadie Gouayou
Eco-Tourisme
Politique
nationale
des loisirs
Assainir le secteur et en faire un
accélérateur de croissance
L
e Conseil des Ministres du 18 janvier
2023 a adopté un décret portant régle-
mentation des activités de loisirs. Aussi,
importe-t-il, à l’aune de l’implémenta-
tion de la, politique nationale des Loisirs,
d’en vulgariser les démarches axiologi-
ques et utilitaires.
Le jeudi 9 février 2023 au Parc Na-
tional du Banco a eu lieu l’Atelier de réflexion sur la
dynamisation des activités de la Direction Générale des
Loisirs. Et ce, avant la célébration de la Journée mondiale
des loisirs 2023 (JML 2023) autour du thème «L’impact
du loisir dans l’insertion et l’épanouissement de la jeunesse».
Et ce, en accord parfait avec la thématique, au plan inter-
national, qui n’est autre que «Loisir et développement com-
munautaire».
L’enjeu des présentes lignes est de passer en revue le
décret du 18 janvier 2023 qui définit les obligations liées
à l’aménagement des établissements de loisirs, précise
les conditions d’exercice des activités de loisirs ainsi que
les modalités de contrôle de ces activités, en vue d’assai-
nir le secteur des loisirs. Ce décret étend notamment le
pouvoir de contrôle des services compétents du Ministère
du Tourisme aux parcs d’attraction, aux associations et
fédérations de loisirs. Etant entendu que les domaines de
l’industrie des loisirs comprennent : les restaurants, les
parcs d’attractions, les théâtres, les hôtels, les lieux de
jeux, les salles pour les groupes musicaux ou les confé-
rences et les arènes sportives. On peut également inclure
des spas, des gymnases et des zones où l’on peut pratiquer
des sports, comme le golf ou la navigation de plaisance
dans le cadre de l’industrie. Tout ce qui est fait pour être
apprécié et fait pour occuper ses heures de loisir fait
essentiellement partie de l’industrie des loisirs. L’enjeu,
90
in fine, de la Politique nationale des loisirs, est d’en faire
un accélérateur de croissance, avec comme action prio-
ritaire, un assainissement du secteur.
Moins de deux ans d’existence et
déjà, la DGL imprime sa marque !
Toutefois, il importe d’opérer une piqûre de rappel sur
les horizons originels remontant à 2021 pour la véri-
table mue, pour cerner les fonctions et attributions, ainsi
que le champ d’action de cette Direction générale sous la
supervision et les directives du Ministère du Tourisme
et selon la boussole de la Stratégie nationale de développe-
ment touristique : «Sublime Côte d’Ivoire».
C’est donc fort de tout cela que le ministère du Touris-
me, en charge des Loisirs, a jugé indispensable de définir
un référentiel, à travers un arrêté imminent du Minis-
tre Siandou Fofana qui permettra de situer les actions à
entreprendre dans un ensemble cohérent avec une vision
prospective. Dans cette perspective, il a diligenté une
étude “Diagnostic et orientations stratégiques” sur les loisirs
en Côte d’Ivoire à laquelle s’attellent Mme la Directrice
générale des Loisirs, Isabelle Anoh et ses équipes.
Initialement Direction centrale et non générale depuis
2001, c’est le Décret n° 2021- 462 du 08 septembre 2021
portant organisation du Ministère du Tourisme qui
édicte l’avènement d’une Direction générale des Loisirs.
Avec pour principale mission, de mettre en œuvre la poli-
tique de l’Etat en matière de Loisirs selon la politique
les orientations du Ministre du Tourisme, en charge des
Loisirs ; notamment à la lumière de la stratégie nationale
de développement touristique : «Sublime Côte d’Ivoire».
Fonctionnelle depuis février 2022, la Direction générale
des Loisirs (DGL), a officiellement démarré ses activités
par la Journée mondiale du loisir, le 23 avril 2022, par un
jamboree au Parc national du Banco. Une opportunité
pour la Directrice générale des Loisirs, Mme Isabelle Anoh
et ses équipes de revisiter et présenter au grand public, la
panoplie d’activités ludiques susceptibles d’être pratiquées
dans notre «Sublime Côte d’Ivoire». Et ce, conformément
au thème de cette 2e Journée au plan mondial et la pre-
mière en Côte d’Ivoire : «Les loisirs, source de bienfaits et
droit pour tous».
Définition et typologie des loisirs
Selon Isabelle Anoh, le «Loisir se définit comme un
ensemble d’activités auxquelles un individu peut s’adonner de
plein gré, soit pour se divertir. Soit pour développer son informa-
tion ou sa formation désintéressée, sa participation sociale
volontaire ou sa libre capacité créatrice après s’être dégagé de
ses obligations professionnelles, familiales ou sociales». Le tout
selon une typologie pentagonale. Les 5 types de loisirs
étant : les loisirs physiques et sportifs ; les loisirs socio-
éducatifs communautaires ; les loisirs culturels ; les loisirs
scientifiques et ceux liés au numérique ; et enfin, les
loisirs touristiques.
Au titre des activités d’envergure menées, l’année
écoulée, l’on note l’organisation d’une Colonie de vacances
d’Etat, le Festival national des Jeux traditionnels, l’opéra-
tion de recensement des opérateurs du secteur, l’installa-
tion de 10 clubs en milieux scolaires, l’organisation du
Week-end Camping au Parc du Banco, la consolidation
de l’enquête socio-anthropologique portant sur plus de
200 jeux traditionnels menée depuis 2017, entre autres.
Attributions,
organisation et
fonctionnement
Les missions de la DGL sont, de façon résumée, de coordonner
et d’évaluer les activités des Directions Centrales placées
sous son autorité.
La Direction Générale des Loisirs comprend deux Directions
Centrales :
- la Direction des Parcs de Loisirs, d’attraction et des Jeux
Numériques ;
- la Direction de la Valorisation, de ta Formation et de la Pro-
motion des Jeux Traditionnels.
Les Directions Centrales sont dirigées par des Directeurs
nommés par décret pris en Conseil des Ministres. Ils ont rang
de Directeur d’Administration Centrale.
Article 21: La Direction des Parcs de Loisirs, d’attraction et
des Jeux Numériques est chargée :
- de veiller â la fiabilité et à la conformité aux normes des
espaces, infrastructures et équipements techniques et
professionnels des installations de loisirs ;
- d’instruire les dossiers de demandes d’autorisations
nécessaires â la création et â l’exercice des activités et
professions de loisirs en liaison avec la Direction du Guichet
Unique ;
- d’encadrer, d’organiser et de promouvoir les activités de
loisirs ;
- de promouvoir l’innovation technologique des jeux traditionnels
et modernes ;
- de sensibiliser la population â la pratique des loisirs ;
- de concevoir et de mettre en œuvre un plan de promotion
des loisirs à l’endroit des populations, des entreprises, des
groupements sociaux et des structures administratives et
politiques ;
- de mettre en place les référentiels et outils normatifs
spécifiques au secteur des loisirs ;
- de mettre en place des outils de développement de loisirs
responsables et durables ;
- de promouvoir et de valoriser les jeux traditionnels et les
danses en tant que loisirs en liaison avec les ministères
techniques concernés.
La Direction des Parcs de Loisirs, d’attraction et des Jeux
Numériques comprend deux Sous-directions :
- la Sous-direction des Infrastructures, Espaces et Equipements
de Loisirs ;
- la Sous-direction des Jeux Numériques.
Les Sous-directions sont dirigées par des Sous-directeurs
nommés par arrête. Ils ont rang de Sous-directeur d’Administra-
tion Centrale.
Article 22 : La Direction de la Valorisation, de la Formation et
de la Promotion des Jeux Traditionnels est chargée :
- de sensibiliser la population a la pratique des loisirs ;
- de concevoir et de mettre on couvre un plan de promotion
des loisirs auprès des populations, des entreprises, des
groupements sociaux et des structures administratives et
politiques ;
- d’encadrer et d’assister les organisateurs de camps jeunesse,
espaces culturels, manifestations et festivals de jeux traditionnels ;
- d’identifier, de promouvoir et de valoriser les jeux traditionnels
et les danses en tant que loisirs, en liaison avec les ministères
techniques concernés ;
- d’apporter un appui technique aux populations et structures
dans le cadre des activités de loisirs ;
- d’assurer le contrôle et le suivi de l’exploitation des infra-
structures de loisirs d’utilité publique.
La Direction de la Valorisation, de la Formation et de la
Promotion des Jeux Traditionnels comprend deux Sous-
directions :
- la Sous-directions de l’Encadrement et de la Valorisation
des Jeux Traditionnels ;
- la Sous-direction de la Vulgarisation et de la Promotion des
jeux Traditionnels.
Les Sous-directions sont dirigées par des Sous-directeurs
nommés par arrêté. Ils ont rang de Sous-directeur
d’Administration Centrale.
91
 EDITION SPECIALE

TOURISME Mohamed Fadel Guèye

Bouaké
A la découverte de
l´hôtel « Mon Afrik»
Niché au cœur de Bouaké, la deuxième ville de Côte d’Ivoire, l’hôtel Mon
Afrik bénéficie d’un emplacement de choix dans un quartier en forêt. Grâce
à sa proximité avec les principales attractions, les bureaux et les centres
d’affaires, l’hôtel est un choix idéal pour les voyageurs d’affaires et de loisirs.

L’
hôtel Mon Afrik dispose d’une piscine de chevaux. Mais aujourd’hui, les boxes ont été reconvertis
et d’une gamme de chambres et de en chambres spacieuses portant les noms des anciens
suites élégantes, toutes méticuleuse- pensionnaires de la maison.
ment conçues pour offrir une ambian- Bouaké est une ville riche en culture et en histoire.
ce tranquille et relaxante. Les cham- L’hôtel Mon Afrik encourage les visiteurs à explorer les
bres sont dotées d’équipements moder- attractions locales, notamment les marchés animés, les
nes, notamment la climatisation, une monuments historiques et les objets d’art et d’artisanat
télévision à écran plat, un accès Inter- traditionnels.
net à haut débit et une literie luxueuse, garantissant à aux
clients un séjour confortable et revigorant.
Mon Afrik, c´est aussi un voyage culinaire dans l’exquis
restaurant de l’hôtel connu sous le nom «Le Trou gascon»
où des plats locaux alléchants sont cuisinés. Il y a égale-
ment un resto snack proposant la cuisine française.
Situé dans un parc arboré, fleuri, simple et harmonieux,
clos de murs, l’hôtel «Mon AfriK» propose un ensemble de
chambres et suites climatisées, autour des sensations d’Afrique
Simplicité, convivialité, commodité tels sont les princi-
paux critères des chambres décorées autour des matières
et meubles africains. Toiles de
Korogho, tissus Bogolan, meubles
d’inspiration africaine apportent
une ambiance, un climat propice
au repos et à la détente.
Cet établissement dispose égale-
ment d´un jardin luxuriant par-
semé de bâtiments aux couleurs
chaudes, un écrin de verdure et
de calme idéal pour le repos et à
la détente
Voulu simple par la proprié-
taire Catherine Delon, tous les
espaces de l´hôtel présentent les
toiles de Korogho avec des
meubles à l´effigie du peuple
Baoulé et des poteries de Tanou.
A l’origine, à l´emplacement de
cet hôtel, se dressait une écurie

