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La gouvernance de la

protection sociale

Mr: ahmine chaffir


La gouvernance de la protection sociale

Contenu

1. Quelques définitions utiles


2. Histoire de la protection sociale
3. Typologie des systèmes de protection sociale
4. La gouvernance de la protection sociale
5. Les lignes directrices de l’AISS en matière
de bonne gouvernance
Mr AHMINE 21/10/2014 2
Quelques définitions:

Protection sociale:
Ensemble de droits sociaux assurés à chacun par la collectivité,
elle relève principalement d’une logique de solidarité au niveau
national.

La protection sociale ne se réduit pas à une assistance aux plus


pauvres (Aide sociale, charité), elle se traduit par des Droits
Sociaux qui sont une partie intégrante des Droits de l’Homme.
« La société doit une subsistance au citoyens malheureux, soit en
leurs procurant du travail, soit en assurant les moyens d’exister à
ceux qui sont hors d’état de travailler » (Article 21 de la déclaration des
droits de l’Homme de 1793).

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Quelques définitions:

Protection sociale:

On peut définir la protection sociale comme l'ensemble


des moyens mis en œuvre par une collectivité
(communauté, groupe professionnel, collectivité
territoriale, état…) pour protéger ses membres contre un
certain nombre de risques de l'existence.
Il s'agit donc, selon une approche de type économique,
de transferts sociaux. L'ensemble de la collectivité prend
à sa charge la couverture des risques subis par certains
de ses membres.
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Quelques définitions:

La Sécurité Sociale

La sécurité sociale est l’ensemble des institutions, mesures, droits et obligations dont l’objectif
premier est de fournir – ou de s’efforcer de fournir – en fonction de règles spécifiques, une
sécurité du revenu et des soins médicaux à chaque membre de la société. (DOCUMENT DE
POLITIQUE DE SECURITE SOCIALE, Organisation internationale du Travail 2009).

Ensembles des organismes (ou institutions) qui collectent les cotisations sociales obligatoires
des assurés et leurs distribuent (on parle de Redistribution) des prestations sociales (on parle
aussi d’assurances sociales) relatives à la maladie, l’invalidité, la famille, la vieillesse.

La gestion de la sécurité sociale est en principe fondée sur le paritarisme: gestion tripartite
(les représentants élus des employeurs et des salariés assurent cette gestion sous la tutelle et le
contrôle de l’Etat ).

Dans la pratique, l’intervention de l’Etat a toujours été très importante dans la gestion de la
sécurité sociale.

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Quelques définitions:

La Sécurité Sociale
D’un point de vue juridique et au niveau mondial, la
reconnaissance du droit à la sécurité sociale s’est faite au
moyen d’instruments négociés et acceptés universellement,
qui proclament que la sécurité sociale est un droit social
fondamental dont peut bénéficier chaque être humain. Ce
principe est inscrit:

 – aux articles 22 et 25 de la Déclaration universelle des


droits de l’homme, et
 – à l’article 9 du Pacte international relatif aux droits
économiques, sociaux et culturels.
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Quelques définitions: La Sécurité Sociale

Les risques susceptibles d'être couverts par la


sécurité sociale sont très variables selon les
systèmes.

 assurer à chacun un niveau de vie minimum et


suffisant,

 permettre la couverture de certains risques


particuliers de l'existence.

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Quelques définitions: La Sécurité Sociale

La sécurité sociale en tant que droit de l’homme fait partie du mandat de


l’OIT et est consacrée dans une série de conventions de l’Organisation, au
nombre desquelles la plus en vue est la convention (no 102) concernant la
sécurité sociale (norme minimum), 1952, qui a servi de modèle pour
l’élaboration du Code européen de sécurité sociale et à laquelle il est fait
référence dans d’autres instruments régionaux tels que:

 – la Charte sociale européenne;


 – le Traité d’Amsterdam de l’Union européenne;
 – des instruments régionaux élaborés en Afrique et en Amérique latine.

Le droit à la sécurité sociale a été reconnu dans bon nombre de pays comme
un droit protégé par la Constitution elle-même; tel est le cas, par exemple, en
Allemagne, au Brésil et en Inde.

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Quelques définitions:
Transfert sociaux

Les transferts sociaux sont une redistribution du revenu qui s’opère soit
en nature (accès à des biens et services sociaux), soit en espèces, d’une
catégorie sociale à une autre (par exemple des actifs à la population âgée).
Peuvent prétendre en bénéficier les personnes qui se sont acquittées de
certaines obligations (par exemple le versement de cotisations) ou qui
remplissent certains critères sociaux ou fonctionnels (maladie, pauvreté,
emploi dans les travaux publics).
Depuis quelques années, on utilise cette expression pour désigner les
régimes universels qui délivrent des prestations à l’ensemble de la
population, la résidence étant la seule condition d’ouverture des droits, ou
les dispositifs d’aide sociale qui imposent d’autres obligations concrètes
aux bénéficiaires (on parle de «transferts en espèces soumis à conditions».

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Quelques définitions:

Les services publics:


La protection sociale peut prendre la forme du
développement d’un service public qui a pour fonction
d’assurer à tous un service donné (hôpitaux publics, l’école
public..).

3 principes s’appliquent au service public:

 un fonctionnement régulier et continu


 l’égalité de tous devant le service public
 les prestations doivent répondre à l’intérêt général.

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Quelques définitions:

Etat providence (Welfare State)

Expression qui désigne :


 Au sens large : l’ensemble des interventions
économiques et sociales de l’Etat
 Dans un sens plus restreint : l’intervention de l’Etat
dans le domaine social, grâce à la protection sociale.

Cette conception s’oppose à celle de l’Etat gendarme, limitant


le rôle de l’Etat à des fonctions régaliennes (justice, police,
défense nationale)
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Quelques définitions:

La protection sociale relève principalement d’une


conception de l’Etat en termes d’Etat providence. L’Etat
doit assurer à tous les citoyens une protection contre les
risques majeurs de la vie et permettre à chacun de
satisfaire ses besoins fondamentaux.

Protection sociale dans


l’approche de l’Etat
providence

Assurance
Aide sociale aux Services collectifs
plus démunis
Sécurité sociale chômage
accessibles à tous
obligatoire

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Quelques définitions:

L’approche libérale de la protection sociale

Depuis la fin des années 1970, on parle de crise de l’État-


providence . Le ralentissement de la croissance, la
montée du chômage et les difficultés de financement de
la protection sociale ont pousser les libéraux a remettre
en cause son efficacité.

La logique libérale oppose souvent à «l’Etat


providence» (Welfare), la logique du «rendre le travail
payant» (Workfare) selon laquelle toute prestation
sociale doit être la contrepartie d’un travail fourni.
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Quelques définitions:

L’individualisme méthodologique

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Quelques définitions:
La loi de Say

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Quelques définitions:

L’approche libérale de la protection sociale


Les économistes libéraux considèrent que le marché assure une
répartition des biens selon les contributions de chacun.
Pour les économistes libéraux:
 L’allocation des richesses par le marché est donc juste et
optimale (justice distributive), chaque individu peut se protéger
contre les risques de la vie par l’épargne ou l’assurance privée.
 La protection sociale a de nombreux effets pervers:
Elle conduit à l’atrophie du sens des responsabilités et réduit
l’incitation au travail.
 Son coût élevé entraine la montée des charges sociales et des impôts, ce
qui réduit la compétitivité des entreprises et pèse sur l’emploi.
 Elle entraine aussi des gaspillages du faite de la gratuité des prestations
par exemple.

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Quelques définitions:

Dans l’approche libérale, il convient de réduire la place de


l’Etat dans l’organisation et le financement de la protection
sociale. Ainsi, le développement de fonds de pension privés,
assurant des retraite par capitalisation, pourrait remplacer
ou compléter la retraite par répartition.

Dans le modèle libéral, le marché à travers les assurances


privées, constitue l’élément central de la protection des
populations. Les associations privées à but caritatif,
religieuses ou autres, constituent le deuxième pôle de la
protection sociale, ce n’est qu’en dernière instance, et de
façon résiduelle, que l’Etat intervient.

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Histoire de la protection sociale

Le moyen âge arabo-musulman

La solidarité est organisée dans la communauté (familles,


tributs, métiers, Etat), sur la base:
 Des préceptes du coran et la souna en tant que comportement
individuel ou collectif sous l’égide de l’Etat ou d’autre
institution de l’Islam (la zakat, fitra, mosquée, hôpital..)
 De la pratique quotidienne de la gestion des affaires de l’Etat
ou la logique politique et sociale prime sur la logique
économique (Ex: les famines).
 De la pratique et de l’organisation de l’activité économique
commerciale et productive (Ex: les métiers: Ahl Essanaïe ‫هل‬M‫أ‬
M‫لصنائع‬MM‫)ا‬

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Histoire de la protection sociale
Les formes de solidarité traditionnelle en Algérie
La solidarité traditionnelle se manifeste soit dans le cadre religieux dans
l’organisation familiale ou tribale.
Dans le premier cas, citons : les biens habous (terme désignant le droit relatif à
la propriété foncière au Maghreb ; les habous publics sont des biens considérés
d’intérêt général : hôpitaux, écoles religieuses…), les wakf, ou biens de
mainmorte (il s’agit d’un bien inaliénable conservé au sein d’une famille ;
lorsque la lignée s’éteint, le bien est affecté à des œuvres charitables et devient
un habous public) et la zakat, ou aumône, troisième pilier de l’Islam.
Dans le cadre familial ou tribal, la touiza constitue une forme de
coopération, sinon de développement communautaire, par le jeu du don
contre don. La touiza est toujours pratiquée dans plusieurs régions de
l’Algérie. Les actions de la touiza ont contribué à l’édification des
structures communautaires comme les mosquées, les écoles, les maisons,
la voirie et l’assainissement, ainsi qu’à tous les travaux d’utilité
communautaire : labours, semailles, moissons, etc.
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Histoire de la protection sociale

A- Du Moyen-âge à la Monarchie absolue

La solidarité est organisée autour des collectivités (villages, familles...) et de plus en plus
autour du travail (compagnonnage, corporations de métiers qui constituent des amicales).
Il s'agit d'un système très décentralisé qui s'adresse à l'indigent.

Durant le passage de la féodalité à la monarchie absolue, on assiste à :

. un transfert de la solidarité des collectivités autonomes vers les pouvoirs centralisés (Eglise,
Etat) ;
. un transfert, au sein des pouvoirs centralisés, de la gestion de la solidarité de l’Eglise vers
l’Etat : par exemple:

 création au XIIIème siècle, par Saint Louis de l'hôpital des Quinze-Vingts pour les
aveugles, mise en place du grand bureau des pauvres à Paris en 1554.
 En Angleterre, la loi des pauvres (Poor Law Act), promulguée en 1601, est
pionnière dans le domaine et durera trois siècles.

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Histoire de la protection sociale

B- De la révolution à l’ère industrielle


Il n'y a pas de grande rupture au moment de la révolution française mais
au contraire renforcement et accélération des tendances antérieures
marquées par la prédominance du rôle de l’Etat.

1-Le rôle prédominant de l’Etat

Il se caractérise par trois points :


. une attaque contre les réseaux spontanés de solidarité, avec notamment
le démantèlement des corporations par la loi Le Chapelier en 1791 ;
. une tentative de dépossession de l’Eglise de sa fonction traditionnelle
d’assistance ;
. une affirmation de la responsabilité de la nation par rapport aux
déshérités (l'état républicain ne faisant que se substituer à la monarchie
absolue).

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Histoire de la protection sociale

Une nouvelle conception de l’individu et de la société

Avec la révolution, le droit d'assistance est reconnu à chacun mais


il est conçu comme un substitut de droit du travail. Ainsi la nation
accorde une aide minima aux individus les plus déshérités
(malades, vieillards, à l'enfance et à la famille : en fait aux
indigents), mais le Comité de mendicité de l'Assemblée
Constituante dégage un double principe toujours actuel :

. tout indigent a droit à l'assistance de la société ;


. un indigent est celui qui est dans l'impossibilité de travailler.

Ce double principe préfigure l'organisation future de la


protection sociale autour du monde du travail.
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Histoire de la protection sociale
C-L’ère industrielle (19 et 20èmes siècles)

La révolution industrielle et la révolution agricole (fin du 18 ème siècle)


provoquent un fort exode rural entraînant un certain nombre de
conséquences. On observe ainsi un entassement de population dans les ville
ainsi qu’une rupture des réseaux spontanés de solidarité.

La surexploitation dont la classe ouvrière fait l'objet (travail des enfants,


journées de 14 à 16h de travail, salaires dérisoires, absence de toute
protection face à la maladie et à la vieillesse…) détermine l’accumulation
de misère dans les villes. Cela finit par susciter une prise de conscience.

