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MEMOIRE DE MASTER
Mention : Culture et Développement
Option : PATRIMOINE
SUJET
Jury
Président :
Superviseur scientifique :
i
ii
VALORISATION DES CRÉATIONS
PICTURALES CONTEMPORAINES
IVOIRIENNES
iii
SOMMAIRE
DÉDICACE …………………………………………………………………………………...v
REMERCIEMENTS …………………………………………………………………………vi
SIGLES ………………………………………………………………………………………vii
CONCLUSION ………………………………………………………………………………98
ANNEXES ………………………………………………………………………………….106
iv
À
v
REMERCIEMENTS
-Monsieur BLEU Jacob, Directeur de la gallérie Pièce Unique, pour nous avoir accepté
comme stagiaire, aussi pour son apport d’ordre intellectuel et matériel ;
- Ma tendre épouse, BETCHE Animan Sandrine, pour son amour, son soutien et ses
encouragements ;
- Tous les acteurs du monde de l’art contemporain qui m’ont fourni des informations
nécessaire à la rédaction de ce mémoire.
vi
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
I - SIGLES
II - ABRÉVIATIONS
Tab : Tableau
Fig : Figure
cf : Confer
vii
LISTE DES TABLEAUX
N° TITRE PAGE
01 Les différents entretiens réalisés auprès des personnes ressources 25
02 Synoptique du financement des activités culturelles 59
03 Chronogramme des activités 93
04 Budget atelier 94
05 Budget formation 94
06 Budget acquisition d’œuvres 94
07 Budget travaux de construction 95
11 Cadre logique 97
viii
LISTE DES PHOTOS ET GRAPHIQUES
I - PHOTOS
04 Youssouf BATH, Danse sacrée des masques, Mixte sur Tapa 1980- 39
07 Augustin KASSY, Aïcha, Huile sur toile, 100 x110 cm, 1994 42
II - GRAPHIQUE
ix
AVANT – PROPOS
Créé en 1991, par décret n°92 – 663 du 09 octobre 1991, l’Institut National Supérieur
des Arts et de l’Action Culturelle (I.N.S.A.A.C), est né de la volonté politique de l’Etat de
Côte d’Ivoire, de mettre les métiers des arts et de la culture au cœur de développement de la
nation. Il a pour mission principale, la formation et le perfectionnement des artistes et des
professionnels de l’action culturelle.
Pour mener à bien cette mission, l’I.N.S.A.A.C. compte plusieurs écoles et centres au
nombre desquels l’Ecole Supérieur du Tourisme, d’Artisanat et d’Action Culturelle
(E.S.T.A.A.C.) qui forment dans les filières telles que l’animation culturelle, le patrimoine, et
les sciences de l’information documentaire. Le système L.M.D. s’applique dans les différentes
structures de formation de l’I.N.S.A.A.C. La fin de la formation au niveau du Master étant
sanctionnée par la présentation d’un mémoire, notre réflexion s’est orientée vers la thématique
suivante : Valorisation des créations picturales contemporaines ivoiriennes.
x
INTRODUCTION GÉNÉRALE
1- 1/ contexte général
Aussi, les expositions d’art contemporain présentées ces dernières décennies par des
acteurs de l’art, démontrent la diversité et le dynamisme de la production artistique en Côte
d’Ivoire.
Mais, cette forme d’art, du point de vue des africains ou des ivoiriens, généralement,
ne concernent que des gens aisés ou friands de la culture européenne ; ce qui entraîne un
éloignement des populations vis-à-vis de celle– ci.
En occident, la création picturale contemporaine, au-delà des galeries qui sont des
lieux destinés à la promotion et surtout à la vente des œuvres d’art, fait l’objet de par le
monde, de création de musées spécialisés. Il se trouve présenté et valorisé par lesdits musées,
puisque faisant partie de leur patrimoine culturel.
Toutefois, dans notre pays, cet art faisant partie de notre patrimoine culturel est peu
connu et parfois délaissé par les spécialistes en patrimoine, qui ma foi, s’intéressent plus, en
ce qui concerne les biens meubles, aux objets de types ethnographiques ou aux objets anciens.
En dehors des initiatives privées, il n’existe alors aucune structure publique de type national
de sauvegarde et de promotion de cet art.
11
pan de notre patrimoine, d’où le thème de notre recherche « Valorisation des créations
picturales contemporaines ivoiriennes».
Le choix de notre sujet a été guidé par plusieurs raisons qui sont d’ordre personnel,
d’ordre social et d’ordre scientifique.
C’est la passion que nous avons pour l’art pictural qui nous a conduit au choix de ce
sujet, car depuis toujours, nous avions une fascination pour les œuvres picturales, nous
cherchions à scruter l’esprit des créateurs, à comprendre leur démarche artistique, à tenter de
savoir d’où tirent- ils leur inspiration. En un mot, nous aurions voulu être aussi artiste. Et nous
sommes attristés de savoir qu’en dehors des structures privées, il n’existe aucune institution
publique pour la conservation et la valorisation de ces créations qui sont pour la plupart de
véritables chefs-d’œuvre.
Une des autres raisons du choix de notre sujet, est la méconnaissance de l’art
contemporain par les populations malgré, le fait que nous assistons depuis ces dernières
décennies à une floraison d’artistes ivoiriens dont certains ont acquis une renommée
internationale grâce à la qualité de leurs œuvres.
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1-2-3/ Justification d’ordre scientifique
Nous nous sommes assigné la tâche d’étudier ce sujet afin d’apporter, sans prétention
aucune, notre pierre à la valorisation de l’art contemporain ivoirien en essayant de nous
instruire et d’instruire nos condisciples, afin d’en avoir une meilleure connaissance, d’en
connaître son histoire, illustrée par de grands maîtres dont Christian LATTIÉ, Michel
KODJO, James HOURRA, Monney BROU, Mathilde MORREAU, Samir STENKA,
JACOBLEU et la jeune génération que sont ABOUDIA, Armand BOUAH, KONAN Pascal,
YEANZI pour ne citer que ceux-là.
Sur cette base, le musée se prête à la science comme un creuset de connaissance car, Il
acquiert, conserve, documente, expose et transmet les informations sur les objets de sa
collection. Le musée devient alors un lieu d’apprentissage et d’approfondissement des
connaissances.
La Côte d’Ivoire qui possède plusieurs artistes visuels de renom, dont les œuvres se
retrouvent dans toutes les grandes collections du monde et qui vendent à des dizaines de
millions pour certains et voir des centaines de millions pour d’autres sur le marché de l’art, ne
saurait se passer de disposer d’une institution de conservation et de valorisation de ce type de
biens culturels.
13
1 – 3 / clarification des termes clés
Il s’avère important pour nous de définir quelques concepts clés de notre travail afin
de le rendre plus compréhensible.
14
La définition qui convient mieux à notre contexte est que la création peut se définir
comme ce que l’homme invente, forme, établit. C’est en somme l’action de produire une
œuvre originale.
On peut alors définir la Création picturale comme une œuvre d’art qui possède des
caractères propres à la peinture. C’est donc une forme artistique dont les diverses techniques
consistent à appliquer manuellement ou mécaniquement, sur une surface, les couleurs sous
forme de pigments naturels ou mélangés à un liant ou diluant.
Art contemporain :
L’art selon le Petit Larousse illustrée (2011) dérive du mot latin « ars » qui est défini
comme l’aptitude, l’habileté à faire quelque chose. C’est aussi l’expression par les œuvres de
l’homme, d’un idéal esthétique s’adressant délibérément aux sens, aux émotions et à
l’intellect. C’est l’ensemble des activités humaines créatrices visant à cette expression. On
peut dire que l’art est le propre de l’homme, et que cette activité n’a pas de fonction pratique
définie. Il semble toutefois que l’objectif de l’art est d’atteindre le beau. Il reflète les crises de
la société et demeure le lieu d’expression des valeurs. Les rapports de l’art à l’histoire ne
s’évaluent ni qualitativement, ni quantitativement, mais ils débouchent sur une conception
plus institutionnelle de l’art : collectionneurs, sièges sociaux, galeries, musées, etc. pour
s’ouvrir à un plus large public.
15
pas uniquement être prise de façon chronologique, car toutes les productions contemporaines
n’appartiennent pas à la démarche contemporaine, ni ne se revendiquent comme telles.
La difficulté ici réside pour le profane dans le fait que, moderne et contemporain
peuvent être, dans le langage courant, considérés comme synonymes. Alors que l’art
contemporain, s’inscrit à la suite de l’art moderne ; car c’est avec les nouveaux mouvements
artistiques que prend fin l’art moderne. Mais le vocable contemporain est en général utilisé
pour les deux formes d’art.
II / CADRE THÉORIQUE
2– 1 / Revue de la littérature
Cette rubrique porte essentiellement sur les ouvrages généraux et spécifiques traitant
des arts, ainsi que des thèses, des revues spécifiques et autres documents analogues qui,
traitent de la création picturale.
2 – 1 – 1/ Ecrits empiriques
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dans les années 1870 par Edouard MANET et les artistes impressionnistes. Cette période de
l’histoire de l’art pris fin au milieu des années 1950 avec la naissance du pop art.
Les auteurs indiquent aussi les différents courants artistiques qui se sont succédés dans
le temps. Ce livre, donne une idée plus précise de l’évolution de l’art moderne en Europe.
Bien que l’auteur nous retrace l’histoire de cet art en Europe, il ne parle pas de son expansion
sur les autres continents notamment en Afrique.
Dans « Perspectives sur l’art contemporain Africain » (2002) Joëlle BUSCA nous
parle de l’arrivée de l’art contemporain sur la scène internationale. Du regard de l’occident
qui est d’abord flatté par des œuvres réputées typiques, valorisant le traditionnel et l’exotique.
Mais elle nous montre dans l’ouvrage la diversité et l’hétérogénéité des pratiques qui
caractérisent l’art contemporain africain inscrit dans une universelle contemporanéité.
Elle nous décrit quinze (15) artistes africains côtés sur le marché de l’art dont les
ivoiriens Frédéric Bruly Bouabré, Ouattara Watt, Abdoulaye Konaté. Elle parle de leur
parcours, de leur technique de création. Elle étudie leurs œuvres au moyen d’une approche
sociologique et d’une étude d’ordre esthétique.
Dans une contribution parue dans la revue KANIAN – TERE du 05 juin 2020 « Le
Vohou –Vohou dans l’espace artistique ivoirien » KOKO Kouakou Alfred retrace
l’historique du mouvement vohou vohou dans la création contemporaine ivoirienne. L’auteur
déjà met en évidence la différence qu’il y avait entre la production artistique occidentale et
celle d’Afrique lié à l’environnement dans lesquelles les peuples vivaient. Mais des facteurs
historiques comme la colonisation et son corollaire de création d’écoles d’art occidental en
Afrique vont engendrer la naissance de l’art moderne sur le continent et partant en Côte
d’Ivoire d’où la naissance de plusieurs mouvements dont le Vohou – Vohou.
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2 – 1 – 2/ Ecrits théoriques
L’artiste visuel et opérateur culturel JACOBLEU, dans son livre « Les artistes et la
société » (2021) scrute l’esprit des artistes qu’il a pu côtoyer dans leur environnement de
création ou d’expression afin de faire ressortir leur approche de la société et du monde. Il
appréhende ici l’idée qui sous-tend la création de leurs œuvres, mais aussi explique leur
démarche artistique et leur procédé de création. Il parle du parcours des artistes comme
ABOUDIA et des graffitis et graphismes colorés qu’on retrouve dans ses œuvres,
d’ARMAND BOUA qui sort les enfants de la rue en parlant de leur condition de vie à travers
ses œuvres, d’AUGUSTIN KASSY, chef de file de l’art naïf ivoirien qui met en exergue les
formes généreuses des femmes africaines dans ses toiles, et de plusieurs autres artistes.
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Sylvestre Bruly – fils de Bruly Bouabré). Entre les deux parties s’intercale un portfolio de ses
travaux.
L’auteur y aborde son rapport à l’identité instituée d’artiste africain qu’il passe par
l’art classique d’Afrique ou se faufile par l’art contemporain dit occidental. Il trouve la source
de son questionnement dans une remarque émise par un de ses enseignants alors qu’il était
étudiant à l’ENSB-A de Paris : Yao souhaitait alors orienter sa pratique vers le registre
support/surface, et son professeur lui suggéra de rechercher du côté de ses origines africaines
plutôt que dans un mouvement dépassé. Cette remarque plus ambigüe qu’elle le laisse
supposer semble encore le travailler, y compris dans son engagement sur la scène ivoirienne.
Sur ce point il fournit tout au long du livre un état et des analyses précieuses d’une scène
dynamique mais fragile, en manque de structures. Le livre s’offre ainsi comme un témoignage
rare des conditions de production de l’art contemporain depuis la Côte d’Ivoire.
L’auteur livre ses analyses sur la création plastique en Afrique en général et en Côte
d’Ivoire en particulier et fait certains constats sur les difficultés que rencontrent les artistes
mais ne propose aucune solution pouvant contribuer au développement de cette forme d’art.
Et il n’est pas toujours aisé de suivre la ligne éditoriale qui préside à l’organisation de ce
recueil car l’absence de notes et d’informations permettant de situer les circonstances de
l’écriture des textes handicape parfois leur compréhension.
Cette thèse, est une contribution à la réflexion sur la création artistique, elle met en
évidence les mobiles et les modalités des échanges sur l’art contemporain en Afrique de
l’ouest. Il détermine les relations existantes entre le champ de création et de la réception dans
une perspective de développement des échanges sur les œuvres d’art contemporains ainsi que
19
de ses incidences sur la création. Il démontre aussi que la circulation des œuvres, assumée
comme valeur intrinsèque de l’évolution de la création contemporaine et comme gage de
notoriété des artistes, est censé concourir plus explicitement et, plus efficacement , au
développement du champ de réception en contribuant à l’attractivité du marché de l’art. Il
apporte en somme un éclairage sur l’état du marché de l’art ainsi que la diffusion des œuvres
d’art contemporains
2 – 2 / Problématique
Aussi force est de constater que la Côte d’Ivoire, notre pays, nonobstant quelques
initiatives privées, ne possède aucune institution publique ou manifestation dédiée à la
promotion et à la sauvegarde de ces chef d’œuvres à l’instar d’autres pays comme la France
qui a son Musée National d’Art Moderne en plus d’autres musées privés, qui possède dans ses
collections les plus grands chefs d’œuvre de l’art contemporain français et européen ou du
Musée d’Art moderne de New York aux USA pour ne citer que ces pays-là.