92 93
 EDITION SPECIALE
TOURISME Tadie Gouayou
Abidjan
Un hôtel Palm Club
100% ivoirien
P
risé par les populations locales ou étran-
gères, ce complexe hôtelier appartient au
Fonds de Prévoyance militaire dont la
connaissance du marché de ce secteur en
plein essor est inconnue. Contrairement
à l´habitude que nous avons de voir où
certaines chaînes hôtelières appartiennent
à des groupes d’investisseurs étrangers.
Le challenge est très grand et les défis à relever pour être
au même niveau que les autres chaines hôtelières est de
taille. Pendant une année, les gérants ont énormément
travaillé pour rester au même niveau. Pour l’instant, ils s’en
sont plutôt bien sorti, car l´investissement commence à
porter ces fruits.
Le Palm Club est un hôtel trois étoiles, situé à Cocody.
La localisation constitue un point fort. C’est très facile d’accès
et la commune de Cocody fait partie des communes les plus
chics d’Abidjan. Il comprend 88 chambres dont 76 standards,
8 twins et 4 suites, toutes confortables, spacieuses et savam-
ment équipées. C’est un hôtel qui est décoré dans le con-
cept africain, ce qui lui donne du charme. Il dispose égale-
ment de salles de conférence et de 15 autres salles de tailles
différentes.
Pour accueillir un grand nombre de personnes, un centre
94
94
de conférences d’une capacité de 1500 places est en train
d’être construit. En 2019, l´hôtel a procédé à l’ouverture
d’une salle de cérémonie entièrement vitrée. Chose qui est
d’ailleurs une nouveauté à Abidjan. Il comprend également
un restaurant, un café et un bar, et le room service et un
minibar sont proposés dans les chambres. Au début de cette
aventure, la clientèle était africaine, mais avec les standards
que les gérants ont incorporés, le Palm Club reçoit main-
tenant des clients de plusieurs pays, du Canada, de la France,
de la Belgique, de l’Allemagne, de l’Angleterre, etc. Il y a
beaucoup plus de clients business, qui malheureusement ne
passent que quelques jours ici, contrairement aux touristes.
Décor africain et présence militaire
Qui dit 100% ivoirien, signifie bien évidemment les valeurs
culturelles ivoiriennes et même au-delà des frontières.
L´hôtel offre une hospitalité africaine et ivoirienne. En
2018, l´hôtel a faire le pari d’adopter un concept différent
de celui des autres hôtels. Il s’agit de développer un hôtel
urbain africain où le client qui provient de n’importe quelle
région d’Afrique se retrouve à Palm Club qui est un hôtel
ivoirien et qui a une touche africaine, et ce grâce à la décora-
tion, aux plats, à la musique, aux senteurs. Le client se sent
alors en Afrique et non dans un hôtel. Car comme on le dit,
la senteur africaine est agréable.
Outre ce concept, l’hôtel offre des teams building à la
clientèle qui ont des séminaires résidentiels. Certains chefs
de services et autres employés ont été formés pour pouvoir
assurer des sessions à la clientèle.
L’hôtel est très bien gardé. Il y a des civils qui travail-
lent dans l’hôtel, mais il y a également des militaires. Les
chauffeurs qui vont à l’aéroport déposer et chercher la
clientèle sont des militaires, le maître-nageur de l’hôtel est
militaire.
Contrairement aux autres hôtels de la capitale économi-
que où la gestion et la propriété appartiennent à des groupes
d’investisseurs étrangers tels que Accorhôtels, Mangalis,
l´hôtel Palm Club est entièrement détenu par le Fonds de
prévoyance militaire qui n’a pas eu recours à des partenaires.
L’objet de cette politique est d’avoir leur propre hôtel, et
montrer qu’un hôtel créé par des Ivoiriens peut offrir des
services de qualité.
L´établissement travaille avec des organisations inter-
nationales de grande renommée : l’OMS, l’OMC, Orange,
CFAO. Mais aussi avec des écoles de médiateurs de France
qui viennent faire des formations. L’hôtel reçoit également
des institutions et des privés.
Un hôtel appartenant à des militaires
Contrairement aux autres hôtels de hôtel, et montrer qu’un hôtel créé par L´établissemt travaille avec des
la capitale économique Abidjanaise où des Ivoiriens peut offrir des services de organisations internationales de grandes
la gestion et la propriété appartiennent qualité. Ce qui est une possibilité dans le renommées : avec l’OMS, l’OMC, Orange,
à des groupes d’investisseurs étrangers futur. CFAO. Il collabore aussi avec des écoles
tels que Accorhôtels, Mangalis, l´hôtel De plus, le Fonds de Prévoyance de médiateurs de France qui viennent
Palm Club est entièrement détenu par Militaire ne compte s’arrêter en si bon faire des formations à Abidjan. L’hôtel
le Fonds de Prévoyance Militaire qui n’a chemin, il a aussi prévu de construire un reçoit également des institutions et des
pas eu recours à des partenaires. L’objet hôtel quatre étoiles à côté de cet hôtel, privés.
de cette politique est d’avoir leur propre dont les travaux ont démarré.
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 EDITION SPECIALE
TOURISME Mohamed Fadel Guèye
Yamoussoukro
Le luxueux
Hôtel Président
Véritable patrimoine historique, ce joyau rentre dans la liste des édifices de prestige,
construit par le premier président ivoirien, feu Félix Houphouët-Boigny dans son
village natal, devenu ville et capitale politique en 1983.
B
âti dans un parc de 25 hectares l’hôtel
Président est un établissement 5 étoiles
et prestigieux connu pour son design
élégant et ses équipements de premier
ordre. Il offre une atmosphère confor-
table et tranquille, ce qui en fait un
choix idéal pour les voyageurs d’affaires
et de loisirs. Inauguré en 1973, l´hôtel
96
semi-officiel puisqu’il sert à l’hébergement de nombreuses touche de luxe dans cette ville dynamique.
personnalités en visite. Il comporte également deux courts Au plan touristique, Yamoussoukro, en plus de cet
de tennis et un golf international de 18 trous. Près de cet hôtel, offre des opportunités de visites et de séjours aussi
hôtel a été édifiée une salle des congrès disposant d’une bien pour les affaires que pour les loisirs. La découverte
capacité de 1 500 places. Ce qui lui permet d’accueillir des édifices monumentaux ou futuristes de la ville vous
des nombreux événements dont, la cérémonie des EBONY permettront de marcher «dans les pas du président Félix
qui récompense chaque année les meilleurs journalistes Houpouët-Boigny» tandis que la randonnée au sein de la
ivoiriens. réserve de faune d’Abokouamékro ou l’apprentissage sur
Le hall d’entrée majestueux avec ses hauts piliers de le métier à tisser dans le village de tisserands de Bomi-
marbre et ses lustres incroyables mettent en avant Kondéyaokro constituent des expériences touristiques
l’immense travail effectué par Olivier Cacoub, surnommé à vivre.
«l´architecte du vieux» faisant allusion
au président Félix-Houphouët-Boigny.
La haute tour de 14 étages est surmontée
d’un restaurant qui donne une vue magni-
fique sur la piscine de l’hôtel et le parc.
Situé au cœur de Yamoussoukro, il
offre un accès facile aux institutions
gouvernementales importantes, aux
points de repère et aux attractions de
la ville. L’hôtel dispose d’une piscine,
d’un centre de remise en forme et d’un
spa, ce qui permet aux clients de se
détendre et de se relaxer pendant leur
séjour. Outre sa piscine et son espace
de relaxation, un terrain de golf de 18
trous y est pour les amoureux de ce type
de sport. Dans l’ensemble, l’Hôtel Pré-
sident de Yamoussoukro est un choix
d’hébergement raffiné et confortable
pour les voyageurs à la recherche d’une
comptait 139 chambres mais avec les travaux de réhabi-
litation effectués en 2015, il compte désormais 285 chambres
et suites, 16 salles de conférence, 4 restaurants, un aloco-
drome et un espace champêtre, l’hôtel Président dispose
d’une capacité d’accueil interne de 2 000 personnes.
Son restaurant panoramique à son sommet, sa galerie
marchande, son cinéma, son solarium et sa discothèque,
l’hôtel domine toute la région et bénéficie d’un statut
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 EDITION SPECIALE
TOURISME Tadie Gouayou
San-Pédro
Enotel beach
hôtel, un havre
de paix
S
itué en bord de mer à San-Pédro, l’Enotel
Beach Hôtel propose un hébergement 3
étoiles et assure des services d’étage et de
concierge. Il propose une réception ouverte
24h/24, un service de navette aéroport,
un club pour enfants et une connexion
Wi-Fi gratuite.
Les chambres comprennent une armoire.
Leur salle de bains privative est pourvue d’une douche et
d’articles de toilette gratuits. Certaines offrent une vue sur
la mer. Elles comprennent également un bureau et une
télévision à écran plat.
L’Enotel Beach Hotel possède une terrasse. Vous pourrez
jouer au ping-pong sur place et pratiquer la pêche dans
les environs. L’aéroport de San Pedro, le plus proche, est
implanté à 5 km de cet établissement hôtelier. Au fil des
ans, l’établissement s´est bâti une réputation d’expertise
indéniable. C’est sans aucun doute l’un des meilleurs hôtels
de San Pedro aujourd’hui.
En arrivant à Enotel Beach, la première chose qui attire
l’attention est la tranquillité ici. En plus du magnifique
bâtiment principal où se trouvent la réception, le bar, le
restaurant et la terrasse, nous avons également été captivés
par le paysage qui s’offre à nous. Une fois confortablement
installés dans l’un des 49 bungalows, nous n’avions plus
qu’une envie : faire le plein de vitamine D au bord de la
piscine, ou mieux encore : lézarder au soleil sur l’un des
transats face à l’océan du Klaman Beach. Vous pouvez même
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y passer quelques jours sans sortir de l’hôtel.
Créé dans les années 1980, Enotel Beach ne cesse de se
réinventer tout en gardant son charme et son authenticité.
La vision de la directrice générale, Mme Pamela Enoble, est
claire : faire avancer le groupe tout en permettant aux clients
de vivre de nouvelles émotions et expériences. 7 ans après
son ouverture, des changements majeurs ont été faist. En
témoigne, l’ouverture d’un nouveau bar-salon et restaurant :
Klaman Beach. «Klaman» signifie «beau» dans la langue
d’Apollon, et c’est le mot juste pour décrire cet endroit.
Cependant, au-delà de sa simple beauté, ce lieu, avec ses
salons privés et ses plages, est aussi l’endroit idéal pour
passer de bons moments. Il est géré par Grace Emmanuella
Houffouet, directrice exécutive du Groupe Enotel.
Côté restauration, il est difficile de choisir entre des menus
traditionnels et fusion, tant les deux invitent au partage,
à la gourmandise et à la générosité. Parmi les points forts
de la carte traditionnelle, on peut citer l’originale écrevisse
poêlée au gingembre ou la délicieuse marmite du pêcheur
à la bassamoise. Classique de la cuisine ivoirienne, le poisson
braisé est prisé pour sa fraîcheur et son assaisonnement dont
seul le chef connaît le secret. Le chef Houffouet cuisine des
steaks de veau de mérou aux noix tigrées ou de homard au
piment cumin. C’est un clin d’œil à l’identité culturelle très
appréciée des habitants de la région.
Enfin, le tout nouveau Klaman Beach propose l’un des plats
signatures, le Yassa Burger, et si vous avez un petit creux, vous
pourrez même déguster des mini Fatayers au Choukouya.
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 EDITION SPECIALE

INTERVIEW Réalisée par Meité Diomandé, envoyé Spécial à Dakar

Siandou
Fofana
Ministre du Tourisme de Côte d’Ivoire

« On peut estimer à
2 millions le nombre
de touristes lors de
la saison en cours. »
Le ministère du Tourisme ivoirien joue un rôle important dans l’organisation de la
prochaine Coupe d’Afrique des nations de football . Les 15000 visiteurs qui
vont fouler le sol ivoirien profiteront du charme des sites touristiques du pays
entre deux matchs. Dans cette interview le Ministre en charge présente l’état
de la santé du tourisme ivoirien. Lisons.
Comment se porte le secteur du tourisme touristique du pays et lui conférer une position robuste,
en Côte d’Ivoire depuis la pandémie ? à même d’établir la destination ivoirienne dans le leader-
L’économie touristique ivoirienne se porte bien. Après ship africain et réaliser l’objectif de la stratégie «Sublime
une hibernation au lendemain de la pandémie de la Covid, Côte d’Ivoire».
le secteur connaît un frémissement et nous sommes en Pour rappel, le tableau de bord statistique consolidé
passe d’égaler voire dépasser les statistiques de 2019 pour de 2022/2023 affiche que l’offre d’hébergement de la Côte
porter la contribution de l’écosystème touristique et d’Ivoire est de l’ordre de 5000 réceptifs hôteliers pour
ludique à hauteur de 7.6%. Ce qui augure de l’atteinte de une capacité d’accueil d’environ 69 000 chambres et
nos objectifs de 10% de création de la richesse nationale 150 000 lits contre 3 708 hôtels pour 53 117 chambres et
à l’horizon 2025, selon les items de la stratégie nationale 101 386 lits en 2020 ; soit un taux d’accroissement res-
de développement touristique 2018/2025. Bien plus, vous pectif de 18,5 % ; 24,24 % et 23,44 %.
remarquerez que la physionomie de la capitale, Abidjan,
mais aussi de tout le pays est en train de changer, en Combien de visiteurs le pays a-t-il
termes d’infrastructures et cela découle du caractère accueilli l’année dernière ?
transversal de la stratégie nationale de développement En cumulant les visiteurs nationaux et internationaux,
touristique, «Sublime Côte d’Ivoire». En matière d’hôtellerie, notamment, avec le tourisme de conférences et d’affaires
nous avons connu un bond prodigieux de +65% en une dont nous sommes l’un des leaders, l’on peut estimer à
décennie. Avec un pic dans la période post-Covid. Des 2 millions le nombre de touristes lors de la saison en cours.
hôtels qui viennent étoffer l’offre hôtelière du paysage Grâce à la mise en place et la mise à maturation de 6

