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INTRODUCTION GENERALE
Notion plus économique que juridique, l’entreprise est généralement envisagée comme une
entité économique dotée d’une autonomie de décision. Précisément, l’entreprise est définie
comme une unité de décision qui regroupe des moyens matériels, financiers et humains, dans
le but de produire des biens et des services afin de générer un profit. De cette définition, la
notion d’entreprise est susceptible de recouvrer en réalité plusieurs catégories dont, les
grandes entreprises d’une part, et les PME d’autre part. Concernant cette dernière catégorie
d’entreprises, il est important de mentionner qu’en Afrique, les PME forment un univers
diversifié. Elles sont le principal générateur d’emploi, la principale source de croissance
économique et d’innovation. Aussi, la dissémination des PME sur une grande surface
géographique fait d’elles, des facteurs d’accroissement de la compétitivité.
Au Cameroun, les PME forment un ensemble hétérogène d’activités économiques,
utilisant divers moyens et techniques de production de richesse. Aujourd’hui, il n’est pas
facile de dégager une définition de la PME qui fasse l’unanimité étant donné que, la
conception de la PME varie suivant les institutions financières et les institutions intervenant
dans leur encadrement et leur promotion.
D’emblée, les critères retenus pour définir les PME bien que variant selon les pays,
sont généralement le chiffre d’affaires, l’effectif du personnel employé, la taille, les actifs, les
capitaux investis par le promoteur. Soucieux d’adopter une définition unanime de la PME, les
pouvoirs publics se sont réunis lors d’un atelier national en vue de l’adoption d’une définition
consensuelle du concept de PME au Cameroun. Les termes de références de l’atelier
prévoient que, les consultants retenus, devront commencer les travaux dès le mois de juin
2009, pour une durée de huit semaines. En attendant le rapport final de cette consultation, la
PME est définie par le Ministère des PME, de l’Economie Sociale et de l’Artisanat comme
l’ensemble englobant la très petite entreprise, la petite entreprise, et la moyenne entreprise.
De manière précise, la très petite entreprise est une « entreprise employant de 01 à 05
personnes, ou dont soit le chiffre d’affaires annuel n’excède pas 15 millions, soit le total du
bilan annuel n’excède pas 50 millions 1».
Pour sa part, la petite entreprise est une « entreprise employant de 06 à 99 personnes, ou dont
soit le chiffre d’affaires annuel n’excède pas 250 millions, soit le total du bilan annuel
n’excède pas 500 millions 2».
1
Article 3 Draft de la loi portant promotion des PME.
2
Art 4 de la même loi.
Enfin, la moyenne entreprise est une « entreprise employant de 100 à 299 personnes ou dont
soit le chiffre d’affaires annuel n’excède pas 1 milliard, soit le total du bilan annuel n’excède
pas 1,5 milliards »1.
Des statistiques disponibles à l’Institut National des Statistiques (INS), les PME ont
contribué en 2004 à hauteur de 22% du PIB contre 39% pour les grandes entreprises, en dépit
de leur manque de structuration, de la gestion intuitive de leurs dirigeants, et de leur encrage
dans le secteur informel. A l’heure actuelle, différentes études font état des difficultés que
connaît le secteur des PME. L’étude sur la formulation du plan directeur pour le
développement des PME que le Japon a réalisé en janvier 2009 révèle que, pour démarrer une
affaire, le promoteur doit affronter la pression fiscale (22,6%), les difficultés financières
(25,6%), la lourdeur administrative (12,4%) et, les pratiques de ‘‘pot-de-vin’’ et la corruption
(12,0%). Pour le GICAM, le processus de création des entreprises au Cameroun est
enchevêtré dans un cycle comprenant, une vingtaine de procédures administratives alors que,
dans d’autres pays de l’Afrique subsaharienne, on dénombre en moyenne dix procédures et
une demi-douzaine en Europe. A côté des difficultés liées au démarrage de leurs affaires, les
promoteurs de PME sont confrontés aux difficultés dans la promotion des exportations, la
garantie de la gestion de leurs ressources humaines, le manque de communication avec les
établissements financiers, le caractère onéreux des services offerts par les organismes
extérieurs.
Au regard de ces pesanteurs structurelles, la Banque Mondiale, dans son rapport
intitulé ‘‘Doing Business’’ a placé le Cameroun en mauvaise posture. En effet, sur une liste
de 181 pays retenus pour la période 2008-2009, le Cameroun arrive en 164ème position. De ce
classement, la situation de l’environnement des affaires semble alarmante, malgré les forums
sur l’entrepreneuriat privé qui se multiplient tant au plan national qu’international.
Conscient de cette réalité, le gouvernement camerounais se mobilise avec
détermination sur la question de la promotion et l’accompagnement des initiatives en
entrepreneuriat privé. En effet, lors de l’atelier de consultation nationale sur la formulation de
la vision de développement à long terme du Cameroun2, le gouvernement a défini sa vision et
les stratégies de mise en œuvre de celle-ci. A côté de l’objectif principal qui est de faire du
Cameroun un pays émergent, démocratique et uni dans sa diversité, quatre objectifs
spécifiques ont été identifiés. Pour l’essentiel, il s’agit de réduire la pauvreté à un niveau
1
Article 5 du Draft de la loi portant promotion des PME au Cameroun.
2
L’atelier s’est tenu le 4 mars 2009 à l’hôtel Hilton de Yaoundé.
I. Historique du CODEV
Créé en 2002 et immatriculé au registre de commerce n0RC/YAO/2006/A/1483 du 14
avril 2006, le Cabinet Conseil en Développement (CODEV) est une entreprise régie par
l’Acte Uniforme OHADA relatif au Droit des Sociétés Commerciales et GIE. Membre du
Secrétariat International Francophone pour l’Evaluation Environnementale1 et de
l’International Association for Impacts Assessment2, le CODEV est un bureau d’études et
d’ingénierie spécialisé dans les domaines suivants :
-le conseil en management ;
-l’assistance aux PME ;
-le montage des projets de développement ;
-la gestion durable des ressources forestières
-le suivi/évaluation des projets ;
-les études de faisabilité et les études socio-économiques ;
-la réalisation des audits environnementaux ;
-la conduite des études Impacts environnementaux ;
-la formation en gestion environnementale et gestion du cycle de projet ;
-l’organisation et la facilitation des séminaires.
II. Localisation
Le siège social du CODEV est situé sis à la rue CEPER, entrée face Lions Club. Le
siège comprend cinq bureaux, trois salles de formation équipées avec mobilier complet, une
salle de thé et de pause café, un vaste jardin.
III. Missions
1
SIFEE
2
L’IAIA
V. Organigramme du CODEV
Conseil de gestion
Direction générale
Sous instruction du Directeur général, nous avons été envoyés à la Direction des
Projets et Programmes pour assister le Directeur de ce département (l’expert Joe Masend)
dans le Conseil aux entrepreneurs, l’assistance pour l’accomplissement de certaines formalités
administratives des PME, les études de diagnostic préalable, le montage des projets, les études
en gestion du changement dans les organisations et l’amélioration de l’environnement des
affaires. Compte tenu du fait que le métier d’expert consultant est essentiellement dynamique
et impose une parfaite maitrise de l’environnement organisationnel, le Directeur nous a
recommandé auprès de certains organismes pour effectuer nos travaux de terrain. Parmi les
organismes où nous nous sommes rendus, nous pouvons citer le projet d’appui aux acteurs
du secteur non structuré de la ville de Yaoundé (PAASSY) devenu aujourd’hui le projet de
renforcement des capacités des unités de production artisanale ; les communes, les
organisations de la société civile.
La vision de l’association ;
1
Ce programme devra mettre l’accent sur le volet d’orientation à la recherche et l’obtention des financements, car c’est à ce
niveau que les initiatives des porteurs de projets n’arrivent pas à se développer de manière convenable.
1
Cf. Atelier de consultation national sur la formulation de la vision à long terme du Cameroun, les étapes indicatives, 4 mars
2009, P1.
2
Formule consacrée dans le DSCE pour parler de l’adéquation de l’offre de formation professionnelle aux exigences du
marché de l’emploi et des réalités du marché du travail.
1
Le Draft de la loi relative à la promotion des PME au Cameroun est disponible dans le site www.minpmeesa.gov.cm. En
chine, cette loi a été votée depuis le 29 juin 2002. Voir annexe 4.
2
L’article 2 al 1 dispose que ‘‘Les PME comprennent les Très Petites Entreprises (TPE), les Petites Entreprises (PE) et les
Moyennes Entreprises (ME)’’.
3
Il est prévu qu’en plus de la mise en œuvre de l’Agence de Promotion des PME (art 41 al du Draft), l’Etat, les collectivités
territoriales décentralisées et les programmes publics de développement mis en place par le gouvernement concourent à la
promotion des PME (art 42).
4
Cf. articles 6 et 7 de la loi. Il est prévu que l’appui à la création des PME est facilité par la création des centres des
formalités des entreprises
1
Cf. art 7 al 2 du Draft de la loi.
2
Le code des investissements a été institué par l’ordonnance n 0 90/007 du 8 novembre 1990, modifiée par l’ordonnance n 0
94/003 du 24 janvier 1994.
3
Pour être admise au régime des PME, l’entreprise doit créer des emplois permanents pour les camerounais. Elle doit
contribuer à un niveau d'investissements inférieur ou égal à un milliard et demi de francs CFA. Enfin, la PME doit admettre
la participation des camerounais ou d'une personne morale de droit camerounais au moins égale à 35% du capital. Une fois
ces conditions spécifiques en plus des conditions générales remplies, l’entreprise va bénéficier de certains avantages lors de
son installation ou lors de son exploitation. Lors de son installation (3ans), la PME sera exonérée de la taxe spéciale sur les
sociétés (TSS), de l’impôt minimum forfaitaire (IMF)exigible au titre de l’impôt sur les sociétés (IS), de la réduction de l’IS à
hauteur de 50% à partir de la première année d’imposition, de l’exonération des droits d’enregistrement sur les actes
d’augmentation du capital, sur les contrats de fourniture des équipements, ou sur les baux à usage exclusivement
professionnel intégrés dans le programme d’investissement retenu. Pendant la phase d’exploitation (7ans), la PME agréée
bénéficiera de l’exonération et de la réduction des impôts et taxes ci-dessus, de la déduction du revenu imposable de
l’entreprise.
1
Cf. loi n0 2002/004 du 19 avril 2002, modifiée par la loi n 02004/20 du 22juillet 2004.
2
Ce texte définit la procédure d’enregistrement aux services des impôts
1
Consulter le’’ Guide pratique des formalités administratives à l’intention des entrepreneurs au Cameroun’’ du
MINPMEESA, édition 2008.
