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DROIT DE LA SECURITE

ET DE LA PREVOYANCE SOCIALES
EN CÔTE D’IVOIRE

Par Eugène Bilé AKATTIA


Ph.D Droit des Affaires
drakattia@yahoo.Z
Aka Marcellin K

INTRODUCTION , GENERALITES ET FONCTIONNEMENT DU DROIT DE


LA SECURITE ET DE LA PRVOYANCE SOCIALE

Cet ouvrage nécessite au préalable des acquis ou des


connaissances des concepts basiques en Droit du Travail, en
Droit des Obligations, en Droit Pénal, en Droit des Personnes,
en Droit de la Famille, en Santé Publique, en Économie de la
Santé, etc.

LES OBJECTIFS
L’ambition de cet ouvrage est de mettre à la disposition
des étudiants, des fonctionnaires et agents de l’État, des
travailleurs, des employeurs, et partant du grand public,
des éclairages qui leur permettent de connaître
l'historique de la Sécurité Sociale de manière à
comprendre son évolution et ses fondements. Cet ouvrage,
amorce une réflexion sur les enjeux fondamentaux liés au
développement et à l’évolution récente des pratiques en
matière de sécurité et de prévoyance sociales en Côte
d’Ivoire, dans certains pays africains et dans le monde. Il
fait connaître l'organisation actuelle, les missions et la
gestion, par les principaux organismes, de la sécurité et
de la prévoyance sociales en Côte d’Ivoire.

2
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Section 1.- Des questions inhérentes à la sécurité

sociale dans le monde :


De l’aboutissement à un nouveau
modèle de société

Avant de pouvoir dresser un historique de la sécurité sociale, il


peut être nécessaire de poser quelques principes fondamentaux d’un
tel système. Nous pourrons alors mieux percevoir qu’il est un
aboutissement, qu’il reflète la diversité, la richesse et les conflits de la
Nation, tant dans ce qu’il est aujourd’hui que dans son histoire. Nous
pourrons ensuite comprendre qu’il peut être aisé de remettre en
question ce système, mais qu’il ne s’agira nullement de modernité : au
contraire, il s’agit d’un mouvement conservateur qui propose une
nouvelle dynamique de développement.
Quatre questions inhérentes au droit de la sécurité sociale peuvent
être envisagées :
- Qu’est-ce que le droit de la sécurité sociale et que revêt son
importance dans une société qui se veut émergeante comme la
nôtre ?
- Quelle est l’évolution historique du droit de la sécurité sociale ?
- Quelles sont les sources du droit de la sécurité sociale ?
- Enfin, quels sont les caractères du droit de la sécurité sociale ?
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Paragraphe1- Définition et rôle de la sécurité sociale

La définition de la sécurité sociale nous permettra d’appréhender le


droit qu’elle incarne avant d’aboutir à son impact dans un État.

A- Définition de la sécurité sociale1 ?

Commençons à nous entendre sur ce dont nous allons parler. Plus


qu’en tout autre domaine, la chose est nécessaire. Rien n’est plus
trompeur, en effet, que la simplicité apparente de l’expression sécurité
sociale. Et à force d’aller de soi, les choses perdent parfois de leur
signification. Il en va ainsi pour la sécurité sociale, dont nous ne
mesurons plus toujours exactement les raisons d’être 2.
Le terme même est nouveau, voire émergent. Il fait l’objet de plusieurs
définitions (OIT, BIT, AISS, Banque Mondiale, Union Européenne,
UNICEF… .
Il paraît avoir été inventé par Simon BOLIVAR3. Selon ses propres
termes : « le système de gouvernement le plus parfait est celui qui
engendre la plus grande somme de bien- être, la plus grande

1 La sécurité sociale : ce terme est souvent utilisé comme synonyme de protection sociale mais elle renvoie plus spécifiquement aux organismes et aux
institutions chargés de gérer la protection sociale. « Gérer », cela signifie prélever des cotisations obligatoires qui permettront aux individus dans
des situations particulières (maladie, invalidité, vieillesse, chômage, etc.) de bénéficier de prestations.
2 Jef Van Langendonck, spécialiste internationalement reconnu, revient sur quelques fondamentaux pour mieux préciser les origin es et les contours de

ce droit à la sécurité sociale qui est malheureusement encore loin de représenter une réalité pour tout le monde
3 Simón José Antonio de la Santísima Trinidad Bolívar y Palacios, plus connu sous le nom de Simón Bolívar et surnommé le Libertador, né le 24 juillet

17831 à Caracas au Venezuela, et mort le 17 décembre 1830 à Santa Marta en Colombie, est un général et homme d'État vénézuélien. II est une figure
emblématique, avec l'Argentin José de San Martín et le Chilien Bernardo O'Higgins, de l'émancipation des colonies espagnoles d'Amérique du Sud dès
1813. Il participa de manière décisive à l'indépendance des actuels Bolivie, Colombie, Équateur, Panama, Pérou et Venezuela. Bolívar participa
également à la création de la Grande Colombie, dont il souhaitait qu'elle devînt une grande confédération politique et militaire regroupant l'ensemble
de l'Amérique latine, et dont il fut le premier Président.
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somme de sécurité sociale et la plus grande somme de sécurité


politique 4».
L’expression « sécurité sociale» milite en faveur d’une plus
grande somme caractérisant un ensemble d'efforts destinés à la
réparation des conséquences de divers événements qualifiés que l’on a
coutume de réunir sous l’appellation de risques sociaux 5.
Les risques sociaux ont en commun d’atteindre la sécurité économique
des individus soit en réduisant ou en supprimant leur capacité à faire
face à leurs besoins (arrêt de travail pour maladie, accident de travail,
retraite, chômage6), soit en accroissant les charges qu’ils supportent
(soins, maternité, charge de famille) 7.
Aujourd’hui, la notion de sécurité sociale a évolué au fil du
temps et les mécanismes de sécurité sociale sont extrêmement
diversifiés de par le monde. Ainsi, il n’existe pas une définition
universelle de la sécurité sociale et la plupart des partenaires
techniques et financiers proposent souvent leur propre vision. Il se
caractérise par une diversité de définitions utilisées au niveau
international qui mettent l’accent sur différentes dimensions de la
protection sociale, avec : - une approche économique qui définit la

4 DUPEYROUX J-J, Droit de la sécurité sociale, précis Dalloz. Simon BOLIVAR serait le père de cette expression mais une naissance discutée de la
sécurité sociale.
5 Lesquels peuvent être listés, de manière exhaustive, par : la maladie; la maternité ; l’invalidité ; la vieillesse ; les accidents du travail et les maladies

professionnelles ; le décès ; les charges familiales ; le chômage. Remarque: la notion de risque social est différente d’un pays à l’autre, de plus, elle est
évolutive. Les politiques libérales qui sévissent depuis le début des années 1990 ont eu pour conséquence de développer des situations de pauvreté et
d’exclusion devenues aujourd’hui des risques sociaux majeurs.
6 Pour ce dernier, la Côte d’Ivoire n’inclut pas ce risque dans son système de Sécurité sociale. Idem en France mais contrair ement, il y a un complément

de celui-ci, à travers l’assurance-chômage, dont le fonctionnement fondamental est identique à celui-ci (cotisation assise sur le travail ouvrant droit à
une indemnisation lorsque le risque survient, système créé et géré paritairement).
7 Il est à noter qu’un risque social ne peut se concevoir pleinement par sa cause, tel un « risque inhérent à la vie sociale ». Il serait en effet curieux de

considérer la vieillesse comme un risque inhérent à la vie sociale … En revanche, une caractéristique est commune à l’ensemble de ces risques et
explique la réparation qu’induit l’affiliation à un système de sécurité sociale : tout risque a un effet sur la situation économique d’un individu. En effet,
ceux-ci impliquent : - soit une diminution du revenu que peut se procurer une personne (arrêt de travail, handicap, chômage, retraite, etc.) ; soit un
accroissement des dépenses auquel un individu doit faire face (soins, charges familiales, maternité, charges d’habitation, etc.).
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protection sociale comme un ensemble d’instruments de gestion des


risques sociaux, économiques, politiques et environnementaux8; - un
accent sur le rôle en matière de promotion de l’inclusion sociale,
de la justice sociale et sur le fait que la protection sociale permet
de garantir la sécurité des revenus, la qualité de l’éducation et
des soins de santé pour tous.
Durant cette dernière décennie, et avec l’adoption du concept de
socle de protection sociale, une approche fonctionnelle de la sécurité
sociale a été formulée dans la Convention 102 de l’OIT 9.
Une définition basée sur le consensus se dégage cependant de la
sécurité sociale aux transferts des droits sociaux et insistant sur
l’universalité et la dimension sociale des droits humains ainsi que les
moyens pour améliorer la réalisation de ces droits ; un accent sur les
fonctions de la protection sociale d’aide aux plus pauvres, de filets de
sécurité et de réduction de la pauvreté ; entre ces différentes approches
pour considérer la protection sociale aujourd’hui comme un
investissement social pour renforcer le capital social et humain et
l’intégrer comme l’un des éléments clés des politiques de
développement.
Il est proposé ici d’utiliser une définition de la protection sociale se
fondant sur le social en passant par les mutuelles et autres
mécanismes. Les définitions proposées par d’autres acteurs tendent
souvent à restreindre ce champ à certains régimes ou fonctions de la
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protection sociale, notamment dans le cadre de la lutte contre la


pauvreté10.
Il est des concepts clefs communs aux différentes définitions
proposées par la plupart des organismes s’intéressant à la sécurité
sociale. Il s’agit des concepts comme la vulnérabilité, les risques
sociaux et la capacité des bénéficiaires.
De la sécurité sociale ; on retiendra qu’elle constitue tout à la fois :
- Une technique de couverture des risques et aléas de l’existence, que
caractérise son extension à titre obligatoire, à l’ensemble de la
population ;
- Une institution, qui exprime, au plus haut degré, les exigences du
principe de la solidarité entre les membres d’une même collectivité
face aux risques et aléas susceptibles d’affecter chacun d’eux ;
- Un principe politique, qui range la garantie contre les risques et
aléas de l’existence au nombre des libertés et droits fondamentaux
et confie à l’Etat une responsabilité éminente dans son
aménagement.
Partant de ces considérations, la sécurité sociale peut se
définir comme tout programme de protection sociale créé par la
législation ou quelque autre disposition obligatoire visant à
fournir aux citoyens un certain degré de sécurité lorsqu’ils sont
confrontés aux risques vieillesse, survivants,
incapacité, invalidité, chômage ou enfants à charge. Ces
programmes ou dispositions peuvent également inclure l'accès à des
soins médicaux préventifs ou curatifs.

10La sécurité sociale est une composante de la protection sociale qui regroupe généralement les institutions en charge des régimes obligatoires de base
pour les salariés du secteur formel privé et public (pour le public, des régimes spéciaux de l’Etat peuvent également exister). Le terme sécurité sociale
est utilisé dans ce sens dans cette partie.
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La sécurité sociale est « la protection que la société accorde à


ses membres, par un ensemble de dispositions publiques contre la
misère économique et sociale qui les menace en cas d'arrêt ou de
réduction importante de leurs gains pour cause de maladie, de
maternité, d'accident de travail, de chômage, de vieillesse ou de
décès ; la fourniture de soins médicaux ; l'octroi d'allocations aux
familles ayant des enfants 11 ».
D'après la convention concernant la sécurité sociale de 1952
: « la sécurité sociale est l'ensemble des mesures visant à assurer
à tous les citoyens les soins médicaux ou le maintien d'un niveau
de revenu satisfaisant en cas de maladie, de maternité,
d'accident de travail ou de maladie professionnelle, de chômage,
d'invalidité, de vieillesse et de décès du soutien de famille, ou un
revenu supplémentaire aux personnes qui ont des responsabilités
familiales »12
De même, la sécurité sociale au sens de la convention 102 de
l'organisation internationale du travail (OIT) : « La sécurité sociale est
la protection qu'une société offre aux personnes et aux ménages
pour garantir l'accès aux soins de santé et la sécurité du revenu,
surtout en cas de vieillesse, de maladie, d'invalidité, d'accident
du travail, de maternité ou de disparition du soutien de famille».
Elle prend en compte les soins médicaux et indemnités de maladie, les
prestations de maternité et celles d'invalidité, les prestations
d'accidents du travail ou des maladies professionnelles, les prestations

11 Rachid TATOUTI, La sécurité sociale au Maroc : défis, enjeux et mutations des valeurs, Université Abdelmalek Saadi, ENCG - Doctorat 2008,
introduction.
12 ''Citée dans (KASMI M.S., 1989).
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aux familles, les prestations de vieillesse, de survivants et les


prestations de chômage.
Résumé : la sécurité sociale désigne un ensemble de
dispositifs de protection et de prévention. Ces dispositifs
permettent d’assister des personnes, lorsque celles-ci sont
confrontées tout au long de leur vie à différents événements ou
situations dont l’incidence financière peut se révéler coûteuse ;
elle est la garantie donnée à chacun qu’en toutes circonstances, il
disposera des moyens nécessaires pour assurer sa subsistance et
celle de sa famille. Ces dispositifs permettent aussi aux
fonctionnaires et travailleurs de se débarrasser de l’incertitude du
lendemain.
À partir de ces différentes approches définitionnelles, on peut
affirmer que la sécurité sociale est à la fois un instrument de lutte
contre la pauvreté par ses dépenses ou prestations qu’elle verse à sa
population couverte et un dénominateur commun des risques sociaux.
La sécurité sociale est donc le résultat d’une intégration de l’assurance
et de l’assistance sociale. Autrement dit, la sécurité, une certaine
sécurité existe avant la création d’un régime social quelconque à cette
fin.
À partir de ces versants doctrinaux, on pourrait considérer que le
droit de la sécurité sociale se présente comme le droit d’une
redistribution destinée à garantir la sécurité économique des
individus, ainsi qu’un droit à réparation des peines subies (l’accès
aux soins en est un exemple d’application) 13.

13 La redistribution à l’œuvre dans un système de sécurité sociale est plus large que ce que l’on entend habituellement par ce mot : il ne s’agit pas in
fine d’une réduction des inégalités de revenus et elle ne répond pas aux mêmes exigences d’équité. Selon le risque social considéré, la redistribution se
réalise entre malades et bien portants par exemple, entre chômeurs et salariés, entre actifs et inactifs (jeunes, personnes âgées), etc.
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En partant de cette idée, le droit de la sécurité sociale peut être


appréhendé, d’une manière générale, comme l’ensemble des règles
de droit qui s’appliquent à l’organisation et au fonctionnement de
la sécurité sociale, à la distribution de ses prestations et au
financement de ses charges. Il procède également,
indépendamment des règles techniques qui le composent, d’un
ensemble de principes qui confèrent une originalité certaine au
sein de notre droit. Autrement, il est l’étude de règles juridiques
destinées à protéger les personnes physiques contre la survenance
d’un ensemble d’événements ou risques sociaux, à savoir : la
maladie, la maternité, l’invalidité, la vieillesse, le décès, les
charges familiales, les accidents du travail et les maladies
professionnelles, le chômage.
Pourquoi la sécurité sociale dans un État qui se veut émergeant ?

B- Les objectifs et l’impact de la sécurité sociale

Pourquoi la protection sociale14 ? Quel est le contenu de la


protection sociale ?

14La Protection Sociale peut se définir comme l’organisation de solidarités professionnelles, communautaires ou nationales dont le but est - de
garantir l’accès aux biens et services essentiels ; (ii) de conduire une politique de protection et de prévention contre les risques sociaux et naturels ; - de
promouvoir les capacités et les potentiels de chaque individu ; - d’assurer la sécurité des biens et des investissements condition nécessaire pour une
croissance durable. La Protection Sociale est donc un instrument au service de la solidarité entre générations et au sein d’u ne même génération, ou
simplement entre ceux qui ont des besoins immédiats et ceux qui n’en n’ont pas immédiatement, par le biais de transferts en espèces et en nature. Elle
constitue de ce fait un moyen efficace de lutte contre la pauvreté et un moyen par excellence de redistribution des fruits de la croissance. La
protection sociale comprend, outre les régimes publics de sécurité sociale, les régimes privés ou communautaires qui poursuivent des buts
analogues tels que les mutuelles et les régimes professionnels, d’origine formels ou informels. Il convient aussi de rappeler que les
systèmes modernes de protection sociale ont deux fonctions de base :
Une fonction de filet de sécurité qui devrait garantir à chaque membre indigent de la société un niveau minimum de revenu en espèces et de
services sanitaires et sociaux qui lui permettent de mener une vie décente et en préservant sa dignité. Par ces transferts, la protection sociale assure
donc une fonction de redistribution des fruits de la croissance ; - Une fonction de maintien du revenu qui permet aux membres économiquement
actifs de maintenir un niveau de vie décent durant les périodes de chômage, maladie, maternité, vieillesse, invalidité et survie ; La stratégie de
protection sociale ne doit donc pas se confiner aux mécanismes de réaction aux situations créées par des changements économiques au niveau des
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Ces questionnements appellent à présenter les objectifs, les principes,


les fonctions, les instruments et les défis inhérents à la protection
sociale.
De prime à bord, il faut dire que la protection sociale est une
nécessité humaine, sociale et économique.
- Une nécessité humaine dans la mesure où elle apparaît comme
un droit humain inscrit dans la déclaration universelle des
droits de l’homme 15.
- Une nécessité sociale pour réduire la pauvreté.
- Une nécessité économique pour accroître les niveaux de
productivité.
Quels sont les objectifs de la protection sociale ?
La sécurité sociale peut se présenter comme un ensemble des
mesures publiques et privées (ayant une mission d’intérêt public)
visant à :
- Réduire la vulnérabilité16 des populations aux risques et à
l’impact des chocs ;
- Éviter l’emploi de stratégies d’adaptation néfastes ;

individus. Elle prend en compte tous les services et prestations notamment publiques qui favorisent la sécurité économique, la croissance et la
solidarité nationale face aux risques affectant le bien être des individus, des ménages et de l’économie nationale.
15 Article 22
16 La vulnérabilité se définit en termes de risques particuliers et d’exposition des populations à ces risques. Elle traduit la probabilité d’une personne,

qu’elle soit pauvre ou non, à subir une perte significative de bien-être en conséquence d’un changement de situation (ou d’un choc). L’analyse de la
vulnérabilité porte donc tant sur la nature des forces agissant sur le bien être d’une personne que sur son aptitude sous-jacente à se protéger des risques
auxquels elle est exposée. La pauvreté et la vulnérabilité sont fortement corrélées. Le fait d’être pauvre accroît la vulnérabilité du fait du manque
des revenus disponibles pour payer les services essentiels en temps de crise et l’impossibilité de recours à l’épargne, à l’emprunt ou à des réseaux de
solidarité. La vulnérabilité à son tour, renforce la pauvreté. Les ménages ayant la plus forte probabilité de subir des chocs, ont le plus de
probabilités d’être pauvres. La pauvreté et le risque ont tous les deux un impact sur la capacité des ménages à améliorer leur bien-être futur. Les
personnes et ménages pauvres sont ceux qui sont le plus exposés à une gamme étendue de risques et qui ont le moins d’instruments pour y faire
face. Dans des conditions de santé précaire, d’exploitation de terres marginales, de faible accès physique et financier aux services sociaux et
économiques, d’habitat dans des zones marginales souvent inondables sans assainissement, les pauvres en particulier en milieu rural et dans les
périphéries urbaines subissent souvent les effets irréversibles de chocs affectant leur consommation et leur bien-être. Ce sont les ménages les plus
démunis qui sont le plus affectées par les chocs, adoptant des stratégies d’adaptation coûteuses en termes de bien-être à court et à long terme. Les chocs
peuvent créer des pièges de pauvreté militant contre l’accumulation par les pauvres d’avoirs, de capital humain et physique et ils incitent les ménages à
prendre des décisions en matière de consommation et d’investissement qui réduit les possibilités de la croissance économique future.
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- Garantir des niveaux minima de dignité humaine.


Selon l’UE : « la protection sociale est un ensemble spécifique
d’actions pour pallier la vulnérabilité des populations par :
1) La sécurité sociale (assurance sociale), qui offre une protection
contre les aléas de la vie et l’adversité ;
2) L’assistance sociale, qui offre des allocations en espèces ou en
nature pour soutenir les plus démunis et leur accorder une plus
grande autonomie ;
3) Des efforts d’inclusion, qui renforcent les capacités des
personnes marginalisées à accéder à la sécurité sociale et à
l’assistance sociale. »
Quant à l’UNICEF, la protection sociale est un ensemble de
politiques et programmes publics et privés visant à prévenir,
réduire et éliminer les vulnérabilités économiques et sociales face
à la pauvreté et aux privations.
Au total, les politiques et systèmes de sécurité sociale ont des
objectifs précis, à savoir protéger, dans une mesure suffisante,
toute personne contre un certain nombre d'éventualités qui sont
susceptibles de réduire ou de supprimer son activité, de lui
imposer des charges supplémentaires, de la laisser dans le besoin
en tant que survivant ou de la réduire à l'état de dépendance.
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La sécurité sociale s’inscrit, il est vrai, dans un ensemble plus


vaste : la protection sociale17, qui recouvre la plupart des efforts qui
concourent à la couverture de divers événements, aléas et charges qui
affectent l’existence des personnes, événements, aléas et charges.
Avant l'institutionnalisation de la sécurité sociale, la prise en charge
des personnes contre les risques sociaux s'effectuait dans des cadres
traditionnels telles les sociétés, la famille, les réseaux d'entraide, le
voisinage, l'église, etc.
La sécurité sociale couvre deux types de risques à savoir :
dans et minimum de moyens d’existence.
Aussi réfèrerons-nous ici aux critères définis par le Bureau
international du Travail dans le cadre de ses enquêtes sur le coût
de la sécurité sociale18 et dont l'application conduit à inclure dans le
système de sécurité sociale d'un pays : les assurances sociales
obligatoires, certains régimes d'assurance sociale volontaire, les
régimes d'allocations familiales, les régimes spéciaux des
fonctionnaires, les services publics de santé, l'assistance publique et
les prestations aux victimes de guerre et de catastrophes naturelles
comme les inondations et les incendies, etc.… On est ainsi en
présence d'une délimitation très large qui permet le maximum de

17 La protection sociale désigne tous les mécanismes de prévoyance collective qui permettent aux individus ou aux ménages de faire face financièrement
aux conséquences des risques sociaux. Il s’agit de situations pouvant provoquer une baisse des ressources ou une hausse des dépenses (vieillesse,
maladie, invalidité, chômage, charges de famille...)
Les risques de la protection sociale sont les suivants :- la santé, qui comprend la maladie, l’invalidité, les accidents du travail et les maladies
professionnelles,- la maternité – famille, qui intègre les prestations familiales (allocations familiales, aides pour la garde d’enfants), les indemnités
journalières et prestations liées à la maternité... - la vieillesse et la survie, qui incluent principalement les pensions et les pensions de réversion,- le
logement, qui comprend essentiellement les allocations de logement,- l’emploi, qui comprend divers dispositifs liés à l’insertion et à la réinsertion
professionnelle ainsi que l’indemnisation du chômage, - la pauvreté et l’exclusion sociale, qui regroupent des prestations diverses en faveur des
personnes démunies.
18 Le coût de la sécurité sociale, huitième enquête internationale, 1967-1971, Genève, BIT, 1976, pp. 23 sq.
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comparabilité, tout en tenant compte des problèmes concrets posés


par le rassemblement de données statistiques.
À lire les auteurs qui ont écrit sur la sécurité sociale, on
recueille l'impression encourageante qu'il s'agit enfin là d'une
institution dont le but est de servir l'homme, de lui éviter la
misère, et même de lui permettre d’accéder au bonheur. Cette
impression de F. SELLIER 19 semble être partagée par la plupart
des spécialistes de la sécurité sociale, et de nombreuses
déclarations, constitutions et autres textes officiels s'inspirent de
cette conception. II en est notamment ainsi de la Déclaration
universelle des Droits de l'Homme, approuvée en 1948 par
l'Assemblée générale des Nations Unies.
La sécurité sociale apparait donc comme un droit
inhérent à la personne humaine
la sécurité sociale concourt à la protection de la santé, non
seulement en contribuant par le remboursement des dépenses
en médicaments, à maintenir le bon état sanitaire de la
population, mais encore par sa politique de prévention
notamment en matière d'accidents du travail et surtout par sa
politique d'action sanitaire et sociale qui l'intègre à la politique
d'ensemble menée par le Ministère de la Santé. Par son
concours financier, elle participe plus ou moins directement à la
recherche médicale, à la lutte contre les grands fléaux sociaux,
à l'amélioration de l'équipement sanitaire et social. Grâce à elle,
la médecine la plus moderne et la plus coûteuse est accessible
à n'importe quel assuré. Quelle que soit la gravité de son cas,

19 . Dynamique des besoins sociaux, Paris, Ed. Ouvrières, 1970, p. 9.


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tout sera mis en œuvre pour le guérir, en principe. La sécurité


sociale reprend à son compte l'adage suivant lequel « la santé n'a
pas de prix» et consacre un véritable droit à cette santé.
Les travailleurs âgés, les invalides, les personnes en
situation de handicap , les inadaptés, tous ceux qui ne peuvent
plus, ou qui ne peuvent pas, participer à la production sont pris
en charge par la collectivité au nom de la solidarité
nationale. Ils se voient ainsi reconnaître une place dans la
société en même temps qu'ils bénéficient d'une certaine
autonomie grâce aux avantages que leur accorde la sécurité
sociale.
de l'individu; la relation entre le malade et son médecin
se trouve modifiée du fait de l'intervention de
La protection sociale est l’un des facteurs fondamentaux de
la lutte contre la pauvreté et l’exclusion, et contribue fortement à
la cohésion sociale, là où elle est réellement protectrice et
intégratrice. De surcroît, dans une région traversée de conflits, de
fractures et d’instabilité, on se doit de rappeler que la sécurité ne
saurait se limiter à des domaines politiques, militaires ou
policiers, mais que sa dimension sociale s’est révélée
fondamentale à favoriser la paix, la stabilité et la prospérité.
Pour terminer, c'est essentiellement du point de vue de la
planification du développement que les quelques réflexions
développées dans cette étude paraissent devoir être envisagées.
En tant que fin en soi, la sécurité sociale participe à la réalisation
du mieux-être des populations et fait partie des buts ultimes de
l'activité économique. En tant que facteur de développement, elle
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est l'un des éléments sur lesquels peuvent et doivent compter les
différents pays, surtout les moins développés. À ce double titre, la
sécurité sociale doit être intégrée à la planification socio-économique
d’ensemble. Dans le premier cas, elle apparait comme un objectif
ultime de la planification; dans le second, e1le se présente comme un
instrument au service de celle-ci. Tout plan digne de ce nom, c'est-à-
dire comportant la définition d'objectifs, l' énoncé des moyens de les
réaliser et la précision des délais que l'on se fixe pour les atteindre,
doit alors englober l'ensemble des activités humaines, et en
particulier toutes les normes et opérations relatives à la protection
sociale.
Quels sont les grands principes de la sécurité sociale ?
1) Redistribution des ressources au profit des personnes et des
groupes les plus vulnérables- mutualisation des risques : - Une
exigence de la solidarité ;
- Garantir la dignité humaine et le bien-être des individus ;
- Assurer la justice sociale.
Ce partage des ressources fait naître des concepts complémentaires, à
savoir :
2) Deux(2) branches de la protection sociale : Contributive/ non
Contributive.
3) Des types de système : Publics (État, Collectivités locales)/ Privés
(à but lucratif ou sans but lucratif)
4) Des types de prestations : Ciblées/Universelles ; Conditionnelles
ou non conditionnelles.
Quelles sont les instruments de la protection sociale ?
Quatre(4) grandes instruments sont attachés à la protection sociale.
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1) Transformation : Renforcer la justice sociale et les droits des


exclus et marginalisés ;
2) Promotion : Investissement dans le capital humain,
réinsertion sur le marché du travail, promotion des activités
productives ;
3) Prévention : Mesures visant à mieux anticiper et faire face
aux risques de vie/ risques sociaux ;
4) Protection : Garantie d’un seuil minimum au-dessous duquel
les personnes vulnérables ne doivent tomber.

Quelles sont les fonctions de la protection sociale ?


De ces instruments, découlent quatre(4) fonctions reconnues à la
protection sociale. Il s’agit respectivement de l’assurance sociale, des
services d’aide sociale, des filets sociaux/transferts sociaux, de la
politique, législation et réglementation sociales.
1) L’Assurance sociale
- Une protection contre les aléas de la vie ;
- une prévention, une protection ;
- un instrument avec cotisation
- Assurance sociale ou sécurité sociale
- Maladie, accidents, invalidité, handicap, chômage, maternité,
retraite, décès.
2) Le service d’aide sociale
- Accompagnement pour promouvoir des comportements positifs et
accroître les capacités ;
- Protection, promotion ;
- Instrument sans cotisation
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- Accompagnement social, promotion sociale


- Aides/soins, conseils des assistants sociaux, aides ponctuelles à des
sinistrés, agence pour l’emploi jeune, formation professionnelle.

3) Les transferts sociaux


- Offrir des allocations en espèces ou en nature pour soutenir les plus
vulnérables et leur accorder une plus grande autonomie ;
- Protection, promotion ;
- Instrument sans cotisation ;
- Assistance sociale, filets sociaux de sécurité ;
- Provision de biens et services sociaux de base : subventions,
exemptions de frais, cantines scolaires, transferts monétaires.
4) La législation sociale
- Un socle juridique pour mettre en œuvre la protection sociale ;
- Promotion, transformation ;
- Instrument sans cotisation ;
- Législation protectrice, système juridique de la protection sociale ;
- Lois, réglementations contre le travail des enfants, salaire minima,
normes de travail, enregistrement des naissances.
Quels sont les défis mondiaux de la protection sociale ?
Selon un rapport récent de l’Association internationale de la
sécurité sociale (AISS)20, la sécurité sociale – et plus généralement la
protection sociale – connaît une dynamique d’expansion rapide, dans
un contexte où dans la majorité des pays du monde, le niveau de départ
est fort modeste. On y estime ainsi que sept personnes sur dix, dans le

20World Social Protection Report 2014/15: Building economic recovery, inclusive development and social justice, International Labour Office
– Geneva: ILO, 2014
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monde, n’ont pas encore accès à un minimum de protection


(disponibilité et accès aux soins primaires, protection de la maternité,
garantie minimum face au risque vieillesse) et celui-ci est encore plus
faible dans le continent africain, notamment en Afrique
subsaharienne.( (80% de la population sans couverture complète de la
sécurité sociale, 50% des enfants pauvres et sans accès suffisant aux
soins de santé et à l’éducation, 60% des personnes âgées sans retraite,
déficit de couverture de protection sociale, 30% de la population
mondiale sans accès au service de santé de base…)

1- L'Organisation Internationale du Travail


(O.I.T)
La sécurité sociale est au cœur du mandat de l’Organisation
Internationale du Travail (OIT) depuis la création de celle-ci en 1919 et
constitue, par conséquent, l’un de ses principaux domaines d’activité
normative. La Déclaration de Philadelphie (1944) 21 fait obligation à
l’OIT «de seconder la mise en œuvre, parmi les différentes nations du
monde, de programmes propres à réaliser ... l’extension des mesures
de sécurité sociale en vue d’assurer un revenu de base à tous ceux qui
ont besoin d’une telle protection, ainsi que des soins médicaux
complets».

La reconnaissance universelle de la sécurité sociale en tant que


droit de la personne humaine a ensuite été consacrée par la Déclaration
universelle des droits de l’homme (1948)22, le Pacte international relatif

21 Déclaration concernant les buts et objectifs de l’Organisation internationale du Travail (Déclaration de Philadelphie), adopt ée par la Conférence
internationale du Travail à sa 26e session, tenue à Philadelphie, le 10 mai 1944. La Déclaration de Philadelphie fait partie intégrante de la Constitution
de l’OIT.
22 Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée par l’Assemblée générale dans sa Résolution 217 A(III), 1948.
Aka Marcellin K

aux droits économiques, sociaux et culturels (1966)23, ainsi que par de


nombreux autres traités internationaux ou régionaux relatifs aux
droits de l’homme, qui tous font référence au droit à la sécurité sociale

Prévoyance Sociale (CIPRES)

L'organisme de Sécurité Sociale de chaque pays membre a pour


mission principale d'assurer la gestion du régime de sécurité sociale. Il
finance le paiement des prestations ainsi que les charges de
fonctionnement et d'équipement, assure le recouvrement des
cotisations sociales.
Pour remplir efficacement leur mission, les organismes africains
de sécurité sociale des pays membres de la zone Franc, se sont
regroupés au sein de la Conférence Interafricaine de la Prévoyance
Sociale (CIPRES). Le 21 septembre 1993, les quatorze (14) pays
africains membres de la Zone Franc signaient à Abidjan (Côte d'Ivoire),
un Traité instituant une organisation intégrée chargée de la gestion et
du contrôle des organismes en charge de la Prévoyance sociale La
Conférence Interafricaine de la Prévoyance Sociale (CIPRES).Tout État
africain peut demander à en devenir membre. Le traité est entré en
vigueur le 10 octobre 1995.
Pourquoi a-t-elle été créée ?

La CIPRES vise quatre objectifs à savoir fixer des règles communes


de gestion, instituer un contrôle régional de la gestion des Organismes
de prévoyance sociale (en vue de rationaliser leur fonctionnement pour
mieux garantir les intérêts des assurés sociaux y compris ceux des
23 Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, adopté par l’Assemblée générale dans sa Résolution 2200 A(XXI), 1966.
Aka Marcellin K

travailleurs migrants), réaliser des études et élaborer des propositions


tendant à l'harmonisation des législations et des règlements
applicables aux organismes et aux régimes de prévoyance sociale et
enfin faciliter la mise en œuvre par des actions spécifiques au niveau
régional, d'une politique de formation initiale et permanente des cadres
et techniciens des organismes de prévoyance sociale.
. en Côte d’Ivoire chargée de payer une pension aux travailleurs affiliés
ayant atteint l’âge de la retraite ou à leurs ayants droits.

Paragraphe 3- Les sources du droit de la sécurité


sociale

De même que les autres branches du droit, le droit de la sécurité


sociale repose sur un ensemble de sources relevant du droit
international et du droit interne, dont il appartient à la jurisprudence
de préciser l’articulation et la portée.
A l’instar des droits étrangers, le droit ivoirien de la sécurité sociale a
deux grandes sources : en premier lieu, des sources internationales (A),
en second lieu, des sources nationales (B)

A- Les sources relevant du droit international


Au lendemain de la première guerre mondiale, la communauté
internationale estimait que la mise en danger de "la paix et de
l'harmonie universelles" serait évitée par l'amélioration des conditions
de travail. La création, en 1919, de l'Organisation internationale du
Travail (OIT) témoignait de la volonté de charger une institution
internationale d'établir des normes du travail au niveau international.
Les conditions de travail incluaient, notamment, la lutte contre le
Aka Marcellin K

chômage, la protection des travailleurs contre les maladies générales


ou professionnelles et les accidents du travail, les pensions de
vieillesse et d'invalidité, la protection des enfants et même la défense
des intérêts des travailleurs occupés à l'étranger. Le besoin de garantir
une protection contre certains risques sociaux était donc reconnu dès
1919 dans la Constitution de l'OIT, comme faisant partie intégrante des
conditions de travail.
Mais c'est au lendemain de la seconde guerre mondiale, lors de
la 26e Conférence internationale du Travail en 1944, que l'on voit
apparaître la notion de sécurité sociale universelle et non plus limitée
au monde du travail. La Conférence adopta à l'unanimité un texte,
connu sous le nom de Déclaration de Philadelphie, qui a redéfini les
buts et les objectifs de l'OIT, en étendant sa compétence du travail au
social, et qui a posé les bases de la justice sociale au plan international.
La déclaration a élargi la notion de sécurité sociale, en lui conférant
un caractère universel, et en faisant un droit autonome, indépendant
des conditions de travail. La Déclaration de Philadelphie a été
formellement incorporée à la Constitution de l'OIT en raison de son
importance.
L'objectif d'universalité de la sécurité sociale figure explicitement
dans deux recommandations de l'OIT, adoptées également en 1944. Ce
sont la recommandation N° 67 sur la garantie des moyens d'existence
et la recommandation N° 69 sur les soins médicaux. Les objectifs de
ces deux recommandations - le maintien du revenu et l'accès à des
soins médicaux - définissent les traits essentiels de la sécurité sociale
et vont lui permettre d'accéder au rang de droit de l'homme.
Aka Marcellin K

La Déclaration universelle des droits de l'homme, adoptée le 10


décembre 1948 par les 58 pays qui constituaient alors l'Assemblée
générale de l'Organisation des Nations Unies, est reconnue
généralement comme étant le fondement du droit international relatif
aux droits de l'homme. Pour la première fois, le droit à la sécurité
sociale apparaît en tant que droit de l'homme, garanti à toute personne
en tant que membre de la société 24.
Le droit à la sécurité sociale, dûment reconnu en tant que droit
humain fondamental, il demeurait à l'ancrer dans des instruments
juridiques internationaux contraignants, qui iraient au-delà de la
déclaration d'intention et qui lieraient les Etats qui les ratifieraient.
C'est à cette tâche que se sont attelé des organisations internationales
comme l'ONU, l'OIT, etc.
À l'heure actuelle, il existe un nombre conséquent d'instruments
juridiques internationaux qui portent sur la sécurité sociale. Certains,
les recommandations, ont une valeur de déclaration d'intention, mais
d'autres sont de véritables traités, impliquant des obligations pour les
États qui les ratifient. Ces instruments normatifs contraignants, qu'ils
s'intitulent pacte, charte, convention, code, sont tous des traités, régis
par le droit international. Ce sont des traités-lois en ce sens qu'ils fixent
les normes, les règles à respecter par les Etats qui les ratifient. Ce sont

24 L'article 22 de la Déclaration proclame :


"Toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la sécurité sociale ; elle est fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux
et culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité, grâce à l'effort national et à la coopération internationale, compte
tenu de l'organisation et des ressources de chaque pays."
L'article 25, quant à lui, stipule :
"1. Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation,
l'habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie,
d'in validité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa
volonté.
2. La maternité et l'enfance ont droit à une aide et à une assistance spéciale. Tous les enfants, qu'ils soient nés dans le mariage ou hors mariage, jouissent
de la même protection sociale."
Aka Marcellin K

donc des textes contraignants, qui génèrent des obligations pour les
Etats qui les ont acceptés et qui soumettent ces pays à une procédure
de contrôle. Ainsi que la Cour internationale de Justice l'avait précisé
dans un avis consultatif "Dans une telle Convention, les Etats
contractants n'ont pas d'intérêt propre ; ils ont seulement un
intérêt commun. (...) Il en résulte qu'on ne saurait, pour une
Convention de ce type, parler d'avantages ou de désavantages
individuels des Etats."
Deux genres d'instruments traitent de la sécurité sociale :
 Les instruments qui portent sur les droits de l'homme, parmi
lesquels figure le droit à la sécurité sociale, et
 Les instruments qui portent exclusivement sur la sécurité sociale.

Après l'adoption de la Déclaration universelle des droits de


l'homme en 1948, l'ONU s'est employé à convertir les principes
contenus dans la Déclaration en traités internationaux protégeant des
droits précis25.

B- Les sources relevant du droit national

Alors que les instruments relatifs aux droits de l'homme énoncent


essentiellement des droits individuels que l'Etat doit garantir pour les
rendre effectifs, les instruments de sécurité sociale sont directement
axés sur l'obligation faite à l'Etat de garantir les prestations de sécurité
sociale à ceux qui y ont droit. En quelque sorte, les premiers
25 L'Assemblée générale a décidé de rédiger deux Pactes, correspondant aux deux types de droits énoncés dans la Déclaration universelle : les droits
civils et politiques, d'une part, et les droits économiques, sociaux et culturels, d'autre part.
Ce sont donc ces deux organisations, l'ONU, au niveau mondial, et le Conseil de l'Europe, au niveau régional, qui ont produit les traités de référence en
matière de droits sociaux. Ce sont pour l'ONU, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, dit Pacte I, et pour le Conseil
de l'Europe, la Charte sociale européenne et la Charte sociale européenne révisée.
Aka Marcellin K

reconnaissent le droit, alors que les seconds traitent de l'exercice


effectif du droit.
Un corpus normatif internationalement reconnu permet aux
citoyens de prendre appui sur une base plus solide pour revendiquer
des droits dans leur pays. En vertu du droit international, c'est, en
effet, l'Etat qui est le principal responsable du respect des droits des
personnes relevant de sa juridiction. Le droit international de la
sécurité sociale a développé un ensemble consolidé de normes et c'est
aux Etats qu'il incombe de les transposer dans leurs législations
nationales, qui deviennent ainsi la principale source de droits en
matière de sécurité sociale. Mais il s'agit de ne pas oublier l'impact des
constitutions nationales qui accordent elles aussi fréquemment une
place importante aux droits sociaux. Nous verrons que les garanties
constitutionnelles ont ainsi un rôle déterminant dans l'introduction des
droits sociaux et la promotion de leur mise en œuvre.
Les sources nationales de la sécurité sociale sont de deux ordres ;
d’abord, le droit interne d’origine étatique, ensuite, le droit interne
d’origine privée.

1.- Le droit interne étatique

Se retrouvent ici les sources traditionnelles du droit : la loi


fondamentale, c’est-à-dire la constitution, les lois ordinaires, les
règlements, la jurisprudence et enfin la doctrine administrative.

a.- La constitution ivoirienne


Aka Marcellin K

La constitution de 1960 réglait déjà le problème de la condition du


travailleur en faisant référence à la Déclaration des Droits de l’Homme
et du Citoyen de 1789 et à la Déclaration Universelle des Droits de
l’Homme de 1948. Le préambule de la Constitution de 1960 affirme les
principes fondamentaux du droit du travail tels que : La
reconnaissance à tout citoyen des droits économiques et sociaux, par
exemple le droit au travail et la protection des individus contre le
chômage.
L’affirmation de ces principes dans la Constitution tant dans le
préambule que dans le corps même de cette loi fondamentale,
précisément dans le chapitre relatif aux libertés publiques, constitue
une avancée certaine pour les salariés ; car cela oblige non seulement
le législateur mais aussi les gouvernements à éditer des lois et des
décrets qui soient conformes auxdits principes protecteurs des
travailleurs, sous peine d’inconstitutionnalité.
La Constitution du 1er Août 2000 reprend ces différents
principes, non pas dans son préambule, mais dans son titreI relatif aux
droits et devoirs fondamentaux.
L’actuelle constitution du 8 novembre 2016, sans citer
expressément la sécurité sociale comme un droit de l’homme, réaffirme
cependant dans son préambule sa détermination à bâtir un Etat de
droit dans lequel les droits de l’homme, les libertés publiques, la dignité
de la personne humaine, la justice et la bonne gouvernance tels que
définis dans les instruments juridiques internationaux auxquels la
Côte d’Ivoire est partie, notamment la Charte des Nations Unies de
1945, la Déclaration des Droits de l’homme de 1948, la Charte Africaine
des droits de l’homme et des peuples de 1981 et ses protocoles
Aka Marcellin K

additionnels, l’acte constitutif de l’Union Africaine de 2001, sont


promus, protégés et garantis ; exprime son engagement à assurer une
gestion équitable pour le bien - être de tous.

b.- La loi ordinaire

c.- Les règlements


Constitués des décrets et arrêtés pris en matière sociale, les
règlements jouent une fonction traditionnelle de fixation des conditions
et modalités d’application des lois sociales, et particulièrement du
décret n°97-674 du 3 Décembre 1997 consacrant le statut juridique de
Société d’Etat à la Caisse Générale de Retraite des Agents de l’Etat
(CGRAE), du décret n° 2000-487 du 12 Juillet 2000 portant création
de l’institution de prévoyance sociale dénommée « Caisse Nationale de
Prévoyance Sociale » en abrégé CNPS.
Le mercredi 17 juillet 2019, le Conseil des Ministres a adopté un
décret relatif à la répartition des cotisations dues au titre du régime
général de base de la Couverture Maladie Universelle (CMU) entre l’État
et les fonctionnaires et agents de l’État 26.

d.- La jurisprudence

26
Au titre du Ministère de l’Emploi et de la Protection Sociale, en liaison avec le Ministère de l’Économie et des Finances et le Secrétariat d’État auprès
du Premier Ministre, chargé du Budget et du Portefeuille de l’État; Le Conseil a adopté un décret relatif à la répartition des cotisations dues au titre du
régime général de base de la Couverture Maladie Universelle (CMU) entre l’État et les fonctionnaires et agents de l’État. Ce décret met à la charge de
l’État, le paiement de 50% des cotisations dues au titre du régime général de base de la CMU par les fonctionnaires et agents de l’État, à concurrence
de huit (08) personnes par famille comprenant le père, la mère et six (06) enfants âgés de moins de 21 ans. Les 50% restants sont à la charge du
fonctionnaire ou de l’agent de l’État. En outre, dans le cadre du démarrage des prestations de la CMU, l’État prend en charge, à titre exceptionnel, les
trois (03) mois de cotisations du délai de carence des fonctionnaires et agents de l’État.
Aka Marcellin K

Il n’est inutile de souligner le rôle de la jurisprudence dans le droit


de la sécurité sociale. C’est aux juridictions, appelées à faire application
des sources écrites et, ce faisant, à en préciser la portée, à en
déterminer l’articulation ou encore à s’assurer de leur validité, que
revient le soin, en définitive, de façonner le droit de la sécurité sociale
et d’en dégager au fil des années, à l’occasion de l’examen des litiges
qui leur sont soumis, les principes fondateurs qui lui donnent une
unité, une cohérence d’ensemble.
Les juridictions ivoiriennes, saisies des litiges ou conflits de travail,
dont les solutions ne sont pas toujours prévues par les textes en
vigueur, sont obligées, sous peine de déni de justice, de statuer, de
juger.

e.- La doctrine administrative

La sécurité sociale secrète de multiples instruments (circulaires


et institutions, réponses aux questions écrites des parlementaires,
prise de position sur la situation des usagers) qui viennent expliquer,
préciser, compléter, voire contredire les sources tant législatives et
réglementaires. A priori dépourvue de toute portée juridique, la
doctrine administrative n’en exerce pas moins, en pratique, des
incidences sur les rapports entre les organismes et leurs usagers. C’est
pourquoi, la loi et la jurisprudence lui attachent certains effets dans le
souci de la protection des usagers.
Les sources privées jouent elles aussi un rôle non négligeable, à
côté des sources publiques ou étatiques.