100 101
 loppement du programme et au rayonnement du pays. Covid a altéré cet élan, sans toutefois en rompre l’intérêt.
Dans le cadre de ce partenariat, un match à l’Orange Il nous a fallu donc réajuster quelques outils de gouver-
Vélodrome sera notamment dédié à la promotion de la nance. En misant sur la digitalisation des pratiques
Côte d’Ivoire, destination touristique de choix, riche de mercatiques et communicationnelles, réorienté les inves-
sa diversité et de sa culture, pays-hôte de la Coupe d’Afrique tissements vers des projets plus structurants avec à la
des nations ‘CAN) de football en janvier-février 2024. clé l’arrivée d’enseignes de renom dans le paysage
touristique et hôtelier national, en portant en lumière,
Avez-vous chiffré les retombées que tout aussi, des investisseurs nationaux appelés à devenir
vous attendez de ce partenariat de des champions.
trois saisons ? (Estimations) La pertinence de notre stratégie a été adoubée par le
En plus de sa communauté digitale de plus de 20 000 gotha mondial du Tourisme qui me permet, depuis 2020
abonnés, ses supporters et la visibilité médiatique, les de siéger au sein du Conseil exécutif de l’OMT dont j’ai
retombées pour la destination ivoirienne sont aussi à assuré la présidence entre 2021 et 2022, concomitamment
rechercher dans le country-branding subliminal qui en avec la Conférence régionale pour l’Afrique des ministres
découle. En effet, l’exposition de la marque-pays sur les en charge du Tourisme. Aujourd’hui, si l’instance de gou-
stades en Europe créé de facto un référencement de la vernance mondiale du tourisme me rappelle en qualité
destination sur les moteurs de recherche, ainsi qu’une de 1er vice-président et m’intègre à la task-Force, c’est
résonnance cognitive dans l’esprit du grand public. De que nous avons réussi à positionner la Côte d’Ivoire sur
façon pécuniaire, il est prématuré d’estimer le nom de la carte touristique mondiale. Cela est dû, à maints égards,
croisiéristes ou plus largement, de touristes qui visite- à la stabilité sociopolitique du pays sous le leadership de
ront la Côte c’Ivoire à partir de ce partenariat. SEM le Président Alassane Ouattara. Multipliant, au cours
des réunions de haut-niveau, les plaidoyers et appels à
Il y a cinq ans, votre ministère annonçait une prise de conscience des acteurs et des gouvernants
que la stratégie «Sublime Côte d’Ivoire» pour dessiner les contours d’un tourisme in et post-Covid
demanderait la mobilisation de 3 200 rompant les amarres d’avec les pratiques peu écologiques
milliards de FCFA pour les investissements et moins inclusives, nous sommes en tête de pont pour
en infrastructures et créerait 650 000 écrire les lettre d’or du tourisme de demain.
emplois. Quel est votre bilan à bientôt un Quant à l’employabilité que le secteur offre, nous
circuits nationaux et 13 régio- expression française qui signi- an de la fin de la stratégie ? estimons qu’à l’échéance 2025, les 650 000 emplois
naux, le tourisme endogène a fie «aller droit vers son but». L’on ne peut établir le bilan de la mise en œuvre d’une escomptés seront largement atteints. Mieux, doublés.
connu une hausse significative. Ensemble donc, estampillée stratégie avant terme. Toutefois, pour en revenir à
En outre, nous observons une sur les tuniques du club, en l’estimation budgétaire pour financer la mise en œuvre « Sublime Côte d’Ivoire » 2018-2025 a-t-
embellie avec l’offre de loisirs championnat, en Europa de la stratégie, les tables-rondes de Dubaï et Hambourg elle profité aux régions dont les capacités
qui est en train d’être plus League ou toute autre com- en 2019, avaient mobilisé des engagements de plus de touristiques sont les plus limitées ?
structurée via la Direction pétition, ainsi que dans les 6000 milliards de FCFA. La parenthèse douloureuse de la La stratégie nationale de développement touristique,
générale des Loisirs que nous travées du Stade Vélodrome,
avons porté sur les fonts l’OM et la «Sublime Côte
baptismaux en 2022. d’Ivoire» iront droit au but !
Avec, en prime, cette méta-
Pourquoi votre choix phore footballistique, pour nous
de partenariat s’est- diriger droit au but, sans ja-
il porté sur l’Olympique mais dévier de notre objectif.
de Marseille ? Car, s’il est vrai que la
L’ascension irrésistible de France figure dans le Top 5
notre «Sublime Côte d’Ivoire» des pays émetteurs de touris-
vers les cimes du tourisme tes internationaux vers la
africain, se poursuit. Irrésis- Côte d’Ivoire, il est tout aussi
tiblement. Il ne nous faut plus avancer masqué, mais foncer, vrai que ceux provenant de la région Provence-Alpes-
droit au but, vers notre objectif d’être établi durablement Côte d’Azur (PACA) font partie du cœur de cible. Sur-
dans le Top 5 continental à l’échéance 2025. C’est donc tout quand on sait que le pays qui veut booster une offre
dans cette perspective que nous avons signé un parte- de tourisme de croisière, il peut compter sur le savoir-
nariat de sponsoring stratégique avec le mythique club faire dont la métropole méditerranéenne est reconnue
de football de l’Olympique de Marseille. Le seul et unique pour en être un nec plus ultra. En outre, reconnu comme
club de l’Hexagone à avoir remporter la ligue européen- club cosmopolite par excellence, l’Olympique de Marseille
ne des Champions. Le logo «Sublime Côte d’Ivoire» qui entretient des liens très puissants avec le pays, notam-
figure désormais sur le short de l’équipe professionnelle ment de nombreuses légendes ivoiriennes et une com-
masculine en championnat ainsi que sur le dos des tenues munauté importante de supporters sur l’ensemble du
d’entrainement offre une véritable exposition médiatique territoire ivoirien. L’OM s’appuiera sur cette connexion
à la destination touristique ivoirienne. «Droit au but», historique et sur les forces de sa communauté digitale de
le slogan du club phocéen, est aussi et surtout, une plus de 20 millions d’abonnés, pour participer au déve-

102 103
 Siandou Fofana
«Sublime Côte d’Ivoire» a pour ambition d’en faire le 3e
pilier de l’économie ivoirienne et de positionner l’éco-
système touristique dans le Top 5 africain à l’échéance
2025. Aussi, sa triple finalité est-elle de développer un
moteur de croissance du PIB et démultiplier les recettes
fiscales, favoriser le développement territorial hors
Abidjan par l’essor des villes secondaires, et créer un
réservoir d’emplois dont un pan vise l’émergence de
«Champions nationaux». Sous le leadership de SEM
Alassane Ouattara et selon la vision gouvernementale
«Pour une Côte d’Ivoire solidaire», avec le Premier ministre
Patrick Achi à la manœuvre, cette stratégie, véritable
gouvernail managérial prouve, s’il en est encore besoin,
que faire du tourisme l’un des piliers du développement
économique de la Côte d’Ivoire, n’est point une vue de
l’esprit.
La Côte d’Ivoire est déjà dans le top 10 des
destinations touristes les plus prisées du
continent, parviendrez-vous à rejoindre
le top 5 en 2025 comme initialement
envisagé ?
Oui, absolument et nous y
travaillons. J’ai, récemment,
invité l’écosystème interna-
La pertinence de notre
tional ; l’Afrique au premier stratégie a été adoubée
chef, à faire du Tourisme cul-
turel, une niche porteuse. Avec
par le gotha mondial du
une utilisation judicieuse des Tourisme qui me permet,
outils numériques aux fins
d’une valorisation et d’une pro- depuis 2020 de siéger au
motion efficientes. D’autant sein du Conseil exécutif
plus que selon les experts de
l’OMT et de l’UNESCO 40% de l’OMT dont j’ai assuré la
des touristes internationaux présidence entre 2021 et
sont en quête de culture et
d’évasion authentiques. Le 2022...
tourisme culturel pouvant être
défini comme un type d’acti-
vité touristique dans lequel la motivation essentielle du
visiteur est d’apprendre à connaître, de découvrir et de
consommer les curiosités et produits culturels d’une
destination et d’en faire une expérience unique. Nous
avons initié des Festivals dans ce sens, aussi bien au
niveau de la Cuisine aux fins d’établir une codification
de l’art culinaire pour en faire une véritable gastronomie,
la promotion et la valorisation de nos jeux traditionnels.
En plus, par le développement d’infrastructures, nous
voulons faire de notre pys le hub du divertissement et
des loisirs de la sous-région. Toutes choses qui sont à
même de porter le succès de notre stratégie.
Le Président, S.E. Alassane Ouattara, a fait
de l’année 2023, l’année de la jeunesse.
Il a notamment annoncé l’accélération de
la construction d’infrastructures sportives
et récréatives. Votre partenariat avec
l’Olympique de Marseille va-t-il concourir
à cet effort de développement du football,
un sport cher aux Ivoiriens ?
104
Votre question me conduit à réaffirmer la parfaite
synergie de l’action gouvernementale. Faire de l’éco-
système touristique et ludique un secteur économique
porteur, un réservoir d’employabilité et un vivier de
socialisation pour les jeunes, tel est le double objectif de
l’implémentation par le Ministère du Tourisme de la
consécration à la jeunesse de l’année 2023 par SEM
Alassane Ouattara. Le tout dans un contexte marqué
par l’organisation en terre ivoirienne, en janvier-février
2024, de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de foot-
ball, un évènement sportif d’appel touristique grandeur-
nature.
À juste titre, dans une synergie d’action interminis-
térielle, plusieurs projets sont mis à maturation. Avec en
prime, de nouvelles dispositions réglementaires. Notam-
ment, le décret du 18 janvier 2023 portant réglementa-
tion des activités de loisirs, pour en faire un véritable
secteur économique d’insertion professionnelle dynamique.
Car il importe de souligner que les loisirs jouent un
rôle important dans le développement humain, la crois-
sance personnelle et la promotion du bien-être des indi-
vidus dans différents contextes
socioculturels. Avec en pers-
pective, l’établissement de la
destination ivoirienne comme
un hub du divertissement en
Afrique. Sans compter avec
l’embellie dans le secteur de
l’industrie touristique et
de 4 ha à 8 ha, cohabiteront
dans le strict respect de la La destination ivoirienne a 3 saisons.
hôtelière.
Trois points majeurs sont
spécificité, des prérogatives ses spécificités. Aussi bien La Côte d’Ivoire
accueille la CAN 2023
à noter au niveau des établis-
et du fonctionnement de cha-
cune, dans un véritable esprit au niveau du Tourisme que l’année prochaine.
sements hôteliers. Primo, nous
avons instruit le Directeur
de collaboration au regard de
leur complémentarité. Sans
des Sports. Il existe déjà Que représente
l’organisation de cet
général de l’Industrie touris- compter avec ce que l’indus- des partenariats au plan évènement sur plan
tique et hôtelière (DGITH),
dans le cadre de la CAN et
trie des loisirs et du divertis-
sement représente en termes
sportif, entre divers clubs touristique et sportif ?
C’est l’auteur Colette qui
la réhabilitation des établis- d’opportunités économiques, via leurs académies et des affirme : «Il faut avec les mots
sements patrimoines hôteliers
de l’Etat à Abidjan, Yamoussoukro et Bouaké, d’impli-
un vivier inestimable, pour ne
pas dire exponentiel. Indiquons,
clubs du monde entier. de tout le monde écrire comme
personne». M’étant approprié
quer des jeunes. Ainsi, un effectif de 1516 jeunes œuvrant à toutes fins utiles que l’éco- cette profession de foi, je veux
dans l’ensemble des corps de métiers liés au BTP ont- nomie des loisirs équivaut à partager ma conviction et ma
ils été recrutés. un marché mondial dont les différents segments ont foi quant à une partition sublime de l’écosystème ludique
Secundo, dans la même veine, il a été initié le Pro- généré plus de 1400 milliards de dollars en 2021 et les dans la symphonie d’une organisation plus qu’aboutie de
gramme d’amélioration de la qualité dans les établisse- indicateurs estiment, selon une croissance annuelle de la Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN 2023)
ments de tourisme. A cet effet, un programme de forma- 13%, un chiffre-record de 2000 milliards de dollars en que notre pays abritera en janvier-février 2024. Or 2024
tion et de renforcement des capacités de 1000 jeunes dans 2025 ! Et nous devrons en tirer profit. c’est déjà maintenant ! Et, en plus, ce grand rendez-vous
les 5 villes devant abriter la CAN, Abidjan, Yamoussou- étant bien nommé CAN 2023, nous n’avons pas droit à
kro, Bouaké, Korhogo et San Pedro, est en voie d’achève- « Visit Rwanda » et le Paris Saint Ger- l’approximation.
ment. main ont ouvert en 2020 la PSG Academy Aussi, sur instruction de SEM le Président de la
Tertio, enfin, un projet de mise en route du tourisme Rwanda dans le sud du pays des Mille République Alassane Ouattara, le Premier ministre Patrick
de croisière à l’occasion de la CAN 2023 est en cours Collines. Est-ce une initiative que vous Achi nous a instruits, tous les membres du Gouverne-
et devrait permettre la création d’un milliers d’emplois souhaiteriez répliquer en Côte d’Ivoire ? ment, à mener une bataille acharnée pour faire de la
directs liés au tourisme de croisière. La destination ivoirienne a ses spécificités. Aussi bien Coupe d’Afrique des Nations Côte d’Ivoire 2023, et je le
Par ailleurs, le 4 janvier 2023, avec mon collègue des au niveau du Tourisme que des Sports. Il existe déjà des cite, «la plus grande et la plus belle jamais organisée en
Sports, nous avons présenté un projet global de cons- partenariats au plan sportif, entre divers clubs via leurs Afrique» ? Et, nous, ajouterons en ce qui nous concerne,
tructions d’équipements multisports ainsi que d’aména- académies et des clubs du monde entier. Avec l’OM, nous touristiquement parlant, car pour notre pays, c’est une
gements de Centres et Espaces de Loisirs dans différentes ne sommes pas dans une telle approche mais uniquement véritable opportunité de promotion de notre «Sublime
villes secondaires du pays. Ces installations mitoyennes sur un plan mercatique et communicationnelle des plus Côte d’Ivoire» à travers cet évènement sportif, véritable
de loisirs et de sports, à bâtir sur des sites d’une superficie pertinents et vous en verrez la portée stratégique dans produit d’appel touristique.
105
 EDITION SPECIALE

SPORT Mohamed Fadel Guèye

Réaction gouvernementale
De la mauvaise
sur la ville d’Abidjan. Comme pour banaliser l’incident, il a
contribué à jeter de l’huile sur le feu alors que sur tous les
stades dans le monde, on joue pendant la pluie sans que les
La colère des ivoiriens, plus les railleries sur la toile,
ne concernent pas uniquement le montant décaissé (un
montant qui peut construire un stade de 5mille places) et

manière de
rencontres de football ne soient arrêtées à cause de la pelouse
impraticable.
Quelques heures après son collègue en charge de la
Communication, le ministre des Sports Paulin Dalho a lui
aussi organisé une conférence
mis à la disposition du ministère des Sports, mais surtout
l’utilisation qui a été faite de l’argent du contribuable. Le
ministre s’est défendu en disant que «2 milliards de Fcfa
avaient servi pour la réfection de la pelouse». A quoi ont donc
servi les 18 autres milliards ?

communiquer
de presse. Transpirant à
grosses gouttes de sueurs malgré
la climatisation, les journalistes
ont tout de suite senti que le mi-
nistre n’était pas à l’aise. Ce n’était
plus le ministre fringuant qui
parlait d’habitude avec assurance
et un brin de vantardise. Sur le
visage du membre du gouverne-
ment, se lisait la peur et le stress.
Normal, car comment justifier de
manière lucide que les 20 milliards
débloqués par le gouvernement
pour la réfection de la pelouse n’ont
pas pu régler le problème qui avait
justifié cette rallonge.
20 milliards
Des explications d’utilisation
La colère des ivoiriens, assurément pas convaincu
Au cours du conseil des minis-
plus les railleries sur la tres qui s’est tenu le lendemain
toile, ne concernent pas du match amical Côte d’Ivoire-
Mali, le Président de la Républi-
uniquement le montant que a instruit la réfection des
drainages, mais aucun montant
décaissé (...) et mis à la n’a été annoncé. Mais le mal est
disposition du ministère fait. Le pays d’Houphouët sou-
haite organiser la meilleure Coupe
des Sports, mais surtout d’Afrique des Nations de football
l’utilisation qui a été de l’histoire de la Caf, rien n’est
perdu, même si ce scandale fera tache
faite de l’argent du d’huile et a passablement ecorné
contribuable. l’image du pays. Une belle perfor-
mance des Eléphants fera oublier
cet incident, alors, balle au centre.

