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Cet ouvrage accompagne l’exposition

« Le Maroc médiéval. Un empire de l’Afrique à l’Espagne »


organisée au musée du Louvre, hall Napoléon,
du 17 octobre 2014 au 19 janvier 2015.

Le Maroc médiéval
L’exposition est organisée par le musée du Louvre Cette exposition bénéficie du mécénat principal
et la Fondation nationale des musées du Maroc. de la Fondation Total
Elle sera aussi présentée au musée Mohamed VI
de Rabat au Maroc du 2 mars au 1 er juin 2015.
Un empire de l’Afrique à l’Espagne
et du mécénat associé de Deloitte et Renault.

OUVRAGE DIRIGÉ PAR


Y A N N I C K L I N T Z , C L A I R E D É L É R Y E T B U L L E T U I L L E O N E T T I

Cette exposition bénéficie également du soutien du


Cercle International du Louvre
International Council of the Louvre

Le papier de ce catalogue est fabriqué


par Arjowiggins Graphic, et distribué par Antalis.

© Hazan, Paris, 2014


© Musée du Louvre, Paris, 2014
www.editions-hazan.com
www.louvre.fr En application de la loi du 11 mars 1957 (art. 41)
et du Code de la propriété intellectuelle du 1 er juillet 1992,
isbn Hazan : 978 2 7541 0789 1 toute reproduction partielle ou totale à usage collectif
isbn musée du Louvre : 978-2-35031-490-7 en couverture de la présente publication est strictement interdite
Madrasa ‘Attarin de Fès, sans autorisation expresse de l’éditeur. Il est rappelé
imprimé en France vue sur la cour et détail du décor de la porte à cet égard que l’usage abusif et collectif de la photocopie
dépôt légal : octobre 2014 [cat. 287] met en danger l’équilibre économique des circuits du livre.
LISTE DES PRÊTEURS

