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ARRAW IM YES SEN I TEBBED LEZZAYER

L’ALGERIE EST DEBOUT PAR SES ENFANTS

‫ ثورة‬،‫ما بين ضحكة و غنية‬


CHANTS, POEMES & TEXTES CHOISIS

Suivi de
HUMOUR ET DELIRE D’UNE REVOLUTION TRANQUILE
Un Snapshot de l’univers « facebookien » algérien

Compilé, ordonné et annoté par


Projet publication solidaire

1
AVERTISSEMENT

Si vous êtes à la recherche d’une analyse politique du mouvement du 22 février 2019 ou de toute
autre analyse dont l’adjectif se termine par « ique », ce n’est pas votre livre. Refermez-le et
passez votre chemin. Vous n’y trouverez pas ce que vous cherchez.
Si vous êtes à la recherche de l’émotion d’un instant ou du frisson que procure une grande nation
en marche, alors c’est votre livre. Prenez-le, hissez les voiles et laissez-vous emporter par le vent
de l’histoire. Cette histoire que vous raconterez à vos enfants et vos petits-enfants.
Vous y verrez, comment l’humour et la colère deviennent les deux faces d’une même pièce
quand celle-ci se joue dans le drame de l’injustice et de l’adversité.
Pour ne pas perdre le lecteur, nous nous sommes efforcés de suivre l’ordre chronologique des
évènements. Mais parfois, nous avons dérogé à cette démarche pour laisser libre court à
l’imagination et au message que porte l’image.

2
AVANT PROPOS

« TERHALOU YAANI TERHALOU »

3
UN MOMENT DE VIE
Djamila Musette, 2017
Extrait de « les sons de la cité »

Des oiseaux gazouillent A captiver De rêve,


Dans ma ville, Dans le cœur Et je respire
Illuminée Un moment, A plein poumon
D’un tendre soleil, Pour sécher Ce bonheur,
Et d’une douceur dans l’air Les larmes, Et je ferme
Quelques papillons Mes yeux,
Et j’inscris
Sur les fleurs … Pour jouir
Ce temps
Des pigeons Du chant des oiseaux,
Dans ma mémoire,
Aux pieds Non plus des balles …
Pour ne rien
Des enfants … Oublier Ma cité se prélasse
Et un silence De ma cité, Après la pluie
Réconciliateur … Ni ces tourments, Le beau temps ?
Un moment de vie, Ni ces moments

1
Matou Lounès, chanteur engagé assassiné à Aït Chafaa, en Kabylie le 25 juin 1998
4
CERTAINS DISENT TOUT A COMMENCE AVEC LE « CACHIR »
Lors du grand rassemblement du parti FLN à la Coupole d’Alger le 9 février 2019 pour demander
à Bouteflika de briguer un 5e mandat, les personnes conviées au meeting ont eu droit à des
sandwichs « au cachir ». Les railleries ont alors fusé sur les réseaux sociaux contre ceux qui ont
été achetés avec du « cachir ».
A ce moment, les algériens se questionnent avec humour s’il est encore possible de consommer
du « cachir » sans trahir ses convictions politiques.

5
D’AUTRES DISENT TOUT A COMMENCÉ À KHERRATA, LE 16 FEVRIER 2019
Des centaines de manifestants sortent dans les rues de cette ville, le 16 février 2019, pour dire
non au cinquième mandat de Bouteflika. C’est la première manifestation pacifique.
Le vent de la révolte se propage et atteint trois jours plus tard, Khenchela. Les citoyens sortis
manifester, arrachent le poster géant de Bouteflika accroché sur la façade de la mairie.

« ENLEVE LA PHOTO, LAISSE LE DRAPEAU! »


CRIENT LES MANIFESTANTS DEVANT LA MAIRIE DE KHENCHLA

6
7
‫‪D’AUTRES ENCORE, AFFIRMENT QUE TOUT A COMMENCE DANS LES STADES‬‬
‫‪ULTIMA VERBA‬‬
‫‪Titre adapté de Victor Hugo‬‬
‫‪Version Ouled El Bahdja 2019‬‬

‫ليام تروح و تولي و الباطل يبقى‬


‫هادو خالو الزوالي يعشق الموت‬
‫كي والت هكذا ‪ la serie‬بقاتلها حلقة‬
‫قاع متبكيش يا بالدي شدة و تفوت‬
‫ليام تروح و تولي و الباطل يبقى‬
‫هادو خالو الزوالي يعشق الموت‬
‫كي والت هكذا ‪ la serie‬بقاتلها حلقة‬
‫قاع متبكيش يا بالدي شدة و تفوت‬
‫‪ on est là‬و الساللة مكاش ‪doute‬‬
‫تسقط الدولة و لي خدمو‪l’autoroute‬‬
‫‪ on est là‬و الساللة مكاش ‪doute‬‬
‫تسقط الدولة و لي خدمو‪l’autoroute‬‬
‫‪la liberté, la liberté, la liberté‬‬
‫الفيراج راو يقول‪،‬‬
‫‪la liberté, la liberté, la liberté‬‬
‫لي يرضى غير المذلول‪،‬‬
‫لوهام لي رسمتوها فعقول الناس‬
‫تتلون بالفعل الغايب غير‪que des paroles‬‬
‫و أنا هكذا يصرالي كي يفيض الكاس‬
‫قلبي ملوجع سهران و يكتب فالقول‬
‫لوهام لي رسمتوها فعقول الناس‬
‫تتلون بالفعل الغايب غير‪que des paroles‬‬
‫و أنا هكذا يصرالي كي يفيض الكاس‬
‫قلبي ملوجع سهران و يكتب فالقول‪،‬‬
‫غطاو الشمس و خالونا ف ‪les sous-sol‬‬
‫لي مصو الدم هوما لي مصو البترول‪،‬‬
‫غطاو الشمس و خالونا ف ‪les sous-sol‬‬
‫‪8‬‬
‫لي مصو الدم هوما لي مصو البترول‪،‬‬
‫‪la liberté, la liberté, la liberté‬‬
‫الفيراج راو يقول‪،‬‬
‫‪la liberté, la liberté, la liberté‬‬
‫لي يرضى غير المذلول‪،‬‬
‫‪ libérez‬لي راهي ‪otage‬‬
‫‪ libérez‬المرحومة‬
‫كاين خلل فالقضاء‬
‫هاذ الموند لي مكاش ايييه سبابو نتوما‬
‫م يشرفنيش االنتماء‬
‫‪ libérez‬لي راهي ‪otage‬‬
‫‪ libérez‬المرحومة‬
‫كاين خلل فالقضاء‬
‫هاذ الموند لي مكاش ايييه سبابو نتوما‬
‫م يشرفنيش االنتماء‬
‫و حنا هوما االبتالء آه يل حكومة‬
‫و النار هذي ماتطفاش‬
‫با لي حسبتو كلش يتباع و درتولو سومة‬
‫و البهجة ما تتشراش‬
‫و حنا هوما االبتالء آه يل حكومة‬
‫و النار هذي ماتطفاش‬
‫با لي حسبتو كلش يتباع و درتولو سومة‬
‫و البهجة ما تتشراش‬

‫‪9‬‬
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11
LA CASA D’EL MOURADIA
Ouled El Bahdja 2018
Un des poèmes qui a mis le feu dans les stades
et porté la protesta dans la rue

Saat el fdjer ou ma djani noum Chkoun sebba wa chkoun n’loum


Rani n’conssomi ghir bchouia Mellina elmiicha hadia
Chkoun sebba wa chkoun n’loum
Mellina elmiicha hadia Wel khamsa rahi teswuivi
Binathoum rahi mebniya
Feleoula n’kolo djazet Wel passé rahou archivi
Ehchaou hana bel ouchria La voix taa el houria
Fe tania el hkaïa bannet
La casa d’El Mouradia Viragena l’hadra privi
Yaarfoh ki yetkia
Fe talta el bled chianette Madrassa ou lazam CiVi
Bel massaleh echekhssia Bireau mahwou el oumia
Fe rabaa el poupia mattette
Ou mazalet el kadia Saat el fdjer ou ma djani noum
Rani n’conssomi ghir bchouia
Saat el fdjer ou ma djani noum Chkoun sebba wa chkoun n’loum
Rani n’conssomi ghir bchouia Mellina elmiicha hadia

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13
‫‪Y'EN A MARRE Y EN A MARRE‬‬
‫‪oM02 onaliM huoM‬‬

‫‪Y'en a marre y en a marre‬‬


‫‪Ayina men had l'pouvoir‬‬
‫‪y'en a marre y’en marre‬‬
‫‪hna naarfou l’histoire,‬‬
‫قطع الدوالر طلع الليرة‪،‬‬
‫دارها اردوغان راهو في حيرة‪،‬‬
‫اللجيري فقيرة قاستها الكوليرا‬
‫و دارو االعالنات و أرمي الهيدورة‪،‬‬
‫و العهدة الخامجة المرا شيكورة‪،‬‬
‫و الدولة مسوفجة البيضة و الشيرة‪،‬‬
‫و الموجة هايجة سلعة الباخرة‪،‬‬
‫كي تهدر البهجة و طفي الكاميرة‪،‬‬
‫‪Y'en a marre y en a marre‬‬
‫‪Ayina men had l'pouvoir‬‬
‫‪y'en a marre y’en marre‬‬
‫‪hna naarfou l’histoire,‬‬
‫لبالد خالت و الصح تفاصا‪،‬‬
‫كاين لي مات كاين لي باصا‪،‬‬
‫لوقتاش السكات يتخبا و الدواصا‪،‬‬
‫و مزال ما فرات من عهد فرنسا‪،‬‬
‫لمرا تعرات هذي هي الحضارة‪،‬‬
‫الراجل غموه و ترخس زكارة‪،‬‬
‫وين راهي الحرمة وينهم أهل الحارة‪،‬‬
‫هجرنا االسالم تبعنا أوالد النصارة‪،‬‬
‫‪Y'en a marre y en a marre‬‬
‫‪Ayina men had l'pouvoir‬‬
‫‪y'en a marre y’en marre‬‬
‫‪hna naarfou l’histoire,‬‬
‫‪14‬‬
‫مكاش الرايس كاين تصويرة‪،‬‬
‫مزطول و غايس سبابي التأشيرة‪،‬‬
‫مكاش باليص و االزمة كبيرة‪،‬‬
‫فالبوطي جايز خوانتاناميرا‪،‬‬
‫طالبين القصاص و الحالة خطيرة‪،‬‬
‫و حبة للراس هكذا جات فالسيرة‪،‬‬
‫لميمة تتقاس ماتوليش لعميرة‪،‬‬
‫و لحديث قياس من القلعة الكبيرة‪.‬‬
‫‪Y'en a marre y en a marre‬‬
‫‪Ayina men had l'pouvoir‬‬
‫‪y'en a marre y’en marre‬‬
‫‪hna naarfou l’histoire,‬‬

‫‪15‬‬
16
ET POUR D’AUTRES TOUT A COMMENCE Il Y A DE CELA BIEN, BIEN
LONGTEMPS, DANS LA POESIE QUI ETAIT PORTEE EN BANDOULIERE DANS
LES SACS DES MAQUISARDS
AVEC LA RAGE AU CŒUR
Anna Greki (1931-1966)2

Je ne sais plus aimer qu’avec la rage au cœur


C’est ma manière d’avoir du cœur à revendre
C’est ma manière d’avoir raison des douleurs
C’est ma manière de flamber des cendres
A force de coup de cœur à force de rage
La seule façon loyale qui me ménage
Une route réfléchie au bord du naufrage
Avec son pesant d’or de joie et de détresse
Ces lèvres de ta bouche ma double richesse
A fond de cale à fleur de peau à l’abordage
Ma science se déroule comme des cordages
Judicieux où l’acier brûle ces méduses
Secrètes que j’ai draguées su fin fond du lac
Là où le ciel aigue coupe au rasoir la terre
Là où les hommes nus n’ont plus besoin d’excuses
Pour rire déployés sous un ciel tortionnaire
Ils m’ont dit des paroles à rentrer sous terre
Mais je n’en tairai rien car il y a mieux à faire
Que de fermer les yeux quand on ouvre son ventre
Je ne sais plus aimer qu’avec la rage au cœur
Avec la rage au cœur aimer comme on se bat
Je suis impitoyable comme un cerveau neuf
Qui sait se satisfaire de ses certitudes
Dans la main que je prends je ne vois que la main
Dont la poignée ne vaut pas plus chère que la mienne
C’est bien suffisant pour que j’en aie gratitude
De quel droit exiger par exemple du jasmin
Qu’il soit plus que parfum étoile plus que fleure
De quel droit exiger que le corps qui m’étreint
Plante en moi sa douceur à jamais à jamais
Et que je te sois chère parce que je t’aimais
Plus souvent qu’à mon tour parce que je suis jeune
Je jette l'ancre dans ma mémoire et j'ai peur
Quand de mes amis l'ombre me descend au cœur
Quand de mes amis absents je vois le visage
2
Anna Greki de son vrai nom Colette Grégoire est née à Menaa dans les Aurès en 1931 et décède à Alger en 1966.
Militante du Parti communiste algérien, elle participe activement au combat pour l'indépendance de l'Algérie. Elle
est arrêtée et emprisonnée en 1957. Après l’indépendance, elle occupe jusqu’à 1966 le poste de professeur de
français au lycée l’Emir Abdelkader d'Alger.
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Qui s'ouvre à la place de mes yeux - je suis jeune
Ce qui n’est pas une excuse mais un devoir
Exigeant un devoir poignant à ne pas croire
Qu’il fasse si doux ce soir au bord de la plage
Prise au défaut de ton épaule – à ne pas croire
Dressée comme un roseau dans ma langue les cris
De mes amis coupent la quiétude meurtrie
Pour toujours - dans ma langue et dans tous les replis
De la nuit luisante - je ne sais plus aimer
Qu'avec cette plaie au cœur qu'avec cette plaie
Dans ma mémoire rassemblée comme un filet
Grenade désamorcée la nuit lourde roule
Sous ses lauriers-roses là où la mer fermente
Avec des odeurs de goudron chaud dans la houle
Je pense aux amis morts sans qu'on les ait aimés
Eux que l'on a jugés avant de les entendre
Je pense aux amis qui furent assassinés
A cause de l'amour qu'ils savaient prodiguer
Je ne sais plus aimer qu'avec la rage au cœur
A la saignée des bras les oiseaux viennent boire

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ET SI TOUT SIMPLEMENT, COMME LE DECLAME LE POETE TAHAR DJAOUT,
LA RAISON DU CRI EST DANS

LA RAISON DU CRI
Tahar Djaout3
Assassiné le 26 mai 1993

S’il n’y avait ce cri, Et ses insondables dépotoirs,


En forme de pierre aiguë L’évocation ne serait plus
Et son entêtement à bourgeonner Qu’une canonnade de nostalgies,
S’il n’y avait cette colère, Qu’une bouffonnerie gluante,
Ses élancements génésiques Le pays ne serait plus
Et son soc constellant, Qu’un souvenir-compost,
S’il n’y avait l’outrage, Qu’un guet-apens
Ses limaces perforantes Pour le larmier.

