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A nos chers parents qui ont toujours étè pour nous , et qui nous ont
donné un magnifique modèle de persévérance.
ET enfin, nous remercions nos parents et nos amis, qui nous ont toujours
soutenus tant dans notre cursus universitaire que dans nos choix personnels. Ou
Ils ont toujours présents pour nous, et nous les en remercions grandement.
Sommaire
INTRODUCTION GENERALE
CONCLUSION GENERALE
Liste des abréviations
UE : Union européenne.
Le Maroc fait parti des marchés émergents aux revenus intermédiaires. Cependant, la
mondialisation dresse un piège concurrentiel au Maroc. En effet, le Maroc se fait concurrencer
par les pays à faibles revenus dans les secteurs de faible productivité et intensif en main
d’œuvre (textile, produits agricoles). D’autre part, le Maroc doit adapter son modèle de
croissance et accélérer son rythme de transformation structurelle vers des activités à plus forte
valeur ajoutée et à contenu technologique plus élevé pour ne pas accumuler un gap conséquent
vis-à-vis des pays développés.
Au cours de la période 1960-1980, le Royaume avait opté pour une stratégie de substitution
aux importations visant à installer un système productif capable de réduire la dépendance par
rapport à l’acquisition de biens industriels de l’étranger. Toutefois, ce modèle connaîtra
cependant un essoufflement à partir de la fin des années 70, une situation exacerbée par la
problématique de l’endettement durant cette phase, aggravé par la cessation de paiement de
1983. Le seul avantage tiré de cette politique est la mise en place d’un tissu industriel
caractérisé : extraction de phosphates, développement du textile, transformation alimentaire.
Le Maroc s’est ainsi retrouvé avec un tissu industriel caractérisé notamment, par
certaines distorsions dues aux politiques protectionnistes, par la formation de monopoles,
ainsi que par la faiblesse des effets d’entrainement, liée au manque d’intégration du secteur
productif national. A partir du début des années 80 et jusqu’à 2005, le Maroc a essayé de
remédier aux insuffisances constatées en favorisant une politique axée sur la promotion des
exportations. Cette dernière permettra à plusieurs branches intensives en main d’œuvre de se
développer, en l’occurrence le textile et l’agro-alimentaire. En revanche, le secteur industriel
au Maroc est demeuré limité à des exportations, majoritairement à faible valeur
ajoutée, concentrées géographiquement et à niveau de compétitivité faible comparativement à
des pays émergents de l’Asie, de l’Europe de l’Est, ainsi que de la région MENA. C’est
d’ailleurs pour cela que le Maroc a perdu des parts de marchés considérables face à
l’atelier du monde (Chine) dans le domaine du textile particulièrement.
1
Industrielle, avant d’initier sa nouvelle politique industrielle intitulée « Plan d’Accélération
Industrielle 2014 – 2020 » et ce, après avoir constaté l’insuffisance des progrès réalisés en
matière de compétitivité et la faible contribution de l’industrie à la croissance et à l’emploi.
La politique industrielle est une politique menée par les gouvernements d’un pays dont le
but est d’aider les agents économiques internes au moyen de subventions et de crédits d’impôt.
Cette aide doit permettre de favoriser la production ou la recherche de développement. Une
politique industrielle a pour but de relancer l’industrie en période de crise économique. Elle
prend la forme de crédits d’impôt ou de fonds d’investissement afin de soutenir
l’innovation, le financement ou l’information des entreprises ainsi que la recherche. Le but
recherché par une politique industrielle est avant tout de conserver les entreprises sur le
territoire d’un Etat. Pour être efficace, une politique industrielle doit avant tout favoriser
les activités productrices d’avenir, c’est-à-dire les entreprises susceptibles de créer des
emplois sur le territoire national.
Mais avec la propagation du coronavirus dans le monde, cela a entraîné des changements
importants à court et à long terme dans les systèmes de santé, dans les villes, dans le
monde du travail, dans le système éducatif, dans les transports publics, dans les relations
sociales, dans le secteur industriel, dans le tourisme, dans la société, dans le processus de
la mondialisation et l'action des gouvernements du monde entier. Dorénavant Le monde ne
sera plus le même L'activité économique et industriel du royaume a été impacté par La
propagation de la pandémie covid-19, plusieurs secteurs clés pourraient subir les
conséquences de la crise, principalement l'automobile et la fabrication des produits
pharmaceutiques, Le secteur industriel cts aussi touché d'une manière directe, à cause de
la réduction des effectifs ou indirectement à travers l'arrêt des donneurs d'ordre ou le
ralentissement des chaines de logistique et d'approvisionnement, Pour sa part, le secteur
pharmaceutique fait face à un problème de demande et de ralentissement de la
2
logistique particulièrement en Europe, voire même un arrêt total de la roue économique. La
pandémie du coronavirus a poussé les gouvernements de plus de 200 pays à travers le monde à
prendre des mesures préventives drastiques, au détriment de leurs économies Le Maroc mène
des efforts pour, d'un côté, pour contenir la propagation du virus sur son sol, et, de l'autre,
sauver son économie nationale.
Le présent travail propose une analyse de l'impact de coronavirus sur le secteur industriel
marocain il s'agit, plus précisément, de répondre à la question suivante:
Quel impact de la crise du COVID-19 sur le secteur industriel : Cas du secteur automobile
3
Chapitre I: La politique industrielle au Maroc
La politique industrielle est généralement justifiée par deux principes qui ne sont pas
antinomiques avec le fonctionnement du marché.
L’industrie joue un rôle décisif dans la croissance nationale. Les relations entre
croissance, investissement et productivité exercent un puissant attrait au niveau des secteurs
industriels. L’ensemble des activités industrielles contribue à crée des effets externes
(positifs) sur tous les secteurs nationaux. Par ailleurs, certains travaux (crise du système
fordiste).
Les effets de la concurrence internationale doivent être accompagnés par les pouvoirs
publics. L’industrie nationale est soumise à la concurrence des producteurs étrangers. Les
mouvements de réaffectation des facteurs de production entre différents secteurs prennent
du temps, ont des conséquences sociales et économiques très onéreuses (coûts de
reconversion d’un bassin industriel tels que la sidérurgie ou les mines). Les pouvoirs
publics doivent intervenir de manière à garder une certaine cohérence du système productif.
Les modalités d’interventions des pouvoirs publics peuvent prendre plusieurs formes :
- Il peut s’agir de mesures directes qui ont pour vocation de promouvoir l’ensemble des
entreprises (politique d’aide aux exportations, de soutien des prix, de concurrence) ou
certaines d’entre elles (politiques d’aides financières, constitution de pôles industriels,
recherche de synergie par des rapprochements entre entreprises …).