Musée du Louvre COMITÉ SCIENTIFIQUE direction de la Médiation et ÉDITION Que toutes les personnes qui, par leurs prêts généreux, ont permis Israël
Abdallah Alaoui de la Programmation culturelle la réalisation de cette exposition trouvent ici l’expression de notre gratitude. Jérusalem, The National Library of Israel
Jean-Luc Martinez directeur du Patrimoine culturel, Rabat Michel Antonpietri, Aline François-Colin Musée du Louvre Nos remerciements s’adressent également aux responsables des institutions
président-directeur adjoints au directeur sous-direction de et des établissements suivants : Italie
Arezzo, Mudas Museum, Palazzo Vescaril, Ufficio Diocesano
Rachid Arharbi l’Édition et de la Production
Allemagne per Beni Culturali e l’Arte Sacra
Hervé Barbaret directeur du site de Benassa sous-direction de Laurence Castany
Berlin, Museum für Islamische Kunst, Staatliche Museen zu Berlin Florence, Soprintendenza Speciale per il Patrimonio Storico,
administrateur général la Présentation des collections sous-directrice Artistico ed Etnoantropologico e per il Polo Museale della Città di Firenze,
Mohamed Belatik Fabrice Laurent Danemark Museo Nazionale del Bargello
Yannick Lintz chef de la direction des Musées, sous-directeur Violaine Bouvet-Lanselle Copenhague, The David Collection Pise, Archivio di Stato di Pisa
directrice du département des Arts de l’Islam ministère de la Culture du Royaume du Maroc chef du service des Éditions Pise, Museo dell’Opera del Duomo
Soraya Karkache Espagne Pise, Soprintendenza per i Beni Architettonici, Paesaggistici, Artistici,
Vincent Pomarède Patrice Cressier chef du service des Expositions Fabrice Douar Algésiras, Museo Municipal de Algeciras Storici ed Etnoantropologici per le Province di Pisa e Livorno,
directeur de la Médiation chargé de recherche au CNRS – UMR 5648 coordination et suivi éditorial Almería, Museo de Almería Museo Nazionale di San Matteo
Claire Chalvet Barcelone, Archivo de la Corona de Aragón Rome, Soprintendenza Speciale per il Patrimonio Storico Artistico
et de la Programmation culturelle
Barcelone, MNAC, Museu Nacional d’Art de Catalunya ed Etnoantropologico e per il Polo Museale della Città di Roma,
Ahmed Saleh Ettahiri chargée d’exposition Chrystel Martin, Virginie Fabre
Cáceres, Museo de Cáceres Tesoro della Cattedrale di San Marco
enseignant-chercheur à l’Institut national et Mélanie Puchault
Castellón de la Plana, musée des Beaux-Arts
COMMISSARIAT GÉNÉRAL des sciences de l’archéologie et du patrimoine Karima Hammache collecte de l’iconographie Ceuta, Museo de Ceuta Mali
Yannick Lintz (INSAP) chef de service Suivi de projets Ciudad Real, Museo Provincial de Ciudad Real Bamako, Musée national du Mali
directrice du département des Arts de l’Islam, Cordoue, Museo Arqueológico y Etnológico de Córdoba
musée du Louvre, Paris Abdallah Fili Émilie Langlet Hazan Grenade, Museo Arqueológico y Etnológico de Granada Maroc
enseignant-chercheur à l’université d’El-Jadida adjointe au chef de service Béatrice Petit Grenade, Museo de la Alhambra, Patronato de la Alhambra y Generalife Fès, bibliothèque al-Qarawiyyin
Bahija Simou et à l’Institut national des sciences de l’archéologie assistée de Gaëlle Vachet Jaén, Museo Arqueológico Fès, Fondouk Nejjarine, musée des Arts et Métiers du bois
directrice des Archives royales du Maroc, Rabat et du patrimoine (INSAP) Victoria Gertenbach, Anne Philipponnat suivi éditorial Jerez de la Frontera, Museo Arqueológico Municipal Fès, ministère des Habous – mosquée al-Qarawiyyin
scénographes Lorca, Museo Arqueológico Municipal Fès, musée des Arts et Traditions, Dar Batha
Madrid, Instituto Valencia de Don Juan Marrakech, bibliothèque Ben Youssef
Jafaar Kensoussi Claire Hostalier
Madrid, Museo Arqueológico Nacional Marrakech, ministère des Habous – mosquée de la Qasba
COMMISSARIAT SCIENTIFIQUE chercheur indépendant, Marrakech Philippe Leclercq fabrication
Madrid, Patrimonio Nacional, Palacio Real Marrakech, palais Badia
POUR LA FRANCE conducteur de travaux Montuïri, Museu Arqueològic de Son Fornès Qsar Seghir, Centre d’interprétation du site de Qsar Seghir
Claire Déléry Driss Khrouz Anne Chapoutot Murcie, Museo de Santa Clara de Murcia Rabat, Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc
collaboratrice scientifique, directeur de la Bibliothèque nationale Aline Cymbler relecture des textes Palma de Majorque, Fundación Bartolomé March Servera Rabat, Bibliothèque royale Hassaniya
chargée des collections de l’Occident islamique, du Royaume du Maroc, Rabat chef du service des Ateliers muséographiques Priego de Cordoba, Museo Histórico Municipal Rabat, Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine,
département des Arts de l’Islam, Jean-Pierre Pirat San Lorenzo del Escorial, Real Biblioteca del Monasterio de El Escorial département d’Archéologie islamique
musée du Louvre, Paris Hasan Limane cartes Séville, Museo Arqueológico Rabat, ministère de la Culture du Royaume du Maroc –
enseignant-chercheur à l’Institut national des sous-direction de Séville, Museo Catedralicio, Catedral de Sevilla direction du Patrimoine culturel, division de l’Inventaire
sciences de l’archéologie et du patrimoine (INSAP) la Médiation dans les salles Tauros / Christophe Ibach Tolède, Cabildo de la Catedral Primada Rabat, Musée archéologique
Bulle Tuil Leonetti
Valence, Servicio de Investigation Arqueológico Municipal Rabat, musée des Oudaïa
collaboratrice scientifique, Marina Pia-Vitali conception graphique
Vilanovà i la Geltrú, Biblioteca-Museu Víctor Balaguer Rabat, musée numismatique de la Bank al-Maghrib
département des Arts de l’Islam, sous-directrice et mise en page
Rabat, réserves de la Conservation du site archéologique de Chellah et des Oudaïa
musée du Louvre, Paris France Rissani, Centre des études alaouites
Clio Karageorghis Aix-en-Provence, médiathèque de la Maison méditerranéenne Safi, Musée national de la céramique
chef du service Signalétique et Graphisme des sciences de l’homme Tétouan, ministère des Habous – musée du Patrimoine religieux, madrasa Luqash
COMMISSARIAT SCIENTIFIQUE Caunes-Minervois, trésor de l’abbaye Saint-Pierre-Saint-Paul,
POUR LE MAROC Donato Di-Nunno Conservation des antiquités et objets d’art de l’Aude Mauritanie
Abdelhamid Ibn El Farouk graphisme Charenton-le-Pont, Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, Nouakchott, Institut mauritanien de recherche scientifique (IMRS)
enseignant-chercheur, Université Hassan II , ministère de la Culture et de la Communication Nouakchott, Musée national de Mauritanie
Carol Manzano et Véronique Koffel Lyon, musée des Beaux-Arts
Casablanca
Lyon, musée des Tissus Pays-Bas
coordination
Montpellier, Musée languedocien, collections de la Société archéologique Leyde, Universiteitsbibliothek Leiden
Hassan Hafidi Alaoui de Montpellier
médiéviste, Université Mohammed V , Rabat Paris, Archives nationales Portugal
Paris, Bibliothèque nationale de France Lisbonne, Museu da Cidade – Câmara Municipal de Lisboa
Paris, Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, Mértola, Museu de Mértola – Câmara Municipal de Mértola
ministère de la Culture et de la Communication Silves, Museu Municipal de Arqueologia – Câmara Municipal
Paris, musée de Cluny – Musée national du Moyen Âge Tavira, Museu Municipal – Câmara Municipal de Tavira
Paris, musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines
Paris, musée du Louvre, département des Arts de l’Islam Royaume-Uni
Paris, musée du Quai Branly Londres, The British Library
Paris, Muséum d’Histoire naturelle, bibliothèque centrale Londres, The Mari-Cha Collection Ltd.
Provins, musée de Provins et du Provinois Londres, Victoria and Albert Museum
Sens, trésor de la cathédrale de Sens, propriété de l’État français
Toulouse, mairie de Toulouse, musée Paul-Dupuy Suède
Toulouse, mairie de Toulouse, trésor de la basilique Saint-Sernin Uppsala, Uppsala University Library, Section for Manuscripts and Music
Troyes, trésor de la cathédrale de Troyes, propriété de l’État français
Tunisie
Tunis, Bibliothèque nationale de Tunisie
AUTEURS