Le 19ème siècle est marqué par une efflorescence de caisses de secours


mutuel variées qui témoignent de la structuration progressive de la solidarité
à partir du monde du travail.
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Histoire de la protection sociale

 3 MOMENTS IMPORTANTS:

1. L'expérimentation (1880-1914)

Elle consacre la rupture décisive avec le libéralisme du 19ème


siècle. C'est une époque d'expérimentation où les différents
risques sont couverts successivement et où les formes de
financement sont expérimentées, sans qu'aucun consensus
n'apparaissent ni quant aux objectifs, ni quant aux moyens à
mettre en œuvre. Il est paradoxal de constater que cette première
mise en œuvre a été le fait d'un régime autoritaire : le
gouvernement de Bismarck en Allemagne dans les années 1880.
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Histoire de la protection sociale
 Les risques couverts: Ce sont les accidents du travail qui
sont couverts les premiers, en raison de la responsabilité de
l'employeur. Puis le plus souvent, vient l'assurance vieillesse
et invalidité, conçue comme une aide à la famille. Le
chômage n'est pas encore pris en compte.

 Les systèmes mis en place: Seuls les travailleurs et leurs


familles accéderont à l'assurance sociale et bien souvent leur
affiliation restera volontaire. Leur protection va se fonder sur
la technique de l'assurance ou sur celle de la solidarité
professionnelle, rarement sur la solidarité nationale. Mais déjà
les fondements légaux d'une assurance obligatoire, organisée
ou garantie par l'état, sont mis en place.

Mr AHMINE 21/10/2014 25
Histoire de la protection sociale
 Un impact variable selon les pays: En 1914, rarement plus de
10% de la population des Etats Européens se trouve protégée.
Seules l'Angleterre, la Suède et l'Allemagne parviennent à un taux
de 40%. Les disparités restent donc considérables et l'Allemagne
de Bismarck fait à cette époque figure de pionnière.

2. La consolidation (1920-1940):
Les avantages obtenus par une minorité de travailleurs s'étendent
aux classes moyennes, parfois à toute la population. Le processus
devient irréversible. Par ailleurs, avec la crise économique de
1929, un nouveau risque apparaît : le chômage.
Enfin, toute les assurances sociales créées à cette époque sont
obligatoires. En moyenne, un salarié sur deux en Europe bénéficie
d'une assurance vieillesse et chômage en 1940.
Mr AHMINE 21/10/2014 26
Histoire de la protection sociale

3. La généralisation (1945-1975):

La période d'euphorie qui a fait suite à la 2ème guerre mondiale s'est


manifestée entre autres par la constitution d'un grand mouvement en faveur
d'une extension de la protection sociale.

"L'état providence" moderne se diffuse dans toute l'Europe et partiellement en


Amérique du Nord. Dès 1950, tous les grands risques sont couverts. Entre 1950
et 1970, les travailleurs indépendants et les personnes non actives deviennent
protégés, soit au sein d'organismes particuliers, soit en tant que citoyens.

En 1970, la plupart des européens bénéficient de "l'état providence", contre 60%


des américains et 70% des japonais ou des canadiens. "L'état providence"
profitera des trente années de croissance économique forte et de plein emploi
("les trente glorieuses") pour assurer son développement.

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Histoire de la protection sociale
De Bismarck à Beveridge:
la sécurité sociale pour tous

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Histoire de la protection sociale
 Deux moments historiques

Deux moments historiques importants ont marqué la


genèse des États-providence en Europe, les années
1880 en Allemagne sous l’autorité de Bismarck, les
années 1940 avec le rapport Beveridge.

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Histoire de la protection sociale

 Un pionnier, l'Allemagne

Avec les lois de 1883 (assurance maladie), 1884 (assurance accidents)


et 1889 (vieillesse -invalidité), l'Allemagne a joué un rôle pionnier
dans l'avènement de l'assurance sociale en Europe (Ritter, 2001).

Le chancelier allemand Bismarck, lorsqu’il fait voter ses lois sociales


dans les années 1880,apparaît comme un précurseur.

L'empire germanique apparaît en effet comme le premier pays à


mettre en place cette nouvelle forme de protection sociale et le modèle
allemand a servi de référence à de nombreux pays européens, qu'il ait
été considéré comme une voie à imiter (Suède, Norvège, Pays-Bas...)
ou, au contraire, à rejeter (France).
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Histoire de la protection sociale

L'introduction de l'assurance sociale par le chancelier Bismarck tient à de


multiples facteurs:
 Il faut d'abord mentionner – mais le phénomène est commun à la plupart
des pays européens – l'acuité de la question sociale, liée au développement
de l'industrialisation et de l'urbanisation, et caractérisée par un prolétariat
industriel croissant menacé d'appauvrissement (Ritter, 2001).

 Plus spécifique à l'Allemagne, il faut citer la tradition fortement ancrée


de la « réforme par le haut » ainsi que la faiblesse du libéralisme politique
et économique, comparativement à d'autres pays d'Europe (Ritter, 1996 et
2001).

 Lavolonté de contrer la social-démocratie en concédant à la classe


ouvrière des avantages sociaux.

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Histoire de la protection sociale

William Beveridge (1879 – 1963): L’inventeur de la Sécurité sociale

En novembre 1942,
William Beveridge
(1879-1963),2
économiste anglais,
déposait
devant le Parlement
britannique le rapport
« Social Insurances
and Allied Services »
qui présentait des
propositions concrètes
tendant à la mise sur
pied -
avant la fin de
la guerre -
d'une sécurité sociale
étendue.

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Histoire de la protection sociale
Le plan Beveridge

rapport déposé fin 1942 devant le Parlement britannique, il énumère les cinq fléaux sociaux qui, selon lui, étaient
responsables de la misère des classes laborieuses:

la misère,
la maladie,
l’ignorance,
les taudis (c'est-à-dire les conditions de vie sordides) et
l'oisiveté (c'est-à-dire le chômage).

La réforme proposée, écrit Beveridge,

« n’est qu’un d’une offensive contre cinq maux colossaux : contre le Besoin physique […], contre la
Maladie qui est souvent à l’origine du Besoin et amène à sa suite beaucoup d’autres malheurs, contre
l’Ignorance qu’aucune démocratie ne saurait tolérer chez ses citoyens, contre la Misère […], et contre
l’Oisiveté qui détruit la richesse et corrompt les hommes». (William Beveridge, Social Insurance and Allied Services, Cmd.
6404, Londres, HMSO,
1942, p. 170).

«La misère n’est que l’un des cinq obstacles que nous rencontrerons sur la route de la reconstruction, et en un sens
c’est le plus facile à combattre. Restent la maladie, l’ignorance, l’oisiveté et l’insalubrité.»

Mr AHMINE 21/10/2014 33
Histoire de la protection sociale
Philosophie du système
Ce rapport est indéniablement révélateur de son époque.
Pour Beveridge, la guerre créait les conditions favorables à
des reformes radicales, donnant ainsi une dimension autre au
concept de la démocratie. Pour lui, la victoire sur l’ennemi
nazi était indissociable de la victoire sur le chômage et la
pauvreté car, sécurité sociale et justice étaient indissociables.

« Dans la paix comme dans la guerre, on ne gouverne pas


pour la gloire de ceux qui dirigent ni pour celle des races,
mais pour le bonheur de l’homme ordinaire. […] Le but de la
victoire est de vivre dans un monde meilleur que l’ancien »,
ibid., p. 171.

Mr AHMINE 21/10/2014 34
Histoire de la protection sociale
Philosophie du système
la consolidation de l’Etat providence comme programme s’opère surtout par la
théorisation qu’en donne, dès 1949, Thomas Humphrey Marshall.

Pour ce dernier, les réformes de l’après-guerre constituent dans leur principe le


couronnement d’une évolution historique de long terme, évolution sociale et
évolution de l’État tout ensemble. Après la diffusion des droits civils au XVIIIe
siècle, celle des droits politiques dans le courant du XIXe siècle, le XXe siècle est
pour lui celui d’un troisième stade dans la transformation de la forme étatique,
qui se caractérise par une généralisation des droits sociaux constitutive d’une
forme plus pleine de citoyenneté, la citoyenneté sociale.

Plus exactement, Marshall divise la citoyenneté en trois éléments, civil, politique


et social, celui-ci étant défini comme:

«le droit de participer pleinement à l’héritage commun et de vivre la vie d’un


être civilisé selon les normes qui prévalent dans la société »
Mr AHMINE 21/10/2014 35
Histoire de la protection sociale
Philosophie du système

Au plan économique,

les idées Keynésiennes ont contribué largement au


développement de la protection sociale en montrant
comment elle contribue à la croissance économique
par le soutien de la demande mais aussi par le
consensus social qu’elle génère.

Mr AHMINE 21/10/2014 36
Histoire de la protection sociale
La crise selon J.M.Keynes

Mr AHMINE 21/10/2014 37
Histoire de la protection sociale
La sortie de crise selon Keynes

Mr AHMINE 21/10/2014 38
Histoire de la protection sociale

 Keynes préconise un autre type de régulation du système économique


qui considère la dépense sociale comme l’un des moteurs de la relance
de la demande effective, la demande anticipée par les entreprises qui
va fixer leur niveau de production, donc l’investissement et l’emploi.

 La théorie keynésienne, considère le versement de revenus de


remplacement et les salaires indirects comme un soutien de la
demande effective (Mills, 2004). C’est un disciple de Keynes, William
Beveridge, qui va élaborer le plan anglais de Sécurité sociale en 1942
et contribuer avec Keynes à bâtir un concept de « plein emploi »
influençant les politiques économiques et sociales après 1945.

Mr AHMINE 21/10/2014 39
Histoire de la protection sociale
Principes:
Le rapport Beveridge définit les trois principes de base, préalables à tout Système
de protection sociale moderne: (les trois U)

 Universalité: tous les citoyens doivent être couverts par le système de protection
sociale.

 Uniformité (non proportionnalité): la couverture sociale ne doit pas liée au


revenu, chacun doit recevoir selon ses besoins et non selon sa contribution.

 Unité: le service public doit gérer le système de protection sociale selon le


principe de solidarité et de bien –être commun.

 Le Système voulu était égalitaire et centralisé. II insistait sur la solidarité entre


les citoyens et tout était prévu pour créer un sentiment d'unité et de solidarité
entre tous par la mise en commun des risques
Mr AHMINE 21/10/2014 40
Histoire de la protection sociale
F- La crise des années 70 et l’avènement du
Néolibéralisme
 Depuis 1970, le système capitaliste mondiale entre dans une phase de
perturbations et de crises profondes et multidimensionnelles (crise de
croissance, crise monétaire de 1971, chocs pétroliers en 1973 et 1979, crise de
l’endettement international en 1982..).
les pays industrialisés ont vu leur croissance économique se ralentir
progressivement puis s'arrêter, avec une aggravation du chômage et de
l’inflation (la stagflation).

 Cette crise donne l’occasion au courant de pensée économique et politique


néolibéral dès la fin des années 70 , de remettre en cause la viabilité de l’État-
providence et les politiques économiques keynésienne de sortie de crise.
Pour ce courant c’est «la crise de l’État-providence ».
Mr AHMINE 21/10/2014 41
Histoire de la protection sociale

L’argument premier avancé est la charge financière


insurmontable, inhérente au système. Mais aussi
l’intervention de l’Etat dans la sphère économique et
sociale.

Ce courant considère la protection sociale et son


financement comme un handicap pour l’économie, en
raison de charges sociales présumées trop lourdes et
grevant le coût du travail. Les cotisations sociales
nécessaires au financement de la protection sociale
seraient ainsi responsables du chômage et du manque
de compétitivité des entreprises.
Mr AHMINE 21/10/2014 42
Histoire de la protection sociale
 Les équipes néolibérales qui accèdent au
gouvernement, d’abord dans les pays anglo-saxons
puis en Europe et de part le monde, à partir de la fin
des années 1970 donnent réalité à la critique en
faisant des dépenses sociales leur cible privilégiée.

 La transformation de l’organisation de la protection


sociale et la réduction des dépenses publiques qui
lui sont affectées apparaissent dans cette perspective
d’ensemble comme des objectifs de premier rang.

Mr AHMINE 21/10/2014 43
Le consensus de Washington
•Discipline budgétaire.
Des déficits importants et durables favorisent l'inflation et la sortie de
capitaux. Les gouvernements doivent donc les maintenir au minimum.

•Priorité des dépenses publiques


Les subventions doivent être réduites ou éliminées. Les dépenses
gouvernementales seront réorientées vers l'éducation, la santé et le
développement des infrastructures

•Réforme fiscale
L'assiette fiscale sera large et le taux marginal d'imposition modéré.

•Encourager les investissements directs étrangers

Mr AHMINE 21/10/2014 44
Le consensus de Washington(suite)
• Taux d'intérêt
Les marchés financiers domestiques doivent déterminer les taux
d'intérêt. Un taux d'intérêt réel positif décourage l'évasion des capitaux et
augmente l'épargne.

• Taux de change
Les pays en développement doivent adopter un taux de change
compétitif qui encourage les exportations en les rendant moins chères à
l'exportation

• Libéralisation commerciale
Les tarifs seront minimisés et ne devront jamais être appliqués aux
biens intermédiaires exigés pour produire les exportations.

Mr AHMINE 21/10/2014 45
Le consensus de Washington (suite et fin)
• Privatisation
Une industrie privée fonctionne plus efficacement parce que les
dirigeants ont une responsabilité ou un intérêt dans les profits. Les
firmes nationalisées devront être privatisées.

