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SOMMAIRE ET PROGRESSION

INTRODUCTION
SECTION 1 :HISTORIQUE DE LA SECURITE SOCIALE
PARAGRAPHE 1 :DEFINITION ET IMPORTANCE DE LA SECURITE SOCIALE
PARAGRAPHE 2 : HISTORIQUE DE LA SECURITE SOCIALE : DE LA SOLIDARITE INTERPERSONNELLE A LA SECURITE SOCIALE.
PARAGRAPHE 3- LES SOURCES DU DROIT DE LA SECURITE SOCIALE EN COTE D’IVOIRE.
PARAGRAPHE 4 - LES CARACTERES DU DROIT DE LA SECURITE SOCIALE

SECTION 2 : L'ORGANISATION DU SYSTEME DE SECURITE SOCIALE EN COTE D’IVOIRE


PARAGRAPHE 1 - L’INSTITUTION DE PREVOYANCE SOCIALE - CAISSE GENERALE DE RETRAITE DES AGENTS DE L'ETAT (IPS - CGRAE)
PARAGRAPHE 2 - L'INSTITUTION DE PREVOYANCE SOCIALE CAISSE NATIONALE DE PREVOYANCE SOCIALE (IPS- CNPS)
PARAGRAPHE 3 - LA MUTUELLE GENERALE DES FONCTIONNAIRES ET AGENTS DE L'ETAT (MUGEFCI)
PARAGRAPHE 4 - LA MUTUELLE DES TRAVAILLEURS ET DES RETRAITES DU SECTEUR PRIVE DE COTE D'IVOIRE (MUTREP-CI)
PARAGRAPHE 5 - LE FOND DE PREVOYANCE MILITAIRE (FPM)
PARAGRAPHE 6 - LE FONDS DE PREVOYANCE DE LA POLICE NATIONALE (FPPN)
PARAGRAPHE 7 - LE MINISTERE DE LA FONCTION PUBLIQUE ET DE LA MODERNISATION DE L'ADMINISTRATION
PARAGRAPHE 8 - LE MINISTERE DE L'ÉCONOMIE ET DES FINANCES
PARAGRAPHE 9 - LA COUVERTURE MALADIE UNIVERSELLE (CMU) ET SON ORGANE DE GESTION L'INSTITUTION DE PREVOYANCE SOCIALE
CAISSE NATIONALE D'ASSURANCE MALADIE (IPS-CNAM)
PARAGRAPHE 10 - LES ASSURANCES PRIVEES OU LES SOUSCRIPTIONS VOLONTAIRES

TITRE INTRODUCTIF :LA PREVOYANCE SOCIALE DES TRAVAILLEURS


INTRODUCTION

CHAPITRE I : L’INSTITUTION DE PREVOYANCE SOCIALE : L’IPS


I/ LES REGLES GENERALES APPLICABLES AUX IPS
II/ ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DES IPS
III/ LE REGIME FINANCIER DE L’IPS

PREMIERE PARTIE : LES ORGANISMES DE LA SECURITE SOCIALE DU SECTEUR PRIVE ET ASSIMILES EN COTE
D'IVOIRE
TITRE 1 :L’IPS-CAISSE NATIONALE DE PREVOYANCE SOCIALE : LA CNPS
INTRODUCTION
I/ GENERALITES SUR LA CNPS
II/ L’IMMATRICULATION ET LES MODES DE COTISATION A LA CNPS
III/ LES PRESTATIONS SOCIALES DE LA CNPS

DEUXIEME PARTIE : LES ORGANISMES DE LA SECURITE SOCIALE DU SECTEUR PUBLIC ET PARAPUBLIC EN COTE
D'IVOIRE
TITRE 1 :L’IPS-CAISSE NATIONALE DE PREVOYANCE SOCIALE-CAISSE GENERALE DE RETRAITE DES AGENTS DE
L’ETAT : IPS-CGRAE

CHAPITRE 1 : LA PRESENTATION GENERALE DE L'IPS-CGRAE


SECTION 1.- HISTORIQUE ET MISSIONS DE L'IPS-CGRAE
PARAGRAPHE 1.- HISTORIQUE
PARAGRAPHE 2.- MISSION DE L’IPS-CGRAE
SECTION 2.- L'ORGANISATION DE L'IPS-CGRAE
PARAGRAPHE 1.- L'ORGANISATION ADMINISTRATIVE
PARAGRAPHE 2.- L'ORGANISATION COMPTABLE
PARAGRAPHE 3.- LE CADRE JURIDIQUE
SECTION 3.- RELATIONS DE LA CGRAE AVEC L'EXTERIEUR
PARAGRAPHE 1 : LES MINISTERES DE TUTELLE
PARAGRAPHE 2.- LE MINISTERE DE LA FONCTION PUBLIQUE ET DE LA MODERNISATION DE L'ADMINISTRATION
PARAGRAPHE 3.- LES ORGANISMES AFFILIES

CHAPITRE 2.- LE PROCESSUS D'ADMISSION A LA RETRAITE : DE LA LIQUIDATION AU PAIEMENT DE LA PENSION


SECTION 1 : LA LIQUIDATION DE LA PENSION
PARAGRAPHE 1 : La liquidation de la pension des fonctionnaires et agents de l'Etat émargeant au BGE
PARAGRAPHE. 2- LE PAIEMENT DE LA PENSION

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CHAPITRE 3.- LE CALCUL DE LA PENSION DE RETRAITE
SECTION 1.- METHODE DE CALCUL DE PENSION
PARAGRAPHE 1- METHODE DE CALCUL
PARAGRAPHE 2- METHODE DE CALCUL
SECTION 2- DES EXEMPLES DE CALCUL

TITRE II : LA MUTUELLE GENERALE DES FONCTIONNAIRES ET AGENTS DE L'ETAT (MUGEF-CI)

CHAPITRE 1.- HISTORIQUE ET ORGANISATION DE LA MUGEF-CI


SECTION 1.- HISTORIQUE
SECTION 2.- L’ORGANISATION ADMINISTRATIVE DE LA MUGEF-CI
PARAGRAPHE 1.- L'ASSEMBLEE GENERALE
PARAGRAPHE 2.- LE CONSEIL D'ADMINISTRATION
PARAGRAPHE 3.- LA DIRECTION GENERALE

CHAPITRE 2.- LES REGIMES GERES PAR LA MUGEFCI


SECTION 1.- PRESTATIONS ET IMPLANTATION DE LA MUGEFCI
PARAGRAPHE 1.- LES PRESTATIONS DE LA MUGEFCI
PARAGRAPHE 2.- IMPLANTATION
SECTION 2.- LES REGIMES GERES ET LES BENEFICIAIRES DE LA MUGEFCI
PARAGRAPHE 1.- LES REGIMES GERES
PARAGRAPHE 2.- LES BENEFICIAIRES

TITRE III- LE DROIT DE COUVERTURE OBLIGATOIRE


CHAPITRE. 1- CONTEXTE ET OBJECTIFS DE LA CMU ET L'IPS-CNAM
SECTION 1.- CONTEXTE DE CMU
SECTION. 2- OBJECTIFS

CHAPITRE. 2- ARTICULATION DE LA COUVERTURE MALADIE UNIVERSELLE AVEC LES MUTUELLES EN COTE


D’IVOIRE
SECTION.1-LES PRINCIPES, LES FONDEMENTS ET L’ARCHITECTURE ORGANISATIONNELLE DE LA CMU
PARAGRAPHE. 1- LES PRINCIPES ET LES FONDEMENTS DE LA CMU
PARAGRAPHE2 :L'ARCHITECTURE ORGANISATIONNELLE DE LA CMU
SECTION2 :LES BENEFICIAIRES DES PRESTATIONS ET L'ORGANISATION PRATIQUE DE LA CMU
PARAGRAPHE. 1- COMMENT BENEFICIER DES PRESTATIONS ?
PARAGRAPHE 2 : LES CENTRES DE SANTE AGREES CMU SONT COMPOSES :

CONCLUSION

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INTRODUCTION

La protection sociale est l'un des facteurs fondamentaux de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion,
et contribue fortement à la cohésion sociale, là où elle est réellement protectrice et intégratrice.
La protection sociale est entendue comme les différents mécanismes institutionnels qui
concourent à protéger les individus et les familles contre les circonstances de certains risques,
en particulier celui de ne pas pouvoir subvenir à leurs besoins. Ces mécanismes comprennent
divers dispositifs de services publics, d'assurance et d'assistance.
On verra qu’ils ont une couverture et une efficacité limitée.
Ainsi dans un monde traversé de conflits et d’instabilité, on se doit rappeler que la sécurité ne
saurait se limiter à des domaines politiques, militaires ou policiers mais que sa dimension
sociale s’est révélée fondamentale à favoriser la paix ,la stabilité et la prospérité.
En effet, dans un contexte général d’appauvrissement et d’accroissement des inégalités, où les revenus
du travail permettent de moins en moins à l’individu de garantir son bien-être, voire sa survie, la
sécurité sociale émerge comme un enjeu primordial
Si la nécessité de la protection sociale est largement reconnue, le droit fondamental de toute personne
à la sécurité sociale est loin d’être une réalité pour la majeure partie de la population mondiale.
Le manque d’accès à la protection sociale constitue un obstacle majeur au développement
économique et social. Une protection sociale inadaptée ou inexistante s’accompagne de niveaux de
pauvreté et d’insécurité économique élevés et persistants.
la sécurité sociale organise pour chacun la garantie de la protection de la santé et de la sécurité
matérielle. Face à l'inégal traitement des femmes et des hommes, par la nature ou la fortune, face à
l’inégalité sociale et économique qui peut toucher les mêmes femmes et les mêmes hommes, la
sécurité sociale incarne la solidarité collective pour donner à chacun des moyens convenables
d'existence.
La sécurité sociale est l’aboutissement des valeurs de la République :
donner la possibilité à chaque individu de la société de pouvoir, librement vivre dans la dignité et selon
sa personnalité et sa singularité, en offrant à tous un égal accès au droit à la sécurité sociale par la
contribution solidaire de chacun à un système organisé et géré collectivement par les Institutions de
Prévoyance sociale (IPS), les Mutuelles, les syndicats, les assurances privées.
Notre cours se penchera sur l’histoire de la sécurité sociale, c’est-à-dire l’évolution et les
fondements de la sécurité sociale et d’autre part l’organisation de la sécurité sociale en côte
d’ivoire.

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SECTION 1 :HISTORIQUE DE LA SECURITE SOCIALE
Avant de pouvoir dresser un historique de la sécurité sociale, il peut être nécessaire de poser quelques
principes fondamentaux de ce qu’un tel système dessert.

Quatre questions relatives au droit de la sécurité sociale peuvent être envisagées :


- Qu’est-ce que le droit de la sécurité sociale et son importance ?
- Quelle est l’évolution historique du droit de la sécurité sociale ?
- Quelles sont les sources du droit de la sécurité sociale ?
- Enfin, quels sont les caractères du droit de la sécurité sociale ?

PARAGRAPHE 1 :DEFINITION ET IMPORTANCE DE LA SECURITE SOCIALE

L’expression « sécurité sociale » aurait été employée pour la première fois par Simon BOLIVAR : « Le
système de gouvernement le plus parfait est celui qui engendre la plus grande somme de bien -être,
la plus grande somme de sécurité sociale et la plus grande somme de sécurité politique ».

Simon jose Antonio De La Santisima Trinidad BOLIVAR Y Palacios surnommé EL LIBERATOR,né le 24


juillet 1783 à CARACAS au VENEZUELA et mort le 17 décembre 1830 à SANTA MARIA en COLOMBIE
,fut un général et un homme d’Etat venézuelien.

L'expression sécurité sociale caractérise un ensemble d'efforts destinés à la réparation des


conséquences de divers événements qualifiés de "risques sociaux". Ces efforts se reflètent
dans des politiques de sécurité sociale qui, pour réaliser leurs buts, se concrétisent dans des
systèmes de sécurité sociale juridiquement structurés.
Les politiques et systèmes de sécurité sociale ont des objectifs précis, à savoir protéger, dans
une mesure suffisante, toute personne contre un certain nombre d'éventualités qui sont
susceptibles de réduire ou de supprimer son activité, de lui imposer des charges
supplémentaires, de la laisser dans le besoin en tant que survivant ou de la réduire à l'état de
dépendance.

Quelles définitions pouvons-nous attribuer à la sécurité sociale ? Et quelle est donc son importance
dans notre société ?

A- Qu'est-ce que la sécurité sociale ?

Avant de répondre à cette question il est important de rappeler que la combinaison législation de
prévoyance sociale et droit du travail forment le droit social.

Le problème de la sécurité sociale en Côte-d'Ivoire et dans le monde a toujours suscité de


violentes controverses : critiquée, dénigrée, par les uns et par les autres, la sécurité sociale
est sacrée pour tous et tous veulent la réformer.
sécurité sociale s'inscrit, il est vrai, dans un ensemble plus vaste : la protection sociale, qui
recouvre la plupart des efforts qui concourent à la couverture de divers événements, aléas et
charges qui affectent l’existence des personnes, événements, aléas et charges que l’on a
coutume de réunir sous l’appellation de risques sociaux.

Les risques sociaux ont en commun d’atteindre la sécurité économique des individus soit en
réduisant ou en supprimant leur capacité à faire face à leurs besoins (arrêt de travail pour

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maladie, accident de travail, retraite, chômage), soit en accroissant les charges qu’ils
supportent (soins, maternité, charge de famille).
La sécurité sociale revient ainsi à garantir la sécurité économique des individus au moyen de
prestations qui compensent, pour partie au moins, la réduction ou la perte de revenu ou
l’accroissement des charges résultant de la réalisation des risques. Les prestations prennent
la forme, le plus souvent, du versement d’allocations, indemnités, pension et revenu de
remplacement ; elles peuvent se traduire également par l'accès à des services gratuits.
Le champ d'application de la sécurité sociale s’étend ainsi de l’assistance (voire de la charité
sous les formes modernes de l’appel à la générosité publique et du bénévolat), à l’épargne et
à l’assurance en passant par la mutualité et la prévoyance collective.

De la sécurité sociale ; on retiendra qu’elle constitue tout à la fois :

- Une technique de couverture des risques et aléas de l'existence, que caractérise son extension
à titre obligatoire, à l’ensemble de la population ;

- Une institution, qui exprime, au plus haut degré, les exigences du principe de la solidarité
entre les membres d’une même collectivité face aux risques et aléas susceptibles d’affecter
chacun d’eux ;

- Un principe politique, qui range la garantie contre les risques et aléas de l'existence au
nombre des libertés et droits fondamentaux et confie à l’Etat une responsabilité éminente dans
son aménagement.

Ainsi La sécurité sociale peut se définir comme tout programme de protection sociale créé par
la législation ou quelque autre disposition obligatoire visant à fournir aux citoyens un certain
degré de sécurité lorsqu’ils sont confrontés aux risques vieillesse, survivants, incapacité,
invalidité, chômage ou enfants à charge. Ces programmes ou dispositions peuvent également
inclure l'accès à des soins médicaux préventifs ou curatifs.
La sécurité sociale est « la protection que la société accorde à ses membres, par un ensemble
de dispositions publiques contre la misère économique et sociale qui les menace en cas d'arrêt
ou de réduction importante de leurs gains pour cause de maladie, de maternité, d’accident de
travail, de chômage, de vieillesse ou de décès ; la fourniture de soins médicaux ; l’octroi
d'allocations aux familles ayant des enfants ».
Avant l'institutionnalisation de la sécurité sociale, la prise en charge des personnes contre les
risques sociaux s'effectuait dans des cadres traditionnels telles les sociétés, la famille, les
réseaux d'entraide, le voisinage, l'église, etc.
Selon une définition proposée par l'OIT « La sécurité sociale est la protection qu'une société offre aux
personnes et aux ménages pour garantir l'accès aux soins de santé et la sécurité du revenu, surtout en
cas de vieillesse, de maladie, d'invalidité, d’accident du travail, de maternité ou de disparition du
soutien de famille ».
La sécurité sociale répond à un besoin universel, comme le montre son inscription au nombre
des droits de l'homme.
La notion de sécurité sociale a évolué au fil du temps et les mécanismes de sécurité sociale
sont extrêmement diversifiés de par le monde. Le Bureau international du Travail (BIT) en
donne la définition suivante : L'adoption de mesures publiques pour assurer une garantie de revenu
de base pour tous ceux ayant besoin de protection, de manière à soulager le besoin et prévenir
l’indigence en rétablissant jusqu'à un certain niveau le revenu qui est perdu ou réduit en raison de

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l'incapacité à travailler ou d’obtenir un travail rémunérateur en raison de la survenue de différents
risques : soins de santé, maladie, chômage, vieillesse, accidents du travail, responsabilités familiales,
maternité, invalidité ou décès du soutien de famille.
En définitive, la sécurité sociale désigne un ensemble de dispositifs de protection et de
prévention. Ces dispositifs permettent d’assister des personnes, lorsque celles-ci sont
confrontées tout au long de leur vie à différents événements ou situations dont l’incidence
financière peut se révéler coûteuse ; elle est la garantie donnée à chacun qu’en toutes
circonstances, il disposera des moyens nécessaires pour assurer sa subsistance et celle de sa
famille.
Ces dispositifs permettent aussi aux fonctionnaires et travailleurs de se débarrasser de
l’incertitude du lendemain.
C’est ainsi que dans cette logique, la sécurité sociale couvre des risques économiques par
nature, lesquels sont alors sociaux dans la mesure où ils sont pris en charge collectivement :
la sécurité est sociale sur le plan des moyens mis en œuvre pour la garantir.
À partir de ces différentes approches définitionnelles, on peut affirmer que la sécurité sociale
est un instrument de lutte contre la pauvreté par ses dépenses ou prestations qu’elle verse à
sa population couverte.

Le droit de la sécurité sociale peut être défini, appréhendé, d'une manière générale, comme
l'ensemble des règles de droit qui s'appliquent à l'organisation et au fonctionnement de la
sécurité sociale, à la distribution de ses prestations et au financement de ses charges ou
encore le droit de la sécurité sociale est l’étude de règles juridiques destinées à protéger les
personnes physiques contre la survenance d’un ensemble d’événements ou risques sociaux,
à savoir : la maladie, la maternité, l’invalidité, la vieillesse, le décès, les charges familiales,
les accidents du travail et les maladies professionnelles, le chômage.
Quelle est l’importance de la sécurité sociale dans un Etat ?

B- L'importance de la sécurité sociale dans un Etat

La sécurité sociale est maintenant entrée dans les mœurs.


Elle est universellement admise. Que ce soit dans les sociétés capitalistes ou dans les pays socialistes,
partout, existent des politiques, des systèmes, des institutions de sécurité sociale
Une analyse immédiate, spontanée du phénomène de la sécurité sociale permet d'affirmer
que la sécurité sociale sert indiscutablement « l'intérêt général », le « bien commun ».
Incontestablement, la sécurité sociale concourt à la protection de la santé, non seulement en
contribuant par le remboursement des dépenses en médicaments, à maintenir le bon état
sanitaire de la population, mais encore par sa politique de prévention notamment en matière
d'accidents du travail et surtout par sa politique d'action sanitaire et sociale qui l'intègre à la
politique d'ensemble menée par le Ministère de la Santé.
Par son concours financier, elle participe plus ou moins directement à la recherche médicale,
à la lutte contre les grands fléaux sociaux, à l'amélioration de l'équipement sanitaire et social.
Grâce à elle, la médecine la plus moderne et la plus coûteuse est accessible à n'importe quel
assuré. Quelle que soit la gravité de son cas, tout sera mis en œuvre pour le guérir, en principe.
La sécurité sociale reprend à son compte l'adage suivant lequel « la santé n’a pas de prix » et
consacre un véritable droit à cette santé.
Faut-il également mentionner le rôle important joué par la sécurité sociale (par le jeu de ses
prestations et par son action propre) en matière de protection maternelle et infantile. Les
statistiques le démontrent, la mortalité infantile a considérablement régressé. Les travailleurs
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âgés, les invalides, les handicapés, les inadaptés, tous ceux qui ne peuvent plus, ou qui ne
peuvent pas, participer à la production sont pris en charge par la collectivité au nom de la
solidarité nationale.
Ils se voient ainsi reconnaître une place dans la société en même temps qu'ils bénéficient
d'une certaine autonomie grâce aux avantages que leur accorde la sécurité sociale.
Par ailleurs et, surtout, la sécurité sociale ne se contente pas de garantir à chacun un minimum
de ressources en cas d'inactivité, mais opère une véritable redistribution du revenu national
entre les divers groupes socio-professionnels, les familles et les individus. En favorisant, par
exemple, les familles par le jeu combiné des prestations familiales et de réductions d'impôts,
elle atténue, sans doute d'une manière imparfaite, certaines inégalités sociales. Elle apparaît
alors comme un instrument de justice sociale.
Point n'est besoin d’énumérer les différents domaines dans lesquels la sécurité sociale
intervient encore (services collectifs, logement, loisirs, voire même « qualité de la vie »), pour
être persuadé que la sécurité sociale malgré ses défauts, malgré ses lacunes, est au service de
l'intérêt général.

Quel est l’historique de la sécurité sociale ?

PARAGRAPHE 2 : HISTORIQUE DE LA SECURITE SOCIALE : DE LA SOLIDARITE


INTERPERSONNELLE A LA SECURITE SOCIALE.

L'homme éprouve une angoisse existentielle face au futur, à son devenir depuis la nuit des
temps.
Ce qui explique le recours aux thaumaturges, voyants, devins, cartomanciens et marabouts
réputés diseurs de bonne vérité qui pullulent dans la société. Parce que ce futur peut bien être
hypothéqué, menacé par un ou des faits d'insécurité qui font planer sur l'existence de chaque
être humain des risques de natures diverses, à savoir les risques liés au milieu naturel
(inondation, incendie, sécheresse, tremblement de terre), les risques découlant du milieu
social (guerre, accidents de la circulation), les risques résultant de l'organisation de la famille
(mariage et enfants à charge...), les risques physiologiques (maladie, maternité, invalidité,
vieillesse) et les risques inhérents à l'activité professionnelle, (insécurité, lésions corporelles,
accidents du travail, etc.).
Dans sa tentative d'annihilation, du moins, de réduction de ces risques, l'homme a mis en
œuvre différents moyens, notamment la technologie pour se défendre contre les forces de la
nature, la loi pour lutter contre les incertitudes causées par le comportement des hommes, la
religion pour se défendre contre les autres types d'incertitudes plus métaphysiques.
Un certain nombre de techniques sont utilisées pour prévenir ces risques sociaux ou en
réparer les conséquences.
On distingue les anciennes solidarités (l'assistance sociale, l'entraide familiale, la charité...) et
les solidarités collectives (l'assistance, l'assurance, la mutualité, les assurances sociales, etc.).

A- La solidarité interpersonnelle et inter familiale


1- L'entraide familiale et la charité
Jusqu’au début du XIXe siècle, il n'y avait pas de sécurité sociale au sens moderne du terme.
La solidarité interpersonnelle et inter familiale demeure la première forme d'organisation des
hommes pour assurer leur propre sécurité : on aidait ses proches, car la vie était tellement
dure qu'il était impossible de survivre sans une véritable solidarité.

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Mais cette entraide ne s'exerçait qu'au sein du cercle familial et au sein du cercle des
fréquentations sociales.
En effet, au sein de la famille, du clan ou de la tribu, des hommes et des femmes, des jeunes
et des vieux se répartissent les tâches. Chaque membre de la famille était solidaire de l’autre
de la naissance à la mort. Celui qui était exclu du groupe était quasi-condamné à mort.
Par ailleurs, la solidarité entre la noblesse et le peuple n'était pas un vain mot : le seigneur
n’avait aucun intérêt à voir ses serfs disparaître, mais surtout, il était de tradition qu'il protège
et assiste ceux qui dépendaient de lui.
L'Église, pour sa part, exerçait systématiquement une fonction d'assistance aux miséreux,
pour autant qu'ils fassent preuve de dévotion, et encourageait la charité.
La charité était une démarche individuelle qui s'exerçait surtout à l'égard des isolés et des
exclus. Le penseur Jean Jacques ROUSSEAU énonçait que si l'homme fait du bien, ce n'est point
pour échapper à un quelconque châtiment divin, mais pour être utile à la société.

2- Les caisses de solidarité ou les solidarités collectives

Avec la révolution industrielle et le déclin du rôle de l’Église, sont apparus deux phénomènes :
D'une part, les salariés ont constitué des caisses de solidarité destinées à intervenir en faveur
des membres touchés par le mauvais sort. C'était en quelque sorte, pour les populations
déracinées des villes, un substitut à la solidarité familiale et interpersonnelle de jadis.
L’État bourgeois avait, en effet, bien mal repris le rôle d'assistance jadis exercé par l'Église et
le prolétariat était forcé de s'organiser pour survivre.
D'autre part, une partie des patrons a compris que leur intérêt était d'avoir des salariés en
bonne santé et satisfaits de leur sort.
Il ne s'agissait, en fait, que d'une évolution naturelle de la protection qu'assuraient
précédemment les nobles sur leurs gens. Bien entendu, de nombreuses personnes
continuaient à pratiquer la charité, tantôt pour se donner bonne conscience, tantôt pour
tenter d’obtenir le salut de leur âme.

B- La sécurité sociale

Pour découvrir les origines de la sécurité sociale, il y a lieu de remonter au début du dix-
neuvième (XIXe) siècle, et même au-delà, alors que la révolution française reconnut un droit
à l'assistance à chacun et que ce droit fut conçu comme un substitut du droit du travail.
La révolution industrielle du dix-neuvième (XIXe) siècle engendra de graves problèmes
sociaux, suite à l'apparition de grandes manufactures qui attiraient la population des
campagnes surpeuplées dans les nouvelles villes industrielles où elle devait constituer bientôt
une classe nouvelle, celle de l'ouvrier.
Déracinés et ayant perdu tout soutien de la part de leur famille d'origine, ces ouvriers vivaient
dans des quartiers misérables, dépendant totalement pour leur subsistance des salaires
payés, soit au jour, soit à la semaine.
En cas de maladie, d'accident de travail, de crise économique avec le chômage, en résultant,
ils étaient réduits à l'indigence, comme le furent les survivants en cas de décès du chef de
famille.
Pour sortir de ce carcan et pour se garantir une sécurité économique, il resta à la population
ouvrière des techniques qui n'ont pas été spécialement prévues pour résoudre des problèmes
posés par les risques sociaux, mais qui pouvaient, éventuellement, leur être appliquées.

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Ces techniques furent les suivantes : l'épargne, qui est une technique individuelle, la
responsabilité de l'employeur, la mutualité, le sursalaire familial.
Les formes les plus précoces de sécurité sociale moderne se situent en Allemagne sous
BISMARCK et en France à la fin du XIXe siècle, notamment dans le milieu des Mines. En 1945,
le monopole de la sécurité sociale a été instauré dans presque toute l'Europe.
On oppose généralement le modèle bismarckien de l'assurance sociale (cogestion par les
salariés et les employeurs, proportionnalité des prestations et des cotisations au salaire, les
prestations sociales venant compenser une perte de capacité de gain) au modèle
BEVERIDGIEN de protection sociale (gestion par l'État, financement par l'impôt, uniformité
des prestations, unité du système, universalité des prestations, qui viennent compenser un
besoin vital de subsistance, d'où leur très bas niveau).
Deux (02) systèmes sont, donc, à la base du droit de la sécurité sociale dans le monde.
Le premier concerne le système de BISMARCK et le second celui de BEVERIDGE. À ces deux
systèmes, on pourrait ajouter l'épargne, qui est une technique individuelle, la responsabilité
de l’employeur et les mutualités.
Nous étudierons successivement les formes anciennes de sécurité sociale, encore en vigueur
aujourd’hui (1) et les formes précoces de sécurité sociale moderne ou la sécurité légale et
obligatoire (2).

1- Les formes traditionnelles de sécurité sociale encore en vigueur

Ces techniques furent les suivantes : l'épargne, qui est une technique individuelle (a), la
responsabilité de l'employeur (b).

a- L’épargne

L’économie d’un pays repose sur plusieurs piliers dont un des plus importants est sans
conteste la formation du capital.
C'est, en effet, le capital qui détermine le niveau de développement d'un pays. Mais d’où vient
le capital dont on parle ?

Le capital vient de l'épargne.


Pour se prémunir contre les événements susceptibles de menacer sa sécurité, l'individu peut
songer à épargner. Il met de côté une certaine fraction de son revenu de façon à pouvoir en
disposer en temps voulu et faire face à la maladie, la vieillesse, etc. L'épargne s'analyse en une
renonciation à une consommation actuelle en vue d'une consommation future.
Quant aux avantages, on peut souligner que l'épargnant peut utiliser quand et comme il le
désire les sommes épargnées et mettre l'accent sur les vertus morales de cet effort de
prévoyance individuelle ; il convient par ailleurs de ne pas oublier le rôle social qui peut être
celui des institutions d'épargne dans le placement et l'investissement des sommes qui leur
sont confiées.
Cependant, les limites de l'épargne sont nombreuses. Pour jouer un rôle sérieux dans la
garantie de la sécurité économique des individus, l'épargne suppose d'abord qu'ils puissent
épargner, autrement dit qu'ils puissent renoncer à employer immédiatement une fraction de
leur revenu : cette renonciation est impossible pour ceux qui sont contraints d'utiliser la
totalité de leur revenu à la satisfaction des besoins les plus urgents.