Hiba Abid ( H A ) doctorante, École pratique des hautes études, Paris, Maximilien Durand ( M A ) directeur du musée des Tissus et des Arts décoratifs, Gabriel Martinez-Gros ( G M - G ) professeur, TRADUCTIONS

chercheur associé à la Bibliothèque nationale de France, Paris Lyon université Paris-Ouest Nanterre La Défense, Nanterre Bulle Tuil Leonetti et Claire Déléry
Abdellah Alaoui ( A A ) directeur du Patrimoine culturel, Rabat Mohamed El Hadri ( M E H ) professeur, université Ibn Zohr, Agadir Andrés Martínez Rodríguez ( A M R ) directeur du Musée archéologique ont traduit de l’espagnol vers le français et de l’anglais vers le français les
Miriam Ali-de-Unzaga ( M A - D - U ) chercheuse invitée Abdeltif Elkhammar ( A EL ) professeur, université Sidi Mohammed Ben Abdellah, municipal, Lorca textes de Miriam Ali-de-Unzaga, Maria Barrigon, Jonathan Bloom, Richard
au département des Papyri du Papyrus Museum, Vienne faculté polydisciplinaire de Taza, Taza Ronald Messier ( R M ) professeur émérite, Middle Tennessee State University, Camber, Anna Contadini, Rosalia Gonzalez Rodriguez, Jose Manuel Hita,
Habiba Aoudia ( H A ) doctorante, EHESS - IRIS , Paris Nadia Erzini ( N E ) conservatrice, musée du Patrimoine religieux, Tétouan Murfreesboro Antonio de Juan, Alvaro Jiménez Sancho, Jorge Lirola Delgado, Eduardo
Pau Armengol Machí ( P A M ) archéologue indépendante, Valence Ahmed Saleh Ettahiri ( A S E ) professeur, Institut national des sciences Joachim Meyer ( J M ) conservateur, The David Collection, Copenhague Manzano Moreno, Andres Martinez Rodriguez, Joachim Meyer, Diego Oliva
Mustapha Atki ( M A ) conservateur du site archéologique de Volubilis, Volubilis de l’archéologie et du patrimoine, Rabat Hassan Moukhlisse ( H M ) responsable de la médiathèque Alonso, Manuel Retuerce, Delfina Serrano, Cláudio Torres et Fernando Villada.
María Barrigon Montanes ( M B M ) conservatrice des textiles médiévaux, Gwenaelle Fellinger ( G F ) conservatrice, de la Maison méditerranéenne des sciences de l’homme, Guilhem Dorandeu a traduit du portugais vers le français
Patrimonio Nacional, Madrid département des Arts de l’Islam, musée du Louvre, Paris directeur du département Monde arabe et musulman, Aix-en-Provence les textes de Susana Gómez Martinez, Virgílio Lopes, Lígia Rafael
Mohamed Belatik ( M B ) archéologue, chef de la division des Musées, Elizabeth Fentress ( E F ) chercheuse indépendante Museo de Ciudad Real ( M C R ) et Claudio Torres.
ministère de la Culture, Rabat Abdallah Fili ( A F ) professeur, LMPM , université Chouaib Doukkali, El-Jadida, Museu Arqueològic de Son Fornés ( M A S F ) Adnan El Chafei a traduit de l’arabe vers le français
Yassir Benhima ( Y B ) maître de conférences, chercheur associé à l’ UMR CNRS 5648, Lyon Ana Navarro ( A N ) conservatrice, Museo Arqueológico, Séville le poème d’Ibn Battuta calligraphié par Hassan Massoudy page 29
université Paris 3 Sorbonne nouvelle – CIHAM – UMR 5648 Dominique de Font-Réaulx ( D F - R ) directrice du Musée national Eugène-Delacroix, Diego Oliva Alonso ( D O A ) archéologue, conservateur des Musées, et le texte de Hayat Kara, « Deux poètes à la cour mérinide : ‘Abd al-‘Aziz
Jonathan M. Bloom ( J M B ) professeur, Boston College and Paris Museo Arqueológico, Séville al-Malzuzi et Sarah al-Halabiyya ».
Virginia Commonwealth University, Boston Mehdi Ghouirgate ( M G ) maître de conférences, université Bordeaux-Ausonius, Nadège Picotin ( N P ) documentaliste scientifique, Madeleine Zicavo a traduit du turc vers le français
Adil Boulghallat ( A B ) collaborateur scientifique, CNRS – UMR 8167 – ERC S t G 263361, Paris département des Arts de l’Islam, musée du Louvre, Paris le texte de Zeren Tanındı, « Quelques corans maghrébins conservés
département des Arts de l’Islam, musée du Louvre, Paris Sophie Gilotte ( S G ) chargée de recherche, CNRS ( CIHAM – UMR 5648), Lyon Mohamed Rabitateddine ( M R ) professeur, université Cadi Ayyad, Marrakech dans les bibliothèques d’Istanbul ».
Vlada Boussyguina ( V B ) chargée d’études documentaires, Cécile Giroire ( C G ) conservatrice, département Lígia Rafael ( L R ) archéologue, Centre archéologique de Mértola, Mértola Louis Frank a gracieusement traduit l’inscription latine de la notice 518
Cité de l’architecture et du patrimoine, Paris des Antiquités grecques, étrusques et romaines, musée du Louvre, Paris Manuel Retuerce Velasco ( M R V ) professeur associé, (partie V , stèle funéraire)
Jacinta Bugalhão ( J B ) archéologue indépendante, Lisbonne Susana Gómez Martínez ( S G M ) archéologue, faculté de géographie et d’histoire, Universidad Complutense, Madrid
Pascal Buresi ( P B ) directeur de recherche au CNRS ( CIHAM – UMR 5648 – Centre archéologique de Mértola, Mértola Hicham Rguig ( H R ) archéologue, Conservation du site archéologique
ERC S t G 263361), Lyon María Ángeles Gómez Rodenas ( M A G R ) conservatrice, de Chellah et des Oudaïa, Rabat
