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INTRODUCTION
LE CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE DE
L’ASSURANCE SANTE EN AFRIQUE
L’accès aux soins de santé et aux médicaments est un enjeu majeur qui semble
s’éloigner de plus en plus pour les populations africaines. Il y a une décennie, plus de
25% de la population était exclu du système global de santé, ce chiffre est porté
aujourd’hui à plus de 50% selon l’OMS (Organisation Mondiale de la santé).
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Enfin, le trinôme Sida, Tuberculose et Paludisme constitue trois (03) fléaux redoutables
contre lesquels le monde est plus ou moins mal armé.
En effet, depuis quelques années, grâce au tri thérapies, les pays riches tentent de
contrôler, voire de maîtriser l’épidémie du Sida. Malheureusement, le contrecoup de
cet espoir, qui laisse croire aux populations que le Sida peut être soigné alors que le
virus n’est qu’inactivé amène celles-ci à baisser la garde sur le plan de la prévention,
ce qui amène à observer une recrudescence de l’infection aussi brusque qu’inattendue
dans ces pays. L’espoir d’un vaccin curatif en est encore au stade de l’expérimentation.
Il faudrait semble-t-il, encore une dizaine d’années pour une mise au point définitive.
La tuberculose que l’on croyait éradiquée au moins dans les pays du nord, connaît une
recrudescence à la faveur de l’explosion du Sida, dont elle est l’une des maladies
opportunistes. Cependant, correctement soignée à ses débuts, peut être guérie.
Dans ce tableau sombre, l’objectif de la société en matière de santé devrait donc être
l’accessibilité au médicament et la sécurité des soins. C’est un objectif de santé
publique à l’échelle macro-économique.
Les moyens préconisés par l’OMS et les bailleurs de fonds passent par une meilleure
connaissance et une pénétration du médicament générique, ainsi que par une
réorganisation de la filière santé en privilégiant les petites structures qui couvrent la
cellule villageoise, les centres médicaux en passant par les hôpitaux de district,
jusqu’aux hôpitaux de référence.
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1- GENERALITES
Au Bénin, l’assurance maladie sera désormais obligatoire pour tous les citoyens. La loi a
été adoptée le mardi 4 octobre 2022 à l’Assemblée nationale :
Loi n° 2022-17 du 19 octobre 2022 portant modification de la loi n° 2020-37 du 3 février 2021
portant protection de la santé des personnes en République du Bénin (Voir annexe).
Les députés Béninois ont adopté le mardi 4 octobre 2022, la loi 2022-17 modifiant la loi
n°2020-37 du 03 février 2021 portant protection de la santé des personnes en république du
Bénin. Cette loi qui impose une assurance maladie à tous les Béninois, entrera en vigueur dès
le 1er janvier 2023.
Selon la loi modificative, le pouvoir exécutif devra prendre un décret fixant les modalités de
mise en œuvre de l’assurance maladie obligatoire pour tous. La mesure d’assurance maladie
obligatoire n’a pas été appliquée en janvier 2022 après son adoption à l’Assemblée nationale
un peu plus tôt. Avant sa promulgation éventuelle par le président de la République, la loi sera
soumise au contrôle de constitutionnalité. Ce contrôle a lieu à la Cour Constitutionnelle.
Pour rappel, l’assurance maladie est un dispositif qui assure tout citoyen face à des risques
financiers de soins en cas de maladie. Elle vise à prévenir les accidents professionnels et à
indemniser les victimes de maladies et d’accidents.
Il faut signaler qu’en 2011, le sujet avait préoccupé le Gouvernement béninois, et un régime
d’Assurance Maladie Universelle (RAMU) a été officiellement lancé par le chef de l’Etat d’alors,
le Dr Thomas Boni YAYI et promulgué par la loi 2015-42 du 17 mars 2016 (à consulter en
annexe). Le RAMU visait également, à améliorer l’accès des populations aux soins et services
de santé de qualité. Il s’agit de manière concrète, de réduire pour les usagers, l’accessibilité
financière que constitue le paiement direct des soins de santé. Il s’agit aussi, de tendre vers la
couverture de toutes les couches sociales du pays. La Constitution du 11 décembre 1990
indique que « l’accès à un niveau adéquat de protection sociale pour tous les béninois est un
droit fondamental et l’Etat doit assurer à ses citoyens, un égal accès à la santé, à l’éducation,
à l’information, à la formation professionnelle et à l’emploi ».
