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REVUE ECONOMIE & KAPITAL N°6 Automne 2014

LE SECTEUR INFORMEL AU MAROC :


ETAT DES LIEUX DES INCITATIONS FISCALES

Nabil BOUAYAD AMINE


Professeur de l’Enseignement Supérieur Habilité à la Faculté Polydisciplinaire de Khouribga
Université HASSAN I – Settat

Khalid FALHAOUI
Expert comptable DPLE, Doctorant en Gestion
Université HASSAN I – Settat

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REVUE ECONOMIE & KAPITAL N°6 Automne 2014

Résumé
Bien que les conditions d’émergence et de développement de l’informel soient différentes
d’un pays à l’autre, il se présente généralement comme une solution au chômage et une
alternative aux emplois non ou moins qualifiés. L’importance du secteur informel est l’une
des réalités de l’économie marocaine. Selon le rapport du Haut Commissariat au Plan HCP,
publié en 2009, l’économie informelle était estimée à 37.3 % des emplois hors secteur
agricole, ce qui représentait 19 % du PIB du Maroc.
Faire face à l’informel constitue l’une des préoccupations de l’Etat qui diversifie ses outils
pour l’intégrer dans l’économie organisée.
Réduire le poids de l’économie informelle par la fiscalité est l’une des solutions retenues par
notre pays. L’approche affichée par le gouvernement marocain pour trouver une solution à ce
phénomène consisterait plutôt à un "accompagnement de l’informel" au lieu de "lutter contre
l’informel". Dans son démarche fiscale, le Maroc a adopté plusieurs mesures qui contribuent
soit directement ou indirectement à l’intégration de l’informel dans l’économie organisée. La
problématique de l’informel a été également soulevée dans les assises nationales sur la
fiscalité tenues les 29 et 30 Avril 2013 à Skhirate. Par ailleurs, d’autres dispositions qui
existent dans notre système fiscal peuvent être favorables au développement de l’informel.
Compte tenu des enjeux et de l’importance du phénomène de l’informel, un bilan d’étape du
système fiscal marocain s’impose pour évaluer l’impact des mesures fiscales retenues pour
l’accompagnement ou la lutte contre l’informel.

Mots clés
Informel – Fiscalité – Contribuable – Entreprises – Economie – Maroc.

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INTRODUCTION

Le Maroc a fait des choix importants et stratégiques, dès son indépendance, au niveau social,
politique ou encore économique. Sur le plan économique, notre pays s’est aliéné sur le
libéralisme de l’économie, le droit de propriété, la liberté d'entreprenariat et l’ouverture
économique vers l'international. Le principe du libéralisme a été largement reconnu parmi les
droits fondamentaux garantis par la nouvelle constitution marocaine.
Pour consolider les acquis de son économie et surtout permettre une croissance soutenue et
durable, le Maroc a mis en place récemment plusieurs stratégies sectorielles cohérentes
couvrant le tourisme, l’agriculture, la pêche, le commerce, l’industrie,...
Egalement, les dernières années ont été marquées par l’avènement de nouvelles industries
créatrices d’emplois et constitutives de niches de compétitivité de l’économie marocaine,
telles que l’automobile et l’aéronautique. Ces nouvelles stratégiques et industries viennent
consolider les bases de l’économie marocaine qui n’arrive toujours pas, malgré les efforts
fournis, à faire face aux difficultés rencontrées pour absorber l’informel.
L’étendue du secteur informel constitue une des réalités marquantes de notre économie. Au
Maroc, l’informel touche plus d’un secteur et activité, les individuels et les entreprises. Il
s’agit particulièrement des artisans traditionnels, commerçants ambulants, travailleurs non
déclarés tel que celui du foyer ou à domicile, petits entrepreneurs, prestataires de services et
agents d’entretien et de réparation, transporteurs,…
Le phénomène informel constitue un vrai casse-tête pour l’économie marocaine, il pose
plusieurs problèmes aussi bien de qualité, de sécurité, de budget d’Etat et de compétitivité des
entreprises. Faire face à l’informel constitue l’une des préoccupations de l’Etat qui diversifie
ses outils pour l’intégrer dans l’économie organisée.
Réduire le poids de l’économie informelle par la fiscalité est l’une des solutions retenues par
notre pays. La fiscalisation du secteur informel apparaît comme un outil et une nécessité pour
améliorer les recettes de l’Etat, créer un cadre sain de compétitivité des entreprises et faire
face à une concurrence déloyale. Dans son approche fiscale de l’informel, l’Etat a mis en
place plusieurs mesures fiscales directes et indirectes pour intégrer l’informel dans l’économie
organisée. Malheureusement, d’autres dispositions qui existent dans le système fiscal
marocain peuvent être favorables au développement de l’informel.

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Problématique
Le Maroc à l’instar d’autres pays a utilisé la fiscalité comme outil de migration du secteur
informel vers l’économie formelle. L’approche affichée par le gouvernement marocain pour
trouver une solution à ce phénomène consisterait plutôt à assurer un "accompagnement de
l’informel" au lieu de « lutter contre l’informel ». L’économie informelle doit donc être
intégrée et non pas attaquée.
L’étude de la fiscalisation de l’informel au Maroc sera effectuée à travers l’analyse des
questions suivantes :
 En quoi consiste le concept de l’informel ?
 Quelle est l’importance du secteur informel dans l’économie marocaine ?
 Quelles sont les raisons du développement du secteur informel ?
 Les dernières assises nationales sur la fiscalité se sont-elles intéressées à la question de
l’informel ?
 Quelles sont les mesures fiscales qui contribuent indirectement à la lutte contre
l’informel ?
 Existent-t-il des mesures fiscales ayant un impact direct dans la lutter contre
l’informel ?
 Existe-il des régimes fiscaux au Maroc spécifiques à l’intégration de l’informel au
niveau de l’économie formelle ?
 Est-ce que le système fiscal marocain comporte des mesures en faveur du
développement de l’informel ?
 Quid du système du contrôle fiscal et des sanctions fiscales par rapport à la migration
des activités informelles dans le formel ?

I. LE SECTEUR INFORMEL AU MAROC


A. SPECIFICITES DE L’ECONOMIE MAROCAINE
L’économie marocaine a évolué au cours des dernières années dans un contexte marqué par la
contraction de l’économie mondiale, l’envolée des cours mondiaux des matières premières en
particulier celui du pétrole, l’instabilité régionale avec l’éclatement du "printemps arabe" et la
crise européenne. Ce sont autant d’éléments qui ont pesé sur les performances économiques
de notre pays. Malgré ces défis, la croissance marocaine est restée relativement soutenue sur
l’ensemble des dernières années, en 2013 elle a affiché 4.7 %, dépassant le niveau enregistré
par d’autres pays de la région. Notre économie est caractérisée par une dominance des PME et
une forte présence du secteur informel.

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1. Forte présence des PME


Le rapport de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques OCDE de
2012 a confirmé une présence importante des PME dans l’économie marocaine. Selon ce
rapport, la PME représente environ 95% de l’ensemble des entreprises marocaines, 40% de la
production nationale, participe avec un taux de 20% dans la création de la valeur ajoutée et
avec un taux de 30% dans les exportations et influence ainsi d’une façon dynamique la
croissance économique du pays.
Sur le plan de l’absorption du chômage, et selon les statistiques du Ministère du commerce, de
l’industrie et des nouvelles technologies, les PME au Maroc représenteraient 94% des
établissements industriels et emploient plus de 50% de la main d’œuvre ; distribuent 43% des
salaires et génèrent 44% du chiffre d’affaires.