- Le transfert de propriété de firmes industrielles du secteur privé au secteur public peut être
enfin conçu comme une forme de politique industrielle. La nationalisation des groupes
4
industriels est intervenue en France à partir de 1981. Aujourd’hui, des pays comme le
Venezuela n’hésitent pas à nationaliser des pans de son économie.1
Dans un second lieu, on traitera les grands axes et les types de la politique industrielle.
Dans une logique uniquement inspirée par le marché, les pouvoirs publics ne devraient pas
intervenir. Les phases de déclin et de création sont associées au cycle de vie international du
produit. Les recompositions industrielles devraient être guidées par les signaux de prix.
Dans la réalité, la totalité des Etats effectuent des choix industriels.
L’aide aux secteurs en déclin est conçue comme un moyen de faciliter la reconversion de
bassins industriels. Les facteurs de production (travail, capital) doivent pouvoir être affectés
différemment. Or certains secteurs génèrent des coûts irrécupérables (sidérurgies), seul l’Etat
peut assumer une fraction des pertes de capital (nationalisations=annulation des dettes).
L’aide aux secteurs nouveaux passe soit par des mesures spécifiques, soit par des mesures
générales. Les procédures d’encouragement à la Recherche –Développement font partie de
la politique industrielle. Il ne s’agit pas de viser un secteur particulier mais l’ensemble
des nouvelles techniques et des nouveaux produits issus des recherches des entreprises.
Les contraintes budgétaires créent cependant des points de conflits entre les deux types d’aides.
En effet, l’aide aux secteurs en déclin tend à figer des situations anciennes (exemple des
quotas pour les voitures japonaises, le textile chinois…) en empêchant un ajustement des
structures industrielle aux nouvelles conditions internationales. Par ailleurs, la répartition
de l’effort public est victime des groupes de pression. Les secteurs en déclin ont un poids
électoral et social beaucoup plus important que les nouvelles activités. La politique
industrielle apparaît davantage comme une défense d’une spécialisation internationale
condamnée plutôt qu’une aide à la transition vers une nouvelle configuration du système
productif. La justification de la politique industrielle n’est plus strictement
1
Politique industrielle, (Page : 6-7) , site web :
https://www.scribd.com/doc/435647199
5
économique, mais politique, sociale (exemple de la demande des constructeurs automobiles
pour des départs en préretraite dans le cadre des mesures sur la pénibilité).
La politique industrielle pose par ailleurs le problème du niveau d’intervention sur le système
productif. Deux conceptions s’opposent : la politique des créneaux et la politique de
filière. La politique des créneaux consiste à sélectionner les produits et les firmes qui
sont capables de les fabriquer. L’intervention publique vise à développer ces produits pour
en faire des pôles d’excellence. La politique des créneaux conduirait à une insertion poussée
dans les échanges internationaux (exemple de la spécialisation de l’Allemagne dans les
machines outils). La politique de filière cherche plutôt à établir des complémentarités
entre les différents stades de production et prône des interventions à des niveaux
successifs de transformation du produit. Pour certains, une telle politique ne conduirait
pas à une spécialisation internationale.
En réalité, ces deux approches sont plutôt complémentaires. La filière est une approche
descriptive intéressante du système de productif. Les dites spécialisations sont très
souvent situées sur des filières de production qui exercent leurs effets en amont et en
aval.
Enfin, les différentes modalités d’intervention de la politique industrielle sont très souvent
ramenées à des subventions versées (exemple du domaine militaire aux Etats-Unis) ou des
avantages fiscaux (exemple des exonérations de charge sur les bas salaires) par les pouvoirs
publics. Or la production de ces firmes subventionnées est généralement exportée sur les
marchés étrangers.
Il y aurait ainsi une concurrence déloyale entre les firmes subventionnées et les firmes non
subventionnées. Cette situation contraire à l’esprit du GATT et de l’OMC, peut être illustrée
par la théorie de l’économie concurrencée de Michel Aglietta. L’économie française serait
découpée en secteurs exposés et secteurs abrités de la concurrence. Ce découpage définit les
différents comportements en termes de prix. Le secteur abrité subit la loi du prix international
(prix des matières premières) alors que le secteur abrité (BTP, commerce, services...)
appartient aux nationaux, la fixation du prix y est plus libre.2
2
Politique industrielle, (Page : 7-8-9) , site web :
https://www.scribd.com/doc/435647199
6
2. Les types de la politique industrielle
Pour avoir déterminé une typologie de politique industrielle on a recours à deux grands
critères :
Elle dépend largement des conceptions qu'on se fait du rôle de l'Etat dans le pilotage de
l'économie et de son degré de volontarisme.
Les tactiques d'environnement : visant surtout à agir sur les structures, il peut s'agir de
peser sur les règles du jeu, en codifiant l'activité des agents (réglementation de la
concurrence, normalisation des produits...) ; il peut s'agir aussi d'une réglementation du
travail, de politique salariale, de peser sur les conditions de financement, sur l'effort de
recherche ou sur les débouchés.
Les tactiques de comportement : qui visent soit à peser sur les agents grâce à une
"tactique d'influence" (des contrats, des subventions, des commandes...) ; soit à agir
directement à la place des agents, grâce à une "tactique de substitution" qui va s'appuyer
sur les entreprises publiques, sur la prise de participations majoritaires...
Le champ de la politique industrielle s'élargit sans cesse, les mesures ne se limitent plus aux
seules "mesures directes" qui affectent les processus productifs, mais s'étendent largement aux
"mesures indirectes" qui modifient l'environnement au sens plus large dans lequel les firmes se
meuvent (mesures en faveur de l'enseignement, de la formation...).
Les champs d'intervention des pouvoirs publics peuvent être donc plus ou moins larges :
o Il peut s'agir d'un champ général ou les mesures ne prétendent pas avoir d'effet direct sur
les activités industrielles proprement dites : on met alors en place des "mesures
indirectes" correspondant soit à des politiques conjoncturelles générales (politiques
fiscale, budgétaire, monétaire, des revenus...), soit à des politiques visant à créer des
modifications des structures économiques (politique d'aménagement territorial, de
relations de travail, d'aides aux exploitations, de soutien de la recherche...).
o Comme il peut s'agir d'un champ restreint d'intervention où les mesures prétendent avoir
des "effets directs" sur les activités industrielles. On peut distinguer deux types de
mesures directes :
· Les mesures directes horizontales : ont notamment pour objet de promouvoir l'ensemble des
entreprises, et peuvent correspondre soit à des mesures conjoncturelles (politiques de prix,
d'aides aux exportations...), soit à des mesures d'organisation industrielle (politique de la
concurrence, de la concentration...).