2.- Les sources privées ou non étatiques


Aka Marcellin K

Elles sont l’œuvre des partenaires sociaux, c’est-à-dire les


organisations professionnelles d’employeurs et celles des travailleurs.
Cette œuvre normative d’origine privée est destinée, en général, à
permettre une meilleure adaptation des règles légales étatiques à tel ou
tel secteur professionnel, sinon à édicter des dispositions plus
favorables aux salariés.
Les sources privées les plus connues sont : les usages et les
négociations collectives.

a.- Les usages

Leur rôle en matière de droit du travail comme en matière de droit de


la sécurité sociale est assez réduit, en raison de la méfiance dont ils
sont l’objet de la part tant des pouvoirs publics que des organisations
professionnelles. Cette méfiance s’explique par les problèmes de la
constatation des usages, c’est-à-dire la preuve de leur existence dans
telle ou telle entreprise ou tel ou tel secteur d’activité, et de leur force
juridique.

b.- Les négociations collectives

Le droit ivoirien de la sécurité sociale comme la plupart des droits


modernes, se développe sous forme d’accords négociés dans le cadre
de telle ou telle branche d’activités ou des entreprises, entre les
partenaires sociaux, c’est-à-dire les employeurs et les travailleurs. Leur
place n’est pas négligeable dans le droit de la sécurité sociale au sens
étroit du terme.
Quelles sont les caractéristiques du droit de la sécurité sociale ?
Aka Marcellin K

Paragraphe 1.- L’Institution de Prévoyance Sociale-


Caisse Générale de Retraite
des Agents de l'Etat (IPS- CGRAE)

L’IPS-CGRAE gère les régimes du secteur public à savoir :


- La prévoyance sociale ;
- La retraite ;
- Le capital décès ;
- Les remboursements de cotisations.
La population couverte est constituée par les actifs et les
pensionnés de l'État, des établissements publics à caractères industriel
et commercial (EPIC) et des collectivités publiques locales et des
organismes affiliés contre les risques de vieillesse et de décès. (Infra
titre 1 de la première partie)

Paragraphe 2.- L’Institution de Prévoyance Sociale -


Caisse Nationale de Prévoyance
Sociale (IPS- CNPS)
LA CNPS telle que nous la connaissons aujourd’hui, est le fruit
d’une longue maturation historique. La CNPS dans sa forme actuelle
est une construction qui s'est faite pièce par pièce, comme dans un
puzzle27. La CNPS a été instaurée par la loi n° 68-595 du 20

271- Jeu de patience composé d'éléments à assembler pour reconstituer un dessin. ➙ région. Casse-tête. Faire un puzzle. 2. Fig. Multiplicité d'éléments
qu'un raisonnement logique doit assembler pour reconstituer la réalité des faits. Les pièces du puzzle commençaient à s'ordonner dans sa tête.
Aka Marcellin K

décembre 1968 portant Code de prévoyance sociale. Depuis, cette


institution s’est lancée dans une quête vers l’amélioration de ses
services en fournissant selon les cas, des allocations familiales et des
prestations tendant à atténuer les conséquences financières liées à la
survenance de certains risques en matière d’accident de travail et de
maladies professionnelles, de maternité, retraite, invalidité et décès.
L’IPS- CNPS gère les régimes du secteur privé à savoir :
- La prévoyance sociale
- Les prestations familiales ;
- Les accidents de travail et maladies professionnelles ;
- La retraite.
Depuis le jeudi 8 février 2018, l’IPS-CNPS entend innover en initiant
un projet d’extension de la couverture de sécurité sociale aux
travailleurs indépendants car 90 % des travailleurs non-salariés se
retrouvent sans protection28, à l’instar des expériences de certains pays
comme le Brésil, le Cap-Vert, la Colombie, le Costa Rica, l’Équateur,
les Philippines, de la France et l’Uruguay. (Infra de la deuxième
partie)

Paragraphe 6.- Le Fonds de Prévoyance Militaire


(FPM)29

Le Fonds de Prévoyance Militaire a été créé par le décret n° 85/950


du 12 septembre 1985. Du statut d'Établissement Public National

28 Infos Côte d’Ivoire


29 Adama Moussa TRAORE, op.cit, P.32
Aka Marcellin K

(EPN) à caractère Administratif à sa création, le Fonds de Prévoyance


Militaire a été érigé par le décret n° 93/776 du 29 septembre 1993, en
une "Société de Secours Mutuels et de Prévoyance Sociale», régie par la
loi du 1er Avril 1898, relative aux Sociétés de Secours Mutuels précitée.
Le Fonds de Prévoyance Militaire est chargé de la gestion du régime
particulier de Sécurité Sociale du personnel militaire (tous les corps
confondus), et assimilé (militaire retraité, ou militaire étranger en
service en Côte d'Ivoire qui en fait la demande), A ce titre, il gère deux
principales branches de couverture sociale à savoir l'assurance
maladie-maternité-décès (M.M.D.) et l'entraide de fin de carrière (EFC).
Les ressources du Fonds de Prévoyance Militaire sont pour
l'essentiel constituées des cotisations de ses membres (retenues à la
source pour les membres de droits, et portées pour les membres
affiliés), auxquelles il faut adjoindre les produits financiers générés par
le placement de ses réserves techniques, notamment: le prêt
d'équipement et le crédit d'accession à la propriété immobilière ouverts
au profit de ses membres.
Sont bénéficiaires du Fonds de Prévoyance Militaire: l'ensemble du
personnel militaire de carrière ou sous contrat (les membres de droit);
l'ensemble du personnel militaire retraité, ou étranger en service en
Côte d'Ivoire, qui en fait la demande (les membres affiliés) et leurs
ayants droit (le conjoint marié ou non, les enfants de moins de 7 ans,
de plus de 7 ans scolarisés et les enfants mineurs handicapés).
Les prestations sociales servies par le Fonds de Prévoyance
Militaire, se répartissent en deux branches (Maladie Maternité Décès et
entraide de fin de carrière), Les prestations (soumises à cotisations
Aka Marcellin K

obligatoires) servies dans le cadre de la branche Maladie Maternité


Décès sont les suivantes :
 Au titre de la maladie: les consultations médicales, les
hospitalisations, les produits pharmaceutiques liés aux
hospitalisations dans les structures de santé militaires et
publiques, les examens para cliniques, l'allocation d'invalidité
versée aux membres, en cas d'invalidité totale (ou partielle,
supérieure à 50 %), le secours médical en cas de soins médicaux
exceptionnels ou de maladie de longue durée non couverts par
une autre assurance (sur décision du Conseil d'Administration),
les autres actes médicaux, En cas de maladie, la couverture des
frais est totale dans les structures sanitaires militaires et
publiques, et partielle dans les structures sanitaires privées.
 Au titre de la maternité : Les frais consécutifs au suivi de la
grossesse et à l'accouchement. La couverture des frais est totale
dans les structures sanitaires militaires et publiques, et partielles
dans les structures sanitaires privées.
 Au titre du décès: L'allocation de décès aux ayants-droit, en cas
de décès d'un membre de droit, l'allocation forfaitaire de décès au
membre de droit, en cas de décès d'un ayant-droit.
 Pour la branche entraide de fin de carrière, on distingue deux
types de prestations (non soumises à cotisations obligatoires) :
l'aide de fin de carrière, qui correspond à une allocation unique
(sous forme d'aide) de départ à la retraite, et le capital décès aux
ayants droit, en cas de décès du membre de droit.
Aka Marcellin K

Paragraphe 7.- Le Fonds de Prévoyance de la Police


Nationale (FPPN)30

Conformément aux dispositions de l'ordonnance n°2000-418 du 31


Mai 2000, portant code de la fonction policière et aux dispositions du
Décret du 17 Janvier 1902, ayant rendu applicable aux colonies
soumises au régime monétaire métropolitain, la loi du 1 er Avril 1898,
relative aux sociétés de secours mutuels , il est constitué entre les
Corps des Personnels de la Police Nationale et les Fonctionnaires de
Police retraités, une Société de Secours Mutuels et de prévoyance
sociale reconnue d'utilité publique, La Société de Secours Mutuels et
de Prévoyance Sociale est dénommé Fonds de Prévoyance de la Police
Nationale (F.P.P.N).
Le FPPN a pour objet d'offrir à ses membres la couverture partielle
ou totale de certains risques maladies ou accidents, la couverture
partielle ou totale des risques
Aka Marcel

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Cct - Cecp - Cgrae Sode - Cssppa Liquidation - Hevego - Ins
SODE Sode - Port autonome d'Abidjan - Paa San Pédro - Petroci -
Poste de Côte d'Ivoire - Sipf Abidjan, Bouaké - Sndi -
Sodefor - Sodemi - Sodexam
Ambassadeurs - Agence Compt. Dét. Pub. - Assemblée
Nationale - Conseil Économique, Social et Environnemental
IN
- Conseil Constitutionnel – Présidence, HACA, ANP, HABG,
HART, SENAT…
Acmad - Air Côte d’Ivoire - Cagpa- Cnaci - Biao - Cdeao -
Cie - District De Yamoussoukro - Etsher - Fdfp - Firca -
OP
Fosidec - Oada - Ooas - Pngter -Psdat - Sib - Sodeci - Sogb
- Sogepe -Uemoa –Mairies- District d'Abidjan

111
Aka Marcel

OD FACI - GATL - Gendarmerie Nationale - Marine Nationale


Agef - Anader - Asecna Côte D'ivoire, Dakar, Paris, Malabo
SEM - Cidt - Cnra - Inie - Lbtp - Motoragri - Palmci - Palmafrique
- Rti - Sipef -Ci - Smi - Sucaf Ci - Sucrivoire - TH San Pédro

112

CCCCC HAPITRE 1
CHAPITRE 1

LE PROCESSUS D’ADMISSION A LA RETRAITE : DE LA


LIQUIDATION AU PAIEMENT DE LA PENSION

Nous étudierons, ici, en partant de la situation d’avant la réforme


de 2012 de celle d’après cette dernière. Dans cette logique, nous verrons
d’une part, l’état des lieux avant la réforme de 2012, d’autre part, l’état
actuel conformément à la réforme.

SECTION 1.- LA PROCEDURE D’ADMISSION


A LA RETRAITE AVANT LA REFORME
DE 2012.

La procédure de traitement des dossiers de pension fait apparaître


deux étapes essentielles : la liquidation et le paiement. Toutefois, de
nombreuses difficultés jalonnaient le processus de la liquidation et du
paiement des pensions de retraite (paragraphe III) et de la
responsabilité de la liquidation des pensions de retraite (paragraphe IV).

Paragraphe. I- La liquidation de la pension

La liquidation de la pension31 est l’acte par lequel l’on


détermine les droits à pensions du fonctionnaire admis à la
retraite. Autrement dit, elle est la vérification des droits acquis,
suivie du calcul du montant de la pension de retraite d’un
retraité, préalable à sa mise en paiement. La liquidation

31 C’est la somme versée à un assuré en contrepartie de ses cotisations après l’arrêt de son activité professionnelle.

µ

intervient après que l’assuré ait formulé sa demande de retraite,
elle n’ e st p a s a ut o m a t i q ue .

Deux entités se partageaient la charge de cette activité. Il s’agit


d’une part du Ministère de la Fonction Publique pour les
fonctionnaires et agents de l’Etat émargeant au budget général de
l’Etat (BGE) et d’autre part, l’IPS-CGRAE pour les organismes affiliés.

A.- La liquidation de la pension


des fonctionnaires et agents
de l’Etat émargeant au BGE

Aux termes des dispositions combinées des décrets n°97-674 du


03 décembre 1997 portant création de l’IPS-CGRAE et n°2007-469 du
15 mai 2007 portant organisation du Ministère de la Fonction
Publique et de la Modernisation de l’ Administration , le droit de
prendre les actes de liquidation des pensions des fonctionnaires et
agents de l’Etat est reconnu aussi bien à l’IPS- CGRAE qu’au Ministère
de la Fonction Publique.
Cependant dans la pratique, c’est la direction des pensions
et des risques professionnels des personnels civils de l’Etat du MFP
qui accomplissait les actes de liquidation de pension des
fonctionnaires et agents de l’Etat émargeant au BGE.
La liquidation de la pension est l’aboutissement d’un processus qui
s’exécute en trois étapes :
- L’admission à la retraite ;
- L’information de l’intéressé ;
- La constitution du dossier de pension.
µ

1.- L’admission à la retraite

Il s’agit de l’admission d’office à la retraite et l’admission par


anticipation après 15 ans de services effectifs.

a.-L’admission d’office à la retraite

Il est important de rappeler que conformément aux dispositions


combinées de la loi n° 62-405 du 07 novembre 1962, portant régime
des pensions civiles et de la loi n° 92-570 du 11 septembre 1992,
portant statut général de la fonction publique, le fonctionnaire est
admis d’office à faire valoir ses droits à la retraite dans 3 cas précis :
- Soit à la date à laquelle il compte trente années de services
liquidables
Il faut noter que l’instruction n°8910/MFPE/MEF du 03
septembre 2007 relative au départ à la retraite a mis cette condition en
option.
En effet :
 L’ancienneté de service fixée à 30 ans n’est plus une
condition obligatoire de départ à la retraite.
 Les fonctionnaires totalisant 30 ans de service qui n’ont pas
encore atteint la limite d’âge qui leur est applicable peuvent
solliciter la liquidation de leur pension.
Les présentes mesures prennent effet à compter du :
 15 juillet 2005, à titre exceptionnel et pour nécessité de service

pour les enseignants et chercheurs de l’enseignement supérieur


et de la recherche scientifique non encore radiés du contrôle des
effectifs.

µ

1er octobre 2006, pour les autres fonctionnaires relevant de la


famille des emplois de l’éducation et de la formation.
1er Mars 2007, pour les fonctionnaires des autres familles d’emploi.
- Soit en cas d’invalidité
Le fonctionnaire qui a été mis dans l’impossibilité définitive et
absolue de continuer ses fonctions, par suite d’infirmité résultant de
blessures contractées ou aggravées soit en service, soit en
accomplissant un acte de dévouement dans un intérêt public, soit en
exposant ses jours pour sauver la vie d’une ou plusieurs peut être
admis à la retraite. Il en est de même pour le fonctionnaire victime
d’infirmités ou ayant contracté des maladies ne résultant pas de
l’exercice des fonctions.
Dans le cas d’espèce, les blessures ou les maladies doivent avoir
été contractés au cours d’une période durant laquelle l’intéressé
acquérait des droits à pension.
- Soit à la date à laquelle il atteint la limite d’âge
Avant l’analyse de ce point, une explication de la structuration des
fonctionnaires s’impose. En effet, les fonctionnaires sont classés en
catégorie. Chaque catégorie est subdivisée en grades, classes et
échelons. Il existe quatre catégories de fonctionnaires, désignés dans
l’ordre hiérarchique décroissant par les lettres A, B, C et D Aux
catégories correspondent des fonctions de différents niveaux32.

- À la catégorie A, les fonctions d’études générales, de conception,


de direction et de supervision. Elle comprend les fonctionnaires dont le

32 Article 8 de la loi de 1992 portant statut général de la fonction publique.

µ

niveau de recrutement est celui des diplômés de l’enseignement
supérieur (Licence, Master et Doctorat)

- A la catégorie B, les fonctions d’application, consistant à traduire


en mesures particulières les principes généraux arrêtés. Elle regroupe
les diplômés de l’enseignement secondaire (BAC).

- A la catégorie C et à la catégorie D, les fonctions d’exécution. La


catégorie C concerne les diplômés de l’enseignement du premier
cycle(BEPC). La catégorie D porte sur des diplômés de l’enseignement
primaire(CEPE). Il faut dire que cette dernière catégorie est appelée à
disparaître comme la catégorie E qui a disparu avec la loi de 1992.

À chaque catégorie sont rattachés des grades 33.

Ainsi, l’âge de départ à la retraite est fonction de la catégorie


professionnelle.

- L’âge de départ à la retraite des fonctionnaires des catégories D,


grade D1 à A, grade A3 des familles d’emplois enseignants et non
enseignants est fixée à 57 ans au lieu de 55 ans à compter du 1er janvier
2009 (décret n°2009-35 du 12 février 2009).
On note que l’augmentation de l’âge de la retraite est une mesure
importante de réforme du régime des pensions qui permet non
seulement de diminuer les prestations, puisque celles-ci commencent
plus tard, mais également d’augmenter les recettes, compte tenu du
fait que la période de contribution augmente.

33Article 9 de la loi de 1992 portant statut général de la fonction publique. Article 10, le grade est le titre acquis par le fonctionnaire, à l’intérieur de sa
catégorie, et qui lui donne vocation à occuper un emploi d’un certain niveau, dans sa spécialité, et dans sa hiérarchie administrative. À chacun des
grades correspond une échelle de traitement qui comprend des classes et des échelons. Le grade est distinct de l’emploi.

µ

Cependant, cette mesure contribue à distribuer davantage de
droits, les individus cotisants plus longtemps.

- La limite d’âge des médecins, pharmaciens, chirurgiens-


dentistes, vétérinaires, inspecteurs et des fonctionnaires des
corps de l’enseignement supérieur et des corps de la recherche
scientifique est fixée à soixante (60) ans (décret n°84-788 du 20
juin 1984.) ;
- La limite d’âge pour l’admission à la retraite des fonctionnaires
de la catégorie A, classés à l’échelle A1 du corps des professeurs
agrégés de l’enseignement secondaire, est fixée à titre provisoire
à soixante ans (décret n° 86-246 du 16 avril 1986).
- La limite d’âge est fixée à 65 ans pour les magistrats hors
hiérarchie et 60 ans pour les autres magistrats (loi n°78-662 du
4 août 1978 portant statut de la magistrature modifiée par les
lois n°94-437 du 16 août 1994 et n°94-498 du 6 septembre
1994).
- La limite d’âge pour les militaires et les policiers est fixée à 55
ans sauf pour les officiers généraux, les Colonels major, les
Lieutenants colonels, les Contrôleurs Généraux, les
Commissaires divisionnaires major et les Commissaires
divisionnaires (décret n°2000-653 du 30 août 2000) (60 ans)
b- Le fonctionnaire peut être admis, à sa demande, à la retraite
par anticipation après 15 ans de services effectifs.

La procédure s’ouvre à partir de la saisine du Ministère de la


Fonction Publique par l’intéressé sous le couvert de son Ministère
employeur.

µ

2.- L’information de l’intéressé

Vingt-quatre mois avant la date prévue pour le départ à la


retraite, la Direction des pensions adresse des lettres d’information
aux fonctionnaires concernés sous le couvert des Directions des
Affaires Administratives et Financières, et également des Directions
des Ressources Humaines des structures employeurs. Ces lettres
d’informations auxquelles sont joints des imprimés de demande de
liquidation de pension, mentionnent le lieu et la date de dépôt
des dossiers ainsi que la nomenclature des pièces nécessaires à la
constitution desdits dossiers.

3.- La constitution du dossier de pension.


Une fois informé de sa date de départ à la retraite, le fonctionnaire
doit faire parvenir à la direction des pensions huit mois avant la date
de la retraite, un dossier complet conformément à la nomenclature
des pièces énumérées. L’établissement de ces pièces relève pour
certaines de la responsabilité du fonctionnaire concerné et pour
d’autres de celle de l’employeur c'est-à-dire de l’administration
publique.
4.- La liquidation proprement dite
Dès réception du dossier complet, les services compétents de la
direction des pensions procèdent à la détermination et au calcul des
droits à pension. C’est la phase dite de liquidation des droits de l’agent
mis à la retraite. Elle permet à celui-ci de connaître la nature et le
montant de ses droits. Aux termes de l’ensemble du processus que
nous venons de décrire, le Ministère de la Fonction Publique prend
un arrêté portant concession de pension de retraite.

µ

Il y a lieu de noter qu’à côté des dossiers liquidés, existait un
nombre important de dossiers en instance de traitement dans les
bureaux de la Direction des pensions du MFP.
Par exemple au 31 décembre 2009 le stock de ces dossiers était de
1.210.

B.- La liquidation de la pension des organismes


affiliés

L’IPS-CGRAE assure la liquidation des pensions de retraite des


différentes catégories de personnel suivantes:
- Les militaires et gendarmes ;
- Les policiers (police nationale) ;
- Les fonctionnaires et agents temporaires en service dans une
entreprise ou un organisme public. Le processus de la liquidation
des pensions dans le cadre de l’IPS-CGRAE sera analysé en suivant
deux étapes essentielles :- La constitution des dossiers de pension
de retraite et
- La liquidation proprement dite

1.- La constitution des dossiers de pension

La procédure de la constitution des dossiers ainsi que la nature des


pièces à fournir varient en fonction des différentes catégories d’agents
citées ci-dessus :

µ

- Pour les militaires et gendarmes ;
Les organismes de défense sont constitués de quatre groupes qui
sont :
 Les Forces Armées de Côte d’Ivoire (FACI) ;
 Le Groupement Aérien de Transport et de Liaison (GATL) ;
 La Gendarmerie Nationale ;
 La Marine Nationale.
La carrière des militaires et gendarmes est régulièrement suivie
par les différents corps d’Armée dont ils sont issus.
Il est ouvert pour le compte de chaque militaire dès le premier jour
de sa huitième année de service dans l’Armée ou dans la
Gendarmerie, un document appelé « dossier de pension ».
Ce document dans lequel est consignée l’évolution de la vie civile et
professionnelle du militaire se présente en six tableaux34.
Le dossier de pension de chaque militaire est régulièrement mis
à jour tous les cinq ans. Cette mise à jour régulière des dossiers de
pension permet au militaire candidat à la retraite d’avoir un précieux
gain de temps pour la liquidation de ses droits. En effet, le délai moyen
d’attente du militaire retraité avant la perception de sa première
pension est d’environ six mois.
Toutefois, il faut indiquer que lorsque le militaire ou le
gendarme est admis à faire valoir ses droits à la retraite, le dossier

34
Le tableau I : il retrace les informations concernant l’état civil du militaire et les renseignements de son conjoint et de ses enfants. Le tableau II
: il présente l’état des services du militaire ainsi que les bonifications y afférentes. Le tableau III : il contient les différentes campagnes
accomplies par le militaire Le tableau IV : il recense les différents grades acquis par le militaire durant sa carrière. Le tableau V : il contient la
demande de liquidation de pension formulée par le militaire. Le tableau VI : il retrace les éléments relatifs à la solde du militaire.

µ

de pension préalablement constitué est complété par un certain
nombre de pièces produites aussi bien par le militaire concerné que
par son employeur.
Le policier admis à faire valoir ses droits à la retraite, doit
constituer son dossier de pension qui est complété des pièces
produites par son employeur.
Il en est de même pour les fonctionnaires et agents temporaires
exerçant dans une entreprise ou un organisme public.
Aux termes de ce processus, l’ensemble du dossier constitué par
chaque corps de profession (militaires, gendarmes, policiers,
fonctionnaires ou agents temporaires) est transmis à la CGRAE pour
liquidation et paiement des droits de pension.

2.- La liquidation proprement dite Dans cette phase, l’IPS-


CGRAE détermine, la nature et le montant brut de la pension
dont bénéficie le retraité. La procédure de traitement des
dossiers varie selon qu’il s’agit d’opérations de liquidation
relatives à la pension des militaires, gendarmes et policiers ou
de celles concernant les agents des entreprises et organismes
publics.

Paragraphe. 2- Le paiement de la pension


Le paiement de la pension de retraite est du ressort exclusif de l’IPS-
CGRAE. Toutefois, en raison de l’insuffisance d’infrastructures
propres pouvant servir de guichets, une partie seulement de la
pension de retraite est directement payée par l’IPS-CGRAE, le
paiement de l’autre partie étant concédée au Trésor public qui
dispose de moyens plus adéquats.

µ

Pour s’acquitter de cette mission délicate, l’IPS-CGRAE avait mis
en place une série de contrôles préalables.
Une fois les différents contrôles de conformité validés et les bulletins
de pension édités, la Direction générale de l’IPS- CGRAE mandate
le paiement des pensions en transmettant :
 Pour les pensions payées directement par ses services, les
éléments ci- après à la Direction Financière et Comptable
(DFC):
- Les bulletins de pension ;
- Les bordereaux de règlement ;
- Les fiches A & B (fiches individuelles de suivi des paiements de
pension);
- Les brevets d’identification des pensionnés ;
- Les états et disquettes de virement de pension.
A la réception de ces documents, la DFC procède au paiement des
pensions soit directement dans ses guichets pour les paiements sur
bons de caisse soit par le réseau bancaire pour les ordres de virement.
Par ces deux moyens, l’IPS-CGRAE paie chaque mois environ 40%
des pensions de retraite.

 Pour les pensions payées par le Trésor, les éléments


suivants aux délégués des perceptions des Trésoreries
générales du Trésor :
- Les bulletins de pension ;
- Les bordereaux de règlement ;
- Les fiches A & B ;
- Les brevets des pensionnés.

µ

A la réception de ces documents qui servent de pièces
justificatives, le Trésor chaque fin de mois procède au paiement des
pensions. Ainsi, on estimait à environ 60%, les dépenses de pensions
payées pour le compte de l’IPS-CGRAE par le Trésor à travers ses
directions régionales.

Paragraphe. 3- Les problèmes inhérents à la liquidation et au


paiement des pensions

De nombreuses difficultés jalonnaient le processus de la


liquidation et du paiement des pensions de retraite.

A.- Les difficultés consécutives au traitement de dossiers de


liquidation des pensions

1.- Les retards et le délai d’attente des retraités

L’exécution de la mission de liquidation par le MFP n’est pas


toujours réalisée à la satisfaction de ses usagers qui lui reprochent
d’être à l’origine de nombreux retards constatés dans le traitement
des dossiers de pension de retraite.
La plupart des retraités sont ainsi obligés d’attendre entre un à
quatre voire cinq ans avant que leurs dossiers de pension ne soient
transmis à la CGRAE pour paiement. Ce délai d’attente trop long
constitue un facteur qui fragilise les conditions de vie de cette tranche
de la population.
À l’analyse ces retards pourraient trouver leur justification
dans l’absence de contrainte légale qui aurait pour objectif
d’enfermer la fonction de liquidation dans des délais précis.

µ

Mais en réalité, la responsabilité des retards est partagée par
tous les intervenants dans le circuit du traitement de la pension qui
part de la constitution des pièces au transfert des dossiers à la
CGRAE en passant par la liquidation.

Il y a d’abord le fonctionnaire lui-même : il est de notoriété


publique que le fonctionnaire ivoirien entrevoit l’heure de la
retraite comme une fatalité. Cette perception négative de la retraite
n’encourage pas à une constitution diligente des dossiers exigés pour
la liquidation de la pension. De plus, cette perte de temps est souvent
amplifiée par les contraintes financières liées à l’établissement
des différentes pièces.

Ensuite, les structures extérieures : l’établissement ou la


validation de certaines pièces fait appel à des structures telles que la
Direction de la Solde, les Directions des Affaires Administratives et
Financière (DAAF), le contrôle financier et la direction des
ressources humaines des administrations employeurs, des agents
admis à faire valoir leur droit à la retraite. Ces maillons importants
de la chaîne accusent souvent des retards considérables qui
rallongeaient malheureusement le délai de traitement des dossiers.

Enfin, la Direction des pensions du MFP : La responsabilité des


services de la direction des pensions est fortement mise en cause
dans le retard qu’accuse le traitement des dossiers de liquidation
de la pension. Cette absence d’efficacité trouve son explication dans
les facteurs tels :

µ

-Le mode de traitement des dossiers : Pour environ 4 000
demandes de départs à la retraite par an, le traitement des dossiers
se faisait manuellement. Par ce procédé, le délai moyen de traitement
d’un dossier de pension est de trois à quatre mois ; ce qui
naturellement amoindrissait le rendement attendu ;
-L’absence de délai légal pour le traitement des dossiers:
L’activité de liquidation des pensions n’est enfermée dans aucun
délai légal. Cette trop grande liberté d’action offerte aux agents de la
direction des pensions est sans nul doute l’un des facteurs essentiels
de l’amplification des retards.

-L’absence de moyens matériels et financiers : Il existait une


véritable inadéquation entre le poids de la mission assignée à la
direction des pensions et les moyens mis à sa disposition. Par
exemple, le budget annuel alloué à cette direction ne dépasse guère
6 000 000 de francs CFA. Il n’existait aucun matériel roulant et la
transmission des dossiers dans les autres ministères se faisait par
des agents qui se déplaçaient à pieds ;
-Les conditions de travail : les locaux de la direction des
pensions étaient vétustes et les agents qui y travaillent ne
bénéficient d’aucune véritable commodité. En effet, dans ces locaux,
même l’éclairage faisait souvent défaut et la climatisation apparaît
comme un luxe auquel seuls quelques privilégiés peuvent prétendre.
Les ordinateurs affectés aux agents chargés du traitement des
dossiers sont en nombre insuffisant et ne permettent pas d’atteindre
le rendement optimum escompté.

µ

La conjugaison de tous ces facteurs réduisait le rendement de la
direction des pensions du MFPE relativement à sa mission de
liquidation avec pour conséquence les retards importants accumulés
dans la gestion des dossiers de retraite.
Selon le rapport du cabinet ACTUARIA, la liquidation en dehors de
l’IPS-CGRAE se traduit par un nombre élevé d’erreurs observées,
puisqu’ environ 30% des liquidations effectuées faisaient l’objet de
rectification de la part de la Caisse et d’un renvoi au Ministère de
la Fonction Publique allongeant ainsi la durée totale du processus
de liquidation.

2.- La problématique de la forclusion

Pour les fonctionnaires et personnels civils de l'Etat: L'article 25


de la loi n° 62-405 du 7 novembre 1962 portant organisation du
régime des pensions civiles prévoit, que la demande doit sous peine
de déchéance, être présentée dans un délai de cinq (5) ans à compter
du jour où l’intéressé a été admis à faire valoir ses droits à la retraite.
Au-delà de ce délai, il perd le droit de demander la liquidation de
sa pension. On dit alors qu’il est forclos. La forclusion est une
sanction lourde de conséquence pour le retraité incriminé car elle
est privative des droits à pension et la grâce du Président de la
République reste la seule voie de recours possible pour obtenir sa
levée.
De manière générale, tout dépôt tardif de dossier pour
liquidation des droits à pension (plus d'une année après la date de
départ à la retraite) est sanctionné. En effet, le retraité qui ne dépose
pas sa demande dans les délais prescrits, n’aura droit à un rappel de
µ

plus d’une année d’arrérages antérieure à la date de dépôt.

Exemple : si la date de départ à la retraite était le 1er octobre


2002 et que le dépôt a lieu seulement le 5 janvier 2005, la pension
sera liquidée pour compter du 1er janvier 2004. Ce qui correspond à
un an de rappel au lieu de trois ans auxquels il pourrait
raisonnablement prétendre.

Pour les militaires, gendarmes et policiers:


Depuis la prise du décret n°2004-569 du 21 octobre 2004
déterminant les modalités et règles applicables aux pensions
militaires, les dossiers de pension des forces de défense et de sécurité
ne sont plus frappés de forclusion.
Toutefois, si la demande intervient au-delà de cinq ans à
compter du jour où l’intéressé a été admis à faire valoir ses droits
à la retraite, le rappel de pension ne portera que sur une année
d’arrérages.

Exemple : La date de départ à la retraite est le 1er janvier 2000.


Mais, le dépôt de la demande de liquidation de la pension est effectué
le 3 janvier 2007, la pension sera liquidée pour compter du 1er janvier
2006.

µ

B.- Les difficultés liées au paiement de la pension
de retraite

1.- Le retard lié à la production des pièces Ce phénomène est


observé aussi bien à l’étape de la liquidation qu’à celle du
paiement de la pension.

Au niveau de la liquidation, le nombre important de pièces


exigées pour la constitution des dossiers et les démarches
administratives y afférentes entraînent des surcoûts pour le budget
des fonctionnaires admis à faire valoir leurs droits à la retraite. Ces
charges peuvent constituer une entrave à l’établissement des pièces
et ralentir ainsi l’ensemble du processus de la liquidation des
pensions.

En ce qui concerne le paiement, l’analyse de la procédure de


contrôle de conformité mise en place fait apparaître une absence de
cohérence entre la liste de pièces exigées par la CGRAE aux retraités
et celles qui sont transmises par les services du MFP.
En effet, la CGRAE exige en sus des pièces à elle transmises
par le MFP, les documents tels l’acte de mariage et l’acte de
naissance de l’époux pour les fonctionnaires mariés.
En outre, pour s’assurer que le futur pensionné est bien vivant,
elle réclame un certificat de vie et entretien.
Ces mesures de précaution prises par la CGRAE ont l’avantage de
lutter contre les éventuels cas de fraude. Cependant, elles engendrent
un surplus de temps dans le traitement des dossiers et prolongent
le délai d’attente des retraités avant la perception de leur première
pension.
µ

2.- Les difficultés de mobilisation des fonds pour le
paiement de la pension

Les cotisations de pension des fonctionnaires et agents de l’Etat


prélevées par les structures employeur ne sont pas reversées en
intégralité à cause de difficultés de trésorerie de l’Etat.
Cette situation ne permettait pas à la CGRAE de couvrir les
dépenses de pension et crée une dépendance financière croissante
vis-à-vis du Trésor public. En effet, pour faire face à ses besoins de
trésorerie en vue d’assurer le paiement des pensions mensuelles, la
CGRAE est obligée à la fin de chaque mois de faire des appels de
fonds auprès du Trésor.
Cet exercice auquel se livre tous les mois la direction de la
CGRAE, est le signe patent de la précarité dans laquelle se trouve la
situation des pensionnés du système de retraite ivoirien.
Au total, le processus d’admission à la retraite tel qu’il a été décrit
dans cette section apparaît comme un véritable parcours du
combattant pour le fonctionnaire.
Aux difficultés liées à la liquidation, s’ajoutent toutes les
tracasseries du paiement des pensions qui renforcent chez les
candidats à la retraite, la hantise du départ.
Cependant, force est de constater que quelques améliorations
ont été mises en œuvre aussi bien au niveau de la liquidation qu’au
plan du paiement de la pension. En effet, pour les actes de liquidation,
la mise en place depuis juillet 2008 d’un début d’informatisation des
services de la Direction des pensions du MFP, permet de réduire les
délais de traitement des dossiers de pension qui est passé de 4 mois à
45 jours. Les retombées directes de cette innovation technologique

µ

peuvent être appréciées à travers les données du tableau suivant :

Tableau : Performance avant et après l’informatisation de la


Direction des Pensions du MFP

Dossiers % dossiers
Périodes Dossiers traités traités

Avant informatisation (2007) 5 702 2 814 49,35%


Après début 4 952 3 773 76,19%
Gain enregistré après informatisation
d’informatisation (2008) 26,84%
Rreçus

Quant aux opérations de paiement, elles ont connu une nette


amélioration car les pensionnés qui, naguère, devraient attendre
après la fin du mois pour percevoir leur solde, sont désormais payés
dès le 20 de chaque mois pour les invalides et au plus tard le 25 pour
les autres.
D’autres améliorations ont été également enregistrées telles
que le paiement à domicile des pensions des retraités invalides, la
création d’une salle VIP pour les hautes autorités de l’Etat à la
retraite où elles peuvent percevoir en toute quiétude leur pension.
Enfin, au plan des œuvres sociales, le souci des autorités de la
CGRAE d’apporter un plus au confort des retraités a fait l’objet d’une
planification pour la réalisation à court et moyen terme d’un hôpital
de gériatrie et d’un centre aéré uniquement réservé aux pensionnés
et à leurs familles.

µ

Paragraphe 4.- De la responsabilité de la
liquidation des pensions de retraite

Au regard des dispositions combinées des décrets n°97-674 du


03 décembre 1997 portant création de l’IPS-CGRAE et n°2007-469 du
15 mai 2007 portant organisation du Ministère de la Fonction
Publique, la responsabilité de la mission de liquidation des pensions
de retraite des fonctionnaires et agents de l’Etat était confiée
conjointement à la CGRAE et à la Direction des Pensions et
des Risques Professionnels des Personnels Civils de l’Etat du MFP.
Il faut noter que la question de la responsabilité de la liquidation
des pensions de retraite est une préoccupation majeure pour la
direction de la CGRAE qui souhaite avoir l’exclusivité de la fonction
de liquidation aussi bien pour les pensions des fonctionnaires que
pour celles de l’ensemble des agents de l’État. En effet, il faut indiquer
que l’absence de clarté dans la répartition des rôles alimentait de
nombreuses controverses entre la CGRAE et la Direction des
Pensions et des Risques Professionnels des Personnels Civils de
l’Etat du MFP, chacune se réclamant le droit d’exercer la prérogative
de cette fonction.
Toutefois dans les faits, l’activité de liquidation des pensions
en dehors de celle relative aux militaires et policiers était accomplie
par la Direction des Pensions et des Risques Professionnels des
Personnels Civils de l’Etat.
Mais comme présenté plus haut, nombre de signaux tels
les retards dans le traitement des dossiers, les plaintes récurrentes
d’usagers mécontents montrent que le MFP éprouve de réelles
difficultés dans l’exécution de la liquidation. Ces difficultés
µ

récurrentes sont si criardes qu’elles ont fini par mettre en cause la
capacité même de la Direction des Pensions et des Risques
Professionnels des Personnels Civils de l’Etat du MFP à mener à bien
la tâche de la liquidation des pensions. Ce faisant, plusieurs voix se
sont élevées pour réclamer que le MFP soit dessaisi de l’ensemble
des actes concourant à la liquidation des pensions au profit de la
CGRAE dont les moyens et l’expérience dans cette matière s’avèrent
plus que probants. Ces récriminations, bien qu’émanant des acteurs
eux-mêmes à savoir associations de retraités et responsables de la
CGRAE, sont-elles suffisantes pour justifier une décision de transfert
sans réserve de la part des pouvoirs publics ?
Nous pensons que toute mesure allant dans le sens d’un
quelconque transfert de la fonction de liquidation des pensions du
MFP à la CGRAE, serait à la fois délicate et contraire à l’orthodoxie
financière.

A.- Le transfert de la liquidation de la pension à l’IPS- CGRAE :


une mesure délicate

La thèse qui milite en faveur du transfert de la liquidation


s’appuie sur les résultats satisfaisants enregistrés par la CGRAE dans
la gestion des actes de liquidation de la pension des militaires et
policiers.
Or à l’analyse, cette supposée performance est plus le
résultat du travail de liquidation minutieusement accompli en
amont par les militaires et policiers eux- mêmes que le fruit d’une
quelconque stratégie mise en œuvre par la CGRAE.
En outre, les investigations menées par l’équipe de vérification au
cours de la période 2005-2007 ont mis à nu les difficultés de gestion
µ

de la pension par la CGRAE : Problèmes de recouvrement des
cotisations et de paiement des pensions, déficit chronique ainsi que de
nombreux dysfonctionnements au niveau de certains départements.
C’est pourquoi, la préoccupation majeure des responsables de
la CGRAE devrait être axée sur la mise en œuvre d’une meilleure
stratégie de mobilisation des moyens nécessaires aux fins de relever
le défi d’une gestion plus efficiente de la pension pour le bonheur des
retraités des générations présentes et à venir. Dans de telles
conditions, confier à la CGRAE une charge additionnelle notamment
celle de la liquidation des pensions des retraités émargeant au
BGE, numériquement plus important, mérite une réflexion beaucoup
plus approfondie.

B.- Le transfert de la liquidation de la pension du MFP à la


CGRAE : une mesure contraire à l’orthodoxie financière

L’un des principes sacro-saints de la comptabilité publique est


la séparation des fonctions de comptable de celles d’ordonnateur. Ce
principe apparaît comme une règle de sécurité dans la gestion des
fonds publics grâce à l’obligation qui est instaurée de mettre en
œuvre deux acteurs forcement distincts pour accomplir toute
opération de recette et surtout de dépenses.
Ce principe ne pourrait-il pas dans une certaine mesure être
appliqué dans le cadre de la gestion des pensions qui sont des deniers
publics?
L’analyse du circuit du traitement de la pension de retraite ;
de la liquidation au paiement permet d’apprécier le rôle des différents
acteurs.

µ

Le Ministère de la Fonction Publique : Il intervient en sa qualité
d’employeur de l’ensemble des fonctionnaires.
A ce titre, il procède à leur recrutement, à la gestion de leur
carrière ainsi qu’à l’organisation de leur sortie de carrière.
C’est dans l’accomplissement de cette dernière tâche qu’il est appelé
à liquider les droits à pensions, activité aux termes de laquelle il
donne l’ordre à la CGRAE de payer.

La Caisse Générale de Retraite des Agents de l’Etat, à la


suite du MFP intervient en sa double qualité de comptable pour
l’ensemble des opérations de contrôle de conformité et
d’enregistrement et de payeur pour tout ce qui concerne le paiement
effectif de la pension.
La procédure telle que décrite est conforme à la
réglementation en vigueur en matière de comptabilité publique.
Par l’instauration d’un mécanisme de contrôle réciproque entre ces
deux principaux acteurs de la gestion de la pension de retraite des
fonctionnaires et agents de l’Etat, cette procédure a l’avantage de
limiter les possibilités de fraude.
En effet, le MFP ordonnateur de la dépense, liquide la dette de l’État
et donnait l’ordre à la CGRAE de payer. Celle-ci avant de s’exécuter
procède à la vérification de la liquidation et des éléments
d’identification des créanciers (retraités) en vue de déceler d’éventuels
cas de fraude.
Par conséquent, toute décision qui modifierait ce schéma en
confiant des tâches supplémentaires à la CGRAE notamment celles
de la liquidation des pensions des retraités ayant émargés au BGE
serait porteuse de risques et contraire aux règles de bonne gestion.
µ

Malheureusement, c’est ce qui a été fait en cette année 2017 en
rétrocédant la liquidation de la pension des fonctionnaires émargeant
au budget général de l’État à la CGRAE35.
Espérons que l’IPS-CGRAE soit à la hauteur de cette tâche,
surtout que les fonctionnaires émargeant au budget général de l’Etat
restent le plus gros contingent de la population des agents de l’Etat.
Sinon que l’Etat pouvait donner les moyens humains, matériels et
financiers à la direction des pensions civiles du ministère de la fonction
publique afin qu’elle soit efficace dans le traitement des dossiers de
liquidation de pension.

SECTION. 2- LE PROCESSUS D’ADMISSION


À LA RETRAITE SELON LES RÉFORMES
DE 2012

Ici, nous verrons successivement le contexte, les objectifs et des


explications pour la bonne
Compréhension de la réforme.

35 La date du mardi 26 juin 2012 restera gravée dans l’histoire de la Caisse Générale de Retraite des Agents de l’Etat (CGRAE). Et pour cause,
l’institution a reçu du Ministère de la Fonction Publique et des Reformes Administratives, 4.174 dossiers toutes prestations confondues.
La cérémonie officielle de remise des dossiers s’est déroulée dans les bureaux de la Direction des Pensions et des Risques Pr ofessionnels dudit ministère.
Représentaient la CGRAE à cette rencontre, Mesdames TOURE Thérèse (Directrice de l’Audit interne), TOHOU Sylvestre (Département analyse et
Suivi des Prestations), Messieurs ZEDI Emile (Inspecteur en Chef) et KOUAKOU Eugène (Chef de Département Contrôle et Gestion) et Côté Fonction
Publique, les Sous-directeurs SERI Gbatégnon et OUATTARA Mamadou. Cet acte fait suite à l’application de l’ordonnance n° 2012-303 du 4 avril
2012 portant organisation des régimes de pensions gérés par la CGRAE qui confère désormais l’exclusivité de la liquidation des pensions des
fonctionnaires et agents de l’Etat et de leurs ayants cause à la CGRAE. Ainsi, tous les dossiers de pension ayant fait l’objet d’un dépôt au Ministère de
la Fonction Publique et de la Réforme Administrative ont été transmis à la CGRAE. Après la réception sous le coup de 16h40 de s 4174 dossiers,
contenus dans 191 enveloppes, la direction Générale de la CGRAE s’est dit prête et rassure l’ensemble de ses assurés sociaux que toutes les dispositions
sont prises pour le traitement desdits dossiers dans les meilleurs délais. Saisissant de l’occasion, la Direction Générale de la CGRAE informe les
fonctionnaires et agents de l’Etat que la constitution de leur dossier de pension devra se faire dorénavant auprès des responsables chargés des Ressources
Humaines des Ministères et Organismes employeurs qui devront les transmettre directement à la CGRAE.

µ

I- Contexte36

La réforme est un terme qui est utilisé depuis très longtemps


dans différents secteurs d’activités. Sa définition nous renvoie donc à
tous ces sens.

 Selon le dictionnaire la toupie, l’étymologie du mot vient du


latin reformare, qui signifie reconstituer, former à nouveau.

 Le sens général, le définit comme un changement radical ou


important réalisé en vue d’une amélioration.

 La religion quant à elle, la définie comme un retour à une


observation plus stricte d’une règle primitive qui s’est relâchée.

 Sur le plan militaire, ce mot désigne la position d’un militaire


ayant perdu son emploi pour des raisons d’inaptitude physique
ou mentale ou bien pour un motif disciplinaire.

 Dans le cadre d’une institution telle l’IPS-CGRAE et l’IPS-CNPS,


une réforme est un changement important dans l’organisation
institutionnelle ou sociale dans le but d’y apporter des
améliorations. Elle se distingue de la révolution par un aspect
limité ou progressif et s’inscrit dans le cadre des institutions
existantes.

36Ce dossier nous a été proposé par M. Ben Aka ADOMON, chef du service communication à la CGRAE. Il situe le co ntexte, les objectifs,
des explications et des démonstrations pour une bonne compréhension de la nouvelle réforme de la CGRAE.

