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DESS Promotion : 2014 - 2015

AVERTISSEMENT

DEDICACE
REMERCIEMENTS
LISTE DES SIGLES ET ABBREVIATIONS
BCEAO : Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest
BOAD : Banque Ouest Africaine de Développement
CePEPE : Centre de Promotion et d’Encadrement des PME
INSAE : Institut National de la statistique et de l’Analyse Economique
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement
Economique
PIB : Produit Intérieur Brut
PME/PMI : Petites et Moyennes Entreprises/ Petites et Moyennes Industries
SYSCOA : Système Comptable Ouest Africain
TIC : Technologie de l’Information et de la Communication
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
LISTE DES TABLEAUX

SOMMAIRE

INTRODUCTION
De nos jours, le financement de l’économie nationale pour un développement
économique durable constitue la préoccupation majeure de la plupart des Pays en Voie
de Développement (PVD).
L’environnement économique international en ces dernières décennies a été marqué
par de graves crises qui ont compromis, dans les pays africains, particulièrement au
sud du Sahara, les grands objectifs de politique économique générale.
Les équilibres macro-économiques n’ont pu être atteints. Il était notamment devenu
impossible de garantir le plein emploi, le maintien de la stabilité des prix et l’équilibre
des paiements extérieurs.
Au Bénin, cette situation a été caractérisée par une dégradation de la production, un
assèchement des finances publiques, la déconfiture du système bancaire et la perte de
compétitivité au plan international. Face à cette situation, il était devenu impérieux
pour notre pays de définir de nouveaux plans de développement économique. En
conséquence, il a été entrepris une politique de financement des secteurs porteurs de
l’économie avec l’appui des établissements de crédit, en l’occurrence les banques.
Le rôle du système bancaire peut alors se traduire par sa contribution au
développement des secteurs économiques. Toutefois, les résultats escomptés de
l’intermédiation bancaire quant au financement des besoins de l’entreprise demeurent
assez timides.
En dehors du financement relativement modeste des besoins d’exploitation des
PME/PMI, les besoins d’investissement ne sont jusqu’ici que très partiellement
couverts. Or pour les PME/PMI, l’investissement qui reste indispensable pour la
survie et la croissance, conditionne dans une grande proportion leur perpétuité.
Ainsi, en évoquant le problème de la relation existant entre les garanties bancaires et le
financement des investissements des PME/PMI, il est impérieux d’examiner les
raisons de la rigidité de la circulation du crédit et son impact sur le développement des
entreprises.
Au regard de ce qui précède, nous avons choisi de réfléchir sur le thème : « La
problématique du financement des Petites et Moyennes Entreprises béninoises face
aux exigences de garanties bancaires».
A cet effet nous avons procédé dans un premier temps à l’exposition du cadre
théorique de notre étude, dans un second temps à la présentation des résultats
d’enquêtes, puis à l’analyse des résultats obtenus afin de dégager les grandes
tendances, avant de formuler enfin quelques recommandations et suggestions.
Partie 1 : Cadre théorique et conceptuel de l’étude
CHAPITRE 1 : CONCEPTS, THEORIES ET IMPORTANCE DES
PME
L'intérêt des chercheurs pour les petites et moyennes entreprises est de plus en plus
croissant. Pour preuve, on assiste à la multiplication des colloques, des articles, revues
et thèses consacrés aux PME. Ceci apparaît normal lorsqu'on sait que les PME ont un
poids économique non négligeable aussi bien dans les pays développés que dans ceux
en voie de développement. Dans les pays de l'OCDE, les PME représentent plus de la
moitié des entreprises (BOAD, 2003). Elles participent à la création de l'emploi et de
la richesse. Dans les pays de l'UEMOA, le tissu économique est constitué seulement
d'une poignée de grandes entreprises, et d'une majorité de petites et moyennes
entreprises.
A cette époque où l'on recherche des stratégies de développement pour réduire la
pauvreté dans les pays à faible revenu, les PME doivent occuper une place importante
dans la définition des politiques économiques (Hull, 1987). Mais avant la définition de
toute politique fiable, il y a lieu de bien cerner et d'identifier les PME. Cela suppose
une définition claire du concept de PME.
Section 1 : La classification des entreprises selon la taille et définition des PME.
La distinction des entreprises selon la taille revêt une importance capitale dans la
définition et la mise en œuvre des politiques économiques. Plusieurs critères sont
utilisés pour distinguer les grandes entreprises des petites et moyennes entreprises.
L'examen de ces classifications permettra de se rendre compte qu'elles ne donnent pas
de définition complète de la PME.
Paragraphe 1 : Quelques classifications des entreprises.
Le système comptable ouest africain (SYSCOA) considère le chiffre d’affaires annuel
comme critère de classification des entreprises. On peut ainsi distinguer, selon le
niveau du chiffre d’affaires, un système normal, un système allégé et un système
minimal de trésorerie.
Le système normal est destiné aux entreprises qui réalisent un chiffre d'affaires de plus
de 100 millions de francs CFA et est composé des documents suivants: le bilan, le
compte de résultat, le TAFIRE (tableau financier des ressources et emplois) et les états
annexes.
Le système allégé, destiné aux entreprises dont le chiffre d'affaires est inférieur à 100
millions de FCFA, est composé du bilan, du compte de résultat et de l'état annexé.
Le système minimal de trésorerie (SMT) est destiné aux très petites entreprises avec un
CA inférieur à 30 millions pour les entreprises de négoce, 20 millions pour les
entreprises artisanales et 10 millions pour les entreprises de service.
Ce dernier système comporte un bilan de fin d'exercice ou situation, le compte de
résultat et la variation de l'avoir net au cours de l'exercice.
Cette distinction faite dans le système comptable donne une idée des types
d'information disponibles dans les entreprises selon les catégories, du moins sur le plan
comptable. Le critère du système comptable adopté peut être utilisé pour distinguer les
entreprises selon l'importance de leur activité.
Si le chiffre d'affaires semble être le critère le plus utilisé pour classer les entreprises, il
faut souligner que les nombreuses définitions proposées pour cerner le concept de
PME font usage de plusieurs critères quantitatifs et qualitatifs. Ceci montre déjà la
complexité de l'objet PME.
Paragraphe 2 : Une pluralité de définitions de la PME
Sur le plan communautaire de l'UEMOA, on note une absence de définition de la
PME. Ainsi au Sénégal, les articles 3 et 4 de la charte des PME définissent
respectivement la petite et la moyenne entreprise.
Les petites entreprises (PE) regroupent les micro-entreprises et les très petites
entreprises répondant aux critères et seuils suivants:
- Effectif compris entre un (01) et vingt (20) employés ;
- Tenue d'une comptabilité allégée ou de trésorerie certifiée par une structure de
Gestion Agréée (SGA) selon le système comptable en vigueur au Sénégal et,
- Chiffre d'affaires hors taxes annuel n'atteignant pas les limites suivantes définies dans
le cadre de l'impôt« synthétique» : 50 millions de FCFA pour les PE qui effectuent des
opérations de livraisons de biens; 25 millions de FCFA pour les PE qui effectuent des
opérations de prestations de services; 50 millions de FCFA pour les PE qui effectuent
des opérations mixtes telles que définies par les textes relatifs audit impôt.
Les moyennes entreprises (ME) répondent aux critères et seuils suivants:
Effectif inférieur à deux cent cinquante (250) employés;
Tenue d'une comptabilité selon le système normal en vigueur au Sénégal et certifiée
par un membre inscrit à l'Ordre National des Experts Comptables et Comptables
Agréés ONECCA;
Chiffre d'affaires hors taxes annuel compris entre les limites ci-dessus pour les PE et
15 milliards de FCFA;
Investissement net inférieur ou égal à 1 milliard de FCFA.
Aucune autre définition consensuelle ne s'est véritablement imposée dans les autres
pays de la sous-région. Pourtant des critères quantitatifs de définition émergent et sont
retenus par certaines structures de l'Etat dans la définition de la PME.
Ainsi, est PME:
Au Burkina Faso, une entreprise dont le nombre d'employés est compris entre 3 et 50 ;
En Côte d'Ivoire, une entreprise dont le nombre d'employés est compris entre 6 et 50 ;
En Guinée Bissau, une entreprise dont le nombre d'employés est compris entre 3 et
50 ;
Au Mali, une entreprise dont le nombre d'employés est compris entre 5 et 50 ;
Au Niger, une entreprise dont le montant des investissements est compris entre 25 et
100 millions F CF A hors taxe hors fonds de roulement ;
Au Togo, le Code des Investissements (1989), dans ses articles 6 et 25, considère
comme petites et moyennes entreprises nationales pour l'application dudit code:
les entreprises individuelles dont le programme d'investissement est supérieur à 5
millions FCFA et inférieur à 25 millions FCFA hors taxe hors fonds de roulement ;
les entreprises organisées sous forme de société commerciale dont le programme
d'investissement est supérieur à 5 millions FCFA et inférieur à 200 millions FCFA
hors taxe hors fonds de roulement et :
a) soit qui exercent leur activité dans un des secteurs éligibles à toute entreprise
(activités agricoles, d'élevage, de pêche, d'exploitation forestière et activités connexes
de transformation de produits d'origine végétale ou animale; activités manufacturières
de production ou de transformation; recherche, extraction ou transformation de
substances minérales; réalisation ou exploitation d'infrastructures touristiques et
hôtelières; stockage des produits alimentaires et agricoles du cru; laboratoires de
recherche appliquée; activité socio culturelle) et dans lesquelles les ressortissants
togolais détiennent la majorité du capital et un pouvoir déterminant dans la direction.
b) soit qui exercent leur activité dans un des secteurs relatifs à la maintenance
d'équipements industriels, au conditionnement de produits de crus et à l'artisanat de
production et dont la totalité du capital est détenu par des personnes physiques de
nationalité togolaise ou des personnes morales elles-mêmes intégralement détenues par
des personnes physiques de nationalité togolaise.
Selon la littérature en sciences de gestion, les critères quantitatifs généralement retenus
sont: le nombre de salariés permanent, le chiffre d'affaires, le montant du capital, le
total des actifs, la valeur ajoutée.
Selon Marchesnay (1997), on distingue:
Les moyennes entreprises: effectif salarial compris entre 50 et 500 ;
Les petites entreprises : effectif compris entre 10 et 50 salariés ;
Et les très petites entreprises: effectif inférieur à 10 salariés.
Ce découpage est le plus utilisé dans les nombreuses études consacrées à la PME dans
le domaine des sciences de gestion (Duchéneaut, 1997 ; Nobre, 2001b).
La commission européenne (96280/CE) qualifie de PME une entreprise de moins de
250 salariés sous réserve qu'elle soit indépendante; d'un chiffre d'affaires inférieur ou
égal à 40 millions d'euros, un total bilantaire n'excédant pas 27 millions d'euros et qui
ne sont pas détenus à hauteur de 25% ou plus (capital ou droit de vote) par une ou
plusieurs entreprises ne correspondant pas à cette définition.
Il faut souligner que ces définitions sont fondées sur des critères quantitatifs critiqués
sur plusieurs points. Selon Le Vigoureux (1997), les critères quantitatifs peuvent
masquer l'envergure réelle de l'entreprise. Une entreprise employant un grand nombre
de salariés peut avoir un chiffre d'affaires faible conduisant à la classer dans les PME ;
de la même manière, une entreprise avec un effectif réduit peut réaliser des chiffres
d'affaires énormes. Alors, il se pose un problème pour classer cette entreprise. De nos
jours, avec le développement des technologies, la main d'œuvre peut-être réduite sans
difficultés. Enfin, de grandes entreprises en restructuration peuvent avoir, au regard du
critère d'effectif salarial, la taille d'une PME. Selon GREPME (1994), les critères
quantitatifs sont nombreux et les seuils varient d'un pays à un autre. Ces critères
quantitatifs relèvent de l'approche économique traditionnelle qui se refuse à pénétrer à
l'intérieur de la boîte noire de l'entreprise. Face à ces différentes critiques, il s'avère
nécessaire de faire recours aux critères qualitatifs.
Section 2 : Classification des PME sur la base des critères qualitatifs.
Les critères qualitatifs servant à caractériser les PME sont relatifs à leur structure et
modes de management (Le Vigoureux, 1997).
La structure constitue un élément essentiel en matière de gestion des entreprises
(Livian, 2005). La notion de structure véhicule trois idées essentielles:
L'idée de stabilité: il s'agit d'éléments stables, constitutifs de l'identité ;
Une relation entre des éléments: l'agencement ordonné des différentes parties ;
L'idée de quelque chose de caché, à découvrir.
Plusieurs définitions ont été proposées allant de la plus étroite à la plus large. De façon
restreinte, on voit la structure seulement sous l'angle des principes de divisions du
travail et de rattachement hiérarchique. C'est ce qui définit les rapports des différents
services entre eux avec les liaisons hiérarchiques existantes entre les chefs à différents
niveaux. D'un point de vue large, la structure englobe tous les éléments stabilisant le
fonctionnement de l'organisation à un moment donné: les systèmes de communication,
de fixation d'objectif et de contrôle etc. A ce niveau, la structure inclut le système de
gestion. Il convient de lever certaines ambiguïtés. La structure d'une organisation ne se
résume pas à son organigramme. Les éléments intentionnels ou non et formels ou non
sont bien pris en compte dans la structure. Ainsi, selon Mintzberg (1982), la structure
est: «la somme totale des moyens utilisés pour diviser le travail entre tâches distinctes
et pour assurer la coordination nécessaire entre ses tâches » (p. 55). Ainsi, en se
référant aux critères de différenciation des fonctions, différenciation des rôles direction
- salariés et la formalisation, la structure des PME se présente de la façon suivante,
dans le tableau ci-dessous.
: Structure de PME
Entreprise Petite Petite Entreprises
artisanale entreprise entreprise Moyennes
centralisée familiale
Taille Très Petite Petite Moyenne
petite
Différenciation des fonctions Nulle Faible Faible Plus forte
Différenciation des rôles Nulle Forte Forte Forte
direction -salariés
Formalisation Nulle Faible Faible S’accroît
Source : Livian (2005)
Ce tableau révèle qu’au niveau des PME, on peut identifier quatre types d’entreprises.
Les entreprises artisanales, de taille très petite où il n’y a aucune répartition des tâches
et des responsabilités et fonctionnent de façon informelle ; les petites entreprises
centralisées et familiales où la gestion est peu formelle et les tâches faiblement
réparties contrairement aux responsabilités qui sont clairement définies entre le
sommet stratégique et le centre opérationnel ; et les entreprises moyennes où les tâches
et responsabilités sont bien réparties avec une gestion plus formelle. Nous pouvons
également noter que la taille est une variable déterminante de la structure d’une PME.
Plus elle est grande, plus la différenciation des fonctions et des rôles entre la direction
et les salariés, est forte et plus la gestion est formelle.
Le Vigoureux (1997) utilise deux grands attributs des droits de propriété pour donner
une définition théorique de la moyenne entreprise. Il s'agit de l'exclusivité et de la
transférabilité. « Le principe d'exclusivité incite celui qui contrôle une ressource à
consacrer le maximum d'efforts personnels pour l'exploiter de la façon la plus efficace
possible, compte tenu de ses capacités et aptitudes personnelles. Le principe de
transférabilité oriente le contrôle de ses ressources vers ceux qui sont susceptibles d'en
faire le meilleur usage. » (Le Vigoureux, op. cit.)
Ces deux facteurs du droit des propriétés peuvent subir des atténuations; l'idéal type de
la propriété privée étant une situation où l'exclusivité et la transférabilité des droits de
propriété sont totales. Il y a atténuation du caractère exclusif des droits de propriété
lorsque les fonctions d'assomption du risque et du contrôle sont séparées de celles de la
direction. Aussi, la transférabilité est-elle atténuée en cas de difficulté d'évaluation ou
en l'absence de marché financier. Pour Le Vigoureux, la moyenne entreprise des
économies occidentales est celle qui présente une double atténuation de ses droits de
propriété. La structuration de l'organisation et les changements d'attribution du
dirigeant qui interviennent au cours du développement de l'entreprise atténuent
l'exclusivité des droits attachés à la fonction de direction. La petite entreprise est
caractérisée par un dirigeant qui exerce un commandement direct sur les membres de
l'organisation mais la moyenne entreprise dispose au minimum d'une structure
fonctionnelle élémentaire.
Une fois que les critères définissant les PME sont passés en revue, il est essentiel de
connaître les caractéristiques de la PME pour comprendre les adaptations nécessaires.
L’analyse de ces caractéristiques fait l’objet de la section suivante.
Section 3 : Les caractéristiques de la PME
La PME n’existe pas ; il convient plutôt de parler « des PME », étant donné
l’hétérogénéité des entreprises représentées par ce concept (Torrès, 1999). Cette
réflexion, bien que totalement justifiée, ne doit cependant pas empêcher de rechercher
des caractéristiques communes ou des particularités dans le monde hétérogène des
PME. Il faut se demander si, malgré la grande diversité des entreprises placées sous la
coupelle des PME, il existe une spécificité. Si oui, quelles sont les caractéristiques
communes à ces entreprises ?