• Dérégulation
Une régulation publique excessive peut promouvoir la corruption et la
discrimination à l'encontre des petites entreprises qui ont un moindre
accès aux sommets de la bureaucratie. Les gouvernements doivent
déréguler l'économie.

• Droits de propriété
Les droits de propriété doivent être renforcés. Des lois faibles et un
système judiciaire faible réduisent l'incitation à épargner et à
accumuler de la richesse.

Mr AHMINE 21/10/2014 46
JOSEPH E. STIGLZ
(Prix Nobel 2001)

Le‫إن‬
fondamentalisme ‫ا ألصولية‬
Néolibéral ‫ا لليبرا لية ا لجديدة‬
est une doctrine ‫هيعقيدة‬
Politique ‫س ياسية‬
au service ‫ف يخدمة‬
d’intérêts privés, ‫مصا لح خاصة‬
il ne repose pas ‫وال ت رتكز‬
sur une théorie ‫عل أين ظرية‬
économique. ‫اقتصادية‬
Il ne repose pas ‫ك ما ال ت رتكز‬
non plus sur ‫ك ذلك‬
une expérience ‫علىأيت جربة‬
Historique ‫ت اريخية‬

Mr AHMINE 21/10/2014 47
Les conséquences du néolibéralisme

1-la montée de l’exclusion et de la pauvreté


Ainsi la faible croissance économique vient-elle modifier fortement le paysage de la
protection sociale en réintroduisant la notion d'assistance. En effet, la montée du chômage
provoque la marginalisation économique et sociale d'une fraction croissante de la
population, avec apparition du phénomène dit d'exclusion et de pauvreté.

2-Le retour des mécanismes traditionnels d’assistance


Une partie de ces "exclus" n'étant plus couverts par l'assurance sociale (chômeurs en fin
de droit, sans domicile fixe…), il a fallu remettre à l'ordre du jour les mécanismes
traditionnels d'assistance mis en œuvre :

. soit par les organisations caritatives (Diar Errahma, Restaurants du Cœur, Fondation
Abbé Pierre, Armée du Salut, Secours Catholique, Secours Populaire, Médecins du
Monde, Médecins sans Frontières…) ;

. soit par l'Etat et les collectivités territoriales : Aide Sociale, Couverture Maladie
Universelle, Revenu Minimum d'Insertion et minima sociaux…

Mr AHMINE 21/10/2014 48
Les causes objectives de la crise du système:

 1- La montée du chômage: La montée du chômage met en péril la


protection sociale par l'effet conjugué du manque de financement,
notamment dans les systèmes type Bismarck basés sur les cotisations
sociales ; . de prestations supplémentaires à verser (les indemnités
chômage) à un nombre toujours plus élevé de chômeurs.

 2- Le rôle du vieillissement démographique: L'important


vieillissement démographique que subissent les sociétés
industrialisées vient également renforcer de façon considérable les
dépenses de protection sociale. Les deux principaux postes que sont
la vieillesse et la maladie ont considérablement augmenté depuis
2005, année de l'arrivée à l'âge de la retraite des générations étoffées,
bien protégées et fortement consommatrices, du Baby-Boom.

Mr AHMINE 21/10/2014 49
II. La gouvernance de la
protection sociale

1. La gouvernance?

3 dimensions:
 mondiale
 Nationale
 Entreprise

Mr AHMINE 21/10/2014 50
Mr AHMINE 21/10/2014 51
1. La gouvernance?

 Mondiale:

➡ Le contexte néolibéral et les nouveaux acteurs financiers:

 A partir des années 80 Reagan (USA) et Thatcher (GB) décident de


réduire le rôle de l’Etat. C’est le début de la dérégulation ou
déréglementation sous l’égide du consensus de Washington.

 Les Etats perdent une partie de leurs pouvoir de régulation


économique.

 La mondialisation s’étend aux pays ex-communistes après 1989. Ils


subissent une «thérapie de choc » pour passer sans délai au
capitalisme; et aux PVD à travers les PAS.

Mr AHMINE 21/10/2014 52
1. La gouvernance?
 De nouveaux acteurs de la régulation apparaissent:

๏ les marchés qui se régulent eux-mêmes.


๏ Les banques Centrales qui deviennent indépendantes des
Etats
๏ Les agences de notations
๏ les firmes multinationales dont les chiffres d’affaires
dépassent parfois le budget de certains Etats.

 La mondialisation remet en cause les pouvoirs des Etats. Les


entreprises se délocalisent, les capitaux circulent, les biens
sont échangés en-dehors de tout contrôle des Etats.
Mr AHMINE 21/10/2014 53
1. La gouvernance?
➡ Evolution des institutions internationales

 Le FMI devient un instrument de contrôle des politiques publiques des


pays endettés du sud. Il applique le consensus de Washington en
imposant des politiques d’ajustement structurel

 Le GATT devient l’OMC: création en 1994 à Marrakech dans le but de


poursuivre l’abaissement des barrières douanières pour les services et
l’agriculture. La nouveauté c’est un organe de règlement des différents
il est possible de porter plainte contre un autre pays. Ce qui est arrivé à
plusieurs reprises…

 L’ONU intervient dans le domaine de l’environnement pour


promouvoir le « développement durable » ce qui conduira à la signature
du protocole de Tokyo en 1997 sur la réduction des gaz à effet de serre.

Mr AHMINE 21/10/2014 54
1. La gouvernance?
➡ à partir de 2000:

 Des crises économiques et financières déstabilisent l’économie


mondiale.

 Des problèmes d’ordre mondiale (globale) apparaissent (pauvreté,


inégalités, écologie..)

 La montée des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du


Sud), qui prennent de l’importance, et la Chine devient un
concurrent de poids dans l’économie mondiale

 Des sommets internationaux et des rencontres de dirigeants à


l’échelle mondiale s’est institutionnalisée en « sommets ».
Mr AHMINE 21/10/2014 55
1. La gouvernance?
 Suite à la crise financière de 2008, LE G8 a été remplacé par le G20 car les
sommets se sont élargis aux pays émergents

 Ces rencontres multilatérales traitent maintenant de tous les sujets: économie,


migration, terrorisme…

 Le forum économique de « Davos » réunit chaque année, les dirigeants


politiques et ceux des firmes multinationales.

 L’apparition d’une « société civile » mondiale représentée par des ONG qui
participent ou contestent lors des grandes réunions i n t e r n a t i o n a les. C e
r t a i n e s c r i t i q u e n t l a m o n d i a l i s a t i o n (altermondialistes)

Cette forme de gouvernance mondiale reste limitée. Elle peine à refléter la


nouvelle place de la Chine et des BRICS. Elle est concurrencée par des
organisations régionales (Union Européenne, ALENA, MERCOSUR,
ASEAN).
Mr AHMINE 21/10/2014 56
Le développement durable
comme alternative
Le développement durable est fondé sur trois
piliers, trois composantes interdépendantes

 La dimension environnementale
 La dimension sociale
 La dimension économique

Mr AHMINE 21/10/2014 57
Définition officielle internationale en 1987

Le rapport Brundtland en 1987 définit le développement


durable comme « un développement qui répond aux besoins
du présent sans compromettre la capacité des générations
futures à répondre aux leurs.« 

Le développement durable doit être à la


fois économiquement efficace, socialement
équitable et écologiquement tolérable. Le social doit être
un objectif, l’économie un moyen et l’environnement une
condition.
Mr AHMINE 21/10/2014 58
La dimension environnementale

Préserver, améliorer et valoriser l’environnement et


les ressources naturelles sur le long terme, en
maintenant les grands équilibres écologiques, en
réduisant les risques et en prévenant les impacts
environnementaux.

Mr AHMINE 21/10/2014 59
La dimension sociale

Satisfaire les besoins humains et répondre à un


objectif d’équité sociale, en favorisant la
participation de tous les groupes sociaux sur les
questions de santé, logement, consommation,
éducation, emploi, culture...

Mr AHMINE 21/10/2014 60
La dimension économique

Développer la croissance et l’efficacité


économique, à travers des modes de production et
de consommation durables

Mr AHMINE 21/10/2014 61
Le développement durable

L’environnement

L’Efficience Vivabilité

DURABILITE

La Société
L’Economie L’Equité

Mr AHMINE 21/10/2014 62
1. La gouvernance?
 Nationale:

 Les résultats plutôt mitigés des programmes d’ajustement


structurel et des recommandations du Consensus de Washington
dans les PVD trouvent leur explication, selon la Banque Mondiale,
dans la qualité des «institutions».

 Ainsi le déficit institutionnel qu’accusent les économies des PVD est


mis en avant pour expliquer l’écart de performances économiques.

 L’idée défendue est qu’une qualité insuffisante de la gouvernance


nuit au développement économique, social et humain des pays en
développement

Mr AHMINE 21/10/2014 63
1. La gouvernance?
 les nouvelles conditionnalités sont balisées par des réformes
institutionnelles, incorporant un processus de good decision making et
un choix des good policies

La Banque mondiale prône la mise en place d’une bonne gouvernance


par:
 Le développement de l’éducation et des infrastructures, la protection
l’environnement, la répartition des ressources plus équitable comme
condition nécessaire au bon fonctionnement des marchés.

 Un système de lois est indispensable pour réguler la libéralisation des


marchés des produits, du capital et du travail afin d’éviter les dérives
de la fuite de capitaux et du gonflement des activités illicites et
informelles.

Mr AHMINE 21/10/2014 64
1. La gouvernance?
 Puis, la réforme des institutions s’impose pour
mieux surveiller l’économie et enrôler tous les
acteurs de l’économie (politiques, entreprises,
syndicats) dans le processus décisionnel.

 Enfin, le système fiscal doit veiller à la


répartition convenable des revenus. Mais aussi
il faudra veiller à ce que les pauvres «accèdent
à des actifs» : instruction, titres de propriété,
microcrédit, réforme agraire…
Mr AHMINE 21/10/2014 65
1. La gouvernance?
Toutefois, en dépit des vertus de la bonne
gouvernance, on ne peut faire l’économie d’un
ensemble de critiques à l’égard d’un concept dont
la construction théorique est hésitante.
 Pour certains, la « bonne gouvernance » serait le
reflet d’une nouvelle approche de l’État
minimum ;
 pour d’autres, malgré la place qu’elle accorde
aux institutions, elle prend l’apparence d’un
modèle unique clé en main

Mr AHMINE 21/10/2014 66
1. La gouvernance?

Cette vision laisse entendre que le marché est le


meilleur des systèmes; le politique lui doit être
subordonné (Fitoussi, 2004).

Selon un certain nombres de spécialistes Ce


discours sur la « bonne gouvernance» tenu par
les institutions internationales n’est pas
exempt d’a priori idéologiques.

Mr AHMINE 21/10/2014 67
1. La gouvernance?
 L’entreprise:
Le gouvernement d'entreprise (ou gouvernance
d'entreprise - expression dérivée de l'anglais corporate
governance-) désigne:

le système formé par l'ensemble des


processus, réglementations, lois et
institutions destinés à cadrer la manière
dont l'entreprise est dirigée, administrée et
contrôlée.
Mr AHMINE 21/10/2014 68
 En fonction des objectifs qui gouvernent l'entreprise, ce
système est appelé à réguler les relations entre les nombreux
acteurs impliqués ou parties prenantes.

 Les acteurs principaux sont les actionnaires qui élisent le


Conseil d'administration, lequel mandate la Direction, selon
des modalités variables, propres au régime juridique de la
société concernée .

 Les autres parties prenantes incluent les employés, les


fournisseurs, les clients, les banques ou autres prêteurs, le
voisinage, l'environnement et les tiers - au sens le plus large -
pouvant entrer en relation avec l'entreprise à raison de ses
activités, comportements ou réalisations .
Mr AHMINE 21/10/2014 69
Les années 1990, décrites par le
«Prix Nobel » d'économie Joseph Stiglitz
comme les Roaring Nineties en référence
aux Roaring Twenties (les Années Folles
qui ont précédé le krach de 1929) sont
caractérisées par une
exubérance boursière et un certain
nombre de dérives :

Mr AHMINE 21/10/2014 70
 Une explosion de la rémunération des dirigeants d'entreprise en particulier de
leur partie variable adossée à des stock-options, la tentation est grande de faire
passer ses intérêts privés avant ceux de la société ;

 L'introduction de nouveaux instruments financiers et de nouvelles techniques


comptables qui (pour simplifier à l'extrême) permettent de ne pas comptabiliser
ou de ne pas montrer l'étendue réelle de l'endettement au bilan de l'entreprise, la
tentation est grande de les utiliser pour que les résultats de la société soient
améliorés, le cours de bourse haussé et les stock-options d'autant plus
rémunérateurs ;

 Une déréglementation, en particulier dans le secteur bancaire, qui en


assouplissant les règles affaiblit les mécanismes institutionnels de contrôle ;

 Et pour tout dire, un certain relâchement dans l'éthique des classes dirigeantes
(le puritanisme qui fit les beaux jours du capitalisme américain et l'
éthique protestante que Max Weber associe avec l'esprit du capitalisme, sont
alors clairement en berne), un cynisme ambiant (des analystes financiers de
banques d'investissement de renom vantant au public les qualités d'actions qu'ils
jugent en interne pourries) ;

Mr AHMINE 21/10/2014 71
 Suite aux affaires Enron (2001), Andersen (2002) et
WorldCom ou Parmalat (2003), il est apparu nécessaire
de redonner confiance aux actionnaires, créanciers et
employés, lésés par les nombreux scandales financiers
qui défrayent la chronique des entreprises américaines
et autres. Cette reconquête de confiance se devait de
passer par la mise en place de réformes radicales dans la
gouvernance d'entreprise.