µ

Le régime géré par l’IPS-CGRAE est un régime par répartition se
caractérisant par un financement des pensions à partir des cotisations
des actifs. Les différents audits et études actuarielles de ce régime
montrent clairement un déséquilibre du régime de pension géré par
l’IPS- CGRAE.

Plusieurs raisons expliquent ce déséquilibre. Nous pouvons citer :

- La détérioration du ratio démographique qui est actuellement de 2,44


actifs pour 1 retraité au lieu 12 de 4 à 5 actifs pour un retraité
selon la norme. Cela est dû à l’augmentation du montant de la rente
moyenne ; au taux élevé de départ à la retraite lié au vieillissement
naturel de la population des actifs ; au départ à la retraite après
30 ans de service et au départ volontaire à la retraite avec
jouissance immédiate des droits à pension.
- Le paiement de plusieurs prestations non contributives par l’IPS-
CGRAE sans contrepartie financière en termes de cotisations
(capitaux-décès versés, indemnités de départ volontaire, allocations
viagères de personnalités, …).
- La problématique du gel des effets financiers des avancements.

- Le Taux de Rendement Interne (TRI), actuellement de 11,5%,


comparé aux taux de rendement offerts par les marchés de capitaux
(taux des caisses d’épargne et au taux de croissance du PIB) qui est
4,5% en 2006 pour la zone UEMOA).
De ce qui précède, nous pouvons dire que le régime de l’IPS- CGRAE
est trop généreux.

Face aux difficultés actuelles et à venir, le Gouvernement a


autorisé, en août 2009, pour la survie du régime, la mise en place,
µ

par arrêté interministériel n° 2009/1001 du 08 octobre 2009, d’un
Comité Interministériel en vue de conduire la réforme du système des
pensions publiques (CIRPP) .
À l’issue des discussions avec les partenaires sociaux (syndicats
de fonctionnaires et les associations de retraités), plusieurs mesures
de réforme ont été proposées au Gouvernement qui les a adoptées en
Conseil des ministres des 4 et 18 avril 2012.

II- Réformes du système des pensions publiques

Suite aux instructions37 du Président, Alassane Ouattara, des


reformes ont été engagées en 2012 au niveau des activités de l'IPS-
CGRAE. Ceci, au regard du déséquilibre que vivait cette structure
depuis les années 90. Un déséquilibre caractérisé par une insuffisance
de cotisations pour couvrir les dépenses de pensions. Après des
audits et études actuarielles menées sur cette situation, le
gouvernement a autorisé la conduite des reformes du système des
pensions publiques à 3 niveaux. A savoir, les réformes paramétriques
qui ont trait aux paramètres de la retraite, les réformes non
paramétriques qui ont une incidence sur la pension de retraite et
37 Vision du chef de l’Etat, Améliorons le système de retraite des fonctionnaires : • les fonctionnaires ont droit à une retraite après avoir servi : elle est
méritée, elle leur est due contractuellement et moralement ; • la réalité, tous les retraités la connaissent, tous ceux qui s'approchent de l'âge de la retraite
la redoutent : vous partez à la retraite et vous vous engouffrez dans une sorte de tunnel, long de 1 ou 2 ans, dans lequel vous ne percevez pas encore
votre pension, une sorte de tunnel où vous êtes démunis de toute ressource alors qu'il vous faut justement réadapter votre vi e. Cela est inacceptable.
Nous allons mettre un terme immédiat à cette situation. Voici comment : • nous allons transférer à la Caisse Générale de Retraite des Agents de l'État
qui ne traite actuellement que les dossiers des forces de l'ordre, la responsabilité de la liquidation des pensions de tous l es fonctionnaires ; • nous allons
demander aux ministères, aux autres employeurs publics et au ministère de la Fonction Publique de s'organiser pour transmettre à l'avance les dossiers
de départ à la retraite à la CGRAE, 6 mois avant les départs effectifs, de façon à assurer qu'il n'y ait plus aucune discontinuité entre le dernier salaire et
la première pension ; l'informatisation générale des services de l'État permettra de constituer une base de données unique et fiable, accessible à tous les
services concernés ; • nous allons simplifier le dispositif, notamment en fondant tous les textes régissant la retraite en un seul et unique Code des
Pensions Publiques traitant le régime de droit commun et les régimes spéciaux ; nous regrouperons les pensions actuelles, d'a ncienneté et
proportionnelle, en une seule pension de retraite ; • nous allons assouplir les conditions de réversion des pensions aux orphelins mineurs comme aux
conjoints survivants, sans faire de distinction entre les veufs et les veuves; • nous allons indexer les pensions sur le coût de la vie, pour que l'inflation
n'érode pas petit à petit le pouvoir d'achat qu'elles procurent ; • nous faciliterons la mise en place de régimes complémentaires de retraite pour ceux qui
voudront faire l'effort d'épargner davantage ; etc. …

µ

les reformes juridiques et institutionnelles qui, elles, concernent
les 39 textes qui encadrent les activités de l'IPS –CGRAE. Il faut le
souligner, ces nouvelles réformes sont soutenues par 3 textes
fondamentaux. Il s'agit de l'ordonnance n°2012-303 du 04 avril 2012
portant organisation des régimes de pensions gérés par l’IPS-CGRAE,
du décret n°2012-365 du 18 avril 2012 fixant les modalités
d'application de cette ordonnance et du décret n°2012-252 du 11 juillet
2012 portant fixation de la limite d'âge statutaire de départ à la retraite
des personnels civils de l’État régis par le statut général de la Fonction
publique. Ces différents textes suscités viennent ainsi abroger les
dispositions de la loi n°62-405 du 07 novembre 1962 et les textes
d'application ou complémentaires au nombre de 38. Toutefois, les
missions de l'IPS –CGRAE restent inchangées et se résument en 3
principaux points :

- Assurer la pérennité du régime de retraite en rétablissant son


équilibre financier sur le long terme pour lui permettre de verser
des pensions aux retraités actuels et futurs ;
- Adapter le statut juridique de l’IPS-CGRAE à sa mission à
caractère social ;
- Permettre le paiement avec célérité des premières pensions
après la cessation d’activité.
IV- Mesures de réformes adoptées

1- Mesures paramétriques

µ

Dispositions Nouvelles
Paramètres appliquées mesures Observations
avant réforme
Changement de 57 ans pour les 60 ans pour les Augmentation
l’âge de départ à personnels personnels de l’âge de
la retraite des civils de la civils de la départ à la
personnels civils catégorie D à A catégorie D à A retraite de 3
excepté les grade A3 grade A3 ans
forces de 60 ans pour les 65 ans pour les Augmentation
défense et de personnels personnels de l’âge de
sécurité civils de la civils de la départ à la
catégorie grade catégorie grade retraite de 5
A4 à A7 A4 à A7 ans
18% du 25% du Relèvement du
traitement brut traitement brut taux de
indiciaire. Soit indiciaire soit : cotisation
: 6% à la 8.33% à la global de 7% :
Le taux de charge du charge du Fonctionnaire :
cotisation fonctionnaire fonctionnaire 2,33% Etat :
(employé) et (employé) et 4,67%
12% à la 16.67% à la
charge de l’Etat charge de l’Etat
(employeur) (employeur)
L’âge d’entrée en 55 ans pour 60 ans pour Augmentation
jouissance des ceux devant ceux devant de l’âge
pensions bénéficier bénéficier d’entrée en
viagères d’une pension d’une pension jouissance de 5
normales et viagère viagère ans
proportionnelles normale normale
des anciens 50 ans pour 55 ans pour Augmentation
membres du ceux devant ceux devant de l’âge

µ

conseil bénéficier bénéficier d’entrée en


économique et d’une pension d’une pension jouissance de 5
social proportionnelle proportionnelle ans
L’âge d’entrée en 60 ans 65 ans L’âge de départ
jouissance à la retraite
d’allocation coïncide avec
viagère l’âge de
d’anciens jouissance (65
ambassadeurs ans) :
augmentation
de 5 ans
L’âge d’entrée en 55 ans 60 ans 60 ans
jouissance
d’allocation
viagère d’agent
temporaire
Revalorisation Revalorisation Revalorisation Maintien de la
des pensions des pensions des pensions mesure initiale
basées sur les basées sur les
salaires salaires
nominaux nominaux

1- Mesures non paramétriques

µ

Dispositions
appliquées Nouvelles
Paramètres Observations
avant mesures
réforme
Création d’une
Distinction pension de retraite
pension unique,
d’ancienneté - Appliquée Supprimée déterminée sur la
pension seule base des
proportionnelle années de
services.
Distinction entre
Création d’une
pension de veuf
Appliquée Supprimée pension unique de
et pension de
conjoint survivant
veuve

3- Réformes juridiques et institutionnelles

Dispositions
Nouvelles
Paramètres appliquées Observations
mesures
avant réforme
Application de
Les régimes de
39 textes (dont Application
Textes pension de la
7 lois, 17 d’un code
régissant les CGRAE,
décrets, 4 unique des
régimes de désormais, gérés
arrêtés, 2 pensions et son
pensions par un code
ordonnances et décret
gérés par la unique et un
9 textes de paramétrique
CGRAE décret
natures d’application
d’application
diverses)

µ

Le statut
d’institution de
Institution de
Société d’état prévoyance
prévoyance
dénommée sociale confère à
sociale
Caisse la CGRAE une
Statut dénommée
générale de véritable
juridique de caisse générale
retraite des autonomie de
la CGRAE de retraite des
agents de l’Etat gestion au plan
agents de l’Etat
en abrégé financier, une
en abrégé IPS-
CGRAE-SODE efficacité au plan
CGRAE
opérationnel et
administratif

4-Cas spécifiques des ex- fonctionnaires et agents de l’Etat en


activité dans les sociétés d’Etat et les anciennes structures
publiques privatisées

- Situation administrative et professionnelle


Les ex-fonctionnaires et agents de l’Etat en activité dans les
sociétés d’Etat et anciennes structures publiques privatisées n’ont plus
la qualité de fonctionnaire et ne sont donc plus soumis au statut
général de la Fonction Publique. Ainsi, la gestion administrative de leur
carrière obéit au régime déterminé par les dispositions du droit privé.
Toutefois, pour des raisons de sauvegarde de leur droit à pension, l’Etat
leur a permis de continuer à être affilié au régime de retraite géré par
l’IS- CGRAE.

Situation par rapport à l’âge de départ à la retraite

µ

L’âge de départ à la retraite est un paramètre de gestion de la carrière
de l’agent. Ainsi, en ce qui concerne la situation des ex-fonctionnaires
encore en activités dans les sociétés d’Etat, et anciennes structures
publiques privatisées, leur limite d’âge statutaire est réglée
conformément aux dispositions de l’ordonnance n°2012-03 du 11
janvier 2012 portant modification du code de prévoyance sociale. Selon
ces dispositions, l’âge de départ à la retraite est fixé à 60 ans.

- Situation par rapport aux taux de cotisation


Le taux de cotisation pour la constitution des droits à pension est
désormais de 25% du traitement brut indiciaire conformément aux
mesures de réformes adoptées au lieu de 18% anciennement. Soit :
8.33% à la charge du fonctionnaire (employé) et 16.67% à la charge de
l’Etat (employeur).

µ
CHAPITRE 2
CHAPITRE 2
LE CALCUL DE LA PENSION DE RETRAITE

La retraite, encore appelée l'assurance vieillesse, est un


mécanisme qui assure à tout individu, un revenu en remplacement
du salaire lorsqu'il cesse de travailler à un âge conventionnel. Tout
travailleur aspire à une bonne retraite après de longues années
d'activité professionnelle. Cependant, cette période post-travail est
redoutée par nombre de fonctionnaires aussi bien du public que du
privé. D'où l'adoption et la mise en place d'une politique de prévoyance
sociale dans la quasi-totalité des pays du monde, afin de garantir une
bonne période de retraite aux travailleurs à travers une pension.

La pension de retraite se définit comme une allocation


pécuniaire, personnelle et viagère versée à une personne admise à
faire valoir ses droits à la retraite, soit d'office, soit à sa demande
en contrepartie du reversement des prélèvements qu'il a supportés
pendant qu'il était en activité. Le droit à la pension est acquis sans
condition d'âge, ni de durée de service pour les fonctionnaires admis à
la retraite pour cause d'invalidité. Il est également acquis dans les
mêmes conditions pour tout fonctionnaire licencié pour suppression
d'emploi, et pour le fonctionnaire ayant atteint la limite d'âge statutaire.
Enfin, il est acquis sans condition d'âge après au moins 15 ans de
service. Les services pris en compte dans la constitution du droit à la
pension de retraite concernent les services accomplis en qualité de
fonctionnaire à partir de 15 ans, les stages rendus sous réserve du
versement rétroactif des retenus pour pension et les services
auxiliaires, temporaires ou contractuels validés accomplis dans les
administrations et établissements publics de l’État. Concernant le
calcul de la pension de retraite, il tient compte de 3 éléments que sont
le nombre d'annuités liquidables, la moyenne des traitements
indiciaires des 5 dernières années, et le taux d'annuités liquidables.
Les annuités liquidables sont le nombre d'années de services faisant
l'objet de paiement de service.

C'est ici le lieu de préciser que le maximum d'annuités liquidables


pouvant être retenu est fixé à 40 ans. Autre élément, c'est que la
pension est basée sur la moyenne des traitements indiciaires soumis
retenue correspondants aux emplois, grades ou échelons effectivement
occupés par le fonctionnaire lors des 5 dernières années précédant son
admission à la retraite. Cependant, lorsque le fonctionnaire arrête de
travailler suite à un accident survenu en service, la pension sera basée
sur le dernier traitement indiciaire soumis à retenue afférent à la
situation administrative du fonctionnaire. Enfin, il y a le taux d'annuité
liquidable qui est fixé à 1,75 %. Ainsi, le montant de la pension de
retraite est égal au produit des annuités liquidables par le taux
d'annuité liquidable (1,75%) appliqué aux émoluments de base.

La formule est donc celle-ci : P (Pension) = Nal (Nombre d'annuités


liquidables) x Mti (Moyenne des traitements indiciaires des 5
dernières années) x Tal (taux d'annuités liquidables). Pour ce qui est
de la réversion des droits à pension, avant la réforme de 2012, l'on
distinguait deux pensions, à savoir la pension de veuf pour les
hommes, la pension de veuve pour les femmes. Avec la législation issue
de l'ordonnance de 2012 et son décret d'application, la discrimination
entre la veuve et le veuf n'existe plus. Il y a désormais une pension de
conjoint survivant ayant un régime juridique uniforme pour chacun
des époux. Le droit à pension de conjoint survivant est acquis à la
condition que le mariage ait été contracté au moins 2 ans avant le décès
de l'époux ou de l'épouse. Toutefois, ce délai d'antériorité du mariage
par rapport au décès est ramené à 1 an lorsqu'au moins un enfant est
issu des deux conjoints. Précision de taille, en cas de mariage
polygamique, conformément à la législation en vigueur, le droit à la
pension est reconnu à chacun des conjoints survivants et le montant
de la pension est réparti en parts égales entre eux 38.

SECTION 1.- METHODE DE CALCUL DE PENSION

Paragraphe 1- Méthode de calcul – 1


(Après la réforme de 2012)

Le calcul de la pension est basé sur les éléments suivants :- Le nombre


d’années de services effectifs du fonctionnaire ;

- La moyenne des traitements indiciaires des 5 dernières années du


fonctionnaire ;

- Le taux de liquidation fixé à 1.75% par annuité liquidable ;

- La valeur du point d’indice est de 2801.48.

38 Ce qu'il faut savoir sur la réforme des pensions publiques par Franck SOUHONE
Détermination du calcul de la pension de retraite

Nombre annuités liquidables × taux de liquidation × moyenne des


traitements indiciaires des 5 dernières

années : PR = NAL × TL × M5ti

NB:

NAL : correspond au nombre d’annuités liquidables

TL : correspond au taux de liquidation par annuité liquidable

M5ti : correspond à la moyenne des cinq derniers traitements


indiciaire

Paragraphe 2- Méthode de calcul -2(Avant la réforme de 2012)


La pension est calculée sur la base des éléments suivants :
N = Nombre d'années de services effectifs.
I = Indice de liquidation.
V = Valeur du point d'indice au moment de l'admission à la retraite.

Depuis le 01/01/1982, il est de 2801,48.


T = Le taux de liquidation.
Conformément aux dispositions réglementaires, il est fixé à 2% par
annuité liquidable.
M = Majoration.
Quelques abréviations PAA= Pension Annuelle d'Ancienneté
PM = Pension Mensuelle
MV = Minimum Vital
AF=AllocationsFamiliales TA
= Traitement Annuel TM = Traitement Mensuel
MA = Majoration Annuelle

Formules de calcul de la pension


PAA = (I x V) x (N x T)
(I x V) Le traitement annuel de base du fonctionnaire sans les
indemnités, avant son admission à la retraite.

(N x T) Le pourcentage de liquidation. Ce pourcentage ne peut excéder


80%.
TA = PAA + MA + AF (le cas échéant)
TM = TA/12

NB. : La Pension Annuelle d'Ancienneté (PAA) ne peut pas dépasser


80% de (I x V) qui est le traitement annuel de base du fonctionnaire
sans les indemnités, avant son admission à la retraite.

SECTION 2.- DES EXEMPLES DE CALCUL

Cas pratique I :

M. KOUADOU Albert est né le 1er janvier 1951 à Kotobi. Le 1er janvier


1976, il intègre la Fonction Publique en qualité de Secrétaire
Administratif. Le 31 décembre 2010 il est admis à faire valoir ses droits
à la retraite. A son départ à la retraite, il a le grade de Secrétaire
Administratif de classe exceptionnelle 3e échelon, indice 1175, indice
acquis le 1er janvier 2010. La jouissance de sa pension est fixée au 1er
janvier 2011 date à laquelle il est radié de l’effectif des fonctionnaires.

Calculons sa pension de retraite

* Déterminons d’abord le nombre d’années de services effectuées


par M. KOUADOU

M. KOUADOU est entré en fonction le 1er janvier 1976 et a cessé


ses activités le 31 décembre 2010. Il totalise donc 35 ans de
services.

* Déterminons ensuite la moyenne des traitements indiciaires des


cinq dernières années

Les avancements indiciaires des fonctionnaires ont lieu tous les


deux ans.

Les différents grades de M. KOUADOU au cours des cinq dernières


années sont :

Indice 1175 au 1er janvier 2010

Indice 1150 au 1er janvier 2008

Indice 1120 au 1er janvier 2006

Traitements indiciaires annuels des cinq dernières années

1175 × 2801.48 = 3.291.739

1150 × 2801.48 = 3.221.702


120 × 2801.48 = 3.137.657

Total = 9.651.098

Moyenne : 9.651.098 / 5 ₌ 1.930.220

Calcul de la pension de retraite annuelle de M. KOUADOU

Rappelons la formule :

PR ₌ NAL × TL × M5ti

NAL x TL ₌ 35 × 1.75% = 61.25%

M5TI = 1.930.220

(NAL × TL) x M5TI = 61.25% × 1.930.220 = 1.182.260

Soit comme :

Pension Mensuelle : 1.182.260 / 12 = 98.522

Cas pratique II- calcul de la pension proportionnelle d’un


fonctionnaire civil exerçant dans l’administration publique

Monsieur Michel SOH, né le 02 janvier 1940 à ARRAH, entre à


la Fonction Publique, en qualité d’Agent du Trésor, en décembre
1970. A son départ à la retraite, le 31 décembre 1985, il est
Contrôleur du Trésor, classe exceptionnelle, 3ème échelon, indice 1175.
Il a par ailleurs six (6) enfants dont trois avaient plus de seize (16) ans
au moment de la cessation de ses fonctions.
Passons en revue les conditions que Monsieur Michel SOH doit
remplir pour bénéficier de sa pension de retraite.
La condition de durée de service
 Monsieur Michel SOH est entré en fonction le 31 décembre
1970. Il a cessé ses fonctions le 31 décembre 1985. Il totalise
donc 15 ans de service.
 La condition de cotisation à la CGRAE
Pendant la durée de ses fonctions, la solde de base de Monsieur
Michel SOH a subi un prélèvement pour pension (6%) complété par
la part patronale (12%). Ces sommes ont été effectivement reversées
à la CGRAE.
Ces précisions faites, nous pouvons calculer la pension de
retraite de Monsieur Michel SOH qui est, en l’espèce, une pension
proportionnelle.
Rappelons la formule générale de la Pension Proportionnelle Annuelle
(PPA) :

PPA = I x V x N x T
Dans le cas de Monsieur Michel SOH, I = 1175
V = 2801,48
N = 15 ans
T = 2%
Procédons maintenant au calcul proprement dit :
I x V = 1175 x 2801,48 = 3.291.739 FCFA
N x T = 15 x 2% = 30%
PPA = 3.291.739 x 30% = 987.522 FCFA
Ce montant (987.522 FCFA) est inférieur à 80% du traitement annuel
de base de Monsieur Michel SOH sans les indemnités, avant son
admission à la retraite. Comparé à 890.870 FCFA
(1.484.784 FCFA x 60%) qui équivaut à 60% du Minimum Vital (MV),
ce montant (987.522 FCFA) est supérieur. Il sera donc retenu pour
servir de Pension Proportionnelle Annuelle (PPA).

Hypothèse : les allocations familiales


Si Monsieur Michel SOH avait été mis à la retraite pour cause
d’invalidité, il aurait eu droit aux allocations familiales parce qu’il
est père de trois (3) enfants de moins de seize (16) ans, à sa
cessation d’activité.
Ses allocations familiales seraient de : 2500
x 3 x 12 = 90.000 FCFA
Calcul du Traitement Annuel (TA)
TA = PPA + AF= 987.522 FCFA + 90.000 FCFA
= 1.077.522 FCFA soit 89.794 FCFA/moi
Aka Marcellin KOFFI Droit de la Sécurité et de la Prévoyance Sociales en Côte d’Ivoire

TITRE II
LE DROIT DE L’ASSURANCE MALADIE OBLIGATOIRE : LA
COUVERTURE MALADIE UNIVERSELLE CMU)
Aka KOFFI

La CMU se définit comme un système obligatoire de couverture du


risque maladie au profit des populations résidant sur un territoire bien
déterminé. Selon l’ancien Premier Ministre de Côte d’Ivoire Daniel
Kablan DUNCAN, 85 à 90 % de la population ivoirienne ne bénéficie
d’aucune couverture sociale 39. En outre, des risques sociaux majeurs
tels que la maladie et le chômage ne sont pas suffisamment, sinon pas
du tout couverts par le système actuel 40.

Dans la politique sociale et sanitaire de nombreux pays


africains, la problématique de la protection sociale et particulièrement
celle de la couverture des populations contre le risque maladie
constitue une préoccupation majeure. Concernant la Côte d'Ivoire,
cette politique a été marquée par la gratuité des médicaments et des
soins de santé dans les structures sanitaires publiques en
faveur des populations depuis l'accession du pays à l'indépendance
en 1960. Elle s'est malheureusement estompée au début des années
80 notamment en raison de la crise économique et financière survenue
à cette époque41. Cette crise économique et financière doublée d’une
démographie galopante a entrainé une augmentation de la pauvreté 42
avec pour corollaire, la résilience d'une grande partie de la population
à la vulnérabilité et à la précarité sociale en raison de leur incapacité à
s'offrir des soins de santé de qualité à des coûts abordables. Les
stratégies alors déployées par l'État ivoirien pour endiguer la
vulnérabilité et la précarité sociale, entre autres celle de la mise
39
Site internet.
40 La couverture maladie universelle, une avancée en Côte d’Ivoire, 7 janvier 2016, site internet.
41
TOURE Laciné, La place de la MUGEF-CI dans la mise en œuvre du système de CMU en Côte d'Ivoire, Mémoire de fin d'études Master 2
professionnel "Gouvernance Mutualiste" Université de Versailles, Saint-Quentin en Yvelines, Page 7
42 Selon les données de la Banque Mondiale mises à jour au 12 janvier 2015, la pauvreté est passée en Côte d'Ivoire de 36% en 19 98 à environ 50% en

2008, surtout en milieu rural où les disparités sont flagrantes. Voir lien : www.banquemondiale.org/fr/country/cotedivoire/overview
156
Aka KOFFI

en œuvre de l'initiative de Bamako43, n'ont malheureusement


pas donné de réponses satisfaisantes. Aussi, en cohérence avec
ses engagements internationaux 44 et conformément à l'article 7
alinéa 2 de la Constitution45, le Gouvernement de l'État de Côte d'Ivoire
a-t-il entrepris de mettre en place un dispositif permettant aux
populations d'avoir accès, en cas de maladie, à des soins de santé de
qualité dans des conditions financières soutenables. Ce dispositif
institué par la Loi n° 2014-131 du 24 mars 2014 46, consiste
en un système obligatoire de couverture des populations contre le
risque maladie, dénommé "Couverture Maladie Universelle" (CMU).
Cette Loi a été promulguée le 10 avril 201447 par le Président de la
République. Son avènement suscite, cependant, des
interrogations quant à la place des systèmes de couverture
maladie préexistants 48, au profit des travailleurs de la fonction

43
Selon Valery RIDDE, l'initiative de Bamako, a été lancée lors d'une conférence en 1987 en tant que politique de relance de la stratégie des soins de
santé primaire définie à la conférence d'Alma Ata en 1978. "L'initiative de Bamako 15 ans après, un agenda inachevé" HNP Discussion Paper 30378
The World Bank, octobre 2004, page 1. L'initiative de Bamako a proposé en 1987 la politique dite "de recouvrement du coût des médicaments" et en
1994 celle dite "de recouvrement généralisé des coûts de santé". Ces politiques se fondent sur le principe d'un partage du coût de la santé entre l'Etat et
les individus en vue d'améliorer l'offre de soins et d'impliquer les populations à la gestion du système. Ces politiques sont intervenues en Côte d'Ivoire
à la suite de l'impossibilité de l'Etat de poursuivre sa politique de gratuité des soins de santé des populations dans les structures sanitaires publiques.
Ces politiques de recouvrement de coût consistaient donc à faire participer les populations au financement des soins par le biais notamment d'une
tarification des actes de santé.
44
L'un des engagements internationaux de la Côte d'Ivoire en tant qu'État membre de l'Organisation des Nations Unies, en matièr e de prise en charge
de la santé des populations, conformément à l'article 25.1 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, consiste à garantir à toute personne se
trouvant sur son territoire "le droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation,
l'habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires."
45
L'article 7 alinéa 2 de la Constitution ivoirienne dispose que : "...L'État assure à tous les citoyens l'égal accès à la santé..."
46
Pour la Loi n°2014-131 du 24 mars 2014 instituant la Couverture Maladie Universelle, voir lien : http://pass-mut.org/wp-
content/uploads/2015/07/Projet-de-loi-instituant-la-couverture-maladie-universelle-C%C3%B4te-dIvoire-2014.pdf
47
Outre la Côte d’Ivoire, la mise en œuvre de la politique de santé est également en cours d’opérationnalisation dans d’autres pays de la sous-région
et de la zone CIPRES. Après plusieurs tentatives de 2000 à 2014, la CMU (Couverture Maladie Universelle) a enfin été lancée en Côte d’Ivoire au cours
du mois de décembre 2014, nonobstant la timidité des débuts. Le projet de loi instituant la Couverture Maladie Universelle a été votée par l’Assemblée
Nationale en plénière le 06 mars 2014. Elle a été promulguée par le Président de la République le 24 mars 2014. Le 25 juin 2014, le décret portant
création de l’Institution de Prévoyance Sociale de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) a été adopté par le Gouvernement.
48
En particulier celui géré par la Mutuelle Générale des Fonctionnaires et Agents de l'État (MGFAE) créée par l'État par décret 48 en 1973
157
Aka KOFFI

publique, en activité ou à la retraite ainsi que de leurs familles par le


biais "d'une affiliation obligatoire" 49.

En effet, la mise en œuvre de la CMU supposant alors un renforcement


de la couverture contre le risque maladie des adhérents des Mutuelles
préexistantes comme la MGFAE, devenue plus tard "Mutuelle Générale
des Fonctionnaires et Agents de l'État de Côte d'Ivoire" (MUGEF-CI)50,
conduira-t-elle à une double cotisation prélevée sur leur solde, vu que
l'article 4 alinéa 1 de la Loi instituant la CMU dispose que celle-ci porte
sur l'ensemble des populations résidant en Côte d'Ivoire, ou à une
disparition pure et simple du régime obligatoire qu'elle gère ?

Par ailleurs, si la loi instituant la CMU n'interdit pas expressément


la coexistence d'autres systèmes de couverture sociale contre le risque
maladie, en revanche, l'application stricto sensu de ses dispositions
relatives à l'abrogation des textes antérieurs mettrait fin
automatiquement à tous les systèmes étatiques ou légaux
obligatoires préexistants dont celui géré par la MUGEF-CI au profit
de ses membres et de leurs familles.

49
L'alinéa 3 du Décret n° 73-176 du 27 avril 1973 précité dispose que : " L'affiliation à la Mutuelle des personnels visés à l'article premier est obligatoire
et leur cotisation sera... - prélevée mensuellement sur le traitement de base soumis à la retenue pour pension des magistrats de l'Ordre judiciaire, des
fonctionnaires et agents temporaires en activité ;- prélevée par le comptable public payeur sur le montant de la pension de retraite des anciens magistrats
et fonctionnaires à l'occasion de son paiement..."L'obligation d'affiliation prévue par ce Décret constitue une dérogation au principe de liberté d'adhésion
qui caractérise l'appartenance à une mutuelle. Mais cette dérogation a été "levée" par l'article 33 alinéa 2 du Règlement n° 07/2009/CM/UEMOA du 26
juin 2009 portant règlementation de la mutualité sociale au sein de l'Union Économique et Monétaire Ouest Africaine précité qui dispose que "
Nonobstant le principe de la liberté d'adhésion, il peut être décidé, par voie de mesure spéciale, en fonction de la particularité de la situation
professionnelle des adhérents, que l'adhésion à la mutuelle sociale est acquise du seul fait de l'appartenance à une catégorie
professionnelle." Cette disposition vise, selon nous, à prémunir la mutuelle contre un certain nombre de risques pouvant porter atteinte à son équilibre
structurel dont le risque d'anti-sélection auquel la liberté d'adhésion pourrait l'exposer. Voir lien :
www.uemoa.int/Documents/Actes/reglements_07_2009_CM_UEMOA.pdfCeRèglement communautaire UEMOA pourrait être l'équivalant de la
"Proposition finale pour un Statut de la Mutuelle Européenne (SME)" du 28 novembre 2007 non encore adopté en Europe.
50
La MGFAE a changé de dénomination en 1989 à la suite du transfert de sa gestion par le Gouvernement ivoirien aux syndicats et aux associations
de fonctionnaires et de retraités de la fonction publique avec la modification de son statut juridique en une personne morale de droit privé régie par la
loi du 1er avril 1898 relative aux sociétés de secours mutuels et agréée par "arrêté n° 265 du 29 mai 1990 du Ministère de l ’Intérieur. Pour l'historique
de la MUGEF-CI et pour la copie de l'Arrêté, voir lien : http://www.mugef-ci.com/mugef-ci/historique.html
158
Aka KOFFI

La CMU a été calquée sur le système de santé français. Les


autorités ivoiriennes chargées de ladite politique entendent s’inspirer
des leçons acquises en ce qui concerne l’application de la Couverture
Maladie Universelle en France pour lever les obstacles liés à
l’application de ladite politique de santé publique en Côte d’Ivoire.
Cependant, il sera nécessaire d’effectuer, en plus, un effort
d’adaptation de ce système au contexte ivoirien.

Comment envisager alors la survie des autres mutuelles


comme la MUGEF-CI offrant pourtant des prestations sociales
et solidaires à une frange non négligeable de la population depuis
quarante-deux ans à travers l'offre de prestations découlant d'un
régime également obligatoire ? Autrement dit, dans la perspective de
la survivance des Mutuelles de santé à l'avènement de la CMU, à
quelles conditions pourrait-on en assurer la pérennité ? Un diagnostic
précis des risques et des opportunités de l'avènement d'un tel dispositif
est donc à considérer. Aussi, un examen approfondi du contexte de
l'instauration de la CMU conduit à constater que les Mutuelles de santé
préexistantes se trouvent exposées à divers risques qui nécessitant en
conséquence une prise en compte de l'existant en vue d'une stratégie
de pérennisation de cet outil mutualiste "solidaire" 51.

51
Par "services solidaires", il faut comprendre "services fournis invariablement à des populations composées de jeunes, de vieu x, de bien- portants, de
moins bien-portants, de personnes ayant des revenus élevés, de personnes ayant des revenus bas".
159
CAka Marcellin KOFFI
CHAPITRE 3 :A DE LA CMU et de l’ IPS-CNAM
0
La couverture universelle52 signifie que tous les individus, au moment où ils
en ont besoin, ont accès à des soins adaptés et d’un coût abordable, qu’il s’agisse
de la promotion de la santé, de la prévention, du traitement ou de la réadaptation53.
Elle suppose donc un accès équitable et une protection contre le risque
financier. Elle repose également sur la notion de financement équitable : la
contribution est proportionnelle à la capacité de payer, indépendamment du
fait qu’on soit malade ou non.
Nous exposerons, de prime abord, le contexte de l’instauration de la CMU en
Côte d’Ivoire (section. I), et de second abord, ses objectifs (section .II).

SECTION. I- CONTEXTE DE L’INSTAURATION DE LA CMU EN


COTE d’IVOIRE.

La volonté des gouvernants ivoiriens de doter la Côte


d'Ivoire d'un socle de protection sociale s'est matérialisée par
l'instauration de la CMU qui est un système obligatoire de
couverture contre le risque maladie. Ce système a pour objectif de
garantir l’accès à des soins de santé de qualité à l’ensemble de la
population résidant en Côte d’Ivoire (universalité) dans des
conditions financières soutenables (accessibilité). Il a trouvé son
ancrage politique dans le programme du Gouvernement du
Président de la République 54 qui a abouti à la Loi instituant la CMU.

De toute évidence, la réussite d'un système de CMU est


consubstantielle d'un environnement social et sanitaire performant.

52 Ici la notion de couverture universelle’ est équivalente à celle de couverture santé universelle.
53 Voir le document d’information – « Financement durable de la santé, couverture universelle et systèmes de sécurité sociale » sur lequel s’appuie la
résolution adoptée par l’Assemblée mondiale de la Santé (résolution WHA58.33), www.who.int/health_financing.
54
Il s'agit de Monsieur Alassane OUATTARA, actuel Président de la République de Côte d'Ivoire.
160
CAka Marcellin KOFFI
Quel est l'état des lieux dudit environnement avant l'instauration de la
CMU, marqué, par ailleurs, par l'existence de Mutuelles en tant que
structures d'assurance médicale ayant un rôle dans la couverture
d'une partie de la population ivoirienne contre le risque maladie
depuis leur création il y a plusieurs décennies 55?

Paragraphe.1- L'environnement sanitaire et social


avant l'instauration de la CMU

A - L'environnement sanitaire

La CMU a été instaurée en Côte d'Ivoire dans un contexte de


dégradation des infrastructures sanitaires et d'absence d'un système
national de couverture médicale obligatoire pour toute la population.
La moitié de la population ivoirienne vit en dessous du seuil de
pauvreté. Ce, avec moins d’un dollar par jour. Cette frange de la
population, constituée comme une couche vulnérable, n'a pas accès
aux services de base. Notamment les centres de santé 56. En outre, le
taux brut de mortalité (TBM) est passé de 12,3‰ en 1988 à 14‰ en
200657 (la dégradation continue des conditions de vie de la population,
les causes liées au mode de vie moderne : consommation excessive
d'alcool, accidents divers, mauvaise nutrition), la recrudescence des
grandes endémies tropicales, et le VIH/Sida.
55
La MUGEFCI depuis 1973
56 6% de la population (fonctionnaires, salariés privés travailleurs indépendants)
94% d’exclus (monde agricole, secteur informel, indigents)
57
Taux de mortalité brut (par 1000 habitants). Il s'agit du nombre de décès enregistrés au cours d'une année par 1000 personnes. Pour l'ensemble de la
période 1960-2017, on enregistre une moyenne annuelle de 17,08. Le changement enregistré entre la première et la dernière année est de 58 %. C'est
en 1960 qu'on enregistre la valeur la plus élevée (28,1) et c'est en 2017 qu'on enregistre la valeur la plus basse (11,93). Nous disposons des résultats
pour 58 années. Sur la base des données disponibles, on peut estimer qu'en 2025 la valeur devrait osciller autour de 9,35. Cette prévision présente un
niveau de fiabilité relativement élevé puisque les valeurs disponibles ont une structure plutôt linéaire, malgré des variatio ns notables (coefficient de
corrélation = -0.78 et coefficient de détermination = 0.61). Source Banque Mondiale.
161
CAka Marcellin KOFFI
• La mortalité infanto-juvénile atteignait le taux de 125% en 2005

• La mortalité maternelle 58, reste encore à un niveau élevé, avec 543


décès pour 100.000 naissances vivantes en 2005. Ce taux est de 645
décès / 100 000 naissances vivantes 201559.
En effet, à ce jour, "moins de 5% de l'ensemble de la population"
ivoirienne estimée à "23 millions" 60 au 31 décembre 2014,
bénéficient d'une couverture contre le risque maladie assurée
essentiellement par les compagnies d'assurances commerciales
et dans une moindre mesure, par les "mutuelles sociales" 61,
alors que le coût prohibitif des soins constitue un réel obstacle
à l'égal accès aux soins de santé. Cette situation s'explique par le
fait que la crise économique des années 80 a rendu la
politique nationale de santé moins généreuse et a conduit l'État ivoirien
à mettre fin à la gratuité des soins de santé et des médicaments dans
les structures sanitaires publiques. La stagnation des investissements
publics dans le secteur de la santé qui s'en est suivie a entrainé une
dégradation progressive de l'offre publique.

Les statistiques relatives aux effectifs médicaux qui


animaient l'offre de soins en Côte d'Ivoire en décembre 2013

58
Définition: Le taux de mortalité maternelle (MMRatio) est le nombre annuel de décès de femmes pour 100 000 naissances vivantes pour toute cause
liée ou aggravée par la grossesse ou sa prise en charge (à l'exclusion des causes accidentelles ou accidentelles). Le MMRatio comprend les décès pendant
la grossesse, l'accouchement ou dans les 42 jours suivant l'interruption de la grossesse, quelle que soit la durée et le lieu de la grossesse, pour une année
déterminée.
59
Source: CIA World Factbook - Version du Mars 11, 2017
60
Le Rapport Annuel des Statistiques Sanitaires (RASS) 2013 est disponible mais pas encore publié sur site internet officiel du Ministère de la Santé
et de la Lutte contre le SIDA de la République de Côte d'Ivoire : www.sante.gouv.ci. Elle est en 2019 estimée à 25 millions.
61
Mutuelle sociale", terminologie retenue par le Règlement n° 07/2009/CM/UEMOA du 26 juin 2009 portant règlementation de la mutualité sociale
au sein de l'Union Économique et Monétaire Ouest Africaine précité, pour désigner les "groupements qui, essentiellement au moyen
des cotisations de leurs membres, se proposent de mener, dans l'intérêt de ceux-ci et de leurs ayants droit, une action de prévoyance, d'entraide et de
solidarité visant la prévention des risques sociaux liés à la personne et la réparation de leurs conséquences".
162
CAka Marcellin KOFFI
indiquent qu'il y a 1 ESPC pour 13.620 habitants, 1 HG
pour 300.000 habitants, 1 médecin pour 5.866 habitants, 1 infirmier
pour 7.391 habitants, 1 sage- femme pour 2.083 femmes en âge de
procréer et un taux de fréquentation des services sanitaires de
31,7%.62

En revanche, les normes de l'Organisation Mondiale de la Santé


(OMS)63 en matière d'offre de soins recommandent 1 ESPC pour 10.000
habitants, 1 HG pour 100.000 habitants, 1 CHR pour 100.000
habitants, 1 médecin pour 10.000 habitants, 1 Infirmier Diplômé d'État
pour 5.000 habitants et 1 Sage-femme pour 3.000 femmes en âge de
procréer. Pour ce qui est de l'accessibilité géographique à l'offre de
soins, 60% de la population est située à une distance de moins de 5
km d'un centre de santé, 24% entre 5 et 15 km et 30% au-delà de 15
km.

B – L’environnement social.
Il est à noter qu'en Côte d'Ivoire, «le seuil de pauvreté qui était estimé
à 36% en 1998 et à 38% en 2002, est passé à 49,9% en
2008. Cet état de pauvreté touche plus particulièrement le monde
rural estimé à 62,45%.En 2009, l'Indice de Développement Humain
(IDH) en Côte d'Ivoire était de 0,484. Cet indice plaçait la Côte d'Ivoire

62
TOURE Laciné, La place de la MUGEF-CI dans la mise en œuvre du système de CMU en Côte d'Ivoire, op.cit, P.9
63
RASS 2013. Même si la pertinence des normes de l'OMS en matière d'offre de soins est de plus en plus remise en cause aujourd'hui, nous les évoquons
dans le cadre de la présente étude, seulement à titre indicatif pour avoir quelques idées sur la situation sanitaire en Côte d'Ivoire. En effet, il existe
d'autres indicateurs d'appréciation de la performance d'un système de soins de santé tels que la charge de travail des professionnels
de santé, le taux de fréquentation, la qualité du plateau technique...
163
CAka Marcellin KOFFI
au 163ème rang sur 182 pays, c'est à dire dans la catégorie des pays
dont l'IDH est le plus faible au monde»64.

Toutefois, l'environnement social enregistre une amélioration


selon le Ministère en charge de l'économie et des finances de
Côte d'Ivoire qui indique que «le taux de croissance économique
de 9% en 2014, tend à atteindre les 10% en 2015 avec
une répercussion positive sur les conditions de vie des populations
à travers la répartition des revenus en direction notamment des
couches paysannes.65.., la construction d'infrastructures dans
les domaines sociaux tels que l'éducation et la santé et la mise en
œuvre de la CMU»66.

À l'examen de tous ces chiffres sur l'environnement sanitaire et


social, il ressort qu'avant l'instauration de la CMU, l'environnement
social et sanitaire de la Côte d'Ivoire est marqué par un large déficit et
une inégale répartition de l'offre de soins ainsi qu'un faible taux de
fréquentation des services sanitaires, en raison notamment de
l'incapacité financière des populations à se payer des soins de santé.
Par ailleurs, l'insuffisance de ressources financières de l'État
n'a pas favorisé les investissements dans l'équipement et la
maintenance continue du plateau technique des établissements
d'offres de soins existants dans un contexte d'absence de système

64
Document de Stratégie de mise en œuvre du projet d'instauration d'un système de CMU en date du 10 novembre 2011, voir page 4. Ce document de
travail présenté au Président de la République qui l'a validé, n'a pas été publié.
65
Les filets sociaux institués par l’État en faveur des familles les plus vulnérables.
66
Présentation du Prof. AKA Bédia François, Directeur de la Conjoncture et de la Prévision Économiques, Ministère auprès du Pre mier Ministre,
Ministre chargé de l'économie et des finances sur "Revue de la situation économique de la Côte d'Ivoire". Voir lien : www.finances.gouv.ci

164
CAka Marcellin KOFFI
national obligatoire de couverture des populations contre le risque
maladie.

Malgré les efforts et les actions d'assurances commerciales,


seulement 6% de la population ivoirienne bénéficie de couverture
sociale. C'est justement pour apporter une réponse durable à ces
difficultés d'accès aux soins de santé des populations que les
Gouvernements qui se sont succédé, depuis 2001, ont décidé
d'instaurer un système d’assurance maladie obligatoire. Une des
solutions importantes qui permettra à toutes les populations vivant en
Côte d'Ivoire de bénéficier d'une ''couverture maladie de base et dont
les prestations seront définies dans un paquet minimum d'activités.''
Avec la mise en place de cette Couverture maladie universelle, les plus
défavorisées pourront se soigner à moindre coût dans les différentes
structures sanitaires du pays67.

C’est ainsi que la loi n°2014-131 du 24 mars 2014 instituant la


couverture maladie universelle instaure un système national
obligatoire de couverture du risque maladie en vue d’assurer à
l’ensemble des populations ivoiriennes et non ivoiriennes vivant en
Côte d’Ivoire, un accès équitable à des soins de santé de qualité à
travers des mécanismes de prise en charge collective et solidaire des
dépenses de santé68.

67
D'après Bruno KONE, ancien porte-parole du Gouvernement, 48% des Ivoiriens sont considérés comme pauvres "selon les critères internationaux",
c'est-à-dire qu'ils gagnent moins d'un dollar par jour. Le financement de la CMU, une mesure qui pourrait coûter très cher, n'est pas non plus connu, la
Côte d'Ivoire faisant partie des Pays pauvres très endettés pour le Fonds monétaire international. Les régimes de couverture existants ne concernaient
que les fonctionnaires et agents de l’État et les travailleurs du secteur privé. Ainsi, la population couverte était de 6% (fonctionnaires, salariés privés
travailleurs indépendants), 94% d’exclus (monde agricole, secteur informel, indigents).
68 Art.2 de la loi du 24 mars 2014 portant instauration de la couverture maladie universelle

165
CAka Marcellin KOFFI
En application de cette loi, le présent décret portant création de
l’IPS-CNAM69 répond à la fois à la nécessité de faire aboutir
efficacement le processus d’opérationnalisation du système de
couverture maladie universelle et d’honorer l’engagement pris par l’Etat
de garantir à toute personne l’égal accès aux soins de santé, en vertu
des dispositions de l’article 25 ;1 de la Déclaration Universelle des
Droits de l’Homme et de l’article 5 de notre Constitution.

Aujourd'hui, seulement certains types de patients ont accès à


des soins gratuits, dont les femmes enceintes, les enfants de moins
de 5 ans et les personnes soignées aux urgences 70.