Le débat sur la spécificité a accompagné la recherche en PME depuis ses prémices. Le


but est ici uniquement de répertorier les éléments les plus fréquemment cités comme
étant des caractéristiques propres aux PME et non de remettre en cause le paradigme
de la spécificité. La PME est supposée être un groupe homogène avec le facteur taille
comme principale caractéristique. Cependant, comme nous l’avons précédemment
souligné, même pour ce facteur taille, les définitions sont parfois problématiques
(Jenkins, 2004). De nombreuses études, telles que celles de Julien (1994), Julien et
Marchesnay (1988), Marchesnay (1993; 2003), Torrès (1999), Wtterwulghe (1998),
ont répertorié des caractéristiques communes et spécifiques aux PME. Les
caractéristiques les plus fréquemment évoquées sont présentées dans le tableau qui
suit.
: Les caractéristiques communes des PME
La petite taille en termes d’emplois
La gestion personnalisée et centralisée généralement dans les mains d’un seul
homme, à la fois propriétaire et dirigeant
La faible spécialisation du personnel avec des collaborateurs souvent
polyvalents
Une stratégie peu formalisée, plutôt intuitive
Un système de communication interne rapide et peu formalisé avec un contact
personnel entre la direction et les employés
Un système de communication externe très à l’écoute du marché, basé sur les
contacts directs et les réseaux avec un contact personnel entre la direction et la
clientèle
Une structure assez plate avec peu de niveaux hiérarchiques
Une relation étroite avec la collectivité locale
Un manque de position de force pour les négociations
La difficulté d’obtenir des capitaux
Source : Julien P.-A., 1994 ; Julien P.-A., Marchesnay M., 1988 ; Marchesnay M.,
1993 ; Marchesnay M., 2003 ; Torrès O., 1999 ; Wtterwulghe R., 1998.

Parmi les caractéristiques spécifiques de la PME, on peut identifier une forte


dépendance des PME envers les ressources, notamment au niveau du capital
(Marchesnay M., 2003). On remarque également que l’environnement joue un rôle
important et la PME doit s’y adapter (Marchesnay M., 1993). De plus, les PME
opèrent généralement sur un marché unique et ont de la peine à diversifier leurs
risques. Elles sont en conséquence très vulnérables à la perte de clientèle. Les PME
sont généralement peu disposées à adopter des règlements, sont méfiantes face à la
bureaucratie et moins sensibles aux pressions institutionnelles que le sont les GE
(Jenkins, 2004).
Diverses caractéristiques typiques de la PME viennent d’être mentionnées, mais la
caractéristique la plus prégnante des PME reste sans conteste le rôle que joue le
dirigeant-propriétaire, qu’il soit créateur, successeur ou repreneur. Le comportement
des PME est souvent interprété en termes de caractéristiques psychologiques du
dirigeant. La survie de l’entreprise est considérée comme directement dépendante de la
direction. La prise de décision est généralement centralisée dans les mains du
dirigeant-propriétaire (Welsh J.A., White J.F., 1981a). Malgré les risques évidents liés
à cette dépendance, cette spécificité présente aussi des avantages, comme celui d’une
prise de décision rapide. Selon Julien et Marchesnay (1988), le processus de décision
au sein des PME se réalise selon le modèle : « intuition–décision–action » avec de ce
fait une stratégie implicite et souple. Pour terminer, les dirigeants de PME sont
souvent responsables de plusieurs tâches à la fois et sont au courant des affaires
quotidiennes (Jenkins, 2004).
Marchesnay (2003) fait la chasse aux stéréotypes sur la PME, stéréotypes pour la
plupart propagés par les chercheurs des années 80 qui percevaient la PME comme une
entreprise devant s’adapter et se frayer un chemin dans un environnement qui s’impose
à elle.