· Les mesures directes spécifiques : ils sont beaucoup plus sélectives et volontaristes que les
précédentes et peuvent viser plusieurs des firmes déterminées ou des ensembles des firmes,
s'agissant soit de "politiques de firmes", dans le cadre d'un projet de défense, de prestige, de
soutien l'emploi... soit de "politiques de secteurs" ou "politiques de branches", "politiques de
projets", "politiques de filières"...; ces politiques ont souvent reposé sur des "méthodes de
7
sélectivité" susceptibles de permettre un tri parmi les activités à promouvoir, à reconvertir ou à
abandonner.3
C'est à partir des analyses des tactiques déployées et des champs d'intervention qu'on s'attachera
à repérer et à classer les mesures utilisées selon le tableau suivant :
· Tactiques de substitution :
(faire)
Entreprises publiques,
nationalisations...
3
Site Web :
https://www.memoireonline.com/08/07/556/m_quelle-politique-industrielle-secteur-assurances-maroc5.html
8
Chapitre II : L’inégalité de revenu et croissance
économique au Maroc
Ce deuxième chapitre est réparti en deux principales sections qui traiterons l'inégalité de revenu
et croissance économique au Maroc.
1. Définition
Le revenu désigne le revenu disponible d'un ménage au cours d'une année donnée. Il
comprend les salaires, les revenus du travail non salarié, les revenus du capital et les transferts
monétaires reçus de l'État, déduction faite de l'impôt sur le revenu et des cotisations de sécurité
sociale. Le revenu du ménage est réparti entre chacun de ses membres, un ajustement étant opéré
pour tenir compte des disparités entre les besoins de ménages de tailles différentes. Les
inégalités de revenu entre les personnes sont mesurées ici à l'aide de cinq indicateurs. Le
coefficient de Gini correspond au rapport entre la proportion cumulée de la population ordonnée
selon le niveau de revenu et la proportion cumulée du revenu total lui revenant ;il est compris
entre 0, en cas d'égalité parfaite, et 1, en cas d'inégalité parfaite. Le rapport S80/S20 est le ratio
entre la moyenne des revenus des 20 % de la population les plus riches et la moyenne des
revenus des 20 % de la population les plus pauvres. Le rapport interdécile D9/D1 est le rapport
de la valeur supérieure du neuvième décile (qui regroupe les 10 % de personnes ayant le revenu
le plus élevé) à celle du premier décile ;le rapport interdécile D9/D5 est le rapport de la valeur
supérieure du neuvième décile au revenu médian et le rapport interdécile D5/D1 est le rapport du
revenu médian à la valeur supérieure du premier décile. L’indice de Palma est la somme des
revenus gagnés par les personnes ou ménages situés dans le décile supérieur (le 10 % supérieur)
divisée par la somme des revenus acquis par les 40 % des ménages au bas de l’échelle.4
4
Organisation de Coopération et de Développement Économiques, « Inégalité de revenu », site web :
https://data.oecd.org/fr/inequality/inegalite-de-revenu.htm
9
La pauvreté monétaire, mesurée par l’incidence de la pauvreté, a diminué entre 1985 et 2001 à
l’exception du milieu rural . Cette évolution s’explique, en partie, par la faiblesse du niveau de
l’activité économique et le chômage associé, la fréquence des années de sécheresse et l’absence
de politiques efficaces et coordonnées de lutte contre la pauvreté. Le ralentissement de la
croissance du produit intérieur brut (par tête et en termes réels) s’est accompagné d’une
augmentation du taux de chômage se manifestant de façon encore plus inquiétante auprès des
jeunes. Or, les mesures de la pauvreté semblent être positivement corrélées avec le taux de
chômage au Maroc. Dans son étude sur la pauvreté au Maroc, la Banque mondiale (1994, 33)
précise que "le sous-emploi est la principale cause de la pauvreté" et que "le chômage est
étroitement lié à la pauvreté".
Le pays a globalement connu une faible croissance économique, de surcroît mal répartie dans le
temps (grande volatilité), et entre les classes de la population. Les quelques taux de croissance
positifs significatifs obtenus certaines années ne pouvaient en aucun cas dissimuler sa faiblesse
globale ni son faible impact en matière de réduction de la pauvreté (Banque mondiale, 2005,
87).
Il ressort que la pauvreté au Maroc est un phénomène rural. La proportion des pauvres vivants
en milieu rural, est passée de 18% en 1990-91 à 27,2% en 1998- 99, puis à 28,2% en 2000-01.
Pour différentes raisons, l’espace rural a peu bénéficié des investissements publics en matière
d’infrastructures économiques et sociales. Finalement, à cause des interférences logiques entre
les dynamiques économiques, de la population et de celles de la pauvreté, l’amorce d’une
urbanisation du phénomène s’est manifestée, surtout entre 1990-91 et 1998-99.
Bien que l’inégalité et la pauvreté soient des concepts distincts, ils ne restent pas moins liés
dans presque toutes les analyses relatives au bien-être de la population. Ainsi, en utilisant les
résultats officiels des trois dernières enquêtes de la Direction de la statistique, il ressort qu’en
1984-85, la part des dépenses des 10% des ménages les plus riches s’élevait à plus de 30%
contre moins de 2% pour les 10% les plus pauvres. Pour la même enquête (1984-85) et pour les
mêmes déciles, les dépenses moyennes ont été environ sept fois plus élevées pour les plus riches
(41 711 DH) que pour les plus pauvres (6 081 DH).
À partir des résultats de l’ENNVM 1998-99, et toujours sur la base des dépenses par ménage, il
résulte que les 10% des ménages les plus aisés de la population se partagent 28,8% de la masse
totale des dépenses alors que les 10% les plus pauvres n’en détiennent que 2,6%. L’inégalité en
matière de dépenses ne semble donc pas se réduire avec le temps entre les ménages marocains.
Pire encore, entre les deux enquêtes, les 20% les plus riches de la population ont amélioré leur
part relative dans la dépense totale (+1,5 points) au détriment des couches pauvres (-1,7 points).
Il est donc clair que la part de la consommation des pauvres de la population a été négativement
affectée par divers chocs et politiques économiques entreprises. Lorsqu’une mesure plus
élaborée, comme l’indice de Gini, est calculée pour mieux rendre compte de l’inégalité en
matière de dépenses en 1984-85, il ressort égal à 0,408 pour l’ensemble des ménages marocains
et prend les valeurs de 0,412 et 0,364 respectivement pour les ménages urbains et les ruraux. La
situation ne s’est que faiblement améliorée en 1990-91 puisque le même indice est égal à 0,382
pour le milieu urbain, 0,312 pour le milieu rural et 0,392 pour l’ensemble de la population. La
situation est restée pratiquement la même en 1998-99 avec des indices de valeurs respectives de
0,378 (urbain) 0,316 (rural) et 0,395 (national). Ces chiffres témoignent de la stabilité de cette
mesure d’inégalité entre 1990-91 et 1998-99 et de son niveau élevé au Maroc. Ainsi, les divers
chocs et les politiques économiques poursuivies, ou subies, pendant les dernières décennies, y
compris la libéralisation progressive des marchés, ont possiblement eu des effets négatifs sur les
parts relatives des consommations des plus pauvres. L’inégalité, tout comme la pauvreté
10
monétaire, sont restées élevées et plutôt stables entre les ménages marocains durant les deux
dernières décennies5.
