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1.

LA DISSERTATION HISTORIQUE

La dissertation est un exercice par lequel on cherche à résoudre un problème donné. Elle permet de
juger la capacité de l’élève à organiser et à mobiliser ses connaissances sur une question posée. La
dissertation historique n’est ni un bavardage ni une récitation de cours, mais plutôt une réflexion
personnelle soutenue par un effort d’argumentation et d’analyse. Elle se soucie de cohérence et
de logique et reflète plus souvent la personnalité propre de l’élève.

 I. PRELIMINAIRES

Pour aborder un sujet de dissertation historique, l’élève doit faire trois opérations fondamentales  :
décomposer l’intitulé du sujet, identifier le type de sujet, établir une problématique.

1) Comment décomposer l’intitulé du sujet ?

L’élève doit d’abord lire attentivement et


intelligemment l’intitulé du sujet, en prenant le temps Triangle d’analyse
d’apprécier convenablement les termes du libellé, de
repérer les mots clés et de les définir, de cerner les
limites de la question posée. Mais, comme la forme de
l’énoncé est rarement interrogative, il convient de la
Espace Thème
ramener à une question (exemple : Le sujet : « La
question allemande dans les relations
internationales » doit être transformée en « Comment
la question allemande s’inscrit-elle dans les
Temps
relations internationales ? »). Il faut cerner les limites
du sujet à trois niveau : au niveau spatial, au niveau
temporel (les bornes chronologiques) et au niveau
thématique (thème économique, politique, militaire,
etc.). Il est ainsi nécessaire de construire un triangle
d’analyse (au brouillon ; voir ci-contre).

2) Comment identifier le type de sujet ?

Après avoir décomposé le sujet, l’élève devra identifier le type de sujet. Il existe plusieurs familles de
sujets qui offrent des types de plans bien précis. On peut citer comme grandes familles de sujet  : les
sujets de type « tableau / bilan », les sujets de type « évolutif », les sujets de type
« confrontation » ou « mise en relation », les sujets de type « discussion » ou
« démonstration », les sujets de type « comparatif », les sujets de type « dialectique », etc.
* Les sujets de type « tableau / bilan » : Pour ce type de sujet, il s’agit de caractériser l’état d’une
situation. Ici, c’est le plan thématique qui convient le mieux.

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Exemples : Le monde en 1945.
Bilan de la décolonisation.
* Les sujets de type « évolutif » : Ici, il s’agit de décrire les transformations au cours d’une période
chronologique. Il faut donc trouver des dates ruptures significatives. Pour ce type de sujet, c’est le plan
chronologique qui convient le mieux
Exemples : Les relations Est / Ouest de 1947 à 1975.
L’évolution de la Chine de 1945 à 1993.
* Les sujets de type « confrontation » ou « mise en relation » : Ici, il faut confronter pour
thématiser, spatialiser, périodiser. On peut traiter ce type de sujet selon un plan chronologique si la
situation s’inscrit dans la durée et selon un plan thématique si la situation constitue un moment précis.
Exemples : L’URSS et la guerre froide.
La question allemande dans les relations Est / ouest.
* Les sujets de type « discussion » ou « démonstration » : Pour ce type de sujet, il faut
démontrer en suivant la problématique suggérée par le libellé.
Exemples : L’affirmation du Tiers Monde : réalités et limites.
L’Allemagne en 1945 : année zéro ou nouveau départ ?
* Les sujets de type « comparatif » : Pour ce type de sujet, il faut faire une étude alternée et éviter
de faire une étude juxtaposée :
Exemple : Comparez la décolonisation de l’Inde et celle de l’Indochine.
* Les sujets de type « dialectique » : Pour ce type de sujet, le plan suivant est à adopter : « thèse,
antithèse, synthèse ». C’est un sujet souvent présenté sous la forme d’une affirmation accompagnée
des expressions « Qu’en pensez-vous ? », « Partagez-vous cette assertion ? » « Quelle réflexion vous
inspire cette affirmation ? », etc.
Dans la thèse, il faut expliquer la pensée qui fonde l’affirmation ; c’est-à-dire ce que l’information veut
insinuer.
Dans l’antithèse, il faut montrer les faiblesses ou les limites de l’affirmation.
Dans la synthèse, il faut réconcilier la thèse et l’antithèse ; c’est-à-dire qu’on cherche à dépasser la
contradiction. On cherche ce qu’il y a de vrai dans la thèse et dans l’antithèse.
Exemples : « L’ONU n’a plus sa raison d’être. » Partagez-vous cette affirmation.
« Le président Senghor affirme que « la colonisation a été un mal nécessaire. » Qu’en pensez-vous ?