La sortie de route du Ministre de la
Communication Amadou Coulibaly,
la demande de pardon du patron des
sports, Paulin Dalho, ont contribué
largement à amplifier le scandale,
alors qu’il était nécessaire d’éteindre
la flamme.
Q
uelle mouche a bien pu piquer le ministre
de la Communication, porte-parole du
gouvernement, à s’aventurer sur un terrain
qu’il ne maitrisait pas, visiblement ? Et
surtout, sans se documenter. D’habitude
méthodique et inspiré lorsqu’il porte la
parole du gouvernement, la prise de parole
du ministre du lendemain du scandale
d’Epimbe était anecdotique. Amadou Coulibaly a expliqué
ce que le monde entier a regardé avec stupéfaction de
« phénomène naturel», justifiant ainsi la forte pluviométrie

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SPORT Mohamed Fadel Guèye

Stades d’entrainement
Le compte est bon !
nements, entre autres, le stade de l’Institut National Poly- bunes et les pelouses sont achevées.
technique Houphouët-Boigny Sud (ex-ENSTP) ; le stade de Les travaux des stades de Korhogo et San Pedro sont
l’Institut national polytechnique Houphouët-Boigny Nord avancés. Concernant le stade Félicia (Félix Houphouët
(ex-INSET) ; le stade du Lycée Scientifique et le stade de Boigny), les travaux avancent très bien. Mais l’Ons rassure
l’hôtel HP Resorts. qu’au plus tard juillet ou août toutes les infrastructures
A San Pedro, cité portuaire, ce sont les stades Auguste seront livrées.
Denise Ouest, Auguste Denise Est, du Lycée Moderne Malgré le report de la Coupe d’Afrique des nations (Can
Yebarth (ex-Lycée Municipal) et le Lycée Professionnel. 2023) en janvier et février 2024 les travaux des stades
Quant à Abidjan, en ce qui concerne les équipes qui joueront entraînement sont estimés à un taux de réalisation de 95%.
au stade d’Ebimpé, les stades de Hors normalement cela devrait
l’INJS ; de Bingerville ; du Lycée être 100% si l’on s’en tenait à
Classique et de la Sotra accueille-
ront les entrainements d’avant
Malgré le report de la l’ancienne date. Nul doute que
l’Etat ivoirien met tout en œuvre
match de ces équipes. Pour les équi- Coupe d’Afrique des pour que les terrains d’entraîne-
pes devant jouer au stade Felix
Houphouet-Boigny, les stades du nations (Can 2023) en ment et stades soient prêt, testé
avant la g rande messe qu’il
Lycée Technique d’Abidjan ; du janvier et février 2024 compte faire d’elle la plus belle
Lycée Moderne de Cocody ; du
Jardin Botanique de Bingerville et les travaux des stades des éditions de l’histoire. Mais sur
le terrain les travaux commencent
du Centre Technique National de
Formation de Bingerville ont été
entraînement sont avec un peu de retard. En revan-
che, il devra suivre de près tous
choisis. estimés à un taux de les travaux pour éviter des sur-
Déjà il faut retenir que la santé
des terrains d’entraînement est bonne
réalisation de 95%. Hors prises qui terniront l’image du
pays.
de même que les cités Can ! Il y’a normalement cela Ainsi donc, les terrains d’en-
trois stades (Ebimpé, Bouake et
Yamoussoukro) qui sont finis, juste
devrait être 100% trainements cités plus haut ont
été réhabilités et sont donc prêts
des petits travaux. Sinon les tri- pour les festivités.

L
a Côte d’Ivoire sera prête ! Malgré le report
de la Can l’Etat ivoirien met mains et pieds
pour une Can majestueuse. Cela se traduit par
l’avancée voir la conclusion de ces différentes
infrastructures, comme annoncé en septem-
bre dernier par ABE Juliette, Chef de Départe-
ment des infrastructures à l’Office National
des Sports (ONS), les travaux des 24 terrains
d’entrainements réhabilités et construits avancent très bien
et que notre pays sera prêt pour offrir une Can d’exception
à l’Afrique et au Monde.
En effet, les travaux de la construction du stade de Bouaké
d’une capacité de 40 000 places sont à un taux de réalisation
de 98%. Concernant les 4 terrains d’entraînements choisis
pour les entrainements des équipes nationales qui seront
hébergées à Bouaké que sont l’ancien stade ; le terrain des
sports du collège d’Enseignement Technique ; le Lycée
Technique et le Lycée classique, le taux se situe à 95% tout
comme la Cité CAN de 32 villas composées de 5 chambres
chacune.
A Korhogo dans la grande ville du nord, les différentes
équipes nationales pourront s’entrainer aisément sur les
terrains du stade du Lycée Dominique Ouattara ; Stade du
Lycée Houphouët-Boigny ; Stade du Lycée Municipal et le
stade du Lycée Moderne. «Grace à cette Can 2023, j’aurai la
chance de voir nos grands joueurs africains s’entrainer sur le terrain
de mon Lycée et j’en suis tout heureux», s’est exprimée, Koné
Ibrahim, élève en classe de Terminale.
Tout comme Korhogo, la capitale politique ivoirienne
(Yamoussoukro) compte également quatre terrains d’entrai-

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SPORT Mohamed Fadel Guèye

pour accueillir la grande messe du football africain. «Je
confirme que sur tout ce que j’ai vu, les travaux avancent très
bien et que la Can 2023, se tiendra en Côte d’Ivoire en janvier
2024, comme l’a décidé le Comité exécutif de la CA», a
signifié Véron Mosengo.
Selon le secrétaire général, sur les six stades qui
doivent accueillir la compétition, trois sont prêts : celui
d’Ebimpe en banlieue d’Abidjan (60 000 places), celui de
Bouaké (centre) qui a été rénové pour passer à 40 000
places et celui de Yamoussoukro (centre, 20 000 places).
Quant aux trois autres stades, à savoir, la construction
du stade de San Pedro (sud-ouest, 20 000 places), de
celui de Korhogo (nord, 20 000 places) et la rénovation
du stade historique Félix Houphouët-Boigny (40 000
places), au cœur d’Abidjan, ne sont pas encore achevées.
«Ils prendront du temps, certes mais
nous sommes convaincu qu´à la fin du mois
de Juin de cette année, ces trois stades
pourront être homologué par nos services
pour des matchs de la Can ou de la Fifa»,
a-t-il ajouté.
de 25 villas est passé à 32 villas avec pour objectif,
accueillir un grand de personnes qui suivront unique-
ment que les matchs qui se dérouleront dans cette grande
ville de la Côte d’Ivoire.
Même son de cloche dans la cité du Poro de Korhogo
où 32 villas et un hôtel 3 étoiles de 50 chambres sont sortis
de terre. Et de San Pedro, qui accueillera également 32
villas de 5 pièces sur une superficie de 6,8 hectares.
Le secrétaire général de la Caf, Mosengo-Omba a
ainsi salué des constructions «respectueuses d’un développe-
la compétition».
Initialement programmée en juin et juillet 2023, la
CAN a été reportée pour se tenir du 13 janvier au 11
février 2024 en raison des conditions météorologiques.

Les villages de Can

bientôt achevés
Après la visite des stades, la dite
délégation s´est également rendu sur

Visite d´inspection
les sites des villages de Can destinés
à accueillir des supporters de tout
genre au cours de ces un mois de com-

Les stades seront

pétition. A Bouaké, la capacité initiale

livrés en décembre
Une visite d´inspection des différents stades par une délégation de la Confédération
africaine de football ( Caf) conduite par Véron Mosengo a eu lieu du 15 au 18
février 2023, puis, plusieurs mois après, à Abidjan et sur les autres sites. Une
mission qui a apporté beaucoup de satisfaction aux dirigeants.

P
our la prochaine la 34ème édition de la
Coupe d’Afrique des Nations, ce sont
six stades qui accueilleront la compéti-
tion. A Abidjan, capitale économique,
deux stades abriteront la compétition :
les stades Félix Houphouët-Boigny en
cours de finition et le stade olympique
Alassane Ouattara d’Ebimpé. Yamous-
soukro, la capitale politique a également un stade, il en
est de même pour la ville de Bouaké. Les villes de Korhogo
et San-Pedro ont également chacun un stade en cons-
truction.
Ainsi, pour s´acquérir de l´état d´avancement des
travaux, une délégation de la Caf avec à sa tête, le secré-
taire général, Véron Mosengo a effectué une mission
d´inspection en février dernier dans les villes désignées

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SPORT Mohamed Fadel Guèye
Can 2023
Les hôtels et les
cités des joueurs
sont prêts
Les infrastructures destinées à l´hébergement des équipes quali-
fiés pour la Coupe d’Afrique des Nations Côte d’Ivoire 2023 sont
enfin prêts.
D’
Abidjan en passant par Bouaké,
Yamoussoukro, San Pedro et
Korhogo, les hôtels retenus et
les cités Can destinés au loge-
ment des joueurs sont dispo-
nibles et exploitables. A Abidjan,
l´Etat de Côte d’Ivoire a mis les
moyens nécessaires et suffisants
pour un hébergement cinq étoiles pour les différentes
équipes qui resteront dans la capitale économique. Abidjan
compte deux stades, à savoir, le stade Félix Houphouët-
Boigny et le stade d’Ebimpé. Quatre équipes seront logés
dans les hôtels à proximité du stade Félix Houphouët-
Boigny et quatre autres équipes à quelques mètres du site
d’Ebimpé, chose qui permettra le déplacement facile
des convois des équipes.
Korhogo, un hôtel de
50 chambres construit
A Korhogo, ville située au nord du pays qui fait parti
des sites sélectionnés pour la Can 2023 avec son stade
de 20 000 places, un hôtel d’une capacité de 50 chambres
a été construit pour le personnel de la Caf et du Cocan.
Outre cet hôtel nouvellement construit, les hôtels du Mont
Korhogo, hôtel la Savane et l´hôtel rose blanche ont été
réhabilité pour l´occasion. Ces hôtels fourniront une
grande capacité d’accueil aux différents équipes.
130
A San Pedro, sur l´alignement balnéaire en bordure de
mer, il existe toute une série d´hôtels capables de recevoir
les populations étrangères dans l’hospitalité ivoirienne.
Cependant, les équipes affectées dans cette ville portu-
aire seront logés dans des cités Can. En effet, 20 villas sont
sortis de terre et chaque équipe aura 8 villas de 5 pièces
entièrement meublés aux commodités 5 étoiles.
Yamoussoukro, des cités
Can d’une capacité de plus
de 2 000 m²
Dans la capitale politique ivoirienne, Yamoussoukro,
les hôtels retenus sont en réhabilitation et en cours de fi-
nition. Il s´agit de l´hôtel président et l´hôtel parlemen-
taire. A cet effet, deux équipes seront logés dans ces deux
établissements. En plus de ces deux hôtels de haute
gamme, des cités Can ont également vu le jour. Chaque
équipe aura 8 villas de 5 pièces et chaque site prendra en
compte 4 équipes nationaux, ces villas contiennent une
cuisine de 2 800 m², une salle de réunion, une salle de
restauration, une salle de soins et de massages.
A l´issue de cette compétition africaine, toutes ces
infrastructures seront considérées comme un héritage
pour les jeunes générations à venir. Les autorités ivoirien-
nes pensent à en faire des lieux des complexes hôteliers
ou des quartiers résidentiels.
131
 EDITION SPECIALE

SPORT Mohamed Fadel Guèye

Stade Houphouët-Boigny
retour aux sources
Avant la candidature de la Côte d’Ivoire à l’organisation de sa 2e CAN, le pays ne
disposait que de cette infrastructure sportive de dimension internationale. Un

D
acquis qui n’a pas suffisamment été sauvegardé.
e sa dernière configuration, avant les
derniers travaux de réhabilitation de grande
envergure, le stade Félix Houphouët-
Boigny a gardé certains attributs symbo-
liques comme le portrait géant du premier
Président de la République de Côte d’Ivoire,
dont il a hérité du nom, qui trône à l’en-
trée Sud. C’est Houphouët-Boigny qui a
présidé à la transformation de l’ancien stade Géo André en
un véritable temple du football, en 1952, au Plateau, cœur
de l’administration et des affaires. Le stade a naturellement
adopté le nom de l’illustre personnalité. Sa situation géo-
stratégique fait du mythique et emblématique stade l’une
des bases les plus convoitées par les 24 sélections qui
prendront part à la CAN 2023.
Enclavé entre les locaux de l’ambassade France et le
siège de l’Assemblée nationale, le «Félicia», comme le disent
les Ivoiriens, a déjà accueilli la Coupe d’Afrique des nations
en 1984, la première organisée en Côte d’Ivoire. Il est jus-
qu’à ce jour le temple des plus grands rendez-vous foot-