2. Les défis de l’économie marocaine


En plus de l’importance de l’informel, l’économie marocaine est confortée à plusieurs
nouveaux défis que nous présentons ci-dessous :
 Economie libérale prônant une politique d’ouverture régionale et internationale ;
 Stratégie favorisant les groupements des intérêts économiques GIE, Consortiums et
clusters ;
 Développement économique et social s’appuyant sur la TPE/PME ;
 Nouvelle constitution avec la régionalisation comme pôle de développement
économique ;
 Marché européen historiquement prépondérant pour le Maroc (Espagne, France,...) ;
 Positionnement de hub du Maroc qui ouvre la possibilité de développer de nouveaux
marchés (ALE, Afrique du Nord et Afrique Sub Saharienne, Moyen Orient).
En ce qui concerne l’informel, nul ne peut contester son importance dans l’économie
marocaine. La part des activités non officielles n’est pas sans conséquence sur l’activité
économique ; elle freine le développement des opérateurs informels qui, du fait de leur
caractère illégal, ne peuvent grossir au-delà d’une certaine taille. L’informel crée également
une certaine concurrence déloyale pour les entreprises identifiées et organisées.

3. Les stratégies sectorielles marocaines


Pour faire face aux enjeux auxquels notre économie est exposée, l’Etat a mis en place depuis
quelques années des stratégies sectorielles qui vont constituer pour les années à venir des
feuilles de route de l’économie marocaine. Les principales stratégies sectorielles adoptées par
le Royaume sont :

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 La Vision 2020 pour le tourisme (2010) ;


 Le Plan Solaire (2009) & Eolien (2010) pour l’énergie ;
 Le Pacte Emergence pour l’industrie (2009) ;
 Le Maroc Numérique (2008) ;
 Le Maroc Vert pour l’agriculture (2008) ;
 Le Halieutis pour la pêche: (2008) ;
 Le Rawaj pour le commerce: (2008) ;
 Le Casablanca Finance City pour la finance (2010).

B. CONCEPT ET DEFINITIONS DU SECTEUR INFORMEL


Le secteur informel est caractérisé par différentes définitions et perceptions. Ce concept a
toujours fait l’objet de vifs débats entre institutionnels, économistes, chercheurs, utilisateurs et
entrepreneurs. L’étude de ce concept est souvent confrontée au risque de le voir confondu
entre l’activité des petits artisans non déclarés et les agissements des entreprises cachant une
partie de leur activité pour payer moins d’impôts, ou ne déclarant pas leurs employés pour
diminuer leurs coûts sociaux et de production.
L’informel ne doit surtout pas être confondu avec l’exercice d’activités illégales telles que le
trafic d’armes, de drogues, des êtres humains, exercice illégal des professions réglementées
ainsi que les fraudes et les évasions fiscales.
Par ailleurs, il y a lieu de prêter attention non pas aux personnes qui font de l’informel une
activité de survie, mais plutôt aux activités en amont qui les alimentent et qui constituent le
vrai informel.
Au niveau international, l’adoption d’une définition internationale du « secteur informel » a
eu lieu en 1993 avec la 15ème Conférence Internationale des Statisticiens du Travail (CIST).
La conférence propose la définition suivante de ce secteur : « le secteur informel est considéré
comme un ensemble d’unités de production qui constituent un élément, au sein du Système de
Comptabilité Nationale (SCN), du secteur institutionnel des ménages en tant qu’entreprises
individuelles ». (1)

(1) Les origines du concept de secteur informel et la récente définition de l’emploi informel.
Jacques Charmes Directeur de recherche à l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD,
Paris) Professeur à l'Université de Versailles Saint Quentin en Yvelines.

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Il y a lieu de noter que la 15ème CIST a tenu de faire la distinction claire entre l’illégal, le
souterrain et l’informel.
Le secteur informel peut être défini selon différentes approches, comme des unités de
production n’ayant pas de comptabilité complète déclarée (approche comptable) ou encore
tout travail en l’absence de protection sociale, absence de contrats de travail et non paiement
des cotisations sociales (approche sociale) ou toute activité qui ne fait pas l’objet de paiement
des impôts et taxes (approche fiscale).

Ce concept d’informel peut être décrit selon la 15ème CIST(2) comme suit :
 D’une façon générale comme un ensemble d’unités de production des biens ou des
services en vue principalement de créer des emplois et des revenus pour les personnes
concernées. Ces unités ayant un faible niveau d’organisation, opèrent à petite échelle
de manière spécifique, avec peu ou pas de division entre le travail et le capital en tant
que facteurs de production ;
 Les unités de production du secteur informel présentent les caractéristiques
particulières des entreprises individuelles. Les actifs immobilisés ou autres utilisés
n’appartiennent pas aux unités de production en tant que telles, mais à leurs
propriétaires ; les dépenses de production sont souvent indifférenciées de celles du
ménage. Les biens d’équipement, comme les bâtiments et les véhicules peuvent être
destinés indistinctement aux fins de l’entreprise et à celles du ménage ;
 Les activités exercées par les unités de production du secteur informel ne sont pas
nécessairement réalisées avec l’intention délibérée de se soustraire au paiement des
impôts ou des cotisations de sécurité sociale, ou d’enfreindre la législation du travail,
d’autres législations, ou d’autres dispositions administratives. Par conséquent, le
concept des activités du secteur informel devrait être différencié de celui des activités
de l’économie dissimulée ou souterraine.

C. LA FORTE PRESENCE DU SECTEUR INFORMEL DANS L’ECONOMIE MAROCAINE


L’importance du secteur informel constitue une autre réalité de l’économie marocaine. Sur le
plan économique, le phénomène de l’informel impacte à plusieurs niveaux la compétitivité
des entreprises et les règles de la concurrence entre elles.

(2) Étude sur la Mesure du Secteur Informel et de l’emploi informel en Afrique - Juillet 2009
Nations Unies - Conseil économique et social - Commission Économique pour l’Afrique Centre
Africain pour la Statistique.

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Selon le rapport du HCP, publié en 2009, l’économie informelle était estimée à 37.3 % des
emplois hors secteur agricole, ce qui représentait 19 % du PIB du Maroc.
Le Maroc a réalisé deux enquêtes nationales sur le secteur informel non agricole, la première
enquête de 1999/2000 et la deuxième de 2007. Compte tenu de l’importance de ces enquêtes
et pour donner de la crédibilité à leurs résultats, elles ont été menues par le HCP. L’enquête de
2007 avait fixé pour objectif principal l'actualisation des informations sur les caractéristiques
des unités de production informelles et l’évaluation de la contribution de ce secteur à la
production et à l’emploi. Cette enquête a fourni des informations permettant la compréhension
et l’intégration du secteur informel dans les comptes nationaux. Il ressort de cette enquête
nationale les conclusions suivantes :
 40.000 unités de production informelles UPI sont créées chaque année dont 72% en
zones urbaines ;
 La proportion des ménages qui dépendent des revenus des activités informelles a
baissé de 18,2% en 1999 à 14,3% en 2007 ;
 Le commerce domine le secteur avec 57,4% des UPI, 53,2% de l’emploi et 77,3% du
chiffre d’affaires ;
 Une UPI sur dix est dirigée par une femme ;
 Les UPI emploient une seule personne pour 75% d’entre elles et réalisent en moyenne
un chiffre d’affaires annuel de 180.559 DH ;
 Le recours au crédit bancaire pour la création de l’unité reste très faible soit 1,1% ;
 Entre 1999 et 2007, la part de l’emploi informel est passée de 91,2% à 81% dans le
commerce et de 17% à 23,6% dans le BTP ;
 En 2007, le secteur informel contribue pour 37,3% à l’emploi non agricole global
contre 39% en 1999 et pour 14,3% au PIB contre 16,3% en 1999.