SECTION. 2- OBJECTIFS

10% seulement de la population ivoirienne bénéficie pour le


moment d’une protection sociale dont 3% pour le risque maladie. La
Couverture Maladie Universelle (CMU) engendrera donc des bénéfices
énormes puisque ce système permettra à des millions de personnes
vulnérables économiquement et socialement d’accéder aux soins de
santé (autant dire la majorité de la population). Rendre effective une
Couverture Maladie Universelle est au centre des débats mondiaux et

69
Pour assurer la mise en œuvre de cette CMU, le législateur a prévu que soit créée une Institution de Prévoyance Sociale chargée de gérer et de réguler
le système de la CMU. Cette institution qui est la Caisse Nationale d’Assurance Maladie a été créée par le décret n° 2014 – 395 en date du 25 juin
2014. Elle est administrée par un Conseil d’Administration et dirigée par un Directeur Général. L’IPS- CNAM, qui est une structure légère de pilotage
et de régulation de la Couverture Maladie Universelle, accompagnée dans sa mission de gestion de la CMU d’un ensemble d’acteu rs opérationnels et
institutionnels.

70
Tableaux de consultations dans les hôpitaux et aux des politiques.
166
CAka Marcellin KOFFI
est une condition première à l’alignement des pays aux nouveaux
objectifs mondiaux pour le développement durable 71.

Quels sont les enjeux, les défis et les perspectives de la


Couverture Maladie Universelle pour la Côte d’Ivoire ?

Les avantages de la Couverture Maladie Universelle pour les


populations Ivoiriennes.

À en croire l’OMS, faire payer les soins à l’usager constitue la «


méthode la plus inéquitable pour financer les services de santé ».

La Couverture Maladie Universelle est un enjeu énorme de


développement durable. Les avantages d’une telle politique pour les
pays du sud sont nombreux. Citons en quelques-uns:

Selon les auteurs du rapport Bachelet élaboré à l’initiative des


Nations Unies et de la Banque Mondiale en 2011 au sujet de
l’institution d’un système de protection universel, « c’est précisément
parce que l’on saura mieux protéger la population contre les risques et
les accidents de la vie que la croissance sera « dynamique, saine,
durable et équitable ». La protection sociale, loin de pénaliser
l’économie, est l’un des facteurs de son développement et de sa bonne
santé ;

71
Le président Alassane OUATTARA n’a-t-il pas affirmé, à l’occasion de son enrôlement au palais présidentiel, que dans sa perspective d’émergence
de la Côte d’Ivoire à l’horizon 2020 : « Plus les personnes sont en bonne santé, plus elles peuvent participer au développement du pays (…) j’encourage
les populations ivoiriennes à se faire enrôler ».

167
CAka Marcellin KOFFI
La CMU participe à la réduction de la pauvreté, à l’équité et à la
cohésion sociale, selon la résolution qui a permis de l’instituer lors
d’une assemblée générale de l’ONU en 2012.

Dans la mise en place de ce système, 17 % de la population serait


couverte la première année, un pourcentage qui atteindrait 40 % d’ici
2025. En Côte d’Ivoire, la loi prévoit une « prise en charge collective et
solidaire des dépenses de santé » et « il y aura une contribution
proportionnelle aux ressources des personnes », puisque 48 % des
ivoiriens sont considérés comme pauvres « selon les critères
internationaux », c’est-à-dire qu’ils gagnent moins d’un dollar (0,73 €)
par jour.
Une phase pilote s’est tenue et elle visait l’enrôlement des
bénéficiaires qu’étaient la (CNPS), la (CGRAE), la (MUGEF-CI), les
planteurs d'Hévéa et de Palmier à huile.

Par ailleurs, toute politique de financement de la santé doit


permettre d’atteindre trois objectifs majeurs : l’accès pour tous aux
soins, la pérennité de la politique qui favorise cet accès aux soins et la
pérennité de cet accès aux soins.

Enfin, la CMU vient à point nommée vu qu’il devenait impératif


pour les autorités ivoiriennes de s’aligner à cette nouvelle politique
universelle d’accès pour tous aux services de santé essentiels, car cette
donne devient une des priorités affichées de l’agenda du développement
sur le plan international.

168
CAka Marcellin KOFFI
CHAPITRE 4 ::ARTICULATION DE LA COUVERTURE
MALADIE UNIVERSELLE AVEC LES MUTUELLES
PREEXISTANTES EN COTE D’IVOIRE.

Nous étudierons, dans un premier temps, les principes et les


fondements, puis de l’architecture organisationnelle de la CMU
(section.1), dans un second temps, Les bénéficiaires des prestations
et l’organisation pratique de la CMU (section.2).

SECTION. 1- LES PRINCIPES, LES FONDEMENTS ET


L’ARCHITECTURE ORGANISATIONNELLE
DE LA CMU
Paragraphe. 1- Les principes et les fondements
de la CMU
A- Les principes
La CMU doit, en principe, garantir l’accès à des soins de santé
de qualité à l’ensemble de la population résidant en Côte d’Ivoire
(universalité / nationaux et non nationaux) dans des conditions
financières soutenables (accessibilité)

B- Les Fondements
- La solidarité nationale : La CMU repose principalement sur la
solidarité nationale à travers la mutualisation du risque maladie et
l’équité d’accès aux soins sans discrimination liée à l’âge, au sexe, à la
religion, zone de résidence, aux antécédents pathologiques

- Le service public : La CMU est un service public dont la gestion


est confiée à une Institution de Prévoyance Sociale dénommée Caisse
Nationale d’Assurance Maladie, Etablissement de droit privé gérant une
concession de service public.
169
CAka Marcellin KOFFI
- L’assujettissement obligatoire : La loi sur la CMU institue le
principe de l’assujettissement obligatoire des personnes résidant
en Côte d’Ivoire.

Ainsi, le seul régime légal obligatoire en Côte d’Ivoire est celui de


la CMU. Conséquence: Tous les mécanismes de couverture du
risque maladie existants (assurances privées, mutuelles)
deviendront complémentaires à la CMU.

Paragraphe.2- L’architecture organisationnelle


de la CMU
A- Les régimes gérés par la CMU

La CMU comprend deux régimes qui sont gérés par une Institution
de Prévoyance Sociale (IPS) dénommée Caisse Nationale d’Assurance
Maladie (CNAM), régie par les dispositions de la loi 99‐476 du 2 août
1999 :

 Un régime contributif, dénommé Régime Général de Base (RGB)


financé par les cotisations des assurés, qui vise la majorité de la
population résidant en Côte d’Ivoire.

 Un régime non contributif, dénommé Régime d’Assistance


Médicale (RAM), qui vise les indigents et pour lequel l’Etat se
substitue aux assurés pour le paiement des cotisations.

Deux régimes distincts:

 Régime du secteur agricole

 Régime des autres secteurs


170
CAka Marcellin KOFFI
- Couverture étendue à tous les résidents

 Nationaux

 Non nationaux (étrangers)

- Contribution financière pour tous (cotisations, contribution


exceptionnelle de l’Etat)
- Couverture des soins de santé de base par les régimes de la
CMU
- Couverture complémentaire assurée par les mutuelles de santé
et assurances privées
- Système de tiers payant, avec ticket modérateur

- Déconcentration des activités des organismes de la CMU

B- Le principe de la gestion par délégation

Créée par décret n°2014-395 du 25 juin 2014, l’IPS- CNAM est une
structure de pilotage et de régulation de la Couverture Maladie
Universelle, accompagnée dans sa mission de gestion de la CMU d’un
ensemble d’acteurs opérationnels et institutionnels appelés
Organismes de Gestionnaires délégués.

L’IPS- CNAM assure le pilotage et la régulation du système et délègue


une partie de ses fonctions aux Organismes Gestionnaires Délégués
(OGD) qui sont des structures existantes ayant déjà une expérience en
matière de :

171
CAka Marcellin KOFFI
• Identification des populations;
• Recouvrement des cotisations;
• Gestion des prestations de soins de santé
La CMU est mise en place en prenant en compte l’organisation
existante du secteur en confiant la gestion opérationnelle aux acteurs
expérimentés du secteur.

C- Les partenaires techniques

- Organismes Gestionnaires Délégués (OGD)

L’IPS- CNAM délègue donc une partie de ses fonctions au


Organismes de Gestion Déléguée (OGD) qui sont des structures ayant
une expertise dans la gestion des risques sociaux (CNPS, CGRAE,
Mutuelles, Assurances Commerciales, Gestionnaires de portefeuille
maladie…). La délégation peut porter sur :

 Soit sur des fonctions liées exclusivement au rattachement


des personnes couvertes, au recouvrement et au reversement
des contributions collectées à la CNAM ;

 Soit sur des fonctions liées exclusivement à la gestion des


prestations (contrôle médical, liquidation des factures et
ordonnancement des paiements des prestataires de soins) ;
Soit sur des fonctions qui cumulent le rattachement des personnes
couvertes, le recouvrement et la gestion des prestations.
La CNAM délègue une partie de ses fonctions à des organismes qui sont
soit des OGD cotisations, soit des OGD prestations.

172
CAka Marcellin KOFFI
α - Les OGD cotisations (CNPS, CGRAE, Soldes civile et militaire) ont
pour mission d’identifier les assurés et employeurs, de recouvrer les
cotisations, reverser les contributions collectées à la CNAM

β - Les OGD prestations (MUGEF-CI, Assureurs privés,


Gestionnaires de portefeuille maladie) ont pour mission de procéder au
contrôle médical et à la liquidation des factures/prestataires, de faire
l’ordonnancement des paiements des prestataires de soins, d’assurer
la gestion informatique des assurés, employeurs et prestataires de
soins qui leurs sont respectivement affiliés.

- SNEDAI

Dans le cadre de la mise en œuvre de l’enrôlement et de


l’identification des assurés, l’Etat de Côte d’Ivoire a signé avec la société
SNEDAI un contrat de partenariat Public-Privé approuvé par le décret
n°2014-647 du 29 octobre 2014 est chargée de procéder à l’enrôlement
biométrique des assurés de la CMU et de mettre en place un applicatif
de gestion de la CMU ainsi que son environnement matériel et logiciel.

- Les prestataires de soins de santé

Toutes les entités qui ont la charge de livrer aux assurés de


la CMU les prestations nécessaires à la prise en charge de leurs
besoins et problèmes de santé (Professionnels de la Santé du secteur
public et du secteur Privé).

À retenir : Une juxtaposition plutôt qu'une fusion

173
CAka Marcellin KOFFI
En pratique, il s'agit davantage d'une juxtaposition des deux
prestations que d'une véritable fusion, ou même plutôt d'une
extension de la CMU aux personnes jusqu'alors éligibles

La couverture complémentaire du risque maladie est autorisée


pour toutes personnes assujetties à la CMU, via des organismes,
sociétés ou entreprises relevant du Code de la conférence interafricaine
des marchés d'assurances, des mutuelles sociales soumises aux
dispositions du Règlement n° 07/2009/CM/UEMOA portant
réglementation de la mutualité sociale.
Tel que présenté, le dispositif de la CMU que l'on pourrait
considérer comme l'équivalant de la Sécurité Sociale française,
constitue le régime général de prise en charge des populations, régime
auquel pourraient s'agréger des régimes complémentaires au
rang desquels la MUGEF-CI pourrait se situer.

Section.2- Les bénéficiaires des prestations


et l’organisation pratique de la CMU
Nous verrons successivement comment bénéficier des prestations
(paragraphe. 1), l’articulation CMU/Mutuelles (paragraphe. 2), le rôle
normatif et régulateur de la CMU (paragraphe. 3) et les leviers de
contrôle des dépenses (paragraphe. 4)

174
CAka Marcellin KOFFI
Paragraphe. 1- Comment bénéficier des prestations ? Plusieurs
étapes sont à franchir en vue de permettre aux populations
de bénéficier effectivement de la prise en charge de leurs soins
de santé.

Etape. 1- L’enrôlement

L’enrôlement consiste à recueillir des données biométriques et


biographiques auprès des populations.

Dans le cadre de la mise en œuvre de l’enrôlement et de


l’identification des assurés, l’Etat de Côte d’Ivoire a signé avec la société
SNEDAI un contrat de partenariat Public-Privé approuvé par le décret
n°2014-647 du 29 octobre 2014. Cette opération entièrement gratuite
a démarré le 30 décembre 2014 et e déroule dans les sites d’enrôlement
installés sur l’ensemble du territoire (96 sites fixes) – Voir répartition
des sites d’enrôlement sur notre site à l’adresse www.ipscnam.ci.

Renforcement de l’enrôlement en cours : Un renforcement du


dispositif opérationnel d’enrôlement est en cours. L’intégration des
bases biométriques (6 millions de personnes) disponibles au niveau
national (Carte nationale d’identité, Passeport, Permis de conduire,
etc.) dans les bases de la CNAM est en cours.

Une production locale de la carte : Le centre de production des


cartes est opérationnel. La production locale des cartes a démarré à
partir de février 2016 (capacité de production de 26.000 cartes par
jour). La distribution des cartes est prévue pour Novembre 2016.
Etape. 2- L’immatriculation

175
CAka Marcellin KOFFI
Elle consiste à attribuer un identifiant (numéro) à chaque
assuré. Cet identifiant a un caractère unique et deviendra à terme
le numéro de sécurité sociale unique en Côte d’Ivoire. L’identification
se matérialise par la délivrance d’une carte individuelle biométrique
sécurisée permettant de lutter contre la fraude.

Numéro de sécurité sociale : Le code Datamatrix est une


symétrie code-barres bidimensionnelle, permettant de représenter une
quantité importante d'informations sur une surface réduite, jusqu'à 2
335 caractères alphanumériques ou 3 116 caractères numériques, sur
environ 1 cm².

Etape.3- Les cotisations

La phase de paiement des cotisations ouvre droit aux prestations


de la CMU. Chaque assuré devra s’acquitter de la cotisation de 1
000 FCFA par mois pour bénéficier des prestations de soins de
santé. Pour les fonctionnaires civils et militaires en activité :
par l’intermédiaire des Soldes civile et militaire. Le Conseil des
Ministres a adopté un décret relatif à la répartition des cotisations dues
au titre du régime général de base de la Couverture Maladie Universelle
(CMU) entre l’État et les fonctionnaires et agents de l’État (part
patronale ou étatique et la part du fonctionnaire et agent de l’État.72.

72
Le mercredi 17 juillet 2019, un Conseil des Ministres s’est tenu de 10h00 à 13h45, au Palais de la Présidence de la République à Abidjan, sous la
présidence de Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République, Chef de l’État. Au titre du Ministère de l’Emploi et de la
Protection Sociale, en liaison avec le Ministère de l’Économie et des Finances et le Secrétariat d’État auprès du Premier Ministre, chargé du Budget et
176
CAka Marcellin KOFFI
Ce décret met à la charge de l’État, le paiement de 50% des
cotisations ( soit 500 F) dues au titre du régime général de base de
la CMU par les fonctionnaires et agents de l’État, à concurrence de
huit (08) personnes par famille comprenant le père, la mère et six
(06) enfants âgés de moins de 21 ans. Les 50% (500 F) restants
sont à la charge du fonctionnaire ou de l’agent de l’État. En outre,
dans le cadre du démarrage des prestations de la CMU, l’État prend
en charge, à titre exceptionnel, les trois (03) mois de cotisations
du délai de carence des fonctionnaires et agents de l’État.

- Pour les fonctionnaires à la retraite : par l’intermédiaire de la


CGRAE;

- Pour les salariés et retraités du privé : par l’intermédiaire de


la CNPS; 500F/Mois part patronale et 500 F/Mois part
salariale. Le montant de la cotisation est à verser pour le
compte du travailleur et des membres de sa famille à charge
(conjoint sans emploi, enfants de moins de 21 ans, enfants
majeurs en situation de handicap). L'employeur prend à sa
charge les cotisations du salarié, de son conjoint sans emploi
et de 6 enfants âgés de moins de 21 ans ou en situation de
handicap. Au-delà de 6 enfants, la totalité des cotisations est
due par le salarié.
Le montant du salaire à prendre en considération comme base de
calcul des cotisations ne peut être inférieur au SMIG.

du Portefeuille de l’État; Le Conseil a adopté un décret relatif à la répartition des cotisations dues au titre du régime général de base de la Couverture
Maladie Universelle (CMU) entre l’État et les fonctionnaires et agents de l’État

177
CAka Marcellin KOFFI
Le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) est de 60
000 FCFA depuis novembre 2013 pour 40 heures de travail
hebdomadaire.
- Pour les travailleurs indépendants et les travailleurs du
secteur informel: plusieurs mécanismes possibles (CNPS,
mutuelles, coopératives, sociétés d’assurance …). Adhésion
obligatoire. 1000 F/Mois. Le montant de la cotisation est à
verser pour le compte du travailleur et des membres de sa
famille à charge (conjoint sans emploi, enfants de moins de
21 ans, enfants majeurs en situation de handicap).
- Pour les indigents: l’Etat se substitue à ceux-ci pour le paiement
de leurs cotisations.

Etape. 4- Les prestations

Selon l’article 6 de la loi, les prestations offertes au titre de la CMU


sont des soins de santé de base relatifs: - à la maladie ; - à l’accident ;
-à la maternité ; à la réhabilitation physique et fonctionnelle.

Les prestations garanties ne sont prises en charge par la CMU que


lorsqu'elles sont délivrées par un prestataire, public ou privé, ayant
signé ou adhéré à une convention avec la CNAM. Le taux de
couverture de la CMU est de 70 %. L'assuré, dans le cadre du
régime de base, assume le "ticket modérateur", soit le montant
restant à sa charge (30 %).
Les consultations sont gratuites dans les Centres Médicaux des CROU
(Centre Régional des Œuvres Universitaires). Les accouchements, les
césariennes et les urgences sont déjà prises en compte dans le cadre
178
CAka Marcellin KOFFI
de la politique de gratuité en vigueur. À l’exclusion des Accidents de
Travail et Maladies Professionnelles gérés par d’autres régimes. Le
bénéfice des prestations est subordonné au respect d’une période de
stage (délai de carence) de 3 mois.

Paragraphe.2-Articulation du panier de soins de la


CMU avec les prestations des Mutuelles

Les prestations sont liquidées par l’OGD en charge de l’assuré ou


du bénéficiaire. Le coût est entièrement pris en charge par la CNAM.

Une condition : l’organisme en charge de la liquidation doit


être conventionné comme OGD Prestation de la CMU.

Deux cas sont possibles :

1. Le bénéficiaire utilise la CMU pour ses soins, le coût est nul pour
l’assureur

2. Le bénéficiaire utilise son assurance complémentaire. La


liquidation des composantes base et complémentaire est effectuée en
une seule fois par la mutuelle (gestion directe) ou le gestionnaire
(gestion déléguée) en charge du contrat. La part CMU (actes CMU +
tarifs CMU) est remboursée à la mutuelle.

Paragraphe.3- Le rôle normatif et régulateur


de la CMU

179
CAka Marcellin KOFFI
La mise en place de la Couverture Maladie Universelle va
engendrer la mise en place d’un cadre normatif et une standardisation
très forte des méthodes de travail pour l’ensemble du secteur grâce à
la force de la loi et la mise en place de ses outils de gestion.

LES Référentiels

- Codification des Pathologies

Les pathologies ont fait l’objet d’une codification par le


Ministère de la Santé. Cette codification s’appuie sur la
classification internationale des maladies qui est une liste de
classifications médicales codant notamment les maladies, signes,
symptômes, circonstances sociales et causes externes de maladies ou
de blessures, publiée par l'organisation mondiale de la santé
(OMS).(2050 Pathologies).

- Nomenclature des actes de soins et de biologie

L’ensemble des actes de soins et de biologie ont fait l’objet d’une


codification. Cette codification est une nomenclature destinée à coder
les gestes pratiqués par les médecins, gestes techniques, les actes
intellectuels cliniques. (8299 Actes)

- Nomenclature de kits chirurgicaux.

Cette nomenclature codifie la liste des consommables et des


produits pharmaceutiques et para pharmaceutiques entrant dans le
cadre de la prise en charge des opérations chirurgicales (anesthésie et
de réanimation, neurochirurgie, ORL, chirurgie maxillo faciale,

180
CAka Marcellin KOFFI
ophtalmologie, chirurgie générale, chirurgie pédiatrique,
traumatologie, urologie, chirurgie cardiovasculaire) (138 Kits).

Les référentiels

- Codification des médicaments

Le référentiel des médicaments est la base de référence des


médicaments disponibles sur le territoire ivoirien. Le référentiel des
médicaments est structuré autour des Codification des
médicaments.

Dénomination Communes Internationale (DCI) qui définissent sans


ambiguïté les noms des médicaments indépendamment de toute
référence commerciale et permet sur la base d’un code unique ([Code
ATC]/[Code présentation]/[Forme galénique]) d’identifier les
caractéristiques du médicament.( 418 DCI pour 87 classes
thérapeutiques).

- Centre de santé

L’ensemble des établissements sanitaires publics ont été codifiés


et intégrés dans le SI de la CNAM. (N° d'immatriculation, Date
d'inscription, Statut juridique, Entité Mère, N° de patente, etc.) 2 522
établissements sanitaires publics

- Les professionnels de santé

Les professionnels de la santé ont été codifiés et intégrés dans le SI


de la CNAM. Le conventionnement des professionnels de santé se fera
à travers les centres de santé conventionnés.

181
CAka Marcellin KOFFI
Chirurgiens- 558
dentistes
Infirmiers 8340
Masseurs 16
Kinésithérapeutes
Médecins 7354
Pharmaciens 1300
Sage- femmes 1252
Total 18 820
professionnels
Les outils de la CMU

- N° de Sécurité sociale unique : Cet identifiant a un caractère


unique et deviendra à terme le numéro de sécurité sociale
unique en Côte d’Ivoire.

Code Pays/ N°/Clé de contrôle (13 caractères).

- Carte biométrique

L’identification se matérialise par la délivrance d’une carte


individuelle biométrique sécurisée permettant de lutter contre la
fraude.

- Lecteur de la carte biométrique

Le second outil de lutte contre la fraude sera constitué du lecteur


de carte biométrique permettant de confirmer l’identité du patient dans
l’établissement de santé.
182
CAka Marcellin KOFFI
- Feuille de soins (Papier et électronique)

4 types de feuilles (feuille de soins, bulletin biologie, radiologie,


médicaments).

Remarque importante : Les pathologies identifiées par le


praticien sont obligatoirement spécifiées sur la feuille de soins
pour faciliter le contrôle médical lors de la liquidation.

Paragraphe.4- Les leviers de contrôle des dépenses

Contrôle des droits à la CMU du patient

2- Carte biométrique

2 - Lecteur d’empreinte

Le patient se présente dans la structure hospitalière :

1ère étape : Authentification de l’assuré

- Contrôle physique de la carte

- Contrôle de la photo

- Contrôle biométrique (lecture de l’empreinte avec le terminal de


contrôle

• L’assuré pose son doigt et le terminal fait le matching.

2 ème étape : contrôle des droits

A partir du terminal, une vérification est effectuée sur le serveur central


(existence de l’assuré et de droits ouverts)
183
CAka Marcellin KOFFI
- En l’absence de connexion internet, la vérification est faite en
mode SMS.

Si les droits sont ouverts, un numéro de transaction est


transféré à l’établissement de santé qui doit le reporter sur la
feuille de soins pour permettre le contrôle a posteriori par l’IPS-
CNAM

- Parcours de soins

La prise en charge des prestations du panier de soins de la CMU


est subordonnée au respect du parcours de soins défini par le décret
n°96-876 du 25 octobre 1996 portant classification des établissements
sanitaires publics.

Une régulation du coût des interventions chirurgicales.

- Le forfait à l’activité

Le tarif des interventions chirurgicales intègre le chirurgien, l’aide


chirurgien, l’anesthésie, la location du bloc opératoire.

- Les kits chirurgicaux

Les kits chirurgicaux par pathologie sont en cours de


standardisation. Un arrêté est en cours de préparation. Dès sa
promulgation, la nomenclature des kits s’imposera à l’ensemble des
spécialistes dans le cadre de la CMU.

- Les médicaments génériques

184
CAka Marcellin KOFFI
Les prescriptions sont faites en DCI. Les médicaments pris en
charge par la CMU sont tous des génériques. Il n’y a aucun médicament
de spécialité dans le panier de soins.

Contrôle médical OGD et automatisation du contrôle notamment


médical au niveau de la CNAM
Contrôle de la conformité du professionnel de santé (par exemple
contrôle du conventionnement du professionnel)
Contrôle de la conformité des actes ou médicaments pris en
charge par les OGD. Ce contrôle sera de différents niveaux :
Contrôle de la prise en charge des actes/médicaments dans le
cadre du panier de soins CMU,
Contrôle de la cohérence règlementaire et de la prescription.
Conclusion

Aux termes de ce titre sur l’assurance maladie obligatoire relative


à la couverture santé, l'on note que l'institution de la CMU, bien que
porteuse d'espoir pour la grande majorité de la population,
ne manque pas de susciter des inquiétudes quant à sa mise en
œuvre notamment.
Le choix d’un pays pour un système de financement doit être guidé
par la recherche de la meilleure manière d’atteindre la couverture
universelle, en tenant compte de sa situation présente. Le prépaiement,
la mise en commun des ressources et la répartition des risques sont
les principes de base pour garantir l’accès aux services et la protection
financière. La couverture universelle n’est réalisable que s’il existe des
institutions qui mettent en commun les fonds versés à l’avance et qui
s’en servent pour fournir les services (promotion de la santé,
prévention, traitement et réadaptation) de façon efficiente et équitable.
185
CAka Marcellin KOFFI
Les pouvoirs publics doivent jouer un rôle important en orientant le
processus tout en conservant un certain pragmatisme pendant la
transition afin de répondre aux changements sociaux ou économiques.
Le Couverture Maladie Universelle aura un impact très important
sur le secteur des mutuelles de santé si tout se passe selon les règles
de l’art :
- 1. La création d’un régime de base permet d’élargir la base de
mutualisation sur l’ensemble de la population ivoirienne pour les
principales pathologies les affectant.
- 2. Le déploiement des outils et des méthodes de gestion de la CMU
permettra de normaliser et de standardiser les méthodes de travail du
secteur et donc d’apporter, aux mutuelles, une meilleur visibilité et
lisibilité sur la structuration et la formation des dépenses de santé de
leurs mutualistes.

- 3. La mise en place d’un mécanisme centralisé de lutte contre la


fraude.
Dans cette perspective, une complémentarité entre le système
national obligatoire qu'est la CMU dont le contenu du panier de soins
est basique et les autres systèmes antérieurs qui capitalisent une
expérience et une expertise avérées en matière de prestations sociales
et solidaires, pourrait, sinon constituer une garantie pour
l'atteinte de l'objectif global des gouvernants qui est d'offrir une
couverture sociale et sanitaire à l'ensemble de la population, à tout le
moins permettre aux modèles existants de pérenniser leurs activités.
Selon toute vraisemblance, la véritable couverture de toute la
population ivoirienne contre le risque maladie, serait à ce prix.
186
Aka Marcellin KOFFI

EUXIEME PARTIE : LES ORGANISMES DE SECURITE SOCIALE DU


SECTEUR PRIVE ET ASSIMILES

Il s’agit principalement, de l’Institution de Prévoyance Sociale / Caisse


Nationale de la Prévoyance Sociale (IPS-CNPS), du Fonds International
pour le Développement de la Retraite Active(FIDRA) et des Compagnies
d’Assurances privées.
Mais dans le cadre cet ouvrage, seule l’Institution de Prévoyance
Sociale-Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (IPS-CNPS) fera l’objet
d’étude dans la mesure où les assurances privées constituent un cours
à part entière dénommée Droit des Assurances. Quant au FIDRA, il
pourrait être scruté dans les prochaines éditions.
Avant l’étude du régime juridique de la sécurité sociale proprement
dit dans le secteur privé à travers deux titres, nous allons dans un titre
liminaire retracer les origines de la CNPS, son organisation, son
fonctionnement et son financement.

TITRE LIMINAIRE
Aka Marcellin KOFFI

HISTORIQUE, ORGANISATION, FONCTIONNEMENT ET


FINANCEMENT
DE L’IPS-CNPS

Dans ce titre, nous étudierons successivement l’historique


(section.1), l’organisation et le fonctionnement (section.2) et le
financement de l’IPS-CNPS (section. 3)

SECTION.I : HISTORIQUE DE L’IPS-CNPS.

Il faut dire que six (06) dates importantes ont marqué l'histoire de
la CNPS :
- 15 Décembre 1955 : Mise en place de la Caisse de
Compensation des Prestations Familiales (CCPFCI), chargée de
payer des Prestations Familiales aux familles des salariés du secteur
privé.
- 10 Décembre 1958 : Création du régime des risques professionnels
afin de prévenir et de réparer les accidents du travail et les maladies
professionnelles par l'action de soins médicaux, d'indemnités
journalières et de rentes.
- 21 Septembre 1960 : Création de la Caisse de Retraite des
Travailleurs de Côte d'Ivoire (CRTCI) qui a pour mission de
payer une pension aux travailleurs affiliés ayant atteint l'âge de la
retraite ou à leurs ayants-droits.
- 20 Décembre 1968 : Création de la CNPS, au terme de la loi
N°68.595 portant code de prévoyance sociale.
Aka Marcellin KOFFI

- 2 Août 1999 : Promulgation des lois N°99-476 et 99-477


portant respectivement définition et organisation des Institutions
de Prévoyance Sociale et code de prévoyance sociale et 02 août 1999,
portant modification du Code de Prévoyance Sociale.
- 11 Janvier 2012 : Ordonnance n°2012-03 du 11 janvier 2012
modifiant les articles 22, 50, 95, 149 à 163 et complétant l’article
168 de la loi n°99-477 du 2 août 1999 L’Institution de
Prévoyance Sociale IPS-CNPS, sous sa forme juridique actuelle a
été créée par le décret 2000-487 du 12 juillet 2000. Elle est régie
par la loi n° 99-476 du 2 Août 1999 portant définition et organisation
des Institutions de Prévoyance Sociale et la loi n° 99-477 de la
même date portant modification du Code de Prévoyance Sociale,
modifiée par la loi 2005-557 du 2 décembre 2005,
complétant et modifiant le chapitre 2 du TITRE 5 et les ordonnances
de 2000, … et 2012-03 du 11 janvier 2012, modifiant les articles 22
; 50 ;95 ; 149a ; 163 ter et complétant l’article 168.
Elle est passée successivement de statut d’établissement
public à caractère Industriel (EPI) dans les années 90, avant son
érection en une société privée de type particulier dénommée
IPS-CNPS, Institution de Prévoyance Sociale - Caisse Nationale de
Prévoyance Sociale par le décret n°2000-487 du 12 juillet 2000. C’est
un décret qui renforce son autonomie de gestion tout en demeurant
sous la tutelle de l’État de Côte d’Ivoire. Le suivi des activités de
l’institution est fait à travers une convention et un contrat programme
signé entre la CNPS et l’État de Côte d’Ivoire. Elle connait depuis 2012
des réformes avec l’ordonnance n° 2012-03 du 11janvier 2012
modifiant les articles 22, 50, 95, 149 à 163 ter et complétant l’article
Aka Marcellin KOFFI

168 de la loi n°99-477 du 02 aout 1999, portant modification du Code


de Prévoyance Sociale
Pour mener à bien sa mission principale qui est la gestion du
régime général obligatoire de prévoyance sociale du secteur privé
et assimilé qui couvre quatre branches dont les prestations
familiales, les accidents de travail et maladies professionnelles,
l’assurance maternité et l’assurance vieillesse. L’IPS-CNPS a initié
une politique de déconcentration qui a conduit à l’ouverture de huit
agences à Abidjan de premières catégories, quinze agences de deuxième
et troisième catégorie à l’intérieur du pays dont sept fonctionnelles à ce
jour.
La politique de prévoyance sociale décidée par le gouvernement est
appliquée par la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale, en abrégé
CNPS. Article 3 de la loi n° 99-477 du 2 Août 1999 portant modification
du code de prévoyance sociale.
En tant que service public de prévoyance sociale, elle a pour
but de fournir des prestations à l’effet de pallier les conséquences
financières de certains risques ou certaines situations, en matière
de :
- D’accident de travail et de maladies professionnelles ;
- De maternité ;
- De retraite, d’invalidité et de décès ;
- D’allocations familiales.
La loi peut étendre l’offre des prestations (article 2 de la loi précitée).
La gestion des régimes complémentaires ou spéciaux, obligatoires
ou volontaires ;
Aka Marcellin KOFFI

Le recouvrement des cotisations sociales et le service des prestations


afférentes à ces différents régimes.

Comment est organisée l’IPS- CNPS, comment fonctionne-t-elle et


comment est-elle financée ?
SECTION-II : L’organisation, le fonctionnement
administratif et la gestion de l’IPS- CNPS
administratif et de la gestion de l’IPS- CNPS
Aux termes de l’article 2 de la loi n°99-476 du 2 Août 1999
portant définition et organisation des institutions de prévoyance
sociale, l’Institution de Prévoyance Sociale dénommée la Caisse
Nationale de Prévoyance Sociale est une personne morale de droit
privé et de type particulier, sans capital social, dont les ressources
sont principalement constituées par les cotisations de ses
membres.
Son patrimoine est exclusivement affecté à l’exercice de sa mission
de prévoyance sociale, telle que prévue par son objet. Elle dispose d’un
fonds d’établissement.
En raison de sa vocation sociale particulière, l’IPS- CNPS est
exonérée de l’impôt sur les bénéfices industriels et
commerciaux(B.I.C) et de la patente (article 8 alinéa 1 de la loi
portant modification du code de prévoyance sociale.).
L’IPS-CNPS est dirigée par deux organes : le Conseil d’Administration
et la Direction Générale. (Chapitre 3, article 13 à 25 de la loi portant
définition et organisation des institutions de prévoyance sociale.).
L’IPS-CNPS était administrée par un Conseil d’Administration
tripartite au moins composé de douze membres au plus, à raison de
quatre administrateurs représentant l’État, quatre représentants des
Aka Marcellin KOFFI

organisations des employeurs et quatre représentants des


organisations syndicales de travailleurs. (Article 13 de la loi suscitée).
Cette disposition connait un amendement depuis cette année 2019.
Cette modification fait passer le Conseil d’Administration, initialement
tripartite à quadripartite à travers l’inclusion des travailleurs
indépendants et des travailleurs du secteur informel. En effet, le
Conseil des Ministres du mercredi 17 juillet 2019 a adopté une
ordonnance modifiant la loi n° 99-476 du 02 août 1999 portant
définition et organisation des Institutions de Prévoyance Sociale, ainsi
que son projet de loi de ratification. Cette ordonnance modifie les
dispositions de l’article 13 de ladite loi, afin de permettre aux
travailleurs indépendants d’être représentés au Conseil
d’Administration de l’Institution de Prévoyance Sociale en vue de la
gestion de leur régime social73. Cette mesure, qui s’inscrit dans la vision
du Président de la République, à travers le Programme Social du
Gouvernement, permettra d’inclure cette frange importante de la
population active dans le système de prévoyance sociale. Elle a pour
objectif de fournir une couverture sociale aux travailleurs
indépendants contre certains risques sociaux tels que la vieillesse,
la maternité, les accidents de travail et les maladies
professionnelles. Elle vise également à intégrer les acteurs du
secteur informel non seulement dans le système de sécurité

73
Au titre du Ministère de l’Emploi et de la Protection Sociale, en liaison avec le Ministère de l’Économie et des Finances et le Secrétariat d’État auprès
du Premier Ministre, chargé du Budget et du Portefeuille de l’État. Dans cette même logique, au titre du Ministère de l’Emploi et de la Protection
Sociale, en liaison avec le Ministère de l’Économie et des Finances, le Ministère de l’Artisanat, le Secrétariat d’État auprès du Premier Ministre, chargé
du Budget et du Portefeuille de l’État et le Secrétariat auprès du Ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME, chargé de la
Promotion des PME; le Conseil des Ministres a adopté une ordonnance portant institution de régimes de prévoyance sociale des travailleurs indépendants
ainsi que son projet de loi de ratification.
Aka Marcellin KOFFI

sociale, mais également dans les systèmes bancaire et fiscal


ivoiriens.

Sur le plan économique, cette mesure va permettre de lutter


durablement contre l’insécurité de revenus des travailleurs
indépendants, en garantissant la préservation et l’amélioration de leurs
moyens de subsistance.

Ce dispositif de couverture sociale prévoit la mise en place de deux


(02) régimes adaptés aux besoins et aux capacités contributives des
travailleurs indépendants : le régime de base à vocation universelle
et le régime complémentaire au profit de revenus supérieurs au
plafond du régime de base. Il s’agit de régimes assurantiels dont
les prestations sont la contrepartie du versement de cotisations
liées à l’activité professionnelle.

Aujourd’hui, avec l’intégration des travailleurs indépendants et


des travailleurs du secteur informel, le Conseil d’Administration sera
composé au moins de seize(16) membres au plus, en lieu et place de
douze(12), auparavant. À raison de quatre administrateurs
représentant l’État, quatre représentants des organisations des
employeurs, quatre représentants des organisations syndicales de
travailleurs et quatre représentants des travailleurs indépendants puis
ceux du secteur informel. Le Conseil d’Administration élit en son sein
un président, révocable ad nutum. (Article 18 de la même loi). En cas
d’empêchement, de décès, il est remplacé par un administrateur
désigné par le conseil pour une durée limitée non renouvelable. (Article
16) La Direction Générale de l’IPS-CNPS est assurée par un
Directeur Général nommé par le Conseil d’Administration. (Article 23).
Aka Marcellin KOFFI

Il est révocable ad nutum par celui-ci ; le Directeur Général est une


personne physique, distincte du Président du Conseil d’Administration.
Il peut être assisté d’un ou de deux Directeurs Généraux Adjoints qu’il
nomme, après avis favorable du Conseil d’Administration. Le Directeur
Général détermine les fonctions des Directeurs Généraux Adjoints. Il
assume la gestion courante de l’IPS-CNPS, veille à l’application des
délibérations du Conseil d’Administration. Il définit et soumet à
l’approbation de ce dernier la stratégie de développement de l’IPS-
CNPS, dans le respect de la convention et du contrat de programme
établis par le Conseil. Le Directeur Général prépare le projet de budget,
gère le patrimoine immobilier, les placements financiers et les
disponibilités de l’I¨PS-CNPS, exerce son autorité sur l’ensemble du
personnel et des services, procède aux nominations et affectations.

En fin d’exercice, il établit le rapport d’activité, le bilan et les


documents comptables de synthèse qu’il soumet au conseil
d’administration. L’étendue et la durée des pouvoirs du Directeur
Général sont fixées par le Conseil d’Administration, en tenant
cependant compte des textes en vigueur. C’est le Conseil qui fixe aussi
sa rémunération. Le personnel de l’IPS- CNPS est soumis au code
du travail. (Article 5).
Aka Marcellin KOFFI

SECTION.- III : Le financement de la sécurité sociale

Les ressources de l’IPS-CNPS sont constituées par les cotisations


sociales payées par les employeurs et les travailleurs au titre des
prestations familiales, l’assurance maternité, des accidents du
travail et maladies professionnelles et la retraite (Article 2 du code
de prévoyance sociale). S’y ajoutent les majorations et intérêts
moratoires pour retard dans le versement desdites cotisations. Sont
compris également les revenus des placements mobiliers et immobiliers
de l’IPS- CNPS, les produits de la vente des biens mobiliers et
immobiliers, les legs et dons acceptés par le conseil d’administration
(Article 10 du code de prévoyance sociale).
Exceptionnellement, les ressources de l’IPS- CNPS peuvent
comprendre : les subventions de l’État, d’organismes publics ou privés
nationaux ou internationaux et les produits des emprunts émis
conformément aux textes en vigueur. (Article 10-6°). Les opérations
financières et comptables de l’IPS-CNPS s’effectuent conformément aux
dispositions du traité CIPRES et du plan comptable SYSCOA (Système
(droit) Comptable dans les États de l’UEMOA). L’IPS- CNPS est
assujettie à une gestion comptable identique à celle des sociétés
commerciales. Les opérations de l’IPS- CNPS font l’objet, pour chaque
branche de chaque régime, d’une gestion fonctionnelle séparée. Aussi,
les recettes et dépenses de chaque branche de chaque régime sont-elles
identifiées en équilibre au budget annuel ainsi que dans la
comptabilité.
Aka Marcellin KOFFI

L’IPS- CNPS est placée sous le contrôle d’une double tutelle :


une tutelle technique, administrative exercée par le ministre chargé de
l’emploi et de la protection sociale ; une tutelle financière exercée par
le ministre de l’Économie et des Finances, et un contrôle interne,
effectué par deux commissaires aux comptes, nommés par le Conseil
d’Administration.
Indiquons que les documents comptables de fin d’exercice et les
rapports des commissaires aux comptes sont transmis à la Cour des
Comptes qui y exerce un contrôle a posteriori.
Les branches gérées par l’IPS-CNPS sont financées par les
cotisations des employeurs et des travailleurs. Ce qui impose d’étudier
l’organisation de la sécurité sociale du secteur privé en nous plaçant à
un double niveau : celui de l’employeur (Titre I) et celui du travailleur
ou de l’assuré social (Titre II).
Aka

TITRE III

L’EMPLOYEUR
En Côte d'Ivoire, tout employeur est tenu de s'affilier à la
Caisse Nationale de Prévoyance Sociale et d'y faire procéder à
l'immatriculation de ses salariés. Le travailleur indépendant pour
sa part ou toute personne exerçant une activité professionnelle
qui n'est pas soumise à l'obligation d'être assuré au titre de
l’assurance accidents du travail-maladie professionnelle, peut
néanmoins s'assurer volontairement contre ce risque. L'assuré
pourra alors bénéficier de la plupart des prestations d’accidents
du travail offertes par l’IPS- CNPS.

Trois(03) chapitres seront examinés : la déclaration de l’entreprise


(chapitre 1), les cotisations sociales (chapitre 2) et les obligations de
l’employeur en matière de contrôle (chapitre3)

CHAPITRE 5 ::LA DECLARATION DE L’ENTREPRISE

L’immatriculation est un élément indispensable pour permettre à


l’entreprise de procéder aux déclarations mensuelles, trimestrielles et
annuelles de ses cotisations. Mais ce processus d’immatriculation
débute avec celle de l’employeur.
Nous verrons successivement l’assurance ou l’immatriculation
obligatoire de l’employeur (Section 1), la déclaration du travailleur
(Section 2) et l’assurance volontaire (Section 3)

La déclaration de l’entreprise
Aka

SECTION 1.- L’ASSURANCE OBLIGATOIRE DE L’EMPLOYEUR


L’immatriculation est l’opération administrative par laquelle
l’organisme de sécurité sociale attribue d’abord à l’employeur un
numéro pour aboutir ensuite à celui du travailleur.

Hormis les services à caractère purement administratif et les


personnes morales de droit public relevant d’une réglementation
particulière, est soumis aux dispositions prévues par le présent décret,
toute entreprise ou tout établissement quelles qu’en soient la forme
juridique et l’activité, occupant des travailleurs au sens défini à l’article
2 du Code du Travail74. Lorsqu’ils n’emploient pas de personnel salarié,
sont dispensés de la déclaration d’entreprise :
- Les associations de toute nature ;
- Les syndicats professionnels ;
- Les établissements publics ou privés de bienfaisance 75.
L’immatriculation est obligatoire pour toute entreprise
employant des travailleurs salariés. L’immatriculation peut se
faire suite à la déclaration de l’employeur ou à la suite d’une
identification sur le terrain de l’IPS-CNPS.
En effet, la déclaration de l’entreprise est une des obligations de
l’employeur aussi bien en droit du travail qu’en droit de la sécurité
sociale. Cette obligation résulte de l’article 92.176 du code du travail et

74
Art. 1 décret n°96-209 du 7 mars 1996

75
Art. 3alinéa 1 décret n°96-209 du 7 mars 1996

76
Art. 92.1 - Toute personne qui se propose d'ouvrir une entreprise de quelque nature que ce soit doit au préalable en faire la déclaration à l'inspecteur
du travail et des lois sociales du ressort sous peine d'amende.

La déclaration de l’entreprise
Aka

de l’article 277 du décret n° 96-209 du 7 mars 1996 relatif aux


obligations des employeurs.
Aussi, en vertu de l’article 5 de la loi n°99-477 du 02 Août 1999
portant modification du Code de Prévoyance Sociale : « Est
obligatoirement affilié à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale,
tout employeur occupant des travailleurs salariés tels que définis
à l’article 2 du Code du travail ».
L’article 2 du Code du travail définit le travailleur salarié en ces
termes : « Est considéré comme travailleur, ou salarié quel que soit
son sexe, sa race et sa nationalité, toute personne physique qui
s’est engagée à mettre son activité professionnelle moyennant
rémunération sous la direction et l’autorité d’une autre personne
physique ou morale, publique ou privée appelée employeur ». Les
entreprises agricoles qui, désormais cotisent sans exception, disposent
d’un délai d’un an à compter du 1er Janvier 2000 pour régulariser leur
situation (Art. 5 Al.3).
En d’autres termes, les exonérations accordées aux entreprises
agricoles sont supprimées.
Lorsqu’ils emploient du personnel salarié, les organisations et les
établissements visés au précédent alinéa78 sont soumis à une
déclaration sommaire comportant les indications suivantes :
- Les noms et adresse de l’employeur ;

77
Art.2.- Toute personne physique ou morale qui exploite ou qui se propose de créer et d’ouvrir une entreprise ou un établissement employant des
travailleurs soumis aux dispositions du Code du Travail, doit en faire la déclaration à l’inspecteur du Travail et des Lois Sociales de son ressort avec
toutes les indications portées sur un imprimé dont le modèle est prescrit par le Ministre chargé du Travail.