Toutefois ces derniers temps, les artistes ivoiriens ont été présents dans les grandes
foires internationales telles que la Biennale de Dakar ou la Foire Internationale de Venise où
des pavillons ont été dédiés à la création contemporaine ivoirienne. Ceci contribue à la
valorisation de notre création picturale contemporaine mais participe aussi au rayonnement de
la Côte d’Ivoire à l’extérieur.
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2 - 2 – 2/ Problème de recherche
Aussi, la création picturale en Côte d’Ivoire a une histoire qui émane d’artistes qui ont
ouvert la voie à la production contemporaine. Ensuite sont arrivés les artistes qui ont travaillé
après les indépendances qui ont été les pères fondateurs de l’art contemporain ivoirien et dont
le travail et la démarche, n’ont jamais été rassemblés et présentés. Alors il faudrait restituer à
ces artistes, cette partie de leur mémoire artistique qui est aussi la mémoire artistique de notre
pays qui n’a jamais été formalisée.
2 - 2 – 3/ Question de recherche
2 - 2 – 3 - 1/ Question principale
Des constats ci-dessus, se dégagent une question principale de recherche qui est la
suivante :
2 - 2 – 3 - 2/ Questions secondaires
Telles sont les grandes interrogations auxquelles ce travail tentera d’apporter des
réponses.
21
2 – 3 / Objectifs
2 – 3 -1 / Objectif général
2 – 3 -2 / Objectifs spécifiques
2 – 4 / Hypothèses de recherche
Après avoir réalisé des recherches préliminaires, nous pouvons émettre au regard de
notre problématique deux sortes d’hypothèses.
2 – 4 -1 / Hypothèse principale
2 – 4 – 2 / Hypothèses secondaires
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2 – 5 / Modèle théorique
« La méthode est définit comme étant l’ensemble des opérations intellectuelles par
lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu’elle poursuit, les démontre, les
vérifie. » (GRAWITZ, 2000)
Elle pourrait être comprise comme l’ensemble des règles ou de procédés pour atteindre
dans les meilleures conditions (temps, argents, hommes, …) un objectif : vérité, expérience,
vérification, apprentissage.
La collecte des informations et leur analyse est ponctuée de recours à des méthodes et
techniques qu’il convient de décrire.
3 – 1 / Modèle d’analyse
23
Dans cette étude, ce modèle permettra d’analyser tous les aspects de la création
picturale ivoirienne mais aussi de passer en revue toutes les méthodes de valorisation de la
création picturale contemporaine ivoirienne
Il s’agit de l’espace géométrique dans lequel l’étude est menée. L’étude s’effectuera au
sud de la Côte d’Ivoire, plus précisément dans la capitale économique qui est Abidjan. C’est
là que réside la majorité des acteurs du champ de création et de réception artistique ivoirien.
Différentes techniques nous ont permis de collecter des informations dans le cadre de
cette étude.
3 – 3 – 1/ La recherche documentaire
Dans toute recherche, cette étape est importante. En citant Pierre N’DA (2007, p.95),
« Le mot document vient du verbe latin docere qui signifie instruire, enseigner, informer,
démontrer et du substantif documentum qu’on peut traduire par ce qui sert à instruire, à
informer, à démontrer. » Elle a donc consisté à consulter les écrits qui nous sont permis de
rassembler les outils théoriques nécessaires à une meilleure compréhension de notre sujet.
Elle nous a successivement conduit dans les structures documentaires de l’Institut National
Supérieur des Arts et de l’Action Culturelle (INSAAC), du Centre de Recherche et d’Action
pour la Paix (CERAP) du Musée des Cultures Contemporaines Adama Toungara (MUCAT)
et de la Galerie Pièce Unique. Aussi, convient –il de noter la contribution de personnes de
bonnes volontés qui ont bien voulu mettre à notre disposition leur documentation personnelle.
24
3 – 3 – 2 / L’observation
3 – 3 – 3 / L’entretien
La phase pratique de nos investigations a été dominée par les entretiens1, ce qui a
permis d’obtenir des informations utiles. Dans l’impossibilité d’avoir un entretien avec tous
les acteurs qui composent le champ artistique, l’intérêt a été accordé à des personnes
ressources dont :
Les entretiens ont généralement tourné autour de l’histoire de l’art contemporain ivoirien,
de la démarche artistique et plastique de nos artistes et des moyens de valorisation de cet art.
1
cf. annexes 1 et 2
25
3 – 3 - 4 / Le questionnaire
Les différents regroupements thématiques ont servi à faire l’analyse qualitative des
données collectées à partir du plan d’analyse de la recherche.
2
Cf. annexes 3 et 4
26
Première partie :
ENVIRONNEMENT DE LA CRÉATION PICTURALE
CONTEMPORAINE IVOIRIENNE
27
CHAPITRE I : GÉNÉRALITÉS SUR L’ART CONTEMPORAIN
L'expression art contemporain est habituellement utilisée pour désigner les pratiques et
réalisations d'artistes de notre temps. Ainsi, nous y trouverons la danse, la littérature, la
musique, etc, et surtout les arts d’expressions libres dont les arts plastiques. Mais
généralement le vocable art contemporain s’utilise souvent pour les dernières cités.
Pour les spécialistes, l’art moderne et l’art contemporain sont deux mouvements
distincts de l’histoire de l’art. Il arrive qu’on les confonde en parlant d’art moderne et
contemporain. En effet, le terme ‟ moderne ” est souvent utilisé pour parler de l’art récent. En
réalité, cet art est bien contemporain.
1 - 1 / L’art moderne
La notion « d'art moderne » se définit à la fois par le style et le choix des sujets. Elle
caractérise en propre l'art de la première moitié du XXe siècle. Mais, c'est entre 1950 et 1960
que le terme même de « moderne » prend tout son sens et est employé pour définir une
période. L’artiste moderne, a cette aptitude à dégager du transitoire du quotidien, l'essence
même de la beauté. La beauté n'est plus désormais l'apanage de l'antique.
3
Cf. annexe 5
28
Fig 1. Pablo PICASSO, Les demoiselles d’Avignon, Huile sur toile, 1907
Source : Wikipédia
L’art contemporain se situe dans les années 1960, avec le Pop’art dont Andy
WARROL fut l’artiste de référence. Et c'est avec ce mouvement artistique que prend fin l'art
moderne.
L’art contemporain, est un art qui se distingue de l’art moderne par la suppression des
frontières entre la peinture, la sculpture, la photographie, la musique, le cinéma etc. Clément
GREENBERG (2005, p.24) le définissait comme « la recherche de la spécificité du
médium ». C’est un art dans lequel le spectateur fait partie intégrante de l’œuvre. Il participe à
la création et à l’interprétation, par des réponses qu’il donne à ses propres interrogations sur
l’œuvre. C’est aussi un art qui répond aux questions suivantes :
- Où montrer ?
- Comment montrer ?
- Quelle part le spectateur a-t-il ?
29
L'art contemporain se dit conceptuel. Il favorise la représentation et le discours
porteur de sens, on arrive à procurer une sensation. Le « bon goût » n'existe pas en art
contemporain, parce que l'artiste a cessé d'être un simple exécutant d'œuvres ; il n’est pas
forcément à la recherche du beau. Il se laisse emporter par son esprit créatrice sans restriction
aucune. Il met fin à l’unicité de l’œuvre. Le mouvement du pop art est un exemple
parlant. L’art contemporain met en avant les matériaux pour la signification qu’ils
revêtent.
Le critique d’art Henry N’KOUMOU disait : « Plus qu’une simple période chronologique,
les œuvres contemporaines se reconnaissent par leur capacité à interroger leur époque, à
bousculer les codes des supports, de la diffusion ou encore de la durée de vie. ».
L’art contemporain veut désormais s’essayer à d’autres formes, casser les canons de
beauté, et proposer des expérimentations nouvelles et des idées conceptuelles. On parle alors
de conceptualisation de l’art. C’est en ce sens qu’il se différencie de l’art moderne mais en
général l’on réunit sous le vocable d’art contemporain ces deux formes d’art.
4
cf. annexe 5
30
II – LES COURANTS DE L’ART CONTEMPORAIN
2 – 1 / Le nouveau réalisme
2 – 2 / L’art conceptuel
Né aux États-Unis au milieu des années 1960, ce courant d’art contemporain est
caractérisé par une économie de moyens et des œuvres dépouillées. C’est un courant artistique qui
est né en réaction au débordement subjectif de l’expressionnisme abstrait et à la tendance
figurative du pop art. Le peintre américain abstrait Ad Reinhardt en est l’un de ses pionniers.
5
Cf. annexe 6
6
Cf. annexe 6
31
2 – 4 / Le land art ou art environnemental
Le land art est un courant artistique américain et européen qui met l’accent sur
l’utilisation de matériaux naturels. L’attention des sculpteurs, des artistes et des peintres se
porte sur leur environnement. Ils s’intéressent à de nouveaux espaces comme les sites
naturels. Ces artistes s’interrogent sur la capacité des musées et des galeries d’art à exposer
ces nouvelles formes d’art. Cette interrogation s’accompagne d’une contestation politique du
marché de l’art et des lieux traditionnels d’expositions.
2 – 5 / L’hyperréalisme
2 – 6 / Le pop art
7
Cf. annexe 6
32
2 – 7 / Le Street art ou art urbain
Le Street art est un mouvement artistique né aux États-Unis dans les années 1970 avec
les premiers tags dans le métro de New York. Par la suite, ce courant artistique s’est étendu à
l’Europe dans les années 1980. Ce mouvement contemporain englobe toutes les formes d’art
urbain. Les techniques utilisées sont le graffiti, le pochoir, la mosaïque, les stickers ou les
installations. C’est une forme d’art éphémère vu par un très grand public. Le street art
questionne la définition de l’art classique avec des œuvres exposées habituellement dans les
musées et les galeries. Toujours considéré comme un art marginal par certains, le street
art poursuit son intégration dans la société comme un art à part entière.
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CHAPITRE II / L’HISTORIQUE DE LA CRÉATION PICTURALE
CONTEMPORAINNE IVOIRIENNE
1 - 1 / Les origines
Dans un article en ligne publié par AFRICULTURE8, le critique d’art MIMI Errol
explique qu’historiquement, la création picturale contemporaine en Côte d’Ivoire a commencé
avec la colonisation et la fondation de la Côte d'Ivoire, à suite de la conférence de Berlin de
1885. Cet acte fondateur, marque à la fois le début de la culture européenne en Côte d'Ivoire
et l'origine de la création plastique contemporaine.
Les premières transformations sociales sont le fait des architectes qui vont modifier le
visuel de l'habitat. Très vite, à côté des villages traditionnels et des mosquées du nord,
poussent des cités urbaines dessinées par des urbanistes français. On s'adapte avec une
technique et un matériau nouveau (béton, acier, verre) à des contraintes climatiques. La
chaleur excessive des tropiques, amène les architectes à concevoir un style de maisons qui se
caractérise par une recherche d'ombre et de ventilation naturelle.
Soulignons que ce style de maisons a été emprunté aux colons espagnols d'Amérique
du Sud, qui avaient des préoccupations similaires. La monumentalité, style d'architecture
classique dans les régimes d'imposition est ici de mise. D'où le gigantisme de la résidence du
colon, avec des surélévations de la terrasse.
En lieu et place des anciennes entités sociopolitiques, on fait de grands ensembles
administratifs nouveaux. Mais les bouleversements politiques, sociaux, religieux et moraux
entraînés par cette domination n'ont jamais provoqué chez l'indigène une rupture d'avec ses
sources traditionnelles. On assiste dans un premier temps au choc de deux formes
d’organisations sociales
La première favorise l'ingéniosité, la logique individuelle, où l'économie de marché.
Elle est reflétée par un art des ateliers et du chevalet où l'artiste signe son œuvre.
La seconde, soutenue par un art qui met en relation les disciplines de l'art plastique,
8
AFRICULTURES : Magazine consacré à l’art contemporain. Article publié le 31 octobre 2003
34
sculpture, peinture, gravure et celles de l'art de l'espace, musique et danse. Ici, l'artiste s'efface
au profit de la communauté, qui signe l'œuvre, pourrait-on dire. Ainsi parle- t-on de l'art wê,
sénoufo, akan ou krou. Art pour lequel, seule l'avant-garde historique que constituent les
Picasso, Derain, Matisse, Klee, etc., aura quelques égards. Ils s’en inspirèrent pour créer l'art
moderne au début du siècle dernier.
Les autochtones ivoiriens, bien qu'ayant adopté, sous le coup des innovations
autoritaires, l'esprit de son temps, jusqu'à imiter les colons, étaient toujours relégués au second
plan. Et ce, jusqu'au début des années 1950. En cette période d'après-guerre, la politique
d'assimilation du colon à une autonomisation. C’est aussi l’époque où se propage dans les
esprits le grand mouvement d’idées qu’est la négritude.
S'il a fallu attendre, pour des raisons évidentes de formation, les années 1980 pour
voir les architectes ivoiriens associés à des projets importants notamment Blé ANAGRA pour
les tours administratives, Francis SOSSA pour le Palais de la culture, Guillaume KOFFI pour
la mosquée du plateau, AKA Adjo pour l'École nationale supérieure de l'agriculture (ENSA),
etc, les sculpteurs et les peintres ont émergé dès la fin des années 1950.
35
Stimulé par ce succès, dont il a écho à travers les halls d'information, Michel KODJO,
qui s'exerce au dessin d'art depuis peu, expose en 1957 ses peintures à l'hôtel de ville
d'Abidjan. Une première, pour un autochtone. Dans la foulée, un certain Eblin Adingra
ELLINGHAN expose du naïf chez un Libanais de la rue 12 à Treichville.
2 – 1 / Le Vohou-Vohou
En 1967, Dogo Yao est nommé directeur des Beaux-arts. Cette nomination a
contribué, d'une manière ou d'une autre, à la naissance de l'esprit Vohou-Vohou.
Ici, deux versions s'opposent. ZIAGNON, étudiant à cette époque, témoigne : " Oliko
DÉGNAN et moi étions opposés à cette nomination ; nous l'avons manifesté ouvertement. À
la suite de cela, Oliko a été renvoyé. Je reste, mais je dois reprendre mon année, et j'ai perdu
la bourse par la même occasion. Le matériel de peinture coûte cher, et sans bourse, c'est la
galère. Bref, pour ses devoirs d'atelier, Oliko expérimente du matériel récupéré çà et là.