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Or, on remarquera que les classes déshéritées, qui peuvent difficilement épargner, sont
justement les plus vulnérables aux risques qui menacent leur sécurité économique.
D'un autre côté, l'épargne qui est un procédé volontaire, suppose également que les individus
ont intérêt à épargner, intérêt qui lui-même suppose une certaine stabilité monétaire : si la
valeur réelle des sommes épargnées se détériore, la consommation future ne correspondra
pas à celle à laquelle il est immédiatement renoncé par l'épargnant et dans ces conditions, le
sacrifice pourra paraître vain.
Ajoutons enfin et surtout que l'épargne est un procédé de prévoyance individuel : l'épargnant,
faisant face avec ses propres ressources aux évènements qui menacent sa sécurité
économique, en supporte lui-même la charge.
On peut donc considérer l'épargne comme un mode de protection au sens large, mais non
comme une véritable technique de garantie :
En définitive, retenons que cette technique, individuelle et volontaire, ne peut jouer un rôle
appréciable que pour la protection de classes sociales disposant de hauts revenus et dans un climat de
stabilité monétaire suffisante.

b- Responsabilité de l'employeur

La méthode consiste à rendre l'employeur individuellement responsable de l'entretien du


travailleur en cas de maladie ou d'accident. Cette responsabilité est fondée sur l'idée que
l'autorité quasi-paternelle exercée par le maître sur son serviteur lui conférait une
responsabilité correspondante.
Cette responsabilité fut corroborée sur le plan juridique par la théorie du risque professionnel. D'après
cette théorie, l'employeur doit réparation parce qu'il expose les travailleurs à un risque dans l'exercice
d'une activité dont il tire profit.
Comme cette responsabilité dépasse souvent les moyens des petites entreprises, celles-ci
eurent recours à l'assurance soit par le biais d'assurances privées, soit par le biais de
mutualités entre employeurs.
Cette technique n'avait aucun effet lorsque l'entrepreneur était insolvable, que son entreprise
n'était pas assurée, alors que l'assurance-responsabilité était facultative. En outre, elle était
inapplicable en cas de décès de l'ouvrier, comme elle l'était en cas de vieillesse qui est un
risque indépendant de toute intervention d'un tiers.

2- Apparition de la sécurité sociale légale et obligatoire

Deux (02) systèmes sont, donc, à la base du droit de la sécurité sociale dans le monde. Le
premier concerne le système de BISMARCK (a) et 1e second celui de BEVERIDGE (b).

a- Le système Bismarckien ou le modèle « corporatiste » ou « communautariste » ou


l’initiative Bismarckienne.

Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, l'Allemagne connaît une accélération de son
industrialisation, accompagnée par la montée du mouvement socialiste.
En réaction à l'élection de députés du parti social-démocrate au Reichstag en 1877, Otto Von
BISMARCK (1815-1898) décide d'accompagner sa politique de répression par une politique de
réformes sociales permettant d'encadrer la population salariée et d'assurer une certaine
redistribution vers les ouvriers. « Messieurs les démocrates joueront vainement de la flûte
lorsque le peuple s'apercevra que les princes se préoccupent de son bien-être. »

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Afin de résoudre les problèmes de pauvreté induits par la révolution industrielle, de tenir
compte des revendications sociales naissantes, de faciliter le passage à l’état industriel et
d'asseoir l'unité nationale, le chancelier fait de cet outil un instrument de lutte contre les
syndicats et contre la montée du Parti socialiste.
Cette politique se traduira par la dissolution de ces organisations.
En contrepartie, l'Etat prend la responsabilité d'institutionnaliser la protection sociale,
dispensée auparavant par de nombreuses " caisses de secours ".
En généralisant ce système, l'Etat pallie deux carences principales du système mutualiste privé
: une couverture de la population largement imparfaite et une grande disparité entre les
différentes situations personnelles.

Trois lois fondamentales sont votées :

- La loi sur l'assurance maladie en 1883 ;


- La loi sur l'accident du travail en 1884 ;
- La loi sur l'assurance vieillesse et invalidité en 1889.

Quatre principes fondamentaux définissent le système bismarckien :

Une protection exclusivement fondée sur le travail et, de ce fait, limitée à ceux qui ont su
s'ouvrir des droits à protection par leur travail ; l'assurance est nettement distinguée de
l'assistance sociale : la protection sociale est, en effet, accordée en contrepartie d'une activité
professionnelle.
- S'agissant des bénéficiaires : une protection obligatoire pour les seuls salariés dont le salaire
est inférieur à un certain montant, donc pour ceux qui ne peuvent recourir à la prévoyance
individuelle ; initialement, tous les ouvriers et les employés de l'industrie dont les salaires sont
inférieurs à un certain montant sont concernés.
L'évolution se fera ensuite vers l'extension des catégories assurées, notamment par la création
de droits dérivés pour les membres de la famille du travailleur ;

- S'agissant des objectifs poursuivis et de la technique employée : une protection fondée sur
la technique de l'assurance, qui instaure une proportionnalité des cotisations par rapport aux
salaires, et une proportionnalité des prestations aux cotisations ; les assurances sociales visent
à compenser la perte de salaire.
Les cotisations et les prestations sont proportionnelles aux salaires des affiliés.
Les charges sont réparties entre l'assuré et l'employeur (l'Etat ne participe au financement
qu'en matière de pensions).

- Une protection gérée par les employeurs et les salariés eux-mêmes, la gestion est assurée
par les acteurs mêmes du système.
Schématiquement, la doctrine bismarckienne peut se résumer à une publicisation de
l'assurance telle que proposée par les structures mutualistes privées à la fin du XIXème siècle.
L'ouverture de droit aux prestations dépend de la qualité de cotisant de l'intéressé. Cette
conception va perdurer dans différents systèmes européens et notamment en Allemagne qui
reste encore aujourd'hui, particulièrement attachée au système d'assurance sociale.

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Dans tous les pays qui ont adopté le modèle bismarckien, le principe d'assurance s'est peu à
peu généralisé par l'extension à des catégories de population initialement non protégées
(employés, étudiants, travailleurs indépendants...) et à des " risques " non pris en compte à
l'origine.
Ce système est celui qui est en vigueur en Côte d'Ivoire et dans quasiment tous les pays
africains.

b- Le système Beveridgien ou courant atlantique ou le modèle « universaliste » ou la


réflexion Beverdgienne.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, le concept de guerre totale fut appliqué par la plupart
des belligérants. Ceux qui ne portaient pas l'uniforme étaient mobilisés dans les usines ou
pour l'effort de guerre. Tout le monde subissait les effets de la guerre. Les civils étaient parfois
plus exposés que les militaires eux-mêmes.
Les bombardements visaient souvent plus les civils, femmes, enfants, vieillards, que les unités
militaires. Cette situation fit naître dans ces pays un véritable sentiment de solidarité
nationale.
Critiquant alors le régime britannique d'assurance-maladie obligatoire et le considérant
comme " trop limité avec le système du plafond d'affiliation, trop complexe avec la multitude
des caisses et mal coordonné ", Lord William BEVERIDGE (1879-1963) — dont les travaux du
début du siècle ont déjà conduit à l'adoption d'une loi sur l'assurance-maladie, l'assurance
invalidité et l'assurance-chômage — propose une réforme fondée sur la socialisation des coûts
à l'échelle nationale.
Dans son rapport de 1942 " Social Insurance and Allied services ", il pose les bases théoriques
d'une nouvelle doctrine. Ce rapport constitue une étape fondamentale dans l'histoire de la
protection sociale.
Du rapport de 1942 sont dégagés les grands principes de la sécurité.

Selon BEVERIDGE, la protection sociale doit en effet être :


- Universelle (couverture de l'ensemble de la population) ;
- Uniforme (prestations égales pour tous, uniformité des prestations en espèce) ;
- Unitaire : tous les risques doivent être couverts par un système unique.
Ces trois grands principes : unité, universalité et uniformité sont communément appelés les
« 3U » :

- Le principe d'unité ou d'unicité s'applique à l'organisation du dispositif et consiste à unifier


tous les régimes d'assurances sociales en un système d'assurance nationale placé sous une
autorité unique.
Cette unité de gestion s'explique par l'universalité du système de protection mis en œuvre,
une extension du champ d'application et une continuité de la protection tout au long de la vie
« From womb to tomb » ("du berceau à la tombe").

- Le principe d'Universalité des bénéficiaires, principale contribution de BEVERIDGE à la


conception moderne de la protection sociale, plaide pour une extension de la protection à
tous les citoyens : les personnes protégées cessent d'être déterminées exclusivement par
l’appartenance à la classe des travailleurs salariés.

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C'est désormais l'ensemble des citoyens qui est couvert par "citoyens", tous ceux qui
remplissent une condition de résidence et qui contribuent sont visés et chaque personne se
voit reconnaître des droits propres.
En pratique, BEVERIDGE opère un classement au sein de la population entre différentes
catégories et attache à chaque catégorie les risques auxquels ses membres sont exposés.
Plus particulièrement (universalité sélective). Ainsi, les travailleurs salariés (classe I) peuvent
prétendre à toutes les prestations, alors que les femmes mariées au foyer (classe III)
bénéficient de l'allocation de mariage et de l'allocation de maternité, et les personnes âgées
(classe VI) des pensions de retraite.

- Le principe d'uniformité tient à la conception même de la protection sociale. Le système est


financé par une contribution unique et la prestation versée est identique pour tous en cas de
perte du revenu. Cela témoigne du refus d'introduire dans le domaine de la protection sociale
les disparités constatées dans la distribution primaire des revenus.
L'objectif principal du système de sécurité sociale est de garantir une protection égalitaire de
base, et non de garantir le niveau de vie antérieure.
L'amélioration éventuelle du niveau de protection est laissée à l'initiative des intéressés et
relève de l’assurance privée (plus le niveau de protection "égalitaire" est bas plus cela renforce
le poids des assurances et donc des inégalités).
« La protection de l'assistance doit être ressentie par la personne comme étant moins
favorable que la protection par l'assurance ; sinon l'assuré n'aura droit à rien en contrepartie
de sa contribution.
(C'est pourquoi) l'assistance donnera lieu à une justification des besoins et à examen des
ressources ; elle sera soumise également à des conditions de comportement dont l'objectif
sera d'accélérer la restauration des moyens d'existence ».

- Le mode de financement :
La sécurité sociale, de type universel, prévoit une solidarité nationale : ses recettes
proviennent essentiellement des impôts, qu'ils soient directs ou indirects.
Le système est financé par une contribution unique et la prestation versée est identique pour
tous en cas de perte du revenu.
Cela témoigne du refus d'introduire dans le domaine de la protection sociale les disparités
constatées dans la distribution primaire des revenus. La participation patronale y est faible ;
en revanche, le salarié paie beaucoup d'impôts dont une partie pour la sécurité sociale.
La doctrine BEVERIDGE a fortement influencé les systèmes européens, — à l'exception notoire
de l'Allemagne.
Elle est appliquée à des degrés divers : imparfaitement au Royaume-Uni, qui l'a pourtant vu
naître et de manière beaucoup plus approfondie dans les pays scandinaves ; elle a fortement
inspiré l'Europe méditerranéenne.
Bien que les variantes soient nombreuses, le modèle « Beveridgien a marqué une étape
fondamentale dans la construction d'un système social à l'européenne.

c- Les acteurs de la promotion de la sécurité sociale dans le monde


Il s'agit de l'Organisation Internationale du Travail (OIT), l'Association Internationale de la
Sécurité Sociale (AISS), la Conférence Interafricaine de la Prévoyance Sociale (CIPRES).

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1- L'Organisation Internationale du Travail (O.I.T)

L'Organisation Internationale du Travail a été fondée en 1919, au lendemain de la première


guerre mondiale, dans le cadre du Traité de paix pour faire progresser la cause de la justice
sociale et contribuer ainsi à une paix universelle durable.
Ses grands organes sont : la Conférence Internationale du Travail, le Conseil d'Administration
et le Bureau International du Travail. Le Bureau international du Travail (BIT) est à la fois le
secrétariat, le centre de recherche et la maison d'édition de l'organisation.
Le Bureau international du travail (BIT) est un organisme rattaché à l'Organisation des Nations
Unies (ONU) et, chargé des questions générales liées au travail dans le monde. Il élabore des
recommandations pour aider à harmoniser les concepts et définitions relatifs au travail et à
l'emploi.
Sa structure offre cette particularité unique dans le système des Nations Unies que des
représentants de travailleurs et des employeurs participent sur un pied d'égalité, aux côtés de
représentants des gouvernements, aux travaux de la Conférence internationale du Travail, du
Conseil d'Administration et de nombre de réunions régionales ou autres. Chaque année, la
Conférence internationale du Travail fait le point sur tout ce qui touche aux questions sociales
et au monde du travail.
La première conférence internationale sur la sécurité sociale eut lieu à Santiago du Chili en
1942, confirmant la vocation mondiale de la sécurité sociale et l'instituant à jamais comme
l'instrument par excellence de la solidarité entre les peuples en vue de la conquête du bien-
être pour tous.
C'est ainsi qu'en 1944, dans une déclaration dite de PHILADELPHIE, la conférence
internationale du travail donne par ses recommandations une dimension internationale à la
doctrine de la Sécurité Sociale.
Le 10 décembre 1948, la Déclaration Universelle des Droits de l'homme des Nations Unies
stipule en son article 22 :
« Toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la sécurité sociale ; elle est
fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables
à sa personnalité, grâce à l'effort national et à la coopération internationale compte tenu
de l'organisation et des ressources de chaque pays ».
Le 28 juin 1952, l'Organisation Internationale du Travail (OIT) imprimera ses pas dans les sillons
tracés par la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, en adoptant la Convention 102
qui fixe les normes minimales des systèmes de sécurité sociale. Au 01/01/2010, quarante-six
(46) pays ont ratifié cette convention dont cinq (5) pays africains.
Il s'agit du Sénégal (22/10/62), du Niger (09/08/66), de la Mauritanie (15/07/68), de la
Jamahiriya arabe libyenne (19/06/75), et de la République démocratique du Congo
(03/04/87).

2- L'Association Internationale de la Sécurité Sociale (A.I.S.S)

Fondée à Bruxelles en 1927 sous les auspices de l'OIT, l'Association Internationale de la


Sécurité Sociale (A.I.S.S) a pour objectif la défense, la promotion et le développement de la
sécurité sociale dans le monde entier.
À la différence de l'OIT, l'AISS est une association, non d'Etats, mais de praticiens de la sécurité
sociale.

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Conformément, à ses statuts, elle regroupe des services, des institutions ou des organismes
gestionnaires de la sécurité sociale ou de la mutualité.
D'européenne qu'elle était à l'origine, elle est devenue une organisation mondiale. Tous les
trois ans, l'AISS tient une assemblée générale qui offre l'occasion à ses membres de s'informer
et de discuter de l'évolution des différentes branches de la sécurité sociale.
Des réunions techniques et des cours de formation ont lieu au niveau des grandes régions du
globe, ou sont effectués également des travaux de recherche et diffusées des publications
régionales.
L’AISS tient ses membres informés des événements récents par une série de publications
périodiques, paraissant en plusieurs langues pour la plupart. Ce sont la Revue internationale
de sécurité sociale, les Recherches en sécurité sociale et le Bulletin d'information sur le
traitement des données.
Un réseau de bureaux de liaison a été mis en place par l'AISS pour répondre de façon plus
précise aux besoins de ses membres dans les régions suivantes : Afrique, Amérique, Asie et
Pacifique, et Europe.
Ce sont les Bureaux de liaison de l'AISS pour : l'Afrique australe (Pretoria-Afrique du Sud),
l'Afrique de l'Ouest (Abidjan-Côte d'Ivoire), l'Afrique du Nord (Casablanca-Maroco les pays
andins (Lima-Pérou), les pays arabes (Amman-Jordanie), l'Asie du Sud (New Delhi-Inde), l'Asie
du Sud-est (Kuala Lumpur-Malaisie) et le Réseau européen de l'AISS (Amsterdam-Pays-Bas).

3- La Conférence Interafricaine de la Prévoyance Sociale (CIPRES)

L'organisme de sécurité sociale de chaque pays membre a pour mission principe d'assurer la
gestion du régime de sécurité sociale.
Il finance le paiement des prestations ainsi que les charges de fonctionnement et
d'équipement, assure le recouvrement des cotisations sociales.
Pour remplir efficacement leur mission, les organismes africains de sécurité sociale des pays
membre de la zone Franc, se sont regroupés au sein de la Conférence Interafricaine de la
Prévoyance Sociale (CIPRES).
Le 21 septembre 1993, les quatorze (14) pays africains membres de la Zone Franc signaient à
Abidjan (Côte d'Ivoire), un Traité instituant une organisation intégrée chargée de la gestion et
du contrôle des organismes en charge de la Prévoyance sociale. La Conférence Interafricaine
de la, Prévoyance Sociale (CIPRES).
Tout État africain peut demander a en devenir membre. Le traité est entré en vigueur le 10
octobre 1995.

Pourquoi a-t-elle été créée ?

La CIPRES vise quatre objectifs à savoir :


- fixer des règles communes de gestion, instituer un contrôle régional de la gestion des
Organismes de prévoyance sociale (en vue de rationaliser leur fonctionnement pour mieux
garantir les intérêts des assurés sociaux y compris ceux des travailleurs migrants) ;

- réaliser des études et élaborer des propositions tendant à l'harmonisation des législations et
des règlements applicables aux organismes et aux régimes de prévoyance sociale

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- et enfin faciliter la mise en œuvre par des actions spécifiques au niveau régional, d'une
politique de formation initiale et permanente des cadres et techniciens des organismes de
prévoyance sociale.

E- Histoire des organismes africains de sécurité sociale

Dans les pays industrialisés, la sécurité sociale est née et a évolué dans un contexte
économique caractérisé par l'industrialisation.
Elle est apparue dans les pays africains, exportée par les anciens pays colonisateurs. Trois
grandes étapes ont guidé les organismes africains de sécurité sociale. Elles ont pour point de
départ de la colonisation aux indépendances et après.

1- De la colonisation à 1952

Cette période se caractérise par un vide juridique en matière de sécurité sociale. Toutefois, il
y a quelques tentatives de réglementation portant surtout sur la branche des Accidents de
Travail et Maladies Professionnelles (AT/MP).
Au Burundi et au Rwanda, le Décret n° 49-1039 du 1er août 1949 relatif au régime de sécurité
sociale applicable aux fonctionnaires des cadres régis par décret exerçant normalement leurs
fonctions dans les territoires relevant du ministère de la France d'autre-mer, rend obligatoire
l'assurance contre les risques professionnels.

2- De 1952 à l'indépendance

Cette seconde période est marquée par l'éclosion des textes en matière de sécurité sociale.
Elle peut être considérée comme étant celle du début de la mise en place des systèmes de
sécurité sociale tels qu'ils existent dans les anciens territoires d'Afrique Occidentale et
Équatoriale Francophone.

En 1952, la loi n° 52-1322 du 15 décembre 1952 portant institution d'un code du Travail dans
les territoires et territoires associés relevant du Ministère de la France d'Outre-mer, habilite
les Chefs de territoires de la France d'Outre-mer, à mettre en place un système de Prestations
Familiales (PF) et des Caisses de compensations pour assurer le versement des prestations.

En 1957, le décret n° 57-245 du 24 février 1957 sur la réparation et la prévention des accidents
du travail et des maladies professionnelles dans les territoires d'outre-mer et au Cameroun,
édicte les principes généraux d'un régime de réparation des accidents du travail et maladies
professionnelles (AT/MP) pour les salariés.

La gestion de cette branche est initialement assurée par les entreprises régies par le décret du
14 juin 1938 en application des articles 6 et 14 du décret n° 57-245 du 24 février 1957 susvisé.

Par la suite, les caisses de compensation des prestations familiales deviendront des caisses de
compensation des Prestations familiales et des accidents du travail en vertu de l'article 2 du
décret n° 57-829 du 23 juillet 1957 portant application des modifications adoptées par le
Parlement concernant le décret n° 57-245 du 24 février 1957 sur la répartition et la prévention

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des accidents du travail et des maladies professionnelles dans les territoires d'Outre-mer et
au Cameroun.

Pour combler le vide en matière de retraite, les 27 et 28 mars 1958, en référence aux articles
15, 17, 21 et 23 de la loi n° 52-1322 du 15 décembre 1952 susvisée, l'Institution de
Prévoyance et de Retraite de l'Afrique Occidentale (IPRAO) est créée par une convention
entre les organisations syndicales, patronales et ouvrières.

3- Depuis les indépendances

Chaque pays membre de l'IPRAO va créer son propre régime national de retraite en l'intégrant
à l'organisme de sécurité sociale qui existait déjà.
Pour réunifier tout le système de protection sociale, le législateur va regrouper les trois (3)
branches [Prestations Familiales (PF), Accidents de Travail et Maladies Professionnelles
(AT/MP), Retraite] à travers un code de sécurité sociale.
Ainsi, la gestion du régime de sécurité sociale sera confiée à un organisme unique à l'exception
du Sénégal et du Gabon où deux (2) organismes de sécurité sociale coexistent.

PARAGRAPHE3 : LES SOURCES DU DROIT DE LA SECURITE SOCIALE EN COTE


D’IVOIRE.

De même que les autres branches du droit, le droit de la sécurité sociale repose sur un
ensemble de sources relevant du droit international et du droit interne, dont il appartient à la
jurisprudence de préciser l'articulation et la portée.
À l'instar des droits étrangers, le droit ivoirien de la sécurité sociale a deux grandes sources :
en premier lieu, des sources internationales (A), en second lieu, des sources nationales (B).

A- Les sources internationales

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la communauté internationale estimait que la


mise en danger de "la paix et de l'harmonie universelles" serait évitée par l'amélioration des
conditions de travail.
La création, en 1919, de l'Organisation Internationale du Travail (OIT) témoignait de la volonté
de charger une institution internationale d'établir des normes du travail au niveau
international.
Les conditions de travail incluaient, notamment, la lutte contre le chômage, la protection des
travailleurs contre les maladies générales ou professionnelles et les accidents du travail, les
pensions de vieillesse et d'invalidité, la protection des enfants, et même la défense des
intérêts des travailleurs occupés à l'étranger.
Le besoin de garantir une protection contre certains risques sociaux était donc reconnu dès
1919 dans la Constitution de l'OIT, comme faisant partie intégrante des conditions de travail.
Mais c'est au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, lors de la 26e Conférence
internationale du Travail en 1944, que l'on voit apparaître la notion de sécurité sociale
universelle et non plus limitée au monde du travail.

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La Conférence adopta à l'unanimité un texte, connu sous le nom de Déclaration de
Philadelphie, qui a redéfini les buts et les objectifs de l'OIT, en étendant sa compétence du
travail au social, et qui a posé les bases de la justice sociale au plan international.
La déclaration a élargi la notion de sécurité sociale, en lui conférant un caractère universel, et
en faisant un droit autonome, indépendant des conditions de travail. La Déclaration de
Philadelphie a été formellement incorporée à la Constitution de l'OIT en raison de son
importance.
L'objectif d'universalité de la sécurité sociale figure explicitement dans deux
recommandations de l'OIT, adoptées également en 1944. Ce sont la recommandation N° 67
sur la garantie des moyens d'existence et la recommandation N° 69 sur les soins médicaux.
Les objectifs de ces deux recommandations — le maintien du revenu et l'accès à des soins
médicaux — définissent les traits essentiels de la sécurité sociale et vont lui permettre
d'accéder au rang de droit de l'homme.
La Déclaration universelle des droits de l'homme, adoptée le 10 décembre 1948 par les 58
pays qui constituaient alors l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations, est reconnue
généralement comme étant le fondement du droit international relatif aux droits de
l'homme.
Pour la première fois, le droit à la sécurité sociale apparaît en tant que droit de l'homme,
garanti à toute personne en tant que membre de la société.

L'article 22 de la Déclaration proclame :

" Toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la sécurité sociale ; elle est
fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables
à sa dignité et au libre développement de sa personnalité, grâce à l'effort national et à la
coopération internationale, compte tenu de l'organisation et des ressources de chaque pays.
"

L'article 25, quant à lui, stipule :

" 1. Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et
ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins
médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de
chômage, de maladie, d’invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de
ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté.

2. La maternité et l'enfance ont droit à une aide et à une assistance spéciale. Tous les enfants,
qu'ils soient nés dans le mariage ou hors mariage, jouissent de la même protection sociale. "

Le droit à la sécurité sociale, dûment reconnu en tant que droit humain fondamental, il
demeurait à l'ancrer dans des instruments juridiques internationaux contraignants, qui iraient
au-delà de la déclaration d'intention et qui lieraient les Etats qui les ratifieraient. C'est à cette
tâche que se sont attelé des organisations internationales comme l'ONU, l'OIT ou le Conseil
de l'Europe. À l'heure actuelle, il existe un nombre conséquent d'instruments juridiques
internationaux qui portent sur la sécurité sociale.

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Certes, les recommandations, ont une valeur de déclaration d'intention, mais d'autres sont de
véritables traités, impliquant des obligations pour les Etats qui les ratifient.
Ces instruments normatifs contraignants, qu'ils s'intitulent pacte, charte, convention, code,
sont tous des traités, régis par le droit international.
Ce sont des traités-lois en ce sens qu'ils fixent les normes les règles à respecter par les Etats
qui les ratifient. Ce sont donc des textes contraignants, qui génèrent des obligations pour les
États qui les ont acceptés et qui soumettent ces pays à une procédure de contrôle.
Ainsi, que la Cour internationale de Justice l'avait précisé dans un avis consultatif "Dans une
telle Convention, les Etats contractants n'ont pas d'intérêt propre ; ils ont seulement un
intérêt commun. (...)
Il en résulte qu'on ne saurait, pour une Convention de ce type, parler d'avantages ou de
désavantages individuels des Etats."

Deux genres d'instruments traitent de la sécurité sociale :

- les instruments qui portent sur les droits de l'homme, parmi lesquels figure le droit à la
sécurité sociale, et les instruments qui portent exclusivement sur la sécurité sociale.
Après l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme en 1948, l'ONU s'est
employé à convertir les principes contenus dans la Déclaration en traités internationaux
protégeant des droits précis.
L'Assemblée générale a décidé de rédiger deux Pactes, correspondant aux deux types de droits
énoncés dans la Déclaration universelle : les droits civils et politiques, d'une part, et les droits
économiques, sociaux et culturels, d'autre part.
Ce sont donc ces deux organisations, l'ONU, au niveau mondial, et le Conseil de l'Europe, au
niveau régional, qui ont produit les traités de référence en matière de droits sociaux.
Ce sont pour l'ONU, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels,
dit Pacte I, et pour le Conseil de l'Europe, la Charte sociale européenne et la Charte sociale
européenne révisée.

B- Les sources nationales

Alors que les instruments relatifs aux droits de l'homme énoncent essentiellement des droits
individuels que l'Etat doit garantir pour les rendre effectifs, les instruments de sécurité sociale
sont directement axés sur l'obligation faite à l'Etat de garantir les prestations de sécurité
sociale à ceux qui y ont droit.
En quelque sorte, les premiers reconnaissent le droit, alors que les seconds traitent de
l'exercice effectif du, droit.
Un corpus normatif internationalement reconnu permet aux citoyens de prendre appui sur
une base plus solide pour revendiquer des droits dans leur pays. En vertu du droit
international, c'est en effet l'Etat qui est le principal responsable du respect des droits des
personnes relevant de sa juridiction.
Le droit international de la sécurité sociale a développé un ensemble consolidé de normes et
c'est aux Etats qu'il incombe de les transposer dans leurs législations nationales, qui
deviennent ainsi la principale source de droit en matière de sécurité sociale. Mais il s’agit de
ne pas oublier l'impact des constitutions nationales qui accordent elles aussi fréquemment
une place importante aux droits sociaux.

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Nous verrons que les garanties constitutionnelles ont ainsi un rôle déterminant dans
l'introduction des droits sociaux et la promotion de leur mise en œuvre.
Les sources nationales ou relevant du droit interne du droit de la sécurité sociale sont de deux
ordres ; d’abord, le droit interne d’origine étatique, ensuite, le droit interne d'origine privée.