Catherine Cambazard-Amahan ( C C - A ) professeur, Rabat Museo de Santa Clara de Murcia, Murcie Marie-Pierre Ruas ( M - P R ) chargée de recherche au CNRS ,
Richard Camber ( R C ) chercheur indépendant, Londres Rosalía González Rodríguez ( R G R ) directrice du Museo Arqueológico Municipal, département USM 303, Muséum national d’Histoire naturelle, UMR 7209,
Chloé Capel ( C C ) doctorante à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne, Paris Jerez de la Frontera AASPE , CNRS -Muséum, Paris
Louise Carlat ( L C ) élève de l’École du Louvre, Paris, Serge Gubert ( S GU ) chercheur indépendant, Paris Delfina Serrano ( D S ) chercheuse, Consejo Superior de Investigaciones
stagiaire au département des Arts de l’Islam, musée du Louvre, Paris Gisela Helmecke ( G H ) conservatrice, Museum für Islamische Kunst, Berlin Científicas, Madrid
Rafael Carmona Ávila ( R C A ) archéologue, Priego de Cordoba Laurent Héricher ( L H ) conservateur en chef, Bahija Simou ( D S ) directrice des Archives royales du Maroc, Rabat
Mohammed Chadli ( M C ) conservateur du musée Nejjarine des Arts département des Manuscrits hébraïques, Bibliothèque nationale de France, Paris Rachida Smine ( R S ) conservatrice, service des Manuscrits,
et Métiers du bois, Fès Violaine Héritier-Salama ( V H - S ) archéologue, Bibliothèque nationale de Tunisie, Tunis
Agnès Charpentier ( A C ) ingénieur CNRS - UVSQ , HDR , UMR 8167 – EA 2449, université Paris-Ouest Nanterre La Défense, Nanterre Aviad Stollman ( A S ) conservateur de la Chaim & Chana Salomon Judaica
Versailles José Manuel Hita Ruiz ( J M H R ) archéologue, Museo de Ceuta, Ceuta Collection, National Library of Israel, Jérusalem
Joseph Chetrit ( J C ) professeur émérite, université de Haïfa, Haïfa Alvaro Jiménez Sancho ( A J S ) chercheur associé, Universidad de Sevilla, Séville Zeren Tanındı ( Z T ) professeur, université Sabancı, Istanbul, consultante,
Hana Chidiac ( H C ) responsable de l’unité patrimoniale Hélène Joubert ( H J ) conservatrice en chef, musée Sakıp Sabancı, Istanbul
Afrique du Nord et Proche-Orient, musée du Quai Branly, Paris responsable de l’unité patrimoniale Afrique, musée du Quai Branly, Paris Michel Terrasse ( M T ) directeur d’études à l’École pratique des hautes études,
Hélène Claudot-Hawad ( H C - H ) anthropologue, Antonio de Juan García ( A D J G ) professeur associé, Paris, président de l’Institut méditerranéen, Versailles
directrice de recherche au CNRS , UMI 3189, Dakar Universidad de Castilla – La Mancha, Ciudad Real Cláudio Torres ( C T ) archéologue, Centre archéologique de Mértola, Mértola
Ana Contadini ( A CO ) professeur, SOAS , London University, Londres Samir Kafas ( S K ) archéologue, chef de la division de l’Inventaire Bulle Tuil Leonetti ( B T L ) collaboratrice scientifique,
Patrice Cressier ( P C ) chargé de recherche, CNRS ( CIHAM – UMR 5648), Lyon et de la Documentation du patrimoine, ministère de la Culture, Rabat département des Arts de l’Islam, musée du Louvre, Paris
Lahcen Daaïf ( L D ) chercheur, IRHT – CNRS , Paris Hayat Kara ( H K ) professeur, université Mohammed V , Rabat Dominique Urvoy ( D U ) professeur émérite, université Toulouse II, Toulouse
Rosène Declementi ( R D ) documentaliste scientifique, Youssef Khiara ( Y K ) archéologue, conservateur principal des Monuments Rafael Valencia ( R V ) professeur, faculté de philologie (études arabes
département des Arts de l’Islam, musée du Louvre, Paris historiques, direction du Patrimoine culturel, ministère de la Culture, Rabat et islamiques ) Universidad de Sevilla, Séville
Claire Déléry ( C D ) collaboratrice scientifique, Hassan Limane ( H L ) enseignant-chercheur, Jean-Pierre Van Staëvel ( J - P V S ) professeur, université Paris Sorbonne,
département des Arts de l’Islam, musée du Louvre, Paris Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine, Rabat UMR 8167, Paris
Guilhem Dorandeu ( G D ) élève de l’École du Louvre, Paris, Yannick Lintz ( Y L ) directrice du département des Arts de l’Islam, Annie Vernay-Nouri ( A V - N ) conservatrice,
stagiaire au département des Arts de l’Islam, musée du Louvre, Paris musée du Louvre, Paris département des Manuscrits arabes, Bibliothèque nationale de France, Paris
Moulay Driss Sedra ( M D S ) chercheur, université Lumière Lyon 2 – Jorge Lirola Delgado ( J L D ) professeur, université d’Almería, Almería María Jesús Viguera Molins ( M J V M ) professeur d’études arabes
UMR 5648 – CNRS , Lyon Virgílio Lopes ( V G ) archéologue, Centre archéologique de Mértola, Mértola et islamiques, Universidad Complutense, Madrid
Jean-Charles Ducène ( J - C D ) directeur d’études, Eduardo Manzano ( E M ) professeur, Consejo Superior de Investigaciones Fernando Villada Paredes ( F V P ) archéologue, Ciudad Autónoma, Ceuta
École pratique des hautes études, 4 e section, Paris Científicas, Madrid Mohammed Zaïm ( M Z ) conservateur principal, musée des Arts et Traditions
Dar Batha, Fès
SOMMAIRE