132 133
 Stade Houphouët-Boigny
Retour aux sources

infrastructures pour la prochaine CAN, en février 2023, le

secrétaire général de CAF, Veron Mosengo Omba, affirmait
que «les stades en construction sont des bijoux. La Côte Ivoire a
mis la barre très haut».
Les travaux sont exécutés par MotaEngil Company à
travers un contrat avec le ministère des Sports d’un peu plus
de 60 milliards de FCFA. Pour amortir cette facture, le
gouvernement ivoirien a bénéficié d’un apport extérieur
de plus de 50 milliards de FCFA, soit environ 80% de l’enve-
loppe financière nécessaire.
Le groupe portugais a opté pour des structures extérieures
en soutien à l’extension des places assises, sans s’attaquer
à la charpente principale. Les travaux étaient exécutés con-
comitamment avec la réalisation du pont entre le Plateau
et Cocody, entrainant de fréquentes restrictions du trafic sur
le boulevard Lagunaire.
L’enceinte va accueillir le match amical Côte d’Ivoire-
Afrique du Sud le 17 octobre 2023 en prélude à son homo-
logation par la CAF.

ballistiques du pays dont les

célèbres derbys entre l’ASEC Enclavé entre les locaux de climatisation, revisitées. Une
charpente formée de pylônes Le match des multinationales
et l’Africa, les deux plus grands l’ambassade France et le métalliques a été érigée sur le Beijing Construction Engineering Group
Pour la réalisation des ouvrages, la intervenant dans les infrastructures
clubs d’Abidjan, parfois sous les
yeux du Président Houphouët- siège de l’Assemblée nationale, pourtour, maintenant un voile
de couverture et conférant à Côte d’Ivoire est allée à la recherche d’approvisionnement en eau comme le
(BCEG) qui a réalisé le stade olympique
d’Ebimpé, à Abidjan, et la China National
Boigny. le «Félicia», comme le disent l’ensemble une allure plus moder-
ne sur plus de 5 hectares. Chaque
de la qualité accessible, pour la majorité
des cas, dans l’expertise étrangère.
système d’arrosage des pelouses.
Avant Mota Engil, les entreprises
Building Material, concessionnaire du
chantier du stade de Korhogo. Les
L´enceinte a été rénovée plus
d’une fois. Les dates les plus ré- les Ivoiriens, a déjà accueilli pylône a une hauteur de 37m Présente en Côte d’Ivoire depuis 2017, françaises étaient les plus présentes entreprises ont été sélectionnées suite
centes sont en 2009 pour le
Championnat d’Afrique des
la Coupe d’Afrique des nations et est enfoncé à plus de 7 m
dans le sol. L’aire de jeu est
Mota Engil Construction Company a
réussi un coup de maître, à l’occasion
sur le terrain des BTP et grands travaux
en Côte d’Ivoire. La logique été respec-
à un appel d’offres international. Mais il
a fallu tirer un trait sur ce principe pour
nations (CHAN) et en 2017 à la en 1984, la première pavée d’une pelouse hybride. des travaux d’infrastructures pour la tée une fois de plus avec Sogea Satom, des cas d’exception comme à Ebimpé.
faveur des 8e Jeux de la Franco-
phonie. Les travaux de réfection
organisée en Côte d’Ivoire. De loin, l’édifice affiche une
couverture blanche éclatante et
CAN 2023. Le groupe portugais était à
la tâche pour la réhabilitation du stade
filiale de Vinci, sélectionnée pour la
réhabilitation du stade de Yamoussou-
La société contractante a été choisie
par la Chine qui a financé le projet. A
et d’extension dans le cadre de des piliers géants qui reflètent Houphouët-Boigny à Abidjan et du stade kro, Sparfel Normandie, groupe côté, le Groupe China Civil Engineering
la CAN 2023 ont débuté en dans l’étendue lagunaire voisine. de la Paix à Bouaké. Ces chantiers spécialisé dans la pose de gazon et Construction Corporation (CCECC)
novembre 2020 pour une durée prévisionnelle de 18 mois. L’élégance architecturale est un bon argument pour attirer s’ajoutent à d’autres projets exécutés Metalu Plast, fabricant d’équipements exécute les travaux du stade de San
Ils ont consisté à mettre les installations aux normes de la de nouveaux les supporters qui, de plus en plus accrocs aux en Afrique comme le projet de chemin sportifs qui a fourni, sur l’ensemble Pedro en tandem avec OmniTravaux,
CAF. La capacité d’accueil est ainsi passée de 35 000 à 45 000 championnats européens, ont ces dernières années déserté de fer Kano-Maradi de 1,9 milliard de des 6 stades de la CAN, les abris de filiale du Groupe ivoirien SNEDAI, dirigé
places dans les tribunes dotées de deux écrans géants au- les tribunes des stades. dollars, au Nigeria. Le contrat pour la touche, poteaux, filets, et autres par Adama Bictogo, président de
dessus des tribunes latérales. La piste d’athlétisme a été Au terme d’une audience avec le Premier ministre Patrick CAN 2023 a été mené avec Ecofirma éléments d’ameublement de stades. l’Assemblée nationale et très proche
entièrement reprofilée. La plomberie, l’électricité et la Achi à Abidjan en marge d’une mission d’inspection des group, une autre entreprise portugaise, La Chine se signale également avec du chef de l’Etat, Alassane Ouattara. .

134 135
 EDITION SPECIALE

SOCIAL Mohamed Fadel Guèye

Stade de la Paix
Un symbole de
renaissance
Édifié dans le Centre de la Côte d’Ivoire, le stade de Bouaké, après réhabilitation,
est enfin prêt pour accueillir la deuxième CAN ivoirienne après celle de 1984.

L
e stade tire son nom de la cérémonie de la
«Flamme de la Paix» tenue en ce lieu le 31
juillet 2007, réunissant le Président d’alors,
Laurent Gbagbo, et le leader des ex-Forces
Nouvelles (FN), Guillaume Soro. Les deux
hommes avaient symboliquement mis le feu
à des lots d’armes devant un large public et
des caméras de la télévision nationale RTI
et des chaines étrangères. Un tournant censé mettre fin aux
crépitements des armes dans la crise politico-militaire qui
a fragmenté le pays en deux zones (Sud et Nord) pendant
une décennie (2002-2011).
Cette cérémonie avait une dimension prophétique liée à
l’appel à la paix lancé par le capitaine de la sélection nationale
de football, Didier Drogba, en octobre 2005 au Soudan,
suite à la qualification des Eléphants pour le Mondial 2006.

136 137
 Stade de la Paix
Un symbole de renaissance

revêtus de tartan et des espaces de saut et de lancer. La mise

en conformité avec les exigences de la CAF a abouti à des zones
aménagées pour les joueurs, entraineurs, arbitres, staff et
autres athlètes (vestiaires, sanitaires, infirmerie, bureaux, etc.),
pour le public (toilettes, bars, infirmeries, billetteries) et un
espace presse (tribune presse, locaux radio/TV).
Le stade a été relooké par le groupe portugais Mota Engil
Construction Company qui a reproduit les toiles micro-
perforées tendues sur la charpente métallique comme au stade
Houphouët-Boigny à Abidjan, à plus de 300km. L’infrastruc-
ture a une ossature de 30 000 m3 de béton armé, 3 600 tonnes
de charpente métallique, sur une surface de 12 hectares. Le
parking a une capacité de plus de 1 700 véhicules.
La nouvelle pelouse, naturelle et ultra-moderne, dotée
d’un système d’arrosage réalisé par Ecofirma Côte d’Ivoire,
a subi des tests à travers des matchs du championnat
national de Ligue1, suivis du match opposant les Éléphants
aux Comores le 24 mars 2023, lors de la 3e journée des
éliminatoires de la CAN 2023, en raison de l’indisponibilité
du stade d’Ebimpé, à Abidjan. C’est aussi dans ce complexe
que les matchs de l’Asec Mimosas d’Abidjan ont été déportés,
en 2e phase de la Coupe de la Confédération.
Le complexe est ceinturé par la route menant à Béoumi,
au Nord, et l’avenue de la Fraternité qui dessert le CAFOP
de Bouaké. A première vue, pas de problème majeur pour y
accéder. Les autobus de la société d’Etat SOTRA arrivés
dans la ville en 2021 ont des lignes qui facilitent l’achemine-
ment des supporters, en plus des taxis communaux. Les
populations souhaitent une extension du programme de
bitumage de la voirie pour faciliter l’accès du plus grand
nombre d’usagers au réseau de la SOTRA et aux taxis. Mais
il faudra faire avec des voies pas très belles et les motos-
taxis, plus nombreux, malheureusement peu fiables en
matière de sécurité.

Appel renouvelé après une victoire des Eléphants sur Mada- faveur de la CAN 2023.
gascar (5-0) en qualification pour la CAN 2008, en juin 2007, Le stade de la Paix, après le stade Félix Houphouët-Boigny
au stade de Bouaké, la ville-siège à Abidjan, occupe la troisième
des rebelles. «Ivoiriens du Nord et place dans le classement en termes
du Sud, du Centre et de l’Ouest, on
vous le demande à genoux : déposez Le stade de la Paix, après de capacité d’accueil pour
l’organisation de la CAN 2023.
les armes !», avait succinctement le stade Félix Houphouët- Le nombre de places assises a été
déclaré le buteur légendaire des
Eléphants. Boigny à Abidjan, occupe porté de 25 000 à 40 000.
Construit sous la forme d’une
Plus qu’un symbole historique, la troisième place dans le couronne ovale avec un profil en
travers de 24 gradins enrobés
le stade de la Paix a un passé
noble. En effet, il a été conçu plusclassement en termes de dans un système d’éclairage, de
grand et plus moderne, dans le
quartier Ngattakro, à une ruelle
capacité d’accueil pour sonorisation et d’affichage sur
les écrans géants LED, le stade
du stade municipal, premier stade l’organisation de la CAN est apte à abriter également des
de la ville qui avait accueilli les
matchs de la CAN 1984. La réha-
2023. matchs de rugby, des compéti-
tions d’athlétisme avec une piste
bilitation est intervenue à la de 400 mètres ainsi que 8 couloirs

138 139
 EDITION SPECIALE

SPORT Mohamed Fadel Guèye

Korhogo
Le stade Amadou
Gon Coulibaly sort
de terre
A plus de 500km d’Abidjan, il se prépare à occuper sa place dans le succès qui
s’annonce pour la CAN 2023. Un enjeu totalement nouveau pour cette ville du
Nord de la Côte d’Ivoire.

L
e stade de Korhogo nouvellement construit
était à l’honneur en septembre 2023 pour
accueillir la rencontre Côte d’Ivoire-Lesotho
comptant pour la dernière journée des
éliminatoires de la CAN 2023. C’est la plus
grande certitude sur ce projet. Car, au même
titre que les stades Houphouët-Boigny et
Alassane Ouattara à Abidjan, le complexe
de Korhogo n’avait pas encore été homologué à la mi-juillet
2023, soit à moins de 200 jours du coup d’envoi de la plus
grande fête footballistique du continent. Ce match des
Eléphants en septembre a donc constitué un test grandeur
nature, selon le programme du COCAN et de la FIF.
D´une capacité de 20 000 places, toutes les tribunes cou-
vertes, le stade de Korhogo baptisé Amadou Gon Coulibaly
en hommage au Premier ministre, figure emblématique de

140 141

la région du Poro, décédé en
juillet 2020 à Abidjan, fait partie
des enceintes sportives cons-
truites pour la 34e édition de la
CAN. L’infrastructure est réalisée
par la China National Building
Material (CNBM Overseas), un
groupe chinois de BTP, sur une
superficie de 50 hectares dont
20 hectares pour le stade. Quatre
terrains d’entraînement, tous
hybrides de nouvelle génération
et quatre parkings sont inclus
dans le périmètre. La pelouse a
été l’affaire de Sparfel Normandie,
groupe français spécialisé dans
l’aménagement et l’entretien de
jardins privés et des sols sportifs.
Le complexe comprend égale-
ment une cité CAN avec 32 villas
142
Korhogo
Le stade Amadou Gon
Coulibaly sort de terre
D´une capacité de 20 000
places, toutes les tribunes
couvertes, le stade de
Korhogo baptisé Amadou
Gon Coulibaly en hommage
au Premier ministre, figure
emblématique de la région
du Poro, décédé en juillet
2020 à Abidjan, fait partie
des enceintes sportives
construites pour la 34e
édition de la CAN.
sur site de plusieurs spécialistes (génie civil, sécurité incendie,
électricité, climatisation, plomberie, assainissement). Dans
le cadre du projet, la route menant au stade en 2X2 voies a
été bitumée.
La Côte d’Ivoire s’était engagée à mettre à disposition en
juin 2023 les infrastructures y compris les stades réservés
pour la CAN. L’échéance n’a pas été tenue, alors que certains
observateurs s’inquiètent de voir les travaux s’éterniser. «
On ne s’en fait pas car la CAF est omniprésente à Abidjan depuis
des mois (…). Je puis vous assurer qu’il ne reste pas grand-chose
à faire pour tous ces terrains (…) Une chose est sûre, nous serons
prêts à temps », a déclaré en juillet la directrice de l’ONS,
Mariam Yoda, citée par Sport News Africa.
de 5 pièces et un hôtel 3 étoiles
de 50 chambres, le tout pour un
montant de plus de 70 milliards
de FCFA. En plus de l’Université
Peleforo Gon Coulibaly, cette
réalisation a rang d’un produit
d’appel touristique pour la ville
située à plus de 500 km d’Abidjan,
la capitale économique ivoirienne,
tout en apportant une touche de
modernité à la cité du Poro. L’ou-
vrage est à 98% achevé, restent
les travaux de finition à faire au
niveau du parking et des envi-
rons, a confié un membre du
COCAN le 6 juillet.
Les travaux se sont déroulé
sous le contrôle technique du
Bureau Veritas avec une mission
de design Review et de contrôle
143
 EDITION SPECIALE

SOCIAL Mohamed Fadel Guèye

San Pedro
Et voici le stade
Laurent Pokou !
Jusqu’à une date récente, le public sportif ne connaissait que le stade Auguste
Denise pour accueillir les grandes compétitions sportives. Les choses ont changé.