Bon à savoir : le taux de croissance annuel de la France a été négatif à 5 reprises depuis la fin de
la Seconde guerre mondiale : en 1975 suite au premier choc pétrolier, en 1993 avec la crise du
système monétaire européen, en 2008 et 2009 du fait de la crise financière et en 2020 en raison
de la crise de la Covid 19.
Certains pays se servent également du Produit national Brut (PNB) pour évaluer leur croissance
économique. Le PNB correspond à la valeur totale des biens et des services produits par des
entreprises ou des personnes ayant la nationalité du pays, qu'elles bénéficient d'une implantation
dans le pays ou à l'étranger. L’augmentation de la croissance peut résulter d’une augmentation
de la quantité de biens (et services) produite ou d’une augmentation des prix.
- PIB annuel :
La croissance annuelle est mesurée par le taux de croissance du PIB d’une année sur l’autre.
Cette évolution conditionne le rythme de la croissance.
La croissance du PIB est calculée en additionnant la somme des valeurs ajoutées (secteur public
+ privé), la TVA et le produit des différentes taxes (TIPP, etc.). Les subventions reversées par
l’Etat sont ensuite retranchées. La différence donne la variation du PIB, exprimée en
pourcentage.
Le PIB peut être évalué en volume ou en valeur. En valeur, le calcul ne tient pas compte de
l’inflation (PIB nominal). Mais pour obtenir la croissance réelle, il faut intégrer l’augmentation
5
Politiques économiques, pauvreté et inégalités au Maroc, Touhami Abdelkhalek, Dorothée Boccanfuso, Luc
Savard, Dans Mondes en développement 2009/4 (n° 148), pages ( 99 à 118).
11
des prix. On obtient alors le PIB en volume (PIB réel). Sauf période de déflation, il est toujours
inférieur au PIB nominal (puisque amputé de l’inflation). La croissance du PIB par habitant est
l’indicateur le plus fréquemment utilisé pour déterminer le degré d’enrichissement d’une
population.
A noter : pour obtenir le PIB annuel, il ne faut pas cumuler les taux trimestriels mais calculer
l’évolution du PIB entre l’année N et l’année antérieure.
- PIB trimestriel :
A noter : Le spectre du produit intérieur brut (PIB) est limité, car il ne tient pas compte de
certains facteurs comme le bénévolat ou du poids de l’économie souterraine, c’est-à-dire les
activités interdites ou exercées par des agents économiques qui n’en ont pas l’autorisation :
trafic de drogue, contrebande de cigarettes, exercice illégal de la médecine, etc.6
Il est très difficile d’élaborer un indicateur capable de mesurer en quoi la croissance économique
favorise le bien-être des pauvres, dans la mesure où une multitude de capacités au sens de Sen
doivent être prises en compte pour mesurer la qualité de vie des populations.
6
Article, Croissance économique : Défintion et calcul, Léa Boluze, Site Web :
https://www.capital.fr/economie-politique/croissance-economique-1388889
12
d’évaluer avec quelle force celle-ci a profité aux plus pauvres. Dans ce type d’approche, la
réduction de la pauvreté dépend aussi bien du taux de croissance du revenu moyen que de la
variation de la distribution des revenus. Pour analyser l’impact de la croissance économique sur
la pauvreté, on mesure séparément son impact sur le revenu moyen (que l’on appellera le facteur
revenu) et son impact sur la distribution des revenus (que l’on appellera le facteur inégalité). Du
poids des deux effets dépendra la valeur de l’indice de croissance pro-pauvre.
Si l’on note P la variation de la pauvreté observée suite à une variation du PIB entre deux
périodes, celle-ci peut être décomposée de sorte que P = FR + FI. Ainsi, on fait apparaître :
- le facteur inégalité, noté FI, qui mesure la part de la variation de l’indice de pauvreté imputable
au seul effet de la variation de la distribution des revenus. En d’autres termes, il s’agit de la
variation de l’indice de pauvreté que l’on aurait constatée entre les deux périodes si le revenu
moyen était resté constant.
La nature de la relation entre le facteur inégalités et le taux de croissance est plus complexe car
elle dépend de la manière selon laquelle la variation du PIB modifie la courbe de Lorenz. Si la
redistribution s’opère en faveur des plus démunis, c’est-à-dire si la richesse totale est répartie
plus équitablement, alors le facteur inégalités FI sera négatif puisqu’il contribue à réduire la
pauvreté. Inversement, si l’accroissement du PIB modifie la distribution des revenus en défaveur
des plus pauvres, alors le facteur inégalités FI sera positif.
- Si >1, l’augmentation du revenu moyen entraîne une baisse de l’indice de pauvreté, via le
facteur revenu. Ce recul de pauvreté est amplifié par le facteur inégalités. En effet, FI est alors
inférieur à 0, ce qui traduit une redistribution des richesses favorable aux pauvres, et provoque
une baisse de l’indice de pauvreté. En d’autres termes, les deux effets jouent en faveur d’une
diminution de l’indice de pauvreté. On parle alors de croissance pro-pauvre.
- Si 0<<1, la baisse de l’indice de pauvreté induite par le facteur revenu, via la hausse du
revenu moyen, est atténuée par le facteur inégalités du fait d’une redistribution des richesses
13
défavorable aux pauvres (FI>0 et en valeur absolue, FI<FR). On parle alors de croissance
faiblement pro-pauvre.
- Si <0, la baisse de l’indice de pauvreté, liée au facteur revenu, est plus que compensée par
une augmentation des inégalités de sorte qu’au final, l’indice de pauvreté augmente (FI>0 et en
valeur absolue, FI>FR). On parle alors de croissance anti-pauvre.
7
Article, Croissance économique et pauvreté : une application de l’indice de « croissance pro-pauvre » au cas du
Maroc entre 1985 et 1999, Hechmy, Badry. (2017), site Web :
https://journals.openedition.org/anneemaghreb/155
14
Chapitre III: L’impact du COVID-19 sur secteur industriel
Dans le troisième chapitre est réparti en deux principales sections qui traiterons le secteur
industriel et effet de la crise COVID-19 sur le secteur industriel et aussi l’impact de la crise sur
La croissance économique du Maroc.
Dans l’expression secteur industriel, on retrouve le mot « industrie ». On comprend déjà que
ce secteur à fort à avoir avec l’industrie. A la base, on appelait secteur industriel, toutes les
pratiques de réalisation manuelle.