78
Art.3 alinéa 2 du décret précité
La déclaration de l’entreprise
Aka

- La nature et le siège de l’activité ;


- Le nombre de salariés utilisé.
Cette déclaration de l’entreprise imposée par la loi ne concerne pas que
les employeurs dirigeants d’entreprises mais également les personnes
employant exclusivement du personnel domestique ou gens de maison.
Elles sont tenues d’en faire la déclaration à la Caisse Nationale de
Prévoyance Sociale79.
Le numéro employeur est individuel et unique. Il permettra son
identification dans la base SECU (Système informatique).
L’immatriculation de l’entreprise est imminente dès
l’embauche du premier salarié.
L’immatriculation s’entend par l’attribution d’un numéro
d’identification à une entreprise.
Pour être reconnu par l’Institution de Sécurité Sociale et avoir un
numéro matricule, le dirigeant de l’entreprise doit remplir certaines
formalités pour le compte de l’entreprise .L’une d’elles est la fourniture
de pièces pouvant permettre aux agents de la l’IPS-CNPS de créer une
identité à l’entreprise dans son système informatique :
- Des imprimés à récupérer à l’IPS- CNPS (A retirer à l’agence
la plus proche).
- La déclaration aux fins d’immatriculation. Cette fiche contient
des interrogations qui permettront d’avoir des renseignements
concernant l’entreprise, partant de sa raison sociale, son début
d’activité, sa situation géographique, etc. ;

79
Art. 4 du décret précité
La déclaration de l’entreprise
Aka

- L’état de recensement des salariés, qui nous donnera le nombre


exact de travailleurs au moment de la déclaration, leur fonction et leur
salaire ;
- Le registre de commerce ;
A cette demande, sont jointes les pièces relatives à l’entreprise et au
dirigeant de l’entreprise.

1.- Pour l’entreprise :

Une photocopie de la facture CIE et SODECI pour une précision plus


accrue de la situation géographique de la société ;
Une photocopie du Registre de commerce ;
Une photocopie de la déclaration fiscale d’existence(DFE)

2.- Pour le dirigeant :

La photocopie de la carte nationale d’identité pour les nationaux et une


copie du passeport biométrique pour le non-nationaux
Ces documents doivent être déposés à l’agence de la zone géographique
où est situé le siège social de l’entreprise ou de l’établissement.
A la réception de la demande d’immatriculation et des documents
joints, l’IPS- CNPS attribue un matricule employeur qui est notifié
à l’employeur avec le taux de cotisation pour la branche
« Accidents du Travail » correspondant à son secteur d’activité.
Dans ses rapports avec l’IPS-CNPS, il est recommandé à
l’employeur d’indiquer son matricule CNPS sur ses papiers à en-
tête.
Il faut préciser que l’immatriculation de l’entreprise
entraine systématiquement l’immatriculation des travailleurs.
La déclaration de l’entreprise
Aka

SECTION 2.- LA DECLARATION DU TRAVAILLEUR OU


L’IMMATRICULATION DU SALARIE

Aux termes de l’article 92.2 du code du travail « Tout employeur


est tenu de déclarer dans les délais prescrits ses salariés aux
institutions de prévoyance sociale en charge des régimes de
prévoyance sociale obligatoires sous peine de dommages et
intérêts. »
L’employeur doit fournir à l’IPS- CNPS tous les renseignements relatifs
à l’identification des travailleurs concernés par le règlement des
cotisations (Art. 21 du Code de Prévoyance Sociale). La déclaration
doit se faire le premier jour de l’embauche. Par embauche, il faut
entendre le 1er jour de début d’activité du salarié par une fiche de
déclaration du travailleur (à retirer auprès des services de la CNPS).
A cette fiche signée de l’employeur (et cachetée pour les entreprises), le
travailleur est rattaché à l’entreprise dans l’application SECU, mais
avant il doit fournir un certain nombre de renseignements sur sa
personne ; et pour cela des pièces sont nécessaires :
- La déclaration du travailleur ;
- L’extrait de naissance du travailleur ;
- Eventuellement un acte de mariage et l’extrait de naissance
du conjoint ;
- L’extrait de naissance des enfants
- éventuellement ;

Une pièce d’état civil (carte d’identité ou extrait de naissance) ainsi que
deux photos d’identité du travailleur.
Un imprimé « déclaration des membres de la famille »à retirer à la CNPS.
La déclaration de l’entreprise
Aka

Lorsque le travailleur a des enfants, ils lui sont rattachés dans le


système et un numéro leur est attribué, c’est également le cas de
son conjoint ou sa conjointe. Les ascendants du travailleur lui sont
rattachés aussi dans le système par des numéros.

Pour le salarié déjà immatriculé par un ancien employeur, le


nouvel employeur doit préciser sur la déclaration du travailleur,
son numéro CNPS.
Afin de permettre à la CNPS d’alimenter le fichier famille, le travailleur
doit fournir les pièces d’état civil de chaque membre de sa famille : père,
mère, conjoint, enfants. A la réception du dossier de déclaration, la
CNPS procède à l’immatriculation du travailleur.
Le numéro CNPS ainsi attribué au travailleur est unique, personnel
et permanent (individuel et unique) même en cas de changement
d’employeur. Il permettra son identification dans la base SECU
(Système informatique).

Pour les employeurs qui n’ont pas été diligents dans la déclaration
de leurs employés, il leur est demandé de joindre les DISA des
années précédant l’année de la déclaration. La Déclaration
Individuelle des Salaires Annuelles en abrégé DISA, est un
document juridique. C’est un relevé nominatif et analytique qui
retrace la situation cotisante de l’ensemble des travailleurs d’une
entreprise pour une année donnée. Elle peut se présenter sous trois
formes : sur support papier, sur support magnétique ou format Txt, et
DISA sous Excel. La DISA contient les informations suivantes:

La déclaration de l’entreprise
Aka

- L’effectif global des travailleurs rémunérés par l’entreprise au


cours d’un exercice donné ;
- Les rémunérations annuelles payées à chaque travailleur ainsi
que la période d’activité au cours de l’exercice déclaré ;
- la date d’embauche et de départ (éventuel) du travailleur ;
- la rémunération soumise à cotisation pour chaque travailleur.

Pour pouvoir déterminer le montant à régulariser, les cotisations


versées par l’employeur doivent être connues. Pour cette raison, la
déclaration annuelle des salaires et de cotisations (DASC) est le
complément indispensable à la DISA. La DASC permet la régularisation
des déclarations déjà faites au cours de l’année par la détermination de
l’assiette de cotisations prenant en compte toute la rémunération
perçue par chacun des travailleurs. Sur la DASC on distingue outre les
identifiants de l’employeur :

Les colonnes réservées aux cotisations déclarées ;

Les colonnes de cotisations déterminées sur la base des salaires


annuels soumis à cotisation pour chaque branche ;

L’écart de déclarations qui est la différence entre les cotisations versées


et le montant que l’employeur devrait effectivement verser à la caisse.

Le traitement d’une DISA nous permettra de mieux comprendre tout ce


qui a été écrit ci-dessus.

• Procédure de traitement de la DISA dans l’application SECU :

Saisie de la DASC :
La déclaration de l’entreprise
Aka

Recouvrement/immatriculation/DISA/Déclaration des salaires


annuels/création

Ensuite on passe à la saisie de la DISA Recouvrement/ immatriculation


/ DISA /saisie de DISA papier.

Après la saisie de la DISA on passe au traitement. Recouvrement /


immatriculation /DISA/ traitement DISA.

Ensuite avant de déclencher le traitement, il faut s’assurer que les


différents écarts sont nuls. Autrement, il faut prendre soin de vérifier
les montants portés sur la DISA et la DASC.

Enfin, on clique sur traitement et on suit le processus déroulé par le


système. C’est-à-dire la validation de la DISA ; puis le transfert de la
DISA à l’unité archivage.

Exemples :
1/ Salarié embauché le 2 janvier 1998, déclaration faite le 30 avril
1999, joindre la DISA 1998.
2/ Salarié embauché le 3 mai 1996, déclaration faite le 22 juin 1998,
joindre les DISA 1996 et 1997.Une attestation d’immatriculation est
établie au nom du travailleur nouvellement immatriculé et remise à son
employeur.

L’attestation vaut carte d’assuré social. Le salarié, s’il n’en


possède pas, peut la réclamer à son employeur ou à la CNPS. En
cas d’anomalie dans l’immatriculation du salarié, l’employeur doit
saisir l’agence de la CNPS dont il relève pour que les corrections
nécessaires soient effectuées. En cas de perte de l’attestation, la
La déclaration de l’entreprise
Aka

CNPS ne pourra établir de duplicata qu’au vu de l’imprimé de


déclaration du travailleur rempli par l’employeur à partir de la
pièce d’état civil ayant servi à l’établissement de l’attestation
égarée.

Paragraphe 1.- Les travailleurs occasionnels


Ils sont soumis aux mêmes règles que les travailleurs permanents.
Toutefois, à cause de leur mobilité, l’entreprise doit se rapprocher de
l’agence CNPS afin d’arrêter les modalités pratiques de leur déclaration.
Cette déclaration concerne les journaliers, les CDD, les vacataires non
fonctionnaires…

Paragraphe 2.- Que faire en cas de cessation


d’activité

L’employeur doit immédiatement informer la CNPS :


 En cas de fermeture temporaire ou définitive de l’entreprise, par
écrit en précisant la date ainsi que le ou les motifs de la fermeture.
Il doit, en outre, remplir pour chaque salarié, une fiche de
cessation d’emploi à retirer auprès des services de la CNPS.
 Lorsqu’un salarié quitte l’entreprise (quel qu’en soit le motif),
l’employeur doit remplir une fiche de déclaration de cessation
d’emploi qu’il adresse à la CNPS pour signaler le départ du salarié.
NB : Les employeurs ont l’obligation de signaler à la CNPS toutes
les embauches ou tous les départs des travailleurs. Cela permettra
une mise à jour du fichier salarié et une bonne évaluation des
cotisations sociales dues par l’entreprise.

La déclaration de l’entreprise
Aka

SECTION 3.- L’ASSURANCE VOLONTAIRE

Les personnes autres que les travailleurs salariés tel que défini à
l’article 2 du code du travail, peuvent adhérer volontairement à une ou
plusieurs branches du régime de prévoyance sociale géré par la CNPS
quelle que soit la nature de l’activité qu’elles exercent.
Il n'existait pas de régime spécifique aux travailleurs indépendants
mais ils peuvent adhérer volontairement à l'assurance accident du
travail.
Aujourd’hui, des améliorations sont apportées dans le cadre de la
protection des travailleurs indépendants. Une ordonnance a été prise
dans ce sens par le Gouvernement en Conseil des Ministres le 17 juillet
2019 dernier. Ainsi , au titre du Ministère de l’Emploi et de la Protection
Sociale, en liaison avec le Ministère de l’Économie et des Finances, le
Ministère de l’Artisanat, le Secrétariat d’État auprès du Premier
Ministre, chargé du Budget et du Portefeuille de l’État et le Secrétariat
auprès du Ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des
PME, chargé de la Promotion des PME; le Conseil a adopté une
ordonnance portant institution de régimes de prévoyance sociale des
travailleurs indépendants ainsi que son projet de loi de ratification.
Cette mesure, qui s’inscrit dans la vision du Président de la République,
à travers le Programme Social du Gouvernement, permettra d’inclure
cette frange importante de la population active dans le système de
prévoyance sociale. Elle a pour objectif de fournir une couverture
sociale aux travailleurs indépendants contre certains risques sociaux
tels que la vieillesse, la maternité, les accidents de travail et les
maladies professionnelles. Elle vise également à intégrer les acteurs du

La déclaration de l’entreprise
Aka

secteur informel non seulement dans le système de sécurité sociale,


mais également dans les systèmes bancaire et fiscal ivoiriens.

Ce dispositif de couverture sociale prévoit la mise en place de


deux (02) régimes adaptés aux besoins et aux capacités contributives
des travailleurs indépendants : le régime de base à vocation universelle
et le régime complémentaire au profit de revenus supérieurs au plafond
du régime de base. Il s’agit de régimes assurantiels dont les prestations
sont la contrepartie du versement de cotisations liées à l’activité
professionnelle.

À l’examinée, cette ordonnance prise par le Gouvernement,


d’ailleurs, salutaire, ne rend pas encore obligatoire la protection
sociale des travailleurs indépendants et des travailleurs du secteur
informel comme c’est le cas de l’économie formelle ou officielle. À
notre humble avis, nous pensons que la rendre obligatoire
permettrait de lutter efficacement et durablement contre
l’insécurité de revenus des travailleurs indépendants, en
garantissant la préservation et l’amélioration de leurs moyens de
subsistance.

NB : L’employeur ou l’assuré volontaire (travailleur indépendant,


travailleur du secteur informel) est tenu d’informer la CNPS de
tous les changements intervenus au niveau de l’entreprise
(Adresse géographique ou postale, changement des statuts
juridiques, de dirigeant, d’activité, etc.).

La déclaration de l’entreprise
Akan Marcellin Droit de la Sécurité et de la Prévoyance Sociales en Côte d’Ivoire

CHAPITRE 6 LES COTISATIONS SOCIALES

Prélevées sur le salaire brut, les cotisations sociales sont dues


à la fois par l'employeur que par le salarié (uniquement la Branche
Retraite), toutes les autres branches (AT/MP et PF) sont
supportées par l’employeur seul. Mais les cotisations dues par le
salarié étant retenues lors de chaque paie par l'employeur, c'est
ce dernier qui doit déclarer et verser l'ensemble des cotisations
(contributions patronales et salariales) à la CNPS. Une mauvaise
connaissance de l’effectif exact de l’entreprise et du montant réel des
salaires versés aux employés aura une influence sur le montant
des cotisations à évaluer. C’est ainsi qu’une maitrise du nombre de
salariés est nécessaire.
Quatre (04) sections : les assiettes des cotisations (section 1), le taux
des cotisations (section 2), le paiement des cotisations (section 3) et le
contentieux (section 4).

SECTION 1- LES ASSIETTES DES COTISATIONS

Selon l’alinéa 1 de l’article 23 du Code de Prévoyance Sociale,


les cotisations sont assises sur l’ensemble des salaires y compris
les avantages en nature et indemnités diverses versées par
l’employeur à son personnel salarié à l’exception des indemnités
ayant le caractère de remboursement de frais.
Le régime ivoirien de protection sociale comporte quatre
branches : prestations familiales, accidents du travail et maladies
professionnelles, retraite et assurance maternité.

Les cotisations
Akan Marcellin Droit de la Sécurité et de la Prévoyance Sociales en Côte d’Ivoire

Il ne prévoyait pas de protection en cas de maladie, mais contient des


dispositions dans le cadre des prestations familiales en cas de
maternité. Ce vide vient d’être comblé avec l’avènement de la
Couverture Maladie Universelle(CMU). Ce dispositif institué par la
Loi n° 2014-131 du 24 mars 2014, consiste en un système
obligatoire de couverture des populations contre le risque maladie,
dénommé "Couverture Maladie Universelle".

Les prestations de la CNPS sont financées par les


cotisations versées par l’employeur pour ses travailleurs. Celles-
ci sont calculées sur un salaire brut plafonné, lequel est égal, en
matière de prestations familiales et d'accidents du travail, à 70.000
francs CFA par mois et en matière de retraite à 1.647.315 francs CFA
par mois (soit quarante-cinq fois le SMIG,36.607 francs CFA pour 40
heures de travail hebdomadaire).
IMPORTANT : Dans tous les cas, le montant du salaire à prendre
en considération pour base de calcul des cotisations ne peut être
inférieur au SMIG (60.000F, anciennement 36. 607F).

Paragraphe 1.- Le salaire brut

Il est constitué par le traitement de base et par les compléments, primes


et indemnités diverses, à l’exclusion des allocations familiales et des
indemnités ou remboursements destinés à couvrir des frais inhérents
à la fonction ou à l’emploi.

Les cotisations
Akan Marcellin Droit de la Sécurité et de la Prévoyance Sociales en Côte d’Ivoire

Paragraphe 2.- Les déductions autorisées

Les primes et indemnités de panier, de salissure, de tenue de travail,


d’outillage et de transport, sont exclus de l’assiette des cotisations dans
les limites suivantes :
 Prime de panier : 3 fois le SMIG horaire ;
 Prime mensuelle de salissure : 13 fois le SMIG horaire ;
 Indemnité mensuelle de tenue de travail : 7 fois le SMIG horaire ;
 Prime mensuelle d’outillage : 10 fois le SMIG horaire ;
 Indemnité mensuelle de transport : elle est exclue de l’assiette des
cotisations dans la limite d’une fois le montant exonéré par
l’administration fiscale.
Toutes les autres primes, gratifications ou indemnités sont soumises à
cotisation.

Paragraphe 3.- Avantages en nature

Les avantages en nature sont intégrés dans l’assiette des cotisations


pour leur valeur réelle.

A.- Pour le cas spécifique du logement :

Le montant du logement en tant qu’avantage en nature est déterminé


d’après sa valeur réelle.
Toutefois, lorsque la valeur réelle du logement en tant qu’avantage en
nature n’est pas connue, la détermination de celle-ci s’opère
conformément aux règles de la législation fiscale en vigueur.
En tout état de cause, les montants fixés par le barème de
l’Administration Fiscale constituant des minima, la valeur déclarée de
l’avantage à prendre en compte, ne peut être inférieure à ces minima.
Les cotisations
Akan Marcellin Droit de la Sécurité et de la Prévoyance Sociales en Côte d’Ivoire

B.- Cotisations pour apprentis

Le salaire théorique devant servir de base au calcul des cotisations


pour les apprentis est :
 La moitié de la valeur du SMIG quand l’intéressé est bénéficiaire
d’un contrat d’apprentissage ;
 La valeur du SMIG dans le cas contraire.

C.- Cotisations pour les autres catégories


assimilées

Il s’agit de :
o Les élèves de l’Enseignement Technique et les personnes
placées dans des centres de formation, de réadaptation ou
de rééducation professionnelle ;
o Les membres des coopératives ouvrières de production, les
gérants non-salariés et leurs préposés ;
o Les présidents directeurs et directeurs généraux des S.A et
les gérants de S.A.R.L. sous certaines conditions ;
o Les détenus du régime pénitentiaire exécutant un travail
pénal.
Pour ces personnes, l’article 16 du Code de Prévoyance Sociale
prévoit ceci : « Pour les personnes dont le salaire est suspendu ou qui
ne reçoivent pas une rémunération normale, les cotisations,
indemnités et prestations sont calculées sur le salaire annuel minimum
prévu par les dispositions dudit code ».
Important : Les cotisations pour les catégories citées ci-dessus ne
concernent que la branche des AT/MP, ces assurés sociaux ne
bénéficient que de la couverture au titre de cette branche.
Les cotisations
Akan Marcellin Droit de la Sécurité et de la Prévoyance Sociales en Côte d’Ivoire

SECTION 2.- LE TAUX DES COTISATIONS

Les taux utilisés pour le calcul des cotisations sont les suivants :
 5% pour les Prestations Familiales ;
 0,75 % pour l’Assurance Maternité ;
 2 à 5 % (selon le secteur d’activité) pour les Accidents du
Travail et les Maladies Professionnelles ;
 14% pour l’Assurance Vieillesse. 80

IMPORTANT : Les cotisations pour les prestations familiales,


l’assurance maternité et les accidents du travail sont à la charge
exclusive de l’employeur. Les cotisations pour la retraite sont à la
charge conjointe de l’employeur et du salarié à raison de 7,7 %
pour l’employeur et 6,3 % pour le salarié. Les cotisations sont
calculées à partir des salaires plafonnés et des taux de cotisation 81.

Pour que les travailleurs soient de plus en plus satisfaits, de


profondes réformes ont été opérées depuis la création de
l’institution. Ainsi depuis 1961, les taux et les plafonds servant de

80 Selon la réforme de la branche retraite de sécurité sociale pris en conseil des ministres du Jeudi 11 Janvier 2012, il y a augmentation du taux de
cotisation qui est passé de 8 à 12% en 2012, puis à 14% depuis Janvier 2013.
81 Avant la réforme de 2012, les taux de cotisation étaient de 4,8 % pour l’employeur et 3,2 % pour le salarié. Le taux de cotisation sociale est fixé à

14%. Toutefois, pour la période allant du 11 janvier 2012, date de signature de l’ordonnance au 31 décembre 2012, il est de 12% des salaires soumis à
cotisation. Le taux de cotisation des employeurs et salariés à la branche retraite est répartit comme suit : 55% pour les employeurs, soit 6,6% en 2012
et 7,7% à partir de 2013. 45% pour les salariés, soit 5,4% en 2012 et 6,3% à partir de 2013.
Les pourcentages de répartition des contributions employeurs et travailleurs à la branche retraite de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale sont
fixés comme suit :
55 % à la charge des employeurs,
45 % à la charge des travailleurs.
Les cotisations
Akan Marcellin Droit de la Sécurité et de la Prévoyance Sociales en Côte d’Ivoire

base de calcul des cotisations des retraités ont évolué comme


mentionnés dans le tableau ci- dessous :

Années de plafond taux de cotisation


reformes mensuel part retraite
part total
1961 45000 1,20%
salarié 1,80%
employ 3%
1976 70000 1,20% 1,80% 3%
1985 1497555 1,60% 2,40% 4%
1994 1647315 1,60% 2,40% 4%
2000 1647315 3,20% 4,80% 8%
2012 1647315 5,40% 6,60% 12%
2013 1647315 6,30% 7,70% 14%

Ces réformes ont aussi permis :

- La mensualisation du paiement des pensions qui était


trimestrielle.

- L’amélioration de la méthode de calcul de la pension de retraite.

- L’âge de départ à la retraite est passé de 55 ans à 60 ans.

- La durée d’activité minimum pour avoir droit à une pension


normale de 10 ans est passée à 15 ans.

La réforme prévoit la mise en place d’une retraite complémentaire


suspendue depuis 1984 pour les travailleurs et l’extension de la
couverture sociale aux actifs non-salariés et aux secteurs dits
informels.

Les cotisations
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C’est chose faite de nos jours82.

Aussi depuis l’année 2008, un projet de réforme de la branche de


retraite a-t-il été soumis au gouvernement qui, quatre ans plus tard a
été adopté.

Quelles sont les motivations de cette dernière réforme et


comment se présente- t- elle ?

La branche retraite de la CNPS affiche des déficits financiers depuis


2004, et présente jusqu’à 2008 un solde cumulé négatif de 110
milliards de FCFA. Les études actuarielles réalisées font apparaître une
aggravation de cette situation au cours des prochaines années, et
proposent des réformes devant permettre le retour à l’équilibre de cette
branche83.

82
Conseil des Ministres du 17 juillet 2019 : Au titre du Ministère de l’Emploi et de la Protection Sociale, en liaison avec le Ministère de l’Économie
et des Finances, le Ministère de l’Artisanat, le Secrétariat d’État auprès du Premier Ministre, chargé du Budget et du Portefeuille de l’État et le Secrétariat
auprès du Ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME, chargé de la Promotion des PME; le Conseil a adopté une ordonnance
portant institution de régimes de prévoyance sociale des travailleurs indépendants ainsi que son projet de loi de ratification. Cette mesure, qui s’inscrit
dans la vision du Président de la République, à travers le Programme Social du Gouvernement, permettra d’inclure cette frange importante de la
population active dans le système de prévoyance sociale. Elle a pour objectif de fournir une couverture sociale aux travailleur s indépendants contre
certains risques sociaux tels que la vieillesse, la maternité, les accidents de travail et les maladies professionnelles. Elle vise également à intégrer les
acteurs du secteur informel non seulement dans le système de sécurité sociale, mais également dans les systèmes bancaire et fiscal ivoiriens. Sur le plan
économique, cette mesure va permettre de lutter durablement contre l’insécurité de revenus des travailleurs indépendants, en garantissant la préservation
et l’amélioration de leurs moyens de subsistance. Ce dispositif de couverture sociale prévoit la mise en place de deux (02) régimes adaptés aux besoins
et aux capacités contributives des travailleurs indépendants : le régime de base à vocation universelle et le régime complémentaire au profit de revenus
supérieurs au plafond du régime de base. Il s’agit de régimes assurantiels dont les prestations sont la contrepartie du versement de cotisations liées à
l’activité professionnelle.

83 1-les causes externes. 1-1)-Augmentation rapide du nombre de pensionnés. Le nombre de pensionnés croît au fil des ans d’où l’augmentation du
nombre d’émissions des droits. Par exemple, à l’APS de San Pedro, à l’exercice 2011, 22575 émissions de pensions ont été faites pour 2100 pensionnés.
En 2012, ce nombre est passé à 25361émissions soit un écart de 2796 émissions en plus. 1-2)-Les crises sociopolitiques Depuis 1999, la Côte-d’Ivoire
connaît une série de crises militaro politiques qui ont eu pour conséquences la fermeture et ou la délocalisation massive de nombreuses entreprises
partout dans le pays, surtout dans les zones CNO. Cela a conduit à de nombreux licenciements ou à des mises au chômage technique. San Pedro n’a
Les cotisations
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Paragraphe 1.- Le Salaire Plancher

Le montant du salaire mensuel à prendre en considération pour


base de calcul des cotisations ne peut être inférieur au SMIG dont
le montant actuel est de 60.000 FCFA.

Paragraphe 2.- Les Salaires Plafonds

Les plafonds sont de:


 840 000 F par an (210 000 F par trimestre et 70 000 FCFA par
mois) pour les prestations familiales, l’assurance maternité, les
accidents du travail et maladies professionnelles ;
 45 fois le SMIG soit actuellement : 32.400.000 F par an
(10.800.000 F par trimestre ou 3.600.000 FCFA par mois) pour la
retraite.

SECTION 3.- LE PAIEMENT DES COTISATIONS


L’employeur est responsable du paiement à la CNPS de
l’ensemble des cotisations (part patronale et part salariale).

pas dérogé à cette règle ; le départ de plusieurs dirigeants a occasionné plusieurs suspensions d’activités. La conséquence directe est la baisse des
cotisations sociales et la hausse du volume des prestations dû aux retraites anticipées et autres. Cela a agi considérablement sur la trésorerie de
la caisse au titre de cette branche qui s’est retrouvée déficitaire. 2-les causes internes 2-1)-Le type de régime utilisé par l’IPS-CNPS Le régime par
répartition est celui en vigueur à la CNPS. Dans ce système, les cotisations versées par les actifs au titre de l’assurance vieillesse, sont utilisées pour
payer les pensions des retraités. Ce système repose donc sur une forte base de solidarité entre générat ions. Son équilibre financier dépend du rapport
entre le nombre des cotisants et celui des retraités. C'est-à-dire, plus le nombre de travailleurs (actifs) est élevé par rapport à celui des retraités (passifs),
plus le régime se porte bien. À contrario, plus le montant des pensions des retraités (passifs) est élevé par rapport au montant des cotisations des actifs,
le régime se porte mal. Malheureusement c’est cette dernière image qui nous ait donné de voir. Nous comprenons donc aisément les motivations de la
réforme de 2012 de la branche retraite. 2-2)-L’évolution rapide des prestations par rapport aux cotisations Les prestations versées au titre du régime de
retraite de la CNPS ont atteint plus de 81 milliards de FCFA en 2010.Leur montant a dépassé les 86 milliards de FCFA en 2011 et atteindra plus de
543 milliards de FCFA en 2055. Dans le même temps, les cotisations du régime d’assurance vieillesse, qui étaient d’un peu plu s de 71 milliards FCFA
en 2010, n’ont quasiment pas variées en 2011 et n’atteindront qu’un peu plus de 145 milliards FCFA en 2055.

Les cotisations
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Le salarié ne peut en aucun cas s’opposer à la retenue de sa part


de cotisation (6,3%) sur son salaire lors de chaque paye.
Nous étudierons la périodicité des paiements (paragraphe I) et la
régularité annuelle (paragraphe II).

Paragraphe 1.- La Périodicité des paiements

Les cotisations sont payées :


 Tous les mois, si l’entreprise emploie 20 salariés ou plus ;
 Tous les trimestres, si l’entreprise emploie moins de 20
salariés.
Le versement des cotisations se fait dans les 15 premiers jours
qui suivent le mois ou le trimestre échu. Le versement des
cotisations au-delà de cette période expose l’employeur à des pénalités.
Le paiement des cotisations peut se faire par chèque, virement ou en
espèces. Il doit être accompagné de l’appel de cotisations.

Paragraphe 2.- Régularisation annuelle

Les cotisations dues au titre des trois branches sont assises sur
l’ensemble des rémunérations ou gains perçues par les salariés et
assimilés dans la limite d’un plafond annuel. C’est pour permettre le
calcul des cotisations lors de chaque paie, que ce plafond annuel est
fractionné selon la périodicité des paies (mois, trimestre). Cependant,
pour respecter le principe de l’annualité du plafond, l’employeur doit
procéder à une régularisation des cotisations pour tenir compte de
l’ensemble des rémunérations payées à chaque salarié entre le premier
et le dernier jour de l’année considérée. Cela, afin d’éviter que les
indemnités ou gratifications versées à intervalles éloignés soient prises
Les cotisations
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en considération uniquement dans la limite du plafond mensuel de la


paye correspondante, ou que les salaires dont le montant mensuel varie
sur l’exercice ne soient que partiellement pris en compte dans le calcul
des cotisations.
Pour ce faire, conformément aux dispositions de l’Art. 26 de la loi 99-
477 du 2 août 1999 portant Code de Prévoyance Sociale, l’employeur
affilié est tenu de produire une Déclaration Individuelle des
Salaires Annuels (DISA) à la CNPS.
Par ailleurs, la DISA a pour but de permettre avec justesse et
régularité :
 Le suivi de la carrière des travailleurs ;
 La mise à jour du fichier des salariés en activité ;
 L’ouverture et la détermination des droits des salariés ;
 La tenue régulière des comptes employeurs.
Document obligatoire dans l’intérêt des travailleurs et des
employeurs, la DISA doit être dûment remplie et transmise à la
CNPS au plus tard, pour chaque année, à la fin du premier
trimestre de l’année suivante.
NB : Pour les entreprises dotées de moyens informatiques, la CNPS a
élaboré une monographie qui leur permet de fournir la DISA sur un
support magnétique (disquette, clé USB, carte mémoire, internet).
En vertu de l’article 30 de la loi précitée, le défaut de production de
la DISA aux échéances fixées, donne lieu au versement d’une pénalité
de 10 % du montant total mensuel des cotisations dues par
l’employeur défaillant.

Les cotisations
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SECTION 4.- CONTENTIEUX

Les sanctions financières spécifiques et les sanctions pénales


feront l’objet de notre analyse.

Paragraphe 1.- Sanctions financières spécifiques

La majoration de retard et la majoration forfaitaire seront


examinées successivement.
A.- La majoration de retard

L’employeur qui ne reverse pas les cotisations dans les délais


légaux doit payer des majorations de retard. Le taux de cette
majoration est de 0,050 % par jour de retard pour le retard des
cotisations non acquittées à la date limite d’exigibilité. Les majorations
peuvent être réduites ou annulées en cas de bonne foi ou de force
majeure par décision motivée du Conseil d’Administration saisi en
recours gracieux.

B.- La majoration forfaitaire

La non production de la DISA entraîne une pénalité (Supra. partie


sur la régularisation annuelle). Le remboursement des prestations
servies aux salariés (Article 32 du Code de Prévoyance Sociale)
Indépendamment des sanctions prévues ci-dessus et du versement
des cotisations arriérées et des majorations de retard correspondantes,
lorsque tout ou partie des cotisations exigibles, en application de la
législation sur les prestations familiales, n’a pas été acquitté dans les
délais fixés, la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale est fondée à
poursuivre auprès de l’employeur à qui incombe le versement des
Les cotisations
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cotisations, le remboursement de l’ensemble des prestations familiales,


entre la date d’exigibilité et la date du règlement définitif de la totalité
des cotisations arriérées de prestations familiales dues pour l’ensemble
des travailleurs intéressés.
Toutes les fois que le salarié ne pourra pas bénéficier des
prestations du fait du non accomplissement par son employeur des
obligations lui incombant, il est fondé à poursuivre l’employeur en
réparation au plan civil du préjudice subi (Article 29).

Paragraphe 2.- Sanctions pénales

L’employeur qui ne s’est pas conformé aux dispositions légales et


réglementaires applicables en matière de recouvrement des cotisations,
est puni de peines conventionnelles déterminées par décret. L’amende
est prononcée autant de fois qu’il y a de travailleurs pour lesquels les
versements n’ont été que partiellement effectués, sans que le montant
total des amendes infligés à un même contrevenant puisse excéder dix
fois le taux maximum de l’amende prévue. ( Article 29)

Les cotisations
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CHAPITRE
CHAPITRE 7
3 LES OBLIGATIONS DE L’EMPLOYEUR
EN MATIERE DE CONTROLE

En vertu des dispositions du Code de Prévoyance Sociale, les agents


de contrôle disposent de prérogatives légales dont la mise en œuvre à
l’occasion des missions comporte deux types d’obligations pour
l’employeur: les obligations liées à la personne du contrôleur et celles
liées à l’exécution matérielle du contrôle.

SECTION I : LES OBLIGATIONS LIEES


A LA PERSONNE DU CONTROLEUR

Il est question du respect de l’intégrité morale du contrôleur


(paragraphe I), le respect de l’intégrité physique du contrôleur
(paragraphe II) et l’obligation de permettre l’accès à l’entreprise au
contrôleur (paragraphe III).

Paragraphe 1.- Le respect de l’intégrité morale


du contrôleur

Conformément à l’article 255 de la loi n° 2019- 574 portant Code


Pénal84, (ancien article 223) le contrôleur assermenté peut être
assimilé à un fonctionnaire en raison de la mission de service public

84
Au sens du présent projet de loi, on entend par agent public: 1° toute personne physique qui détient un mandat électif, exécutif, administratif, militaire,
paramilitaire ou judiciaire, qu’elle ait été nommée ou élue, à titre permanent ou temporaire, qu’elle soit rémunérée ou non, et quel que soit son niveau
hiérarchique ; 2° toute personne qui exerce une fonction publique, y compris pour un organisme public ou une entreprise publique, ou qui fournit un
service public ; 3° toute personne chargée, même occasionnellement, d’un service ou d’une mission de service public, agissant dans l’exercice ou à
l’occasion de l’exercice de ses fonctions ; 4° tout officier public ou ministériel ;5° tout agent, préposé, ou commis de toute autre personne morale de
droit public ou d’un officier public ou ministériel ; 6° et de façon générale, toute autre personne agissant au nom de l’Etat et/ou avec les ressources de
celui-ci, ou définie comme agent public ou qui y est assimilée, conformément à la réglementation en vigueur.

Les obligations de l’employeur en matière de 300


Akan Marcellin Droit de la Sécurité et de la Prévoyance Sociales en Côte d’Ivoire

qu’il accomplit dans l’exercice de ses fonctions. Aussi, est-il interdit à


l’employeur de lui faire subir des outrages et tenter de le corrompre par
quelque moyen que ce soit.

A.- L’interdiction de commettre des outrages envers le contrôleur

L’article 272 du Code Pénal nouveau, garantit la protection de


l’agent de contrôle contre tout outrage commis sur sa personne dans
l’exercice de ses fonctions.
Ainsi, il pèse sur l’employeur, l’obligation de ne commettre aucune
offense, manifestation de mépris volontairement adressée sous forme
de parole, geste, menace, ou écrit envers lui au risque de se voir infliger
une peine d'un emprisonnement de quinze jours à trois mois et d'une
amende de 50.000 à 500.000 francs ou de l'une de ces deux peines
seulement85.

B.- L’interdiction de toute tentative de corruption

Les articles 28, 29 et 3086 de la loi n°2013-660 du 20 septembre


2013 portant prévention et lutte contre la corruption et les infractions

85
Article 272 L'outrage commis dans les conditions prévues par l’article 184 et visant tout agent public, dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de
ses fonctions, est puni d'un emprisonnement de quinze jours à trois mois et d'une amende de 50.000 à 500.000 francs ou de l'une de ces deux peines
seulement.(ancien article 251) Article 184 Quiconque par geste, propos, cri ou menace, par écrit, image, dessin, imprimé, document, placard ou affiche
ou tout autre moyen sonore ou visuel soit dans un lieu public ou ouvert au public, soit par un moyen permettant le contact visuel ou auditif du public,
provoque directement soit au vol, soit aux crimes de meurtre, pillage, incendie ou destruction d'édifices, soit à l'une des infractions prévues par les
chapitres 2 et 3 du présent titre est puni:

86
Art. 28. – Est puni, d’un emprisonnement de cinq à dix ans et d’une amende de 5.000.000 à 10.000.000 de francs, tout agent public qui sollicite,
agrée ou reçoit, sans droit, directement ou indirectement, des offres, promesses, dons, présents ou avantage quelconqu e pour lui-même ou pour une
personne ou entité, pour accomplir ou s’abstenir d’accomplir un acte de sa fonction, de sa mission ou de son mandat ou facili té par sa fonction, sa
mission ou son mandat.

Les obligations de l’employeur en matière de 301


Akan Marcellin Droit de la Sécurité et de la Prévoyance Sociales en Côte d’Ivoire

assimilées ont prévu la répression de l’infraction de corruption 87. Ainsi


donc, l’employeur qui pour obtenir des faveurs illégales auprès du
contrôleur, aura usé de voies de fait ou menaces de proses, offres, dons
ou présents, sera puni de même que l’agent de contrôle qui aura
accepté de se laisser corrompre.

Les peines prévues sont un emprisonnement de cinq à dix ans et


d’une amende de 5.000.000 à 10.000.000 de francs. (Anciennement
sous l’empire du code pénal ancien de 1981, l’emprisonnement de 2 à
10 ans et une amende de 200 000 F à 2 000 000 FCFA).

L’infraction est réprimée quand bien même la contrainte ou la


corruption n’aurait pas produit son effet.

Art. 29. – Est puni, d’un emprisonnement de cinq à dix ans et d’une amende de 5.000.000 à 10.000.000 de francs, quiconque propose, sans droit,
directement ou indirectement, des offres, promesses, dons, présents ou avantage quelconque, pour obtenir d’un agent public qu’il accomplisse ou
s’abstienne d’accomplir un acte dans l’exercice de ses fonctions, ou qu’il facilite, par ses fonctions, l’accomplissement de cet acte. Est puni, des mêmes
peines, quiconque accorde à un agent public qui sollicite, sans droit, directement ou indirectement, des offres, promesses, dons, présents ou avantage
quelconque, pour accomplir ou s’abstenir d’accomplir les actes visés à l’alinéa premier du présent article. La peine encourue est de dix ans, et l’amende
est égale au triple de la valeur des promesses agrées ou des choses reçues ou demandées, sans que ladite amende ne puisse être inférieure à 5.000.000
de francs, lorsque les infractions susvisées sont commises par :- un magistrat, un juré, un greffier ou toute autre personne siégeant dans une formation
à caractère juridictionnel :- tout comptable de fait.

Art. 30. - Est puni, d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 100.000 à 1.000.000 de francs, tout agent public qui sollicite ou accepte
une rétribution en espèces ou en nature pour lui-même ou pour un tiers, en rémunération d’un acte de sa fonction déjà accomplie.

87
La loi pénale ancienne de 1981 l’avait prévu en son article 234.

Les obligations de l’employeur en matière de 302


Akan Marcellin Droit de la Sécurité et de la Prévoyance Sociales en Côte d’Ivoire

Paragraphe 2.- Le respect de l’intégrité physique du


contrôleur

La qualité d’agent assermenté reconnue à l’agent de contrôle lui


accorde, conformément aux articles 277, 278, 27988 et 28089 du Code
Pénal nouveau, le bénéfice de la protection de son intégrité physique
contre toute forme d’agression. Ainsi, les violences et voies de fait
commises contre le contrôleur dans l’exercice de ses fonctions ou à
cette occasion, sont punies d'un emprisonnement d'un mois à trois ans
et d'une amende de 100.000 à 1.000.000 de francs. (Article 256 ancien
un emprisonnement d’un mois à 3 mois et d’une amende de 30 000
FCFA à 300 000 FCFA).

Toutefois, selon l’article 279 si les violences visées aux deux articles
précédents ont occasionné des blessures ou des maladies, la peine est
l'emprisonnement de cinq à vingt ans.

88
Article 279 Est puni d’un emprisonnement d'un mois à trois ans et d'une amende de100.000 à 1.000.000 de francs, quiconque profère la menace de
commettre un crime ou un délit contre les personnes ou les biens à rencontre d'une personne investie d'un mandat public électif, d'un magistrat, d'un
avocat, d'un officier public ou ministériel, d'un militaire de la gendarmerie nationale, d'un fonctionnaire de la police nationale, des douanes, de
l'inspection du travail et des lois sociales, de l'administration pénitentiaire, d'un sapeur-pompier militaire ou volontaire ou de toute autre personne
dépositaire de l'autorité publique, dans l'exercice ou du fait de ses fonctions, lorsque la qualité de la victime est apparente ou connue de l'auteur.

89
Article 280 Est puni d’un emprisonnement d'un mois à un an et d'une amende de 100.000 à 1.000.000 de francs quiconque profère la menace de
commettre un crime ou un délit contre les personnes ou les biens à rencontre d'un agent, d'un exploitant de réseau de transport public de voyageurs, d'un
enseignant ou de tout membre des personnels travaillant dans les établissements d'enseignement scolaire public ou de toute autre personne chargée
d'une mission de service public ainsi que d'un professionnel de santé, dans l'exercice de ses fonctions, lorsque la qualité d e la victime est apparente ou
connue de l'auteur.

Les obligations de l’employeur en matière de 303


Akan Marcellin Droit de la Sécurité et de la Prévoyance Sociales en Côte d’Ivoire

Si la mort s’est ensuivie, le maximum de cette peine est prononcé. Les


articles 11490 et 11591 du code pénal ne sont pas applicables.

Dans le cas où ces violences n'ont causé ni blessures ni maladies, la


peine est l'emprisonnement de cinq à vingt ans si elles sont commises
avec préméditation.

Si les violences sont commises avec intention de donner la mort, le


coupable est puni de l'emprisonnement à vie.
Paragraphe 3.- L’obligation de permettre l’accès
à l’entreprise

Le principe du libre accès du contrôleur aux entreprises énoncé par


le Code de Prévoyance Sociale en son article 25, est une règle qui
s’impose à l’employeur et devant l’application de laquelle il ne peut
opposer de résistance.

90
Article 114 Sauf dans les cas où la loi les exclut, le juge peut, eu égard aux circonstances, au degré de gravité des faits et à la personnalité du
coupable, accorder à ce dernier le bénéfice des circonstances atténuantes.

91
Article 115 Lorsque le bénéfice des circonstances atténuantes est accordé, la peine principale est réduite ainsi qu'il suit :1° en matière de crime :-
à une peine privative de liberté de deux à vingt ans si le crime est passible d'une peine privative de liberté perpétuelle ; - à une peine
privative de liberté d’un à trois ans s’il est passible d'une peine privative de liberté temporaire ;La condamnation prononcée peut en outre être assortie
d'une amende qui ne peut excéder 1.000.000 de francs. 2° en matière de délit :- à une peine privative de liberté inférieure au minimum légal et
à l'amende si le délit est passible d'une peine privative de liberté et d'une amende ; la peine privative de liberté peut être réduite jusqu'à un jour ; -
à la peine privative de liberté prévue à l'alinéa précédent ou à une peine d'amende qui ne peut excéder 1.000.000 de francs si le délit n’est
passible seulement que d'une peine privative de liberté ;- à une peine d'amende inférieure au minimum légal si le délit est passible d'une seule
peine d'amende ou s'il est passible soit d'une amende, soit d'une peine privative de liberté et que le juge ne prononce que l'amende. 3° en matière de
contravention, à une peine d'amende inférieure au minimum légal à l'exclusion de toute peine privative de liberté.

Les obligations de l’employeur en matière de 304


Akan Marcellin Droit de la Sécurité et de la Prévoyance Sociales en Côte d’Ivoire

SECTION 2.- LES OBLIGATIONS LIEES


A L’EXECUTION MATERIELLE
DU CONTROLE

Ces obligations tiennent au but et au rôle du contrôle puis les


pouvoirs du contrôleur.
Paragraphe 1.- Le but du contrôle

En principe, le recouvrement des cotisations sociales est basé sur


un système déclaratif. Dans un tel système, l’employeur détermine lui-
même le montant des cotisations dont il est redevable vis-à-vis de la
Sécurité Sociale.
La contrepartie de ce principe est la possibilité pour les Organismes
de Sécurité Sociale d’effectuer un contrôle sur la régularité et
l’exactitude des déclarations faites par le cotisant.

Paragraphe 2.- Le rôle du contrôle

Dans la pratique, le contrôleur employeur exerce simultanément:

1.- Une mission de contrôle consistant à :

 Faire appliquer la législation de Sécurité Sociale en matière de


recouvrement des cotisations et des prestations sociales ;
 Vérifier sur place les déclarations des salaires des employeurs ;
 Faire des redressements comptables en cas d’omission de certains
éléments à prendre en compte pour le calcul des cotisations ;
 Débusquer les employeurs clandestins et procéder à leur
immatriculation systématique ;
 Détecter les fraudes et autres formes d’abus ;
Les obligations de l’employeur en matière de 305
Akan Marcellin Droit de la Sécurité et de la Prévoyance Sociales en Côte d’Ivoire

 Rechercher les adresses des employeurs disparus ;


 Contrôler les déclarations et les informations en matière de
prestations.

2.- Une fonction de conseil consistant à :

 Fournir des informations et des conseils aux employeurs


dans le cadre de l’interprétation des textes de Sécurité
Sociale.

Paragraphe 3.- Les pouvoirs du contrôleur


(article 25 alinéa 2 du CPS)

En vertu de cette disposition suscitée, les agents de contrôle ont le


pouvoir de :
Pénétrer librement pendant les heures d’ouverture sans avertissement
préalable dans tout établissement assujetti à leur contrôle
Procéder à tout examen, contrôle ou enquête jugé nécessaire pour
s’assurer que les dispositions applicables sont effectivement observées
et notamment :
Interroger avec ou sans témoins l’employeur ou le personnel de
l’entreprise, contrôler leur identité, demander à toute autre personne
des renseignements dont le témoignage pourrait sembler nécessaire.
Requérir la production de tout registre et document dont la tenue est
prescrite par les textes en vigueur en matière de travail et de sécurité
sociale dans la mesure où les registres et documents sont nécessaires
à l’accomplissement de leur mission.
A l’occasion d’une visite d’inspection, l’agent de contrôle doit, informer
de sa présence, l’employeur ou son représentant. Les agents de contrôle
Les obligations de l’employeur en matière de 306
Akan Marcellin Droit de la Sécurité et de la Prévoyance Sociales en Côte d’Ivoire

prêtent devant le tribunal ou la section de tribunal de leur résidence le


serment prévu à l’article 91.2 du code du travail.