3
Tahar Djaout est un écrivain, poète, romancier et journaliste algérien assassiné à Alger le 26 mai 1993
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LA SURPRISE DU 22 FÉVRIER
Le 22 février 2019, mobilisation nationale contre le cinquième mandat. Des millions d’algériens
sortent dans plusieurs villes du pays. À Alger, 800 000 manifestants font tomber le mur de la
peur. Un poster géant de Bouteflika, accroché à la façade du siège du RND au niveau de la
Grande Poste, est arraché et piétiné par les manifestants.

ULAC TIS SMUS


PAS DE CINQUIEME MANDAT

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ENFANT D’ALGÉRIE
El-Hadi Bouabdallah
1er mai 2011, mise à jour mars 2019

Enfant d’Algérie, digne fils de Mazigh souviens toi du jour où tu es né. Ce n’était pas en 1962 ni
en 1954, non c’était bien plus loin, des milliers d’années plus loin.
Enfant d'Algérie, Souviens toi, homme de la protohistoire, aube de l’humanité balbutiante, tu as
marqué, il y a 10 000 ans par tes gravures sur le roc et ta peinture indélébile mêlé de sang et de
vie, ta naissance sur cette terre sacrée et mille fois meurtrie.
Enfant d’Algérie, Gétule, numide ou maure, tu étais là avant même l’existence de Rome. Mêlés
aux phéniciens et aux hommes de Mésopotamie, homme libre, Amazigh tu régnais sur la
méditerranée, de Carthagène à Tripoli en passant par la Sardaigne et la Sicile.
Enfant d’Algérie, souviens toi, de ta patrie, il y’a plus de 2000 ans déjà elle s’étendait de Siga à
Cirta la millénaire avec Syphax et Massinissa qui chacun à sa manière ont écrit les plus belles
pages de ton histoire.
Enfant d’Algérie, fils des massiles et des massaessiles, tu étais là, il y’a plus de 2000ans pour
défendre ta terre contre l’envahisseur Romain, tu as traversé avec Hannibal le carthaginois, les
Pyrénées et les alpes pour affirmer jusqu’aux portes de Rome ta volonté de vivre libre.
Enfant d’Algérie, te souviens-tu de la bataille de Cannes. Tu étais là en 216 avant Jésus Christ,
redoutables cavaliers numides aux côtés d’Hannibal. En une journée de combat tu as décimé
la légendaire légion romaine selon un plan de bataille, resté à jamais gravé dans la mémoire de
l’humanité.
Enfant d’Algérie, tu étais aussi là à cette bataille de Zama contre le général romain, Scipion
l’Africain où s’est jouée en un jour l’histoire du monde. Ce jour-là tu n’as pas été le vainqueur,
non faute de ta bravoure, mais faute d’unité dans les rangs de tes frères numides.
Enfant d’Algérie, souviens toi tu étais de ceux des gens du livre, Djeraoua dans les Aurès guidé
par Dihya, ta reine-générale, première femme dans l’histoire à occuper ce rang. Dihya et Okba
n’étaient pas du même bord mais c’est sur ta terre qu’ils reposent. Ils font partie de l’histoire de ta
nation.
Enfant d’Algérie, souviens toi de Tarik Ibn Ziad, c’est avec lui, armé de ta nouvelle foi
musulmane, tu as traversé le détroit, qui porte à jamais son nom. Tu as fondé en Europe l’une
des plus grandioses civilisations sur les plus hautes valeurs humaines du croissant, de la croix et
de l’étoile. L’Andalousie, avec ses mosquées, ses cathédrales et ses synagogues, résonne à ce jour
dans notre mémoire collective.
Enfant d’Algérie te souviens-tu de la tribu kabyle des Kotama dont les fils ont porté jusqu’au
Caire la dynastie des fatimides et dont l’histoire intimement mêlée à la dynastie Ziride a donné
naissance, avec Bologhine Ibn Ziri, à Alger notre capitale sur les ruines d’Icosim la phénicienne.
Enfant d’Algérie, te souviens-tu, il y’a 1000 ans, avec Youcef Ibn Tachfine, chef de la dynastie
des Mourabitoune, enfants des Lemtouna, hommes en litham, tribu des Sanhadja tu érigeas la
grande mosquée d’Alger, scellant à tout jamais, ta double appartenance à la berbérité et
l’islamité.
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Enfant d’Algérie, te souviens-tu en ces années 1100, avec Abdelmoumen, le fils du pauvre artisan
berbère, humble fabricants de soufflets de forge, enfant de la grande tribu des Masmouda, Calife
des Mouahidines, visionnaire de génie, tu as déjà construit le Maghreb unit, de Marrakech à
Tripoli.
Enfants d’Algérie, te souviens-tu de tes frères andalous qui ont donné au monde Ibn Rochd et Ibn
El Maimoun. Face à l’inquisition, devant l’apostasie ou la mort, ils ont choisi l’exil. C’est auprès
de toi, leur patrie d’origine, qu’ils ont trouvé refuge. Tu leur as ouvert tes portes à Tlemcen, à
Blida, Médéa, Alger, Bejaïa, Constantine, Annaba …. C’est sur ta terre que le dernier prince de
Grenade, repose. Abouabdil, tombe profanée, épitaphe disparue, un génocide de l’être et de la
mémoire.
Enfant d’Algérie, te souviens-tu de Baba Arroudj et de Kheir Eddine. Ils n’étaient pas de ton
sang, mais au nom des mêmes valeurs qu’ils partageaient avec toi, au nom du même symbole, le
croissant, qui marque ton drapeau aujourd’hui, afin que nul n’oublie, tu t’es allié à eux, pour
repousser les attaques de la Reconquista.
Enfant d’Algérie, te souviens-tu de l’émir Abdelkader, de Cheikh Bouamama, De Cheikh El
Mokrani, Cheikh Ben Haddad, Cheikh Ben Yellès, et de tant d’autre patriotes, loyaux serviteurs
de ta farouche soif de liberté. Exilés ou mort au combat, des milliers de morts parmi les tiens,
pour que notre Algérie demeure libre et indépendante.
Enfant d’Algérie, tu étais Touareg, à Bir El-Garama, armés de lances et de sabre, en ce mois de
février 1881, tu as barré pour près de soixante ans la route du Sahara à la conquête coloniale. Bir
El-Garama se souviendra de ta victoire sur la mission Flatter.
Enfant d’Algérie, te souviens-tu, quand par le feu et par le sang, ta conscience s’est forgée dans
cette guerre mondiale qui n’était pas la tienne. Avec Abdelkader HadjAli et Messali El-Hadj, tu
as définitivement dis NON au régime colonial et exigé ton indépendance. C’était en 1927,
l’Étoile Nord-Africaine, qui donna naissance à ton drapeau.
C’était à Belcourt en 1937 que tu l’as brandit pour la première fois à la face de tes oppresseurs et
de ceux qui voulaient t’assimiler. C’était aussi à Sétif en ce jour sanglant du 8 mai 1945.
Enfant d’Algérie, te souviens-tu de ce grand poète Moufdi Zakaria, fils de Ghardaïa et de la
vallée du Mzab. C’est de sa plume qu’est née « Kassamen », ton hymne nationale.
Enfants d’Algérie, te souviens-tu de nos pères et de nos mères morts et mortes au combat pour ta
patrie. De Jugurtha et Takfarinas à Fatma Nsoumer, de Abane Ramdane, Amirouche, Didouche
Mourad, Larbi Benmhidi, Ahmed Zabana, Mostepha Benboulaïd, à Hassiba Benbouali et tant
d’autres…
Enfants d’Algérie, te souviens-tu de tes sœurs et de tes frères, Maurice Audin, Henri Maillot,
Maurice Laban, Fernand Yveton, Félix Collosi, Georges Accampora, Jacqueline Guerroudj,
Raymonde Peschard, Marylise Benahaiem, Frantz Fanon et tant d’autres, moudjahidines,
moudjahidates, témoins du siècle ou morts au combat pour que vive l’Algérie libre.
Enfant d’Algérie te souviens-tu de ce 5 juillet de l’année 1962, quand tu as cru enfin accueillir
ton indépendance. Tu t’es mis alors à l’ouvrage pour reconstruire … Durant toutes ces années 60
et 70, tu construisais et tu rêvais aux horizons de justice jusqu’à ce jour du 5 octobre 1988. Trahi
dans ton Algérie indépendante, tu es tombé sous les balles assassines d’un pouvoir illégitime. De
Bab El Oued aux massacres en Kabylie et de partout en Algérie, la liste est longue.
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Pour t’accaparer ce que tu as construit, tu as été pris au piège d’une illusoire démocratie. Au
simulacre de vote libre, concocté en ce jour de décembre 1991, ultime manœuvre d’un pouvoir
aux abois, s’en est suivi le génocide de 200.000 algériens sans compter les exilés.
Enfant d’Algérie, Tu ne te souviens pas, tu ne te souviens plus. De ton histoire tu as été spolié, de
ta mémoire tu as été spolié, de ta terre tu as été spolié, de ta liberté tu as été spolié et aujourd’hui
c’est de ta dignité que tu es spolié, c’est de ta vie que tu es spolié.
Enfant d’Algérie, ton indépendance a été confisquée et ton histoire falsifiée par un pouvoir de
non droits qui te prend en otage avec ruse et répression. A ta soif de liberté et au respect des fils
de novembre, ce pouvoir a répondu par le dénie de tes droits, par une fraude électorale
généralisée, par le « trabendisme » économique et la « chacalisation » de tes richesses, par la
division de la nation et la marginalisation de ses enfants, par l’assassinat politique et la
répression, par ton appauvrissement et ta « misérabilisation » dans un des pays les plus riche au
monde. Tu as été opprimé, étouffé au point que la mort par les flammes et la noyade
t’apparaissaient une délivrance. Tu as été pris en otage par un gouvernement qui a transformé ton
beau pays en prison à ciel ouvert.
Enfant d’Algérie, ta terre est sacrée, bénite par le sang et la souffrance de ses martyrs.
Aujourd’hui le devoir de mémoire t’a interpelé pour ne pas oublier tes aïeux, l’avenir de tes
enfants, ton honneur et la mémoire de tes martyrs trahis. Tu t’es levé.
Pour ne pas oublier tous ceux qui ont été assassinés pour raison de pouvoir, tous ceux pour
qui ce pouvoir avait le droit de vie ou de mort pour avoir aimé notre patrie, ces patriotes qui sont
la fierté de notre peuple, ces acteurs incontournables de notre belle histoire, qu’ils reposent en
paix, notre Algérie restera la leur à jamais.
Pour le frère Luc Dochier et tous les moines de Thibirine, pour Djilali Liabes, Ismaïl Yafsah,
Saïd Mekbel, Matoub Lounes, Macinissa Guermah … et pour tant d’autres … et tant d’autres.
Aujourd’hui, ton devoir est de relever ta nation, rétablir l’histoire sur le chemin de novembre,
récupérer ton indépendance confisquée, donner un sens au droit que te confère ta patrie, ton
histoire, ta révolution et ta citoyenneté. Le chemin peut être encore long et difficile, mais
aujourd’hui, vous les enfants d’Algérie, nos enfants, en faisant jaillir la révolution dans la rue,
tous unis, vous avez mis la Victoire à portée de nos mains. MERCI.

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QUAND TROP DE SÉCHERESSE BRULE LES CŒURS,
Mouloud Mameri
Quand trop de sécheresse brule les cœurs,
Quand la faim tord trop d'entrailles,
C'est comme si on ajoute bois sur bois sur le bucher,
A la fin il suffit du bout de bois d'un esclave,
Pour que s'allume dans le ciel de dieu,
Et dans le cœur des hommes le plus énorme incendie.

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LA CONFIRMATION DU PREMIER MARS

Le pouvoir reste muet. Les Algériens comprennent que Bouteflika et son clan veulent rester. Une
semaine après le 22 février, les Algériens sortent par millions vendredi 1er mars et montre leur
détermination à empêcher Bouteflika à rester au pouvoir.

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POÈME POUR L’ALGÉRIE HEUREUSE
Assia Djebbar

Neiges dans le Djurdjura La proie des loups à M'sila


Pièges d'alouette à Tikjda Beauté des jasmins à Koléa
Des olivettes aux Ouadhias Roses de jardins de Blida
On me fouette à Azazga Sur le chemin de Mouzaia
Un chevreau court sur la Hodna Je meurs de faim à Médea
Des chevaux fuient de Mechria Un ruisseau sec à Chellala
Un chameau rêve à Ghardaia Sombre fléau à Medjana
Et mes sanglots à Djémila Une gorgée d'eau à Bou-Saada
Le grillon chante à Mansourah Et mon tombeau au Sahara
Un faucon vole sur Mascara Puis c'est l'alarme à Tébessa
Tisons ardents à Bou-Hanifia Les yeux sans larmes à Mila
Pas de pardon aux Kelaa Quel Vacarme à Ain-Sefra
Des sycomores à Tipaza On prend les armes à Guelma
Une hyène sort à Mazouna L'éclat du jour à Khenchla
Le bourreau dort à Miliana Un attentat à Biskra
Bientôt ma mort à Zémoura Des soldats aux Nementcha
Une brebis à Nédroma Dernier combat à Batna
Et un ami tout près d'Oudja Neiges dans le Djurdjura
Des cris de nuit à Maghnia Piéges d'alouette à Tikjda
Mon agonie à Saida Des olivettes aux Ouadhias
La corde au cou à Frenda Un air de fête au cœur d'El Djazaïr
Sur les genoux à Oued-Fodda
Dans les cailloux de Djelfa

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LE 8 MARS 2019
Dans une lettre datée du 3 mars 2019, Bouteflika annonce sa candidature pour un 5e mandat, en
promettant d’organiser des présidentielles anticipées.
Le vendredi 8 mars qui coïncide avec la journée internationale de la femme, les algériens
descendent à nouveau dans la rue, avec les femmes en tête, pour dire non aux propositions de
Bouteflika

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8 MARS 2019 ET LE GENIE D’UN PEUPLE EN MARCHE
Mai 1945, Novembre 1954, Décembre 1960, Juillet 1962, Avril 1980, Octobre 1988, et
désormais Février/Mars 2019.
SADEK HADJERES
repris du site www.socialgerie.net
publié sur fb le 7 mars 2019