D. LES RAISONS DU DEVELOPPEMENT DU SECTEUR INFORMEL


Bien que les conditions d’émergence et de développement de l’informel soient différentes
d’un pays à l’autre, il se présente généralement comme une solution au chômage et une
alternative aux qualifications exigées par les emplois dans les entreprises organisées.
Avoir la préférence à l’économie informelle ou encore être obligé d’exercer dans l’informel
peut avoir plusieurs raisons, notamment de coûts des opérations, charges fiscales et sociales,
contraintes liées aux cadres légaux et réglementaires, souplesses de fonctionnement, non
exigences d’engagements contractuels ou formels,…

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Les études et les travaux réalisés sur le secteur informel ont permis de constater que ce
phénomène est pluridimensionnel, touchant aussi bien le politique, le culturel, l’économique,
le financier, le social que le fiscal.
L’accès au secteur informel se développe généralement dans tout contexte marqué par
l’existence d’un certain nombre de caractéristiques :
 la facilité d'accès aux activités ;
 la propriété familiale des entreprises ;
 l'échelle restreinte des opérations et champ d’activité ;
 l'utilisation des techniques simples et le nombre réduit de travailleurs ;
 le recours à des personnes moins ou non qualifiées ;
 l’appui sur des qualifications qui s'acquièrent en dehors du système scolaire officiel ;
 des marchés ouverts à la concurrence ;
 des cadres légaux très complexes et contraignants ;
 des procédures administratives lourdes et lentes ;
 des niveaux de fiscalisation et des cotisations sociales jugés élevés ;
 des relations entre public et administration non basées sur la confiance ;
 des sanctions administratives disproportionnées par rapport aux infractions
commises ;…
En général, l’économie souterraine se développe en temps de crise et dans les environnements
qui connaissent une forte pression fiscale. Le coût fiscal pousse les personnes à chercher à en
échapper, l’informel reste parmi les zones de leur préférence.
La relation reste étroite entre le niveau de la fiscalité d’un pays et l’importance de l’économie
informelle. Dans les pays ou les taux d’imposition sont les plus élevés, les informels
augmentent plus rapidement.

II. LA FISCALISATION DU SECTEUR INFORMEL AU MAROC


La fiscalisation de l’informel au Maroc sera effectuée à travers l’étude des points suivants :
 Les conclusions sur l’informel des assises nationales sur la fiscalité tenue en avril
2013 ;
 Les mesures fiscales qui contribuent indirectement à la lutte contre l’informel ;
 Les incitations fiscales directes pour intégrer l’informel dans l’économie organisée ;
 Les dispositions fiscales en faveur du développement de l’informel ;
 Des propositions générales permettant d’améliorer l’intégration de l’informel.
Avant de détailler les aspects liés à la fiscalité de l’informel, il est nécessaire de présenter
succinctement l’évolution de notre système fiscal.

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A. L’EVOLUTION DU SYSTEME FISCAL MAROCAIN


Le système fiscal marocain a énormément évolué ces dernières années vers plus de
simplification, transparence et modernité pour, entre autres, améliorer le climat d’affaires
dans le pays et lutter contre l’informel.
Composante importante du système fiscal marocain, l'administration des impôts a également
évolué et a fourni d'énormes efforts pour une meilleure proximité aux contribuables, grâce à
son mode de fonctionnement, son ouverture vers l’extérieur, ses efforts de communication, sa
modernisation, son système d’information de plus en plus tourné vers les contribuables, un
mode simplifié de déclaration à travers la télé-déclaration et le télépaiement,…
Le Maroc a connu sa principale réforme fiscale avec la loi cadre de 1984 qui a institué trois
grands impôts, la taxe sur la valeur ajoutée T.V.A en 1985, l’impôt sur les sociétés I.S en
1986, et l’impôt général sur le revenu I.G.R en 1990. Par ailleurs, les premières assises de la
fiscalité tenues à Rabat en novembre 1999, ont permis de mener la réflexion sur les
mécanismes permettant la simplification, l’efficacité, la baisse de la charge fiscale, la
promotion des activités économiques, l’amélioration de la qualité des services rendus et
l’harmonisation du système fiscal.
La période entre 1999 et 2010 a été marquée par l’adoption de plusieurs mesures fiscales à
travers les différentes lois de finances. Ces mesures ont permis la mise à niveau des textes
fiscaux de 1999 à 2003, la réforme de la T.V.A lancée en 2005, l’élaboration du livre des
procédures fiscales en 2005, l’élaboration du livre d’assiette et de recouvrement en 2006,
l’édition du CGI en 2007, la réforme de l’I.S et l’intégration de la taxe sur les actes et
conventions dans les droits d’enregistrement en 2008, la refonte des droits de timbre et de la
taxe spéciale annuelle sur les véhicules automobiles TSAVA en 2009, la réforme de l’impôt
sur le revenu I.R poursuivie en 2010, etc.

Un effort important a été fourni pour la conceptualisation du nouveau référentiel fiscal


marocain, les différents textes de lois qui existaient ont été regroupés dans un seul document
appelé le CGI. La rédaction de ce nouveau référentiel a été basée sur son harmonisation avec
la loi comptable, le code de commerce et les différentes lois sur les sociétés, la loi bancaire et
les textes relatifs à la bourse. Le CGI a été complètement institué en 2007.
Le système fiscal marocain a retenu le principe de déclaration pour la grande partie des
impôts et taxes, à savoir l’I.S, la T.V.A, les D.E et celui de la retenue à la source pour les
autres impôts, et particulièrement l’I.R.

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Cet effort de réaménagement fiscal a permis à notre pays de se doter d’un système fiscal
moderne dont le processus de la réforme continu toujours.
En ce qui concerne l’informel, la DGI a précisé à l’occasion de sa participation à la 4ème
Conférence Globale de l’ITD en Inde que les conséquences de l’informel sont très variées (3) :
 L’informel est responsable de la perte de recettes pour le budget de l’État ;
 Il participe au maintien des taux d’imposition élevés sur les unités organisées ;
 Il porte atteinte au principe d’équité fiscale ;
 Il participe au maintien d’une concurrence déloyale.