1- Le droit interne étatique


Se retrouvent ici les sources traditionnelles du droit : la loi fondamentale, c’est-à-dire la
constitution, les lois ordinaires, les règlements, la jurisprudence et enfin la doctrine
administrative.

a- La constitution ivoirienne
La constitution de 1960 réglait déjà le problème de la condition du travailleur en faisant
référence à la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 et à la Déclaration
Universelle des Droits de l’Homme de 1948.
Le Préambule de la Constitution de 1960 affirme les principes fondamentaux du droit du
travail tels que :
La reconnaissance à tout citoyen des droits économiques et sociaux, par exemple le droit au
travail et la protection des individus contre le chômage.
L'affirmation de ces principes dans la Constitution tant dans le préambule que dans le corps
même de cette loi fondamentale, précisément dans le Chapitre relatif aux libertés publiques,
constitue une avancée certaine pour les salariés ; car cela oblige non seulement le législateur,
mais aussi les gouvernements à éditer des lois et des décrets soient conformes auxdits
principes protecteurs des travailleurs, sous peine d'inconstitutionnalité.
La nouvelle Constitution du 08 novembre 2016 reprend différents principes conformément à
la Constitution de 2000, non pas dans son préambule, mais son titre I relatif aux droits et
devoirs fondamentaux.

b- La loi
Elle demeure la source essentielle du droit de la sécurité sociale. En effet, la compétence
législative, en notre matière est affirmée par la nouvelle constitution et dispose pareillement,
en énonçant que « la loi détermine les principes fondamentaux du droit du travail, du droit
syndical et des institutions sociales ».
Pour cette raison, les règles de base, régissant les rapports de sécurité sociale et toutes les
questions qui en résultent, et formant le droit de la sécurité sociale, sont édictées par la loi n°
62-405 du 07 novembre 1962 portant organisation du régime des pensions civiles, par la loi
n° 99-447 du 2 août 1999 portant Code de la prévoyance sociale ou modification du Code de
la prévoyance sociale.

c- Les règlements
Constitués des décrets et arrêtés pris en matière sociale, les règlements jouent une fonction
traditionnelle de fixation des conditions et modalités d'application des lois sociales, et
particulièrement du décret n° 97-674 du 3 décembre consacrant le statut juridique de Société
d’Etat à la Caisse Générale de Retraite des Agents de l'Etat (CGRAE) du décret n° 2000-487 du
12 juillet 2000 portant création de l'institution de prévoyance sociale dénommée "Caisse
Nationale de Prévoyance Sociale » en abrégé CNPS.

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d- La jurisprudence
Il n’est inutile de souligner le rôle de la jurisprudence dans le droit de la sécurité sociale. C'est
aux juridictions, appelées à faire application des sources écrites et, ce faisant à en préciser la
portée, à en déterminer l’articulation ou encore à s'assurer de leur validité, que revient le soin,
en définitive, de façonner le droit de la sécurité sociale et d’en dégager au fil des années, à
l’occasion de l’examen des litiges qui leur sont soumis, les principes fondateurs qui lui donnent
une unité, une cohérence d’ensemble.
Les juridictions ivoiriennes, saisies des litiges ou conflits de travail, dont les solutions ne sont
pas toujours prévues par les textes en vigueur, sont obligées, sous peine de déni de justice, de
statuer, de juger.

e- La doctrine administrative
La sécurité sociale secrète de multiples instruments (circulaires et institutions, réponses aux
questions écrites des parlementaires, prise de position sur la situation des usagers) qui
viennent expliquer, préciser, compléter, voire contredire les sources tant législatives et
réglementaires.
A priori dépourvue de toute portée juridique, la doctrine administrative n'en exerce pas
moins, en pratique, des incidences sur les rapports entre les organismes et leurs usagers. C’est
pourquoi, la loi et la jurisprudence lui attachent certains effets dans le souci de la protection
des usagers.
Les sources privées jouent elles aussi un rôle non-négligeable, à côté des sources publiques
ou étatiques.
Les sources privées les plus connues sont : les usages et les négociations collectives

a- Les usages
Leur rôle en matière de sécurité sociale est assez réduit raison de la méfiance dont ils sont
l'objet de la part tant des pouvoirs publics que des organisations professionnelles.
Cette méfiance s'explique par les problèmes de la constatation des usages, c'est-à-dire la
preuve de leur existence dans telle ou telle entreprise ou tel ou tel secteur d’activité, et de
leur force juridique.

b- Les négociations collectives


Le droit ivoirien de la sécurité sociale comme la plupart des droits modernes, se développe
sous forme d’accords négociés dans le cadre de telle ou telle branche d’activités ou des
entreprises, entre les partenaires sociaux, c’est-à-dire les employeurs et les travailleurs.

Leur place n'est pas négligeable dans le droit de la sécurité sociale au sens étroit du terme.

Quelles sont les caractéristiques du droit de la sécurité sociale ?

PARAGRAPHE 4 - LES CARACTERES DU DROIT DE LA SECURITE SOCIALE

On reconnaît au droit de la sécurité sociale une pluralité de caractères qui précisent son
originalité et sa finalité par rapport aux autres disciplines du droit. Il entretient des rapports,
parfois complexes, avec les autres branches du droit (droit civil, droit économique, droit
administratif, droit des finances publiques, droit du travail).

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Le droit de la sécurité sociale comporte plusieurs caractéristiques majeures qui sont les
suivantes :

A- Un caractère impératif et d'ordre public

Il revêt un caractère accentué d'ordre public : la règle s'impose tant aux usagers du service
public (bénéficiaires des prestations, redevable des cotisations, personnel de santé, etc.)
qu’aux organismes eux-mêmes. Nul ne peut se dérober à l'application des règles du droit de
la sécurité sociale, en recourant par exemple à des conventions dérogatoires. Ce caractère
justifie l'existence de sanctions civiles, pénales et administratives.

B- Une logique statutaire


Il procède d’une logique statutaire : les rapports entre les organismes de sécurité sociale et
leurs usagers ne s'inscrivent pas dans un contrat, mais dans un statut légal et réglementaire ;
l’usager est placé ainsi à l’égard de la règle de droit dans une situation légale et réglementaire,
à charge pour l'organisme de faire application des règles de droit en ne recourant pas à des
décisions unilatérales (par exemple : affiliation d'un assuré, attribution d’une prestation,
redressement des cotisations).

C- Un caractère de territorialité
Il répond au principe de territorialité. La règle ivoirienne s’applique sur toute l’étendue du
territoire ivoirien autant aux nationaux qu'aux étrangers qui y travaillent.

D- Un caractère mixte
Le droit de la sécurité sociale est présenté quelques fois comme un droit mixte, c’est-à-dire
relevant à la fois du droit privé et du droit public.
S’il est vrai qu’à l’origine, le droit de la sécurité sociale était essentiellement une branche du
droit privé, parce qu’il réglait les rapports entre des personnes privées (employeurs et
salariés), aujourd’hui ce caractère privatiste s’est estompé sous l’influence des facteurs
juridiques suivants.
De primes abords, on constate de plus en plus une intervention autoritaire de l’Etat dans les
rapports de travail par l’intermédiaire de l’administration du travail, particulièrement
l’inspection du travail. Cet interventionnisme étatique, s’accompagnant souvent de règles
d’ordre public imposées aux partenaires sociaux, donne lieu naturellement à un contentieux
administratif.
D’où l’expansion du droit du travail dans le droit administratif, et partant dans le droit public.
Par ailleurs, le droit de la sécurité sociale se singularise au regard du droit privé classique par
son aspect institutionnel, plus marqué, en ce sens qu'il met un accent particulier sur l'étude
des institutions du travail telles que : les syndicale ; l'entreprise, les organisations
internationales du travail (OIT).
Cette idée de protection rapproche assurément le droit de la sécurité sociale du droit public,
bien qu'il reste sans nul doute une discipline du droit privé.

E- Un caractère protecteur
Le droit de la sécurité sociale est un droit protecteur dont l'objectif principal est d’assurer la
protection des travailleurs, dans l'exercice de leurs activités professionnelles, mais également
de protéger la population dans son ensemble, salariés et non-salariés contre les risques

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professionnels ou sociaux (divers éléments, aléas et charges qui affectent l'existence des
personnes).
Le caractère protecteur fait apparaître précisément l'importance du droit de la sécurité sociale
d'une part. Ce caractère met en relief, d’autre part, la nécessité pour l’administration du
travail et pour les partenaires sociaux, chargés d’appliquer le droit social et de contrôler son
application, de le connaître afin de lui permettre d’atteindre cet objectif.
Comment la sécurité sociale est-elle organisée en Côte d’Ivoire ?

SECTION 2 : L'ORGANISATION DU SYSTEME DE SECURITE SOCIALE EN COTE


D’IVOIRE

Lors de son accession à l'indépendance, en matière de création de la Sécurité sociale, la Côte


d’Ivoire s'inspire davantage du système dit "Bismarckien" comme la France (cogestion par les
salariés et les employeurs, proportionnalité des prestations et des cotisations au salaire, les
prestations sociales venant compenser une perte de capacité de gain) plutôt que du système
"Beveridgien" (gestion par l'Etat, financement par l'impôt, uniformité des prestation, unité du
système, universalité des prestations, qui viennent compenser un besoin vital de subsistance).
Au fil des ans, la sécurité sociale va progressivement se développer dans le système ivoirien,
dont le fondement reste cependant la notion d'assurance.
La sécurité sociale est l'ensemble des prestations octroyées aux ménages et aux individus en
vertu d'accords publics ou collectifs, pour les protéger contre un niveau de vie bas ou en
baisse, découlant des risques sociaux.
Elle est basée sur quatre (4) principes que sont l'assurance, la solidarité, la mutualisation des
risques, et l'égalité de tous les citoyens devant les charges en fonction de leurs revenus.
La sécurité sociale est organisée autour de deux types de gestion financière. Le premier, c'est
le système de la répartition dans lequel les cotisations des travailleurs en activité servent au
paiement des pensions des retraités à la même période. Le second type de gestion financière
est la capitalisation.
Dans ce système, les cotisations des travailleurs sont accumulées et investis sur les marchés
financiers en vue de financer leur retraite lorsqu'ils deviennent inactifs. En Côte d'Ivoire, le
système de protection sociale est composée de régimes généraux faits en faveur des
fonctionnaires et agents de l’État gérés par l'IPS-CGRAE, la MUGEFCI et en faveur des
travailleurs du secteur privé, à travers l’IPS-CNPS.
Il y a également les régimes spéciaux de retraite qui concernent uniquement les
parlementaires et agents de l'Assemblée nationale et les ambassadeurs.
Les mutuelles corporatistes ou d'entreprise tels que le Fonds de prévoyance de la police
nationale (FPPN), le Fonds de prévoyance militaire (FPM), les assurances privées et les
associations à but social ou des structures spécialisées figurent également au nombre des
éléments qui composent le système de la protection sociale en Côte d'Ivoire.
Cette protection est en train de s'étendre à toutes les couches de la population ivoirienne, à
travers l’institution en 2014 de la Couverture Maladie Universelle (CMU).
Nous présenterons succinctement et successivement les principaux organismes du système
ivoirien de sécurité social qui feront l'objet d’études approfondies. Initialement neuf (9), ces
organismes sont au nombre de dix (10), avec l’avènement de la CMU (Couverture Maladie
Universelle).

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PARAGRAPHE 1 - L’INSTITUTION DE PREVOYANCE SOCIALE - CAISSE GENERALE DE
RETRAITE DES AGENTS DE L'ETAT (IPS - CGRAE)

Dès les premiers moments de son indépendance, l'Etat de Côte d'Ivoire a adopté le principe
de l'existence des Caisses de Retraite mises en place par l'Administration Coloniale.
Dès 1962, une loi fut votée instituant et organisant le régime des pensions civiles en Côte
d'Ivoire, c'est-à-dire le régime de retraite des Fonctionnaires et Agents de l'Etat.
C'est la loi n° 62-405 du 07 novembre 1962.
Ainsi fut créée par l'ordonnance n° 77-206 du 05 avril 1977, la CGRAE sous la forme d'un
Établissement Public Administratif (EPA) placé sous la tutelle conjointe des Ministres de
l'Économie et des Finances, du Budget, de la Fonction Publique et de la Défense et du Service
Civique.
Si le statut juridique de la CGRAE a changé plusieurs fois de forme, le régime de retraite qu'elle
gère, lui n'a subi aucune modification. C'est le régime dit obligatoire et par répartition.

PARAGRAPHE 2 - L'INSTITUTION DE PREVOYANCE SOCIALE CAISSE NATIONALE DE


PREVOYANCE SOCIALE (IPS- CNPS)

La CNPS telle que nous la connaissons aujourd'hui, est le fruit d'une longue maturation
historique. La CNPS dans sa forme actuelle est une construction qui s'est faite pièce par pièce,
comme dans un puzzle.

Six (6) marquent l'histoire de la CNPS : SIX (06) dates importante marquent l'histoire de la
CNPS :

- 15 décembre 1955 : Mise en place de la Caisse de Compensation des Prestations Familiales


(CCPFCI), chargée de payer des Prestations Familiales aux familles des salariés du secteur
privé.

- 10 décembre 1958 : Création du régime des risques professionnels afin de prévenir et de


réparer les accidents du travail et les maladies professionnelles par l'action de soins médicaux,
d'indemnités journalières et de rentes.

- 21 septembre 1960 : Création de la Caisse de Retraite des Travailleurs de Côte d'Ivoire


(CRTCI) qui a pour mission de payer une pension aux travailleurs affiliés ayant atteint l'âge de
la retraite ou à leurs ayants-droits.

- 20 décembre 1968 : Création de la CNPS, au terme de la loi N° 68-595 portant code de


prévoyance sociale.

- 2 août 1999 : Promulgation des lois N° 99-476 et 99-477 portant respectivement définition
et organisation des Institutions de Prévoyance Sociale et code de prévoyance sociale et 02
août 1999, portant modification du Code de Prévoyance Sociale.

- 11 janvier 2012 : Ordonnance n° 2012-03 du 11 janvier 2012 modifiant les articles 22, 50, 95,
149 à 163 et complétant l’article 168 de la loi n° 99-477 du 02 août 1999, portant modification
du Code de Prévoyance.

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PARAGRAPHE 3 - LA MUTUELLE GENERALE DES FONCTIONNAIRES ET AGENTS DE
L'ETAT (MUGEFCI)

L’article 32 du décret n° 65-195 du 12 juin 1965, portant réglementation sur la rémunération


et les avantages matériels divers alloués aux Fonctionnaires des administrations et
établissements publics administratifs de l'Etat, stipule que les Fonctionnaires en activité ou à
la retraite ainsi que les membres de leurs familles (épouses et enfants à charge) on droit à la
gratuité des consultations, soins médicaux et dentaires donnés dans les formations sanitaires
publiques, ainsi qu’à la cession gratuite des médicaments.
L'article 34 du même décret dispose qu'en attendant l'institution d’un régime national de
sécurité sociale, l'Etat s'efforce de favoriser la constitution et le fonctionnement de mutuelles
de secours et d'entraides des fonctionnaires.

PARAGRAPHE 4 - LA MUTUELLE DES TRAVAILLEURS ET DES RETRAITES DU


SECTEUR PRIVE DE COTE D'IVOIRE (MUTREP-CI)

Crée en 2009 à l'initiative conjointe des partenaires sociaux et des opérateurs économiques
du secteur privé, la Mutuelle des Travailleurs et des Retraités du Secteur Privé de Côte d'Ivoire
(MUTREP-CI) a pour mission d'une part de contribuer à la prise en charge des soins de santé
des travailleurs, des retraités, des rentiers et des indépendants du secteur privé de Côte
d'Ivoire ; et d'autre part de développer, à terme, des produits de micro finance au profit de
ses adhérents. Ses ressources reposent sur les cotisations de ses adhérents à raison, d'une
part de 7 % du revenu brut pour les salariés, retraités et rentiers (avec un montant de
cotisation plancher de 5.000 FCFA et un montant de cotisation plafond de 35.000 FCFA) et
d'autre part, d’un forfait pour les travailleurs indépendants (10.000 FCFA, 20.000 FCFA et
30.000 FCFA selon la garantie choisie).
Les prestations de servies par la mutuelle portent sur la prise en charge totale ou partielle, des
consultations (généraliste et spécialiste), des médicaments, des CPN et bilan prénatal
standard, des accouchements, des soins dentaires, des hospitalisations, des soins
ambulatoires, des analyses biologiques et radiologiques, de la lunetterie, des ECG, de la
rééducation fonctionnelle, des prothèses dentaires, et des évacuations sanitaires. Ces
prestations se répartissent en trois garanties au choix de l'adhérent.

PARAGRAPHE 5 - LE FOND DE PREVOYANCE MILITAIRE (FPM)

Le Fonds de Prévoyance Militaire a été créé par le décret n° 85/950 du 12 septembre 1985.
Du statut d'Établissement Public National (EPN) à caractère Administratif à sa création, le
Fonds de Prévoyance Militaire a été érigé par le décret n° 93/776 du 29 septembre 1993, en
une "Société de Secours Mutuels et de Prévoyance Sociale", régie par la loi du 1er avril 1898,
relative aux Sociétés de Secours Mutuels précitée.
Le Fonds de Prévoyance Militaire est chargé de la gestion du régime particulier de Sécurité
Sociale du personnel militaire (tous les corps confondus), et assimilé (militaire retraité, ou
militaire étranger en service en Côte d'Ivoire qui en fait la demande).
A ce titre, il gère deux principales branches de couverture sociale à savoir l'assurance-maladie,
maternité, décès (M.M.D.) et l'entraide de fin de carrière (EFC).

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Les ressources du Fonds de Prévoyance Militaire sont pour l'essentiel constituées des
cotisations de ses membres (retenues à la source pour les membres de droits, et portées pour
les membres affiliés), auxquelles il faut adjoindre les produits financiers générés par le
placement de ses réserves techniques, notamment : le prêt d'équipement et le crédit
d'accession à la propriété immobilière ouverts au profit de ses membres.
Sont bénéficiaires du Fonds de Prévoyance Militaire : l'ensemble du personnel militaire de
carrière ou sous contrat (les membres de droit) ; l'ensemble du personnel militaire retraité,
ou étranger en service en Côte d'Ivoire, qui en fait la demande (les membres affiliés) et leurs
ayants droit (le conjoint marié ou non, les enfants de moins de 7 ans, de plus de 7 ans
scolarisés et les enfants mineurs handicapés).
Les prestations sociales servies par le Fonds de Prévoyance Militaire, se répartissent en deux
branches (Maladie Maternité Décès et entraide de fin de carrière). Les prestations (soumises
à cotisations obligatoires) servies dans le cadre de la branche Maladie Maternité Décès sont
les suivantes :

- Au titre de la maladie : les consultations médicales, les hospitalisations, les produits


pharmaceutiques liés aux hospitalisations dans les structures de santé militaires et publiques,
les examens para-cliniques, l'allocation d'invalidité versée aux membres, en cas d'invalidité
totale (ou partielle, supérieure à 50 %), le secours médical en cas de soins médicaux
exceptionnels ou de maladie de longue durée nom couverts par une autre assurance (sur
décision du Conseil d'Administration), les autres actes médicaux.
En cas de maladie, la couverture des frais est totale dans les structures sanitaires militaires et
publiques, et partielle dans les structures sanitaires privées.

- Au titre de la maternité : Les frais consécutifs au suivi de la grossesse et à l'accouchement.


La couverture des frais est totale dans les structures sanitaires militaires et publiques, et
partielles dans les structures sanitaires privées.

- Au titre du décès : L'allocation de décès aux ayants droit, en cas de décès d'un membre de
droit, l'allocation forfaitaire de décès au membre de droit, en cas de décès d'un ayant-droit.

- Pour la branche entraide de fin de carrière, on distingue deux types de prestations (non
soumises à cotisations obligatoires) : l'aide de fin de carrière, qui correspond à une allocation
unique (sous forme d'aide) de départ à la retraite, et le capital décès aux ayants droit, en cas
de décès du membre de droit.

PARAGRAPHE 6 - LE FONDS DE PREVOYANCE DE LA POLICE NATIONALE (FPPN)

Conformément aux dispositions de l'ordonnance n° 2000-418 du 31 mai 2000, portant code


de la fonction policière et aux dispositions du Décret du 17 janvier 1902, ayant rendu
applicable aux colonies soumises au régime monétaire métropolitain, la loi du 1er avril 1898,
relative aux sociétés de secours mutuels, il est constitué entre les Corps des personnels de la
Police Nationale et les Fonctionnaires, de Police retraités, une Société de Secours Mutuels et
prévoyance sociale reconnue d'utilité publique. La Société de Secours Mutuels et de
Prévoyance Sociale est dénommé FONDS DE PRÉVOYANCE DE LA POLICE NATIONALE
(F.P.P.N).

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Le FPPN a pour objet d'offrir à ses membres la couverture partielle ou totale de certains
risques maladies ou accidents, la couverture partielle ou totale des risques de maternité, l'aide
en cas de décès d'un membre ou d'un de ses ayants-droits, l'aide en cas d'invalidité d'un
membre, les secours divers, les investissements à but social, et toutes actions de mobilisation
de l'épargne.

PARAGRAPHE 7 - LE MINISTERE DE LA FONCTION PUBLIQUE ET DE LA


MODERNISATION DE L'ADMINISTRATION

Une allocation de chômage est gérée par ce ministère. Cette allocation a été instituée depuis
le 25 novembre 1981 et est financée par un impôt dit Contribution Nationale de Solidarité
(1 % sur les salaires et traitements de tous les travailleurs du privé comme du public).
Il ne s'agit pas tant d'une couverture sociale que d'une aide somme toute limitée et versée
uniquement à quelques catégories de chômeurs.

PARAGRAPHE 8 - LE MINISTERE DE L'ÉCONOMIE ET DES FINANCES

Les allocations familiales des fonctionnaires et agents de l'Etat sont gérées par ce ministère.

PARAGRAPHE 9 - LA COUVERTURE MALADIE UNIVERSELLE (CMU) ET SON ORGANE


DE GESTION L'INSTITUTION DE PREVOYANCE SOCIALE CAISSE NATIONALE
D'ASSURANCE MALADIE (IPS-CNAM)

La mise en place d’un système de Couverture Maladie Universelle, qui constitue une
composante clé du programme des Gouvernements successifs de la République de Côte
d'Ivoire depuis 2001, devrait, via la mutualisation du risque maladie, permettre à toutes les
personnes résidant en Côte d'Ivoire de bénéficier d’une couverture maladie de base.
Le projet de loi instituant la Couverture Maladie Universelle a été voté par l'Assemblée
Nationale en plénière le 06 mars 2014. Elle a été promulguée par le Président de la République
le 24 mars 2014. Le 25 juin 2014, le décret portant création de l’Institution de Prévoyance
Sociale de la Caisse National d'Assurance Maladie (CNAM) a été adopté par le Gouvernement.
La Couverture Maladie Universelle (CMU) envisagée en Côte d’Ivoire est un système
d’assurance-maladie généralisée qui garantit à toute personne résidant sur le territoire
ivoirien, la couverture des risques liés à la maladie et à la maternité. Elle comprend deux
régimes :

- le régime d’assurance-maladie du secteur agricole ;

- et le régime d’assurance-maladie des autres secteurs.

Elle constitue l'un des chantiers de la politique sociale du Gouvernement de la République de


Côte d'Ivoire dont la conduite a été confiée au Ministère d’Etat, Ministre de l'emploi et de la
protection sociale qui constitue le maître d’œuvre, à savoir la tutelle technique.

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PARAGRAPHE 10 - LES ASSURANCES PRIVEES OU LES SOUSCRIPTIONS
VOLONTAIRES

Ce régime est porté par les compagnies d’assurances privées et les mutuelles de santé. Les
compagnies d’assurances privées sont régies par le Code CIMA et occupent une part très
importante dans la couverture de certains risques sociaux, et plus particulièrement de la
maladie et de la vieillesse en Côte d’Ivoire.
Les assurances privées sont souscrites par les salariés des grandes entreprises et les syndicats
ou groupements professionnels, publics ou parapublics.
Elles proposent à l'ensemble des personnes couvertes des contrats individuels et des contrats
groupes pour une prise en charge totale ou partielle des frais liés à la maladie ou à la maternité
et à la vieillesse.
Les mutuelles de santé ne sont toujours pas régies par un cadre législatif propre, mais par une
loi française de 1898 relative aux sociétés de secours mutuels.
Toutefois, de façon dérogatoire au droit commun, l'Etat a dû intervenir par décrets spécifiques
ou par des arrêtés ministériels pour promouvoir certaines mutuelles des agents relevant du
secteur public.
Il faut dire que les assurances privées et les mutuelles de santé se développent du fait des
insuffisances du système public de protection sociale.
Si le système de sécurité sociale est en relation étroite avec la politique sociale, s'il dépend
dans une certaine mesure (d'une manière assez mal connue) de l'économie, s’il a des rapports
avec la démographie, il est par ailleurs le reflet des structures sociales du pays.
Face à l'ampleur des difficultés sociales observées dans le monde du travail et les familles, les
pouvoirs publics en ont progressivement fait une préoccupation essentielle qui s'est retrouvée
au cœur de la politique sociale de nombreux États.
Ceux-ci sont désormais impliqués dans la gestion de la sécurité sociale à travers la tutelle
gouvernementale et du Conseil d'Administration des organismes de sécurité sociale.
Tant d'attention et de précaution pour la sécurité sociale parce elle œuvre pour le bien-être
et la santé de toute la collectivité.
Notons pour terminer que le système ivoirien de protection sociale se caractérise par un faible
taux de couverture de la population, et un nombre très limité de risques couverts.
En effet, la population couverte (salariés, fonctionnaires civils et militaires, policiers, députés
et l'agents de l'Assemblée Nationale) ne représente que 10 à 15 % de la population nationale.
Ainsi, 85 à 90 % de la population ne bénéficie d'aucune couverture sociale. En outre, des
risques sociaux majeurs tels que la maladie et le chômage ne sont pas suffisamment sinon pas
du tout couvert par le système en vigueur.
La mise en œuvre de la Couverture Maladie Universelle par la Côte d'Ivoire le 24 mars 2014
va, sans nul doute, améliorer le système actuel de sécurité sociale par la création d'un système
national capable de prémunir l'ensemble de la population contre certains risques sociaux.
Ce système essentiellement contributif et basé principalement sur la solidarité nationale
devra permettre de couvrir les risques sociaux majeurs que sont la maladie, les accidents du
travail, l'invalidité, la vieillesse, le chômage, les charges de famille, le décès.
Il sera organisé autour de quatre organismes à gestion autonome à savoir la Caisse Nationale
de Prévoyance Sociale (CNPS) avec l'extension de la population couverte et des risques
couverts ; la Caisse Générale de Retraite des Fonctionnaires et Agents de l'État (CGRAE) avec
l'extension de la population couverte et des risques couverts ; la Caisse Nationale d'Assurance
Maladie (CNAM).

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En conséquence, la sécurité sociale constituerait un instrument important de la politique
nationale dans le domaine social et économique.
Les prestations qu'elle offre aux travailleurs et à leurs familles seraient, une composante
essentielle dans l'amélioration des conditions de vie, et donc un instrument contributif de
solidarité et facteur de réduction de la pauvreté des populations.
Les différents acteurs du système ivoirien de sécurité sociale peuvent être regroupés en deux
(02) grandes catégories.

D'une part, les organismes de sécurité sociale du secteur public et parapublic à savoir L’IPS-
CNPS (première partie), d’autre part, les organismes de sécurité sociale du secteur privé et
assimilés à savoir L’IPS-CGRAE (deuxième partie).
Mais bien avant, cherchons donc à comprendre ce que c’est qu’une IPS c’est à dire une
institution de prévoyance sociale.

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TITRE INTRODUCTIF : LA PREVOYANCE SOCIALE DES
TRAVAILLEURS

INTRODUCTION
L’assurance pour la retraite et la protection des travailleurs contre les risques sociaux tels
que les maladies et accidents de travail sont très importantes dans le développement des
ressources humaines de toute nation. C’est pourquoi l’Etat fait de la prévoyance sociale, une
priorité en favorisant la création d’Institutions de Prévoyance Sociale (IPS).
C’est en cela que le secteur privé qui concerne particulièrement la Législation du Travail, a vu
naître la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) comme principale Institution de
Prévoyance Sociale dans ce secteur et le secteur public la (LA CGRAE)
Il convient donc dans ce titre introductif de comprendre d’abord la notion d’Institution de
Prévoyance Sociale (IPS), ses missions, son organisation et son fonctionnement avant de
voir ensuite la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) et La Caisse Générale Des
Agents De L’Etat(CGRAE)

CHAPITRE I : L’INSTITUTION DE PREVOYANCE SOCIALE: L’IPS

I/ LES REGLES GENERALES APPLICABLES AUX IPS


Les dispositions générales concernant les IPS portent d’abord sur leur statut et leurs
fondements juridique (A), puis ensuite sur les modalités de leur création et de leur
constitution (B) et enfin elles portent sur leurs missions (C).

A/ STATUT ET FONDEMENTS JURIDIQUES D’UNE IPS


1) Statut juridique de l’IPS
L’Institution de Prévoyance Sociale (IPS), est une personne morale de droit public ou privé
et de type particulier, instituée sans capital social et dont les ressources sont constituées
des cotisations de ses membres.
Le patrimoine de l’IPS est exclusivement affecté à l’exercice de sa mission et elle dispose
d’un fonds d’établissement qui ne constitue pas un capital social. L’IPS est exonérée de
l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux puis dispensée également de la patente.
2) Les fondements juridiques de l’IPS
Les IPS ont principalement deux fondements juridiques :
- Au plan national, l’Institution de Prévoyance Sociale(IPS) est régie par la loi N°99-476
du 2 Août 1999 suivie des Décrets portant organisation et fonctionnement de chaque IPS.
- Au plan africain, les IPS sont instituées et fonctionnent conformément aux
dispositions du traité portant création le 22 Septembre 1993 de la Conférence
Internationale de la Prévoyance Sociale, en abrégé : la CIPRES dont la Côte d’Ivoire fait
partie.