" Faux ” ! rétorque Dogo Yao. À cette époque, on recevait tout le matériel de la France. C'est
plutôt nous (Lattier et moi) qui avons voulu affranchir notre enseignement des techniques et
canons importés, en encourageant implicitement les élèves qui faisaient des recherches avec
des matériaux locaux.
Toujours est-il que la démarche d'Oliko, dite " la matière ", laissait présager d'un style
nouveau qui allait influencer plusieurs générations d'artistes ivoiriens, KOUDOUGNON,
Yacouba TOURE dit "Yack", ABOUEU Damas, Tano KOUAKOU, Jo DIOMANDE,
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Enerstine MELEDJE, Assita ZEZE, Mathilde MORO, Essoh N'GUESSAN, etc. Plus tard, le
style se propage dans tous les ateliers des Beaux-arts textile et architecture compris.
Les adeptes du vohou-vohou revendiquent par la même occasion une esthétique négro-
africaine. Les œuvres gardent la structure sur châssis de la peinture de chevalet. Mais, le
support habituel, la toile de lin, fait place au tapa (écorce de bois battu), à la toile de jute, au
collage avec intégration de matériaux locaux comme les cauris, le rotin, le sable, etc. Les
colorants acryliques et huiles font place (chez les plus réfractaires à l'utilisation de matériaux
industriels) à des colorants obtenus à partir de décoction de plantes.
L’artiste donne quasiment dans l'abstrait, sans référence à quelque image connue que ce soit.
Tout ceci sous l'œil complice du peintre HÉLÈNON (enseignant), partisan lui-même, avec
d'autres Martiniquais, notamment Mathieu JENSIN, et LAOUCHEY, d'une esthétique négro-
caribéenne. Il faut ajouter à ces noms celui de Clauzel, un autre enseignant expatrié.
L'esprit du groupe qui va plus tard formaliser le mouvement, prend forme aux Beaux-
arts de Paris, où les étudiants vont traditionnellement achever leur spécialisation, notamment
dans l'atelier du peintre français Jacques YANKEL. Celui-ci, encourage ses étudiants
ivoiriens à poursuivre sur la voie de cette esthétique négro-africaine qu'ils revendiquent.
38
C'est au retour de la France qu'un groupe conduit par KONDOUGNON, Kra
N'GUESSAN, Youssouf BATH, Yacouba TOURE, Ibrahim KEÏTA va créer le mouvement
en 1985, date de la première exposition officielle sous la dénomination de vohou-vohou au
centre culturel français. On a alors découvert une écriture fabuleuse propre à de jeunes artistes
ivoiriens. Des manifestes sont rédigés, et bon nombre publiés.
Fig 4. Youssouf BATH, Danse sacrée des masques, Mixte sur Tapa 1980-1990
Source : Wikipédia
39
spontanément toutes les pulsions, créatrices sans se préoccuper des préjugés et de l'opinion
publique.
Du Vohou Vohou, venaient certains des membres du Daro Daro. Certains, à l'image de
Yacouba Touré, à l'origine des manifestes des deux mouvements, ont évacué l'idéologie
Vohou pour s'ouvrir à d'autres préoccupations, d'autres horizons sans pour autant renier le
Vohou.
2 – 3 / Les matiéristes
Né au milieu des années 1990, c’est un courant plus ou moins formel forgé par une
promotion de jeunes créateurs qui allient les acquis académiques et la liberté dans les formes
d’expressions9. En 1998 une exposition est organisée à l’hôtel Ivoire. Elle est intitulé
« Yakomin », c’est-à-dire ceux qui feront demain en langue Dan (terme proposé par Jacobleu)
avec Salamata ETTIA, Céko NIKASSON, WANOUMI, et JACOBLEU. Plus tard le groupe
va s’élargir avec Barth AMON, NDRIBROU, AHONZO T., GRAPOLL, PHICAULT… .
9
Cf. annexe 7
40
2 – 4 / L’art urbain
C’est un mouvement né au début des années 1990, inspiré des différentes crises
urbaines : bidonvilles, loubards, petits métiers quotidien ou le ‟nouchi”. Les représentants du
mouvement sont ANAPA, Issa KOUYATE, Alain KAKOU, Muriel DIALLO, Vincent
MBAN DEVE10.
2 – 5 / Trace
En 1996, Jacques STENKA, aux côtés de Ludovic FADAIRO qui a influencé l’art à
Bingerville), Tamsir DIA ( Grand Prix des Grapholies) et Grobli ZIRIGNON (art thérapeute)
créent un mouvement dont la philosophie est de travailler sur l’essence de la culture. Dire
qu’il y’a quelque chose d’irréductible qui perdure au passage de l’homme. Ce lien qui
rallonge le groupe, c’est aussi les individualités parce que l’humain est au centre de Trace.
2 – 6 / L’art naïf
L’art naïf désigne la manière d’aborder la peinture par les « peintres naïfs », dont l’une
des principales caractéristiques plastiques consiste en un style pictural figuratif ne respectant
pas volontairement ou non les règles de la perspective sur les dimensions, l‘intensité de la
couleur et la précision du dessin. Le résultat sur le plan graphique, évoque un univers
d’enfant d’où l’utilisation du terme "naïf". L’inspiration des artistes naïfs est généralement
populaire. Par ailleurs cet art désigne les œuvres d’artistes le plus souvent autodidactes, qui se
trouvent en décalage avec les courants artistiques de leurs temps.
Cet art est aussi vivant en Côte d’Ivoire et son apparition dans le paysage des arts
plastiques remonte au milieu des années 1980. Il se reflète notamment chez des artistes tels
que Frédéric Bruly BOUABRE (1923-2014), artiste autodidacte projeté sur la scène
internationale par Théodore Monod et André MAGNIN, il revendique un style naïf à la limite
de l’art brut et de l’art symbolique.
10
Cf. annexe 7
41
Fig 6. Bruly BOUABRE, Connaissance du monde, Crayon de couleur et stylo bille sur papier cartonné, 2011
Source : collection Piasa
On retrouve ce style artistique chez les élèves du centre d’art Bieth d’Abengourou,
chez des artistes peintres tels que Augustin KASSI, considéré comme le père du Naïf, Camille
Kouakou, Idrissa Diarra, pour ne citer qu’eux ci qui revendiquent un art du quotidien qui
questionne la société à travers des sujets peints avec plaisir, gaieté et humour, souvent, sans
perspective, mais avec stylisation pour donner à ceux-ci un pouvoir signifiant immédiat.
Inscrits dans une forme de marginalité, les Naïfs ont un parcours atypique. Toutefois
certains d’entre eux, en l’occurrence, Augustin KASSI et DJIGEMBE ont pu tirer leur épingle
du jeu.
Fig 7. Augustin KASSY, Aïcha, Huile sur toile, 100 x110 cm, 1994
Source : collection Piasa
42
2 – 7 / Le Braid Art
À cours de temps pour tout gérer, les étudiants ne s’appliquaient plus sur les dessins,
et comme les dessins n’étaient pas très aboutis, on les qualifiait de « vilain », de « laid », de
« Braidai ».
Ils ont voulu faire de cette faiblesse, une qualité. C’est de là qu’est venu l’appellation
« Braidai ». Dans cette expression artistique, les rendus sont déformés, décalés mais c’est
quand même beau parce que c’est spécial. Cette expression artistique se ressent dans le travail
de l’artiste Obou GBAIS qui peint souvent des personnages masqués, mais dans lesquels on
trouve une certaine forme de beauté. On peut également contempler ce mouvement artistique
le long des façades de bâtiments et de murs des grandes artères de la commune d’Abobo à
travers la campagne « Abobo ê Zo ».
3 – 1 / Les pionniers
Serges HÉLÉNON, Christian LATTIER, le sculpteur aux mains nues, Dogo YAO, Jacques
YANKEL (Paris), CLAUZEL ont été cela même, de par leur formation académique dans des
écoles d’art en France ont produit des œuvres contemporaines. A la création de l’école des
Beaux – arts d’Abidjan, ils sont sollicités pour y dispenser des cours. C’est dans cette
43
institution que seront formés la majeure partie des plasticiens, à l’exception de quelque uns
comme le peintre OUATTARA dit « OUATT », Bruly BROUABRÉ l’autodidacte, Jacques
STENKA. Ces pionniers ont pour la plupart fortement influencé leurs étudiants qui ont créé
l’important mouvement local du vohou-vohou.
3 - 2 / Les précurseurs
On appellera précurseurs ceux-là même qui ont fait véritable naître la création
contemporaine ivoirienne. Michel KODJO fut l’un des premiers artistes à faire une réelle
exposition individuelle d’art contemporain en 1957 à l’hôtel de ville d’Abidjan ; GENSIN de
l’esthétique négro caraïbéenne ; le très réaliste Samir ZAROUR ; Oliko DEIGNANT dit
« OLIKO la matière » qui fait partie de ceux qui ont aidé à adopter le vohou-vohou ; Frédéric
Bruly BOUABRE de l’esthétique Bété.
Cette génération dites des « maîtres » a marqué les années 1980 – 2000. Elle a
contribué à l’essor de la création picturale contemporaine ivoirienne de par la singularité des
œuvres produites et des nombreuses expositions organisées dans les lieux de monstration. Il
faut dire qu’à cette époque, dans les années 1980, la Côte d’Ivoire était dans une embellie
économique, qui a favorisé la naissance d’une bourgeoisie locale composée de nationaux et
d’expatriés, qui pour la plupart ont effectué leurs études en Europe. Ces hommes et femmes
ayant été influencés par le mode de vie occidentale ont eu de nouvelles habitudes par rapport
à l’art. Ils font des acquisitions d’œuvres plastiques pour leur propre collection et soutiennent
fortement les artistes. Ce qui a permis aux artistes de participer à des expositions, à des
ateliers, à des résidences d’artistes à l’extérieur. C’est à cette époque que la création picturale
contemporaine ivoirienne a commencé à s’exporter et à se faire connaitre.
Les artistes comme James HOURRA, Monné BOU, Youssouf BATH, Mathilde
MORO, Tamsir DIA, Jacques STENKA, N’guessan ESSOH … sans oublié Ouattara OUATT
qui mène depuis des années une carrière remarquable sur le féroce marché américain, ont
contribué a donné ses lettres de noblesses à la création picturale contemporaine ivoirienne.
44
En 1994, le Président de la République Française Monsieur Jacques CHIRAC disait du
tableau de Monné BOU qu’il avait reçu en cadeau : « Cette remarquable œuvre picturale m’a
permis d’apprécier toute la finesse, la sensibilité et la maitrise dans le travail de Monsieur
Monné BOU »
Dans le sillage de cette génération, une autre génération a emboîté le pas de leurs
ainés. Il s’agit en l’occurrence de JACOBLEU, l’artiste pluridimensionnel, Céko
NICKASSON, WANOUMI, GRAPOLL, Mohamed DIABATE, AHONZO T., PHICAULT,
KOFFI-YAO Célestin, Salif DIABAGATE…. Il faut dire que la plupart des artistes de cette
génération se retrouve dans l’administration ou dans l’enseignement, s’ils ne sont pas porté
disparus. Seuls quelques-uns continuent de produire des œuvres dont JACOBLEU qui vient
de faire une exposition personnelle au mois de mars 2023 et qui exposera ses œuvres en Juin
2023 au 24Beaubourg, à Paris en compagnie d’ABOUDIA (peintre ivoirien le plus côté en ce
moment sur le marché de l’art).
3 - 4 / La nouvelle génération
Une nouvelle génération d’artistes contemporains a fait son apparition sur la scène des
arts plastiques ivoiriens depuis le début des années 2010 et contribue au renouveau de la scène
contemporaine ivoirienne. Ces jeunes artistes pétris de talents marchent sur les traces de leurs
ainés. Grâce à leur travail, la création contemporaine ivoirienne s’exporte de plus en plus
Leurs œuvres se retrouvent dans les grandes collections en Afrique comme en occident et
dans les ventes aux enchères où les enchères peuvent atteindre des centaines de millions de
francs CFA. Ils participent au rayonnement de la Côte d’ivoire à l’extérieur. Cette nouvelle
génération d’artistes est incarnée par des artistes tels que : ABOUDIA, Armand BOUA,
Pascal KONAN, OBOU, MOUNOU Désiré, YEANZI, Sess ESSOH, AMAKAN…
45
CHAPITRE III / LES FORMES D’EXPRESSIONS DE LA CRÉATION PICTURALE
IVOIRIENNE
I / LA PEINTURE
Les créations picturales des artistes ivoiriens se présentent sous plusieurs formes dont
la principale est la peinture. Le terme peinture, désigne la matière et la pratique consistant à
appliquer une couleur sur une surface telle que le papier, la toile, le bois, le verre, le béton et
bien d'autres supports. Dans un sens artistique, le terme «peinture» signifie la combinaison de
cette activité avec le dessin, la composition, c'est-à-dire qu'il intègre des considérations
esthétiques. En ce sens, la peinture est le moyen pour l'artiste peintre de représenter une
expression personnelle, sur des sujets aussi variés qu'il existe d'artistes. C’est le médium le
plus utilisé.
L’œuvre finale peut être figurative, ou abstraite. Elle peut avoir un contenu narratif,
symbolique, spirituel, ou philosophique.
Il existe différents types de peinture que l'on retrouve dans les productions des artistes,
qui identifie généralement à l'agglutinant ou au liant servant à la fabriquer (qu'il s'agisse de
peinture à l'eau ou à l'huile).
Il existe aussi un autre type de peinture appelé pigment naturel. Comme son nom
l’indique, c’est de la peinture fabriquée uniquement qu'avec des éléments de la nature
(organiques ou minéraux). C’est ce type de peinture qu’utilise Jacques STENKA dans ses
œuvres.
Pour peindre, les artistes ivoiriens au-delà du pinceau, ont développé une multitude de
techniques et outils spéciaux, pour étendre les couleurs sur les différents supports à peindre.
Ces outils, peuvent être de fabrication industrielle ou manuelle, voire aussi tout simplement se
46
réduire à l'utilisation des doigts, des tissus, de ficelles ou n'importe quel objet à portée de leur
main. Nous pouvons notamment citer :
- la peinture par projection (splashing) qui consiste à projeter la peinture à distance sur la
toile, technique utilisée par l’artiste Monney BROU ;
- la peinture au couteau : le couteau à peindre est utilisé en peinture comme outil pictural
pout étaler la peinture épaisse sur la toile
- Le pochoir qui est une technique d’impression qui permet de reproduire pluieurs fois des
motifs sur un support.