2) La législation communautaire
Nous parlerons tour à tour de la législation OHADA, de l’Accord de Bangui et du
Code CIMA.
a) Le Traité OHADA
Compte tenu de l’insécurité juridique et judiciaire qui caractérisait l’environnement
des Affaires en Afrique subsaharienne pendant longtemps, les Etats africains ont décidé
d’unifier leur législation par « l’élaboration et l’adoption de règles simples, modernes et
adaptées à la situation de leurs économies »1. Ce projet visait à briser la méfiance des
opérateurs économiques2. En effet, Le traité OHADA participe de la législation relative à
l’encadrement du processus de création des PME dans la mesure où, il a prévu un ensemble
d’Actes Uniformes applicables dans l’étendue du territoire des 16 Etats signataires. Sont
principalement concernés ici les Actes Uniformes relatifs au Droit Commercial Général, au
Droit des Sociétés Commerciales et GIE, au Droit des Sûretés, au Droit des Transports. Lors
de la création de la PME, l’entrepreneur sera amené à choisir la forme juridique de son
entreprise. Pour cette modalité, il pourra consulter l’Acte Uniforme sur le Droit des Sociétés
Commerciales et les GIE. Il en sera de même pour la rédaction des statuts, leur enregistrement
chez le notaire, ou leur publication dans un journal d’annonce légale3. Concernant la formalité
d’immatriculation et d’inscription au RCCM, le promoteur de la PME devra simplement se
1
Le traité relatif à l’Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique a été conclu le 17 octobre 1993 à Port-Louis.
2
Cf. Pierre Meyer in ‘‘la sécurité juridique et judiciaire dans l’espace OHADA’’, Penant, n0 85 p151.
3
Articles 256, 262.
reporter aux dispositions de l’Acte Uniforme portant Droit des Sûretés. Enfin, pour la
qualification commerciale des activités de sa PME, l’Acte Uniforme sur le Droit Commercial
général est le texte qui lui servira de guide.
b) L’Accord de Bangui
Révisé le 02 mars 1977, l’Accord de Bangui et ses annexes est le texte qui régit la
propriété intellectuelle dont 15 Etats africains ont ratifié. Ce texte défini la procédure
d’enregistrement des demandes adressées à l’OAPI notamment le nom commercial, la marque
de fabrique, les brevets d’invention, les dessins et modèles d’utilité, etc. Lors de la création
d’une PME, le promoteur peut adresser une demande d’enregistrement de son nom
commercial ou de sa marque de fabrique par exemple par voie de dépôt direct ou par voie de
dépôt indirect. Le nom commercial est la dénomination sous laquelle est connu et exploité un
établissement industriel, commercial, artisanal ou agricole. Pour sa part, la marque est
simplement tout signe distinctif, apposé sur un produit ou accompagnant un service pour
indiquer à la clientèle sa provenance commerciale, artisanale ou industrielle. Les pièces à
fournir dans le dossier à adresser à l’OAPI ainsi que la procédure figurent dans la convention.
1
Cf. art 1 du décret n0 2005/090 du 29 mars 2005 portant organisation du MINPMEESA.
de services déconcentrés.
1
Cf. les articles 20, 25 à 67 AUDCG, in OHADA, traité et actes uniformes, commentés et annotés, 3ème édition, pp218-238,
Juriscope 2008.
2
Précisément le chef service des Greffes. Dans le cadre de ce travail, nous avons sollicité les Greffes du TPI du Centre
Administratif situé au 3ème étage, dernier bureau à droite. Le responsable du RCCM est M. Bassirou Mouhamadou.
1
Une fois la formalité d’enregistrement au RCCM accomplie, l’immatriculation par sa fonction probatoire entraine, un effet
déclaratif dans la mesure où, elle constate le statut de commerçant. Aussi l’immatriculation entraine l’effet constitutif d’un
nouvel état : la personnalité juridique.
2
Pour l’année en cours, il s’agit de la circulaire n00001/MINFI/DGI/LC/L du 2 janvier 2002 précisant les modalités
d’application des dispositions fiscales de la loi n02008/012 du 29 décembre 2008, portant loi de finances de la république du
Cameroun pour l’exercice 2009.
dans ce secteur, doit obtenir près les services du MINADER, certaines pièces selon la branche
d’activité concernée. Il s’agit notamment :
d’un certificat d’exercice de son activité (semencière) ;
d’un certificat et d’un agrément de fabrication, pour la formulation et le
conditionnement des produits sanitaires homologués ;
d’une autorisation d’agrément pour les PME faisant dans l’importation des produits
phytosanitaires ;
d’une autorisation d’agrément pour les PME faisant dans la distribution des pesticides
homologués ;
d’un dossier de demande d’homologation des pesticides à usage agricole au
Cameroun ;
d’une autorisation d’attribution des forêts pour les PME faisant dans l’exploitation des
forêts communautaires ;
d’une lettre d’attribution de coupe pour les PME faisant dans la vente des coupes des
produits forestiers ligneux ;
d’une autorisation d’agrément pour les PME faisant dans l’exploitation, la sylviculture
et l’inventaire forestier des produits forestiers non ligneux, etc.
Pour obtenir ces documents, le porteur de projet doit s’adresser au service du courrier
central du MINADER, à la direction de la réglementation et du contrôle de la qualité, à la
délégation provinciale du MINADER, ou au secrétariat de la commission nationale
d’homologation des pesticides.
1
Le bureau de l’ordre national des vétérinaires est situé à Yaoundé au quartier Mvog béti.
Pour les formalités générales de création des entreprises, il est prévu que le promoteur
d’une entreprise (individuelle ou sociétaire) doit se faire immatriculer au fichier des
employeurs près la CNPS. Cette immatriculation consiste à fournir à l’agent de la CNPS
compétent, la liste du personnel de l’entreprise. Une fois le personnel immatriculé le bénéfice
de la sécurité sociale des salariés est assuré.
La Chambre de Commerce, d’industrie, des mines et de l’artisanat du Cameroun est une
institution auprès de laquelle est logée la chambre consulaire. En effet, la CCIMA « a pour
mission de promouvoir les entreprises industrielles et commerciales en terme de collecte, de
traitement et de diffusion d’informations économiques et commerciales, d’appui à la création
d’entreprises, d’assistance en matière de recherche des partenaires, la formation »1.
L’immatriculation au fichier consulaire de la CCIMA est un passage obligatoire pour les
entreprises nouvelles.
1
Information disponible dans le site http//www.ccima.net
2
www.OAPI.wipo.net
et ou un contrat d’adhésion. Les frais de déclaration sont fonction du type d’œuvre, du volume
et de la quantité. Etant donné que la Sociladra protège les œuvres contre la contrefaçon ou la
piraterie, tout porteur de projet doit s’y faire affilier. Les conditions relatives à cette formalité
sont simples :
Fournir une demande d’affiliation dont l’imprimé est disponible au siège ;
Fournir une photocopie de la carte nationale d’identité ;
Fournir deux photos 4 X 4 ;
Fournir un CV ou un press-book ;
Fournir un exemplaire de l’œuvre ;
Fournir une quittance de versement de 10.000 FCFA à la caisse de la Sociladra.
SECTION II. Les contraintes inhérentes au cadre juridique de création des Petites et
Moyennes Entreprises Camerounaises.
Les contraintes seront envisagées sur le plan procédural et sur le plan fonctionnel.
Contrairement à l’opinion qui estime que la PME est une forme d’entreprise
spécifique, nous devons plutôt l’envisager comme une catégorie sui generis d’entreprise1. Au
Cameroun, les documents qui définissent la procédure de création des entreprises, sont
suffisamment outillés en termes de délimitation des délais des formalités administratives.
Pour créer une entreprise au Cameroun, le promoteur doit franchir 6 à 7 étapes jonchées de
plusieurs procédures chacune. Les étapes retenues sont successivement :
la saisine du notaire pour rédaction et enregistrement des statuts selon la forme
choisie ;
l’immatriculation au RCCM ;
la déclaration d’existence auprès de la DGI pour l’obtention de la carte de
contribuable ;
l’immatriculation au fichier des employeurs à la CNPS ;
l’immatriculation au fichier consulaire de la CCIMA ;
la soumission au titre de patente ;
la de demande d’agrément et de licence d’exploitation pour certaines entreprises en
fonction de la nature des activités ;
la phase de publication dans un journal d’annonce légale.
En réalité, pour créer une PME unipersonnelle au Cameroun, le délai de constitution varie
entre 15 jours et 25 jours2.
Pour une PME pluripersonnelle, le délai varie entre 15 jours et 43 jours. Précisons que pour
cette catégorie, la procédure débute par la phase de rédaction des statuts de la société par un
notaire.
Enfin pour une PME sous la forme d’un GIE, le délai est de 32 jours3.
Face à cette réalité qui est de nature à détériorer l’environnement des Affaires dans
notre pays, le gouvernement tarde à réagir de manière efficace malgré les interpellations de
certains acteurs4. Lors du dîner débat organisé par le GICAM en juin 2008 sur le thème «
1
Le critère de distinction de la PME des grandes entreprises va bien au-delà de la forme juridique. En effet, la PME comme
la grande entreprise peut revêtir l’une des formes juridiques que le législateur OHADA a définit (personne
physique/entreprise individuelle ou personne morale/sociétaire, personne morale/GIE).
2
Cf. tableau récapitulatif de création des entreprises au Cameroun, site du MINPMEESA www.minpmeesa.gov.cm et le
guide du créateur d’entreprises de la CCIMA.
3
Voir annexe 1.
4
François Xavier Onana a relevé sur les obstacles à la création d’entreprise pour les femmes en Afrique, que l’une des
causes de ‘‘l’hostilité de l’environnement d’affaires’’ au Cameroun est du au fait des ‘‘formalités administratives longues et
coûteuses (7 étapes, de l’obtention de la patente au choix du statut juridique), conférence à l’Université de Laval, 3 et 4 mars
2008.
1
Cf. Etienne Tassé, Anne Matho Motsou, Cameroun : le parcours du combattant des entrepreneurs, article disponible au site
www.Cameroon-info.net. Dans cet article, l’exemple du Botswana nous révèle que, le gouvernement a réduit les délais de
création des entreprises en mettant sur pied, un système d’informatisation du processus. En plus de cette réforme,
l’amélioration du commerce transfrontalier a été à l’origine de la bonne notation du pays selon le rapport doing business.
Aujourd’hui le Botswana est classé en 38ème position.
1
Cf. annexe 1
services1, s’est fortement ancrée dans la mentalité de certains agents au point où, il est facile
d’observer certaines discriminations. A coté des discriminations qualifiées de positives que le
personnel administratif soutient, viennent se greffer des discriminations négatives. Les raisons
qui justifient cette informalité monnayaire ou simplement la corruption ont été évoquées dans
le rapport de Transparency International. En effet, parmi ces raisons, il est fait mention du
niveau bas des salaires du personnel, de l’absence de sanctions, de la timide volonté du
gouvernement à se pencher de manière suffisante sur le problème2. Certains promoteurs de
PME que nous avons rencontrés, ont affirmé avoir été victime de plusieurs discriminations
(culturelle, religieuse, tribale ou simplement de genre). Pour surmonter celles-ci afin de
bénéficier des services qu’ils sollicitaient, ils ont du déboursé des sommes supplémentaires.