L’Accès aux Centres de santé n’assure plus pour l’essentiel, la satisfaction totale du Malade
tant, ses possibilités financières ne lui permettent pas de couvrir les frais médicaux dont
Pharmaceutiques suffisamment chers qu’il supplée aux étalages de rue faute de moyens
financiers.
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MALADE
Assuré
Employé
Membres
Pour un maximum d’efficacité et pour éviter les malentendus, le bon de prise en charge doit
spécifier la nature et les limite de la garantie octroyée.
Exemple :
Maladie hospitalisée et chirurgie uniquement,
Chambre de 30 000 F.CFA maximum,
Plafond par année de 2 000 000 F.CFA,
Exclusion des frais extra-médicaux, etc…
Il faut signaler que l’usage du « bon de prise en charge » entraine des comportements induits
du bénéficiaire, dont il convient de tenir compte : propension à la sur médicalisation (qui fait
référence aux pratiques médicales non validées en termes de bénéfices apportés aux patients,
potentiellement nuisibles), à la surfacturation, etc…
1.2.6. Le ticket modérateur
C’est une franchise laissée à la charge de l’assuré. Son but est de moraliser le risque et
d’obtenir une autolimitation de la surconsommation médicale.
Le ticket modérateur est souvent représenté par un taux applicable sur les remboursements
effectués sur la base de 80% des frais exposés suivant la nomenclature contractuelle, ce qui
situera le ticket modérateur à 20% (100% - 8% = 20%).
Exemple : Une couverture à 80% suppose que les remboursements des frais seront plafonnés
à 80% des frais réels exposés, ce qui situera le ticket modérateur à la différence, soit 20%.
Le contrat peut prévoir plutôt une franchise globale fixe par an, ce qui permet à l’assureur de
ne pas effectuer des remboursements pour les premières facturations de l’année d’assurance,
jusqu’à ce que le plafond soit atteint.
Exemple : Franchise de 100.000 F.CFA par personne et par an.
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Dans ce cas d’espèce, l’assureur ne procèdera pas aux premiers remboursements de l’exercice
d’assurance, à concurrence de 100.000 F.CFA. Une fois que cette franchise est atteinte par le
cumul des différents frais médicaux exposés par l’assuré, ce dernier pourra alors bénéficier
des remboursements sans autres limites que celle du plafond ou de la limitation contractuelle
de la nomenclature des actes médicaux.
1.2.6. Nomenclature des actes professionnels
Les professionnels de la santé attribuent une lettre-clé identique, pour valoriser une même
famille d’actes médicaux.
Consultation spécialiste CS
Consultation spécialiste de nuit CSN
Consultation spécialiste dimanche et jours fériés CSD
Visite spécialiste au domicile du malade VS
Visite de nuit du spécialiste VSN
Soins dentaires D
Acte chirurgical K
Petite chirurgie PC
Analyse de laboratoire B
Certificat Médical MC
Electrothérapie KR
Radiodiagnostic R
Journée d’hospitalisation J
Actes de spécialité (sage-femme et autres) SF
Soins infirmiers (sage-femme, infirmier. Accoucheur) SFI
Soins infirmiers (par infirmier) AMI
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CS = 10.000
J7 = 140.000
V7 = 35.000
B30 = 15.000
R40 = 40.000
Pharmacie = 52.000
---------------------
292.000 + taxes
Calcul du remboursement :
CS = 10.000
J7 : 10.000 x 7 = 70.000
V7 : 3.000 x 7 = 21.000
B30 : 500 x 30 = 15.000
R40 : 500 x 40 = 20.000
Pharmacie = 52.000
-----------------------
188.000
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Très onéreux, et généralement déficitaire, cette forme d’assurance est en net recul, l’assureur
ayant réellement pris conscience du risque d’anti sélection et préférant de ce fait, les formule
du groupe, dont la taille varie d’un minimum de 10 à 25 personnes.
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prescrit par un médecin (généraliste ou spécialiste) qui se déroule dans une station thermale
sur trois semaines ...), limités aux frais d’établissement et de surveillance médicale.
Cependant, la garantie doit être circonscrite :
Dans l’espace : La garantie peut être limitée aux traitements suivis dans les limites
territoriales définies au contrat (exemple : limitation de la garantie au pays de
souscription). La garantie peut être plutôt limitée à une zone géographique (exemple :
zone F.CFA), ou étendue à certains pays européens ou couvrant le monde entier. Cette
limitation vient du fait que le tarif est bâti à partir des statistiques (fréquence du
sinistre, taux de morbidité) et du coût moyen du sinistre en vigueur dans un pays ou
une région donnée. Ce coût moyen peut varier fortement d’une région à l’autre
(exemple : le coût des soins en Afrique Subsaharienne est inférieur à celui qu’on peut
retrouver en Europe ou aux USA).