Sans remonter aux héroïques actes de résistance du 19ème siècle, la filiation entre les moments
fondateurs de la Nation Algérienne est là.
Les contempteurs du Peuple avec une majuscule, ceux qui le dénigraient, le traitant tour à tour de
populace – ghachi-, d’avachi et de résigné. Ceux qui ont douté de lui et lui ont dénié un destin
collectif. Ceux qui l’ont infantilisé, divisé, détourné et tenté de l’avilir. Ceux qui persistent dans
le mépris au point de vouloir perpétuer un système vomi en lui proposant un cadre en guise de
guide. Ceux- la qui par une énième manœuvre ont cru pouvoir l’abuser. Eh bien tous en sont pour
leurs frais !
Au soir de ma vie, l’intervention immense de ce peuple, mon peuple, me procure un immense
bonheur et me donne l’occasion de le saluer et de lui rendre hommage pour ce qu’il fait et pour ce
qu’il est : le continuateur des glorieuses luttes d’émancipation passées, le prolongateur de l’action
de toutes celles et tous ceux qui sont tombés afin que notre grand pays puisse avoir le bel avenir
qu’il mérite. Celui d’une Nation digne et debout qui accueille et protège ses membres contre la
voracité des appétits déchaînés tant « algériens » qu’étrangers.
Voilà donc que les Algériens administrent au régime honni et à ses suppôts étrangers la
démonstration de sa maturité citoyenne et civique. Cette belle jeunesse qui défile et manifeste
pacifiquement, civilisée et optimiste, nous oblige et nous dit la préfiguration de l’avenir qu’elle
souhaite. Les plus âgés les accompagnent et partagent les mêmes espoirs.
L’élan populaire qui secoue l’Algérie et stupéfait les opinions internationales a pris de court la
classe prédatrice « bouteflikienne » et ses mentors marionnettistes qui tirent les ficelles. Ce ne
sont pas les déclarations de dernière minute de Trump, Macron ou de l’Union européenne qui
pourraient tromper le peuple algérien. Celui-ci sait que les représentants de l’oligarchie financière
mondialisée ont soutenu, soutiennent et soutiendront toujours les valets qui servent leurs intérêts.
Autrement, il leur était aisé de dénoncer le blanchiment par nos satrapes des milliards volés à la
Nation dans des acquisitions immobilières somptueuses et dans le remplissage des comptes
bancaires par de l’argent sale. Il leur était pourtant facile, comme le font actuellement les
gouvernements américains et occidentaux envers les russes, les iraniens ou les vénézuéliens
qu’ils déclarent « non grata », d’interdire à nos ploutocrates en tous genres l’accès de leur pays et
de geler leurs avoirs.
Bien au contraire, ils leur délivrent cartes de séjour et passeports sans jamais enquêter sur
l’origine des fonds investis ou détenus. Les règles comptables comme l’existence d’organismes
tels que TRACFIN permettent d’identifier les flux immédiatement. Pourquoi le feraient-ils du
reste puisqu’ils en connaissent l’origine. A savoir les pots de vins qu’ils leur versent en
contrepartie du bradage de pans entiers de notre économie nationale.

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L’ultime tentative de leurs « cabinets noirs » d’ourdir dans la précipitation un nouveau plan afin
de gagner du temps pour tenter de sauver ce qui peut l’être de leur point de vue en retardant leur
déconfiture d’une année ne devait qu’échouer. D’autant qu’ils comptaient mettre à profit ce délai
supplémentaire afin d’achever l’exécution de la feuille de route que l’oligarchie financière
mondialisée leur a dictée, à savoir liquider ce qui reste encore d’autonomie et de propriété
nationale, par la réduction de la fiscalité pétrolière, la privatisation de Sonelgaz, d’Air
Algérie/Air Tassili, des Chemins de Fers et de la distribution d’eau etc … et par la destruction
totale des protections sociales et du code du travail. Singeant en cela ce qui se fait dans les pays
capitalistes dominants. Ce faisant, ils utiliseraient ce répit pour perpétuer leur domination directe
et indirecte, leur pillage systématique, mais surtout ils mettraient à profit ce temps gagné pour
verrouiller par des mesures irréversibles leur emprise sur l’ensemble du pays.
Cette manœuvre grossière n’a trompé personne. Les algériennes et les algériens qui ne participent
pas à l’entreprise de pillage l’ont vécue comme une provocation. Une de plus qui n’a eu comme
conséquence que de provoquer un surcroît d’indignation, un renforcement et un élargissement de
la mobilisation populaire et de cercles et personnalités politiques enclins jusque-là à nourrir des
illusions.
Comment conjurer les dangers qui peuvent advenir ? Le Peuple en alerte nous administre par son
action quotidienne les leçons qui conviennent :
- la paix, le calme et la force dans la sérénité
- la vigilance aiguisée
- l’union dans la diversité des origines géographiques, linguistiques, d’appartenance idéologique
et de croyance
- et enfin, mais ce n’est pas la moindre, la mixité.
Jusque-là, An-nidham, le Régime et ses mentors impérialistes, s’évertuaient à semer les ferments
de l’atomisation de la société voire du pays. Le Pouvoir savait de quoi il parlait quand il évoquait
la « main étrangère » puisqu’il lui indiquait où frapper. Rompu aux manœuvres de division et de
diversion depuis des décennies avec malheureusement un certain succès, il n’a pas vu, cette fois,
venir la magistrale gifle assénée par le mouvement patriotique, démocratique et social des larges
masses populaires. En quelques jours, ce qui couvait depuis des années leur a explosé à la figure.
D’ores et déjà, il est possible d’affirmer que le Peuple a déjoué ces premiers pièges et qu’il
enregistre ses premiers succès depuis qu’il a emprunté fermement la voie pacifique et l’unité
d’action autour des intérêts communs et supérieurs du pays, rejetant les divisions et
manipulations à caractère idéologique, confessionnel, linguistique, régional et autres.
Cette vigilance collective doit être renforcée et étendue. Bien que sévèrement ébranlé, le Régime
et ses suppôts extérieurs ne lâcheront prise et leurs menaces ne seront définitivement neutralisées
qu’à la condition de s’appuyer sur une meilleure information et une plus grande conscience des
dangers et des enjeux réels. Il n’abdiquera pas sans résister. Sa volonté d’organiser la lutte de
tous contre tous, malgré ses affirmations, demeure intacte.
Les aspirations et les sentiments légitimes et sacrés de patriotisme, de liberté, de dignité, de
justice sociale, de soif de bien-être et d’épanouissement culturel ne se discutent pas ni ne se
négocient. Ils sont les fondations sur lesquelles il faut et il est possible de reconstruire.
Toutefois l’effort doit aussi porter au-delà.

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Ce vendredi 8 Mars offre une nouvelle occasion d’élever la qualité grandissante du niveau de
conscience de nos compatriotes, qualité qui est la caractéristique de ce mouvement de libération
politique, économique, social et culturel actuel.
Trois grandes convergences nationales et populaires peuvent contribuer à donner à cette journée
mémorable de l’Union et du « Soumoud » une ampleur inégalée pour l’avenir.
La première est l’union de toutes les composantes opposées à tout compromis avec le Régime.
Ni élection, Ni conférence nationale telle qu’avancée par le pouvoir !
La seconde concerne l’action en direction des travailleurs organisés aux côtés des agriculteurs,
des paysans, des étudiants et des lycéens, des travailleurs isolés et des chômeurs, des membres
des forces de sécurité et militaires autres que ceux du Pouvoir corrompu- ils sont des centaines de
milliers qui ne vivent que de leur soldes ou de leurs traitements, de militants sincères mais
trompés de la base du FLN et de l’UGTA, notamment dans les campagnes, auxquels il convient
d’ouvrir les yeux par une information véritable sur ce qui se joue actuellement.
Isoler les dirigeants compromis et corrompus est le maître mot aujourd’hui. S’efforcer de faire le
lien entre les difficultés de la vie quotidienne et les mesures économiques qui ont été prises ou
qui risquent de l’être au cours de la période qui vient si la vigilance n’est pas à la hauteur. Les
algériens éduqués et formés, les militants syndicaux, les économistes, les sociologues, les juristes
sont désormais face à leurs responsabilités devant l’Histoire. Beaucoup trop de nos frères et
camarades ont versé leur sang pour qu’aujourd’hui nous ne nous sentions pas concernés. Éclairer
le Peuple sur les enjeux économiques et géostratégiques ne peut que renforcer la Vigilance et
l’Union.
Plus que jamais le mot d’ordre « Penser Global et Agir Local » est d’actualité. Un exemple parmi
mille. La bataille sans concessions de nos frères de Ain-Salah contre l’exploitation du gaz de
schiste. Eux avaient compris de suite le danger mortifère de ce projet, la liquidation de la
ressource vitale : l’eau. Leur mobilisation, face au rouleau compresseur du régime et à la
répression qu’ils ont subie ne peut que forcer le respect. Cependant la mobilisation est restée
circonscrite à leur seule région. Qu’en aurait-il été s’il y avait eu une campagne de dénonciation
du régime- inféodé aux multinationales- et d’information de la population. Cette campagne aurait
permis d’expliquer que Total, qui s’est vu interdire l’exploitation du gaz de schiste dans son pays
par une loi votée par l’assemblée nationale française a pu le faire chez nous sans restriction.
Moyennant quoi, les multinationales faisaient coup double : les vendeurs de systèmes de forage -
américains- abaissaient en multipliant leur nombre leur prix de revient et réalisaient ainsi un
surprofit, tandis que Total augmentait son volume d’extraction et donc ses profits. Question :
lesquels parmi les kleptocrates algériens ont touché les pots de vin et à quel montant s’élèvent-ils
? Quel est le prix de la trahison ? Porter à la connaissance du plus grand nombre ce type
d’information, contribue à élever les capacités de vigilance collective et de mobilisation.
Enfin, ce 8 mars est l’occasion exceptionnelle d’une reconnaissance encore plus importante du
rôle irremplaçable tenu par nos femmes, nos sœurs et nos filles dans les luttes libératrices, dans
les grandes avancées du peuple algérien dans tous les domaines. L’occasion de renouer avec une
tradition séculaire, avec les grandes heures de la lutte d’émancipation, de Fadhma N’Soumeur à
Hassiba Benbouali, et de toutes les autres héroïnes célèbres ou anonymes, citadines ou
villageoises. Il s’agit de plus d’une grande moitié de notre population. Comment pourrait-il en
être différemment dans ces heures historiques que vit notre Nation. Leur participation

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courageuse, sensible et intelligente aux grandes luttes actuelles sera certainement un des acquis
les plus précieux de l’avancée démocratique en cours et une garantie de sa pérennité.
Vive la lutte patriotique du Peuple en mouvement pour une Algérie Libre et Souveraine,
Démocratique et Sociale.

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HOMMAGE AUX FEMMES ET AUX HOMMES DU 8 MARS 2019
El-Hadi Bouabdallah, le 10 mars 2019
Inspiré et adapté du poème de
Mahmoud Derwich (Beyrouth, le masque est tombé)

Algérie mon amour, tu seras ou tu ne seras Et toi ouvrier ou paysan tu mourras


pas De leurs tombes oubliées
Ancêtres et chouhadas
Avec un cinquième de plus
Hurlent dans leur cauchemar
Tu n’auras plus de frères, mon frère
Pour retrouver l’honneur de la patrie
Plus d’amis, mon ami
Ils invoquent le peuple
Plus de chants et plus de rêves mon frère
Et pleurent sur l’injure perpétrée
Plus d’eau, plus de vie et plus de fiers
Mais Amazigh ou non
palmiers
Tu n’auras plus d’avant et plus d’arrière Fiers d’être algérien et africains
Les femmes et les hommes ont juré
Plus de passé, plus de futur
Ils réinventeront la dignité !
Tu seras rasé mon frère
Le masque est tombé, mon frère
Alors assiège ton assiégeant !
Tombé le masque
Nulle autre issue
Et l’Algérie restera
Exit Chakib and Co, Schlumberger et Cie
Le roi en couches et sa famille Dieu a créé l’univers pour toi
Qui t’a vendu pour Halliburton et ses amis Et il s’est reposé pour l’éternité
Soit toi-même pour qu’il soit !
Le masque est tombé, mon frère
Car personne ! Il n’y aura personne pour toi
Tombé le masque !
si ce ne serait toi
Et nul autre que toi ! O mon peuple en ces heures du néant, révèle
Dans cet espace ouvert aux ennemis et à toi !
l’oubli C’est toi mon Dieu et c’est toi que j’adore
Dans cet espace à moitié misérabilisė Car c’est qui ? Sinon toi qui m’as enseigné
Et le reste vendu et dilapidé, le verbe
Fais de ta révolte un langage ! Car c’est qui ? Sinon toi qui m’as appris à
Fais de tes rêves un pays ! lire
Fais de tes chants un you you ! Et j’ai lu.
Le masque est tombé, mon frère Le cinquième mandat est un génocide !
Tombé le masque ! Le masque est tombé, mon frère
Assiège ton assiégeant Tombé le masque !
Nulle autre issue, mon frère Assiège ton assiégeant
Rapaces soumis à leur Byzance Nulle autre issue, mon frère
Ils ont vendu leur âme Car si ce n’est cet état bâtard, le paradis c'est
Ils t’ont volé et disparu l'Algérie.
Les banques suisses feront le reste
L’argent sera plus blanc que blanc

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PRENDS TON ENVOL ET DANSE
L'Histoire en marche, pour la beauté, contre la laideur

Lazhari Labter,17 mars 2019


Photo : Rania G Ranougraphy

Prends ton envol et danse


Dans cette ville où la joie
Enfin retrouvée et l’espérance
Se sont parées de la grâce de tes gestes
De la beauté de ton corps
Du charme de ton visage
De ta légèreté et ton élégance
Montre au monde ta joie de vivre
Sublime nymphe beauté céleste
Dans Alger libre Alger ivre
Sous ce ciel de printemps qui te tutoie
Dans Alger où il fera bon vivre
Au milieu de ton peuple qui donne de la voix
Ton peuple qui montre la voie à suivre
Des martyrs enfin heureux de le retrouver
Prends ton envol et danse
Hirondelle de notre printemps
Icône de notre liberté
Danse dans cette rue libérée
Où le peuple enfin bouge
Où le drapeau de Novembre
A repris des couleurs
Grâce à ton sublime retiré
Danse dans Alger la rouge
D’Anna Gréki
Danse dans Alger la verte
De Djamila Bouhired
Danse dans Alger la blanche
De Hassiba Ben Bouali
À leur peuple mêlées
Prends ton envol et danse
Fille du vent et du soleil
Ballerine de l’espoir
Pour ton peuple qui se réveille
Et monte à l’assaut du ciel
À ne pas croire que c’est le grand soir
Danse citoyenne de beauté et de courage
Pour ton peuple à l’abordage
Qui ne sait plus aimer qu’avec la rage
Au cœur d’avoir été si longtemps méprisé

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Danse Melissa fille au nom de miel
Pour les rêves en désordre
De Bachir Hadj Ali torturé
Et les matinales de notre peuple
De Jean Sénac assassiné
Prends ton envol et danse
Danse Beauté qui s’élance
Pour l’Algérie de demain
Danse Melissa flamboyance
Pour notre Algérie qui s’élance
Femmes et hommes beaux et sereins
Pour la famille qui avance
Pour notre seconde indépendance
Le sourire aux lèvres et la main dans la main

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ENTRE LA MADONNE DE BENTALHA
ET LA MARIANNNE DE L’ALGERIE

L’ENFANT SOURIT ET DIT CALMEMENT


« MA MERE AUSSI EST UNE FEMME »

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LUNDI 11 MARS,

Bouteflika annonce l’annulation des présidentielles, la tenue d’une conférence nationale, un


référendum populaire pour la révision de la constitution et des élections présidentielles. Les
Algériens réclament le départ du président et du système, et disent non à la prolongation du 4e
mandat.