Aujourd’hui, ce sens s’est élargi. L’industrie est désormais l’ensemble des activités sociales
et économiques qui servent à la fabrication en série de produits.
Tant qu’il y a production en masse ou en série d’une même catégorie de produits, on peut parler
d’industrie. Le secteur industriel est régi par des lois propres à chaque pays et aussi des lois
internationales.
Dans chaque pays, les industries sont assujetties à des taxes qui sont fonction de leurs niveaux,
de leurs revenus et de leurs utilités. Sur le plan international, les industries doivent satisfaire à
des exigences en matière de production de déchets toxiques et de gaz.
Certains secteurs sont plus denses que d’autres. Certains ne fonctionnent qu’en combinaison
avec d’autres secteurs. C’est le cas des secteurs très techniques qui ne peuvent se détacher de
l’industrie de fabrication des pièces mécaniques.
15
1.2 Les métiers du secteur industriel
Le secteur industriel a fait naître de nombreux métiers avec le temps. C’est un secteur est en
perpétuelle évolution. Il dépend fortement de l’évolution sociale et économique des pays.
Si par le passé, il employait beaucoup plus de techniciens et de personnes habiles dans le travail
manuel, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Plusieurs concepteurs informatiques, créateurs de
technologie, gestionnaires à divers niveaux sont désormais impliqués.
Pour se former à ces métiers, vous pouvez directement obtenir des baccalauréats spécifiques ou
faire des études supérieures dans des établissements spécifiques.8
Créer 500.000 emplois dans l’industrie sur des besoins globaux de 1.3 million ;
Porter le PIB industriel à 23% du PIB global (contre 14% actuellement) ;
Créer un fonds de développement industriel doté de 20 milliards de DH ;
Dédier 1 000 hectares de foncier à la location.
Dans la région
De grands noms sont installés dans la région que ce soit dans l’automobile (Sumitomo, Lear,
Delphi, Saint Gobain…), la chimie-parachimie (Pharmaceutical Institute, Glaxosmithkline,
Salam gaz …), le textile et cuir (Fruit of the Loom, Faurecia..), l’agro-industrie (Cosumar, la
Monégasque, Dari Couspates, Oulmès…), l’aéronautique (Zodiac, Labinal..) etc.
La nouvelle stratégie industrielle assigne au secteur les objectifs suivants à l’horizon 2020 :
création de 500.000 emplois et accroissement de la part industrielle dans le PIB de 9 points,
passant de 14% à 23% en 2020.
8
Hydrauliques simple, « Quelle est la définition du secteur industriel », site web :
https://www.hydrauliquesimple.com/quelle-est-la-definition-du-secteur-industriel/
16
Des écosystèmes industriels pour une industrie davantage intégrée (mise en place
d’écosystèmes industriels ayant vocation à créer une nouvelle dynamique et une nouvelle
relation entre grands groupes et PME)
Des outils de soutien adaptés au tissu industriel (financement, fonds d’investissement
industriel public, offre de financement intégrée et compétitive, mobilisation de foncier
industriel, plateforme industrielles intégrées (P2I) et offre de formation adaptée aux
besoins de l’industrie) ;
Un positionnement à l’international plus marqué (améliorer la compétitivité de l’offre
exportable du Royaume, ouverture du Maroc aux opportunités de l’évolution du marché
international, et concrétisation de la vocation africaine du Maroc.
Il existe de nombreux écosystèmes dans les différentes filières que ce soit dans le textile,
l’automobile, l’aéronautique, les poids lourds et carrosserie industrielle, les industries
chimiques, pharmaceutiques, les matériaux de constructions…. Des objectifs précis sont fixés
aux entreprises des écosystèmes en terme, notamment, de création d’emplois, de valeur ajoutée
et de capacités d’exportation. En contrepartie, l’Etat s’engage à apporter des soutiens appropriés
et spécifiques à chaque activité « à l’égard, notamment, de la mobilisation de foncier, de la
formation des ressources ou encore d’apports de financements.9
9
L’industrie-Centre Régional d’Investissement-Région Rabat-Salé-Kenitra, site web:
https://www.rabatinvest.ma/articles/lindustrie
17
Section 2 : Effet de la crise COVID-19 sur le secteur industriel et l’impact
de la crise sur La croissance économique du Maroc
Par ailleurs, l’économie marocaine devrait être doublement affectée par les chocs économiques
intérieurs et extérieurs. Toujours selon le rapport, le PIB réel devrait contracter de 4 % en 2020
dans le scénario de référence, ce qui contraste fortement avec l’expansion de 3,6 % prévue avant
l’épidémie. Et à moyen terme, en supposant un schéma de reprise en V après l’impact de la
COVID-19, la croissance économique au Maroc devrait reprendre à partir de 2021 pour
atteindre 5,5 % à mesure que la production reviendra aux niveaux prévus avant la pandémie.
L’inflation devrait baisser de 0,7 % en 2020 en raison du choc de la demande et de la contraction
de la consommation privée.
Peu de secteurs ont été épargnés par la crise sanitaire au niveau national, mais la contraction est
principalement due à une baisse de la production de biens et services, une réduction des
exportations, une perturbation des chaînes de valeur mondiales, ainsi qu’à une baisse du
tourisme due aux restrictions de voyage et aux fermetures de frontières. Une extension des
mesures de confinements a un impact négatif à court terme sur la croissance du PIB réel.
10
Article « La croissance économique au Maroc » ,Année 2020 , site web :
https://www.cmcojoncture.com/conjoncture/actualites/la-croissance-economique-au-maroc-vers-quelle-voie-se-
dirige-t-elle
18
2- Etat des lieux du secteur industriel marocain avant la Covid-19
En 1983, la Banque mondiale et le FMI enjoignent les autorités marocaines de s’engager dans
un programme standard de réformes. Le Maroc a essayé d'intégrer les marchés mondiaux de
textiles et de l'habillement par des filiales de firmes européennes installés au Maroc. En effet,
Les exportations manufacturières se sont accrues, l’investissement privé a augmenté à un taux
réel de 13,7% par an de 1987 à 1990. D’après les statistiques du Haut-commissariat au plan
(HCP), l’industrie contribuait avec une part la plus importante dans le PIB par rapport aux autres
secteurs avec une moyenne d’environ 21 % sur la période 1980-1990, suivie du commerce
(14,5%), de l’agriculture et du BTP (4,5 %). Toutefois, l’expansion a été de courte durée. Au
cours des années 90, le secteur des entreprises manufacturières du Maroc et l’économie générale
du pays ont accusé une contre-performance. Le manque d’une véritable culture industrielle qui
empêche l’industrie nationale à la couverture de ses besoins nécessaires en biens d’équipement
ne s’est pas développée, le Maroc, a fait le choix de la libéralisation et du développement de
son industrie. De grands groupes industriels se sont développés, du fait de la prise de conscience
de la nécessité d’une transformation à plus haute valeur ajoutée, y compris dans une agro-
industrie embryonnaire.