3) Comment établir une problématique ?

La problématique, c’est l’étude du problème ou des problèmes posés par l’intitulé du sujet. C’est un
questionnement (qui peut être interrogatif ou affirmatif) qu’on doit analyser tout au long du travail.
Ce questionnement doit être le fil conducteur du développement. La problématique doit montrer l’idée
maîtresse qui préside à la construction du devoir.

 II. LA REDACTION

La rédaction de la dissertation ne doit intervenir que lorsque vous disposez du plan détaillé. Pour ne
pas perdre de temps dans la préparation (n’oubliez pas que le correcteur ne regarde que votre travail
final), il est conseillé de ne jamais rédiger le devoir au brouillon (excepté l’introduction et la

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conclusion) : les notes, écrites sur les feuilles de brouillon, que vous numérotez pour vous repérer sans
risque de confusion, suffisent amplement pour guider la rédaction.

1) L’introduction

Elle est essentielle car c’est elle qui annonce au correcteur si vous avez compris le sujet ou si l’écriture
est aisée. Elle doit, par conséquent, être extrêmement soignée. Elle se présente sous la forme d’un bloc
isolé, en tête du devoir, et doit comporter trois éléments qui ont chacun un rôle bien précis.
- le préambule : c’est, en quelque sorte, l’introduction de l’introduction. L’élève amène le sujet en
rappelant le sujet, ou en précisant de nouveau son contexte général, ou encore en procédant à la
définition des termes de l’intitulé. Pour annoncer le sujet, on se réfère à l’histoire, à l’actualité ou on
définit les termes de l’intitulé.
- la problématique : elle consiste à poser le sujet, à donner un sens au sujet, à faire apparaître les
questions qu’il suscite.
- l’annonce du plan : elle consiste, par quelques propositions habilement agencées, à indiquer les
idées principales autour desquelles s’articule votre devoir.
NB : Dans l’introduction, il faut surtout éviter de développer ou de répondre à la question posée.

2) Le développement

C’est la réponse à la problématique. C’est le corps du devoir. Il comprend deux, trois ou quatre
parties qui correspondent à l’explication d’autant d’idées principales contenues dans le sujet. Chaque
partie est subdivisée en sous-parties ou paragraphes (deux ou trois généralement), qui sont autant
d’idées secondaires justifiant chaque idée principale. Chaque idée secondaire est appuyée par des
exemples concrets, des citations ou des comparaisons. Chacune des grandes parties se termine par une
conclusion partielle qui résume les résultats de l’argumentation et une phrase de transition qui
annonce la partie suivante.
Vous devez veiller à ce que les parties soient équilibrées dans leur longueur comme dans
l’importance de leur contenu. L’ordonnancement des idées et la mise en valeur de l’argumentation
doivent s’enchaîner de façon logique.

3) La conclusion

La conclusion est un bilan : c’est l’aboutissement du raisonnement. Elle doit être courte. Elle n’est
jamais un résumé du devoir mais celui des résultats. En clair, elle apporte la réponse à la
problématique. On la divise en trois sous-parties :
- le bilan ou le résumé des résultats ;
- le point de vue personnel, l’opinion personnelle sur l’intérêt du sujet ;
- l’ouverture : elle oriente le lecteur vers des perspectives plus larges, cependant directement liées
aux résultats citées auparavant.

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2. TECHNIQUE DU COMMENTAIRE DE TEXTE HISTORIQUE

Du latin commentarius, le commentaire désigne les remarques et les éclaircissements sur un texte, un document,
une attitude, etc. Le commentaire de texte historique est un exercice qui permet d’évaluer la capacité d’un élève à
lire, comprendre, analyser et interpréter un texte. On distingue deux types de commentaire en histoire : le
commentaire libre ou commentaire classique et le commentaire dirigé.