L
a construction du stade olympique de la
ville de San Pedro a été lancée en 2018.
Mais les machines ont véritablement com-
mencé à ronfler dans cette ville du sud-ouest
de la Côte d’Ivoire à partir de fin février
2019. Le stade n’était pas encore opération-
nel à fin juin 2023. Le taux d’achèvement,
selon les techniciens, était à plus de 90%,
alors que la date de livraison était fixée à fin avril 2023. Le
COCAN et la FIF misent désormais sur septembre, à la
reprise du championnat national Ligue1 pour tester la
pelouse et toutes les installations qui vont avec.
Le complexe est situé à 200m du corridor à l’entrée sud-
est de la ville, à proximité de la route d’Abidjan, à moins de
10km du bord de mer. Il est ceinturé par une double plaque
en alliage d’aluminium séparée par un isolant afin de per-

144 145

mettre à l’infrastructure d’avoir une bonne résistance ther-
mique. La brise de mer est connue pour son caractère haute-
ment corrosif. L’enceinte, sur une superficie de 22 409 m²
offre 20 000 places entièrement
couvertes et un parking de 2000
places.
Le stade est le premier à
adopter le nom d’un footballeur,
en l’occurrence Laurent Pokou,
un des meilleurs buteurs de
l’histoire de la sélection natio-
nale et qui a fait rayonner la
Côte d’Ivoire durant les années
1970. Tant d’intérêt pour San
Pedro pourrait faire renaitre le
football local dans la région dont
l’un des meilleurs souvenirs reste rayonner la Côte d’Ivoire
le Sewé Sport qui a dominé le
championnat national de Ligue
1 en 2012, 2013 et 2014, damant
146
San Pédro
Et voici le stade
Laurent Pokou
le pion aux grands clubs que sont l’Asec et l’Africa
d’Abidjan.
Les travaux ont été effectués par OmniTravaux, filiale
du Groupe SNEDAI, et China
Civil Engineering Construction
Le stade est le premier à Corporation (CCECC) pour
adopter le nom d’un foot-
balleur, en l’occurrence
41,716 milliards de FCFA entière-
ment financés par la Chine. En
plus de BNETD, en charge du
Pokou, hommage posthume à un roi des stades
Des sources affirment que Pelé titre que lui ont attribué les dirigeants lui, seul le Camerounais Samuel Eto’o
Laurent Pokou, un des contrôle des travaux, le Bureau
Veritas a assuré la mission de avait déclaré en 1972 : «J’ai trouvé du Stade Rennais (France) où l’a con- Fils a fait mieux.
meilleurs buteurs de contrôle technique pour la norma- mon successeur, il s’appelle Laurent
Pokou. Il n’a qu’un seul défaut : il n’est
duit sa carrière professionnelle. Mais le
surnom qui l’a propulsé au sommet est
Des 6 stades retenus pour la CAN 2023
en Côte d’Ivoire, seul Laurent Pokou est
l’histoire de la sélection lisation des risques.
En plus d’un stade, San Pedro pas Brésilien». Ce témoignage en dit celui de «l’homme d’Asmara», après le nom d’un footballeur sur la liste. Quatre
nationale et qui a fait abrite une cité CAN avec 32 lu-
xueuses villas équipées ultra-
long sur le talent qui caractérisait
l’ancien capitaine de la sélection de
un triplé face au Ghana lors de la demi-
finale de la CAN en 1968 en Ethiopie.
portent des noms d’hommes politiques,
(Félix Houphouët-Boigny, Charles Konan
modernes et 4 somptueux terrains Côte d’Ivoire de football. L’histoire de Gaucher redoutable, dribbleur hors pair, Banny, Amadou Gon Coulibaly et Alassane
durant les années 1970. d’entraînement dans toute leur
splendeur.
Laurent Pokou se résume au parcours
d’un jeune Baoulé, ethnie du centre la
il a été couronné du titre de meilleur
buteur de la CAN avec 14 réalisations
Ouattara). Les trois premiers sont tous
décédés. Le stade de Bouaké porte le
Côte d’Ivoire, devenu «Duc de Bretagne», sur deux éditions (1968-1970). Après nom symbolique de «stade de la Paix».
147
 EDITION SPECIALE

SPORT Mohamed Fadel Guèye

Ebimpe
Symbole de
grandeur
Les Eléphants y affrontent le Maroc le 14 octobre et les Aigles du Mali le 12
septembre 2023. Ces matchs amicaux vont servir de tests en vue de
l’homologation du stade Olympique d’Ebimpé, rénové. Question de faire oublier

F
le mauvais souvenir d’une première pelouse qui n’a pas vécu plus d’un an.
ruit des bonnes relations diplomatiques entre
la Côte d’Ivoire et la Chine, le stade olympique
Alassane Ouattara d´Ebimpé est situé à la
lisière d’Anyama, commune à la périphérie
nord d’Abidjan et qui a connu une urbanisa-
tion accélérée ces dernières années. Pour
arriver au site, en venant de Yopougon, il faut
longer une Zone Industrielle et côtoyer la
verdure du parc national du Banco. La voie est une section
de la sortie Est d’Abidjan en cours d’aménagement pour
devenir une autoroute en 2X2 voies. Un chantier inscrit au
Projet de transport urbain à Abidjan (PTUA) financé par des
bailleurs de fonds dont la BAD. L’autre possibilité est la
rocade Y4, sur le flanc Ouest, également en cours de réalisa-
tion, qui pourra drainer le monde en provenance de la
commune populeuse d’Abobo.

148 149

Couvrant 267 hectares, le nou-
veau stade olympique est un im-
mense bâtiment en forme de «nid
d’oiseau» immergé dans un magni-
fique espace vert. Avec une capa-
cité de 60 000 places sur 3 étages,
c’est le plus grand de tous les
stades du pays. Un détail qui a
beaucoup compté en sa faveur
pour être choisi comme le site du
match d’ouverture de la CAN le
13 janvier 2024 et de la finale
le 11 février. Avec une architec-
ture futuriste et des courbes
rappelant l’Arc de triomphe de
Paris, le stade s’impose à la vue
depuis des kilomètres et son sys-
tème d’éclairage hautement perfec-
tionné illumine la zone dès le
début de la soirée.
Ce stade a été réalisé par Bei-
jing Construction Engineering
Group (BCEG) pour près de 4 ans
de travaux, après le lancement
officiel fait le 22 décembre 2016.
Le complexe a été inauguré le
03 octobre 2020, lors d´un match
de gala entre les deux grands
rivaux du football ivoirien, à
savoir, l’Asec et l´Africa Sport
d´Abidjan, dans un contexte do-
miné par les élections présiden-
tielles. Moins d’un an plus tard,
en septembre 2021, une confron-
tation entre les Eléphants et les
Lions indomptables du Came-
roun, en match qualificatif pour
la Coupe du Monde 2022, va
révéler les insuffisances de la
pelouse. «Un vrai champ de patates»,
commentait un journaliste. Con-
séquence : les deux prochains
matchs des Ivoiriens contre le
Malawi et le Mozambique sont
délocalisés sur des terrains neutres,
hors du pays.
La configuration actuelle est
le fruit d’une réhabilitation pré-
coce passée par la pose d’une
pelouse hybride (à la fois synthé-
tique et naturelle) de dernière
génération et des installations
complémentaires conformes aux
normes de la FIFA. La pelouse
est une consistance naturelle en
substrat renforcé combinant du
Cynodon type Dactylon avec du
Ray Grass type Américain Brygh-
star. Elle a fait inter venir
SPARFEL Normandie, entreprise
française qui a fait ses preuves
150
Ebimpe
Symbole de grandeur
Couvrant 267 hectares, le
nouveau stade olympique
est un immense bâtiment
en forme de «nid d’oiseau»
immergé dans un magnifique
espace vert. Avec une
capacité de 60 000 places
sur 3 étages, c’est le plus
grand de tous les stades
du pays.
Ebimpé, un lourd
bilan financier
La construction du stade d’Ebimpé est présentée
comme un cadeau de la Chine à la Côte d’Ivoire. La
première phase des travaux a coûté 143 milliards de
FCFA dont 63 milliards décaissés par l’Etat ivoirien. Le
reste a été endossé par la coopération chinoise. Mais,
après le constat des imperfections et en raison de la
fermeture ordonnée par la CAF, l’Etat ivoirien a été
contraint de remettre la main à la poche.
Les travaux de rénovation et de mise aux normes de
la FIFA ont été estimés à 20 milliards de FCFA, obligeant
le ministre Danho Paulin, déjà en conflit avec le président
du COCAN, François Amichia, à défendre le dossier
devant les députés et le Sénat en décembre 2021. «Le
stade a été construit naturellement avec les normes
du donateur (NDLR: Chine) dans le cadre de la coopéra-
tion bilatérale. Et nous avons décidé de le mettre aux
normes de la FIFA et de la CAF. Ce qui impose que
nous puissions faire des travaux de mise en conformité»,
a-t-il expliqué.
Cette étape était nécessaire car Ebimpé a été cité
dans le dossier de dépassements budgétaires dans
l’organisation de la CAN 2023 transmis au chef de
l’Etat, Alassane Ouattara. Face aux suspicions d’un
travail imparfait livré par l’entreprise BCEGC, l’ambassade
de Chine en Côte d’Ivoire a publié un droit de réponse
mentionnant que «tous les projets de dons du gouverne-
ment chinois s’exécutent selon les normes chinoises.
La Chine a réalisé plus de mille projets complets de ce
genre en Afrique. La qualité de ces projets est appréciée
par les pays bénéficiaires».
En tout, le stade a remis la question de la gestion
des fonds publics sur la table et englouti 163 milliards
de FCFA. Rarement -sinon jamais- une infrastructure
de sport n’a atteint un tel niveau d’investissement
dans le pays.
sur plusieurs infrastructures dont
le centre de Clairefontaine où
s’entrainent les Bleus. «Nous serons
donc l’un des rares stades en Afrique
à avoir cette disposition de pelouses»,
déclarait le ministre des sports,
Danho Paulin, devant la Commis-
sion des affaires économiques et
financières du Sénat, en décembre
2021.
Les travaux annexes, eux, se
sont poursuivis notamment pour
la réalisation de la zone de sécu-
rité ainsi que de parkings exté-
rieurs mêlant espaces verts et
bitume, et capables de contenir
2000 véhicules.
151
 EDITION SPECIALE
SOCIAL Mohamed Fadel Guèye
Le Stade Charles
Konan Banny de
Yamoussoukro
C
onstruit sous forme de tente dans la capi-
tale politique ivoirienne, le stade de Yamous-
soukro a été bâti sur une superficie de
24,66 ha et a nécessité un investissement
de 47 milliards de FCFA. Avec une capacité
de 20 000 places assises, ce nouveau stade
dont les travaux ont démarré en octobre
2018, est doté d’une pelouse, quatre
terrains d’entraînement, une salle de conférence, une salle
152
de massage, six zones de sectorisation, cinq infirmeries,
deux vestiaires, une salle d’échauffement, deux ascenseurs,
200 places réservées à la presse, une salle presse, des places
réservées aux personnes à mobilité réduite. Il est à la fois
multifonctionnel et pluridisciplinaire car il comporte une
piste d’athlétisme, des aires de saut et de lancer. Ce stade,
homologué par la CAF, a déjà abrité le match entre la Côte
d’Ivoire et la Zambie le 3 juin 2022, en match comptant
pour les éliminatoires de la CAN 2023.
153
 EDITION SPECIALE
SPORT Parfait Tabapsi, Envoyé Spécial à Dakar
Réseau autoroutier
Le grand bond
en avant
Les chantiers et livraisons d’ouvrages s’enchainent. La dernière section d’autoroute
achevée a été mise en service en août 2023.
D
epuis le 24 août 2023, la ville de Bouaké
est accessible par une autoroute à partir
de Tiébissou, rapprochant un peu plus
ladite ville de la capitale économique,
Abidjan. Pour exprimer sa joie et celle
de toutes les populations de la région du
Gbêké, le maire Djibo Nicolas a déclaré
que «Bouaké est de retour, plus belle et plus
forte».
La section d’autoroute s’étire sur environ 84km et est
complétée par un prolongement d’environ 10 km qui fait
un raccordement avec l’entrée sud de Bouaké. Elle permet
de faire désormais le trajet Yamoussoukro-Bouaké en
45 minutes au lieu d’environ 1h 30 dans le passé et appor-
154
te plus de confort et de sécurité sur l’ensemble du tronçon
Abidjan-Bouaké. Elle a vocation, selon le ministre de l’En-
tretien routier, Amédé Kouakou, de «renforcer l’intégration
sous régionale à travers une connexion rapide vers les pays
voisins» que sont le Burkina Faso et le Mali.
Le linéaire d’autoroute sur le corridor Abidjan-Ouaga
fait à présent 379km. L’idéal d’une connexion autoroutière
sur l’ensemble dudit corridor n’est plus loin. D’ailleurs
les études techniques de la section autoroutière Yamous-
soukro jusqu’aux frontières du Burkina et du Mali a été
financée par l’UEMOA. Le projet qui a coûté 186,5 mil-
liards de FCFA a bénéficié d’un apport de plus de 85% la
Chine via Eximbank ChineB. A l’inauguration, le vice-
Président, Tiémoko Meyliet Koné, a affirmé que les négocia-
tions sont avancées pour le prolongement de l’autoroute
jusqu’à Kanawolo, une section de plus de 100km.
La cérémonie a mobilisé une palette de hautes autorités
dont le Premier ministre Patrick Achi, la ministre d’Etat,
le président du Sénat, Jeannot Ahoussou-Kouadio, ministre
des Affaires étrangères Kandia Camara, et le ministre des
Transports, Amadou Koné, qui vise le fauteuil de la mairie
à Bouaké. Ce dernier a noté que «grâce à sa politique de dé-
concentration des réalisations socioéconomiques pour développer
des pôles régionaux à travers le pays, le programme du président
de la République conduit par le Premier ministre et l’ensemble
du Gouvernement, a consacré d’importants investissements aux
régions du Gbêkê et du Bélier».
Un détour pour démontrer en terre baoulé, le bilan
«irréprochable» de la gouvernance sous le Président
Alassane Ouattara à moins de 24 heures de l’ouverture
de la campagne électorale pour les élections locales
(régionales, municipales) ou le RHDP, parti au pouvoir,
amorce un virage décisif.
L’engagement du chef de l’Etat dans la transformation
structurelle de l’économie ivoirienne a été une fois de
plus salué. Même si cette révolution a un coût. En effet
la section Tiébissou-Bouaké dispose d’un péage à la
hauteur de Djebonoua. Ce qui porte à 4 le total de postes
de péage sur le trajet Abidjan-Bouaké. Pour un tarif de
2500 FCFA exigé à chaque autocar de voyageurs, la facture
s’élève à 10 000 FCFA rien que pour le voyage aller.
Au plan technique, Tiébissou-Bouaké est une autoroute
avec une chaussée de 2x2 voies comportant un terre-plein
central variant entre 9 et 11 mètres et une bande d’arrêt
d’urgence de 2,5 mètres de part et d’autre. Elle démarre
au niveau du pont sur la rivière Kan à Tiébissou, con-
tourne la ville de Bouaké pour prendre fin au niveau de
Bamoro, localité située à environ 38 km de la ville de Katiola.
Le projet est composé de 84 kilomètres d’autoroute ;
12 kilomètres de voie expresse (la bretelle qui permet
d’accéder à la ville de Bouaké) ; 1 poste à péage de 10
cabines ; 3 parkings ; 84 ouvrages hydrauliques et 27
ouvrages d’art dont 1 pont sur le fleuve Kan, 1 pont de
franchissement des rails ; 7 échangeurs ; 7 passages
supérieurs ; 7 passages piétons et 1 passage inférieur.
L’autoroute comprend sur la maquette deux aires de
repos et un poste de pesage. Les infrastructures ne sont
pas toutes opérationnelles, pour l’instant. Les bretelles
qui mènent aux aires de repos ont été tracées. Mais il
reste à faire l’aménagement sur les plateformes.
Le DG du Haut conseil du patronat des entreprises de
transport routier (HCPETR-CI) dit espérer que les
travaux s’effectueront progressivement : «Nous sommes
dans l’attente de la mise en service de ces aires de repos qui
pourront apporter un plus au bien-être des voyageurs. Nous
souhaitons qu’elles soient véritablement des aires de repos avec
de toilettes, des supérettes, des stations de sécurité …pour que
véritablement pendant les arrêts de 10, 20 ou 30 minutes, ce soit
vraiment un moment de repos pour les voyageurs et le con-
ducteur avant de reprendre la route».
Du côté du ministère de l’Equipement et de l’Entretien
routier, les regards sont déjà tournés vers l’avenir,
notamment le prolongement de l’autoroute jusqu’à la
frontière avec le Burkina Faso. La prochaine étape sera
l’arrivée de l’autoroute à Kanawolo, une ville à moins de
100 km de Korhogo. Le ministre Amédé Kouakou a
indiqué que les négociations sont en cours avec la Banque
Islamique de Développement qui financé la section
Yamoussoukro-Tiébissou.
Le DG de l’Ageroute, Fabrice Coulibaly, envisage le
lancement des travaux de cette nouvelle phase dans les
premiers mois de l’année 2024. «Cette section a été subdivisée
en trois sous-sections: Bouaké-Talakokaha d’une cinquantaine
de kilomètre, Talakokaha-Pk 97 et PK97-Kanawolo. Les échanges
avec le partenaire technique et financier sur la section Bouaké-
Talakokaha avancent très bien», a-t-il expliqué.
155
 EDITION SPECIALE

