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Groupe Institut Supérieur de Commerce


et d’Administration des Entreprises
Centre de Casablanca

Mémoire de fin d’étude


Option : Finance d’entreprise

Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine


Cas d’une entreprise opérant dans le secteur BTP

Rédigé par : BOUZIANE Tarik

Encadré par : Pr M’RABET Rachid, Directeur du programme doctoral

Année : 2012-2113

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Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

SOMMAIRE :

Sommaire……………..……………………………………………………………..………………….2
Remerciements….……………………………………………………………… …..…………..……...4
Introduction générale :……………………………………………………………….…………………5

CHAPITRE I: PRESENTATION DU SYSTEME FISCAL MAROCAIN

SECTION I : Evolution du système fiscal Marocain……………….………………………………7

SECTION II : Caractéristiques du système fiscal Marocain…………………….…………………7

I. Structure du système fiscal Marocain………………………………..…………….….……….7


II. Les sources du droit fiscal Marocain…………………………………………………….............8
III. Les sources internes………………………………………………………………………….......8
IV. Les sources internationales………………….…………………….....…………………………..8
V. L’autonomie du droit fiscal Marocain………………………………………………………….8

CHAPITRE II : ORGANISATION FISCALE DE L’ENTREPRISE MAROCAINE

SECTION I : L’IMPOT SUR LES SOCIETES…………………………....…………………………9

I. Champ d’application....................................................................... ........ .......................................9


II. Régime d’imposition a l’impôt sur les sociétés..................................................... .......... ............10

SECTION II : LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE……………........………………………...11

I. Mécanisme général de la TVA……………………………......................……………………..11


II. Les opérations imposables…………………………………………….………….....................12
III. Les Exonérations………………………………………………………..………………….….13
IV. Les différents taux de TVA …………………………………………….………......................14
V. Déductions et remboursements…………………………………………………......................14
VI. Obligations des contribuables…………………………………………………....................…16

SECTION III : GESTION DE L’IMPOT SUR LE REVENU.............................................................17

I. Champ d’application………………………………………………………..……………………18
I. Impositions des différents revenues…………………………………………………….……….19
II. Détermination de la base imposable……………………………………….……………………20

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CHAPITRE III : OPTIMISATION DE LA CHARGE FISCALE DE L’ENTREPRISE


MAROCAINE

SECTION I : Formes d’optimisations…………………………………………………………….…28

I. Les options fiscales prévues par la loi fiscale marocaine ……………………………………..28


II. Choix et formes juridique de l’optimisation fiscale…………………………………………...31
III. Optimisation fiscale et choix de la localisation géographique…………….…………..……....36

CAS PRATIQUE : REVUE FISCALE D’UNE ENTREPRISE AU SECTEUR BTP, ET


FORMES D’OPTIMISATIONS

SECTION II : Audit de la société ………………………………………………………………..….41

I. Audit de compliance……………………………………………………………………..……..41
II. Vérification comptable et fiscale……………………………………………………..…………43

SECTION III : Optimisation fiscale des opérations………….……………………………………....51

I. Gestion fiscale des investissements………………………………………..………..…….……..51


II. Gestion fiscale des placements financiers.....................................................................................52

SECTION IV : Optimisation des choix fiscaux :………….……………………………….….……..58

I. Optimisation du résultat fiscal………………………………………………………..………58


II. Optimisation via l’IS…………………………………………………………………………67

CONCLUSION………………………………………………………………………………………69

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES…………………………………………………………....70

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REMERCIEMENTS :

La rédaction de ce travail m’a permis de faire la rencontre de nouvelles personnes qui m’ont
apporté beaucoup d’aide quand il le fallait et que je souhaite aujourd’hui remercier.

Tout d’abord, j’exprime ma gratitude à monsieur FAIZ ABDELMAJID pour m’avoir donné
l’opportunité de passer ce stage de fin d’études au sein du cabinet d’audit et de conseil «
Ernst & Young » dans lequel il est associé. Qu’il trouve ici l’expression de ma sincère
reconnaissance.

Je remercie monsieur MOUEFFAK directeur général à l’institut supérieur de commerce et


d’administration des entreprises (I.S.C.A.E) ainsi que tous les enseignants du groupe
ISCAE pour m’avoir formé professionnellement, techniquement et surtout au niveau
relationnel et comportemental. Pour m’avoir donné l’opportunité de passer mon cursus au
sein de cet important institut qui restera la meilleure école de commerce dans notre royaume.

Je remercie chaleureusement monsieur, M’RABET Rachid, ancien directeur et actuellement


professeur chercheur à l’Institut Supérieur de Commerce et d’Administration des
Entreprises pour avoir accepté d’encadrer ce travail. Votre disponibilité, vos conseils et
orientations m’ont accompagné tout au long de la rédaction de ce travail.

J’adresse mes chaleureux remerciements à toutes les personnes qui ont participé de prés
ou de loin à l’élaboration de ce travail.

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Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

INTRODUCTION GENERALE :
La fiscalité aujourd'hui est un élément essentiel dans la vie des entreprises appelé plus que
jamais pour une gestion quotidienne. Ainsi, comme tous les pays du monde, le système fiscal
marocain est le cœur de l'économie. Il s'agit, d'une part, le baromètre d'une véritable
démocratie et d'autre part, il est le régulateur des recettes fiscales. Ils ne s'échappent pas leur
rôle de moteur dynamique des finances publiques. La fiscalité et est un levier opérationnel
clé. En effet, les entreprises sont appelées aussi bien à optimiser la gestion du paramètre fiscal
qu’à en faire une dynamique au quotidien et ce, tout en faisant preuve de citoyenneté et de
civisme remarquables. Pour sa part, l’administration fiscale est engagée dans un vaste chantier
de modernisation et de performance afin d’honorer son objectif d’être au service des
contribuables et à la hauteur des attentes des usagers fiscaux.
En effet, l'année 2007 a marqué l'histoire du système fiscal marocain par l'entrée en vigueur
à partir du 1er Janvier, le Code général des impôts français (CGI), dont le développement est
le couronnement de l'harmonisation, la simplification et la réorganisation initiée depuis 1999.
Les principales caractéristiques de ce code sont résumées dans l'introduction d'un cadre fiscal
unique, l'adoption d'une nouvelle architecture des dispositions fiscales ainsi que l'introduction
de nouvelles mesures pour équilibrer le pouvoir entre l'administration fiscale et les usagers.
Désormais, la planification et l'optimisation fiscale se révéle être un objectif majeur pour les
entreprises souhaitant partager un bien organisationnel et de structurer leurs déclarations de
revenus et de l'autre avantage de la main des avantages offerts par le code des impôts à
l'investissement, la croissance de l'entreprise interne ou externe. Cependant, il est clair que
l'une des préoccupations majeures de la Direction Générale des Impôts (DGI) est la
performance du contrôle fiscal, qui est une étape essentielle dans la planification fiscale par
son rôle central dans le système fiscal de demain.
Dans le cadre de ce travail, et dans une première partie, je présenterais la planification fiscale
au Maroc en ce qui concerne l’IR, l’IS et la TVA et dans une deuxième et dernière partie,
nous allons mettre en exergue les avantages octroyés par la réglementation fiscale aux
entreprises suite à leurs opérations d’investissements, de placements financiers et de
financement, dans une optique d’optimisation fiscale de leurs choix lors du développement
externe par exemple afin de promouvoir les investissements et par la même occasion
encourager l’esprit d’entreprise et d’initiative. Enfin, nous terminerons notre analyse en
mettant en exergue l’impact de l’optimisation fiscale sur la trésorerie de l’entreprise, ses
avantages et ses inconvénients.
Chaque entreprise a besoin d'optimiser sa charge fiscale, comme n'importe quel autre bureau
pour gérer ses intérêts et ceux de ses dirigeants, associés ou employés. Une étude réalisée par
l'impôt des chefs d'entreprise sur la relation entre la décision d'investissement et la fiscalité a
montré que les entrepreneurs ne prennent pas toujours en considération le paramètre fiscal
dans leurs décisions d'investissement. Cela est dû plus à un manque de connaissance de ce
paramètre pour fonder une position solide. Cependant, la présence de la taxe est permanente
dans la vie maintenant. En fait, chaque opération commerciale peut entraîner un prélèvement
fiscal qui peut influer sur le coût de ses produits.

Dans un tel contexte économique, la fiscalité joue un rôle important dans les choix
d’investissement et de financement. En effet, chaque décision implique un coût fiscal ayant
une incidence sur le résultat de la société. Cette incidence sera d’autant plus fulgurante que la
gestion fiscale sera négligée. Ainsi, comment faire pour aider les entreprises à sortir de cette
situation ? Parmi moult solutions on peut citer l’optimisation des choix fiscaux de
l’entreprise.

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PREMIERE PARTIE :

LE SYSTEME FISCAL MAROCAIN

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CHAPITRE 1 : PRESENTATION DU SYSTEM FISCAL MAROCAIN

SECTION 1. Evolution du système fiscal marocain :

L’analyse de l’évolution du système fiscal Marocain fait ressortir que celui-ci a connu trois
étapes marquantes à savoir :
 La période coloniale coïncidant avec l’existence d’une fiscalité simple et réduite ;
 La période d’avènement de l’indépendance du Maroc coïncidant avec la mise en
place d’une fiscalité moderne de 1957 à 1983 ;
 La réforme fiscale de 1984 à 2003.

Durant cette période, les principaux impôts et taxes qui étaient en vigueur durant la période
coloniale sont :

 La taxe urbaine assise sur la valeur locative des propriétés situées dan le
périmètre urbain ;
 L’impôt des patentes dû par toutes personnes physiques ou morales exerçant une
activité professionnelle, industrielle ou commerciale ;
 La taxe d’habitation établie au nom de toute personne disposant d’une habitation
dans les villes et les centres urbains ;

SECTION II : Caractéristiques du système fiscal Marocain

L’étude des caractéristiques du système fiscal Marocain nous amène à examiner :

 Les différentes composantes du système fiscal Marocain ;


 Ses sources ;
 Son autonomie ;
 Son réalisme ;
 Sa complexité ;
 Ses insuffisances ;
 La pression fiscale au Maroc.

A. Structure du système fiscal Marocain

Le système fiscal Marocain comprend des impôts directs (IR et IS) et des impôts indirects
(TVA et droits de douane). Par ailleurs, outre les droits de d’enregistrement et les droits de
conservation foncière touchant les opérations sur le capital, divers autres impôts et taxes
relevant des budgets des collectivités locales sont appliquées, en particuliers : l’impôt des
patentes, la taxe urbaine et la taxe d’édilité.

B. Les sources du droit fiscal Marocain

Sources internes et sources internationales

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Les sources internes

 La loi : Elle constitue la source essentielle du droit fiscal. En effet, la loi de finances
autorise chaque année la perception de l’impôt et en fixe les barèmes et les taux. La
chambre des représentants et la chambre des conseillers, pouvoir législatif, votent la
loi qui est chargé également d’en préciser les modalités d’application.

 Les décrets et les arrêtés ministériels

 La jurisprudence : En droit, on entend par jurisprudence, l’ensemble des décisions


juridictionnelles. Elle constitue de ce fait une source interprétative du droit fiscal.
Cependant, au Maroc, la jurisprudence fiscale n’est pas encore publiée et n’est pas,
par conséquent exploitée comme source de réglementation.
 La doctrine fiscale et la pratique administrative : La doctrine fiscale et la pratique
administrative constituent avec la jurisprudence des sources interprétatives du droit
fiscal.

Les sources internationales :

En matière de droit commun, la convention fiscale est le cadre juridique de référence dans les
relations fiscales internationales. Elle permet d’éviter les doubles impositions et a pour
objectifs la promotion de l’investissement et la coopération pour la lutte contre l’évasion
fiscale. Le cadre général sur lequel s’appuient les accords en matière fiscale a été établie par
l’OCDE (organisation de coopération et de développement économique). Même si les
conventions internationales mettent en avant le motif de non double imposition, toutes les
taxes ne sont pas concernées par ces conventions internationales. Les impôts, les
contribuables éligibles ainsi que le mode de règlement d’un éventuel litige sont expressément
prévus dans le texte. Toutefois, ces conventions insistent spécialement sur deux points :

 La notion d’établissement stable ;


 Le prix de transfert.

E. L’autonomie du droit fiscal Marocain

Le droit fiscal se situe à la charnière du droit des affaires et du droit comptable.


Cependant, il est considéré comme autonome. Nombreux sont les exemples où le droit fiscal
ne traite pas de façon homogène certaines formes juridiques identiques. Ainsi, dans les
sociétés qui ont la personnalité morale, on en voit celles qui sont passibles de l’IS et d’autres
qui sont passibles de l’IR. De même, vis-à-vis du droit comptable qui fournit pourtant les
informations sur les faits économiques, le droit fiscal s’en distingue notamment dans la
détermination du résultat imposable.

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CHAPITRE 2 : ORGANISATION FISCALE DE L’ENTREPRISE


MAROCAINE

SECTION I : L’IMPOT SUR LES SOCIETES


Définition :
« L'impôt sur les sociétés s’applique sur l'ensemble des produits, bénéfices et revenus tel que
prévu dans les articles 4 et 8 du code général des impôts, mais aussi des sociétés et autres
personnes morales visées par l’article 2 du CGI. »

I. CHAMP D’APPLICATION

1. Territorialité

« Sont soumises à l’impôt sur les sociétés, toutes les sociétés et autres personnes morales
assimilées (succursales de sociétés étrangères, établissements publics…) quel que soit leur
objet (entendu commercial ou civil) et quelle que soit leur forme, excepté les exclusions
prévues par la loi3 et les exonérations énumérées par la loi (coopératives, associations sans
but lucratif et en autres). »

Les sociétés étrangères sont soumises à l’IS à raison des activités qu’elles exercent au Maroc,
des biens qu’elles y possèdent et des produits et revenus qu’elles en perçoivent.

2. Mode de détermination du résultat fiscal

Le résultat fiscal brut de chaque exercice comptable est égal au résultat comptable (produits
moins charges) majoré des réintégrations fiscales (charges non déductibles fiscalement) et
minoré des déductions fiscales (produits exonérés ou non imposables. Par ailleurs le résultat
fiscal net égal au résultat fiscal brut minoré du montant du déficit fiscal.

En effet, le déficit fiscal (résultat négatif) d’un exercice comptable donné peut être déduit du
bénéfice de l’exercice comptable suivant. A défaut de bénéfice ou en cas de bénéfice
insuffisant pour que la déduction puisse être opérée en totalité ou en partie, le déficit ou le
reliquat peut être déduit des bénéfices des exercices comptables suivants jusqu’au quatrième.
exercice déficitaire. Cette limitation à 4 ans concerne le déficit hors amortissement. Par
contre, le déficit correspondant aux amortissements est reportable sans limitation dans le
temps.

3. Taux d’imposition

« Taux normal :
Actuellement le taux normal est de 30% pour toutes les sociétés soumises au régime général
de l’impôt sur les sociétés. Les taux retenus antérieurement étaient successivement de 45%,
40%, 38%, 36%, 35% et enfin 30% pour les exercices comptables actuels. Par ailleurs, et en
plus du taux de droit commun qui est de 30%, il existe d’autres taux d’imposition à l’IS.

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Autres taux d’imposition à l’IS :

 Le taux est de 39,5% pour les établissements de crédit (à l’exclusion des sociétés de
crédit-bail), Bank Al Maghrib, la caisse de Dépôt et de gestion ainsi que pour les
sociétés d’assurance et de réassurance ;
 Le taux est de 8% du montant hors taxes du marché pour les sociétés étrangères ayant
opté pour l’imposition forfaitaire à l’occasion d’adjudication e marchés de travaux
immobiliers, de construction ou de montage. L’imposition à ce taux est libératoire de
toute retenue à la source ;
 Le taux de 10% pour les produits des actions ou parts sociales et revenus assimilés
perçus par la société (ainsi que les bénéfices réalisés au Maroc et mis à la disposition
des sociétés-mères étrangères). Le prélèvement est effectué par l’établissement payeur
par voie de retenue à la source. Ces produits sont compris dans les produits
d’exploitation de la société bénéficiaire des dividendes, mais ils bénéficient d’un
abattement de 100%.

Il s’agit :

- Des dividendes, intérêts du capital, remboursements forfaitaires de frais et autres


rémunérations allouées aux membres du conseil d’administration ;
- Des sommes distribuées sur les bénéfices pour l’amortissement du capital ou le rachat
d’actions, de parts sociales, de parts bénéficiaires ;
- Du boni de liquidation augmenté des réserves constituées depuis moins de 10 ans et
diminué de la fraction amortie du capital, à condition que l’amortissement au ait déjà
donné lieu au prélèvement de la retenue à la source susvisée.

Toutefois, les éléments suivant sont exonérés de cette retenue à la source au titre de l’impôt
sur les sociétés :

- Les dividendes distribués par des sociétés relevant de l’IS à condition que la société
bénéficiaire, ayant son siège social au Maroc, fournisse à la société distributrice leur
numéro d’article d’impression à l’IS ;
- Les produits perçus par l’Etat, les collectivités locales, ainsi que les produits
des actions appartenant à la banque Européenne d’Investissement (BEI) et
correspondant aux financements accordés par celle-ci au profit d’investisseurs
marocains et Européens dans le cadre de programmes approuvés par le gouvernement.

De plus, et s’agissant de produits de participation distribués par des sociétés passibles de l’IS,
même si elles en sont exonérées, les produits en question ouvrent droit, au niveau de la société
bénéficiaire, à un abattement sur le montant de ces produits de 100%. De ce fait, ces produits
échappent à la fois à la retenue à la source et à l’IS au niveau de la société bénéficiaire desdits
produits.

Le taux de 20% pour les produits de placements à revenu fixe, dans ce cas les bénéficiaires
doivent décliner, lors de l’encaissement, leur raison sociale et l’adresse de leur siège social,
ainsi que le numéro du registre de commerce et d’imposition à l’impôt sur les sociétés.

Il s’agit des intérêts et autres produits similaires :

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- Des obligations, bons de caisse et autres titres d’emprunts et de crédit, publics et


privés ;
- Des prêts et avances consentis par des personnes morales (autres que les
organismes bancaires et de crédit) passibles de l’impôt sur les sociétés, ou de l’impôt
général sur le revenu selon le régime du résultat net réel ;
- Des prêts consentis par l’intermédiaire d’organismes bancaires et de crédit, par des
sociétés et autres personnes morales à d’autres personnes. »

SECTION II : LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE

Définition :
« La TVA est une taxe sur les opérations de vente, perçue à chaque phase du circuit
économique, qui à travers le mécanisme des déductions, ne pèse que sur la valeur ajoutée
réalisée par chaque agent économique à raison de sa participation au circuit de production de
biens et de services. La conception de la TVA lui garanti une efficacité qui lui permet
d’assurer au trésor public un bon rendement. La TVA est supportée par le consommateur
final, ce qui lui assure une neutralité vis-à-vis des circuits économiques.