Conclusion

En définitive, il faut retenir que l’employeur est un acteur


incontournable dans la politique de la sécurité sociale. Etant aussi
un acteur indispensable dans les relations de travail, toute cette
politique de prévoyance sociale est envisagée en vue du bien-être
du travailleur en lui octroyant une couverture sociale. D’où
l’examen de l’assuré social en tant que travailleur salarié dans un
deuxième titre.

Les obligations de l’employeur en matière de 307


Aka KOFFI

TITRE IV

LES ASSUREURS SOCIAUX

Le régime ivoirien de protection sociale protège les travailleurs


salariés obligatoirement pour les risques :
 Maladie ;
 Prestations familiales (dont la maternité) ;
 Accidents du travail-maladies professionnelles ;
 Pensions (vieillesse, invalidité et survivants).
Quand devient-on assuré social ?
Est considéré comme assuré social, tout travailleur immatriculé à
la CNPS. L’obligation d’immatriculation incombe à l’employeur.
NB : Tout travailleur a le droit de demander son immatriculation
et l’affiliation de son employeur.
L’immatriculation à la CNPS est matérialisée par un numéro de
douze (12) chiffres qui peut vous être communiqué soit par
l’employeur, soit à la CNPS.
NB : Le numéro d’immatriculation sert pour toute la vie. Il doit
être rappelé au nouvel employeur en cas de changement
d’employeur et dans tous les rapports avec la CNPS.
Qui doit cotiser?

Les assurés 308


Aka KOFFI

L’immatriculation à la CNPS crée des obligations aussi bien pour


le travailleur que pour son employeur.
Ces obligations consistent essentiellement au prélèvement et au
versement périodique de cotisations.
L’employeur est tenu pour seul responsable du versement des
cotisations (part patronale et part salariale) à leur échéance. Le
travailleur ne peut en aucun cas s’opposer à la retenue de sa part
de cotisations sur son salaire.
Il existe une cotisation pour chacune des branches de prestations
gérées par l’IPS- CNPS.

À l’exception de la branche vieillesse, les cotisations des autres


branches sont entièrement à la charge de l’employeur.

Quatre (04) chapitres guideront donc cette partie :


- L’Assurance Maternité (chapitre I)
- Les Prestations Familiales (chapitre II)
- La Déclaration de l’A.T et M.P (chapitre III)
- L’Assurance Vieillesse ou la Retraite (chapitre IV)

Les assurés 309


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CHAPTRE 8 : L’ASSURANCE MATERNITE


I
Les prestations d’assurance maternité sont dues à la femme
salariée pendant le congé de maternité et la grossesse. Elles
comprennent les indemnités journalières et les frais médicaux et
pharmaceutiques.
Elles concernent les indemnités journalières des femmes salariées
en congé de maternité (section I) et le remboursement des frais
d’accouchement (section II).

SECTION 1.- LES INDEMNITES JOURNALIERES DES FEMMES


SALARIEES EN CONGE DE MATERNITE

Elles sont dues pendant la durée du congé de maternité qui est


de quatorze semaines, six semaines avant et huit semaines après
l’accouchement. En cas d’un repos supplémentaire justifié par une
maladie résultant de la grossesse ou de l’accouchement, l’arrêt
de travail peut être prolongé jusqu’à concurrence de trois
semaines (21 jours) maximum.

Paragraphe 1.- A qui sont-elles payées ?

A la femme salariée du secteur privé et assimilé et à la femme


agent temporaire, contractuelle ou journalière de l’administration
publique.

Les prestations familiales 310


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Paragraphe 2.- combien s’élèvent-elles ?

Les indemnités journalières correspondent au salaire que la femme


percevait au moment de son départ en congé : salaire de base
augmenté, le cas échéant, des primes et indemnités inhérentes à la
nature de l’emploi, à l’exclusion de tout ce qui a un caractère de
remboursement. Elles sont calculées au prorata du temps de repos
effectif et sont soumises à l’impôt.

Paragraphe 3.- Quand sont-elles payées ?

Le règlement se fait par mois et à terme échu.


Paragraphe 4.- Dans quelles conditions sont-elles payées ?

 Etre salariée en activité chez un employeur affilié à la CNPS ;


 Avoir accompli une période de stage (durée minimale pour
avoir droit à une prestation) de 3 mois continus ;
 Arrêter effectivement de travailler à partir de sept mois et
demi de grossesse ;
 Résider sur le territoire ivoirien.

Les prestations familiales 311


Aka KOFFI

Paragraphe 5.- Quelles sont les formalités


à accomplir ?

Justifier d’au moins 3 mois de travail consécutifs chez un ou


plusieurs employeurs affiliés à la CNPS
Arrêter effectivement de travailler à partir de sept mois et demi de la
grossesse ;
Résider sur le territoire ivoirien. Pour bénéficier des indemnités
journalières, la femme salariée doit produire les pièces suivantes :
Une attestation de travail (présence) délivrée par l’employeur ;
Une attestation d’arrêt de travail pour congé de maternité ;
Un certificat de grossesse de 7 mois et demi indiquant la date
présumée d’accouchement ;
Les 3 derniers bulletins de paie précédant l’arrêt de travail ;
À la reprise du travail, une attestation de reprise de travail signée par
l’employeur ;
Si le repos se prolonge au-delà de 14 semaines, un certificat médical
accompagné d’un rapport médical doit être délivré par le médecin. Ce
certificat médical devra préciser que la prolongation est en rapport avec
la grossesse ou les couches. En plus du certificat médical, un certificat
de non reprise de travail doit être délivré par l’employeur.

SECTION 2.- LE REMBOURSEMENT DES FRAIS


D’ACCOUCHEMENT ET FRAIS
PHARMACEUTIQUES
Les frais d’hospitalisation, médicaux et pharmaceutiques liés à la
grossesse font l’objet de remboursement dans les conditions prescrites
par les textes en vigueur.
Les prestations familiales 312
Aka KOFFI

Paragraphe 1.- Le remboursement des frais


d’accouchement et des soins
médicaux
Les remboursements concernent les frais d’hospitalisation, les frais
pharmaceutiques et les soins médicaux liés à la grossesse.
Qui a droit à ces remboursements ?
La femme salariée en grossesse.
Quand a-t-elle droit à ces remboursements ?
Les remboursements sont dus à la femme salariée à partir du
3ème mois de la grossesse.

Paragraphe 2.- Les frais pharmaceutiques

Dans quelles conditions sont-ils remboursés ?


Les médicaments doivent être délivrés exclusivement pour les maladies
liées à la grossesse ou aux couches.

Quels en sont les montants ?


Les remboursements se font :
Aux prix portés sur l’ordonnance (au vu des vignettes collées sur
l’ordonnance) ;
Dans la limite des sommes réellement déboursées.
Les ordonnances médicales sont remboursées à partir du 3e mois de la
grossesse jusqu’à la reprise du travail après accouchement.

Paragraphe 3.- Les frais d’accouchement

Dans quelles conditions sont-ils remboursés ?


L’accouchement doit avoir lieu sous contrôle médical.
Les prestations familiales 313
Aka KOFFI

Quels en sont les montants ?


 En établissement sanitaire privé : sur la base du taux journalier
de la 2è catégorie des hôpitaux publics ;
 Plus 5 000 F pour l’accouchement avec un supplément de 2 000
F par enfant s’il y a accouchement multiple ;
 En formation sanitaire publique : taux de la 2è catégorie par le
nombre de jours d’hospitalisation.

Paragraphe 4.- Les soins médicaux proprement dits

Dans quelles conditions sont-ils remboursés ?


Ils sont remboursés en cas de :
 Accouchement à domicile ;
 Accouchement dans une formation sanitaire publique ou privée,
quand les soins médicaux ne sont pas pris en compte dans le tarif
de la journée.
Quels en sont les montants ?
Le remboursement est effectué en fonction du tarif des consultations
externes applicables dans les établissements hospitaliers publics.
Quand les remboursements sont-ils effectués ?
A la demande des bénéficiaires et après validation des factures par le
médecin conseil de la CNPS.
Prescription des prestations
Les prestations liées à l’assurance maternité sont calculés à compter
de la date de dépôt du dossier à la CNPS et payés si l’intéressé remplit
toutes les conditions de fond et de forme.
Les arriérés de paiement des prestations familiales, ne sont plus dus
après deux(2) ans.
Les prestations familiales 314
Aka KOFFI

NB : Les remboursements sont effectués à la demande des


bénéficiaires et après validation des factures par le médecin
conseil de l’agence de l’assuré social. Ces remboursements
sont opérés que dans la limite des sommes réellement
déboursées.
Le délai de rétroactivité, en ce qui concerne les paiements pour
les prestations familiales et assurance maternité, est de 2 ans
maximum.

Les prestations familiales 315


Aka KOFFI

CHAPITRE 9 : LES PRETATIONS FAMILIALES

Les prestations familiales92 sont des prestations sociales dont


l'objet est d'apporter aux familles une aide compensant partiellement
les dépenses engagées pour la subsistance et l'éducation des enfants.
Afin d’aider le travailleur à faire face à ses charges familiales et en
vue de promouvoir la protection maternelle et infantile, l’emploi féminin
ainsi que l’éducation des enfants, la loi a prévu les prestations
suivantes :
- Les allocations prénatales ;
- Les allocations de maternité ;
- Les allocations au foyer du travailleur ;
- Les allocations familiales.
La condition générale de bénéfice des prestations au titre de la
branche des prestations familiales est de justifier d’au moins 3 mois de
travail consécutifs chez un ou plusieurs employeurs.
Quatre (04) sections : les allocations prénatales (section I), les
allocations de maternité (section II), les allocations au foyer du
travailleur (section III) et enfin, les allocations familiales (section IV).

92 Article 50 (nouveau) : Le taux des prestations familiales définies au présent chapitre, est fixé dans les conditions prévues par décret, en fonction de
l'évolution du coût de la vie et de l'équilibre de la branche.

Les prestations familiales 316


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SECTION 1.- LES ALLOCATIONS PRENATALES

Elles sont dues, pour les neuf mois de la grossesse, à toute femme
salariée ou conjointe légale d’un travailleur salarié à compter du jour
où l’état de grossesse est déclaré.

A qui sont-elles payées ?


A la mère.

A combien s’élèvent-elles et quand sont-elles payées ?


 3 000 F après le 1er examen médical (fait par un médecin) vers le
3ème mois de la grossesse ;
 6 000 F après le 2ème examen (fait par un médecin ou une sage-
femme) vers le 6ème mois ;
 4 500 F après le 3ème examen (fait par un médecin ou une sage-
femme) à 7 mois et demi de la grossesse.
Quelles sont les formalités à accomplir ?
En plus de la condition générale définie ci-dessus, la conjointe
du travailleur ou la femme salariée doit :
Effectuer les visites médicales à 3 mois, 6 mois et 7 mois et
demi de la grossesse. La première visite doit obligatoirement être
effectuée par un médecin et les deux autres soit par un médecin
soit par une sage- femme.
Fournir les certificats médicaux relatifs à ces différentes visites.
La déclaration de grossesse accompagnée d’un certificat médical doit
parvenir à la CNPS avant la fin du 3ème mois de grossesse.

Les prestations familiales 317


Aka KOFFI

NB : Il faudrait retenir que les allocations prénatales ne sont


versées qu’après chaque examen. Sous peine de rejet, les examens
prénataux doivent être effectués aux moments indiqués et par les
autorités médicales compétentes.

SECTION 2.- LES ALLOCATIONS DE MATERNITE


Elles sont dues pour toute femme salariée ou conjointe légale d’un
travailleur salarié qui donne naissance à un enfant né viable, sous
contrôle médical et inscrit à l’état civil.

A qui sont-elles payées ? A la mère ou à défaut au père.


A combien s’élèvent-elles et quand sont-elles payées ?
A 18 000 F payables en fractions :
 9 000 F à la naissance ;
 4 500 F lorsque l’enfant atteint 6 mois ;
 4 500 F lorsqu’il atteint 12 mois.
Quelles sont les formalités à accomplir ?
En plus de la condition générale définie plus haut, la conjointe du
travailleur ou la femme salariée doit :
- Faire effectuer au nouveau-né des visites médicales tous les 2
mois à partir de sa naissance jusqu’au 12ème mois (soit au total,
6 visites médicales). Chaque visite doit être certifiée par le
médecin ou la sage-femme.
- Fournir l’extrait de naissance et les certificats médicaux
d’accouchement et des différentes visites.
-

Les prestations familiales 318


Aka KOFFI

NB : En cas de non-assistance à la naissance par un médecin,


demander une constatation d’impossibilité en présentant l’enfant
à un médecin, une sage-femme ou une infirmière. Les jumeaux,
triplés…donnent droit à des montants d’allocations de maternité
doubles, triples.

SECTION 3.- LES ALLOCATIONS AU FOYER


DU TRAVAILLEUR

Elles sont perçues à l’occasion de la naissance de chacun des 3


premiers enfants issus du premier mariage (contracté devant un
officier de l’état civil) au travailleur.

Cependant, en cas de décès du premier conjoint déclaré à l’état civil,


ces allocations peuvent être payées pour les enfants du second
mariage, le nombre total d’enfants pouvant ouvrir droit à cette
allocation, étant limité à trois. Elles sont perçues à l’occasion de la
naissance de chacun des 3 premiers enfants issus du premier mariage
(contracté devant un officier de l’état civil).
Cependant, en cas de décès de la première épouse, déclarée à l’état
civil, cette allocation peut être payée pour les enfants du second
mariage (le nombre total d’enfants pouvant ouvrir droit à cette
allocation, est fixé à trois).
A qui sont-elles payées ?
A la mère ou à défaut au père.

Les prestations familiales 319


Aka KOFFI

A combien s’élève-elle et quand est-elle payée ?


Le montant de cette allocation est actuellement de 18 000 F par enfant,
payable en une seule fois à la naissance de chacun des 3 premiers
enfants.
Dans quelles conditions est-elle payée ?
Les enfants doivent être nés viables, sous contrôle médical et déclarés
à l’état civil.
Quelles sont les formalités à accomplir ?
En plus de la condition générale définie plus haut et des

conditions spécifiques ci-dessus énumérées : Les enfants doivent être


nés viables, sous contrôle médical et déclarés à l’état civil ; fournir un
extrait d’acte de naissance (ou le jugement supplétif) et le certificat
d’accouchement pour chaque enfant.

SECTION 4.- LES ALLOCATIONS FAMILIALES

Elles sont octroyées au travailleur pour chacun des enfants à sa


charge, âgé de plus d’un an et de moins de 14 ans.

Toutefois, la limite d’âge est portée à :


 18 ans pour l’enfant placé en apprentissage ;
 21 ans s’il poursuit ses études ou si, par suite d’infirmité ou de
maladie, il ne peut exercer un travail rémunéré.
NB : Pour les enfants scolarisés, il est exigé le certificat de
scolarité qui doit préciser si l’enfant est boursier ou non boursier.
De même pour l’enfant en apprentissage, il est exigé un contrat

Les prestations familiales 320


Aka KOFFI

d’apprentissage qui doit préciser si l’apprenti perçoit ou non un


salaire. Dans l’affirmative, le montant du salaire doit être indiqué.

Quels enfants donnent droit aux allocations familiales ?


Ce sont les enfants :
 D’allocataires issus de mariages inscrits à l’état civil ;
 De la femme de l’allocataire, issus d’un précédent mariage
lorsqu’il y a eu décès régulièrement déclaré ou divorce
judiciairement prononcé, sauf si ces enfants sont restés à la
charge du premier mari ou si celui-ci contribue à leur entretien ;
 Adoptés ou légitimés par l’allocataire, conformément aux
dispositions du code civil ;
 Des mères célibataires salariées si celles-ci ont la charge de leur
enfant sans l’aide du père. Cette situation doit être attestée par
une ordonnance d’autorité parentale délivrée par le tribunal.
A qui sont-elles payées ?
À la mère et à titre exceptionnel, à la personne qui a la charge de
l’enfant.
A combien s’élèvent-elles et quand sont-elles payées ?
Le montant était de 1500F jusqu’à 2014 par enfant et par mois,
payables par trimestre. Un décret fixe le montant par enfant et par
mois à 2500 FCFA pour compter du 1er janvier 2015 et 5000 FCFA
pour compter du 1er juillet 2016 93.
93
Ainsi, dans l’optique d’une amélioration du régime de prévoyance sociale en Côte d’Ivoire, le Conseil des Ministres réuni le 26 juillet 2017, a adopté
un décret portant revalorisation du montant des allocations familiales versés par la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale, des pensions de retraite et
de réversion des agents du secteur privé et assimilés. En application des dispositions du Code de prévoyance sociale et de l’ordonnance n° 2012-3 du
11 janvier 2012 portant modification dudit Code, ce décret fixe le montant par enfant et par mois à 2500 FCFA pour compter du 1er janvier 2015 et
5000 FCFA pour compter du 1er juillet 2016.

Les prestations familiales 321


Aka KOFFI

Dans quelles conditions sont-elles payées ?


 L’assuré doit consacrer un temps minimum à son travail ;
 L’assuré doit être marié légalement. S’agissant des femmes
célibataires, elles doivent bénéficier d’une ordonnance d’autorité
parentale ;
 L’assuré doit avoir au moins un enfant à sa charge âgé de moins
de 21 ans.
Quelles sont les formalités à accomplir ?
En plus de la condition générale définie plus haut et des
spécificités ci-dessus énumérées, les conditions suivantes doivent être
réunies :
- Pour le travailleur : être marié légalement. S’agissant des
femmes salariées (mariées ou célibataires), elles doivent bénéficier
d’une ordonnance de puissance paternelle ;

Pour l’enfant, il doit être :


- Issu du travailleur marié ;
- Issu d’un précédent mariage lorsqu’il y a eu décès régulièrement
déclaré ou divorce judiciairement prononcé, sauf si cet enfant est resté
à la charge du premier mari ou si celui-ci contribue à son entretien ;
- Adopté ou légitimé par l’allocataire, suivant les règles du code civil;
- Issu de la femme salariée (célibataire ou mariée) si celle-ci a la charge
de l’enfant sans l’aide du père. Cette situation doit être attestée par une
ordonnance de puissance paternelle délivrée par le tribunal.

Les prestations familiales 322


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Pour bénéficier des allocations familiales, le travailleur doit


produire les pièces suivantes :
- Attestation de travail remplie par son employeur (chaque
semestre) ;
- Extrait d’acte de mariage ;
- Certificat médical pour l’enfant de moins de 6 ans ou infirme
(chaque année) ;
- Attestation de fréquentation scolaire pour l’enfant scolarisé
(chaque année scolaire) ; Certificat d’assiduité et le contrat
d’apprentissage pour l’enfant en apprentissage (chaque année);
- Ordonnance de puissance paternelle (pour les mères salariées).

Comment sont-elles payées ?


Les allocations familiales sont payées soit au guichet CNPS pour
les allocataires employés par les personnes physiques ainsi que les
conjoints d’assurés décédés, soit dans les entreprises (paiement par
employeur). Dans ce dernier cas, après chaque paiement, l’employeur
est tenu de retourner le bordereau de paiement à la CNPS avec les
émargements des salariés ayant perçu leurs allocations. L’employeur
devra reverser à la CNPS, le montant total des allocations familiales qui
n’ont pas été versées aux bénéficiaires.
Les allocataires employés par des personnes physiques sont payés
aux guichets de l’agence CNPS dont dépend leur employeur.
En ce qui concerne les conjoints d’assurés décédés, leurs paiements
sont effectués à l’agence de la CNPS dont relevait le défunt.

Les prestations familiales 323


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NB : Vous pouvez continuer à bénéficier des allocations


familiales si vous êtes veuve d’un allocataire décédé en activité,
même si vous n’exercez aucune activité.
Doit-on pour autant conclure que la révision à la hausse du
montant des allocations familiales conduira indubitablement à
améliorer les conditions de vie des personnes visées ? Nous sommes
tentés de répondre par la négative car si cette mesure tend à aider
financièrement les travailleurs, le montant des allocations familiales
demeure dérisoire eu égard à la cherté de la vie en Côte d’Ivoire.

Les prestations familiales 324


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CHAPITRE 10 L LA DECLARATION DE L’AT /MP

SECTION PRELIMINAIRE : ASPECTS MEDICO-LEGAUX DES


ACCIDENTS DU TRAVAIL ET DES MALADIES
PROFESSIONNELLES DANS LE SECTEUR PUBLIC EN COTE
D’IVOIRE.

Les accidents du travail (AT) et maladies professionnelles (MP)


constituent pour les économies des pays en développement un
véritable problème de santé publique, au regard des indicateurs de
fréquence et de gravité disponibles. Malgré les progrès observés dans
le domaine de la prévention, un grand nombre de travailleurs est
victime d’atteintes physiques et psychologiques d’origine
professionnelle. Dans la quasi-totalité des Etats, ces altérations de
la santé donnent droit à réparation, sur la base d’arsenaux
juridiques souvent complexes et peu connues des bénéficiaires.
À la différence du secteur privé, les mécanismes de réparation
des lésions professionnelles dans l’administration publique restent
grandement méconnus des fonctionnaires, des médecins et
souvent, des responsables hiérarchiques de la victime.
A travers une présentation des structures spécialisées, des procédures
en vigueur d’une part, et une analyse critique de ces dispositions
d’autre part, ce travail vise à informer de manière élargie les différents
partenaires en présence.

La declaration de L’AT /MP 325


Aka KOFFI

1- Bases juridiques

En Côte d’Ivoire, l’organisation de la prise en charge des victimes


de lésions professionnelles dans le secteur public repose sur deux
textes essentiels : le décret n°68-82 du 9 février 1968 et le décret
n°71-301 du 25 juin 1971.
- Le premier porte réparation pécuniaire accordée aux agents de
l’Etat en cas de maladie contractée en service, ou d’accidents
survenus dans l’exercice de leurs fonctions. L’arrêté
interministériel n°8993 du 16 octobre 1974, pris conjointement
par les ministères de la fonction publique, de la santé et de
l’économie précise les modalités d’application dudit décret.
- Le second décret porte institution d’un comité médical et d’une
commission de réforme.
Ces deux décrets précisent la nature des lésions réparées, ainsi que
les procédures d’instruction des dossiers de demande. Ces textes ont
été en application respective de la loi n°64-488 du 21 décembre 1964
portant statut général de la fonction publique, et de l’article 14 de la loi
n°62-405 du 7 novembre 1962 portant organisation des pensions
civiles.

La declaration de L’AT /MP 326


Aka KOFFI

Champ d’application

a-Les bénéficiaires

Les bénéficiaires visés par le décret de 1968 et par l’arrêté de 1974


sont les fonctionnaires, les fonctionnaires détachés. Les agents
temporaires des administrations et établissements publics
administratifs de l’Etat et leurs ayant droits.

a- les types de lésions concernées

L’article 1er du décret de 1968 présente le champ des atteintes


visées. Il s’agit bien des invalidités résultant soit d’un accident de
service ayant entraîné une incapacité permanente, soit d’une
maladie d’origine professionnelle.
La définition de l’accident y est clairement spécifiée. Il s’agit de
l’accident par le fait ou à l’occasion du service, de l’accident de
trajet et de l’accident survenu au cours des missions. Cette
définition est identique à celle appliquée aux travailleurs du secteur
privé. Un AT réunit obligatoirement trois conditions : un fait
accidentel, une lésion et un lien entre le fait et la lésion
Contrairement au secteur privé, il faut que l’accident ait
entraîné des séquelles ou une incapacité permanente pour être
pris en compte. La fonction publique exclut donc de facto les
incapacités partielles, c’est-à-dire les accidents parvenus au stade
de guérison.

La declaration de L’AT /MP 327


Aka KOFFI

Rappelons que les séquelles désignent les lésions qu’aucun


traitement ne peut modifier, la guérison étant l’expression de la
restitution ad integrum de l’organe lésé.
À l’opposé des AT, les maladies visées par le décret de 1968 n’ont
pas été définies. Il n’est nullement fait allusion aux tableaux de
maladies professionnelles indemnisables.
Les premières sont expressément inscrites sur une liste de
tableaux dits de maladies professionnelles indemnisables, les secondes
n’y figurant pas. Les maladies à caractère professionnel ne donnent
accès à aucune réparation. Les tableaux actuels au nombre de 42, sont
annexés au code de prévoyance sociale. Ils représentent le seul
instrument médico- légal indispensable à la reconnaissance et à
l’indemnisation des MP. Sans un tel instrument, l’imputabilité d’une
maladie à l’exécution d’une activité professionnelle demeure un
exercice difficile, périlleux, souvent éloigné de toute objectivité. Le
risque d’une telle situation est la sous-estimation ou la surestimation
des MP reconnues par les structures compétentes.

Procédure de déclaration
et reconnaissance

Elle peut être schématiquement subdivisée en trois parties, à savoir :


la demande ou déclaration, l’instruction ou le traitement de la
demande, et la décision de reconnaissance et d’indemnisation.

Après une section préliminaire portant sur les aspects médico-légaux


des AT et MP dans le secteur public en C.I, trois(03) autres sections
jalonneront les AT et MP dans le secteur privé : il sera question de la
La declaration de L’AT /MP 328
Aka KOFFI

notion d’AT et MP (Section 1), de la constitution du dossier de l’AT et


MP (Section 2) et des droits de victimes d’AT ou d’une MP (Section 3).

SECTION 1.- NOTION D’AT ET MP

Qu’est-ce qu’un Accident du Travail ?


Selon respectivement les articles 66 de la loi n°99-477 du 02 Août
1999 portant code de prévoyance sociale et 26 .1 du code du travail,
est considéré comme Accident du Travail :
 L’accident survenu à un travailleur, quelle qu’en soit la cause,
par le fait, à l’occasion ou en raison de son travail ;
 L’accident de trajet, c’est-à-dire l’accident qui survient
pendant le trajet de la résidence du travailleur au lieu de son
travail et vice versa dans la mesure où le parcours qu’il doit
effectuer n’a été ni interrompu, ni détourné pour un motif
personnel ou indépendant de son emploi ;
 L’accident survenu pendant les voyages dont les frais sont à
la charge de l’employeur, en application du code du travail :
mission, recrutement, déplacement…il s’agit des frais de
voyage de celui du travailleur, de son conjoint et de ses
enfants mineurs vivant habituellement ainsi que les frais de
transport de leur bagage. (Du lieu de la résidence habituelle
au lieu de travail ou du lieu d’emploi ou lieu de résidence
habituel)

La declaration de L’AT /MP 329


Aka KOFFI

Quelles sont les formalités à remplir en cas d’Accident du Travail ?


1-Déclaration de l’accident

Aux termes de l’article 92.4 du code du travail : « l'employeur


est tenu de déclarer â l'institution de prévoyance sociale en charge
du régime, à l'inspecteur du travail et dos lois sociales du ressort
et à l'officier de police judiciaire, selon les cas, dans un délai de
quarante-huit heures, tout accident de travail ou toute maladie
professionnelle constatée dans l'entreprise ou l'établissement. La
déclaration est faite sur un formulaire fourni gratuitement par la
caisse de sécurité sociale sur simple demande de l'employeur.
La déclaration peut être faite par le travailleur ou ses
représentants jusqu'à l'expiration de la deuxième année suivant la
date de l'accident ou de la première constatation médicale de la
maladie professionnelle.
En ce qui concerne la maladie professionnelle, la date de la
première constatation médicale de celle-ci est assimilée à la date
de l'accident. »
Il s’ensuit que l’accident doit être déclaré par l’employeur dans les
48 heures à son agence CNPS de rattachement. En cas de carence de
l’employeur, la victime ou ses ayants droit dispose d’un délai de 2 ans
maximum pour faire cette déclaration. Passé ce délai, la CNPS ne prend
plus en charge le dossier.
Cette déclaration est faite en 3 exemplaires sur un imprimé à retirer
à la CNPS.

La declaration de L’AT /MP 330


Aka KOFFI

NB : La date de la première constatation médicale de la Maladie


Professionnelle est assimilée à la date de contraction de la maladie. Le
délai de 48 heures et de 2 ans accordé respectivement à l’employeur et
à la victime et ses ayants droits pour faire la déclaration court à partir
de cette date.
2-Rôle de l’employeur

L’employeur est tenu :


- De fournir à la victime, un feuillet d’accident ; De faire assurer les
soins de première urgence ;
- D’aviser le médecin de l’entreprise ou, à défaut, le médecin le plus
proche ;
- De diriger la victime vers le centre médical, hôpital privé
conventionné ou public ou la formation sanitaire la plus proche.

Qu’est-ce qu’une Maladie Professionnelle ?

La conception et la mise en œuvre des politiques de prévention des


risques professionnels et la problématique de l'actualisation des listes
des maladies professionnelles posent la question préalable de la
disponibilité des données fiables et utiles. De ce point de vue, la
collecte et l'enregistrement concernant les statistiques sur les
Maladies Professionnelles apparaissent aujourd'hui comme une
nécessité tant sur le plan national qu’au niveau sous régional. C'est
dans ce cadre que l'Interafricaine de Prévention des Risques
Professionnels a demandé à la Côte d'Ivoire d'abriter l'Observatoire
sous régional des Accidents de Travail (AT) et Maladies Professionnelles
La declaration de L’AT /MP 331
Aka KOFFI

(MP) afin de parvenir à une harmonisation du recueil statistique des


Maladies Professionnelles et des Accidents du Travail. Ceci, en vue
de mesurer l’impact des politiques et d'évaluer le coût de la prévention.
Le fondement légal du recueil des données statistiques sur les
maladies professionnelles en Côte d'Ivoire réside dans l'article 127 de
la loi 99-477 du 02 août 1999 portant modification du code de
Prévoyance Sociale Ivoirien.
Cet article impose à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale
(CNPS) de recueillir tous renseignements permettant d'établir les
statistiques des Accidents du Travail et des Maladies Professionnelles,
en tenant compte de leurs causes et des circonstances dans lesquels
ils sont survenus, de leurs fréquences et de leurs effets, notamment
de la durée et de l’importance des incapacités qui en résultent.
En l’absence de définition légale comme les AT, la définition de la
MP nous ait fourni par la jurisprudence et par la doctrine.
La Maladie Professionnelle est une maladie contractée par le
travailleur exposé de façon habituelle à l’action de certains agents
nocifs dans l’exécution de son travail. Elle doit figurer sur la liste
des Maladies Professionnelles prévue par les textes94.
Pour le professeur Jean Sylvain BONNY : la définition la plus simple
de la M.P, il s’agit d’une maladie qui est en rapport avec le travail,
la profession, le métier.
Dans le code de prévoyance sociale, une maladie est dite
professionnelle lorsqu’elle survient chez un travailleur qui est

94
Décret n°2013-554 du 5 août 2013 portant établissement de la liste des maladies professionnelles indemnisables. (45 affections ou groupes
d’affections présentés sous forme de tableaux.

La declaration de L’AT /MP 332


Aka KOFFI

exposé de façon habituelle à un risque au cours de son activité


professionnelle. Il s’agit de risque chimique, physique, biologique.
À ce niveau, ils font la part des choses pour savoir si la maladie
est réellement en rapport avec le travail.

Nous pouvons donner quelques chiffres : de 2004 à 2009, ils ont


traité, à peu près, 100 dossiers de maladies professionnelles. Sur ces
dossiers, nous avons environ 13% qui sont indemnisables, 39% de
maladies à caractère professionnel et 45% de maladies non
professionnelles95.
Trois (3) éléments caractérisent la Maladie Professionnelle :
- Le travailleur doit avoir été exposé au risque pendant une
certaine période ;
- Le travailleur doit présenter les symptômes de la maladie
dans un délai déterminé après avoir changé ou quitté l’emploi
à l’occasion duquel il pouvait être exposé ;
- La maladie doit figurer sur la liste des Maladies
Professionnelles.
-
La législation ivoirienne comme la quasi-totalité des législations
africaines subordonnent la prise en charge d'une maladie
professionnelle à son inscription sur une liste limitative.96
L'indemnisation d'une maladie professionnelle obéit ainsi à trois
conditions cumulatives:
95
Site internet www.cnps.ci

96
Les conditions de prise en charge (article 124 CPS Ivoirien

La declaration de L’AT /MP 333


Aka KOFFI

• Son inscription sur la liste des maladies professionnelles;


• L'exposition du travailleur au risque;
• Le respect du délai de prise en charge.
Toutes les autres maladies ne répondant à ces conditions et qui sont
susceptibles d'avoir une relation de cause à effet avec le travail
sont qualifiées de maladies à caractère professionnel. Dans ce cas, la
seule voie de recours est le recours gracieux.

Quelles sont les formalités à accomplir ?


Contrairement aux accidents du travail, en matière de maladies
professionnelles, il appartient à la victime de faire la preuve de sa
maladie. Le médecin traitant (spécialiste ou non) pose le diagnostic et
délivre un certificat médical initial (CMI) qui décrit les lésions et
l'étendue des conséquences de la maladie.

La déclaration de cette maladie peut être faite par la victime ou par


l’employeur auprès de la CNPS et à l’inspection du Travail. Une fois les
conditions de prise en charge remplies, la procédure de prise en charge
de cette maladie est aussi subordonnée à la fourniture du certificat
médical de consolidation ou de guérison s'il y a un certificat médical de
prolongation. Les pièces administratives telles que le procès-verbal de
la maladie est établie par l’Inspection du travail.

La declaration de L’AT /MP 334


Aka KOFFI

Quelle est la différence entre les maladies indemnisables et les


maladies à caractère professionnel ?
Les maladies professionnelles indemnisables sont des maladies déjà
reconnues, en tant que telles par le législateur. On les retrouve sur une
liste de 42 tableaux. Cependant, certaines maladies qui ne sont pas sur
la liste, peuvent être en rapport avec le travail. Il s’agit de maladies à
caractère professionnel. On peut avoir un asthme dû à une situation
donnée reconnue en France ou ailleurs et non en Côte d`Ivoire où on
ne reconnaît que 42 tableaux. Nous devons faire en sorte que ces
maladies soient prises en compte.

Autrement, celui qui a ces maladies peut-il se faire indemniser?


Le gros problème qui se pose dans nos pays, c`est celui des maladies
à caractère professionnel. Si l’on vous donne les statistiques,
aujourd`hui sur les maladies professionnelles, cela ne reflète pas la
réalité du terrain. Il y a nettement plus de maladies à caractère
professionnel que de maladie professionnelle indemnisables. Les
maladies à caractère professionnel devraient constituer l’enjeu dans la
politique de santé au travail en Côte d’Ivoire. Ce dernier décret qui
sera signé et qui porte sur la liste des maladies, de 42 à 45, fait allusion
à ces maladies à caractère professionnel.

La declaration de L’AT /MP 335


Aka KOFFI

Quelles sont ces nouvelles maladies?


Dans les nouveaux tableaux, nous retrouvons : tableau n°43, les
affections provoquées par les bois ; tableau n°44, les affections péri
articulaires provoquées par les gestes et postures ; tableau n° 45, les
affections chroniques du rachis lombaire provoquées par la
manutention manuelle de charges lourdes.

Comment se faire indemniser, une fois une maladie


professionnelle est contractée ?
Dans notre législation, c`est l`employeur qui déclare la maladie à
la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS). On peut déclarer
plusieurs maladies mais ne pas les reconnaître toutes. Il y a une étape
de reconnaissance de la Maladie Professionnelle par les médecins
conseils de la CNPS. Ce n`est qu`après qu`on a une étape de réparation.
Il y a donc quatre étapes : diagnostic, déclaration, reconnaissance
et réparation. Mais on laisse la possibilité également au travailleur
de déclarer la maladie directement à la CNPS.
Quand peut-il le faire?
En principe, le diagnostic doit se faire par tout médecin. Cela,
après les examens cliniques et complémentaires qui permettent de
confirmer ou d`infirmer le diagnostic. Le médecin remet au
travailleur un certificat médical notifiant qu`il est atteint de telle
maladie. Le patient va retourner à son entreprise pour déposer le
certificat médical et l`employeur va réunir tous les documents
c`est-à-dire le certificat médical et l`attestation de travail
prouvant son appartenance à l’entreprise et va faire la déclaration
à la CNPS. Si jamais, il y a une réticence ou une résistance de la part
La declaration de L’AT /MP 336
Aka KOFFI

de l`employeur, le travailleur s`adresse directement à la CNPS. Une fois


la déclaration faite, il y a l`étape de reconnaissance. Là, il y a des
critères de symptomatologie, de délai de prise en charge et de
profession exposée.
Qu`est-ce à dire?
Nous avons un système de reconnaissance de maladie professionnelle
qui est basé sur les tableaux. Au niveau des colonnes :
- La première est réservée aux symptômes, c`est-à-dire les signes de
la maladie.
- La deuxième colonne concerne le délai qui permet la prise en charge.
Il s’agit du délai maximal entre la constatation de l’affection et la date
à laquelle le travailleur a cessé d’être exposé au risque.
Donnons l`exemple de quelqu`un qui part à la retraite. Ce n`est pas
parce que vous êtes retraités que vous ne pouvez pas avoir une maladie
professionnelle. Une maladie professionnelle peut se révéler à la
retraite, c`est-à-dire après un temps plus ou moins long. Il existe un
délai qui permet à la CNPS de dire que cette maladie rentre bien dans
le cadre des maladies professionnelles.

La declaration de L’AT /MP 337


Aka KOFFI

Quel est ce délai?


Le délai est fonction des maladies. Cela peut partir de 7 jours à 30
ans pour les cancers. Un cancer peut se révéler après plusieurs années.

Comment un retraité peut-il prouver qu`il a une maladie


professionnelle?
En fonction des tableaux, quelqu`un qui est à la retraite depuis tel
nombre de mois ou d’années, peut avoir une maladie rattachée à sa
profession. Il consulte tout médecin qui fait le diagnostic en précisant
bien que cette maladie est inscrite à tel tableau. Avec le certificat
médical délivré par le médecin et avec les documents prouvant qu’il a
exercé dans une entreprise donnée où le risque était ou est bien
présent, il se rend à la CNPS.

Y a-t-il eu déjà connaissance de cas de retraité dont la maladie


professionnelle a été reconnue?

Il y en a eu. La CNPS, dans ce cas, diligente des enquêtes pour savoir


ce qu`il en est.
Est-ce le même schéma au niveau de la Caisse générale de
retraite des agents de l`Etat?
Oui, sauf que chez le fonctionnaire, on parle de maladie contractée
en service.
Quels sont les secteurs d`activité dans lesquels il y a plus de
maladies professionnelles ?
Le secteur des industries manufacturières est en tête pour les
Maladies Professionnelles et les Accidents du Travail. Les données

La declaration de L’AT /MP 338


Aka KOFFI

provenant de la CNPS le confirment. La Côte d`Ivoire abrite le siège de


l`observatoire des maladies professionnelles et des accidents du travail
de l`Afrique de l`ouest.
L`environnement à la maison ne peut-il pas favoriser des
maladies professionnelles?
D`après la définition, une maladie professionnelle prend naissance
sur le lieu de travail. Mais aujourd`hui, il y a des problèmes de santé
émergents et qui concernent par exemple, le stress. C`est difficile de
dissocier le stress au travail du stress à la maison, parce que l`homme
constitue un tout. Un lieu peut influencer un autre. L`environnement
du travail doit être favorable à l`épanouissement du travailleur.
L`homme passe 8 heures par jour au travail. Il est donc important que
cet environnement lui soit propice pour son épanouissement.

Que doit faire l`employeur, dans ce cas ?

Il doit s’assurer que le travailleur se trouve dans de bonnes dispositions


psychologiques, physiques, sociales pour exercer sa fonction.
Aujourd`hui, un bon manager c’est-à-dire un bon chef
d’entreprise, c`est celui qui organise le travail en ayant la qualité
comme souci pour améliorer sa productivité et en intégrant
également les problèmes du travailleur, dans leur globalité. Il faut
que de façon pratique, on puisse avoir une organisation qui prenne en
compte, par exemple, les problèmes de transport, les horaires de
travail, la gestion du stress. Il y a d’autres aspects sociaux intégrant,
par exemple, les caisses d`entraide, les activités sportives,

La declaration de L’AT /MP 339


Aka KOFFI

l`organisation de colonies pour les enfants des travailleurs etc. Tout


cela concourt au bien-être de l`employé.
D’après l’OMS97, "la santé est un état complet de bien-être
physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une
absence de maladie ou d`infirmité." Il faudrait que dans chaque
entreprise, on crée un comité d’hygiène de sécurité et des
conditions de travail qui puisse agir réellement sur les conditions
de travail et créer un climat de confiance. L`organisation du travail
et de l`environnement, l’amélioration des conditions de travail, la
prise en compte des facteurs psycho sociaux doivent concourir à
l`épanouissement du travailleur.
Comment ?
Nous avons tous vécu la crise postélectorale de 2010 - 2011. Il y a
eu des entreprises qui ont connu des problèmes, des travailleurs
également avec des pertes d`emploi, le chômage technique. Cela a eu
un impact sur la santé des travailleurs. Il y a tout cet aspect
psychologique qu`il faut prendre en compte dans toutes les entreprises.
Le professeur Jean Sylvain BONNY et ses collègues médecins du
travail98 avaient proposé un plan de gestion post- crise en santé
sécurité au travail. Dans ce plan, il est proposé qu`il y ait un numéro
vert pour que les travailleurs puissent spontanément appeler pour
poser leurs problèmes. En effet, dans les entreprises, il est important
que le médecin du travail aborde toutes les questions psycho sociales

97 Organisation mondiale de la santé


98
Site internet Vous parlez de médecin du travail alors que dans la plupart des entreprises, il y a des médecins d`entreprise. N`y a-t-il pas une différence
? La législation a évolué. Aujourd`hui, on parle de médecin du travail. Ce sont des médecins qui ont une formation adéquate pou r affronter le monde
du travail, les nuisances sur le lieu du travail, pour surveiller la santé des travailleurs. Les soins ne doivent en aucun cas, (excepté les urgences) constituer
les premières préoccupations dans une entreprise.
La declaration de L’AT /MP 340
Aka KOFFI

avec les travailleurs notamment le stress, la violence au travail, l’alcool,


la drogue, le tabagisme et les problèmes liés au VIH Sida. Le BIT99 a
mis en place un programme de formation, à cet effet. Le service de
santé au travail constitue un baromètre. Quand ça ne va pas, tous les
travailleurs y viennent. Le médecin doit, ne serait-ce que discuter avec
le personnel et prodiguer des conseils pour que le travailleur puisse
repartir soulager pour reprendre le travail. L’employeur doit privilégier
les visites médicales, les vaccinations, les études de postes de travail,
l’identification et la maîtrise des risques, c`est-à-dire l`évaluation des
risques professionnels et la mise en œuvre de mesures de prévention.
Il faut préciser également que les services de santé au travail
constituant un maillon important dans notre dispositif de santé
publique, quels sont alors les services qui évaluent les risques?
L`employeur est tenu d`évaluer les risques professionnels. Il est
responsable de la sécurité et de la santé du travailleur. Le programme
de prévention que l’employeur doit mettre en place doit reposer sur une
parfaite connaissance des risques professionnels. Le médecin du travail
doit contribuer de façon active à mettre en place des stratégies pour
protéger les travailleurs collectivement et individuellement.

99 (Bureau International du Travail)

La declaration de L’AT /MP 341


Aka KOFFI

Justement, combien de fois le médecin doit-il visiter un employé


par an?
Il y a d`abord la visite d`embauche. Toute embauche doit être
précédée d`une visite médicale. Il y ensuite des visites périodiques.
Chaque année, le travailleur doit faire l`objet d’une visite au moins.
C`est obligatoire. En fonction des risques, on peut prévoir deux visites
par an.
Pour quel avantage?
Elle permet de dépister des maladies, toujours dans l`optique de la
prévention parce qu`un travailleur qui tombe gravement malade, c`est
un autre qui sera embauché pendant que le malade part avec son
expérience. La législation impose à l’employeur de prendre toutes les
mesures pour organiser les visites médicales et oblige également le
travailleur à se soumettre à ces visites réglementaires.

S`il ne le fait pas, quelles sont les voies de recours du


travailleur?
En principe, au sein de l`entreprise, on a le Comité d`hygiène, de
sécurité, et de conditions au travail présidé par l`employeur. En son
sein, il y a le médecin, le responsable des ressources humaines, le
responsable de la formation, les délégués...qui peuvent influencer la
politique de santé et de sécurité de l`entreprise. Nous pensons qu`il faut
aujourd`hui former les membres du comité d`hygiène pour qu`ils
sachent leurs missions.

La declaration de L’AT /MP 342


Aka KOFFI

Et si l`entreprise n`en dispose pas?


C`est une obligation pour toute entreprise de plus de cinquante
salariés. L`obligation demeure également pour les entreprises de
moins de cinquante salariés qui utilisent des produits dangereux.
Pour répondre à cette question avant celle-là, il faut dire que le moyen
de recours est d’abord à l`intérieur du comité d`hygiène. A l`extérieur,
au niveau du ministère de la Fonction publique et de l`emploi, il existe
une direction de santé et sécurité au travail où il y a des médecins
inspecteurs du travail. C`est la continuité de l`inspection du travail.
C`est son rôle de veiller à l`application des lois sur la sécurité et la santé
du travailleur au niveau des entreprises. Ce sont des médecins
assermentés qui entrent dans les entreprises, à tout moment pour
constater les conditions de travail.

Est-ce ce qui se passe également à la Fonction publique?


Oui, à quelques différences près, il s’agit de la santé de tout travailleur
comme le précise le Code du travail100.
SECTION 2.- LA CONSTITUTION DU DOSSIER
DE L’AT/MP
Pour bénéficier des prestations d’accident du travail, vous devez
constituer un dossier comprenant les pièces suivantes :

100
Il existait une liste de 42 maladies professionnelles (Articles 42 à 44 du décret du 24 février 1957). Depuis 2013, cette liste est passée à 45 maladies
professionnelles indemnisables. Décret n°2013-554 du 5 août 2013 portant établissement de la liste des maladies indemnisables in Loi n° 2015-532 du
20 juillet 2015 portant code du travail.