En raison du caractère informel de ces dépenses, il n’est pas facile de les quantifier, mais
certains entrepreneurs nous ont affirmé qu’ils ont déboursé une vingtaine de mille, voir plus.
1
Selon Norbert Mokam, directeur exécutif d’Agro-PME « Il faut noter l’augmentation anarchique de la parafiscalité par les
autorités et la bureaucratie. Tout ceci exclut une bonne partie des acteurs du secteur privé notamment les PME », Parole aux
acteurs du développement du secteur privé, n°41-42, août 2006.
2
Cf. le rapport final de Transparency International, février 2007. Dans ce rapport, les services des impôts arrivent en 3 ème
position, les services d’autorisations administratives en 7ème position, les services d’enregistrement en 13ème position et, les
services publics en 15ème rang.
1
Cas de la CNPS, cas du MINPMEESA.
2
Cf. rapport suscité p 4.
encore moins la recherche assistée sur ordinateur ? Comment peut-on créer une entreprise
dans un tel environnement où il manque de collaboration sérieuse entre l’usager et
l’administration ?
des données non actualisées. Etait-ce les administrations qui n’étaient pas au faîte de
l’actualité ou simplement que l’Etat manquait de moyens financiers nécessaires à la mise à
jour des sites web administratifs ? Cette question ne semble pas insoluble car a priori, les
moyens sont effectivement budgétisés, mais seulement, l’engagement des dépenses se trouve
justifier par d’autres motifs. Dans une autre analyse, la disparité des informations peut
entrainer une planification du projet entrepreneurial sur des données approximatives ou
simplement erronées. Enfin, si l’entrepreneur doit parcourir plusieurs administrations pour
collecter les informations utiles, il doit nécessairement faire face au formalisme de quelques
unes qui ne sont accessibles qu’à certaines heures. Au final toute cette dépense d’énergie
suppose au préalable un sens aigu d’orientation. Ceux des entrepreneurs qui ne se seront pas
préparer à cette réalité conditionnelle, vont très vite se décourager voir, tout abandonner.
1
Au terme de l’article 1er de cette loi, l’appel à la générosité publique est défini comme « tout appel de fonds ou de matériels
par souscriptions, quêtes, collectes, vente dite de charité, tombola ou kermesse auprès de personnes physiques ou morales,
effectué sur la voie publique et dans les lieux ouverts au public, ou par sollicitation à domicile ou accompagné de moyens de
publicité tels que la presse, les affiches ou tous autres écrits ».
2
‘’Le Fund Raising est une modalité de financement des projets qui repose sur l’ensemble des stratégies, méthodes et
moyens mis en place par une institution, pour lever des fonds afin de financer ses activités ou celles de ses partenaires’’. Cf.
Joe masend, le financement des projets : le Business Plan et le Fund Raising, cours disponible à la bibliothèque de l’institut
de formation pour le développement IFD/CODEV.
3
Les conditions d’autorisation sont fixées par décret.
4
Cette infraction est réprimée par l’article 318 al 1C du code pénal camerounais, 3 ème édition, Minos 2005, p264.
-une photo d’identité. Le dossier est généralement déposé avant 7 heures du matin.
La Société Nationale des Investissements (SNI). Cet organisme étatique il faut le dire
n’a pas compétence générale pour financer les PME/PMI. La seule manière pour la
SNI d’intervenir dans le financement de cette catégorie d’entreprise est le mécanisme
de prise de participation au capital de l’entreprise pour un maximum de 33%. En plus
de ce mécanisme de prise de participation, la SNI accorde des financements directs
aux PME/PMI sous forme de prêts pour l’acquisition d’équipement et de leasing.
le Fonds d’Investissement pour les Microprojets Agricoles et Communautaires
(FIMAC), placé sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture et du Développement
rural ;
le Groupe de Recherche et d’Echanges Technologiques (GRET) ;
la Ligne de crédit du centre de création d’entreprises de Yaoundé ;
le Projet de renforcement de la PME camerounaise (PRO-PME) ;
le Projet Intégré d’Appui aux Acteurs du Secteur Informel (PIAASI), dont le siège est
situé à côté de la station Texaco omnisport ;
les Microprojets Productifs en Faveur des Femmes du Cameroun (MPPF-CAM) ;
le Programme d’Appui aux Microprojets (PAME) ;
1
A titre d’illustration, lors de l’émission diffusée le mercredi 29 avril 2009 de 13 heures à 14 heures, le délégué du GIC PIA,
Mme Catherine Nicole Doumé Doumé, a été désigné contradictoirement, lauréate du concours ‘‘Impulsion-FNE’’ par les
membres du jury. Ce GIC qui exerce dans la pisciculture et l’aquaculture a bénéficié d’un financement de 3 millions de
FCFA. Le principe est que ce financement est octroyé sous forme de prêt remboursable. Cet argent sert à l’achat du matériel
nécessaire à la réalisation des activités. Toute fois, un fonds de roulement est mis à la disposition du lauréat et des conseillers
sont désignés pour l’assister dans l’implémentation du projet.
1
Le financement par contribution de la famille renvoie à ce que les Anglos saxon appellent ‘‘love money’’.
2
D’abord, le montant du crédit sollicité ne peut dépasser un certain seuil. Ensuite, le montant du crédit ne peut excéder le
montant de l’épargne, de telle sorte qu’en cas de non paiement, l’épargne couvrira la dette. Pour ce qui est de l’intérêt, c’est
au moment de l’octroi du crédit que le trésorier retire les 20% d’intérêt. Si à l’échéance, le crédit n’est pas remboursé, le taux
présenter un avaliste ;
être de bonne moralité ;
accepter de payer l’intérêt (20%) au moment du retrait du crédit.
Au regard de ces conditions, une personne externe à la tontine ne peut bénéficier d’un crédit
que par l’intermédiaire d’un membre à jour de son épargne.
de 20% est appliqué à nouveau au montant du crédit. Toute fois pour éviter la spirale des intérêts, l’emprunteur peut assurer
son crédit avec les cotisations, à condition qu’il n’ait pas encore bénéficié.
1
Cette banque ne finance que les PME sociétaires notamment les SA et les SARL. Pour bénéficier d’un financement, le
promoteur doit apporter ses fonds propres. Le financement qui pourra lui être accordé sera soit pour ses besoins en fonds de
roulement, soit pour son investissement.
a) La BDEAC2
A la fin du mois d’août 2008, la banque a accordé aux EMF du Cameroun, du Congo
et du Tchad 406 millions de FCFA. Au regard des développements précédents, il serait
1
Devenu projet de renforcement des capacités des unités de production artisanale de la ville de Yaoundé.
2
Elle a été créée le 3décembre 1975 mais ses portes n’ont été ouvertes que le 2 janvier 1976.
important d’envisager les projets éligibles au financement et les conditions même d’octroi du
crédit. La banque en réalité intervient dans les secteurs agricole, industriel, immobilier,
infrastructurel. A cela s’ajoutent les investissements rentables dans la santé, l’éducation, etc.
Pour les PME/PMI intervenant dans ces secteurs, la BDEAC apporte son soutien financier à
moyen terme sous forme de prêts directs. En ce qui concerne les taux d’intérêts, il faut dire
qu’ils varient de 8% à 12% l’an pour le secteur privé ; 7,5 à 9% l’an pour le refinancement
bancaire ; et 5,5% à 7,5% l’an pour les refinancements des EMF. Pour finir, les instruments
spéciaux d’intervention de la BDEAC sont :
La Banque Africaine de Développement est une institution régionale qui finance les
investissements à long terme de toutes formes d’entreprises. Au moyen de sa ligne de crédit
extérieur, elle assure la couverture des investissements des entreprises publiques et privées.
1
La BEAC, la COBAC ont été citées à l’art 37 de la charte des investissements.
1
Les organismes de financement peuvent être regroupés en ONG, grandes Fondations par pays, l’ONU et les agences
spécialisées, les banques de développement et les banques alternatives, les fonds de garantie bancaire, les fonds de
contrepartie de rachat de dettes, les gouvernements par le canal de l’aide bilatéral. Cf. Fernand Vincent, Manuel de recherche
de financement et de gestion financière, IRED, avril 2003, p 175.
2
Les banques Raiffeisen (Allemagne, Canada, Suisse, Autriche), l’association africaine des caisses d’épargne et de crédit,
Nairobi et Lomé, les unions locales des caisses d’épargne et de crédit. Cf. Fernand Vincent, supra, p 210.
3
La banque Nationale de Paris, la société générale pour les pays francophones, la Chase Manhattan Bank ou les autres
banques américaines, la Standard Chartered Bank, etc. cf. Fernand Vincent, supra, P 210.
4
Consulter le site www.accion.org.
5
Afrique caraïbe et Pacifique
cadre a pour objectif de financer tous les programmes et projets qui contribuent au
développement social, économique et culturel des pays membres.
partenaires. Au deuxième niveau, le centre assure l’interface entre les entrepreneurs et les
institutions financières impliquées dans la promotion du développement de l’entrepreneuriat.
e) Les ambassades
Ces organismes internationaux sont aussi impliqués dans le financement des initiatives
locales de développement. Pour les ambassades auxquelles nous nous sommes adressées nous
avons retenu la USA ambassy et la Japan ambassy. Au sein de la USA ambassy nous avons
identifié le Self Program. Ce programme octroi des subventions aux promoteurs de projets
œuvrant dans les secteurs sociaux, l’assistance sociale, l’approvisionnement en eau et système
sanitaire. Pour accéder à ce programme, les postulants doivent :
Remplir un formulaire1 de demande d’assistance financière accompagné d’un budget
détaillé et du devis estimatif du projet. Les formulaires de demande doivent être signés
par une autorité administrative locale :
Envoyer l’original du formulaire à l’ambassade.
Pour le compte de cette année, le processus de sélection des demandes de subvention est le
suivant :
1er Décembre 2009……. Date limite de dépôt des demandes
Janvier – Juillet 2010…. Période de sélection des projets à financer
Septembre 2010……….. Accord de subventions.
Concernant l’ambassade du Japon, il existe un fonds japonais pour les micro-projets.
Ce fonds offre une assistance financière aux groupes organisés afin de leur permettre de
mettre en œuvre leurs projets. Ce fonds a été fondé depuis 1995 Les types de projets financés
par ce fonds sont les projets de développement socio-économique, les projets en faveur des
populations de base, les projets conçus dans un but d’améliorer le niveau de vie des
populations. Seulement, ce fonds ne financement par les projets relatifs aux activités
commerciales, culturelles, artistiques, sportives, politiques et religieuses. Aussi, le fonds ne
finance pas les charges administratives, diverses charges financières (droits d’enregistrement,
TVA, frais bancaires, etc.), le fonds de roulement pour toutes activités. Pour le compte de
cette année, le plafond de financement est de 40 millions de FCFA allant du 1er avril 2009 au
31 mars 2010. Le dossier de demande de subvention doit comprendre les pièces suivantes2 :
Des factures proformas délivrées par trois fournisseurs différentes ;
Des plans de constructions détaillées ;
1
Voir formulaire dans l’annexe 6.