 Avec la crise de 2008-2009, le risque systémique du


système financier s'est révélé au grand jour avec sa
cohorte d'abus révélés signe d'une décadence de la
gouvernance des systèmes de contrôles publics.

Mr AHMINE 21/10/2014 72
Mr AHMINE 21/10/2014 73
Mr AHMINE 21/10/2014 74
Mr AHMINE 21/10/2014 75
LA RESPONSABILITE SOCIALE
DES ENTREPRISES (RSE)

Une projection des objectifs du


développement durable sur
l’entreprise
(Entreprise citoyenne)
Du Macro au Micro
Mr AHMINE 21/10/2014 76
LA RESPONSABILITE SOCIALE DES
ENTREPRISES (RSE)

L’OIT définit la RSE comme:

«la façon dont les entreprises prennent en considération


les effets de leurs activités sur la société et affirment leurs principes et
leurs valeurs tant
dans l’application de leurs méthodes et procédés internes que dans leurs
relations avec
d’autres secteurs. La RSE est une initiative volontaire dont les
entreprises sont le moteur et
se rapporte à des activités dont on considère qu’elles vont plus loin que
le simple respect
de la loi»

Mr AHMINE 21/10/2014 77
Les Parties Prenantes et leurs relations avec
l’organisation
Le concept de Responsabilité
Sociétale met en avant le fait
que, interdépendante des autres,
chaque organisation est souvent
à la fois producteur,
consommateur, fournisseur,
client, exerce une influence et
est influencée. Elle est donc «
partie prenante » (traduction de
« stakeholder ») d’une ou
plusieurs autres
organisations.

Mr AHMINE 21/10/2014 78
Le pacte mondiale (global pact)
Le Pacte Mondial invite les entreprises à adopter, soutenir et
appliquer dans leur sphère d'influence un ensemble de valeurs
fondamentales, dans les domaines des droits de l'homme, des
normes de travail et de l'environnement, et de lutte contre la
corruption. En d'autres termes, c'est seulement dans les domaines
qui les concernent que l'on requiert des entreprises de véritables
évolutions.
 
Les Dix Principes sont tirés des instruments ci-après:
 Déclaration universelle des droits de l’homme;
 Déclaration de l’Organisation internationale du Travail relative aux
principes et droits fondamentaux au travail;
 Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement;
 Convention des Nations Unies contre la corruption.

Les principes, catégorie par catégorie, sont les suivants :


Mr AHMINE 21/10/2014 79
Les Dix Principes du Pacte Mondial
 Droits de l'homme

1. Les entreprises sont invitées à promouvoir et à respecter la protection du droit


international relatif aux droits de l'Homme dans leur sphère d'influence ; et
2. A veiller à ce que leurs propres compagnies ne se rendent pas complices de
violations des droits de l'Homme.
 
 Droit du travail

3. Les entreprises sont invitées à respecter la liberté d'association et à reconnaître le


droit de négociation collective ;
4. L'élimination de toutes les formes de travail forcé ou obligatoire ;
5. L'abolition effective du travail des enfants ; et
6. L'élimination de la discrimination en matière d'emploi et de profession.

Mr AHMINE 21/10/2014 80
Les Dix Principes du Pacte Mondial

 Environnement

7. Les entreprises sont invitées à appliquer l'approche de


précaution face aux problèmes touchant l'environnement ;
8. A entreprendre des initiatives tendant à promouvoir une plus
grande responsabilité en matière d'environnement ; et
9. A favorisé la mise au point et la diffusion de technologies
respectueuses de l'environnement.
 
  Lutte contre la corruption

10. Les entreprises sont invitées à agir contre la corruption sous


toutes ses formes, y compris l'extorsion de fonds et les pots-de-vin.

Mr AHMINE 21/10/2014 81
ISO 26000

La norme ISO 2600 définit la responsabilité sociétale comme :

Responsabilité d’une organisation vis-à-vis des impacts de ses décisions et de ses activités sur
la société et sur l’environnement, se traduisant par un comportement transparent et
éthique.

Lancée en 2010, la norme ISO 26000 est une norme ISO relative à la responsabilité sociétale
des entreprises. Elle contient des lignes directrices et non des exigences. Elle n’a donc pas été
rédigée dans l’objectif d’être certifiable, contrairement aux normes ISO les plus connues
(telles que les normes ISO 9001 et ISO 14001).
En effet, elle donne des orientations pour guider les entreprises dans leurs actions et a pour
objectif d’être mise en œuvre au sein des organisations publiques et privées «pour profiter
des avantages d’une action responsable au niveau sociétal»

Elle identifie sept questions centrales de responsabilité sociétale:

Mr AHMINE 21/10/2014 82
Contenu de la norme ISO 26000

Mr AHMINE 21/10/2014 83
ISO 26000: Objectifs

 contribue au développement durable y compris à


la santé des personnes et au bien-être de la société

 prend en compte les attentes des parties prenantes

 respecte les lois en vigueur et est compatible avec


les normes internationales

 est intégré dans l’ensemble de l’organisation et


mis en œuvre dans ses relations
Mr AHMINE 21/10/2014 84
Contenu de la norme ISO 26000

Mr AHMINE 21/10/2014 85
II. La stratégie mondiale en matière de
protection sociale

Dans un monde ébranlé par les incertitudes politiques,


environnementales, économiques, Un monde ou la
Mondialisation accélérée des marchés et de la main-d'œuvre,
l’intensification des flux migratoires, l’inexorable progression
du secteur informel et, plus récemment, la crise financière qui
a secoué l’ensemble de la planète vont constituer autant de
défis inédits pour la sécurité sociale.

Entre 75 et 80% de la population mondiale vit encore dans


une situation que l’on peut qualifier «d’insécurité sociale »

Mr AHMINE 21/10/2014 86
II. La stratégie mondiale en matière de protection sociale

Le monde, tel qu’il est aujourd’hui avec toute la


richesse qui existe cohabitant avec une exclusion
sociale inacceptable et des inégalités croissantes, est
devenu moralement insoutenable que les Nations Unies
ont lancé l’initiative mondiale en faveur d’un socle de
protection sociale (SPS-I).

C’est dans cette dynamique qu’il faut comprendre


toute l’importance du nouveau consensus
international tripartite en matière de sécurité sociale
depuis 2001.
Mr AHMINE 21/10/2014 87
II. La stratégie mondiale en matière de protection sociale

 la Conférence internationale du Travail (CIT) en juin 2001 à réaffirmé que


l’accès à la sécurité sociale est un droit humain fondamental et un instrument
pertinent et irremplaçable pour le vingt-et-unième siècle. La Conférence a
également constaté que moins de 20% de la population mondiale bénéficiaient
d’une couverture correcte. Face à ce déficit dramatique, elle a été demandée au
BIT de lancer une « Campagne mondiale sur la Sécurité sociale et la couverture
pour tous ». Cette Campagne a été officiellement lancée à Genève en juin 2003.

 La Commission mondiale sur la dimension sociale de la mondialisation,


instituée par l'Organisation internationale du Travail (OIT) en février 2002, a
renforcé cette analyse en affirmant «qu’une action internationale est nécessaire
pour appuyer les systèmes nationaux de protection sociale de telle sorte qu’il y
ait un niveau minimum de protection sociale dans l’économie mondiale». Elle a
ainsi lancé l’idée qu’il était possible d’envisager une couverture universelle
mondiale sur la base d’un socle minimum de protection sociale.

Mr AHMINE 21/10/2014 88
II. La stratégie mondiale en matière de protection sociale

 le Comité de haut niveau sur les programmes du Conseil des Chefs de


Secrétariat du Système des Nations Unies a adopté en avril 2009 "l'Initiative
mondiale d’un Socle universel de protection sociale" (SPS-I) comme l’une de
ses neuf grandes priorités pour lutter contre les conséquences de la crise
mondiale actuelle.

 Le BIT et l’OMS ont été désignés pour mener cette initiative mondiale
SPS-I. Pour en assurer une mise en œuvre rapide et efficace, une coalition
internationale a été crée avec 15 autres agences des Nations Unies, dont le
FMI, la Banque mondiale, l’UNICEF, le PNUD, l’UN-DESA, l’UNESCO, la
FAO, le PAM, le FNUAP, l’ONUSIDA, etc. ; de grands donateurs bilatéraux
comme l’Allemagne, le Royaume-Uni (DFID), la Finlande, le Portugal, la
Belgique, la France, l’OCDE (POVNET), etc.; de grandes ONG
internationales comme HelpAge International, Save the Children, l’AISS,
l’Alliance internationale pour l’extension de la protection sociale,
l’Internationale de l’Education (IE), le réseau RES (Education et Solidarité),
etc.

Mr AHMINE 21/10/2014 89
II. La stratégie mondiale en matière de protection sociale

Le 20 avril 2010 à Washington DC, les ministres du travail


du G20 se sont réunis pour la première fois. Ils ont renforcé
l’initiative en recommandant explicitement que « tous les
pays établissent des systèmes de protection sociale adéquats,
afin de garantir à tous les ménages une sécurité suffisante
pour qu’ils puissent tirer pleinement parti des opportunités
économiques ».

 Le G20 a enfin invité les banques multilatérales de


développement à soutenir l’extension des systèmes de
protection sociale dans le monde et l’initiative SPS-I à assister
techniquement les pays dans la conception et la mise en place
de tels systèmes.
Mr AHMINE 21/10/2014 90
II. La stratégie mondiale en matière de protection sociale
Les nouvelles propositions des organisations internationales

1. les propositions de la Cepal (Commission économique de


l’Onu pour l’Amérique latine) qui défend une citoyenneté
sociale, avec des droits économiques et sociaux pour tous et
des politiques sociales universelles. Les politiques ciblées ne
sont acceptées qu’en tant qu’instrument pour réaliser
l’universalisme. Elles sont basées sur un pacte social pour
renforcer l’exercice de la citoyenneté. Elles visent la garantie
d’un revenu qui permette un niveau de vie adéquat, avec des
services sociaux et des marchés du travail régulés. Si le
marché et les familles ont un rôle à jouer, la responsabilité
principale repose sur l’État. Cette stratégie s’inscrit
pleinement dans l’objectif du développement social et vise à
lutter contre les sociétés duales de riches et de pauvres.
Mr AHMINE 21/10/2014 91
II. La stratégie mondiale en matière de protection sociale
Les nouvelles propositions des organisations
internationales
À l’autre extrême se trouve la Banque Mondiale. Celle-ci avait défini un « cadre
théorique » de la protection sociale dès l’an 2000 |1|, une stratégie qu’elle vient de
confirmer et de préciser |2|. Il s’agit d’un programme de «gestion de risques»,
risques et «chocs» étant considérés comme inévitables – des «chocs» économiques
aux épidémies et aux catastrophes naturelles – et il faut préparer les individus et
les familles à être «résilients» pour y faire face. Pour le reste, la Banque maintient
sa stratégie de politiques «aussi ciblées que possibles» et elle n’adhère aucunement
à l’idée de politiques sociales universelles.
Un autre point important que l’on retrouve aussi chez d’autres organisations est
celui de l’objectif des politiques de «protection sociale». Ici, aucune mention des
droits humains, mais une confirmation du rôle de la protection sociale pour la
stabilité économique, pour la mobilité sur le marché du travail, pour la sécurité
des investissements, pour la promotion du capital humain… «Les réformes en
faveur de la croissance sont alors politiquement plus faciles 3|. »
 |1| Holzmann & Jørgensen, Gestion du risqué social : cadre théorique de la protection sociale, Document de travail 006 sur la protection sociale, World Bank,
2000.
 |2| World Bank, Resilience, Equity and Opportunity, Washington, The World Bank, 2012.
 |3| World Bank, World Development Report 2013, Washington, The World Bank, 2013.

Mr AHMINE 21/10/2014 92
II. La stratégie mondiale en matière de protection sociale
Les nouvelles propositions des organisations
internationales

Pour l’Organisation internationale du travail


l’objectif est d’introduire des « socles nationaux de
protection sociale », c’est-à-dire des politiques
« dans le cadre de stratégies d’extension de la
sécurité sociale qui assurent progressivement des
niveaux plus élevés de sécurité sociale au plus
grand nombre de personnes possible »

Mr AHMINE 21/10/2014 93
En conclusion

la crise mondiale actuelle a mis en évidence que la protection


sociale est non seulement un droit et un besoin fondamental de
tout être humain, mais aussi une nécessité économique et
politique pour chaque pays et pour le monde dans son ensemble.
La protection sociale est un instrument irremplaçable pour
réduire les inégalités et la pauvreté, atteindre les objectifs du
Millénaire pour le développement, prévenir les catastrophes
sanitaires et les pandémies, stabiliser l’économie, stimuler la
demande intérieure et la croissance, renforcer le capital humain
et la productivité, et assurer la justice et la paix sociales. Il est
par conséquent un indicateur essentiel pour le développement
durable.
Mr AHMINE 21/10/2014 94
Donc:

 La sécurité sociale est un droit de la personne et


tous les hommes et les femmes, où qu’ils vivent,
devraient bénéficier au minimum d’un socle de
protection sociale de base.
 La sécurité sociale est une nécessité sociale et
économique pour lutter contre la pauvreté et
l’exclusion sociale, ainsi que pour promouvoir le
développement, l’égalité et l’égalité des chances.

