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institutions financières internationales (Banque Mondiale, FMI) en faveur des plans d’ajustement
structurel en vue de la stabilisation, du rétablissement des grands équilibres macro-économiques et
de la relance de la croissance, ont engendré des conséquences sociales désastreuses, avec
notamment l’aggravation de la pauvreté et l’accélération du processus d’informalisation de
l’économie dans les pays en voie de développement, dont certains sont aujourd’hui classés parmi les
pays pauvres très endettés.
La Recommandation n° 169 de l’OIT concernant les politiques de l’emploi ainsi que les
dispositions complémentaires adoptées en 1984, appellent les pays à reconnaître l’importance du
secteur informel comme source d’emplois et à chercher à lui étendre progressivement des mesures
de réglementation. Les mesures à préconiser doivent plus généralement tenir compte de l’ampleur,
de la complexité et de l’hétérogénéité qui caractérisent les activités informelles.
Pour élaborer une politique adaptée à l’économie informelle, il y a une nécessité première de
collecter des informations pertinentes et fiables permettant de connaître sa taille, sa structure, ses
modalités de fonctionnement, de même que les contraintes et potentialités résultant des formes
spécifiques d’exploitation des diverses activités artisanales ou commerciales, entre autres. Tant que
les micro-entreprises informelles n’auront pas au préalable bénéficié d’une politique de promotion,
leur offrant de nouvelles perspectives d’insertion dans l’environnement économique et institutionnel, il
semble irréaliste de vouloir leur appliquer une législation contraignante, onéreuse et à maints égards
inadaptée à leur mode de fonctionnement.
Il s’agit plutôt en la matière de songer à une réforme du système légal pour éliminer les
restrictions et lourdeurs des procédures en vigueur, afin d’intégrer tous les travailleurs au sein d’une
nouvelle légalité à définir, dans le cadre d’un dialogue social qui implique des organisations que les
acteurs du secteur informel auront créées eux-mêmes, ou choisies pour les représenter. Il importe,
d’autre part, de développer l’éducation et la formation afin de lutter contre l’exclusion, d’améliorer la
rentabilité des entreprises, l’employabilité et la productivité des travailleurs, afin de transformer
progressivement les activités informelles dans l’optique du travail décent.