La phase de 1995-2005 a connu le début de relance de l’industrie nationale impulsée par la
volonté des pouvoirs publics de renouer avec une croissance soutenue et un programme
ambitieux de mise à niveau des entreprises, mais cette relance demeure en deçà des attentes
puisque le pays a poursuivi son positionnement essentiellement dans des produits à faible
complexité, tels que le textile et l’agro-alimentaire, alors que sa présence au niveau des produits
à fort contenu en valeur ajoutée et en technologie est restée insuffisante. C'est ainsi que, le
Maroc depuis 2005 connaîtra un tournant par rapport au modèle de politique industrielle adopté,
en instaurant une stratégie basée sur les métiers mondiaux, à travers une diversification
progressive vers des secteurs plus complexes tels que l’automobile ou l’aéronautique considérés
parmi les secteurs les plus dynamiques du commerce mondial. A cet effet, une politique
volontariste de développement économique a été mise en place, visant le développement
humain et l’investissement social, la modernisation des secteurs domestiques, l’accélération des
secteurs tournés vers l’exportation et le renforcement du programme d’infrastructures. Par la
19
mise en place de stratégies sectorielles ciblées, le secteur industriel marocain s’est engagé dans
une dynamique de croissance qui s’est fortement consolidée depuis la mise en œuvre du Plan
Emergence et la conclusion, en 2009, du Pacte National pour l’Emergence Industrielle. A ce
jour, des réalisations tangibles sont à noter, en particulier : l’accroissement de 22% des
exportations du secteur, une nette évolution des infrastructures et l’implantation de leaders
industriels mondiaux, augmentant les investissements directs étrangers (IDE) jusqu’à un taux
moyen annuel de 23% depuis 2009.
L’engagement de la politique des stratégies sectorielles s’inscrit ainsi dans la volonté de
promouvoir la modernisation de secteurs traditionnels à l’instar de l’agriculture, de la pêche et
des mines, et de développement de secteurs innovants tels que les énergies renouvelables, la
logistique, l’industrie automobile, l’aéronautique, l’offshoring, et les services à forte valeur
ajoutée, où le Maroc offre de véritables avantages compétitifs.
Le cadre stratégique projeté est composé de plusieurs plans sectoriels spécifiques :
- Plan Emergence, qui s’est fixé comme objectifs d’accélérer le processus de mise à
niveau du tissu industriel et d’améliorer sa compétitivité ;
- Le Pacte National pour l’Emergence Industrielle 2009-2015 a pour objectifs
l’accélération du développement de six secteurs porteurs définis comme prioritaires
pour le Maroc (Offshoring, Automobile, Aéronautique et spatial, Electronique, Textile
et Cuir et Agroalimentaire). Le Pacte National pour l’Emergence Industrielle a pour
objectifs aussi la création de 220 000 emplois additionnels dans le secteur et
l’augmentation du PIB industriel de 50 milliards de dirhams.
- Le Plan d’Accélération Industrielle 2014-2020 est une nouvelle approche basée sur la
mise en place d’écosystèmes performants, visant l’intégration des chaînes de valeur et
la consolidation des relations locales entre les grandes entreprises et les PME.
Finalement, si le Plan Emergence et les stratégies qui lui ont succédées, ont permis à des
secteurs de se développer pour réaliser quelques acquis tangibles, en favorisant notamment le
développement sectoriel par la création d’une stratégie globale pour l’industrie. De nombreux
éléments révèlent que le développement industriel reste encore insuffisant dans son ensemble
pour une réelle émergence qui permet un développement durable et inclusif. Parmi ces élémentson
peut citer : Absence d'une vision d’ensemble qui assure articulation et amplification des
résultats, manque de convergence, déficit de gouvernance et problématique du foncier industriel,
lourdeurs administratives et procédurales, conflits sociaux, absence des effets de synergie et
d’entrainement entre les secteurs..11
11
Sara LABRAR , L’industrie marocaine à l’ère du Covid-19 : cas du secteurautomobile, (page :4-6) , site Web :
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03407388
20
3. Effets de la crise Covid-19 sur le secteur industriel marocain
Dans la littérature économique, un choc sur l’offre ou sur la demande conduit à un déséquilibre
macroéconomique pouvant se traduire par l’inflation, le chômage, le déséquilibre extérieur, la
dépréciation monétaire, le déficit budgétaire, la pauvreté, l’instabilité financière, etc. Ainsi, le
choc imprévisible de la pandémie du Covid-19 a modifié les comportements des agents
économiques et a perturbé les équilibres macroéconomiques dans le monde entier (Baldwin R.
et Tomiura E. 2020). Au début de la crise, un choc lié à une forte demande a été observé, au fil
du temps, un choc d’offre apparait suite aux fermetures des frontières, qui se sont traduites par
des perturbations des chaines de production internationales, une baisse du commerce extérieur,
une baisse des réserves de change et une instabilité monétaire.
Alors que la pandémie perturbe les activités commerciales habituelles et jette l'incertitude sur
les perspectives économiques, le secteur industriel reste en première position. Les régions les
plus touchées qui abritent les maillons clés de la chaîne d'approvisionnement mondiale de ce
secteur (PWC United States, 2020), ont contraint les opérateurs à suspendre provisoirement
leurs activités par rupture d’intrants (Baldwin et Freeman, 2020). A l’instar des économies
mondiales, l’économie marocaine a subi les effets de la COVID-19 rapidement et de plein fouet.Le
pays souffre de chocs économiques aussi bien intérieurs qu’extérieurs et doit faire face à une
combinaison de chocs brutaux et soudains portés à l’offre et à la demande. En effet, la demande
adressée au Maroc a nettement reculé avec la profonde récession frappant notre principal
partenaire, l’Union européenne (UE). Toutefois, et à l’inverse des crises précédentes, la demande
intérieure aurait également accusé le coup et tiré ainsi les importations vers le bas.
21
Le graphique ci-dessous montre l'évolution des exportations marocaines entre 2019 et 2020.
Chiffres en MMDH
Total Industrie
Electronique et Electricité
Aéronautique
Industrie Alimentaire
Textile et Cuir
0 50 100 150 200 250
Automobile
2020 2019
Au titre de l’année 2020, les importations et exportations de biens et services ont été fortement
affectées par les perturbations induites par la crise Covid-19, avec des contractions
significatives respectivement de 16,5% et 15,9%. De ce fait, le déficit commercial s’est allégé
de 18,8% par rapport à l’année 2019 pour atteindre 84,5 MMDH. Cependant, le ralentissement
industriel est variable selon le poids de chaque région dans le tissu industriel du pays. A titre
indicatif, la région de Casablanca Settat demeure la 1ère région industrielle touchée par la crise,
en raison du nombre d’établissements industriels qui y existe.