Enfin, la TVA est incluse dans les prix à la consommation, ce qui fait que cette taxe pèse
moins que l’impôt sur le revenu par exemple. Par ailleurs, plus la TVA est généralisée, plus
on évite la rupture de la « chaine des déductions » et on garantit sa neutralité économique. »

Dans ce cadre, nous allons traiter des points suivants :

 Le mécanisme général de la TVA ;


 Le champ d’application de la TVA ;
 Les différents taux de TVA ;
 La base imposable à la TVA ;
 Le remboursement de la TVA.

I. MECANISME GENERAL DE LA TVA

Nous présenterons dans ce cadre le principe général de la TVA et l’incidence de celle-ci sur
l’activité de l’entreprise.

1. Principe général de la TVA

« La TVA est une taxe qui frappe les opérations, et non les personnes, les activités et les
professions. La TVA est, en principe, une taxe neutre pour l’entreprise. Elle est supportée par
le consommateur final. La TVA repose sur le principe des déductions, en vertu duquel chaque
assujetti calcule la taxe sur le prix des biens et des services vendus et déduit la taxe qui a
grevé le coût des éléments achetés. Ainsi chaque assujetti est redevable de la taxe sur le
montant total de ses ventes ou prestations de services, sous déduction de la taxe ayant grevé
ses achats et ne verse au trésor public que la différence. »

Généralement, la TVA due par chaque entreprise est égale à la TVA facturée en aval moins la
TVA payée en amont.

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2. Champ d’application de la TVA

Territorialité

« La TVA s’applique aux opérations réalisées sans tenir compte de la personne du


contribuable, c’est donc un impôt de type réel et non personnel.

Elle concerne les opérations de nature industrielle, commerciale, artisanale ou relevant de


l’exercice d’une profession libérale, effectuées au Maroc par les personnes autres que l’Etat
non entrepreneur, ainsi qu’aux opérations d’importation. Une vente est considérée réalisée au
Maroc si elle est faite aux conditions de livraison de la marchandise au Maroc, et pour toute
autre opération que la vente lorsque la prestation fournie, le service rendu, le droit cédé ou
l’objet loué y sont exploités ou utilisés.

La loi fiscale Marocaine distingue les opérations obligatoirement imposables et les opérations
imposables par option. Le fondement de cette législation est qu’il convient d’étendre au
maximum le champ d’application de la TVA en vue de préserver sa neutralité économique. La
loi relative à la TVA distingue également les opérations imposables et les opérations
exonérées. Dans ce cadre nous présenterons les opérations obligatoirement imposables, celles
imposables sur option, exonérées de la TVA, et les opérations exclues du droit de déduction
de la TVA. »

II. LES OPERATIONS IMPOSABLES

1. Les opérations obligatoirement imposables

« Les opérations obligatoirement assujetties à la TVA se présentent comme suit :

Les ventes et les livraisons par les entrepreneurs de manufacture de produits extraits,
fabriqués ou conditionnés par eux, directement ou à travers un travail à façon ;
 les ventes et les livraisons en l'état de produits importés réalisées par les commerçants
importateurs ;
 les ventes et les livraisons en l'état réalisées par :
- les commerçants grossistes ;
- les commerçants dont le chiffre d'affaires réalisé au cours de l'année précédente
est égal ou supérieur à deux millions (2 000 000) de dirhams.
Ces derniers ne peuvent remettre en cause leur assujettissement à la taxe sur la valeur ajoutée
que lorsqu’ils réalisent un chiffre d’affaires inférieur audit montant pendant trois (3) années
consécutives ;
 les livraisons visées ci-dessus faites à eux-mêmes par les assujettis, à l'exclusion de
celles portant sur les matières et produits consommables utilisés dans une opération
passible de la taxe ou exonérée en vertu des dispositions de l’article 8 relatif à la TVA
;
 les opérations d'échange et les cessions de marchandises corrélatives à une vente de
fonds de commerce effectué par les assujettis ;
 les opérations d'hébergement et/ou de vente de denrées ou de boissons à consommer
sur place ;
 les locations portant sur les locaux meublés y compris les éléments incorporels du
fonds de commerce, les opérations de transport, de magasinage, de courtage, les

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Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

 louages de choses ou de services, les cessions et les concessions d'exploitation de


brevets, de droits ou de marques et d'une manière générale toute prestation de
 services ;
 les opérations d'hébergement et/ou de vente de denrées ou de boissons à consommer
sur place ;
 les opérations de banque et de crédit et les commissions de change ;
 les opérations effectuées, dans le cadre de leur profession, par toute
 Personne physique ou morale au titre des professions de :
 Avocat, interprète, notaire, adel, huissier de justice ; architecte, métreur-vérificateur,
géomètre, topographe, arpenteur, ingénieur, conseil et expert en toute matière ;
vétérinaire.

2. Les opérations imposables sur option

Peuvent sur leur demande expresse prendre la qualité d’assujettis à la taxe sur la valeur
ajoutée :
 les commerçants et les prestataires de services qui exportent directement les produits
objets, marchandises ou services, en ce qui concerne leur chiffre d’affaires à
l’exportation ;
 Les petits fabricants et les petits prestataires qui réalisent un chiffre d’affaires annuel
égal ou inférieur à 180000 dirhams, notamment les industries principalement
manuelles, les façonniers, les taxis, les petits commerces ; »

III. LES EXONERATIONS

Le régime des exonérations :


Les opérations exonérées de la TVA sont de deux catégories : celles exonérées sans droit à
déduction et celles exonérées avec droit à déduction

Conditions d’exonérations :
 Conditions d’exonération du logement social
« La superficie de logement social bénéficiant de l’exonération de la T.V.A. en vertu des
dispositions de l’article 92-I-28° du CGI s’entend des superficies brutes, comprenant outre
les murs et les pièces principales, les annexes suivantes : vestibule, salle de bain ou cabinet de
toilette, clôtures et dépendances (cave, buanderie et garage) que celles-ci soient ou non
comprises dans la construction principale. Lorsqu'il s'agit d'un appartement constituant partie
divise d'un immeuble, les superficies comprennent, outre la superficie des locaux d'habitation
telle que définie ci-dessus, la fraction des parties communes affectées à l'appartement
considéré, celle-ci étant comptée au minimum à 10 %. La valeur immobilière totale comprend
le prix du terrain, le coût de la construction principale et des annexes ainsi que les frais
d'adduction d'eau et de branchement d'égout et d'électricité. Les dispositions qui précèdent ne
s'appliquent pas aux extensions d'unités de logement existantes.
Les remboursements prévus à l'article par la loi 7 sont liquidés dans la limite du montant de la
taxe sur la valeur ajoutée qui aurait été normalement exigible en l'absence d'exonération,
calculée sur la base de la valeur immobilière totale, taxe comprise, diminuée du prix du
terrain. Ne peut faire l'objet du remboursement précité la taxe sur la valeur ajoutée payée au
titre d'achats dont les factures ou mémoires remontent à plus de quatre (4) années suivant
celle de la date de leur établissement.

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Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

Fait générateur de la taxe sur la valeur ajoutée :


Le fait générateur de la taxe sur la valeur ajoutée est constitué par l'encaissement total ou
partiel du prix des marchandises, des travaux ou des services. Toutefois, les contribuables qui
en font la déclaration avant le 1er janvier ou dans les trente (30) jours qui suivent la date du
début de leur activité, sont autorisés à acquitter la taxe d'après le débit, lequel coïncide avec la
facturation ou l'inscription en comptabilité de la créance. Cependant les encaissements partiels
et les livraisons effectuées avant l'établissement du débit sont taxables. Les contribuables
placés sous le régime de l'encaissement et qui optent, pour le régime des débits sous certaines
conditions, sont tenus de joindre à leur déclaration la liste des clients débiteurs éventuels et
d'acquitter la taxe y afférente dans les trente (30) jours qui suivent la date d'envoi de ladite
déclaration au service local des impôts dont ils relèvent. Lorsque le règlement des
marchandises, des travaux ou des services a lieu par voie de compensation ou d'échange ou
lorsqu'il s'agit de livraisons visées à l'article 89 du CGI, le fait générateur se situe au moment
de la livraison des marchandises, de l'achèvement des travaux ou de l'exécution du service. »

IV. LES DIFFERENTS TAUX DE TVA

1. Taux normal
Le taux normal de la taxe sur la valeur ajoutée est fixé à 20%.

2. Taux réduits
De 7% avec droit à déduction ; De 10% avec droit à déduction ; De 14 %.

V. DEDUCTIONS ET REMBOURSEMENTS

1. Règle générale :
« La taxe sur la valeur ajoutée qui a grevé les éléments du prix d'une opération imposable est
déductible de la taxe sur la valeur ajoutée applicable à cette opération.
Les assujettis opèrent globalement l'imputation de la taxe sur la valeur ajoutée et doivent
procéder à une régularisation dans les cas de disparition de marchandise ou lorsque l'opération
n'est pas effectivement soumise à la taxe. Les régularisations n'interviennent pas dans le cas
de destruction accidentelle ou volontaire justifiée. Dans le cas où le volume de la taxe due au
titre d'une période ne permet pas l'imputation totale de la taxe déductible, le reliquat de taxe
est reporté sur le mois ou le trimestre qui suit. Le droit à déduction prend naissance à
l'expiration du mois qui suit celui de l'établissement des quittances de douane ou de paiement
partiel ou intégral des factures ou mémoires établis au nom du bénéficiaire. »

2. Régime des biens amortissables :


Les biens susceptibles d'amortissement éligibles au droit à déduction, doivent être inscrits
dans un compte d'immobilisation. Ils doivent, en outre, être conservés pendant une période de
cinq années suivant leur date d'acquisition et être affectés à la réalisation d'opérations
soumises à la taxe sur la valeur ajoutée ou exonérées en vertu des articles 92 et 94 du code
général des impôts. Les dispositions précitées s’appliquent également aux biens d’équipement
acquis par les établissements privés d’enseignement et de formation professionnelle. A défaut
de conservation du bien déductible pendant le délai précité et dans le cas où celui-ci est
affecté concurremment à la réalisation d'opérations taxables et d'opérations situées en dehors
du champ d'application de la taxe sur la valeur ajoutée ou exonérées. La déduction

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initialement opérée donne lieu à régularisation, conformément aux dispositions prévues par la
réglementation en vigueur.

3. Remboursement :
Le crédit de taxe ne peut aboutir à un remboursement, même partiel, de la taxe ayant grevé
une opération déterminée.
 Dans le cas d'opérations réalisées sous le bénéfice des exonérations ou du régime
suspensif évoqué un peu plus haut, prévus si le volume de la taxe due ne permet pas
l'imputation intégrale de la taxe, le surplus est remboursé dans les conditions et selon
les modalités définies par voie réglementaire.
 Dans le cas de cessation d'activité taxable, le crédit de taxe résultant de l'application
des dispositions prévues à l'article 101 du CGI, est remboursé dans les conditions et
selon les modalités fixées par voie réglementaire.
 Les entreprises assujetties qui ont acquitté la taxe à l’occasion de l’importation ou de
l’acquisition locale de certains biens particuliers9 bénéficient du droit au
remboursement selon les modalités prévues par voie réglementaire.
 Les remboursements de taxe prévus ci-dessus sont liquidés dans un délai maximum de
quatre mois à partir de la date de dépôt de la demande. Cette demande de
remboursement doit être déposée auprès du service local des impôts dont dépend le
bénéficiaire, à la fin de chaque trimestre de l’année civile au titre des opérations
réalisées au cours du ou des trimestres écoulés. Ce dépôt est effectué dans un délai
n’excédant pas l’année suivant le trimestre pour lequel le remboursement est demandé.
Les remboursements sont liquidés dans la limite du montant de la taxe sur la valeur ajoutée
calculée fictivement sur la base du chiffre d'affaires déclaré pour la période considérée, au
titre des opérations réalisées sous le bénéfice des exonérations et suspensions prévues par la
loi. Lorsque le montant de la taxe à rembourser est inférieur à la limite fixée ci-dessus la
différence peut être utilisée pour la détermination de la limite de remboursement concernant la
ou les périodes suivantes. Les remboursements liquidés font l'objet de décisions du ministre
des finances ou de la personne déléguée par lui à cet effet et donnent lieu à l'établissement
d'ordre de restitution.

4. Modalités de déclaration :
« La taxe sur la valeur ajoutée est due par les personnes qui réalisent les opérations situées
obligatoirement ou par option dans le champ d'application de la taxe.
L'imposition des contribuables s'effectue soit sous le régime de la déclaration mensuelle soit
sous celui de la déclaration trimestrielle. Les déclarations mensuelles ou trimestrielles
souscrites en vue de l'imposition doivent englober l'ensemble des opérations réalisées par un
même contribuable. »

5. Périodicité de la déclaration
a. Déclaration mensuelle
Sont obligatoirement imposés sous le régime de la déclaration mensuelle:
 les contribuables dont le chiffre d'affaires taxable réalisé au cours de l'année écoulée
atteint ou dépasse un million (1.000.000) de dirhams ;
 toute personne n'ayant pas d'établissement au Maroc et y effectuant des opérations
imposables.

b. Déclaration trimestrielle
Sont imposés sous le régime de la déclaration trimestrielle :
 les contribuables dont le chiffre d'affaires taxable réalisé au cours de l'année

15
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

Écoulée est inférieur à un million (1.000.000) de dirhams ;


 les contribuables exploitant des établissements saisonniers, ainsi que ceux
Exerçant une activité périodique ou effectuant des opérations occasionnelles ;
 les nouveaux contribuables pour la période de l'année civile en cours.
 Les contribuables visés ci-dessus qui en font la demande avant le 31 janvier sont
autorisés à être imposés sous le régime de la déclaration mensuelle.

VI. OBLIGATIONS DES CONTRIBUABLES

1. Obligations déclaratives

 Déclaration d'existence
« Toute personne assujettie à la taxe sur la valeur ajoutée, doit souscrire au service local des
impôts dont elle dépend, la déclaration d'existence tel que prévue dans le code général des
impôts. »

 Déclaration mensuelle
« Les contribuables imposés sous le régime de la déclaration mensuelle doivent déposer avant
l'expiration de chaque mois auprès du receveur de l’administration fiscale, une déclaration du
chiffre d'affaires réalisé au cours du mois précédent et verser, en même temps, la taxe
correspondante. »

 Déclaration trimestrielle
Les contribuables imposés sous le régime de la déclaration trimestrielle doivent déposer,
avant l'expiration du premier mois de chaque trimestre, auprès du receveur de l’administration
fiscale, une déclaration du chiffre d'affaires réalisé au cours du trimestre écoulé et verser, en
même temps, la taxe correspondante.

 Contenu de la déclaration et pièces annexes

« La déclaration doit être faite sur un imprimé-modèle établi par l'administration, laquelle
comporte notamment :
1°- l'identité du contribuable ;
2°- le montant total des affaires réalisées;
3°- le montant des affaires non taxables ;
4°- le montant des affaires exonérées ;
5°- le montant du chiffre d'affaires taxable par nature d'activité et par taux ;
6°- le montant de la taxe exigible ;
7°- le montant du crédit de taxe de la période précédente, le cas échéant;
8°- le montant de la taxe dont la déduction est opéré, faisant ressortir la valeur hors-taxe. »

2. Obligations comptables :

Règles comptables
Toute personne assujettie à la taxe sur la valeur ajoutée doit :
 Tenir une comptabilité régulière permettant de déterminer le chiffre d'affaires et de
dégager le montant de la taxe dont elle opère la déduction ou revendique le
remboursement ;
 Si elle exerce concurremment des activités imposées différemment au regard de la
taxe sur la valeur ajoutée, avoir une comptabilité lui permettant de déterminer le

16
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

chiffre d'affaires taxable de son entreprise, en appliquant à chacune de ces activités les
règles qui lui sont propres compte tenu, le cas échéant, des dispositions prévues dans
les articles 97 et 104 du code général des impôts.

SECTION III : GESTION DE L’IMPOT SUR LE REVENU

Définition :
« L’impôt sur le revenu s’applique aux revenus et profits des personnes physiques et des
personnes morales et aussi celles n’ayant pas opté pour l’impôt sur les sociétés.
Les personnes physiques réputées résidentes au Maroc au vu de la loi fiscale, en raison de leur
séjour au Maroc au mois 183 jours pour toute période de 365 jours sont assujetties à l’IR sur
leurs revenus de source Marocaine et étrangère sous réserve de l’application des dispositions
des conventions fiscales internationales. Les personnes physiques qui n’ont pas leur
résidence habituelle au Maroc sont assujetties à l’IR sur leur revenu de source
Marocaine. »

Champ d’application :

 Aux revenus professionnels ;


 Aux revenus provenant des exploitations agricoles10;
 Aux revenus salariaux ;
 Aux revenus et profits fonciers ; Aux revenus et profits des capitaux mobiliers

L’impôt est calculé sur la base du revenu global du contribuable qui est constitué de
l’ensemble des revenus catégoriels (revenus salariaux, revenus professionnels, revenus et
profits fonciers…)

Tranche de revenus en DH Taux en %


0 à 30000 0
30001 à 50000 10
50001 à 60000 20
60001 à 80000 30
80001 à 180000 34
Au-delà de 180000 38

Les autres taux d’imposition à l’IR :

Il existe des cas particuliers de revenus, imposés notamment par voie de retenue à la source
libératoire ou non libératoire de L’IR. Ces taux varient de 10 à 30% et concernent
principalement :

 Les revenus et profits de capitaux mobiliers ;


 Les revenus des enseignants vacataires dans les établissements d’enseignement ;
 Les revenus des personnes non salariées et non patentables.

17
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

I. IMPOSITION DES DIFFERENTS REVENUS

A. Revenus professionnels

a. Champ d’application :

« Sont considérés comme revenus professionnels, les bénéfices réalisés par les
personnes physiques provenant de l’exercice à titre indépendant :

 Des activités commerciales, industrielles ou artisanales ;


 Des professions de promoteur immobilier, de lotisseur de terrains et de marchand de
biens ;
 De professions libérales ;
 Ainsi que tout autre revenu indépendant ayant un caractère répétitif ;
 Les résultats bénéficiaires réalisés par les sociétés en nom collectif, les sociétés en
commandite simple et les sociétés de fait, ne comprenant pas des associés personnes
physiques. Dans ce cas, le résultat net bénéficiaires de la société de personnes est
considéré comme un revenu professionnel du principal associé et impose en son nom,
pour sa totalité.
Ce résultat n’est pas reparti entre les associés au prorata de leurs participations. Toutefois,
si une personne physique est membre d’une indivision ou d’une association en participation,
sa part dans le résultat de l’indivision ou de l’association en participation entre dans la
détermination de son revenu professionnel. »

b. Modalité d’imposition

« Ces revenus sont assujettis à l’impôt selon le régime du bénéfice net réel ou simplifié, sauf
les activités et professions qui ont optés pour l’imposition forfaitaire en conformité aux
options légales.