B. CONCLUSIONS SUR L’INFORMEL DES ASSISES NATIONALES SUR LA FISCALITE


La problématique de l’informel a été également soulevée et discutée dans les assises
nationales sur la fiscalité tenues les 29 et 30 Avril 2013 à Skhirate. Les travaux de ces assises
ont été conclus par plusieurs propositions de réforme du système fiscal de notre pays.
Ces assises ont retenu cinq panels de réformes dont le deuxième a été dédié à « la lutte contre
la fraude et appréhension de l’informel ». Ce panel a comporté cinq propositions dont les trois
premières concernent directement l’encouragement de l’intégration de l’informel dans le
formel :
 Proposition 1 : Mise en place d’une politique globale et concertée pour appréhender le
secteur informel. Les assises ont mis l’accent sur l’intérêt accordé à la problématique
de l’informel permettant l’adhésion de tous les organismes et instances intervenant
dans le champ économique et ont proposé d’organiser des assises nationales dédiées à
ce sujet.
 Proposition 2 : Mise en place d’un dispositif fiscal incitatif et approprié aux petites et
moyennes entreprises. La mise en place d’un système fiscal attractif, simple et incitatif
est l’un des moyens les plus efficaces d’inciter les opérateurs à formaliser leurs
activités.
 Proposition 3 : Lutte contre la fraude et renforcement des moyens d’action de
l’administration fiscale. Il s’agit, entre autres, de la nécessité d’accélérer
l’aboutissement du chantier relatif à l’adoption de l’identifiant unique au niveau de
toutes les administrations et établissements afin de lutter contre le secteur de
l’informel et de renforcer le contrôle.

(3) 4ème Conférence Globale de l’ITD Inde, 7-9 décembre 2011.

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C. MESURES FISCALES QUI CONTRIBUENT INDIRECTEMENT A LA LUTTE CONTRE

L’INFORMEL

Plusieurs pays ont essayé de dépasser le problème de l'informel en mettant au point une
fiscalité d’adhésion volontaire des contribuables. La prise en compte des contraintes et des
difficultés fiscales des activités, à travers une progressivité d’imposition, une simplification
des procédures fiscales et une taxation adaptée et modérée permet normalement à plusieurs
personnes de l’informel de migrer vers l’identification fiscale.
Le Maroc a également retenu la fiscalité comme l’un des principaux axes d’intégration de
l’informel dans l’économie organisée. Les Lois de Finances de 2001 à 2013 ont introduit
plusieurs mesures fiscales qui favorisent le transfert des activités informelles vers l’économie
formelle. Ces meures fiscales on fixé plusieurs objectifs notamment la simplification, la
modernisation et l’harmonisation du système fiscal marocain.
Les principales dispositions fiscales adoptées en faveur de l’intégration de l’informel au
niveau du secteur organisé sont les suivantes :
 Simplification de l’imposition avec intégration à droit constant de la T.P.I et de la
TPCVM dans l’I.G.R (mesure introduite en 2001) ;
 Suppression du paiement de 25% au titre de la PSN sur les revenus professionnels
exonérés de l’I.G.R (mesure introduite en 2001) ;
 Harmonisation des dispositions liées aux majorations de retard entre le code de
recouvrement et les codes fiscaux (mesure introduite en 2001) ;
 Recensement annuel au lieu tous les cinq ans des immeubles bâtis et des constructions
(mesure introduite en 2002) ;
 Majoration de 2% tous les cinq ans au lieu de 2% par an de la valeur locative des
immeubles ou parties d’immeubles occupés par le redevable à titre d’habitation
(mesure introduite en 2002) ;
 Réaménagement du taux de majoration pour défaut de déclaration et déclaration
tardive ou insuffisante du chiffre d’affaires à 15% de la taxe éludée au lieu de 25%
(mesure introduite en 2003) ;
 Baisse du taux de majoration des droits d’enregistrement de 25% à 15% pour certains
actes ou déclarations (mesure introduite en 2003) ;
 Alignement de la pénalité et des majorations de retard au titre du non-paiement de la
taxe de licence à percevoir sur les établissements de consommation de certaines

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boissons sur celles prévues en matière de patente, de taxe urbaine et de taxe d'édilité
(mesure introduite en 2003) ;
 Changement de la mention « mois » par « 30 jours » pour ce qui est des délais de
souscription et de déclaration relatifs à l'I.G.R, l'I.S, la T.V.A et les DE (mesure
introduite en 2003) ;
 Réduction de 4% à 3% du taux appliqué sur le prix de revient des terrains,
constructions, agencements, matériels et outillages pour la détermination de la valeur
locative minimale servant de base de calcul à la patente et à la taxe urbaine (mesure
introduite en 2003) ;
 Vérification au titre de la T.V.A, I.G.R et I.S ne peut dépasser 6 mois pour les
entreprises dont le chiffre d'affaires déclaré au titre des exercices assujettis au contrôle
est inférieur ou égal à 50 millions de dirhams hors taxe (mesure introduite en 2004) ;
 Baisse du D.E de 10% à 5% sur la cession du droit au bail d’un immeuble qu’elle soit
qualifiée de pas-de-porte, d’indemnité de départ ou autre (mesure introduite en 2004) ;
 Non recours à la rectification de la base imposable en cas d’application du bénéfice
minimum au titre de l’I.G.R professionnel (mesure introduite en 2005) ;
 Acceptation du prix révisé par l’administration, en matière des D.E ou de T.V.A et sur
lequel le contribuable a acquitté les droits dus, comme étant le prix d’acquisition à
prendre en considération au moment de la cession dudit bien immobilier (mesure
introduite en 2005) ;
 Elaboration du livre des procédures fiscales qui a regroupé l’ensemble des dispositions
relatives aux procédures fiscales prévues en matière d’I.S, I.G.R, T.V.A et D.E
(mesure introduite en 2005) ;
 Elaboration du livre d’assiette et de recouvrement (mesure introduite en 2006) ;
 Elaboration du CGI regroupant le livre d’assiette et de recouvrement et le livre des
procédures fiscales (mesure introduite en 2007) ;
 Réduction du délai de remboursement de la T.V.A par l’Administration fiscale de 4 à
3 mois. (mesure introduite en 2008)
 Réduction au titre de l’I.R du nombre des seuils de chiffre d’affaires pour l’option aux
régimes du résultat net simplifié et du forfait à deux limites seulement par régime
d’imposition au lieu de trois, 2.000.000 dirhams et 500.000 dirhams pour le régime du
résultat net simplifié et 1.000.000 et 250.000 dirhams pour le régime du forfait
(mesure introduite en 2009) ;

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 Relèvement du seuil d’assujettissement à la T.V.A pour les petits fabricants et les


petits prestataires de services de 180.000 à 500.000 dirhams (mesure introduite en
2009) ;
 Mise en place d’une charte des contribuables dans le but de renforcer les garanties des
contribuables lors d’un contrôle fiscal (mesure introduite en 2011) ;
 Dispense des contribuables imposées aux taux libératoires du dépôt de la déclaration
du revenu global (mesure introduite en 2012) ;
 Reconduction avec amélioration de la disposition concernant l’apport du patrimoine
professionnel d’une personne physique à une société soumise à l’IS (mesure introduite
en 2012) ;
 Application d’une majoration de 15% au lieu de 25% sur le montant des
rémunérations versées ou sur les montants correspondant aux renseignements
incomplets ou aux montants insuffisants au niveau de la déclaration des rémunérations
versées à des tiers (mesure introduite en 2013).