LE PEUPLE VOULAIT DES ÉLECTIONS SANS BOUTEF, ON SE RETROUVE AVEC


BOUTEF SANS ÉLECTIONS

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LAKHDAR BRAHIMI UN DESCENDANT DE BACHAGHA EST CHARGE DE DIRIGER
LE DEBAT A. LA COMMISSION NATIONALE A LAQUELLE A APPELE BOUTEFLIKA
POUR LA TRANSITION.

" EN ALGÉRIE
PERSONNE NE
CONTESTE
VRAIMENT
BOUTEFLIKA"

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MERCREDI 13 MARS
LETTRE DE DJAMILA BOUHIRED AUX ALGÉRIENS
Djamila Bouhired
Journal El Watan, édition du 13 mars 2019.

Mes chers enfants et petits-enfants.


Je voudrais d’abord vous dire tout mon bonheur d’être parmi vous, pour reprendre ma place de
citoyenne dans ce combat de la dignité, dans une communion fraternelle. Je voudrais vous dire
toute ma gratitude pour m’avoir permis de vivre la résurrection de l’Algérie combattante, que
d’aucuns avaient enterrée trop vite. Je voudrais vous dire toute ma joie, toute ma fierté de vous
voir reprendre le flambeau de vos aînés. Ils ont libéré l’Algérie de la domination coloniale ; vous
êtes en train de rendre aux Algériens leurs libertés et leur fierté spoliées depuis l’indépendance.
Alors que les Algériens pleuraient leurs chers disparus dans la liesse et la dignité retrouvée, les
planqués de l’extérieur avaient déclaré une nouvelle guerre au peuple et à ses libérateurs pour
s’installer au pouvoir. Au nom d’une légitimité historique usurpée, une coalition hétéroclite
formée autour du clan d’Oujda, avec l’armée des frontières encadrée par des officiers de l’armée
française, et le soutien des “combattants” du 19 mars, a pris le pays en otage. Au nom d’une
légitimité historique usurpée, ils ont traqué les survivants du combat libérateur, et pourchassé,
exilé, assassiné nos héros qui avaient défié la puissance coloniale avec des moyens dérisoires,
armés de leur seul courage et de leur seule détermination.
Plus d’un demi-siècle après la victoire sur la domination coloniale et l’accession du pays à
l’indépendance, le système politique installé par la force en 1962 tente de survivre par la ruse,
pour continuer à opprimer les Algériens, détourner nos richesses, et prolonger la tutelle
néocoloniale de la France pour bénéficier encore de la protection de ses dirigeants. Ceux qui, au
nom d’un patriotisme de bazar, exigeaient la “repentance” de la France, ont fini par tomber les
masques. Combien de dirigeants, à la retraite ou encore en activité, combien de ministres,
combien de hauts fonctionnaires, combien d’officiers supérieurs de l’armée, combien de chefs de
partis, se sont repliés sur l’hexagone, leur patrie de rechange, le refuge du fruit de leurs rapines ?
Dernier signe révélateur de ces liens pervers de domination néocoloniale, le soutien du président
français au coup d’Etat programmé de son homologue algérien est une agression contre le peuple
algérien, contre ses aspirations à la liberté et à la dignité. Au nom de quelle conception bien
singulière de la démocratie, au nom de quelles valeurs universelles peut-on voler au secours d’un
régime autoritaire, pour prolonger, hors de toute base légale, le pouvoir d’un autocrate, de sa
famille, de son clan et de leurs clientèles, massivement rejetés par la volonté du peuple algérien ?
Dans son long combat libérateur, le peuple algérien ne s’est jamais trompé de cible. Si notre
génération a combattu le système colonial, elle a su apprécier à sa juste valeur la solidarité active
du peuple français, notamment de son avant-garde progressiste.

Mes chers enfants et petits-enfants.


Par ce rappel historique, je voudrais attirer votre attention, vous la jeunesse algérienne en lutte,
sur les dérives qui menacent votre combat.

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En renouant le fil de l’histoire interrompu en juillet 1962, vous avez repris le flambeau qui va
éclairer le chemin de notre beau pays vers son émancipation, dans la dignité retrouvée et dans les
libertés à reconquérir. Là où ils se trouvent, je suis convaincue que nos martyrs, qui avaient votre
âge lorsqu’ils avaient offert leur vie pour que vive l’Algérie, ont, enfin, retrouvé la paix de l’âme.
Par votre engagement pacifique qui a désarmé la répression, par votre civisme qui a suscité
l’admiration dans le monde, par cette communion fraternelle tapie dans nos cœurs et qui resurgit
chaque fois que la patrie est en danger, vous avez ressuscité l’espoir, vous avez réinventé le rêve,
vous nous avez permis de croire de nouveau à cette Algérie digne du sacrifice de ses martyrs et
des aspirations étouffées de son peuple. Une Algérie libre et prospère, délivrée de l’autoritarisme
et de la rapine. Une Algérie heureuse dans laquelle tous les citoyens et toutes les citoyennes
auront les mêmes droits, les mêmes devoirs et les mêmes chances, et jouiront des mêmes libertés,
sans discrimination aucune.
Après des semaines d’une lutte pacifique, exemplaire dans l’histoire et de par le monde, votre
mouvement est à la croisée des chemins ; sans votre vigilance, il risque de sombrer dans le
catalogue des révolutions manquées.
Tapis dans l’anonymat et la clandestinité, des manipulateurs déguisés en militants, des agents-
provocateurs en service commandé, des serviteurs zélés du système fraîchement repentis, tentent
de détourner votre combat, pour le mener vers une impasse, dans le but de donner un sursis aux
usurpateurs et de maintenir le statu quo. Des listes de personnalités confectionnées dans des
laboratoires occultes circulent depuis quelques jours pour imposer, dans votre dos et contre votre
volonté, une direction fantoche à votre mouvement.

Mes chers enfants et petits-enfants.


En quelques semaines, vous avez révélé au monde, surpris, ce que le peuple algérien avait de plus
beau, de plus grand, malgré des décennies d’oppression pour vous imposer le silence.
Il vous appartient à vous qui luttez dans les universités pour une formation de qualité, dans les
entreprises pour imposer vos droits syndicaux, dans les tribunaux pour faire reculer l’arbitraire,
dans les hôpitaux pour exiger des soins de qualité pour tous ; il vous appartient à vous les
journalistes, qui traquez la vérité pour démasquer le mensonge et la manipulation, et dont certains
d’entre vous l’ont payé de leur vie ; il vous appartient à vous les artistes, qui mettez de la lumière
dans l’obscurité de notre quotidien, il vous appartient à vous qui résistez contre la déchéance pour
imposer de l’éthique ; il vous appartient à vous tous de dessiner votre avenir, et de donner corps à
vos rêves.
Il vous appartient à vous, et à vous seuls qui luttez au quotidien, de désigner vos représentants par
des voies démocratiques et dans une totale transparence.
Notre génération a été trahie ; elle n’a pas su préserver son combat contre le coup de force des
opportunistes, des usurpateurs et des maquisards de la 25e heure qui ont pris le pays en otage
depuis 1962. Malgré la colère du peuple qui l’a rejeté, leur dernier représentant s’accroche encore
au pouvoir, dans l’illégalité, le déshonneur et l’indignité.
Ne laissez pas ses agents, camouflés dans des habits révolutionnaires, prendre le contrôle de votre
mouvement de libération.
Ne les laissez pas pervertir la noblesse de votre combat. Ne les laissez pas voler votre victoire…

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LETTRE OUVERTE À CE POUVOIR QUI REFUSE D’ENTENDRE : NOTRE CŒUR
BAT DE NOUVEAU
Zazi Sadou
Publié sur le Journal « l’Humanité »

Depuis plusieurs semaines une immense clameur monte du fin fond de l’Algérie. Des millions
d’Algériennes et d’Algériens arpentent les villes et les villages pour vous dire : « Partez », «
Dégagez », « Vous êtes indignes de notre peuple et de notre confiance », « Votre système est
pourri », « ni prolongation du 4ème mandat ni maintien de votre système » ... Vous refusez
d’entendre cette immense clameur. Mais ni vous, ni personne ne pourra l’étouffer. Tirez les
leçons de l’histoire et partez. Rendez les clés de notre beau pays. La rupture est consommée. Si
vous n’entendez rien c’est parce que vous êtes morts ou décidé à ne rien entendre comme vous le
faite depuis des décennies.
En 1970, votre système a réprimé et emprisonné des centaines d’étudiant(e)s dont le seul tort était
de réclamer la justice sociale. En 1988, votre système a sorti ses chars pour tirer sur des jeunes
présentant leurs poitrines nues. Vous avez emprisonné des dizaines de militants dont le seul tort
était de réclamer la justice sociale. Le 18 avril 2001, vous avez tué Guermah Macinissa et quand
la Kabylie vous a demandé pourquoi, vous avez fait un carton sur sa population.
En 1999, votre système a muselé la voix des victimes du terrorisme et décrété l’amnistie des
assassins en imposant l’amnésie générale et le viol organisé de notre mémoire collective. Vous
avez fait le choix du crime et vous prétendez avoir ramené la paix. Ce que vous occultez c’est la
résistance héroïque de notre peuple face à la barbarie des GIA et ses relais. Vous avez fait le
choix d’ignorer le sacrifice ultime de ses enfants.
C’est les chants vibrants de notre jeunesse dans les stades qui nous rappellent les sacrifices de
Katia Bengana, Amel Zenoune, Mohamed Sellami, Benhamouda, Alloula, Medjoubi, Tahar
Djaout, Djilali Liabes et des centaines de milliers de martyres anonymes et de résistant(e)s
civiles, de patriotes, de soldats a qui nous devons d’avoir conservé notre drapeau et notre hymne
national. Ces précieux legs de Djamila Bouhired, Abane Ramdane, Maurice Audin et le million
de martyres de l’indépendance. Notre éternelle reconnaissance va à celles et ceux qui nous ont
permis d’échapper à une théocratie wahabite sanguinaire et qui permet aux jeunes d'aujourd’hui
de manifester côte à côte , avec respect et fraternité . Cette espérance naissante leur appartient.
Vous ne pourrez pas la leur enlever.
Notre peuple n’a aucune dette envers vous. Depuis 20 ans, vous le trahissez :
- En siphonnant les richesses de notre pays et aspirant sa moelle jusqu’à l’os ...
- En hypothéquant notre souveraineté nationale et en bâillonnant la voix de l’Algérie sur la
scène internationale...
- En voulant nous humilier devant la terre entière, nous faisant passer pour un peuple
inféodé à un fauteuil et une photo ...
- En nous empêchant de rêver d’un monde nouveau et meilleur pour nos enfants et nos
petits-enfants.
- En décourageant et anesthésiant des milliers de cadres intègres dans tous les secteurs de
l’économie, de l’éducation, de la santé, de la justice etc... Et qui en dépit du dégoût qui
s’est insinué en eux font de leur mieux pour que l’Algérie ne s’effondre pas davantage.

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- En anéantissant l’espoir d’un avenir lumineux pour des jeunes qui, tous les jours ont bravé
la mort sans sépulture en se jetant à la mer.
- En donnant du pouvoir à des incultes, des prédateurs, des voleurs, des ignorants, des
larbins, de gens sans dignité ni honneur, sans foi ni loi.
- En usant de la corruption pour gouverner.
- En usant de la terreur et de l’intimidation pour durer.
- En favorisant les passe-droits, le délit d’initié, l’injonction, la rapine, le vol organisé pour
vous attacher des fidélités qui vont finir par vous lâcher.
N’oubliez jamais que celles et ceux qui ont le ventre mou et « plein de foin » craignent le feu. Tôt
ou tard vous rendrez des comptes sur le désastre où vous avez plongé l’Algérie. Ceux sont nos
enfants et nos petits-enfants que vous devrez regarder dans les yeux.
Aujourd’hui, par la ruse vous essayez de maintenir votre système en vie. Vous vous accrochez à
un trône tremblant. Cessez de jouer aux pompiers-pyromanes. Stoppez cette symphonie macabre
de chaises musicales. Inutile de fatiguer le diplomate / retraité pour fabriquer une « solution » à la
crise que vous avez provoqué. La grille Onusienne de gestion de crise est inopérante. Écoutez la
clameur. Entendez-la. Prenez acte de la fin de votre système. Partez, le peuple vous le crie depuis
des semaines.
Pour la suite, pas de souci à se faire, il y a tant d’énergie et de créativité à déployer pour trouver
les bonnes solutions et construire une nouvelle République, démocratique et sociale.
Notre cœur bat de nouveau et ne s’arrêtera plus jusqu’à faire briller l’Algérie dans les yeux
magnifiques de nos filles et de nos fils.