La declaration de L’AT /MP 343


Aka KOFFI

Pour les indemnités journalières :


Pièces à produire par l’employeur ou par la victime ou ses ayants
droit :
 Une déclaration d’AT/MP (formulaire fourni par la CNPS) en 3
exemplaires
 Le bulletin de salaire du mois précédent celui de l’accident ou de
la rechute ;
Pièces à demander au médecin :
 Un certificat médical de constatation des blessures ;
 Un certificat médical de prolongation, s’il y a lieu ;
 Un certificat médical de guérison ou de consolidation.
Pièces à demander au commissariat de police ou à la gendarmerie :
 Le constat de police ou de la gendarmerie en cas d’accident de
trajet.
Pièces à demander à l’inspection du travail et des lois sociales :
Procès-verbal d’enquête en cas d’accident de trajet ou susceptible
d’entraîner une incapacité ou le décès de la victime.

LES BENEFICIAIRES DES PRESTATIONS D’AT ET MP101

Bénéficient de l’assurance accidents du travail, toutes les


personnes exerçant une activité salariée, les apprentis et les
élèves. Vu qu’ici la condition de durée de stage n’est pas
nécessaire, l’accidenté est pris en charge par la caisse même s’il
n’est pas déclaré auparavant.

101
Article 67 du code de prévoyance sociale

La declaration de L’AT /MP 344


Aka KOFFI

Mais il faut impérativement que le travailleur soit immatriculé pour ne


pas que la caisse supporte les soins sans contrepartie. Le traitement
des dossiers AT est différent de celui des autres du fait que dès la
survenue de l’accident, il est conseillé de venir déclarer l’accident (délai
de deux jours pour l’employeur et pour le travailleur deux ans) pour
qu’un numéro sinistre soit attribué à l’accidenté dans le souci que ces
soins médicaux soit pris en compte par la caisse. Le dossier est
complété au fur et à mesure selon l’évolution de l’état de santé (des
lésions).

Les assurés dont le taux IPP (taux d’incapacité partielle permanente)


est supérieur à 0% après expertise du médecin-conseil de la CNPS, ont
droit à une rente (pension viagère versée à un accidenté). Le calcul de
cette rente est basé sur le salaire versé à l’assuré.

Un imprimé est remis à l’employeur qui le renseigne avec les


douze derniers salaires mensuels précédant le jour de l’accident.

Alors on a recours à la DISA pour vérifier la fiabilité des salaires


présents sur l’imprimé et sur le bulletin de salaire fourni par le
travailleur.

SECTION 3.- LES DROITS DES VICTIMES D’A.T


OU D’UNE M.P
Les prestations assurées au travailleur au titre des Accidents du
Travail et Maladies Professionnelles sont :

- La prise en charge des soins


La declaration de L’AT /MP 345
Aka KOFFI

- Les indemnités journalières

- Les rentes

Nous étudierons successivement les soins gratuits (Paragraphe 1), les


indemnités journalières (Paragraphe 2), les rentes à la victime
(Paragraphe3) et le rachat et la conversion de rente (Paragraphe4).

Paragraphe 1.- Les soins gratuits

Dans quelles conditions sont-ils fournis ?


L’accident ou la maladie doit être reconnu comme étant un accident
du travail ou une maladie professionnelle tel que défini plus haut.

La declaration de L’AT /MP 346


Aka KOFFI

Quels sont les montants de ces prestations ?

La CNPS couvre directement et entièrement :


 Les frais et honoraires de médecin, de chirurgie s’il y a lieu, de
pharmacie, d’hospitalisation ;
 Les frais de fourniture, de réparation et de renouvellement des
appareils de prothèse et d’orthopédie nécessités par l’invalidité ;
 Les frais de rééducation professionnelle, de réadaptation
fonctionnelle et de reclassement de la victime.

En cas de décès la CNPS supporte:


 Les frais funéraires, dans les limites révisables d’un forfait fixé au
quart du salaire minimum annuel en vigueur
 Les frais de transport du corps au lieu de sépulture quand
l’accident s’est produit au cours d’un déplacement professionnel.

Paragraphe 2.- Les indemnités journalières (IJ)

Lorsque le travailleur se trouve dans l’obligation de cesser son travail


du fait de l’accident ou de la maladie professionnelle, une indemnité
journalière lui est due pour compenser partiellement la perte du revenu
consécutive à cet arrêt de travail.

La declaration de L’AT /MP 347


Aka KOFFI

Dans quelles conditions sont-elles payées ?

Pour bénéficier des indemnités journalières, la victime d’accident du


travail et de maladies professionnelles et/ou son employeur doivent
produire en plus de la déclaration de l’accident ou de la maladie :

- Le bulletin de salaire du mois précédent celui de l’accident ou de


la rechute ; Une attestation de reprise de travail après guérison
ou consolidation ;
- Un certificat médical de constatation des blessures;
- Un certificat médical de prolongation, s’il y a lieu ;
- Un certificat médical de guérison ou de consolidation.
- Le constat de police ou de la gendarmerie en cas d’accident de
trajet.
- Et en cas d’arrêt de travail effectif.

Quelle est la période indemnisée ?

Elle part du lendemain (le premier jour étant à la charge de


l’employeur) de l’accident ou de la première constatation médicale de
la maladie professionnelle, à la veille de la date de la reprise du travail
ou dès que survient un événement de nature à faire cesser le contrat
de travail (décès, licenciement, démission…).

A qui sont-elles payées ?

Les indemnités journalières sont versées de plein droit à la victime, ou


à son conjoint, à son tuteur légal (si la victime est mineure), à un tiers
auquel la victime donne délégation.
La declaration de L’AT /MP 348
Aka KOFFI

Toutefois, lorsque le salaire est maintenu pendant la durée de l’arrêt


de travail, l’employeur se substitue de plein droit à la victime pour
percevoir les IJ.
En cas de décès, les IJ sont reversées aux ayants droit.

Quel en est le montant ?

Le montant de l’indemnité est égal :


 Au salaire journalier plein dès le lendemain de l’accident ou de la
maladie professionnelle et pendant toute la période de repos
correspondant au préavis applicable à la victime ;
 A la moitié du salaire journalier, jusqu’au 28 ème jour de
l’accident, si le nombre de jours n’a pas été absorbé par le
préavis ;
 Aux 2/3 du salaire à partir du 29ème jour de l’interruption.

Quelle est la date d’effet pour les indemnités journalières ?


L’indemnité journalière est payée par l’organisme assureur à partir du
premier jour qui suit l’arrêt du travail consécutif à l’accident, sans
distinction entre les jours ouvrables et les dimanches et jours fériés,
pendant toute la période d’incapacité de travail qui précède soit la
guérison complète, soit la consolidation de la blessure ou le décès, ainsi
que dans le cas de rechute ou d’aggravation. Elle n’est pas due pour
les jours non ouvrables qui suivent immédiatement la cessation du
travail consécutive à l’accident, sauf lorsque la durée de l’incapacité est
supérieure à quinze jours.

La declaration de L’AT /MP 349


Aka KOFFI

Paragraphe 3.- Les rentes à la victime

La rente est une allocation viagère versée à la victime ou à ses


ayants droit suite à un Accident du Travail ou une Maladie
Professionnelle ayant occasionné une incapacité permanente
partielle ou totale ou le décès de la victime. La rente est un
versement périodique qu’une personne dite le débirentier sert, selon le
cas, pendant une période de temps déterminé par le contrat soit,
jusqu’au décès, à une autre dite le crédirentier. Dans ce dernier cas, la
prestation est dénommée " rente viagère"

Qui a droit aux rentes ?

Tout travailleur salarié victime d’un accident du travail ou de maladie


professionnelle.

Dans quelles conditions sont-elles payées ?

Le bénéfice de la rente à la victime ayant un taux d’incapacité


permanente est subordonné à la production des documents suivants :
- le procès-verbal d’enquête réalisé par l’inspection du travail et des
lois sociales ;
- le relevé de salaire des douze (12) derniers mois précédent le mois
d’accident ;
- le rapport d’expertise médicale
- le certificat de consolidation ou de guérison.
Pour ce qui concerne les ayants droit, les pièces exigées sont les
suivantes :
La declaration de L’AT /MP 350
Aka KOFFI

Conjoint :

O Extrait de naissance du conjoint survivant ;

O Extrait de naissance de la victime ;

O Acte de mariage ;

O Acte de décès ;

O Certificat médical de genre de mort ;

O Certificat de non remariage, de non divorce et de non séparation de


corps.

O Le procès - verbal d’enquête réalisé par l’inspection du travail et


des lois sociales ;

O Le relevé de salaire des douze (12) derniers mois précédent le mois


d’accident ;

Descendant

O Extrait de naissance de la victime ;

O Acte de décès ;

O Certificat médical de genre de mort ;

O Extrait de naissance de l’orphelin ;

O Un certificat médical s’il a moins de 14 ans ou de non fréquentation ;

La declaration de L’AT /MP 351


Aka KOFFI

O Un certificat de fréquentation s’il fréquente un établissement


scolaire ;

O Un certificat d’apprentissage s’il est placé en apprentissage ;

O Certificat de vie et entretien de l’orphelin ;o le procès-verbal


d’enquête réalisé par l’inspection du travail et des lois sociales ;

O le relevé de salaire des douze (12) derniers mois précédent le mois


d’accident.

O Extrait de naissance de la victime ;

O Acte de décès ;

O Certificat médical de genre de mort ;

O Extrait de naissance de l’ascendant

O le procès-verbal d’enquête réalisé par l’inspection du travail et


des lois sociales ;

O le relevé de salaire des douze (12) derniers mois précédent le mois


d’accident

O le certificat de vie de l’ascendant.

Quand sont-elles payées ?

En règle générale, les rentes sont payées trimestriellement à partir de


la date de consolidation de la blessure ou au lendemain du décès.
Elles doivent :
La declaration de L’AT /MP 352
Aka KOFFI

 Être payées annuellement si leur montant est inférieur au dixième


du salaire minimum annuel fixé chaque année ;
 Être payées obligatoirement par mois si le taux d’incapacité est
égal à 100 %
 Être payées par mois à la demande du titulaire si le taux est
supérieur ou égal à 75 %.

Quel est le montant ?


La rente est calculée en tenant compte du salaire des douze (12)
derniers mois précédant l’accident et du taux d’incapacité permanente.
Le montant annuel de la rente est égal au salaire annuel utile
multiplié par le taux d’incapacité utile :
Montant de la rente = salaire utile x taux utile

Quelle est la date d’effet pour les rentes ?

Les arrérages des rentes courent du lendemain du décès ou de la date


de consolidation de la blessure.

Le salaire utile

La rente est calculée sur la base des salaires des 12 mois précédant
l’accident dans la limite d’un salaire minimum (plancher = 955 553 f
CFA par an) lorsque le taux d’incapacité est supérieur ou égal à 10 %
et d’un salaire maximum (plafond = 26 615 484 f CFA par an).
Le salaire minimum est fixé par décret avec effet au 1er avril de chaque
année.

La declaration de L’AT /MP 353


Aka KOFFI

Le taux utile ou taux de la rente

Le taux utile est le taux d’incapacité fixé par le médecin conseil de la


CNPS, réduit de moitié pour la partie de ce taux qui ne dépasse pas 50
% et augmenté de la moitié pour la partie qui excède 50 %.
Exemple :
Si c’est un taux de 70 % qui est attribué, le taux utile pour le calcul de
la rente sera égal à :
50 + (20 + 20) = 55 %
2 2

La majoration pour assistance d’une tierce personne


Dans le cas où l’incapacité permanente est totale (100 %) et oblige la
victime, pour effectuer les actes ordinaires de la vie, à recourir à
l’assistance d’une tierce personne, le montant de la rente est majoré de
40 %. Cette majoration ne peut être inférieure au salaire minimum
annuel.

Exemple :
L’accidenté perçoit 800.000 FCFA par an, le médecin lui reconnaît une
incapacité totale de 100 %.
Sa rente annuelle sera de 800.000 FCFA ; mais si, en plus, il a besoin
d’une tierce personne pour se déplacer ou manger, pour l’assistance de
cette tierce personne, on lui octroie :
800.000 F x 40 = 320.000 F
100

La declaration de L’AT /MP 354


Aka KOFFI

Les 320.000 F étant inférieurs au salaire annuel minimum en vigueur


qui est de 950.000 F, on lui octroiera au titre de l’assistance de la tierce
personne, 950.000 F au lieu de 320.000 F.
Sa rente sera donc portée à :
800.000 + 950.000 (salaire minimum) = 1.750.000 F

Les rentes aux ayants droit

En cas d’accident du travail ou de maladie professionnelle suivi de


mort, les ayants droit de la victime ont droit à une rente à compter du
lendemain du décès.

Qui sont ces ayants droit ?


Ce sont :
 Le conjoint survivant (légalement marié) ;
 Les descendants (enfants) de la victime ;
 Les ascendants (père et mère) de la victime.
La rente au conjoint survivant

Dans quelles conditions est-elle payée ?


 Le mariage doit avoir été contracté avant l’accident ;
 Le conjoint survivant ne doit être ni divorcé, ni séparé de corps,
ni condamné pour abandon de famille, ni déchu de la puissance
paternelle.

Quel est le montant de cette rente ?


Elle s’élève à 30 % du salaire annuel qui aurait servi de base au calcul
de la rente de la victime.

La declaration de L’AT /MP 355


Aka KOFFI

Lorsqu’il y a plusieurs veuves, la rente est partagée équitablement entre


elles. Ce partage n’est pas susceptible d’être ultérieurement modifié.

En cas de remariage

Le conjoint survivant, s’il n’a pas d’enfants à charge, cesse d’avoir droit
à la rente. Il lui est alloué, à titre d’indemnité totale, une somme qui ne
peut être supérieure à 3 fois le montant de la rente. S’il a des enfants
à charge, le rachat sera différé aussi longtemps que l’un de ces enfants
aura droit à une rente.
La rente aux descendants (enfants)

Qui a droit à cette rente ?


Les enfants de la victime qui étaient à sa charge, les descendants
directs de la victime et les enfants recueillis par elle avant l’accident si
les uns et les autres sont privés de leur soutien naturel et étaient, de
ce fait, à sa charge.

Dans quelles conditions sont-elles payées ?


L’enfant doit avoir au plus :
 14 ans s’il fréquente un établissement scolaire ;
 18 ans s’il est en apprentissage ;
 21 ans s’il poursuit ses études ou s’il est atteint d’une maladie
incurable l’empêchant de travailler.

Quel est le montant de cette rente ?


Le montant de la rente est fonction du nombre d’enfants. Ce
montant représente 15 % du salaire annuel servant de base de calcul

La declaration de L’AT /MP 356


Aka KOFFI

de la rente à la victime pour chacun des deux premiers enfants. A partir


du troisième enfant, le montant de la rente est de 10 %.
En d’autres termes :
 1 enfant = 15 % du salaire utile
 2 enfants = 30 % du salaire utile
 3 enfants = 40 % du salaire utile
 Chaque enfant supplémentaire =10 % supplémentaire du salaire
annuel.
La rente aux ascendants

Qui a droit à cette rente ?


Tout ascendant direct de la victime (père et mère)
Dans quelles conditions est-elle payée ?
Au moment de l’accident, l’ascendant doit être à la charge du
travailleur.

Quel est le montant de la rente ?


Le montant est égal à 10 % du salaire annuel de la victime et est
attribué à chaque ascendant.

NB : L’ensemble des rentes allouées aux différents ayants droit


ne peut dépasser 85 % du salaire de la victime ; dans le cas
contraire, elles feront l’objet d’une réduction proportionnelle.
Pour bénéficier de chacune des rentes, il faut fournir les pièces
suivantes :
Dans tous les cas pour la victime
Pièces à demander à l’état civil :
 Un extrait d’acte de naissance ;
La declaration de L’AT /MP 357
Aka KOFFI

Un extrait d’acte de décès.


Pièces à demander au médecin :
Un certificat de genre de mort ou un rapport médical en cas de décès
survenu postérieurement à l’accident.
Pour les ascendants
Pièces à demander à l’état civil :
 Un extrait d’acte de naissance;
 Un certificat de vie.
Pour le conjoint survivant
Pièces à demander à l’état civil :
 Un extrait d’acte de mariage ;
 Un certificat de non remariage, de non divorce et de non
séparation ;
 Un extrait d’acte de naissance.
Pièces à demander à l’établissement scolaire :
 Un certificat de scolarité pour les enfants de 6 à 15 ans, d’apprenti
(21 ans) et d’étudiant (18 ans) ;
 Une attestation de résidence en Côte d’ivoire pour les ayants droit
étrangers, ressortissant d’un État non signataire de la convention
19 du BIT, instituant le principe de la réciprocité des droits.

Paragraphe 4.- Le rachat et la conversion de rente

C’est la faculté offerte à la victime de convertir en totalité ou en partie


sa rente en un capital. La législation prévoit deux (2) types de rachat :

- Le rachat total lorsque le taux d’incapacité permanente ne


dépasse pas 10% ;
La declaration de L’AT /MP 358
Aka KOFFI

- Le rachat partiel ou au quart lorsque le taux d’incapacité


permanente est supérieur à 10%.

Le rachat total ou partiel ne peut intervenir qu’après expiration d’un


délai de cinq (5) ans à compter de la date de prise d’effet de la rente. La
demande doit être formulée auprès de la CNPS dans un délai
n’excédant pas deux (2) ans à compter de l’expiration des cinq ans.

La rente allouée à la victime peut être remplacée, en totalité ou en


partie, par un capital à certaines conditions.
Le rachat est un versement par l’assureur d’une somme d’argent
dite valeur de rachat, à la demande de l’assuré, l’obligation de
l’assureur qui était conditionnelle ou à terme (décès de l’assuré) est
alors transformée en obligation à échéance immédiate, dans un contrat
d’assurance sur la vie. Il s’agit d’un rachat de cotisation.

Qui a droit au rachat ?


Tout accidenté bénéficiaire d’une rente d’AT/MP.

La declaration de L’AT /MP 359


Aka KOFFI

Dans quelles conditions ce rachat a-t-il lieu ?


La victime doit être majeure (âgée de 21 ans).

Quand se fait le rachat ?


 À la demande du titulaire ;
 Dans les 2 ans qui suivent le délai d’attente de 5 ans qui court à
compter de la date de consolidation.

Quelles sont les modalités du rachat ?


- Il existe deux modalités de rachat : le rachat partiel ou le rachat
total.
Le rachat total peut se faire lorsque le taux d’incapacité est
inférieur à 10 %.
- Le rachat partiel intervient dans le cas contraire.

Quel est le montant du rachat ?


 Si le taux d’incapacité est de 50 % au plus, le rachat partiel se fait
dans la limite du quart de la rente annuelle, affecté d’un
coefficient d’âge ;
 Si le taux d’incapacité est supérieur à 50 %, le rachat se fait dans
la limite maximum du quart de la rente annuelle calculée au taux
de 50 %, affectée d’un coefficient d’âge ;
 Si le taux d’incapacité est inférieur ou égal à 10 %, le rachat se
fait sur la base de la rente annuelle, affectée d’un coefficient d’âge.

NB : Toutes les rentes qui font l’objet d’un rachat partiel ou au


quart, subissent un abattement.

La declaration de L’AT /MP 360


Aka KOFFI

CONCLUSION

Thème : Une nouvelle approche pour la santé, la sécurité et le


bien-être au travail

La CNPS de Côte d’Ivoire vient de lancer la campagne « Vision zéro »


Zone Afrique en matière de prévention des accidents et maladies liés
au travail. Il s’agit plus précisément " d’une stratégie de prévention des
accidents liés au travail avec l’idée que tous les accidents peuvent être
évités et qu’un monde sans accidents graves ni mortels est possible”,
a défini le directeur général en citant l’Association internationale de la
sécurité sociale (l’AISS) , une structure du Système des Nations
Unies, initiateur du projet. Quel est l’environnement qui a présidé au
lancement de cette campagne en Côte d’Ivoire ?

Le Contexte

Dans un monde marqué par un développement industriel de plus en


plus important et l’utilisation de nouvelles technologies et face au fléau
des Accidents du Travail-Maladies professionnelles, des politiques de
Prévention des Accidents Professionnels et Maladies Professionnels
sont nécessaires pour se mettre dans une Protection du Travailleur et
son bien être en milieu du Travail.

Le Choix de la CNPS

L’Association Internationale de Sécurité Sociale(AISS) a procédé en


Novembre 2017 à Singapour City, Singapour au lancement Officiel de
la Campagne Mondiale Vision Zéro. À cette occasion, la CNPS a été
361
Aka KOFFI

désignée pour organiser le Lancement Zone Afrique les 26 et 27 Avril


2018.
Il faut dire qu’il s’agit d’une initiative de l’AISS qui a lancé officiellement
le concept en 2017 au plan international à Singapour. L’association a
recommandé par la même occasion qu’un pays soit choisi par
continent pour faire la mise en œuvre du projet. Ainsi, l’Allemagne a
été choisie pour le contient européen, les États –Unis pour l’Amérique,
l’Indonésie pour l’Asie et la Côte d’Ivoire pour l’Afrique. « Un honneur
pour le pays et en particulier pour la CNPS ».
Une nouvelle approche pour la santé et sécurité du travail », le projet
a été ainsi présenté au public cible (des entreprises de Côte d’Ivoire,
des partenaires de la CNPS, des inspecteurs du travail, des médecins).
Lors du lancement de la campagne de « Vision ZERO», le directeur
général actuel102 de la CNPS a insisté pour dire que ce concept « repose
sur la conviction que tous les accidents, maladies et préjudices liés au
travail sont évitables et sur l’engagement des entreprises et partenaires
Vision zéro à promouvoir les trois valeurs qui sont au cœur de cette
campagne : Sécurité, Santé et Bien-être ».

Le concept Vision Zéro


Poursuivant, il a révélé que la campagne Vision Zéro revêt la forme
de « sept règles d’or déclinées comme suit 103 :
1. Le leadership et l’exemplarité en matière de SST (Santé, sécurité du
travail) ;
2. L’analyse systématique de tous les risques et dangers;

102 M. Denis Charles KOUASSI in abidjan.net des 26 et 27 avril 2018


103 M. Denis Charles KOUASSI, op. cit
362
Aka KOFFI

3. La mise en place d’un programme d’amélioration continue doté


d’objectifs mesurables;
4. La mise en place d’une organisation prenant en compte tous les
aspects touchant à la SST ;
5. L’utilisation exclusive d’une technologie garante de SST;
6. La qualification et le développement des compétences des salariés;
7. La promotion de la participation active et la responsabilisation des
salariés. »
Vu sous cet angle, a relevé le premier responsable de la CNPS 104, « les
accidents du travail et les maladies professionnelles ne sont plus une
fatalité, ni inéluctables : ils ont toujours une cause. En mettant sur
pied une culture de prévention sociale, ces causes peuvent être
éliminées et les accidents du travail,
maladies professionnelles et autres préjudices évités 105».

104 Les informations en rapport avec ladite campagne sont disponibles sur le site internet www.visionzero.global; Rappelons que du 03 au 06 septembre
de l’année 2017 s’est tenu à Singapour City le 21ème congrès mondial sur la sécurité et la santé au travail, couplé à la campagne de lancement de la
Vision Zéro pour le monde autour de trois thèmes : Vison zéro, Vision à la réalité, Travail sain , vie saine et prévention centrée sur des personnes. C’est
à cette occasion que le choix de l’AISS s’est porté sur la CNPS Côte d’Ivoire, dont les exploits réalisés dans le domaine de la prévoyance sociale ont
été appréciés. Il faut dire qu’en plus de la CNPS, la CGRAE et plusieurs d’autres caisses nationales sont membres de l’AISS.
105 Le Directeur Général de la CNPS M. Denis Charles KOUASSI a lors de ce lancement présenté les différentes sections de la CNPS qui est aussi

engagée dans la Santé Sécurité au Travail. L’athlète Afrique afin de véhiculer les valeurs de cette campagne: Sécurité. Santé. Bien-être.

363
Aka KOFFI

CHAPITRE 11 L’ASS L’ASSURANCE VIEILLESSE (La retaite )


(LA RETRAITE)

Le retraité est défini comme une personne physique ayant


cessé toute activité salariale. Ainsi défini, nous pouvons dire que
peuvent avoir droit à une pension de retraite, tout travailleur ayant
exercé une activité salariale, ayant donné lieu à des cotisations
et qui a cessé toute activité. (Voir chapitre.1 de la première partie du
titre1)
Depuis l'Ordonnance n° 2012-03 du 11 janvier 2012, une réforme de
la retraite est entrée en vigueur le 1er février 2013. Cette réforme
prévoit une augmentation du taux de cotisation(qui passe de 8 à 12%
en 2012 et 14% à partir de 2013 ) et un recul progressif de l'âge de
liquidation de la pension qui passe ainsi de 55 à 60 ans entre 2012 et
2016 (augmentation progressive d'une année tous les ans pour
atteindre 60 ans en 2016), une prise en compte dans la base de calcul
de la pension des 15 meilleures années (au lieu de 10 années) ainsi
qu'une revalorisation des pensions basées sur l'évolution du coût de la
vie et non plus sur les salaires.

Dans le cas de la retraite, différents types de prestations sont offertes


au travailleur qui cesse toute activité salariale suivant des conditions
bien définies.

Nous avons les allocations uniques (allocations versées en une


seule fois à la demande du bénéficiaire), lorsque l’assuré n’a pas atteint
l’âge requis pour avoir droit à la retraite normale. Et nous parlerons
aussi de la pension de retraite normale.

L’assurance vieillesse (la retraite)


Aka KOFFI

L’évaluation de cette prestation est étroitement lié au nombre


d’année effectivement travaillé. Elle est le but même du bon
renseignement de la carrière du travailleur. Et cela lui permettra au
soir de sa vie de bénéficier des retombés du labeur de son travail.
Nous analyserons les prestations servies par l’organisme de sécurité
sociale en matière d’assurance vieillesse (Section 1), la constitution du
dossier de la pension de retraite (Section 2) et le calcul de la pension
de retraite (Section 3)

SECTION 1.- LES PRESTATIONS SERVIES106

Nous disposons de la pension de retraite, des allocations de


solidarité, de l’allocation unique, du remboursement des cotisations
personnelles, de la pension de réversion, de la pension d’invalidité (6
paragraphes)

Paragraphe 1.- La pension de retraite

La pension de retraite est un revenu de remplacement versé au


travailleur ayant fait valoir ses droits à la retraite.

106 Article 149 (nouveau) : La branche retraite instituée en application des articles précédents comprend:
‐ la pension de retraite ;
‐ la pension du conjoint survivant et la pension d'orphelins de père et de mère ;
‐ l'allocation de solidarité ;
‐ la pension d'invalidité ;
‐ l'allocation unique ;
‐ le remboursement des cotisations à la charge du travailleur salarié.
Les prestations de retraite mises en paiement se prescrivent par deux ans.
L’assurance vieillesse (la retraite)
Aka KOFFI

Quelles sont les conditions à remplir pour avoir droit à cette


pension ?
- Être affilié à la CNPS ; Avoir atteint 60 ans ;
Avoir accompli au moins quinze ans d’activité salariée ayant donné
lieu à des cotisations chez un ou plusieurs employeurs affiliés à la
CNPS ;
- Avoir cessé toute activité salariée 107.
La pension de retraite peut être liquidée sur demande du travailleur à
partir de l’âge de 55 ans. Dans ce cas, la pension de retraite subit, à
titre définitif, un abattement de 5% par année d’anticipation108.
La pension de retraite, au moment de sa liquidation, est augmentée
d’une bonification de 10% de son montant par enfant à charge dans
la limite de trois (3) enfants maximum jusqu’à l’âge de 21 ans109.

QUELLES SONT LES FORMALITES À REMPLIR ?

Pour devenir bénéficiaire de la pension de retraite, le travailleur


retraité doit constituer un dossier auprès de la CNPS.
Le dossier doit comporter les pièces suivantes :

107 Article 150 (Nouveau) : A droit à une pension de retraite, lorsqu'il a cessé d'exercer toute activité salariée, tout travaill eur salarié :
‐ affilié à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale ;
‐ ayant atteint l'âge de 60 ans ;
‐ totalisant, à cet âge, au moins quinze années d'activité salariées soumises à cotisation, au titre de la branche retraite de la Caisse Nationale de
Prévoyance Sociale.
La pension de retraite est calculée en pourcentage des salaires soumis à cotisation, au titre de la branche Retraite de la Caisse Nationale de Prévoyance
Sociale.
108 Article 151 (Nouveau) : L'âge prévu à l'article précédent peut être abaissé sur demande de l'intéressé à cinquante‐cinq ans. Dans ce cas, la pension

de retraite subit, à titre définitif, un abattement de 5 % par année d'anticipation, sauf si l'ancien travailleur salarié est reconnu inapte à tout travail, dans
les conditions fixées par arrêté du Ministre chargé de la Prévoyance Social, ou s'il a atteint son niveau maximum de cotisation, tel que défini par
délibération du Conseil d'Administration de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale.
109 Article 152 (Nouveau) : La pension de retraite est augmentée d'une bonification d'un dixième de son montant, pour chaque enfant à charge de l'ancien

travailleur salarié au moment de la liquidation de sa retraite et ce, jusqu'à ce que l'enfant ait atteint l'âge de vingt et un ans.
Le total des bonifications est limité à 30 % de la pension de base.

L’assurance vieillesse (la retraite)


Aka KOFFI

- Une demande de liquidation de retraite (à retirer à la CNPS) ; Le


ou les relevés nominatifs des salaires (à retirer à la CNPS) ; Le ou
les certificats de travail ;
- 3 photos d’identité du travailleur et éventuellement du conjoint ;
- Un RIB (Relevé d’Identité Bancaire) ; Un certificat de vie ;
- L’extrait d’acte de naissance ;
- L’extrait d’acte de mariage (éventuellement).
Pour bénéficier de la bonification pour enfant à charge et de la
meilleure imposition, l’assuré doit fournir, en plus, les pièces
suivantes :
- L’extrait d’acte de naissance ou un jugement supplétif de tous les
enfants de moins de 28 ans ;
- Un certificat de vie et d’entretien pour chacun des enfants de
moins de 21 ans.
- L’attestation de fréquentation de chaque enfant âgé de 21 ans à
27 ans ;
- Une ordonnance de puissance paternelle pour la femme salariée
ayant la charge des enfants ; L’ordonnance de puissance
paternelle et son accusé de réception délivré par l’employeur
du père de l’enfant si celui-ci est salarié en activité, ou par l’organe
de sécurité sociale s’il est pensionné ou par le père s’il est de
profession libérale ; à défaut, une attestation du nombre de
parts pour la femme salariée délivrée par l’Administration
Fiscale.

L’assurance vieillesse (la retraite)


Aka KOFFI

Quand est-elle payée ?


La pension est payée par mois et à terme échu.

Quel est le montant de cette pension ?

Le montant de la pension de retraite équivaut à un pourcentage des


salaires soumis à cotisation. Il est égal au produit du salaire moyen des
quinze (15) meilleures années de la carrière par le taux de
remplacement.
Le taux de remplacement est égal au produit du taux de rendement
annuel par la durée de la carrière.

NB : Le taux de rendement est de 1,33 % par an pour la période


de la carrière antérieure au 1er janvier 2000 et de 1,70 % par an
pour la période postérieure au 1er janvier 2000 110.

Quelle est la date de prise d’effet de la pension de retraite ?


La liquidation de la pension de retraite est effectuée à la demande du
travailleur assortie d’une justification de la cessation d’activité.
La date de prise d’effet de la pension de retraite est fonction de la date
de dépôt du dossier :

- Lorsque le dépôt du dossier intervient dans les six (6) mois suivant
la date de départ à la retraite, la date de prise d’effet des droits est
le premier jour du mois suivant la date de départ à la retraite.

110 Article 150 (Nouveau), alinéa 6 et 7

L’assurance vieillesse (la retraite)


Aka KOFFI

- Lorsque le dépôt intervient après les six (6) mois suivant la date
de départ à la retraite, la date de prise d’effet des droits est fixée
au premier jour du mois suivant la date de dépôt du dossier.

Pour le conjoint survivant ou l’orphelin d’un retraité, la date d’entrée


en jouissance est fixée au premier jour du mois suivant la date du
décès.

Paragraphe 2.- Les allocations de solidarité

L’allocation de solidarité 111est versée à tout travailleur ayant exercé


une activité salariée avant l’instauration du régime de retraite géré par
la CNPS en 1956. Le montant de cette allocation est fixé par le Conseil
d’Administration de la CNPS.

Qui a droit à cette allocation ?

Bénéficient de l’allocation de solidarité, les travailleurs ayant exercé


leur activité avant l’instauration du régime.

Dans quelles conditions est-elle payée ?


 Avoir au moins 55 ans ou 60 ans selon le projet de réforme de la
branche de retraite de sécurité sociale ;
 Avoir accompli au moins quinze ans d’activité ayant donné lieu à
rémunération dans une ou plusieurs entreprises affiliées à la
CNPS ;

111Article 159 (Nouveau) : L'âge prévu à l'article précédent est abaissé à cinquante‐cinq ans, pour les anciens travailleurs salariés reconnus inaptes à
tout travail, dans les conditions définies à l'article 151 ci‐dessus. Article 160 (Nouveau) : Le montant de l'allocation de solidarité est fixé tous les deux
ans, par le Conseil d'Administration de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale.

L’assurance vieillesse (la retraite)


Aka KOFFI

 Avoir cessé toute activité salariée.

Quand est-elle payée ?


L’allocation de solidarité est payée par mois et à terme échu.

Quel est le montant de cette allocation ?

L’allocation de solidarité ne peut être inférieure à 50 % du SMIG.

Paragraphe 3.- L’allocation unique112

C’est un capital versé en une seule fois au travailleur qui totalise


une période d’activité de plus de deux (2) ans et de moins de quinze
(15) ans.Qui a droit à cette allocation ?

Tout travailleur salarié :


 Déclaré à la CNPS ;
 Âgé de 60 ans ;
 Totalisant une période d’activité professionnelle soumise à
cotisation supérieure à 2 ans, mais strictement inférieure à 15
ans ;
Ayant cessé toute activité salariée.

NB : Lorsque la période d’activité soumise à cotisations atteint au


moins 13 ans, l’assuré peut racheter la période restante pour
bénéficier d’une pension de retraite normale.

112 Article 163 bis (Nouveau)

L’assurance vieillesse (la retraite)


Aka KOFFI

Quel est le montant de cette allocation ?

Cette allocation est le produit du salaire moyen sur toute la période


d’activité par le taux de remplacement calculé dans les mêmes
conditions que pour la pension normale et par un facteur
multiplicateur qui est fonction de la durée moyenne d’une pension de
retraite et d’un taux d’intérêt technique.

NB : Lorsque la période d’activité soumise à cotisations atteint


au moins 13 ans, l’assuré peut racheter (jusqu’à 24 mois) la
période restante pour bénéficier d’une pension de retraite
normale.
En cas de décès du travailleur salarié, cette allocation est reversée au
conjoint survivant non remarié.
Le montant de l'allocation unique est calculé en pourcentage du
salaire moyen annuel acquis par le travailleur salarié durant sa
carrière, auquel s'appliquent les taux de rendement correspondants et
un taux d'actualisation fixé par délibération du Conseil
d'Administration.
Le montant de l'allocation unique du conjoint survivant correspond
à la moitié de ce qu'aurait perçu le travailleur salarié.

L’assurance vieillesse (la retraite)


Aka KOFFI

Paragraphe 4.- Le remboursement des cotisations à


la charge du travailleur salarié113.

Le remboursement des cotisations personnelles est un capital versé


au travailleur totalisant au plus deux ans d’activité soumise à
cotisation.Qui a droit à ce remboursement ?

Ont droit au remboursement des cotisations personnelles :


Le travailleur salarié qui quitte le régime de la CNPS pour un autre
régime qui n’a pas de convention avec celui-ci et qui est âgé de 60 ans
; Le travailleur salarié totalisant au plus deux ans d’activité soumise
à cotisation et âgé de 60 ans.
Le travailleur salarié étranger qui quitte définitivement la Côte
d’Ivoire et dont le pays d’origine n’a pas signé de convention de
coordination en matière de sécurité sociale avec l’État de Côte d’Ivoire.
Dans quelles conditions le remboursement des cotisations est-il
effectué?

 Totaliser moins de 2 ans d’activité ayant donné lieu à cotisation ;


 Avoir cessé d’appartenir au régime ivoirien de retraite et à tout
autre régime de retraite ayant une convention avec celui-ci.

113 Article 163 ter (Nouveau)

L’assurance vieillesse (la retraite)


Aka KOFFI

QUELLES SONT LES FORMALITES A REMPLIR ?


Pour bénéficier du remboursement des cotisations personnelles, le
travailleur doit fournir à la CNPS :
- Une demande de liquidation de retraite (imprimé à retirer à la
- CNPS) ;
- Le ou les relevés nominatifs des salaires (imprimé à retirer à la
CNPS);
- Le ou les certificats de travail ;
- 3 photos d’identité du travailleur;
- L’extrait d’acte de naissance ;

Quel est le montant de ce remboursement ?

Le montant remboursé est égal à la somme des cotisations à la charge


du salarié et effectivement prélevées sur ses salaires durant sa carrière.
Le remboursement se fait en une seule fois et à la demande du
bénéficiaire.

Paragraphe 5.- Les pensions réversion : conjoint survivant et la


pension d’orphelin de père et de
mère114

Les pensions de retraite normale, d’invalidité, l’allocation de solidarité


et l’allocation unique sont réversibles en cas de décès du travailleur en
activité ou retraité.

114 Article 156 (Nouveau)

L’assurance vieillesse (la retraite)


Aka KOFFI

La pension de réversion est due au conjoint survivant et aux orphelins


de père et mère.

A.- La pension de conjoint survivant (veuf ou veuve)

Qui a droit à cette pension ?


La (en veuve ou le veuf, légalement marié, du travailleur activité ou
retraité) décédé.

Dans quelles conditions est-elle payée ?


 Avoir contracté le mariage deux ans au moins avant le décès du
conjoint ;
 Être âgé(e) de 60 ans ou de 55 ans, avec dans ce cas, un
abattement définitif de 5 % du montant de la pension, par année
d’anticipation.

NB : L’existence d’enfants à charge de moins de 21 ans permet de


déroger aux conditions de durée de mariage et d’âge. Par ailleurs,
le bénéfice de la pension est suspendu lorsque les enfants cessent
d’être à charge ou à leur décès, pour reprendre au cinquante-
cinquième (55ème) anniversaire du conjoint survivant.
Quand est-elle payée ?
La pension est payée par mois.
Quel est le montant de cette pension ?

La pension de conjoint survivant est égale à la moitié de celle dont


bénéficiait ou aurait bénéficié le conjoint défunt.

L’assurance vieillesse (la retraite)


Aka KOFFI

En cas de pluralité d’épouses, cette moitié est répartie en parts égales


entre elles.

NB : En cas de remariage, le droit à la pension de réversion cesse


à compter du premier jour du mois civil suivant la date de mariage

B.- La pension d’orphelin

La pension d’orphelin est égale, par enfant, à 20 % de la pension à


laquelle avait droit ou aurait eu droit le retraité ou le travailleur décédé.

NB : L’ensemble des pensions d’orphelin ne peut excéder les 100


% de la pension à laquelle avait droit ou aurait eu droit le retraité
ou le travailleur décédé. En cas de dépassement, la pension de
chaque orphelin est réduite de façon proportionnelle

Lorsque les orphelins sont en concurrence avec un ou plusieurs


conjoints survivants du travailleur salarié ou retraité décédé, ils ne
peuvent avoir droit à plus de la moitié de la pension du défunt.

Qui a droit à cette pension ?


Les orphelins de père et de mère de l’assuré, issus de mariage légal.

- Être orphelin de père et de mère ;


- L’un des parents au moins était bénéficiaire d’une pension
ou susceptible d’en bénéficier ;
- L’enfant doit être âgé de moins de 21 ans à la date de décès
du conjoint survivant.

L’assurance vieillesse (la retraite)


Aka KOFFI

QUELLES SONT LES FORMALITES À REMPLIR ?

Pour bénéficier de la pension de conjoint survivant, les pièces suivantes


sont exigées.
- Une demande de liquidation de pension de réversion (à demander
à la CNPS)
- L’extrait d’acte de décès du conjoint ;
- L’extrait d’acte de mariage ;
- Le certificat de non divorce et de non remariage ;
- Un extrait d’acte de naissance ou un jugement supplétif pour
chacun des conjoints ;
- Un RIB (Relevé d’Identité Bancaire) ;
- Un certificat de vie et d’entretien pour chacun des enfants de
moins de 21 ans issus du mariage légal.
Lorsque le conjoint décède en activité, le conjoint survivant produit
en plus des pièces ci-dessus énumérées les documents suivants :
- Le(s) certificat(s) de travail du conjoint décédé ;
- Le(s) relevé(s) de salaire du conjoint décédé.
Pour les orphelins de père et de mère, le dossier doit comporter :
- Une demande de liquidation de pension de réversion (à demander
à la CNPS)
- Les extraits d’acte de décès du père et de la mère ;
- Un extrait d’acte de naissance de chaque enfant âgé de
moins de 21 ans;
- Un certificat de tutelle délivré par le tribunal;
L’assurance vieillesse (la retraite)
Aka KOFFI

- Éventuellement un RIB.
En cas de décès du père et de mère avant l’instruction du dossier de
retraite auprès de la CNPS, l’orphelin produit en plus des pièces ci-
dessus énumérées les documents suivants :
- un extrait d’acte de mariage des parents;
- Le(s) certificat(s) de travail du créateur de droit ;
- Le(s) relevé(s) de salaire du créateur de droit.

Dans quelles conditions est-elle payée ?


 L’un des parents au moins était bénéficiaire d’une pension de
retraite ou susceptible d’en bénéficier ;
 L’enfant doit être âgé de moins de 16 ans à la date de décès du
conjoint survivant.

Quand est-elle payée?


La pension est payée par mois.
Quel est le montant de cette pension ?
La pension d’orphelin est égale, par enfant, à 20 % de la pension de
retraite à laquelle avait droit ou aurait eu droit le salarié décédé.

NB : L’ensemble des pensions d’orphelin ne peut excéder les 100


% de la pension du travailleur. En cas de dépassement, la pension
de chaque orphelin est réduite de façon proportionnelle.

L’assurance vieillesse (la retraite)


Aka KOFFI

Paragraphe 6.- La pension d’invalidité 115

Le travailleur salarié reconnu inapte à tout travail quel que soit son
âge, perçoit immédiatement une pension de retraite dite pension
d’invalidité, à titre définitif et sans qu’il ne lui soit appliqué le
coefficient de réduction pour anticipation.

A droit à cette pension, le travailleur atteint, des suites d'un


accident ou d'une maladie non professionnelle, d'une invalidité au 2/3
de sa capacité de travail ou de gain quel que soit son âge à condition
d'être assujetti à la CNPS et d'avoir accompli au moins quinze ans
d'activité salariée soumise à cotisation dans une ou plusieurs
entreprises affiliées à la CNPS. L'état de l'invalidité est apprécié par le
médecin conseil de la CNPS. La pension d'invalidité est payée par mois
et à terme échu. Elle est calculée selon les mêmes règles que la pension
de retraite normale.
QUAND LE TRAVAILLEUR EST-IL RECONNU INVALIDE?
Le travailleur est reconnu invalide lorsque :

- Il présente une invalidité d’au moins 2/3 de sa capacité de travail, le


mettant hors d’état de se procurer dans une profession quelconque, un
salaire supérieur au 1/3 des rémunérations normales perçues par les
travailleurs de la même catégorie.
- La maladie ou l’accident à l’origine de cette invalidité n’est pas régi
par la législation des Accidents du Travail et des Maladies
Professionnelles.

115 Articles 161,162 et 163 (Nouveaux)

L’assurance vieillesse (la retraite)


Aka KOFFI

L’état d’invalidité est constaté, soit par le médecin conseil de la CNPS,


soit par le médecin traitant du travailleur ; dans ce dernier cas, il est
obligatoirement confirmé par le médecin conseil de la CNPS.

QUELLES SONT LES CONDITIONS À REMPLIR ?

Être déclaré à la CNPS :

- Avoir cessé toute activité salariée ;


- Avoir accompli au moins quinze ans d’activité salariée soumise à
cotisation chez un ou plusieurs employeurs affiliés à la CNPS ;
- Être reconnu médicalement invalide ou inapte au travail.

QUELLES SONT LES FORMALITES A REMPLIR ?

Outre les documents exigés au titre de la pension de retraite normale,


le travailleur invalide doit fournir un rapport médical attestant de son
état d’invalidité et produit dans les conditions citées ci-dessus.
Le montant de la pension d’invalidité est calculé selon les mêmes
règles que la pension de retraite normale.

Paragraphe 7.- La bonification pour enfant à charge

La pension de retraite normale, de solidarité, d'invalidité ou la


pension anticipée sont augmentées de 10% de leur montant pour
chaque enfant jusqu'à ce qu'il atteint l'âge de 16 ans, dans la limite de
trois (3) enfants.

L’assurance vieillesse (la retraite)


Aka KOFFI

SECTION 2.- LA CONSTITUTION DU DOSSIER


DE PENSION DE RETRAITE.

Pour devenir bénéficiaire de la pension de retraite, un dossier doit


être constitué auprès de la CNPS. Ce dossier doit comporter les pièces
suivantes: une demande de liquidation de retraite (à retirer à la CNPS)
; le ou les relevés nominatifs des salaires (à retirer à la CNPS) ; le ou les
certificats de travail; un certificat médical d'inaptitude au travail pour
l'invalide de moins de 55 ou 60 ans; trois photos d'identité; et
éventuellement un Relevé d'Identité Bancaire (à produire
ultérieurement).

Pour bénéficier de la bonification pour enfant à charge et des


avantages fiscaux, l'assuré doit fournir, en plus, les pièces
suivantes:
- L'extrait d'acte de mariage ou une ordonnance de puissance
paternelle pour la femme salariée ayant la charge des enfants;
- L'extrait d'acte de naissance ou un jugement supplétif de tous les
enfants de moins de 28 ans;
- Un certificat de vie et d'entretien pour chacun des trois (3) enfants
de moins de 16 ans;
- L'attestation de fréquentation de l'enfant âgé de 21 ans à 27 ans;
- L'extrait d'acte de naissance de l'enfant; une attestation du
nombre de parts pour la femme salariée.