2
Voir formulaire dans l’annexe 7.
1
Elle se fait par voie manuelle ou par voie électronique au moyen de la télé déclaration
2
Consulter les modalités de déclaration et de paiement des impôts et taxes. www.impôts.gov.cm
3
Cf. décret n°95/538/PM du 01 septembre 1995.
ou y ayant des intérêts, sont assujetties à l’immatriculation aux fins d’obtention de la carte de
contribuable.
Concrètement, pour obtenir la carte de contribuable, le promoteur de la PME1 doit fournir
certaines pièces dans son dossier d’immatriculation2. Dans ce dossier, il est prévu en terme de
coût, une demande (généralement timbrée à 1000 FCFA) et des frais du mandat Poste (1.500
FCFA) à l`ordre du Directeur Général des Impôts. Pour des besoins de vérification des
informations fournies au fisc, la procédure d’obtention de la carte dure souvent 7 jours. En
plus de la carte du contribuable, le promoteur de projet doit s’acquitter de la patente 3 ou de
l’impôt libératoire. Pour l’obtention de la patente ou de l’impôt libératoire, les pièces
suivantes doivent figurer dans le dossier :
le numéro du RCCM ;
le plan de localisation ;
la photocopie de la carte de contribuable ;
les documents d’assujettissement à la CNPS ;
le numéro d’immatriculation au fichier des employeurs ;
la quittance de la taxe foncière, dont le coût est fonction de la superficie.
1
Le dossier est fonction de la catégorie dans laquelle se trouve la PME (personne physique ou personne morale)
2
Cf. annexe 1 sur les formalités d’immatriculation auprès du fisc.
3
La patente est un impôt communal annuel à la charge des personnes exerçant un commerce, une industrie ou une profession
non comprise dans les exemptions limitativement prévues par le Code Général des Impôts. Pour les entreprises nouvelles, le
montant est établi en fonction du chiffre d’affaires prévisionnel. Le taux varie entre 0,4% du CA annuel au moins égal à 5
millions et inférieur à 15 millions de FCFA et, 0,075% CA annuel égal ou supérieur à 2 milliards de FCFA.
l’exonération de l’Impôt sur le Revenu des Capitaux Mobiliers des plus values nettes,
réalisées sur le marché des valeurs mobilières du Cameroun ;
l’exonération des droits d’enregistrement des conventions et actes portant cession des
titres côtés sur le marché des valeurs mobilières ;
l’exonération des conventions de comptes courants et comptes courants associés des
droits d’enregistrement. En termes d’objectifs, ces avantages visent à :
offrir à la PME un moyen privilégié et de faible coût d’accès au crédit, ceci pour les
aider à réaliser leurs investissements ;
diminuer les charges fiscales de l’entreprise pour ménager de manière incidente sa
trésorerie ;
inciter l’entreprise à s’auto financer et accroître sa surface financière.
Concernant le soutien à l’investissement, le fisc a consenti un avantage non
négligeable aux entreprises du secteur industriel, forestier, agricole, touristique, social
(construction des routes, écoles) et les NTIC. L’avantage consenti consiste en la réduction de
l’Impôt sur les Sociétés et l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques à un certain seuil.
Cette réduction est accordée sur la base de 50% des réinvestissements sans dépasser la moitié
du bénéfice déclaré au cours de l’année fiscale considérée. En termes d’impact, cette mesure
fiscale entraîne d’abord, une sorte d’effet levier sur le développement des PME/PMI et sur le
soutien à tout type d’investissement à caractère social, ensuite un effet d’entraînement sur le
renouvellement de l’outil de production du secteur industriel, sur le développement de
l’activité économique de certains secteurs stratégiques. La condition pour bénéficier des
avantages de ce régime du réinvestissement est que l’investissement nouveau de l’entreprise
doit être d’au moins 25 millions de FCFA.
1
www.impôts.gov.cm.
services des impôts sont accessibles en composant simplement le numéro du centre d’appel
téléphonique (+237 22 23 49 95 ou le 8200). Généralement cette dernière ligne est gratuite en
cas d’appel à partir d’un CT-phone. Pour faciliter l’assistance des PME, le MINFI a mis au
point des mécanismes fiscaux d’accompagnement des PME1.
a) Les centres de gestion agréés (CGA)
Les centres de gestion agréés sont des associations agréées par le ministre des Finances
« dont le but est d’apporter une assistance en matière de gestion, d’encadrement et
d’exécution des obligations fiscales et comptables aux petites entreprises adhérentes réalisant
un chiffre d’affaires annuel compris entre 15 et 250 millions de FCFA »2. En d’autres termes,
les CGA ont pour objectif d’apporter une assistance technique, un encadrement fiscal et
comptable aux PME/PMI, la facilitation lors de la création, le développement des PME, et la
promotion du civisme fiscal. De manière générale, toute PME membre d’un centre bénéficie
de l’appui conseil d’un inspecteur des impôts (information et formation). L’assistance est
gratuite. Il est bon de savoir que les CGA sont dotés de personnes compétentes. En termes de
ressources humaines de qualité, nous pouvons citer les professionnels agréés de la fiscalité, de
la comptabilité, les titulaires de charge et offices, etc.
1
Les services des impôts sont organisés en différents services dont les centres divisionnaires des impôts, les centres des
impôts des moyennes entreprises, les centres spécialisés des impôts des professions libérales, la division des grandes
entreprises.
2
Cf. Direction générale des impôts, les centres de gestion agréée, www.impôts.gov.cm
comptable est un outil d’analyse et d’aide à la décision sur le plan du management interne de
l’entreprise. Ensuite, sur le plan externe, c'’st-à-dire dans les relations entre l’entreprise et son
environnement, le système d’information comptable est l’instrument décisif de la
communication entre l’entreprise et ses partenaires financiers d’une part, et, entre l’entreprise
et l’administration fiscale d’autre part. Au regard de ces enjeux et dans le souci de renforcer la
sécurité juridique et judiciaire des investissements, le législateur OHADA a prévu un cadre
comptable applicable aux entreprises de petite dimension. A côté de ce cadre comptable, le
législateur a aussi envisagé des spécificités du système comptable en faveur des PME.
1
Le système normal est qualifié de système de droit commun de présentation des états financiers de l’entreprise.
paiements futurs de l’entreprise. Pour mémoire, la trésorerie est l’ensemble des avoirs en
caisse, en banque, aux chèques et colis postaux1. Une fois que la trésorerie perd ses liquidités,
l’entreprise devient insolvable. Pour mettre en œuvre le SMT dans une PME, les conditions
suivantes doivent être remplies :
-la tenue d’un livre de recettes et de dépenses paraphé par le tribunal de commerce ;
-la création d’un compte de virement des fonds dans l’hypothèse où il existe deux comptes de
trésorerie dans l’entreprise ;
-la création d’un compte capital pour l’enregistrement à l’ouverture du montant net des
ressources propres en capital de l’entreprise, de l’enregistrement des apports au crédit, des
retraits et prélèvements divers en matières et paiement du personnel au cours de l’exercice.
1
En abrégé CCP.
2
Au sens de Ndjanyou Laurent, ce système comptable « a introduit l’adaptation des états financiers à la dimension des
entreprises et à leurs activités », ibidem, p 7.
3
Organisation Commune en Afrique et Madagascar.
4
Cette exigence vise à éviter l’asymétrie d’information financière de la part des dirigeants des TPE.
d’autre part. Pour ce qui est des TPE1 assujetties au SMT, l’avantage de ce système est qu’il
permet au gestionnaire, de contrôler au quotidien les flux de trésorerie afin d’assurer
l’équilibre nécessaire pour que l’entreprise puisse faire face à ses engagements à l’échéance.
1
Très petite entreprise.
2
Les arguments que nous avançons résultent de notre enquête sur le cas de la BICEC.
1
Cf. DR Essama Joséphine Angèle, introduction générale au cours de Droit des Sûretés, option DESS en Droit des Affaires
et Fiscalité Internationale, Université de Yaoundé II Soa, 6 novembre 2007.
2
Effectivement, la plupart des porteurs de projets qui sollicitent l’expertise du Codev, éprouvent des difficultés liées au
montage de leur projet. Techniquement, ne peuvent être financés que des projets bien élaborés conformément aux exigences
des bailleurs de fonds.
3
Le plan d’affaire (business plan) est un document d’élaboration de la stratégie financière de l’entreprise. Ce montage
financier permet à l’entrepreneur de définir son idée d’entreprise, de faire l’estimation des coûts généraux en prévision des
risques susceptibles de compromettre l’exploitation ou l’investissement. Pour le banquier, l’utilité du business plan s’apprécie
au niveau de l’évaluation de la rentabilité du projet. Ceci étant, le promoteur de PME à notre avis, doit se rassurer de la
faisabilité de son projet d’entreprise. Il doit mener toutes les études de marché nécessaires avant de contacter les bailleurs de
fonds. En effet le prêteur de denier et particulièrement les banques sont rigoureux quant à l’appréciation des indicateurs de
rentabilité. Avant d’examiner le fichier des garanties financières, le banquier analyse et apprécie le seuil de rentabilité, les
ratios de rentabilité et le taux de rentabilité économique de l’investissement.
situation réelle de l’entreprise, les banquiers camerounais se refusent d’accorder des crédits à
ce type d’investisseurs1, qui gèrent leurs structures en fonction de leur simple intuition.
1
Cet argument découle de l’analyse de l’échantillon de 20 cadres de banques commerciales camerounaises, par Ndjanyou
Laurent, Portée du système comptable OHADA sur la production et la diffusion de l’information financière des entreprises
de petite dimension, Revue africaine de l’Intégration Vol.2 No.2, juillet 2008, p20.
2
Les garanties financières souvent exigées sont les sûretés, les assurances crédit, capital risque, etc.
3
Il s’agit des risques qui dépendent de l’environnement comme l’instabilité politique du pays, les difficultés d’accès à
l’infrastructure, le facteur culturel.
4
Lors du Forum national sur l’entrepreneuriat privé et les PME tenu les 6 et 7 décembre 2007 au palais des congrès, l’équipe
de la Direction du Développement de la BICEC qui animait l’atelier sur les banques et les PME : des solutions pour un
meilleur partenariat nous a fait savoir que, 90% des PME a pour seul client l’Etat. Une banque qui s’est engagée à financer
les activités d’une telle PME court le risque que l’activité du promoteur peut s’arrêter dans l’hypothèse où, les paiements des
prestations par l’Etat ne sont pas réguliers.
1
Il est néanmoins prévu qu’à compter de juillet de cette année, seulement 50% des réserves seront désormais conservés au
trésor français dans le cadre du partenariat.
leur échec avait pour cause la mauvaise gestion, le faible développement des infrastructures,
l’inadaptation des ressources humaines, la mauvaise appréciation des conditions du milieu1.