Je suis si fière d’être Algérienne. Je n’oublie pas. Je n'abdique pas

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‫من ابنة الشعب طالبة جامعية من والية بجاية‪.‬‬

‫في البداية بدا صوت الشعب خافتا‬


‫للعهدة الخامسة رافضون‬
‫قلتم ما هم إال معارضون مخربون‬
‫و في يوم ‪22/22‬‬
‫خرج اآلالف في مسيرات يصرخون‬
‫نكرتم األمر‬
‫في قنواتكم التي تحكون‬
‫قلتم اإلصالحات يطالبون‬
‫األنترنت في األيام األولى تشوشون و تقطعون‬
‫و االخبار بالحقائق عرضها تمنعون‬
‫و من كل ما يتعلق باألمر تهربون‬
‫و رغم الحقائق الساطعة الزلتم أنفسكم تبرؤون‬
‫كانت المظاهرات سلمية ديموقراطية حضارية آمنة‬
‫كما لمتكونو تتخيلون‪،‬‬
‫قلتم شعب غير واع فقط‬
‫فجاءت الضربة من المدارس و الجامعات‬
‫طالبا و أساتذة و حتى المحامون‬
‫و في األولمن مارس‬
‫زاد الوعي و زاد العدد‬
‫سلمية دوما‬
‫و لكن مازلتم في جحر أكاذيبكم تختبؤون‬
‫حرية الصحافة تمنعون‬
‫و الشعب ترهبون و تخوفون‬
‫و األبواب من كل الجهات تغلقون‬
‫و في الثامنمن مارس‬
‫مسيرات مليونية‬
‫و الزلتم تنكرون‬
‫‪17‬‬
‫فلتم بعيد المرأة يحتفلون‬
‫هه‬
‫مع من تلعبون؟‬
‫رجاال نساءا أطفاال شيوخا‬
‫خرجوا‬
‫باهلل عليكم اال تستحقون‬
‫حتى غلق المحالت‬
‫قلتم الرئيس يستقبلون‬
‫لذلك هم عاطلون‬
‫و مصطلح العصيان المدني ترفضون‬
‫و في العطلة الجامعية تقدمون‬
‫هه‬
‫ممن تسخرون؟‬
‫من تستغبون ؟‬
‫أتظنون أنهم نحن؟‬
‫فالعالم كله يعلمون‬
‫ال حاجة لنا و لهم لقنواتكم و ما تبثون‬
‫وصلتم الي قمة الغباء‬
‫و حتي األغبياء بالحد من ذاتهم مندهشون‬
‫حقا!! قمة المهزلة و قمة العار‬
‫انكم في شخص مريض تستغلون‬
‫عن ماذا تتحدثون؟‬
‫عن الوفاء؟‬
‫ترشيحه في هذه الحالة خيانة للوطن و لدماء الشهداء‬
‫للشعب كافة‬
‫باهلل عليكم عجزه اال ترحمون؟‬
‫باسم االنسانية أطالبكم يا مجرمون‬
‫خرج اآلالف و الماليين‬
‫أبطاالو سلميين‬

‫‪18‬‬
‫و مازلتم تكذبون‬
‫حتى العالم مستغربون‬
‫لقد جعلتم منا مسخرة‬
‫و لقمة سهلة‬
‫و علكةيمضغون‪،‬‬
‫لكن خشئتم كفى!!‬
‫فلقد نهض الشعب العظيم ليلقنكم درساعظيم‬
‫في الوطنية يا خائنون‪،‬‬
‫سلميون‬
‫حضاريون‬
‫و سيناريوهات العنف و الضرب و التخريب‬
‫من اخراجكم يا متوحشون‬
‫نهبتم‬
‫سرقتم‬
‫و الفساد بكل أنواعه تنشرون‬
‫باهلل عليكم اال تشبعون‬
‫باهلل عليكم ربكم اال تخافون؟‬
‫حشودا و حشودا الزالو سيخرجون‬
‫و العالم درسا سيلقنون‬
‫استفزوا منتستفزوا‬
‫فبنا ال تؤثرون‬
‫الجزائر حرة ديموقراطية‬
‫و الشعب حر‬
‫و أنا من بين الذين عن صمتهم يخرجون‬
‫بلغ السيل الزبى‬
‫فقد جعلتم منا احياءا ميتون‬
‫مهما اختلفت األلوان و اللغات و تعددت التقاليد‬
‫في بالد المليون و النصف مليون شهيد‬
‫فنحنإخوة ال نخون العهد صامدون‬

‫‪19‬‬
‫و اليد في اليد متحدون‬
‫كلنا جزائريون‬
‫نعم للعهدة الخامسة و نظامكم الفسد رافضون‬
‫و بإذن هللا الواحد األحد‬
‫ستسقطون‪،‬‬
‫تحية لشعبنا العظيم‪.‬‬

‫‪20‬‬
21
22
23
PASSANTS PARMI LES PAROLES PASSAGERES
Mahmoud Darwich
Poète palestinien (1941-2008)

Vous qui passez parmi les paroles passagères Sur un plateau de porcelaine
Portez vos noms et partez Nous avons ce qui ne vous agrée pas
Retirez vos heures de notre temps, partez Nous avons l'avenir
Extorquez ce que vous voulez Et nous avons à faire dans notre pays
Du bleu du ciel et du sable de la mémoire
Vous qui passez parmi les paroles
Prenez les photos que vous voulez, pour passagères
savoir Entassez vos illusions dans une fosse
Que vous ne saurez pas abandonnée et partez
Comment les pierres de notre terre Rendez les aiguilles du temps à la légitimité
Bâtissent le toit du ciel du veau d'or
Vous qui passez parmi les paroles passagères Ou au battement musical du revolver
Vous fournissez l’épée, nous fournissons le Nous avons ce qui ne vous agrée pas ici,
sang partez
Vous fournissez l’acier et le feu, nous Nous avons ce qui n'est pas en vous :
fournissons la chaire Une patrie qui saigne, un peuple qui saigne
Vous fournissez un autre char, nous Une patrie utile à l'oubli et au souvenir
fournissons la pierre Vous qui passez parmi les paroles passagères
Vous fournissez la bombe lacrymogène, Il est temps que vous partiez
nous fournissons la pluie Et que vous nous fixiez où bon vous semble
Mais le ciel et l’air Mais ne vous fixez pas parmi nous
Sont les mêmes pour vous et pour nous Il est temps que vous partiez
Alors prenez votre lot de notre sang et partez Que vous mouriez où bon vous semble
Allez diner, festoyer et danser puis partez Mais ne mourez pas parmi nous
A nous de garder les roses des martyrs Nous avons à faire dans notre terre
A nous de vivre comme nous le voulons Ici, nous avons le passé
Vous qui passez parmi les paroles passagères La voix inaugurale de la vie
Comme la poussière amère, passez où vous Et nous y avons le présent, le présent et
voulez l'avenir
Mais ne passez pas parmi nous comme les Nous y avons l'ici-bas et l'au-delà
insectes volants Alors, sortez de notre terre
Nous avons à faire dans notre terre De notre terre ferme, de notre mer
Nous avons à cultiver le blé De notre blé, de notre sel, de notre blessure
A l'abreuver de la rosée de nos corps De toute chose, sortez
Nous avons ce qui ne vous agrée pas ici Des souvenirs de la mémoire
Pierres et perdrix Ô vous qui passez parmi les paroles
Alors, portez le passé, si vous le voulez passagères
Au marché des antiquités
Et restituez le squelette à la huppe

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Belqasem d umussu
Malek HOUD,
25/03/2018 deg Tazmalt-Bgayet.

Yeffeɣ uqbel ad ffɣen Ttnadi ad yettu yemma-s


Imi ifaq uqbel ad faqen D win-nniḍen ara t-rren
Yennuɣ mgal acengu Axxam, ttɛiwiden-as lsas
Deg tegrest d unebdu Kkaten amek ad t-sddermen
Yexdem kan ayen i ilaqen Winna akken i ifaqen
Lkaɣeḍ d netta i t-yestenyan Seg yimezwura yeffɣen
S ufus-is ayeffus Deg Alman i t-xenqen
Tuɣal-d tlelli i yimawlan Mačči d yiwen kan i kksen
I d-telsa d abernus Tamurt aṭas i tt-ɣurren
Nenwa tfukk tudert n waklan Seg warraw-is ɛzizen
I nmenna yusa-d drus I d-yeggran d lxubata
Buberrak iɣumm tamurt Wid i d-teǧǧa fransa
Iskuffer-itt meskint Ar tura xeddmen fell-as
Tectaq ussan n tefsut Dhan-d kan d tukarḍa
Tifdulin merra undint 8Aṭas i iɛuden tefra
Tamurt n lejdud temmut ? Aɛdaw, ibeddel ssifa-s
Awal aneṣli ugin-t Ɣzen i tmurt aẓekka
I yixef, rran tagennurt Ur tt-id-ittaf uzekka
Tiwurra n tatut ldint Akken i nwan ad sen-d-tas
Metwal ccerq i nsuɣel A belqasem ! Wi ad k-yeḥkun
Syin i d-nugem tiɣyulit D ayen yelhan i d-iteddun
I yezban d Leqbayel D aseɣres i t-id-sɣersen
Ugaden aṭas tameddit Agdud yekker-d am yiwen
Leɛqel iteddu ad yemxel Yenna i wi k-yenɣan: « Ɛeffeṭ ! »
Mi i as-d-tezzi twaɣit Kkes aɣilif tamneḍ-t
Wwten-t, ḥebsen-t Yuwi abrid yessufuɣen
Regmen-t, ɛefsen-t Ad awen-yeqqar: « Tanemmirt
Mi d-yenna ala i lbaṭel Ɣef wayen akk i txedmem
Urǧin yessusem yiwen n wass Deg yigenni tufeg-d tedbirt
Isuɣ-d ayen i t-iḍurren Tzul-ik-id ay izem ».

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AWAL
Hamid Larbi

Awal d awal kan


I yes-s ittmeslay umdan
D awal kan
I yes-s isusum umdan
Asmi awal
Ɣas ur d-teffeɣ
Ur izmir ad isusem
Riɣ4 ad aruɣ amezruy5
N yergazen itettun ad ilin d imdanen
Riɣ ad aruɣ akud6 amiran
Anda imdanen ttun ayen iɛeddan…
Ar melmi ara meslayen yemdanen
Akken ad ttun belli llan ?

4
Riɣ : bɣiɣ : J’ai envie de…
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Amezruy : Histoire.
6
Akud ; Temps, époque.
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BMS
Par Fathallah BAGHLI
Vendredi 19-04-2019

Le vent a soufflé sur la ville


Sommant la société civile
De sortir de son domicile
Et ne pas demeurer servile.
Le vent a sifflé vendredi
Pour lever tous les interdits
Et redonner plus de crédit
Aux revendications brandies.
Le vent a insufflé l’espoir
Pour redonner tout le pouvoir
Avec les droits et les devoirs
Au peuple qui a fait l’histoire.
Le vent a fait chanter en chœur
Toute cette foule de marcheurs
Avec pour chacun dans son cœur
L’image d’une Algérie meilleure.

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LE TOUT DANS UN HUMOUR AU VITRIOL

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L’EDIFICE BOUTEFLIKA SE FISSURE SOUS LA POUSSEE DU MOUVEMENT
POPULAIRE

Les choses s’accélèrent à partir du quatrième vendredi (15 mars). Le discours de la présidence se
fait de plus en plus timide et celui du chef d’état-major de l’ANP de plus en plus en faveur du
départ de Bouteflika.
Le bateau Bouteflika prend l’eau et dans un « sauve qui peut général » ses alliés fidèles depuis
vingt ans, FLN, RND, UGTA … et de nombreuses autres organisations quittent le navire. Ils
tentent de joindre péniblement mais sans succès les rives du mouvement populaire qui commence
à prendre le nom de « HIRAK »

_______________________

19 MARS
Nath Amar Arezki,
publié sur fb le 19 mars 2019

19 mars
Cessez-le-feu en 1962
Et puis l’entrée en jeu des Marsiens
Ces petits malins qui ont rejoint la révolution, une fois qu’elle était finie
Et qui ont mis la main dessus
Et en 2019
Ils sont encore là, au pouvoir.

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PENDANT CE TEMPS LA, RAMTAN LAMAMRA
Il court Il court le furet
Le furet du bois joli
Il est passé par ici
Il repassera par là

Rome lundi, Moscou mardi, Berlin mercredi... Le vice-Premier ministre algérien, Ramtan
Lamamra enchaîne les déplacements à l'étranger alors que le « HIRAK » s’amplifie dans le pays.
Officiellement, cette tournée a pour but de rassurer les pays partenaires de l'Algérie, tout en
appelant à la non-ingérence. Mais ce déplacement apparaît aux yeux des algériens comme un
appel à l'aide.

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22 MARS 2019 : LA CONTESTATION SE POURSUIT A ALGER ET DANS LE PAYS
SOUS LA PLUIE
Les manifestants s’opposent toujours à la prolongation du mandat d'Abdelaziz Bouteflika pour le
temps d'une transition …

47
‫ل ال نور‬ ‫و‬ ‫ال‬
‫‪Zineb laouedj‬‬

‫ل‬ ‫ف‬ ‫ف‬


‫قل‬
‫ي‬
‫ي‬ ‫سط‬

‫ف‬

‫ة‬
‫ق ط ةق ط ة‬
‫س‬ ‫أ‬
‫أ‬ ‫أ‬
‫ى‬
‫ط ف ف ي‬
‫ف ي ف‬ ‫ط‬
‫سي ي‬ ‫ق‬ ‫س‬
‫ى‬ ‫ي‬
‫ف ي‬
‫س ي‬ ‫ي‬
‫س ط س ي‬
‫ع‬
‫ة‬
‫ق‬
‫ش يف ه‬
‫ه‬ ‫ي ف‬
‫غ ي ف‬
‫ه‬
‫ى س‬
‫ع ف‬ ‫س‬
‫‪48‬‬
‫ل‬ ‫ه‬
‫ل‬ ‫ه‬
‫هف ي‬
‫ى‬ ‫ي‬ ‫شف ي ل‬ ‫أه‬
‫ه‬
‫ف‬
‫ه ش‬ ‫أل ض‬ ‫س‬
‫ة‬
‫ى‬ ‫ل‬ ‫ي‬

‫ع ي‬ ‫ل‬
‫ع‬

‫‪49‬‬
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52
FACE AU SILENCE DES EAUX (extrait)
Youcef Tounsi