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B/ CONDITIONS DE CREATION ET MODALITES DE CONSTITUTION D’UNE IPS
1) Conditions de création d’une IPS
La création d’une IPS obéit à quatre conditions fondamentales. En effet, toute IPS doit :
- Etre une personne morale de droit public ou de droit privé,
- Etre constituée par des membres, personnes majeures capables ou mineures
émancipées ayant le statut de travailleur de droit ivoirien ou de fonctionnaire,
- Avoir pour objet, la prévoyance sociale au profit de ses membres,
- Disposer d’un fond d’établissement intégralement versé sous forme de fonds de
dotation dans les comptes de l’institution logés dans une institution bancaire agréée.
-
2) Les modalités de constitution d’une IPS
L’IPS est constituée suivant deux principales modalités, à savoir :
- La rédaction des statuts et règlement intérieur de l’IPS et leur approbation :
Les statuts de l’IPS doivent préciser sa forme, sa durée qui ne doit excéder 99 ans, son
objet, sa raison ou dénomination sociale, son siège et le montant de son fonds
d’établissement.
Un Décret portant création de l’IPS pris en Conseil des Ministres doit approuver les dits
statuts.
- L’accomplissement des formalités de constitution de l’IPS
Trois (03) principales formalités sont nécessaires à la constitution d’une IPS. Elles doivent
être accomplies par les personnes mandatées dans un délai maximum de six (06) mois à
compter de la date du Décret de création de l’IPS. Ces formalités sont :
*La publication des statuts et du Décret de création dans un journal d’annonces légales,
*Le versement intégral du fonds d’établissement de l’IPS approuvé par le Ministre chargé
de l’Economie et des Finances, fonds dont le montant est alloué par l’Etat ou par une ou
plusieurs organisations professionnelles,
*La tenue du premier Conseil d’Administration de l’IPS : cette première réunion doit se
tenir également dans le délai de 6 mois maximums sur convocation des personnes
mandataires de l’IPS et cette première réunion a pour mission de :
. Constater le versement intégral du fonds d’établissement de l’IPS dans une banque,
. Procéder à la mise en place des organes dirigeants de l’IPS, à savoir l’élection du
Président du Conseil d’Administration (PCA) et la désignation du Directeur Général (DG),
. Donner pouvoir aux mandataires de faire la publication du Procès-verbal (PV) de ce
Premier conseil d’administration dans un journal d’annonces légales et de mettre fin à
la mission des mandataires à compter de la date de publication de ce PV de la réunion.
Ce n’est qu’à la suite de l’accomplissement de toutes ces modalités ou formalités de
constitution que l’IPS acquiert la personnalité morale et jouit d’une autonomie.
Ainsi, entre la date du Décret de création et l’accomplissement des formalités de
constitution, ni les mandataires, ni toute autre personne ne peuvent entreprendre des
actes de gestion de l’IPS. Les mandataires ne peuvent accomplir que des actes relatifs aux
formalités de constitution de l’IPS pour lesquels ils ont été mandatés.
Si au-delà du délai de 6 mois accordés, aucune des formalités citées n’est accomplie, cela
aura pour conséquence l’annulation de la constitution de l’IPS et la restitution par la

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banque du fonds d’établissement au Trésor Public si c’était une pour la constitution d’une
IPS public ou il sera restitué aux organismes professionnels qui l’ont constitué si c’était pour
la création d’une IPS privé.

C/ LES MISSIONS DE L’IPS


En général, trois principales missions sont exercées par l’IPS, à savoir :
- Assurer la gestion du régime obligatoire de prévoyance sociale du secteur privé ou
public, régime qui comprend la branche des prestations familiales, la branche des
prestations de maternité, la branche des prestations relatives aux maladies et
accidents de travail et la branche de l’assurance vieillesse ou retraite ;
- Assurer la gestion des régimes spéciaux ou complémentaires, obligatoires ou
volontaires qui peuvent être créés par Décret ;
- Procéder au recouvrement des cotisations des adhérents et assurer le service des
prestations liées aux différents régimes de prévoyance sociale.

II/ ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DES IPS


A/ ORGANISATION OU ADMINISTRATION DES IPS
L’IPS dispose de deux principaux organes pour sa gestion ou son administration. Il s’agit du
Conseil d’Administration et de la Direction Générale.

1) Le Conseil d’Administration (C.A)

a) Composition du C.A
Le C.A de l’Institution de Prévoyance Sociale est composé d’au moins 03 membres ou de 12
membres au maximum.

b) Le statut de membre du C.A ou d’administrateur


Les administrateurs ou membres du C.A sont choisis en raison de leur compétence, de leur
bonne moralité et de leur complémentarité.
Ceux représentant l’Etat sont nommés par arrêté conjoint des ministres de tutelle et ceux
représentant les organisations professionnelles sont désignés par leurs instances
représentatives. Ensuite, la liste des membres du C.A est approuvée par Décret pris en
Conseil des Ministres. Enfin les membres du C.A votent en son sein le Président du Conseil
d’Administration (PCA) lors de la tenue du premier conseil d’administration. En cas
d’empêchement temporaire du PCA, le Conseil d’Administration peut désigner par
délégation, un autre administrateur dans les fonctions de PCA pour une durée limitée non-
renouvelable.
Les membres du C.A, y compris le PCA sont nommés pour un mandat d’une durée de trois
(03) ans renouvelables deux fois au maximum.
En cas d’empêchement, de révocation d’un administrateur ou s’il est mis fin à son titre de
membre du C.A pour tout autre motif, il est remplacé par un autre nouveau membre désigné

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dans les mêmes conditions que lui pour seulement la durée du mandant restant à courir. Nul
ne peut appartenir simultanément aux Conseils d’Administration de deux IPS.
Chaque administrateur a les obligations suivantes :
- Ils doivent participer régulièrement aux réunions et aux délibérations du C.A ;
- Ils sont tenus responsables individuellement ou solidairement des actes de gestion
ou d’administration, constitutifs d’infractions qu’ils auraient commis. L’action en
responsabilité contre l’administrateur se prescrit en cinq (05) ans) compter de la date du fait
dommageable. Mais si ce fait dommageable est constitutif d’un crime ou délit, l’action se
prescrit en dix (10) ans.
Comme avantage financier, les administrateurs perçoivent une rémunération de leur activité
au sein du Conseil d’Administration de l’IPS dans les conditions fixées par le C.A lui-même et
approuvées par la ministre chargé de la prévoyance sociale.

c) Les attributions du C.A


En tant qu’organe suprême de l’IPS, le Conseil d’Administration (C.A) est chargé de :
- Définir la politique générale et les stratégies de réalisation des missions de l’IPS,
- Assurer le contrôle de la gestion ou l’administration de l’IPS par le DG à qui certains
pouvoirs peuvent être délégués par le C.A conformément aux statuts de l’IPS,
- Mobiliser les ressources et arrêter le budget de l’IPS, nécessaires à son
fonctionnement et à l’accomplissement de ses missions tout en contrôlant
périodiquement le budget de l’exercice en cours,
- Approuver le règlement intérieur de l’institution,
- Arrêter et approuver le bilan et les documents comptables de fin d’exercice.

2) La Direction Générale de l’IPS


La Direction Générale de l’IPS est pilotée par un Directeur Général (DG). Quelles sont le
mode de sa désignation, la durée de son mandat (a) et ses attributions (b) ?

a) Mode de désignation et mandat du DG


- Le DG de l’IPS est nommé par le Conseil d’Administration sur proposition du PCA
parmi les personnes ayant une bonne compétence dans le domaine de l’administration
d’institutions et jouissant d’une bonne moralité.
- Le DG est nommé pour un mandat d’une durée indéterminée, mais sa révocation
peut être prononcée à tout moment par le Conseil d’administration.

b) Les attributions du DG de l’IPS


Le DG représente l’institution dans tous ses rapports avec les tierces personnes. Les
Directions et Sous-directions de l’IPS sont sous la responsabilité du DG. Le DG assume
également certains pouvoirs qui lui sont délégués par le Conseil d’Administration. Les
fonctions de DG ne peuvent pas être assumées par le PCA.
Toutefois, en cas d’urgence, de vacance ou de révocation du DG, le Conseil d’administration
peut donner mandat au PCA d’assumer provisoirement les fonctions de DG qui prennent fin

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après une durée maximum de 3 mois à la fin desquels un nouveau DG devrait être nommé
par le Conseil d’Administration (C.A).

B/ LE FONCTIONNEMENT DE L’IPS
Le fonctionnement de l’IPS repose sur la tenue des réunions du Conseil d’Administration (1)
et la prise de ses décisions (2).

1) La tenue des réunions du C.A


Le Conseil d’Administration se réunit de façon ordinaire au moins une (01) fois par trimestre
et de façon extraordinaire, chaque que l’intérêt l’exige.
Les réunions sont convoquées par le président sur initiative personnel ou à la demande du
DG, des 2/3 des membres du C.A ou à la demande de l’un des ministres de tutelle.

2) Les décisions du C.A


Le Conseil d’Administration ne délibère et ne prend valablement ses décisions que si au
moins la moitié de ses membres est présente ou représentée. Chaque administrateur
dispose d’une voix délibérante. Un administrateur absent ou empêché ne peut être
représenté que par un autre appartenant au même collège et ce dernier ne peut représenter
qu’un seul administrateur. Après chaque séance, les décisions du C.A doivent forcément
faire l’objet d’un Procès-verbal (PV) consigné dans registre spécial tenu au siège de l’IPS et
signé par le Président et par un administrateur, désigné comme secrétaire de séance.
Par ailleurs, pour le bon fonctionnement de l’IPS, la loi règlemente ou interdit purement,
certaines conventions liant directement les organes dirigeants de l’institution. C’est le cas
par exemple de :
- Toute convention entre l’IPS et le PCA, le DG ou un administrateur,
- Toute convention à laquelle un administrateur, le DG ou le PCA est indirectement
intéressé ou traitent avec l’institution par personne interposée.
De même, les conventions qui n’ont pas été approuvées ou autorisées sont nulles de plein
droit. L’action en nullité se prescrit toutefois par trois (03) ans à compter de la date de
signature de ladite convention ou à compter du jour où cette convention a été révélée si elle
a été dissimulée.

III/ LE REGIME FINANCIER DE L’IPS


Si l’IPS est sous la tutelle administrative et technique du Ministre chargé de la famille et des
affaires sociales, elle est également placée sous la tutelle du ministre chargé de l’Economie
et des Finances au niveau financier. Le régime financier de l’IPS prévoit d’une part, ses
ressources et ses dépenses (A), puis d’autre part le contrôle de ses finances (B).

A/ LES RESSOURCES ET DEPENSES DE L’IPS


1) Les ressources de l’IPS
Les ressources de l’IPS sont constituées à titre principal des cotisations de ses membres.
- Ces cotisations relèvent des différentes branches de prestation de l’IPS, à savoir les

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cotisations pour la branche des prestations familiales, les cotisations pour la branche de
l’assurance maternité, les cotisations pour la branche des prestations concernant les
maladies et accidents de travail puis les cotisations pour la branche des prestations de
l’assurance vieillesse et retraite.
En dehors des cotisations de ses membres à titre principal, les ressources de l’IPS
proviennent également à titre exceptionnel :
- Des revenus de ses placements mobiliers et immobiliers, des produits de ses biens
meubles ou immeubles mis en location ou vendus ;
- Des dons et legs reçus conformément aux textes légaux en vigueur,
- Des subventions de l’Etat et des organismes privés ou publics nationaux ou
internationaux,
- Des produits de ses emprunts effectués dans les conditions prévues par la loi.
-
1) Les dépenses de l’IPS
- Les dépenses de l’IPS sont constituées à titre principal des dépenses liées à
l’accomplissement du service des différentes de prestations sociales au profit de ses
membres.
- En plus de dépenses liées à l’objet de l’IPS, celle-ci engage également des dépenses
liées à son de fonctionnement, des dépenses d’investissement et des dépenses concernant
le remboursement de ses avances et emprunts contractés.

B/ LE CONTROLE FINANCIER DE L’IPS


En raison de sa mission importante de prévoyance sociale, l’IPS fait l’objet de divers
contrôles au niveau de ses finances. On observe quatre (04) types de contrôles financiers
concernant la gestion financière de l’IPS. Il s’agit du contrôle étatique (1), le contrôle de la
tutelle (2), le contrôle interne (3) et le contrôle juridictionnel (4).

1) Le contrôle étatique
Il est aussi appelé contrôle contractuel car c’est le contrôle par lequel il est conclu entre
l’Etat et l’IPS, un contrat d’objectif permettant à l’Etat de préciser les obligations financières
à la charge de l’IPS et de définir ses objectifs à atteindre conformément au respect des
recommandations et des règles ayant force obligatoire, adoptées par les organes
compétents de la CIPRES.
2) Le contrôle de la tutelle
L’IPS étant placée sous la tutelle financière du ministre chargé de l’Economie et des
Finances, ce contrôle permet donc au ministre de tutelle d’approuver ou pas le budget de fin
d’exercice de l’IPS et le compte d’exploitation prévu pour l’exercice suivant.
En effet, le PCA a l’obligation de transmettre tous les documents comptables au ministre de
tutelle dans un délai d’un (01) mois suivant la date de leur adoption et le ministre dispose
aussi du même délai dès réception des dits documents pour faires ces observations et même
demander au Conseil d’Administration d’y ajouter toute modification dans le sens d’un
équilibre financier. L’absence d’observations du ministre de tutelle vaut approbation.

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3) Le contrôle interne
L’IPS est contrôlée en son sein par des commissaires aux comptes au nombre de deux (02)
et qui sont des personnes physiques ou morales, auditeurs agréés par le ministre chargé de
l’Economie et des Finances.
Les commissaires aux comptes sont nommés par le Conseil d’Administration de l’institution
dont un, sur proposition du ministre de l’Economie et des Finances et l’autre, sur proposition
des organisations professionnelles. Ils sont nommés pour un mandat de trois (03) exercices
sociaux, renouvelables indéfiniment. Leur rémunération et tous les frais engagés dans
l’exercice de leurs fonctions sont à la charge de l’institution.
Les commissaires aux comptes de l’IPS sont chargés de certifier que les comptes annuels
(recettes et dépenses) sont réguliers et sincères et qu’ils retracent une situation financière
voulue conformément aux objectifs de l’institution. Les commissaires aux comptes peuvent
également relever les insuffisances ou irrégularités observées aux niveau des comptes de
l’IPS en procédant à tout moment durant le long de l’exercice social, à la vérification de tous
les documents et livres comptables.
NB : les commissaires aux comptes ne peuvent être nommés membres du Conseil
d’Administration de l’IPS, ni pendant, ni à la cessation de leurs fonctions au sein de l’IPS
dans un délai de cinq (05) ans à compter de la date de cessation des dites fonctions.

4) Le contrôle juridictionnel
C’est le contrôle est assuré par une juridiction ou un tribunal. Concernant les finances de
l’IPS, elles sont également contrôlées par la Cour des Comptes. En effet, tous les
documents comptables de fin d’exercice et les rapports des commissaires aux comptes sur
l’état financier de l’institution doivent être transmis à la Cour des Comptes par le ministre
chargé de l’Economie et des Finance pour vérification.
Des poursuites judiciaires pourraient être également engagées devant la Cour des Comptes
contre les dirigeants de l’IPS pour leurs actes délictuels et malversations financières
commises dans l’exercice de leurs fonctions.
A présent nous aborderons l’étude de l’organisme de sécurité sociale du secteur privé et
assimilés en côte d’ivoire (PREMIERE PARTIE) ainsi que l’organisme de sécurité sociale du
secteur public et parapublic en côte d’ivoire (DEUXIEME PARTIE).

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PREMIERE PARTIE : LES ORGANISMES DE LA SECURITE SOCIALE DU SECTEUR
PRIVE ET ASSIMILES EN COTE D'IVOIRE
Ce sont principalement, l’Institution de Prévoyance Sociale la Caisse Nationale de la
Prévoyance Sociale (CNPS) et les Assurances privées.
Seule la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) fera l'objet d'étude dans la mesure où
les assurances privées constituent un cours à part entière dénommée droit des assurances.

TITRE 1 :L’IPS-CAISSE NATIONALE DE PREVOYANCE SOCIALE : LA CNPS

INTRODUCTION
L’Institution de Prévoyance Sociale dénommée Caisse Nationale de Prévoyance Sociale, en
abrégé CNPS est un organisme de prévoyance sociale ayant le statut de personne morale
de droit privé de type particulier, créée sans capital social, mais disposant d’un fonds
d’établissement et dont les ressources proviennent principalement des cotisations de ses
membres.
La CNPS est instituée pour accomplir les missions confiées à toute IPS ,Toutefois, les
missions de la CNPS concernent particulièrement la gestion des régimes de prévoyance
sociale du secteur privé.
sa mission principale qui est la gestion du régime général obligatoire de Prévoyance Sociale
du secteur privée et assimilé qui couvre quatre branches dont les prestations familiales, les
accidents de travail et maladies professionnelles, l’assurance maternité et l'assurance-
vieillesse.
La CNPS est juridiquement régie en général par les lois N°99-476 et N°477 du 2 Août 1999
portant création des IPS ainsi que par les règles et recommandations faites dans le cadre du
traité du 22 Septembre 1993 instituant la Conférence Interafricaine de Prévoyance Sociale
(CIPRES) et en particulier par le Décret N°2000-487 du 12 Juillet 2000 portant organisation
et fonctionnement de l’IPS-CNPS.
C'est un décret qui renforce son autonomie de gestion tout en demeurant sous la tutelle de
l'Etat de Côte d'Ivoire. Le suivi des activités de l'institution est fait à travers une convention et
un contrat programmé signé entre la CNPS et l'Etat de Côte d'Ivoire.
Ce Décret permet de comprendre d’une part les généralités sur la CNPS (I) et d’autre part,
de relever les modes de financement des différents régimes de cotisation de la CNPS (II)
ainsi que les différentes prestations qui y sont liées (II).

I/ GENERALITES SUR LA CNPS


Comme toute IPS, les généralités sur la CNPS portent sur son organisation (A), son
fonctionnement (B) et son régime financier (C).

A/ L’ORGANISATION DE LA CNPS
La CNPS est administrée par deux principaux organes que sont la Conseil d’Administration et
la Direction Générale.

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1) Le Conseil d’Administration (C.A) de la CNPS
a) composition du C.A
- Le C.A est l’organe suprême de la CNPS. Il est composé de façon tripartite de douze (12)
membres administrateurs dont :
*Quatre (04) administrateurs représentant l’Etat,
*Quatre (04) administrateurs représentant les organisations professionnelles d’employeurs,
*Quatre (04) administrateurs représentant les syndicats représentatifs des travailleurs.
- Le C.A est dirigé par un Président (PCA) élu par les autres membres à la majorité simple
lors de la tenue du premier conseil d’administration. Un vice-président est élu au même
moment et il n’exerce les pouvoirs du Président qu’en cas d’empêchement ou d’absence de
ce dernier. Si les deux sont absents ou empêchés, le C.A peut déléguer un autre
administrateur pour assumer les fonctions de PCA pour une durée limitée.
Cette délégation de pouvoir ne doit excéder 6 mois, sinon le Conseil d’Administration
prononcera la révocation du PCA et procédera à l’élection du nouveau PCA.
b) pouvoirs du Conseil d’Administration
le C.A, en tant qu’organe suprême de la CNPS, a les pouvoirs les plus étendus pour agir de
plein droit au nom de l’institution et pour faire autoriser tous les actes nécessaires à la
réalisation de son objet. A ce titre, il agit comme un organe de régulation et
d’administration :

- En sa qualité d’organe de régulation, le C.A a les pouvoirs suivants :


*Emettre au moins une fois par an, son avis motivé sur le fonctionnement, le recouvrement
des cotisations et le service des prestations qui y sont liées sur initiative personnelle ou
saisine des ministres de tutelle,
*Donner son avis motivé préalablement à toute modification des taux de cotisation ou de la
nature ou du montant des prestations,
*Arrêter sur proposition du Directeur Général (DG), toute décision d’organisation et de
fonctionnement de la gestion des régimes de prestations confiés à la CNPS dans le respect
des lois et règlements en vigueur.
- En tant qu’organe d’administration, le C.A a les attributs suivants :
* déterminer la politique générale de l’IPS-CNPS,
*arrêter le budget de l’exercice à venir et vérifier périodiquement l’exécution équilibrée du
budget en cours,
*veiller à l’élaboration d’un compte d’exploitation prévisionnel triennal, qui fait l’objet sous
son contrôle, d’une révision périodique,
*arrêter et approuver le règlement intérieur de l’institution, le bilan et les documents
comptables,
*déléguer des pouvoirs jugés nécessaires au DG dans le respect de la loi et des statuts afin
d’assurer la gestion quotidienne de l’institution.
2) La Direction Générale de la CNPS
La Direction Générale est l’organe d’exécution de la politique et des programmes de la CNPS.
Il est dirigé par un Directeur Général (DG) assisté de deux (02) Directeurs Généraux Adjoints
(DGA). Quel est leur mode de désignation et leurs attributions ?

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a) Mode de désignation du DG et de ses Adjoints
Le DG de la CNPS est nommé par le Conseil d’Administration qui détermine l’étendue de ses
pouvoirs, la durée de son mandat, statue sur sa révocabilité et fixe sa rémunération.
Le DG nomme à son tour les deux DGA après avis favorable du Conseil d’Administration.
b) Les attributions du DG et des DGA
- Le DG est chargé de la gestion courante de la CNPS. A ce titre, il a pour attributions de :
*veiller à l’exécution des délibérations du C.A,
*définir et faire approuver les stratégies de développement de la CNPS par le C.A,
*préparer le projet budget de l’institution,
* gérer, le patrimoine et les placements financiers de l’institution,
*assurer la coordination et la cohésion des différents services et agences de l’institution,
*assurer son autorité sur l’ensemble du personnel et des services puis procéder aux
nominations et affections en mettant en œuvre la politique de gestion des ressources
humaines définie par le Conseil d’Administration,
Le personnel de la CNPS, institution de droit privé, sont soumis aux règles de droit du
travail, c’est-à-dire régis par les dispositions du code du travail. C’est donc un personnel
engagé par contrat de travail et qui perçoit des traitements puis des salaires selon la
catégorie professionnelle et la législation du travail en vigueur.
*établir le rapport d’activité, le bilan et les documents comptables de fins d’exercice qu’il
soumet au Conseil d’Administration.
- Quant aux Directeurs Généraux Adjoints (DGA) :
Ils assistent le DG dans l’exécution de ses attributions. Les fonctions des DGA sont d’ailleurs
définies par le DG et approuvées par le Conseil d’Administration qui fixe également leur
rémunération et statue sur sa révocabilité.

B/ LE FONCTIONNEMENT DE LA CNPS
Le fonctionnement de la CNPS tient aux réunions du Conseil d’Administration (1) et de la
prise de ses décisions (2).
1) Les réunions du Conseil d’Administration de la CNPS
Le C.A de la CNPS se réunit de façon ordinaire au moins une (01) fois par trimestre, c’est-à-
dire quatre (04) fois par an et de façon extraordinaire à tout moment, chaque fois que
l’intérêt de l’institution l’exige.
Les réunions sont convoquées à la demande du PCA ou du DG ou des 2/3 des membres
administrateurs ou à la demande de l’un des ministres de tutelle et elles ont lieu au siège de
l’institution ou en tout autre lieu précisé sur les convocations qui doivent parvenir aux
participants 15 jours avant la tenue de la réunion.
2) Les décisions de C.A de la CNPS
Le Conseil d’Administration (C.A) de la CNPS prend ses décisions soit sur première
convocation ou soit sur deuxième convocation.
- Sur première convocation, le C.A ne délibère que si au moins la moitié de ses
membres est présente ou représentée comprenant au moins un administrateur des trois
instances du C.A (l’Etat, les organisations d’employeurs et les syndicats représentatives de
travailleurs).

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- Sur deuxième convocation, le C.A ne peut délibérer que si des membres d’au moins
deux (02) des trois instances du C.A sont présentent à la réunion. Chaque administrateur
représente une voix délibérante et un administrateur absent peut se faire représenter par
un autre issu de la même instance composante du C.A.
Les ministres de tutelles peuvent demander la révocation et le remplacement sans délai, du
Conseil d’Administration de la CNPS s’il ne tient pas ses réunions ou refuse de délibérer
malgré que les conditions légales sont réunies pour prendre ses décisions.
Toutes les délibérations des réunions du C.A doivent être constatées par des procès-verbaux
(PV) signés par le PCA et le secrétaire de séance ou par deux administrateurs présents.

C/ LE REGIME FINANCIER DE LA CNPS


La CNPS est soumise au même régime financier que toute IPS. En d’autres termes, l’origine
des ressources, la nature des dépenses et le contrôle financier de l’IPS-CNPS sont les mêmes
instaurés pour tout type d’institution de prévoyance sociale.

II/ L’IMMATRICULATION ET LES MODES DE COTISATION A LA CNPS

Dans l’exercice de sa mission de prévoyance sociale, la CNPS offre au travailleur ou à ses


ayants droits en cas de son décès, une gamme de prestations pour couvrir les différents
risques sociaux. Mais le travailleur ne peut bénéficier de ses prestations de la CNPS que s’il y
est immatriculé (A) et si ses cotisations (B) y sont régulièrement versées.

A/ L’IMMATRICULATION A LA CNPS
L’immatriculation est l’acte administratif par lequel une entreprise ou un travailleur est
affilié à l’IPS-CNPS aux fins de constituer une base donnée à partir de laquelle toutes les
activités de celle-ci peuvent se réaliser. Cette immatriculation se fait par déclaration en
début d’activité (1) et doit être signalée en cas de cessation d’activité (2)

1) Les déclarations aux fins d’immatriculation


Il existe trois types de déclarations aux fins d’immatriculation, à savoir la déclaration de
l’entreprise ou de l’employeur, la déclaration du travailleur salarié et la déclaration du
travailleur indépendant
a) La déclaration de l’entreprise ou de l’employeur
Selon la loi du 2 Août 1999 portant Code de prévoyance sociale, « doit être obligatoirement
affilié à la CNPS, tout employeur, personne physique ou morale occupant des travailleurs
salariés. Cette déclaration se fait par l’employeur en fournissant tous les documents légalisés
d’existence de l’entreprise auprès des services de la CNPS territorialement compétent dans
le délai maximum d’un mois (30 jours) à compter de la date du premier embauchage.
L’employeur remplit un imprimé intitulé « Déclaration aux fins d’immatriculation » et la
CNPS lui notifie le numéro d’immatriculation de l’entreprise.
L’employeur doit avertir la CNPS de tout changement au niveau de l’entreprise (situation
géographique, changement de statuts, d’activité…)
En du régime obligatoire de prévoyance sociale, la possibilité est offerte à tout employeur
d’adhérer volontairement à un ou plusieurs autres régimes spéciaux de la CNPS.
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b) La déclaration du travailleur salarié
L’employeur est également tenu de déclarer tous ses salariés à la CNPS peu importe la
nature de leurs contrats de travail en fournissant tous les renseignements concernant leur
identification.
La déclaration du travailleur salarié doit intervenir dès le premier jour de son embauche en
remplissant la fiche de déclaration avec tous les renseignements sur l’état civil et
professionnel du travailleur. Ce dernier doit s’assurer de sa déclaration en recevant de son
employeur, numéro d’immatriculation CNPS contenu dans une fiche de notification qui
vaut attestation d’immatriculation ou carte d’assuré.
Afin de permettre d’alimenter le fichier famille, le salarié doit également fournir tous les
renseignements sur sa situation matrimoniale et les pièces d’état civil de chaque membre de
la famille.
Concernant le salarié déjà déclaré à la CNPS, l’immatriculation étant unique, il conserve son
même numéro d’immatriculation, même s’il quitte son employeur pour un nouvel emploi
ailleurs, le nouvel employeur ne faisant que s’assurer de la déclaration du travailleur en
précisant son numéro de déclaration à la CNPS.
Le salarié par l’intermédiaire de son employeur, doit signaler à la CNPS tout changement
dans son état civil ou dans sa situation matrimoniale et géographique.
De même, dans les cas concernant :
- La déclaration tardive du salarié :
L’employeur devra fournir à la CNPS les Déclarations Individuelles des Salaires Annuelles
(DISA) des années écoulées afin de régulariser sa situation de cotisation.
- Les anomalies dans l’immatriculation :
L’employeur doit saisir l’agence CNPS dont il relève pour apporter les corrections
nécessaires.
- La perte de l’attestation d’immatriculation :
La CNPS ne pourra établir de duplicata qu’au vu de l’imprimé de déclaration du travailleur
dument remplit par l’employeur à partir de la pièce de l’état civil ayant servi à
l’établissement de l’attestation d’immatriculation perdue.

c) La déclaration du travailleur indépendant


L’immatriculation à la CNPS est également ouverte à titre exceptionnel pour certains
régimes généraux et spéciaux de prévoyance sociale, obligatoires ou volontaires au profit
des personnes du secteur privé travaillant de façon personnelle et indépendante telles que
les commerçants, les artisans, les agriculteurs…
Toutefois, concernant le régime général et obligatoire de prévoyance sociale, les
professionnels exerçant à titre personnel, ne peuvent s’affilier à la CNPS que pour la branche
des prestations de maternité, les prestations familiales et pour la branche des prestations
liées aux accidents de travail et maladies professionnelles.
La fiche de déclaration est renseignée individuellement par le concerné lui-même en y
indiquant son état civil, sa situation matrimoniale, géographique et la nature de sa
profession. Une fiche de notation contenant son numéro d’immatriculation lui est remise
par la CNPS et elle vaut attestation d’immatriculation ou carte d’assuré.