 Régime du résultat net réel


L’imposition selon le régime du résultat net réel est identique à celle qui est prévue en matière
d’impôt sur les sociétés.
 Régime du résultat net simplifié
L’imposition à l’IR selon ce régime est identique à celle du RNR à l’exception du fait que :
- Les provisions ne sont pas déductibles du résultat fiscal imposable ;
- Les déficits ne sont pas reportable d’un exercice à un autre.
 Régime du bénéfice forfaitaire
« Sont éligibles à ce régime les activités et professions qui remplissent les conditions prévues
par la loi : activités non expressément exclues du régime du forfait, et dont le chiffre
d’affaires reste inférieur aux seuils prévus par catégorie d’activité concernée. Le bénéfice «
forfaitaire » est déterminé sur la base du chiffre d’affaires réalisé par application d’un
coefficient fixé par profession conformément à la disposition de la loi n°17-89 relative à
l’IR. »

A ce bénéfice, ainsi déterminé, s’ajoutent :

- Les profits de cession de biens immobilisés ;


- Les indemnités de transfert de clientèle ;
- Les primes de subventions reçues de l’Etat. »

18
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

Taux d’imposition
Ces revenus sont imposés suivant le barème progressif de l’IR.

c. Obligations déclaratives

Les obligations déclaratives des personnes réalisant des revenus professionnels et soumises à
l’IR sont identiques à celles exigées des sociétés soumises à l’IS Cependant, les personnes
soumises à l’IR procèdent spontanément à la déclaration des résultats mais le paiement de
l’IR est fait sur la base des rôles émis.

De même si à la fois les personnes soumises à l’IR et celles soumises à l’IS sont soumises au
paiement d’une cotisation minimale quel que soit le résultat réalisé (sous réserve de
l’exonération prévue au titre des trente six premiers mois d’exploitation), la date de paiement
n’est pas la même pour les deux catégories de contribuables.

En effet, la cotisation minimale au titre de l’IS est payée avant la fin du troisième mois
suivant la date de clôture des comptes de l’entreprise concernée (soit avant le 31 mars de
chaque année lorsque l’exercice social coïncide avec l’année civile). Par contre, la cotisation
minimale au titre de l’IR est payée avant le 31 Janvier de chaque année au titre de l’année
précédente

B. Revenus salariaux

Champ d’application :
Sont considérés comme revenus salariaux pour l’application de l’IR :

 Les traitements, salaires, émoluments et indemnités ainsi que les avantages en nature
ou en argent accordés en plus de ces revenus ;
 Les indemnités, remboursement forfaitaire de frais et autres rémunérations allouées
 aux dirigeants des sociétés ;
 Les pensions de retraites et les rentes viagères. Toutefois, les éléments suivants sont
exonérés de l’IR :
 Les indemnités pour frais professionnels ;
 Les allocations familiales, les majorations de pension ou de retraites pour charge de
famille ;
 Les pensions alimentaires ;
 Les indemnités journalières de sécurités sociales ;
 Les indemnités de licenciement dans la limite fixée par la législation en vigueur ou le
cas échéant, par les tribunaux ;
 Les pensions complémentaires de retraite lorsque les cotisations ne sont pas admises
en déduction pour la détermination du revenu net imposable ;
 L’abondement11.

1. Modalité d’imposition

Le montant brut des cachets accordés aux artistes exerçant à titre individuel ou constitués en
troupes est soumis à la retenue à la source au taux de 30%, après un abattement forfaitaire de
40%. Cette retenue est libératoire de l’IR.
19
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

2. Détermination de la base imposable à l’IR

La base imposable correspond aux rémunérations, indemnités et avantages divers perçus par
les salariés, atténuée :

 D’une part d’un forfait de frais professionnels calculé à 17% 12 des salaires bruts la
limite de 24000 DH par an et ;
 D’autre part des cotisations salariales aux organismes sociaux (caisse nationale de
sécurité sociale, organisme de retraite…)
L’impôt est prélève par l’employeur sur chaque paiement selon une fréquence mensuelle à
titre d’acompte sur l’impôt dû par les salariés concernés au vu de leur revenu global annuel.

Obligations déclaratives :
Tout employeur domicilié ou établi au Maroc doit souscrire avant le 1er Mars de chaque
année, une déclaration présentant notamment, pour chaque bénéficiaire, le montant des
salaires versés et des retenues effectuées.

a. Revenus et profits fonciers

Pour l’application de l’IGR, sont considérés comme revenus fonciers, lorsqu’ils n’entrent pas
dans la catégorie des revenus professionnels :

 Les revenus provenant de la location :


- Des immeubles bâtis et non bâtis et des constructions de toute nature ;
- Des propriétés agricoles, y compris les constructions que les propriétaires mettent
gratuitement à la disposition de tiers(sous réserve des cas ci-dessous exclus du champ
d’application de cet impôt.) que les propriétaires mettent gratuitement à la disposition
de tiers.

Définition des profits fonciers :


« Pour l’application de l’IR, sont considérés comme profits fonciers, les profits constatés ou
réalisés à l’occasion de :

 La vente d’immeubles situés au Maroc ou de la cession de droits réels immobiliers


portant sur de tels immeubles ;
 L’apport en société d’immeubles ou des droits réels immobiliers ;
 La cession à titre onéreux ou de l’apport en société d’actions ou de parts sociales
nominatives émises par les sociétés à objet immobilier réputées fiscalement
transparentes ;
 La cession à titre onéreux, ou de l’apport en société d’actions, de parts bénéficiaires,
 de parts de fondateurs ou parts sociales des sociétés à prépondérance ou immobilière
(c’est-à-dire dont l’actif brut est constitué à 75% au moins par des titres sociaux émis
par ces sociétés ou par des immeubles non affectés à leur propre exploitation) ;
 L’échange, d’immeubles ou indivisions avec soulte. Dans ce cas, l’impôt ne
 s’applique qu’au profit réalisé sur la cession partielle qui donne lieu à la soulte ;
 La cession à titre gratuit portant sur les immeubles, les droits réels immobiliers et les
actions ou parts sociales. »

20
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

Sont exemptés de l’impôt :

 Les revenus provenant de la location des constructions nouvelles et des additions de


construction pendant les 3 ans suivant celle de l’achèvement de leur construction ;
 Les profits de cession d’un immeuble occupé à titre d’habitation principale depuis au
 moins 10 ans au jour de ladite cession par son propriétaire, ou par les membres des
sociétés à objet immobilier réputées fiscalement transparentes ;
 Le profit correspondant au prix ou à la partie de cession n’excédant pas un million de
 dirhams des profits de cession au delà d’un million de dirhams, bénéficiaire cependant
d’une réduction d’impôt égale à 50% ;
 Le profit réalisé par toute personne qui effectue dans l’année civile des cessions
 d’immeubles dont la valeur totale n’excède pas 60000 dirhams ;
 Le profit réalisé sur la cession des droits indivis d’immeubles agricoles situés à
l’extérieur des périmètres urbains ;
- Entre cohéritiers ;
- Entre Co indivisaires lorsque lesdits droits ont été acquis plus de 4 ans au jour de
ladite cession.

En cas de cession ultérieure, en partie ou en totalité des droits ainsi acquis :

- Soit entre les coindivisaires, avant l’expiration d’un délai de 4 ans qui court à compter
de la date de leur acquisition ;
- Soit à des tiers, quelle que soit la date d’acquisition desdits droits, le profit taxable est
constitué par l’excédent du prix de cession sur le cout d’acquisition par le ou les
cohéritiers ou les coindivisaires ayant bénéficié de l’exonération ;
 Le profit réalisé à l’occasion de la première cession des locaux à usage exclusif
d’habitation dont la superficie couverte et le prix de cession n’excède pas
respectivement 100 m2 et 200000 dirhams ;
 Les cessions à titre gratuit portant sur les biens précités effectués entre ascendants et
descendants et entre époux, frères et sœurs.

Base imposable des revenus et profits fonciers


 Le revenu foncier brut
Le revenu foncier brut des immeubles donnés en location est constitué par le montant brut
total des loyers :
- Augmenté des dépenses incombant normalement au propriétaire ou à
l’usufruitier, et mises à la charge des locataires, notamment les grosses
réparations ;
- Diminué des charges supportées par le propriétaire pour le compte du locataire.

 Le revenu foncier net imposable


Le revenu net imposable est égal au montant du revenu foncier brut diminué d’un abattement
de 40% pour les immeubles bâtis et non bâtis et les constructions de toute nature et pour les
immeubles mis gratuitement à la disposition des tiers( à l’exception des exceptions
permanentes citées ci-dessous) ;

21
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

 Le profit foncier net imposable


Il est égal à la différence entre :
- Le prix de cession diminué, le cas échéant, des frais de cession ; et
- Le prix d’acquisition augmenté de frais d’acquisition, des dépenses
d’investissement réalisé, ainsi que des intérêts payés par le cédant en rémunération de
prêts accordés par les organismes de crédit agrées ^pour la réalisation des opérations
d’acquisition et d’investissement précitées.

En effet, les prix d’acquisition et de cession s’entendent, sous réserve des rectifications
éventuelles des prix déclarés ou reconnus par les ou l’une des parties.

b. Revenus et profits de capitaux mobiliers

Pour l’application de l’impôt général sur le revenu, sont considérés comme des revenus de
capitaux mobiliers :

 Les produits des actions ou parts sociales et revenus assimilés distribués par des
sociétés ayant leur siège au Maroc et relevant de l’impôt sur les sociétés. Il s’agit de
procédures suivantes :
- Les dividendes, intérêts des capitaux et autres produits de participation similaires
;
- o Les sommes distribuées prélevées sur les bénéfices pour l’amortissement
du capital ou le rachat d’actions, de parts sociales, de parts bénéficiaires ou de
parts de fondateurs des sociétés et organismes autres que les OPCVM et les sociétés
qui sont concessionnaires d’un service public ;
- Le boni de liquidation augmenté des réserves constituées depuis de moins de 10 ans
(même si elles ont été incorporée au capital) et diminué de la fraction amortie du
capital, à la condition que l’amortissement ait déjà donné au prélèvement de la retenue
à la source ;
 Les revenus de placements à revenu fixe versés ou inscrits en compte des personnes
physiques ou morales qui n’ont optés pour l’impôt sur les sociétés et ayant au Maroc
leur résidence habituelle, leur domicile fiscal ou leur siège social. Ces produits de
placement à revenu fixe comprennent les intérêts, lots, primes et autres produits
similaires :

- Des obligations, bons de caisse et autre titres d’emprunts émis par toute personne
physique ;
- Des créances hypothécaires, privilégiées et chirographaires et des cautionnements en
numéraires ;
- Des dépôts à terme, à vue et sur carnet, auprès des organismes bancaires et de crédit
publics et privés ;
- Des prêts et avances consentis, par des personnes physiques ou morales relevant de
l’impôt général sur le revenu à d’autres personnes passibles de l’IS ou de l’IR sur le
revenu selon le régime du résultat net réel ;
- Des prêts consentis par l’intermédiaire d’organisme bancaires et de crédit, par des
personnes physiques ou morales passibles de l’IR à d’autres personnes.

22
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

Définition des profits de capitaux mobiliers

Pour l’application de l’IR, sont considérés comme des profits de capitaux mobiliers, les
profits nets annuels, réalisés par les personnes résidentes sur les cessions de valeurs
mobilières et autres titres de capital et de créance émis par les personnes morales de droit
public ou privé et les organismes de placement collectif en valeurs mobilières.

3. Détermination de la base imposable

Revenu des actions et parts sociales, intérêts et produits similaires

Le revenu net imposable est déterminé en déduisant du montant des différents revenus des
capitaux mobiliers énumérés ci-dessus, les frais ci-dessous :

 Les agios ;
 Les frais de tenue de compte ;
 Les frais d’encaissement ;
 Les frais de garde de titres.

Profits de cession des valeurs mobilières

Le profit net de cession est constitué par la différence entre :

 Le prix de cession diminué, le cas échéant, des frais supportés à l’occasion de cette
cession, notamment les frais de courtage et de commission ; et
 Le prix d’acquisition majoré, le cas échéant, des frais supportés à l’occasion de cette
acquisition, notamment les frais de courtage et de commissions.

Par ailleurs, les intérêts courus et non encore échus à la date de cession ou d’acquisition ne
sont pas comptés dans la valeur de cession des obligations et autres titres de créance.

Au cours de la même année, les moins-values sont imputables sur les plus-values de même
nature. Lorsque des moins-values subsistent à la fin d’année, elles sont reportées sur l’année
suivante et le cas échéant sur les autres années jusqu’à la 4eme année.

Le coût moyen pondéré est appliqué pour toute cession de même nature, acquis à des prix
différents.

D. Faits générateur de l’impôt

Pour les revenus de capitaux mobiliers

Les revenus de capitaux mobiliers et les revenus de placements à revenu fixe sont compris
dans le revenu global de l’année de leur encaissement, de leur mise à disposition, ou de leur
inscription au compte du bénéficiaire. Le fait générateur de l’impôt est donc constitué par :

 L’encaissement ;
 La mise à la disposition ;
 L’inscription au compte du bénéficiaire.

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Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

Pour les profits de cession de valeurs mobilières, le fait générateur de l’impôt est constitué par
:

 La cession à titre onéreux ou gratuit (à l’exception de donation familiales citées ci-


dessus et exonérées) ;
 L’échange considéré comme une double vente ;
 L’apport en société.

1. Taux d’imposition

Les taux d’imposition sont les suivants :

- 10% ; 15% ; 17% ; 20% ; 30% ;

2. Mode de perception de l’impôt

La retenue à la source

Les revenus de capitaux mobiliers et les revenus de placements à revenus fixe sont soumis à
la retenue à la source opérée pour le compte du trésor.

Le versement spontané

Lorsqu’il s’agit de profits de cession de valeurs mobilières non inscrites en compte auprès
d’un intermédiaire financier, l’IR est versé spontanément par le cédant avant le 31 Mars de
l’année suivant celle de la réalisation de ces profits.

La détermination de l’IR

Le calcul de L’IR sur les revenus salariaux peut se révéler complexe, surtout si le contribuable
dispose d’autres revenus pour lesquels il doit effectuer une déclaration. Le traitement fiscal
des indemnités ou des primes peut être compliqué dans la mesure où il est fonction de l’objet
de ces dernières. Les frais de représentation, les allocations familiales, les indemnités de
transport, les pensions alimentaires sont exonérées d’impôts.

Les déductions sur L’IR

Déductions pour charges de famille

Il est déduit du montant annuel de l’impôt en raison des charges de famille, 180DH par
personne à charge et par an, sans toutefois dépasser le plafond de 1080 DH an (Soit 6 enfants
à charge. Par ailleurs, si un enfant est né en milieu d’année, l’abattement à déduire de l’IGR
est déterminé au prorata temporis).

Définition des personnes à charge du contribuable

Au sens de la loi, sont susceptibles d’être considérées à la charge du contribuable les


personnes suivantes :

24
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

- L’épouse sans aucune condition et qu’elle ait ou non des revenus à titre personnel (la
femme contribuable peut bénéficier également des déductions pour charges de famille au titre
de son époux et des enfants lorsqu’ils sont légalement à sa charge et sous réserve que les
conditions prévues ci-dessus relatives au niveau du revenu et à l’âge des enfants soient
remplies. Par ailleurs, si les deux époux sont des salariés, les déductions sont accordées
à celui d’entre eux qui bénéficie des allocations familiales.) ;
- L’époux considéré fiscalement comme étant à la charge de son épouse, dans les cas
d’absence ou d’insuffisance de revenu (revenu annuel égal ou inférieur à 20000 DH) ;
- Les enfants légitimes ;
- Les légalement adoptés ou recueillis.

Pour que le contribuable puisse bénéficier de déductions correspondantes aux enfants à sa


charge, il faut que les conditions suivantes soient remplies :

 L’enfant à charge ne doit pas disposer à titre personnel d’un revenu net annuel
supérieur à 20000 dirhams ;
 Son âge ne doit pas excéder 21 ans ou 25 ans s’il est justifié de la poursuite de ses
études. Cette condition d’âge (n’est toutefois pas applicable aux enfants atteints d’une
infirmité les mettant dans l’impossibilité de subvenir à leurs besoins.

Le paiement de L’IR

Une fois la déclaration établie par le contribuable, l’administration fiscale vérifie les bases
d’imposition, calcule l’impôt et le met en recouvrement par voie de rôle. Le contrôle de la
déclaration est effectué à priori pour les personnes soumises au régime du bénéfice forfaitaire
et à postériori pour les redevances relevant du régime du résultat net réel ou du résultat net
simplifié.

Si le contribuable cesse d’avoir au Maroc sa résidence habituelle, l’impôt devient exigible


immédiatement en totalité et ne peut être inférieur à une cotisation minimale.

Les contribuables relevant du régime du forfait ne sont pas redevables de la cotisation


minimale à l’exception de ceux qui en sont exclus et qui ont adhéré à une convention signée
avec l’administration fiscale.

Par ailleurs, la base de calcul de la cotisation minimale est composée des produits
d’exploitation. Elle se fonde sur les éléments suivants :

- Le chiffre d’affaires constitué par les recettes et créances acquises se rapportant aux
produits livrés, aux services rendus ;
- Les produits accessoires et les produits financiers ;
- Les subventions, primes et dons reçus de l’Etat, des collectivités locales ou libérale, de
service ou une autre activité :
- Pour les activités industrielles et commerciales et prestataires de services autres que
ceux cités ci-dessus, le taux est de 0,5%. Toutefois, les produits de première nécessité
sont frappés d’un taux réduit 0,25%(eau, électricité, farine, gaz, etc.).

Quelque soit le taux de la cotisation minimale, son montant ne peut être inférieur à 1500 DH.
Par ailleurs, la cotisation minimale n’est pas payée par le contribuable pendant les trois
premiers exercices comptables suivant la date de début de son activité.

25
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

A partir de 1994 l’excédent de cotisation minimale exigible par rapport à l’IGR d’une année
donnée est devenu imputable sur l’excédent de l’IGR par rapport à la cotisation minimale des
trois exercices suivant cette année. De ce fait, la CM acquittée au titre d’un exercice
déficitaire ainsi que la partie de la cotisation qui excède le montant de l’impôt acquitté au titre
d’un exercice donné sont imputées sur le montant de l’impôt qui excède celui de la cotisation
exigible au titre de l’exercice suivant.

A défaut de cet excèdent, ou en cas d’excèdent insuffisant pour que l’imputation puisse être
opérée en totalité ou en partie, le reliquat de la cotisation minimale peut être du montant de
l’impôt sur les sociétés dû au titre des exercices suivants jusqu’au troisième exercice qui suit
l’exercice déficitaire.