D. DISPOSITIONS FISCALES DIRECTES POUR LUTTER CONTRE L’INFORMEL


Les incitations fiscales directes à l’encontre de l’informel ont été adoptées soit sous forme de
réduction d’impôt, d’encouragement fiscal en faveur de la PME ou d’obligation de procéder à
la déclaration fiscale. L’étude des documents constituant le référenciel fiscal au Maroc à
savoir le CGI et les notes des circulaires de la DGI a permis de relever que :
 Le terme « informel » a été utilisé pour la première fois au niveau de la note circulaire
de la DGI commentant les dispositions fiscales de la loi de finances de l’année 2010 ;
 Le CGI n’a aucunement fait référence à ce terme.
En ce qui concerne l’intégration de l’informel dans l’économie formelle, le système fiscal
marocain a varié les mesures fiscales adoptées. Celles qui visent directement la migration de
l’informel sont :
 L’encouragement en faveur des contribuables qui s’identifient pour la première fois ;
 La réduction de l’I.S en faveur de la PME ;
 Le régime de l’auto-entrepreneuriat ;
 La fiscalisation de l’agriculture ;
1. Encouragement en faveur des contribuables qui s’identifient pour la première fois
C’est l’une des mesures phares d’encouragement des personnes actifs dans l’informel pour
intégrer l’économie organisée.

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Cette mesure a été introduite en 2010 et concerne les contribuables exerçant avant le 1er
janvier 2011 une activité passible de l’impôt sur le revenu, et qui s’identifient pour la
première fois auprès de l’administration fiscale, à partir du 1er janvier 2011, en s’inscrivant au
rôle de la taxe professionnelle.
Les dispositions fiscales exigent à ce que l’identification aux services des impôts soit
effectuée entre le 01/01/2011 et le 31/12/2012.
Une fois identifiées, ces personnes ne sont imposables que sur la base des revenus acquis et
opérations réalisées à partir de la date de leur inscription aux impôts. Cette mesure offre
automatiquement au contribuable qui se déclare aux impôts une amnistie fiscale sur les
opérations et activités exercées avant son identification.
Les personnes concernées sont celles dont les revenus professionnels sont déterminés selon le
régime du résultat net réel ou sur option selon celui du résultat net simplifié. En ce qui
concerne les stocks apportés, le cas échéant, par ces personnes, ils sont évalués, de manière à
dégager une marge brute au minimum de 20%, à l’occasion de leur vente dans le cadre de leur
activité déclarée. Cette marge est soumise éventuellement à la T.V.A sans droit à déduction,
jusqu’à épuisement du stock apporté.
Pour permettre à un nombre important de personnes physiques de s’identifier aux impôts, et
d’intégrer l’économie formelle, le législateur a prorogé cette mesure du 01/01/2013 au
31/12/2014.

2. Institution en 2011 d’un taux d’imposition réduit de 15% en faveur des PME
La loi de finances de l’année 2011 a institué un taux spécifique de 15% en faveur des sociétés
réalisant un chiffre d’affaires égal ou inférieur à trois millions de dirhams hors T.V.A. Cette
incitation fiscale concerne aussi bien les sociétés existantes au 01/01/2011 que celles qui
seront créées à partir de cette date.
Les petits entrepreneurs qui opèrent dans l’informel et veulent intégrer l’économie formelle
peuvent bénéficier de cette mesure fiscale et profiter d’une imposition spécifique réduite de
15% au lieu du plein tarif de 30%.
3. Application d’un taux réduit d’imposition de 10% en faveur des PME
Avec la loi de finances 2013, les PME dont le bénéfice fiscal est inférieur ou égal à trois cent
mille de dirhams ont bénéficié d’un taux réduit d’imposition de 10% appliqué au résultat
fiscal au lieu de l’imposition normale de 30%. Cette disposition a remplacé celle relative à
l’imposition réduite à l’I.S de 15% présentée dans le point 2 ci-dessus.

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4. L’auto-entrepreneuriat, une des clés de la lutte contre l’informel


Dans le cadre des dispositions fiscales de la loi de finances 2014, l’article 32 du CGI a été
complété pour adopter un nouveau statut fiscal et juridique appelé l’auto-entrepreneuriat dont
l’objectif principal est de résorber le chômage des jeunes et lutter contre les activités
informelles.
L’encouragement de la création d’emploi et l’accès à l’activité entrepreneuriale, ont été actés
par ce nouveau régime fiscal spécifique et optionnel en faveur des personnes physiques.
Ce régime qui offre plusieurs avantages sociaux et fiscaux peut réduire l’informel, développer
l’esprit d’entreprendre et faciliter l’accès au marché du travail par l’auto-emploi.
Considéré aujourd’hui comme l’une des solutions pour la résorption du chômage, l’auto-
entrepreneuriat traduit clairement la volonté de l’Etat d’encouragement de l’auto-emploi.
Sur le plan fiscal les auto-entrepreneurs bénéficient d’une imposition forfaitaire.
En quoi consiste ce régime ? Quelles sont les personnes bénéficiaires ? Quelles sont les
conditions exigées ? Quels sont les avantages qu’il offre ? Les points suivants vont apporter
des éléments de réponses à ces questions :
a. Cadre fiscal de l’auto-entrepreneur
 Contribuables concernés : Ceux exerçant leur activité à titre individuel ou dans le
cadre d’une société de fait.
 Forme de l’assujettissement à ce régime : Soumission sur option des contribuables.
 Personnes exclues de ce régime : Celles exerçant des professions libérales ainsi que
celles exerçant des activités exclues du régime forfaitaire.
 Demande d’option pour ce régime : Demande à formuler lors du dépôt de la
déclaration d’existence auprès de l’organisme désigné à cet effet (guichet unique dont le
texte législatif le régissant n’est pas encore adopté).
b. Mode d’imposition du régime
L’impôt dû par l’auto-entrepreneur est calculé selon deux types d’imposition :
 Base imposable : Chiffre d’affaires C.A annuel encaissé.
 Taux d’imposition (libératoire de l’I.R) :
- 1% du C.A encaissé inférieur à 500.000 DH pour le commerce, industrie et artisanat ;
- 2% du C.A encaissé ne dépassant pas 200.000 DH pour les prestataires de services.
 Imposition des plus values sur cessions des biens :
- Base imposable : Les plus values nettes des cessions ou retraits des biens corporels et
incorporels affectés à l’exercice de l’activité.
- Taux : Imposition des plus values selon les taux du barème d’I.R.
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c. Déclaration du chiffre d’affaires du régime


 Déclaration mensuelle ou trimestrielle du C.A encaissé : Déclaration selon l’option ;
 Paiement spontané de l’impôt par l’auto-entrepreneur :
- L’impôt dû est versé spontanément à l’organisme compétent ;
- Le paiement doit être effectué dans le délai de la déclaration.

d. Tenue de registre et procédure du contrôle (Référence du CGI : Article 145 bis) :


 Obligation de la tenue régulière du registre à faire viser par les impôts ;
 Obligation de se soumettre au contrôle du registre.
L’auto-entreprenariat est un outil comme tout autre, sa réussite dépend de la volonté des
personnes concernées. Ce régime a le mérite d’encourager les jeunes entrepreneurs à se
déclarer pour s’acquitter des impôts à des taux préférentiels.