Pendant la période d’ajustement structurel, le secteur bancaire pour sa part a connu de
nombreuses difficultés qui étaient à l’origine des fermetures, des liquidations, et certaines
restructurations des établissements financiers de l’époque. Ainsi, ces difficultés ont entraîné
d’une part un durcissement des conditions d’accès au crédit, et d’autre part une
marginalisation des populations et l’augmentation du taux de chômage. Etant donné que
pendant cette période, l’économie camerounaise reposait pour l’essentiel sur l’agriculture,
l’Etat a dû prendre des mesures pour redresser la situation.
1
Cf. M. Ngonthe, le financement de l’agriculture camerounaise par la micro finance, cours ISSEA, Yaoundé.
2
De 23 milliards de dollars
3
En abrégé FIMAC.
4
Les mutuelles communautaires de croissance connues sous l’appellation réseau MC2. Il s’agit en effet d’institutions ayant la
forme juridique d’associations et gérées par les populations rurales.
L’analyse des contraintes d’ordre fiscal des PME sera suivie par l’analyse des
difficultés comptables des PME.
D’abord en supprimant les exonérations fiscales pour élargir l’assiette de l’impôt, il sera
difficile de convaincre les opérateurs du secteur informel d’abandonner ce secteur car, une
fois l’entreprise créée, la pression fiscale tendrait à les étouffer.
Ensuite, en instituant le régime des projets structurants, les pouvoirs publics n’ont pas donné
une véritable possibilité aux PME/PMI de bénéficier des avantages fiscaux en ce sens que, la
composante ‘‘investissements importants’’ pour les PME qui est fixée à 500.000 millions de
FCFA est véritablement discriminatoire, compte tenu de la capacité réelle d’investissement
des très petites et des petites entreprises camerounaises. Aussi, pour bénéficier de l’assistance
conseil et technique des centres de gestions agréés, les PME ne peuvent en bénéficier que
moyennant le versement du montant équivalent aux prestations fournies par centres. A ce
sujet, la Direction générale des impôts a omis de fixer le barème des prestations fournies par
les centres. Serait-ce sur une base discrétionnaire que celles-ci seront évaluées ?
Lors de nos enquêtes sur le terrain, nous avons constaté que ces mesures constituent
psychologiquement des facteurs d’indécision pour les entrepreneurs du secteur informel.
Dans le cadre de cette deuxième partie, notre attention sera portée sur les
aménagements à effectuer au niveau du cadre juridique d’une part et les aménagements à
effectuer au niveau du cadre financier d’autre part.
Selon les dispositions de la loi sur la promotion des PME au Cameroun, les centres des
formalités administratives des entreprises sont « un espace unique chargé de
l’accomplissement de l’ensemble des formalités administratives de création, de modification
et de cessation des activités d’une entreprise, sur la base d’une seule liasse de documents y
relatifs »1. En effet, à la lecture de ce texte, nous comprenons que le centre des formalités
administratives des entreprises est le lieu où le promoteur d’une entreprise entre et ressort
immédiatement avec son entreprise dans le sac. Ceci veut dire que les administrations qui
interviennent dans le processus de création des entreprises seront toutes concentrées dans ce
centre.
1
Article 7 al 2.
1
Cf. article 42 al 2.
donné que le plan stratégique de promotion des PME est en élaboration au MINPMEESA,
nous proposons concomitamment, la rédaction du guide de suivi/évaluation de l’agence de
promotion des PME. Ce guide sera d’un apport considérable car il permettra d’assurer le suivi
et l’évaluation de l’agence, de présenter les acteurs intervenant et leurs différentes
responsabilités, de mettre en cohérence les mesures de réalisation des missions de l’agence de
Promotion des PME et du plan stratégique des PME. Pour finir, nous attendons que dans ce
guide, les éléments suivants soient intégrés lors de la rédaction du document, à savoir :
la structure de l’agence et le contexte de l’élaboration du guide ;
le cadre de suivi/évaluation et les indicateurs clés ;
les structures et acteurs du suivi/évaluation ;
le circuit de l’information ;
le processus d’utilisation et de diffusion de l’information ;
l’évaluation.
1
Cf. article 10 de la loi.
décider par arrêté conjoint, des conditions de création et de fonctionnement des structures
d’incubation1. Tous les incubateurs bénéficient d’un régime fiscal et douanier avantageux 2, et
les modalités d’accomplissement de leurs missions sont fixées par décret3.
1
Cf. article 13 al 2 de la loi.
2
Cf. article 14 al 2 de la loi.
3
Cf. article 13 al 1 de la loi.
4
Cf. article 12 al 3 de la loi.
selon les exigences de qualité, de coûts et de délai. Pour finir, il est utile de savoir que les
incubateurs privés ont la possibilité de conclure des partenariats avec le MINPMEESA et les
autres institutions publiques, sans que l’Etat ne leur refuse son soutien. Tous les avantages
concédés aux incubateurs publics sont aussi reconnus aux incubateurs privés.
1
L’initiative vise en réalité la résurrection des centres d’assistance des PME comme ce fut le cas avec les CAPME dans le
passé.
S’il est vrai que l’environnement des affaires n’est pas suffisamment incitatif, que
l’activité économique dans notre pays est essentiellement caractérisée par l’émergence d’un
secteur de plus en plus informel, il reste certain que ce secteur informel contribue de façon
non négligeable à la croissance économique. Conscient de cette réalité, certains acteurs du
secteur informel veulent bien sortir de l’informel, mais la problématique de la fiscalité jugée
assommante, tend à les maintenir dans cette précarité qui n’assure pas leur sécurité juridique
et judiciaire. Toutefois, nous devons considérer les préjugés de certains promoteurs de PME
qui estiment que, le secteur non structuré leur offre une meilleure sécurité. Pour certains, se
conformer à la législation augmenterait leurs obligations envers l’Etat, sans qu’en retour, ce
dernier ne leur assure une répression effective des entrepreneurs récalcitrants, restés dans
l’informel et qui exercent ainsi une concurrence déloyale. Vu sous cet angle,
l’opérationnalisation des services spécialisés d’assistance devra permettre une réelle et
pertinente sensibilisation de tous les acteurs de l’informel, sur l’évaluation des risques
auxquels le secteur informel les expose contrairement aux opportunités réelles offertes par la
formalisation de leurs activités. Ces enjeux se déclinent donc en terme de défis de réalisation
de la vision de développement d’une part, et de la détermination du gouvernement à tenir un
dialogue franc avec les créateurs de richesses et d’emploi.
1
Pour l’ex président du GICAM André Siaka, ‘‘un chef d'entreprise doit effectuer 39 paiements et perdre 1 300 heures de
travail par an pour payer ses impôts. Pour l'exécution d'un contrat, 58 procédures en 800 jours sont nécessaires, ce qui
représente 36,4% du coût total de l'opération’’. Repères, 13 septembre 2007.
fonctionnaire1. Enfin, les capacités des administrateurs en fonction doivent être renforcées
notamment sur les aspects liés à la Pratique de la Relation Administrative.
1
Cf. décret n°94/119 du 7 octobre 1994 portant statut général de la fonction publique de l’Etat.
2
En abrégé ENAM, située à côté de l’Ecole Normale Supérieure de Yaoundé.
3
Les élèves de l’ENAM sont effectivement boursiers.
1
Dans le cadre des PME, les fournisseurs sont généralement des entreprises avec qui elles ont signé des contrats de sous-
traitance.
2
S’entend de la perte éprouvée.
3
Qui est précisément le gain manqué.
simplement par un clic sa télé déclaration. Enfin, il est fréquent d’observer des files indiennes
devant les guichets de certaines administrations. Avec ce nouveau mode électronique, non
seulement le promoteur de la PME n’aura pas à souffrir des files d’attentes, il pourra obtenir
facilement ces documents où qu’ils se trouvent simplement en consultant sa boite
électronique, plusieurs risques se trouvant écartés.
L’avantage le plus important pour le promoteur de la PME est que dans la plupart des sites
web, il existe des espaces de communication pour l’internaute. Le ‘‘Forum’’ est cet espace
d’inter échange réel entre l’utilisateur et le gestionnaire du site. A côté du ‘‘Forum’’ il y a le
‘‘News Lettre’’, qui permet à l’internaute d’envoyer des correspondances à tout moment au
web master. Une fois les informations collectées, le web master pourra facilement procéder à
l’analyse et au traitement des données pour effectuer des mises à jour selon les besoins du
public. Enfin le dernier espace est le ‘‘Livre D’or’’. Dans cette rubrique, il est prévu une zone
de texte pour les messages d’appréciation du site.
Accéder à l’information en temps utile est un véritable défi à relever pour le promoteur
d’entreprise qui voudrait lancer son projet d’une part et les pouvoirs publics qui désirent
faciliter l’accès à l’information aux investisseurs d’autre part. Chaque administration
intervenant dans le processus de création des entreprises doit se doter d’un site Internet
accessible, contenant des informations actualisées et la documentation nécessaire pour étayer
les choix d’investissement des promoteurs d’entreprises. Aussi, une fois l’internaute connecté
sur le site, les administrations doivent penser à se doter des services chargés de gérer les
courriers électroniques de façon instantanée. Concrètement ce système permettra à
l’internaute d’échanger des informations à l’immédiat et à moindre coût, sur les sujets ou
questions qui le préoccupent sans nécessairement se déplacer. Aussi avec l’informatisation,
l’administration n’aura plus à collecter la paperasse. Le personnel administratif pourra avec
convenance stocker les informations dans des supports numériques très pratiques et moins
encombrants, ce qui facilite un meilleur rangement du mobilier de bureau.
Avec l’avènement des NTIC, l’environnement des affaires connaît une véritable
mutation. Compte tenu des merveilles de ces technologies, il est évident que tout Etat
gagnerait à s’y arrimer. En réalité, nul ne peut remettre en cause l’évidence de l’effectivité du
système de traitement des informations par voie électronique dans certaines administrations
intervenant dans le processus de création des entreprises au Cameroun. Nous avons vu
précédemment que l’informatisation des administrations est une donne nécessaire dans la
facilitation de la circulation de l’information dont l’investisseur a besoin. Plus l’information
sera rapidement accessible aux investisseurs, mieux ils pourront planifier leurs projets afin
d’évaluer avec certitude et précision, les chances de succès. Il est acquis de part les
expériences en Gestion du Cycle des Projets que, la collaboration effective des parties
prenantes est l’une des conditions préalables les plus récurrentes de succès. Alors, si l’on
considère que toutes les administrations se dotent de sites web actualisés et suffisamment
fournis en informations pertinentes, à long terme, l’investisseur n’aura plus à souffrir des files
d’attente devant les bureaux administratifs, à dépenser son argent de transport en vain, à
souffrir des désagréments ou des humeurs du personnel administratif. Techniquement,
l’informatique permettra à l’administration de constituer des bases de données qui facilitent la
recherche des informations, la réduction de certains charges notamment les coûts et délais de
transport, des télés procédures, la documentation papier. Pour que ces avantages soient rendus
possible, les administrateurs doivent s’attendre à former des administrateurs réseaux, des
administrateurs de base de données, des ingénieurs et des spécialistes en maintenance
informatique, bref, des spécialistes capables de créer un environnement favorable à
l’émergence des télés procédures1.