Les artistes ont considérablement étendu la pratique de la peinture pour inclure, par
exemple, le collage, d'autres peintres ont incorporés des matériaux variés tels que le sable, le
ciment, la paille, le goudron, le bois, ou des matériaux de récupération.
II / LE DESSIN
Les arts plastiques en général et la peinture en particulier ont pour première base le
dessin. Le dessin est un ensemble de signes graphiques (points, lignes, tâches) animant une
surface. Autrement dit, c'est la représentation ou la suggestion des objets, des personnages ou
des images mentales à l'aide de points, lignes et taches. Il y a deux grandes familles de
dessin: le croquis et le dessin poussé ou épuré.
Nombre d’artistes en Côte d’Ivoire utilise le dessin pour leur première ébauche avant
d’achever leurs œuvres à l’aide de la peinture. Par contre certains d’entre eux ne font que des
productions qu’avec le dessin. Plusieurs matériaux sont utilisés pour le dessin dont le fusain,
la sanguine, qui est l’outil de prédilection de L’artiste PINTO, Le stylo à bille qu’utilise Bruly
BOUBRE, les crayons, les pastels utilisés dans les dernières créations de l’artiste Jacobleu.
47
2-1 / Le croquis
Le croquis est la suggestion d'un personnage, d'un objet, d'un mouvement en quelques
traits rapides et simplifiés, de manière à en saisir la forme et l'esprit. Voulu comme tel, il est
une œuvre aboutie, autonome. Mais, si l'artiste le conçoit comme une première forme
imparfaite du modèle à représenter, on parle alors d'ébauche ou d'esquisse.
Le dessin poussé est à l'opposé du dessin ébauche. C'est un dessin travaillé jusqu'aux
détails. Il s'agit d'une représentation exacte et précise de la forme du modèle, qui en fait
ressortir les contours et les valeurs (zones d'ombre et de lumière), la texture. Notons par
ailleurs, que le dessin est à la base de toute œuvre plastique. Le dessin se réalise à la plume,
au pinceau, à l'encre de chine, au fusain, au lavis, à la sanguine, etc.
48
III / LES SUPPORTS ET LES MEDIUMS DE CRÉATION
La plupart des artistes peintres ivoiriens utilisent comme support de création la toile.
Elle peut être de coton, de lin, de jute. Mais, à contrario, certains parmi eux utilisent d’autres
supports de création tels que : le tapa, le papier, le bois, le carton… Hormis ces supports
classiques de création, des artistes, lors de performances peignent sur des pans de mur. L’art
s’exporte dans les rues.
3 – 2 / Les médiums
En peinture, médium, en principe est synonyme de liant, désigne dans l’usage courant
les préparations destinées à modifier les propriétés de la peinture ; en histoire de l’art, en
esthétique, en critique d’art, médium désigne les moyens matériels mis en œuvre par l’artiste
c’est-à-dire le matériau utilisé par l’artiste pour la réalisation de son œuvre.
L’on pourrait classer les médiums en deux grands groupes. Il s’agit pour le premier
groupe des médiums classiques que sont la peinture à huile, l’acrylique, l’aquarelle, le pastel,
l’aérosol, des pigments naturels, etc, utilisés par la majorité des artistes ivoiriens.
49
Deuxième Partie : STRATÉGIE DE VALORISATION
DE LA CRÉATION PICTURALE
CONTEMPORAINE IVOIRIENNE
50
CHAPITRE IV : ENVIRONNEMENT DU CHAMP ARTISTIQUE
IVOIRIEN
I / CHAMP DE CRÉATION
L’univers du champ de création artistique est constitué d’un espace à l’intérieur duquel
le processus de création est élaboré. L’espace sert de lieu de travail pour l’artiste. Il s’agit le
plus souvent d’un local fermé communément appelé ‟atelier” de l’artiste. Certaines œuvres
d’art, de par leur nature ou leurs dimensions, quittent cet espace dédié et sont réalisées en
plein air. L’atelier n’est plus le lieu exclusif de production d’œuvres d’art. Les artistes
contemporains ont diversifié leur espace de travail. En effet, dans son approche de l’espace
urbain en tant que lieu artistique, ALBERTO, artiste et professeur à l’ESAPAD, considère la
rue, les bâtiments désaffectés, les murs décrépis comme des espaces de travail sans limite
pour les artistes. Il donne l’exemple de l’artiste américain David HAMMONS (né en 1943, à
Springfield ) pour qui la rue était à la fois un véritable atelier et un matériau exclusif.
Les ateliers des artistes évoluant dans l’art contemporain sont le plus souvent
individuels, mais il en existe aussi qui regroupent plusieurs artistes. Ce sont de véritables
lieux de formation sous la houlette d’un maître. L’existence des ateliers JACOBLEU,
Augustin KASSY ou encore Pascal KONAN sont encore là pour en attester.
51
1 - 2 / Dynamique du champ de création
52
1 – 3 / Singularité du champ de création
Le problème de l’artiste d’origine africaine et, partant, ivoirienne est de se situer entre
son passé artistique, sa formation initiale et une certaine réalité qui l’habite. Trouver ou
retrouver la juste place, face à tout cela, lui permet de créer sa propre écriture.
L’Art contemporain ivoirien est très dynamique. Il s'inspire aussi bien des traditions
du pays que des réalités urbaines contemporaines d'une Côte d’Ivoire en mutation.
La découverte de cet art traditionnel par les européens a notablement influencé l'art
moderne occidental, comme l’écrivait l’historienne et anthropologue Angèle GNONSOA :
« Il convient d’indiquer que les pièces ‘‘Grébo’’, dans la région de Taï (sud-
ouest de la Côte d’Ivoire), semblent figurer à l’effectif des œuvres ayant
inspiré le ‘‘cubisme’’. On y décèle, en effet, de pertinentes similitudes dans
le traitement plastique avec un nombre d’artistes cubistes dont Pablo
PICASSO précurseur de ce mouvement ». 11
Ces artistes, ont par ailleurs, mis en œuvre des démarches artistiques qui, loin de
négliger l’héritage culturel ivoirien, le réinterprète et le renouvelle dans un merveilleux
mixage des techniques les plus séculaires. Dans ce sens, il incarne bien la volonté de rester
soi-même. Les fondateurs de l’art contemporain universel l’avaient compris. Les productions
traditionnelles de l’art africain, même les plus anciennes, présentent de nombreux aspects de
modernité. Il n’est donc pas étrange aujourd’hui que les artistes y puisent des éléments de
travail. Cette réappropriation du patrimoine est bien présente dans les créations. Nous avons
en exemple les œuvres de l’artiste SANTONI qui s’inspire des motifs des pagnes en pays
Baoulé, James HOURRA dont la technique et l’agencement des couleurs font penser aux
motifs du pagne KITA, les œuvres du peintre youssouf BARTH qui sont truffées de motifs
de masques ivoiriens, Mathilde MORREAU qui utilise le TAPA comme support de création,
de Jacobleu qui s’inspire des cérémonies et fêtes traditionnelles pour la création de ses
œuvres, d’ABOUDIA dont les personnages semblent mi – humains, mi – sculpturaux, etc…
L’art traditionnel ivoirien est énormément présent dans la création des œuvres
contemporaines ainsi que les modes de vie issus de l’urbanité.
11
Ministère de la coopération française et du développement, corps parés, corps masqués, chef d’œuvres de
Côte d’Ivoire, Galeries Nouvelles de Grand-Palais, Paris, 18 octobre-15 décembre, 1989
53
Quand on parle de OUATTARA, artiste plasticien ivoirien qui réside à New York
depuis plus de dix ans, le monde de l’art ne se penche pas sur son expérience américaine, mais
sur ses origines sénoufo et son initiation qui se répercutent dans son travail. Lorsqu’il a été
exposé à la galerie BOULAKIA (située alors rue BONAPARTE à Paris) en 1997, le
communiqué de presse mettait en avant sa ‟vision cosmique” et sa synthèse de formes
occidentales et africaines. D’où l’authenticité de ses productions. OUATTARA est pourtant
une véritable figure de l’art contemporain et son travail se trouve entre autres dans les
collections du MOMA (Museum of Modern Art) de New York.
Conjuguant des matériaux divers et des techniques mixtes dans une démarche
contemporaine, ces artistes construisent et réinventent des instants de vie enracinés dans leur
culture, en relation avec le monde qui les entoure. Autant leurs œuvres ont un lien social fort
avec les tendances universelles actuelles, autant elles assument une singularité identitaire.
Ainsi, elles restent dans le contexte du brassage d’horizons divers et c’est tant mieux pour la
lisibilité et la visibilité de leurs créations car comme disait la critique d’art : « Ramener sans
cesse une œuvre à son contexte d’origine, revient à affirmer qu’il lui est impossible de
fonctionner hors de de ce contexte, or c’est bien à sa capacité de nous saisir entre émotion et
connaissance, hors de tout contexte, que se définit l’œuvre d’art. » (BUSCA, 2000, P.199)
II / CHAMP DE RÉCEPTION
Le terme ‟réception”, doit être pris ici dans son acception la plus large à savoir
l’accueil des œuvres d’art dont les effets, considérés positivement, conduisent au ravissement
et à la délectation esthétique. Les possibilités de réception des œuvres impliquent, des
institutions et des acteurs. A cet effet, le champ de réception serait, avec ses différentes
composantes, l’espace de médiation indispensable à la circulation des œuvres d’art. Le champ
de réception ivoirien est principalement constitué, au niveau institutionnel, d’un musée privé,
de centres culturels et surtout de galeries d’art contemporain.
Cependant un réel paradoxe demeure quant au statut de l’œuvre d’art en tant que
marchandise. Pour beaucoup de créateurs, il n’y a pas de doute que la finalité de l’œuvre est
commerciale. D’autres par contre, considèrent le statut de l’œuvre comme un
accomplissement de soi, sans ignorer que la reconnaissance de leur talent passe par
l’acquisition de leurs œuvres, donc leur achat. Quoiqu’il en soit, pour les uns comme pour les
54
autres, la valeur patrimoniale des œuvres est presqu’entièrement subordonnée à la valeur
marchande.
Quant aux acteurs, la grande majorité est constituée de professionnels ayant subi une
formation ou disposant d’une certaine expérience de l’art. Dans cette catégorie, on retrouve
les galeristes, le personnel des musées, particulièrement les conservateurs, les collectionneurs
attitrés ou occasionnels et un public amateur qui a su développer un goût prononcé pour l’art.
2 – 1 / Les musées
Ici en Côte d’Ivoire, en 1942, l’Institut Français d’Afrique Noir (IFAN) avait aménagé
un espace de conservation et de diffusion du patrimoine local qui est aujourd’hui le Musée des
Civilisations de Côte d’Ivoire (MCCI).
Cependant, le fait de recouvrir une dimension nationale n’a pas permis aux musées
nationaux d’être de véritables vitrines de la création contemporaine. Il ne s’agit plus du musée
d’art africain (dans son acception habituelle) mais de celui de l’art contemporain. En effet, La
Côte d’Ivoire a une politique de diffusion mitigée. Tous les efforts consentis jusque-là, pour la
diffusion du patrimoine culturel, semblent occulter la création de musées d’art contemporain.
Toutefois des initiatives privées ont permis à la Côte d’ivoire d’avoir deux musées
d’art contemporain. Il s’agit :
55
récemment, en mars 2020. Il est comme son nom l’indique entièrement dédié à l’art
contemporain. Il participe activement à la promotion de la création picturale contemporaine
ivoirienne par l’exposition de plusieurs artistes et par la valorisation de son fonds
muséographique.
Comme ailleurs en Afrique de l’Ouest francophone, la Côte d’Ivoire n’a pas su élargir
le champ d’action de ces musées d’art traditionnel à la création contemporaine. Le problème
reste entier : l’intégration de l’art contemporain dans les musées.
Il urge donc de mettre en place, entre autres orientations, une politique d'acquisition
d'œuvres d’art s’ouvrant sur les nouvelles identités des populations. Celle-ci garantirait une
meilleure fréquentation du musée.
Par ailleurs, le West African Museum Programme (WAMP) avait souligné dans son
rapport sur la situation des musées « Qu’il suffit que le musée se rapproche des
préoccupations des gens pour que tout naturellement le public potentiel se rapproche du
musée » (UNESCO/WAMP, 2008, p.11)
La Côte d’Ivoire compte plus d’une dizaine de galerie avec certaines qui sont plus
actives que d’autres. Ces galeries sont tenues par des personnes qui ont acquis une certaine
expérience dans l’art contemporain, en tant qu’historien de l’art, en tant qu’artiste ou en tant
que collectionneur. Elles sont toutes situées dans la capitale économique Abidjan. Nous
avons, pour ne citer que cela:
56
Les galeries sont des puissants vecteurs de promotion de la création contemporaine
ivoirienne. Ce sont des lieux par excellence de diffusion d’œuvres et de nouveaux courants
artistiques. Elles permettent aux artistes de se faire voir et entendre. Elles sont des lieux
d’apparition des mouvements et styles artistiques, de définition des tendances.
Elles font découvrir les productions nationales à l’extérieur par leur participation aux
évènements internationaux liés à l’art contemporain tels que les foires, les biennales, les
salons.
Les galeries d’art sont des espaces de rapprochement du public vers les arts
contemporains. Ce sont des médiatrices Elles offrent une accessibilité aux œuvres à un public
averti ou non.
Elles ont ce pouvoir d’affiliation. C’est sur leurs cimaises que débutent les carrières et
pour l’historienne Julie VERLAINE : « l’exposition en galerie est unanimement reconnue
comme un passage obligé dans une carrière et un facteur décisif pour son
accélération. » (Verlaine, 2019).
Ces lieux de monstration offrent aux artistes qu’elles représentent et à leurs œuvres
d’art, un "droit d’entrée" dans la communauté de l’art contemporain de côte d’ivoire. Elles
font découvrir les jeunes talents.
Les galeries sont des rampes de lancement pour la carrière d’un artiste, elles peuvent
faire monter la côte des artistes et influent sur le marché de l’art de par leur renommée.
Pour exemple l’artiste Armand BOUA a commencé à vendre à des dizaines de millions
lorsqu’il a été exposé à la JACK BELL GALLERY à Londres. Avant cela il oscillait entre un
million de francs CFA (1 000 000 f FCA) et trois millions de francs CFA (3 000 000 f CFA).