… La voix chaude du muezzin ne s’élevait plus pour appeler au rassemblement des croyants.
Peut-être l’avait-on poussé à partir, à disparaître en quelque sorte, pour ne plus gêner. Lui aussi.
Quelques jours auparavant il était venu rendre visite à son ancien professeur.
« Tant que je suis présent, tu n’as pas à t’inquiéter, je connais les principaux instigateurs de la
violence. Je leur mène une guerre sans merci chaque fois qu’ils vilipendent les tiens, qu’ils
menacent de s’en prendre à quelqu’un de tes proches amis. Mais si tu apprends mon départ, alors
prends garde. Ils ne t’épargneront pas. Ils ont juré de t’éliminer avant de décimer tes
semblables ». L’intonation de sa voix mesurée devenait à cet instant grave, solennelle. La guerre
faisait rage parmi les fidèles, le camp des illuminés triomphait. Ils l’avaient chassé de « leur »
mosquée emplie de haine. La maison de Dieu, un bunker où s’était retranchés les plus redoutables
sanguinaires, prêts à porter la lame dans les gorges des nourrissons et le ventre des mères. A force
de harangues enflammées, de passions vengeresses inculquées à nombre de jeunes frustrés, ivres
de sermons et de promesses. De récompenses aux plus téméraires dans l’au-delà.
Ici, on n’aime plus que les illuminés, les inspirés, les pourfendeurs de l’ordre ancien. Les artistes
et les poètes qui pervertissent les foules de fidèles en les envoutant avec leurs mots acérés et leurs
figurations perfides, ceux-là seront chassés de la cité. Et tous ces musiciens et chanteurs scandant
leurs mélodie diaboliques « qu’ils aillent au diable, sinon … ». Terribles menaces jetées à
profusion dans un délire d’anathèmes et d’injures jusqu’à noyer le pays de pleurs, de larmes et de
sang.
Une chape de plomb accompagnant des chapelets de misère et de haine. Les cœurs se fermaient
comme des volets de fenêtres, pas des persiennes, mais des volets pleins et lourds. Et dans la
conscience de chacun grandissait la pénible conviction que derrière toutes ces fenêtres closes en
apparence seulement, il se passait des choses tragiques. La peur engendrait la mesquinerie.
Personne n’irait ramasser le corps meurtri du journaliste abandonné sur le trottoir d’une ville
recroquevillée sur ses peurs. Une nuit entière enveloppant la dépouille d’un humble précipité sur
le macadam avec pour seul témoin une lune blafarde. On préférait attendre le jour pour s’enhardir
à ouvrir la porte et faire quelques pas jusqu’au cadavre exsangue.
Et dans les cœurs également, la tourmente avait calcifié les veines. Que d’intrigues, de
perversions, quand on suspend le vol des tourterelles et qu’on étouffe les trilles du rossignol, le
boulboul de la plaine, ce rossignol au doux refrain.
La bourrasque séditieuse étendait ses griffes funestes tandis que se répandait la mort vengeresse.
La mort inutile emportant des dizaines d’êtres humains déchiquetés, brulés, décapités sur l’autel
de la rédemption éternelle. Des morts que l’on oubliera très vite pour éviter de sombrer dans la
démence. Des morts pour lesquels on s’évertuera à trouver des justifications, des explications
foireuses. « Et pourquoi lui ? Pourquoi l’autre ? Qu’a-t-il fait ? Pourtant … » Une antienne
définitivement banalisée que l’on retournait sans cesse, comme si elle pouvait prémunir son
auteur de quelque sort funeste. Une façon bien commode de déculpabiliser devant l’horreur et
d’éloigner, de soi d’abord, la foudre.
Elle devint tellement ordinaire qu’un personnage de sinistre mémoire plastronnant à la télévision
pouvait toute honte bue s’étonner qu’on ait assassiné un policier qui n’était pas réputé être

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« communiste, lui ! ». En quoi était-il plus légitime d’exécuter aussi honteusement l’un plutôt que
l’autre. La barbarie a-t-elle vraiment besoin de motif pour exister ?
Boueuse est devenue la terre, quand les pleurs des mères, des filles et des pères, oui des pères,
inondent la plaine. Est-ce le moment de partir à la conquête de sa ville pour en redresser les
ruines telle Madinat Ez-Zahra, la mythique cité Nasséride, endolorie et plaintive. Faire rejaillir
les jasmins au-dessus des balcons et planter des bosquets de khdaouedj sur le seuil des maisons,
éclats irisés de géranium au plus doux des patios.
Plus rien n’est comme avant.
Et, comme dans un cauchemar quand les pas deviennent lourd et que tout autour les choses se
figent dans un inexorable instant de frayeur, le volcan se mit à rugir. Des pans de murs
s’écroulaient, soulevant des nuages de poussière, qui s’élevait jusqu’à la cime des montagnes
protectrices. On crut d’abord à une tornade. On se rendit compte que la terre se fendait en
d’immenses crevasses et secrétait une lave sinistre, incandescente, qui se répandait dans un
terrible fracas et inondait la plaine soumise …

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EPILOGUE D’UN VIOL
El-Hadi Bouabdallah
15 mai 2018

Houria apprit au fil des nuits qui se suivaient à échanger sa virginité contre son instinct de survie.
Quand l’heure venait, elle se laissait prendre comme une bête morte par cet homme à la barbe
sale, qui sentait l’haleine fétide et le cul mal lavé. Il lui a été désigné comme mari par la horde
qui la séquestrait. Quand son bourreau ne revenait plus à la tanière, parce que tombé dans un
traquenard de l’armé qui ratissait la région, un autre homme à la barbe sale, qui sentait l’haleine
fétide et le cul mal lavé le remplaçait, un viol perpétuel dans une horreur continue. Houria a fini
par perdre tout espoir de retourner auprès des siens. Au fil des jours qui passaient, elle finit par
perdre aussi la notion du temps et de l’espace dans ce « no man’s land » montagnard et dans cette
grotte où elle était recluse. Elle ne connaissait la lumière du jour et la caresse du soleil que dans
les quelques instants où elle sortait, le jour, chercher l’eau à la source qui coulait non loin de là. A
son retour dans la grotte, sa vision quelque peu perturbé par la lumière du jour, reprenait très vite
le dessus sur la pénombre. Son séjour prolongé dans l’obscurité des lieux a aiguisée sa vision
nocturne et c’est comme ça qu’un jour elle découvrit cette petite anfractuosité derrière laquelle se
dissimulait une cavité qui pouvait accueillir son corps frêle tout entier et s’y allonger. Elle
comprit vite qu’elle seule pouvait y entrer en faisant glisser sa taille fine dans la sailli qui y
donnait accès. Elle en fit rapidement son sanctuaire pour se protéger des regards lourds et
impudiques des fauves en chaleur qui tournaient autour d’elle. C’est là qu’elle passait le plus
claire de son temps entre les moments où elle allait chercher l’eau et ceux où elle se faisait violer
par l’homme à la barbe sale, qui sentait l’haleine fétide et le cul mal lavé.
Alors que Houria désespérait de revoir un jour la douceur du foyer familiale et le rythme normale
d’une vie humaine, c’est par une nuit glaciale de novembre qu’elle connut l’épilogue de son
calvaire. Mais les souvenirs qu’elle a gardé de sa libération étaient brouillés et s’entrechoquaient
dans sa mémoire. Prise dans l’épouvante des tirs de roquettes et le crépitement des balles sur la
paroi rocheuses de la grotte, elle n’eut son salut que par la grâce de son anfractuosité ou elle
courut se glisser dès les premières détonations. Recroquevillée sur elle-même en position de
fœtus, elle se mit à se serrer les oreilles entre ses deux mains tant qu’elle pouvait pour se
soustraire au bruit infernal des explosions et du crépitement des balles. Mais rien n’y faisait. La
terre tremblait sous son corps et elle entendait le bruit de la roche qui volait en éclat sous les
explosions assourdissantes des obus. L’enfer s’était entrouvert à ses pieds et vibrait sous son
corps. Les pensées de Houria se figèrent, elle ne savait plus qui elle était, si elle avait un passé et
s’il y aura un futur. Elle voulait juste que cela s’arrête. Puis plus rien. Un silence épais emplit
l’air tout d’un coup. Le seul bruit qu’elle continua à entendre venait d’elle. Ses oreilles sifflaient
comme remplis de mille grillons un soir d’été, pourtant c’était une nuit glaciale d’hiver. Houria
resta là, figée dans sa position fœtale. Elle attendait, mais ne savait pas qu’est qu’elle attendait,
elle voulait fuir, mais ne savait ni où aller ni où fuir, quand tout d’un coup, une lumière blanche
intense, envahit la grotte comme un soleil au zénith, jusqu’à s’insinuer dans sa cachette par la
mince embrasure de l’anfractuosité. Au bout de quelques instants, dont elle n’était nullement
capable d’en apprécier la longueur-quelques secondes ou quelques heures, elle vit de sa cachette
un détachement de militaires pénétrer dans la grotte, l’arme au poing prêt à mitrailler tout ce qui
bouge. Elle vit aussi des taches sombres sur le sol, du sang peut-être, des cadavres aux quatre
coins, des militaires debout, de la tristesse et un lourd silence qui se dégage de la mort qui rodait.
Le tableau dantesque se révélait progressivement à ses yeux, comme un fondu de cinéma au fur et

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à mesure que sa vision s’adaptait à la lumière. D’une voix éteinte elle laissa sortir un terrible
sanglot et se mit à miauler :
- Je suis là. SVP ne me tuez pas. Je ne suis pas des leurs.
Comme un seul homme la troupe se tourna vers l’endroit d’où sortait la voix et les soldats mirent
la cible en joue. Ils n’eurent pas le temps de tirer quand la voix de l’Officier retentit :
- Soldats, baissez vos Armes !
Il avait, compris que derrière le rocher, se cachait une femme en détresse qui par miracle venait
de sortir indemne des tirs nourris. Mais comme Il n’était pas sûr de quel bord elle était, il
s’approcha avec précaution du point suspect, le pistolet à la main. Arrivé à proximité de
l’anfractuosité, il plaqua son dos à la paroi rocheuse de manière à rester à l’abri d’un tir éventuel
de la cachette. Sa position sécurisée, il intima l’ordre à Houria de sortir en mettant bien en
évidence ses mains vers l’avant. Elle sortit les mains devant, se figea dans cette position devant
l’officier pendant quelques instants, avant de s’écrouler par terre, inconsciente.
Le soleil, était déjà haut quand Houria s’est mise à sortir de sa torpeur. Une voiture, l’emmenait
loin du lieu de sa douleur. D’une voix à peine audible, elle demande au gendarme qui conduisait :
« où m’emmenez-vous ? Monsieur », « dans votre village, auprès des votre » répondit-il. Le
silence s’installe à nouveau et de derrière la vitre fermée, le regard éteint de Houria, caresse de
loin les arbres, les oiseaux, les nuages et les fleurs qui défilent. Soudain, elle crie :
« NON MONSIEUR ! JE NE RETOURNE PAS DANS MON VILLAGE. JE N’AI PLUS DE
FAMILLE. ILS SONT MORTS, TOUS EGORGES ET MOI VIVANTE JE SUIS DEVENUE
LA HONTE DE LA TRIBUE »;
Houria n'est plus une femme, elle est une infamie. Elle porte en elle la honte de sa famille et la
honte d'avoir honte d'être une femme. Alors en dissimulant Le galbe de ses hanches sous un long
linge difforme comme celui dans lequel on glisse un cadavre avant son transfert à la morgue, elle
mit fin au calvaire que lui renvoyait l'image de son corps de femme. Et les boucles fleurie de sa
jeune chevelure blonde qui tombèrent peu de temps après, ne tardèrent pas à suivre le cadavre,
laissant place à une tête anonyme emmaillotée dans un tissu aux couleurs incertaines. C'est ainsi
que Houria rentra dans la morgue de sa nouvelle vie en priant chaque soir qu'a sa mort, Dieu ait
pitié d'elle pour ne pas en faire une hourie au paradis. A l’angoisse d'y rencontrer à nouveau, les
bourreaux de sa vie et les milliers de repentis qui suivirent, elle préférait coucher avec les anges
de l'enfer qui, eux surement pleureront les souffrances de sa vie.

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CHER M. BOUDIAF
Wahebus gasmi
Publié sur Fb lundi 25 mars

Je vous écris quelques lignes pour vous exprimer ma plus grande sympathie pour votre combat
noble. Lorsque vous avez été assassiné j'avais 5ans, je ne comprenais rien à la politique, ni à ce
qui se passait. Je n'oublierai jamais le choc de votre assassinat. Du haut de mes 5 ans d'innocence,
je vous ai pleuré. Mon innocence ne m'avait pas trompé. J'avais compris qui vous étiez. Votre
façon de parler suffisait à comprendre que vous ne juriez que part l'éthique et la jeunesse.
26 ans plus tard je suis heureux de vous annoncer que nous avons compris chacune de vos
paroles. Que vos discours retentissent dans nos cœurs telle une flamme qui ne pourra plus
s'éteindre.
Rassurez-vous M. BOUDIAF, nous signerons votre volonté de changer ce pays. Nous serons
parmi ces bâtisseurs tant attendus. Nous serons de ceux qui écriront l’histoire de l'indépendance
qui a été spoliée. Nous rétablirons l'éthique et la justice pour notre pays
Au nom de l'Algérie nous vous demandons pardon, pardon d'avoir attendu 26 ans pour réaliser ce
rêve commun. La jeunesse algérienne vous salue et vous transmet toute son estime et ces
salutations les plus sincères

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MA COLÈRE
HOMMAGE À YOUCEF SEBTI

Fatiha Ould Hocine

Ma colère escalade le trou profond de mon pour nous laisser dans le noir.
âme. On malmène un bébé en lui effaçant son
Bombes, balles déchirent la nuit mais aussi sourire
le jour, Sa bouche ouverte sur le sein où le lait
Pour tuer nos descendants qui vivent dans pleure encore.
leur rêve
Les ombres croquent la lumière du zénith .
Ma colère est un tonnerre roulant le tambour, Si l'habit est noir, la mort est proche .
Un tocsin qui assourdit les âmes juvéniles Si le blé est fauché trop tôt,
Arrête les cœurs palpitants Son orgueil est mis en berne
Sous les statues de cendre Au lieu de pousser au-dessus de la mêlée des
Ensevelies par le volcan meurtrier. orties .
Tous les diables ,Méphisto et ses petits On bâillonne le rire des jeunes en les
Boivent le sang et croquent les os frêles. décimant
De nos fils à la tiare d'espérance . Pour les empêcher d'être adulte,
Écrasant dans l'œuf l'oisillon endormi.
L'amphore de Pandore s'est fracassée,
Ma colère est un moulin
Tous les maux frayent ensemble
Dont les palmes s'affolent.
Ajustant leur masque le plus effrayant.
Arrachant les lambeaux de ciel
Je suis en colère comme jamais Comme la pleureuse ses joues
Ma tête fulmine d'étincelles ardentes
On prive le poète de mots
Pour en faire un incendie
On lui brise la main
Dévorant hier et demain.
On lui ferme la bouche
Le soleil est franc, chaud,brûlant Et lui rêve encore
Gonfle le blé ,mûrit la cerise , D'un ailleurs tatoué
Noircit l'olive et fait éclater la figue . Dans ses yeux.
On éteint la vérité comme la mèche d'une
lampe

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DE LA CONCORDE CIVILE
El-Hadi Bouabdallah,
mars 2019