Mr AHMINE 21/10/2014 95
II. La stratégie mondiale en matière de protection sociale
Le socle de protection sociale

 Un socle de protection sociale est économiquement abordable et peut être


mis en place, complété ou maintenu dans tous les pays, en fonction de
leur situation nationale.

 Les socles de protection sociale doivent comporter au moins les garanties


 élémentaires de sécurité sociale suivantes:

 Accès à un ensemble de biens et services définis à l’échelle nationale


comme étant des soins de santé essentiels, y compris les soins de
maternité (…) ;

 Sécurité élémentaire de revenu pour les enfants, se situant au moins à un


niveau minimal défini à l’échelle nationale, assurant l’accès à
l’alimentation, à l’éducation, aux soins et à tous autres biens et services
nécessaires ;

Mr AHMINE 21/10/2014 96
II. La stratégie mondiale en matière de protection sociale
Le socle de protection sociale

 Sécurité élémentaire de revenu, se situant au moins à un


niveau minimal défini à l’échelle nationale, pour les personnes
d’âge actif qui sont dans l’incapacité de gagner un revenu
suffisant, en particulier dans les cas de maladie, de chômage,
de maternité et d’invalidité;

 Sécurité élémentaire de revenu pour les personnes âgées, se


situant au moins à un niveau minimal défini à l’échelle
nationale » |1|.

 |1|Oit, Texte de la Recommandation concernant les socles nationaux de protection sociale, Compte Rendu Conférence
internationale du Travail, 101ème session, Genève, 2012

Mr AHMINE 21/10/2014 97
II. La stratégie mondiale en matière de protection sociale
Le socle de protection sociale

 Toutes les sociétés devraient élaborer des


stratégies pour améliorer leur niveau de sécurité
sociale en s’inspirant des normes de l’OIT
relatives à la sécurité sociale à mesure que leur
économie et leur marge de manœuvre budgétaire
se développent.

Mr AHMINE 21/10/2014 98
II. La stratégie mondiale en matière de protection sociale
Le socle de protection sociale

Mr AHMINE 21/10/2014 99
L’émergence d’un nouveau cadre conceptuel sur la scène internationale: la
recommandation (n°202) sur les socles de protection sociale

Mr AHMINE 21/10/2014 100


III. Lignes directrices de l’AISS en matière de bonne gouvernanceAccompagner la sécurité sociale sur
la voie d'une meilleure gouvernance

Le cours sur la gouvernance des régimes de


sécurité sociale visent à:
 faire progresser les connaissances sur la structure de
gouvernance, les fonctions et les responsabilités;
 déterminer les relations entre les systèmes
macroéconomique, social, politique et de sécurité
sociale, en mettant l'accent sur l'informalité et l'exclusion
sociale;
 établir des critères pour un fonctionnement efficace des
systèmes de protection sociale.
Mr AHMINE 21/10/2014 101
III. Lignes directrices de l’AISS en matière de bonne gouvernance

Une meilleure gouvernance


Rien ne nuit plus à la crédibilité des systèmes de sécurité
sociale qu’une mauvaise gestion, qui passe pour du gaspillage
et un manque de réactivité aux besoins des assurés.

En fin de compte, la bonne gestion et la bonne gouvernance


sont les facteurs qui déterminent si les systèmes nationaux de
sécurité sociale sont efficaces ou non. Une bonne gestion et une
bonne gouvernance peuvent compenser certains effets négatifs
dus à un système mal conçu, alors que, en l’absence d’une
bonne gouvernance et d’une bonne gestion, un système même
bien conçu ne pourra jamais à lui seul apporter une véritable
sécurité sociale aux individus.
Mr AHMINE 21/10/2014 102
III. Lignes directrices de l’AISS en matière de bonne gouvernance

Mr AHMINE 21/10/2014 103


III. Lignes directrices de l’AISS en matière de
bonne gouvernance
 La bonne gouvernance est essentielle à l’efficacité de la sécurité sociale
et constitue une priorité pour l’Association internationale de la sécurité
sociale (AISS), dont le mandat statutaire consiste à promouvoir et à
développer la sécurité sociale à travers le monde grâce à des
améliorations techniques et administratives.

 Les Lignes directrices de l’AISS en matière de bonne gouvernance


visent à fournir aux organisations membres un guide pratique et
complet sur la bonne gouvernance. Ces lignes directrices s’appuient
sur un cadre de gouvernance couvrant un large éventail de questions
de gouvernance interne associées à l’administration des régimes de
sécurité sociale. En plus des quatre principes de bonne gouvernance
que sont la responsabilité, la transparence, la prévisibilité et la
participation, les Lignes directrices introduisent le dynamisme comme
une autre caractéristique importante.
Mr AHMINE 21/10/2014 104
III. Lignes directrices de l’AISS en matière de
bonne gouvernance
Une bonne gouvernance est un objectif important pour les
organisations de sécurité sociale, et constitue un principe
fondamental de l’AISS. En vue d’offrir à ses membres un
cadre de référence en la matière, l’AISS a intégré un projet
sur la gouvernance et la sécurité sociale au Programme et
Budget de l’Association pour la période 2008-2010.

Les Lignes directrices de l’AISS en matière de bonne


gouvernance à l’usage des institutions de sécurité sociale,
lancées à l’occasion du Forum mondial de la sécurité sociale
organisé au Cap en décembre 2010, marquent l’un des
aboutissements de ce projet.

Mr AHMINE 21/10/2014 105


III. Lignes directrices de l’AISS en matière
de bonne gouvernance

Les présentes lignes directrices proposent une


synthèse des travaux menés par l’AISS sur la
gouvernance de la sécurité sociale au cours des
périodes triennales 2008-2010 et 2011-2013. Elles
visent à fournir aux institutions membres de
l’AISS des principes directeurs et des
orientations pratiques au regard de la bonne
gouvernance.
Mr AHMINE 21/10/2014 106
III. Lignes directrices de l’AISS en matière de bonne gouvernance

Cinq principes revêtent un intérêt particulier


pour les institutions de sécurité sociale, à savoir:

1. la responsabilité,
2. la transparence,
3. la prévisibilité ,
4. la participation,
5. le dynamisme.

Mr AHMINE 21/10/2014 107


III. Lignes directrices de l’AISS en matière de bonne gouvernance

On entend par responsabilité le fait que les dirigeants de


l’institution peuvent être juridiquement tenus responsables de
leurs actions.

Ce principe suppose la définition de normes et de critères


permettant de déterminer si l’institution a bien rempli la mission
qui lui a été confiée, ainsi que l’existence d’un système de recours
efficace permettant de protéger les intérêts des parties prenantes,
de prévenir les erreurs de gestion et d’éviter que l’institution ne
dévie de son mandat.

En leur qualité de dépositaires, les administrateurs de la sécurité


sociale sont chargés, et donc responsables, de gérer le programme
de façon prudente, efficace et équitable.

Mr AHMINE 21/10/2014 108


III. Lignes directrices de l’AISS en matière de bonne gouvernance

La notion de transparence renvoie à l’existence et à


l’accessibilité d’informations exhaustives, exactes et
actuelles, afin de veiller à ce que les parties prenantes soient
bien informées de la situation réelle du régime de sécurité
sociale, ainsi que de la façon dont ce dernier est géré.

La transparence du processus décisionnel promeut


l’honnêteté, l’intégrité et la compétence, et prévient toute
malversation.

La clarté et la simplicité des règles, systèmes et processus


permettent de restreindre les domaines requérant l’exercice
d’un pouvoir discrétionnaire et arbitraire dans
l’administration du régime.
Mr AHMINE 21/10/2014 109
III. Lignes directrices de l’AISS en matière de bonne gouvernance

La prévisibilité se réfère à l’application cohérente de la


loi, ainsi que des politiques, règles et règlements qui la
complètent.

En ce qui concerne les programmes de sécurité sociale,


les droits et les obligations des membres et des
bénéficiaires doivent être clairement définis, protégés et
bien respectés.

Toute modification imprévue et soudaine des taux de


cotisation, des droits aux prestations ou autres
caractéristiques des régimes, peut sérieusement
compromettre la crédibilité de ce dernier.
Mr AHMINE 21/10/2014 110
III. Lignes directrices de l’AISS en matière de bonne gouvernance

La participation désigne l’éducation et


l’engagement actifs, ainsi que l’implication
effective des parties prenantes pour assurer la
protection de leurs intérêts.

Une forte participation des parties prenantes


suppose que ces dernières ont eu accès à des
informations sur l’institution et sont en mesure
de les comprendre et d’agir en conséquence.

Mr AHMINE 21/10/2014 111


III. Lignes directrices de l’AISS en matière de bonne gouvernance

Le dynamisme renvoie tout simplement à la notion


d’évolution positive de la gouvernance.

Si les quatre premiers principes de gouvernance


peuvent être appliqués afin de maintenir la situation
existante, le dynamisme permet de faire évoluer et
d’améliorer ce statu quo, en agissant de façon plus
efficace et plus équitable, et en répondant aux
besoins, en constante évolution, des membres et
bénéficiaires du programme, pour créer ainsi de
nouvelles valeurs.
Mr AHMINE 21/10/2014 112
III. Lignes directrices de l’AISS en matière de bonne gouvernance

Structure des Lignes directrices de l’AISS en matière de bonne


gouvernance.

Les présentes lignes directrices se divisent en deux parties:

La Partie A, intitulée Lignes directrices en matière de bonne


gouvernance à l’usage du conseil et de la direction, comporte des
lignes directrices destinées au conseil et à la direction de l’institution
de sécurité sociale.

Ces lignes directrices s’alignent sur les cinq principes de bonne


gouvernance susmentionnés, et chacune d’entre elles est
accompagnée de recommandations sur les structures et mécanismes
de gouvernance pouvant soutenir sa mise en œuvre.
Mr AHMINE 21/10/2014 113
III. Lignes directrices de l’AISS en matière de bonne gouvernance

La Partie B, intitulée Lignes directrices relatives


à des domaines spécifiques de l’administration
de la sécurité sociale, se réfère à neuf domaines
spécifiques concernant toute institution de sécurité
sociale.
Cette partie commence par aborder trois
problématiques transversales:
 la planification stratégique;
 la gestion des risques opérationnels;
 l’audit interne des activités.

Mr AHMINE 21/10/2014 114


III. Lignes directrices de l’AISS en matière de bonne gouvernance

En ce qui concerne la viabilité financière, la problématique traitée


est:
 l’équilibre actuariel.

Dans le domaine de la bonne gestion des investissements, il s’agit de:


 l’application du principe de prudence.

En ce qui concerne la couverture et les cotisations des membres, et


les prestations et les services aux membres, nous aborderons:

 la prévention et le contrôle de la corruption et de la fraude aux


cotisations et aux prestations;
 les normes de services destinées aux membres et aux bénéficiaires.

Mr AHMINE 21/10/2014 115


III. Lignes directrices de l’AISS en matière de bonne gouvernance

Dans le domaine de la gestion des ressources, il


s’agit:

 des politiques de ressources humaines:


développement, rétention et remplacement;

 des investissements dans l’infrastructure des


TIC.

Mr AHMINE 21/10/2014 116


III. A. Lignes directrices en matière de bonne gouvernance à l’usage du
conseil et de la direction

A.1. Principes et lignes directrices à l’usage A.2. Principes et lignes directrices à l’usage
du conseil: de la direction:

Le conseil est le groupe de personnes qui,


La direction désigne le groupe de personnes
conformément à la loi ou aux règlements
qui, en vertu de la loi ou des règlements
instituant l’entité, est chargé de gouverner le
instituant l’entité, est chargé de
programme de sécurité sociale et d’exercer
un contrôle sur son administration. l’administration et du fonctionnement
quotidien du programme de sécurité sociale.
Il peut s’agir d’un ministère ou d’un
département ministériel, d’un organe
statutaire ou d’une entité privée.
Les 23 lignes directrices
Les 21 lignes directrices à l’usage de la direction entendent soutenir
et promouvoir le respect des cinq principes
à l’usage du conseil soutiennent et
de bonne gouvernance, tels qu’ils
promeuvent les cinq principes de bonne
s’appliquent aux institutions de sécurité
gouvernance, dans le contexte des
institutions de sécurité sociale. sociale:

Mr AHMINE 21/10/2014 117


A. Responsabilité:
Le principe de responsabilité est au cœur de la bonne gouvernance
Au niveau politique, cela signifie que les dirigeants doivent rendre des
comptes aux gouvernés.
L’application de ce principe a besoin de structures et de mécanismes de
gouvernance pour habiliter les membres à tenir pour légalement
responsables de leurs actes et décisions les administrateurs qu’ils ont
choisis.