26
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

DEUXIEME PARTIE :

OPTIMISATION DE LA CHARGE FISCALE DE


L’ENTREPRISE MAROCAINE

27
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

SECTION 1 : FORMES D’OPTIMISATIONS


1. Les options fiscales prévues par la loi marocaine :

Les options fiscales sont multiples et différent d’un impôt à un autre. Ainsi, nous présenterons
les principales options par nature d’impôt ou taxe :

En matière d’IR :

Dans ce cadre, il ya lieu de citer les possibilités suivantes :

 Le choix de la zone de localisation de l’entreprise ;


 Le choix du régime d’imposition entre les régimes suivants : régime du résultat net
simplifié, régime du résultat net réel et régime du bénéfice forfaitaire ;
 L’adhésion ou non à un centre de gestion agrée ;
 Le choix entre l’inscription au bilan ou maintien dans le patrimoine privé d’éléments
tels que les immeubles, les titres, les dettes… ;
 L’option pour l’IS par les sociétés de personnes soumises à l’IR ;

En matière d’IS :

Dans ce cadre, nous retenons les possibilités suivantes :

 Le choix de la zone de localisation de l’entreprise ;


 L’option pour l’imposition forfaitaire au taux réduit de l’IS de 8%, offerte aux sociétés
étrangères ;
 L’option pour le régime de faveur en cas de fusion de société ;
 L’option pour le non paiement de certains acomptes sur IS ;
 L’option pour l’IS par les sociétés de personnes soumises à l’IR ;
 …etc.

En matière de TVA :

Dans ce cadre, nous pouvons citer les possibilités suivantes :

 Le choix ou non de l’assujettissement à la TVA ;


 Le choix du régime d’imposition à la TVA (régime des débits ou régime des
encaissements) ;
 Le choix de la périodicité de paiement de la TVA (régime mensuel ou régime
trimestriel) ;
 L’option ou non pour l’achat en exonération de la TVA ;
 Le choix entre la séparation des activités (taxables et celles non taxables) et
l’assujettissement partiel à la TVA ;
 ..etc.

2. Evaluation des conséquences des options fiscales retenues par l’entreprise

28
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

Il revient à l’initiateur de l’opération de procéder, pour les options fiscales significatives


identifiées, à l’appréciation de leur impact sur la gestion de l’entreprise et à l’évaluation de
leurs conséquences financières sur une période significative. L’appréciation des avantages
fiscaux des options en question devra tenir compte de la situation fiscale globale de
l’entreprise et de ses perspectives de développement.

Cette étape vise l’évaluation critique des options fiscales mises en œuvre par l’entreprise. En
effet, sur la base de la compréhension des objectifs de l’optimisation fiscale et de ses
contraintes, le conseil fiscal fournira un jugement sur la pertinence des choix fiscaux en
question. Pour ce faire, le responsable fiscal se référera aux instruments de l’optimisation
fiscale, et appréciera leur adéquation avec la situation et le contexte de l’entreprise concernée.

De même, les options fiscales non retenues par l’entreprise devront faire l’objet d’une
évaluation et d’une simulation sur la période d’analyse.

Ce travail d’analyse devra aboutir aux options fiscales avantageuses à l’entreprise et celles à
mettre en œuvre par celle-ci.

3. Les différents cas possibles d’optimisation fiscale

Tout d’abord, il faut rappeler que l’optimisation fiscale ne signifie pas qu’on se mette en
infraction avec les lois fiscales mais plutôt appliquer de manière utile et optimale les règles
fiscales.

La fiscalité ne doit pas acquérir une place disproportionnée dans les soucis de gestion mais
doit beaucoup plus être considérée comme un coût normal qu’il faut optimiser comme tout
autre coût.

L’optimisation fiscale ne peut se faire que dans le cadre des situations suivantes

 Absence définitive d’imposition ;


 Absence provisoire d’imposition ;
 Diminution de la base imposable ;
 Réduction directe de l’impôt.

Absence définitive d’imposition

Elle peut être due soit à une exonération expresse, soit au fait que l’optimisation ou le gain en
question sont hors champ d’application de l’impôt en cause. A titre d’exemple, en matière
d’IR, si on exclut les revenus agricoles, les gains hors champ sont aujourd’hui rares au Maroc.

Absence provisoire d’imposition

Il peut s’agir des deux situations suivantes :

 Le contribuable peut retarder la naissance fiscale d’un gain dont il peut tirer d’ores et
déjà parti ou d’une opération qui existe pourtant en fait : le fait générateur est ici
retardé ;
 Malgré la naissance de l’impôt, le contribuable dispose d’un délai parfois important
pour le payer au trésor public : il y a alors exigibilité différée. A titre d’illustration, il

29
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

existe en matière d’IS, la possibilité d’option pour un régime de faveur qui autorise
l’étalement de l’imposition des plus-values de fusion sur 10 ans au lieu de les imposer
immédiatement.

Diminution de la base imposable

Une troisième forme possible de gestion fiscale consiste pour le contribuable à réduire sa base
d’imposition. Divers procédés légaux de réduction existent. Ils peuvent être regroupés en trois
catégories principales : diminuer le gain brut, augmenter les charges déductibles et enfin
l’imputation des déficits antérieurs.

La diminution du gain brut

Les procédés de diminution du gain brut sont nombreux.

Un premier procédé peut résulter du choix du régime d’imposition. Ainsi, par exemple, en
matière d’IR, un contribuable peut avoir le choix entre deux régimes d’imposition : le
régime du résultat net réel et le régime du bénéfice forfaitaire. Autre exemple, en matière
d’IS, les sociétés étrangères adjudicataires au Maroc d’un marché de travaux de construction
ou de montage, sont soumises aux mêmes obligations et aux mêmes règles d’imposition à l’IS
que les sociétés de droit Marocain. Toutefois, ces sociétés ont la possibilité d’opter, quand
elles le jugent préférable, pour l’imposition forfaitaire au taux de 8% applicable au montant
total du marché hors taxes.

Un deuxième procédé est d’utiliser les possibilités d’exonération partielles pour certains
impôts. Il s’agit par exemple en matière d’IR et d’IS, de la possibilité offerte par les lois
fiscales d’opter pour l’exonération à 100% de l’impôt pour les plus values sur cession de
biens immobilisés, dans le cas de réinvestissement du produit de cession.

Un troisième procédé est d’utiliser l’abattement édicté par la loi comme par exemple, en
matière d’IR :

 L’abattement forfaitaire de 40% pour les pensions et rentes viagères perçues


localement et l’abattement de 80% pour celles de source étrangère ;
 L’abattement de 40% sur le montant du revenu foncier.

L’augmentation des charges déductibles

Il peut s’agir en matière d’IS d’utiliser les probabilités de bénéficier de toutes les déductions
sur le revenu en matière d’IR.

De même, l’augmentation des charges déductibles est passibles, que ce soit en matière d’IS ou
d’IR, par le recours :

 Aux provisions admises en franchise d’impôt (provision pour investissement,


provision pour reconstitution de gisement, provision pour prêts aux logements de
personnel) ;
 Aux amortissements dégressifs.

30
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

L’imputation des déficits fiscaux

En matière d’IGR, le choix du régime du résultat net simplifié, en ce qui concerne les revenus
antérieurs dans le cadre de la détermination du résultat fiscal imposable d’un exercice donné.
Par contre, l’adoption du régime du résultat net offre l’avantage de déduire un déficit fiscal
constaté par le contribuable au titre d’un exercice déterminé des résultats positifs des quatre
exercices suivants. Toutefois, le déficit lié à l’amortissement est reportable sans limitation
dans la durée.

Réduction directe de l’impôt

Deux procédés principaux de réduction directe de l’impôt peuvent être distingués :

 Le premier procédé agit sur le taux de l’impôt(en se mettant en situation d’imposition


au taux le plus bas possible). Par exemple, un entrepreneur, exerçant une activité à
titre individuel et soumis à l’IR, peut transformer son entreprise en une société
soumise à l’IS en vue de bénéficier d’une imposition au taux proportionnel de 30% au
lieu de subir le taux progressif de l’IR dont le taux marginal est de 44%. Toutefois, il
est vrai que cette solution ne peut être intéressante que si cette entreprise est largement
bénéficiaire ;
 Un second procédé pour réduire l’impôt est de bénéficier d’une réduction prévue par
les textes de lois fiscaux. Ces réductions sont multiples et ont des objectifs
économiques et sociaux variés. Il peut s’agir notamment :
- D’un contribuable qui s’installe dans une zone encouragée sur le plan fiscal au lieu de
s’installer dans une zone où il serait soumis aux règles fiscales du droit commun ; ou
- D’un contribuable qui adhère à un centre de gestion agréé et bénéficie d’un abattement
de 15% appliqué à la base d’imposition à l’IR, et obtient par là une réduction de
l’impôt…etc.

II. CHOIX DE LA FORME JURIDIQUE ET OPTIMISATION FISCALE

Dans cette partie, nous allons essayer de répondre aux deux questions suivantes :

- Quel est le coût fiscal engendré par la création d’une entreprise ?


- Quels sont les conséquences du choix de la forme juridique de l’entreprise sur le
traitement fiscal du résultat ?

En effet, la connaissance du coût fiscal de la création d’une entreprise dépend de :

- La forme juridique de l’entreprise ;


- La nature et la valeur des apports.

Par ailleurs, le mode de traitement du résultat fiscal diffère selon qu’il s’agit d’une entreprise
individuelle, d’une société de personnes ou d’une société de capitaux.

A. Cout fiscal de la création d’une entreprise

31
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

L’exercice d’une activité donnée nécessite le choix d’une forme juridique pour la mise en
œuvre des moyens. Ce choix n’est pas neutre sur le plan fiscal. Il donne lieu à des coûts au
moment de la création de l’entreprise qui sont des droits d’enregistrement sur les apports en
numéraire et en nature.

Ensuite, le traitement fiscal du résultat va différer selon que l’on est en présence :

- D’une entreprise relevant de l’IR ;


- D’une société relevant de l’impôt sur les sociétés.

Par ailleurs, la rémunération du dirigeant de l’entreprise implique des conséquences fiscales


différentes. Le critère fiscal va être en partie déterminant lors du choix de la forme juridique.

1. Les modalités de taxation des apports effectués par les associés

a. Les apports à titre onéreux

Ces apports sont considérés comme des mutations consenties par l’apporteur à la société dans
la mesure où les biens apportés deviennent la propriété exclusive de la société. Au regard des
droits d’enregistrement, les apports sont analysés comme de véritables ventes et sont, par
conséquent, soumis aux droits de mutation applicables selon la nature de l’élément apporté.

b. Les apports à titre pur et simple


- Régime de droit commun
Les droits d’apport dû à l’occasion d’apports à titre pur et simple sont fixés à 0,5% quelle que
soit la nature des biens apportés.
- Régime de faveur
0,25% pour les actes portant constitution ou augmentation de capital de sociétés dont l’objet
principal est la gestion de valeurs mobilières ou la souscription, à titre de participation, au
capital d’autres sociétés.

2. L’Optimisation du coût de taxation des apports

a) L’imputation du passif

Les droits d’enregistrement varient selon que les apports sont à titre pur et simple ou à titre
onéreux. C’est pourquoi, lorsqu’un apport comprend une prise en charge du passif ( apport
mixte) non affecté à un bien déterminé, la société a tout intérêt à porter l’imputation du passif
sur des biens qui dégagent les droits d’apport à titre onéreux les plus avantageux.

Le droit fiscal reste très libéral à ce sujet, puisque les parties peuvent librement choisir les
biens qui seront considérés comme apportés à titre onéreux, en choisissant en priorité ceux
qui sont soumis aux droits d’enregistrement les plus bas.

32
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

En effet, pour les apports réputés être faits à titre onéreux (ou mixte), le droit applicable est
envisagé en deux phases :

- D’abord, il faut procéder à l’application du tarif proportionnel de 0,5% sur la valeur des
biens apportés à titre pur et simple, déduction faite de la valeur de la dette
correspondante ;
- Ensuite, le reliquat correspondant à la valeur du passif est soumis aux droits
d’enregistrement au tarif applicable à la mutation à titre onéreux des biens concernés. Cette
opération suppose de mentionner au niveau de l’acte de cession, au préalable, les biens qui
sont grevés de passif. A défaut de cette mention, le montant de ce passif est rattaché à ces
biens proportionnellement à leur valeur.

Pour cela, il est plus intéressant de prévoir le rattachement du passif aux divers éléments
apportés : c’est-à-dire définir les quotes-parts du passif correspond aux apports.

En pratique, deux possibilités s’offrent à savoir :

- Le rattachement prévu au niveau de l’acte par les personnes ayant effectué les
apports ;
- A défaut d’indication de cette répartition, il y a application de la règle de la
proportionnalité, consistant à établir des quotes-parts de passif rattachables aux apports
proportionnellement aux pourcentages correspondants dans le total.

b) Droits d’enregistrement ou TVA

A la différence des droits d’enregistrement qui constituent une charge définitive pour
l’entreprise, TVA est entièrement sur récupérable. Elle frappe certains apports particuliers :
ventes d’immeubles neufs, stocks…etc.

En pratique, l’application des droits d’enregistrement sur certaines mutations entraine pour un
accroissement des coûts des biens dans le cas où ces derniers supportent la TVA.

3. Conséquences du choix de la forme juridique sur le traitement fiscal

Il est évident que le choix éventuel de la forme juridique de l’exploitation de l’entreprise ne se


fait pas sur la base de critères exclusivement fiscaux, mais sur la base de la stratégie adoptée
par le chef d’entreprise. Cependant, il serait utile de présenter en plus des problèmes fiscaux,
quelques particularités du droit des sociétés. Ainsi nous analyserons pour chacune des formes
juridiques d’entreprises les caractéristiques et nous en présenterons les conséquences fiscales,
notamment pour :

- L’entreprise individuelle ;
- La société de personnes ;
- La société de capitaux.

a. L’entreprise individuelle

33
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

Elle se caractérise par l’absence de forme juridique particulière et l’absence de salaire


déductible fiscalement pour l’exploitant. L’entreprise individuelle n’a pas d’existence propre ;
elle n’existe qu’à travers son exploitant. Sa personnalité juridique n’est pas distincte de celle
de son fondateur. Ce dernier dispose d’une personnalité juridique et d’un patrimoine dont
l’entreprise n’est que l’un des éléments. Les résultats de l’entreprise viennent se cumuler avec
le revenu global de l’exploitant. Un grand nombre d’entreprises individuelles ne tiennent pas
une comptabilité selon les règles et les usages en vigueur pour pouvoir déterminer leur
résultat réel. Aussi l’administration fiscale leur propose-t-elle d’abord un régime de « résultat
net simplifié » puis un régime de forfait à partir d’un seuil de chiffre d’affaires.

Choix du régime d’imposition des revenus

Le choix d’un régime d’imposition des revenus résulte du choix du mode de détermination de
l’assiette ou de la matière imposable. Les options, en la matière, concernant la méthode
forfaitaire (régime du bénéfice forfaitaire) et la méthode de l’évaluation réelle (régime du
résultat net réel ou du résultat net simplifié).

Le régime du résultat net réel (RNR)

Ce régime constitue le régime de droit commun. Il impose :

- La tenue d’une comptabilité régulière dans le respect de la réglementation en vigueur


relative aux obligations comptables des commerçants qui a introduit des principaux
fondamentaux et un plan de comptes normalisés ; et
- L’établissement de certaines déclarations fiscales.

L’impôt est calculé sur la base du résultat fiscal qui découle de l’excédent des produits
d’exploitation, profits et gains provenant de toutes opérations réalisées par la société, sur les
charges engagées pour les besoins de l’activité imposable.

Le régime du résultat net simplifié (RNS)

Le RNS est un régime optionnel proposé aux entreprises individuelles dont l’activité relève de
la catégorie des « revenus professionnels ».

Intérêt de l’option pour le régime du bénéfice forfaitaire

Dans le cas de l’option pour ce régime, le paiement d’un impôt(IR) chaque année devient une
certitude quelle que soit l’évolution de l’activité.

L’intérêt de l’option réside dans le fait que le contribuable n’est pas tenu, de par le droit le
droit fiscal, de tenir une comptabilité en bonne et due forme.

Toutefois, ce régime perd tout son intérêt si l’activité, en cas d’adoption du régime du RNR,
est déficitaire.

Il serait donc plus intéressant de procéder à des simulat ions de résultat avant de prendre toute
décision.

34
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

Choix de l’assujettissement à la TVA

Pour les entreprises qui ont la possibilité d’opter ou non pour l’assujettissement à la TVA, il
existe deux avantages et concernant respectivement :

 La déduction grevant les approvisionnements ; et


 Le transfert du droit à déduction de la TVA aux clients.

b. La société de personnes

Mode d’imposition des revenus des sociétés de personnes

La société de personnes, à l’inverse de l’entreprise individuelle, possède la personnalité


morale qui fait écran juridiquement entre la société et les tiers. Mais les associés sont
responsables indéfiniment au delà de leurs apports. Aussi, le droit fiscal ne lui accorde –t-il
pas de « personnalité » fiscale autonome (au regard de l’impôt sur les sociétés). La société de
personnes est transparente, tout comme l’entreprise individuelle.

Intérêt de l’option pour l’IS par les sociétés de personnes

Les sociétés en nom collectif peuvent opter pour l’impôt sur les sociétés. Dans ce cas, le
traitement fiscal est identique à celui des sociétés de capitaux. Le choix de ce traitement fiscal
peut se faire dans le cas d’entreprises largement bénéficiaires pour limiter la charge fiscale à
un impôt sur les sociétés de 30% et de constituer des réserves, plutôt que d’avoir à supposer le
taux progressif de l’IR.

Coût fiscal de constitution d’une société de personnes

En matière de droits d’enregistrement, ce sont les mêmes droits les mêmes droits dus qu’en
cas de constitution d’une société de capitaux. Toutefois, les droits de timbre dépendront du
nombre de documents établis et de leur nombre d’exemplaires.

Nous présentons dans le tableau ci-dessous, les tarifs et taux relatifs aux droits
d’enregistrement exigibles lors de la création d’une entreprise.

c. La société de capitaux

A l’opposé de l’entreprise individuelle et de la société de personnes, se situe la société de


capitaux relative aux obligations comptables des commerçants, tout commerçant doit tenir
une comptabilité conformément aux dispositions contenues dans cette même loi.

Dans cette forme juridique, l’accent n’est pas mis sur la personne des associés, mais sur les
capitaux apportés. Cette structure permet de faire appel à des capitaux plus importants. Les
associés prennent moins de risques puisque leur responsabilité est limitée aux apports. La
personnalité fiscale coïncide avec la personnalité morale : la société de capitaux est imposée
séparément sur son résultat à l’impôt sur les sociétés, après déduction des sommes versées
aux associés à titre de traitements pour la rémunération normale des fonctions qu’ils exercent
dans l’entreprise.

35
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

Dans la société de capitaux, le bénéfice distribué se trouve imposé deux fois : d’abord au
niveau de la société (l’impôt sur les sociétés), ensuite au niveau du revenu de l’associé
bénéficiaire du dividende (IGR retenu à la source au taux de 10%). Cependant, l’IGR n’est
pas dû sur les sommes laissées en réserves dans la société (ce qui n’est pas le cas dans les
sociétés de personnes). De plus, les associés sont imposés à l’impôt sur le revenu sur les
rémunérations versées comme salaires. A l’inverse, les pertes réalisées restent bloquées au
niveau de la société sans pouvoir remonter jusqu’aux associés.

Coût fiscal de constitution d’une société de capitaux

Les apporteurs à titre pur et simple d’immeubles et de fonds de commerce supportent le droit
d’apport au taux unique de 0,5% avec un minimum de perception de 1000 DH.