Ici en Côte d’Ivoire le jeune artiste OUACABESSAY qui vendait à deux cent mille francs
(200 000 f CFA) est passé à six cent mille francs (600 000 f CFA) en galerie pour sa première
exposition.
57
Les galeries d’art jouent un rôle essentiel dans la promotion de la création picturale
ivoirienne mais à la différence du musée, elles le font dans un but mercantile.
En Côte d’Ivoire, il existe aussi des fondations qui œuvrent dans le domaine de la
culture et des arts. Ces fondations apportent leur pierre à l’édifice dans la valorisation des
œuvres d’art, soit par un soutien à la création par le financement des projets de créations
d’œuvres ou par la mise à disposition de résidences de créations, soit par l’organisation
d’expositions, soit par un soutien aux initiatives culturelles ou par l’organisation de concours
en vue de la détection de nouveaux talents. Nous citerons deux fondations qui ont pion sur
rue. Il s’agit de la Fondation DONWAHI et de la Fondation Bénédicte Jeanine Kakou Diagou
(BJKD) qui a organisé tout dernièrement, en février 2023, le Prix BJKD des Arts.
Dans ce ministère est logé un fonds pour soutenir les initiatives culturelles qui est le
Fonds de Soutien à la Culture et à la Création Artistique (FSCCA) créé par le décret n°2008 -
168 du 15 mai 2008. Mais, force est de constater que sur l’ensemble des projets soumis aux
fonds, l’autorité administrative privilégie plus les projets liés aux arts du spectacle.
58
Tableau 2: Synoptique du financement des activités culturelles
Les données énumérées dans le tableau ci – dessus, ont permis d’élaborer le graphique
suivant :
Art de la scène
Patrimoine
Littérature
Art de la rue
Art contemporain
Source : N’DJA Arsène sur la base des données du rapport d’activités 2019 du FSCCA
La formation demeure un outil indéniable pour la valorisation de cet art dit contemporain.
Pour se faire des établissements ont été créés. Il y a :
59
Le département des Arts de l’UFRICA à l’Université Félix Houphouët Boigny de
Cocody
Le Centre technique des Arts Appliqués (CTAA) de Bingerville
Le Lycée d’enseignement Artistique (LEA) de Cocody
Le Conservatoire Régional des Arts et Métiers d’Abengourou (CRAMA)
L’école de Peinture Charles Bieth d’Abengourou
Les institutions culturelles étrangères établies en Côte d’Ivoire sont très dynamiques
dans la promotion de l’art contemporain et la circulation des œuvres d’art. Elles sont, dans la
plupart des cas, rattachées aux représentations diplomatiques des pays qui les promeuvent et
dont elles assurent l’interface de leur rayonnement culturel international. Ces structures, qui
n’ont pas pour vocation de se substituer aux organes du Ministère de la Culture en charge de
la promotion culturelle, sont venues combler le vide qui prévalait en matière de visibilité de la
création artistique contemporaine.
La plus importante de ces institutions est l’Institut Français de Côte d’Ivoire qui a
abrité plusieurs expositions individuelles comme collectives d’artistes ivoiriens (JACOBLEU,
Augustin KASSY, N’guessan ESSOH, Ernest DUKU OUSOU Justin…). Il a même accueilli
l’un des plus grands évènements internationaux des Arts Plastiques jamais organisé en Côte
d’Ivoire intitulé ‟GRAPHOLIE” en 1993, sous la houlette d’Henriette DIABATE, alors
Ministre de la Culture. Cette institution a même exposé l’icône de la peinture contemporaine
Jean Michel BASQUIAT, en 1986 qui s’était rendu en Côte d’Ivoire, à la recherche de ses
racines africaines.
60
2 – 5 / Les évènements culturels
Il existe une variété d’événements avec une diversité de temporalités pour répondre
aux exigences de la création contemporaine. L’exposition, dans son rôle de médiateur entre
l’art et le public, est l’événement le mieux approprié à la mise en relation des champs de l’art.
- les expositions collectives qui regroupent plusieurs artistes. Elles sont organisées le plus
souvent dans le cadre de manifestations culturelles qui préconisent une diversification de
points de vue sur la création artistique. Les expositions collectives constituent l’essentiel des
Salons ou des manifestations artistiques périodiques. Elles se présentent, pour la majorité des
artistes africains comme l'une des voies d'issue possibles leur permettant de s’offrir une
certaine visibilité. Elles semblent être pour eux, le lieu de passage obligatoire pour la
consécration.
- Les expositions individuelles sont souvent mises en œuvre par des promoteurs
institutionnels ou privés qui s’attendent en général à des retombées financières entre autres. A
cet effet, la notoriété de l’artiste ou ses talents sont de mise pour l’organisation de ce type
d’exposition.
Au plan national, plusieurs évènements ont vu le jour par l’entremise d’initiatives privées ou
publiques avec des succès divers. Mais, malheureusement elles n’ont pas tenu dans le temps
pour diverses raisons (manques de moyens financiers, désintéressément des artistes, du
public). Il s’agit en ce concerne les initiatives privées de :
- La caravane des Arts Plastiques qui a connu deux éditions dont la dernière en 1997
61
- Du Festival des Arts Visuels d’Abidjan (AVA) qui a connu une seule édition en 2007
- Revl’Art qui a connu plusieurs éditions et dont la dernière s’est tenue en 2020
- Abidjan Art Festival qui a tenu seulement qu’une édition en 2014
- La Biennale Internationale des Arts Naïfs dont le promoteur est l’artiste Augustin
KASSY. La prochaine édition aura lieu en 2024
- Le Salon des Grandes Cimaises d’Abidjan promu par l’association des Artistes
plasticiens de Côte d’Ivoire qui a lieu chaque année dans le mois de Novembre
- Les Rencontres Internationales des Arts Numériques et Visuels d’Abidjan (RIANA)
avec comme promoteur JACOBLEU, artiste et professeur d’art, qui se déroulent dans
le mois d’Avril de chaque année
- L’Abidjan Art Fair, promu par le jeune artiste peintre Pépé Olivier
- Le Festival des Arts de la Rue d’Assinie (FARA) qui a lieu chaque année dans le mois
de Novembre. Ils regroupent des artistes en résidence qui créent des œuvres fraîches et
qui utilisent les murs dégarnis des rues pour en faire leurs supports de création. Ils
embellissent en même temps la ville.
Il est à remarquer que toutes ces activités sont le fruit d’initiatives privées et que l’Etat est
quasi absent dans la sphère de la valorisation de l’art contemporain.
2 – 5 – 2 / Au plan international
- offrir une vitrine internationale à des artistes encore vivants, et dans le cas des foires
et salons d’art contemporain permettre la vente d’œuvres ;
- mettre en évidence les grandes tendances dans la création artistique.
62
À l’international, l’État a permis aux artistes ivoiriens d’être présents à certains
évènements internationaux comme la Biennale de Dakar (DAK’ART) et la Biennale de
Venise en 2022 où la Côte d’ivoire a bénéficié d’un pavillon pour présenter ses créations
contemporaines. Les artistes présentés étaient en peinture ABOUDIA, Armand BOUA,
YEANZI et Bruly BOUABRE.
63
CHAPITRE V : PORTÉE DE LA CRÉATION PICTURALE IVOIRIENNE
Ici, ‟portée” fait référence à la valeur des œuvres contemporaines. Ainsi donc, parler
de valeur fait penser ostentatoirement à la valeur marchande de l’œuvre. Certes elle existe
mais, Il ne s’agit pas uniquement que de cela. Plusieurs facteurs entre en ligne de compte. Il
s’agit d’une pluralité d’éléments, susceptibles de faire d’une œuvre d’art un bien et
deuxièmement d’une pluralité d’instances de reconnaissances accordant de la valeur à une
œuvre. La valeur marchande, résumée par le prix, n’est que la résultante des nombreux
critères d’évaluation de l’œuvre d’art.
L’artiste peintre Armand BOUA avouait : « Souvent on crée juste pour beauté de art,
on peint ses fantasmes, sans se soucier de quoi que ce soit »
Cette conception ancienne et individualisme de l’artiste a pris sens dans les sociétés
occidentales. Ici, en Côte d’Ivoire les hommes vivent, n’existent et se réalisent que dans le
groupe. L’artiste ivoirien s’insère dans ce carcan communautaire hérité du passé, même si
comme tous les artistes, il se retire dans son atelier pour ses créations.
64
Nos artistes, souvent, domptent leur égo, pour créer, le nez et les sens collés à la
réalité, à la vie quotidienne, avec un regard critique sur les hommes et leur société. De même
qu’ils portent des messages et sensibilisent, ils créent des associations ou y adhèrent pour
défendre des causes communes. La fondation ABOUDIA créée par l’artiste ABOUDIA, vient
en aide aux enfants déshérités. Armand BOUA le plasticien qui dénonce dans ses toiles la
condition des enfants de la rue fait régulièrement des dons aux associations qui aident ces
enfants et aux prisonniers indigents. L’Association des Artistes Plasticiens de la Côte
d’Ivoire, dirigé par l’artiste peintre et photographe AKÉ, anime des ateliers d’expressions
artistiques et partage leur savoir et leur savoir-faire avec des déshérités, sans oublier les
enfants déficients mentaux, les handicapés, etc.
Les artistes ivoiriens peuvent être assimilés à des chroniqueurs, des témoins, actifs des
préoccupations de leurs concitoyens. Leurs traditions et leurs vies quotidiennes sont, pour
ainsi dire, la principale source de leur inspiration. Ils créent des images sans se soucier des
problématiques artistiques que l’occident leur a léguées. Ainsi la conception de leur art
semble, ironiser leur vécu et celui de leurs compatriotes, et, enfin prendre à témoins leur
histoire. Leurs propos racontent à l’aide d’image sans artifice la réalité dont ils sont partis
prenante. Leur langage s’approprie leur situation. Ils nous la présentent comme ils le
ressentent.
« La valeur esthétique de l’art est définie comme l’ensemble des propriétés qui
rendent l’art désirable aux agents » (Rouget et Sagot-Duvauroux, 1996, p 89).
Donner de la valeur esthétique à une œuvre d’art c’est apporter une appréciation à son
excellence, c'est-à-dire sa proximité par rapport à une certaine idée de la perfection et du
beau. L’œuvre d’art à la différence des artefacts non artistiques appelle la reconnaissance, le
65
jugement, et possède par conséquent une structure communicationnelle. L’œuvre d’art est
candidate à l’appréciation.
L’esthétique, le beau, est un élément important dans une œuvre d’art, certains
philosophes tel que Hegel affirmait même, que « l’art c’est le beau ». Par conséquent la
valeur esthétique constitue la valeur caractéristique de l’art, par valeur caractéristique de l’art
nous entendons la valeur qui fait de quelque chose une œuvre d’art.
Pour attester de la valeur esthétique des œuvres d’art contemporain plusieurs facteurs
et acteurs entrent en jeu, mais les galeries d’art y jouent un rôle important. L’historienne d’art
Julie Verlaine le dit en ces termes : « Les marchands d’art comptent parmi les parrains qui
font apprécier au grand public les œuvres qu’ils admirent, ils jouent un rôle non négligeable
dans la formation des goûts artistiques de leurs contemporains ». (Verlaine, 2019, p.17).
En effet une forte incertitude entoure la valeur des œuvres d’art au moment de leur
création et de leur première commercialisation, contrairement à celui des œuvres anciennes et
« classées ». L’art contemporain n’a pas de repères normatifs, il est par définition illimité et
indéfini parce que les artistes continuent de créer, que de nouvelles démarches artistiques
viennent régulièrement bouleverser les hiérarchies de valeur à peine esquissées et que, surtout
l’appréciation de ces œuvres contemporaines ne peut pas se fonder sur des critères de
jugement académique objectifs et déterminés.
Cette situation favorise l’intervention des acteurs que sont les critiques d’art, les
galeristes, parce qu’ils ont une bonne connaissance du monde de l’art et de son histoire et que
leur capacité à déterminer la qualité future d’une œuvre d’art est socialement reconnue. Ils
contribuent à la valeur esthétique des œuvres sur la base de critères qui lui sont propres, mais
dont il souhaite à termes qu’ils soient partagés par le plus grand nombre.
Les galeries sont avec les critiques d’art, des décideurs du monde de l’art
contemporain. Dans ce milieu ce sont eux qui confèrent à un artiste et à ses œuvres une
reconnaissance esthétique et artistique. Du fait qu’elles sont des lieux dédiés à l’art
contemporain et donc reconnus socialement comme des experts dans le domaine des beaux-
arts, lorsque les galeries exposent des œuvres, cela apporte un regard nouveau sur ces produits
sortis des ateliers des artistes, produits qui souvent en toute honnêteté ne sont pas appréciés à
leurs juste valeur ou auxquels on ne trouve pas forcément d’esthétisme ou d’attrait au premier
regard, car comme le dit l’adage populaire « la beauté est relative », en effet un tiers peut
66
trouver une œuvre ou des agencements de couleurs belles, un autre non. Mais quand ces
œuvres sont dans une galerie on se dit : "si cette œuvre est exposé par un professionnel de
l’art c’est qu’elle représente un idéal de beau".
Certains artistes se réfèrent même aux galeries dans l’orientation de leurs créations
artistiques, comme nous le confiait dans une interview l’artiste peintre Bamouin SINZE:
Nos talents gagnent en respect par la qualité de leur travail, de ce qu’ils proposent et se
soumettent ainsi aux appréciations d’un milieu qu’ils ont décidé de conquérir. Ils abordent les
sujets universels, aussi riches que variés sur la vie, la culture, l’environnement, la société,
leurs aspirations profondes et leur vision du monde avec des codes qui leur sont propres. A
travers leurs créations, nous arpentons les voies de la récupération, des assemblages, des
graffitis, de la peinture mouvante à l’huile et celle plus stable à l’acrylique, des pastels, qui in
fine, au-delà du message sous tendu, aspire au beau, à l’esthétique.
67
1 – 3 / La portée culturelle de la création contemporaine
« Bien que les artistes ivoiriens utilisent des supports et matériaux, formes
techniques et moyens différents dans la présentation de leurs œuvres, ils
répondent en synergie à la préoccupation essentielle de mise en avant de la
culture ivoirienne qui est notre socle et notre identité. On retrouve d’ailleurs
dans certaines de leurs propositions, des thématiques liées à nos masques,
danses, us, coutumes, légendes, costumes mais aussi l’urbanité, l’engagement
social et les mutations qui s’opèrent dans le monde actuel. Leur art leur permet
de toucher du regard et du doigt nos réalités, nos problématiques et de leur
donner vie. » (REMARK, 2022, p.10)
Les œuvres acquièrent dès lors leur valeur culturelle. Par "valeur culturelle" d’un bien
ou d’un objet, on entend ce que cet objet ou ce bien représente sur le plan culturel pour une
communauté, une nation donnée, sa place et son impact dans la culture d’un peuple.