SPORT Parfait Tabapsi, Envoyé Spécial à Dakar

Réseau autoroutier
Les autoroutes

Présenté comme une insuffisance sérieuse en raison de son état lamentable en du Nord qui est occupée par 3 postes de péage fonction- véhicules qui traversent quotidiennement Abidjan. Sur
nels, l’autoroute de Grand Bassam est à péage. plus de 26km, la Y4 était composée de deux sections :
début des années 2000, le réseau routier ivoirien guérit progressivement de «Nous avons donc besoins de plus de financement, surtout une première section qui part du boulevard Mitterrand
ses blessures. des financements innovants et pérennes pour maintenir cet (nouveau camp d’Akouedo) jusqu’à Alépé et la seconde

P
olitiques, acteurs économiques et simples
observateurs conviennent que des évolu-
tions notables ont été enregistrées ces
dix dernières années. Le linéaire s’est
bonifié avec des lignes supplémentaires
d’autoroute. Les PND successifs 2012-
2015 et 2016-2020 ont permis de réaliser
1300km de routes et 300 km d’autoroute
ainsi que le renforcement de 2500 km de routes inter-
urbaines, d’après le ministère de l’équipement et de l’entre-
tien routier.
Les autoroutes permettent généralement de relier les
grandes villes. La principale autoroute est la Nationale
A3, plus connue sous la dénomination «Autoroute du Nord».
Elle est une section du corridor Abidjan-Ouaga. Jusqu’en
2027, cet axe international en 2X3 voies se limitait à la
section Abidjan-Singrobo. En 2017 s’est ajoutée la section
Singrobo - Yamoussoukro. Aujourd’hui les travaux de
prolongement visent à atteindre la ville de Bouaké. La
section Yamoussoukro-Tiébissou est achevée. Entre
Abidjan et Bouaké, les automobilistes auront à franchir
trois postes de péage.
Entre Abidjan et Grand-Bassam s’étire un boulevard
en 2X3 voies inauguré en 2021, pour un flux prévision-
nel de 14 000 véhicules par jour. L’autoroute est aussi à
péage et constitue un segment du corridor Abidjan-Lagos
qui traversera 5 capitales en Afrique de l’Ouest (Abidjan,
Accra, Lomé, Cotonou et Lagos). A l’image de l’autoroute
important réseau qui se modernise progressivement», a déclaré
le ministre Amédé Kouakou pour justifier la mise à péage
des nouvelles routes ou des routes réhabilitées.
L’autoroute de
contournement « Y4 »
Une autre autoroute structurante est en cours de réalisa-
tion à Abidjan et sa périphérie. Il s’agit d’une voie de con-
tournement de la capitale économique de la Côte d’Ivoire.
Baptisée Y4, cette ceinture routière est inscrite au Projet
de transport urbain d’Abidjan (PTUA) pour apporter
une réponse viable aux obstacles à la mobilité que sont les
ralentissements de trafic et les bouchons. Un projet de
plus de 70 milliards de FCFA.
La Y4 n’a pas de carrefour, mais des échangeurs. Le
tracé évite le centre-ville et va donc réduire le nombre de
section partant d’Alépé jusqu’au stade d’Ebimpé (Anyama).
«Pour le taux d’avancement, nous sommes pratiquement à
80% pour la première section et environ 78% pour la seconde
section », indique Issa Ouattara, coordonnateur du PTUA.
La rocade servira à atteindre dans les meilleures con-
ditions le stade Alassane Ouattara d’Ebimpé, où se joue-
ront le match d’ouverture et la finale de la CAN 2023.
L’autre voie qui mène audit stade, la sortie Est d’Abidjan,
est en cours d’élargissement.
«Avec la CAN qui approche, l’objectif visé est que des per-
sonnes qui viennent de Bingerville, de la Riviera3 ou de la
Riviera 2 ne soient pas obligées de passer par le centre-ville
pour se rendre au stade. Ils devront plutôt prendre la voie de con-
tournement. Nous pensons que nous allons tenir ce délai»,
assure M. Ouattara.