L’assurance vieillesse (la retraite)


Aka KOFFI

Le conjoint survivant doit fournir :


- Une demande de liquidation de pension de réversion ;
- -l'extrait de l'acte de décès de l'époux; l'extrait d'acte de mariage ;
- Le certificat de non divorce et de non remariage; un extrait d'acte
de naissance ou un jugement supplétif;
- Et éventuellement un Relevé d'Identité Bancaire (à produire
ultérieurement).

Quant à l'orphelin, il doit fournir:


- Une demande de liquidation de pension de réversion;
- Les extraits d'acte de décès du père et de la mère;
- Un extrait d'acte de naissance;
- Un certificat de tutelle délivré par le tribunal;
- Et éventuellement un Relevé d'Identité Bancaire (à produire
ultérieurement).

NB : les prestations de retraite mises en paiement se prescrivent


par deux ans.
SECTION 3.- LE CALCUL DE LA PENSION
DE RETRAITE

La pension est calculée en pourcentage du salaire moyen


d'activité. Ce pourcentage (taux de remplacement) est acquis par année
d'activité tout le long de la carrière du travailleur.
Le salaire moyen d’activité est déterminé sur la base des salaires
soumis à cotisation des 11 meilleures années en 2012.
La durée à prendre en compte pour le calcul des pensions et
allocations est l’ensemble des années travaillées ayant donné lieu à
L’assurance vieillesse (la retraite)
Aka KOFFI

cotisation et les périodes assimilées telles que définies par l’ordonnance


n° 2012-03 du 11 janvier 2012, portant modification du code de
Prévoyance Sociale.( l'article 153 du code de Prévoyance Sociale.)
Ladite ordonnance donne une nouvelle base salariale de calcul des
pensions, qui passe des 10 aux 15 meilleures années de salaire.
Toutefois des mesures transitoires sont prévues jusqu’à l’application
effectives des 15 meilleures années en 2016 comme suit :
Pour la retraite anticipée sans abattement

AGE DU NOMBRE
BENEFICE DE LA DE
ANNEES PENSION DE MEILLEUR
RETRAITE
CONJOI ES ANNEES
ASSURE NT REQUISES
Retraite SURVIVA
Retrait POUR LE
2012 56 ans NT e
51 ans 11
CALCUL DE
2013 57 ans 52 ans
LA12
ans ans
PENSION
2014 58 ans 53 13
2015 59 ans ans
54 ans
14
ans ans
2016 60 ans 55 15
ans ans

NB : Le montant de la pension de retraite en 2012 est calculé en


multipliant le salaire moyen des onze meilleures années
d’activité par le taux de remplacement.
Le salaire moyen d'activité est déterminé sur la base des salaires
soumis à cotisation des 15 meilleures années. Par meilleures
L’assurance vieillesse (la retraite)
Aka KOFFI

années, il faut entendre les années civiles au cours desquelles le


salarié a perçu les salaires les plus élevés soumis à cotisation, quel
que soit le nombre de mois travaillés au cours desdites années 116.
Le montant de la pension de retraite est calculé en multipliant
le salaire moyen des quinze(15) meilleures années d'activité par le
taux de remplacement.
Soit:
 PM, la pension mensuelle ;
 SMM, le salaire moyen mensuel;
 TR, le taux de remplacement.
PM = SMM x TR

Paragraphe 1.- Détermination du salaire moyen


mensuel (SMM) (étape 1)

Le salaire moyen mensuel devant servir de base de calcul, est


obtenu par la somme des salaires (soumis à cotisation) des 15
meilleures années divisée par 180 mois (1 an étant égal à 12 mois).
Soit
N = 180
S 1, le salaire annuel de la 1 ère meilleure année
S15, le salaire annuel de la 15ème meilleure année
SMM = (s1 + s2 + s3 + ………. + s15)/N

Paragraphe 2- Détermination du taux de


remplacement (étape 2)

116 Article 150 nouveau

L’assurance vieillesse (la retraite)


Aka KOFFI

Le taux de rendement annuel est fixé comme suit :


- 1,33 % par an pour la période avant le 1 er/01 /2000
- 1,70 % par an pour la période à partir du 1 er/o 1/2000
Soit:
 TR1, le taux de remplacement acquis avant le 1er/01/2000
 TR2, le taux de remplacement acquis à partir du 1 er/01 /2000
 D1, la durée de la carrière avant l'année 2000
 D2, la durée de la carrière à partir de l'année 2000

TR1 = 1,33 % x D1

TR2 = 1,70 x D2

Le taux de remplacement (TR) sur l'ensemble de la carrière du


travailleur est égal à :

TR = TR1 + TR2

NB : Le taux de remplacement ainsi obtenu ne peut excéder 50 %


(article 150 du Code de Prévoyance Sociale).
En cas d’existence d’enfants à charge, le montant de la
pension est augmenté de 10 % par enfant de moins de 21 ans,

L’assurance vieillesse (la retraite)


Aka KOFFI

dans la limite de 30 %, conformément à l’article 152 (nouveau)


du Code de Prévoyance Sociale.

Paragraphe 3.- Détermination de la pension (étape 3)

La pension mensuelle s'obtient en multipliant le salaire moyen


mensuel par le taux de remplacement.
En cas d'existence d'enfants à charge, le montant de la pension est
augmenté de 10% par enfant, dans la limite de 30 %, conformément à
l'article 152 du Code de Prévoyance Sociale.
Cas d’un salarié ayant 30 années de salaire soumis à cotisation
et 2 enfants de moins de 21 ans à charge

Années Nombre Salaire Plafon 15


de mois soumis d meilleures
1979 0 106 210 000
31 à 396 années
1980 425
cotisation 840 000
1981 21 585
430 840 000
1982 21 800
460 840 000
1983 21 300
576 840 000
1984 21 695
580 840 000
1985 21 490
589 17
1986 21 675
599 970
17
21 790 660
970
1987 670 17
21 740 660
970
1988 670 17
21 740 660
970
1989 675 17
21 930 660
970
1990 780 17
21 676 660
970
1991 875 17
2 400 660
970
L’assurance vieillesse (la retraite) 660
Aka KOFFI

1992 1 875 17
1993 21 500
937 970
17
21 660
1994 1 878
027 970
19
21 860 660
618
1995 1 220 19
21 020
1996 1502
361 19 767767
780
21 430 780
1997 1 498 19 767 780
2 161
1998 1 1 855 311 19 767 780
1999 21 2 303 540 19 767 780 11
2000 21 2 596 754 19 767 780 10
2001 21 2 598 156 19 767 780 9
2002 21 2 705 419 19 767 780 8
2003 21 3 408 974 19 767 780 7
2004 12 3 608 900 19 767 780 6
2
2005 1 4 000 000 19 767 780 5
2006 12 4 500 000 19 767 780 4
2
2007 1 4 762 300 19 767 780 3
2008 21 5 000 000 19 767 780 2
2009 20 8 000 000 19 767 780 1
9

L’assurance vieillesse (la retraite)


Aka KOFFI

Etape 1 : Détermination du salaire moyen d’activité des 11


meilleures années

Les 11 meilleures années de cotisations de ce travailleur sont les


années 1999 à 2009.

La somme des salaires soumis à cotisation s’élève à 43.484.043 F


pour 129 mois ; Le salaire moyen annuel (SMM) est égal à :
43.484.043 F = 329 424 F. SMM = 329 424 F
132

Etape 2 : Détermination du taux de remplacement

Le taux de remplacement acquis par le travailleur de 1979 à


1999, soit 20 ans et 3 mois ou 243 mois est égal :

TR1 = 243 x 1,33 % = 26,93 %

12

Le taux de remplacement acquis par le travailleur de 2000 à


2009, soit 09 ans et 9 mois ou 117 mois est égal :

TR2 = 117 x 1,70 % =16,57 %

12

Le taux global (TR) est égal :

TR = TR1 + TR2, soit 26,93 + 16,57 = 43,50 %.

L’assurance vieillesse (la retraite)


Aka KOFFI

TR = 3,50%.

Etape 3 : Détermination de la pension

Pension mensuelle sans majoration


PM = SMM x TR

PM = 329.424 F x 43,50 % = 143.299 F

Majoration pour les 2 enfants à charge :

143.299 F x 20 % = 28 659 F

Pension mensuelle avec majoration

143.299 F + 28.659 F = 171.958 F

Paragraphe 4.- L'imposition de la pension


de retraite

Conformément à la réglementation fiscale en vigueur [Loi n° 2003-206


du 07 juillet 2003 portant Annexe Fiscale (Article 16)], la pension de
retraite est soumise à imposition.

ASSUJETTISSEMENT À L’IMPOSITION

Sont assujettis aux impôts, tous les retraités titulaires d’une


pension de retraite acquise à titre personnel, déduction faite de la
bonification.

L’assurance vieillesse (la retraite)


Aka KOFFI

PIECES A FOURNIR POUR LE BENEFICE DU NOMBRE DE PARTS


- L’extrait d’acte de naissance de l’enfant ;
- L’attestation de fréquentation ;
- L’extrait d’acte de mariage ;
- La lettre d’attribution de part d’IGR délivrée par l’Administration
Fiscale ;
- L’ordonnance de puissance paternelle ;
- Le certificat médical d’invalidité de 40 % au moins donnant lieu à
pension ;
- Le certificat de divorce ;
- Le certificat de décès du conjoint ou d’un enfant.

Cas d’exclusion : Sont exclus :


- Les retraités âgés de 70 ans (au premier janvier de l’année) et plus
;
- Les ayants droit qui bénéficient d’une pension de réversion ;
- Les retraités ayant établi depuis au moins 183 jours, leur
résidence fiscale dans un État signataire de la convention de non
double imposition de pension avec la Côte d’Ivoire, sous réserve
de la production au mois de janvier de chaque année, d’une
attestation de résidence fiscale.
Il s’agit des retraités originaires des États suivants : Burkina Faso,
Mali, Mauritanie, Niger et Sénégal, dans le cadre de la convention
multilatérale CEAO ; France, Allemagne, Belgique, Canada, Italie,
Norvège, Royaume Uni, Irlande du Nord et Suisse, du fait de
convention bilatérale.
Cas d’exonération
- Les pensions dont le montant mensuel est inférieur ou égal
à 300 000 FCFA, bénéficient d’une exonération totale ;
- Les pensions dont le montant mensuel est supérieur à 300 000
FCFA, sont imposées dans la limite de 25 % de la pension
mensuelle.
Les pièces à fournir pour le bénéfice de nombre de parts sont:
- L'extrait d'acte de naissance de l'enfant; le certificat de scolarité;
- L'extrait d'acte de mariage; la lettre d'attribution de part d'IGR
délivrée par l'Administration Fiscale;
Aka KOFFI

- Le certificat de puissance paternelle;


- Le certificat médical d'invalidité de 40 % au moins donnant lieu à
pension ;
- Le certificat de divorce ; le certificat de décès du conjoint ou d'un
enfant.

IMPORTANT

Les prestations de retraite mises en paiement se prescrivent


par deux ans.

Fonctionnaires ; Agents de l’État et Travailleurs, vous devez


conserver soigneusement tous les documents concernant votre
carrière professionnelle. Ils pourront vous servir pour la
constitution de votre dossier de retraite.

Futurs retraités, pour vous éviter des surprises et des


désagréments, veuillez commencer la constitution de vos dossiers
(retraite) à partir de 60 ans et au plus tard 6 mois avant la date de
départ prévue pour la retraite, même si vous avez demandé une
dérogation pour prolonger votre carrière. Un dossier complet est
le gage d’un service plus efficace et plus rapide.
Aka Marcellin KOFFI Droit de la Sécurité et de la Prévoyance Sociales en Côte d’Ivoire

CONCLUSION GENERALE
Notons pour terminer que le système ivoirien de protection sociale
se caractérise par un faible taux de couverture de la population, et un
nombre très limité de risques couverts. En effet, la population couverte
(salariés, fonctionnaires civils et militaires, policiers, députés et agents
de l'assemblée nationale) ne représente que 10 à 15% de la population
nationale. Ainsi, 85 à 90% de la population ne bénéficie d'aucune
couverture sociale. En outre, des risques sociaux majeurs tels que la
maladie et le chômage ne sont pas suffisamment sinon pas du tout
couvert par le système en vigueur.
La mise en œuvre de la Couverture Maladie Universelle par la Côte
d’Ivoire le 24 mars 2014 va, sans nul doute, améliorer le système actuel
de sécurité sociale par la création d'un système national capable de
prémunir l'ensemble de la population contre certains risques
sociaux117. Ce système essentiellement contributif et non contributif et
basé principalement sur la solidarité nationale devra permettre de
couvrir les risques sociaux majeurs que sont la maladie, les accidents
du travail, l'invalidité, la vieillesse, le chômage, les charges de familles,
le décès.
Des instruments juridiques internationaux visent à fournir une
couverture et une protection universelles. Néanmoins, partout dans le
monde, des lacunes de

117 La sécurité sociale couvre deux types de risques à savoir : - Les risques à court terme : la maladie et la maternité et dans une certaine mesure les
accidents de travail et les maladies professionnelle.
Ces risques peuvent arriver à n'importe quel moment et plusieurs fois pour une personne. On peut citer dans cette catégorie de risques : les régimes
d'allocations familiales et la protection contre le chômage.
- Les risques à long terme : les régimes de pensions, d'invalidité, de vieillesse et de survivants.
Conclusion générale 391
Aka Marcellin Droit de la Sécurité et de la Prévoyance Sociales en Côte d’Ivoire

couverture et des niveaux insuffisants de prestations persistent. Alors


que nombre de systèmes nationaux novateurs cherchent à combler le
manque de protection dans divers pays d’Afrique, d’Asie, d’Europe et
des Amériques, rares sont ceux qui ont été formulés dans un cadre
juridique cohérent s’inscrivant dans un plan stratégique de
développement national. Et, lorsque c’est le cas, leur mise en œuvre
effective reste souvent difficile.
La sécurité sociale s'inscrit dans une politique de protection sociale
nationale. C’est un ensemble d'institutions qui ont pour fonction de
protéger et d’assister financièrement les individus des conséquences
de divers situations ou événements coûteux de la vie, généralement
qualifiés de risques sociaux.
Les mesures politiques prises successivement visent à sauvegarder
le régime de sécurité sociale tout en préservant et en consolidant ses
principes fondamentaux (Égalité d'accès aux soins, qualité des soins
et solidarité) et en les conjuguant avec la notion de performance dans
la gestion du système.
En poursuivant plus loin cette analyse, la propre fin d’une politique
de sécurité sociale serait d’« abolir l’état de besoin en assurant à tout
citoyen un revenu suffisant à tout moment pour satisfaire à ses
charges118 ». Par extension du concept, une politique de sécurité sociale
peut alors s’élargir à tous les événements susceptibles d’avoir une
incidence sur la sécurité économique des individus. Ainsi, toute
politique économique peut prendre cette dimension : politique de
l’emploi, du logement, politique familiale, etc. C’est bien dans cette

118 Rapport au Parlement sur la sécurité sociale et les prestations connexes, Lord W.H. Beveridge, 1942

Conclusion générale 392


Aka Marcellin Droit de la Sécurité et de la Prévoyance Sociales en Côte d’Ivoire

acception large que Pierre LAROQUE, un des pères de la sécurité


sociale, fut chargé de mettre en œuvre le plan de sécurité sociale. On
peut lire dans son ouvrage De l’assurance sociale à la sécurité
sociale de 1948 que l’aboutissement de telles politiques vise quatre
volets d’efforts pour :
- Tendre vers la sécurité de l’emploi ;
- La sécurité du gain ;
- La sécurité de la capacité de travail ;
- Ainsi que pour aménager un système de distribution de revenus
de remplacement, lors d’une période d’inactivité forcée.
Cette première approche dans la réflexion sur le risque social est dite
extensive horizontalement : en partant du risque social primitif on
étend la notion sur ses déterminants économiques, contextuels.
Plusieurs principes communs doivent régir les stratégies nationales
d’extension de la sécurité sociale afin d’assurer à long terme la viabilité
politique, économique et financière de celles-ci, notamment:
- Formuler l’objectif fondamental d’une protection sociale adéquate
pour tous, tout au long de la vie, compte tenu des besoins sociaux et
des capacités économiques et budgétaires à l’échelle nationale;
- Mettre en œuvre progressivement des stratégies nationales
d’extension prévoyant notamment les garanties d’un socle de protection
sociale, mais en définissant clairement les étapes et les échéances, afin
de ne pas perdre de vue l’objectif général;
- Établir, en élaborant des stratégies d’extension de la sécurité sociale
et des socles de protection sociale, des liens clairs et cohérents avec les
objectifs de la politique d’emploi et des autres politiques nationales
sociales et économiques;
Conclusion générale 393
Aka Marcellin Droit de la Sécurité et de la Prévoyance Sociales en Côte d’Ivoire

- Conjuguer les objectifs visant à prévenir la pauvreté, à protéger


contre les risques sociaux et à donner aux personnes les moyens de
saisir les possibilités d’emploi décents et d’entrepreneuriat;
- Suivre scrupuleusement et en toute transparence des méthodes de
financement et des pratiques de gestion financière saines, afin de
maintenir le consensus national sur la portée et l’étendue de la sécurité
sociale;
- Inscrire les garanties et les prestations dans la législation nationale
pour assurer la fiabilité et la prévisibilité des prestations;
- Établir des principes de gouvernance solides et transparents, y
compris la responsabilité fondamentale de l’État et le rôle des
partenaires sociaux et des bénéficiaires dans la conception, la gestion
générale et financière et le suivi des systèmes de sécurité sociale;
- Accorder une attention particulière aux approches tenant compte des
sexospécificités119.

119Le terme «sexospécificité» se rapporte aux rôles, aux comportements, aux activités et aux attributs sociaux qu'une société donnée considère comme
appropriés pour les hommes et pour les femmes. OMS

Conclusion générale 394


Aka Marcellin KOFFI Droit de la Sécurité et de la Prévoyance Sociales en Côte d’Ivoire

CHAPITRE I2 : LES PRESTAIIONS

Article 149 (nouveau) : La branche retraite instituée en application


des articles précédents comprend :
- la pension de retraite ;
- la pension du conjoint survivant et la pension d’orphelins de père et
de mère ;
- l’allocation de solidarité ;
- la pension d’invalidité ;
- l’allocation unique ;
- le remboursement des cotisations à la charge du travailleur salarié.
Les délais, formes et modalités de la date d’entrée en jouissance de la
pension de retraite normale, de la pension de retraite anticipée, de la
pension d’invalidité, de la pension du conjoint survivant, de la pension
d’orphelin et de l’allocation de solidarité, sont fixés par délibération du
Conseil d’Administration.
Les prestations de retraite mises en paiement se prescrivent par deux
ans.

SECTION 1 : LA PENSION DE RETRAITE

Article 150 (Nouveau) : A droit à une pension de retraite, lorsqu’il a


cessé d’exercer toute activité salariée, tout travailleur salarié :
- affilié à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale ;
- ayant atteint l’âge de 60 ans;
Aka Marcellin KOFFI Droit de la Sécurité et de la Prévoyance Sociales en Côte d’Ivoire

- totalisant, à cet âge, au moins quinze années d’activité salariées


soumises à cotisation, au titre de la branche retraite de la Caisse
Nationale de Prévoyance Sociale.
La pension de retraite est calculée en pourcentage des salaires soumis
à cotisation, au titre de la branche Retraite de la Caisse Nationale de
Prévoyance Sociale.
Les salaires soumis à cotisation servant de base de calcul à l’effet de
déterminer le salaire moyen d’activité sont ceux des quinze meilleures
années.
Le montant maximum de la pension versée au titre de la branche
retraite est de 50% du salaire moyen d’activité.
Pour les années de cotisations antérieures au 1er janvier 2000, le taux
de remplacement maximum est de 1,33% du salaire mensuel soumis
à cotisation.
Pour les années de cotisations postérieures au 1er janvier 2000, le taux
de remplacement maximum est porté à 1,7%.
Le travailleur salarié qui ne remplit pas, à 60 ans, la condition de durée
d’activité suffisante pour bénéficier d’une pension de retraite, a la
faculté de racheter jusqu’à 24 mois de cotisations.

Article 151 (Nouveau) : L’âge prévu à l’article précédent peut être


abaissé sur demande de l’intéressé à cinquante-cinq ans. Dans ce cas,
la pension de retraite subit, à titre définitif, un abattement de 5% par
année d’anticipation, sauf si l’ancien travailleur salarié est reconnu
inapte à tout travail, dans les conditions fixées par arrêté du Ministre
chargé de la Prévoyance Social, ou s’il a atteint son niveau maximum
Aka Marcellin KOFFI Droit de la Sécurité et de la Prévoyance Sociales en Côte d’Ivoire

de cotisation, tel que défini par délibération du Conseil


d’Administration de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale.

Article 152 (Nouveau) : La pension de retraite est augmentée d’une


bonification d’un dixième de son montant, pour chaque enfant à charge
de l’ancien travailleur salarié au moment de la liquidation de sa retraite
et ce, jusqu’à ce que l’enfant ait atteint l’âge de vingt et un ans.
Le total des bonifications est limité à 30 % de la pension de base.
Article 154 (Nouveau) : Après avis du Conseil d’Administration de la
Caisse Nationale de Prévoyance Sociale, un arrêté du Ministre chargé
de la Prévoyance Sociale détermine le niveau de revalorisation de la
pension de retraite.
La revalorisation doit tenir compte de l’évolution du coût de la vie, tout
en préservant l’équilibre de la branche. En tout état de cause,
l’intervalle entre deux revalorisations ne peut être inférieur à deux ans.

Article 155 (Nouveau) : Il est garanti au retraité une pension minimum


dont le montant mensuel est fixé tous les deux ans, par arrêté du
Ministre chargé de la Prévoyance Sociale après avis du Conseil
d’Administration de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale, compte
tenu des ressources et des charges de la branche Retraite.

SECTION 2 (nouvelle): LA PENSION DE CONJOINT SURVIVANT ET


LA PENSION D’ORPHELIN DE PERE ET DE MERE

Article 156 (Nouveau) : En cas de décès d’un retraité ou d’un


travailleur salarié susceptible d’avoir droit à la pension de vieillesse, le
Aka Marcellin KOFFI Droit de la Sécurité et de la Prévoyance Sociales en Côte d’Ivoire

conjoint survivant a droit, à partir de 55 ans, à une pension de


réversion égale à la moitié de la pension dont bénéficiait ou aurait
bénéficié le défunt, à condition que le mariage ait été contracté deux
ans au moins avant le décès.
L’âge ci-dessus prévu peut être abaissé à 50 ans. Dans ce cas, la
pension de réversion subit, à titre définitif, un abattement de 5% par
année d’anticipation.
Le bénéfice est immédiat, dès le décès du conjoint, si le conjoint
survivant a au moins deux enfants mineurs à charge. Le service de
cette allocation est suspendu dès que ces derniers cessent d’être à
charge, ou à leur décès, pour reprendre au cinquante-cinquième
anniversaire de l’intéressé.
En cas de décès du travailleur salarié en activité ou retraité, ayant
plusieurs épouses susceptibles d’avoir droit à la pension de réversion,
suite à des mariages contractés conformément à la tradition et
transcrits à l’état civil dans les délais fixés par la loi, celle-ci est répartie
à parts égales entre elles à la date du décès.
En cas de remariage, le droit à la pension de réversion cesse à compter
du premier jour du mois civil suivant.
Les modalités d’attribution de la pension de réversion sont fixées par
arrêté du Ministre en charge de la Prévoyance Sociale.

Article 157 (Nouveau) : En cas de décès du conjoint survivant, soit


antérieurement, soit postérieurement au décès du travailleur salarié
affilié en activité ou à la retraite, les enfants issus d’un mariage légal,
âgés de moins de 21 ans et qui étaient à la charge dudit travailleur
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salarié ou retraité au moment de son décès, ont droit à une pension


d’orphelin égal à 20% de la pension à laquelle avait droit ou aurait eu
droit le travailleur salarié ou retraité décédé.
Toutefois, le total des pensions d’orphelins versées ne pourra excéder
le montant de la pension du défunt.
Dans le cas où le nombre des ayants droit est supérieur à cinq, la
pension d’orphelin de chacun d’eux est réduite proportionnellement.
Lorsque les orphelins sont en concurrence avec un ou plusieurs
conjoints survivants du travailleur salarié ou retraité décédé, ils ne
peuvent avoir droit à plus de la moitié de la pension du défunt.

SECTION 3: L’ALLOCATION DE SOLIDARITE

Article 158 (Nouveau) : Bénéficient d’une allocation de solidarité, les


travailleurs salariés ayant exercé leur activité avant l’instauration du
régime et qui remplissent les conditions ci-après :
- être âgé d’au moins 60 ans ;
- avoir au moins quinze années d’activité ayant donné lieu à
rémunération.

Article 169 (Nouveau) : L’âge prévu à l’article précédent est abaissé à


cinquante-cinq ans, pour les anciens travailleurs salariés reconnus
inaptes à tout travail, dans les conditions définies à l’article 151 ci-
dessus.
Article 160 (Nouveau) : Le montant de l’allocation de solidarité est fixé
tous les deux ans, par le Conseil d’Administration de la Caisse
Nationale de Prévoyance Sociale.
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SECTION 4: LA PENSION D’INVALIDITE

Article 161 (Nouveau) : Le travailleur salarié reconnu inapte à tout


travail, quel que soit son âge, perçoit sa pension de retraite
immédiatement, à titre définitif et sans qu’il ne lui soit appliqué le
coefficient de réduction pour anticipation, prévu à l’article 151 ci-
dessus.
Article 162(Nouveau) : Pour bénéficier de la pension d’invalidité, le
travailleur salarié reconnu inapte à tout travail, doit remplir les
conditions suivantes :
- avoir cessé toute activité salariée ;
- avoir exercé une activité salariée ayant donné lieu à cotisation au titre
de la branche Retraite de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale,
pendant quinze années au moins.
Article 163 (Nouveau) : L’état d’invalidité ou d’inaptitude est apprécié
suivant les règles fixées par arrêté du Ministre chargé de la Prévoyance
Sociale.

SECTION 5: L’ALLOCATION UNIQUE


Article 163 bis (Nouveau) : Bénéficie de l’allocation unique sous forme
d’un capital versé en une seule fois, le travailleur qui, à 60 ans, totalise
une période d’activité salariée soumise à cotisations à la branche
Retraite de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale, de plus de deux
ans, mais de moins de quinze années.
En cas de décès du travailleur salarié, cette allocation est reversée au
conjoint survivant non remarié.
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Le montant de l’allocation unique est calculé en pourcentage du salaire


moyen annuel acquis par le travailleur salarié durant sa carrière,
auquel s’appliquent les taux de rendement correspondants et un taux
d’actualisation fixé par délibération du Conseil d’Administration.
Le montant de l’allocation unique du conjoint survivant correspond à
la moitié de ce qu’aurait perçu le travailleur salarié.

SECTION 6 : LE REMBOURSEMENT DES COTISATIONS A LA


CHARGE DU TRAVAILLEUR SALARIE

Article 163 ter (Nouveau) : Bénéficie du remboursement des


cotisations à la charge du salarié, sous forme d’un capital versé en une
seule fois, le travailleur salarié qui, à 60 ans, totalise au plus deux
années d’activités soumises à cotisation au titre de la branche Retraite
de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale.
Cette condition d’âge est levée, pour le travailleur salarié originaire d’un
État non signataire d’une convention de sécurité sociale avec la Côte
d’Ivoire, incluant des règles de totalisation des périodes d’assurance et
qui quitte définitivement la Côte d’ivoire.
Le montant du remboursement des cotisations correspond à la somme
des cotisations à la charge du salarié et effectivement prélevées sur ses
salaires durant sa carrière.

TITRE VI : LES DISPOSITIONS TRANSITOIRES ET FINALES

Article 168 bis : L’âge ainsi que le nombre des meilleures années de
salaires soumis à cotisations et servant à la détermination du salaire
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moyen d’activité requis avant l’entrée en vigueur de la présente


ordonnance pour bénéficier de la pension de retraite normale, de la
pension de retraite anticipée, de la pension de conjoint survivant, de la
pension d’invalidité et de l’allocation de solidarité, augmenteront d’un
an chaque année, pendant une période transitoire de cinq ans, à partir
de la date d’entrée en vigueur de la présente ordonnance.
Article 168 ter : Le travailleur salarié qui, à chacune des années de la
période transitoire, a atteint l’âge légal de départ à la retraite, mais ne
remplit pas la condition de durée d’activité, dispose de la faculté de
racheter au plus 24 mois de cotisations.
Article 2 : Des décrets ou arrêtés détermineront, en tant que de besoin,
les modalités d’application de la présente ordonnance.
Article 3 : La présente ordonnance sera publiée au journal officiel de
la République de Côte d’ivoire et exécutée comme loi de l’État.

Dans le processus de recherche d’informations en vue d’informer les


travailleurs et les étudiants des nouvelles réformes de la CGRAE et de
la CNPS, nous expliquons quelques thèmes de l’Allocation vieillesse,
seule branche qui a, pour le moment, subi la réforme.

A- L’IPS-CNPS

La pension conjoint survivant


La pension conjoint survivant était destinée à la femme mariée et
veuve. Avec la réforme de 2000, l’homme, marié légalement et veuf, a
lui aussi droit à la pension. On ne parle plus de pension veuve mais de
pension conjoint survivant. L’homme ou la femme peut bénéficier de
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cette pension si et seulement si celui ou celle qui est décédé (e) travaille
et est marié (e) légalement.

La pension de retraite
La pension de retraite s’adresse à l’assuré qui a été déclaré à la CNPS,
qui a travaillé pendant au moins 10 années et qui a atteint 55 ans,
l’âge de faire valoir ses droits à la retraite. Avec la réforme de 2012,
l’âge normal de départ à la retraite est porté à 60 ans au lieu de 55
ans et avoir travaillé pendant au moins 15 ans au lieu de 10 ans.
Donc, la pension normale de retraite est reversée à un travailleur
déclaré qui a atteint 60 ans, qui a travaillé pendant au moins 15 ans
et qui va à la retraite.
Si, à partir de sa 56ème année, il décide de prendre sa retraite, il
sera frappé d’une retraite anticipée et perdra 5% de sa pension par
année d’anticipation.

L’allocation de solidarité
L’allocation de solidarité s’adresse aux travailleurs qui ont exercé
avant l’institution de la CNPS, c'est-à-dire avant 1960. Ils ont
travaillé et n’ont pas eu la chance de cotiser parce que la branche
n’existait pas. Pour ne pas laisser pour compte ces travailleurs, il est
prévu cette allocation de solidarité, qui est estimée à 18 777 F par
mois.

La pension d’invalidité
La pension d’invalidité prend en compte le travailleur invalide, non
pas par un accident ou une maladie de travail, mais par un accident
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ou une maladie quelconque. Si le médecin conseil de la CNPS entérine


son invalidité, le travailleur invalide a droit à une pension d’invalidité.
Quel que soit son âge et le nombre d’années d’activités, le travailleur
invalide a droit à la pension et sans abattement.

L’allocation unique
L’allocation unique prend en compte le travailleur qui a eu plus de
deux ans mais moins de 15 ans d’activités, qui a 60 ans et qui veut
faire valoir ses droits à la retraite. Il ne peut plus travailler pour
compléter ses années à 15 ans d’activités et il veut partir. Dans ce
cas, on lui donne une allocation unique, payée en une seule fois.
Après quoi, son dossier est classé.
Cependant, un travailleur qui a 60 ans et qui comptabilise entre 13 et
15 ans d’activités et qui veut forcément avoir une retraite normale
avec une pension normale, peut racheter des mois de cotisation,
jusqu’à 24 mois, en payant lui-même la part patronale et la part
salariale.
Le remboursement des cotisations
Le remboursement des cotisations s’adresse au salarié qui a travaillé
moins de deux ans et qui veut sortir du système. Il a cotisé et il veut
se faire rembourser. À ce moment-là, on lui reverse seulement la part
salariale sans la part de l’employeur.

Les dispositions transitoires et finales


Ce sont des mesures transitoires qui favorisent les travailleurs qui ne
se seraient pas préparés pour prolonger leurs années d’activités. Ils
ont des arguments et veulent partir à la retraite.
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La loi stipule qu’en cette année 2012, un travailleur qui a 56 ans


peut aller à la retraite avec sa pension normale et sans abattements.
En 2013, il pourra aller à 57 ans ; en 2014 à 58 ans ; en 2015 à 59
ans et en 2016 à 60 ans, et ce sera la fin des années de mesures
transitoires.
Au-delà, tous les travailleurs iront obligatoirement à la retraite à 60
ans. Si un travailleur ne veut pas aller à la retraite à 60 ans, il peut
demander une retraite anticipée à partir de 55 ans, et il perd 5% de
sa pension par année d’anticipation. Ce travailleur va perdre 25% de
sa pension s’il part à 55 ans.
Concernant le calcul de la pension, en 2012, au lieu de prendre les
10 meilleurs salaires, on prendra les 11 meilleurs salaires de la
carrière du travailleur, en 2013 ce sera les 12 meilleurs salaires jus-
qu’aux 15 meilleurs salaires en 2016.
Afin de mieux comprendre et de s’approprier au mieux les nouvelles
réformes M. Louis DOGOU Adjoint au directeur d’exploitation chargé
des prestations à la CNPS nous rassure.

/ Pourquoi une réforme de l’allocation vieillesse ?

Nous avons trois régimes à la CNPS, l’allocation vieillesse, l’accident


de travail et les prestations familiales. La particularité est que chaque
branche est autonome et s’autofinance. Les cotisations des assurés de
travail ne peuvent pas servir pour les pensions de retraite. L’argent
que nous recueillons pour les prestations familiales ne peut pas servir
à financer la retraite.
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Concernant la branche de l’allocation vieillesse, avant la réforme de


1999, alors que des pays limitrophes étaient à un taux de cotisation
assez élevé, les travailleurs ivoiriens cotisaient très peu.
Malheureusement, il me semble que la réforme n’a jamais été la
préoccupation des politiques ni des syndicats. Aucune revendication
n’a porté sur la faiblesse des pensions de retraite du secteur privé, et
ce jusqu’à ce que la CNPS, gestionnaire du système de la sécurité
sociale, se rende compte que la branche ne pouvait plus supporter
les frais. Les charges étaient plus élevées que les apports des
cotisations des travailleurs. Conséquence, faible pension des retraités.
Il fallait donc entreprendre la ré- forme. Cette réforme devait aller
plus loin. Les autorités ont demandé de faire une réforme globale,
mais de procéder par étapes pour que les travailleurs puissent
supporter les charges.

2/ Quelles sont ces différentes étapes ?

La première étape de la réforme a été faite en 1999, c’est la loi numéro


99-477 portant modification du code de prévoyance sociale.
À ce moment-là, il fallait prendre des dispositions pour relever la
pension de retraite.
Le taux de cotisation, qui était de seulement 4%, est passé à 8% ; le
système du calcul de la pension retraite qui était ‘’par points’’ est
passé à un système ‘’par pourcentages’’. On est passé de ‘’avoir
travaillé au moins 10 ans’’ à ‘’avoir travaillé au moins 15 ans’’ et avoir
55 ans.
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Voici ce qu’il fallait faire pour que la branche retraite puisse


supporter les charges. Mais les études avaient montré que ce serait
viable sur 10 ans maximum. Au-delà, la CNPS risquait la faillite.
Treize ans après, les cotisants devenant de moins en moins
nombreux, le régime a commencé à ne plus supporter les charges. Du
coup, il fallait passer à la deuxième étape de la réforme.
C’est ce qu’on vient de faire en 2012. Toute politique actuarielle le
démontre.
Nous n’avons pas inventé la roue. Nous avons simplement agi sur
les deux leviers : l’âge et le taux de cotisation.
De 55 ans, on est passé à 60 ans et de 8% en 1999, on est passé à 12%
en 2012 et 14% en 2013. La réforme se fait de façon graduelle pour que
le travailleur puisse supporter les charges.

3/ Pouvez-vous nous donner quelques avantages de cette


réforme ?

La réforme en elle-même est un avantage. En 1999, le fait de rehausser


le taux de cotisation, le nombre d’années de cotisation et le système
de calcul, déjà les avantages étaient perceptibles parce qu’on
améliorait de façon sensible la pension de retraite. C’était un pas
important pour les travailleurs.
Les experts, à ce moment-là, ont reconnu la générosité de ce système.
En 2012, la deuxième phase permet à la CNPS de rééquilibrer le
régime. Sur une vingtaine d’années, à partir de maintenant, l’équilibre
de la branche retraite sera assuré.
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Il y a aussi des avantages qu’il ne faudrait pas qu’on perde de vue.


L’âge limite de l’enfant ayant droit à une bonification de 10% de la
pension de retraite est passé de 16 ans à 21 ans parce qu’on estime,
qu’à cet âge, les enfants sont encore à la maison. L’allocation veuve,
l’allocation unique…ont subi des conditions favorables.

B- Caisse Générale de Retraite des Agents de l'État IPS-


CGRAE
Réforme des pensions publiques gérées par la caisse générale de
retraite des agents de l’État IPS-CGRAE
Ce dossier nous a été proposé par M. Ben Aka ADOMON, chef
du service communication à la CGRAE. Il situe le contexte, les
objectifs, des explications et des démonstrations pour une bonne
compréhension de la nouvelle réforme de la CGRAE.

I- Contexte
Le régime géré par la CGRAE est un régime par répartition qui se
caractérise par un financement des pensions à partir des cotisations
des actifs.
Les différents audits et études actuarielles de ce régime montrent
clairement un déséquilibre du régime de pension géré par la CGRAE.
Plusieurs raisons expliquent ce déséquilibre. Nous pouvons citer :
- La détérioration du ratio démographique qui est actuellement de 2,44
actifs pour 1 retraité au lieu 12 de 4 à 5 actifs pour un retraité
selon la norme. Cela est dû à l’augmentation du montant de la rente
moyenne ; au taux élevé de départ à la retraite lié au vieillissement
naturel de la population des actifs ; au départ à la retraite après
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30 ans de service et au départ volontaire à la retraite avec


jouissance immédiate des droits à pension.
- Le paiement de plusieurs prestations non contributives par la CGRAE
sans contrepartie financière en termes de cotisations (capitaux-décès
versés, indemnités de départ volontaire, allocations viagères de
personnalités,…).
- La problématique du gel des effets financiers des avancements.
- Le Taux de Rendement Interne (TRI), actuellement de 11,5%,
comparé aux taux de rendement offerts par les marchés de capitaux
(taux des caisses d’épargne et au taux de croissance du PIB) qui est
4,5% en 2006 pour la zone UEMOA).
De ce qui précède, nous pouvons dire que le régime de la CGRAE est
trop généreux.
Face aux difficultés actuelles et à venir, le Gouvernement a autorisé,
en août 2009, pour la survie du régime, la mise en place, par arrêté
interministériel n° 2009/1001 du 08 octobre 2009, d’un Comité
Interministériel en vue de conduire la réforme du système des pensions
publiques (CIRPP) .
Pour la réussite de la conduite du dialogue social, le CIRPP a organisé
à Abidjan, le 25 mai 2010, une journée d’information et de
sensibilisation et des journées de la retraite à Yamoussoukro les 08 et
09 juillet 2010 avec les différents partenaires sociaux.
A l’issue des discussions avec les partenaires sociaux (syndicats de
fonctionnaires et les associations de retraités), plusieurs mesures de
réforme ont été proposées au Gouvernement qui les a adoptées au
Conseil des ministres des 4 et 18 avril 2012.
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II- Objectifs
- Assurer la pérennité du régime de retraite en rétablissant son
équilibre financier sur le long terme pour lui permettre de verser des
pensions aux retraités actuels et futurs ;
- Adapter le statut juridique de la CGRAE à sa mission à caractère
social ;
- Permettre le paiement avec célérité des premières pensions après la
cessation d’activité.

Qu’est ce qui a changé dans les textes de la CNPS et de la CGRAE


A la CNPS, ce qui a changé, c’est :
L’âge de départ à la retraite qui passe de 55 à 60 ans. Dès l’entrée en
application de cette ordonnance, l’âge de départ à la retraite va évoluer
de façon progressive jusqu’à 60 ans. En termes claires, la première
année on devrait pouvoir aller à la retraite à 56 ans ; la deuxième année
à 57 ans ; la troisième année à 58 ans ; la quatrième année à 59 et à
60 ans au bout de la cinquième année.
Le taux de cotisation qui passe de 8% à 12% cette année 2012, puis
14% à partir de 2013.
La base de calcul de la pension de retraite qui passe de 10 à 15 années
où le salarié a perçu les plus hauts salaires possibles.

Communiqué du Conseil des ministres du 17 juillet 2019

A/– MESURES GÉNÉRALES


PROJETS DE LOI ET D’ORDONNANCES
Aka Marcellin KOFFI Droit de la Sécurité et de la Prévoyance Sociales en Côte d’Ivoire

Au titre du Ministère de l’Emploi et de la Protection Sociale, en liaison


avec le Ministère de l’Économie et des Finances, le Ministère de
l’Artisanat, le Secrétariat d’État auprès du Premier Ministre, chargé du
Budget et du Portefeuille de l’État et le Secrétariat auprès du Ministre
du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME, chargé de la
Promotion des PME;
Le Conseil a adopté une ordonnance portant institution de régimes de
prévoyance sociale des travailleurs indépendants ainsi que son projet
de loi de ratification.
Cette mesure, qui s’inscrit dans la vision du Président de la République,
à travers le Programme Social du Gouvernement, permettra d’inclure
cette frange importante de la population active dans le système de
prévoyance sociale. Elle a pour objectif de fournir une couverture
sociale aux travailleurs indépendants contre certains risques sociaux
tels que la vieillesse, la maternité, les accidents de travail et les
maladies professionnelles. Elle vise également à intégrer les acteurs du
secteur informel non seulement dans le système de sécurité sociale,
mais également dans les systèmes bancaire et fiscal ivoiriens.
Sur le plan économique, cette mesure va permettre de lutter
durablement contre l’insécurité de revenus des travailleurs
indépendants, en garantissant la préservation et l’amélioration de leurs
moyens de subsistance.
Ce dispositif de couverture sociale prévoit la mise en place de deux (02)
régimes adaptés aux besoins et aux capacités contributives des
travailleurs indépendants : le régime de base à vocation universelle et
le régime complémentaire au profit de revenus supérieurs au plafond
du régime de base. Il s’agit de régimes assurantiels dont les prestations
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sont la contrepartie du versement de cotisations liées à l’activité


professionnelle.
Au titre du Ministère de l’Emploi et de la Protection Sociale, en liaison
avec le Ministère de l’Économie et des Finances et le Secrétariat d’État
auprès du Premier Ministre, chargé du Budget et du Portefeuille de
l’État;
Le Conseil a adopté un décret relatif à la répartition des cotisations
dues au titre du régime général de base de la Couverture Maladie
Universelle (CMU) entre l’État et les fonctionnaires et agents de l’État.
Ce décret met à la charge de l’État, le paiement de 50% des cotisations
dues au titre du régime général de base de la CMU par les
fonctionnaires et agents de l’État, à concurrence de huit (08) personnes
par famille comprenant le père, la mère et six (06) enfants âgés de
moins de 21 ans. Les 50% restants sont à la charge du fonctionnaire
ou de l’agent de l’État.
En outre, dans le cadre du démarrage des prestations de la CMU, l’État
prend en charge, à titre exceptionnel, les

trois (03) mois de cotisations du délai de carence des fonctionnaires et


agents de l’État.
BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE

Ouvrages Spécifiques
 Alain EUZEBY, le rôle de la sécurité sociale dans la dynamique du
développement, article, revue du 1/3 monde, 1977
 Association Internationale de la Sécurité Sociale, Aviva
 Gilles CAIRE, Risque, Marché de l'assurance et formes de
protection sociale, Document pédagogique général sur
l'environnement économique et social de la mutualité, pages 50 et
51.

 Valery RIDDE, "L'initiative de Bamako 15 ans après, un agenda


inachevé" HNP Discussion Paper 30378 The World Bank, octobre
2004, page 1.

 Patricia TOUCAS-TRUYEN, Histoire de la mutualité et des


assurances, L'actualité d'un choix, Éditions La Découverte-Syros
Septembre 1998, page 51.

 Ron et Xenia Scheil-Adlung, Les innovations récentes en matière


de politique de santé dans la sécurité sociale, Peter Lang, 2002
 Association Internationale de la Sécurité Sociale, Xenia Scheil-
Adlung, Construire la sécurité sociale: la privatisation en question, Peter
Lang, 2001
 Bureau International du Travail, Wouter van Ginneken, Sécurité
sociale pour la majorité exclue: étude de cas dans les pays en
développement, Genève, 2000
 Association Internationale de la Sécurité Sociale, Redistribuer les
Responsabilités pour Moderniser et Améliorer la Protection Sociale,
Documentation de sécurité sociale, Série européenne N° 27, Genève,
2000
 Association Internationale de la Sécurité Sociale, Revue
internationale de sécurité sociale, 1 /99, Peter Lang AG, 1 999
 Association Internationale de la Sécurité Sociale, Revue
internationale de sécurité sociale, 3/98, Peter Lang AG, 1998
 Association Internationale de la Sécurité Sociale, la défense de la
sécurité sociale, Documentation de sécurité sociale, Série africaine N°
18, Abidjan, 1997
 Guy Carrin, Chris James, David Evans, Atteindre la couverture
universelle : Le développement du système de financement,
chapitre 4.
 Jean-Pierre DUMONT, les systèmes de protection sociale en
Europe, Economica, Paris 1992
 Bureau International du Travail, Introduction à la sécurité sociale,
3ème édition, Genève 1986
 Adama MOUSSA TRAORE, sur la route de la sécurité sociale,
Novembre 2010
 Madame N’GUESSAN Akissi Nativité Epse KOUADJANE, le code de
prévoyance sociale sous forme de questions /réponses, Abidjan 2008
 Le guide 2001 de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale

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