Autrement dit, un peuple peut l’identifier à sa culture, le reconnait comme faisant partie
intégrante de son patrimoine culturel. L’UNESCO définit le patrimoine culturel comme « à la
fois un produit et un processus qui fournit aux sociétés un ensemble de ressources héritées du
passé, créées dans le présent et mises à disposition pour le bénéfice des générations futures »
Les œuvres d’art contemporaines deviennent ainsi des biens culturels de la société, et
l’article premier alinéa 1 de la convention pour la protection des biens culturels en cas de
conflit armé, signé en 1954 à la Haye définit ainsi les biens culturels : « sont considérés
comme biens culturels quels que soient leur origine et propriétaire, les biens meubles ou
immeubles qui présentent une grande importance pour le patrimoine culturel des peuples »
Les entités privées, comme publiques œuvrant dans le domaine des arts visuels,
contribuent à faire intégrer les produits de la création contemporaine au patrimoine culturel
matériel de la côte d’ivoire. Grâce à leur mission de promotion, elles contribuent à faire de
l’art contemporain une partie intégrante de la culture collective ivoirienne.
En effet grâce à la promotion qu’elles font des œuvres d’art contemporain, certaines
sont acquises par des institutions publiques. Elles entrent dans des collections publiques ou
68
privées en l’occurrence celle des musées et font ainsi partie du patrimoine culturel
matériel des pays.
Ces médiateurs permettent d’intégrer plus profondément les arts contemporains dans la
culture collective et contribuent au fait que le public ne cantonne pas l’art ivoirien, voir
africain uniquement qu’aux masques, aux statues, aux costumes ou objets anciens, hérités des
ancêtres et qu’on retrouve dans la plupart de nos musées. Mais, que l’art comprend aussi les
œuvres d’art plastiques et visuelles produites par les artistes de notre époque et que ce type de
patrimoine mérite d’être autant apprécié et valorisé.
69
- De la complexité du sujet, en effet une composition faite de multiples portraits
réalistes est bien plus complexe et laborieuse à réaliser qu’une composante
abstraite.
Alors que certaines œuvres atteignent des prix vertigineux par la spéculation comme
les œuvre du célèbre ABOUDIA qui varie de trente (30) à cent (100) millions et dont l’une de
ses œuvres a été vendue aux enchères à près de quatre cent (400) millions, nous sommes en
droit de nous poser des questions à savoir qui décident de la valeur d’un œuvre ? Les artistes,
les collectionneurs, les galeristes ?
- Le premier cercle est composé du petit nombre des pairs (les autres artistes), dont
l’avis est capital, et ce d’autant plus que l’artiste est novateur, échappant donc aux
critères de jugement traditionnels. Ce cercle est la moins importante.
- Le troisième cercle est celui des marchands, des collectionneurs, et des galeristes
relevant des transactions privées. Ce cercle est le plus important car, ce sont
généralement les acteurs de ce cercle qui font grimper la côte des artistes. Ils sont
très actifs sur le marché de l’art
- Le quatrième cercle enfin est celui des maisons de ventes aux enchères d’œuvres
d’art comme CHRISTIE’S à Londres et SOTHEBY’S à New York. Les résultats
de leurs ventes aux enchères influent, dans une certaine mesure les prix en galerie.
Un artiste dont la côte explose aux enchères va forcément bénéficier de prix revus
à la hausse en galerie.
70
Toutes ces instances agissent sur la côte des artistes. La côte, dans le domaine des arts
visuels désigne un indice qui mesure la renommée et la popularité de l’artiste. Il sert de
référence pour l’estimation de la valeur des œuvres de l’artiste. En somme, on peut le définir
comme la valeur à laquelle se vend un artiste sur le marché de l’art. La directrice de la galerie
Cécile FAKHOURY disait à cet effet :
« la cote d’un artiste évolue en fonction de là où il est exposé, s’il rentre dans
des musées internationaux, s’il rentre dans des collections privés importantes,
s’il rentre dans des collections publiques importantes, s’il est exposé dans tel
biennale, s’il est exposé dans tel exposition, s’il y a tel curateur qui va le
prendre pour le montrer, c’est vraiment l’évolution d’une carrière qu’on suit,
qu’on défend et le but de la galerie c’est de bien placer les artistes et de les
vendre aux bonnes personnes qui ont et qui pourraient avoir une sorte de levier
dans la carrière de l’ artiste et donc dans la cote de l’artiste. »
Le marché de l’art lui-même a un impact considérable sur la valeur des œuvres d’art. Il
englobe toutes les ventes, qu’il s’agisse de pièces vendues aux enchères, en galerie,
en foire ou lors de transactions privées. Le marché obéit aux principes de l’offre et de la
demande. Plus une œuvre est recherchée, et plus les gens sont prêts à payer pour l’acquérir.
2 – 2 / Le marché de l’art
C’est le cadre dans lequel des mécanismes sont mis en place pour permettre les échanges
d’œuvres d’art avec comme principal enjeu, le gain financier. Le marché de l’art contemporain est
caractérisé par l’hétérogénéité et la singularité des productions. Il est animé par un ensemble
d’acteurs dont, les responsables de musées et de centres d’art contemporain, ceux des foires
d’art et des maisons de vente aux enchères, les collectionneurs privés comme publics, la
71
clientèle occasionnelle et les galeristes qui sont les plus dynamiques. Ils se situent au cœur de
la structure du marché de l’art.
La galerie est au centre de l'économie d'œuvres. Elle sert d'intermédiaire entre l'artiste
et les acheteurs, qu'ils soient collectionneurs ou institutionnels. Les salons, les foires et de
plus en plus souvent les ventes aux enchères constituent des modes de diffusion
complémentaires ou alternatifs à la galerie quand l'artiste n'en est pas réduit à vendre
directement en atelier. Dans ce système, le prix de l'œuvre, fixé par la galerie, est fonction de
caractéristiques intrinsèques et extrinsèques, parmi lesquelles nous citerons l'originalité et la
réputation de l'artiste, la technique ou le médium de l'œuvre, la taille, éventuellement la
période de production. Plus que par leur statut juridique, les galeries se différencient par le
rôle qu'elles jouent dans le processus de légitimation du travail des artistes.
De par la singularité de leurs œuvres, la scène artistique ivoirienne est aussi présente dans
le circuit international du marché de l’art avec des artistes qui aujourd’hui trustent les foires, les
galeries et les ventes aux enchères dédiées à l’art contemporain : OUATTARA, YÉANZI,
Armand BOUA, ABOUDIA ou MOUNOU Désiré sont les artistes peintres qui, actuellement sont
les plus en vue.
Le critique cite à titre d’exemple OUATTARA WATTS, l’enfant prodigue parti vivre
aux Etats-Unis il y a une trentaine d’années et revenu en 2018 le temps d’une exposition. Ses
compatriotes, le sculpteur Jems Robert Koko Bi et le plasticien Ernest Dükü, ont eux aussi
initié des retours, confirmant l’existence de débouchés marchands à leurs productions.
D’ailleurs, lors de l’exposition de 2018, les œuvres de OUATTARA WATTS se sont bien
vendues, à des tarifs allant de vingt-six millions de francs (26 000 000 f CFA) à quatre-vingt
millions (80 000 000 f CFA) selon les pièces. « Certaines de ses œuvres ont été acquises par
des collectionneurs locaux », confie Cécile FAKHOURY, qui accueillait l’exposition dans sa
galerie ouverte en 2012. Habituée des grands rendez-vous internationaux de l’art, la galeriste,
qui représente de nombreux artistes ivoiriens et ouest-africains, possède une deuxième galerie
72
à Dakar et un showroom à Paris. Les premières années, 90 % de son chiffre d’affaires se
faisaient à l’étranger mais, aujourd’hui, précise-t-elle, « sans être à 50/50, il y a un
rééquilibrage important qui s’est opéré, et s’il n’y a pas de boom, la tendance à la hausse du
marché local est manifeste ».
Il faut dire que le marché est en pleine croissance. Mme Illa DONWAHI,
collectionneuse et directrice de la Fondation DONWAHI, en interview, disait à ce propos :
Pour Mimi Errol, fin connaisseur du milieu, « depuis dix ans, le marché grandit de
manière organique, progressive et résiliente en dépit des crises politiques et sanitaires ».
Mieux, Abidjan parvient à « faire revenir ses artistes, à garder les plus jeunes et à attirer
ceux de la sous-région ».
Le marché de l’art en Côte d’Ivoire est en pleine croissance, mais son dynamisme
reste à confirmer sur la durée. « Pour accroître sa notoriété, il faudrait organiser un
événement international à Abidjan » dixit l’artiste JACOBLEU
Nonobstant cette embellie du marché local, force est de constater que le vrai marché
de l’art africain se trouve en Occident. Son cœur bat à Londres, Paris, New York. Selon le
rapport Africa Art Market de 2016 sur le marché de l’art africain contemporain, les œuvres
des artistes africains les plus côtés ont été vendues à Londres, New York, Paris, Dubaï par les
grandes maisons comme Sotheby’s, Philips, Christie’s, Bonhams, Strauss & Co, Gaïa,
Cornette de Saint Cyr. Et les peintres ivoiriens ne sont pas en reste.
74
CHAPITRE VI : PESENTEURS ET PERSPECTIVES DE
VALORISATION DE LA CRÉATION PICTURALE
CONTEMPORAINE IVOIRIENNE
I / LES PESENTEURS
L’essentiel des activités qui tournent autour de l’art contemporain se situe à Abidjan.
Le Fonds de Soutien à la Culture et à la Création Artistique (FSCCA) ne profite pas aux
projets relatifs aux arts visuels. Ces projets reçoivent peu ou pas de soutien financier. La
priorité est accordée à la musique et aux autres arts scéniques, au détriment des arts
plastiques. Les manifestations d’envergure dans le domaine de l’art contemporain n’existent
pas. La formation dans les écoles d’art et d’action culturelle ne prend pas en compte certains
éléments indispensables à la maîtrise de la promotion des échanges sur l’art contemporain.
Ces vicissitudes du paysage de l’art contemporain sont autant de contraintes dont pâtit
la promotion des œuvres d’art en Côte d’Ivoire. Pour une certaine opinion, il serait vain de
chercher des solutions pour une plus grande audience de l’art contemporain. Ce dernier
semble être réservé à une certaine élite et demeure un emprunt de l’occident. Pour cette
75
opinion l’art contemporain est à situer au sommet de la pyramide de l’intelligibilité de la
création artistique actuelle. La majorité de l’opinion publique ne s’y retrouve pas.
Alors que tant que les amateurs d’art seront en nombre insignifiant, il ne sera pas
possible de développer un cadre idéal, c’est-à-dire qui puisse mobiliser des opinions très
variées et d’horizons divers pour la promotion de l’art contemporain en Côte d’Ivoire.
II – LES PERSPECTIVES
2 – 1 / Le mécénat institutionnel
On entend par mécénat d’état toutes les actions que devrait mener les politiques pour
la valorisation des productions artistiques contemporaines.
2 – 1 – 1 / La loi du 1%
C’est une loi que la législation ivoirienne doit prendre en compte et qui préconise
d’associer la création artistique dans l’édification de bâtiments publics ou qui bénéficient d’un
apport du public. C’est-à-dire que tout projet de construction et d’équipement d’un bâtiment
public financer en totalité ou en partie par le budget de l’Etat, d’une collectivité locale ou d’un
établissement recevant du public, tels qu’un hôtel, un grand magasin, une salle de spectacles,
un complexe touristique, devra lorsque la dépense prévisible dépassera un certain seuil (qu’il
reste à définir), comporter un programme de décoration artistique. Cette loi est déjà en
vigueur dans quelques pays comme la France en Europe et le Sénégal en Afrique. Le montant
du projet artistique est de 1% du coût total des travaux. Ce qui lui vaut la dénomination de «
loi du 1% ».
76
2 – 1 – 2 / La création d’un fonds de soutien à l’art contemporain
Ayant constaté que le FSCC ne soutient pas assez les projets culturels liés à l’art
contemporain il serait judicieux de mettre en place un fonds qu’on pourrait dénommer Fonds
de Soutien à l’Art Contemporain avec des critères d’attribution claires qui seront connus de
tous. Ce fonds aura pour mission :
Pour une meilleure visibilité sur le plan national et international, l’Etat se doit de
mettre en place par le biais de la Direction et de la Promotion des Arts Plastiques un
évènement culturel à caractère international, à l’instar des biennales de Dakar, du Caire, de
Johannesburg ou même des GRAPHOLIES, qui se sont déroulés ici même en Côte d’Ivoire
en 1993 et qui a connu un succès retentissant. Cet évènement créera une mobilité des acteurs
du monde de l’art contemporain (Artistes, collectionneurs, galeristes, amateurs d’arts,
critiques d’arts, journalistes culturels) et même des touristes vers la Côte d’Ivoire.
Il sera bénéfique pour les artistes, parce que le monde de l’art se déplacera pour voir
leurs œuvres, donc une meilleure visibilité pour eux et pour l’Etat de Côte d’Ivoire, qui
engendrera des retombées économiques importantes en termes d'emplois temporaires, de
services, ainsi que pour la visibilité et la notoriété que cet événement apportera au territoire.
Un tel projet contribuera au rayonnement artistique de la Côte d’Ivoire.
77
Sur le plan international, l’Etat doit continuer à accompagner les artistes qui sont invités aux
différentes foires et salons dans le monde dont les plus importants sont :
2 – 2 / La Sensibilisation du public
2 – 2 – 1 / La communication
L’influence des médias sur la vie de tous les jours est d’une importance telle qu’elles
sont considérées comme le quatrième pouvoir derrière les trois pouvoirs constitutionnels que
sont : l’exécutif, le législatif et le pouvoir judiciaire. Il faudrait donc s’appuyer sur ce puissant
outil pour sensibiliser et rapprocher l’art de nos concitoyens.
78
2 – 2 - 1 – 1 / La communication audiovisuelle
Au niveau du secteur privé, les acteurs, doivent impliquer les médias, lors de leurs
évènements car les expositions d’œuvres d’arts, doivent faire l’objet d’une plus grande
couverture.
