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Codes écrit et oral

Soit la transcription du dialogue ci-dessous :


A-Salut ! Ça va ?
B- Ça va !
A-Dis donc ! Ta femme ?
B-Ma femme ? Comme ça ! (pouce levé, accent d’insistance)
A-Et les gosses ?
B- (amer) Les gosses ? (accent d’insistance) Oh là là !
QUESTIONS

• Quel est le niveau de langue utilisé ? (soutenu ou


relâché ?)
• A quel code appartient ce registre de langue ?
• Transposons-le à l’écrit.
CORRECTION

• A-Bonjour ! Comment…..
• B-Je vais….
• A-Au fait, et ton….
• B-Mon épouse se …
• A-Que deviennent…
• B-Mes …. ? Eh bien, ils ne me donnent aucune…..
I- La communication

• Lorsque la communication se fait au moyen de l’écrit, de la


parole ou des moyens graphiques, on parle de communication
verbale. Lorsque la communication se fait par d’autres moyens
autres que graphiques, oraux ou écrits, on parle de
communication averbale ou de communication non verbale.
• Dans cette leçon, nous allons nous intéresser particulièrement
au cas de la communication verbale, plus précisément l’oral et
l’écrit.
• La communication nécessite un émetteur, un récepteur et un
message.
• Dans le cadre de la communication orale, celui qui émet le
message est appelé émetteur et celui à qui on le destine,
récepteur. Dans le cadre de la communication écrite, on
parlera de destinateur (expéditeur) et de destinataire
(récepteur).
• Quand l’émetteur envoie le message au récepteur au
moyen de la parole, on parle de code oral. S’il le fait au
moyen de l’écrit, on parle de code écrit.
• Tout ce qui se dit ne s’écrit pas. Ce qui veut dire qu’il y a
une différence entre les deux codes.
II-Les caractéristiques du code oral

• Dans la communication orale, le locuteur a l’avantage de se


justifier, de se corriger ; par contre il n’a pas assez de
temps pour réfléchir. Ce qui fait alors que l’on improvise
dans le discours oral. Cette improvisation amène le
locuteur à hésiter, à se répéter ou à s’expliquer.
• A côté de la parole, les gestes, l’expression du visage, la
voix ainsi que le ton aident ou remplacent souvent les
mots.
1-La voix

• Le phénomène de l’intonation.
• L’intonation est descendante dans l’exclamation.
• Exemple 
• Quelle affaire !
• Elle est montante dans l’interrogation.
• Exemples
• Tu viens ?
• Fatou t’a donné l’argent ?
2-Le rythme 

• Il est marqué par les pauses, les hésitations, les


interjections.
• Exemple : (Alors, Bon, Dis-moi si, Donc,) tu seras à l’école
aujourd’hui.
3-La syntaxe

• La syntaxe est l’étude des règles qui régissent


l’arrangement des mots, la construction des propositions
et des phrases. En d’autres termes, la syntaxe concerne les
règles grammaticales.
• A l’oral, l’improvisation du discours rend difficile le respect
strict des règles syntaxiques qui sont souvent négligées ou
relâchées. Les phrases simples sont les plus nombreuses.
Il y a également des phrases nominales. D’autres phrases
sont segmentées. Les négations sont souvent incomplètes.
Exemples

• Le muezzin, tu l’as vu ? (phrase segmentée, intonation,


répétition)
• Moi, je trouve que c’est lui Madou qui a tort. (intonation,
répétition)
• Ce bouquin, je l’ai pas lu moi. (répétition, négation
incomplète, segmentation)
• Je sais pas. (négation incomplète).
• Je t’ai pas dit que vivre à Bamako est une malédiction ?
(négation incomplète, intonation).
4-Le vocabulaire

 
• Le vocabulaire est souvent négligé. Les mots du
registre familier sont très nombreux. Il y a la
présence de nombreuses amputations (l’apocope et
l’aphérèse)
• L’apocope désigne en linguistique l’amputation
finale d’un mot.
Exemples

• Respon est l’apocope de responsable.