Les actes constitutifs supportent, en principe, les droits de timbre à raison de 22 DH par
feuille pour chaque document établi. Le montant global des droits de timbre dépendra du
nombre d’exemplaires de chaque document.

Dans le cas de la création d’une société et lorsque certains associés recourent à des prête-
noms pour les faire figurer au niveau des statuts, la conséquence fiscale se manifeste à travers
le paiement des impôts et taxes dus sur le transfert d’actions pouvant intervenir au moment où
il est mis fin au contrat de prête-nom.

III. OPTIMISATION FISCALE ET CHOIX DE LA LOCALISATION


GEOGRAPHIQUE

Les lois fiscales Marocaines, à l’image des lois fiscales d’autres pays, offrent des avantages
en fonction de la localisation géographique de l’entreprise.

Dans ce cadre, nous présenterons les cas de localisation d’entreprises dans les zones franches
du Maroc et dans les zones franches d’exportation.

1. Localisation en zone franches du Maroc

Le Maroc a connu jusqu’à début jusqu’au début de la décennie 1990 deux expériences :

- Le statut international de Tanger qui fut décidé dés le début du protectorat au Maroc et
qui s’est prolongé jusqu’en 1959 ;
- La zone franche du port de Tanger créée en 1961, d’une superficie très limitée et qui est à
caractère commercial et industriel.
A partir de 1990, le Maroc a décidé la création, d’une part, d’une place financière offshore et
d’autre part, de quelques zones franches d’exportation.
Des régimes d’exception ont été mis en place en 1992 en faveur des banques et des sociétés
holding installées dans les places financières offshore et en 1995 en faveur des entreprises
autorisées à s’établir dans les zones franches d’exportation.

36
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

Les banques et les sociétés holding offshore :

Le texte de loi relatif à la création de places financières offshore au Maroc a été publié en
1992. Il autorise la création de banques offshore moyennant l’application d’un certain nombre
de règles.

C’est la ville de Tanger qui a été choisie pour accueillir la première place et ce pour un certain
nombre de considérations : proximité de l’Europe propre de la ville qui à été une ville
internationale…

a. Les banques offshores

Les banques offshores sont des institutions qui travaillent en devises. Elles sont exclues du
champ d’application de la loi qui régit le système bancaire national et de la réglementation des
changes. Selon la loi relative aux places financières offshore, elles ont la possibilité :

 De collecter toutes formes de ressources en monnaies étrangères convertibles


appartenant à des non-résidents ;
 D’effectuer librement toute opérations financières, bancaires et de transfert de devises,
en monnaies convertibles, pour leur propre compte ou pour le compte de leur clientèle
non résidente ;
 D’accorder tout concours financier aux non-résidentes et de souscrire aux
emprunts émis par ces dernières ;
 De participer au capital des entreprises non-résidentes et de souscrire aux
emprunts émis par ces dernières ;
 D’émettre des emprunts obligataires en monnaies étrangères convertibles ;
 D’investir librement au Maroc et de participer au capital des sociétés résidentes.

Pour être agréées, de telles institutions doivent être des filiales ou des succursales d’une
banque de « notoriété internationale ». De plus, l’agrément reste lié à l’expérience et à
l’assise financière de la maison mère. Cet agrément est soumis au paiement d’un droit de
licence.

Du point de vue fiscal, les banques offshores bénéficient d’un certain nombre d’avantages.
Les actionnaires, les administrateurs et le personnel bénéficient de la même souplesse.

En effet, ces banques bénéficient des avantages suivants :

- L’exonération des droits d’enregistrement et de timbre sur :


 Les actes de constitution et d’augmentation de capital ;
 Les acquisitions par lesdites banques d’immeubles nécessaires à
l’établissement de leur siège et agences.
- L’exonération de la TVA sur leurs acquisitions locales ainsi que sur les intérêts et
commissions découlant des opérations d’exploitation de ces banques ;
- L’exonération de l’impôt des patentes et de la taxe urbaine. Toutefois, ces banques restent
redevables de la taxe d’édilité et des autres impôts et taxes locales ;
- Les banques offshores sont soumises pour les 15 premières années consécutives
suivant la date de l’obtention de l’agrément :
 Soit à l’IS au taux de 10% ;
 Soit à un impôt forfaitaire sur les sociétés fixé à la contre valeur en dirhams de
37
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

25000 dollars US, libératoire de tous autres impôts sur les bénéfices.
- L’exonération de la retenue à la source de l’IGR et de l’IS sur :
 Les dividendes distribués par les banques offshores à leurs actionnaires ;
 Les intérêts servis sur les dépôts et tous autres placements effectués en
monnaies étrangères convertibles, auprès des banques offshores.
- En matière d’IGR, les jetons de présence et toutes autres rémunérations versées par les
banques offshores à leurs administrateurs ainsi que les salaires versés par les banques
offshores à leur personnel sont soumis à la retenue à la source sur le montant brut des sommes
perçues, calculée au taux de 18%, libératoire de tout impôt sur le revenu.

b. Les sociétés holding offshores

Une société holding offshore est toute personne morale constituée de personnes physiques ou
morales de nationalité étrangère ayant pour objectif exclusif la gestion de portefeuille et la
prise de participations dans des entreprises, dont le capital est libellé en monnaies étrangères
convertibles et dont toutes les opérations sont effectuées en monnaies étrangères convertibles.

Ces sociétés peuvent s’installées librement dans les places financières offshores, à condition
de notifier leur installation à l’office des changes dans un délai maximum de 30 jours à
compter de la date de leur inscription sur le registre du commerce

Régime fiscal des sociétés offshore

Ces sociétés bénéficient des avantages fiscaux suivants :

- En matière d’IS et sous réserve que les opérations faites par les sociétés holding soient
effectuées au profil de banques offshore ou de personnes physiques ou morale résidentes et
qu’elles soient réglées en monnaies étrangères convertibles, ces sociétés sont soumises à un
impôt fixé à la contre valeur en dirhams de 500 dollars US par an pour les 15 premières
années suivant la date de leur installation ;
- Matière de TVA, les opérations effectuées par ces sociétés sont exonérées de la
TVA ;
- En matière d’impôt sur les dividendes et d’IR sur salaires, les dispositions
s’appliquant aux banques offshores, s’appliquent aux sociétés holding offshore.

2. La zone de Tanger et les zones franches d’exportation

La zone franche du port de Tanger est la première zone franche d’exportation à être installée
au Maroc.

a. La zone de Tanger

Au Maroc, jusqu’en 1995, il n’existait, comme cité ci-dessous, qu’une seule et petite zone
franche impliquée au port de Tanger d’une superficie de 7,3 ha mais comprenant tout de
même 81 sociétés exerçant dans les domaines suivants17 :

- 39 dans l’import-export ;
- 17 dans la confection ;

38
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

- 25 dans diverses activités.

Mesures fiscales en faveur de la zone franche du port de Tanger

C’est une zone qui est située dans l’enceinte portuaire de Tanger et qui est distincte de la zone
franche d’exportation de Tanger. Les opérations autorisées dans cette zone sont les
opérations de nature commerciale portant sur des marchandises entreposées dans ladite zone,
à l’exclusion des ventes au détail, ainsi que les opérations de tirage, de mélange,
d’assortiment, de criblage, de division, de changement d’emballage et de conservation. La
législation relative au commerce extérieur et des changes ne s’applique pas aux entrées et
sortie en zone franche. Les opérations effectuées à l’intérieur de la zone franche ainsi que les
bénéfices qui y sont réalisés sont exonérés de l’impôt.

b. Les zones franches d’exportation

On entend par « zone franche » un espace délimité et clos, légalement mis à l’abri total ou
partiel de certaines législations nationales principalement en matière douanière et fiscale.

Ces zones franches sont destinées à accueillir des activités économiques diverses et revêtent
les formes suivantes : zones franches commerciales, zones franches industrielles
d’exportation et zones franches bancaires. Actuellement au Maroc deux zones franches
d’exportation :

- La zone de Tanger à proximité de l’aéroport Boukhalef, s’étalant sur 345 ha ; et


- La zone de Nador au port de Béni-Nsar sur une superficie de 300 ha.

17 Cf. « Attraction de l’investissement étranger et dynamique de l’économie marocaine » EL


HARRAS

Impôt directs (l’IS et l’IR) :

Les entreprises relevant de l’IS qui s’installent dans les zones franches bénéficient en raison
des résultats réalisés au titre des activités dans ces zones :

- De l’exonération totale de l’IS pendant une durée de cinq années consécutives à compter
de la date de début de leur exploitation ;
- De l’imposition au taux de 8,75% pour les dix années consécutives suivantes. Au
delà de cette période, ces entreprises bénéficieront de la réduction de 50% prévue par le droit
commun en faveur des entreprises exportatrices.

Par ailleurs, les dividendes et autres produits de participation similaires, distribués par les
sociétés installées dans les zones franches d’exportation et provenant d’activités exercées dans
la zones franches d’exportation et provenant d’activités exercées dans lesdites zones :

- Ne sont pas soumis à la retenue de l’impôt à la source lorsqu’ils sont versés à des non-
résidents ;
- Sont soumis à la retenue de l’impôt à la source au taux libératoire de 7,5%, lorsqu’ils sont
versés à des résidents.

Dans ce cas, la contre-valeur en devises est cédée à une banque Marocaine.

39
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

Lorsque les sociétés installées en zones franches d’exploitation, distribuent des dividendes et
autres produits d’actions, provenant à la fois, d’activités exercées dans les zones
franches d’exportation et d’autres activités, la retenue de l’impôt à la source s’applique aux
sommes distribuées, au prorata des bénéfices imposables, qui ces sommes soient versées à des
résidents ou à des non-résidents.

Impôts indirects :

Sont exonérés de la TVA avec droit à déduction les produits et les prestations de services
rendus aux zones franches d’exportation et provenant du territoire douanier Marocain assujetti

Par ailleurs, les entreprises Marocaines ou étrangères intervenant dans les zones franches
d’exploitation dans le cadre d’un chantier de travaux de construction ou montage, sont
soumises aux impôts et taxes dans les conditions de droit commun à l’exclusion de la TVA

40
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

CAS PRATIQUE :

AUDIT FISCAL ET OPTIMISATION D’UNE


SOCIETE OPERANT DANS LE SECTEUR BTP

41
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

SECTION II : Audit de la société


I. Audit de compliance

Par audit de compliance, on entend:


« L'examen du respect par la société de toutes ses obligations fiscales de forme.

Du fait que la comptabilité constitue la principale base du contrôle fiscal et, par
conséquent, de découverte de défaillances fiscales, la démarche la plus rationnelle semble
celle qui consiste à procéder à des vérifications comptables à vocation .
Ce guide de vérifications comptables à vocation fiscale permet de présenter de manière
synthétique les principaux thèmes sur lesquels l'auditeur doit se focaliser en matière d'impôt
sur les sociétés.
Si des fois, la TVA n'est pas abordée dans notre mémoire dans la mesure où l'analyse des
risques en la matière suppose un examen très détaillé des flux et des factures qui ne peut être
effectué que dans le cadre d'une mission spécifique d'audit de TVA. »

Dans de nombreux cas, les redressements sont opérés en raison du non respect des règles de
forme sans qu'il y ait insuffisance en matière d'assiette.
Les sanctions aux manquements à l'observation des règles de forme, qui paraissent aux yeux
de ceux qui les supportent comme étant toujours inéquitables, peuvent être pourtant
financièrement lourdes.
L'auditeur doit nécessairement procéder à l'examen des risques liés à la forme et aux délais
compte tenu de l'importance que revêtent ces questions dans le domaine fiscal.

a. Le contrôle des règles relatives à la forme

A l'évidence, dans un système fiscal déclaratif, les problèmes liés à la forme occupent une
place importante. De fait, l'auditeur fiscal peut devoir, en fonction des objectifs de la mission,
opérer un nombre important de contrôles. Aussi l'auditeur va-t-il par exemple s'assurer
que l'entreprise souscrit effectivement les différentes déclarations requises et qu'elle utilise
pour cela les imprimés et relevés adéquats. Sur les déclarations elles-mêmes, l'auditeur doit
naturellement vérifier qu'elles sont convenablement remplies et ne présentent pas
d'incohérences arithmétiques.

De même, il est nécessaire de rechercher les concordances avec des informations comptables
et de façon plus générale, d'étudier si l'entreprise est en mesure de justifier a posteriori les
sommes ou indications portées sur les déclarations déposées.
Pour cela, l'auditeur peut rechercher si l'entreprise utilise des tableaux de passage ou tableaux
de concordance entre les différents livres ou documents comptables et les déclarations fiscales
et, dans l'affirmative, contrôler la pertinence de ces documents. L'auditeur peut de plus
s'interroger sur l'existence et le cas échéant la fréquence des déclarations rectificatives
adressées à l'administration. En effet, même si celles-ci sont supposées amoindrir le
risque fiscal en corrigeant des erreurs précédemment commises, elles peuvent
l'alimenter en donnant aux services fiscaux un sentiment d'approximation et d'incertitude
dans le traitement des questions d'ordre fiscal à l'intérieur de l'entreprise.

L'auditeur doit enfin constater que les différents documents sont adressés aux services fiscaux
compétents et ce, naturellement, dans les délais prescrits.
Suite à l’évaluation du contrôle interne et du système d’information fiscale qui déterminent si
les mécanismes de contrôle sont effectivement efficaces et appliqués d’une manière correcte,

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Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

l’auditeur prévoit des tests de contrôles restreints compte tenu du fait que le risque lié au
contrôle est faible.

b. le contrôle des règles relatives aux délais

Les contrôles qui portent sur les délais occupent une place importante dans les travaux de
l'auditeur dans la mesure où les pénalités dues pour défaut ou retard dans la production des
déclarations et dans le paiement des impôts peuvent être financièrement lourdes218.
L'outil le plus approprié pour l'entreprise est l’établissement d’un échéancier fiscal, document
sur lequel l'entreprise consigne l'ensemble de ses obligations en matière fiscale, qu'il s'agisse
des dates de dépôt des déclarations ou des dates de paiement des différents impôts et taxes.
Le travail de l'auditeur est ici de vérifier en premier lieu l'existence de cet échéancier fiscal,
puis sa qualité et enfin son utilisation effective par l'entreprise. L'auditeur peut ainsi s'assurer
que cet échéancier est à la fois complet, actualisé et qu'il fait l'objet d'une diffusion auprès de
l'ensemble des personnes concernées. Corrélativement, l'auditeur peut s'assurer de l'absence
de pénalités de retard dans la comptabilité pour dépôt tardif des déclarations, et dans
l'hypothèse contraire, s'en faire expliquer l'origine: mauvaise coordination entre services,
négligences, difficultés à émettre les déclarations dans le temps.
Enfin, et toujours en fonction des objectifs de la mission, l'auditeur peut devoir, après s'être
assuré du contenu des déclarations fiscales, procéder à un rapprochement des différentes
déclarations mensuelles et la déclaration dite de l’employeur afin de vérifier leur
homogénéité.
Au plan de la mise en œuvre, les contrôles qui doivent être effectués par l'auditeur se scindent
en deux catégories, en fonction de l'outil de contrôle à utiliser. Le respect d'un nombre
important de dispositions fiscales peut être vérifié en effet à l'aide de l'outil traditionnel de
l'audit qu'est le questionnaire. Celui-ci ne s'adaptant pas cependant au contrôle de toutes les
règles fiscales, l'auditeur a l'obligation de recourir à divers contrôles complémentaires pour
mener à bien sa mission.

c. Les contrôles basés sur le recours au questionnaire d'audit fiscal.

Le contrôle de la régularité fiscale repose en grande partie sur les résultats de l'exploitation
du questionnaire d'audit fiscal. Etape essentielle dans la démarche de l'auditeur, le
questionnaire doit renseigner sur l'aptitude de l'entreprise à se conformer aux dispositions de
fond mais aussi de forme et de délai auxquelles elle est soumise. Pour atteindre un tel objectif,
il importe cependant que la conception du questionnaire soit la plus rationnelle possible afin
de permettre à l'auditeur de passer en revue les différents facteurs de risque en tenant compte
des contraintes de la mission, qu'il s'agisse des modalités d'accès à l'information ou de la
limitation dans le temps de l'intervention de l'auditeur.
.

II. Vérifications comptables et fiscale


Les vérifications comptables à vocation fiscale ont pour objet la validation de la charge de
l'impôt de l'entité auditée ainsi que l'identification et la quantification des risques
fiscaux auxquels cette entité peut se trouver exposée du fait de l'inobservation des règles
fiscales.
Bien que les travaux de contrôle annuel des comptes soient des travaux de nature
essentiellement comptable, l'impôt n'étant qu'un élément de la détermination du résultat

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Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

comptable de l'exercice, ou encore un passif dont le montant doit être validé, la complexité
des règles fiscales conduit les entreprises envisageant une politique de transparence à faire
appel à un expert comptable en vue de réaliser un état des lieux des pratiques fiscales de
l'entité et d'établir un diagnostic des risques fiscaux éventuellement encourus.
Les travaux de vérifications comptables à vocation fiscale portent sue les comptes de bilan et
de gestion classe par classe.

a. Capitaux permanents

Afin de pouvoir réaliser un examen le plus précis possible de la structure de financement de


l'entité auditée, l'auditeur doit analyser un certain nombre de documents.
Ainsi les principaux documents à analyser sont les suivants:

• Les états financiers et notamment le tableau de variation des capitaux propres;

• La balance générale des comptes de chaque exercice auditée;

• Les procès verbaux des assemblées générales intervenues au cours de la période auditée;

• Le rapport général et le rapport spécial du commissaire aux comptes pour chaque


exercice audité;
• Les procès verbaux des délibérations du conseil d'administration ou autre organe de
direction;
• Les contrats d'emprunt de la période auditée.

Sur le plan fiscal, les capitaux propres doivent retenir l'attention de l'auditeur sur les points
essentiels suivants:
- S'assurer que la société est constituée conformément aux dispositions du CGI. En
effet, une SARL constituée contrairement aux dispositions du CGI est considérée,
selon la doctrine administrative, une société de fait;
- S'assurer que les augmentations du capital, au cours de la période auditée, par
incorporation du compte spécial d'investissement sont effectuées en respectant les
conditions énumérées par l'article 7 du CGI;
- S'assurer que les règles fiscales de prise en compte des quotes-parts de subvention
d'équipement définies par l'article 11-IV du Code de l'IRPP et de l'IS ont été
respectées.

b. Actifs incorporels

Il n'existe pas de définition fiscale des éléments d'actif incorporel. Les règles comptables, qui
constituent la seule référence en la matière, les définissent comme des actifs non monétaires
sans substance physique destinés à servir de façon durable à l'activité de l'entreprise.