5. La fiscalisation de l’agriculture (applicable à partir de 2014)


Le secteur agricole peut être considéré comme l’une des formes les plus importantes qui
évoluent dans l’informel. D’ailleurs, la CIST organisée par l’OIT considère l’activité agricole
comme composante de l’informel.
Au Maroc on évoque généralement le terme du secteur "informel non agricole", ce qui
signifie que le secteur agricole est également informel avec ses propres particularités et
spécificités. Le département de la prévision économique et du plan de la direction de la
statistique a réalisé deux enquêtes nationales sur le secteur informel non agricole de
1999/2000 et 2003 considérant que le secteur agricole est étudié séparément.
Du point de vue purement juridique et comptable, rien n’empêchait la personne physique ou
morale de disposer d’un statut juridique officiel et de tenir une comptabilité. Mais en
l’absence d’obligation fiscale et de sanction pour défaut de dépôt de déclaration par les
agriculteurs, le secteur agricole a évolué jusqu’au 31/12/2013 dans l’informel.
L’absence de comptabilité, de déclaration fiscale et d’imposition des agriculteurs favorise le
recours en amont et en aval aux autres formes de l’informel tels que les services, l’industrie,
la main d’œuvre ouvrière, les transports,…
Fiscaliser l’agriculture après autant d’années d’exonération, permettrait à la fois d’organiser
ce secteur ainsi que les entreprises informelles clientes ou fournisseurs.

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a. L’historique des exonérations fiscales du secteur agricole


L’exonération du secteur agricole a pris fin le 31 décembre 2013. Avant de commenter le
statut fiscal en matière d’I.S et d’I.R du secteur agricole marocain, il semble important de
rappeler l’historique des exonérations fiscales de ce secteur :
 Le dahir portant loi n° 1-84-46 du 21/03/1984 avait exonéré jusqu’au 31/12/2000, les
revenus agricoles qui relevaient de l'impôt agricole institué par le dahir n° 1-61-438 du
30/12/1961 ;
 La loi de finances n° 55-00 pour l'année 2001 a prorogé jusqu'au 31/12/2010
l’exonération des revenus agricoles ;
 La loi de finances n° 40-08 pour l’année 2009 a prorogé jusqu'au 31/12/2013
l’exonération des revenus agricoles.

b. Le calendrier des plafonds d’imposition des agriculteurs


Ce calendrier de fiscalisation des exploitations agricoles se présente comme suit :
Calendrier d’imposition Chiffre d’affaires CA en MDH (*)
Du 01/01/14 au 31/12/15 CA supérieur ou égal à 35 MDH
Du 01/01/16 au 31/12/17 CA supérieur ou égal à 20 MDH
Du 01/01/18 au 31/12/19 CA supérieur ou égal à 10MDH
A partir du 01/01/20 CA supérieur ou égal à 5MDH
(*) MDH : Millions dirhams

L’imposition graduelle de l’agriculture concerne aussi bien l’I.S, l’I.R que la cotisation
minimale C.M. Finalement, ce n’est qu’à partir de 2020 que cette imposition couvrira toutes
les entreprises à l’exclusion de celles dont le chiffre d’affaires réalisé est inférieur à 5 MDH.

c. Le chiffre d’affaires bénéficiant de l’exonération permanente


Les entreprises agricoles dont le volume d’affaires annuel ne dépasse pas 5 MDH restent
totalement exonérées et de manière permanente de l’I.S, l’I.R et la C.M. Par conséquent, les
petits fellahs dont le chiffre d’affaires n’excède pas 5 MDH restent hors "collimateur fiscal".

d. Les taux d’imposition des bénéfices agricoles


 Principe retenu
Le principe qui a été retenu dans l’imposition du secteur agricole est le suivant :
- L’exonération totale permanente pour les exploitations agricoles dont le chiffre d’affaires
n’excède pas 5 MDH ;
- L’imposition temporaire au taux réduit d’I.S ou spécifique d’I.R pour les 5 premiers
exercices d’imposition ;
- L’imposition normale dans les conditions de droit commun au-delà des 5 premiers
exercices d’imposition.

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 Taux de fiscalisation des bénéfices agricoles à l’I.S


Les bénéfices agricoles sont imposés à l’I.S selon les taux d’imposition suivants :
- Taux réduit de 17,5% au titre des 5 premiers exercices à partir du 1er exercice d’imposition ;
- Taux de droit commun, actuellement de 30%, pour les exercices suivants.
 Taux de fiscalisation des bénéfices agricoles à l’I.R
En ce qui concerne l’I.R, les bénéfices agricoles sont imposés comme suit :
- Au taux spécifique non libératoire de 20% au titre des 5 premiers exercices à partir du 1er
exercice d’imposition ;
- Au taux du barème d’I.R pour les exercices suivants (soit les taux de droit commun).
e. La base imposable des agriculteurs
 Principe d’imposition en agriculture
Sur le plan fiscal, ce n’est pas la personne de l’agriculteur ou encore la forme juridique de
l’exploitation agricole qu’on impose mais la nature de l’opération ou précisément l’activité
réalisée.
 Produits et opérations non agricoles
Le CGI précise clairement que les opérations et les produits à caractère non agricole réalisés
par les exploitations agricoles sont normalement imposables à l’I.S, l’I.R et la C.M dans les
conditions de droit commun. Ces opérations et produits non agricoles ne bénéficient donc ni
des exonérations temporaires ou permanentes ni des impositions au taux réduit d’I.S ou au
taux spécifique d’I.R.
Par conséquent, un agriculteur qui réalise par exemple, des opérations à caractère commercial
(donc non agricole) doit payer l’impôt à plein tarif, au titre de ces opérations, même si son
chiffre d’affaires est inférieur à 5MDH.
Nous donnons ci-dessous quelques exemples d’opérations qualifiées fiscalement imposables
dans la notre circulaire n° 717 de la DGI relative au CGI :
 les travaux et prestations effectués pour le compte de tiers ;
 les locations de biens meubles et immeubles ;
 les produits de participation lorsque les sociétés distributrices ne relèvent pas de l'impôt
sur les sociétés ;
 les produits non courants, les dons et les subventions d'équipement ;
 les plus-values de cession des éléments de l'actif immobilisé et des valeurs
mobilières ;
 les produits provenant des activités soumises à la taxe professionnelle, notamment la
vente des produits agricoles transformés (agro-industrie).

