Vous êtes sur la page 1sur 9

21 SEPTEMBRE 2023

LAGMI MAROUANI
WAYLI ASSAHBI

MAROUANE EZZARADI
[NOM DE LA SOCIETE]
[Adresse de la société]
La Banque mondiale rappelle que le Maroc est actuellement en train de réformer son
système de protection sociale, en mettant en place des mesures telles que l'extension de
l'assurance maladie et l'amélioration du soutien financier. Les détails.
Dans un rapport publié le 7 juin, intitulé "Repenser la protection sociale au Moyen-Orient
et en Afrique du Nord pour construire un système inclusif", la Banque mondiale souligne
l'importance des politiques de protection sociale pour réduire l'exclusion su r le marché
du travail et protéger les travailleurs.

Dans ce sillage, le vice-président de la Banque mondiale pour la région Moyen-Orient et


Afrique du Nord (Mena), Ferid Belhaj, insiste sur la nécessité de mettre en place des
systèmes de protection sociale. "Les pays de la région Mena doivent mettre en place des
systèmes de protection sociale inclusifs et adaptables pour répondre aux crises auxquelles
ils sont confrontés, tout en réduisant l'exclusion du marché du travail, et cela de manière
fiscalement responsable", a-t-il déclaré.

Les programmes adoptés

Au Maroc, plusieurs programmes ont été prises pour améliorer la protection sociale, tel
que, le programme Tayssir, qui accorde des transferts d'argent aux familles pauvres
ayant des enfants, sous condition d'assiduité scolaire. Bien que ce programme ait été testé
en 2008 et se soit récemment développé, il ne couvre encore qu'environ 6% de la
population en 2022.

En outre, le Régime d’assistance médical (Ramed), a été introduit en 2008 et


étendu à l'échelle nationale en 2012 dans le but d'atteindre une couverture santé
universelle pour les personnes pauvres et vulnérables. À fin de 2022, environ
27% de la population était couverte par le Ramed.

Par ailleurs, le rapport souligne également que plus de 90% des jeunes
travailleurs en Égypte et au Maroc travaillent dans le secteur informel. Au
Maroc, les salariés informels représentent le groupe le plus important parmi les
travailleurs informels, avec une proportion de 38%, suivis des travailleurs
indépendants informels à 37% et des travailleurs familiaux non rémunérés à
23%.

La réforme de la protection sociale

Pour ce faire, en 2020, le gouvernement marocain a lancé un programme de


réforme ambitieux de la protection sociale prévu jusqu'en 2025. Ce programme
repose sur quatre piliers, notamment, universaliser la couverture de
l'assurance maladie, étendre le programme d'allocation familiale, augmenter
la couverture et la viabilité financière des pensions, et élargir l'assurance
chômage.

La Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) sera, quant à elle, responsable


de la gestion de tous ces programmes, à l'exception des pensions du secteur
public. Bien que les quatre piliers soient à des stades de développement
différents, ils témoignent de l'engagement fort du Maroc à réformer son
système de protection sociale pour le rendre plus inclusif et durable, estime la
BM.

Par ailleurs, et dans le cadre du sous-programme de l'Assurance maladie


obligatoire (AMO), appelé Tadamon, les primes ont été prises en charge pour
les 27,5% les plus défavorisés de la population. En ce qui concerne les
allocations familiales, les avantages sont entièrement financés pour les ménages
pauvres, tandis que pour les autres, ils sont partiellement financés par le biais
de cotisations.

N2

Finances News Hebdo : Le 1er décembre 2022 reste une date marquante du
processus de généralisation de l’AMO. Dès ce jour-là, près de 11 millions de
Ramedistes ont basculé vers la CNSS. Huit mois après, quelle évaluation en
faites-vous ? L’effet de cette généralisation commence-t-il à se faire ressentir ?