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Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

La principale difficulté concernant l'identification des actifs incorporels tient au fait qu'ils ne
sont pas tous immobilisés. Or, l'analyse des risques fiscaux nécessite la prise en compte de
tous ces actifs, qu'ils soient ou non valorisés au bilan.
Les principaux documents à analyser sont:
 Les déclarations mensuelles;
 Un relevé détaillé des amortissements joint à la déclaration annuelle d'IS;
 Le tableau de détermination du résultat fiscal;
 La balance générale;
 Le détail de certains comptes si nécessaire;
 Les états financiers ; et
 Les annexes aux états financiers.

Les immobilisations incorporelles sont mentionnées au bilan. Le bilan doit cadrer avec le
tableau des immobilisations et amortissements joint à la déclaration annuelle d’IS.
Ces éléments ne sont pas suffisamment détaillés pour permettre l'identification exhaustive des
immobilisations incorporelles détenues par l'entreprise. Des informations complémentaires
sont donc nécessaires. On peut les trouver dans la balance générale des comptes, qui
permet d'identifier les actifs au moins par grande catégorie (marques, brevets, logiciels…).
Pour plus de détails, il faut approfondir le contenu de chaque compte, ce qui suppose
de formuler des demandes spécifiques à l'attention du service comptable de l'entreprise.

L'auditeur doit vérifier que les immobilisations incorporelles amortissables font l'objet
d'amortissements.
La balance générale des comptes permet de recouper les variations des comptes
d'amortissements et de provisions du bilan avec les dotations de l'exercice (compte 68111
pour les amortissements, 68161 pour les provisions).

c. Immobilisations corporelles

Le régime comptable et fiscal des amortissements des immobilisations corporelles a été


profondément modifié par le décret n° 2008-492 du 25 février 2008.

Les immobilisations corporelles peuvent être identifiées à partir des documents suivants:
 Un relevé détaillé des amortissements joint à la déclaration annuelle d'IS;
 Le tableau de détermination du résultat fiscal;
 La balance générale des comptes de chaque exercice audité;
 Les états financiers;
 Les annexes aux états financiers;

Qu'elles soient créées ou acquises par l'entreprise, toutes les immobilisations corporelles
doivent être inscrites à l'actif du bilan et sont donc aisément identifiables. Pour un audit
détaillé, il est nécessaire de recourir aux informations précises fournies par le bilan détaillé ou
éventuellement la balance générale des comptes.
Le tableau de détermination du résultat fiscal permet de vérifier que l'entité a bien réintégré
les amortissements non déductibles afférents à des véhicules de tourisme d'une puissance
supérieure à neuf chevaux, des avions, bateaux de plaisance et résidences secondaires.

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Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

Les provisions fiscalement non déductibles faisant l'objet de réintégrations extra-comptables


peuvent être identifiées. Les reprises de provisions non déductibles sur le plan fiscal
sont déduites extra-comptablement.
Enfin, les annexes aux états financiers fournissent une information détaillée sur les méthodes
d'évaluation appliquées aux postes d'immobilisations, sur les méthodes d'amortissement et de
dépréciation appliquées, ainsi que sur les mouvements opérés dans les comptes
d'amortissements et de provisions.
L'analyse des risques fiscaux liés aux immobilisations corporelles peut s'avérer très complexe,
compte tenu des profondes divergences qui existent entre les règles comptables et fiscales.
L'auditeur sera donc amené à adapter ses investigations en fonction du temps imparti et du
caractère significatif des postes d'immobilisations corporelles identifiés au bilan de
l'entité auditée, en conservant à l'esprit que les immobilisations corporelles sont pour la
plupart amortissables, ce qui a pour conséquence de limiter, dans de nombreux cas, les risques
fiscaux identifiés à des risques de « timing », dont les conséquences se mesurent
essentiellement en coût de trésorerie et pénalités de retard.

Sur le plan fiscal, les éléments d'actif corporel doivent retenir l'attention de l'auditeur sur trois
points essentiels. En premier lieu, l'auditeur doit vérifier la correcte application par l'entité
auditée de la définition des immobilisations corporelles et des critères qui les différencient des
charges, afin d'être en mesure de vérifier la nature des dépenses portées à l'actif, étant
toutefois précisé que c'est également à l'occasion de l'examen du compte de résultat que
l'auditeur sera amené à vérifier que des dépenses ayant le caractère d'immobilisations n'ont
pas été indûment passées en. Il devra également examiner avec attention les amortissements et
les provisions constituées ainsi que les obligations de forme relatives aux immobilisations
corporelles.
Les techniques d'évaluation des risques fiscaux associés aux immobilisations corporelles sont
développées au niveau du guide des vérifications comptables à vocation fiscale.

d. Comptes de stocks

En matière comptable, un stock est un actif détenu pour être vendu dans le cours normal de
l'activité ou en cours de production ou destiné à être consommé dans le processus de
production ou prestations de services dont la fourniture interviendra ultérieurement.
Contrairement aux immobilisations, les stocks ne constituent pas des moyens d'exploitation et
n'ont pas vocation à rester durablement dans l'entreprise; ils constituent l'objet même de
l'activité de cette dernière et sont donc destinés à être vendus ou consommés.
Si l'entité détient exclusivement des stocks de marchandises, elle se livre en principe
exclusivement à une activité de commercialisation, qui doit se traduire par un chiffre
d'affaires. Si l'entreprise détient des stocks de matières premières, produits intermédiaires ou
produits finis, elle doit logiquement exercer une activité de production, dont l'existence doit
être corroborée par l'existence au bilan d'équipements et installations industriels.
L'entité auditée peut avoir indûment inscrit certains actifs ayant la nature de stocks dans des
comptes d'immobilisations. Il peut, par exemple, s'agir d'immeubles détenus par une société.

L'auditeur fiscal doit vérifier que les stocks pouvant faire l'objet des provisions déductibles
sont constitués des produits destinés à la vente. Il s'agit donc des stocks de produits finis
détenus par l'entreprise pour être vendus dans le cadre de la réalisation de l'objet social.
Les provisions pour dépréciation des stocks doivent retenir l'attention de l'auditeur sur trois
points suivants:

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Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

• Non déductibilité des provisions pour dépréciation des stocks non destinés à la vente;

- Défaut de production du relevé des provisions pour dépréciation des stocks.

- Destruction injustifiée d'un stock de marchandises.

Les techniques d'évaluation des risques fiscaux sont développées au niveau du guide de
vérifications comptables à vocation fiscale.
Les documents qui permettent d'identifier et de valider les opérations concernant les stocks
sont les suivants:

 Les déclarations fiscales mensuelles de chaque exercice audité;


 La balance générale des comptes de chaque exercice audité;
 Les annexes aux états financiers pour chaque exercice audité;
 Relevé des provisions pour dépréciation des stocks joint à la déclaration annuelle.
 Procès verbaux de destruction d'un stock de marchandises.

L'auditeur est en mesure d'examiner la cohérence des catégories de stocks détenues par l'entité
avec l'activité de cette dernière, telle qu'elle lui a été décrite par son donneur d'ordre (cas d'un
audit annuel, par exemple) ou encore telle qu'elle est exposée dans les documents de
présentation émis par le cédant dans le cadre d'un processus d'acquisition. Cette première
analyse effectuée en complément de l'examen de la structure du chiffre d'affaires permet à
l'auditeur de cibler les investigations à mener dans le cadre de l'audit du résultat
d'exploitation.

e. Charges d'exploitation - Fournisseurs

Les charges d'exploitation constituent un enjeu très important dans la détermination du


résultat fiscal, puisqu'elles ont pour effet de minorer la base imposable et de générer ainsi une
économie d'impôt à caractère définitif.
L'analyse des charges d'exploitation constitue le sujet central et incontournable de l'audit.
Parce que les écritures comptables concernant les charges sont très nombreuses, il est
conseillé à l'auditeur de procéder en premier lieu à l'identification des postes les plus
significatifs et les plus sensibles, c'est-à-dire ceux dont l'objet ou la nature pourrait permettre
l'octroi d'un avantage à une entreprise ou à une personne physique liée. Bien entendu, ces
postes sensibles varient selon l'organisation, la structure juridique et la taille de l'entité. Dans
le cadre d'une PME détenue par des personnes physiques, l'auditeur doit être attentif aux
charges qui pourraient avoir été supportées par l'entité dans l'intérêt de l'exploitant ou des
dirigeants. Dans le cadre d'un plus grand groupe, les risques pourront concerner les relations
avec les dirigeants, mais aussi et surtout les relations intragroupes.

Les principaux risques liés à la déduction des charges dans le contexte de relations avec des
entreprises liées sont étudiés de manière approfondie dans le cadre du paragraphe sur les flux
intragroupes (Sociétés du groupe et associés).
Le contrôle des achats est effectué en parallèle avec le contrôle de la vraisemblance des stocks
et de la marge sur coût matière ou de la marge brute commerciale.
La comparaison de la marge brute commerciale ou de la marge sur coût matière permet à
l'auditeur fiscal d'apprécier si la consommation de l'exercice est vraisemblable par référence

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Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

aux normes de l'entreprise au cours des exercices précédents, aux normes du secteur et à
l'évolution du coût d'achat et des prix de vente pratiqués.

f. Produits d'exploitation - Clients

Les produits d'exploitation peuvent être identifiés à partir des documents suivants:

• Les déclarations mensuelles de chaque exercice audité;

• La balance générale des comptes de chaque exercice audité;

• Etat des affaires résiliées ou annulées annexé à la déclaration mensuelle;

• Déclaration de l'employeur (les ristournes doivent être portées sur la déclaration de


l'employeur pour être déductibles du résultat imposable. Il en est de même, selon une nouvelle
doctrine administrative pour les remises et rabais hors factures et les escomptes);
• Etats financiers;

• Annexes aux états financiers.

Le chiffre d'affaires est le principal composant des produits d'exploitation et celui qui doit
retenir toute l'attention de l'auditeur.
Dans le cadre d'un audit, l'information sur le chiffre d'affaires présente tout d'abord un intérêt
d'ordre général, notamment lorsque l'auditeur ne dispose que de peu d'informations sur l'entité
auditée. Le montant et la structure du chiffre d'affaires lui fournissent des premiers éléments
très utiles sur la nature de l'activité de l'entreprise.
A défaut d'établissement d'un tableau de concordance entre chiffre d'affaires déclaré et chiffre
d'affaires comptabilisé par la fonction fiscale, la vérification des produits d'exploitation
s’effectue par l'établissement d'un tableau de rapprochement.

L'auditeur vérifiera également l'existence de subventions d'exploitation qui sont des


subventions destinées à compenser l'insuffisance de certains produits d'exploitation ou
de faire face à certaines charges d'exploitation. L'auditeur devra ainsi identifier leur origine,
notamment afin de déterminer si elles comportent des risques fiscaux particuliers.
Les autres composantes des produits d'exploitation sont la production stockée, la production
immobilisée et les transferts de charges. Ces comptes reflètent des écritures « techniques » de
régularisation qui ne doivent en principe pas entraîner de risque fiscal si les règles liées à
l'inscription en stocks ou en immobilisations des biens produits par l'entreprise sont
correctement appliquées.
La variation des stocks, qu'elle soit positive ou négative, est portée au compte 71 et est
comprise dans le résultat de l'exercice. La production immobilisée est enregistrée en produits
pour son coût de production (compte 72). Le compte transfert de charges (compte 79) permet
d'annuler techniquement les charges initialement constatées.
De même, outre les diligences relatives aux produits d'exploitation, l'auditeur fiscal doit
focaliser ses travaux sur les points suivants:
• Risques liés à la constatation des provisions pour dépréciation des créances clients
• Risques liés à la non application du dispositif de
• Risques liés au non respect des obligations de forme
• Risques liés à l'évaluation des créances en devises étrangères

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Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

g. Personnel et comptes rattachés

La rémunération du personnel constitue en principe une charge déductible.

Les risques de non déductibilité des rémunérations portent principalement sur:

• La rémunération accordée au gérant majoritaire d'une SARL;

• La rémunération accordée au dirigeant dans la mesure où elle ne correspond pas à un


travail effectif et/ou elle est excessive eu égard à l'importance du service rendu.
L'auditeur doit donc adopter sa vigilance en fonction de la taille et de l'organisation de l'entité
auditée.
Les traitements et salaires versés, ainsi que les avantages en nature et certains autres éléments
de rémunération doivent être déclarés chaque année au niveau de la déclaration dite de
l'employeur. Cette déclaration ne constitue pas une condition de déductibilité, mais cette
déclaration permet à l'auditeur de connaître l'ensemble des rémunérations versées par
l'entreprise et leur montant. Outre les salaires proprement dits, l'auditeur doit, si possible,
porter également ses investigations sur les avantages en nature significatifs (véhicules,
dépenses liées à l'habitation etc

h. Sociétés du groupe et associés

En premier lieu, l'auditeur doit recenser de manière complète et exhaustive les différents flux
entre l'entité auditée et son groupe.
La première difficulté consiste à déterminer, parmi les entreprises avec lesquelles l'entité
auditée entretient des relations commerciales, celles qui font partie du groupe et avec
lesquelles des relations privilégiées sont susceptibles de s'être instaurées.
L'état des participations joint à la déclaration annuelle d'IS, la note annexée aux états
financiers sur les parties liées et le rapport spécial du commissaire aux comptes constituent un
point de départ puisqu'elles comportent l'identification des actionnaires et l'identification des
filiales.
Il convient ensuite d'identifier les flux entre l'entité auditée et son groupe. Les flux
intragroupes en cause peuvent résulter, par exemple, d'achats ou de ventes de marchandises,
de prestations de services reçues ou rendues, notamment de prestations de services de nature
technique ou administrative (contrats dits « management fee »).
Le recours à la balance générale s'avère ensuite nécessaire pour obtenir une ventilation
détaillée par type de flux et si possible par cocontractant.

Le solde de la balance générale fournit en principe le montant total annuel des transactions par
contractant. Toutefois, il convient d'être vigilant en ce qui concerne les possibles
compensations effectuées avec un même contractant.
Les compensations effectuées directement dans les mêmes comptes peuvent masquer le
volume de certaines transactions intragroupes. Or les compensations ne sont pas forcément
visibles à partir de la balance générale et il est souvent nécessaire d'obtenir le détail des
écritures par compte ou de poser des questions complémentaires pour s'assurer que l'entité
auditée n'a pas procédé à telles compensations.
Il convient ensuite, pour chaque cocontractant et chaque type de flux, de tenter d'obtenir
l'explication du prix pratiqué, ou à défaut, son mode de détermination. Ces informations
peuvent notamment ressortir des barèmes de prix, des contrats signés et des factures émises
ou reçues, mais les documents n'apportent généralement pas toutes les informations

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Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

nécessaires et une discussion avec les responsables de l'entité auditée doit souvent compléter
leur examen.
L'administration dispose d'une arme principale pour tenter de remettre en cause les
transactions intragroupes qu'elle estime conclues à des conditions anormales: la théorie de
l'acte anormal de gestion. Bien que leur portée soit très large, ce mécanisme vise en particulier
l'octroi d'un avantage par le biais d'une intervention (majoration/diminution) sur le prix d'une
transaction.

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Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

SECTION III : Optimisation fiscale des opérations


I. GESTION DES INVESTISSEMENTS

Nous porterons notre analyse sur les éléments liés aux situations suivantes :

 L’acquisition ou la location des biens d’investissement ;


 L’investissement en matériel ou l’embauche de personnel ;
 La création d’une filiale ou la création d’une succursale ;

1. Choix entre l’acquisition et la location des biens d’investissement

Pour avoir des biens d’exploitation, l’entreprise a le choix entre l’acquisition ou la location.
Ces deux situations ont des conséquences juridiques différentes. L’acquisition suppose
d’abord que l’entreprise établisse un plan de financement dont le coût fiscal varie selon que
l’on fait appel à un financement propre ou externe. Ensuite, si l’entreprise est propriétaire de
l’immobilisation, celle-ci figurera à son bilan. Ceci permet d’informer les tiers sur la
composition du « capital » dont dispose l’entreprise. De plus celle-ci va pratiquer des
amortissements comptables qui viennent en déduction du résultat comptable. Les frais
d’entretien seront également déductibles.

Par ailleurs, il existe une autre solution qui consiste à acquérir ledit bien par crédit-bail en
vertu duquel la société utilise les biens d’équipement loués pendant une certaine durée, puis a
la possibilité de les acquérir en fin de contrat moyennant une valeur résiduelle fixée au début.
Le crédit-bail peut porter sur des biens mobiliers (matériels d’exploitation, véhicules
utilitaires…) ou sur des immeubles.

Ce système peut s’analyser comme une technique de prêt car l’entreprise a l’intention de
devenir propriétaire du bien en fin de contrat, mais il faut noter que :

- La société utilisatrice ne possède pas le bien pendant la durée du contrat. Il ne figure pas à
son bilan, d’où une perte d’information. Seuls, les engagements hors bilan le signalent ;
- L’entreprise utilisatrice du bien loué déduit le montant de la redevance ainsi que les
charges relatives à l’entretien et aux réparations de son bénéfice imposable.

Au plan de l’impôt des patentes, le choix est neutre puisque cet impôt taxe les biens utilisés
par l’entreprise pour son exploitation, qu’elle soit propriétaire ou locataire.

La technique du leasing a l’avantage de la souplesse, mais constitue un moyen de financement


onéreux malgré la déduction fiscale.

2. Choix entre la création d’une succursale et celle d’une filiale

La société qui projette une nouvelle activité ou l’extension des activités existantes peut :

- Se contenter de créer un nouvel établissement dirigé par un de ses salariés ; il s’agit d’une
simple succursale sans indépendance juridique ; ou

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Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

- Constituer une société (avec un ou plusieurs autres apporteurs de capital) chargé


d’assurer l’exploitation nouvelle. Cette société sera filiale de la première. Les conséquences,
au regard du mode de fonctionnement de chacune des entités, peuvent être assez différentes,
et l’aspect fiscal n’en est qu’un des éléments. En effet, la filiale implique davantage
d’autonomie de gestion et plus de responsabilités juridiques, économiques et financières. Par
contre, la succursale dépend du siège pour toutes les grandes décisions de gestion. Dans tous
les cas, il est utile de prendre en considération l’aspect fiscal dans la prise de décision. Ainsi,
en matière de droits d’enregistrement, la création d’une nouvelle entité juridique entraine
des acquisitions patrimoniales (achat de biens immobiliers, de clientèles, etc.) qui rendent
exigibles les droits d’enregistrement. Mais cela suppose que, préalablement, la société mère
ait acquitté les droits d’enregistrement liés à la constitution.

Au regard des différents impôts liés au fonctionnement (impôt sur les sociétés, TVA) la
situation n’est pas la même, sur les plans juridique et fiscal, entre l’établissement qui dépend
totalement du siège et de la filiale qui dispose d’une large autonomie.

Si la succursale peut, sur le plan comptable, établir le résultat de son activité, celui-ci est
confondu avec le résultat du siège qui règle l’impôt à son niveau (sous réserve du principe de
territorialité, c’est-à-dire la non-imposition des résultats d’un établissement situé à l’étranger).