Par secteur d’activité, à fin 2020, le textile et cuir a enregistré une baisse de ses exportations de
19% par rapport à l’année précédente, attribuable essentiellement à une pénurie de matières
premières, en provenance des pays de l’Asie essentiellement de la Chine, à la suspension des
commandes de l’Union Européen essentiellement l’Espagne et l’Italie, au ralentissement des
chaînes de logistique et à la baisse de la demande locale. Cette situation a entrainé les industriels
de ce secteur à réorienter leur activité vers la production des produits médicaux pour satisfaire
la demande interne et exporter le surplus vers l’étranger.
22
Industrie agroalimentaire : au titre de l’année 2020, les exportations de ce secteur ont baissé
de 19%. Cette contre-performance s’explique essentiellement par la baisse de productivité pour
les industries de transformation des produits alimentaires non essentiels, la baisse de la demande
intérieure (fermeture temporaire des cafés et restaurants, les grands marchés marocains du
commerce de gros sont très impactés par la pandémie) et extérieure (fermeture de frontières des
marchés étrangers) et une carence d’approvisionnement en ingrédients et additifs importés de
l’étranger.
Aéronautique : le secteur de l’aéronautique est l’un des secteurs plus prometteurs de l’industrie
marocaine avec près de 16 milliards de dirhams à l’export et 1,9 milliard de dollars de chiffre
d’affaires en 2019. Un secteur qui a su attirer en vingt ans les plus gros motoristes et
équipementiers mondiaux Avec 20 % de croissance par an. Depuis le début de la crise, le trafic
aérien s’est écroulé dans le monde et la reprise s'annonce laborieuse, avec des suppressions de
lignes, des réductions de flottes et des reports d'investissements dans de nouveaux appareils. Ce
qui a impacté fortement l'industrie aéronautique au Maroc, où le secteur affiche une baisse de
29% de ses exportations à fin 2020. Dans le monde, les estimations tablent sur une période de
3 à 4 années avant de revenir au niveau de 2019.
Dans ce sens, le Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS) a
annoncé le lancement du programme « Le Maroc Aéronautique 4.0», décliné en trois phases : la
décarbonation de la production, l'Industrie 4.0 et la conquête de nouveaux marchés.
Automobile : Au Maroc, le secteur n’est pas resté à l’abri de ce contexte mouvementé et les
performances à l’exportation dénotent d’un recul de 33% des exportations du secteur
automobile sur le premier semestre de l’année 2020 par rapport à 2019, soit, en valeur, 13,9
Milliards de dirhams. Au fil des mois et avec la reprise progressive de l’activité, la situation
s’est rapidement améliorée. A fin de l’année 2020, la dégradation des exportations s’est allégée
pour atteindre 9,3% par rapport à l’année précédente, soit, 7,4 Milliards de dirhams. Bien que
la chute des exportations porte un coup dur à la balance commerciale, son effet sur les équilibres
externes du compte courant est à relativiser étant donné que le secteur automobile national est
fortement dépendant vis-à-vis des intrants importés qui réduirait ainsi la demande du secteur en
biens intermédiaires surtout pour les activités d’assemblage. Par conséquent, tout ajustement à
la baisse du chiffre d’affaires à l’exportation se traduirait par une réduction proportionnelle des
intrants importés.
Afin de rattraper les dommages causés par la pandémie, et soutenir les secteurs productifs, le
Maroc a lancé la stratégie de relance industrielle 2021-2023, ayant pour but d'activer l'ensemble
des leviers existants en s'appuyant sur les atouts du pays en vue d’encourager les produits
marocains répondant aux besoins du marché local et de l’export.
La Covid-19 marque un nouveau tournant dans l’histoire économique. Les perturbations qu’ont
connues les chaînes de valeur mondiales ainsi que le commerce international, devraient amener
les grandes puissances économiques, en particulier l’Europe, à redéfinir certains schémas de
production et de commercialisation. Par sa géographie très favorable, le Maroc serait en
meilleure position pour tirer profit d’une éventuelle reconfiguration. Il est pertinent, également,
que le Maroc fasse de ses partenaires de voisinage regorgeant de potentialités un choix de
23
premier ordre, le Maroc devrait faire de l’Afrique un axe de redéploiement sur tout le continent.
Ainsi, l’entrée en vigueur en 2021 de la zone de libre-échange continentale (ZL CAF) serait le
vecteur essentiel d’une densification des relations commerciales avec le continent et intégration
plus approfondie du tissu productif national avec son homologue africain. Les changements qui
se pointent à l’horizon pourraient installer de nouveaux paradigmes économiques, et le libre-
échange céderait la place à une ouverture plus réfléchie et axée sur la proximité.12
12
Sara LABRAR , L’industrie marocaine à l’ère du Covid-19 : cas du secteurautomobile, (page :(5-6-7-8),site Web :
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03407388
24
Chapitre IV : L’industrie Marocain de l’ére de COVID-19 : Cas du
secteur automobile
Dans ce dernier chapitre, on abordera deux sections dont la première parlera du le secteur
automobile marocain en temps de la Covid-19 et dans une deuxième section pour l’industrie
automobile au Maroc : Une révolution réussie vers l’attente de la taille critique de production
Cependant, le secteur automobile marocain n'a pas, d'ailleurs comme la majorité des industries,
échappé aux effets dévastateurs de la pandémie du nouveau coronavirus qui continue de sévir
dans le monde entier. Dans un contexte morose marqué par une crise sanitaire sans précédent,
l’industrie automobile, principale locomotive des exportations nationales, subit de plein fouet
des conséquences entraînées notamment par les mesures de prévention et de sécurité prises. Le
graphique suivant montre l’évolution des exportations marocaines du secteur automobile durant
25
les deux dernières années.
Chiffres en MMDH
2019 2020
Au niveau national, l’industrie automobile nationale s’est contractée, comme en témoignent les
performances à l’exportation. Durant l’année 2020, les exportations du secteur automobile ont
reculé de 9,3% par rapport à la même période de l’année 2019. Le recul a concerné en particulier
la filière de câblage à hauteur de 19%, suivi par celle de construction (12,8%) et pour les
produits « d’intérieur du véhicule et sièges », une baisse de 7,8% a été enregistrée au titre de
l’année 2020. Durant les cinq premiers mois de l’année 2020, la situation a rapidement empiré.
L’atonie du secteur automobile s’est davantage concrétisée et la baisse des exportations est
passée à près de 40%. En valeur absolue, le recul de cette ampleur est équivalent à 13,9 milliards
de dirhams sur les 5 mois de l’année.