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2) Les cas de cessation d’activité et d’emploi
En cas de fermeture temporaire ou définitive de l’entreprise, l’employeur doit déclarer cette
situation à la CNPS, en remplissant la fiche de cessation d’activité pour l’entreprise et la
fiche de cessation d’emploi pour les salariés. Pour le faire, il doit :
- Informer la CNPS par écrit en précisant la date ainsi que les motifs de la fermeture,
- Remplir et déposer à la CNPS, pour chacun des employés, une fiche de cessation
d’emploi, un certificat de travail et un relevé nominatif des salaires afin de permettre
plus tard au travailleur de constituer son dossier de retraite,
- Remplir et déposer à la CNPS, les DISA pour le suivi de la carrière des travailleurs.
Par ailleurs, l’employeur doit également remplir la fiche de cessation d’emploi lorsque le
salarié est licencié ou a démissionné, peu importe le motif.

B/ LES MODES DE COTISATION A LA CNPS

Les prestations sociales de la CNPS sont financées principalement par les cotisations des
travailleurs et entreprises ou employeurs affiliés. Le calcul de ces cotisations tient compte
d’une part de l’assiette, des taux, des salaires planché et plafond (1) et d’autre part, des
modalités de paiement des cotisations (2).

1) L’assiette, les taux de cotisation, les salaires planché et plafond


a) L’assiette des cotisations
Les cotisations à la CNPS sont assises sur le salaire brut, les primes ayant nature de salaire
augmentés le cas échéant par les avantages en nature (ex : logement, véhicule de service…),
à l’exception des primes ayant nature de remboursement.
- Le salaire brut
Il est constitué par les traitements de base, des indemnités et primes en espèces qui
rémunèrent l’activité du travailleur à l’exclusion des allocations familiales et des primes
accessoires ou indemnités ayant nature de remboursement. Ainsi les primes de transport, de
panier, d’outillage, de caisse, de salissure, de mission, de dégradation de tenue de travail
sont exclues de l’assiette des cotisations.
- Les avantages en nature
Ce sont les éléments de la rémunération qui ne sont pas donnés en espèce, mais qui font
bénéficier le travailleur par la remise d’un bien meuble ou immeuble. Lorsqu’il s’agit d’une
chose dont la valeur pécuniaire est déterminée (ex : villa ou voiture de fonction pour le DG),
cette valeur est celle retenue pour la détermination des cotisations. Dans le cas contraire, la
valeur des avantages en nature qui doit être retenue pour le calcul des cotisations est celle
qui est en vigueur pour le calcul des taxes et impôts sur les salaires.
b) Les taux de cotisation
Les taux utilisés pour le calcul des cotisations sont les suivants :
- 5, 75% des rémunérations mensuelles soumises à cotisation pour les prestations
familiales dont 0,75% pour l’assurance maternité,
- 2 à 5% des rémunérations mensuelles soumises à cotisation (selon le secteur

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d’activité), pour les cotisations relatives aux accidents de travail et maladies
professionnelles,
- 12% pour l’assurance vieillesse et retraite.
Il faut noter que pour les prestations familiales, puis les prestations relatives aux accidents
de travail et maladies professionnelles, les taux de cotisations sont à la charge exclusive de
l’employeur. Quant au taux de cotisation concernant l’assurance vieillesse, il est à la charge
conjointe de l’employeur à qui revient 8% et du travailleur qui a une part de 4% sur un taux
de 12%.
c) Salaires planché et plafond
Le salaire planché est le salaire minimum qui sert de base de calcul des cotisations. Ainsi,
c’est le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) dont le montant actuel est de
75.000F CFA, qui représente le salaire planché.
Le salaire plafond est quant à lui, le salaire maximum ou salaire limite servant de base de
calcul des cotisations. Ainsi, comme salaires plafond, on a :
- 840.000F CFA/an, soit 210.000F CFA par trimestre ou 70.000F CFA/mois pour les
prestations familiales, accidents de travail et maladies professionnelles,
- 19.767.780 FCFA/an, soit 4.941.945F CFA par trimestre ou 1.647.315 F CFA/mois
pour l’assurance vieillesse et retraite.
2) Les modalités de paiement des cotisations
a) Qui paye les cotisations à la CNPS ?
Selon les dispositions du code de prévoyance sociale, c’est de la responsabilité unique de
l’employeur de faire le versement des cotisations à la CNPS en ajoutant à sa part patronale
les retenues opérées sur le salaire pour la part légalement prévue du travailleur.
b) Quelle est la périodicité des paiements des cotisations ?
Le paiement des cotisations se fait soit chaque mois pour les entreprises employant 20
salariés et plus, ou soit chaque trimestre pour celles employant moins de 20 salariés.
Le versement des cotisations doit se faire au plus tard le 15 du mois suivant la fin du mois
ou du trimestre consommé.
Le paiement peut se faire par chèque, par virement ou en espèces.
De même, l’appel de cotisation ou la déclaration de cotisation doit dûment être remplie et
déposée à la CNPS, même en l’absence de tout paiement.
c) Quelles sont les pénalités en cas de carence dans le paiement des cotisations ?
Les cotisations à la CNPS peuvent subir soit une majoration de retard ou soit, donner lieu au
paiement d’intérêts moratoires à la charge exclusive de l’employeur.
- La majoration de retard est un taux supplémentaire appliqué aux cotisations de la
CNPS qui n’ont été payées à la période légale prévue. C’est donc un montant de plus comme
pénalité de retard que doit verser l’employeur en plus du montant initial à payer.
La formule de calcul de la majoration de retard (M.R) est la suivante :
M.R = (Montant initial x 0,5/1000) x Nombre de jours de retard
NB : 0,5/1000 = 0,005%
- Les intérêts moratoires sont des sommes d’argent destinées à réparer un préjudice
subi par le créancier du fait de la mauvaise ou la non-exécution par le débiteur de son
obligation de se libérer de sa dette.

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En matière de cotisation de la CNPS, si un employeur sollicite un échelonnement de sa dette,
c’est-à-dire étaler le paiement de sa dette sur une période plus ou moins longue, si cet
échelonnement est agréé, cela ne met pas fin aux pénalités de retard. Il est appliqué au
montant de la dette, un taux d’intérêts moratoires de 1,5% par mois
3) La Déclaration Individuelle des Salaires Annuels : la DISA
La DISA est un document analytique qui retrace la situation des cotisations de l’entreprise et
des salariés déclarés à la CNPS.
Ainsi conformément aux dispositions du code de prévoyance sociale, l’employeur est tenu
de produire une déclaration périodique faisant ressorti pour chacun des salariés qu’il a
occupé, le montant des rémunérations et gains perçus par le salarié et la durée du travail
effectué
NB : le défaut de production de la DISA aux délais fixés donne lieu au versement d’une
pénalité de 10% du montant total mensuel des cotisations dues par l’employeur défaillant.
La DISA permet d’éviter à l’employeur et à son travailleur de produire au titre des périodes
parfois reculées, les pièces justificatives requises telle que par exemple les bulletins de
salaire, pour la liquidation d’un dossier de prestation. La DISA met également en évidence le
cas des travailleurs n’ayant pas encore obtenu leurs numéros d’immatriculation CNPS et
éventuellement les erreurs d’évaluation et de plafonnement effectués par l’entreprise.

III/ LES PRESTATIONS SOCIALES DE LA CNPS

Dans le cadre de la couverture sociale des assurés, la CNPS leur sert trois (03) types de
prestations. Il s’agit d’une part des prestations familiales et de maternité (A), des
prestations liées aux accidents et maladies professionnelles (B) puis d’autre part les
prestations au titre de l’assurance vieillesse et retraite (C).

A/ LES PRESTATIONS FAMILIALES ET DE MATERNITE


Afin d’aider l’assuré à faire face à certaines charges familiales et en vue de promouvoir la
protection maternelle et infantile ainsi que l’éducation des enfants, la CNPS offre les
prestations familiales et de maternité suivante :
- Les allocations prénatales et postnatales ou l’aide à la mère aux nourrissons,
- Les indemnités congé de maternité,
- Le remboursement des frais d’accouchement et des soins médicaux,
- Les allocations au foyer de l’assuré et les allocations familiales.
1) L’allocation prénatale
Ce sont des sommes d’argent dues à toute femme salariée déclarée ou à la conjointe d’un
travailleur salarié déclaré à la CNPS à compter du jour de la déclaration de grossesse sur une
période de neuf (09) mois.
a) Conditions pour bénéficier de l’allocation prénatale
Il faut être une femme de nationalité ivoirienne ou étrangère salariée déclarée ou être la
conjointe d’un travailleur salarié déclaré à la CNPS, être en état de grossesse constaté
médicalement par un carnet de maternité et déclarer à la CNPS la situation grossesse au plus

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tard à cinq mois (05) de grossesse et ce, après le premier examen médical effectué par un
médecin agréé.
b) Le montant de l’allocation prénatale
Le montant de l’allocation prénatale s’élève à 13.500 F CFA versé en trois fractions dont :
- 3000F CFA après le premier examen médical effectué au 3ème mois de grossesse,
- 6000 F CFA après le deuxième examen médical effectué au 6ème mois de grossesse,
- 4500 F CFA après le troisième examen médical effectué au 8ème ou dernier mois de
grossesse.
2) L’allocation postnatale
C’est une somme d’argent versée à toute femme salariée déclarée ou la conjointe d’un
salarié déclaré à la CNPS ayant donné naissance à un enfant né vivant et viable constaté par
un certificat de naissance et déclaré à l’état civil.
a) Conditions d’octroi de l’allocation postnatale
*Il faut être une femme ivoirienne ou étrangère, salarié déclarée ou être la conjointe d’un
travailleur déclaré à la CNPS,
Donner naissance à un enfant, né vivant et viable constaté par un certificat de naissance
délivré par un médecin agréé,
*déclarer la naissance de l’enfant à l’état civil pour la production d’un acte de naissance à
fournir à la CNPS.
b) le montant de l’allocation postnatale
Ce montant s’élève à 18.000 F CFA, payable sur 12 mois (01 an) en trois fractions dont :
- La moitié, soit 9000F CFA à la naissance,
- Le ¼ du montant, soit 4500F CFA à l’âge de 6 mois de l’enfant,
- Le dernier ¼ du montant, soit 4500F CFA à l’âge d’un (01) an ou 12 mois de l’enfant.
3) L’allocation congé de maternité
Cette somme d’argent versée par la CNPS à la femme salariée en couche se trouvant en
congé de maternité sous forme d’indemnités journalières en vue de compenser la perte de
salaire chez son employeur due à son inactivité.
a) Conditions pour bénéficier de l’allocation congé de maternité
*il faut être une femme salariée ivoirienne ou étrangère déclarée à la CNPS et se trouvant en
congé de maternité,
*avoir travaillé au moins pendant trois (03) mois chez un employeur affilié à la CNPS,
* fournir à la CNPS, une attestation de suspension de contrat délivrée par l’employeur pour
congé de maternité.

b) Le montant de l’allocation congé de maternité


Les indemnités journalières sont dues à la femme salariée en congé sur toute la période des
14 semaines de repos. En d’autres termes, la femme salariée en congé de maternité perçoit
intégralement de la CNPS, son salaire net qu’elle percevait chez son employeur avant son
départ en congé à l’exclusion des primes n’ayant pas nature juridique de salaire (ex : prime
de salissure, prime de panier, prime de transport, prime d’assiduité, prime de caisse…)

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En cas d’accouchement avant terme ou prématuré, la femme salariée conserve son droit à
14 semaines effectives de repos et par conséquent son droit de percevoir son allocation
congé de maternité » sur cette période.
En cas d’accouchement après terme, la femme salariée percevra l’indemnité correspondante
au titre de la période prénatale jusqu’à la date effective de la délivrance.

4) Le remboursement des frais d’accouchement et soins médicaux


Toutes les dépenses effectuées par la femme en couche sont remboursées intégralement
par la CNPS sur présentation des reçus, des ordonnances et bulletins médicaux.
Ces dépenses à remboursés concernent les frais d’hospitalisation, les frais pharmaceutiques
et les soins médicaux engagés par la femme salariée depuis le 3 ème mois de la grossesse
jusqu’à la reprise du travail après le congé de maternité. Les remboursements se font après
avis du médecin-conseil de la CNPS.

5) L’allocation au foyer du travailleur


Ce sont des sommes d’argent allouées au travailleur déclaré, à l’occasion de la naissance de
chacun de ses trois « 03) premiers enfants issus de son premier mariage légal ou du second
mariage s’il y a eu dissolution du premier pour décès de la précédente conjointe.
Le montant de cette allocation s’élève à 18.000F CFA par enfant qui est né,) condition de
fournir à la CNPS toutes les pièces justificatives que l’enfant est né vivant et viable et qu’il
est déclaré à l’état civil.

6) L’allocation familiale
Ce sont des sommes d’argent allouées au travailleur déclaré ou à la femme salariée pour
chacun des enfants mineurs qui sont à sa charge et qui sont âgés de 0 à 14 ans.
Toutefois, la limite d’âge est repoussée à 18 ans si l’enfant est en apprentissage et à 21 ans
s’il continue la poursuite de ses études ou s’il ne peut exercer un travail salarié pour
maladie ou handicap physique ou morale.
Le montant de cette somme s’élève mensuellement à 1500F CFA par enfant en charge.
Pour en bénéficier, le travailleur concerné doit fournir à la CNPS, les pièces suivantes :
- Une attestation de travail,
- Une ordonnance de puissance paternelle pour les mères célibataires,
- Un certificat médical pour les enfants pour les enfants âgés de moins de 6 ans ou
souffrant d’un handicap physique ou moral,
- Un certificat d’apprentissage ou de scolarité, un certificat de vie et entretien.

B/ LES PRESTATIONS LIEES AUX MALADIES ET ACCIDENTS DE TRAVAIL


1) Les notions de maladie professionnelle et accidents de travail
a) La notion de maladie professionnelle
La maladie professionnelle est l’état de dégradation de la santé du travailleur dû au fait qu’il
soit exposé de façon régulière à l’action d’agents nocifs ou microbes à l’occasion de certains
travaux. Trois éléments caractérisent la maladie professionnelle, à savoir :
- Le travailleur doit être exposé au risque pendant une certaine période,

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- Il doit présenter les symptômes de la maladie dans un délai prévu après avoir quitté
l’emploi pour lequel à l’occasion duquel il pouvait être exposé,
- la maladie doit figurer sur la liste des maladies professionnelles prévues par la loi
pour chaque secteur d’activité.
b) La notion d’accident de travail
L’accident de travail est un fait survenu à un travailleur quelle qu’en soit la cause, par le fait,
à l’occasion ou en raison du travail.
Sont assimilés à un accident de travail, l’accident de trajet et l’accident de déplacement dans
le cadre d’une mission du travailleur.
L’accident de trajet est celui intervenu sur le chemin en allé et retour de la résidence du
travailleur à son lieu habituel de service, à condition que le trajet ne soit interrompu ni
détourné par le travailleur pour des raisons personnelles
Quant à l’accident de déplacement, c’est celui qui intervient lors des voyages du travailleur
dans le cadre d’une mission pour le compte de son employeur ou de son entreprise.
Trois éléments caractérisent l’accident de travail, à savoir :
- L’accident doit être soudain, imprévisible et ayant une cause extérieure à la victime,
- L’accident doit causer un préjudice corporel et moral à la victime,
- L’accident doit se produire à l’occasion, au temps et/ou au lieu du travail ou à défaut
de ces critères, il doit se produire au moment où l’employeur exerce encore son
autorité sur l’employé.
2) Les bénéficiaires des prestations liées aux maladies et accidents de travail
Ont droits aux différentes prestations de la CNPS en cas de maladie professionnelle ou
accidents de travail, les personnes suivantes :
- Les travailleurs salariés ivoiriens ou étrangers déclarés à la CNPS,
- Les apprentis déclarés dont les cotisations sont versées par leurs maîtres,
- Les élèves des établissements techniques placés dans les centres de formation
professionnelles,
- Les membres et agents des coopératives ouvrières de production, les gérants non-
salariés et leurs préposés,
- Les PDG et DG des sociétés commerciales et industrielles (SA) et les gérants des SARL,
- Les travailleurs indépendants ou exerçant des professions libérales,
- Les ayant-droits du travailleur en de décès, suite à une maladie professionnelle ou un
accident de travail.
3) Les formalités et procédures
L’indemnisation par la CNPS du travailleur victime d’une maladie professionnelle ou d’un
accident de travail, n’est possible que dans le respect de certaines procédures ou formalités
qui se situent à quatre (04) niveaux, tant au niveau de l’employeur, du travailleur victime ou
son représentant, du médecin traitant qu’au niveau de la CNPS elle-même.

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a) Les formalités et obligations au niveau de l’employeur
- Il doit déclarer en trois exemplaires à l’Inspection du travail, toute maladie ou tout
accident de travail dans un délai de 48 H à compter de la date à laquelle la maladie ou
l’accident de travail a été constaté sur le territoire national. Cependant, si l’accident s’est
produit hors du territoire ivoirien, le délai de 48H court à compter de la date à laquelle
l’employeur est informé de l’accident.
- Il doit signaler ou aviser le médecin chargé du service de santé de l’entreprise ou à
défaut du médecin du travail le plus proche,
- Il doit assurer les premiers soins d’urgence
- Il doit diriger le travailleur victime au centre médical de l’entreprise ou
interentreprises ou à défaut, dans un établissement sanitaire public ou privé agréé.
NB : les frais d’évacuation du travailleur malade ou accidenté du travail dans un centre
médical privé non agréé ne sont pris en compte que dans la limite des tarifs des hôpitaux
publics.
- L’employeur doit remettre au travailleur victime ou à son représentant, une fiche de
déclaration d’accident et des soins, dument remplie et signé valant bon de soins
gratuits dans un établissement conventionné
NB : En cas d’avance des frais de soins et d’hospitalisation, l’employeur ou la victime se fait
rembourser par la CNPS sur présentation de toutes les pièces justificatives dans un délai
maximum de deux (02) ans à compter de leur date de délivrance.
- Enfin, l’employeur doit constituer toutes les pièces du dossier d’indemnisation du
travailleur et ce dossier comprend :
*un certificat ou attestation de travail ;
*une fiche de déclaration d’accident,
*le bulletin de salaire du mois précédant celui de la maladie ou l’accident,
*les certificats médicaux de constatations des blessures, de prolongation
éventuellement et de guérison ou consolidation délivrés par le médecin traitant,
*l’attestation de reprise de travail établit par l’employeur,
*le procès-verbal d’accident de travail établit par l’inspection du travail.
b) les formalités au niveau du travailleur victime ou son représentant
- il doit informer verbalement ou par écrit l’employeur sans délai,
- déclarer l’accident dans un délai maximum de deux (02) ans sous peine de forclusion.
Toutefois le travailleur peut saisir la commission du recours gracieux de la CNPS afin de
prendre en compte son indemnisation,
- fournir le relevé de salaire annuel des 12 derniers mois précédant l’accident,
- se présenter à toutes les convocations de la CNPS sous peine de suspension de ses droits.
c) les formalités relevant du médecin traitant
- il doit délivrer tous les documents et certificats médicaux nécessaires à la constitution du
dossier,
- il doit collaborer avec les parties prenantes (employeur-travailleur victime-CNPS) lorsque
son intervention ou son avis est sollicité.

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d) les formalités incombant à la CNPS elle-même
- elle doit engager une procédure d’enquête d’accident de travail à travers l’Inspection du
Travail,
- réclamer toutes les pièces nécessaires à la constitution du dossier d’indemnisation,
- mener une enquête sociale pour l’indemnisation des ayant-droits,
- faire une expertise de l’état de santé de la victime afin de déterminer le taux d’incapacité
permanente pour le calcul de la rente
4) Les différentes prestations au profit du travailleur malade ou accidenté du travail
La CNPS offre des prestations en nature (a) et des prestations en espèces (b) au titre de
l’assurance accidents et maladies professionnelles.
a) Les prestations en nature
La CNPS couvre directement et intégralement :
- Les frais médicaux, chirurgicaux, pharmaceutiques, d’hospitalisations nécessaires
pour le traitement de la victime d’un accident de travail ou maladie professionnelle,
- La fourniture, la réparation et le renouvellement des appareils de prothèse et
d’orthopédie nécessités par l’invalidité de la victime,
- Couverture des frais de rééducation professionnelle, de réadaptation fonctionnelle et
de reclassement de la victime.
En cas de décès du travailleur assuré, la CNPS supporte les frais funéraires, dans la limite
révisable d’un forfait fixé au quart du salaire minimum annuel en vigueur, c’est-à-dire
(75.000F CFA x 12) : 4 = 225.000F CFA auxquels s’ajoutent, en cas d’accident mortel de
mission, les frais de transfert du cadavre au lieu de sépulture
b) Les prestations en espèces
En plus des prestations en nature, la CNPS fournit en espèces, les prestations suivantes :
- Les indemnités journalières
Lorsque le travailleur se trouve dans l’obligation de suspension de son contrat de travail, due
à une maladie ou accident de travail, une indemnité journalière lui est versée pour
compenser la perte de salaire due à la cessation d’activité. Elles sont versées au travailleur
victime pour le compte de son employeur si celui-ci a maintenu la totalité du salaire de la
victime durant la période d’incapacité.
- Les rentes versées à la victime
La rente est une somme d’argent due à une personne par obligation légale ou contractuelle
en vue de compenser le préjudice subi et résultant de son incapacité.
Ainsi, tout travailleur déclaré à la CNPS, victime d’une maladie professionnelle ou d’un
accident de travail a droit de la part de la CNPS, à une rente lorsqu’il est atteint d’une
incapacité permanente et définitive.
Cette rente est due à partir de la date de consolidation des blessures et elle est payée
trimestriellement.
Toutefois, elle peut être versée annuellement si son montant est inférieur au dixième (1/10)
du salaire minimum annuel, ou elle peut être payée mensuellement à la demande du
bénéficiaire si le taux d’incapacité atteint 75%.

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- La rente aux ayant-droits
En cas de décès du travailleur assuré, suite à une maladie professionnelle ou un accident de
travail, ses ayant-droits bénéficient de sa rente.
Elle est payée à compter du lendemain du décès.
Constituent les ayant-droits du travailleur décédé, le conjoint survivant, les enfants héritiers,
les descendants et ascendants.

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DEUXIEME PARTIE : LES ORGANISMES DE LA SECURITE SOCIALE DU
SECTEUR PUBLIC ET PARAPUBLIC EN COTE D'IVOIRE

L’Etat a l'obligation d'assurer la couverture sociale de tous les fonctionnaires comme le


stipulent la loi du 7 novembre 1962 sur les pensions civiles et le décret d'application 68-82
du 9 février 1968. Il organise un régime spécial de réparation pécuniaire accordé au
fonctionnaire en cas d'invalidité résultant de maladie ou d’accident survenus dans l'exercice
de ses fonctions.
Le statut général de la Fonction Publique prévoit, en ses articles 65 et suivants, un régime de
congé maladie en faveur du fonctionnaire atteint d'une maladie non professionnelle ou
professionnelle et du fonctionnaire victime d'un accident de service.
La couverture maladie est assurée par la Mutuelle Générale des Fonctionnaires et Agents de
l'Etat (MUGEFCI) et les Mutuelles des agents du secteur public (Mutuelle des Agents du trésor,
Mutuelles des Agents des Impôts, etc.).
les principaux organismes sont l'Institution de Prévoyance Sociale, Caisse Générale de Retraite
des Agents de l'Etat (IPS-CGRAE), la Mutuelle Générale des Fonctionnaires et Agents de l'Etat
de Côte d'Ivoire (MUGEF-CI), le Fonds de Prévoyance Militaire (FPM), le Fonds de Prévoyance
de la Police Nationale (FPPN), le Ministère de la Fonction Publique et de la Modernisation de
l'Administration et le Ministère de l’Économie et des Finances et aujourd’hui la Caisse
Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) puis son organe de pilotage, l'Institution de
Prévoyance Sociale - Caisse Nationale d’Assurance Maladie (IPS-CNAM).

Il faut préciser que ce document a été conçu et présenté spécialement selon un volume
horaire indiqué pour dispenser le cours. (20H)
Ce qui ne nous permettra pas d’aborder certains organismes sus cités.

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TITRE 1 :L’IPS-CAISSE NATIONALE DE PREVOYANCE SOCIALE-CAISSE GENERALE
DE RETRAITE DES AGENTS DE L’ETAT : IPS-CGRAE
La retraite peut donc être définie, au sens strict, comme étant l'arrêt ou la cessation des
activités professionnelles. Au sens large, c'est la situation d’une personne, après qu’elle ait
atteint l’âge minimum lui permettant de quitter son activité professionnelle, de continuer à
toucher un revenu appelé pension.
La retraite en tant qu’état de non activité professionnelle suivant celui de l’exercice de
l'activité professionnelle nécessite une préparation préalable et une gestion rigoureuse.
Ainsi, soucieux du devenir des fonctionnaires et travailleurs salariés après la période d'activité,
l'Etat a développé une politique sociale à leur faveur, traduite par la mise en place d'un régime
de retraite géré à travers deux institutions.
Il s'agit notamment de la CGRAE (secteur public) et la CNPS (secteur privé et assimilé). Ces
deux institutions sont donc chargées d'assurer le bien-être social et économique des retraités
par le biais du paiement des pensions de retraite.
Dans ce titre, nous ferons une présentation générale de l'IPS-CGRAE dans un premier temps
(Chapitre 1), ensuite nous analyserons le processus d'admission à la retraite : de la liquidation
au paiement de la pension (Chapitre 2), et enfin, nous procéderons au calcul de la pension de
retraite (Chapitre 3).

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CHAPITRE 1 : LA PRESENTATION GENERALE DE L'IPS-CGRAE

Il s'agira de voir dans une première partie l'histoire et les missions de l'IPS-CGRAE (section 1),
dans une deuxième partie son organisation (section 2) et dans une troisième les relations de
la CGRAE avec l'extérieur (section 3).

SECTION 1.- HISTORIQUE ET MISSIONS DE L'IPS-CGRAE

Ici, nous analyserons l’histoire de cette institution, d'une part et ses missions, d’autre part.

PARAGRAPHE 1.- HISTORIQUE

À son accession à l’indépendance, l’Etat de Côte d’Ivoire ayant succédé à l’Etat français, a opté
en ce qui concerne la gestion de la retraite, pour le maintien des caisses de retraite mises en
place par l’administration coloniale. En 1962, la loi n° 62-405 du 7 novembre 1962 fut votée
pour instituer le régime des pensions civiles géré par les services des pensions de Côte
d’Ivoire. La gestion de ce régime fut par la suite confiée de 1964 à 1977 au Ministère des
Affaires Économiques et du Plan, précisément au Trésor public.
Compte tenu de l’accroissement de la population des retraités et l’augmentation de la charge
de travail, il est apparu nécessaire de créer une structure différente du Trésor, investie d’une
mission de service public. C’est ainsi que fut créée la CGRAE.
L'ordonnance n° 77-206 du 5 avril 1977, ratifiée par la loi n° 77-496 du 29 juin 1977, fait de la
CGRAE un Établissement Public Administratif (EPA). Elle fut par la suite érigée en
Établissement Public à Caractère Industriel et Commercial (EPIC) par le décret n° 92-47 du 29
janvier 1992.
Mais très rapidement, son nouveau statut va connaître des limites eu égard à sa forte
dépendance de la grande Administration (Ministère de la Fonction Publique, Trésor, Budget,
Solde...) et qui ne lui permettait pas d’atteindre ses objectifs. Dans le but de rendre
l'Institution plus opérationnelle et de lui conférer une autonomie fonctionnelle et financière
ainsi qu’une souplesse de gestion, la CGRAE a été transformée en Société d’Etat (SODE) par le
décret n° 97-614 du décembre 1997.
Les différentes études actuarielles menées ont révélé que les retraités d’aujourd’hui
bénéficient des cotisations des agents encore en activité, ces derniers devant bénéficier à leur
tour des cotisations de générations beaucoup plus jeunes.
Il s'agit du financement des pensions versées aux retraités par les cotisations des actifs qui
accumulent en contrepartie des droits pour leur future retraite.
Les différentes études actuarielles menées ont révélé un déficit chronique de la Société d’Etat,
CGRAE. C’est ainsi que le Gouvernement a adopté en avril et juillet 2012, un ensemble de
textes de reforme relatifs aussi bien à la gestion des pensions publiques qu’au statut juridique
de la CGRAE (Caisse générale de retraite des agents de l’Etat).
Depuis le 18 avril 2012 donc, par décret n° 2012-366, dissolution de la société d’Etat
dénommée Caisse Générale de Retraite des Agents de l’Etat (CGRAE-SODE). C’est dire que la
CGRAE cesse d’être une société d’Etat et devient, désormais, une institution de prévoyance
sociale de la caisse générale de retraite des agents de l’Etat (IPS-CGRAE) par décret n° 2012-
367, création de l’Institution de Prévoyance Sociale dénommée Caisse Générale de Retraite
des Agents de l’Etat (IPS-CGRAE).