Dans le même sens, les opérations effectuées entre la société mère et la succursale sont
considérée comme des opérations internes à la société. D’où, la non prise en compte de la
TVA dans le cadre de ces opérations entre les deux entités. Seul le siège existe juridiquement
vis-à-vis des tiers et acquitté la TVA. La filiale a une personnalité fiscale et se trouve imposée
à l’IS sur son résultat et à la TVA sur ses ventes, ce qui implique des charges administratives
plus importantes. En ce qui concerne les impôts locaux, et notamment l’impôt des patentes, le
choix entre succursale et filiale est totalement neutre puisque cet impôt taxe une capacité
d’exploitation installée indépendamment des critères juridiques.

Enfin, on peut se poser une dernière question quant à la distribution du résultat. Seule la filiale
(Passible d’IS) peut distribuer des dividendes qui seront alors imposés chez l’associé (société
mère) sous réserve du régime d’exonération.

II. GESTION FISCALE DES PLACEMENTS FINANCIERS

La complexité des mécanismes financiers rend difficile le choix entre les différents
placements financiers possibles. La question fondamentale qui se pose à toute personne est
comment optimiser ses placements ?

En principe, il n’ ya pas de réponse unique. En effet, tout dépend du profil de l’investisseur.


En général, il est conseillé d’opter pour des produits moins risqués présentant de faibles
rendements reste très limité et peut, dans certains cas, remettre en cause l’intérêt même de
l’investissement. Toutefois, une bonne connaissance des avantages et des inconvénients des
produits disponibles parait nécessaire. Tout produit de placement est choisi en fonction de
deux critères principaux : le risque et le rendement. De plus les avantages fiscaux peuvent
dans certains cas orienter le choix de l’investisseur.

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Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

A. Optimisation fiscale des moyens de financement

Le financement d’une entreprise suppose la recherche des moyens de financement les plus
appropriés : financement par fonds propres ou par emprunts. Cette action se fait tout en gérant
l’équilibre des ressources financières internes et externes.

Le financier d’entreprise portera une attention particulière à la fois à l’autonomie financière


de l’entreprise et à sa capacité de remboursement des emprunts contractés auprès des tiers.

Les entreprises bénéficient en s’endettant :

- Du fort taux d’inflation rendant plus léger le remboursement des dettes en dirhams
courants malgré les charges d’intérêts ;
- De l’encouragement indirect de l’endettement par le système fiscal qui permet à
l’entreprise la déduction des charges financières et la réalisation, en conséquence, d’une
économie d’impôt sur les bénéfices.

Actuellement, la situation de sous-capitalisation des entreprises Marocaines est préoccupante


au regard de la compétitivité internationale. C’est pourquoi, les pouvoirs publics ont mis en
place des incitations fiscales au renforcement des fonds des entreprises. Toutefois, ces
mesures, inexistantes actuellement, ont été insuffisantes. Le financement d’origine interne
repose essentiellement sur l’autofinancement généré par l’activité d’exploitation. Les
financements externes sont généralement de quatre natures : les apports en capital, l’emprunt
sous toutes ses formes, les titres convertibles et le crédit-bail.

Chacun de ces modes de financement présente des avantages et des investissements. Le rôle
et l’art du responsable financier n’est pas seulement de chercher le financement nécessaire et
à temps, mais surtout de détecter le moment propice pour un financement à long terme et
maximiser la rentabilité et la valeur globale de l’entreprise.

Dans ce sens, le coût fiscal de chaque mode de financement est à prendre en compte dans le
cadre de l’évaluation du coût global dudit mode de financement.

Par ailleurs, nous présenterons dans ce qui suit :

- Le coût fiscal de l’autofinancement ;


- Le choix entre le financement par fonds propres et le financement par emprunt ;
- Le choix du financement par crédit-bail ;
- L’incidence de la TVA sur la trésorerie.

a. Le coût de l’autofinancement

On distingue deux types d’autofinancement, dont le coût fiscal est sensiblement différent :

- L’autofinancement courant (ou de maintien) représenté par les dotations aux


amortissements annuelles, qui permet de compenser globalement la dépréciation des
immobilisations. Cette encaisse disponible se trouve exonérée d’impôt et peut être réinvestie
dans l’entreprise ;

53
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

- L’autofinancement de croissance formé des bénéfices nets d’impôt réinvestis dans


l’entreprise. Il est composé des résultats taxés au taux normal de l’IS (30%).

Par ailleurs, il existe deux postes qui entrent dans les comptes de charges, mais ne
correspondent pas à des décaissements effectifs : il s’agit des dotations aux amortissements et
aux provisions.

Toutefois, certains amortissements et provisions ne constituent pas véritablement des charges


économiques, mais peuvent s’assimiler à de avantages fiscaux ayant pour but de réduire l’IS à
payer et de dégager, par conséquent, une somme disponible pour l’autofinancement.

L’amortissement :

Le choix d’un mode d’amortissement (linéaire ou dégressif) modifie de façon déterminante le


montant du résultat final.

En général, l’amortissement constate la dépréciation de la valeur d’un bien immobilisé. En


pratique, les amortissements comptabilisés sont souvent supérieurs au montant de la
dépréciation, en raison généralement, des durées d’amortissement (fixées par les usages) qui
sont plus courtes que les durées d’utilisation réelles desdites immobilisations.

Rappelons que le CGNC prévoit la distinction entre :

- D’une part, les amortissements économiques (dotations d’exploitation aux


amortissements) ; et
- D’autre part, les amortissements dérogatoires (dotations non courantes aux provisions
pour amortissements dérogatoires).

Le choix d’un mode d’amortissement économique engage l’entreprise sur toute la durée du
plan d’amortissement selon la règle de permanence des méthodes, et influe par conséquent,
sur ses possibilités d’autofinancement. D’où l’intérêt pour l’entreprise de bien planifier le
choix d’un mode d’amortissement.

Cas pratique : l’entreprise ayant un bénéfice avant impôt et avant amortissements de


3000000
DH. Pour l’exercice (N), le montant des amortissements économiques s’élève à 340000 DH,
tandis que celui des amortissements dérogatoires est de 140000 DH.

- Calculer la Capacité d’autofinancement dans les deux cas suivants :


 Position minimaliste : les amortissements économiques sont de 340000 DH ;
 Position maximaliste : les amortissements économiques sont de 480000 DH englobant
les amortissements dérogatoires.
- Conclure

Solution :

Calcul de la capacité d’autofinancement dans les deux cas

54
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

Bénéfice avant amortissements


Position minimaliste Position maximaliste
3 000 000 3 000 000
Amortissements 340 000 480 000
Bénéfice avant IS 2 660 000 2 520 000
Impôt sur les sociétés 30% 798 000 756 000
Bénéfice après IS 1 862 000 1 764 000
Amortissement 340 000 480 000
Capacité d’autofinancement 2 202 000 2 244 000

Conclusion : Nous constatons que la capacité d’autofinancement sera d’autant plus


grande que les amortissements seront élevés, donc donneront lieu à des économies d’impôt
plus importantes.

Tableau comparatif des deux modes d’amortissement : linéaire et dégressif

Différentiel d’amortissement (3)


Gain (ou perte d’impôt au taux de 30% ; (3)*35%= (4)
1 120 000 240 000 120 000 36 000
2 120 000 144 000 24000 7 200
3 120 000 86 000 33 600 10 080
4 120 000 64 800 55 200 16 560
5 120 000 64 800 55 200 16 560
Total 600 000 600 000 0 0

Le gain (ou la perte) est égal à l’écart entre l’amortissement dégressif et l’amortissement
linéaire multiplié par le taux de l’impôt soit 30%.

Globalement, sur le total du plan d’amortissement, le gain fiscal est nul, puisque le total des
amortissements dégressifs est égal au total des amortissements linéaires. Cependant, le gain
en trésorerie, donc en financement, est important, car le paiement de l’impôt est décalé dans le
temps. Par ailleurs, cet avantage ne donne son plein effet qu’en période largement
bénéficiaire. De plus les entreprises dont les résultats sont faibles, peuvent hésiter à
comptabiliser des amortissements dégressifs importants qui risquent de les faire passer en
déficit.

L’avantage de trésorerie dont bénéficie l’entreprise correspond globalement, quel que soit le
mode d’amortissement retenu, à la valeur d’origine multipliée par le taux de l’impôt. C’est la
performance que l’entreprise retire de l’utilisation et de l’exploitation de ces biens qui
permettra de compléter le financement des biens. L’amortissement comptable permet aussi
d’actualiser, chaque année, la valeur résiduelle des biens au bilan. Cependant, pour différentes
raisons, la valeur résiduelle du bien n’est pas forcément révélatrice de la valeur économique
réelle des biens.

b. Financement par fonds propres ou le financement par emprunt ?

55
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

Dans ce cadre, nous allons présenter les modalités, ainsi que les avantages et les
inconvénients de chacun des modes de financements suivants :

- Le financement par fonds propres ;


- Le financement par emprunt.

Le financement par fonds propres

Les apports en fonds propres constituent pour les associés le moyen de s’assurer la propriété
de la société en contrepartie des risques encourus. En effet, les parts de capital donnent aux
associés un droit de vote dans les assemblées et leurs permettent de participer aux différentes
décisions en fonction de leur participation détenue dans le capital de la société.

Modalités de financement par fonds propres

- Apport de capital en numéraire


Le recours à l’augmentation de capital en numéraire, au cours de la vie de la société, est taxé
de la même façon que les apports initiaux. Cependant, pour que l’augmentation de
capital en numéraire procure de l’argent frais, la société devra envisager de conserver une
proportion suffisante de ses bénéfices pour la rémunération de ces apports sous forme de
dividendes.
- Capitalisation de réserves
Une augmentation de capital par incorporation de réserves n’apporte aucun moyen de
financement nouveau à la société, mais elle stabilise les fonds mis en œuvre en
interdisant leur distribution. En créant des actions gratuites, la société augmente la part de
capital de chaque actionnaire et les prédispose à investir de nouveau dans la société, et elle
sous-entend qu’elle est apte à rémunérer le nouveau capital.
En général, les incorporations de réserves sont acceptées favorablement par les
actionnaires. Ceci facilite les augmentations ultérieures de capital en numéraire.
L’autofinancement présente certes des avantages incontestables, mais il comporte aussi
des limites.

Le financement par emprunt

Les capitaux empruntés créent pour la société emprunteuse des charges financières
déductibles, à l’exception du remboursement des capitaux qui n’est pas déductible
fiscalement.

En fait, dans ce type de financement, on rencontre des emprunts réalisés auprès de certains
actionnaires ou dirigeants d’une part, des emprunts réalisés auprès d’entités indépendantes
d’autre part. Les conséquences fiscales en sont assez différentes pour la société en raison de
sa situation financière propre.

56
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

Emprunts contractés auprès des tiers

Dans le cas où les avances en comptes courants sont contractées auprès des tiers non associés,
la déduction fiscale des intérêts par la société ne pose pas de problème quels que soient les
taux pratiqués et les montants empruntés.

57
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

SECTION III : OPTIMISATION DES CHOIX FISCAUX

Dans le cadre de l’arrêté des comptes, l’entreprise doit répondre aux objectifs suivants :

- Le respect des principes comptables ;


- Le respect de la politique comptable arrêtée par elle ; et
- L’optimisation du résultat fiscal.

Ceci implique :

- Le choix entre plusieurs méthodes prévues par les règles comptables, notamment en
matière de politique d’amortissement, de provisionnement des créances, d’évaluation des
stocks… ;
- La recherche d’optimisation des solutions fiscales offertes à l’entreprise.

Cette section, qui traitera de l’optimisation du résultat à l’arrêté des comptes s’articule autour
des points suivants :

- L’optimisation du résultat fiscal ;


- Le paiement de l’impôt sur le résultat et l’optimisation fiscale.

1. Optimisation du résultat fiscal

La démarche d’optimisation fiscale se fera pour chaque cycle et concernera :

- L’actif immobilisé ;
- L’actif circulant ;
- La trésorerie ;
- Le passif circulant ;
- Le financement permanent ;
- Les produits et les charges ;
- Le résultat fiscal de l’entreprise.

Ainsi, nous présenterons pour chacun des cycles comptables cités ci-haut, le régime fiscal
applicable et nos recommandations pratiques.

 Actif immobilisé

Immobilisation en non-valeur

Elles comprennent les éléments suivants :

- Frais préliminaires
- Charges à répartir ;
- Primes de remboursement des obligations. Régime fiscal applicable
- Les non-valeurs peuvent être portées en immobilisations dés leur engagement par
l’entreprise.

58
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

- Les frais d’établissement peuvent être imputés sur les premiers exercices bénéficiaires,
à moins que qu’ils ne soient amortis à taux constant sur cinq ans à partir du premier
exercice de leur constatation.
- Le déficit(ou le reliquat du déficit) peut être déduit des bénéfices des exercices
comptables suivants jusqu’au quatrième exercice qui suit l’exercice déficitaire.
- Les primes de remboursement des obligations doivent être déduites du résultat à partir
- de l’exercice de paiement, selon les mêmes règles que celles prévues sur le plan
comptable.
- Le délai de report de la fraction du bénéfice correspondant aux amortissements des
frais d’établissement est limité à quatre ans.

Recommandation :

- L’action des non-valeurs devra être effectuée dés l’engagement des dépenses
correspondantes à travers l’identification des montants engagés partiellement et
réceptionnés notamment en ce qui concerne les travaux.
- L’entreprise est en même d’imputer ces non-valeurs sur les premiers exercices
- bénéficiaires, à compter de la date de dégagement de résultat positif.
- En cas de prévision de période déficitaire de plus de 5 ans il est plus intéressant
d’opter pour l’imputation de l’amortissement des non-valeurs sur les premiers
exercices bénéficiaires.
- Pour les besoins éventuels de suivi des déficits reportables, il convient d’indiquer au
- niveau de la liasse fiscale, le montant des amortissements des non-valeurs y compris le
déficit reportable.

 Immobilisations incorporelles

Elles comprennent les postes suivants :

- Immobilisations en recherche et développement ;


- Brevets, marques, droits et valeurs similaires ;
- Fonds commercial ;
- Autres immobilisations.

Recommandations

- L’évaluation de la durée d’amortissement des immobilisations incorporelles doit tenir


compte des données juridiques et des objectifs d’optimisation fiscale.

 Immobilisations corporelles

Elles comprennent les postes suivants :

- Terrains ;
- Constructions ;
- Installations techniques, matériel et outillage ;
- Mobilier, matériel de bureau et aménagements divers ;
- Autres immobilisations corporelles.

59
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

 Amortissement des immobilisations

- La déduction de l’amortissement devra être effectuée dans la limite des taux admis
d’après les usages de la profession.
- Les taux normaux d’amortissement prévus par l’administration fiscale sont les
- suivants :
o 4% pour les immeubles d’habitation et à usage commercial ;
o 5% pour les immeubles industriels construits en durs c’est-à-dire en matière solide ;
o 10% pour les constructions légères et le matériel, mobilier de bureau,
aménagements divers et installations ;
o 15% pour les micro-ordinateurs-périphériques-programmes ;
o 20 à 25 % pour le matériel roulant, le matériel automobile ou hippomobile ;
o 30% pour l’outillage de faible valeur autre que l’outillage qui n’est pas inscrit dans les
frais généraux.

Par ailleurs, d’autres taux spécifiques sont prévus pour les secteurs hôtelier, de pêche et
minier.

La déduction pour amortissements est subordonnée à la condition que les biens soient inscrits
dans un compte d’actif immobilisé et que leur amortissement soit régulièrement constaté en
comptabilité. Les biens d’équipement acquis à compter du premier Janvier 1994 peuvent être
amortis de manière dégressive, sur option irrévocable du contribuable, dans les conditions
suivantes

o La base de calcul de l’amortissement est constituée pour la première année par le coût
d’acquisition du bien d’équipement et par sa valeur résiduelle pour les années
suivantes.
o Le taux d’amortissement est déterminé en appliquant au taux de l’amortissement
normal les coefficients suivants :
o 1,5 pour les biens dont la durée d’amortissement est de 3 ou 4 ans ;
o 2 pour les biens dont la durée d’amortissement est de 5 ou 6 ans ;
o 3 pour les biens dont la durée d’amortissement est supérieure à 6 ans.

o Le contribuable qui a opté pour les amortissements précités doit les pratiquer dés la
première année d’acquisition des biens ;
o L’entreprise qui n’inscrit pas en comptabilité la dotation aux amortissements se
rapportant à un exercice comptable donné, perd le droit de déduire l’annuité ainsi
omise sur le résultat dudit exercice, mais conserve le droit de pratiquer cette déduction
à partir du premier exercice qui suit la période normale d’amortissement ;
o L’entreprise qui a reçu une prime d’équipement, qui a été rapportée intégralement à
l’exercice au cours duquel elle a été perçue, peut pratiquer, au titre de l’exercice ou de
l’année d’acquisition des équipements en cause, un amortissement exceptionnel d’un
montage égal à celui de la prime.

 Régime des plus-values

o En cours d’exploitation, les plus-values sur cession d’immobilisations corporelles


bénéficient d’un abattement de 25% et lesdites immobilisations ont été détenus entre
deux et quatre ans, soit 50% si ce délai est supérieur à 4 ans et inférieur ou égal à 8

60
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

ans et inférieur ou égal à 8 ans, 70% si ce délai est supérieur à 8 ans. De même ces
plus-values peuvent être exonérées totalement en cas d’engagement pour le
réinvestissement de la totalité du produit de cessions, des un délai maximum de trois
ans suivant la date de clôture de l’exercice au cours duquel les plus-values ont été
réalisées. Le réinvestissement doit être effectué en biens d’équipement ou en
immeubles réservés à la propre exploitation de l’entreprise qui doit conserver lesdits
biens dans son actif pendant cinq ans à compter de la date d’acquisition.
o En fin d’exploitation, les plus-values sur cession d’immobilisations subissent un
abattement de 50% si la durée écoulée entre la date de création de l’entreprise et celle
de la cessation d’activité est compromise entre quatre et huit ans, l’abattement est de
2/3 si cette durée dépasse huit ans.

 Immobilisations financières

Cette rubrique comprend les postes suivants :

- Prêts immobilisés ;
- Autres créances financières ;
- Titres de participation ;
- Autres titres immobilisés.

 Régime fiscal applicable

Prêts immobilisés et autres créances financières

 Les principes fiscaux de base prévoient la perception d’une rémunération aux


conditions normales du marché sur les opérations d’emploi des actifs sociaux.
 Les prêts octroyés aux tiers doivent générer fiscalement une rémunération. D’où, le
 risque de réintégration d’un produit virtuel en cas de prêt sans ou avec intérêt très
faible.
 La note circulaire de l’administration fiscale relative à l’IR (Revenus salariaux)
exonère de l’IR, la déduction d’intérêts relatifs aux prêts pour l’acquisition de
logements économiques. Ainsi, les dispenses ou réductions d’intérêts sur les prêts
sociaux dont le période de remboursement n’excède pas 12 mois, ne sont pas
imposables à l’IR.