Un grand moment de civilisation au cœur de l’Occident islamique Y A N N I C K LINTZ 19 LES ALMOHADES OU LA REFONDATION D’UN EMPIRE
AUTOUR D’UN NOUVEAU DOGME RELIGIEUX (VERS 1116–1269) 258
Regard sur le Maroc médiéval B A H I J A S I M O U 23
Les Almohades, entre unitarisme et berbérité (vers 1116 –1269) 260
Introduction à l’exposition C L A I R E D É L É R Y E T B U L L E T U I L L E O N E T T I 26
De la naissance d’un mouvement spirituel à l’émergence d’une dynastie 267
Igiliz Hargha, lieu de naissance du Mahdi Ibn Tumart, et la genèse de l’Empire almohade 268
SUR LES TRACES D’UNE HISTOIRE MÉCONNUE 31
L’extraction et l’utilisation de l’huile d’argan à l’époque médiévale : l’apport des fouilles d’Igiliz 272
Les sources d’étude pour une histoire du Maroc médiéval : une limite ou une chance ? 32 Les écrits de Ibn Tumart 274
Un éclairage sur les sources anciennes 36 Tinmal et la construction de la légitimité mu’minide 281
Les sources textuelles de l’histoire du Maroc médiéval 37 Expansion militaire et vigueur de la foi 291
Trois sommets du XIV e siècle maghrébin : Ibn Battuta, Ibn al-Khatib, Ibn Khaldun 41 Le djihad almohade en al-Andalus. La victoire d’Alarcos (1195) 292
L’archéologie islamique au Maroc, les acquis et les perspectives 44 La fondation de Ribat al-fath, manifestation symbolique de la puissance almohade 306
Le Maroc médiéval : un patrimoine matériel préservé 49 Juifs du Maroc et Juifs d’Espagne : deux destins imbriqués 309
La constitution des premières collections nationales des arts du Maghreb en France 50 Un penseur juif de l’époque almohade 313
La constitution des collections médiévales dans les musées marocains 52 Une main de lecture médiévale à Qsar Seghir 316
La collection du Maroc médiéval de Prosper Ricard et d’Alexandre Delpy au musée du Quai Branly 55 L’art des mosquées et la piété almohade 319
La première « Exposition d’art marocain » présentée au pavillon de Marsan, Contribution à l’étude des mosquées almohades 320
à Paris, du 25 mai au 8 octobre 1917 58 Des maisons sous la grande-mosquée almohade de Séville 327
La constitution des archives des monuments historiques du Maroc 62 Des monuments colorés. Le décor en céramique des minarets de la mosquée al-Kutubiyya de Fès et de la mosquée de la qasba de Marrakech 329
Visions colorées du Maroc, les autochromes du début du XX e siècle 65 Ablutions et jeux d’eau à l’époque almohade 340
Au cœur des trésors chrétiens 71 Entre héritage andalou et rigueur doctrinale 365
« Materiam superabat opus » : œuvres andalouses et maghrébines dans les trésors d’église médiévaux ( XI e – XIV e siècle) 72 Les différents supports de l’idéologie almohade 366
Les coffrets de tabletterie sous les dynasties berbères 79 Le lion : un mythe almohade ? 386
Les tissus de al-Andalus : un peu d’historiographie 83 De al-Andalus au Maghreb : le long voyage des chapiteaux umayyades cordouans 394
Les textiles almoravides des vêtements liturgiques de saint Jean d’Ortega 88 Au son du tambour et du luth : musique berbère et musique andalouse 398
La bannière de Las Huelgas dite de « Las Navas de Tolosa » 98 La langue berbère à l’époque almohade 404
Recettes d’époque almohade 411
LES IDRISSIDES ET LA FONDATION DE FÈS (FIN DU VIIe SIÈCLE – MILIEU DU Xe SIÈCLE) 100
Politique étrangère et présence almohade en Méditerranée 413
De l’Antiquité tardive au Maghreb al-Aqsa : le Maroc idrisside 102
Nouvelles données sur l’occupation de Volubilis à l’époque d’Idris I er 108 LES MÉRINIDES, UNE NOUVELLE DYNASTIE CENTRÉE SUR LA FIGURE DU SOUVERAIN (1269 – 1465) 422
Fès à l’aube du Maghreb al-Aqsa 118
Territoire et identité idrissides : le témoignage des monnaies 132 Les Mérinides : cheminements symboliques et retour à Fès (1269-1465) 424
Un émirat concurrent : les Midrarites de Sidjilmasa 135 Réécrire l’histoire et embellir Fès 431
Reformer le royaume idrisside : Fès et l’historiographie officielle mérinide 432
LES ALMORAVIDES, LE PREMIER EMPIRE ENTRE AFRIQUE ET ESPAGNE (1049–1147) 142 Les palais mérinides dévoilés : le cas d’Aghmat 446
Basculement berbère et naissance d’un art marocain 144 Quand Fès inventait le Mellah 452

