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Culture Narrative

Introduction à la dramaturgie

3 volets du scénariste :

- La dramaturgie (le récit)


- La présentation (le document normé)
- La rédaction (générer sons et images avec des mots)

« La principale règle est de plaire et de toucher » dit Racine. Par les émotions et les sentiments. Nous écrivons
pour un spectateur et non pas pour sois-même.

I. Approche aristotélicienne :

→ La vérité, l'action et le conflit.

Aristote est l'élève de Platon, il vise la vérité par la représentation, par la mimesis. Un cosmos harmonieux,
chez les grecs il est clôt, c'est à dire que tout les organes sont en paix les uns aux autres s'ils sont à leur place.

L'ouvrage de référence d'Aristote sur la dramaturgie est La Poétique (-350). C'est un traité oral sur la tragédie,
la comédie, l'épopée...
La tragédie où les personnages sont confrontés à une mort certaine, une mort justifiée, une confrontation à la
mort de façon vertueuse. La comédie montre, elle, des personnages pires que dans la réalité.

→ Le personnage et l'intrigue :

Le PROTAGINISTE, est le 1er au combat et est celui qui en vit le plus, il attend un résultat. Il est confronté à
des ANTAGONISTES qui possède les mêmes objectifs que lui. Il se confronte donc à des OBSTACLES, des
CONFLITS (qui peuvent être interne c'est à dire qui touche à la psychologie ou externe qui touche à l'action),
arrive donc en dernière position une RÉSOLUTION (qui est parfois que partielle...)

→ Les invariants :

Visuels ou textuels, ils sont des attribues clés d'un personnage, genre ou modèle. Ils sont hiérarchisés en trois
catégories (prioritaires, secondaires, occasionnels), je peux les citer, les détourner et en inventer de nouveaux.
Ex : ZORRO – le noir, le « Z », la moustache, la cape, l'épée, le cheval, la nuit, etc...

II. Des éléments dramaturgiques indispensables à l'élaboration de l'intrigue :

 Le vraisemblable : Aristote est le premier à affirmer que le sujet du drame n'est ni le vrai, ni le possible,
ni le réel, mais le vraisemblable... Il évolue au fil des siècles. Il faut pouvoir s'identifier.
« Le vraisemblable est l'incarnation d'une vérité dans un stéréotype » dit Nicolas Boileau dans l'Art Poétique
(1674).

• La causalité : Pour Aristote, la causalité relève de l'intervention des Dieux plutôt que de celle de
l'homme. La fatalité (le destin) est aujourd'hui le ressort inventif du scénariste-démiurge. Il doit
s'assurer que le personnage fera une action intentionnelle, dont il est responsable et qui amènera
inévitablement une réaction fondée sur la cause, la fonction et la signification originale de l'action
initiale.
Qu'est ce que la dramaturgie ?

Dramaturgie – science de l'action avec du conflit interne ou externe.


Selon Aristote, c'est l'imitation (mimesis) d'une action humaine destinée à être représentée.
Selon Lavandier, c'est l'art de construire et organiser un récit.

– l'Histoire : est l'étude des faits tels qu'ils se sont déroulés, les événements du passé reconstruits à
partir de sources (vérifiées et croisées). C'est la science de l'Historien.
– L'histoire : ce qui s'est passé dans la réalité, ou ce qui se serait passé dans la fiction, rapporté dans
l'ordre chronologique. C'est le travail du narrateur.
– Le récit : c'est le traitement dramatique de cette histoire, c'est la manière de la raconter, contracter
ou dilater le temps réel afin de créer le temps de la narration. C'est l'art du dramaturge.

Pour qu'il y est « récit » :

- Succession d'évènements dans le temps.


- Unité de thème.
- Personnages qui subissent des transformations.
- Unité d'action.
- La causalité prime sur la succession temporelle.
- Fonction symbolique et cathartique (on ne raconte pas « pour rien »).