Au lieu d'affronter le salafisme, le combattre et lui couper la tête, le pouvoir mafieux s'est allié
avec les zaouïas réactionnaires pour le domestiquer et en prendre le contrôle, en vue de réaliser
les objectifs de son agenda caché. Derrière l'écran de fumée de la concorde civile, se profilaient
des mains invisibles pour créer les conditions objectives de l’émergence capitaliste dans l'univers
économique, sociale et culturel algériens. Créer des classes de possédant et de possédé en vue de
répartir inéquitablement entre elles les revenus du travail et la rente des ressources naturelles,
nécessitait l'implantation d'une idéologie étrangère aux valeurs du peuple algérien, jusqu’alors
rompu aux luttes qui ont jalonné son histoire. La croyance des salafistes et autres islamistes a
l'idée que la richesse et la pauvreté émanent de Dieu seul et non d'un système économique injuste
relevant des hommes, est arrivé comme un pain bénit. Pourquoi se battre sur les détails quand on
s'entend sur l'essentiel. Prenez votre part et priez. Unissons-nous sous la bannière des zaouïates
qui prieront avec vous. Ils ont été dociles avec la France ils le seront plus avec nous. Nous
sommes frères dans la religion et dans la rapine. Nous ferons semblant de vous combattre et vous
ferez semblant de ne pas voir nos verres remplis de champagne.
C'est ainsi que se conclut, pour le peuple, le marché des dupes par la concorde civile et pour les
belligérants la paix des braves par le partage du marché. Culotte et lingerie féminine pour les
énergumènes à la barbe fournie, fraichement repenti, mais sans regret pour les femmes égorgées,
et sucre et miel pour les généraux en tenue de camouflage, planqué derrière un civile servile.
L'argent sale apparut pour le temps d'un toilettage et s’éclipsa furtivement dans les comptes de la
banque kalifale, disparue aussi vite qu'elle fût née. Les têtes se voilèrent, et Dieu qui a fui les
mosquées qui se multipliaient, s'est réfugié dans un coin de l'univers et regardait, indifférent, les
algériens se faire poser une muselière sur le cerveau.
Il s’en est suivi un recul général non seulement de la religion mais de la simple raison.
L’intolérance religieuse est devenue un acte citoyen encouragé et l'obscurantisme, un art
intellectuel glorifié. Des balivernes « hadithiques » remplacèrent le message coranique et tout ce
qui n'était pas voilé ou « ensoutané » répondait de crime d’apostasie. On s'est éloigné de la
question essentielle de la religion sur le sens de notre existence humaine et même tout
simplement sur le sens de notre pays, de sa société et de son indépendance. La gloutonnerie du
ventre a pris le pas sur la curiosité de l'esprit. L'appétit vorace des loups apparus dès
l'indépendance de 1962, redoubla d'intensité. On s'est mis à manger, d'abord avec les yeux puis
on s'est mis à bouffer avec la bouche et on a fini par dévorer avec les dents. Et quand cela ne
suffisait plus on se rajoutait les mains et les pieds pour tout à la fois manger, bouffer et dévorer.
On a commencé par les cages d'escalier. On s'attaqua même à l'asphalte et au pavé des trottoirs.
La terre elle-même faillit y passer si ce n'étaient les domaines autogérés et la révolution agraire,
qui pour un temps y firent rempart. Ne pouvant l'attaquer par en dessus, ils l’attaquèrent alors par
en dessous en siphonnant ses entrailles. Et quand il n'y eut plus rien à bouffer de ce que nos
ancêtres ont laissé, on s'est mis à manger les usines que nous avions construites, les forets que
nous avions protégés, les ingénieurs que nous avions formés et même les vaches que nous avions
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importées pour nous donner du lait. Après nous avoir fait tout dévorer de ce que nous avions ou
presque tout, les vampires qui siphonnait les entrailles de notre terre se mirent à s'enrichir en
achetant chez le voisin de quoi nous nourrir. C'était d'abord chez le voisin d'à côté puis chez le
voisin du voisin et de voisin en voisin, on s’est rendu jusqu'au bout du monde y chercher la
viande pour assouvir la soif de manger d'un peuple rendu fou. Et sur la folie du peuple se sont
mis à danser les loups, sortis de nulle part, sortis de là ou personne ne les attendaient. Quelque
uns au début, rapidement ils devinrent des milliers et parmi le peuple, des agneaux se mirent à
rêver de devenir loup. Et quand les agneaux sont devenus loup, les loups sont devenus vampires
et étanchaient leur soif morbide à la source maudite de l'or noir. Quand les vampires étaient, pour
un instant repus, ils ouvraient leur braguette, pissaient sur le peuple et jetait à la meute des loups
une viande insipide truffé de cocaïne et quelques billets sans valeur, imprimés par le miracle
d'une machine sans ressources. C'est Ainsi, que 3000 ans après sa naissance, il s’en fallut de peu,
l'Algérie se mourrait dans les miasmes morbides d’une économie de marché finissante, quand
soudain des stades, de là ou personne ne s’attendait, surgit une clameur, fraîche et juvénile.
ULTIMA VERBA annonça-t-elle.

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NE T'INQUIÈTE PAS MA FILLE, IL VIENDRA UN JOUR TU AURAS TA CHAMBRE
POUR RÉVISER TES LEÇONS,
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MARDI 26 MARS 2019

Le mardi 26 mars 2019, le chef d’état-major de l’ANP appelle à la destitution de Bouteflika par
l’application de l’article 102 de la Constitution. Un appel entendu par le peuple qui, lors du
sixième vendredi, le 29 mars, réclamera l’application de l’article 7 de la constitution comme
source de tout pouvoir Une demande à laquelle le Chef d’État-major répond le lendemain que “la
solution de crise ne peut être envisagée qu’à travers l’activation des articles 7, 8 et 102”.

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Le Déserteur de Boris Vian. (Adaptation de Yassine Telmali)
Extrait du Journal El Watan
Mustapha Benfodil, 28 mars 2019

Cher monsieur Bensalah Votre article 102


Je vous ai fait une lettre Je puis vous le promettre
Que vous liriez peut-être Qu’on s’en fiche à la lettre
Si vous ne dormiez tant Comme de tous vos maîtres
Nous venons à l’instant Qu’ils soient grands généraux
D’apprendre des militaires Ministres de la République
Seigneurs des hautes sphères Anciens apparatchiks
Que vous serez président Ou blancs-becs libéraux
Depuis que je suis né C’est pas pour vous fâcher
Je ne vois que vos têtes Il faut que je vous le dise
De patriotes d’opérette Notre décision est prise
Parfaitement clonés Nous n’allons pas lâcher.

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LA RUE COMPLÈTE, DANS LE SOURIRE, LA DÉMARCHE DU CHEF D’ÉTAT-
MAJOR EN BRANDISSANT LA DEMANDE D’APPLICATION DE :
« L’ARTICLE SANS EUX »

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DIMANCHE 31 MARS

Nommination d’un nouveau gouvernement dimanche composé de 27 membres. Bedoui est


premier ministre, mais Ramtane Lamamra, nommé le 11 mars vice-Premier ministre et chef de la
diplomatie, n’en fera pas partie

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MARDI 2 AVRIL

Le chef d’état-major de l’ANP appelle à la destitution “immédiate” de Bouteflika, et qualifié le


clan présidentiel de “bande”. Une heure après la diffusion du communiqué du MDN, la
présidence annonce la démission de Boutelika.

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LE RIDEAU TOMBE
Meriam Sadat
Fb le16 avril 2019

Es-tu fier de ton œuvre, toi qui as toujours admiré vertement le général criminel Francisco
Franco? Es-tu fier d'avoir massacré une jeunesse qui, mains et torses nus, a fait face aux balles
assassines de tes chiens de garde, une jeunesse libre et fière devant laquelle tu te sentais
pitoyablement petit, minable, une jeunesse qui, par son courage, son patriotisme et sa
détermination t'a infligé une gifle cinglante? Es-tu fier d'avoir encouragé la corruption jusqu'à la
démocratiser, et la violence jusqu’à l’institutionnaliser? Es-tu fier d'avoir sucé le sang et la sueur
de tout un peuple, un peuple que tu as toujours méprisé, humilié et dénigré? Es-tu fier aussi
d'avoir fait autant de mal à cette Algérie qui mérite un président un milliard de fois meilleur que
toi? Mais président, tu ne l'as jamais été, car jamais le peuple n'a voté pour toi, jamais il ne t'a
accordé sa confiance. Pour ce peuple, tu as été Jean-Bedel Bokassa, tu as été Augusto Pinochet,
tu as été François Bozizé. Mais tu n'as jamais été ne serait-ce que le un millionième
d’Amirouche, Ben Boulaid, Matoub, Guermah ou Boudiaf. Ces gens-là, les seuls que je
reconnaisse comme étant les miens, tu ne leur arrives même pas à la cheville. Pire, tu les as
trahis. Tu les as salis. Vois-tu? Te rends-tu compte de tout le mal que tu as fait? Te rends-tu
compte de cette énième blessure que tu as infligée aux familles des victimes des terroristes.
Terroristes que tu as pris sous ton aile en faisant d'eux les victimes à protéger, voire même des
hommes valeureux?
Vois-tu, Bouteflika, je cherche et je recherche, souvent, constamment, une seule et toute petite
chose, une infime bonne action que tu aurais accompli envers l'Algérie et les Algériens, je ne me
heurte qu'à ta haine, ton mépris et ton despotisme. Je ne me heurte qu'à ton œuvre destructrice.
Je ne me réjouis pas de ton état de santé, je ne suis pas mesquine à ce point. Mais pour être
honnête, je n'ai pas la moindre compassion pour toi. Ton sort m'est totalement indifférent, aussi
indifférent qu'a été pour toi le sort de mes sœurs, de mes frères et de mon Algérie.
Tu as choisi ton camp, et j'ai choisi le mien. Je n'ai pas hérité des manœuvres du MALG, ni de
l'argent de Sonatrach ou de Khalifa. Je n'ai pas hérité du prestige des grades ni des notables du
Sultanat de Tlemcen. Mais ô bonheur, j'ai hérité de la bravoure de Kahina, Fadhma N'Soumer et
Nabila Djahnine. J'ai hérité du patriotisme d’Ali La Pointe, Fernand Iveton et Matoub Lounes.
Vois-tu, Bouteflika, j'ai hérité de la dignité et de l'intégrité de ce Grand Monsieur que vous avez
liquidé, ce Mohamed Boudiaf qui a redonné, l'espace de quelques mois, un espoir fou à une
jeunesse en détresse dans un pays en rade. J'ai hérité du courage de ce patriote de première heure,
Mohamed Gharbi, que tu as mis en prison pour s’être protégé et protégé les siens contre un émir
du GIA à qui tu as donné ta bénédiction…
Vois-tu, Bouteflika ? Si tu ne le vois pas, essaie, quand même, car tu payeras pour tout ce que tu
as fait !!

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VENDREDI 5 AVRIL

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MARDI 9 AVRIL

Le président du sénat, Abdelkader Bensalah, est nommé président par intérim pour une durée de
90 jours par les membres du parlement (ou de ce qui en reste après les démissions et les
abstentions) et du sénat réunis au Club des Pins.
Cette désignation est conforme à ce que prévoit la constitution, mais elle va à l’encontre de ce
que réclamaient les algériens le 5 avril en Algérie et le 7 avril dans le monde.

L’APN enterrée dans l’égout de l’histoire

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LA RUE S’EMBRASE CONTRE LE NOUVEAU PRESIDENT PAR INTERIM
Les étudiants abondamment arrosé à l’eau chaude par la police répondent pacifiquement et avec
humour « Zidouna shampoing7 ».

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Rajoutez-nous du shampoing
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ET FACE AU CANON À SON, ILS OPPOSENT UN CHAR REMPLI DE LIVRE ET DE
SAVOIR

JEU DES 7 ERREURS

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VENDREDI 12 AVRIL

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SAMEDI 13 AVRIL
LA FEMME, CE HÉROS !

Sofiane Benyounes
Fb. AlgerieDebout, 15 avril 2019

La volonté d’humilier deS jeunes femmes dans un commissariat démontre que le Pouvoir a
compris que la plus grande force de ce mouvement réside dans sa mixité. Le courage de ces
millions de femmes qui affrontent la dictature, souvent en première ligne, habillées de notre
drapeau national est juste :
- la plus belle image de notre Révolution,
- le plus grand symbole de résistance de notre Peuple,
- la plus belle image que nous offrons à la planète.
Déshabiller une Femme dans un commissariat, dans un lieu devenu symbole de répression, c’est
vouloir déshabiller notre Révolution de la moitié de ses révolutionnaires, vouloir déshabiller
l’Algérie de son emblème national. Le Régime qui s’est depuis longtemps dénudé face aux
intérêts étrangers, qui s’est déshabillé de son patriotisme et jaloux de notre nationalisme veut
désormais nous déchoir d’une Nationalité qu’ils n’ont pas, d’une Algérianité dont ils ont honte,
d’une Nationalité que nous portons jusqu’au tréfonds de nos tripes.
Mesdames,
- Notre Révolution n’existe que parce que vous êtes là,
- Notre Révolution est belle que parce que vous êtes là
- Notre Révolution vivra que parce que vous serez là.
Vous êtes débout, nous le sommes encore grâce à vous!
HONTE AUX DICTATEURS,
Tahya El Djazaïr Houra Dimocratiya !

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TOUCHES PAS A MON DRAPEAU

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VENDREDI 19 AVRIL

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LE COMBAT CONTINUE

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SAMEDI 20 AVRIL
Le samedi 20 avril 2019 coïncide avec la commémoration du printemps noir de 2001. Le
souvenir du massacre de 127 citoyennes et citoyens plane sur les manifestants ainsi que la
mémoire de Guermah Massinissa, assassiné dans un poste de gendarmerie en Kabylie.