156 157
 EDITION SPECIALE
SOCIAL Parfait Tabapsi, Envoyé Spécial à Dakar
Abidjan
La carte de la
circulation
routière redistribuée
La plus grande ville ivoirienne est en chantier avec des infrastructures routières
qui se dessinent à grand traits. Ces ouvrages ont été configurés pour aérer le trafic,
améliorer la mobilité des personnes et ainsi impacter positivement l’activité économique.
A
l’inauguration du pont entre Cocody
et le Plateau, en août, le ministre de
l’Entretien routier, Amédé Kouakou,
a noté que l’ouvrage va supporter
jusqu’à 50 000 véhicules par jour. Le
pont qui porte le nom du chef de
l’Etat Alassane Ouattara va donner
une nouvelle connexion sur 1600
mètres entre la cité résidentielle Cocody et le centre des
affaires qu’est le Plateau, devenant un facilitateur d’accès
au stade Félix Houphouët-Boigny.
C’est un volet du vaste programme d’aménagement et
de sauvegarde de la baie de Cocody qui a présidé à la
158
réalisation d’une plateforme giratoire à l’emplacement
de l’ancien carrefour Indenié, intersection entre les com-
munes d’Adjamé, de Cocody et du Plateau. Il est censé
apporter, selon Nabil Chaleb, directeur régional de la
BID, «une solution durable aux problèmes de pollution de la
baie et de son bassin versant offrant aux populations un environ-
nement socio-économique sûr pour les activités culturelles
commerciales sportives et de loisirs».
A côté, le 4ème pont entre Yopougon et le Plateau est
presqu’en finition. La phase 1 qui part de Yopougon à
Attecoubé en enjambant la lagune Ebrié est très avancée.
Le tablier de la passerelle est posé. Les bretelles qui se
jettent sur le boulevard de la Paix à Attecoubé égale-
ment. N’eut été des paramètres non prévisibles, l’ouvrage
exécuté par le groupe chinois China State Construction
Engineering Corporation (CSCEC) aurait été ouvert à
la circulation depuis un an et plus. Le principal avantage
de cet ouvrage qui s’achève par des voies de connexion
à l’intérieur de Yopougon, est qu’il permet d’éviter l’auto-
route Adjamé-Yopougon, régulièrement obstruée par des
bouchons ou des accidents et qui présente des signes de
surexploitation.
Autre chantier en voie de finition, le deuxième niveau
de l’échangeur de l’Amitié à Treichville-Solibra. Cette
structure va permettre aux usagers en provenance du
Plateau par le pont De Gaulle de joindre directement le
boulevard Giscard d’Estaing, en direction de Koumassi
et de Port-Bouët, commune qui abrite l’aéroport inter-
national Houphouët-Boigny. Un autre point d’étrangle-
ment du trafic vers ledit aéroport est aussi en passe d’être
levé avec l’aménagement du carrefour Akwaba qui va
voir l’érection d’un fly-over de 2X3 voies haut de plus
5 mètres et d’un passage en tunnel entre l’aéroport et
l’abattoir municipal de Port-Bouët. Il est à moins de 30%
d’exécution. L’entreprise CHEC compte livrer l’ouvrage
en juin 2024.
Trois échangeurs, essentiellement des infrastructures
surélevées, sont en construction sur le boulevard
Mitterrand, à Cocody, dans le cadre du Projet de trans-
port urbain (PTUA) financé par plusieurs partenaires
dont la BAD et le Fonds mondial pour l’environnement.
L’un est situé au carrefour de l’Ecole nationale de police
qui fait face à l’Université Houphouët-Boigny, un autre
au carrefour de la Palmeraie et le dernier à Riviera 3. Le
projet comprend également la construction de 2 passe-
relles piétonnes, pour un coût global de 75,02 milliards
de FCFA. Le boulevard Mitterrand est une voie structu-
rante qui permet de déboucher sur Bingerville, une cité
périphérique en plein boom d’urbanisation et qui accueille
de nombreux citadins désireux de fuir les congestions
d’Abidjan. Il enregistre un volume de trafic qui varie
entre 70 000 et 120 000 véhicules par jour.
Quant aux sorties Est et Ouest d’Abidjan, en cours
d’élargissement en 2X2 voies, elles vont montrer leur
grand intérêt lors de la phase finale de la CAN 2023.
La sortie Est qui, à partir de la Zone Industrielle de
Yopougon, mène au péage de Thomasset en direction
d’Agboville borde le stade d’Ebimpé, à Anyama. La sortie
Ouest part du carrefour Gesco à Yopougon jusqu’au
carrefour Jacqueville, permettant d’atteindre la Côtière,
voie d’accès à San Pedro, qui abrite le stade Laurent Pokou.
«Faire avancer la mobilité des femmes et des hommes, c’est
faire avancer leur liberté (…). C’est faire avancer le développe-
ment. C’est faire avancer la Côte d’Ivoire solidaire», déclarait
le Premier ministre Patrick Achi, alors qu’il lançait les
travaux des trois échangeurs sur le boulevard Mitterrand.
Tous ces travaux ont été initiés avant même que la
Côte d’Ivoire postule pour l’organisation de la 34e édition
de la CAN de football. Mais on est tous d’accord qu’une
route une fois construite est toujours utile. A l’approche
de la compétition qui débute en janvier 2024, il faut
optimiser l’utilisation de ces ouvrages précisément ceux
qui seront livrés avant le coup d’envoi. «Nous n’avons donc
pas d’autre choix que de poursuivre le développement du secteur,
tant les enjeux liés à la mobilité (…) demeurent une question
sensible pour l’activité économique», a justifié M. Patrick Achi.
Pour l’heure l’ouverture de nouvelles connexions
routières constitue une partie de la réponse aux lenteurs
du trafic. Car, le volume de plus en plus croissant de
véhicules en circulation et la pression démographique
tendent à annihiler tous les efforts du gouvernement.
C’est pourquoi les projets de transport de masse que sont
le BRT et le métro d’Abidjan sont fortement attendus
dans le District d’Abidjan.
159
 EDITION SPECIALE
SOCIAL Parfait Tabapsi, Envoyé Spécial à Dakar
Routes
Abidjan
une affaire
de ponts
En dehors des infrastructures sportives adéquates, l’organisation d’un grand
rendez-vous à la dimension de la Coupe d’Afrique des nations de football exige
un réseau de voies de communication à même de satisfaire la vague de
déplacements à l’occasion des matchs et au-delà.
l’approche de la CAN, l’état des
lieux est fait. Abidjan ne devrait pas
souffrir, en tout cas pas de la même
ampleur, de ses voies de circulation
continuellement congestionnées.
L’échéance de janvier 2024, date
du coup d’envoi de la compétition
continentale, résonne constamment
dans les discours des autorités les plus directement con-
cernées par la question. A commencer par le ministre de
l’Entretien routier, Amédé Kouakou, très regardant sur
l’exécution de deux ouvrages qui vont améliorer l’accès
au Plateau, commune qui abrite le mythique stade Félix
160
Houphouët-Boigny. Ce sont les 4e et 5e ponts d’Abidjan.
«Lorsqu’on va finir ces travaux, la fluidité va sensiblement
s’améliorer à Abidjan», répète-t-il.
Entre le Plateau et Cocody, le 5e pont long de 630
mètres est pratiquement achevé. L’ouvrage a été initié
par le gouvernement dans le cadre du vaste projet de
viabilisation de l’enclave lagunaire baptisée «baie de
Cocody». Conçu pour 29 000 à 35 000 véhicules par jour,
il sera d’un grand recours pour un meilleur accès au stade
Houphouët-Boigny. Parallèlement, il constitue un passage
de contournement du boulevard Lagunaire, jouxtant
ledit stade, au Plateau, (donc) susceptible d’être engorgé
aux heures de match. Le trafic entre la cité résidentielle
de Cocody et le centre des affaires qu’est le Plateau va
transiter par le boulevard de France qui a une conne-
xion directe sur le pont à partir du carrefour Saint Jean.
A l’entrée du Plateau, l’usager en véhicule pourra em-
prunter le boulevard Jean-Paul II qui longe la Cité
administrative et mène aux Finances, au Palais de justice
et plus loin à l’espace de l’ex-Sorbonne, les points névral-
giques du Plateau.
Le 5e pont est, parmi les grands projets d’infrastruc-
tures à Abidjan, l’ouvrage qui est resté le plus proche des
délais prescrits lors de la mise en route du chantier. Il
est d’ailleurs prêt à être livré avant le 4e pont qui relie
Yopougon et le Plateau en passant par Adjamé. Il a fallu
une grosse pression du ministre Amédé Kouakou qui, à
titre d’illustration, a enchainé deux visites sur le chantier,
le 24 février et le 29 mars 2023, après une autre visite
en décembre 2022.
Le 4e pont, un projet
qui prend son temps
Qu’en est-il du 4e pont d’Abidjan qui devait servir à
décongestionner le trafic sur l’axe est-ouest de la capitale
économique ivoirienne ? Il comprend une passerelle
longue d’un kilomètre sur la lagune Ebrié qui relie
Yopougon à Attecoubé. Il est prolongé par des échangeurs
de part et d’autre et des voies de dessertes qui s’engouf-
frent dans le Plateau. Le pont est une alternative à la
circulation sur l’autoroute entre Yopougon et Adjamé
par le parc du Banco. Le chantier a pris un gros retard
pendant la crise sanitaire de la Covid-19. Pour une livrai-
son décalée à fin juillet 2023, le niveau d’exécution global
était encore à environ 74% au premier trimestre de 2023.
Principale satisfaction, la phase1 du projet qui part de
l’ex-hôtel Sebroko jusqu’à Yopougon était à 87% d’achève-
ment à fin mars. Le ministre a donné des instructions
pour que ladite phase soit livrée début juin au plus tard.
La cellule de coordination du Projet de transport
urbain à Abidjan (PTUA) qui supervise l’exécution du
projet assure que les nouveaux délais seront respectés
et que l’ouvrage pourra servir avant le début de la CAN
2023. Même son de cloche chez l’entreprise en charge
des travaux, le groupe chinois SCCEC.
Le ministre Amédé Kouakou avait, affaires pressantes,
demandé à la mission de contrôle, à l’Ageroute et à l’entre-
prise contractante de livrer la phase 1, entre Yopougon
et Attecoubé, au plus tard fin mars 2023. Après une
visite de chantier le 6 avril, et ayant constaté une grande
avancée, il a accordé deux mois supplémentaires, soit fin
mai pour que la phase1 soit prête pour la circulation des
véhicules. Il a aussi concédé que la phase 2 pourrait
prendre jusqu’en fin d’année 2023.
En réalité, si la phase 1 du projet, qui relie Yopougon
et Attecoubé est livrée avant janvier 2024, ce serait déjà
une grosse épine sortie des pieds du comité d’organisa-
tion de la CAN, le COCAN, qui ne veut aucun obstacle
sur les voies d’accès aux différents stades.
Ces deux ponts ont mobilisé, en tout, environ 270
milliards de FCFA à ne pas comptabiliser dans la facture
de l’organisation de la CAN 2023.
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 EDITION SPECIALE
SOCIAL Parfait Tabapsi, Envoyé Spécial à Dakar
Transport urbain
Le métro sera
absent de la Can
Les Abidjanais seront un peu déçus de ne pas voir le métro rouler durant la CAN
U
2023.
n tel moyen de déplacement dimension-
né pour faire la jonction entre les pôles
Nord et Sudd’Abidjan sur plus de 50
km, aurait suscité une fierté nouvelle à
afficher à des visiteurs venus des pays
comme le Sénégal et le Nigeria, qui ont
fait un bond en avant et distancé la Côte
d’Ivoire en matière de transport ferro-
viaire urbain. Au Sénégal le Train express régional (TER)
sur 55km entre Dakar et Diamniadio est dans la phase
de construction de la ligne 2 qui va atteindre l’aéroport
international Blaise Diagne. Sur la phase 1, le TER a
transporté 17 millions de passagers la première année.
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moyens de transport les plus efficaces, les plus rapides et moins
polluants qui puissent exister, qui va améliorer la vie quotidien-
ne, le confort, les horaires précis et une sécurité de transport
dans les meilleures conditions les plus possibles pour tous les
habitants», avait déclaré le ministre français de l’Econo-
mie Bruno Le Maire qui avait visité en avril 2021 le tracé.
A Abidjan, la libération des emprises ne s’est pas faite
sans écueil. La démolition des bâtis à Port-Bouët a donné
lieu à un soulèvement des habitants qui ont obligé le
ministre des Transports, Amadou Koné, à aligner des
rencontres et des concertations.
Le futur métro prévu pour 500 000 voyageurs par jour,
ne roulera pas avant 2026, dans les perspectives les plus
optimistes. La société en charge des travaux SCMA, filiale
du groupe Bouygues, n’a annoncé que récemment le projet
de construction d’un pont rail sur la lagune Ebrié, qui
sera contigu à l’actuel pont Houphouët-Boigny reliant le
Plateau et Treichville. Le tracé du métro côtoie celui du
rail Abidjan-Ouaga. Toutefois il traverse sur diverses
sections des centres urbains. Ce qui impose de nouvelles
démolitions. Le voyage des délé-
gations en train sera pour une
autre CAN, sûrement.
Quant au BRT (Bus rapid
transit), un autre transport de
masse qui établit une ligne d’auto-
bus entre Yopougon et Binger-
ville, il n’a pas encore connu les
premiers coups de pioche. Les
acquis restent actuellement les
emprises réservées au projet sur
Au Nigeria, la phase 1 du Blue Rail Line a été inaugurée tracé du 4e pont d’Abidjan. En
début septembre 2023. Un linéaire de 13 km et 5 gares effet, ce couloir express réservé
reliant la Marina à la ville de Mile 2 pour 170 000 aux autobus passe par la passe-
voyageurs par jour. Des modes de transport novateurs relle du pont Yopougon-Attecoubé.
alliant performance technique et limitation de l’impact Il est dimensionné pour trans-
carbone dû aux transports, car les trains modernes porter 300 000 voyageurs par jour.
fonctionnent entièrement à l’énergie électrique. Le projet est exécuté dans le cadre
Le projet presqu’identique annoncé à Abidjan depuis du PTUA, avec un financement
les années 1090 semble se perdre dans les travaux prépa- de la Banque Mondiale. L’année
ratoires et le montage financier qui l’accompagne. Plus de dernière, le ministre des Trans-
1000 milliards de FCFA accordés par le Trésor français ports, Amadou Koné, a affirmé que
pour mettre le projet sur les rails. Mais le plus dur n’est les premiers bus du BRT seront
pas encore fait. Avec le métro, «vous allez vous doter d’un des lancés en 2026.
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 EDITION SPECIALE

SOCIAL Parfait Tabapsi, Envoyé Spécial à Dakar

Trafic
Air Côte d’Ivoire
va jouer un rôle
important
En raison du confort et du gain de temps qu’il offre, et de la distance entre les
différentes villes, le transport aérien sera recours essentiel pour relever le défi
de la mobilisation autour de la compétition sportive.

L
e pays va recevoir 23 délégations en pro-
venance des différents points d’Afrique.
La compagnie nationale Air Côte d’Ivoire
dessert une vingtaine de villes dans son
réseau continental. Elle a aussi 5 villes de
l’intérieur du pays (Bouaké, San Pedro,
Man, Odienné et Korhogo) comme desti-
nations à partir d’Abidjan.
La question de l’état opérationnel des aéroports ne se
pose pas à Yamoussoukro qui dispose d’un aéroport doté
d’une piste d’atterrissage sur 3 000 mètres. Une plate-
forme qui avait accueilli des vols internationaux du vivant
du Président Félix Houphouët-Boigny quand ce dernier
recevait des homologues. Mais la capitale politique ne
figure pas sur le réseau d’Air Côte d’Ivoire.
A Bouaké, deuxième ville du pays, le défi est de mettre
l’aéroport aux normes internationales afin qu’il puisse
accueillir de nouveau de vols internationaux. Et ceci passe
par l’obtention d’une certification de l’Organisation de
l’Aviation Civile Internationale (OACI).
«L’enjeu actuel est de faire face aux défis de la certifica-
tion afin de reprendre les vols internationaux à partir de Bouaké
surtout au cours de la prochaine CAN et, pourquoi pas, per-
mettre à nos compatriotes qui font le pèlerinage à la Mecque
de partir de Bouaké», prône le ministre des Transports
Amadou Koné.
Si le rêve se concrétisait avant le début de la CAN, ce
serait une grosse facilité offerte dans l’organisation de
la CAN 2023 notamment pour l’accueil des délégations
extérieures et pour le volet logistique.
Des travaux de modernisation financés en partie par
la BOAD visent l’installation d’équipement d’assistance
à la navigation et la construction d’un dépôt de carburant
d’avion et un système d’avitaillement.
A Abidjan, les différents projets portent sur la finali-
sation de l’extension et la modernisation de l’aéroport
Félix Houphouët-Boigny. Les travaux de la phase 3,
lancés en décembre 2022, en présence du Premier
ministre Patrick Achi et du ministre français de l’Eco-
nomie, Bruno Lemaire, visent à porter la capacité
d’accueil annuelle de 2 millions de passagers à 5 millions
en 2025. Les investissements pour cette phase ont coût
prévisionnel de 330 milliards de FCFA. Le Terminal 2 a
vu sa surface doublée à 4000 m² pouvant accueillir des
vols nationaux et internationaux, avec des restaurants,
boutiques et bureaux. L’espace est en service depuis la
2e semaine de septembre, d’après Aéria qui a priorisé
les passagers des vols domestiques. Il sera à la disposi-
tion des usagers des vols internationaux à compter du 28
octobre 2023, selon la même source. Les autres volets
concernent l’augmentation de la capacité du parking à
2 400 places de parking et l’installation de 2 nouveaux
tapis bagages.
L’aéroport d’Abidjan sera la principale porte d’entrée
en Côte d’Ivoire pour les pays participants à la CAN 2023.
Il a passé la certification de l’OACI ainsi que celle des
autorités américaines de l’aviation aérienne. Il a fait ses
preuves à des occasions qui sonnent comme des tests à
savoir l’Africa CEO Forum en 2023 et la Conférence des
Nations Unis sur le climat (COP) 15 en 2022 ayant vu
l’arrivée de centaines de personnalités y compris des Chefs
d’Etat.

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