Une fois accommodés à ces télé procédures, les promoteurs de PME pourront plutard mieux
exercer dans le commerce électronique qui suppose une formation préalable et des aptitudes
en informatique.
1
Particulièrement la gestion en ligne du personnel.
par un cadre juridique articulé autour de la loi N°2006/012 du 29 décembre 2006 fixant le
régime général des contrats de partenariat. A notre avis, le renforcement du partenariat entre
l’Etat et les PME suppose deux préalables la détermination de l’Etat à réagir de manière
prompte et efficace sur l’amélioration du climat des Affaires et, la volonté des investisseurs à
réaliser des projets porteurs de valeur ajoutée sur l’économie nationale en amont et sur
l’amélioration des conditions de vie des populations en aval.
Concernant la détermination de l’Etat à réagir promptement sur l’amélioration du
climat des affaires, nous ne pouvons remettre en cause ce qui est fait. Effectivement, des
mesures sont prises pour améliorer la situation des investisseurs en général et des PME1 en
particulier. Toute fois, ces mesures s’avèrent insuffisantes comparativement aux initiatives
prises dans d’autres pays2. Aujourd’hui, il s’agit pour l’Etat de redéfinir son rôle dans la
dynamique de promotion des PME. Ceci étant, le gouvernement doit rapidement finaliser la
loi sur la promotion des PME. Les institutions prévues dans les textes législatifs ou
règlementaires doivent être mise en place. Nous pensons
aux centres de formalités des entreprises ;
aux centres de gestion agréés ;
à l’organisation de l’assistance conseil ;
à la création des institutions de financement des PME ;
au forum sur les PME3 ;
à l’Agence de promotion des PME ;
à la banque de financement des PME.
1
Dans une interview avec la presse camerounaise, le Ministre des finances Essimi Menye a fait savoir que « pour
promouvoir la bancarisation de l’économie, le gouvernement a multiplié des actions en faveur du secteur de la micro finance.
La création récente de la caisse de dépôts et de consignation ».cf. Le Financier d’Afrique, n°21 de décembre 2008, P27.
Toute fois, en plus de ces mesures, le gouvernement reste en état de veille pour apporter en tant opportun sa contribution au
développement du secteur privé. Concernant le secteur des PME, le Ministre des PME, le Pr. Laurent serge Etoundi Ngoa a
déclaré que le programme d’appui aux PME dispose de 11 milliards de FCFA pour financer les activités des entrepreneurs du
secteur de l’économie sociale et de l’artisanat. Voir le documentaire Télévisé de Jean Marie Nka, CRTV, jeudi 9 avril 2009,
18h30-18h50.
2
Pour le GICAM, ‘’les expériences des pays émergents comme la Chine et l’Inde montrent que le développement dans tout
pays passe par l’émergence d’une masse critique d’entrepreneurs dont l’innovation, l’initiative et l’audace, constituent la
source de création de richesse. Mais cela suppose que l’Etat développe des politiques favorables à l’éclosion de cet esprit
entrepreneurial, au fonctionnement efficace des marchés, etc.’’, les termes de références du dîner débat, 19 juin 2008.
3
Il serait important que les initiatives comme PME/Impacts se multiplient et que de tel forum se tiennent à des intervalles
réduits, car, une fois l’an, c’est insuffisant.
Il est temps que le Président de la république et les membres du gouvernement prennent des
règlements d’application en ce qui concerne de ces institutions. Aussi, la promotion du secteur
privé doit être articulée autour des incitations vers des formes plus appropriées de partenariat
public-privé telles que les contrats de gérance, les joint-ventures, les opérations de leasing, les
concessions, l’affermage, les contrats de type Build-Operate and Transfer (BOT) ou de type
Build-Own and Operate (BOO). Ces types de partenariat permettront d’intéresser les
investisseurs privés nationaux ou étrangers à la réalisation et ou à la gestion des projets de
développement industriel et des infrastructures.
Dans la philosophie du libéralisme économique, l’Etat doit se désengager des secteurs
productifs, pour assurer les fonctions de coordination, de régulation, d’incitation et
d’animation. Un tel repli stratégique serait de nature à favoriser l’émergence du secteur privé.
Pour donner plus d’effet aux interventions de l’Etat, il serait important que les pouvoirs
publics amplifient le dialogue avec les acteurs de la société civile et du secteur privé. Plus les
cadres de concertation secteur public/secteur privé seront multipliés, mieux les pouvoirs
publics pourront appréhender avec perspicacité, les problèmes relatifs aux investissements en
général et aux PME en particulier1.
Ceci étant, nous pensons qu’il serait judicieux pour les pouvoirs publics, d’intégrer en toute
rigueur dans l’élaboration des politiques de promotion des PME, l’approche
planification/projet par objectif et l’approche gestion axée sur les résultats. Cette
méthodologie d’élaboration des projets et programmes s’applique aisément dans la conception
des politiques de développement. L’avantage de cette démarche est qu’elle permet non
seulement de planifier des actions en vue de résoudre les problèmes réels identifiés dans un
secteur déterminé, elle permet aussi aux acteurs intervenant dans tout le cycle de
programmation, d’intégrer les réalités des situations problématiques, d’évaluer ex ante et de
manière participative, les impacts des mesures nécessaires au changement. Evidemment,
toutes ces mesures ne pourront produire plus d’effets que si l’Etat en collaboration avec les
institutions financières trouve un compromis pour le financement des PME. Il faudrait donc
que l’Etat rassure les banques qu’il garantira les crédits que ces derniers mettront à la
disposition des investisseurs.
1
Pour Marie Louise Secke Pouka, secrétaire générale du ¨MINPMEESA, ‘‘les méthodes de promotion des PME appliquées
antérieurement apportaient des réponses individualisées aux besoins des entreprises (assistance technique, financement, appui
à la formation, etc.) le risque était grand que ces solutions soient partielles parce que assurées de manière non coordonnée’’.
Cf. investment conference in public utilities and transport, Accra, du 30 novembre au 2 décembre 2005.
2) La réduction et le contrôle des taux d’intérêts pratiqués par les établissements de crédits
Il est constant que le financement des PME au Cameroun est l’apanage de la micro
finance et des tontines. Or pour ce qui est des établissements de micro finance, le constat est
que très souvent, ceux-ci octroient facilement les fonds aux entrepreneurs à un taux d’intérêt
forfaitaire qui oscille entre 2 à 3%. Seulement, au moment où ces crédits sont mis à la
disposition des entrepreneurs, le bailleur de fonds ne lui fait pas savoir qu’en réalité le taux
d’intérêt souscrit est mensuel. Ce qui fait qu’à la date du remboursement, le petit investisseur
est surpris par le montant du crédit à rembourser. Face à cette situation, l’entrepreneur est
obligé de proroger le remboursement du crédit. Plus le temps passe, les intérêts se
capitalisent et, l’investisseur se trouve dans un cycle infernal que nous pourrons qualifier de
‘‘service de la dette’’. Une fois dans l’impossibilité de payer sa dette, l’investisseur est
irrémédiablement mené dans la situation d’anatocisme ou de spirale de crédit. De ce fait, pour
éviter ces mauvaises pratiques qui participent du délit d’usure1, il faudrait que les institutions
en charge du contrôle des activités des établissements financiers, veillent en permanence de
telle manière qu’au moindre dérapage constaté, les établissements financiers contrevenants
soient sévèrement réprimés2. En terme de solutions, nous proposons que les établissements
financiers et la micro finance de plus en plus concernée, introduisent dans leurs produits
financiers, les mécanismes de rachat et de regroupement de crédits. L’avantage de ces
mécanismes est qu’ils permettent d’alléger le crédit financier des emprunteurs au moyen d’un
abattement des intérêts de la dette en principal et, les intérêts capitalisés en accessoire.
Pour ce qui est des tontines, il serait important que le gouvernement examine avec
attention leur situation. Il temps que des lois harmonisant le secteur du tontinier soient prises
au Cameroun. Ces lois devront sinon harmoniser les taux créditeurs avec ceux officiels, du
moins les rationnaliser. Etant entendu que dans le cadre des tontines comme dans beaucoup
d’associations, le trésorier est réticent lors de l’octroi du crédit3, nous proposons que ces
organisations lors de l’ouverture du compte bancaire, délèguent trois personnes ayant accès au
compte. Une fois le compte ouvert, seules les signatures des trois titulaires autoriseront le
banquier suivre les opérations du compte. Pour éviter la falsification de signature d’un
membre, nous proposons qu’un contrat soit établi entre les bénéficiaires du compte collectif et
le banquier. Dans ce contrat, une clause doit stipuler qu’à chaque opération dans le compte,
les titulaires du compte seront informés par tous moyens (courrier électronique, SMS,
téléphone, fax, etc.).
1
Le délit d’usure est réprimé par l’article 325du code pénal camerounais, Minos, 3ème édition, 2005. Le délit consiste en un
prêt d’argent dont le taux d’intérêt est fixé au-delà du taux légal. L’amende varie de 5000 à 1 million de FCFA. Il n’existe
pas d’emprisonnement lorsque l’infraction est commise pour la première fois. Ce n’est qu’en cas de récidive que l’amende est
doublée alors que l’emprisonnement varie de 15 jours à 1 an.
2
Pour Robert Fossaert, «le risque de surendettement devrait être combattu par des moyens multiples : prohibition des crédits
prescrits par les vendeurs de biens et services non bancaires ; pénalisation des banques accordant des crédits excessifs »,
l’avenir du socialisme, p 256.
3
Dans la mesure où l’argent ne lui appartient pas.
surendettement1 ? Pour répondre à cette question, nous estimons qu’il faudrait d’une part
reconsidérer les politiques de financement des PME, et d’autre part nous proposons que la
coopération internationale soit orientée vers la spécialisation des incitations au financement
des investissements.
1) Une reconsidération des politiques actuelles de financement des PME
Très souvent les promoteurs de projets de petite envergure éprouvent des difficultés
d’accéder aux financements internationaux. En réalité, cette catégorie de bailleurs de fonds est
organisée en fonction de certains réseaux2. Cette organisation en réseau fait en sorte que la
PME qui sollicite le financement d’un organisme de confession religieuse différente, n’a pas
beaucoup de chance d’obtenir des fonds, car pour ces bailleurs, il est question de vulgariser et
d’étendre leurs considérations religieuses. Après analyse du système financier de l’ONU,
notamment celui du PNUD, du FIDA, nous avons constaté que ces bailleurs ont
préalablement planifié un certain nombre d’interventions dans certains secteurs d’activités
jugés prioritaires. A ce titre, le PNUD ne subventionne directement le projet d’un promoteur
de PME que dans la mesure où, les activités de son projet s’intègrent dans les projets et
programmes du PNUD3. Dans un autre sens, les institutions internationales ne financent les
PME que dans le cas où le projet d’investissement a un effet d’entraînement dans l’économie
nationale de leurs pays. Enfin d’autres organismes n’offrent leur financement que lorsque la
PME a une existence légale. Au regard de ces conditionnalités au financement, il est
important de considérer que la PME est un facteur déterminant dans la création des richesses,
dans la création d’emploi, par conséquent dans la réduction de la pauvreté. Il est évident
que l’environnement des affaires au Cameroun n’est pas attractif, mais il reste que les PME
ont besoin de flux financiers étrangers substantiels pour améliorer leur compétitivité.