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C’est une nouvelle institution qui a pour ambition de s'adapter à sa vocation sociale à savoir
gérer le régime de retraite des fonctionnaires qui est une mission de service public. Il faut
noter que la réforme de la CGRAE a été initiée depuis très longtemps.
Et cela a été motivé par le déficit chronique structurel de cette institution. C’est pourquoi, il
est apparu urgent pour le Gouvernement de mettre en œuvre une nouvelle réforme.
Le nouveau statut juridique d’Institution de Prévoyance Sociale de la CGRAE lui confère une
autonomie de gestion, une souplesse de fonctionnement répondant aux attentes de plus en
plus pressantes des assurés sociaux, de renforcer la qualité de ses services, d’avoir des moyens
de gestion selon les règles communautaires de la Conférence Inter-africaine de la Prévoyance
Sociale (CIPRES).
L'IPS-CGRAE est placée sous la tutelle financière du Ministre chargé de l'Économie et des
Finances, auprès du Premier Ministre, la tutelle technique étant assurée par le Ministère
d'Etat, Ministère de l’Emploi, des Affaires "Sociales et de la Formation Professionnelle.
Si le statut juridique de la CGRAE a changé à maintes reprises, le régime de retraite qu'elle
gère, lui, n'a subi aucune modification. C'est le régime dit obligatoire et par répartition.
Dans le cadre de ce régime, l'Etat s'est engagé à assurer à chaque agent de l'Etat, une fois à la
retraite, un niveau minimal de revenu.
Pour atteindre cet objectif, la contribution financière de chaque agent ou fonctionnaire
s'avère nécessaire. Le retrait est donc, par essence, un système de rotation qui fait que les
retraités d’aujourd’hui bénéficient des cotisations encore en activité, ces derniers devant
bénéficier à leur tour des cotisations de générations beaucoup plus jeunes.
Il s'agit du financement des pensions versées aux retraités par les cotisations des actifs qui
accumulent en contrepartie des droits pour leur future retraite.
Chaque actif ou fonctionnaire constitue un retraité en devenir et un bénéficiaire potentiel.
Ainsi n'a droit à la pension de retraite que le retraité qui pendant sa période d'activité
professionnelle a contribué au financement du système par des cotisations régulières.

STATUT JURIDIQUE
La Caisse Générale de Retraite des Agents de l'Etat est une Institution de Prévoyance Sociale
régie par le décret n° 2012-367 du 18 avril 2012. L'IPS-CGRAE est régie par :

- La loi n° 99-476 du 2 août 1999 portant définition et organisation des Institutions de


Prévoyance sociale ;

- Les décrets pris pour son application, notamment les dispositions du présent décret et les
statuts annexés ;

- Par le Traité instituant la Conférence interafricaine de la Prévoyance sociale signé à Abidjan


le 22 septembre 1993 ;

- et, à titre subsidiaire, par les dispositions législatives et réglementaires applicables aux
sociétés commerciales, si celles-ci ne sont pas contraires à celles de la loi n° 99-476 du 2 août
1999 susvisée et les décrets pris pour son application.

Le siège de l'IPS-CGRAE est à Abidjan-Plateau, rue du commerce.

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PARAGRAPHE 2.- MISSION DE L’IPS-CGRAE

Il s'agit d’une mission de service public (A) et des prestations de l'IPS-CGRAE(B)

A.- UNE MISSION DE SERVICE PUBLIC


La mission de service public dont l’IPS-CGRAE est investie se résume en deux activités
essentielles à but non lucratif :

- percevoir les cotisations et subventions destinées au financement des pensions de retraite


et autres prestations tout en assurant la gestion financière des excédents de cotisations ;

- effectuer en faveur des bénéficiaires désignés, différentes prestations, notamment le


paiement des pensions de retraite et de réversion, les allocations et les rentes viagères.

L'objet de la CGRAE tel que précisé par l’article 2 du décret de création de la société est la
gestion au profit des bénéficiaires du régime obligatoire des pensions, du régime volontaire
et complémentaire de retraite, des fonds collectés au titre des deux précédents régimes :

le régime obligatoire des pensions ou régime par les cotisations versées par les actifs au titre
de vieillesse sont immédiatement utilisées pour payer les pensions des retraités.

le régime volontaire et complémentaire de retraite qui est un régime de retraite par


capitalisation, les actifs d'aujourd’hui épargnent en vue de leur propre retraite. La pension
est assurée par une mise en réserve volontaire ou obligatoire sous la forme d'un capital qui
servira de base à une rente viagère.

La CGRAE a donc pour principale mission : d'assurer la pérennisation des différents régimes
de pensions obligatoires, complémentaires ou spéciaux , au bénéfice des fonctionnaires et
agents de l'Etat. L'enjeu fondamental de cette mission est de payer le bon droit au bon
bénéficiaire dans les meilleures conditions et délais.

B.- LES REGIMES DE RETRAITE OFFERTS PAR LA CGRAE

Il est important de rappeler que la CGRAE offre deux régimes à ses adhérents à savoir :

Le régime obligatoire des pensions ou régime par les cotisations versées par les actifs au
titre de vieillesse sont immédiatement utilisées pour payer les pensions des retraités.

Le régime volontaire et complémentaire de retraite qui est un régime de retraite par


capitalisation, les actifs d'aujourd’hui épargnent en vue de leur propre retraite. La pension
est assurée par une mise en réserve volontaire ou obligatoire sous la forme d'un capital qui
servira de base à une rente viagère.

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1. LES PRESTATIONS DE L'IPS-CGRAE CONCERNANT LE REGIME OBLIGATOIRE DES
PENSIONS

Une prestation sociale est un versement fourni à toute personne (assujettie à un organisme
de sécurité sociale) lorsqu'elle se trouve dans une situation particulière couverte par la
protection sociale (EX : remboursement maladie, pension de retraite, pension d'invalidité,
allocation chômage, etc.). Ces prestations sociales sont en général versées en contrepartie de
cotisations.
La CGRAE sert au profit de ses bénéficiaires diverses prestations. Ces prestations versées sous
forme de pensions dont la jouissance est immédiate et prend effet le mois suivant le départ à
la retraite.
Rappelons que La retraite est définie comme étant la situation sociale et financière du fonctionnaire
qui, ayant atteint l’âge conventionnel de départ à la retraite, cesse son activité professionnelle de
manière définitive.

Quelle elle est la population couverte par la CGRAE ?

Les personnes couvertes par les régimes gérés par l’IPS-CGAE sont :
 Fonctionnaires civils
 Magistrats
 Les agents temporaires des administrations et établissements publics de l’Etat
 Ambassadeurs
 Les membres du Conseil Economique, Social, Environnemental et Culturel
 Les membres du Gouvernement et Assimilés
 Militaires, Gendarmes et Policiers
 Les ayants causes en cas de décès en activité ou à la retraite

Quelles sont les prestations servies par de la CGRAE ?

Ces prestations peuvent être fournies :

- "en espèces "- c’est le cas de la pension de retraite que perçoit régulièrement le retraité, c’est
le cas du chômeur qui reçoit en espèces son allocation chômage, etc.
- " en nature " - c’est le cas lorsqu’un patient est soigné à l’hôpital. C’est également l’existence
d’équipements sociaux comme les crèches pour l’accueil des enfants, ou de services tel le
SAMU social qui vient en aide aux plus déshérités en intervenant souvent dans la rue !
Il existe deux catégories de prestations :les prestations directes payées aux retraités eux-
mêmes et les prestations indirectes ou prestations pour ayant droit payées aux veufs ou
veuves et aux orphelins du retraité défunt.

a- Les Prestations directes :


- LES PENSIONS PERIODIQUES CIVILES OU PENSION DE RETRAITE DE FONCTIONNAIRE CIVIL

- LES PENSIONS PERIODIQUES MILITAIRES OU LE REGIME MILITAIRE

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NB :pour les deux premières prestations voir (chapitre 2 /section 1 sur la liquidation de la
pension)

- REMBOURSEMENT DE COTISATIONS :

CONDITIONS D’OUVERTURE DE DROIT

Le remboursement de cotisations est accordé au fonctionnaire ou à l’agent de l’État qui a :


– Totalisé moins de 15 ans de services ;
– Cessé définitivement ses fonctions avant l’âge statutaire ;
– Cotisé effectivement au régime de retraite.

PIÈCES A FOURNIR

 . Pièces impératives

• Une demande de liquidation de pension à retirer à la CGRAE ou auprès de son DRH ;


• Un extrait original d’acte de naissance de l’intéressé(e) ;
• Un bulletin original de solde de la dernière année d’activité ;
• Une copie de la pièce d’identité de l’intéressé(e) ;
• Une copie du certificat de première prise de service ou de la décision d’engagement ;
• Tous les actes d’avancement, de nomination ou de promotion.

 Pièces complémentaires (en fonction de la situation de l’assuré)

• Une décision d’autorisation de validation des services auxiliaires, le cas échéant ;


• Une attestation de cotisations au titre des services auxiliaires, le cas échéant (original) ;
• Un état signalétique des services militaires, le cas échéant (original).

Lorsque le fonctionnaire a réuni les pièces ci-dessus, il les dépose auprès de son DRH qui le
complétera avec les pièces ci-après :

• Un Relevé Général des Services (RGS) (original) ;


• Un acte de radiation ou de mise à la retraite ;
• Un Certificat de Cessation de Paiement (CCP)(original) ;
• Une attestation de régularisation de situation administrative (original).

-ALLOCATION TEMPORAIRE D’INVALIDITE :

CONDITIONS D’OUVERTURE DE DROIT

L’allocation temporaire d’invalidité est accordée pour un (1) an, par la Commission de
Réforme, au fonctionnaire victime de maladies ou d’accidents survenus dans l’exercice de sa
fonction.

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PIÈCES A FOURNIR

 Pièces impératives

• Une demande d’invalidité temporaire ;


• Un rapport circonstancié ;
• Un extrait original d’acte de naissance de l’intéressé(e) ;
• Une copie de la pièce d’identité ;
• Une copie du dernier acte de nomination ou état signalétique de service;
• Un certificat médical initial ou de constatation ;
• Un certificat médical de guérison ou de consolidation.

 Pièces complémentaires (en fonction de la situation de l’assuré)

 Pour les civils

Un rapport médical fourni par le Conseil de Santé

 Pour les militaires

• Un Procès-Verbal de la Commission de Réforme;


• Un arrêté portant attribution d’une allocation temporaire d’invalidité..

-LA RENTE VIAGERE D’INVALIDITE :

CONDITIONS D’OUVERTURE DE DROIT

La rente d’invalidité est accordée de façon définitive par la Commission de Réforme, après
que l’assuré ait satisfait aux exigences du nombre de passages devant ladite commission.

PIÈCES A FOURNIR

• Une demande manuscrite ;


• Un rapport circonstancié ;
• Un rapport médical fourni par le Conseil de Santé ;
• Un extrait de naissance de l’intéressé ;
• Une copie de la pièce d’identité ;
• Un Relevé d’identité bancaire (RIB) ;
• Le dernier acte d’avancement.

b- Les prestations indirectes ou les prestations pour ayant-droit


Les prestations indirectes sont celles servies par l’IPS-CGRAE aux ayant causes de l’assuré principal.
Nous avons :
- LA PENSION DE CONJOINT SURVIVANT :

CONDITIONS D’OUVERTURE DE DROIT


Pour le bénéfice de la pension de conjoint survivant, le mariage doit avoir été contracté
deux (2) ans au moins avant le décès du fonctionnaire ou, exceptionnellement, un (1) an

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avant, lorsqu’au moins un enfant, quel que soit son âge, est issu du couple.
Toutefois, le droit à la pension de conjoint survivant peut-être éteint dans les cas ci-après :

• Si le conjoint survivant avait introduit une demande de divorce qu’il n’a pas retirée
avant le décès du fonctionnaire ;
• S’il est de notoriété publique et dument établi par voie judiciaire, qu’il a cessé
la vie conjugale plus de trois (3) ans avant le décès du fonctionnaire
• En cas de remariage ou de décès du conjoint survivant.

Pièces à fournir

 Pièces impératives

• Une demande de pension de réversion à retirer à la CGRAE ou auprès du DRH du dernier


employeur de rattachement du défunt ;
• Un extrait original d’acte de naissance du défunt et du conjoint survivant ;
• Une copie des pièces d’identité du défunt et du conjoint survivant ;
• Un extrait original d’acte de mariage ;
• Un extrait original d’acte de décès du fonctionnaire ;
• Un acte de notoriété original déterminant la qualité des héritiers du défunt, délivré par le
tribunal ou un notaire ;
• Un certificat original de non-appel ou de non- opposition à l’acte de notoriété si délivré par
le tribunal ;
• Un certificat original de non-divorce et de non- séparation de corps délivré par la
circonscription d’état civil du lieu de naissance du conjoint survivant ;
• Un certificat original de non-remariage délivré par la circonscription d’état civil du lieu de
naissance du conjoint survivant ;
• Un relevé d’identité bancaire.

 Pièces complémentaires (en fonction de la situation de l’assuré)

S’il existe, à la date du décès, un ou plusieurs enfant(s) mineur(s) issu(s) du fonctionnaire, le


conjoint survivant doit ajouter les pièces suivantes :

• Un acte de tutelle ou administration légale pour les enfants mineurs (original) ;


• Un extrait d’acte de naissance de chaque enfant mineur (original) ;
• Un certificat médical original constatant
l’infirmité pour les enfants atteints d’une infirmité reconnue permanente et incurable ;
• Un certificat de vie et d’entretien pour les enfants mineurs (original).

Lorsque le fonctionnaire est décédé en activité, le conjoint survivant doit joindre les pièces
ci-après :

• Un bulletin original de solde de la dernière année d’activité ;


• Une copie du certificat de première prise de service ou de la décision d’engagement ;
• Une décision d’autorisation de validation des services auxiliaires, le cas échéant ;
• Une attestation de cotisations au titre des services auxiliaires, le cas échéant (original) ;

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• Un état signalétique des services militaires, le cas échéant (original);
• Tous les actes d’avancement, de nomination ou de promotion.

Pour les cas de décès en activité, le conjoint doit réunir les pièces ci-dessus, les déposer
auprès de son DRH qui rajoutera les pièces ci-après :

• un Relevé Général des Services (RGS) (original) ;


• un acte de radiation ou de mise à la retraite ;
• un Certificat de Cessation de Paiement (CCP) (original) ;
• une attestation de régularisation de situation administrative (original).

- LA PENSION TEMPORAIRE D’ORPHELIN :


- CONDITIONS D’OUVERTURE DE DROIT
- La pension temporaire d’orphelin est accordée aux enfants du fonctionnaire décédé
respectant les conditions ci-après :
- 1. La filiation doit être légalement établie à l’égard du fonctionnaire
2. L’orphelin doit avoir moins de vingt et un (21) ans à la date du décès du
fonctionnaire.
- Est également assimilé à un orphelin, l’orphelin âgé de plus de vingt et un (21) ans qui
présente, le jour du décès de l’agent, une infirmité le mettant dans l’impossibilité de
gagner sa vie.

Pièces à fournir
 . Pièces impératives

- • Une demande de réversion de pension temporaire d’orphelin à retirer à la CGRAE


ou auprès du DRH du dernier employeur de rattachement du défunt ;
• Un extrait d’acte de naissance du tuteur ou de la tutrice (original) ;
• Un extrait d’acte de naissance du défunt (original) ;
• Un extrait d’acte de naissance des orphelins mineurs ou infirmes (original) ;
• Une photocopie de la pièce d’identité du défunt ;
• Un extrait d’acte de décès du fonctionnaire (original) ;
• Un certificat médical constatant l’infirmité pour les enfants atteints d’une infirmité
reconnue permanente et incurable, le cas échéant (original) ;
• Un acte de notoriété déterminant la qualité des héritiers du défunt, délivré par le
tribunal (original) ou un notaire (copie certifiée conforme à l’original);
• Un certificat de non-appel ou de non-
opposition à l’acte de notoriété délivré par le tribunal ;
• Un acte de tutelle ou un acte d’administration légale (original) ;
• Une photocopie de la pièce d’identité du tuteur ou de la tutrice ;
• Un certificat de vie et entretien pour les enfants mineurs (original) ;
• Un relevé d’identité bancaire du tuteur ou de la tutrice.

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 Pièces complémentaires (en fonction de la situation de l’assuré)

- Lorsque l’assuré est décédé en activité, le tuteur ou l’administrateur légal devra


joindre les pièces ci-après :
- • Un bulletin de solde de la dernière année d’activité (original) ;
• Une décision d’autorisation de validation des services auxiliaires, le cas échéant
(original) ;
• Une attestation de cotisations au titre des services auxiliaires, le cas échéant
(original) ;
• Une photocopie du certificat de première prise de service ou de la décision
d’engagement ;
• Tous les actes d’avancement, de nomination ou de promotion.
- Les pièces doivent être déposées auprès du DRH qui complètera le dossier avec les
pièces ci-après :
- • Un Relevé Général des Services (RGS) (original) ;
• Un acte de radiation ou de mise à la retraite ;
• Un Certificat de Cessation de Paiement (CCP) (original) ;
• Une attestation de régularisation de situation administrative (original).

2. LE REGIME DE RETRAITE COMPLEMENTAIRE PAR CAPITALISATION

Qu’est-ce que c’est ?

Le régime de la retraite complémentaire a été adopté en avril 2018 par le gouvernement


avant la signature d’un décret le 24 juin 2020, puis d’un arrêté le 22 janvier 2021.

C’est un régime de retraite complémentaire par capitalisation et un mécanisme par lequel


l’adhérent effectue des cotisations afin de s’assurer un montant de pension de retraite
(pension de base + pension complémentaire) qui se rapproche au mieux du revenu qu’il
percevait durant son activité. Ainsi, il est désormais le seul maître de la qualité de sa retraite.

Dans ce régime, l’adhérent accumule progressivement un stock de capital qui servira à


améliorer sa pension de retraite. Le niveau de ce capital dépend de son effort de contribution.

Le produit de retraite par capitalisation des fonctionnaires et agents de l’État de Côte d’Ivoire,
dénommé «La Complémentaire», vient compléter le régime actuel de retraite. C’est la
coexistence des deux régimes qui assure désormais à l’adhérent un niveau de vie plus
confortable à la retraite.

a. Les objectifs de La Complémentaire : La Complémentaire a pour finalité le


versement d’une pension viagère supplémentaire, suivant le principe de la
capitalisation. Des objectifs mesurés pour améliorer le plan de retraite de nos assurés
:
 Maximiser la pension de retraite de l’adhérent en fonction de son effort de
contribution
 Maintenir un niveau de vie proche de celui que l’adhérent avait lorsqu’il était en
activité
 Jouer un rôle actif sur la qualité de la future retraite de l’adhérent.
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Qui sont les cibles ?

Ce régime est destiné aux fonctionnaires et agents de l’Etat en activité.

b. Les caractéristiques de la complémentaire

Les Cotisations
Le taux de cotisation obligatoire est de 5% prélevé directement à la source (salaire
indiciaire). Vous avez également la possibilité de bonifier votre épargne en optant
pour des contributions additionnelles ou des versements libres.

En conformité avec le caractère individuel et le niveau de transparence accru du


régime par capitalisation, un compte au nom de chaque adhérent est ouvert dans les
livres de l’IPS-CGRAE et alimenté par ses cotisations et versements.

Les Prestations
La Complémentaire offre l’une des prestations suivantes:

Une rente Viagère avec la possibilité d’avoir un capital de 20%.


Un capital Unique lorsque le droit à pension n’est pas acquis.
Une Réversion en capital unique aux ayants cause en cas de décès.

c. Modes d’adhésion
Les modalités d’adhésion sont les suivantes :

Pour les adhésions volontaires, les pièces à fournir sont les suivantes :
– une copie du bulletin de solde ou de l’arrêté de nomination ou de la carte de
fonctionnaire.
– une copie de la CNI ou de l’attestation en cours de validité + la photocopie du
récépissé d’enrôlement.
– un extrait de naissance original des tiers bénéficiaires.

d. Paiement des cotisations

> Les cotisations obligatoires sont directement retenues à la source par l’organisme employeur.
-> Les contributions additionnelles sont :

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soit prélevées par l’organisme employeur, soit versées aux partenaires financiers désignés par l’IPS-
CGRAE
-> Les versements libres sont directement effectués par l’adhérent auprès de l’IPS-CGRAE ou auprès
du partenaire financier désigné par l’IPS-CGRAE.

e. La liquidation des droits

La Liquidation des droits


- La liquidation des droits de l’adhérent au titre de la retraite
complémentaire est effectuée dès la liquidation de ses droits au titre du
régime de base.
La Réversion
- En cas de décès de l’adhérent, ses droits sont reversés à ses ayants
cause.

Comment maximiser son revenu de retraite ?

Pour maximiser son revenu de retraite, l’adhérent doit recourir à 2 types de cotisations
optionnelles ::
Un montant à prélever sur une période indiquée par ses soins

Les contributions additionnelles Les versements libres


Un montant à verser occasionnellement
selon sa convenance

Le montant minimum requis est de 5 000 FCFA mensuel pour les contributions additionnelles et de
25 000 FCFA pour les versements libres.

Quels sont Les avantages de la complémentarité ?

Une épargne simple car :


Dès la souscription de l’adhérent à la retraite
complémentaire, l’IPS-CGRAE s’occupe de tout.
Un prélèvement mensuel est effectué à la source
conformément au montant de cotisation dû.

Une épargne flexible :


L’adhérent a la possibilité de procéder à des cotisations additionnelles ou des versements
libres

Une épargne rémunérée :


La retraite complémentaire assure à l’adhérent une
rémunération à hauteur de 3,5% l’an et le versement
d’une quote-part sur les revenus de placement, le cas échéant.

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Une épargne transparente :
A chaque fin d’exercice, l’IPS-CGRAE met à la
disposition de l’adhérent un relevé récapitulatif de
situation mentionnant les cotisations versées, les droits
attribués et leur solde.

Une épargne sécurisée :


La retraite complémentaire est gérée par l’IPS-CGRAE,
première Institution de Prévoyance Sociale certifiée ISO
9001 version 2015 sur l’ensemble de ses activités en
Afrique de l’Ouest. Le régime est régi par des textes de
lois sur la réglementation financière ainsi que par une
politique de placement et de gestion financière.

Une retraite plus confortable :


La Complémentaire permet à l’adhérent de bonifier sa
pension afin que son niveau de vie à la retraite soit le plus
proche possible de celui qu’il avait lorsqu’il était en activité.

7 questions pour mieux comprendre La Complémentaire

1- Pourquoi un régime de retraite


complémentaire ?
Dans le cadre de la restructuration du système des pensions
publiques intervenue en 2012, le Gouvernement ivoirien a
adopté à temps et avec efficacité des mesures profondes
de réforme du système des pensions publiques. Ceci, dans
le souci de :
- garantir la pérennité des régimes sous gestion ;
- améliorer les conditions de vie des fonctionnaires à la retraite,
notamment par la création d’un régime complémentaire par
capitalisation. L’objectif à terme de ce nouveau régime est
d’améliorer le montant de la pension de retraite versée aux
vaillants serviteurs de l’État

2- Les syndicats de fonctionnaires ont-ils été


associés à la définition des caractéristiques du
régime de retraite complémentaire ?
Oui. Par l’organisation d’un vaste dialogue social instruit par
le Gouvernement ivoirien et conduit par l’IPS-CGRAE sous
l’égide du Ministère de l’Emploi et de la Protection Sociale.
Durant un an, cette plateforme inédite en son genre a vu la
participation active de 309 partenaires sociaux, soit 237
représentants syndicaux issus de 36 organisations syndicales
et 72 représentants des Directions des Ressources Humaines
issus de 78 ministères et organismes affiliés. Ainsi, le dialogue
social a abouti, en juin 2019, à la déclaration portant consensus
des caractéristiques du nouveau régime

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3- Le régime de retraite complémentaire par
capitalisation remplace-t-il le régime de retraite
de base ?
Non. Ce régime vient compléter et non remplacer le régime
actuel de retraite. C’est la coexistence des deux régimes
qui assure désormais à l’adhérent un niveau de vie plus
confortable à la retraite

4- Quelle est la différence entre le régime de


base et celui de la retraite complémentaire par capitalisation ?
Dans le système actuel dit par répartition, les cotisations versées
par l’ensemble des actifs, au titre de l’assurance vieillesse, sont
immédiatement utilisées pour payer les pensions de toutes les
personnes en situation de retraite au même moment.
Tandis que le nouveau régime de retraite complémentaire par
capitalisation a un caractère individuel. Les fonctionnaires
et agents de l’État épargnent en vue de financer leur propre
retraite, en fonction de leur effort de contribution.

5- À quel moment puis-je adhérer au régime de


la retraite complémentaire par capitalisation ?
- Si vous êtes un fonctionnaire déjà en activité, à tout moment
de votre carrière.
-Si vous êtes un futur fonctionnaire, votre adhésion sera systématique

6- À quoi devra s’attendre le futur retraité en


adhérant au régime de retraite complémentaire ?
Au versement d’une pension de retraite bonifiée et la plus
proche possible du salaire en activité, en fonction de l’effort de
contribution du cotisant. Cela permettra ainsi aux valeureux
fonctionnaires et agents de l’État de vivre une retrait

7- En tant que fonctionnaire en activité,


comment y adhérer ?
Pour adhérer au nouveau régime de retraite complémentaire
par capitalisation, rendez-vous dans les agences IPS-CGRAE,
muni des documents suivants :
- une copie du bulletin de solde ou de l’arrêté de nomination ou
de la carte de fonctionnaire ;
- une copie de la CNI ou de l’attestation en cours de validité +
la copie du récépissé d’enrôlement ;
- un extrait de naissance original des tiers bénéficiaires.

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SECTION 2.- L'ORGANISATION DE L'IPS-CGRAE

L'organisation de la CGRAE sera analysée sous l'aspect administratif, comptable et juridique.

PARAGRAPHE 1.- L'ORGANISATION ADMINISTRATIVE

Conformément à son statut de Société d'Etat, l’organisation de la CGRAE repose sur deux
structures essentielles :

- Le Conseil d’Administration ;

- La Direction Générale.

A.- Le Conseil d’Administration

La gouvernance de l'IPS-CGRAE est assurée par deux organes distincts :

- Un organe d’administration : le Conseil d’Administration

- Un organe de gestion : la Direction Générale.

Le Conseil d’Administration de l’IPS-CGRAE est composé selon le modèle tripartite prescrit


par la loi n° 99-476 du 02 août 1999 susvisée, qui prévoit trois collèges :

- Le collège Etat ;

- Le collège employeur ;

- Le collège travailleur.

Le Conseil d’Administration comprend douze (12) membres nommés par décret et il exerce,
de façon continue, son autorité et son contrôle sur les activités de l’institution.
Il y a lieu de faire observer l’absence au sein de ce conseil d’un représentant des syndicats de
fonctionnaires et agents de l’Etat.
Dans cette dynamique, le C.A et la D.G ont décidé de mettre à notre portée, la vie et les actions
de notre Institution à travers un portail. Il s'agit d'un outil puissant de communication,
d’ouverture et d’échanges qui ravive et scelle les liens entre l’IPS-CGRAE et ses partenaires
sociaux.
Vous y trouverez des informations Institutionnelles, une documentation sur les régimes de
retraite gérés par l’IPS-CGRAE, des conseils pratiques pour la préparation à la retraite et
surtout, des fenêtres dynamiques permettant d’échanger avec vous sur les questions de droits
à nos prestations.

B.- La Direction Générale


Direction Générale est chargée de la gestion quotidienne de la Caisse et veille à la mise en
œuvre des délibérations et recommandations du Conseil d’Administration.

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S’il est vrai que le droit OHADA prévoit le poste de DGA, il est à noter que ce poste n’est pas
prévu par la loi portant définition et organisation des institutions d’Etat.
Il se pose alors le problème de la conformité des textes nationaux au droit communautaire.
Sous la supervision du Directeur Général, le fonctionnement de l’institution est assuré au
quotidien par cinq (5) directions à travers lesquelles se trouve réparti le personnel de la
CGRAE. Il s’agit de :

- La Direction des Pensions.

- La Direction Financière et Comptable.

- La Direction de la Planification et du Développement.

- La Direction des Ressources Humaines.

- La Direction des Systèmes d’Information.

1.- La Direction des pensions

2.- La Direction Financière et Comptable

3.- La Direction de la Planification et du Développement

4.- La Direction des Ressources humaines

5.- La Direction des systèmes d'information

PARAGRAPHE 2.- L'ORGANISATION COMPTABLE

L’activité comptable est assurée par le Département Comptabilité ayant en son sein deux
services :
- le service « Fonctionnement » qui assure la gestion comptable des opérations liées aux frais
généraux de gestion de la société et aux investissements ;

- le service « Pension » qui s’occupe du traitement comptable des informations relatives à


l’activité spécifique de gestion du régime de pension par répartition.
Les comptes de la CGRAE font l’objet conformément à la réglementation en vigueur d’un
contrôle annuel effectué par deux commissaires aux comptes choisis parmi ceux inscrits au
tableau de l’ordre des experts-comptables.
En tant que structure d’Etat, la CGRAE est en principe soumise aux exigences des règles de
gestion des entreprises commerciales relevant du traité de l'OHADA et dont le référentiel
comptable est le SYSCOHADA.
Or compte tenu de la spécificité de son activité principale, la CGRAE a retenu le modèle
SYSCOHADA pour la présentation des comptes de bilan et le modèle du Plan Comptable
Régional de Référence des Organismes de Prévoyance Sociale des pays d’Afrique de la zone
Franc (PCRROPS) pour la présentation des comptes d'exploitation.