2 – 2 - 1 – 2 / La communication virtuelle
12
INFLUENCIA : Groupe de presse canadien
13
COMMUNI’ART : Agence conseil en communication, E- Réputation et relations presse
79
novembre 2008 retenait que "Le train du Web participatif est donc en marche et il s’agit pour
les institutions de ne pas le louper". Il serait alors judicieux d’emprunter ce train dans la
valorisation de la création contemporaine ivoirienne.
Internet permettra L’accroissement des échanges sur les œuvres d’art, de par leur
numérisation dans la perspective de toucher un public de plus en plus large.
Il faudrait adapter la communication sur les arts visuels aux nouveaux modes de
navigation des internautes. Le ministère de la Culture doit pouvoir créer un site internet
consacré à la création contemporaine ce qui lui permettra de disposer d’une vitrine ouverte
tous les jours et à tous heures. Ce site web devra contenir une base de données consultable de
tous les acteurs du monde de l’art contemporain (artistes, galeries, criques d’arts…), diffuser
les images ou vidéos des différentes expositions, faire des interviews…
Des galeristes utilisent déjà internet pour la promotion de leurs activités, mais cela
reste uniquement que dans leur seul intérêt. Une plate-forme qui travaillera à rassembler et
diffuser toutes les éléments de toutes les activités deviendra une référence.
Aussi, un seul souci doit nous guider. Un large succès au contenu de ces expositions
en ligne à un public plus vaste, composé de toutes les couches sociales (chercheurs, étudiants,
enfants, etc…)
2 – 2 - 2 / L’éducation
Parmi les formes d’expression artistique que l’on retrouve, l’art contemporain
demeure la moins connu et la moins accessible. Pour inverser cette situation, il est important
de mettre en place une véritable campagne de sensibilisation à long terme, qui passe
certainement par l’organisation fréquent de manifestations artistiques telles que les
expositions.
80
Sous un autre angle, la vulgarisation serait aussi très efficace pour ne pas limiter la
connaissance et l’appréciation des œuvres qu’à leur réception. Elle permettrait d’avoir
d’autres notions sur les conditions et les motivations de la création artistique contemporaine.
Dans les établissements scolaires, l’enseignement de l’art à travers le dessin est une
partie intégrante des programmes. Au cycle élémentaire, il se fait à travers des activités de
dessin de crayonnage, de modelage. Il convient de remarquer que les enseignants de
l’élémentaire, dans leur grande majorité considèrent cette discipline comme simplement
récréative et n’insistent ni sur les fondamentaux, ni sur les objectifs.
Cette discipline n’est pas destinée à priori à former des artistes mais de futurs adultes
capables de comprendre et de maîtriser les transformations de la société induites par la
création artistique contemporaine C’est la raison pour laquelle se sont les premiers à devoir
être sensibilisés de la finalité de l’éducation artistique en particulier.
Quant aux élèves, les visites d’expositions, d’ateliers d’artistes, de centres d’art
contemporain, doivent être des activités effectives, réalisées au moins quatre fois dans l’année
81
scolaire. A l’intention des élèves, les administrations des établissements scolaires peuvent
nouer des partenariats avec des artistes ou des collectionneurs pour réaliser des expositions au
sein des établissements.
Par ailleurs comme dans les écoles primaires, des expositions thématiques de travaux
d’élèves ou ceux artistes professionnels peuvent être organisées au niveau des établissements.
Nous avons voulu insister sur l’approche scolaire de la création artistique en tenant
compte du fait que c’est à ce niveau que l’on pourrait inculquer de manière pérenne dans la
société des comportements qui marquent un intérêt certain pour l’art contemporain.
Les professionnels en animation et en patrimoine doivent avoir aussi, dans leur cursus
de formation, un programme lié à la connaissance de l’art contemporain en général, et en
particulier de l’histoire de l’art contemporain ivoirien. Car il nous a été donné de constater
dans nos enquêtes (voir annexe..) que la majorité des PAC ont une vague connaissance de
l’art contemporain et des enjeux qui tourne autour de cette thématique.
Dans une compréhension basique, l’artothèque peut être considérée comme une
bibliothèque dont les livres seraient remplacés par des œuvres d’art. L’artothèque comme la
bibliothèque propose le prêt d’œuvres d’art à des particuliers. Mais ici, le prêt est en fait une
location puisqu’il est assujetti à une participation financière de l’emprunteur. La contrepartie
financière pour la location d’une œuvre est toutefois moins importante que son prix réel. Le
fonctionnement de l’artothèque requiert un travail considérable bien au-delà de celui de la
bibliothèque. En plus de la gestion financière, il faut assurer le suivi des prêts, la restauration
et l’intégrité des œuvres, la gestion des stocks d’œuvres…
82
L’artothèque peut avoir différents statuts. Elle peut être autonome ou attachée à une
structure telle qu’une bibliothèque, un musée, ou n’importe quelle institution capable
d’assumer cette charge. La finalité de l’artothèque est de recouvrir une mission de service
publique liée à la médiation de l’art. A propos, F. COADOU précise que :
La collection de l’artothèque peut être constituée d’œuvres prêtées par des artistes ou
des collectionneurs et de fonds d’art propres à l’organisme qui l’a mise en place.
83
Selon André DÉSVALLÉES, la muséalisation est l'« opération tendant à extraire une
(ou des) vraie(s)chose(s) de son (leur) milieu naturel ou culturel d'origine et à lui (leur)
donner un statut muséal » (DÉSVALLÉES, 1998, p.229).
La muséalisation change alors le statut de l'objet. Elle lui octroie un statut muséal,
c'est-à-dire « qu'elle les transforme en objets de musée » (DÉSVALLÉES, 1998 p.208) et lui
confère donc un statut de témoin matériel de l’homme. Elle prend alors de la valeur. Elle
n’est plus une pièce quelconque.
Toutefois ce changement de statut de l’œuvre d’art fait l’objet d’un processus. Pour
Zbynek STRANSKY14, la muséalisation comporte trois étapes successives : la « sélection »,
la « thésaurisation » et la « présentation » (DESVALLÉES et MAIRESSE, 2011 : 256-257).
C’est-à-dire sélectionner, documenter et présenter. Car L'objet de musée est destiné à être
montré, c'est-à-dire à être considéré par des visiteurs, qui sont aussi les membres de la grande
communauté humaine pour laquelle le patrimoine est constitué. La muséalisation apporte
donc une valeur ‟ajoutée‟ à l’œuvre.
Les musées sont le miroir pour la société. Ils contribuent aux discours identitaires
nationaux qu’au renouveau artistique et à la vie économique. Une ville où s’ouvre un musée
offre également des ouvertures vers un développement touristique et économique et vers
l’expansion du marché de l’art contemporain.
14
Zbynek Zbyslav STRANSKY : Muséologue tchèque, membre de l’ICOM, décédé le 21 Janvier 2016
84
La muséalisation des œuvres picturales ivoiriennes passe indéniablement par la
création d’un musée d’art contemporain, ce qui contribuera sans doute à la valorisation de la
création contemporaine ivoirienne, car le musée en a la vocation.
Si les œuvres du patrimoine artistique de l’Etat étaient valorisées dans le cadre d’un
musée, il serait alors permis de croire que la valeur marchande de cette collection deviendrait
l’une des plus importantes du continent, tout en sachant qu’ils ne seront pas destinées à la
vente, car elles deviennent inaliénables et imprescriptibles, c'est-à-dire que les pièces qui y
sont répertoriées ne peuvent être ni cédées, ni échangées, ni vendues.
85
Il est donc nécessaire de mettre en place une bonne médiation artistique. Elle peut
prendre différentes formes :
- Grâce à des visites guidées et/ou thématiques, réalisées par des médiateurs ;
- Un public déjà averti utilisera plutôt des outils de lecture simple comme les cartels,
qui lui procureront les informations importantes sans intervenir dans sa relation à
l’exposition et aux œuvres ;
- Pour les familles, les outils numériques et interactifs (dans la mesure du possible)
permettent de captiver l’attention des plus jeunes en partageant un moment. Les
familles peuvent aussi apprécier les visites guidées ;
- Enfin, un public moins réceptif appréciera la présence d’un guide pour le cadrer
dans sa démarche de découverte.
Ainsi, il est pertinent de proposer à son public, différentes formes de médiation, pour
répondre à leur attente. Cela passe par l’organisation d’activités régulières.
Toutes ces ébauches de solutions que nous avons proposé, nous le pensons, si elles
sont appliquées contribueront certainement à la valorisation de la création picturale
contemporaine ivoirienne.
86
III / PROJET DE CREATION D’UN MUSEE D’ART CONTEMPORAIN
3 – 1 / Contexte et justification
Les musées naissent en général des besoins et des désirs de la société, des artistes et
du public. Ils ont une longue et prestigieuse histoire, mais c’est depuis peu qu’ils prennent
place dans nos sociétés africaines en général et ivoiriennes en particulier, surtout les musées
d’art contemporain.
Aussi, la Côte d’Ivoire qui a découvert cette forme d’art après les indépendances a vu
naitre des plasticiens hors pairs qui ont produit des œuvres extraordinaires qui sont
disséminées à travers le monde. La création plastique ivoirienne prend tout son sens et s’est
imposée car les œuvres de nombre de nos artistes font partie des collections de certains
musées et de grands collectionneurs.
87
Ainsi, la nécessité de la mise en place d’une d’institution qui pourra accueillir les
meilleures productions artistiques contemporaines, qui témoignent du talent de nos artistes et
de la richesse de notre culture est plus que d’actualité. D’où ce projet de création d’un musée
national d’art contemporain.
Ce musée qui se veut futuriste et qui répondra à tous les critères d’un musée
international en terme de sécurité et de confort, de luminosité sera bâti sur une superficie de
5000 m2 et aura plusieurs salles en son sein dont :
3 – 2 / Objectifs du projet
3 -2 – 1 / Objectif général
3 -2 – 2 / Objectifs spécifiques
88
- Offrir un patrimoine artistique à la Côte d’Ivoire en matière d’œuvres d’arts ;
- vulgariser l’art en offrant un accès facile au public ;
- faire la promotion des artistes et de leurs œuvres ;
- être au service de la création plastique en offrant un cadre d’exposition
et de loisir
- Rapprocher les populations de l’art contemporain
- Rendre accessible les œuvres d’art à tous
- Sortir une documentation sur l’histoire de l’art contemporain en Côte d’Ivoire
- Faire du musée d’art contemporain un produit d’appel touristique
3 – 3 / Résultats attendus
3 – 4 / Le public cible
-La population ivoirienne : le projet vise toutes les populations vivant en Côte d’ivoire
- Les élèves et étudiants : le musée à travers ses œuvres revêt un caractère éducatif. Les
informations dont sont porteurs les collections du musée permettent à l’élève ou à l’étudiant
d’acquérir de nouvelles connaissances
-Les chercheurs : la thématique sur l’art contemporain ivoirien qui n’est pas encore exploré
pourrait intéresser les chercheurs car les collections du musée et les informations qu’elles
contiennent représentent de la matière pour la recherche scientifique
89
- Les amateurs d’art : Le musée sera un lieu de rencontre pour tous les amateurs d’art
contemporain (galeristes, collectionneurs, artistes, critiques d’art) de la Côte d’Ivoire et du
reste du monde
3 – 5 / Activités à mener
3 -5– 1 / L’atelier
3 -5 – 2 / L’appel d’offre
Par la suite une équipe de pilotage et du suivi du projet sera mis en place. Elle aura
pour mission de :
90
3 - 5 – 3 / Les travaux de construction
Le chantier passera à sa phase exécutive avec le cabinet d’architecture qui aura été
choisi dans le strict respect du cahier de charge. Des réunions de chantier auront lieu
périodiquement à chaque étape pour évaluer le travail déjà effectué.
3 - 5 – 4 / Les acquisitions
3 - 5 – 5 / La formation du personnel
Le personnel qui aura à travailler au musée d’art contemporain aura besoin d’être formé
car la plupart des professionnels en patrimoine ne sont pas très familiers des œuvres
contemporaines. Cette formation comprendra :
- la régie en art contemporain, qui comprend l’ensemble des fonctions relatives aux
mouvements des œuvres d’art qui tournent autour de la gestion de collections telle que
la gestion administrative, le transport et la logistique, la définition des conditions
d’exposition des œuvres ;
- la conservation, la restauration et la prévention en art contemporain qui désignent
l’ensemble des interventions propres à la sauvegarde des œuvres dans toutes leurs
caractéristiques ;
- la médiation culturelle en art contemporain.
Pour atteindre ses objectifs ce projet aura besoin de ressources humaines, matérielles et
financières.
91
3 - 6 - 1 / Ressources humaines
Pour la première phase, consacrée aux ateliers de réflexion nous aurons besoin:
- De conservateurs de musée ;
- D’historiens de l’art ;
- De critiques d’art ;
- D’artistes plasticiens ;
- De collectionneurs ;
- D’architectes ;
- Du Directeur de l’OIPC ;
- Du Directeur du Patrimoine Culturel ;
- Du conseiller technique du Ministre de la Culture en Patrimoine.
- une direction
- un service de conservation et restauration
- Un service de la documentation
- Un service de l’animation et de la médiation
- Une artothèque
- Une bibliothèque
92
3 - 6 - 2 / Ressources matérielles
3 – 7 / Chronogramme d’activités
Le projet de promotion de l’art contemporain par le musée est prévu pour une durée de
deux ans soit de mars 2024 à février 2026. Pour ce faire, un calendrier prévisionnel est établi
comme suit :
93
3- 8 / Budget prévisionnel
3 -8 – 1 / Budget atelier
3 -8 – 2 / Budget formation
3 -8 – 3 / Acquisition d’œuvres
94
3 -8 – 4 / Budget travaux de construction
95
3 – 9 / Plan et source de financement
Ce projet sera financé à 60% par les fonds publics et 30% par nos partenaires
extérieurs et 10% par des partenaires privés
3 – 10 / Stratégie de financement
Notre stratégie de financement sera basée sur le lobbying auprès de nos partenaires
privés. Nous leur signifierons le bien fondé de notre projet et l’opportunité qu’ils trouveront à
associer leurs images aux activités du musée. Aussi ces partenaires seront cités dans tous les
actions de l’institution et apparaîtrons sur toutes les plates-formes de communication et les
visuels du musée.