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 Revenus et bénéfices agricoles non imposables


Le nouveau texte de l’article 46 du CGI a été revisité pour redéfinir les revenus et bénéfices
agricoles comme suit :
 Il s’agit des revenus et bénéfices réalisés par les agriculteurs ou les éleveurs et qui
proviennent des activités d’exploitation des cycles de production végétale et/ou
animale dont la production est destinée à l’alimentation humaine et/ou animale. La
notion de la production animale a été limitée par la nouvelle rédaction de cet article à
celle d’élevage des bovins, ovins, caprins et camélidés ;
 Il s’agit des revenus et bénéfices qui proviennent des activités de traitement de cette
production ;
 Ne constituent pas des revenus et bénéfices agricoles ceux issus des activités de
transformation par des moyens industriels ;
 Il s’agit également des revenus et bénéfices réalisés par les agrégateurs, eux-mêmes
agriculteurs et/ou éleveurs, dans le cadre de projets d’agrégation conformément à la loi
04-12 relative à l’agrégation agricole.

f. L’agrégateur dans le dispositif légal Marocain


Sur le plan fiscal, les modalités d’imposition de l’agriculture sont identiques aussi bien pour
l’I.S que l’I.R. Toutefois, nous précisons que le CGI compte, et ce conformément à l’article
46, une nouvelle forme fiscale d’imposition à l’IR à savoir l’agrégateur.
Connaître ce nouveau concept d’agrégateur, nous renvoie au Dahir n°1-12-15 du 17/07/2012
portant promulgation de la loi n°04-12 relative à l'agrégation agricole. Il s’agit d’un nouveau
concept dans le domaine de l’agriculture marocaine. Elle est l’un des fondements du Plan
Maroc Vert. L’agrégation est considérée comme un mode d'organisation privilégié pour la
mise en place des projets cohérents dans le secteur agricole. Elle vise à renforcer les capacités
opérateurs agricoles en vue d'atténuer les difficultés posées par la problématique du foncier
agricole (faible taille des fermes agricoles, démembrement des exploitations agricoles,…).
L’agrégation permet également de faciliter l'accès à la technologie, au financement et aux
moyens modernes de production.
L’agrégation est conçue pour constituer un partenariat gagnant-gagnant entre l’amont
productif, à savoir les fellahs, et l’aval commercial et industriel, à savoir les plates formes
industrielles, commerciales et d’exportation.
Le contrat d’agrégation comme prévu par la loi 04-12 fait intervenir plusieurs acteurs et
particulièrement l’agrégateur et les agrégés autour d’un projet d’agrégation.

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Nous donnons ci-dessous les définitions légales de ces concepts telles qu’elles sont contenues
dans la loi 04-12 :
 L’agrégation agricole : la forme d'organisation fondée sur le regroupement volontaire
d'agriculteurs dénommés «agrégés» par un agrégateur autour d'un projet d'agrégation
agricole ;
 Le projet d'agrégation agricole : tout projet agricole regroupant, pour une durée
déterminée, des agrégés et un agrégateur pour le développement d'un ou plusieurs
segments d'une filière végétale et/ou animale, portant sur la production et/ou le
conditionnement et/ou l'emballage et/ou le stockage et/ou la transformation et/ou la
commercialisation des produits de ladite filière ;
 L’agrégé : tout agriculteur, personne physique ou morale de droit public ou privé y
compris les coopératives, les associations ou les groupements d'intérêt économique,
regroupé par l'agrégateur pour la réalisation d'un projet d'agrégation agricole ;
 L’agrégateur : toute personne physique ou morale de droit public ou privé y compris
les coopératives, les associations ou les groupements d'intérêt économique qui
regroupe des agrégés pour la réalisation d'un projet d'agrégation agricole ;
 Le contrat d'agrégation agricole : le contrat conclu entre un agrégateur et des agrégés
pour la réalisation d'un projet d'agrégation agricole.

E. MESURE FISCALE FAVORABLE AU DEVELOPPEMENT DE L’INFORMEL


Notre travail s’est également intéressé à des mesures qui risquent d’encourager le recours à
l’informel. La loi de finances 2013 a introduit une disposition fiscale que nous estimons
favorable à l’élargissement de l’assiette de l’informel. Il s’agit de la disposition permettant
aux autoconstructeurs de logements d’une superficie supérieure à 300 m² de payer une
contribution forfaitaire fixée à 60 DH/m² couvert à la place de la déclaration de la T.V.A.
La suppression de la déclaration de la T.V.A pour ces personnes pourrait encourager le
recours à des fournisseurs informels de matériaux de construction.
Pour les constructions de logements de superficie inférieure à 300 m², déjà exonérées de la
T.V.A, leur approvisionnent s’effectue en grande partie auprès des filières informelles. Il y a
lieu de rappeler que l’objectif recherché à travers cette disposition est la lutte contre l’évasion
fiscale et le recours à la pratique de fausses factures pour gonfler la T.V.A récupérée.

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En cherchant à éviter ces problèmes d’évasion fiscale et de fausses factures, cette mesure
pourrait bien créer un autre, c’est celui du développement de l’informel dans l’activité de
l’autoconstruction à travers le recours aux vendeurs non identifiés fiscalement. Il était
beaucoup plus intéressant de garder l’obligation de la déclaration de la T.V.A en prévoyant le
système des achats en exonération de la T.V.A.

F. DISPOSITIF DU CONTROLE FISCAL ET DE SANCTIONS FISCALES

Concernant la pratique du contrôle fiscal au Maroc, généralement elle couvre exclusivement


les contribuables les plus apparents et transparents auprès desquels il serait plus facile
d’opérer les vérifications fiscales et les redressements. Le contrôle fiscal n’est pas forcément
orienté vers les personnes opérant dans l’informel. Le système fiscal actuel tel qu’il est conçu
n’incite donc pas à la transparence totale et peut pousser certaines personnes à se diriger vers
des activités informelles.
Egalement le dispositif des sanctions fiscales soufre de certaines faiblesses. Les personnes qui
exercent dans l’informel, étant non visibles, ne subissent généralement pas de sanctions.
Ainsi, le système de sanction conçu pour traquer les fraudeurs de « mauvaise foi » se trouve
largement appliqué aux contribuables, de « bonne foi », qui déclarent leurs activités.
Les sanctions fiscales très répressives peuvent ainsi susciter des craintes chez les individus
pour s’identifier aux impôts et intégrer l’économie organisée. Certaines sanctions sont jugées
trop lourdes par rapport aux infractions commises. Plusieurs exemples peuvent le montrer, à
titre indicatif, des sanctions pour défaut de déclaration fixées à 15% de l’impôt dû sont
considérées disproportionnées. Egalement, des sanctions appliquées à une information
incomplète ou non renseignée, dans une déclaration même si déposée dans les délais avec
paiement d’impôt, sont jugées abusives.
Certaines informations sanctionnées ne concernent pas le calcul de l’impôt (n° CNSS, nom,
prénom, adresse de tiers,…). Ce mode de sanction peut faire fuir une partie de l’activité de
certaines personnes vers l’informel ou encore n’encourager pas la migration de l’informel
vers l’économie formelle.

G. PROPOSITION GENERALE POUR AMELIORER L’INTEGRATION DE L’INFORMEL


Renforcer et consolider le tissu économique national ne sauraient se faire sans une approche
globale cherchant à diminuer le poids de l’informel en s’appuyant sur l’outil fiscal. La mise
en place d’une fiscalité simple, adaptée et attractive contribue certainement à la levé des

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contraintes structurelles auxquelles font face les PME et favorise la montée de l’économie
formelle au détriment de l’informel.
Parmi les propositions d’ordre fiscal visant à intégrer l’informel dans l’économie organisée,
nous citons quelques unes dont certaines ont été soulevées par la Confédération Générale des
Entreprises du Maroc CGEM pour l’amélioration du climat d’affaires au Maroc :
 Mise en place d’un dispositif fiscal incitatif et approprié à la TPE :
- Baisse du taux d’I.S et d’I.R au profit des TPE pour les inciter à sortir de l’informel ;
- Simplification du système de déclaration, de recouvrement, etc.
 Baisse des taux d’imposition d’I.S et d’I.R à un niveau acceptable pour les autres ;
 Amélioration des services rendus par la DGI :
- Renforcement des ressources et moyens de la DGI :
- Amélioration des équipes d’inspection et de contrôle de la DGI ;
- Mise en place des moyens informatiques adéquats pour la réalisation de sa mission ;
- Instauration d’une cellule au sein de la DGI chargée du suivi de l’informel ;
 Accompagnement de la réduction de l’I.S ou l’I.R par une simplification
administrative et déclarative ;
 Achèvement de la réforme de la T.V.A en haussant le seuil d’imposition des
détaillants ;
 Amélioration du système des sanctions et de contrôle fiscal.