L’un des premiers stéréotypes sur la PME concerne son dirigeant. On le présente
souvent comme un individu solitaire, centralisant les informations et les décisions.
Cependant, on observe souvent, dans la réalité, une étroite collaboration du dirigeant
avec son conjoint, sa famille ou encore d’autres parties prenantes. De plus, on présente
généralement la stratégie en PME comme une stratégie de type réactif qui s’adapterait
à son environnement au lieu de le modeler. C’est là une idée reçue car, une PME ne
saurait durer sans un processus proactif délibéré et les PME sont reconnues pour être le
berceau des innovations. L’image de la petite entreprise condamnée à devenir grande a
aussi la vie dure mais est-ce vraiment sa seule destinée ? Finalement, l’allégation selon
laquelle les PME sont organisées avec un minimum de procédures et de formalisation
a tendance à se confirmer (Marchesnay M., 2003). Ces caractéristiques ont donné lieu
à une image tronquée de ce qu’est la réalité des PME.
Paragraphe 1 : Importance et vulnérabilité des PME
Les petites et moyennes entreprises occupent une place importante aussi bien dans les
pays développés que dans les pays en voie de développement.
I. Les PME dans les pays développés et les pays non développés
Selon les chiffres de l'OCDE en 1997, les PME représentent l'essentiel du tissu
économique des pays développés: 99,9 % au Royaume-Uni et en France, 99,8 % au
Canada, 99,7 % en Italie, aux Etats-Unis, en Belgique et en Allemagne, 99,5 % au
Japon, en Finlande et en Espagne.
En termes de contribution au PIB, les PME représentent 64,3 % en Espagne, 61,8 % en
France, 57,2 % au Canada et 57 % au Japon. Au Canada, les PME représentent 81 %
des emplois nets créés dans les années 90 (BOAD, 2003). La part des PME dans les
emplois est chiffrée comme suit: 77,8 % au Danemark, 73,8 % au Japon, 69 % en
France, 67,2 % au Royaume-Uni et 53,7 % aux Etats-Unis.
Ces chiffres montrent que les PME ne sont pas négligeables dans les économies des
pays développés où elles jouent un rôle très important dans la stabilité de ces
économies et la création de richesse et de l'emploi.
Les pays en voie de développement, par contre, ne pourront obéir aux conditions d'une
économie de marché tant qu'ils n’auront pas satisfait les besoins primaires d'une
économie de survie. C'est dans les années 70 que l'on a pris conscience de l'existence
dans le tiers monde d'un secteur informel où travaillaient des petits commerçants, des
petits vendeurs en situation plus ou moins légale coexistant avec le secteur formel. Le
rapport Kenya du Bureau International du Travail en 1972 est l'un des premiers
documents qui définit le secteur informel par les traits suivants: propriétés familiales
des entreprises, échelle restreinte des opérations, techniques à forte intensité de main
d'œuvre, qualifications acquises en dehors du système scolaire par l'apprentissage,
marché échappant à tout règlement et ouvert à la concurrence, recours aux ressources
locales... Alors que dans de nombreux pays en voie de développement, les entreprises
modernes, publiques ou privées, connaissent de grandes difficultés, celles relevant du
secteur informel résistent mieux à la crise. Le secteur informel est souvent, dans ces
pays, la principale source d'emplois, notamment pour les populations locales.
Dans ce contexte, la PME n'a plus rien à voir avec son homologue des pays riches. Si
l'on prend l'exemple du continent africain, l'informalité des économies est très forte et
la petite entreprise se caractérise d'abord et avant tout par son aspect communautaire.
L'unité de production est indissolublement liée à la cellule familiale. L'activité
économique se fond dans l'activité sociale. C'est l'homme dans sa dimension sociale
qu'il convient de prendre directement en compte. La devise du secteur informel est
avant tout: s'unir pour survivre, ce qui empêche les mécanismes de marché classiques
et le rationalisme économique de s'exercer pleinement. La conception occidentale de
l'entrepreneur individualiste cède le pas à l'entrepreneur communautaire. La petite
entreprise africaine est traversée par de nombreuses solidarités familiales, ethniques,
géographiques ou religieuses. Dans la plupart des cas, la production est davantage
commandée par les besoins quotidiens de dépense du ménage que par une stratégie
planifiée. La petite entreprise informelle constitue souvent le seul moyen de se
procurer un revenu pour toute une fraction de la population que le secteur moderne ne
peut absorber.
Le développement et la permanence de ces petites unités résident dans leur aptitude à
concilier les valeurs sociales et culturelles de l'Afrique avec la nécessaire efficacité
économique. La PME informelle s'insère dans un réseau de relations sociales de la
communauté géographique ou ethnique d'appartenance. Cette insertion est souvent la
source de contraintes et enferme l'entrepreneur dans un ensemble d'interdits et de
coutumes où le rôle de la tradition demeure déterminant. Mais ce traditionalisme
constitue une garantie grâce aux solidarités qu'il génère. L'insécurité contractuelle,
légale et judiciaire dans les pays en voie de développement oblige l'entrepreneur à
créer un groupe ethniquement homogène et des réseaux d'échanges personnalisés en
vue de réduire le coût inhérent au respect des contrats.
Pour de nombreux spécialistes de l'économie ou du management africain comme
Emile Hernandez (1995), toutes ces caractéristiques confèrent de nombreuses
spécificités aux modes de gestion de la PME informelle. Ainsi, les fonds utilisés dans
ces entreprises proviennent généralement de l'entrepreneur lui-même et de son
entourage familial ou amical ; le recours aux prêts officiels est réduit. Le continent
africain est le lieu d'une forme originale d'accès aux capitaux qui s'appelle la tontine.
La tontine est un système d'épargne regroupant un nombre limité de personnes qui se
réunissent à date régulière pour verser une somme en commun. Les membres retirent
la somme globale à tour de rôle. La tontine a une durée de vie limitée et les gens se
regroupent par affinités sociales, ethniques ou professionnelles. L'épargne tontinière
revêt plusieurs formes et leur importance est variable selon les pays. Très développées
dans certains pays comme le Bénin et le Cameroun, elles ont un rôle plus marginal
dans d'autres pays comme la Côte-d'Ivoire. Si la tontine est davantage un système
d'épargne que de financement des investissements, elle peut constituer une source de
financement complémentaire aux apports personnels de l'entrepreneur lui-même. C'est
donc la finance informelle constituée de l'épargne tontinière et des aides
interpersonnelles qui finance prioritairement les petites unités africaines.
Le poids de la finance informelle et la primauté accordée au quotidien par rapport au
long terme, caractéristiques classiques des économies de survie, induisent une
préférence pour la liquidité à la notion de rentabilité jugée trop lointaine. La bonne
gestion financière de l'entreprise se mesure à sa capacité à générer un revenu quotidien
permettant de faire face aux dépenses de consommation journalière.
La gestion des ressources humaines donne lieu, elle aussi, à une forme originale qui ne
correspond pas aux conceptions occidentales. La relation d'emploi est rarement une
relation marchande ou contractuelle mais, résulte souvent de liens de parenté.
L'entrepreneur est d'abord un chef de famille. Un grand nombre d’employés sont des
apprentis très souvent recrutés dans le cercle de la famille élargie. Les relations de
travail sont dominées par des relations de dépendance, voire d’allégeance, entre les
patrons aînés et les cadets qui leur sont personnellement dévoués car, redevables de
leurs emplois. Le salaire versé aux employés revêt alors un caractère discrétionnaire,
c’est-à-dire lié à la bonne volonté du patron et surtout aux disponibilités du moment.
De plus, il prend souvent une forme non monétaire : repas, cadeaux…
II. Les PME dans l’économie béninoise
Au Bénin, plusieurs définitions étaient utilisées; elles proviennent des organismes
publics (code des investissements, fisc), de certaines structures d’encadrement
(CePEPE, PAPME, PADME) et du secteur privé (Banques). Dans le cadre de cette
étude, nous retenons la définition de la charte nationale des PME qui considère
comme « Petite et Moyenne Entreprise au Bénin, toute entreprise légalement
constituée, tenant une comptabilité régulière, qui n’est pas une filiale de multinationale
et qui satisfait aux critères d’un effectif de cinq (05) à quatre-vingt-dix-neuf (99)
employés permanents, puis d’un capital social compris entre un million (1.000.000) et
cinquante millions (50.000.000) de francs CFA ».
Trois grandes catégories d’entreprises composent les PME au Bénin :
Les Micro Entreprises ; elles remplissent les conditions suivantes :
disposer d’un effectif inférieur à 05 employés ;
tenir une comptabilité très allégée ;
être inscrit au registre de commerce et au crédit mobilier ;
ne pas être astreint à la déclaration d’impôts ;
disposer d’un chiffre d’affaires annuel inférieur ou égal à 5 000 000F CFA.
Les employés sont souvent des membres de la famille et les contacts avec le monde de
gestion moderne sont dénués de formalités ;
Les petites Entreprises ; elles sont caractérisées par :
un effectif compris entre cinq (05) et quarante-neuf (49) employés ;
une comptabilité conforme au système national en vigueur au Bénin et compatible
avec les dispositions de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des
Affaires (OHADA).
Un chiffre d’affaires hors taxe annuel de cinq (5) à cent cinquante (150) millions de
francs CFA et
Les Moyennes Entreprises ; elles doivent :
disposer d’un effectif compris entre cinquante (50) et quatre-vingt-dix-neuf (99)
employés
tenir une comptabilité conforme au système national en vigueur au Bénin et
compatible avec les dispositions de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du
Droit des Affaires (OHADA) ;
réaliser un chiffre d’affaires annuel hors taxes compris entre cent cinquante (150)
millions et deux (2) milliards de francs.
Quant à l’importance des PME, le rapport BOAD (2003) montre un tissu économique
essentiellement dominé par les PME dans tous les pays de l'UEMOA, avec un nombre
très réduit de grandes entreprises qui sont pour leur majorité des entreprises coloniales
nationalisées. Les PME représentent plus de 50 % du tissu économique dans chacun
des pays membres.
Au Bénin, l’analyse des données consignées dans le répertoire national des petites et
moyennes entreprises, reconnaît 1455 entreprises toute catégorie confondue. Mais au
nombre de ces entreprises recensées, il a été identifié 418 PME conformément aux
critères définis dans la Charte Nationale des PME et ci-avant rappelés dans le cadre de
la définition d’une PME, soit un taux de 28 ,73%.
Ce nombre de 418 PME aurait pu être dépassé si les entreprises recensées avaient
satisfait ou correctement répondu aux critères de capital social et des investissements
réalisés. La crainte d’exploitation de ces informations aux fins fiscales est
certainement à l’origine de la réticence et/ou de la rétention d’informations par ces
entreprises non répertoriées au titre des PME.
Sur la base des 418 PME régulièrement identifiées, force a été de constater que plus de
62% de ces PME sont concentrées dans seulement quatre (04) villes ou communes du
Bénin en l’occurrence : Cotonou, Abomey-Calavi, Porto-Novo et Abomey avec
particulièrement 41% environ des PME au niveau de la seule ville de Cotonou, soit
exactement 172 PME.
Au titre des domaines d’activités des PME recensées, le commerce, l’industrie
manufacturière et la construction constituent par ordre d’importance les domaines
privilégiés où exercent près de 75% des PME avec respectivement 47% des PME dans
le commerce dont plus de 30% dans le commerce de détail ; 16% environ dans les
industries manufacturières et 12% environ dans le domaine de la construction .
Concernant le statut juridique des PME recensées, les entreprises individuelles
constituent de loin le statut juridique que préfèrent 59% environ des PME étudiées
soit exactement 246. La société à responsabilité limité (SARL), l’association et la
société anonyme (SA) sont par ordre d’importance, les autres types de statut juridique
identifiés pour les PME du Bénin.
La contribution de ces PME à l’économie béninoise s’apprécie à travers leur apport en
termes d’emplois créés et de chiffres d’affaires annuellement réalisés. En matière de
création d’emploi et de chiffres d’affaires annuellement enregistrés par les PME
répertoriées dans le répertoire national des PME, il est à signaler qu’elles utilisent en
moyenne dix (10) employés permanents pour un chiffre d’affaires annuel moyen et
hors taxe de 104,42 millions de FCFA. Ces chiffres sont très voisins de la moyenne
nationale surtout en ce qui concerne la création d’emploi (9,17 emplois permanents par
entreprise), mais largement inférieurs à la moyenne nationale en ce qui concerne les
chiffres d’affaires (235,26 millions de FCFA) hors taxe des entreprises nationales.
Ceci dénote de l’importance relative de l’apport des PME à l’économie nationale
comparativement aux autres types d’entreprises.
Paragraphe 2 : Les avantages et les faiblesses des PME
Bien que beaucoup insistent plus sur les difficultés des PME, il y a lieu aussi de
considérer les rares avantages qu'ont ces entreprises du fait de leur petite taille.
Les PME présentent plusieurs avantages par rapport aux entreprises de grande taille.
Hull (1987) identifie les points suivants:
Le fait que les petites entreprises utilisent des techniques de production relativement
simples offre une voie d'accès à une main d'œuvre abondante;
Les PME sont réputées plus efficaces quand il s'agit d'utiliser les capitaux et de
profiter de l'épargne, du talent pour entreprendre;
Elles peuvent être d'utiles fournisseurs pour les grandes industries et satisfont plus
efficacement que ces dernières des demandes négligées jusque-là. Les petites
entreprises réussissent à fournir des marchés limités ou spécialisés qui ne sont pas
attrayants pour les grandes industries.
Pour Marchesnay (1998), bien que les petites entreprises ne bénéficient pas des
économies d'échelle, elles ont l'avantage d'être plus flexibles et plus réactives.
Cependant, ces avantages ne font pas ignorer les énormes difficultés auxquelles les
PME sont confrontées, parmi lesquelles la littérature insiste sur les problèmes de
financement.
La vulnérabilité des PME tient à plusieurs facteurs qui sont liés à leur structure
financière, au marché, aux méthodes de gestion et à leur dépendance vis-à-vis de leurs
partenaires.
La structure financière des PME est qualifiée de déséquilibrée compte tenu de la
faiblesse des fonds propres (Duchéneaut, 1995). Et ce déséquilibre limite leur
investissement et l'accès aux financements bancaires (Levratto et al., 2009). Selon
Duchéneaut, face à cette situation, les PME envisagent comme recours prioritaire, les
concours bancaires. Les crédits à court terme sont plus accessibles mais plus chers.
Les crédits à moyen et long termes sont subordonnés à une analyse approfondie de la
situation financière et l'exigence des garanties.
Les banques justifient cette différence de traitement entre les PME et les grandes
entreprises par le risque que représente le financement des PME. Les intérêts ne
permettent pas de se protéger contre le risque PME. En plus d'un taux d'intérêts plus
élevé, les PME doivent apporter des garanties, d'où des relations difficiles entre ces
deux partenaires. Ces relations s'apparentent à des relations d'agence qu'il faut alors
chercher à optimiser. Levratto (1996) pense que des relations de longue durée sont
alors à encourager entre les PME et les banquiers. Selon cette étude, les contrats se
déroulant sur une seule période ne parviennent pas à faire disparaitre les aléas de
moralité ex ante et ex post. Les contrats multi-périodiques sont meilleurs car, ils
permettent l'accumulation d'informations financières qui contribuent à une meilleure
appréciation des caractéristiques des emprunteurs.
Duchéneaut (1995) note également un déséquilibre défavorable aux PME au niveau
des crédits interentreprises, qui conduit à des difficultés de trésorerie. En effet, les
PME ont plus de difficulté à se faire payer dans des délais courts que les grandes
entreprises. En plus leur délai fournisseurs est inférieur au délai clients, avec un solde
de crédits interentreprises défavorable dans la majorité des cas.
Face à ces différents déséquilibres financiers, les PME privilégient l'autofinancement
et les apports des associés comme mode de financement (Wtterwulghe et Jansen,
1998; Chaibddera, 2000). Les dettes fournisseurs et les dettes financières viennent
après l'autofinancement. La conséquence de cette fragilité financière est la grande
sensibilité de ces entreprises au moindre changement dans l'environnement. Torrès
(1999) évoque «l'effet papillon ». Il s'agit d'une description de la sensibilité des PME
aux changements même insignifiants comparés aux battements des ailes de papillon.
La petite taille joue un rôle multiplicateur entrainant une sensibilité supérieure de cette
catégorie d'entreprise.
Une entreprise de 10 salariés est plus sensible au départ de deux (soit 20 %) salariés
qu'une entreprise de 100 salariés (2 %). De plus, dans une PME, chaque salarié a une
importance particulière fondée sur des compétences spécifiques. Par conséquent, les
départs sont plus difficiles à remplacer. Le même problème est visible au niveau des
clients. Les PME fournissent généralement un marché local, donc un nombre réduit de
clients qui accroit l'importance de chaque client pris individuellement. La perte d'un
seul client peut être catastrophique pour une PME et surtout s'il s'agit du client
principal.
La faiblesse du marché des PME peut être considérée comme le facteur qui empêche le
développement de ces entreprises sur la base des ressources propres. La faiblesse du
chiffre d'affaires, et par conséquent du résultat, limite la capacité d'autofinancement.
Les apports externes deviennent alors indispensables au financement de la croissance
dans les PME.
A ces facteurs de vulnérabilité liés au marché, s'ajoute le facteur management. Selon
Fournier (1992), une gestion interne plus technique des activités éviterait certaines
difficultés aux PME. Pour cet auteur, les difficultés viennent essentiellement des
lacunes de management et non de l'environnement étatique ou concurrentiel qui ne
sont que des excuses. Le manque d'objectifs de court et du long termes est une
faiblesse non négligeable. Nous ne reviendrons plus sur les caractéristiques du
management des PME qui sont présentées plus haut dans les critères qualitatifs de
définition des PME.
Il existe donc plusieurs facteurs qui peuvent justifier la vulnérabilité des PME et, par
conséquent, leur taux de faillite plus élevé que celui des grandes entreprises. Condor
(2002) dresse le bilan descriptif et explicatif des défaillances des entreprises de moins
de cinquante salariés. L'auteur observe que le taux de défaillance de ces entreprises est
largement supérieur à celui des grandes entreprises. En dehors du facteur taille de
l'entreprise, on distingue des causes internes et externes : les variables
environnementales telles que la baisse de demande, la perte de clients importants,
l'exacerbation de la concurrence, la hausse des taux d'intérêt ou encore le rationnement
de crédits. Cependant, l'absence de lien évident entre la conjoncture et l'ouverture des
procédures collectives légitime l'explication par les facteurs internes. Ainsi, les erreurs
de gestion (mauvaise évaluation du marché, investissements inadaptés, système
comptable déficient, mauvaise évaluation des stocks, etc.) expliqueraient 30% des cas
de défaillance et seraient d’autant plus importantes que la taille est faible.
En considérant les causes exogènes comme des obstacles que l’entreprise n’a pu
surmonter, tout nous ramène à la défaillance du management qui n’a pu définir la
stratégie appropriée. Parmi les facteurs de vulnérabilité, la formation des propriétaires-
dirigeants apparaît comme l’un des premiers facteurs explicatifs des défaillances des
petites entreprises.
CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE L’ETUDE