Abdelmajid Belaïche : On ne peut évoquer cette date sans rappeler les étapes
qui l'ont précédée, dans le cadre de la généralisation de l’assurance maladie.
En 2006, le Maroc a mis en place l’AMO avec l'extension de la couverture par
assurance maladie qui est passée de 16% de la population à 32%. En 2012, nous
avons assisté à l’instauration du Régime d’assistance médicale aux
économiquement démunis (Ramed) qui, au fil des années, a montré ses limites
en raison de l’impossibilité des structures hospitalières de répondre à la
majorité des besoins des patients en consultation, en examens radiologiques,
etc. Le projet d’extension de la couverture par l’Assurance maladie des
indépendants (AMI) était en cours lors de l’arrivée de la pandémie du Covid-
19. Cette crise sanitaire a rebattu toutes les cartes et imposé un changement
radical du paradigme de la santé. Tout au long de cette période, l'État avait
pris en charge l’ensemble des mesures préventives et curatives de la
population face à cette pandémie dévastatrice. Le discours prononcé par Sa
Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, le 29 juillet 2020, allait être le
point de départ du colossal et historique chantier royal de la couverture
sanitaire universelle (CSU), avec l’inclusion de 22 millions de citoyens qui
allaient s’ajouter aux 11 millions déjà couverts. Un peu plus tard, il a été
décidé de généraliser la couverture médicale à l’ensemble de la population,
soit près de 37 millions de personnes, et non pas seulement 22 millions de
citoyens. Après cela, les Ramedistes ont intégré la CNSS, qui gérait
habituellement l’assurance maladie des employés du secteur privé. Ce
basculement a mis fin à une situation d’une santé à deux vitesses. Une
première pour une population AMO favorisée, puis une seconde pour une
population Ramed défavorisée. Cette dernière ne bénéficiait pas des mêmes
droits en termes de choix des prestations et des médecins traitants, qu’ils
soient dans le privé ou dans le public. Désormais, les ex-Ramedistes
bénéficient des mêmes droits que les adhérents AMO du secteur privé. En
effet, le basculement du Ramed vers l’AMO-CNSS n’est pas le fruit du hasard.
Il s’explique plutôt par la situation financière de la Caisse, relativement bien
équilibrée, mais également par le fait que la CNSS dispose de nombreuses
agences réparties à travers le Royaume. Celles-ci sont en mesure de gérer
l’ensemble des demandes de cette importante population de Ramedistes (dépôt
des feuilles de soins, demande de prise en charge, etc.).

F.N.H. : L’AMO est désormais généralisée. En revanche, les affiliés


revendiquent la révision de la politique de remboursement de certains
médicaments ou encore de la prise en charge des opérations. Que faut-il
améliorer dans ce sens ?

A. B. : Certes, beaucoup de choses restent à améliorer, mais on ne peut ignorer


le chemin parcouru depuis l’inefficient Ramed à travers lequel les patients ne
pouvaient recourir au secteur privé quand le secteur public était saturé et
incapable de répondre à leurs besoins. Par ailleurs, il faut noter que
l’ensemble des médicaments à service médical rendu (SMR) important ou
modéré seront remboursés après leur estimation au sein de la
commission d’évaluation financière des produits de santé. De plus, un plus
grand recours aux médicaments génériques et biosimilaires sera nécessaire
pour permettre de traiter le maximum de patients à un moindre coût. Les
opérations chirurgicales et autres opérations thérapeutiques essentielles pour
la santé seront également prises en charge, mais avec la mise en place de
protocoles thérapeutiques et avec le respect du parcours de soins coordonné
pour une meilleure optimisation des coûts des soins. Et ce, afin de permettre
d’éviter au maximum des dépenses catastrophiques et souvent inefficaces pour
les patients.

F.N.H. : La couverture sanitaire universelle implique une augmentation de la


demande de services de santé, ce qui nécessite plus de personnel médical, de
matériels et de médicaments. Concrètement, le Maroc a-t-il renforcé son
dispositif depuis le lancement de ce chantier ? Que reste-t-il encore à faire ?

A. B. : Du moment où l’on parle d’une couverture sanitaire universelle, cela


suppose la satisfaction des énormes besoins en soins de l’ensemble de la
population de notre pays. Cela implique non seulement des infrastructures
hospitalières suffisantes et bien équipées en matériels d’imageries
(radiographies, échographies, scanners IRM etc.) ainsi qu’en laboratoires
d’analyses médicales et en médicaments essentiels préventifs ou curatifs, mais
surtout en ressources humaines médicales et paramédicales. C’est là que se
trouve le véritable défi. Comment peut-on satisfaire cette importante
demande en médecins quand les lauréats des 11 facultés de médecine partent
soit dans un secteur privé plus rémunérateur ou carrément à l’étranger,
notamment en Europe ? Les ressources humaines paramédicales se perdent en
suivant malheureusement les mêmes voies. Comment peut-on alors retenir la
majorité de ces précieuses ressources dans notre pays ? Cette situation nous
amène à nous demander s’il faut revenir au système des contrats liés aux
formations et aux services militaires et civils comme cela se faisait jadis, ou
encore s’il faut continuer à accepter la fatalité de former des médecins et des
infirmier(e)s pour d’autres pays, plus avancés, quand nous en manquons si
cruellement.

F.N.H. : Ce chantier royal est un enjeu de taille pour l’Etat marocain qui va
devoir allouer un budget conséquent. Devant un tel défi, comment le
gouvernement peut-il le relever et quelles sont les prochaines actions à mener
pour résoudre cette équation ?