Ligne directrice 1. Pouvoirs et Ligne directrice 22. Pouvoirs et


responsabilités du conseil: responsabilités de la direction:

La loi, la politique ou le décret définit les La loi, la politique ou le décret définit les
pouvoirs et les responsabilités du conseil. pouvoirs et les responsabilités de la
Les pouvoirs et les responsabilités du direction. Ces pouvoirs et responsabilités
conseil doivent être clairement différenciés doivent être clairement différenciés de ceux
de ceux de la direction. Il ne doit pas y du conseil. Il ne doit pas y avoir de zones
avoir de zones d’ambiguïté, de dilemmes, d’ambiguïté, de dilemmes ou de conflits
ou de conflits d’intérêts. d’intérêts.
Mr AHMINE 21/10/2014 118
A. Responsabilité:

Ligne directrice 2. Pouvoirs de Ligne directrice 23. Définition claire des


délégation et responsabilités du conseil pouvoirs et des responsabilités

Dans le cas où le conseil délègue ses Les pouvoirs et les responsabilités


fonctions à un sous-groupe formé de incombant au directeur général et aux
membres du conseil, à un sous-groupe membres de la direction sont définis de
de fonctionnaires parmi les cadres ou à manière claire, ne laissant la place à
des fournisseurs externes de services, aucune ambiguïté, aucun dilemme, ni
les fonctions ainsi déléguées sont aucun conflit d’intérêts.
clairement définies, documentées,
assorties de délais et soumises à Ligne directrice 24. Responsabilités du
l’examen et à l’approbation du conseil. directeur général
La loi, la politique ou le décret prévoit Les objectifs et les actions du directeur
la responsabilité des membres du général et des membres de la direction
conseil à l’égard des fonctions ainsi s’alignent sur ceux du conseil, afin que
déléguées. l’institution de sécurité sociale puisse
accomplir la mission qui lui a été confiée.

Mr AHMINE 21/10/2014 119


A.1. Responsabilité:
Ligne directrice 3. Indépendance du conseil Ligne directrice 25. Indépendance de la
à l’égard de toute ingérence politique direction à l’égard de toute ingérence
La loi, la politique ou le décret précise politique
l’indépendance du conseil à l’égard de toute La loi, la politique ou le décret prévoit
ingérence politique dans la mise en œuvre l’indépendance du directeur général à l’égard
de son mandat et ce, en prescrivant le de toute ingérence politique en prescrivant le
processus de sélection et en limitant la processus de sélection et en limitant les
révocations aux seuls motifs légitimes.
révocation aux seuls cas de motif légitime.

Ligne directrice 26. Aptitude et compétence


Ligne directrice 4. Aptitude et compétence
du directeur général
des membres du conseil

Le directeur général dispose des aptitudes


Le processus de sélection assure et des compétences nécessaires pour
l’aptitude et la compétence des membres occuper ce poste au sein de l’institution de
du conseil. La durée du mandat d’un sécurité sociale. La durée du mandat du
membre du conseil et les bases du directeur général et les conditions de son
renouvellement de celui-ci (si un tel renouvellement (si le mandat est
renouvellement est possible) sont claires renouvelable) sont transparentes et bien
et bien définies. définies.

Mr AHMINE 21/10/2014 120


A.1. Responsabilité:

Ligne directrice 5. Responsabilité légale Ligne directrice 27. Responsabilité


des membres du conseil légale de la direction
La loi, la politique ou le décret établit la La loi, la politique ou le décret établit la
responsabilité légale des membres du responsabilité légale de la direction.
conseil en cas de manquement aux
obligations liées à leur fonction.
Ligne directrice 6. Normes de
performance applicables à la direction

Le conseil s’assure que l’institution


remplit son mandat de manière efficace.
Il fixe un ensemble de normes et de
références pour évaluer la manière dont
la direction administre et applique les
programmes de sécurité sociale.

Mr AHMINE 21/10/2014 121


A.1. Responsabilité:
Ligne directrice 7. Planification Ligne directrice 28. Planification stratégique
stratégique La direction soumet à l’approbation du
Un plan stratégique approuvé par le conseil un plan stratégique qui définit et
décrit précisément les principales stratégies et
conseil définit et décrit précisément les
plans d’action qu’elle mettra en œuvre en vue
principales stratégies et les principaux d’exécuter et de mener à bien le mandat
plans d’action devant être mis en œuvre confié à l’institution par la législation.
par la direction afin d’exécuter et de Ligne directrice 29. Gestion du risque
mener à bien le mandat reçu par la loi. La direction veille à identifier les risques
auxquels l’institution peut être confrontée, à
Ligne directrice 8. Gestion du risque proposer des politiques et des mesures pour
les gérer ou les prévenir, et à mettre en œuvre
Le conseil veille à ce que les risques celles approuvées par le conseil. Ces risques
auxquels est confrontée l’institution de peuvent se présenter sous différentes formes,
sécurité sociale soient correctement dont notamment sous la forme de risques
identifiés et gérés ou évités. Ces risques stratégiques, opérationnels, politiques,
peuvent se présenter sous différentes économiques, de contrôle, géographiques ou
formes et être notamment stratégiques, encore démographiques.
de fonctionnement, politiques,
économiques, de contrôle, géographiques
et démographiques.
Mr AHMINE 21/10/2014 122
A.1. Responsabilité:
Ligne directrice 9. Systèmes de contrôle internes et Ligne directrice 30. Systèmes de contrôle
externes internes et externes
La loi, la politique ou le décret prévoit la création de
Les responsabilités de la direction sont étayées
systèmes internes et externes chargés de contrôler
l’institution de sécurité sociale.
par des systèmes de contrôle internes et
externes.
Ligne directrice 10. Ligne directrice 31.
Gestion des investissements
Gestion des investissements
Dans le cas des institutions de sécurité sociale qui ont
un mandat d’investissement, la loi, la politique ou le Dans le cas des institutions de sécurité sociale
décret fixe l’orientation générale de la politique jouissant d’un mandat d’investissement, la
d’investissement et prescrit les types d’instruments direction veille à disposer des compétences
autorisés. Par ailleurs, l’éventail des instruments techniques nécessaires pour gérer les
autorisés doit être suffisamment diversifié en vue de investissements de l’institution de sécurité
maximiser le taux de rendement à long terme des sociale. Plus précisément, elle gère les liquidités
réserves tout en réduisant les risques. Le conseil
dispose des compétences techniques nécessaires pour
de telle sorte que le paiement des prestations de
décider des avantages et des risques présentés par une chacun des programmes de sécurité sociale
proposition d’investissement donnée. Il veille à ce que administrés par l’institution soit réalisé de
toute décision d’investissement repose principalement manière conforme et dans les délais prévus. La
sur les critères de sécurité et de rentabilité. La loi, la loi, la politique ou le décret prévoit la
politique ou le décret prévoit la responsabilité légale responsabilité légale de la direction ou de ses
du conseil en cas d’investissements frauduleux. agents autorisés en cas d’investissements
frauduleux.
Mr AHMINE 21/10/2014 123
A.1. Responsabilité:

Ligne directrice 11. Ligne directrice 32.


Viabilité financière du programme Viabilité financière du programme

La direction applique les mesures


Le conseil applique les mesures
approuvées par le conseil et destinées à
actuarielles définies en vue d’assurer assurer la viabilité financière de chacun
la viabilité financière de chacun des des programmes de sécurité sociale
programmes de sécurité sociale mis gérés par l’institution.
en place par l’institution. Pour les
institutions disposant de fonds de Ligne directrice 33.
réserves destinés à être investis, des Normes de performance pour le
normes et des références relatives au personnel et les membres de la direction
rendement des investissements sont
définies, de façon à soutenir la La direction adopte un code d’éthique,
viabilité financière des programmes ainsi qu’une série de normes et
de sécurité sociale. références applicables à ses membres et
au personnel.

Mr AHMINE 21/10/2014 124


A.2. Transparence
Une diffusion ouverte d’informations clés de l’institution de sécurité
sociale n’est pas nécessairement une preuve de transparence. Pour être
transparentes, ces informations, qui représentent un droit fondamental
pour les parties prenantes, les membres et les bénéficiaires du régime de
sécurité sociale, doivent être opportunes, fiables, pertinentes, précises et
vérifiables de façon objective.

Ligne directrice 12. Ligne directrice 34.


Politique sur la divulgation Politique sur la divulgation

Le conseil définit une politique sur La direction met en œuvre une


politique approuvée par le conseil et
la divulgation des informations,
relative à la divulgation des
laquelle définit clairement les motifs
informations. Cette politique identifie
pour lesquels le conseil peut choisir les cas limités dans lesquels la direction
de ne pas divulguer des informations peut choisir de ne pas divulguer des
aux parties prenantes. informations aux parties prenantes.

Mr AHMINE 21/10/2014 125


A.2. Transparence

Ligne directrice 13. Ligne directrice 35.


Code de conduite Code de conduite
Le conseil établit un code de conduite viable et La direction adopte et respecte un code de
s’y conforme. Ce code de conduite comporte conduite à l’attention de ses membres et du
une politique sur la divulgation et la gestion des personnel. Ce code, fonctionnel et approuvé par
conflits d’intérêts par tout membre du conseil. le conseil, comporte une politique relative à la
divulgation et à la gestion des conflits d’intérêts.
Ligne directrice 14.
Rapports publics Ligne directrice 36.
Le conseil informe régulièrement, de façon Rapports publics
précise et dans les délais impartis, les parties La direction informe régulièrement les parties
prenantes et le grand public de la situation et prenantes et le grand public de la situation de
du fonctionnement de l’institution de sécurité l’institution de sécurité sociale et de ses activités.
sociale.
Ligne directrice 37.
Ligne directrice 15. Droit des membres à l’information sur les
Droit des membres à l’information sur les prestations
prestations Les membres sont régulièrement et rapidement
Les membres sont tenus informés des informés des prestations qui leur sont dues en
prestations qui leur sont dues en vertu des vertu du programme de sécurité sociale.
programmes de sécurité sociale.

Mr AHMINE 21/10/2014 126


A.3. Prévisibilité

La prévisibilité se réfère à l’application cohérente et uniforme de la loi, y compris


de ses règles et règlements d’application. Généralement, les parties prenantes sont
réfractaires à des modifications soudaines ou inopinées au niveau des cotisations et
des prestations du programme.
Une application méthodique du programme permettra de renforcer la confiance et
le soutien des parties prenantes à son égard.

Le principe de prévisibilité met l’accent sur l’importance de consulter les parties prenantes
et de parvenir à un consensus avant d’introduire tout changement au niveau du
programme.
Il convient de mettre en place une stratégie de communication et un programme de relations
publiques efficaces afin de tenir les parties prenantes informées de toute modification du
régime de sécurité sociale, ainsi que de ses conséquences sur leurs droits et leurs obligations.

Mr AHMINE 21/10/2014 127


A.3. Prévisibilité

Ligne directrice 16. Ligne directrice 38.


Devoirs et responsabilités des membres et Devoirs et responsabilités des
des bénéficiaires
membres et des bénéficiaires
Les membres et les bénéficiaires sont
régulièrement et périodiquement tenus La direction veille à ce que les
informés de leurs devoirs et responsabilités membres de l’institution respectent les
prévus par la loi, la politique ou le décret devoirs et les responsabilités qui leur
instituant le programme de sécurité sociale. incombent.

Ligne directrice 17.


Ligne directrice 39.
Droits et privilèges des membres et des
bénéficiaires Droits et privilèges des membres et
des bénéficiaires
Les membres et bénéficiaires sont
régulièrement et périodiquement tenus Les membres et les bénéficiaires sont
informés de leurs droits et privilèges prévus
régulièrement et périodiquement
par la loi, la politique ou le décret instituant
le programme de sécurité sociale. tenus informés de leurs droits et de
leurs privilèges.
Mr AHMINE 21/10/2014 128
A.3. Prévisibilité

Ligne directrice 18. Ligne directrice 40.


Stratégie de l’information et de la
Application cohérente des communication
décisions du conseil
La direction établit un système
d’information et de communication
Les décisions du conseil fournissant des informations
sont appliquées de façon précises et actualisées aux
cohérente et n’affectent pas différentes parties prenantes du
programme de sécurité sociale.
les droits acquis des Ce système entend leur permettre
membres et bénéficiaires d’acquérir une compréhension
du programme. approfondie du programme et de la
façon dont ce dernier est régi, afin
qu’elles puissent y participer
entièrement.

Mr AHMINE 21/10/2014 129


A.4. Participation

La participation désigne l’implication réelle des parties prenantes dans le processus


décisionnel de l’institution dans le but de protéger leurs intérêts et de soutenir le programme
de sécurité sociale.
Elle permet notamment d’établir un partenariat entre le conseil et les parties prenantes de
l’institution, d’améliorer ainsi l’élaboration des politiques, ainsi que de renforcer la confiance
des parties prenantes et la transparence.

Le pouvoir de décision constitue la plus solide forme de participation.