Conscients que le financement international ne peut remplacer celui national, nous
restons convaincus que les institutions financières internationales doivent reconsidérer leurs
politiques d’octroi de fonds. Ils doivent mettre au point des produits financiers adaptés au
PME. Bien que certains projets des PME ne soient pas suffisamment pertinents et innovants,
ces bailleurs auraient beaucoup d’avantages à financer les activités des PME même sous
condition d’assistance technique. L’avantage de cette assistance est qu’elle consolide la
1
Cf. Elie Ndjom Nack, finances internationales et problématique de développement, séminaire ENAM, décembre 2004.
2
Nous retenons l’exemple du réseau CIDSE, des ONG protestantes, islamiques, catholiques, etc.
3
Selon Fernand Vincent, les agences qui sont financés par le PNUD « travaillent pour leur projets, et que, très rares sont
celles qui possèdent des fonds pour financer votre projet en direct. », Manuel de recherche de financement et de gestion
financière, IRED 2003, p 64
1
WAIPA
2
Bien que le FOGAPE au Cameroun, le FAGA au Gabon, le fonds de garantie et de soutien au Congo furent des échecs, le
FAGACE, le fonds de solidarité africain et le fonds GARI sont des exemples de succès notable en Afrique de l’ouest. En
effet, le fonds de garantie faciliterait l’accès de la PME aux exigences du système financier, étant donné qu’il garantit les
risques d’insolvabilité de l’entreprise.
3
Cinquième Forum international sur les perspectives africaines de la Banque Africaine de Développement et du Centre de
Développement de l’OCDE, Paris, 6 juin 2005.
4
Ce forum s’est tenu à Brazzaville du 19 au 20 juin 2006.
signé de tels partenariats notamment avec le Canada. La finalisation de cet accord a été la
création future à l’IUT de Douala d’un centre de recherche en sciences artisanales.
Pour revenir sur le cas de la BEAC, il est souhaitable que les Etats de la CEMAC
revoient les accords de partenariats signés avec la France depuis les années 1960. En effet, ces
partenaires doivent envisager dans quelle mesure les réserves obligatoirement versées dans
les caisses du trésor français, peuvent être réaffectées dans les programmes économiques
nationaux pour financer de manière considérable l’investissement privé. C’est donc dire que,
cette disposition de l’accord de coopération qui prévoit le versement de 65% et bientôt de
50% des réserves de changes doit être révisée. Si cette mesure venait à être adoptée, cela
permettrait une nette amélioration de la situation des EMF et des PME camerounaises, dans la
mesure où « au Cameroun, par exemple, 80% des PME n'ont pas accès au crédit. De même
plus de 200 institutions de micro finance qui fonctionnent actuellement au Cameroun n'ont
pas accès au refinancement de la BEAC »1.
1
Babissakana, la Cemac est en situation de crise structurelle, Yaoundé, 20 février 2009, Mutations.
2
Certains promoteurs de PME considèrent les établissements financiers comme de véritables verrous. Il s’est installé dans
leur psychologie, une sorte de frustration qui tend à se scléroser en une impossibilité pour les banquiers de s’intéresser à leurs
activités de petite dimension. Lors des Forums nationaux sur l’entrepreneuriat privé auxquels nous avons assisté, certains
petits entrepreneurs déclaraient en toute honnêteté qu’ils ont des préjugés sur les établissements financiers. D’abord il s’agit
d’établissements logés dans de grands édifices, bien équipés et suffisamment modernes. Ensuite ces établissements à fort
potentiel monétaires collaborent le plus avec les grandes firmes et entreprises. Comment un ‘‘argentivore’’ comme la banque
serait souhaitable de promouvoir des banques de financement des PME. L’agriculture étant un
des déterminants stratégiques du développement de notre pays, il y a lieu d’envisager la
création des banques agricoles.
1) La création d’une banque nationale de financement des PME
Après avoir fait état des antécédents qui ont marqué s’une manière positive les
stratégies d’intervention des pouvoirs publics, nous apporterons la justification à ce projet.
a) Les antécédents
Dans les années 1960-1980, le Cameroun avait adopté comme dans la plupart des
PVD1 des programmes ambitieux de développement et de croissance économique. La
philosophie de ces programmes était d’accélérer la croissance sur la base du recours à certains
modèles économiques. Parmi ces modèles, on se souvient du modèle de développement des
exportations dont la finalité recherchée était l’augmentation des exportations entraînant ainsi
une absorption des revenus et devises. Le fait marquant est que les entreprises2 de l’époque
bien qu’appartenant à l’Etat étaient encadrées par les caisses de stabilisation de produits de
base. A côté de ces caisses, certaines banques aujourd’hui en liquidation finançaient ces
entreprises ainsi que les bailleurs de fonds internationaux qui proposaient d’autres projets de
développement. A côté de ce modèle, le modèle de réduction des importations par
l’industrialisation a vu le jour avec la dégradation des termes de l’échange3. Pour surmonter
ces contraintes, le gouvernement a du créer des entreprises publiques de prestation de
services4, de transformation et de production locale5. Mieux que par le passé, ces entreprises
étaient financées par les emprunts dans le cadre bilatéral et multilatéral, les aides publiques au
développement. Au regard de ces arguments, on constate que les pouvoirs publics se sont
prioritairement investis dans les entreprises publiques, marginalisant ainsi le secteur privé qui
a pourtant été le relais indispensable après la faillite du secteur public6 dont les répercussions
se ressentent encore aujourd’hui.
peut il s’intéresser aux difficultés de crédit d’un porteur d’un projet de ‘‘Call Box’’ ou de création d’un salon de coiffure pour
ne citer que cet exemple? Enfin, beaucoup de promoteurs de PME exercent leurs activités dans l’informel. Contrairement à
l’opinion populaire qui estime que les entrepreneurs camerounais sont en majorité des diplômés, nous pensons qu’il n’en ait
rien.
1
Pays en voie de Développement.
2
SODECOTON, CDC, SODECAO, HEVECAM, SOWEDA, SOCAPALM, CAPLAMI, etc.
3
Les prix des produits importés augmentaient de manière non proportionnelle aux prix des produits exportés.
4
Nous pouvons citer le cas de la CAMAIR, SNI, INTELCAM, etc.
5
Le cas des entreprises agroalimentaires, CELLUCAM qui a coûté plus de 42 milliards d’investissement.
6
53 entreprises publiques ont été liquidées le 12 mai 1992,
b) La justification de ce projet
Etant donné que les PME du secteur privé au Cameroun contribuent de façon
remarquable dans l’accroissement du PIB, les pouvoirs publics gagneraient à créer une
banque nationale spécialisée dans le financement des PME. Deux raisons justifient la
réalisation de ce projet. Il s’agit :
-des problèmes de financement. Nous faisons référence à l’absence de financement à long
terme, au niveau élevé du loyer de l’argent, et, l’absence des fonds de garantie pour les PME ;
-la circonspection des banques commerciales pour le financement des PME car, elles
n’accompagnent pas suffisamment la croissance des PME.
Face à cette réalité, la banque des PME doit être une institution dont les produits financiers
sont adaptés aux besoins des PME. La banque des PME à notre sens devra offrir des services
financiers accordant en amont, des facilités d’investissement, de trésorerie, d’assurance, des
mécanismes de sûretés et d’épargne aux PME/PMI. En aval, la banque nationale des PME
devra fournir des facilités de couverture de l’endettement des PME. En d’autre sens, la
banque des PME devra innover par l’instauration d’une ligne de placement et transmission de
l’endettement des PME. Concrètement, cela signifie que le promoteur d’une PME qui se
trouve dans une situation d’endettement excessif, pourra recourir à la banque pour qu’elle
prenne en charge ses dettes. En raison des difficultés de démarrage et d’exploitation des
activités, de la forte concurrence inter-entreprises et surtout, des systèmes
d'’pprovisionnement incertains, cette banque devra envisager couvrir, le crédit fournisseur, le
leasing1 qui sont d’importantes sources de financement des PME à court terme surtout pour
celles qui s’investissent dans la production et la transformation. Or, à la lecture de l’article
27(2) de la loi sur la promotion des PME au Cameroun, il est précisé que les nouveaux
instruments innovants des institutions financières spécialisées à créer devront inclure le crédit-
bail, le capital risque, le cautionnement mutuel, les organismes de placements collectifs des
valeurs mobilières, les fonds de garantie, les fonds régionaux de financement. Il n’est
nullement fait référence au leasing, au crédit fournisseur qui pourtant, apporteraient des
facilités aux PME du secteur forestier, routier, industriel, pour ne retenir que ces exemples.
PME affirment rencontrer des difficultés pour l’accès aux terres, il reste que les difficultés de
financement demeurent le principal handicap pour l’accroissement de leurs exploitations. La
terre étant une ressource stable comme l’affirme certains experts1, faciliter l’accès du paysan
au crédit permettrait non seulement de réduire l’oisiveté et nourrir tout un pays, mais
essentiellement d’accroitre les ressources de l’exportation et de réduire proportionnellement
les impacts de l’inflation préoccupante. Il est vrai qu’après les émeutes de la faim de février
2008, le MINADER a annoncé le lancement d’un plan d’urgence dont le financement est
estimé à 550 milliards de FCFA pour trois ans, afin de relancer la production agricole 2. Par
ailleurs, le Président de la République a annoncé la création d’un fonds spécial d’environ 2
milliards de FCFA3. Toutes ces mesures sont encore insuffisantes à notre sens4. Les fonds
PPTE étant disponibles, le gouvernement a annoncé la création d’une banque agricole qui sera
en mesure de financer les agriculteurs. Nous pensons qu’avec les fonds PPTE, l’Etat peut
augmenter la capacité financière de cette banque afin de faciliter l’octroi des subventions aux
agriculteurs. Aussi, pour les agriculteurs n’ayant pas encore immatriculé leurs terres, ils
doivent pouvoir bénéficier du financement à condition qu’une partie des fonds soit affectée à
l’immatriculation de leurs propriétés foncières.
En réalité, si notre pays veut atteindre le seuil de l’auto suffisance alimentaire, il faudrait que
les paysans aient accès aux semences, aux engrais, aux produits phytosanitaires, aux
machines, de manière suffisante financement. Ceci ne serait possible que si l’appui financier
est effectif et suffisant.
1
Bernard Njonga, président de l’Association camerounaise de défense des intérêts collectifs (ACDIC), promoteur de la voix
du paysan.
2
Ce plan a pour ambition de relever la production agricole des campagnes à l’horizon 2012 de 20 à 30%.
3
A l’heure actuelle, la mise en place de ce fonds n’est pas encore effective.