Du sud au nord du Sahara : commerce transsaharien et conquêtes 151 Les instruments de la propagande mérinide 457
Sur la piste des marchands transsahariens : la découverte de la caravane de l’Ijafen 154 Des Almohades aux Mérinides : le passage d’un monnayage « dynastique » à un monnayage « religieux » 458
Islamisation et arabisation de l’Afrique de l’Ouest à l’époque almoravide : l’apport de l’archéologie 158 Abu al-Hasan, le sultan calligraphe 464
Aghmat et Marrakech à l’époque almoravide 170 Mesures d’aumône et piété mérinide 470
La notion de frontière à l’époque almoravide : le cas d’Albalat 182 Deux poètes à la cour mérinide : ‘Abd al-‘Aziz al-Malzuzi et Sarah al-Halabiyya 473
La Bu‘inaniya de Fès, perle des madrasas mérinides 474
Un développement urbain et une doctrine religieuse au service du nouveau pouvoir 191 La madrasa al-Djadida de Ceuta 488
Prestige des artisans andalous : le minbar de la mosquée al-Kutubiyya 192 Chella, de la nécropole mérinide au royaume des djinns 502
La Qarawiyyin de Fès : solennité et magnificence d’une mosquée 193
La « mosquée des morts » almoravide de Fès 204 Le rayonnement mérinide 517
L’œuvre des Almoravides à Tlemcen 212 Mérinides et Mamelouks. Le regard inédit de al-‘Umari sur l’expansion mérinide : conquête, commerce et diplomatie 518
Le coran du sultan Abu al-Hasan de Jérusalem 522
Le commerce almoravide en Méditerranée 231 Des ateliers tlemcéniens en terre mérinide : la porte de la madrasa de Chella 526
La Géographie de al-Idrisi à travers des manuscrits de la Bibliothèque nationale de France 232 Quelques corans maghrébins conservés dans les bibliothèques d’Istanbul 536
Les stèles funéraires d’Almería, marqueurs du commerce et de la circulation des objets en Méditerranée 236
De port en port, le voyage des plats colorés 244 Fin d’une époque et renouveau spirituel 541
Les bannières perdues des sultans mérinides 542
Ibn Khaldun, la mort des Berbères et la peste 548
Un nouveau souffle mystique : al-Djazuli et le Dala’il al-Khayrat 551

glossaire 560
chronologies 564
généalogies des dynasties 568
notes 572
bibliographie 586
M I R I A M A L I - D E - U N Z A G A

les confectionner rendent compte par ailleurs de la créativité, La bande en taqueté porte une inscription de style coufique

AU CŒUR DES TRÉSORS CHRÉTIENS


de l’originalité et du raffinement de la culture de cour almoravide : en lettres bleues, sur fond d’or : « Que Dieu assiste le commandeur
la chasuble est en effet l’unique textile conservé portant le des musulmans ‘Ali 10 ». Cette inscription est ensuite répétée
nom d’un souverain de cette dynastie 2 . Cette inscription a été en miroir [fig. 2]. L’autre fragment épigraphié, réalisé en taqueté,
déterminante pour son attribution aux ateliers almoravides a été cousu et inséré verticalement dans le tissu figuré, en partie
de la première moitié du X I I e siècle 3 . Quant à l’aube, dont l’étude médiane de la chasuble. Il s’agit d’une bande triple comportant
est restée inédite jusqu’à récemment 4 , elle présente un motif une inscription centrale bordée de deux inscriptions plus petites.
figuratif exceptionnel 5 . Les lettres sont de couleur crème et rehaussées de fil d’or.
Pour confectionner la chasuble [fig. 1] on a utilisé un très beau L’inscription centrale, de style coufique, répète les mots al-nasr
Les textiles almoravides des vêtements tissu découpé en onze morceaux cousus sur une doublure bleue (« l’assistance ») à l’endroit et en miroir. Un griffon – quadrupède
liturgiques de saint Jean d’Ortega assez grossière. Plusieurs techniques sont attestées : lampas ailé –, dont l’image en miroir est aussi présentée, est logé au-
La chasuble et l’aube qui auraient appartenu à saint Jean pour les décors figurés, et taqueté pour la bande épigraphiée dessus des mots. Les deux bandes latérales répètent les mots
d’Ortega (1088-1163), conseiller du roi Alphonse VII , ont été horizontale au nom de l’émir almoravide ‘Ali 6 ainsi que pour la al-mulk (« le pouvoir ») à l’endroit et en miroir.
conservées dans l’église du village de Quintanaortuño, son lieu triple bande verticale épigraphiée située au centre du vêtement 7 . Dorothy Shepherd a daté cette bande centrale du X I I I e siècle 11 ,
de naissance. La forme et les dimensions de ces deux pièces 1 Le lampas présente une chaîne de liage de taffetas irrégulier ; mais elle n’a jamais vu la chasuble, n’ayant pu examiner que
permettent de penser qu’il s’agit de vêtements liturgiques pour rehausser certains motifs, on a utilisé une trame brochée. de petits fragments conservés dans des collections privées
utilisés pour le service religieux. La finesse, la virtuosité des techniques employées et le et aujourd’hui non localisés. Elle n’a eu accès qu’à des images
Ces deux vêtements sont uniques à plusieurs points de vue. raffinement des effets visuels sont remarquables sur ce tissu. en noir et blanc de l’ensemble de la pièce, ce qui ne lui a permis
Faisant partie des reliques du saint, ils sont tout d’abord l’un Le décor principal est formé de la juxtaposition de doubles aucune étude approfondie de cette triple bande centrale. En
des rares témoignages des vêtements liturgiques castillans médaillons perlés, de 35 cm de diamètre, ornés de motifs fait, le style épigraphique bien particulier de cette triple bande,
du XIIe siècle, la chasuble étant même la plus ancienne de ce type géométriques, végétaux ou zoomorphes. Au centre de chaque caractérisé par l’insertion d’animaux fantastiques dans les
conservée pour la péninsule Ibérique. Les tissus utilisés pour médaillon se dressent deux lions rampants affrontés, juchés lettres, n’est pour l’instant pas attesté dans les textiles datables
sur de petits quadrupèdes. Le médaillon extérieur est orné de du X I I I e siècle ou des siècles postérieurs. À titre d’hypothèse, fig. 3
paires de sphinges – des quadrupèdes à tête humaine – passant on peut donc envisager que cette bande soit contemporaine du Aube de saint Jean d’Ortega. Quintanaortuño (Espagne), église paroissiale