L’objectif de ce chapitre est de circonscrire le cadre dans lequel nous allons conduire
notre étude. Ainsi, seront successivement présentés le cadre de l’étude, la revue de
littérature et la méthodologie de recherche.
Section 1 : Cadre théorique de l’étude
Cette section présente d’abord un aperçu général de la situation socio-économique du
Bénin, avant de mettre en exergue la problématique, les objectifs et les hypothèses de
l’étude.
Paragraphe 1 : Contexte de l’étude
I. Bref aperçu sur la République du Bénin
Etat de l’Afrique de l’Ouest, avec une superficie de 114 763 km², la République du
Bénin est limitée à l’est par le Nigeria, à l’ouest par le Togo, au nord par le Burkina-
Faso et le Niger, au sud par l’océan Atlantique.
Sa population est estimée à 10,05 millions d’habitants avec un taux de
croissance annuel de 5,2% (INSAE 2013). Pays essentiellement agricole, le Bénin a
environ 73% de sa population qui vit en zone rurale. Son économie repose sur quatre
secteurs à savoir : le secteur primaire, le secteur secondaire, le secteur tertiaire plus
prépondérant et le secteur quaternaire qui s’occupe des Technologies de l’Information
et de la Communication (TIC).
II. Le système financier du Bénin
Pour ce qui concerne le financement de l’économie, il est à remarquer qu’après la
faillite complète du système bancaire à la fin des années 80, il s’en est suivi une
restructuration profonde du secteur financier avec l’apparition de banques
commerciales privées. Ces banques, comme indiquée par la nouvelle réglementation
bancaire, sont des entreprises qui font profession habituelle de collecter des fonds
qu’elles exploitent pour leur propre compte ou pour le compte d’autrui.
A côté de ces banques, se développe l’activité des établissements financiers. Au
nombre de ces établissements financiers, on peut citer entre autres la Caisse Nationale
d’Epargne (CNE), le Centre des Chèques Postaux (CCP), les compagnies d’assurance,
des sociétés de leasing, la Fédération des Caisses d’Epargne et de Crédit Mutuel
(FECECAM). Ces derniers sont autorisés à effectuer les opérations du premier groupe
(opération de prêt, d’escompte de prise en pension, d’acquisition de créance, de
garantie, de financement de vente à crédit et de crédit-bail).
Cette réorientation de la stratégie de développement a permis de réduire les
interventions de l’Etat en favorisant le jeu des forces du marché et en accordant un rôle
plus important au secteur privé.
Paragraphe 2: Problématique, objectifs et hypothèses de l’étude
Il s’agit dans ce paragraphe, d’exposer la problématique de recherche d’une
part, d’énumérer les objectifs et les hypothèses d’autre part.
I. Problématique et intérêt de l’étude
Problématique
L’une des difficultés majeures des économies africaines est le problème de
financement sur fonds propres. Le Bénin, à l’instar des autres pays de l’UEMOA, a
longtemps souffert d’un manque de structures adéquates pour le financement de son
développement.
L’expérience d’environ deux décennies d’économie dirigée n’a pas donné les résultats
escomptés. Bien au contraire, elle s’est traduite par les contre-performances qui ont
plongé le pays dans une crise économique et financière. Le système bancaire n’est pas
resté à l’abri de cette crise.
Il a fallu la restructuration de l’ère démocratique pour voir naître les banques
commerciales privées dont les objectifs ne s’adaptent toujours pas avec le financement
à long terme de l’économie. Ainsi, la sur liquidité des institutions bancaires est
devenue préoccupante alors que l’éclosion et le développement des PME/PMI sont
timides et lents. Toute chose due par ailleurs à un manque de mesures réelles
d’incitation, d’encadrement et de soutien de la part des autorités politiques et
économiques. Malheureusement, il n’existe pas assez de véritables managers pouvant
être à même de réagir positivement et efficacement aux moindres changements de
données sur le marché national et international malgré l’existence d’énormes
potentialités entrepreneuriales (LANHA, 2002).
Les entrepreneurs rejettent la responsabilité sur les banques à qui ils reprochent non
seulement d’être trop prudentes et trop frileuses à l’égard du risque mais également
d’adopter une politique très restrictive de prêts et de ne jouer que le rôle de
« sauvegarde de sous » par manque de dynamisme et d’audace (BONOU P ; 2007).
Pour se justifier, les banques accusent l’Etat et les entrepreneurs : elles reprochent au
premier de ne pas créer un climat favorable aux affaires et au second de n’être pas en
mesure de présenter les dossiers bancables.
Bien que les banques justifient leur position par ces deux raisons, il faut noter que ces
banques n’arrivent pas à financer tous les dossiers des PME présentés par les
institutions d’appui et c’est pour justifier leur comportement vis-à-vis de ce fait que le
problème de garantie se pose.
Ainsi, pour se prémunir contre le risque, ces banques exigent des garanties avec des
conditions contraignantes. Ces types de garantie sont très difficiles à fournir surtout
lorsqu’il s’agit de jeunes promoteurs ou d’entreprises individuelles.
Face à ce constat, un certain nombre de questions méritent d’être posées. La principale
sur laquelle serait axée notre étude est de savoir quelle est l’influence de l’exigence
d’une garantie, comme politique de crédit pour le financement des activités des
PME/PMI ?
De manière spécifique il s’agira de répondre aux questions suivantes :
Quelles sont les ressources de financement des PME/PMI par les banques ?
Quels types de garanties bancaires permettent aux entrepreneurs d’obtenir ? un bon
financement et comment les aider dans le suivi des financements reçus. ?
Quel est le secteur d’activité le plus financé par les banques béninoises ?
Notre modeste contribution au développement du secteur privé s’est exposée à travers
les tentatives de réponse à ces questions réponses à ces différentes questions qui
seront développées par le biais du thème : « La problématique du financement des
Petites et Moyennes Entreprises béninoises face aux exigences de garanties
bancaires».
Intérêt de l’étude
L’intérêt de cette étude est de faire la lumière sur le problème que pose l’exigence des
garanties pour ce qui concerne le financement des activités des PME/PMI, et d’essayer
de voir quelles mesures les banques doivent adopter pour promouvoir la relance de
l’économie.
Cette étude pourra contribuer à la redynamisation des activités des banques et celles
des entreprises demandeuses de crédit pour la création de nouvelles conditions
d’intermédiation financière permettant un meilleur financement des projets des
PME/PMI en particulier et de l’économie béninoise en général.
II. Objectifs et Hypothèses de recherche
Objectifs de recherche
Pour répondre à ces questions, nous nous sommes fixés un objectif général et des
objectifs spécifiques.
Objectif général
L’objectif général de notre étude est d’analyser l’influence des garanties bancaires sur
le financement des PME/PMI.
Objectifs spécifiques
De façon spécifique, il s’agira pour nous de :
Analyser la capacité de financement des banques béninoises ;
Identifier les garanties de prêts présentés aux banques par les PME/PMI et leur
importance aux yeux des institutions bancaires ;
Identifier le ou (les) secteur(s) d’activité le plus financé par les banques béninoises.
Hypothèses de recherche
Pour atteindre ces objectifs, nous nous baserons sur les hypothèses suivantes :
Les banques béninoises n’octroient pas assez de crédits en raison d’une insuffisance de
ressources ;
L’exigence de garantie externe est un handicap pour le développement des PME/PMI,
très peu de PME/PMI présentant des projets avec des garanties suffisantes ;
Le commerce est le secteur le moins risqué pour le financement bancaire.
Section 2 : Revue de littérature et méthodologie de recherche
Cette section est consacrée au développement de la revue de la littérature et à la
présentation de la méthodologie adoptée pour mener à bien cette étude.
Paragraphe 1 : La revue de littérature
Notre revue de littérature s’articule autour de deux centres d’intérêt. Le premier centre
d’intérêt est théorique en ce sens qu’il porte sur l’existence des entreprises et des
banques ainsi que sur l’analyse des comportements de ces banques.
Le deuxième centre d’intérêt porte sur l’examen des études antérieures réalisées sur les
problèmes relatifs au financement.
I. Classification des concepts
Concept d’esprit d’entreprise
Généralement, l’entreprise est définie comme étant un groupement hiérarchisé qui met
en œuvre les moyens intellectuels, physiques et financiers pour extraire, transformer,
distribuer des biens ou des services destinés au marché conformément à des objectifs
de profit et d’utilité sociale.
Ainsi, l’esprit d’entreprise n’est ni une science ni un art mais une pratique ; celle-ci se
fonde naturellement sur un corpus de connaissances. Il est un comportement et non un
trait de caractère, puisque la croissance et le développement ultérieur de l’entreprise
exigent l’amélioration des méthodes initiales et/ou acquisition de nouvelles méthodes.
L’esprit d’entreprise est donc évolutif. Il est de ce fait une aptitude à organiser et à
gérer une activité commerciale et à assumer les risques. L’esprit d’entreprise s’appuie
sur la vie de l’économie et de la société. Cette théorie considère le changement comme
quelque chose de normal et même d’extrêmement sain.
Importance des PME/PMI
Le secteur des PME/PMI est l’un des facteurs déterminants du bien-être d’un pays,
qu’il soit industrialisé ou sur le point de l’être, en développement ou parmi les moins
développés. Les entreprises sont des structures indispensables au bon fonctionnement
d’une économie libérale.
Elles permettent le libre jeu de la concurrence, elles sont socialement très utiles parce
qu’elles favorisent plus de la moitié des emplois salariés.
Ce sont elles qui créent des biens et services destinés à la satisfaction des besoins des
consommateurs et /ou d’elles-mêmes. Elles sont à l’origine de la croissance, emploient
les hommes et en leur sein se nouent des rapports sociaux parfois conflictuels.
Qu’il s’agisse de leur structure économique ou de leur organisation, les petites et
moyennes entreprises ne ressemblent pas aux autres, ce qui les met en excellente
position pour jouer un rôle économique, social et politique de premier plan du point de
vue de la création d’emplois, de l’utilisation des ressources et de la contribution de
revenus, et pour faire en sorte que le changement se produise par degré et sans
convulsions.
Du point de vue de leur contribution à la croissance de l’économie et au
développement socioculturel des pays, bon nombre d’auteurs estiment aujourd’hui que
les PME jouent un rôle non négligeable.
L’intermédiation financière
L’intermédiation financière fait intervenir deux phénomènes simultanés à savoir la
création monétaire et la transformation des capitaux. Selon leur caractère monétaire ou
non monétaire, on distingue les intermédiaires financiers monétaires et les
intermédiaires financiers non monétaires.
Intermédiaires financiers monétaires
En dehors de leur fonction de financement et la transformation des actifs, les
intermédiaires financiers monétaires offrent également des moyens de paiement
additionnels grâce à leur capacité de création monétaire.
Intermédiaires financiers non monétaires
Un intermédiaire financier non monétaire représente toute institution financière ou tout
agent financier dont l’activité essentielle consiste à collecter de l’épargne auprès du
public sous forme de dépôt et à octroyer des crédits aux agents ayant un besoin de
financement.
Il s’agit essentiellement des institutions bancaires car la caractéristique des banques est
de mettre en circulation de la monnaie existante d’une part, et de créer de nouveaux
moyens de paiement d’autre part.
Asymétrie d’information
Il existe une asymétrie d’information sur un marché quand certains opérateurs
détiennent une information particulière qui n’est pas totalement transmise aux prix des
actifs sur le marché.
L’asymétrie d’information sur un marché peut conduire selon le cas à la sélection
adverse (ou incitation adverse) soit à l’aléa moral (ou hasard moral).
Dans le cas d’une opération de crédit, le hasard moral a pour origine l’incapacité du
prêteur à évaluer le comportement futur de l’emprunteur.
La sélection adverse importée par la théorie des assurances de Stiglitz J. (2001), a
pour origine l’imperfection de l’information possédée par les prêteurs du moment où
ils prennent leurs décisions de financement.
L’existence des banques et analyse de leur comportement
L’existence des banques a été justifiée par la fonction de transformation d’échéances
de risque qu’elles opèrent.
En effet, les banques ont été considérées à la lumière de Gurley et Shaw (1998),
comme des agents qui collectent des ressources généralement de longue durée, selon
les besoins des unités déficitaires, ce qui fait d’elles de simples gestionnaires de bilan.
Or au fil du temps, d’autres institutions comme les caisses d’épargne et les compagnies
d’assurance sont arrivées à remplir cette fonction.
Certains auteurs comme Diamond et Dybvig (2000) ont donné une justification de
l’existence des banques. Celle-ci s’inscrit dans la problématique de résolution de deux
types d’asymétries d’information généralement rencontrés sur un marché financier : la
sélection adverse et l’aléa moral. Pour ces auteurs, les banques sont nées de
l’impossibilité d’échanger sur un marché organisé des actifs faisant l’objet d’une
information partielle ou nulle.
Dans ce contexte, elles ont comme fonction première de collecter et de gérer
l’information nécessaire à l’aboutissement de l’échange.
Somme toutes, les banques trouvent leur existence dans les services d’information et
de liquidité qu’elles offrent aux agents économiques ; ces services permettent par
ailleurs de réduire les coûts de transaction que les prêteurs individuels auraient dû
supporter s’ils étaient entrés directement en contact.
Il est à remarquer que dans le cadre de leurs travaux, plusieurs auteurs ont analysé le
comportement des banques et les freins au financement des PME.
En matière d’offre de crédit, Stiglitz et Weiss (2001), estiment que face aux asymétries
d’information, les banques n’ont comme comportement que de rationner le crédit.
Elles peuvent le faire de deux manières : soit elles ne satisfont qu’une partie des
demandes de crédit rationnant alors l’autre partie des emprunts, soit elles satisfont
l’ensemble des demandes mais à des montants inférieurs à ceux sollicités.
Selon Lavigne (1999), face aux phénomènes d’anti-sélection et d’aléa moral, les
banques n’ont d’autre choix que de rationner le crédit. Pour cet auteur, la hausse du
taux débiteur des banques, sous l’effet des asymétries d’information ne donne pas les
résultats escomptés. Cette augmentation du taux, d’un côté peut faire partir les
meilleurs emprunteurs incapables de supporter ce taux élevé. Il ne restera que des
emprunteurs peu sérieux qui rempliront le portefeuille de la banque qui est ainsi
exposé aux difficultés de trésorerie (effet d’anti-sélection). De l’autre côté, après avoir
contracté les emprunts, les emprunteurs sont peu disposés et motivés pour le
remboursement (effet d’aléa moral).
Castration non sanglante chez les petits ruminants

Ainsi, face à ces phénomènes d’anti-sélection et d’aléa moral, la banque n’a d’autre
choix que de rationner les emprunteurs.
Dans ce même ordre d’idées, Allegret et Baudry (1998), pensent que lorsqu’une
entreprise sollicite un prêt, elle vend l’information et cette vente lui permet de se
procurer des fonds.
Dans la réalité, cette information recouvre deux types de qualité : la qualité
matérialisée par les garanties que l’entreprise est en mesure de fournir à la banque
(garantie en terme de stocks) et la qualité du projet d’investissement envisagé
(garanties en terme de flux de revenus futurs).
Cette information cruciale pour la banque n’est pas partagée de façon égale entre
l’entreprise et elle. Dans ces conditions, la banque ne pourra octroyer des fonds aux
investisseurs ayant les opportunités d’investissement nettes les plus productives. Cette
situation sera aggravée si l’environnement externe est marqué par une incertitude forte.
Par contre, si la banque est laxiste vis-à-vis de l’entreprise, on observe à terme un
alourdissement des créances suivi d’un durcissement des conditions de prêt.
Selon ALAIN Lenoir (2006), le fondement de la pratique de la garantie des
investissements procède de la volonté des banques de se prémunir des risques nés des
asymétries d’information et de favoriser l’allocation optimum des ressources
financières.
Pour cet auteur, la première des garanties de l’investissement c’est donc la rentabilité
de cet investissement, sa capacité d’autofinancement (le cash-flow qu’il va dégager).
Ainsi le financement de l’actif d’une entreprise par endettement est logiquement fondé
sur l’existence d’un effet de levier positif, mais cet effet peut être logiquement remis
en cause par l’instabilité relative des taux nominaux.
L’effet de levier sera positif quand le rendement économique des actifs financés sera
supérieur au coût de la dette. Or s’il est déjà délicat d’estimer la rentabilité immédiate
de l’investissement il est quasiment impossible d’appréhender cette rentabilité sur
toute la durée du crédit
Certes l’utilisation actuelle d’instruments plus ou moins sophistiqués de gestion de
risque de taux peut stabiliser voire amplifier l’effet de levier mais les incertitudes liées
à un environnement économique, politique, social encore instable demeurent. En dépit
d’une amélioration indiscutable, trop d’incertitudes subsistent. Ce qui constitue autant
de réticences, d’hésitations pour l’investisseur et encore plus pour le prêteur. Ce sont
les incertitudes qui justifient l’appel à des garanties extérieures.
Selon le même auteur, la garantie externe apparaît comme nécessaire et doit être
considérée comme complémentaire, accessoire de l’investissement lui-même. On ne
fait pas le crédit pour la garantie offerte, mais pour l’investissement lui-même et
l’étude de faisabilité qui le précède. Mais si elle constitue une sécurité supplémentaire
pour la bonne fin du crédit, la garantie demeure aléatoire, incertaine qu’elle soit
personnelle ou réelle.
II. Examen des études antérieures
Au-delà de ces études de portée globale, plusieurs auteurs ont essayé d’expliquer les
raisons pour lesquelles les banques n’offrent pas assez de crédits.
Pour ADEYINKA et AYENA (2005), le désintérêt des banques pour l’activité de
crédit s’explique par le fait que le marché monétaire à travers les dispositions qui le
régissent, offre une rentabilité plus satisfaisante aux placements des banques.
Cette préférence des banques pour les placements au marché monétaire se trouve
renforcée par la prépondérance des dépôts à vue ou à court terme, lesquels ne
permettent pas le réemploi à moyen et long terme.
Selon CAPO-CHICHI J. R (2007), les placements sur le marché monétaire absorbent
toujours la plus grande partie des dépôts de la clientèle au détriment de l’économie
nationale. Une part importante des dépôts reste probablement dans les caisses des
banques ou auprès de leurs correspondants à l’étranger, ce qui , dans ce cas entraînerait
un manque à gagner énorme pour le système bancaire local. On note par ailleurs,
l’absence quasi-totale des crédits à long et moyen terme à l’économie. Ces auteurs
parviennent aussi à conclure que le système bancaire est fortement excédentaire alors
que sa contribution au processus de développement est très faible.

Vaccination d’un chien


Pendant que les besoins de financement de l’économie nationale s’avèrent très
importants et variés, les nouvelles institutions, en raison de leur vocation commerciale,
se montrent réticentes et notoirement sélectives quant à la distribution des crédits à
l’économie.
Selon Bonou P. (2007), les banques concourent moins au financement des entreprises
à cause des obstacles liés au fonctionnement du secteur bancaire et au respect de sa
réglementation.
Par rapport au financement du secteur bancaire, l’auteur pense que la nature
commerciale des banques, les difficultés de gestion et leurs énormes coûts ne
permettent pas aux nouvelles banques d’intervenir à grande échelle dans le
financement des investissements, lesquelles préfèrent par contre les opérations de court
terme : les crédits commerciaux et les placements sur le marché monétaire.
Pour ce qui concerne les difficultés liées au financement des PME/PMI, les auteurs
comme COFFI Josué E. et KEKE Jean-Claude (2009), ont décelé le problème de la
non utilisation des critères de choix d’investissement et du manque de faisabilité dans
les documents comptables présentés par ces PME qui justifient le faible taux de
financement des projets d’investissement des PME/PMI au Bénin.
Pour KENOUKON .C (2010), le problème se situe au niveau du manque d’esprit
d’entreprise et des contraintes liées à l’environnement juridique et fiscal de notre pays.