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NON À L'OUBLIE !!
HOMMAGE D’UN KABYLE À SA MÈRE LÂCHEMENT ASSASSINÉE PAR LA
GENDARMERIE EN 2001 :
Aït Aba née Aït Ouslimane Nadia assassinée par les gendarmes de Aïn El Hammam le
28/04/2001 lors des manifestations en Kabylie

Cruelle et fatidique fut la journée du 28 avril 2001. La journée où fut assassinée devant mon
regard ébahi ma chère et douce maman Nadia ! Je ne comprends pas pourquoi notre vie si
paisible, notre famille unie a basculé en un laps de temps. Tôt le matin, les rafales pleuvaient de
partout comme une pluie torrentielle ! Ma mère terrifiée et affolée me traîna avec elle pour nous
réfugier chez notre voisine, et amie.
Les balles assassines ont transpercé les persiennes fermées, criblant ma mère de deux balles,
l’une dans la poitrine l’autre dans la main. Elle tomba sous mes yeux, gisant dans une énorme
mare de sang. Mon Dieu ! Quelle horreur ! Quelle est la main qui a osé ôter la vie à une jeune
maman laissant derrière elle des âmes innocentes, l’une âgée à peine de onze ans et l’autre de
quatre ans ?
Maman, ton image et la scène horrible auxquelles j’ai assisté resteront gravées à jamais dans ma
mémoire ! Quel affreux souvenir ! Ce cauchemar me poursuit tout le temps telle une ombre,
pourtant j’essaie de me montrer courageux, je ne pleure jamais devant ma famille pour ne pas
aggraver l’état de santé de mes grands- parents malades. Ma plaie est béante, je ne pense pas
qu’elle puisse se cicatriser. Chaque soir, un flot de larmes imbibe mon oreiller. Ne m’en veux
pas, maman ! C’est plus fort que moi.
Qu’a-t-on fait, mon petit frère Amine et moi, pour mériter ce triste sort ? Qu’a-t-on fait pour
qu’on nous prive de notre mère ? C’est maintenant qu’on a le plus besoin de toi ! Nous voulons ta
tendresse, ton amour, ton affection et nous en sommes privés.
Amine traîne son cartable avec ses mains frêles et se dirige vers l’école, cherchant ton visage
parmi les enseignantes. Il te réclame tout le temps. Il est inconsolable ! Il a beau recevoir des
câlins et des cadeaux de tous les proches, il réclame tes câlins, ton giron !
Nul ne peut remplacer le coeur d’une maman ! Maman, toi aussi, tu étais orpheline, tu avais à
peine connu tes parents. On était tout pour toi, ta raison de vivre ! Tu as souhaité faire de nous de
grands hommes.
Maman, je te promets de réaliser tous tes rêves ; si Dieu le veut, je te promets d’être un homme
juste et honnête car notre pays a soif de ces deux qualités ! J’implore Dieu de rendre justice à
toutes les âmes innocentes qui sont en train de payer les erreurs qu’elles n’ont pas commises.
Maman, c’est bientôt mon anniversaire et il ne sera pas fêté dans la joie comme à l’accoutumée.
Je sais que je serai soutenu par toute ma famille et que je recevrai une montagne de cadeaux, mais
nul ne pourra remplacer ton cadeau. Ton sourire m’aurait suffi.
Mon souhait est de voir mon école porter ton nom, car c’est là-bas que ton sang a coulé et c’est
là-bas que tu as tant donné. Tes élèves et tes collègues gardent un souvenir impérissable de toi.
Que tous les orphelins et les proches de ceux qui sont brûlés par la braise de la barbarie se
joignent à moi pour prier Dieu d’assister nos défunts dans Son Vaste Paradis. De châtier les
criminels et nous aider à surmonter cette pénible épreuve.
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"Gloire et honneur à toutes les victimes de la tragédie de la Kabylie"
"Repose en paix, chère mère".

Ton fils Akli dit Kiko

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22 AVRIL
LA FUITE DU WALI D’ALGER ZOUKH DEVANT LES JEUNES DE LA CASBAH EN
COLÈRE OU UNE BATISSE S’EST ECROULÉE FAISANT PLUSIEURS MORTS.

IMAGE DE L’INDIGNITÉ QUI RESTERA ÉTERNELLE DEVANT L’HISTOIRE

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AU HASARD DES RENCONTRES

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VIGILANCE DE LA RUE : L’ALGERIE
AFFAIRE DE FAMILLE
Depuis le début du mouvement populaire, s’affirme le refus de toute ingérence étrangère, par des
slogans sans équivoque :
- L’Algérie n’est pas la Syrie
- Non à l’ingérence étrangère, affaire de famille
- Par le peuple et pour le peuple
- Ceci n’est pas une révolution colorée
- Ceci est une révolution vert-rouge-blanche
- Dear USA, there is no oil left, so STAY AWWAY unless you want olive oil

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SOLIDARITE

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APPEL DE CITOYENS MAGHRÉBINS
POUR UNE SOLIDARITÉ MAGHRÉBINE AVEC LE PEUPLE ALGÉRIEN

Nous soussignés, citoyens du Maghreb, héritiers des valeurs et des rêves des fondateurs de l’idée
du Maghreb, ceux-là même qui ont transcendé le découpage colonial de l’Afrique du Nord, et qui
ont érigé tout haut l’articulation stratégique entre libération du joug colonial et unité des peuples
de la région dans un Maghreb prospère et citoyen, « proclamons à leur suite, solennellement,
notre foi en l’unité du Maghreb » (conférence de Tanger, 27-30 avril 1958).
1) Nous déclarons, avec force et conviction, notre pleine solidarité avec la lutte du peuple
algérien pour retrouver sa pleine souveraineté confisquée jusque-là.
2) Nous dénonçons toute forme d’ingérence extérieure dans la lutte du peuple algérien et toute
atteinte à sa libre expression, à son unité et à la paix en Algérie et dans tout l’espace maghrébin.
3) Nous constatons qu’en dépit des expériences politiques depuis les indépendances, qui n’ont
réalisé ni unification de cet espace, ni démocratisation de la vie publique, ni développement
humain et durable, le rêve de la construction maghrébine demeure vivace. Bien mieux, il est
devenu l’espoir permettant d’exister dans le monde actuel où il n’y a de place que pour les grands
regroupements cimentés par des solidarités régionales agissantes.
4) Les peuples de notre espace maghrébin, de la Mauritanie à la Libye, expriment – de façon
continue et par le biais d’actions diverses, dans l’espace public – leurs aspirations à la dignité, au
droit à la vie, à la démocratie, à l’équité, au développement durable, à l’égalité des chances, aux
droits des femmes et des jeunes, au respect du lien de droit et à une solidarité sociale active. Par
leurs actions et revendications, ils donnent corps au Maghreb de demain : le Maghreb des
citoyens. Nous nous sentons parmi eux et nous nous projetons avec eux dans cet avenir
maghrébin prometteur. Ils ressuscitent, par leurs luttes et aspirations, la conscience maghrébine
des fondateurs. Hier, c’est à l’initiative du peuple tunisien que les peuples du Maghreb, et
spécialement leurs jeunesses, sont descendus dans les rues pour protester contre le despotisme et
pour revendiquer haut et fort la fondation de sociétés modernes, solidaires et démocratiques, et
l’instauration d’Etats de droit cimentés par des légitimités populaires librement exprimées et
collectivement consacrées.
Aujourd’hui, c’est le peuple algérien et sa jeunesse qui relancent le processus de libération et qui
reçoivent spontanément le soutien des peuples maghrébins et de leurs jeunesses.
5) Nous nous engageons dans cette voie :
- pour que le processus de démocratisation et de modernisation des Etats et des sociétés ne soit
pas confisqué et détourné vers des fins de reproduction du despotisme ;
- pour que le choix de l’expression pacifiste des volontés populaires ne soit pas détourné vers des
dérapages qui « justifieraient » des interventions violentes des despotes et de leurs appareils
sécuritaires ;
- pour faire éviter aux peuples maghrébins le néfaste choix entre despotisme et chaos ;
- pour que cette conscience maghrébine transcende toute tendance à l’isolationnisme, au
patriotisme étriqué, au clanisme et autres clientélismes ;

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- pour que la socialisation des jeunes générations ne se fasse pas dans le déni du Maghreb, du
patriotisme étroit, de la haine de l’autre… Mais, bien au contraire, le socle dans lequel cette
socialisation se fera sera celui de la citoyenneté maghrébine ;
- pour que la complémentarité des ressources matérielles et humaines soit exploitée au profit d’un
bien être maghrébin, notamment par des mutualisations diverses et des partenariats innovants,
contrairement à la dilapidation actuelle de ces capitaux humains et matériels ;
- pour que l’espace Maghreb soit une zone de paix, où la quiétude et la sécurité des citoyens, et
des peuples, seront garanties, d’abord par l’adhésion déterminée et large à la construction
citoyenne du Maghreb, ensuite par la promotion d’une culture du dialogue et de la recherche des
convergences. Enfin, par l’institution de cadres de recherches de compromis, d’arbitrages et de
résolutions des litiges et des conflits. Cela préviendra tout dérapage vers la violence, et toute
tentation terroriste ;
- pour que le conflit du Sahara occidental, qui, par sa non-résolution, porte préjudice non
seulement aux intérêts stratégiques des peuples de la région, mais aussi à la paix dans l’espace
mixte euro-méditerranéen-africain, trouve la voie d’une solution politique juste, équitable et
consensuelle.
6) Nous affirmons qu’au-delà de la complexité de la question saharienne, une solution
maghrébine au conflit est possible. Nous sommes disposés à participer à son élaboration, dans
l’intérêt stratégique des peuples du Maghreb, de la Méditerranée et de l’Afrique. Pour nous, le
Sahara occidental doit être un pont vers le Maghreb et non un champ de guerre et de destruction.
7) Nous proclamons notre soutien total et inconditionnel au peuple algérien. Dans cette phase de
mondialisation instable, il n’y a de salut que maghrébin.
Appel lancé des quatre coins du Maghreb, le 16 mars 2019
Les signatures sont à envoyer à l’adresse suivante : Tewfik Allal tewfik.allal@mailfr.com

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MONTREAL

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ARRIVÉE D’UNE DELEGATION TUNISIENNE A L’AEROPORT D’ALGER

DRAPEAUX SUEDOIS DANS LES RUES D’ALGER

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GILETS JAUNES EN FRANCE

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A LONDRES

ET A MONTREAL

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PARIS

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DEMAIN

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DEMAIN

Demain sera un grand jour, demain nous allons écrire notre histoire et nous allons montrer au
monde entier le vrai visage des algériens, demain sera la victoire, demain sera l'indépendance,
demain sera un nouveau jour.
Ce nouveau jour qui nous a fuis pendant plus de 20 ans, depuis que notre liberté a été volée par
des pourritures qui n'ont fait que du mal pour notre chère patrie. Le moment est arrivé de porter
nous-même notre pays, de décider de notre avenir et libérer l'Algérie de cette MAFIA. Demain
pas de place aux différences, pas de place à la haine, pas de place à la politique, demain c’est
notre combat à tous, CHAWI, MZABI, ARABE, KABYLE, NOIR, BLANC ou BRUN. Sortez
tous, sortez avec vos enfants, vos parents, vos amis, vos frères et sœurs. Notre devoir nous
appelle. Nous devons assumer nos responsabilités, nous devons honorer nos ancêtres, nous
devons LIBÉRER L'ALGÉRIE.

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Mon testament à mes enfants
Az Alloun
fb le 13 mars 2019

Si je meurs ce soir ou demain, poursuivez l'action,


aucun deuil n'a la valeur de votre Mouvement !
Az Alloun

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??????????????
A l’heure où nous achevons ce livre, le peuple algérien continue à marcher et le régime honni à
perdre des plumes, chaque semaine un peu plus. Qu’elle en sera l’issue ? Bien malin qui saura le
dire. Notre seule certitude est résumée par deux points d’interrogation.

176
?
L’ALGÉRIE NETTOYÉE

177
?
LA COLOMBE ATTRAPÉE

178
A ITTIJ HADER AD TEGHLID
OH SOLEIL NE COUCHES PAS

179
PRIS SUR LE VIF
HUMOUR ET PERLES EN VRAC

Habalna hadak Bouteflika. En fait dans le premier point de son dernier courrier au peuple il
voulait nous dire qu'il se présentait pour justement ne pas se présenter. Ou hnaya tellement
moukhna hbass on a compris qu'il a menti. En réalité il n’a pas menti.
Youcef l'asnami
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Bouteflika se retire, annule les élections et se contente d'un 4 ème mandat de 10 ans
Said salim salim
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J'ai un grand espoir que l'aube sera plus lumineux que le soir
Saci Belgat
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Bedoui : «Nous avons besoin de temps ... » trop tard, l'arbitre a sifflé la fin du match.

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BEDOUI, un petit secrétaire de wilaya à qui on confie la tâche de mener notre grande et sublime
nation a la 2ème République. C’est comme donner la Joconde à un aveugle pour la restaurer.

--------------------
Monsieur Macron,
Au bout d'un an, beaucoup d'entre ceux qui ont voté pour vous, cherchaient déjà, à se débarrasser
de vos politiques. Pensez-vous vraiment, qu'ici en Algérie où règne un système mafieux au nom
d'un homme mourant, il serait préférable que nous accordons encore une nouvelle chance à ce
dernier alors qu'il était ministre à votre naissance? Avec tout le respect qu'on vous doit,
permettez-nous de vous dire très poliment: ruh nique yemak
--------------------

BOUTESRIKA NOUS PROMET UNE TRANSITION D'UN POUVOIR MORT A UN


POUVOIR ZOMBIE
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Ça fait peur pour l’état français, l’Algérie vers une vraie indépendance on va récupérer même le
métal de la Tour Eiffel
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MARINE LE PEN RECLAME LA SUSPENSION DES VISAS POUR LES ALGERIENS.


DIT LE A SAADANI ET SELLAL QUI SONT INSTALLÉS CHEZ VOUS

Je vous quitte un moment et vous me mettez le bazar dans le pays


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Réponse : ce peuple est comme le lait sur le feu, on a beau le surveiller, il déborde en un clin
d’œil.
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Les Partis? Hahaha. On ne leur demande pas de partir, puisqu'ils sont déjà partis

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Abdiquez !
Inutile de tenir tête à cette jeune génération, ils ont l'art, la manière et le temps de vous mettre à
genoux. Et en plus ils vous connaissent et vous ne savez rien d'eux
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On va libérer l’Algérie et Thamzgha ensuite


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Macron ta le droit d'épouser une vieille. Par contre ta pas le droit de nous imposer un vieillard..
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Mr Macron , Le peuple Algérien est capable de libérer l'Algérie et libérer le peuple Français Fais
gaffe
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Est-ce possible que notre cher pays passe en mode sans échec ? Réponse demain.
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Boutef promet: Suite à l'annulation des élections, les autres candidats seront remboursés en
CACHIR !
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Désolé Messieurs du système la ''marche arrière'' du véhicule du peuple algérien est arrachée.
Nous passons la 4ème
--------------------

Ceux qui vont rater par peur,le devoir de demain, Ne raterez s'il-vous-plaît pas votre devoir de
nous enterrer après-demain.
--------------------

Dernière mise à jour de proverbe : Marine le Pen aboie, les algériens se promènent à Paris.
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Les manifestations des 3 derniers vendredis, c'était juste un échauffement. Montrons-leur qu'on
est prêts pour le match
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Vous avez plusieurs choix, bateau, train ou avion
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"Sidi Said dépose son dossier pour la retraite."


Et le peuple Algérien de répondre :
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" Dossier refusé pour manque d'extrait de rôle .Vous avez beaucoup d'arriérés impayés ".
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Bedeoui toi tu n’as pas volé comme les autre peut être un peu mais tu les a aidé à volé Et à violé
ce pays inchalah tu va le payé and Rebi
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L'un des slogans des manifestants : " Si on doit accepter d'être présidé par un cadre autant l'être
par Mona Lisa."
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Le pouvoir fait courir la rumeur que demain, c’est samedi. Et qu’aujourd’hui vendredi, il n’y a
pas eu foule aux manifs! Purée ! Traficoter un calendrier ! Jusqu’où ira ce régime? On se le
demande !

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