et affrontées. Des motifs végétaux et des étoiles à huit branches reste du tissu de la chasuble, et qu’elle date donc de la première
meublent les espaces laissés libres. La tête des lions ainsi que moitié du X I I e siècle. Dans tous les cas, elle serait antérieure
les étoiles sont brochées d’or, la technique particulière employée à la mort d’Alphonse VII en 1157 et à celle du saint en 1163.
est caractérisée au revers par un effet en « nid d’abeille » 8 . Ce L’aube, en coton, présente aussi des bandes tissées à part.
type de grand médaillon orné d’animaux affrontés, la technique Deux bandes étroites en soie beige et fil d’or ont ainsi été cousues
particulière de la trame brochée sur le devant du tissu en « nid sur le col et les épaules ; des bandes épigraphiées en style
d’abeille » et le lampas irrégulier ne sont associés à ce jour coufique ont été rajoutées au niveau des poignets, mais un seul
qu’à un seul groupe de tissus de la première moitié du XIIe siècle exemplaire en soie rouge, jaune, bleue et beige a subsisté [fig. 3] ;
attribués à la période almoravide 9 . enfin, en partie basse, sur l’avant et l’arrière du vêtement,
fig. 2
Détail de la bande épigraphiée en taqueté au nom de ‘Ali sur la chasuble de saint Jean d’Ortega
et édition de son inscription

88
fig. 1
Chasuble de saint Jean d’Ortega, probablement Almería (Espagne),
1 re moitié du X I I e siècle. Quintanaortuño (Espagne), église paroissiale
13
Fragment du manteau de
Notre-Dame-de-la-Victoire
Al-Andalus
X I I e siècle
samit façonné 4 lats, le 4 e interrompu
une bande cousue de mêmes couleurs présente une figure Il est donc possible que le tissu recouvrant son cercueil soit de Grenade, d’Almería puis de Cordoue est resté dans la Péninsule

AU CŒUR DES TRÉSORS CHRÉTIENS


soie
enturbannée ou auréolée accompagnée de deux oiseaux, de part d’origine almoravide et ait fait partie des biens dont elle aurait jusqu’en 532 H . / 1137. On ignore si les membres de la famille régnante H . 27,6 cm ; L . 19,4 cm

et d’autre des épaules. Ce motif, répété dix-huit fois, est logé sous hérités. Reste à préciser si le motif de têtes de lion du tissu ornant almoravide ont directement rencontré les souverains castillans, provenance
Thuir (France), église paroissiale
des arcs polylobés meublés de losanges colorés. Le personnage, l’intérieur de son cercueil est exécuté en nid d’abeille, ce qui le mais on sait que lors de certains affrontements, par exemple celui historique
de face, est figuré jambes croisées sur la plateforme de losanges, relierait à la chasuble et permettrait de confirmer son attribution au château d’Oreja (à 50 km de l’actuel Madrid), des chefs militaires Achat Chamonton, 1906