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Cette présentation a l’avantage de mieux mettre en évidence le résultat des opérations
techniques d'une part et le résultat de la gestion courante de l'entreprise d’autre part.
En effet, l’utilisation de deux référentiels comptables induit des états financiers non-
homogènes.
Par ailleurs, les règles applicables à la présentation du bilan ne prévoient pas la dotation de
réserves techniques pourtant indispensables aux institutions de prévoyance sociale en vue de
renforcer les capitaux propres ; contrairement au SYSCOHADA, cette disposition est prévue
par le code CIPRES.
Au plan fiscal, en l'absence de convention d’exonération fiscale, la CGRAE est tenue en tant
que société d’Etat de se conformer au régime fiscal de droit commun applicable aux sociétés
commerciales.
Elle est donc, à l’instar de toutes les sociétés commerciales soumise au paiement de l'impôt
sur les bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC) et de la patente bien qu’elle ne réalise pas
de bénéfice.
On note cependant que les déclarations fiscales relatives aux résultats ne retiennent comme
assiette que les seules opérations de fonctionnement en dehors de celles résultant des
opérations techniques :
Le non-paiement du BIC et de la patente s'analyse à notre sens comme une irrégularité que
l’Administration Fiscale est fondée à relever à tout moment.
Les anomalies décriées, supra, ont été dénoncées par les commissaires aux comptes qui ont
déclaré dans leurs rapports ne pas être en mesure de se prononcer sur les éventuels
redressements fiscaux qui pourraient en résulter et leur incidence sur les résultats de
l’institution.

PARAGRAPHE 3.- LE CADRE JURIDIQUE

Les dispositions régissant le fonctionnement des régimes gérés par la CGRAE sont le résultat
d’un empilement sur plusieurs décennies de nombreux textes législatifs et réglementaires se
traduisant in fine par un ensemble de dispositions dont la lecture s’avère souvent fastidieuse.

L'analyse des textes régissant la CGRAE permet d’identifier plusieurs régimes de pension
- un régime de droit commun qui s’applique à l'ensemble des fonctionnaires qui ne relèvent
pas de régimes spéciaux et à leurs ayants droits ;
- le régime spécial des anciens membres du Conseil Économique et Social ;
- le régime spécial des agents temporaires des administrations et des démembrements de
l’Etat
- le régime spécial des militaires, gendarmes et personnels de la police nationale
- le régime spécial des personnalités ;
- le régime spécial des ambassadeurs.

SECTION 3.- RELATIONS DE LA CGRAE AVEC L'EXTERIEUR

L'analyse de l’environnement externe de la CGRAE nous permet de mettre en évidence des


liens fonctionnels très importants avec des organismes d’Etat notamment :
- Les ministères de tutelle ;
- Le Ministère de la Fonction Publique et de l’Emploi ;
- Les organismes affiliés.

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PARAGRAPHE 1 : LES MINISTERES DE TUTELLE

La CGRAE est placée sous une double tutelle ; technique et financière.

A.- La tutelle technique


B.- La tutelle financière
1.- La Direction de la solde
2.- La Direction du Trésor et de la Comptabilité Publique
3.- La Direction de la Participation et de la Privatisation

NB :cette partie fera l’objet d’exposé ou d’exercice de recherche par les étudiants

PARAGRAPHE 2.- LE MINISTERE DE LA FONCTION PUBLIQUE ET DE LA


MODERNISATION DE L'ADMINISTRATION

Le Ministère de la Fonction Publique et de la Modernisation de l'Administration se présente


comme l'un des principaux acteurs de la gestion de la retraite en Côte d’Ivoire. Ses relations
avec la CGRAE s'exercent par l’intermédiaire d’un de ses services en l’occurrence la Direction
des Pensions et des Risques Professionnels des Personnels Civils de l’Etat.
En effet, aux termes du décret n° 2007-469 du 15 mai 2007 portant organisation du Ministère
de la Fonction Publique et de l’Emploi (MFPE), c’est à la direction des pensions et des risques
professionnels des personnels civils de l’Etat que revient la charge de :

- Élaborer les actes d’admission à la retraite, de radiation pour cause d’invalidité ou de décès
en activité, d’autorisation d’octroi d’un capital décès, de pensions de réversion, de
remboursement éventuel des retenues pour pension, d’allocation viagère, d’allocation
temporaire d’infirmité et de rente viagère d’invalidité ;

- Élaborer les actes de liquidation de pension et de rente autres que ceux qui concernent les
agents relevant du statut de la police nationale et des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire ;

- Transmettre les dossiers liquidés à la CGRAE pour paiement.

Il est important, cependant, de noter une ambiguïté d’ordre juridique dans les relations entre
la CGRAE et le Ministère de la Fonction Publique (MFP) en ce qui concerne les opérations de
liquidation.
En effet, si la liquidation des dossiers de pensions des fonctionnaires et agents de l’Etat est
effectuée par le MFP sur la base du décret portant création dudit ministère, les mêmes
attributions sont dévolues à la CGRAE par le décret portant création de la société.
Dans la pratique, c'est la Direction des pensions et des risques professionnels des personnels
civils de l’Etat du MEFP qui accomplit les actes de liquidation des pensions des fonctionnaires
et agents de l'Etat émargeant au budget général de fonctionnement et ce même avant
l’avènement du décret susvisé alors que le décret n° 2003-413 du 30 octobre 2003 portant
organisation du MFP ne faisait aucune mention de liquidation des dossiers par le dit
ministère.

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La liquidation des pensions des agents relevant du statut de la police nationale et des forces
armées nationales est effectuée par la CGRAE, de même que celle de tous les agents des autres
organismes dits affiliés.

PARAGRAPHE 3.- LES ORGANISMES AFFILIES

Les organismes affiliés sont les structures autres que le Ministère de la Fonction publique qui
emploient les fonctionnaires et agents de l'Etat. Les organismes affiliés sont repartis en six
grands groupes :

- Les Établissements Publics Nationaux (EPN)


- Les Sociétés d'Économie Mixte (SEM)
- Les Sociétés d'Etat (SODE)
- Les Organismes Privés (OP)
- Les Institutions Nationales (IN)
- Les Organismes de la Défense (OD)
Le nombre total d’organismes affiliés qui cotisent au titre de la retraite pour le compte de
leurs salariés varie au fil des années.
Les organismes affiliés constituent les dossiers de retraite de leurs agents et les transmettent
à la CGRAE qui procède à la liquidation des droits à pension.
Ces organismes paient leurs cotisations salariales et patronales directement à la CGRAE à
l'exception des établissements publics nationaux (EPN).

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CHAPITRE 2.- LE PROCESSUS D'ADMISSION A LA RETRAITE : DE LA LIQUIDATION
AU PAIEMENT DE LA PENSION

SECTION 1 : LA LIQUIDATION DE LA PENSION


La liquidation de la pension est l’acte par lequel l’on détermine les droits à pensions du
fonctionnaire admis à la retraite. Autrement dit, elle est la vérification des droits acquis, suivie
du calcul du montant de la pension de retraite d'un retraité, préalable à sa mise en paiement.
La liquidation intervient après que l’assuré ait formule sa demande de retraite, elle n’est pas
automatique. Deux entités se partagent la charge de cette activité. Il s’agit d’une part du
Ministère de la Fonction Publique pour les fonctionnaires et agents de l'Etat émargeant au
budget général de l’Etat (BGE) et d’autre part, la CGRAE pour les organismes affiliés.

PARAGRAPHE 1 : LA LIQUIDATION DE LA PENSION DES FONCTIONNAIRES ET


AGENTS DE L'ETAT EMARGEANT AU BGE

CONDITIONS D’OUVERTURE DE DROIT

La pension de retraite est accordée au fonctionnaire ou agent de l’Etat dans les cas suivants :

• lorsqu’il a effectué au moins quinze (15) ans de service ;

• sans condition de durée de service pour le fonctionnaire ayant atteint la limite d’âge fixée
à:

– 60 ans pour les emplois de la catégorie D à la catégorie A, grade A3 ;

– 65 ans pour les emplois de la catégorie A, grade A4 à A7 ;

• sans condition d’âge pour le fonctionnaire révoqué sans suspension de droit à pension
après trente (30) ans de service ;

• sans condition d’âge ni de durée de service :

– pour le fonctionnaire admis à la retraite pour invalidité ;


– pour le fonctionnaire licencié pour suppression d’emploi.

PIÈCES A FOURNIR

A. Pièces impératives

• Une demande de liquidation de pension à retirer à la CGRAE ou auprès de son DRH ;


• Un extrait original d’acte de naissance de l’intéressé(e) ;
• Un bulletin original de solde de la dernière année d’activité ;
• Une copie de la pièce d’identité ;
• Une copie du certificat de première prise de service ou la décision d’engagement ;
• Tous les actes d’avancement, de nomination ou de promotion ;
• Un relevé d’identité bancaire.
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B. Pièces complémentaires (en fonction de la situation de l’assuré)
• Un extrait original de l’acte de mariage ;
• Un extrait original d’acte de naissance de chaque enfant ;
• Une décision d’autorisation de validation des services auxiliaires ;
• Une attestation originale de cotisations au titre des services auxiliaires ;
• Un état signalétique original des services militaires, le cas échéant.
Lorsque le fonctionnaire a réuni les pièces ci-dessus, il les dépose auprès de son DRH qui le
complétera avec les pièces ci-après :
• Un Relevé Général des Services (RGS) (original) ;
• Un acte de radiation ou de mise à la retraite ;
• Un Certificat de Cessation de Paiement (CCP) ;
• Une attestation originale de régularisation de situation administrative.

PARAGRAPHE. 2- LE PAIEMENT DE LA PENSION

Le paiement de la pension de retraite est du ressort exclusif de la CGRAE. Toutefois, en raison


de l'insuffisance d’infrastructures propres pouvant servir de guichets, une partie seulement
de la pension de retraite est directement payée par la CGRAE, le paiement de l'autre partie
étant concédée au Trésor public qui dispose de moyens plus adéquats.
Pour s'acquitter de cette mission délicate, la CGRAE a mis en place une série de contrôles
préalables.
Une fois les différents contrôles de conformité validés et les bulletins de pension édités, la
Direction générale de la CGRAE mandate le paiement des pensions en transmettant :
- Pour les pensions payées directement par ses services, les éléments ci-après à la Direction
Financière et Comptable (DFC) :
- les bulletins de pension ;
- les bordereaux de règlement ;
- les fiches A & B (fiches individuelles de suivi des paiements de pension) ;
- les brevets d’identification des pensionnés ;
- les états et disquettes de virement de pension.
À la réception de ces documents, la DFC procède au paiement des pensions soit directement
dans ses guichets pour les paiements sur bons de caisse soit par le réseau bancaire pour les
ordres de virement. Par ces deux moyens, la CGRAE paie chaque mois environ 40% des
pensions de retraite.

- Pour les pensions payées par les éléments suivants aux délégués des perceptions des
Trésoreries générales du Trésor :

- les bulletins de pension ;


- les bordereaux de règlement ;
- les fiches A & B ;

- les brevets des pensionnés.

À la réception de ces documents qui servent de pièces justificatives, le Trésor, chaque fin de
mois procède au paiement des pensions. Ainsi, on estime à environ 60%, les dépenses de
pensions payées pour le compte de la CGRAE par le Trésor à travers ses directions régionales.

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CHAPITRE 3.- LE CALCUL DE LA PENSION DE RETRAITE

La retraite, encore appelée l'assurance-vieillesse, est un mécanisme qui assure à tout individu,
un revenu en remplacement du salaire lorsqu'il cesse de travailler à un âge conventionnel.
Tout travailleur aspire à une bonne retraite après de longues années d'activité
professionnelle.
Cependant, cette période post-travail est redoutée par nombre de fonctionnaires aussi bien
du public que du privé. D'où l'adoption et la mise en place d'une politique de prévoyance
sociale dans la quasi-totalité des pays du monde, afin de garantir une bonne période de
retraite aux travailleurs à travers une pension. La pension de retraite se définit comme une
allocation pécuniaire, personnelle et viagère versée à une personne admise à faire valoir ses
droits à la retraite, soit d'office, soit à sa demande en contrepartie du reversement des
prélèvements qu'il a supportés pendant qu'il était en activité.
Le droit à la pension est acquis sans condition d'âge, ni de durée de service pour les
fonctionnaires admis à la retraite pour cause d'invalidité. Il est également acquis dans les
mêmes conditions pour tout fonctionnaire licencié pour suppression d'emplois, et pour le
fonctionnaire ayant atteint la limite d'âge statutaire. Enfin, il est acquis sans condition d'âge
après au moins 15 ans de service.
Les services pris en compte dans la constitution du droit à la pension de retraite concernent
les services accomplis en qualité de fonctionnaire à partir de 18 ans, les stages rendus sous
réserve du versement rétroactif des retenus pour pension et les services auxiliaires,
temporaires ou contractuels validés accomplis dans les administrations et établissements
publics de l'Etat.
Concernant le calcul de la pension de retraite, il tient compte de 3 éléments que sont le
nombre d'annuités liquidables, la moyenne des traitements indiciaires des 5 dernières années,
et le taux d'annuités liquidables. Les annuités liquidables sont le nombre d'années de service
faisant l'objet de paiement de service. Dans le décompte de ces annuités liquidables, la
fraction de semestre supérieure ou égale à 3 mois, est comptée pour 6 mois. Celle inférieure
à 3 mois est négligée.
C'est ici le lieu de préciser que le maximum d'annuités liquidables pouvant être retenu est fixé
à 40 ans. Autre élément, c'est que la pension est basée sur la moyenne des traitements
indiciaires soumis retenue correspondant aux emplois, grades ou échelons, effectivement,
occupes par le fonctionnaire lors des 5 dernières années précédant son admission à la
retraite.
Cependant, lorsque le fonctionnaire arrête de travailler suite à un accident survenu en service,
la pension sera basée sur le dernier traitement indiciaire soumis à retenue afférent à la
situation administrative du fonctionnaire.
Enfin, il y a le taux d'annuité liquidable qui est fixé à 1,75 %. Ainsi, le montant de la pension de
retraite est égal au produit des annuités liquidables par le taux d'annuité liquidable (1,75%)
appliqué aux émoluments de base.
La formule est donc celle-ci : P (pension) = NAL (Nombre d’annuités liquidables) x MTI
(Moyenne des traitements indiciaires des 5 dernières années) x Tal (taux d'annuités
liquidables). Pour ce qui est de la réversion des droits à pension, avant la réforme de 2012,
l'on distinguait deux pensions, à savoir la pension de veuf pour les hommes, la pension de
veuve pour les femmes. Avec la législation issue de l'ordonnance de 2012 et son décret
d'application, la discrimination entre la veuve et le veuf n'existe plus.

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Il y a désormais une pension de conjoint survivant ayant un régime juridique uniforme pour
chacun des époux. Le droit à pension de conjoint survivant est acquis à la condition que le
mariage ait été contracté au moins 2 ans avant le décès de l'époux ou de l'épouse.
Toutefois, ce délai d'antériorité du mariage par rapport au décès est ramené à un (1) an
lorsqu'au moins un enfant est issu des deux conjoints. Précision de taille, en cas de mariage
polygamique, conformément à la législation en vigueur, le droit à la pension est reconnu à
chacun des conjoints survivants et le montant de la pension est réparti en parts égales entre
eux.

SECTION 1.- METHODE DE CALCUL DE PENSION

PARAGRAPHE 1- METHODE DE CALCUL

Le calcul de la pension est basé sur les éléments suivants :

- Le nombre d'années de services effectifs du fonctionnaire ;

- La moyenne des traitements indiciaires des 5 dernières années du fonctionnaire ;

- Le taux de liquidation fixé à 1.75% par annuité liquidable ;

- La valeur du point d'indice est de 2801.48.

Détermination du calcul de la pension de retraite

Nombre annuités liquidables x taux de liquidation x moyenne des traitements indiciaires des
5 dernières années :

PR = NAL x TL x M5ti

NB :

NAL : correspond au nombre d'annuités liquidables

TL : correspond au taux de liquidation par annuité liquidable

M5ti : correspond à la moyenne des cinq derniers traitements indiciaire

PARAGRAPHE 2- METHODE DE CALCUL

La pension est calculée sur la base des éléments suivants :

N = Nombre d'années de services effectifs.

I = Indice de liquidation.

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V = Valeur du point d'indice au moment de l'admission à la retraite.
Depuis le 01/01/1982, il est de 2 801,48.

T = Le taux de liquidation.
Conformément aux dispositions réglementaires, il est fixé à 2% par annuité liquidable.

M = Majoration.

Quelques abréviations

PAA = Pension Annuelle d'Ancienneté

PM = Pension Mensuelle

MV = Minimum Vital

AF = Allocations Familiales

TA = Traitement Annuel

TM = Traitement Mensuel

MA = Majoration Annuelle

Formule de calcul de la pension :

PAA= (I x V) x (N x T)

(I x V) Le traitement annuel de base du fonctionnaire sans les indemnités, avant son admission
à la retraite.

(N x T) Le pourcentage de liquidation. Ce pourcentage ne peut excéder 80%.

TA = PAA + MA + AF (N x T) Le pourcentage de liquidation.

TM = TA / 12

NB. : La Pension Annuelle d'Ancienneté (PAA) ne peut pas dépasser 80% de (I x V) qui est le
traitement annuel de base du fonctionnaire sans les indemnités, avant son admission à la
retraite.

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SECTION 2.- DES EXEMPLES DE CALCUL

Cas pratique 1 :
M. KOUADOU Albert est né le 1er janvier 1951 à Kotobi. Le 1er janvier 1976, il intègre la
Fonction Publique en qualité de Secrétaire Administratif. Le 31 décembre 2010, il est admis à
faire valoir ses droits à la retraite.
À son départ à la retraite, il a le grade de Secrétaire Administratif de classe exceptionnelle 3e
échelon, indice 1175, indice acquis le 1er janvier 2010. La jouissance de sa pension est fixée
au 1er janvier 2011 date à laquelle il est radié de l'effectif des fonctionnaires.
Calculons sa pension de retraite

* Déterminons d'abord le nombre d’années de services effectuées par M. KOUADOU.


M. KOUADOU est entré en fonction, le 1er janvier 1976 et a cessé ses activités le 31 décembre
2010. Il totalise donc 35 ans de services.

* Déterminons ensuite la moyenne des traitements indiciaires des cinq dernières années.

Les avancements indiciaires des fonctionnaires ont lieu tous les deux ans.

Les différents grades de M. KOUADOU au cours des cinq dernières années sont :

Indice 1175 au 1er janvier 2010

Indice 1150 au 1er janvier 2008

Indice 1120 au 1er janvier 2006

Traitements indiciaires annuels des cinq dernières années

1175 x 2801.48 = 3.291.739

1150 x 2801.48 = 3.221.702

1120 x 2801.48 = 3.137.657

Total = 9.651.098

Moyenne : 9.651.098 / 5 = 1.930.220

Calcul de la pension de retraite annuelle de M. KOUADOU

Rappelons la formule :

PR = NAL x TL x M5ti

NAL x TL = 35 x 1.75% = 61.25%

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M5TI = 1.930.220

(NAL x TL) x M5TI = 61.25% x 1.930.220 = 1.182.260

Soit comme :

Pension Mensuelle : 1.182.260 / 12 = 98.522

Cas pratique II- calcul de la pension proportionnelle d’un homme (fonctionnaire civil) exerçant
dans l'administration publique

Monsieur Michel SOH, né le 02 janvier 1940 à ARRAH, entre à la Fonction Publique, en qualité
d’Agent du Trésor, en décembre 1970. À son départ à la retraite, le 31 décembre 1985, il est
Contrôleur du Trésor, classe exceptionnelle, 3ème échelon, indice 1175. Il a par ailleurs six (6)
enfants dont trois avaient plus de seize (16) ans au moment de la cessation de ses fonctions.

Passons en revue les conditions que Monsieur Michel SOH doit remplir pour bénéficier de sa
pension de retraite.

La condition de durée de service

- Monsieur Michel SOH est entré en fonction le 31 décembre 1970. Il a cessé ses fonctions le 31
décembre 1985. Il totalise donc 15 ans de service.

- La condition de cotisation à la CGRAE

Pendant la durée de ses fonctions, la solde de base de Monsieur Michel SOH a subi un
prélèvement pour pension (6 %) complété par la part patronale (12 %).

Ces sommes ont été effectivement reversées à la CGRAE.

Ces précisions faites, nous pouvons calculer la pension de retraite de Monsieur Michel SOH
qui est, en l'espèce de pension proportionnelle.

Rappelons la formule générale de la Pension Proportionnelle Annuelle (PPA) :


PPA= I xV x N x T

Dans le cas de Monsieur Michel SOH :

I = 1175

V = 2 801,48

N = 15 ans

T = 2%

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Procédons maintenant au calcul proprement dit :

I x V = 1175 x 2 801,48 = 3.291.739 FCFA

NxT= 15x2% = 30%

PPA = 3.291.739 x 30% = 987.522 FCFA

Ce montant (987.522 FCFA) est inférieur à 80% du traitement annuel de base de Monsieur
Michel SOH sans les indemnités, avant son admission à la retraite. Comparé à 890.870 FCFA
(1.484.784 FCFA x 60%) qui équivaut à 60% du Minimum Vital (MV), ce montant (987.522
FCFA) est supérieur. Il sera retenu pour servir de Pension Proportionnelle Annuelle (PPA).

Hypothèse : les allocations familiales

Si Monsieur Michel SOH avait été mis à la retraite pour cause d'invalidité, il aurait eu droit aux
allocations familiales parce qu'il est père de trois (3) enfants de moins de seize (16) ans, à sa
cessation d’activité.

Ses allocations familiales seraient de : 2500 x 3 x 12 = 900 FCFA

Calcul du Traitement Annuel (TA)

TA = PPA + AF= 987.522 FCFA + 90.000 FCFA

= 1.077.522 FCFA soit 89.794 FCFA / mois

Cas pratique III : Calcul de la pension proportionnelle d'une femme (fonctionnaire civile)
exerçant dans l'Administration Publique

Madame Sylvie FOTTO, née le 05 janvier 1945 à Abidjan, entre à la Fonction Publique en
qualité d'Agent du Trésor, le 30 novembre 1985.

À son départ à la retraite, le 30 novembre 2000, elle est Contrôleur du Trésor, de classe
exceptionnelle, 3ème échelon, indice 1175. Elle a, par ailleurs, six (6) enfants dont trois (3)
avaient plus de seize (16) ans au moment de sa cessation de service.

Passons en revue les conditions que Madame Sylvie FOTTO doit remplir pour bénéficier de sa
pension de retraite.

* La condition de durée de service

Madame Sylvie FOTTO est entrée en fonction le 30 novembre 1985. Elle a cessé ses fonctions
le 30 novembre 2000. Elle totalise donc 15 ans de service.

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* La condition de cotisation à la CGRAE

Pendant la durée de ses fonctions, la solde de base de Madame Sylvie FOTTO a subi un
prélèvement pour pension (6%) complété par la part patronale (12%).

Ces sommes ont été effectivement reversées à la CGRAE. Ces conditions étant remplies, nous
pouvons calculer la pension de retraite de Madame Sylvie FOTTO qui est, en l’espèce, une
pension proportionnelle. Rappelons la formule générale de la pension proportionnelle
Annuelle (PPA) :

PPA= (I x V) x (N x T)

Dans le cas de Madame Sylvie FOTTO,

I = 1175

V = 2 801,48

T = 20%

N = 15 ans + 6 ans pour les enfants (1 an / enfant) = 21 ans.

NB : Pour la femme fonctionnaires, s'ajoute à ses années de services, un (1) an par enfant né
d'elle, sans toutefois dépasser six (6) enfants. Les enfants adoptés ne sont pas pris en compte.

Procédons maintenant au calcul proprement dit :

I x V = 1175 x 2 801,48 = 3.291.739


N x T = 21 x 2% = 42%

Calcule de la Pension Proportionnelle Annuelle (PPA) :

PPA = 1.175 x 2.801,48 x 42% = 3.291.739 x 42%


= 1.382.530 FCFA soit 115.211 FCFA / mois

Ce montant (1.382.530 FCFA) est inférieur à 80% du traitement annuel de base de Madame
Sylvie FOTTO sans les indemnités, avant son admission à la retraite.

Comparé à 84% du Minimum Vital (MV) qui équivaut à 1.247.219 FCFA (1.484.784 FCFA x
84%), la pension de Madame Sylvie FOTTO est supérieure. Elle sera donc retenue pour servir
de pension annuelle.

Hypothèse : les allocations familiales

Si madame Sylvie FOTTO avait été mise à la retraite pour cause d'invalidité, elle aurait droit
aux allocations familiales parce qu'elle est mère de trois (3) enfants de moins de seize (16)
ans, à sa cessation d’activité.

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Ses allocations familiales seraient de :
2.500 x 3 x 12 = 90.000 FCFA

Son Traitement Annuel (TA) serait de :


TA = PPA + AF
= 1.382.530 FCFA + 90.000 FCFA
= 1.472.530 FCFA Soit 122.711 FCFA / mois

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TITRE II : LA MUTUELLE GENERALE DES FONCTIONNAIRES ET AGENTS DE L'ETAT
(MUGEF-CI)

Chapitre 1.- Historique et organisation de la MUGEF-CI

Chapitre 2.- Les régimes gérés par la MUGEF-CI

CHAPITRE 1.- HISTORIQUE ET ORGANISATION DE LA MUGEFCI

SECTION 1.- HISTORIQUE

L'article 32 du décret n° 65-195 du 12 juin 1965, portant réglementation sur la rémunération


et les avantages matériels divers alloués aux Fonctionnaires des administrations et
Établissements publics administratifs de l’Etat, stipule que les Fonctionnaires en activité ou à
la retraite ainsi que les membres de leurs familles (épouses et enfants à charge) ont droit à la
gratuité des consultations, soins médicaux et dentaires donnés dans les formations sanitaires
publiques, ainsi qu’à la cession gratuite des médicaments.
L'article 34 du même décret dispose qu’en attendant l’institution d'un régime national de
sécurité sociale, l'Etat s'efforce de favoriser la constitution et le fonctionnement des mutuelles
de secours et d’entraides des fonctionnaires.
Ainsi, devant l'accroissement des charges résultant de la gratuité des soins, le Ministre de la
Santé Publique et de la Population d’alors, monsieur Hippolyte AYE, constata l'impossibilité
pour l'Etat de continuer à supporter l’intégralité des dépenses de santé.En conséquence, la
gratuité des soins de santé accordée aux Fonctionnaires et Agents de l’Etat fut supprimée.
Pour accéder aux doléances exprimées depuis plusieurs années par les représentants des
personnels de l'Etat concernant la compensation de cet avantage, le Ministre de la Fonction
Publique, monsieur Joseph Ehoué TADJO, mit à l'étude en 1970, un projet de création d'une
Mutuelle Générale des Fonctionnaires et Agents de l'Etat.
Ainsi, sur rapport conjoint de messieurs Joseph Ehoue TADJO, Ministre de la Fonction
Publique, Hippolyte AYE, Ministre de la Santé Publique et de la Population, Henri Konan BEDIE,
Ministre de l'Économie et des Finance et Albert VANIE Bi Tra, Ministre du Travail et des Affaires
sociales, le Président Félix HOUPHOUET-BOIGNY prit le décret n° 73-176 du 27 Avril 1973,
portant création de la Mutuelle Générale des Fonctionnaire et Agents de l'Etat (MGFAE).
À sa création en 1973, la Mutuelle Générale des Fonctionnaires et Agents de l’Etat (MGFAE)
était une Direction du Ministère de la Fonction Publique.

Pour sa gestion, un Comité Consultatif, compose des représentants des Ministères de


l’Économie et des Finances, de la Santé Publique, du Travail et des Affaires sociales, de la
Fonction Publique et de quatre représentants des organisations syndicales de la Fonction
Publique, assistait le Ministre de la Fonction Publique.
Le 16 octobre 1989, au cours d'un Conseil National, le Président de la République désengage
l'Etat de la gestion de la MGFAE et demande aux organisations syndicales des fonctionnaires
de rechercher la meilleure voie de gestion possible de leur mutuelle.
Ainsi, lors de l'Assemblée Générale Constitutive du 29 novembre 1989, la MGFAE est
transformée par les syndicats et associations de fonctionnaires, en institution de droit privé

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régie par la loi du 1er avril 1989, relative aux sociétés de secours mutuels et dénommée
Mutuelle Générale des Fonctionnaires et Agents de l’Etat de Côte d'Ivoire en acronyme
MUGEF-CI.
Limitées à l'origine à la prise en charge des frais pharmaceutiques, de soins et prothèses
dentaires et d'optique, qui constituent le régime de base, les prestations de servies par la
MUGEF-Cl, depuis l'Assemblée Générale du 14 février 2002, se sont étendues non seulement
en ce qui concerne la maladie, mais aussi à la couverture du risque décès et à la retraite, à
travers la mise en place des régimes complémentaires que sont "Ivoir’santé",
"Ivoir’prévoyance", "Plan entraide mutuelle" (pem) et "Plan entraide plus" (pep).
Par la suite, les deux derniers régimes cités (pem et pep) ont été cédés à la Mutuelle d’Épargne
et de Crédit des Fonctionnaires et Agents de l'Etat de Côte d’Ivoire (MUCREF-CI), structure de
micro finance spécialisée dans la gestion mutualiste de l'épargne et du crédit, créée par la
MUGEF-CI.
Aujourd'hui, la MUGEFCI se réforme en profondeur. En effet, deux cent quatre-vingt-deux
(282) délégués de la mutuelle générale des fonctionnaires et agents de l'Etat (MUGEF-CI),
réunis en assemblée générale en août 2015 à l'université Nangui Abrogoua d'Abidjan, ont
approuvé plusieurs réformes de la structure proposées par le Conseil d'administration, et
décidé de l'ouverture de ses prestations sanitaires à des bénéficiaires non fonctionnaires.
L'AG a également décidé de "modifier les Statuts, dans la limite de la réglementation
communautaire sur la mutualité sociale au sein de l’UEMOA, à l'effet de faire de la MUGEF-CI
un Organisme de Gestion Délégué (OGD) de la Caisse Nationale Maladie Universelle (CNAM)".