Parmi les formes de participation plus limitées, on recense notamment la
participation au processus décisionnel, la participation à la désignation des
représentants, la possibilité d’offrir des conseils et d’assister aux réunions, ou
encore le droit d’être informé.
Les membres et les bénéficiaires doivent pouvoir contrôler par différents
moyens les personnes chargées de la gestion du programme de sécurité sociale.
Il s’avère nécessaire de disposer de mécanismes de réparation permettant aux
parties prenantes de contrôler et de surveiller sur les personnes en charge du
programme ou d’imposer des sanctions à ces derniers.
Mr AHMINE 21/10/2014 130
A.4. Participation

Ligne directrice 19. Ligne directrice 41.


Participation des parties prenantes
Représentation des parties
prenantes au conseil La direction entretient un dialogue ouvert
avec les parties prenantes afin de favoriser
les échanges et les propositions sur la façon
La loi, la politique ou le dont l’institution pourrait mieux répondre
à leurs besoins et à leurs préoccupations.
décret prévoit une Ligne directrice 42.
représentation équilibrée des Gestion des initiatives des parties
différentes parties prenantes prenantes
Les propositions destinées à améliorer les
au sein du conseil de services fournis par l’institution à ses
l’institution. parties prenantes sont évaluées comme il
se doit et, si elles sont jugées pertinentes,
sont soumises au conseil pour information
et approbation, avant d’être mises en
œuvre par la direction.

Mr AHMINE 21/10/2014 131


A.5. Dynamisme

Le dynamisme est la dimension de la gouvernance qui a trait


à l’innovation ou au changement positif, et permet ainsi à
toute organisation de fonctionner de façon plus efficace.

Si la gouvernance peut respecter les principes de


responsabilité, de transparence, de participation et de
prévisibilité, le principe de dynamisme entend toutefois
améliorer la situation existante et permettre à l’institution de
respecter plus fidèlement son mandat, ainsi que de répondre
aux besoins de ses membres, en constante évolution.

Mr AHMINE 21/10/2014 132


A.5. Dynamisme
Ligne directrice 20. Ligne directrice 43.
Règles et règlements d’application de la loi, Leadership et innovation au sein de
de la politique ou du décret l’institution

Le cadre légal est suffisamment flexible pour Le directeur général donne l’impulsion
permettre à l’institution d’introduire des nécessaire à l’institution afin qu’elle
innovations et des améliorations à propose et développe des innovations
l’administration et à la mise en œuvre de son susceptibles d’accroître l’efficacité de son
programme de sécurité sociale et ce, sans fonctionnement et d’améliorer la mise en
devoir amender la loi, la politique ou le œuvre du mandat du programme de
décret qui l’a institué. sécurité sociale.

Ligne directrice 21. Ligne directrice 44.


Leadership et innovation dans l’institution Encourager la participation du personnel
Par son sens du leadership, le conseil donne La direction s’appuie sur des politiques à la
l’impulsion nécessaire à l’institution pour fois solides, cohérentes et motivantes en
matière de ressources humaines, en vue
que cette dernière propose et développe des
d’encourager les cadres et le personnel à
innovations visant à accroître l’efficacité du
proposer des idées novatrices et des
fonctionnement et à améliorer l’exécution du
changements positifs.
mandat du programme.

Mr AHMINE 21/10/2014 133


B. Lignes directrices relatives à des domaines spécifiques
de l’administration de la sécurité sociale
La loi, la politique ou le décret définit l’ampleur des fonctions et des
responsabilités de l’institution de sécurité sociale. Certains programmes de
sécurité sociale sont intégralement financés par l’Etat et ne collectent donc
pas de cotisations auprès de la population couverte.
Dans d’autres cas, les fonctions d’affiliation et de recouvrement des
cotisations sont assumées par un organisme différent de celui qui prend en
charge les prestations et les services.

Par ailleurs, certains régimes sont conçus de façon à ne pas constituer de


fonds de réserves, tandis que d’autres sont autorisés à recourir à des
gestionnaires de fonds internes ou externes.
Dans d’autres systèmes, les institutions chargées de la gestion des fonds
peuvent être entièrement distinctes et indépendantes de celles responsables
de la gestion des cotisations des membres ou de l’octroi des prestations.

Mr AHMINE 21/10/2014 134


Les lignes directrices présentées ci-après portent sur six
domaines de l’administration de la sécurité sociale, à
savoir:
1. la planification stratégique;
2. la gestion des risques opérationnels;
3. l’audit interne des activités;
4. l’équilibre actuariel;
5. l’application du principe de prudence dans la gestion des
investissements;
6. la prévention et le contrôle de la corruption et de la fraude aux
cotisations et aux prestations;
7. la qualité des services fournis aux membres et bénéficiaires;
8. les politiques de ressources humaines: développement, rétention et
remplacement;
9. les investissements dans l’infrastructure des technologies de
l’information et de la communication (TIC).

Mr AHMINE 21/10/2014 135


B. Lignes directrices relatives à des domaines spécifiques de l’administration
de la sécurité sociale

B.1. Planification stratégique

Le conseil et la direction élaborent un plan stratégique


décrivant de façon précise les stratégies clés et les principaux
plans d’action qui seront mis en œuvre en vue de mener à bien
le mandat confié à l’institution par la législation.
En règle générale, un plan stratégique s’étend sur une période
comprise entre trois et cinq ans. Il est réévalué, ajusté
périodiquement et décliné en plans annuels plus détaillés et plus
précis.

Les cinq lignes directrices présentées ci-après viendront


soutenir les activités de planification stratégique de l’institution.

Mr AHMINE 21/10/2014 136


B.1. Planification stratégique
Ligne directrice 45
Lancement du processus de planification stratégique

La direction assure le leadership, fixe les priorités et définit


le programme stratégique de la période couverte par le plan
stratégique. Elle consulte le conseil et les principales parties
prenantes de l’institution afin de définir des priorités
stratégiques recueillant l’adhésion de tous. Une analyse
approfondie des facteurs internes et externes est effectuée
afin de veiller à ce que l’institution soit à même d’affronter
l’avenir.

Mr AHMINE 21/10/2014 137


B.1. Planification stratégique
Ligne directrice 46
Énoncé de la vision stratégique
Le plan stratégique énonce clairement l’objectif de l’institution pour la
période couverte. Cet énoncé, stimulant et facile à transmettre, s’inspire du
mandat de l’institution.

Ligne directrice 47
Formulation de la stratégie

Le plan stratégique décrit précisément le plan d’action, les objectifs, les


objectifs-cibles, les étapes et les résultats devant permettre à l’institution de
réaliser sa vision stratégique. Il décrit les programmes et activités à mettre
en œuvre, ainsi que l’environnement institutionnel, en vue de garantir la
cohérence et de maximiser les synergies au sein de l’institution. Le
processus de rédaction garantit la cohérence du plan stratégique par
rapport au mandat de l’institution.
Mr AHMINE 21/10/2014 138
B.1. Planification stratégique
Ligne directrice 48
Mise en œuvre de la stratégie
Le plan stratégique est déployé dans toutes les unités de l’institution. Sa
mise en œuvre fait régulièrement l’objet d’un suivi et d’une évaluation. Si
nécessaire, ce plan est réexaminé, évalué et ajusté. La direction met en
œuvre le plan stratégique en respectant le triptyque de la performance –
stratégie et vision, direction et encadrement, culture et valeurs
institutionnelles.

Ligne directrice 49
Diagnostic stratégique et évaluation des performances
La capacité du plan stratégique à faciliter l’exécution du mandat de
l’institution est évaluée. De même, on procède à une évaluation des leçons
tirées des objectifs et objectifs-cibles atteints, des stratégies éprouvées et
des initiatives qui ont échoué. Cette évaluation des performances est prise
en compte pour la définition des activités du cycle de planification suivant.
Mr AHMINE 21/10/2014 139
B.2. Gestion des risques opérationnels
La gestion des risques opérationnels consiste à mettre en place des
politiques, des mesures et des stratégies permettant de gérer,
d’atténuer ou de prévenir les conséquences néfastes des risques
auxquels est exposée l’institution.
Que ces risques émanent de causes internes ou de facteurs externes,
l’objectif vise à minimiser leurs effets négatifs sur l’administration
du programme de sécurité sociale, et notamment sur la viabilité
financière, les investissements de fonds, la gestion de la couverture
et des cotisations, la fourniture de prestations et de services, ou
encore les ressources humaines et les TIC.

Les quatre lignes directrices présentées ci-après se


concentrent sur les risques opérationnels, source de
préoccupation quotidienne pour toute institution de sécurité
sociale.
Mr AHMINE 21/10/2014 140
B.2. Gestion des risques opérationnels
Ligne directrice 50
Processus type
Pour chaque unité administrative, un processus type est mis en place en
vue de repérer les éventuels points faibles, d’identifier les événements
internes ou externes susceptibles de présenter un risque et de définir les
mesures correctives à adopter. Les personnes responsables des éventuels
points faibles sont désignées.

Ligne directrice 51
Veille stratégique et analyse de scénarios
L’environnement interne et externe de l’institution fait l’objet d’un
contrôle continu en vue de gérer et de prévenir les risques en temps réel.
L’analyse de scénarios de risques permet à l’institution d’être
constamment vigilante et prête à réagir.

Mr AHMINE 21/10/2014 141


B.2. Gestion des risques opérationnels
Ligne directrice 52
Définition claire des responsabilités et des mesures à prendre en cas
d’intervention

La structure hiérarchique et décisionnelle, ainsi que les rôles et les


responsabilités du personnel, sont clairement définis, de façon à
permettre une réaction coordonnée, adaptée et rapide en cas
d’apparition du risque. Le risque à maîtriser, ainsi que les mesures
correctives à appliquer, sont parfaitement compris.

Ligne directrice 53
Assurer la cohérence et la coordination des activités de gestion du risque
La direction assure la cohérence et la coordination des activités de
gestion du risque dans l’ensemble de l’institution, de façon à maximiser
les synergies, ainsi qu’à éviter les lacunes et les doublons au niveau des
efforts déployés.
Mr AHMINE 21/10/2014 142
B.3. Audit interne des activités

L’audit interne est l’unité centrale chargée d’effectuer des évaluations


indépendantes et objectives de tous les domaines d’activité de
l’institution, ainsi que de vérifier et d’attester que l’ensemble des lois,
règles et règlements applicables sont bien respectés. Nombreuses sont les
activités de l’institution à entrer dans son champ de compétence. L’unité
d’audit interne procède à une évaluation indépendante et objective des
politiques, des activités, des systèmes et procédures, des mécanismes de
contrôle interne, de la gestion du risque, de la gestion des informations,
des TIC, ainsi que des processus en matière de gouvernance, afin de
promouvoir une gestion rigoureuse de l’institution.

Les quatre lignes directrices présentées ci-après portent sur certains


aspects de la fonction d’audit interne qui revêtent un intérêt particulier
pour l’administration de la sécurité sociale.

Mr AHMINE 21/10/2014 143


B.3. Audit interne des activités
Ligne directrice 54
Charte d’audit interne
Le conseil ou la direction rédige la charge d’audit interne de l’unité
d’audit interne. Cette charte définit la nature, le rôle, les
responsabilités et le statut de l’unité, ainsi que le pouvoir dont elle est
investie, et délimite son champ de compétence.
Ligne directrice 55
Communication entre l’auditeur interne et l’actuaire
Lorsqu’ils contrôlent les rapports de l’institution, l’auditeur interne
et l’actuaire communiquent entre eux de façon claire et efficace. Cet
échange mutuel d’informations ne compromet ni n’entrave en rien
leur indépendance respective.

Mr AHMINE 21/10/2014 144


B.3. Audit interne des activités
Ligne directrice 56
Évaluation des performances et assurance qualité
Les performances de l’unité d’audit interne sont régulièrement
évaluées. Un ensemble d’indicateurs clairement définis permet
de mesurer l’efficacité avec laquelle cette unité améliore les
performances de l’institution.

Ligne directrice 57
Mise en œuvre et gestion des résultats de l’audit

Les résultats et recommandations découlant de l’audit sont


assortis de délais et font l’objet d’un suivi.

Mr AHMINE 21/10/2014 145


B.4. Équilibre actuariel
En vertu de la loi, de la politique ou du décret instituant le programme de
sécurité sociale, le conseil et la direction d’une institution de sécurité
sociale peuvent être tenus de veiller à ce que le régime dispose d’un
financement suffisant pour pouvoir verser les prestations dues à ses
membres et bénéficiaires, et à ce qu’il soit administré de façon rentable.
Pour ce faire, il leur faut notamment définir et maintenir l’équilibre
actuariel du régime; adopter des mesures actuarielles et les respecter;
assurer un équilibre entre les cotisations et le revenu des investissements
d’une part et les prestations d’autre part; ainsi qu’évaluer les dépenses
de fonctionnement sur la base de références.

Les quatre lignes directrices présentées ci-après aideront le conseil à


garantir l’équilibre actuariel d’un programme de sécurité sociale.

Mr AHMINE 21/10/2014 146


B.4. Équilibre actuariel
Ligne directrice 58
Indicateurs actuariels du programme de sécurité sociale

Les indicateurs actuariels du programme de sécurité sociale sont


clairement définis et documentés de façon à améliorer la responsabilité,
la transparence et la prévisibilité dans l’administration de chacun des
programmes de sécurité sociale établis par l’institution.

Ligne directrice 59
Évaluations actuarielles du programme de sécurité sociale

Le programme fait régulièrement l’objet d’évaluations actuarielles


destinées à contrôler sa viabilité.