les deux mains paumes ouvertes. Est-il en prière 12 ? Ce type à la période almoravide 18 . almoravides furent contraints de laisser des otages et des biens Lyon (France), musée des Tissus
inv. MT 28003
de représentation est inédit dans l’art textile de al-Andalus 13 . La Tous les éléments que nous venons de présenter nous permettent précieux pour conclure un traité de paix 21 . À la suite de cette bataille,
bande figurée est entourée de motifs perlés beiges sur fond noir d’avancer l’hypothèse selon laquelle les tissus utilisés pour confec - le roi Alphonse VII s’en revint à Tolède puis à Burgos. Or c’est dans Ce fragment provient d’un « manteau » dont on revêtait la
statue de Notre-Dame-de-la-Victoire de Thuir (Pyrénées-
[fig. 4]. Un motif comparable est attesté sur des stucs attribués tionner les vêtements de saint Jean d’Ortega sont tous d’époque la province de Burgos que vivait le prêtre Jean de Quintanaortuño, Orientales) durant la messe de Noël. Le reste de l’étoffe
à l’époque almoravide 14 . Ce tissu, qui orne les poignets et le bas almoravide. On tentera maintenant de préciser quel fut leur chemine - qui fut doté par le roi en 1142 de la seigneurie d’Ortega 22 . Jean qui composait le vêtement est toujours conservé dans
le camaril (« vestiaire ») de l’église. La tradition attachée
du vêtement, est un samit et non pas un lampas, technique habitu - ment, depuis leur production en contexte almoravide jusqu’à leur d’Ortega était très estimé du roi, dont il fut le conseiller, et dont
à la statue rapporte qu’elle aurait accompagné l’armée
elle des textiles almoravides les plus connus. Dorothy Shepherd apparition en contexte castillan. il reçut de nombreux privilèges royaux. Il est donc possible, bien de Charlemagne dans sa reconquête du Roussillon
et Gabriel Vial ont cependant clairement démontré que le samit L’inscription au nom de ‘Ali a été rattachée à la figure du second que cela ne soit pas documenté, que le roi lui ait fait don de tissus (fin du V I I I e – début du I X e siècle). Elle aurait permis
la victoire contre les « Sarrazins » à Monastir del Camp.
de la basilique Saint-Sernin de Toulouse était almoravide 15 [cat. 9, émir almoravide ‘Ali Ibn Yusuf (r. 1106-1143). Les Almoravides ont almoravides pour confectionner ses vêtements liturgiques.
Après la mort de l’empereur, l’effigie aurait été enterrée
10, 11 et 12]. Les couleurs utilisées sur les bandes, la technique adopté le titre de « commandeur des musulmans » et proclamé leur Notre étude de la chasuble montre que dix-sept morceaux afin d’être soustraite aux incursions arabes. Bien plus tard,
du samit, plusieurs motifs (perlés, losanges) ainsi que le style soumission au calife abbasside, « commandeur des croyants » 19 . y ont été découpés au fil du temps, ce qui pourrait correspondre elle aurait été retrouvée miraculeusement par un berger.
En réalité, la statue, qui fait encore l’objet d’un culte
des épigraphies, sont également attestés sur le tissu recouvrant Les chroniques médiévales – en particulier le Bayan al-Mughrib de à la coutume médiévale de prélever des morceaux de reliques
vivace, est attribuable à la fin du X I I e siècle ou au début
le cercueil de Maria de Almenar conservé à Las Huelgas et Ibn ‘Idhari – nous apprennent aussi que les souverains almoravides à des fins thaumaturgiques 23 . Or de nombreux miracles ont été du X I I I e siècle.
daté avant 1196 16 . On peut donc supposer que ces samits ont revêtaient de très beaux tissus et en distribuaient à leur entourage 20 . attribués à Jean d’Ortega, qui a reçu le statut de saint après Le manteau qui la recouvrait était lui-même considéré
comme une relique. On en prélevait des fragments
été produits dans un même atelier. Maria de Almenar (m. 1196) Les textiles au nom de ‘Ali ont donc pu être tissés par un atelier sa mort 24 . De nos jours, une fois l’an, ses reliques sont portées en pour satisfaire la dévotion de certains fidèles. L’évêque
était la petite-fille du noble castillan Rodrigo de Lara et la fille de cour aussi bien pour le souverain que pour être offerts comme procession lors de sa fête. Le reliquaire qui les contient est doté d’Elne Onuphre Réart (1599-1622), pour le préserver
de la destruction, le fit placer dans un reliquaire exposé
d’Armengol VI , comte d’Urgel, deux personnages importants présents. Il est ensuite possible que de tels vêtements aient été d’une fenêtre en verre qui permet de voir l’un des personnages
à côté de la statue. On portait parfois le reliquaire
de la cour de Castille qui combattirent les Almoravides aux pris comme butin et réutilisés en mains castillanes. Si ‘Ali n’est de l’aube. Cette image est révérée par la communauté locale au chevet des malades ou des femmes en couches, pour
côtés d’Alphonse VII , ce qui permit la prise de précieux butins 17 . venu en al-Andalus que quatre fois, son fil Tashfin, gouverneur comme la figure du saint. hâter leur délivrance.
La seule description circonstanciée de ce manteau,
avant son démantèlement, est contenue dans une étude
de Jean-Auguste Brutails publiée en 1893. L’auteur
indique : « En fait de vêtements sacerdotaux antérieurs
au X V I e siècle, je ne connais que la chasuble de Thuir.
Cette chasuble est très échancrée sur les côtés ; le devant,
beaucoup plus court que la partie postérieure, se termine
en pointe ; l’ouverture qui sert à passer la tête est, de
même, taillée en pointe par devant et munie, par derrière,
d’un capuchon qui a été cousu après coup. La soie a presque
disparu ; c’est un tissu rouge sombre, à dessins noirs et
jaunes, qui pourrait être d’origine orientale ; il ne reste
guère que les doublures, elles-mêmes en fort mauvais état,
à cause de l’habitude où l’on était jadis de distribuer des
fragments de cette chasuble aux femmes en couches. »
La pratique consistant à revêtir des statues de Vierge de
manteaux précieux pour les grandes circonstances semble
remonter à la fin du X I I e siècle en Europe méridionale. On
réservait en général les étoffes les plus remarquables pour
cet usage. Le manteau de Notre-Dame-de-la-Victoire est
probablement l’un des plus anciens témoignages de cette
pratique, ce qui explique à la fois le type inhabituel de
la « chasuble » décrite par Brutails, mais aussi le caractère
exceptionnel de la soierie utilisée pour sa confection.
Sur le fragment du musée des Tissus, un aigle bicéphale,
90 le corps de face, les têtes de profil, est dressé sur sa queue
fig. 4
Détail de la bande inférieure ornant l’aube de saint Jean d’Ortega

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