SECTION 2.- L’ORGANISATION ADMINISTRATIVE DE LA MUGEF-CI

La Mutuelle Générale des Fonctionnaires d'Agents de l'Etat de Côte d'Ivoire est dirigée par des
organes administratifs prévus par ses statuts. Il s'agit :

- de l'Assemblée Générale ;
- du Conseil d'Administration ;
- et de la Direction générale.

Le Contrôle de la gestion du Conseil d’Administration et de la Direction Générale est assuré


par un Commissaire aux comptes mandaté par l'Assemblée Générale.

PARAGRAPHE 1.- L'ASSEMBLEE GENERALE

L'Assemblée Générale est l'organe suprême de décision de la MUGEF-CI. Elle est composée
des membres du Conseil d'Administration, des représentants des Syndicats et leurs centrales,
des associations de Fonctionnaires et Agent de l'Etat en activité ou à la retraite et des
Ministères en charge des Affaires Sociales, de la Santé, de la Fonction Publique et de
l'Économie et des Finances.
L'Assemblée Générale se réunit en session ordinaire au moins une fois par an pour délibérer
sur le rapport du Conseil d'Administration relatif aux opérations de gestion courante de
l'exercice écoulé.

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PARAGRAPHE 2.- LE CONSEIL D'ADMINISTRATION

Le Conseil d’Administration est l'organe chargé d'impulser et d'orienter la gestion courante de


l'entreprise, conformément à ses pouvoirs propres et à ceux qui lui sont délégués par
l'Assemblée Générale.
Le Conseil d'Administration est composé de vingt-cinq (25) membres élus par l'Assemblée
Générale pour un mandat de quatre (4) ans, sur proposition des organisations syndicales et
associations de fonctionnaires et agents de l'Etat.
Les Administrateurs élisent en leur sein un Président et quatre (4) Vice-présidents qui
constituent le Bureau du Conseil d'Administration.
Le Conseil d'Administration est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir au nom de la
mutuelle.
Dans le souci d’être plus proche des mutualistes, le Conseil d'Administration est représenté
dans les Départements, Sous-préfectures et Communes par les Conseils Consultatifs Locaux
communément appelés CCL qui regroupent les fonctionnaires résidents de chaque localité.

PARAGRAPHE 3.- LA DIRECTION GENERALE

La Direction Générale regroupe les services centraux et le réseau des services de proximité et
est animée par un Directeur Général nommé par le Conseil d'Administration.
Le Directeur Général exerce les pouvoirs qui lui sont délégués par le Conseil d'Administration.

Les services centraux


Les services centraux de la MUGEF-CI sont tous logés au Siège sis à l’immeuble Les Arcades à
Abidjan Plateau et se répartissent entre Six (6) directions opérationnelles :

- La Direction Technique
Elle assure la gestion du fichier des mutualistes, des prestations, du réseau des structures
déconcentrées (Délégations Régionales, guichets de distribution des bons de mutuelle et les
CCL).

- La Direction des Ressources Humaines et des Affaires Juridiques


Elle a pour mission de mettre à la disposition des directions des humaines dont elles ont besoin
et de gérer les aspects juridiques et contentieux inhérents au fonctionnement de la Mutuelle.

- La Direction des Systèmes d'Information


Elle est chargée de concevoir et de maintenir les applications informatiques nécessaires au
fonctionnement de la MUGEF-CI, d'administrer les réseaux internes et externes et d'entretenir
les équipements informatiques afin de garantir une disponibilité permanente du système
d'information de l'entreprise.

- La Direction Financière
Elle assure l'approvisionnement de l'entreprise en biens et services nécessaires à son
exploitation, gère le patrimoine mobilier et immobilier, est responsable de la gestion des
ressources financières et de la production des états financiers de la MUGEF-CI.

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- La Direction du Service Médical des Fonctionnaires
Véritable " hôpital de jour ", elle a pour mission de fournir des prestations médicales aux
mutualistes dans les différentes spécialités médicales (consultations, imagerie, laboratoire,
dentisterie, pharmacie, ...) ; elle constitue le premier maillon du réseau de centres médicaux
propres à la MUGEF-CI.

- La Direction du Contrôle de Gestion et de l'Audit Interne


Elle est chargée de l'évaluation des méthodes de travail, de la productivité des services, de la
mesure des performances et de la gestion des risques de l'institution ainsi que du suivi
budgétaire.

Page | 84
CHAPITRE 2.- LES REGIMES GERES PAR LA MUGEFCI

SECTION 1.- PRESTATIONS ET IMPLANTATION DE LA MUGEFCI

PARAGRAPHE 1.- LES PRESTATIONS DE LA MUGEFCI

Hormis le régime de base qui consiste en la prise en charge des frais pharmaceutiques, de
soins et prothèses dentaires et d'optique, la Mutuelle générale des fonctionnaires et agents
de l'Etat de Côte d'Ivoire offre à ses membres deux régimes complémentaires.
Le premier, "Ivoir'Santé", est porté spécifiquement sur la couverture médicale (consultations,
examens radiologiques, octroi de forfaits pour les accouchements, hospitalisations).
Les bénéficiaires en sont les adhérents ainsi que dix personnes au maximum de leurs familles
respectives. Ils obtiennent le remboursement de 80% de leurs frais lorsqu'ils ont été traités
dans les structures sanitaires privées et 100% de ceux-ci lorsqu'ils ont été pris en charge dans
des formations sanitaires et des centres hospitaliers publics agréés.
Le second régime complémentaire, " Ivoir'prévoyance " est plutôt consacré aux cas de décès.
Les bénéficiaires qui sont également les adhérents et au maximum dix membres de leurs
familles respectives peuvent obtenir en cas de sinistre, un capital décès/invalidité de 2 000
000 F CFA et la prise en charge des frais funéraires à hauteur de 500 000 FCFA.

PARAGRAPHE 2.- IMPLANTATION


La Mutuelle générale des fonctionnaires et agents de l'Etat de Côte d'Ivoire dispose d'un
réseau de Médecins dans les formations sanitaires et centres hospitaliers publics, aussi bien
dans chacune des dix communes d'Abidjan, que dans les Chefs-lieux de départements de
l'intérieur du pays.
Depuis la date de sa création, la Mutuelle générale des fonctionnaires et agents de l'Etat de
Côte d'Ivoire a Progressivement procédé à une ramification spatiale en implantant au total
neuf délégations régionales effectivement opérationnelles à Aboisso, Abengourou,
Bondoukou, Daloa, Daoukro, Divo, Gagnoa, San-Pedro et Yamoussoukro, Man, Korhogo,
Katiola, Odienné, M’bahiakro, Sassandra, Toumodi etc…..

SECTION 2.- LES REGIMES GERES ET LES BENEFICIAIRES DE LA MUGEFCI

La MUGEF-CI a pour mission de contribuer à l'amélioration des conditions de vie de ses


membres et de leurs ayants droit au moyen d'un système d'entraide et de solidarité, tendant
à couvrir les risques sociaux.

Quels sont les régimes que la MUGEFCI gère et qui en sont les bénéficiaires ?

PARAGRAPHE 1.- LES REGIMES GERES

Pour répondre aux besoins des fonctionnaires, la MUGEF-CI gère à ce jour trois (3) régimes :

- Le régime de base maladie


- Le régime complémentaire maladie Ivoir’santé
- Le régime complémentaire invalidité / décès Ivoir’prévoyance

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PARAGRAPHE 2.- LES BENEFICIAIRES

À l'origine, étaient adhérents à la MUGEF-CI, les magistrats de l’Ordre judiciaire, les


Fonctionnaires et Agents temporaires de l'Etat en activité ou à la retraite.
Le 1er octobre 1977, la mutuelle s'est étendue aux militaires en activité et au 1er janvier 1985,
aux militaires à la retraite.
Ainsi, sont adhérents à la MUGEF-CI, les personnes suivantes :

1. les magistrats de l’Ordre judiciaire ;


2. les fonctionnaires et agents de l’Etat des administrations, des établissements publics et
para-publics nationaux ;
3. les militaires ;
4. les Personnels des corps de la Police Nationale ;
5. les personnels des Corps Préfectoraux ;
6. les personnels des Institutions Nationales ;
7. les personnels des Établissements publics ayant changé de statut juridique ;
8. les bénéficiaires d'une pension ou d'une allocation viagère de réversions de l'Etat;
9. les enfants mineurs orphelins bénéficiaires d'une pension ou d'une allocation viagère de
réversions de l'Etat.
Peuvent donc bénéficier des prestations de la MUGEF-CI, les personnels ci-dessus énumérés
et leurs ayants droit.
La MUGEF-CI se réforme en profondeur et ouvre ses prestations aux corps non fonctionnaires.
Deux cent quatre-vingt-deux délégués de la mutuelle générale des fonctionnaires et agents
de l'Etat (MUGEFCI), réunis en assemblée générale en août 2015 à l'université Nangui
Abrogoua d'Abidjan, ont approuvé plusieurs réformes de la structure proposées par le Conseil
d'administration, et décidé de l'ouverture de ses prestations sanitaires à des bénéficiaires non
fonctionnaires.
L'Assemblée générale de la MUGEF-CI "décide l’ouverture des prestations de la MUGEF-CI à
des bénéficiaires autres que les membres participants que sont les fonctionnaires et agents
de l’Etat et leurs ayants droits déclarés", indique les résolutions de ces assises.
L'AG a également décidé de "modifier les Statuts, dans la limite de la réglementation
communautaire sur la mutualité sociale au sein de l'UEMOA, à l’effet de faire de la MUGEF-CI
un Organisme de Gestion Délégué (OGD) de la Caisse Nationale Maladie Universelle (CNAM)".
Il s'agit de permettre à la mutuelle d'offrir la couverture sanitaire au maximum de personnes
vivant en Côte d'Ivoire.
Ces nouvelles réformes comprennent aussi la modification des Statuts de la MUGEFCI, en un
"Organisme de gestion délégué (OGD) d'autres mutuelles ou de toute autre entité qui
solliciterait ses compétences et son expertise".
À cet effet, l'AG a autorisé le Conseil d'administration à mener, auprès des autorités
compétentes, toutes les démarches nécessaires afin de maintenir la solidarité entre les
mutualistes par la poursuite de la cotisation actuelle prélevés à la source, en vue de prendre
en compte toutes les couches socio-professionnelles couvertes par la MUGEF-CI et de couvrir
toutes les prestations complémentaires éventuelles de la Couverture maladie universelle.

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TITRE III- LE DROIT DE COUVERTURE OBLIGATOIRE

Outre la Côte d'Ivoire, la mise en œuvre de la politique santé est également en cours
d'opérationnalisation d’autres pays de la sous-région. Après plusieurs tentatives de 2000 à
2014, la CMU (Couverture Maladie Universelle) a enfin été lancée en Côte d’Ivoire au cours
du mois de décembre 2014, nonobstant la timidité des débuts.

La CMU a été calquée sur le système de santé français. Les autorités ivoiriennes chargées de
ladite politique entendent s’inspirer des leçons acquises en ce qui concerne l'application de la
Couverture Maladie Universelle en France pour lever les obstacles liés à l’application de ladite
politique de santé publique en Côte d’Ivoire. Cependant, il sera nécessaire d’effectuer en plus
un effort d’adaptation de ce système au contexte ivoirien.

CHAPITRE. 1- CONTEXTE ET OBJECTIFS DE LA CMU ET L'IPS-CNAM

Nous exposerons le contexte (section. I), et les objectifs de la Couverture Maladie Universelle
en Côte d’Ivoire (section. II).

SECTION 1.- CONTEXTE DE LA CMU

Très peu de la population ivoirienne bénéficie de couverture sociale. C'est justement pour
apporter une réponse durable à ces difficultés d'accès aux soins de santé des populations que
les Gouvernements qui se sont succédé, depuis 2001, ont décidé d'instaurer un système
d'assurance-maladie obligatoire. Une des solutions importantes qui permettra à toutes les
populations vivant en Côte d'Ivoire de bénéficier d'une "couverture maladie de base et dont
les prestations seront définies dans un paquet minimum d'activité".
Avec la mise en place de cette Couverture maladie universelle, les plus défavorisées pourront
se soigner à moindre coût dans les différentes structures sanitaires du pays.

Aujourd'hui, seulement certains types de patients ont des soins gratuits, dont les femmes
enceintes, les enfants de moins de 5 ans et les personnes soignées aux urgences, a-t-on
entendu.

En effet, Les régimes de couverture existants ne concernaient que les fonctionnaires et agents
de l’Etat et les travailleurs du secteur privé.
Ainsi, la population couverte était de 6% (fonctionnaires, salariés privés travailleurs
indépendants) 94% d’exclus (monde agricole, secteur informel, indigents).
C'est ainsi que la loi n° 2014-131 du 24 mars 2014 instituant la couverture maladie universelle
instaure un système national obligatoire de couverture du risque maladie en vue d’assurer à
l’ensemble des populations ivoiriennes et non ivoiriennes vivant en Côte d’Ivoire, un accès
équitable à des soins de santé de qualité à travers des mécanismes de prise en charge
collective et solidaire des dépenses de santé.
En application de cette loi, le présent décret portant création de l'IPS-CNAM répond à la fois
à la nécessité de faire aboutir efficacement le processus d’opérationnalisation du système de
couverture maladie universelle et d’honorer l’engagement pris par l’Etat de garantir à toute
personne l'égal accès aux soins de santé, en vertu des dispositions de l’article 25 ; 1 de la
Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et de l’article 5 de notre Constitution.

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Pour assurer la mise en œuvre de cette CMU, le législateur a prévu que soit créée une
Institution de Prévoyance Sociale chargée de gérer et de réguler le système de la CMU.
Cette institution qui est la Caisse Nationale d’Assurance Maladie a été créée par le décret n°
2014 -395 en date du 25 juin 2014. Elle est administrée par un Conseil et dirigée par un
Directeur Général.
L'IPS-CNAM, qui est structure légère de pilotage et de régulation de la Couverture Maladie
Universelle, accompagnée dans sa mission de gestion de la CMU d'un ensemble d'acteurs
opérationnels et institutionnels.
L'IPS-CNAM délègue donc une partie de ses fonctions au Organismes de Gestion Déléguée
(OGD) qui sont des structures ayant une expertise dans la gestion des risques sociaux (CNPS,
CGRAE, Mutuelles, Assurances Commerciales, Gestionnaires de portefeuille maladie...). La
délégation peut porter :

- Soit sur des fonctions liées exclusivement au rattachement des personnes couvertes, au
recouvrement et au reversement des contributions collectées à la CNAM ;

- Soit sur des fonctions liées exclusivement à la gestion des prestations (contrôle médical,
liquidation des factures et ordonnancement des paiements des prestataires de soins) ;

- Soit sur des fonctions qui cumulent le rattachement des personnes couvertes, le
recouvrement et la gestion des prestations.

SECTION. 2- OBJECTIFS

Quels sont les enjeux, les défis et les perspectives de la Couverture Maladie Universelle pour la Côte
d’Ivoire ?

La CMU se définit comme un système obligatoire de couverture du risque maladie au profit des
populations résidant en Côte d'Ivoire, elle participe à la réduction de la pauvreté, à l’équité et à la
cohésion sociale, selon la résolution qui a permis de l'instituer lors d’une assemblée générale de l’ONU
en 2012.
Elle a pour objectif de garantir à l’ensemble des populations résidant en Côte d’Ivoire, l’accès à des
soins de santé de qualité à moindre coût
Autrement dit la CMU Garantit l’accès à des soins de santé de qualité à l’ensemble de la population
résidant en Côte d’Ivoire (universalité) nationaux et non nationaux, dans des conditions financières
soutenables (accessibilité).

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CHAPITRE. 2- ARTICULATION DE LA COUVERTURE MALADIE UNIVERSELLE AVEC
LES MUTUELLES EN COTE D’IVOIRE

Nous étudierons, dans un premier temps, les principes et les fondements, puis de
l'architecture organisationnelle de la CMU (section 1), dans un second temps, les bénéficiaires
des prestations et l'organisation pratique de la CMU (section 2).

SECTION.1-LES PRINCIPES, LES FONDEMENTS ET L’ARCHITECTURE


ORGANISATIONNELLE DE LA CMU

PARAGRAPHE. 1- LES PRINCIPES ET LES FONDEMENTS DE LA CMU

La CMU doit, en principe, garantir l’accès à des soins de santé de qualité à l'ensemble de la
population résidant en Côte d’Ivoire (universalité / nationaux et non nationaux) dans des
conditions financières soutenables (accessibilité).

La solidarité nationale : La CMU repose principalement sur la solidarité nationale à travers la


mutualisation du risque maladie et l’équité d’accès aux soins sans discrimination liée à l’âge,
au sexe, à la religion, zone de résidence, aux antécédents pathologiques.

- Le service public : La CMU est un service public dont la gestion est confiée à une Institution
de Prévoyance Sociale dénommée Caisse Nationale d'Assurance Maladie, Établissement de
droit privé gérant une concession de service public.

L’assujettissement obligatoire : La loi sur la CMU institue le principe de l’assujettissement


obligatoire des personnes résidant en Côte d'Ivoire.
Ainsi, le seul régime légal obligatoire en Côte d’Ivoire est celui de la CMU. Conséquence : Tous
les mécanismes de couverture du risque-maladie existante (assurances privées, mutuelles)
doivent être complémentaires à la CMU.

PARAGRAPHE2 :L'ARCHITECTURE ORGANISATIONNELLE DE LA CMU

I. Les régimes de la CMU

La CMU comprend deux régimes qui sont gérés par une institution de prévoyance sociale (IPS)
dénommée Caisse Nationale d'Assurance Maladie (CNAM), régie par les dispositions de la loi
99-476 du 2 août 1999 :

- Un régime contributif, dénommé Régime Général de Base (RGB) financé par les cotisations
des assurés, qui vise la majorité de la population résidant en Côte d’Ivoire.

- Un régime non contributif, dénommé Régime d'Assurance Médicale (RAM), qui vise les
indigents et pour lequel l'Etat se substitue aux assurés pour le paiement des cotisations.

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Deux régimes distincts :

-- Régime du secteur agricole

-- Régime des autres secteurs

- Couverture à tous les résidents

-- Nationaux

-- Non nationaux

- Contribution financière pour tous (cotisations, contribution exceptionnelle de l'Etat)

- Couverture des soins de santé de base par les régimes de la CMU

- Couverture complémentaire assurée par les mutuelles de santé et assurances privées

- Système de tiers payant, avec ticket modérateur

- Déconcentration des activités des organismes de la CMU

II. Le principe de la gestion par délégation

Créée par décret n° 2014-395 du 25 juin 2014, l'IPS-CNAM est une structure de pilotage et de
régulation de la Couverture Maladie Universelle, accompagnée dans sa mission de gestion de
la CMU d'un ensemble d'acteurs opérationnels et institutionnels appelés Organismes de
Gestionnaires délégués.

L'IPS-CNAM assure 1e pilotage et la régulation et délègue une partie de ses fonctions aux
Organismes Gestionnaires Délégués (OGD) qui sont des structures existantes ayant déjà une
expérience en matière de :

- Identification des populations ;

- Recouvrement des cotisations ;

- Gestion des prestations de soins de santé.

La CMU est mise en place en prenant en compte l’organisation existante du secteur en


confiant la gestion opérationnelle aux acteurs expérimentés du secteur.

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III. Les partenaires techniques

-- Organismes Gestionnaires Délégués (OGD)

La CNAM délègue une partie de ses fonctions à des organismes qui sont soit des OGD
cotisations, soit des OGD prestations.

- Les OGD cotisations (CNPS, CGRAE, Soldes civile et militaire) ont pour mission d'identifier les
assurés et employeurs, de recouvrer les cotisations, reverser les contributions collectées à la
CNAM.

- Les OGD prestations (MUGEF-CI, Assureurs privés, Gestionnaires de portefeuille maladie) ont
pour mission de procéder au contrôle médical et à la liquidation des factures / prestataires,
de faire l'ordonnancement des paiements des prestataires de soins, d'assurer la gestion
informatique des assurés, employeurs et prestataires de soins qui leurs sont respectivement
affiliés.

- SNEDAI
Dans le cadre de la mise en œuvre de l'enrôlement et de l'identification des assurés, l'Etat de
Côte d'Ivoire a signé avec la société SNEDAI un contrat de partenariat Public-Privé approuvé
par le décret n° 2014-647 du 29 octobre 2014 qui est chargée de procéder à l’enrôlement
biométrique des assurés de la CMU et de mettre en place un applicatif de gestion de la CMU
ainsi que son environnement matériel et logiciel.

- Les prestataires de soins de santé

Toutes les entités qui ont la charge de livrer aux assurés de la CMU les prestations nécessaires
à la prise en charge de leurs besoins et problèmes de santé (professionnels de la santé du
secteur public et du secteur Privé).

SECTION2 :LES BENEFICIAIRES DES PRESTATIONS ET L'ORGANISATION PRATIQUE


DE LA CMU

Nous verrons successivement comment bénéficier des prestations (paragraphe. 1),


l’articulation CMU / Mutuelles (paragraphe. 2), le rôle normatif et régulateur de la CMU
(paragraphe. 3) et les leviers de contrôle des dépenses (paragraphe. 4).

PARAGRAPHE. 1- COMMENT BENEFICIER DES PRESTATIONS ?

Plusieurs étapes sont à franchir en vue de permettre aux populations de bénéficier


effectivement de la prise en charge de leurs soins de santé.

Etape. 1- L’enrôlement
L’enrôlement consiste à recueillir des données biométriques et biographiques auprès des
populations.

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Dans le cadre de la mise en œuvre de l’enrôlement et de l’identification des assurés, l’Etat de
Côte d’Ivoire a signé avec la société SNEDAI un contrat de partenariat Public-Privé approuvé
par le décret n° 2014-647 du 29 octobre 2014.
Cette opération entièrement gratuite a démarré le 30 décembre 2014 et se déroule dans les
sites d’enrôlement installés sur l’ensemble du territoire.

Liste des pieces à fournir pour l’enrolement


ou Passeport ou Attestation d’identité ou Permis de conduire pour les nationaux
Carte consulaire ou Titre de séjour pour les non nationaux
Extrait de naissance ou Carte d’étudiant ou Carte Scolaire pour les enfants de – 18 ans
Déclaration sur l’honneur, disponible sur le site d’enrôlement remplie en présence de 02
témoins majeurs pour les personnes sans document administratif
Pour les ayants droit (bénéficiaires) :
Le reçu ou la carte d’assuré de l’ouvrant droit (assuré payeur) / L’acte de mariage pour le
conjoint ayant droit
Pour les fonctionnaires ou salariés en activité ou à la retraite : Tout document officiel
comportant le numéro matricule fonction publique ou CNPS

Etape. 2- L'immatriculation
Elle consiste à attribuer un identifiant (numéro) à chaque assuré. Cet identifiant a un caractère
unique et deviendra à terme le numéro de sécurité sociale unique en Côte d'Ivoire.
L’identification se matérialise par la délivrance d'une carte individuelle biométrique sécurisée
permettant de lutter contre la fraude.

Etape. 3- Les cotisations


La phase de paiement des cotisations ouvre droit aux prestations de la CMU. Chaque assuré
devra s’acquitter de la cotisation de 1 000 FCFA par mois pour bénéficier des prestations de
soins de santé.

- Pour les fonctionnaires civils et militaires en activité : par l'intermédiaire des Soldes civile et
militaire ;

- Pour les fonctionnaires à la retraite : par l’intermédiaire de la CGRAE ;

- Pour les salariés et retraités du privé : par l'intermédiaire de la CNPS ;

- Pour les indépendants : plusieurs mécanismes possibles (CNPS, mutuelles, coopératives,


sociétés d’assurance...) ;

- Pour les indigents : l'Etat se substitue à ceux-ci pour le paiement de leurs cotisations.

Etape. 4- Les prestations


Selon l'article 6 de la loi, les prestations offertes au titre de la CMU sont des soins de santé de
base relatifs :
- à la maladie ;

- à l’accident ;

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- à la maternité ;

- à la réhabilitation physique et fonctionnelle.

À l'exclusion des Accidents de Travail et Maladies Professionnelles gérés par d’autres régimes.

Le bénéfice des prestations est subordonné au respect d'une période de stage (délai de
carence) de 3 mois.

Parcours de soins
La prise en charge des prestations du panier de soins de la CMU est subordonnée au respect
du parcours de soins défini par le décret n° 96-876 du 25 octobre 1996 portant classification
des établissements sanitaires publics.
Une régulation du coût des interventions chirurgicales.

Panier de soins de la CMU

Le panier de soins est l’ensemble des prestations médicales couvertes par la CMU.

Les actes garantis par la Couverture Maladie Universelle (CMU) sont les suivants :
 les consultations effectuées par les médecins, les chirurgiens-dentistes, les infirmiers
et les sages-femmes
 les médicaments
 les actes de chirurgie
 les examens de laboratoire
 les soins bucco-dentaires
 les hospitalisations.

À l’exception des maladies chroniques, les actes cités ci-dessus sont garantis pour les
spécialités suivantes :

 la chirurgie digestive
 la dermatologie et vénérologie
 la gynéco-obstétrique
 les maladies infectieuses
 l’odontologie
 l’ophtalmologie
 l’oto-rhino-laryngologie
 la pédiatrie
 la pneumologie
 la stomatologie
 la traumatologie-orthopédie.

Le bénéfice de ces prestations est soumis au paiement sur place d’un ticket modérateur de
30% du coût des actes médicaux et des médicaments, les 70% restant étant à la charge de la
CNAM.

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Qu’en est-il des centres de santé agrées CMU ?

PARAGRAPHE 2 : LES CENTRES DE SANTE AGREES CMU SONT COMPOSES :

 D’hôpitaux publics,
 D’établissements sanitaires militaires
 D’hôpitaux confessionnels,
 De services médicaux des sociétés d’Etat
 De services médicaux des sociétés à participation financière publique
 De services médicaux des EPN
 D’établissements sanitaires privés investis d’une mission de service public.

Que retenir de la CMU ?

-La Couverture Maladie Universelle dite CMU, est un système obligatoire de protection
sociale nationale contre le risque maladie, il a pour principal objectif de garantir à l’ensemble
des populations résidentes en Côte d’Ivoire, l’accès à des soins de santé de qualité.

Toutes les autres assurances sont complémentaires. Pour l’instant l’accès aux soins se fait
dans les structures de santé publiques. Tout assuré doit choisir son centre médical de
référence qui est un ESPC. Les consultations se font au niveau ESPC dans le centre de santé
de référence sauf en cas d’éloignement ou d’urgence. Les médicaments dans le cas de la
CMU seront disponibles dans les pharmacies des centres de santé publiques et dans les
officines privées, au même coût.

- La cotisation est de 1000 F CFA par personne et par mois ;

La cotisation des fonctionnaires sera prélevée dans leur cotisation MUGEFCI.

NB : La carte CMU ivoirienne est désormais obligatoire pour mener à bien certaines
opérations comme le retrait de permis, le retrait de passeport, la candidature à un
concours de la Fonction publique, à un emploi au privé.

Le Conseil des Ministres tenu le mercredi 28 septembre 2022 indique qu’il est désormais fait
obligation à tout citoyen Ivoirien d’inclure la carte de la Couverture maladie universelle,
délivrée par la CNAM (Caisse nationale d’assurance maladie universelle) parmi les
documents administratifs pour certains actes. Il s’agit du retrait du permis de conduire, du
passeport, une candidature à un concours de la Fonction publique ou à un emploi dans le
secteur privé.

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EN CONCLUSION NOUS POUVONS DIRE QUE :

La sécurité sociale s'inscrit dans une politique de protection sociale nationale. C'est un
ensemble d'institutions qui ont pour fonction de protéger et d’assister financièrement les
individus des conséquences de divers situations ou événements coûteux de la vie,
généralement qualifiés de risques sociaux.

Ainsi, la Déclaration universelle des droits de l'Homme, dans son article 22, énonce que : «
Toute personne, en tant que membre de la société, à droit à la sécurité sociale ; elle est
fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables
à sa dignité et au libre développement de sa personnalité ».

La sécurité sociale représente le moyen que la société organise pour pouvoir s’affranchir de
l'insécurité économique inhérente au système capitaliste, à la fois créateur de richesses mais
également créateur d'inégalités.

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