Dans le temps : même si la garantie prend effet à une certaine date, la prise en charge
des sinistres peut n’avoir lieu qu’après une période bien définie, pour éviter la prise en
charge de sinistres certains. Il s’agit du délai de carence ou délai d’attente.
Suivant l’étendue des prestations : garantie aux seuls cas d’hospitalisations médicales
ou chirurgicales, ou étendue aux soins ambulatoires. Dans ce cas, les Assureurs isolent
parfois certaines prestations qui peuvent faire l’objet d’une extension de garantie.
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3- Soins dentaires : Une extension à la garantie de base santé. Cette extension peut
prévoir l’option du remboursement des frais de prothèse.
Le tarif tient compte du coût moyen des soins de santé dans le pays, du taux de couverture
(taux de remboursement prévu au contrat et de l’Age de l’assuré).
Les extensions de garanties feront l’objet de tarification séparée (Conditions particulières).
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Remboursement
Exclusion frais maladie A (1 et 2), constatation antérieure à la prise d’effet.
Exclusion frais maladie B 1 exposés pendant délais de carence, bien que constaté
après la prise d’effet du contrat. N.B : Les frais auraient été exposés après le délai de
carence et seront pris en charge.
Remboursement des frais B 2 et C : 12 000 + 22 000 = 34 000 F.CFA
Exemple 2
Durée du contrat : 1 an
Prise d’effet du contrat : 01/01/1998
Délai d’attente : 30 jours
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2.2.3.- Exclusions
En plus des exclusions classiques rencontrées dans tous les contrats, on rencontre également
les exclusions spécifiques suivantes :
Les dommages résultant de la participation active à une rixe, un crime, une GEMP ;
Les dommages corporels résultant des actes intentionnels de l’assuré (suicide ou
tentative de suicide) ;
Les maladies et accidents résultant de l’alcoolisme ou de l’usage des stupéfiants ;
Les traitements ayant un but esthétique ou de rajeunissement ;
Les frais de stomatologie (La stomatologie est une spécialité de la chirurgie maxillo-
faciale dédiée à la bouche, aux dents et au visage), soins dentaires et de lunetterie,
sauf stipulation contraire aux conditions particulières ;
Les cures thermales (Une cure thermale est un traitement médical prescrit par un
médecin (généraliste ou spécialiste) qui se déroule dans une station thermale sur trois
semaines (en France), au cours desquelles le patient est traité pour son affection par
les eaux minérales naturelles des sources thermales et par leurs produits dérivés (gaz,
boues…).
Par ailleurs, en matière de pharmacie, ne sont pas remboursés, les produits d’hygiène
corporelle (exemple : mercryl solution, diadermine PH7, solubacter, etc...) ou alimentaires,
les eaux minérales, les produits diététiques, les produits de confiserie médicamenteuse
(exemple : pastilles valda) les vins et élixirs, les accessoires à usage médical (thermomètres,
bouillottes…).
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L’assuré devra présenter tous les justificatifs : prescription du médecin, relevé des honoraires,
facture du pharmacien, éventuellement vignettes, tickets de caisse, etc…
Certains frais sont soumis à la formalité de l’accord préalable compte tenu soit de leur
coût, soit de leur nature (voir en 5 : résultats de la police et mesures de surveillance).
La police Maladie groupe s’adresse aux groupes non artificiellement formés (exemple : tous
les employés d’une entreprise). L’assureur n’acceptera pas sous cette rubrique, les groupes
constitués dans l’unique but de bénéficier d’un contrat Maladie Groupe à faible coût, ce type
de groupe relève généralement de l’anti sélection.
Le groupe peut être à adhésion obligatoire : toutes les personnes présentant un caractère
commun (exemple : employés de la société) font obligatoirement partie du groupe. Pour peu
que le groupe soit important, il sera à peu près représentatif de la population active.
Le groupe peut aussi être à adhésion facultative. C’est un groupe ouvert et, sur le plan de la
mise en route des garanties, les principes des contrats « Famille » devront être appliqués, car
il y a également un risque d’anti sélection important. Les délais de carence ou d’attente etc…
devront également s’appliquer pour toute nouvelle adhésion.
Chaque adhérent doit remplir un questionnaire médical, qui permet à l’Assureur
d’apprécier le risque et de fixer sa prime en conséquence.