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Conclusion
Dans son approche d’appréhension de l’informel, le système fiscal marocain a adopté
plusieurs mesures et doit nécessairement continuer à évoluer vers plus d’équité, de
transparence, de modernité, de simplicité et baisse de la charge fiscale. La lutte contre
l’informel ne saurait se faire par la seule sanction. Encourager la migration des personnes et
activités qui évoluent dans l’informel vers l’économie formelle passe par un effort
d’accompagnement. L’environnement fiscal marocain doit susciter les réflexes pour assurer le
basculement des activités informelles vers la sphère officielle. Les incitations fiscales de la
lutte contre l’informel ne doivent pas, à notre avis, être limitées à l’I.S et l’I.R, mais aussi la
T.V.A. Même avec des taux d’imposition encore plus réduits ou nuls, aucune certitude que les
opérateurs de l’informel vont basculer vers le secteur organisé.
Certaines personnes ont toujours peur de la transparence du système fiscal et de
l'administration fiscale. Les efforts de cette administration en matière de sensibilisation,
d'information et de contrôle pour lutter contre l'informel, restent insuffisants pour maîtriser et
attirer l’informel. En ce qui concerne les incitations fiscales, celles introduites en 2011 pour
séduire l’informel ont attiré peu de monde. A peine 6.500 personnes ont accepté de rentrer dans la
sphère de la transparence économique et fiscale (4).
Par ailleurs, quelque soit la qualité d’un texte de loi fiscale, son attraction, ses avantages et ses
effets restent certainement limités s’ils ne sont pas suivis sur le terrain d’actions concrètes
d’accompagnement pour inciter l’informel à intégrer le secteur formel. Nous pensons qu’une
collaboration entre l’administration fiscale et les autorités locales pour mener un travail de
recensement et d’accompagnement de l’informel permettrait sans doute d’assainir ce secteur
de manière importante.
Il va falloir donc mener un travail important de communication externe sur terrain et lancer
des campagnes de promotion de grande envergure dans les médias. Actuellement, les sorties
médiatiques et les spots télé et radio sur la fiscalité restent insuffisants pour toucher
l'ensemble de la population ciblée. De même, plusieurs opérateurs ignorent les mesures
fiscales incitatives, de ce fait, le gouvernement et la DGI doivent déployer d’énormes efforts
pour communiquer atour des avantages et gains fiscaux.
Dans l’une de ses conférences-débats sur le thème « les dispositions fiscales de la loi de
Finances 2011 », la direction générale des impôts a reconnu que les mesures fiscales
contenues dans la Loi de finances 2011 pour lutter contre l'informel ne sont qu'un début.

(4) Finances news le 05 - 03 – 2012 : « Secteur informel : Pourquoi les incitations fiscales
pour les TPE n'ont pas séduit ».

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Elle a également estimé que ces mesures ne sont pas « suffisantes », à elles seules, pour lutter
contre l'informel.
Pour l’administration fiscale, la lutte contre l'informel est d'abord une « démarche nationale »
qui nécessite l'adhésion totale de plusieurs administrations publiques (CNSS, Office des
changes et la Direction des douanes) ainsi que les associations professionnelles (5).
L’effort d’accompagnement doit s’inscrire dans le temps. L’informel est un phénomène
structurel, de ce fait, les solutions et les propositions permettant de diminuer son ampleur ne
peuvent être de très courte durée. Egalement, il est pluridimensionnel, une approche fiscale ne
peut seule atteindre l’objectif de contrecarré l’informel. La solution à ce problème nécessite
une vision nationale globale et cohérente.
Le système fiscal marocain doit encore faire preuve d’imagination et d’innovation dans la
lutte contre l’informel. Un travail de benchmarking avec les expériences étrangères de pays à
économie similaire peut donner des ouvertures et apporter des solutions à ce problème
d’informel.
Nous pensons que le système fiscal marocain doit faire l’objet d’un bilan d’étape pour évaluer
l’impact des mesures fiscales retenues pour la lutte contre l’informel. L’étude de l’impact
fiscal sur le comportement de l’informel doit être réalisée dans les plus brefs délais en
mesurant, d’une part, les résultats obtenus par rapport aux objectifs fixés, et d’autre part, par
rapport aux moyens mis en place.

(5) Web Inofo Maroc – Acualités du Maroc : Zaghnoun : « les mesures fiscales contre
l'informel ne sont pas suffisantes ».

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BIBLIOGRAPHIE
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sans réforme du système comptable ? Khalid El ouafa, Professeur assistant, Faculté
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 L’économie informelle : une alternative à l’exclusion économique et sociale ? Textes
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 Le secteur informel au Maroc : 1956 – 2004, Rajaa Mejjati Alam.
 Les GIE contre l'informel, Aujourdhui.ma, Par ALM, 10-03-2014.
 Livre blanc pour renforcer et consolider le dynamisme de l’économie marocaine,
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 Note circulaire de la DGI n° 717 relative au code général des impôts, avril 2011.
 Note circulaire de la DGI n° 718 relative aux dispositions fiscales de la loi de finances
n° 48-09 pour l’année budgétaire 2010, janvier 2010.

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REVUE ECONOMIE & KAPITAL N°6 Automne 2014

 Note circulaire de la DGI n° 719 relative aux dispositions fiscales de la loi de finances
n° 43-10 pour l’année budgétaire 2011, janvier 2011.
 Note circulaire de la DGI n° 720 relative aux dispositions fiscales de la loi de finances
n° 22-12 pour l’année budgétaire 2012, janvier 2012.
 Note circulaire de la DGI n° 721 relative aux dispositions fiscales de la loi de finances
n° 115-12 pour l’année budgétaire 2013, janvier 2013.
 Note circulaire de la DGI n° 722 relative aux dispositions fiscales de la loi de finances
n° 110-13 pour l’année budgétaire 2014, janvier 2014.
 Principales mesures fiscales par objectif 2001 à 2013, Direction des études et des
prévisions financières du Finances, Ministère de l’Economie et des Finances, avril
2013.
 Secteur informel et concurrence fiscale, Mémoire présenté comme exigence partielle
de la maîtrise en économie, par Djaojoma Marcel Auguste, Université du Québec à
Montréal.
 Synthèse des propositions issues des assises nationales sur la fiscalité, tenues le 29 et
30 Avril 2013 à Skhrirate
 Web Info Maroc – Actualités du Maroc : le Directeur Général des Impôts : « les
mesures fiscales contre l’informel ne sont pas suffisantes ».

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