Mr AHMINE 21/10/2014 147


B.4. Équilibre actuariel
Ligne directrice 60
Modification des taux de cotisation et des droits aux prestations
En vue de garantir la viabilité financière du programme de sécurité
sociale, les taux de cotisation sont fixés en fonction des prestations
promises.

Ligne directrice 61
Rendement des investissements et indicateurs de référence

En ce qui concerne les institutions qui détiennent des fonds de réserves,


des normes et indicateurs de référence relatifs au rendement des
investissements sont établis afin de garantir la viabilité financière du
programme.

Mr AHMINE 21/10/2014 148


B.5 Application du principe de prudence dans la gestion
des investissements

Lorsque l’institution de sécurité sociale est chargée de gérer les


fonds de réserves des programmes, que ce soit par l’intermédiaire
de gestionnaires de fonds internes ou externes, le conseil et la
direction sont tenus de veiller à ce que les fonds soient investis
conformément aux principes de prudences élémentaires, à savoir la
rentabilité, la sécurité, la liquidité et la diversification.

L’application du principe de prudence dans l’investissement des


fonds de la sécurité sociale touche de nombreux domaines.

Ces neuf lignes directrices s’adressent particulièrement:

Mr AHMINE 21/10/2014 149


B.5.1. Lignes directrices destinées aux institutions qui disposent de
services des investissements internes

Ligne directrice 62
Principe de prudence
Le service des investissements respecte le principe de prudence
dans la gestion des fonds de l’institution. Ce principe de
prudence fait partie intégrante des devoirs fiduciaires du conseil
et de la direction dans le cadre de l’administration et de la
gestion des fonds de l’institution.

Ligne directrice 63
Politique d’investissement

Le service des investissements applique de façon efficace les


politiques d’investissement établies par le conseil ou la direction .
Mr AHMINE 21/10/2014 150
B.5.1. Lignes directrices destinées aux institutions qui disposent de
services des investissements internes

Ligne directrice 64
Diligence raisonnable
Le conseil et la direction disposent des compétences techniques nécessaires pour
déterminer si les propositions d’investissement ont été examinées selon le principe
de «diligence raisonnable», et agissent conformément à la décision prise à cet
égard.

Ligne directrice 65
Évaluation du portefeuille d’investissement
Le conseil et la direction veillent à ce que l’évaluation du portefeuille
d’investissement s’effectue conformément aux normes internationales de marché
sur la valeur de réalisation.

Ligne directrice 66
Mesures externes de bonne garde
Le conseil ou la direction font en sorte que les actifs de placement de l’institution
soient gardés par des professionnels.
Mr AHMINE 21/10/2014 151
B.5.2. Lignes directrices destinées aux institutions qui recourent à des
gestionnaires de fonds externes

Ligne directrice 67
Processus de sélection des gestionnaires de fonds externes

Le conseil ou la direction veillent à utiliser les meilleures pratiques lors de la


sélection des gestionnaires de fonds pour les investissements des fonds de réserves
de l’institution.

Ligne directrice 68
Cohérence des mesures incitatives
Le conseil ou la direction veillent à la cohérence des mesures incitatives destinées
aux gestionnaires de fonds externes sur l’ensemble des objectifs de l’institution de
sécurité sociale en matière d’investissement.

Ligne directrice 69
Garde des actifs de placement

Afin de renforcer la responsabilité et la transparence, l’institution assure une


séparation entre ses actifs investis par des gestionnaires de fonds externes et ceux
qu’elle gère directement.

Mr AHMINE 21/10/2014 152


B.5.3. Lignes directrices destinées aux institutions
représentées au conseil d’administration d’entreprises

Ligne directrice 70
Objectifs des représentants de l’institution au sein des
conseils d’administration d’entreprises

Le conseil veille à ce que ses représentants au sein des


conseils d’administration d’entreprises défendent les intérêts
de l’institution de sécurité sociale. Afin d’éviter tout éventuel
conflit d’intérêts, il convient de veiller au préalable à ce que
les objectifs de l’institution soient en phase et compatibles
avec ceux de l’entreprise.

Mr AHMINE 21/10/2014 153


B.6. Prévention et contrôle de la corruption et de la
fraude aux cotisations et aux prestations

Le conseil et la direction sont tenus de prévenir et de


contrôler toute forme de corruption et de fraude lors du
recouvrement des cotisations et du paiement des prestations
du programme de sécurité sociale. La corruption et la fraude
mettent à mal la crédibilité du programme aux yeux des
parties prenantes, qui risquent alors de réduire, voire de
retirer, leur soutien.

Les deux lignes directrices présentées ci-après aideront les


institutions à prévenir et à contrôler la corruption et la
fraude lors du recouvrement des cotisations et de l’octroi des
prestations.

Mr AHMINE 21/10/2014 154


B.6. Prévention et contrôle de la corruption et de la
fraude aux cotisations et aux prestations
Ligne directrice 71
Prévention et contrôle de la corruption et de la fraude aux
cotisations
Le conseil et la direction protègent l’institution contre toute
forme de corruption et de fraude dans le recouvrement des
cotisations du programme.
Ligne directrice 72
Prévention et contrôle de la corruption et de la fraude aux
prestations
Le conseil et la direction protègent l’institution contre toutes
les formes de corruption et de fraude dans le paiement des
prestations du programme.
Mr AHMINE 21/10/2014 155
B.7. Normes de services pour les membres et les bénéficiaires

Toute institution de sécurité sociale a pour vocation


de gérer les droits et les obligations de ses membres
et bénéficiaires. Une administration efficace et des
services de qualité renforcent la crédibilité de
l’institution et le soutien des membres et des
bénéficiaires à son égard.

Les trois lignes directrices présentées ci-après aideront


l’institution à fournir des services de qualité à ses membres
et bénéficiaires.

Mr AHMINE 21/10/2014 156


B.7. Normes de services pour les membres et les bénéficiaires

Ligne directrice 73
Services de recouvrement des cotisations
L’institution offre à ses membres un service de qualité dans le recouvrement
des cotisations du programme.

Ligne directrice 74
Services des prestations
L’institution fournit à ses membres un service de qualité dans le paiement
des prestations du programme.

Ligne directrice 75
Élaboration de nouveaux services destinés aux membres et aux bénéficiaires
Le conseil et la direction cherchent en permanence à améliorer les services
proposés aux membres et aux bénéficiaires et à en élaborer de nouveaux.
Notes.

Mr AHMINE 21/10/2014 157


B.8. Politiques de ressources humaines: développement,
rétention et remplacement
Les ressources humaines - ainsi que le talent, l’expérience et les
compétences dont elles sont dotées - s’avèrent indispensables aux
performances, à la capacité d’adaptation et au dynamisme de toute
institution.
Le conseil et la direction doivent constamment veiller à ce que les
politiques de gestion des ressources humaines de l’institution permettent
d’attirer, de faire progresser et de retenir un personnel compétent et
loyal vis-à-vis de l’institution. Une gestion efficace des ressources
humaines - qui recouvre le recrutement, la rémunération, la rétention,
la formation, l’encadrement et le développement – constitue un élément
essentiel à la bonne gouvernance de toute organisation.

Les sept lignes directrices présentées ci-après traitent du recrutement,


de l’évaluation des performances, du développement, de la rétention, du
remplacement, du travail décent, ainsi que de la promotion des valeurs
institutionnelles.
Mr AHMINE 21/10/2014 158
B.8. Politiques de ressources humaines: développement,
rétention et remplacement
Ligne directrice 76
Politiques de recrutement, de sélection et de promotion
Les politiques, règles et règlements de l’institution en matière de ressources
humaines sont équitables, impartiaux, bien définis, documentés et largement
diffusés à l’ensemble du personnel de l’organisation, afin de protéger
l’intégrité du processus de recrutement, de réduire l’influence des
considérations politiques, et de renforcer la transparence et la prévisibilité.
Ces politiques, règles et règlements contiennent des dispositions destinées à
garantir l’équité en matière d’emploi et à protéger les employés contre le
harcèlement.
Ligne directrice 77
Évaluation de la performance du personnel
L’évaluation de la performance du personnel fait partie intégrante de
l’institution. Les objectifs individuels des membres du personnel sont en
phase avec les objectifs stratégiques de l’institution.

Mr AHMINE 21/10/2014 159


B.8. Politiques de ressources humaines: développement,
rétention et remplacement
Ligne directrice 78
Développement et formation
Pour que l’institution soit dotée de ressources humaines compétentes, dynamiques
et dévouées, le conseil définit des politiques et programmes de développement,
d’amélioration des compétences et de formation du personnel.

Ligne directrice 79
Gestion et rétention des talents

Le conseil définit des politiques de gestion des ressources humaines permettant à


la direction d’identifier, de perfectionner et de retenir les membres du personnel
talentueux et susceptibles d’accéder à des responsabilités plus élevées au sein de
l’institution.
Des politiques fondées sur la transparence et sur le mérite s’avèrent essentielles à
l’épanouissement professionnel, à la motivation du personnel et à la satisfaction
individuelle. Plus que la rémunération financière, l’environnement de travail et la
culture institutionnelle permettent d’attirer et de retenir les salariés talentueux.
Mr AHMINE 21/10/2014 160
B.8. Politiques de ressources humaines: développement, rétention et
remplacement

Ligne directrice 80
Planification des remplacements

La direction développe à dessein les compétences en leadership du personnel


talentueux. Elle peut définir un plan de remplacement fondé sur les principes de
transparence et de mérite, de façon à identifier des remplaçants potentiels pour les
postes clés de l’institution.

Ligne directrice 81
Motivation du personnel, politique de rémunération et travail décent
Le conseil veille à ce que les politiques de gestion des ressources humaines de
l’institution favorisent des conditions de travail décentes qui, selon l’Organisation
internationale du Travail (OIT), reposent sur l’idée selon laquelle le travail constitue
une source de dignité personnelle, de stabilité familiale et de paix sociale. Il s’agit
notamment de fournir un environnement de travail sûr, d’accorder des temps de repos
suffisants et de laisser suffisamment de temps pour la vie familiale, de garantir une
rémunération adaptée et l’accès à une protection sociale, ainsi que de respecter les
droits des travailleurs quels que soient leur sexe et leur origine raciale ou ethnique.
Mr AHMINE 21/10/2014 161
B.8. Politiques de ressources humaines:
développement, rétention et remplacement

Ligne directrice 82
Promouvoir les valeurs institutionnelles

La direction veille à ce que les cadres et le personnel fassent


preuve de loyauté à l’égard de l’institution et du mandat qui
lui a été confié.

Mr AHMINE 21/10/2014 162


B.9. Investissements dans l’infrastructure des TIC
Les TIC constituent un outil indispensable à l’administration des programmes de sécurité
sociale. Elles conditionnent généralement la possibilité de fournir ou non certains services et de
mettre en œuvre certains processus au sein même de l’institution, comme entre l’institution et ses
partenaires extérieurs. C’est pourquoi le conseil et la direction doivent veiller à ce qu’une
infrastructure des TIC efficace et adaptée soit en place afin de faciliter l’administration et le
fonctionnement du programme.
Au vu de l’évolution rapide des produits des TIC, les propositions d’investissement dans les
(nouvelles) TIC doivent être analysées avec rigueur, diligence et prudence. Souvent, les
préoccupations du conseil et de la direction à cet égard ne sont pas tant liées au montant de
l’investissement à proprement parler qu’à la question de savoir, par exemple, si la technologie
recommandée est adaptée aux besoins de l’institution; aux capacités et aux services promis; à
l’impact que la technologie risque d’avoir sur les plateformes technologiques existantes et à ses
interactions avec ces plateformes; ainsi qu’aux éventuels coûts cachés et indirects liés aux
produits et services complémentaires ou de maintenance.

Les trois lignes directrices présentées ci-après apporteront une aide en matière d’évaluation des
propositions d’investissement dans de nouvelles TIC

Mr AHMINE 21/10/2014 163


B.9. Investissements dans l’infrastructure des TIC

Ligne directrice 83
Politiques et procédures types

Les investissements dans les TIC répondent aux besoins à court et moyen terme
de l’institution et sont toujours en phase avec son plan stratégique. La direction
met en place un système type de politiques et de procédures permettant d’évaluer
les propositions d’investissements dans l’infrastructure des TIC et de prendre des
décisions à ce sujet, de façon à renforcer la responsabilité, la transparence, la
prévisibilité, la participation et le dynamisme.

Ligne directrice 84
Évaluation a posteriori d’une nouvelle infrastructure des TIC
La direction établit un système type de politiques et de procédures lui permettant
d’évaluer a posteriori les investissements dans les nouvelles TIC, afin de veiller à
ce que les avantages, services et améliorations promis dans les objectifs du projet,
soient fournis conformément à la proposition de projet.

Mr AHMINE 21/10/2014 164


B.9. Investissements dans l’infrastructure des TIC

Ligne directrice 85
Maintenance de l’infrastructure des TIC

La direction veille à l’intégrité de l’infrastructure des TIC


existante et se prémunit contre toute menace de défaillance
du système. L’objectif global consiste à garantir une
disponibilité élevée des services de sécurité sociale.

Mr AHMINE 21/10/2014 165

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