: Injection intramusculaire
La lecture de ces différentes études montre un manque d’études analytiques plus
profondes sur le phénomène de réticence des banques face aux besoins de financement
des entreprises qui ne cessent de croître.
Par ailleurs, ces études passées en revue n’ont pas mis l’accent sur les répercussions de
l’exigence des garanties sur l’activité des entreprises. C’est à cette insuffisance que
nous nous proposons de remédier dans ce travail.
Paragraphe 2: Méthodologie de la recherche
I. Présentation de la méthodologie de recherche
L’objectif poursuivi dans cette étude est d’analyser les problèmes que rencontrent les
entreprises face à la garantie bancaire et de rechercher les approches de solutions. Pour
y parvenir, il nous est apparu nécessaire d’adopter une double démarche :
Partir d’abord d’une analyse théorique pouvant nous permettre de prendre
connaissance des différents aspects soulevés par les études antérieures sur le problème
du financement des entreprises et d’avoir une vue d’ensemble sur la documentation
existante ;
Ensuite étendre notre étude par une analyse beaucoup plus pratique menée avec des
approches qualitatives et quantitatives. A ce niveau, nous avons choisi de mener une
enquête de terrain afin de nous imprégner des problèmes réels qui se posent tant aux
entrepreneurs, aux banques ainsi qu’à tous les autres acteurs impliqués dans une
opération de crédit bancaire.
Une telle démarche nécessite la constitution d’un échantillon représentatif de la
population sur laquelle va porter l’étude.
Les outils de collecte utilisés
La recherche documentaire
Elle a été utile surtout dans la phase théorique de l’analyse. Ainsi, elle constitue l’outil
le plus utilisé depuis le début jusqu’à la fin de l’étude. Elle a permis d’approfondir les
connaissances sur la question de financement. Nous avons consulté les centres de
documentation du CePEPE, de la BCEAO et du ministère de l’industrie, du commerce
et de la promotion de l’emploi.
les entretiens directs
Ils ont consisté en des entrevues réalisées avec les banquiers, certaines personnes
ressources des Banques retenues et des institutions de soutien aux PME. Ces entretiens
ont permis d’avoir des échanges d’idées sur la question de l’exigence de la garantie
bancaire.
Le questionnaire
Il nous a permis d’impliquer dans notre recherche les différents acteurs économiques
concernés par le problème de garantie bancaire.
Deux types de questionnaires sont conçus :
Le premier pour les PME/PMI ;
Le second pour les banques.
Les données collectées
Elles sont relatives aux différents agents à interroger. Nos investigations ont consisté
d’une part, à identifier les difficultés qu’éprouvent les banques à financer l’économie
nationale, d’autre part, à prendre connaissance de leur politique de crédit et de leurs
exigences en la matière.
Pour les entreprises, les recherches nous ont permis d’avoir des confirmations sur les
types de besoins de financement et les obstacles qui limitent leur accès au crédit
bancaire.
Quant à l’institution d’appui au financement des PME/PMI, nos investigations ont
porté sur les problèmes rencontrés par elle au cours de la recherche de financement
bancaire pour les entreprises.
Echantillonnage et outils de traitement des données.
Choix de la zone d’étude et échantillonnage
Choix de la zone d’étude
La zone choisie est la ville de Cotonou, capitale économique du Bénin et chef-lieu du
département du littoral. La ville qui abrite la plupart des banques et entreprises
béninoises.
L’échantillonnage
L’échantillon
Faute d’une base de sondage adaptée et d’une étude antérieure sur un caractère
fortement corrélé avec la présente étude, l’échantillon ne peut être représentatif que si
toutes les entreprises ont la même probabilité d’être choisie.
Pour cela notre population mère (ou univers de l’enquête) est constituée par les
petites et moyennes entreprises installées à Cotonou, tous secteurs confondus.
Dans le cadre de cette étude nous nous intéressons plus aux entreprises industrielles,
commerciales et de services qui ont eu à présenter des dossiers pour le financement
bancaire mais dont certaines demandes sont restées insatisfaites.

Choix de l’échantillon
Afin de pouvoir couvrir tous les secteurs et domaines d’activités, les entreprises de
notre population réduite seront d’abord classées par branches d’activités.
Ensuite un tirage aléatoire sera effectué dans chaque branche pour permettre à toutes
les entreprises d’avoir la même chance d’être retenues, ceci dans le souci de faire en
sorte que toutes les entreprises appartenant à une même branche d’activité aient les
mêmes chances d’être choisie. L’échantillon de départ est constitué comme le montre
le tableau ci-après.
: Répartition de l’échantillon selon les branches d’activité.
Branches d’activité Effectifs
Industrielle 10
Commerciale 16
Service 14
Total 40
Source : Nos enquêtes (2019)

Un échantillon de 40 entreprises a reçu les questionnaires (Annexe 2)


Nous avons également pris en compte sept banques et une institution d’appui (le
CePEPE).
Sur les 47 questionnaires distribués, 40 ont été destinés aux PME, 7 ont été réservés
aux institutions bancaires.
Malgré les réticences observées, près de 57,50% des entreprises ont pu répondre aux
questions posées, à raison de 10 entreprises commerciales, 6 entreprises industrielles et
7 entreprises de services. Les questions ont été adressées à sept banques mais quatre
seulement n’ont pas observé de réticence pour le remplissage du questionnaire, soit un
taux de sondage égal à 57% auprès des banques.
Outil de traitement des données et vérification des hypothèses
Outil de traitement des données
Tous les résultats sont rassemblés dans les différents tableaux et graphiques des
sections qui vont suivre.
Conditions de validation des hypothèses
Pour la vérification de l’hypothèse N°1, il nous reviendra d’analyser les crédits
octroyés par les banques béninoises ces six dernières années par rapport aux dépôts en
banque. Comme indiqué par la déontologie bancaire, les crédits octroyés par une
banque ne saurait en aucun cas excéder 80% des dépôts collectés. Alors, si parvenons
à établir, lors de nos enquêtes, que les crédits octroyés par les banques dépassent 80%
du total des dépôts collectés, notre hypothèse sera confirmée.
Pour la vérification de l’hypothèse N°2, il nous faut évaluer les garanties présentées
par les PME/PMI, le nombre de dossiers financés par les banques sur les dossiers
présentés, si ce rapport est inférieur à 50% alors l’hypothèse sera confirmée.
Pour la vérification de l’hypothèse N°3, il nous reviendra d’évaluer les dossiers de
financement qui respectent les conditionnalités des crédits bancaires à plus de 50%
II. Les difficultés et limites de la recherche
Les difficultés rencontrées
Les difficultés rencontrées lors de cette étude sont relatives à la phase de l’enquête.
Pour les banques, malgré l’accomplissement des formalités d’usage, les responsables
ont eu une attitude de méfiance, ce qui n’a pas permis d’avoir certaines informations
précises ; par exemple les informations relatives au nombre de dossiers présentés,
financés et rejetés au niveau de chaque banque enquêtée. Les responsables se sont
contentés de ne donner que des informations d’ordre général sous prétexte qu’ils ne
sont pas certains de l’usage exact qui sera fait de ces informations.
S’agissant des entreprises, le premier problème a été celui de la constitution d’un
répertoire type d’entreprises avec leur localisation précise. Ce travail a pu être
finalement réalisé grâce à des investigations menées dans tous les sens. Une fois cette
identification faite, les difficultés de rendez-vous pour procéder à l’enquête effective
ont fait durer cette dernière.
Il a fallu par exemple, malgré les coups de fil de relance et de rappel, aller quatre à six
fois dans certaines entreprises avant d’être reçu. L’indisponibilité de certains dirigeants
d’entreprise n’a pas permis de couvrir tout l’échantillon retenu. Toutes ces difficultés
de fait ont eu un impact certain sur l’étude réalisée.
Limites
Ce travail n’est pas exhaustif et ne manque pas d’insuffisances car toutes les
informations souhaitées n’ont pas été reçues, tant au niveau des PME qu’au niveau des
banques.
Pour les entreprises, les réponses aux quarante questionnaires qui ont été distribués
étaient par endroits incomplètes, ce qui a entraîné la réduction de la taille de
l’échantillon et l’impossibilité d’étudier toutes les variables.
Pour ce qui concerne les banques, les spécificités qui manquaient à l’étude étaient
d’ordre quantitatif. L’étude serait beaucoup plus complète si les différentes structures
enquêtées avaient aperçu le sens du travail entamé.
Toutefois, avec la taille de l’échantillon réellement intéressée, les renseignements
caractéristiques de la population mère ont été engagés. Dans la mesure où la tendance
générale d’un phénomène s’observe à travers un échantillon donné, le présent travail
pourrait garder toute son importance.
Partie 2 : Cadre empirique de l’étude
CHAPITRE 3 : PRÉSENTATION, ANALYSE DES RÉSULTATS
ET SUGGESTIONS

La création de nouvelles PME, la réhabilitation et le développement de celles


existantes constituent un gage pour la relance de l’économie et de l’emploi au Bénin.
Mais, cette relance du secteur privé n’est pas soutenue par les banques car celles-ci ne
financent que très peu les projets d’investissement.
L’objet de ce chapitre est de présenter et commenter les résultats issus de l’enquête et
de faire l’état des lieux en ce qui concerne les dépôts et les crédits.

Section 1 : Présentation et analyse des résultats


Paragraphe 1 : Evolution des dépôts et crédits bancaires
Ce paragraphe sera consacrée à la présentation de l’évolution de la politique des
banques béninoises en matière de collecte de dépôts et de distribution de crédits.
I. Evolution des dépôts
En général, on estime que pour octroyer des crédits les banques doivent suffisamment
disposer de dépôts. Le tableau 2 nous retrace la répartition des dépôts suivant leur
nature de 2013 à 2018.

: Evolution des dépôts sur la période

2013 2014 2015 2016 2017 2018


Montant % Montant % Montant % Montant % Montant % Montant %

Dépôts à
267 49 414,4 56 507 55 674,1 59 798 59 860 58
court terme
Dépôts à
long et
275 51 320,6 44 410,1 45 466,2 41 558,6 41 616 42
moyen
terme
Total 542 100 735 100 917,1 10 1140,3 10 1356,6 10 1476 10
0 0 0 0
Source : BCEAO (notes d’information et statistiques N°0549)

Du tableau 2, il ressort un accroissement régulier des dépôts avec le temps. Cependant,


on note une prépondérance des dépôts à court terme comparativement à ceux à moyen
et long terme sauf l’extrême cas de 2013 où les dépôts à moyen et long terme sont à
51% et les dépôts à court terme à 49%.
Les dépôts à court terme représentent une moyenne de 57% du total des dépôts de
2013 à 2018.

: Evolution des dépôts collectés par les banques béninoises de 2010 à 2015 (en
milliards de FCFA)

Variations nettes
Années Dépôts
Montants %
2013 542 - -
2014 735 193 36%
2015 917,1 182,1 25%
2016 1140,3 223,2 24%
2017 1356,6 216,3 19%
2018 1476 119,4 9%

Source Auteurs (à partir du tableau 2)


Il résulte de ce tableau que la collecte des dépôts a été faite avec un succès
considérable. Le volume des dépôts dans les banques est passé de 542 milliards de
francs CFA en 2013 à 1476 milliards de FCFA en 2018 ce qui correspond à un
accroissement global de 172% sur la période de 2013 à 2018.
Le système bancaire a donc drainé 1476 milliards de FCFA d’épargne sur 6 ans avec
un accroissement annuel moyen de 186.8 milliards de FCFA, soit un taux
d’accroissement annuel moyen de 22%.
Ces statistiques montrent que les banques font preuve d’une efficacité dans la collecte
des dépôts. Ce qui semble traduire la confiance retrouvée dans le secteur bancaire
après les crises des années 80.
II. Evolution des crédits
Nous allons également apprécier l’évolution des crédits octroyés par les banques à
travers les tableaux ci-après.
: Répartition des crédits suivant leur durée de 2013 à 2018 (milliards de francs CFA)
2013 2014 2015 2016 2017 2018
Montan Montan Montan Montan Montan Montan
% % % % % %
t t t t t t
Crédit
à
220 72 300 65 310 67 377,5 73 527,8 73 546 70
court
terme
Crédit
à long
et
84 28 160 35 152,5 33 142,5 27 200,2 27 234 30
moye
n
terme
10 10 10 10 10 10
Total 304 460 462,5 520 728 780
0 0 0 0 0 0
Source : BCEAO (notes d'informations et statistiques N°549-Juillet 2018)

Du tableau ci-dessus, il ressort une évolution à la hausse des crédits à court terme tout
au long de la période ; alors que les crédits à moyen et long terme présentent une
évolution variante : une évolution à la hausse de 2013 à 2014, à la baisse de 2014 à
2016 et finalement à la hausse de 2016 à 2018.
Par ailleurs, on constate une prépondérance des crédits à court terme comparativement
à ceux du moyen et long terme, soit 70% en moyenne par année contre 30% pour les
crédits à moyen et long terme. Il faut noter que les crédits à l’économie évoluent avec
le temps.
: Evolution des crédits octroyés par les banques de 2013 à 2018 (en milliards de
FCFA)
Variations nettes
Année Crédits
Montants %
2013 304
2013 460 156 51%
2015 462,5 2,5 1%
2016 520 57,5 12%
2017 728 208 40%
2018 780 52 7%
Source : Auteurs (à partir du tableau 4)

Les crédits se sont accrus de 304 milliards de FCFA en 2013 à 780 milliards de FCFA
en 2018, soit une augmentation globale de 476 milliards de FCFA avec un taux
d’accroissement global de 157%.
Au niveau des variations nettes entre deux années consécutives on note un
accroissement moyen de 95,2 milliards par an, ce qui correspond à un taux
d’accroissement moyen annuel de 22%.
Pour mieux apprécier l’utilisation des ressources bancaires, présentons sur un même
graphique les courbes représentant les dépôts et les crédits totaux en fonction du
temps.