 PREALABLES
L’élève doit tout d’abord numéroter les lignes du texte du début jusqu’à la fin. Ensuite, pour comprendre le
texte, il lui est recommandé de lire et de le relire attentivement. Il doit souligner les mots ou phrases
importants et relever les éléments les plus caractéristiques. Il doit également encadrer les « allusions » qui
devront faire l’objet d’une explication insérée dans le corps du texte ou développement. Ces allusions peuvent être
claires (explicites) ou voilées (implicites). L’élève aborde alors le commentaire. Pour y arriver, il est nécessaire
d’interroger le texte avec rigueur et cohérence, en se posant les questions suivantes : Quelle est la nature du
texte ? A quoi sert-t-il ? Qui l’a rédigé ? Que dit l’auteur ? Comment le dit-il ? Pourquoi le dit-il ? L’auteur est-il un
acteur des événements relatés, un témoin, un analyste ? A-t-il omis quelque chose ? Cette omission est-elle
volontaire ? L’auteur exagère-t-il ? Pourquoi ?, etc.
Savoir commenter, c’est savoir critiquer un texte.

A) LE COMMENTAIRE LIBRE OU COMMENTAIRE CLASSIQUE


Il consiste en une double approche : un approche externe et une approche interne. Il comprend trois
parties : l’introduction, le développement ou commentaire proprement dit et la conclusion
I. L’approche externe du texte
Il s’agit de l’introduction qui comprend quatre rubriques :
1) La présentation du texte et de l’auteur :
- préciser la nature du texte (correspondance, discours, récit, tract, traité, pétition, loi, article de presse, etc.) et
la source ;
- indiquer la date de publication du texte qui est souvent différente de la date de rédaction ;
- présenter une biographie précise et cependant sommaire de l’auteur s’il est connu (préciser ses dates de
naissance et de mort, sa nationalité, son origine sociale, ses fonctions, ses opinions, les domaines dans lesquels il a
agi, son action dans les événements historiques qu’il a traversés) et indiquer s’il est témoin de faits qu’il relate.
2) Le contexte historique
Il permet de jauger la culture historique de l’élève. La présentation du contexte historique, c’est la présentation
des dates du document et des événements relatés, des circonstances qui les éclairent. Il s’agit de replacer le texte
dans l’époque où il a été rédigé en évoquant les événements politiques, sociaux, diplomatiques, économiques, etc.
ou les grands courants de pensée. C’est le contexte général ou cadre de référence plus général. Ensuite, il faut
dégager le contexte spécifique ou contexte particulier, sans déborder par des commentaires ou des
développements. Dans le contexte historique, si le document n’est contemporain des événements relatés dans le
texte, il faut préciser le double contexte : celui de la rédaction et, surtout, celui de la période étudiée, c’est-à-dire
celui du contenu du texte.
3) L’analyse ou le résumé
L’élève a la possibilité de choisir entre l’analyse et le résumé.
- L’analyse consiste à présenter la substance du texte, à dégager en quelques phrases les thèmes abordés dans le
texte. Ici, l’élève est plus libre pour donner les idées essentielles, les idées directrices. Il doit cependant éviter de
paraphraser le texte.

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- Le résumé, c’est tout simplement la contraction du texte initial. Cette contraction permettrait la reconstitution
du texte s’il venait de se perdre.

4) Le plan
Il consiste à diviser le texte en parties suivant les centres d’intérêt ou idées maîtresses. Chaque partie doit porter
un titre et être délimité par des lignes numérotées. Pour diviser le texte, l’élève doit faire preuve d’intelligence
pour comprendre que les idées principales peuvent ne pas correspondre aux différents paragraphes. Dans le
commentaire proprement dit, l’élève doit suivre obligatoirement le plan qu’il aura librement choisi et
annoncé. Si le texte est sans titre, il peut en proposer un.
II. L’approche interne du texte
Il comprend deux parties : le commentaire proprement dit et la conclusion
1) Le commentaire proprement dit
Il est bon, dès l’entame, de préciser la partie à commenter en rappelant ses limites de façon très nette. Le
commentaire doit se faire en fonction du plan choisi. Il faut toujours partir du texte pour revenir au texte
pour éviter la dissertation. Pour chaque partie, il faut (c’est important) identifier les idées clés en les soulignant.
Pour chaque, l’élève peut commenter de deux manières :
 commenter les idées clés l’une après l’autre ;
 ou expliquer toute la partie pour ensuite la discuter globalement.
Toujours est-il qu’il faut expliquer, expliciter, compléter, relativiser s’il y a lieu.

Expliquer, c’est :
- repérer et extraire des mots ou des membres de phrases ;
- les incorporer dans la rédaction en les plaçant entre guillemets (« … ») : ce sont les citations ; celles-ci doivent
être précisées par des lignes numérotées et liées à la phrase qui les précède pour ne pas donner l’idée d’un
collage artificiel qui rendrait la lecture du devoir heurtée et difficile ;
- chercher dans ses propres connaissances et dans la logique du texte les éléments d’explication et de discussion.