26
Il est important de souligner que l’effet net de la contre-performance du secteur enregistré en
2020 sur les équilibres externes est à relativiser et peut être moins prononcé, pour deux raisons
principales : la première est relative au positionnement du Maroc en haut de la chaîne de
production, faisant de lui un importateur de produits intermédiaires, surtout pour les activités
d’assemblage ; ainsi, tout ajustement à la baisse du chiffre d’affaires à l’exportation se traduirait
par une réduction proportionnelle des intrants importés. La deuxième raison est liée à la
prépondérance du capital étranger dans l’écosystème de l’industrie automobile, qui fait que
l’abattement de l’activité à l’exportation ne manquerait pas d’affecter la rentabilité des
entreprises et in fine leur capacité à rapatrier leurs bénéfices.
Les conséquences économiques de la pandémie sur la filière automobile et sur ses travailleurs
sont de taille. De nombreux fabricants de pièces et de véhicules automobiles se heurteront à un
manque de liquidités à court et moyen termes. De leur côté, les acteurs de la filière sont
contraints de s’adapter aux nouveaux modes de consommation plus écologiques et plus digitaux
pour capter et amplifier la demande transformée des consommateurs. Ils seront tenus d’adapter
largement leurs schémas industriels en tirant profit des bénéfices de l’industrie 4.0.
Compte tenu du niveau élevé d'incertitude lié à la pandémie, les responsables des chaînes
d'approvisionnement mettent davantage l'accent sur les efforts de prévision pour les aider à
déterminer les phases de montée en puissance au niveau mondial et à améliorer les temps de
réaction. D’autre part, quasiment dans tous les grands pays producteurs d’automobiles y
compris le Maroc, les gouvernements et les banques centrales ont adopté des mesures de
relances budgétaire et monétaire dans le but de protéger les entreprises et les travailleurs
associée à des investissements publics et à des allégements fiscaux pour les personnes à faibles
revenus et les PME. A ces conditions le secteur automobile peut sortir de cette crise mieux
armée pour l’avenir et plus résilient face aux mutations que la crise va certainement
accélérer.13
13
Sara LABRAR , L’industrie marocaine à l’ère du Covid-19 : cas du secteurautomobile, (page :(9-10-11),site Web :
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03407388
27
Section 2 : L’industrie automobile au Maroc : Une révolution réussie vers
l’attente de la taille critique de production
Mais, depuis la mise en service de l’usine de Renault à Tanger, en 2012, le secteur a connu une
nouvelle dynamique, comme en témoigne le relèvement substantiel de la capacité de production
du secteur, qui a atteint unités en 2018 entre les deux sites de Tanger (340.000 unités) et de
Casablanca (90.000 unités).
Une telle performance a permis au Maroc de renforcer son positionnement en tant que plateforme
industrielle de choix, capable d’attirer de plus en plus d’investisseurs automobiles de renommée
internationale dans diverses filières, tel que Peugeot-Citroën pour la construction de véhicules et
de moteurs, BYD pour la construction de véhicules électriques (encore en projet), Magneti
Marelli pour les amortisseurs, Hands pour les jantes aluminium, Nexteer Automotive pour les
systèmes de directions assistées et les systèmes de transmissions, Ficosa pour les systèmes de
sécurité, Faurecia pour les coiffes cuirs et textiles de sièges automobiles, Leoni pour les câbles et
les systèmes de câblages...
28
Figure 1 : Capacité de production automobile annuelle par période (en unité)
29
Figure 2 : Phases de développement de l’industrie automobile au Maroc
Années
60 - 70
Promotion des
expor tations
2014- 2020
Plan d’accélération
industrielle
2005 - 201
Après
2020
30
Force est de rappeler que cette évolution positive de l’industrie automobile nationale
a été soutenue par la mobilisation d’un ensemble de leviers d’appui public dans le
cadre des différentes stratégies industrielles succédées, notamment, celles mises en
œuvre à partir de 2005 (Plans Emergence 1 et 2 et Plan d’Accélération Industrielle
2014-2020). Il s’agit en particulier de :
La mobilisation du foncier à travers la mise à disposition des opérateurs
industriels :
Une offre foncière en location de 1 000 hectares.
5 parcs de statut zone franche, dont deux Technopôles dédiés à l’automobile à
Tanger et Kénitra à proximité d’infrastructure logistique de grande envergure
:le port Tanger Med et le port de Kénitra (en cours).
Projet en partenariat avec le Millenium Challenge Corporation pour améliorer
la productivité du foncier industriel.
L’appui financier suite à la création en 2015 du Fonds de développement
d’investissement industriel FDII, doté d’une enveloppe de 20 milliards de
dirhams, pour un appui allant jusqu’à 20% du montant total de
l’investissement.
La mise en place d’un dispositif incitatif de formation ciblée, dont
l’objectif est de répondre aux besoins du secteur automobile en compétences
et ressources humaines qualifiées. Ce dispositif porte, entre autres, sur l’octroi
d’aides directes à la formation allant jusqu’à 6.000 euros par employé.
L’offre spécifique pour les Joint-Ventures et les PME : Mise en place de
programmes de soutien à l’investissement en faveur des PME et TPE pour des
projets d’extension ou de diversification à forte valeur ajoutée pouvant
renforcer la capacité de production des écosystèmes, ou encore les projets
d’acquisition d’entreprises dans le cadre de Joint-venture.14
14
AFAF HAKAM, Recherche de : « L’industrie automobile au Maroc : Vers de nouveaux gisements de croissance »,
depf.finances.gov.ma, Janvier 2020
31
Conclusion générale
32
Bibliographie
Ouvrage:
Les articles:
Etude:
Doctora:
Les sites:
https://www.scribd.com/doc/435647199
https://www.memoireonline.com/08/07/556/m_quelle-politique-industrielle-secteur-
assurances-maroc5.html
https://data.oecd.org/fr/inequality/inegalite-de-revenu.htm
https://www.hydrauliquesimple.com/quelle-est-la-definition-du-secteur-industriel/
https://www.rabatinvest.ma/articles/lindustrie
33
Liste des tableaux
34
Liste des figures
35
Table de matières
Remerciements
Dédicaces
Sommaire
Liste des abréviations
36
2- Etat des lieux du secteur industriel marocain avant la Covid-19 ................................. 19
3. Effets de la crise Covid-19 sur le secteur industriel marocain .................................. 21
Chapitre IV : L’industrie Marocain de l’ére de COVID-19 :
Cas du secteur automobile………………………………………………………………25
Section 1 : Le secteur automobile marocain en temps de la Covid-19 ............................. 25
Section 2 : L’industrie automobile au Maroc : Une révolution réussie vers l’attente de la
taille critique de production .............................................................................................. 28
Conclusion générale ............................................................................................................ 32
37
38
39
40
41