: Evolution des dépôts en banque et des crédits octroyés en fonction du temps

Montants en milliards

1600
1400
1200
1000 Dépôts Collectés
800 Crédits Octrotés
600
400
200
0
2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : Auteurs

La courbe des dépôts en banque est largement au-dessus de celle des crédits octroyés
par les banques béninoises à l’endroit des PME/PMI.
On constate un écart annuel moyen de 485,4 milliards entre les dépôts en banque et les
crédits octroyés par les banques béninoises. Ces crédits représentent en moyenne 53%
des dépôts en banque.
De ce fait les banques au Bénin participent peu à l’activité productive. En fait cette
faible participation au développement est le signe d’un comportement de rationnement
du crédit.
Nous illustrons l’ampleur de ce rationnement de crédit à travers les dossiers qui leur
ont été présentés par le CePEPE ces cinq dernières années.
Paragraphe 2 : Evolution des demandes de financement au CePEPE
Le Centre de Promotion et d’Encadrement des PME (CePEPE) est la principale
institution de promotion du secteur privé en général et des PME en particulier.
Ce centre réalise des études de faisabilité en vue de la recherche de financement auprès
des banques.
Des résultats issus de nos investigations, il ressort un tableau traduisant l’évolution des
demandes de financement soumises aux banques, ce qui permet d’étudier leur
comportement face au financement des dossiers.
: Evolution des demandes de financement présentées de 2014 à 2018.
N Années
2014 2015 2016 2017 2018 Total
° Eléments
1 Nombre de dossiers bancables (A) 40 110 98 122 144 514
Crédits sollicités (en millions de FCFA)
2 2530 3526 5320 6096 10333 27805
(B)
3 Nombre de dossiers financés (C) 11 30 22 41 72 176
Crédits obtenus ( en millions de FCFA)
4 108,7 186,2 432,5 638 673,5 2038,9
(D)
27,27 22,44 33,60
5 Taux d’acceptation (C/A)*100 (E) 27,5% 50% 34,24%
% % %
Taux de satisfaction des crédits 10,47
6 4,30% 5,8% 8,13% 6,52% 7,33%
(D/B)*100 (F) %
Taux de rationnement du crédit (100%- 95,70 94,20 91,87 89,53 93,48
7 92,67%
F) (G) % % % % %
Source : données du CePEPE (2018)

De 2014 à 2018, 514 dossiers ont été finalisés et présentés aux banques, soit une
moyenne de 102,8 dossiers par an, avec pour point culminant l’année 2018 (72
dossiers) et point faible l’année 2014 avec 11 dossiers seulement.
Au cours des cinq dernières années, sur les 514 dossiers présentés par le CePEPE, 176
dossiers seulement sont admis au financement soit 34,24%%. Au cours de la période
considérée, moins de 35% des dossiers sont admis au financement sauf en 2018 où
50% des 144 dossiers présentés par le CePEPE ont obtenu le financement.
La moyenne des taux de satisfaction des crédits est de 7,04% à raison de 4,30% en
2013, 5,8% en 2015, 8,13% en 2016, 10,47% en 2017 et 6,52% en 2018 avec des taux
de rationnement de crédit de presque 100% sur toute la période considérée.
Au cours de ces dernières années la réticence des banques à financer les projets de
création, de développement ou de réhabilitation des PME/PMI n’a fait qu’aggraver la
tendance à la baisse observée depuis une décennie. Ceci décourage de plus en plus les
promoteurs qui ne croient plus aux possibilités de financement de leur projet.
On remarque que, bien que, ces dossiers soient bancables, les banques ont eu un
comportement de réserve pour l’octroi des crédits sollicités. Comme indiqué dans le
tableau 6, les 176 dossiers financés ont sollicité, en faisant simplement une règle de
trois, un crédit de 9520,78 millions de FCFA , mais n’ont obtenu que 2038,9 millions.
Qu’est ce qui peut expliquer cette réticence de la part des banques ?
Section 2 : Présentation et commentaires des résultats d’enquête
Cette section est consacrée à la présentation et au commentaire des informations
reçues de l’enquête.
Paragraphe 1 : Présentation des données recueillies auprès des banques
Nous allons présenter ici la généralité sur les activités de crédit des banques enquêtées
puis les différents types de garantie exigée par ces banques et ce, par rapport à la
nature des projets qu’elles financent.
I. Les différentes branches d’intervention et types de crédit des banques
Les différentes branches d’intervention des banques
Le tableau 7 ci-dessous montre les branches d’activités prises en compte par le
financement des banques.

: Les différentes branches d’intervention des banques


Branche Commerciale Agricol Industrielle Service A+
A+B+D A+C+D Total
d’activité (A) e (B) (C) (D) C
Effectif 0 0 0 0 1 2 1 4
Source : Données d’enquête (2016)

Les réponses au questionnaire des quatre banques attestent qu’elles s’occupent en


réalité de plusieurs branches d’activité à la fois.
Ainsi, une intervient dans le financement du commerce et de l’industrie, deux
financent le secteur commercial, l’agriculture et les services, la quatrième s’occupe du
financement du commerce, des services et de l’industrie.
Notons que le commerce occupe une place de choix dans le financement accordé par
ces banques.
Les types de crédits financés
Toutes les banques interviennent aussi bien dans le financement des besoins du court
terme que de ceux du long et du moyen terme.
Parmi les besoins de financement à long et moyen terme, on note les demandes
d’investissement, les immobilières et les demandes pour le financement du crédit
d’équipement.
S’agissant des besoins du court terme, c’est plutôt les besoins pour le financement des
stocks et pour les crédits clients.
I. Nature et niveau des garanties par rapport au type de financement
Exigence de garanties comme politique de financement
Tableau 1: Exigence ou non des garanties pour le financement des dossiers
REPONSES EFFECTIF %
Oui 4 100
Non 0 0
Sources: Données d’enquêtes (2019)

Toutes les banques ont été affirmatives pour ce qui concerne l’exigence des garanties
avec le financement des dossiers.
Il est alors évident que, pour quel que soit le type de financement demandé, les
banques exigent de garanties aux demandeurs de crédits.
Besoins de financement à long et moyen terme (LMT).
Les crédits d’investissement
: Nature et niveau des garanties exigées par les banques
Libellés Niveau de la Effectif
Garanties exigées garantie
Gage sur fonds de commerce (A) 100% -
Hypothèque (B) 100% -
Nantissement (C) 100% -
Caution personnelle des actionnaires (D) 100% -
A+B+C 100% 2
A+B+D 100% 2
Total 4
Sources : Données d’enquêtes (2019)
Pour le financement des crédits d’investissement deux banques étudiées exigent des
gages sur fonds de commerce, l’hypothèque et le nantissement. Alors que les deux
dernières imposent comme garantie le gage sur fonds de commerce l’hypothèque et la
caution personnelle des principaux actionnaires. Ainsi, quelle que soit la qualité de la
garantie exigée elle doit couvrir la totalité du montant du prêt (principal, intérêt et
frais réunis).
Les crédits d’équipement
: Nature et niveau des garanties exigées par les banques.
Libellés Niveau de la Effectif
Garanties exigées garantie
Nantissement sur équipement (A) 100% -
Caution personnelle (B) 100% -
Titre foncier (C) 100% -
Aval (D) 100% -
A+B+C 100% 2
A+C+D 100% 2
Total 4
Sources: Données d’enquêtes (2018)

Deux banques exigent pour le financement des crédits d’équipement, le nantissement


sur équipement, le titre foncier et l’aval d’une tierce personne cliente de la banque. Par
contre les deux autres exigent comme garantie le nantissement sur équipement la
caution personnelle et le titre foncier. Même si la garantie exigée n’est pas la même
pour toutes les banques, elle permet dans tous les cas à la banque d’entrer en
possession de ses fonds.
Les crédits immobiliers
Pour le financement du crédit mobilier, une des banques exige le nantissement sur
matériel, le permis d’habiter et la caution personnelle. Deux banques imposent comme
garantie le nantissement sur matériel, le permis d’habiter et l’aval d’une tierce
personne. La garantie exigée par la dernière est plutôt le nantissement sur matériel,
l’aval et la caution personnelle.
Ces garanties doivent couvrir le montant du prêt sollicité (principal + intérêt + frais).
Cet état de chose permet à la banque de rentrer en possession de ses fonds au cas où le
risque surviendrait. Il faut remarquer que ceci reste seulement applicable pour les
dossiers présentés par les promoteurs. Le traitement reste différent lorsque les dossiers
sont présentés par les institutions d’appui. Si l’institution est dotée d’un fonds de
garantie, le niveau de la garantie exigée est la couverture de 50 % des sûretés ; mais si
l’institution ne possède pas un fonds de garantie, son apport pour les garanties
contribuera à 80% du montant du prêt.
Besoins de financement à court terme (CT)
Il s’agit de besoins de trésorerie pour le financement de l’exploitation courante. Ils
sont de plusieurs ordres ; par exemple, pour les stocks, ce besoin naît du décalage entre
les règlements de certaines dépenses relatives au cycle d’exploitation de l’entreprise
(achats, salaires). C’est-à-dire des décaissements intervenus lors de la fabrication et le
moment où les produits sont vendus.
Tandis que pour ce qui concerne le crédit-client, ce besoin de financement résulte du
fait que les clients ne règlent pas au comptant mais au terme d’un délai de règlement
consenti par l’entreprise.
: Nature et niveau des garanties pour le financement des avances sur marché.
Garanties exigées Niveau de la garantie Effectif
Titre foncier (A) 100% -
Assurance décès (B) 100% -
Caution personnelle (C) 100% -
Aval (D) 100% -
A+B+C 100% 2
A+B+D 100% 2
Total 4
Sources : Données d’enquêtes (2018)
Pour le financement des avances sur marché, deux des banques exigent comme
garantie le titre foncier, la souscription régulière à l’assurance décès et la caution
personnelle.
Quant aux deux autres banques, la garantie exigée est plutôt le titre foncier, la
souscription habituelle à l’assurance décès et l’aval d’une tierce personne cliente de la
banque . Il est clair que ces garanties doivent couvrir tout au moins la totalité du
montant du crédit.
financement des avances sur marchandises
D’après ce tableau deux banques exigent le nantissement sur fonds de commerce et
l’aval d’une tierce personne cliente de la banque. Les deux autres banques exigent le
nantissement sur fonds de commerce et la caution personnelle. Pour se prémunir
contre le risque, les banques exigent que les garanties couvrent les 100% du montant
du prêt.
Exigences par rapport aux cautions et avals

Pour ce qui concerne la caution et aval émis par la banque, la garantie exigée est la
caution des différents actionnaires, la souscription régulière à l’assurance décès et
l’aval d’une tierce personne cliente de la banque. Ces garanties doivent correspondre à
la totalité du montant du prêt.
Paragraphe 2 : Présentation des données recueillies auprès des entreprises
Nous présentons dans ce paragraphe, la nature des dossiers soumis au financement des
banques, les garanties ayant accompagné ces dossiers et enfin les types de dossiers
ayant bénéficié du financement.
I. Présentation des données relatives aux différents types de dossiers.
Les 23 entreprises qui ont répondu à notre questionnaire ont présenté de 2013 à 2015,
125 dossiers pour le financement bancaire.
Les tableaux ci-après illustrent la répartition de ces dossiers par branche d’activités et
par type de crédit sollicité.
Branches d’activités et types de crédits sollicités

Dans tableau ci-dessus, il est inscrit que 39% des dossiers concernent la branche
commerciale, 31% pour la branche industrielle et 30% sont réservés aux services.
Aussi, on note que 44,8% des dossiers sont pour le court terme et 55,2% pour le long
et moyen terme.
Parmi les dossiers de court terme, le commerce représente 48% ensuite viennent
l’industrie et les services qui représentent respectivement 23% et 29% des dossiers.
Des dossiers de long et moyen terme présentés, le commerce occupe 32% des
demandes. L’industrie représente 38% et les services 30%. Il est à remarquer que tous
les dossiers présentés par les promoteurs ne répondent pas aux exigences des banques.
Le tableau suivant renseigne sur la nature bancable ou non des différents projets.
B. Présentation des dossiers suivant leur attribut bancable ou non
On constate à travers le tableau ci-dessus que 45% de dossiers sont bancables et 55%
ne le sont pas. Parmi les dossiers bancables, 57% sont des dossiers de court terme et
43% des dossiers de long et moyen terme.
Des dossiers de court terme, 53% sont du commerce, 21% de l’industrie et 26% des
services.
Pour ce qui concerne les dossiers de long et moyen terme, 37,5% de ces dossiers sont
commerciaux, 33% sont des dossiers de la branche industrielle et 29,5% sont des
dossiers réservés aux services.
S’agissant des dossiers non bancables , c’est plutôt le long terme qui domine (65% des
dossiers).
Dans la catégorie des dossiers de financement à court terme, 42% de ces vont au
commerce, 33% à la branche industrielle et 25% aux services.
Pour ce qui est du cas des dossiers à long et moyen terme , 27% des dossiers sont
commerciaux, 38% sont des dossiers de la branche industrielle, et 35% sont des
services.
Il est à remarquer que tous les promoteurs ne mettent pas la chance de leur côté pour
présenter des dossiers bancables.
Ainsi pour être bancable, une demande de financement doit être assortie de la présence
d’au moins deux éléments :
Une étude de faisabilité financière faisant ressortir une rentabilité interne acceptable à
partir d’hypothèses cohérentes et réalistes.
Une analyse convaincante pour le prêteur que l’emprunteur a fait une évaluation de la
demande solvable.
A ces deux éléments, la banque ajoute sa propre appréciation de la capacité du
promoteur à réaliser et gérer le projet tout en exigeant les garanties.
Il a été remarqué que toutes les entreprises n’arrivent pas à faire des efforts allant dans
le sens d’une recherche d’informations utiles afin de présenter les dossiers bancables.
Mais, force est de remarquer que bien que certains dossiers soient bancables, le
financement ne leur est pas automatiquement accordé pour défaut de garanties ou
d’autres exigences de la banque. Les tableaux ci-dessous nous renseigne sur les
niveaux des garanties accompagnant les dossiers bancables qui ont été ou non
financés.
I. Présentation des niveaux des garanties ayant accompagné les dossiers bancables
Présentation des dossiers présentant ou non un apport personnel
: Dossiers présentant ou non un apport personnel.
Nature Apport personnel requis Apport personnel faible
Total
Branches CT LMT Total CT LMT Total
Commerce 12 4 16 6 4 10 26
Industrie 3 3 6 4 5 9 15
Service 6 4 10 2 3 5 15
Total 21 11 32 12 12 24 56
Sources: Données d’enquêtes (2016)

Il ressort du tableau que 57% des dossiers bancables présentaient une exigence de
l’apport personnel contre 43% pour lesquels cette exigence était faible ou n’existait
même pas.
Des dossiers qui présentaient exigence de l’apport personnel, 65% concernent le court
terme et 35% pour le long et moyen terme.
Parmi les dossiers à caractère commercial qui présentaient un fonds propre normal,
75% sont des dossiers de financement à court terme et 25% sont des dossiers de
financement à long et moyen terme.
Des dossiers industriels qui présentaient un fonds propre requis, 50% concernent le
court terme et 50% le moyen et le long terme.
Pour les services, 60% des dossiers sont de court terme et 40% sont des dossiers du
long et moyen terme.
Des dossiers à caractère commercial qui ne présentaient pas d’apport personnel, 60%
sont de court terme et 40% sont des dossiers du long et moyen terme.
Dans le domaine de l’industrie, 44% des dossiers à faible fonds propres concernent le
court terme et 56% sont des dossiers de financement à long et moyen terme.
En ce qui concerne les services, parmi les dossiers n’ayant pas un fonds propre élevé,
40% sont du court terme et 60% de long et moyen terme.
En effet, la branche commerciale rassemble à elle seule 50% des dossiers ayant une
supplique d’apport personnel. La branche industrielle occupe 18,75% du total des
dossiers qui présentaient un fonds propre requis et les services représentent 31,25% de
ces dossiers.
Présentation des dossiers et leur niveau de garantie
: Dossiers présentant ou non de garantie suffisante.