Plus le groupe est important, plus la prédictibilité du taux de sinistre s’améliore. Il faut
répertorier les assurés par catégories (cadres, agents de maîtrise, employés, ainsi que leurs
familles respectives). Etudier également la répartition des âges, la proportion des hommes et
des femmes, la proportion des cadres et des employés, la fourchette des salaires etc…
- La prime réclamée par assuré est généralement plus faible que dans les contrats
individuels. Cependant, certains assureurs se réservent le droit d’appliquer une clause
d’ajustement permettant de rétablir même avec retard, l’équilibre des résultats du
contrat.
A ces deux réserves près, les autres éléments de la police Maladie, Individuelle ou
Familiale s’appliquent dans la police groupe.
3.2.- La Tarification
L’objectif de l’assureur étant de souscrire des affaires qui lui permettront de dégager un
certain profit, il lui est important de se pencher sur la bonne tarification. Lorsqu’on définit la
prime, il faut respecter un certain nombre de principes que nous désignerons par des mots-
clés :
Adéquate : La prime doit permettre de couvrir les frais d’indemnisation des sinistres, les frais
d’acquisition des contrats, les frais de gestion et les impôts. Elle doit en outre permettre une
certaine marge de fluctuation dans les frais d’indemnisation des sinistres ainsi qu’une marge
bénéficiaire.
Raisonnable : La prime doit être perçue comme juste contrepartie des indemnités promises.
Equitable : La prime doit être répartie de façon équitable entre les diverses catégories
d’assurés.
Compétitive : La prime doit être compétitive sur le marché où le produit est vendu (la veille
concurrentielle).
La prime commerciale appliquée aux contrats d’assurance Maladie s’exprime en général de
la façon suivante :
∑ Primes = Sinistres + Provision + Frais + Marge de sécurité + Bénéfice – Produits financiers
Chacune de ces variables est déterminée comme suit :
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Frais : Il s’agit des frais opérationnels de l’Assureur. S’y rattachent les frais de vente,
d’acquisition de nouveaux contrats, de gestion, de frais généraux et d’impôts. Il y a diverses
façons de répercuter les frais : sous la forme d’un pourcentage de la prime, par police ou en
tant que pourcentage des sinistres.
Marges d’incertitude et bénéfice : Tous ces éléments qui servent à déterminer la prime
recèlent une part d’imprévu. C’est pourquoi, il faut l’assortir en principe d’une marge
d’incertitude, au cas où la sinistralité serait plus lourde que prévue il va de soi que l’Assureur
s’efforcera de dégager un bénéfice de son activité.
Produits financiers : L’intérêt obtenu sur le cash flow (Le cash flow rassemble l'ensemble
des flux de trésorerie générés par les activités d'une entreprise) et les provisions, permet de
réduire la prime.
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Tant pour le contrat Famille que pour le contrat Groupe, nous avons vu qu’il existe des
mesures purement mécaniques permettant de rééquilibrer dans une certaine proportion, les
résultats de la police. Ces ajustements tendent généralement à augmenter le montant de la
prime, ou à réduire le niveau de la couverture, ce qui peut dissuader les preneurs d’assurance.
Or, les résultats de la police maladie sont très souvent tributaires de pratiques extra-
contractuelles :
L’assuré prend moins de précautions que lorsqu’il n’était pas assuré, et la probabilité
d’un sinistre s’accroît ;
L’assuré consulte plus souvent un médecin ou recourt davantage à des prestations
onéreuses qu’il ne le faisait avant d’être assuré. Une augmentation de dépenses s’en
suit.
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Par ailleurs, il faut avoir à l’esprit la situation financière de l’assuré. En effet, plus le rapport
prime/revenu est élevé, plus le risque d’abus et la fraude est important. La tentation est alors
grande de faire profiter les garanties du contrat à des personnes non autorisées, ou à
présenter pour les besoins de remboursement des états de frais imaginaires ou surfacturés.
Les médecins prescripteurs ont également une influence déterminante sur les coûts, dans la
mesure où ni les patients, ni les Assureurs, ne disposent en règle générale d’informations qui
leur permettraient de vérifier la nécessité et le bien-fondé du traitement prescrit. D’où le
recours aux médecins-experts ou médecin-conseil qui entrent souvent en conflit avec le
médecin-soignant, surtout si les soins ont été exposés sur la base d’un « bon de prise en
charge ».
Ces pratiques faussent largement les statistiques et ont un impact significatif sur la tarification.
C’est pourquoi certaines mesures de surveillance doivent être prises.
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TITRES PAGES
INTRODUCTION GENERALE………………………………………………………………………….. 1
LE CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE
DE L’ASSURANCE SANTE EN AFRIQUE………………………………………………………….. 2
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