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Le registre ironique joue sur l’écart entre un discours apparent et un discours réel.
En apparence, le locuteur2 adhère à une opinion ou dit du bien de quelqu’un. En
réalité, il veut dire autre chose, et met à distance le discours apparent.
L’ironie a donc un but critique. Elle s’adresse à un destinataire complice, qui doit être
capable de déceler le sens caché sous le sens apparent. Le locuteur pousse son
destinataire à partager son regard moqueur et à tirer par lui-même les conséquences
du propos allusif qu’il aura su interpréter.
L’ironie prend ses lettres de noblesse au XVIIIème siècle : elle est un outil
philosophique, pour faire comprendre des vérités censurées. Elle permet de
décrédibiliser des dogmes en les tournant en ridicule.
Mais en soi, elle n’est pas forcément littéraire : elle est très commune dans le
langage courant. On parle de sarcasme quand l’ironie est tournée contre une
personne que l’on cherche à décrédibiliser. La victime peut être blessée par ce
discours. On parle de cynisme quand l’ironie est contraire à la morale (ex : « les
vieux, il faudrait les tuer dès la naissance » dit un personnage du film Marius et
Jeanette sorti en 1997).
o L’antiphrase
Cette figure de style consiste à faire comprendre que l’on pense le contraire
de ce que l’on dit.
o Le discours rapporté
1
Un registre littéraire est un mode d’expression qui correspond à une manière de voir le réel, selon la
sensibilité du locuteur et l’émotion qu’il cherche à produire sur son destinataire : tragique, lyrique,
comique.
2
Celui qui parle : le personnage, le narrateur ou l’auteur
o Le décalage discours/réalité
Expression toute faite : sa tenue en dit long sur lui. Toute personne
contrevenante s’expose à des sanctions.
o Les modalisateurs
o L’incohérence logique
Le discours apparent peut être sapé par son manque de logique interne ou
par une fausse logique qui révèle l’intention ironique.
Dans Antéchrista
p. 100 : « Mon père, les larmes aux yeux, évoqua cette jeune fille admirable qui
vivait désormais avec nous.
— C’est ta maîtresse ? »
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p. 104 : « Tandis que moi, rustre comme je suis, j’avale des soldats de plomb à
longueur de journée ! »
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p.110
« — Déjà qu’ils se servent de moi pour se rendre intéressants !
— C’est intolérable. Tu devrais t’en plaindre auprès d’eux.
— Ne sois pas idiote, Blanche. Tu sais bien que la politesse me l’interdit. »
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p. 106 « une jeune fille de seize ans massacre ses parents et sa meilleure amie avec
un couteau de cuisine pour une curieuse affaire de galette des rois. »
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Conclusion
L’ironie, comme toutes les formes d’humour, permet de porter un discours difficile.
Elle rend la situation drôle. Sans l’ironie, le roman serait lugubre, car le thème du
harcèlement est un thème dur : elle permet de prendre de la distance avec les
souffrances des personnages, d’autant plus que le personnage qui en est le plus
souvent victime, Christa, est un être malfaisant. [analyse]
Dans Antéchrista, c’est en effet Blanche qui y a très souvent recours, en particulier
quand elle commence à reprendre le contrôle de sa vie. L’ironie est son arme
préférée, car Blanche n’est pas un personnage frontal. Mais à la fin du roman, quand
Blanche se bat contre Christa, elle n’y a plus recours : elle ose enfin s’affirmer telle
qu’elle est. [interprétation]