Nature Garantie suffisante Garantie insuffisante Total


Branches CT LMT Total CT LMT Total
Commerce 9 3 12 9 5 14 26
Industrie 2 3 5 5 5 10 15
Service 3 2 5 5 5 10 15
Total 14 8 22 19 15 34 56
Sources
: Données d’enquêtes (2019)

Sur les 56 dossiers bancables, 39% présentaient une garantie suffisante et 61% avaient
une garantie insuffisante.
Des dossiers présentant une garantie suffisante, 64% sont du court terme et 36% sont
des dossiers de financement à long terme.
Des dossiers à caractère commercial qui présentaient une garantie suffisante, 75% sont
du court terme et 25% à long et moyen terme.
Pour ce qui concerne les dossiers industriels qui avaient une garantie suffisante, 40%
sont de court terme et 60% de long et moyen terme.
S’agissant des dossiers de service, ceux qui présentent une garantie suffisante sont de
l’ordre de 60% pour les dossiers du court terme et de 40% pour les dossiers du long et
moyen terme.
Des dossiers à caractère commercial qui ne présentent pas de garantie suffisante, le
court terme occupe 64% et le long et moyen terme, 36%.
Pour l’industrie et les services, en ce qui concerne les dossiers n’ayant pas de garantie
suffisante, 50% sont du court terme et 50% du long et moyen terme.
Ainsi, le commerce détient 55% des dossiers qui présentent une garantie suffisante
viennent ensuite le secteur industriel et les services qui représentent chacun 22,5%.
Pour ce qui est du cas des dossiers à garantie insuffisante, 41% sont des dossiers du
commerce et 29,5% pour l’industrie ainsi que le service.
Pour être suffisante, la garantie doit couvrir 100% du montant du prêt (principal,
intérêt et frais accessoires), or la plupart des promoteurs n’arrivent pas à présenter les
garanties qui puissent couvrir la totalité du montant du prêt sollicité.

Données relatives aux dossiers à exigence d’apport personnel et leur niveau de


garantie

Sur les 32 dossiers exigeant d’apport de fonds de la part du promoteur, 68,75% avaient
une garantie suffisante ; par contre 31,25% de ces dossiers sont à faibles garanties.
Dans les 22 dossiers à garantie suffisante, le commerce occupe 54,55% et les branches
de l’industrie et des services représentent chacune 45,45%.
Les dossiers de court terme à garantie suffisante représentent 75% au niveau du
commerce, 40% au niveau de l’industrie et 60% au niveau des services.
II. Présentation des données relatives au financement des projets bancables
Dossiers bénéficiant ou non de financement par branche d’activité

: Dossiers bénéficiant ou non de financement

Nature Projets financés Projets non financés


Court Long et Total Court Long et moyen Total Total
Branches terme moyen terme terme terme
Commerce 9 5 14 9 7 16 26
Industrie 2 2 4 5 5 10 15
Service 3 1 4 4 4 8 15
Total 14 8 22 18 16 34 56

Sources: Données d’enquêtes (2016)

On note ici que seulement 39,3% des dossiers bancables ont bénéficié de financement
et 60,7% sont restés sans financement.
Dans la catégorie des dossiers financés, 63,63% sont des dossiers de court terme et
36,37% de long et moyen terme.
La branche commerciale bénéficie à elle seule de 64% des financements à court terme
et 62,5% des financements pour le long et le moyen terme.
La branche industrielle prend 14% des financements de court terme et 25% des
financements de long et moyen terme.
Les services quant à eux obtiennent 21,4% des financements de court terme et 25%
des financements de long et moyen terme.
Parmi les dossiers qui ne sont pas admis au financement, la branche commerciale
occupe 50% des demandes à court terme et 43,75% des demandes à long et moyen
terme. L’industrie regroupe 28% des demandes à court terme et 31.25% des demandes
à long et moyen terme. Les services obtiennent 22% des demandes à court terme et
25% des demandes à long et moyen terme.
En clair, le commerce bénéficie de 63,63% des dossiers financés, ensuite viennent
l’industrie et les services qui obtiennent chacun 18,18% des dossiers financés.
Dossiers bénéficiant ou non de financement avec la prise en compte du critère d’apport
personnel obligatoire

: Dossiers présentant des fonds propres exigés et ayant reçu ou non un financement.
Branches Financés Non financés Total
Commerce 12 4 16
Industrie 5 3 8
Service 5 3 8
Total 22 10 32
Sources : Données d’enquêtes (2019)

Sur l’ensemble des dossiers bancables et avec l’exigence d’apport de fonds propres,
68, 75% ont obtenu le financement sollicité et 31,25% sont restés sans financement.
Pour les dossiers ayant reçu un financement, 55% sont des dossiers à caractère
commercial, 22,5% pour l’industrie et le service respectivement.
Des dossiers non financés, le commerce représente 40%, l’industrie et les services
occupent chacun 30%. En conclusion, tous les dossiers qui présentent des fonds
propres élevés n’ont pas été financés.

Dossiers bénéficiant ou non de financement avec la prise en compte du critère de


garantie suffisante
Tous les dossiers présentant une garantie suffisante ont été financés à raison de 55%
pour le commerce, et 22,5% pour l’industrie et le service respectivement.
Les dossiers bancables présentant un apport personnel exigé ne sont financés que
lorsque la garantie est suffisante.
CHAPITRE 4 : ANALYSE DES RESULTATS ET RECOMMANDATIONS
Dans ce chapitre, nous allons procéder à l’analyse des résultats obtenus afin de pouvoir
confirmer ou infirmer nos hypothèses et enfin formuler des recommandations à
l’endroit de tous les acteurs intervenant dans le financement des activités des
PME/PMI.
Section 1 : Analyse des résultats et vérification des hypothèses
L’analyse des points suivants met l’accent sur les éléments qui freinent le financement
du secteur privé d’après les résultats de notre étude :
L’utilisation faite par les banques des dépôts collectés.
L’importance accordée aux garanties par les banques et son impact au
niveau des entrepreneurs et des institutions.
Le secteur le moins risqué pour le financement bancaire

Paragraphe 1: Analyse de l’évolution et de l’utilisation faite par les banques des


dépôts collectés
I. Analyse de l’évolution des dépôts collectés
Tenant compte des données du tableau 2 (page 24), nous avons pu constater un
accroissement régulier des dépôts avec le temps. Aussi, mis à part l’année 2013 où les
dépôts de moyen et long terme ont emporté sur ceux de long terme, nous avons
remarqué une prépondérance des dépôts à court terme comparativement à ceux à
moyen et long terme.
Les statistiques ont montré que, en 2018, le système bancaire a drainé 1476 milliards
de FCFA d’épargne avec un taux d’accroissement annuel moyen de 22%. Ceci montre
que les banques font preuve d’une efficacité dans la collecte des dépôts et par
conséquent semble deviner la confiance retrouvée dans le secteur bancaire après les
crises des années 80.
Il est alors évident que la réticence des banques face à l’octroi de crédits pour financer
les activités des PME/PMI n’est pas liée à l’insuffisance de ressources.
II. Analyse de l’utilisation faite par les banques des dépôts collectés
Des résultats de notre enquête, il ressort que les banques disposent suffisamment de
ressources, lesquelles ont évolué de façon remarquable. Elles n’ont pas de problèmes
de solvabilité ni de liquidité.
Mais elles financent de moins en moins l’activité productive. Les dépôts évoluent à un
rythme d’accroissement annuel moyen de 186,8 milliards alors que les crédits
accroissent en moyenne de 95,2 milliards par an ; d’où un écart moyen significatif
entre les dépôts et les crédits bancaires. Ces crédits ne représentent en moyenne que
53% des dépôts en banque ; ce qui infirme notre première hypothèse selon laquelle
nous estimions que les banques béninoises n’octroient pas assez de crédits en raison
d’une insuffisance de ressources.

Le tableau ci-dessous corrobore bien ces affirmations

: Mise en évidence des écarts entre dépôts collectés et crédits octroyés de 2010 à 2015

Ecarts
Années Dépôts Crédits
Montants %
2013 542 304 238 56
2014 735 460 275 63
2015 917,1 462,5 454,6 50
2016 1140,3 520 620,3 46
2017 1356,6 728 628,6 54
2018 1476 780 696 53
Total 6167 3254,5 2912,5 53

Source : Auteur

Les opérations commerciales bénéficient de 55% des dossiers admis au financement,


elles constituent le domaine de préférence des banques, car nécessitant plus de crédits
à court terme, comportant moins de risque et plus rentables. Ce qui confirme notre
troisième hypothèse selon laquelle nous avancions que le commerce est le secteur le
moins risqué pour le financement bancaire. Les opérations de long terme sont rejetées
en raison de l’incertitude qui pèse sur l’avenir et qui rend ces types d’opérations plus
risquées. Par contre, on a aussi noté, dans peu de cas, que certains projets
d’investissement à moyen terme ont bénéficié du financement accordés par certaines
de ces banques. Par ailleurs, cette faiblesse du financement des secteurs d’activités et
surtout dans le domaine des investissements, réduit la capacité de création d’emplois et
ne contribue pas à la réduction du chômage comme l’aurait souhaité les autorités
béninoises.
Paragraphe 2: Analyse de l’importance accordée aux garanties par les banques et son
impact sur les PME/PMI
I. Importance accordée aux garanties par les banques
L’objectif principal poursuivi par les banques dans l’étude des demandes de crédit, est
de limiter le risque d’insolvabilité de leurs débiteurs et le risque d’immobilisation de
leurs ressources.
La sélection des demandes de crédit dans les banques de la place se fonde donc
essentiellement sur les risques liés aux opérations financières, mettant de côté tout
fondement économique. De ce fait, la prise en compte des risques dans les études des
demandes de crédit, conduit les banques à des comportements de rationnement du
crédit à la clientèle.
Pour ce qui concerne les dossiers admis en financement, les banques exigent que la
garantie fournie, couvre au moins la totalité du prêt demandé, puisqu’elles considèrent
la garantie comme l’élément de recours au cas où le risque surviendrait. Il est à noter
que la garantie varie en fonction de la catégorie de crédit demandé.
Les banques financent très peu les dossiers présentés à elles par les PME/PMI. Ainsi
sur un total de 125 dossiers de financement présentés, il n’y a que 22 dossiers qui ont
répondu aux exigences de ces banques et qui ont donc pu bénéficier dudit financement.
L’exigence de garantie dans le financement des dossiers commence par prendre de
l’ampleur de telle sorte qu’on se demande si la banque concède de crédit pour la
qualité du dossier ou pour la garantie offerte.
II. Les entrepreneurs face à la garantie bancaire
Dans toutes les entreprises, la question de financement se pose avec une acuité
particulière, car les contraintes de financement se font sentir à toutes les étapes de leur
création, de leur fonctionnement et de leur développement.
Il faut alors trouver les capitaux pour couvrir les besoins financiers générés par
l’exploitation courante. Les entreprises ne mettent pas la chance de leur côté pour
pouvoir présenter les dossiers bancables.
Mais on constate que ce problème a été résolu en partie par certains entrepreneurs.
Ainsi se pose le problème de l’apport personnel qui est exigé lorsqu’il s’agit pour la
banque de financer les projets et il varie de 20% à 30% du coût total du projet. Enfin le
grand problème se situe au niveau de la constitution des garanties.
Le problème de garantie apparaît comme un handicap sérieux qui ne permet pas aux
promoteurs d’accéder aux crédits bancaires. Ainsi, sur un total de 125 dossiers
présentés, 22 dossiers présentent des garanties suffisantes. Ces projets financés
représentent moins de 20% du total des dossiers présentés.
Cette situation est parfois dramatique pour les promoteurs qui réussissent à mobiliser
l’apport personnel et à réaliser des dossiers bancables, mais échouent dans l’obtention
du crédit du fait de la non fourniture des garanties exigées.
Tous ces constats confirment notre deuxième hypothèse selon laquelle mous estimions
que l’exigence de garantie externe est un handicap pour le développement des
PME/PMI, très peu de PME/PMI présentant des projets avec des garanties suffisantes
.
Ce sont autant d’obstacles que les promoteurs n’arrivent pas à franchir.
III. Rôles des institutions d’appui face aux garanties bancaires
Au niveau des institutions d’appui, tous les dossiers présentés ne sont pas admis au
financement.
Le CePEPE, par son programme, œuvre davantage pour l’émergence de nouvelles
races d’entrepreneurs pour le développement d’un secteur privé moderne et
dynamique.
Au départ les banques justifiaient leur réticence à financer les projets qui leur sont
soumis par le problème des insuffisances relevées au niveau des études de faisabilité.
Ainsi, si le problème de capacité à bien gérer est partiellement réglé à cause de
l’encadrement du CePEPE et que le problème de qualité des dossiers a été résolu avec
les services du CePEPE au profit des entrepreneurs, il se pose toutefois un grand
problème en ce sens que les cas de sinistres freinent et pénalisent l’effort de
fonctionnement consenti par les banques.
Le problème de garantie se pose aussi bien au niveau des promoteurs qu’au niveau des
institutions d’appui, ce qui constitue un frein pour le financement des dossiers qu’elles
présentent aux banques.
Somme toute, s’il est évident que le processus de développement socio-économique ne
peut être possible sans les investissements, lesquels investissements sont en majorité
financés par les institutions financières, il est aussi claire que la garantie constitue un
instrument de la politique de financement mis en place par ces institutions pour réduire
au maximum les risques liés à leur activité et ainsi assurer leur pérennité.
Section 2 : Suggestions, recommandations et perspectives d’avenir
Une étude d’ensemble de la situation économique nationale en général et en particulier
des banques et des PME/PMI, révèle que la création et le développement des
PME/PMI rencontrent des difficultés de plusieurs ordres dont la plus importante est
celle du financement.
Nous formulons dans cette section quelques recommandations en faveur d’une
amélioration future du financement des PME/PMI
Paragraphe 1 : Les solutions envisageables
Au vu de l’essai d’identification des causes, des raisons qui expliquent ces difficultés,
il ne reste qu’à formuler les propositions de mesures et stratégies à mettre en œuvre
pour un développement du Bénin fondé sur la promotion des PME/PMI.
La donnée fondamentale de la reconstruction d’un tissu économique est basée sur
l’entreprise privée. Le Bénin comme bon nombre d’Etats africains estime utile de faire
mention des PME dans son plan de développement. Or, pour que ce secteur puisse
survivre, il est indispensable que l’environnement lui soit favorable.
I. Les solutions envisageables au niveau des promoteurs
La donnée fondamentale de la reconstruction d’un tissu économique est basée sur
l’entreprise privée. Le Bénin comme bon nombre d’Etats africains estime utile de faire
mention des PME dans son plan de développement. Or, pour que ce secteur puisse
survivre, il est indispensable que l’environnement lui soit favorable.
Ainsi les difficultés que rencontrent les promoteurs dans la recherche de financement
nous ont permis de comprendre qu’en fait, le problème qui se pose ne se situe pas au
niveau de la non disponibilité des ressources des banques pour octroyer des crédits
mais plutôt à celui de la réticence de ces banques à financer les PME/PMI. Ces
banques durcissent leurs critères pour le financement des PME/PMI parce qu’elles
considèrent que c’est un domaine à haut risque et exigent en plus des garanties
internes, des garanties externes pour se prémunir contre le risque de non-
remboursement.
Les difficultés auxquelles sont souvent confrontés les promoteurs sont la mobilisation
de l’apport personnel et des garanties que la banque exige. Alors pour répondre aux
exigences de la banque, il peut leur être proposé de s’associer afin mettre en commun
leurs ressources individuelles.
Cette approche peut paraître difficile compte tenu d’éventuels problèmes mais doit être
encouragée. De telles associations sont plus indiquées pour les jeunes promoteurs
n’ayant pas suffisamment de ressources propres.
En effet, si les jeunes promoteurs s’associent pour créer leur entreprise, ils mobilisent
plus facilement l’apport personnel et ils partagent les risques liés à leur projet, ce qui
rassure beaucoup plus la banque pour le financement.
Ainsi pour répondre au problème de garantie, il faut leur demander de se faire
parrainer par des parents ou tierces personnes physiques ou morales dans leur
recherche de financement. Les structures d’appui pourraient les encourager dans ce
sens.
Pour convaincre la banque de la bonne gestion des entreprises, les structures d’appui
doivent renforcer le niveau de la formation destinée aux jeunes entrepreneurs et
convaincre les promoteurs eux-mêmes de la nécessité de cette formation et de la
possibilité de suivi de leurs affaires.
Dans le cadre du renforcement de la compétitivité des PME/PMI il est impérieux
d’améliorer leurs productivités et leur production, ainsi que la conception des dossiers
de financement présentés aux structures bancaires et financières.
II. Les solutions envisageables au niveau de l’Etat
L’Etat a un rôle de première importance à jouer pour un financement bancaire plus
actif.
D’abord, pour que les banques privées soient rassurées de la redynamisation effective
de l’appareil judiciaire, les poursuites engagées par l’Etat contre les débiteurs des
anciennes banques nationales béninoises doivent aboutir. Cet aboutissement suppose
un jugement en vue du remboursement effectif des fonds en souffrance.
L’inquiétude des banques privées peut être apaisée tant soit peu avec la promptitude de
ces actions.
Ensuite pour inciter davantage les banques dans l’octroi de crédits, l’Etat peut les
soutenir en envisageant une politique fiscale plus favorable aux banques. Il peut par
exemple, accorder un allègement fiscal sur les bénéfices qu’elles réaliseraient dans le
cadre du financement des PME/PMI, notamment par la mise en place des comptes
séparés ou la codification des numéros des comptes des clients suivant la nature de
leurs entreprises.
Pour faciliter l’accès à l’information sur le type d’activité qui intéresse les promoteurs,
il revient à l’Etat de financer des études qui seront réalisées pour chaque branche du
monde des affaires. Ces études faciliteront les recherches en réunissant en un seul
document toutes les informations utiles relatives à chaque branche et aideront les
promoteurs à choisir les créneaux porteurs qui intéresseront les banques. Tout cela ne
pourra que rendre le financement plus facile en se fondant sur la valeur intrinsèque du
projet.
De même, il a été observé que les structures d’appui au financement des PME/PMI
dans leurs actions recherchent le financement des projets qui leur sont parvenus en
s’adressant aux banques locales. Cette recherche de financement est parfois sans suite
favorable compte tenu des exigences de la banque. Pour encourager ces structures
d’appui aux PME/PMI dans leur noble mission, l’Etat pourra les aider en les dotant
d’un mécanisme interne de financement direct des projets, cela ne fera que faciliter
davantage le financement des projets agréés par ces structures.
Aussi, les conditions des banques jugées excessives en matière d’octroi de crédit ont
pour conséquence de décourager les PME n’ayant pas d’actifs suffisants à offrir en
garantie.
Par ailleurs l’Etat doit :
Œuvrer en liaison avec le secteur privé, le Ministère des Finances et de l’Economie et
le ministère du plan pour la création des sociétés capital-risque et de garantie pour
alléger les contraintes internes et non réglementaires d’accès au crédit ;
Négocier avec toutes les structures et organismes nationaux, régionaux et
internationaux intéressés par la création d’autres institutions spécialisées dans le
domaine du financement des PME/PMI ;
Mettre en place un fonds de promotion économique.
III. Solutions envisageables au niveau des banques
Il est généralement difficile à une banque d’évaluer correctement la faisabilité des
projets d’investissement dont les éléments comptables et les prévisions ou les études
de marché sont peu fiables.
Dès lors, la création d’une centrale de bilans comprenant les informations sectorielles
sur les opérateurs économiques est à même d’encourager les banques dans la
distribution de crédits. La mise en place de structures d’appui en gestion, en
comptabilité, en fiscalité et en conseils divers au profit des opérateurs économiques
serait aussi de nature à améliorer la qualité des dossiers de financement pour les rendre
bancables. La garantie des investissements doit être considérée comme
complémentaire ou accessoire à l’investissement. Pour permettre aux jeunes
promoteurs d’accéder au financement, nous proposons une révision à la baisse des
divers frais bancaires.