4
Nous avons rencontré un promoteur d’une petite entreprise qui nous a affirmé avec certitude qu’il s’est rendu tour à tour au
FNE, MINADER, dans les micro finances pour bénéficier d’un financement pour son projet agricole. Il possède une
superficie non titrée estimée à environ 40 hectares. Malgré toutes ses bonnes intentions, il n’a pas eu de réponses
satisfaisantes donc son projet reste en latence.
1
Pour la BICEC, la PME est envisagée comme une entreprise ayant une existence légale et dont le chiffre d’affaire est
compris entre 50 millions et 500 millions. Dans sa définition de la PME, elle ne tient pas compte du personnel de l’entreprise.
Seules les entreprises enregistrées peuvent collaborer avec la BICEC.
suffisamment précise. Comment l’Etat va-t-il s’y prendre pour réaliser cette stratégie de
soutien au financement des PME On sait que le système bancaire au Cameroun comme dans
les autres pays de la CEMAC est dominé par la banque centrale. Parmi les missions
prééminentes de la BEAC, elle a pour tâche de garantir les avoirs extérieurs des Etats
membres, de monopoliser l’émission de la monnaie ayant cours légal, d’assurer la régulation
du système bancaire en tant que banque des banques1. Ceci étant, il serait judicieux pour le
gouvernement camerounais de demander à la banque centrale d’insuffler des directives aux
banques commerciales et établissements financiers, assujettis à son champ de compétence, en
matière de politique de crédits en faveur des PME. Les directives prises dans ce sens devront
faciliter l’octroi de prêts aux PME. Seulement une telle mesure ne pourra prospérer
efficacement que si au préalable, il est envisagé un ajustement des textes réglementant ces
établissements et la COBAC2.
Aussi, il est prévu à l’article 30 de la loi portant promotion des PME au Cameroun,
l’appui à la création des institutions spécialisées de financement des PME. Parmi ces
institutions, le fonds de promotion des PME est cité. L’alinéa 3 de cet article précise qu’« un
texte particulier fixe les conditions et les modalités de réalisation de cet appui ». À notre avis,
il est temps que ces textes d’application soient pris et que les institutions ainsi créées ou à
créer, soient repartis dans l’ensemble des dix provinces du pays. Si l’argument d’ajournement
de la création de ces institutions est le manque de fonds, il n’en est rien en effet. Les fonds
issus de l’endettement dans le cadre de l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE
sont disponibles dans un compte spécial d’affectation à la BEAC et l’Etat peut sous réserve
des conditions de financement, bénéficier de l’appui financier nécessaire.
Enfin, le gouvernement doit mettre sur pied un cadre juridique capable de permettre
l’implantation des business Angels.
1
Cf. Célestin Nenta Ndjoukoué, monnaie, banque et marchés des capitaux, séminaire ENAM. Disponible au centre de
recherche et de documentation de l’ENAM.
2
Commission Bancaire d’Afrique centrale.
contribuables. D’autre part, nous insisterons sur la sensibilisation pour l’assistance comptable
aux PME en création.
gestion agréés
1
Elle est contenue dans la loi des finances de l’exercice 2008.
2) Le rescrit fiscal
Dans le même sens que l’exonération des droits de patente, le rescrit fiscal a été
consacré dans la loi des Finances pour l’exercice 2008. En réalité, cette nouvelle procédure
autorise le contribuable à saisir la Direction Générale des Impôts préalablement à la
conclusion d’un acte juridique1, d’une opération à caractère fiscal comme la détermination du
régime fiscal applicable à l’entreprise. Une fois saisie, l’administration a l’obligation de
répondre aux sollicitations des contribuables dans un délai de un (01) mois à compter de la
réception des demandes. La réponse de l’administration est opposable au contribuable et
irrévocable. Dans sa réponse, l’administration fiscale apporte des précisions sur le régime
fiscal applicable aux projets des requérants conformément aux dispositions légales en vigueur.
Au regard des conditions et la portée de la procédure de rescrit fiscal, nous n’avons rien à
contester sauf que le ministre des Finances doit traiter effectivement les dossiers dans les
délais. Toutefois, une réduction de moitié du délai d’un mois, conformément aux vœux des
porteurs de projets constituerait une véritable avancée.
1
C’est le principe de la consultation préalable
mode de présentation des informations sur la situation financière des entreprises, qu’elles
soient privées ou publiques, au profit de tous les partenaires intéressés »1. Dans certaines
PME existantes, les systèmes d’information financière reposent sur des méthodes
traditionnelles de calculs des coûts complets, l’imputation rationnelle des charges fixes. De
cette évidence, la sensibilisation des PME doit concerner la comptabilité en tant qu’outil
d’analyse et d’aide à la décision d’une part, la comptabilité en tant qu’outil d’appréciation de
l’offre de financement d’autre part.
1
Cercle Horizon Club OHADA d’Orléans, séminaire de formation sur la pratique et actualités du SYSCOHADA, novembre
2008, N’Djamena.
l’entreprise, les factures adressées aux clients, etc.). Dans l’élaboration des bilans de
l’entreprise, l’entrepreneur doit maîtriser les postes clés des différents comptes de gestion,
comptes patrimoniaux et notamment le compte de résultat. En plus des documents ci-dessus il
est fondamental que l’entrepreneur ait un manuel de procédures de gestion de l’information
comptable et financière. Le but de ce manuel est de fournir avec précision tous les éléments
nécessaires à la mise en œuvre et au bon fonctionnement du système comptable, de dégager
des principes méthodologiques et techniques utiles pour la gestion de l’entreprise.
De l‘autre côté, l’administration fiscale sera intéressée par la comptabilité de l’entreprise
notamment, les travaux de fin d’exercice. C’est sur la base de cette information que le fisc va
procéder au calcul des impôts dus par l’entreprise. Enfin, une précision doit être faite au
niveau des instances judiciaires. La comptabilité intéresse les tribunaux dans la mesure où,
l’information financière a une fonction probatoire. Cet argument s’illustre par l’article 68 de
l’Acte Uniforme OHADA portant Droit Comptable qui dispose que « la comptabilité
régulièrement tenue peut être admise en justice pour servir de preuve entre les entreprises
pour faits de commerce ou autres. Si elle a été irrégulièrement tenue, elle ne peut être
invoquée par son auteur à son profit ».
1
Au Sénégal, les établissements de micro finance, les banques en général ne s’engagent à financer les PME que si
l’information financière fournie et le niveau d’engagement des fonds propres n’est pas suffisamment limité. Cf. Issa
Barro, « la microfinance et les petites entreprises au Sénégal », 19 avril 2005, P 2.
CONCLUSION
Une synthèse de la littérature, des travaux effectués sur le terrain et des résultats de
l’observation quotidienne, nous ont permis d’appréhender le cadre juridique et financier de
création des PME au Cameroun. Pour une meilleure analyse de notre thématique, nous avons
mis en lumière dans une première partie, la présentation du cadre juridique et financier de
création des PME au Cameroun. La deuxième partie de notre mémoire nous a permis de
ressortir, les aménagements nécessaires à l’amélioration des deux cadres juridique et
financier, afin de rendre l’environnement des affaires plus incitatif pour les créateurs
d’entreprises en général, et pour les promoteurs des entreprises de petites dimensions en
particulier.
S’il est vrai que le cadre juridique et le cadre financier ont été présentés, les difficultés
pratiques ont aussi été exposées. Les enseignements dégagés de notre travail portent
essentiellement sur l’urgence d’une mise en œuvre effective des mesures incitatives à
l’investissement en faveur des PME et, l’élaboration d’un plan directeur pour leur
développement. D’une part, les pouvoirs publics et les organismes financiers doivent poser les
bases d’une politique de facilitation et de promotion du cadre juridique et financier. D’autre
part, les promoteurs des PME doivent prendre un ensemble de mesures susceptibles d’inciter
les bailleurs de fonds, à mobiliser les financements dont ils ont besoin. Concrètement, les
PME doivent améliorer leur mode de structuration et donc, de management interne. Elles
doivent se doter de mécanismes et outils fiables de contrôle de gestion, comme c’est le cas
dans les grandes entreprises.
A la lumière de cette étude, nous interpellons les partenaires au développement, les pouvoirs
publics et les investisseurs à prendre en considération les défis de développement des PME
que sont la promotion de la transformation du secteur informel en secteur formel, la
promotion des ‘‘business startup’’, les besoins d’appui institutionnel aux PME, la création
sur le plan institutionnel des mécanismes d’institutionnalisation de la sous-traitance,
d’inscription des garanties, d’une banque de financement des PME et des fonds spéciaux de
financement de l’innovation. Si ces défis étaient pris en considération, les jalons pour la
relance de l’investissement au Cameroun seraient posés, et par ricochet la création des
emplois durables dans les secteurs productifs, en vue de la réduction de la pauvreté.
REFERENCES CONSULTEES
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l’Environnement et des Forêts, 1998 ;
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-Association Professionnelle Tunisienne des Banques et des Etablissements
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-Agence Française de la Francophonie, « contraintes et perspectives de l’investissement dans
l’espace CEMAC, aperçu sommaire », article disponible à l’AUF.
-Chambre de Métiers et de l’Artisanat, « Accompagnement de l’entreprise Africaine par des
entrepreneurs européens : renforcement des compétences techniques, entrepreneuriales et
commerciales pour son développement et un meilleur accès aux marchés porteurs.»,
séminaire, Bruxelles, octobre 2008 ;
-Perspectives économiques en Afrique. (2004/2005), « le financement des PME en Afrique »,
séminaire BAD, Centre de développement de l’OCDE.
II. LA LEGISLATION
2) LES LOIS
-la loi n°92/006 du 14 août1992 relative aux Sociétés Coopératives et aux Groupes
d’Initiative Commune ;
-la loi n°2001/020 du 18 décembre 2001 portant organisation de la profession d’Agent
Immobilier ;
-la loi n°93/015 du 22 décembre 1993 relative aux Groupements d’Intérêt Economique ;
-la loi n°96/006 du 14 avril 1998 relative à l’Activité Touristique ;
-la loi n°97/003 du 10 janvier 1997 relative à la Promotion Immobilière ;
-la loi n°97/021 du 10 septembre 1997 relative aux Activités de Gardiennage.
3) LES DECRETS
-Le décret n° 2005/090 du 29 mars 2005 portant organisation du Ministère des Petites et
Moyennes Entreprises, de l'Economie Sociale et de l'Artisanat ;
-le décret n°99/818/PM du 09 novembre 1999 fixant les modalités d’implantation
d’Etablissements classés dangereux, insalubres ou incommodes ;
-le décret n°95/266 du 20 juillet 1995 portant obtention d’un permis de chasse par les
personnes physiques ;
4) LES ARRETES
Http://www.apbt.org.tn ;
Http://bibliotheque.uqac.uquebec.ca/index.htm ;
Http://test.maisondelentreprise.org ;
Http://www.minpmeesa.gov.cm ;
Http://www.spm.gov.cm ;
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Http://www.droit-desaffaires.com ;
Http://www.statistiques-cameroun.org ;
Http://www.cnps.cm;
Http://www.OAPI.wipo.net.