Donc, pour commenter, il faut se fonder sur un principe intangible : citer le texte. Il faut également expliquer les
mots techniques, les sigles, les allusions à des événements ou à des personnes. Vous devez également dégager le
caractère partiel, partial, excessif ou mensonger d’un document, apprécier les silences sur certains faits ou
événements, estimer le ton d’un discours. Il ne faut surtout pas oublier de faire des transitions entre les parties du
commentaire proprement dit.

Quelques écueils sont à éviter :


- la paraphrase, c’est-à-dire le commentaire diffus, qui ne fait que reprendre moins bien ou autrement les
expressions du document, sans l’enrichir ;
- la récitation de tout ou partie du cours, qui consiste à disserter « à propos du document » ou sur un thème
dominant, sans référence explicite à la source ;
- l’omission des citations (chiffres significatifs, mots, extraits de phrases, etc.) ;
- le développement excessif de l’apport de connaissances sur des allusions ou la biographie, qui
déséquilibre l’explication en l’orientant trop loin du document ;
- les erreurs d’interprétation des documents, c’est-à-dire leur faire dire ce qu’ils ne disent pas. Faites
attention à ne pas chercher l’explication d’un élément par ce qui s’est passé ultérieurement.

2) La conclusion

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Elle se déduit du commentaire proprement dit et consiste à faire le bilan général de l’étude du texte. Elle comporte
deux rubriques qui forment un tout lié et cohérent : la portée historique et la critique d’ensemble du
document.
a)La portée historique : Il s’agit ici de montrer les enseignements du texte et la place qu’il occupe dans nos
connaissances sur la période historique concernée.
b) La critique d’ensemble : Il s’agit ici de préciser l’originalité du texte, de dire en quoi les faits rapportés par
celui-ci sont conformes ou non à nos connaissances sur le sujet, à montrer ses limites (manquements ou
insuffisances) des idées de l’auteur. L’élève peut évoquer les conséquences et les prolongements des événements
étudiés.

B) LE COMMENTAIRE DIRIGE
En Histoire, c’est le type de commentaire soumis d’habitude aux candidats admissibles au second groupe
d’épreuves du baccalauréat (2e tour). Il s’agit, le plus souvent, d’un texte suivi de questions. Vous prenez
connaissance des questions qui accompagnent le document. Ce commentaire, comporte trois parties :
l’introduction, la réponse aux questions et la conclusion.

I. L’introduction
L’introduction est obligatoire, même s’il ne vous est pas demandé de la présenter. Pour ce faire, il faut (au
brouillon) procéder comme pour l’introduction commentaire libre (présentation du texte et de l’auteur,
contexte historique, analyse ou résumé et plan). Il faut en suite rédiger, sur la copie, les rubriques ne faisant pas
l’objet de question.
Par exemple, à la suite d’un texte, on vous pose les questions suivantes :
1) Présenter le contexte historique du texte.
2) Dégager les idées maîtresses du texte.
3) Commenter les passages soulignés.
Pour cet exercice, vous devez présenter une introduction comportant seulement la présentation du texte et de
l’auteur et le plan car e contexte historique et l’analyse font déjà l’objet de questions.
Avant de passer à la réponse aux questions, il faut, c’est important, poser une question-transition  : Exemple de
question-transition : « En quoi la réponse aux questions pourrait-elle permettre de mieux
comprendre le texte ? »

II. La réponse aux questions


Les questions indiquent les pistes à suivre, les axes de réflexion. Elles invitent alors à une relecture des
documents. En aucun cas, vous ne devez répondre à la manière d’une question de cours : vous risquerez les propos
hors sujet puisqu’on attend de vous l’explication du (ou des) document (s). Ces allusions peuvent servir d’idées
principales pour la construction du plan. Vous devez être concis et précis, illustrer votre explication par des
exemples tirés du texte, respecter l’ordre des questions car, souvent, il y a un enchaînement logique de celles-ci et
préciser les numéros des réponses car le barème est important.

III. La conclusion
Il faut suivre la même démarche que celle du commentaire libre (dégager la portée historique et faire une critique
d’ensemble). Ici aussi, les rubriques ayant fait l’objet de questions ne doivent pas figurer.

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