Ainsi, on sait que les produits et services bancaires sont souvent proposés aux clients
sans tenir compte de leur préoccupation, de leur situation et ne répondent pas toujours
à leurs attentes et motivations. Il est alors nécessaire de chercher, face à une telle
situation, à innover dans la création de nouveaux produits plus adaptés aux besoins de
la clientèle. La conception de tels produits se fera après une enquête sur les
préoccupations des agents économiques et entrepreneurs en matière de financement et
les conditions de remboursement des crédits dont ils pourront bénéficier. De ce fait,
ces nouveaux produits pourront effectivement prendre en compte les attentes et
motivations de la clientèle potentielle.
Par ailleurs, pour faciliter l’accès au crédit bancaire des PME/PMI, il serait souhaitable
que les banques établissent des liens de collaboration avec les tontiniers et autres
agents financiers de l’informel. Cette collaboration permettra aux deux secteurs de se
compléter.
Pour être efficace, cette complémentarité doit s’appuyer sur la conception de commun
accord avec les tontiniers de nouveaux produits financiers.
Sur cette base nous proposons quelques nouvelles initiatives pour le financement des
PME/PMI. Le plan épargne investissement à l’intention des entreprises pour faire face
à leur besoin d’investissement en moyens de production, de transport et autres. Cela
peut aussi permettre aux promoteurs de constituer à partir de ce plan leur apport au
financement de leur projet d’entreprise.
Par ailleurs, le développement des ventes à tempérament de mobiliers et matériel
d’équipement en collaboration avec certaines grandes sociétés de la place sont des
voies à explorer.
Paragraphe 2: Perspectives d’avenir
Les possibilités de développement à long et moyen terme des PME/PMI, nécessitent la
création d’un cadre cohérent pouvant permettre une appréciation correcte des
différentes politiques envisageables et de faire une projection des alternatives
possibles.
I. Recherche des objectifs
L’environnement économique dans lequel évoluent les entreprises fait que les marges
de manœuvres sont réduites à cause de la prise en considération des contraintes et
surtout des besoins de financement.
Ainsi, il sera question de penser au développement des PME/PMI pour résoudre le
problème de chômage des jeunes sans emplois. A cet effet, l’accent sera mis sur le
profil d’entrepreneurs à forte potentielle d’innovation et de réussite décidés à faire une
gestion appropriée du risque inhérent à toute innovation. Ce fait nécessite le
développement des initiatives privées et de l’esprit d’entreprise et surtout la formation
des promoteurs ; cela permettra une bonne exploitation de l’avenir entrepreneurial.
II. Lignes de politiques et stratégies de développement entrepreneurial
Cette politique s’appuiera sur les instruments permettant de redéfinir les
investissements prioritaires et leur efficacité à accroître la productivité des entreprises.
Il s’agit essentiellement des investissements privés qui permettent aux entreprises de
réaliser des études approfondies en termes de coût-avantages des projets, des marchés,
de leur taille et des conditions de financement. Les entreprises doivent avoir une plus
large perspective en s’investissant dans la réalisation de ces études compte tenu de
l’évolution croissante du milieu, des changements au niveau de la demande du marché
et de l’intensification de la concurrence. Elles doivent reconnaître les avantages d’une
planification à long terme qui consiste à se tourner vers l’avenir de façon méthodique,
organisée et délibérée. Dès lors, ils maîtriseront tous les détails essentiels à la
compréhension de l’ensemble de l’entreprise et de son domaine d’activités de manière
à faciliter des prises de décisions rapides, justes et efficaces.
Au total, la politique de promotion de l’initiative privée se traduira par une prise en
compte, plus marquée qu’auparavant, du secteur privé, tant au niveau de la définition
des politiques sectorielles qu’au niveau de la fixation du programme d’investissement
afin que ce secteur contribue aux côtés de l’Etat, à la réalisation des objectifs
consensuels de développement des PME/PMI au Bénin.
CONCLUSION
De l’analyse de l’évolution du comportement des banques face au financement des
PME/PMI, il ressort qu’il existe un essor des mouvements de dépôts dans les banques
qui a entraîné un accroissement important et soutenu de leurs ressources dû à la
restauration de la confiance des déposants dans le système bancaire.
Mais, il a été remarqué que les banques étudiées n’octroient pas assez de crédits. Le
niveau de crédits à long et moyen terme octroyé est très faible par rapport à celui du
court terme. Ainsi les banques ne font pas assez de transformation financière.
Pourtant il existe de nombreux besoins financiers non couverts par les ressources au
niveau de l’économie et surtout au niveau des PME/PMI dont l’accès aux crédits
bancaires est très difficile.
Aussi, les demandes de financement concernant les projets de création d’entreprise
jugés bancables et présentées par les institutions d’appui au financement, comme le
CePEPE, ne sont pas en totalité satisfaites par les banques.
Les raisons qui expliquent ces différents problèmes évoqués ci-dessus tiennent du fait
que le développement du crédit rencontre des limites qui tiennent compte d’une part,
de la nature des banques et de leur comportement et d’autre part, de la situation et du
comportement des emprunteurs.
En effet, les banques ne consentent des crédits qu’aux emprunteurs potentiels qu’elles
jugent solvables. La stratégie adoptée par les banques en matière de politique de crédit
est basée essentiellement sur l’adage « on ne prête qu’aux riches ».
Le crédit étant un effet inséparable de l’idée de confiance, ces banques adoptent une
politique très sélective du crédit fondé exclusivement sur le risque que représente le
client.
Les banques ne veulent prendre aucun risque dans le financement des dossiers
PME/PMI ce qui les amène à exiger en plus de la qualité du dossier des garanties qui
doivent couvrir la totalité du montant du prêt. De ce fait, nombreux sont les
entrepreneurs qui sont écartés du bénéfice du crédit bancaire, car ne présentant pas de
situation, de possibilités satisfaisantes aux yeux des banques.
Pour ce qui concerne les entreprises, parmi les handicaps majeurs à leur
développement par le financement bancaire, figurent, en bonne place, le manque de
fonds propres et l’insuffisance chronique de garanties.
Ainsi, les institutions d’appui qui ont été créées dans le souci d’apporter une assistance
financière, technique et administrative aux PME/PMI souffrent de quelques
insuffisances pour ce qui concerne la disposition de ressources suffisantes pour être
crédibles aux yeux des banques et pour faire face aux sinistres.
La conséquence de cette situation sur l’économie est que l’épargne collectée sur le
plan national ne profite pas pleinement au développement du des entreprises.
Le système bancaire ne participe que très faiblement au financement de l’économie et
les opérateurs économiques se tournent de plus en plus vers les secteurs financiers
informels et décentralisés pour satisfaire leurs besoins financiers.
Nous avons montré à travers notre étude que la réticence des banques face au
financement des PME/PMI, n’est pas liée au manque de ressources mais plutôt au
manque de garantie suffisante pouvant leur permettre de se prémunir contre les risque
de non remboursement. Il est alors souhaitable que les différents acteurs différents
acteurs concernés mènent des actions en faveur de la facilitation de l’accès des
PME/PMI au crédit bancaire. Aussi, nous souhaitons vivement que d’autres chercheurs
ébauchent d’autres pistes de réflexion sur la question de financement des activités des
PME/PME au Bénin.
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REMILLERET M.(1983), « Les sûretés du crédit ; garanties personnelles, garanties
réelles », modèles d’acte Paris ed Banque.
Stiglitz J. and Weiss A. (2001), «credit rationing in markets with imperfed information
» In American Economic Review, Volet 71 N° June pp. 393-410
ANNEXES
Annexe 1 : Guide d’entretien en direction des banques
Dans le cadre de la réalisation de notre mémoire de fin de formation en DESS Finance
et Contrôle de Gestion, nous vous soumettons un questionnaire qui a pour but : l’étude
des problèmes relatifs au financement des PME/PMI et la garantie bancaire au Bénin.
Confiant de votre collaboration nous vous remercions d’avance pour tout ce que vous
serez amené à faire dans le cadre de cette étude.

Domaine d’intervention des Banques


Commercial
Industriel
Agricole
Service
Autres (précisez)

Type de crédit financé


Long et moyen terme
Court terme

Forme de crédit financé

Exigence de garantie
Oui
Non

Nature de garantie exigée


Besoin de financement à long terme
Besoin de financement à court terme

Niveau de garantie exigée


Besoin de financement à long terme
Besoin de financement à court terme
Point sur le financement
2012 2013 2014 2015 2016
Nombre de dossiers présentés
Nombre de dossiers financés
Nombre de dossiers rejetés

Atout des dossiers acceptés :


Rentabilité interne
Garantie externe
Fonds propres élevés
Qualité du promoteur
Autres

Motifs de rejets
Annexe 2 : Guide d’entretien en direction des entreprises
Le présent questionnaire est élaboré dans le but de recueillir quelques informations
relatives au financement des PME / PMI et la garantie bancaire dans le cadre de la
réalisation de notre mémoire. En vous garantissant d’avance la confidentialité des
informations reçues, nous vous prions de bien vouloir accepter de répondre à nos
questions.

Dénomination

Branche d’activité de l’entreprise


Commerciale
Industrielle
Service

Nombre de dossiers présentés de 2014 à 2018

Nature des dossiers présentés


Long terme
Court terme

Catégorie des dossiers


Bancables
Non bancables

Nombre de dossiers admis en financement

Nombre de dossiers rejetés


Atouts des dossiers acceptés
Fonds propres élevés
Garantie suffisante
Rentabilité interne
Motifs de rejets.
TABLE DES MATIERES
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