• Capi est l’apocope de capitaine.
• Prof est l’apocope de professeur.
• Compta est l’apocope de comptabilité.
L’aphérèse
• Quant à l’aphérèse, elle porte sur l’amputation initiale du
mot.
• Exemples 
• Phone pour téléphone, pitaine pour capitaine, net est
l’aphérèse d’internet.
• NB : La plupart de ces amputations relèvent du registre
familier (voir prochaine leçon).
III-Les marques du code écrit

• L’écrit observe un respect rigoureux des


règles de la grammaire. Les phrases
nominales et segmentées sont à éviter de
même que les répétitions. On doit éviter les
négations incomplètes.
1-L’orthographe distinctive

• Elle permet de dissiper les ambigüités que l’oral ne


peut pas toujours éviter dans l’expression du genre
et du nombre grammaticaux.
• Il tire la corde. Ils tirent la corde.
• Elle permet d’éviter les confusions entre les
homophones.
• Exemples : ou et où, mur et mûr ; sur et sûr ; date et
datte, goûter et goutter (suinter: laisser tomber des
goûtes). Le robinet goutte.
2-Les signes de ponctuation 

• Ils donnent des indications sur la lecture du message,


permettent de délimiter les parties du discours, favorisent
sa compréhension, permettent de transcrire le changement
d’interlocuteur dans un dialogue.
• Exemple
• Sans la virgule, la phrase suivante est amphibologique.
• Tuer pas laisser passer.
• Pour plus de précision, on écrira :
• Tuer, pas laisser passer. (on doit tuer)
• Tuer pas, laisser passer. (on doit laisser).
• Sans les signes de ponctuation, le sens de la phrase suivante sera
imprécis :
• La fille dit maman est enceinte.
• Pour plus de précision, on écrira :
• La fille dit : maman est enceinte. (la fille dit que maman est enceinte).
• La fille, dit maman, est enceinte. (maman dit que la fille est enceinte).
3-La syntaxe

• Le code écrit observe un respect rigoureux des


règles de la grammaire.
• Les répétitions sont à supprimer; les négations
doivent être complètes, chaque phrase doit avoir un
verbe conjugué, pas de phrase segmentée.
Exemples 

• Moi, je trouve que c’est lui Madou qui a tort. (code oral).
• Léonie, t’as pas l’heure ? (répétition, intonation mot
tronqué, négation incomplète : code oral)
• Code écrit : N’as-tu pas l’heure Léonie ?
• Et ben, Moussa, toi, t’as pas d’importance. (mot tronqué,
répétition, segmentation : code oral)
• Code écrit : Tu n’as pas d’importance Moussa.
• Notre attaquant, c’est lui qui a marqué le but. (code oral).
• Code écrit : C’est notre attaquant qui a marqué le
but.
• La télé, aujourd’hui, ça semble intéressant. (code
oral).
• Code écrit : La télé semble intéressante aujourd’hui.
• A l’écrit, on remplace le phénomène de l’intonation
par l’inversion du sujet et du verbe pour faire la
phrase interrogative directe.
Exemples

• Tu as vu le muezzin ? (code oral).


• As-tu vu le muezzin ? (code écrit).
• Le professeur va venir ? (code oral).
• Le professeur va-t-il venir ? (code écrit).
IV-Les limites de la distinction entre l’oral et l’écrit.

• La distinction entre écrit / oral n’est pas toujours nette.


Ainsi, un texte de théâtre, même s’il est effectivement écrit,
est conçu pour être énoncé oralement. Dans les romans,
les auteurs reproduisent textuellement les conversations
orales avec les caractéristiques du code oral pour donner
beaucoup plus de réalisme aux faits qui sont racontés.
EVALUATION

• Hier han, deux filles marchaient presque torses nus.


Poitrines bombées. Un taximan les a vues. Il regarde, il
regarde et il oublie qu’il était au volant. Hé Allah ! il va
percuter les bornes du goudron. Y avait là des vendeuses.
Nombreuses. Elles, elles ont commencé à crier. I faut dire
que ces deux meufs ont fait du mal. Et le gars-là aussi.
• Mon p’tit, je t’ai pas dit que vivre à Bamako est une
malédiction ? Tu veux quoi ?
• Question: faites des remarques sur le français de ce texte.

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