A. B. : Effectivement, le financement de la couverture sanitaire universelle est


le deuxième défi après celui des ressources humaines, quoique plus facile à
résoudre, avec une forte volonté politique, une bonne gouvernance et un peu
d’imagination pour rechercher d’autres sources de financement. Il est à noter
que les 14 milliards de dirhams alloués à la CSU seront largement insuffisants
pour satisfaire les énormes besoins en soins de l’ensemble de la population
marocaine. En revanche, les cotisations des futures personnes intégrées à la
CSU seront insuffisantes si l’on considère les petites cotisations des ex-
Ramedistes, voire l’absence de cotisations pour les plus précaires parmi eux.
Le problème aujourd’hui réside également au niveau de l’importance du
secteur informel dans notre pays. Comment savoir qui va payer quoi en termes
de cotisations? Être dans l’informel ne veut pas forcément dire être dans la
pauvreté. Dans ce secteur, il existe non seulement des salariés nondéclarés,
mais également des patrons qui gagnent très bien leur vie mais qui n’ont pas
envie de se retrouver sous les radars des impôts et des organismes
gestionnaires de l’assurance maladie et de devoir payer des cotisations ou de
déclarer leurs employés. La solution se trouve aujourd’hui dans
l’opérationnalisation du Registre social unifié (RSU) qui sera en mesure
d’identifier l’ensemble des citoyens et leurs revenus. De cette manière,
l’assiette des impôts autant que celle des cotisations seront alors élargies, d’où
plus de ressources pour l'État. Dans le sillage des solutions, il est également
question de rechercher des financements en taxant un certain nombre de
produits qui ont un impact négatif sur la santé, tels que le tabac, l’alcool, etc.

Le droit des assurances au Maroc est régi par un ensemble de lois, de réglementations et de
pratiques qui définissent les règles et les normes applicables à ce secteur. Voici un aperçu
détaillé du droit des assurances au Maroc :
1. Cadre Légal : Le principal texte juridique régissant le secteur de l'assurance au
Maroc est le Code des Assurances, qui a été adopté en 2002. Ce code établit les bases
légales pour le fonctionnement des compagnies d'assurance, des intermédiaires en
assurance, et des relations entre les assureurs et les assurés.
2. Supervision Réglementaire : L'Autorité de Contrôle des Assurances et de la
Prévoyance Sociale (ACAPS) est l'organisme de réglementation chargé de superviser
le secteur de l'assurance au Maroc. L'ACAPS a pour mission de veiller à la stabilité
financière des compagnies d'assurance, à la protection des intérêts des assurés et à
l'intégrité du marché de l'assurance.
3. Types d'Assurances : Le Maroc propose une gamme variée de produits d'assurance,
notamment l'assurance automobile, l'assurance santé, l'assurance habitation,
l'assurance responsabilité civile, l'assurance vie, l'assurance voyage, et bien d'autres.
Chaque type d'assurance est régi par des dispositions spécifiques.
4. Contrat d'Assurance : Le contrat d'assurance est la pierre angulaire de la relation
entre l'assuré et l'assureur. Il définit les droits et les obligations des parties,
notamment les modalités de paiement des primes, les exclusions de couverture, les
conditions de résiliation, etc.
5. Primes et Tarification : Les compagnies d'assurance fixent les primes en fonction de
divers facteurs, tels que le risque assuré, l'âge de l'assuré, la nature de la couverture,
etc. Les primes doivent être transparentes et conformes à la réglementation en
vigueur.
6. Indemnisation : En cas de sinistre, l'assuré a droit à une indemnisation
conformément aux termes du contrat. Les compagnies d'assurance sont tenues de
traiter les demandes d'indemnisation de manière équitable et rapide.
7. Résiliation et Annulation : Les contrats d'assurance peuvent être résiliés ou annulés
conformément aux dispositions légales et contractuelles. Les assureurs doivent
généralement donner un préavis avant de résilier un contrat.
8. Protection des Consommateurs : Le droit des assurances au Maroc accorde une
attention particulière à la protection des consommateurs. Les assureurs sont tenus de
fournir des informations claires et complètes sur les produits d'assurance, et les
assurés ont le droit de contester les décisions de l'assureur.
9. Assurance Obligatoire : Certaines formes d'assurance sont obligatoires au Maroc,
telles que l'assurance responsabilité civile automobile pour tous les propriétaires de
véhicules.
10. Système de Réassurance : Le Maroc dispose également d'un marché de réassurance
qui permet aux compagnies d'assurance de transférer une partie de leurs risques à
d'autres assureurs ou réassureurs.
Il est essentiel de noter que le droit des assurances est un domaine complexe et en constante
évolution. Les détails spécifiques peuvent varier en fonction des lois et réglementations en
vigueur à un moment donné. Pour obtenir des informations actualisées et des conseils
juridiques sur des questions d'assurance spécifiques au Maroc, il est recommandé de
consulter un avocat spécialisé en droit des assurances ou de contacter l'ACAPS pour des
orientations précises.

Vous aimerez peut-être aussi