3 – 11 / Suivi et évaluation
96
3– 12 / Cadre logique
97
CONCLUSION GÉNÉRALE
Notre objet d’étude s’est opéré aux moyens de diverses méthodes et techniques. Deux
approches ont ainsi guidé l’exploration de la réalité de la valorisation de l’art contemporain
ivoirien que nous nous sommes proposé d’appréhender. Il est question des démarches
descriptives et fonctionnalistes. La première est liée à la nécessité d’approcher un fait social à
partir des éléments structurants. La seconde se rapporte au rôle et à l’utilité, que quelques
98
éléments d’un ensemble plus grand sont amenés à jouer dans l’équilibre et l’harmonie de ce
système. Recourir au fonctionnaliste, c’est prendre conscience du fait que dans la mise en
œuvre d’une action, il peut y avoir aussi bien des éléments fonctionnels que des facteurs
dysfonctionnels. Les données recueillies sur le terrain ont permis de mieux cerner le champ
de la création contemporaine en Côte d’Ivoire, de même que de sa mise en valeur dans son
approche opérationnelle.
Aussi, le rôle des pouvoirs publics devrait être déterminant dans la mise en place des
conditions nécessaires de promotion des productions artistiques. Les artistes ivoiriens sont
aussi imaginatifs que leurs homologues d’ailleurs. Cependant, les opportunités qui s’offrent à
eux n’ont pas évolué
A la suite de ces remarques, les données selon nous, qui apparaissent comme une
alternative sûre à la valorisation de la création picturale contemporaine ivoirienne sont de trois
ordre :
Deuxièmement la visibilité par la présence sur le marché de l’art par la participation aux
salons et foires internationale d’art contemporain ainsi que par le travail des galeries.
Troisièmement l’implication des pouvoirs publics par la création d’un fonds de soutien aux
arts contemporains et par la muséalisation des œuvres contemporaines qui leur confèrera une
valeur certaine.
Par rapport à l’implication des pouvoirs publics, Madame la Ministre de la Culture disait à ce
propos : « En tant qu’entité gouvernementale, le Ministère de la Culture a le devoir
99
d’écouter, de soutenir et d’accompagner nos « ambassadeurs » « créateurs » afin qu’ils
renforcent leur positionnement et surtout, qu’ils puissent vivre de leur art. »15
15
Françoise REMARK, Identités contemporaines de la Côte d’Ivoire, 2022, P10
100
SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE
I - SOURCES
1 – Sources orales
-BLEU, J., Directeur de la galerie Pièce Unique et artiste visuel, entretien du 11 octobre 2022,
à la galerie PIECE UNIQUE, Abidjan – Cocody, Téléphone : 07 47 83 70 00
-KONAN, P., Artiste et professeur d’art plastique à l’ESAPAD, entretien du 14 mars 2023, à
la galerie PIECE UNIQUE, Abidjan – Cocody, Téléphone : 01 01 94 04 21
101
2– Sitographie
https://www.lexpress.fr/culture/art/6-questions-sur-l-art-contemporain-aujourd-
hui_1244636.html, consulté le 7 avril 2023.
https://www.icom-musees.fr/actualites/agenda/l-art-urbain-reconnaissance-valorisation-et-
prise-en-compte-patrimoniale, consulté le 7 avril 2023.
https://www.tajan.com/fr/comment-debuter-gerer-et-valoriser-une-collection-dart/, consulté le
19 avril 2023.
http://cieco.umontreal.ca/appel-journee-detude-quand-lart-contemporain-transforme-le-
musee-nouveaux-regards-sur-les-pratiques-de-collection/, consulté le 19 avril 2023.
https://hephata.fr/labo-patrimoine/dialogue-entre-lart-contemporain-et-le-patrimoine/,
consulté le 20 avril 2023.
https://www.lagazettedescommunes.com/219732/art-contemporain-letat-veut-ameliorer-la-
valorisation-des-collections-publiques/, consulté le 03 mai 2023.
https://aica-sc.net/2022/04/26/reflexions-sur-le-marche-de-lart-et-la-valorisation-des-oeuvres/,
consulté le 03 mai 2023.
102
II - BIBLIOGRAPHIE
1 - Ouvrages Généraux
BUSCA, J., Perspective sur l’art contemporain africain, Paris, L’harmattan, 2002
CHATEAUX, D., Qu’est-ce qu’un artiste ?, Rennes, Presse Universitaire de Rennes, 2008
CONNIN, B., L’art contemporain pour les débutants, Paris, QI Edition, 2010
FRIED, R., CARRASSAT P., MARCADE I., Comprendre et reconnaître les mouvements
dans la peinture, France, Bordas, 1996
GRAWITZ, Méthodes des sciences sociales, Paris, Dalloz (11e édition), 2000
KOFFI, Y. C., Ecrits sur les arts et les artistes d’ici et d’ailleurs, Paris, L’Harmattan, 2020
MENSAH, A., ANDRIAMIRADO, V., Afrique et art contemporain, Paris, L’harmattan, 2002
103
VERLAINE, J., Les galeries d’arts contemporains à Paris : L’histoire culturelle du marché
de l’art 1944 – 1970, Paris, Édition de la Sorbonne, 2019
2 - Ouvrages de spécialité
ROUGET, B. & SAGOT-DUVAUROUX, D., Economie des arts plastiques, une analyse de
la médiation culturelle, France, l’Harmattan, 1996
3/ Revues
KOKO, K.A. « Le Vohou –Vohou dans l’espace artistique ivoirien », in KANIAN – TERE, N°
5, 2020, pp. 81 – 90
4/ Thèses et Mémoires
4 – 1 / Thèses
N’DIAYE, F.D., La circulation des œuvres d’art contemporain en Afrique de l’ouest : cas des
arts plastiques à travers l’exemple du Sénégal, Thèse de Doctorat en art, Université
Bordeaux Montaigne, 2015, 300 p
104
4 – 2 / Mémoires
KOUAMÉ, N., Valorisation des œuvres d’arts contemporain aux galeries Cécile Fakhoury et
Houkami Guyzagn, Mémoire, 2021, 93p
MOYÉ B., Enjeux de la numérisation des collections du Musée des Civilisations de Côte
d’Ivoire, Mémoire, 2020, 120 p
105
ANNEXES
106
ANNEXE 1 : GUIDE D’ENTRETIEN DE LA RECHERCHE
Bonjour Monsieur le Responsable de la galerie Pièce Unique, dans le cadre de notre travail de
recherche portant sur la valorisation des créations picturales contemporaines ivoiriennes, nous
vous saurions gré de bien vouloir apporter des réponses à nos questions suivantes :
4 – Les œuvres d’art contemporain produites par les artistes ivoiriens se distinguent – elles
des autres productions d’artistes occidentaux ou africains ?
cvii
ANNEXE 2 : GUIDE D’ENTRETIEN DE LA RECHERCHE
Bonjour Monsieur le Directeur, dans le cadre de notre travail de recherche portant sur la
valorisation des créations picturales contemporaines ivoiriennes, nous vous saurions gré de
bien vouloir apporter des réponses à nos questions suivantes :
6 – Les œuvres d’art contemporain produites par les artistes ivoiriens se distinguent – elles
des autres productions d’artistes occidentaux ou africains ?
cviii
ANNEXE 3 : QUESTIONNAIRE D’ENQUÊTE DE LA RECHERCHE
I / IDENTIFICATION
1 / Nom et Prénoms :
2 / Sexe : F M
3 / Service : …………………………………………………………………………..
cix
9 / Avez-vous déjà assisté à un vernissage ?
Oui Non
10 / Êtes-vous parti de vous-même ou en représentation ?
Oui Non
cx
ANNEXE 4 : QUESTIONNAIRE D’ENQUÊTE DE LA RECHERCHE
I / IDENTIFICATION
1 / Nom et Prénoms :
2 / Sexe : F M
3/ Activité professionnelle : ……………………………………………………………
cxi
9 / Avez-vous déjà assisté à un vernissage ?
Oui Non
10 / Êtes-vous parti de vous-même ou en représentation ?
Oui Non
cxii
ANNEXE 5 : ŒUVRES REPRESENTATIVES DES DIFFERENTS COURANTS
ARTISTIQUES
ART MODERNE
ART CONTEMPORAIN
cxiii
ANNEXE 6
Nouveau réalisme
Art conceptuel
Hyperréalisme
cxiv
ANNEXE 7
Matiérisme
Art urbain
M’BANDÉVÉ, rester en vie, Acrylique sur toile, 100 x 120 cm, 2020
cxv
TABLE DES MATIÈRE
DÉDICACE ……………………………………………….......................................................v
REMERCIEMENTS……………………………………………………………………..........vi
SIGLES………………………………………………………………………………………...vii
LISTE DES TABLEAUX………………………………………………………………..........vii
LISTES DES GRAPHIQUES ET PHOTOS…………………………………………………...ix
AVANT PROPOS……………………………………………………………………………....x
INTRODUCTION GÉNÉRALE……………………………………………………………….11
I/ CONTEXTE GÉNÉRAL ET JUSTIFICATION DU SUJET…………………………….....11
1-1/ contexte général …………………………………………………………………………..11
cxvi
2 – 4 -1 / Hypothèse principale ………………………………………………………………22
2 – 4 – 2 / Hypothèses secondaires…………………………………………………………...22
2 – 5 / Modèle théorique……………………………………………………………………...22
III / CADRE MÉTHODOLOGIQUE………………………………………………………....23
3 – 1 / Modèle d’analyse……………………………………………………………..............23
3 – 2 / Cadre géographique de la recherche……………………………...............................24
3 – 3 / Technique de collecte des informations………………………………………………..24
3 – 3 – 1/ La recherche documentaire………………………………………………………....24
3 – 3 – 2 / L’observation………………………………………………………………….......25
3 – 3 – 3 / L’entretien…………………………………………………………………………25
3 – 3 - 4 / Le questionnaire…………………………………………………………………...26
3 – 4 / Méthode de traitement des informations recueillies…………………………………..26
3 – 5 / Détermination des axes de la recherche……………………………………………….26
PREMIERE PARTIE : ENVIRONNEMENT DE LA CREATION PICTURALE
CONTEMPORAINE IVOIRIENNE…………………………………………………….…27
CHAPITRE I : GÉNÉRALITÉS SUR L’ART CONTEMPORAIN………………………….28
I / QU’EST-CE QUE L’ART CONTEMPORAIN…………………………………………..28
1 - 1 / L’art moderne…………………………………………………………………………..28
1 - 2 / L’art dit contemporain………………………………………………………………….29
II – LES COURANTS DE L’ART CONTEMPORAIN………………………………………31
2 – 1 / Le nouveau réalisme……………………………………………………………..........31
2 – 2 / L’art conceptuel………………………………………………………………………...31
2 – 3 / L’art minimal ou minimalisme………………………………………………………….31
2 – 4 / Le land art ou art environnemental……………………………………………………...32
2 – 5 / L’hyperréalisme…………………………………………………………………………32
2 – 6 / Le pop art………………………………………………………………………………..32
2 – 7 / Le street art ou art urbain……………………………………………………………….33
CHAPITRE II / L’HISTORIQUE DE LA CRÉATION PICTURALE CONTEMPORAINNE
IVOIRIENNE…………………………………………………………………………………..34
I – HISTOIRE DE LA CRÉATION CONTEMPORAINE IVOIRIENNE……………………34
cxvii
1 - 1 / Les origines…………………………………………………………………………….34
2 – 3 / Les matiéristes………………………………………………………………………...40
2 – 4 / L’art urbain……………………………………………………………………………41
2 – 5 / Trace…………………………………………………………………………………..41
2 – 6 / L’art naïf………………………………………………………………………………41
2 – 7 / Le Braid Art…………………………………………………………………………..43
III / LES ACTEURS MARQUANTS DE LA CRÉATION PICTURALE
CONTEMPORAINE……………………………………………………………...........43
3 – 1 / Les pionniers………………………………………………………………………….43
3 – 2 / Les précurseurs……………………………………………………………………….44
3 – 3 / La génération des maîtres…………………………………………………………….44
3 – 4 / La nouvelle génération………………………………………………………………...45
CHAPITRE III / LES FORMES D’EXPRESSIONS DE LA CRÉATION PICTURALE
IVOIRIENNE…………………………………………………………………………………46
I / LA PEINTURE…………………………………………………………………………....46
2-1 / Le croquis……………………………………………………………………………….48
2-2 / Le dessin poussé ou épuré………………………………………………………………48
cxviii
3 – 2 / Les médiums…………………………………………………………………………..49
II / CHAMP DE RÉCEPTION……………………………………………………………….54
2 – 1 / Les musées…………………………………………………………………………….55
2 – 5 – 2 / Au plan international……………………………………………………………....62
2 – 2 / Le marché de l’art……………………………………………………………………..71
I / LES PESENTEURS……………………………………………………………………….75
II – LES PERSPECTIVES……………………………………………………………………76
2 – 1 / Le mécénat d’état……………………………………………………………………...76
cxix
2 – 1 – 1 / La loi du 1%................................................................................................76
2 – 2 / La Sensibilisation du public…………………………………………………………..78
2 – 2 – 1 / La communication………………………………………………………………...78
2 – 2 - 1 – 1 / La communication audiovisuelle……………………………………………..79
2 – 2 - 1 – 2 / La communication virtuelle…………………………………………………..79
2 – 2 - 2 / L’éducation………………………………………………………………………..80
3 – 1 / Contexte et justification……………………………………………………………….87
3 – 2 / Objectifs du projet……………………………………………………………………..88
3 - 2 – 1 / Objectif général……………………………………………………………………88
3 - 2 – 2 / Objectifs spécifiques…………………………………………………………88
3– 3 / Résultats attendus………………………………………………………………….......89
3 – 4 / Public cible……………………………………………………………………………89
3 – 5 / Activités à mener……………………………………………………………………...90
3 - 5– 1 / L’atelier……………………………………………………………………….........90
3 - 5 – 4 / Les acquisitions……………………………………………………………………91
3- 5 – 5 / La formation du personnel…………………………………………………………91
cxx
3 – 7 / Chronogramme d’activités…………………………………………………………….93
3- 8 / Budget prévisionnel…………………………………………………………………….94
3 – 10 / Stratégie de financement……………………………………………………………..96
3 – 11 / Suivi et évaluation……………………………………………………………………96
3 – 12 / Cadre logique…………………………………………………………………...........97
CONCLUSION……………………………………………………………………………….98
SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE………………………………………………………….101
ANNEXES…………………………………………………………………………………..106
cxxi
RÉSUMÉ
SUMMARY
cxxii