 Titres de participation et autres titres immobilisés

- Fiscalement parlant aucune distinction n’est faite entre les titres de participation et les
titres de placement.
- L’entreprise dont les titres de créances immobilisés ont subi l’IS retenue à la source
- au taux de 20% doit inclure ces revenus dans la base imposable à l’IS ou à l’IR ainsi
qu’à la base de calcule de la cotisation minimale et imputer l’impôt payé à cet effet
sur les acomptes provisionnels et éventuellement sur l’impôt définitif.
- Si l’entreprise a choisi de subir l’impôt (IS ou IR) au taux de 30% libératoire de
- l’impôt, ainsi que de la base de calcule de la cotisation minimale ; elle ne peut pas
imputer, par conséquent, l’impôt payé à cet effet sur l’IS ou sur l’IR définitif.
- La distribution d’actions gratuites suite à une augmentation de capital par
- incorporation de réserves n’est pas génératrice d’imposition chez les deux entreprises
- (distributrice et bénéficiaire).

61
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

 Régime des plus-values de cession des titres de participation et autres titres


immobilisés

En cours d’exploitation, les plus-values sur cession de titres de participation et les


-
produits financiers résultat de la cession des titres de placement bénéficient d’un
abattement de 25% si les titres ont été détenus entre deux et quatre ans, soit 50% si
ce délai est supérieur à quatre et inférieur ou égal à huit ans, 70% si ce délai est
supérieur à huit ans. De même ces plus-values peuvent être exonérées totalement en
cas d’engagement pour le réinvestissement de la totalité pour le produit de cession,
dans un délai maximum de trois ans suivant la date de clôture de l’exercice au
cours duquel les plus-values ont été réalisées. Le réinvestissement doit être effectué
en biens d’équipement ou en immeubles réservés à la propre exploitation de
l’entreprise qui doit conserver lesdits biens dans son actif pendant cinq ans à
compter de la date de leur acquisition.
- En fin d’exploitation, les plus-values sur cession de titres de participation ainsi que
les produits résultant de la vente des titres de placement subissent un abattement de
50% si la durée écoulée entre la date de création de l’entreprise et celle de la
cessation d’activité est comprise entre quatre et huit ans, l’abattement est de 2/3 si
cette durée dépasse huit ans.
- Régime optionnel (dérogatoire et libératoire) d’imposition des titres de participation
cotés en bourse : application d’un abattement de 50% pour les sociétés et autres
personnes morales soumises à l’IS qui détiennent :
o Des actions cotées à la bourse des valeurs du Maroc ;
o Des actions ou parts d’OPCVM dont l’actif est investi en permanence à hauteur
d’au moins 85% d’actions cotées à ladite bourse.

Recommandations

- Le régime d’option (dérogatoire et libératoire) d’imposition des titres de participation


cotés en bourse devient intéressant si l’entreprise prévoit la réalisation d’un résultat
bénéficiaire.
- A l’exception des prêts pour l’acquisition de logements économiques, ainsi que les
prêts et avances sociaux, il convient d’appliquer des taux d’intérêts sur les prêts
accordés au personnel, se rapprochant de ceux qui sont pratiqués et admis par
l’administration fiscale.
- La TVA devra être appliquée sur les intérêts bruts (autres que ceux afférents aux
- logements économiques) au taux de 7%, et être déclarée sur les prélèvements
mensuels sur salaires.
- Il existerait un risque de rejet partiel du crédit de TVA, s’il comprend des taxes ne
concernant pas les opérations de l’entreprise.

 Actif circulant

Stocks

Cette rubrique comprend les postes suivants :

- Marchandises ;
- Matières et fournitures consommables ;

62
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

- Produits en cours ;
- Produits intermédiaires et résiduels ;
- Produits finis.

Régime fiscal applicable

- Selon les règles fiscales, les livraisons faites à des tiers doivent faire l’objet de
facturation selon les règles normales.
- Le stock final devant figurer au bilan doit découler de l’inventaire physique réalisé en
fin d’exercice.
- Les sorties de stocks doivent être valorisées selon l’une des méthodes suivantes :
- Premier entré premier sorti(FIFO) ou le coût moyen pondéré(CMP).
- Les travaux en cours existants à la date de clôture de l’exercice comptable doivent être
pris en considération pour la détermination du résultat fiscal.

Recommandations

- Les ajustements du stock comptable par rapport aux données de l’inventaire physique
doivent faire l’objet d’états détaillés, faisant ressortir la nature des écarts, leur origine
et la motivation de la décision d’ajustement.
- Le coût des travaux doit être précis, en tenant compte des charges indirectes
spécifiques à condition qu’elles soient déterminées d’une manière aisée.
- Les critères de dépréciation retenus pour l’appréciation de la dépréciation des stocks
doivent répondre aux règles applicables en la matière.

 Créances de l’actif circulant

Cette rubrique comprend les postes suivants :

- Fournisseurs débiteurs, avances et acomptes ;


- Clients et comptes rattachés ;
- Personnel débiteur ;
- Etat-débiteur ;
- Comptes d’associés débiteurs ;
- Autres débiteurs ;
- Comptes de régularisation ;
- Ecarts de conversion-actif.

Recommandations

- L’entreprise doit comptabiliser les charges de l’exercice lors de leur survenance pour
éviter le risque fiscal y afférent.
- Lors de la constitution de provisions pour dépréciation des créances, l’entreprise doit
envisager une action en justice pour les créances dont les montants sont importants.

 Trésorerie

Les comptes de trésorerie se présentent comme suit :

- Trésorerie-actif :

63
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

o Chèque et valeurs à encaisser ;


o Banques, trésorerie Générale et chèques postaux ;
o Caisses, régies d’avances et accréditifs.
- Trésorerie-passif
o Crédits d’escompte ;
o Crédits de trésorerie ;
o Banques (soldes créditeurs).

Régime fiscal applicable

o En matière d’IS, la loi prévoit que ne sont déductibles du résultat fiscal qu’à
concurrence de 50% de leur montant, les dépenses énumérées par l’article 8 de la
réglementation en vigueur, dont le montant facturé est égal ou supérieur à 10000 DH ;
et dont le règlement n’est pas justifié par chèque barré non endossable, effet de
commerce, moyen magnétique de paiement ou par virement bancaire.
o Ces dépenses concernant les achats de matières et produits, aux frais généraux (autres
que les frais de personnel), aux frais d’établissement et aux dons.
o L’impôt prélevé au taux de 20% est imputable sur les sociétés ou l’IGR dû en définitif
avec droit à restitution.
o La TVA due sur les intérêts servis par les établissements de banques ou de crédit pour
leur compte ou pour le compte du trésor public par voie de retenue à la source.
o Les opérations de crédit sont obligatoires imposables à la TVA au taux de 7% même
lorsqu’elles sont réalisées par des personnes autres que les organismes de crédit.

Recommandations

- La déduction fiscale des dépenses par caisse est conditionnée par l’obtention de pièces
probantes comportant le numéro de patente et les références du fournisseur ;
- Les rémunérations versées à des personnes non patentées et non salariées de
l’entreprise doivent être imposées à l’IR retenu à la source au taux de 30% ;
- L’impôt prélevé au taux de 20% est imputable sur l’IS ou l’IR dû en définitif avec
- droit à restitution. Il est recommandé donc de constater le crédit d’impôt retenu à la
source, et l’utiliser pour être imputé sur les acomptes échus au cours de l’exercice.

L’entreprise devrait s’assurer de l’application de la TVA sur les intérêts créditeurs selon les
dispositions légales. Il ne devra procéder à aucun retraitement de la TVA sur les intérêts.

 Passif circulant

Les dettes du passif circulant comprennent :

- Fournisseurs et comptes rattachés ;


- Clients créditeurs, avances et acomptes ;
- Personnel créditeur ;
- Organisme sociaux créditeurs ;
- Etat-créditeur ;
- Comptes d’associés créditeurs ;
- Autres créanciers ;
- Compte de régularisation ;
- Ecart de conversion-passif.

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Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

En matière d’IS, la loi prévoit que tout achat de biens ou services effectué par une société
auprès d’un fournisseur patentable doit être justifié par une facture régulière ou toute autre
pièce probante établie au nom de l’intéressé.

Les dépenses d’un montant significatif réalisées sur plusieurs exercices et revêtant le caractère
de grosses réparations doivent être immobilisées.

En matière de TVA, la loi prévoit que les encaissements partiels et les livraisons effectuées
avant l’établissement de la facture sont taxables à la TVA.

L’entreprise ayant à son passif des dettes libellées en monnaies étrangères doit :

- Evaluer ces dettes au cours du jour à la date de clôture de l’exercice ;


- Tenir compte des écarts ainsi dégagés pour la détermination de son résultat fiscal,
c’est-à-dire réintégrer au résultat fiscal, de manière extracomptable ces écarts de
conversion (profits de change latents) relatifs à l’exercice de conversion de dettes ou
de créances et leur déduction extracomptable, l’exercice suivant. De même, les écarts
de conversion-actif sont provisionnés en charges déductibles constatées en
comptabilité.

L’entreprise qui sert des intérêts sur prêts à des entreprises non résidentes doit appliquer au
montant des intérêts servis la retenue à la source au taux de 10%. Cette retenue porte sur le
montant des intérêts hors taxes.

L’entreprise qui sert des intérêts à des personnes domiciliées au Maroc autres que les
organismes bancaires et de crédit, doit :

- Opérer la retenue à la source au titre de l’IS ou de l’IR :


o Au taux de 20% pour les prêteurs qui déclinent leur identité ;
o Au taux de 30% pour ceux qui ne la déclinent pas.
- Verser au trésor public le montant de l’impôt (IS ou de l’IR) retenu dans le mois qui
suit celui de la retenue.

Recommandation

L’entreprise doit veiller à l’obtention de la part de ses fournisseurs des pièces probantes
remplissant les conditions légales et réglementaires prévues à ce sujet.

Le système de provisionnement des charges à la fin de l’exercice, devra concerner toutes les
opérations y compris celles moins significatives. Ceci suppose, l’existence des informations
de base communiquées aux dates appropriés par les services utilisateurs.

Il est recommandé de procéder à l’analyse des dons accordés par l’entreprise, afin d’envisager
le retraitement fiscal des opérations qui ne remplissent pas les conditions de déductibilité
fiscale.

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Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

Le responsable de l’établissement de la déclaration de la TVA devra disposer d’une façon


régulière des montants des avances encaissés, afin de procéder à la déclaration, dans les délais
légaux, de la TVA qui leur est applicable.

En principe, si la retenue à la source au titre de l’IS ou de l’IGR, ainsi que la TVA est calculée
sur une base exprimée en devises, elle doit être convertie en dirhams lors de la réception des
factures des fournisseurs.

 Capitaux propres

Cette rubrique comprend les postes suivants :

- Capital social ;
- Primes d’émission, de fusion et d’apport ;
- Ecart de réévaluation ;
- Réserves légales ;
- Report à nouveau ;
- Résultat en instance d’affectation ;
- Résultat net de l’exercice.

Régime fiscal applicable

 Ecart de réévaluation
L’écart de réévaluation a un caractère définitif et présente les caractéristiques suivantes :
o Il est inscrit directement au passif du bilan, fait partie des capitaux propres de
l’entreprise et contribue à l’accroissement de ses ressources propres de l’entreprise et
contribue à l’accroissement de ses ressources propres ;
o Il peut être incorporé au capital ;
o Il n’est pas distribuable ;
o Il ne peut être utilisé à compenser les pertes.

2. Optimisation et paiement de l’impôt sur le résultat

Dans cette section, nous aborderons les risques liés au paiement en retard de l’impôt sur le
résultat et la gestion des acomptes sur IS.

 Les risques liés au placement en retard de l’impôt sur le résultat

S’il est reconnu que le report de paiement d’un impôt peut donner lieu à un gain en trésorerie
certain, il n’est pas intéressant dans la mesure où l’entreprise sera contrainte à payer des
pénalités et majorations de retard selon la nature de l’impôt et en fonction de l’importance du
retard constaté.

 Gestion des acomptes d’IS

Dans ce contexte, la société dispose d’une possibilité de ne pas payer les quatre acomptes sur
IS. En effet, la société qui estime que le montant d’un ou de plusieurs acomptes au titre d’un
exercice est égal ou supérieur à l’impôt dont elle sera finalement redevable pour cet exercice,
peut se dispenser d’en effectuer de nouveaux.

66
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

Toutefois, elle doit faire parvenir à l’administration fiscale une déclaration, 15 jours avant la
date d’exigibilité du versement à effectuer.

Par ailleurs s’il s’avère que le montant de l’impôt effectivement dû est supérieur de plus de
10% à celui des acomptes versés, l’entreprise concernée devra appliquer l’amende et les
majorations de retard aux montants des acomptes qui n’auraient pas été versés aux échéances
prévues.

CAS PRATIQUE : OPTIMISATION DU PAIEMENT DE L’IS – Secteur BTP

Soit l’entreprise « ABC » soumise à l’IS. Son directeur financier procède au suivi des
résultats sur toute l’année.

Il établit ainsi une situation financière à la fin de chaque trimestre et procède à des situations
en vue d’estimer le résultat final de l’exercice ainsi que l’impôt à payer.

Le 25 Août 2003, le directeur financier vous fournit les informations suivantes :

- 20/03/2003, les acomptes versés ou à verser se présentaient comme suit :

Trimestre Montant Date de versement prévisionnelle


1 116250 31/03/2003
2 116250 30/06/2003
3 116250 30/09/2003
4 116250 31/12/2003

- Le montant des acomptes payés au 30/06/2003 est de 232500 DHS ;


- Le résultat prévisionnel de l’exercice 2003 est de 850000 DHS.

Question :

Le directeur financier de l’entreprise « ABC » prend contact avec vous et vous demande de
lui répondre aux questions suivantes :

1. Sur le plan légal, est-il possible pour l’entreprise « ABC » de ne pas payer les
acomptes restants ?
2. Quelles obligations formelles s’imposent-elles à cet effet ?

SOLUTION DU CAS PRATIQUE

Il ressort des données chiffrées, fournies ci-haut, que le montant des acomptes sur IS versés
au 30/06/2002 est de 232500 DHS. Par ailleurs, le versement du 3éme acompte porterait
le montant de ces acomptes à 348750 DHS. Or, l’IS prévisionnel à payer au titre de l’exercice
2003 ne sera que de :

67
Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

850000 x 30% = 297500 DHS.

Dans ce contexte, la loi sur l’IS offre la possibilité de ne pas payer le quatrième acompte au
titre de l’exercice 2003.

En effet, cette loi prévoit que si une société estime que le montant d’un ou plusieurs acomptes
au titre d’un exercice est égal ou supérieur à l’impôt dont elle sera finalement redevable pour
cet exercice, elle peut se dispenser d’en effectuer de nouveaux.

De ce fait, le tableau des acomptes sur IS au titre de l’exercice 2003 se présente comme suit :

Trimestre Montants Date de versement Commentaires


1 116250 31/03/2003 Versé
2 116250 30/06/2003 Versé
3 116250 30/09/2003 Versé
4 116250 31/12/2003 A ne pas verser

2- La société doit faire parvenir à l’administration fiscale une déclaration, 15 jours avant la
date d’exigibilité du versement à effectuer.

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Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

CONCLUSION :

Dans un environnement mondial de plus en plus concurrent, les entreprises sont appelées à
pratiquer une bonne gestion de leur ressource notamment en saisissant toutes les opportunités
qui s’offrent à elles afin d’être plus compétitives. C’est dans ce cadre que nous avons jugé
opportun de ressasser toutes les opportunités que la réglementation fiscale offre aux
entreprises pour leur permettre un développement dynamique en matière d’investissement et
de traitement de données fiscales. A cet effet, nous avons passé en revue les éléments qui
augmentent la charge fiscale d’une entreprise. Pour ce faire, il a été question de mettre en
exergue les trois principaux impôts que sont l’impôt sur les sociétés, l’impôt sur le revenu et
la taxe sur la valeur ajoutée. Pour chacun de ces impôts, nous avons présenté son fait
générateur, les modalités de déclaration, les périodes de déclarations. Nous avons également
analysé la charge fiscale au Maroc par rapport à d’autre pays comparables, après cela, nous
avons abordé le volet contrôle et les obligations fiscales comptables à dérouler à cet effet.

Dans la deuxième partie de notre travail, consacrée à l’optimisation fiscale, nous avons traité
tout d’abord des différentes formes d’optimisation fiscale, et le processus d’optimisation à
suivre. Il a été question de tracer un parallèle entre l’optimisation fiscale et le choix de la
forme juridique de l’entreprise, la localisation géographique. Nous nous sommes également
penchés sur l’optimisation fiscale des opérations d’investissement, placement financier et de
financement, pour ce faire nous avons mis en lumière le fait de la nécessité du financement
par fonds propres, par emprunts, et par crédit-bail après quoi, on a montré l’impact de
l’optimisation des choix fiscaux lors de l’acquisition d’actifs. Par ailleurs, on ne pouvait pas
terminer notre analyse sans montrer les limites de l’optimisation fiscale.

De même l’Etat Marocain dont le système fiscal temps de plus en plus à se moderniser offre
en matière de TVA beaucoup d’avantages notamment pour les entreprises qui désirent
s’implanter dans les zones franches d’exportation, ou dans des zones offshores, bénéficient
d’un allègement et voire même d’une exonération de la TVA.

En ce qui est de l’IS, des dispositions ont été prises par les autorités compétentes pour
encourager les entrepreneurs à investir de plus en plus au Maroc à cet effet, le code général
des impôts, rentrés en vigueur en Janvier 2008 à ramener le taux d’imposition de 35% à 30%.
De même, les autorités Marocaines compétentes ont pris des mesures incitatives en matière
d’investissements au Maroc notamment en multipliant les exonérations en matière d’impôts
sur les sociétés, en leur donnant également des avantages lorsque celles-ci s’installent dans
des zones telles que les zones franches d’exportation ou des zones offshores.

La fiscalité Marocaine se modernise de plus en plus, toutefois, certains amendements restent à


faire pour mieux attirer les investisseurs nationaux et internationaux afin de rendre les
investissements au Maroc plus dynamiques et laisser libre cours à l’initiative privée qui sans
un climat des affaires de plus en plus incitateur aura du mal à s’imposer véritablement et à
faire face à toutes les attentes placées en lui.

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Optimisation fiscale de l’entreprise marocaine – Cas du secteur BTP

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES :

 MYRON S.SCHOLES/.WOLFSON : « fiscalité et stratégie d’entreprise : une


approche globale » Editions P.U.F-1996

 Planification et optimisation fiscale de l’entreprise marocaine - MBIDA


MBIDA ANICET THIERRY

 Loi de finance 2013

 Code Général des Impôts 2012 et 2013

 Note Circulaire 717 Tome 1 et 2

 Textes des lois :


- La loi cadre n° 3-83 relative à la réforme fiscale au Maroc
- Loi n°30-85 relative à la taxe sur la valeur ajoutée
- Loi n°17-89 relative à l’impôt général sur le revenu

 Mohamed KESRAOUI. Gestion fiscale de l’entreprise Marocaine, Edition


Cabinet KESRAOUI, 2003

 Documents de Ernst & Young

 Le FEBVRE, Edition 2012 et 2013

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