Posture préalable :

IDÉE « JE » L'idée du siècle.


D'où me vient cette idée ?
Est-elle vraiment de moi ?
Inconscient individuel ou collectif ?

SUJET « NOUS » Les mythes.


Les archétypes – un symbole universel d'un type ou d'une personne qui sert
de modèle idéal à un groupe.
Les stéréotypes – une généralisation touchant un groupe de personnes et les
différenciant des autres.
Les évènements historiques.
Le contexte politique ou socio-économique.
La censure (pousser les limites).

L'INTRIGUE Proposition dramatique constituée de scènes, d'action, d'évènements et de


dialogues.

III. La notion de concept :

• Le High concept : il répond à un besoin de nouveauté chez le spectateur. Le facteur d'originalité


provoque une étrangeté attirante. C'est l'idée qui est star.

Ex : The Town, Seven, Dexter, Tootsie, Social Network...

• Le Low concept : il a besoin de confort et de permanence. Ce sont les réalisateurs et les comédiens
qui sont stars, c'est le fameux « faut voir ».

Ex : Pigalle la nuit, Eyes Wide Shut, Friends...


Il n'y a aucune hiérarchie qualitative entre ces deux types de projets. Tous deux seront produits et portés à
l'écran.

Par sa nature innovante, le High concept est un outil très efficace pour vendre son premier scénario à un
producteur. Souvent le high déçoit les attentes du lecteur ou spectateur. Etant unique, le temps et la diversité
jouent contre l'auteur... Souvent trop appuyé sur son concept, le film en oublie l'émotion... Le high concept
doit être original et universel.

→ LE PITCH DRAMATIQUE :

« Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement... et les mots pour le dire arrivent aisément » dit Nicolas Boileau.

L'idée → le pitch → le synopsis → le scène à scène → le traitement → la continuité dialogué → la note


d'intention → le découpage technique → sans jamais perdre le sens du récit au fil des étapes.

Pitcher, c'est l'art de présenter une histoire quel que soit son support, de façon compacte et intrigante, afin de
créer chez le lecteur le désir d'en savoir plus.
En dramaturgie c'est l'art de lancer une idée à un décideur, dans le but de la lui vendre. Le pitch est le premier
geste de dramaturgie.

« Quand on me donne un sujet, j'aime le voir sur une feuille de papier. Vous n'avez pas à écrire quand chose.
Juste q'un homme rencontre une femme quelque part et quelque chose arrive » dit Hitchcock.

Tagline pitch : c'est un pitch d'ambiance, c'est un slogan, il donne une idée de l'esprit de l'oeuvre.
One line pitch : c'est le pitch dramatique en une ligne qui résume le récit.

La formule du pitch serait : « Dans quelle arène, à la suite de tel incident déclencheur, tel personne se bat
contre tels obstacles pour atteindre tel objectif ».
Le pitch doit résumer l'action, mais pas le sens du récit, résumer l'action mais pas l'intention de l'auteur, pas
d'éléments trop vagues ni trop de détails, de plus, il faut lancer le suspense.

Il existe aussi le pitch trajectoriel. Selon Lavandier, il est équivalent pour un objectif trajectoriel : il rend
compte de la transformation morale, émotionnelle ou psychologique effectuée par le protagoniste.

→ L'INTENSITÉ DRAMATIQUE :

• « J'attendrais le suivant » de Philippe Orreindy produit par La Boite. La femme est dans la pensée
magique. Elle est dans le « moi enfant », elle va rentrer dans un univers magique.

I. Introduction aux émotions :

Paul Ekman a créé une gamme d'émotions universelles. En 1972, il en ressort six communes : la colère, la
peur, le dégout, la joie (et l'amour), la tristesse et la surprise.

Ces émotions ont une fonction de nous maintenant en vie, elles ont des manifestations (physiologique,
comportementales et subjectives).
Elle sont primaires car elles sont connues et exprimées de la même manière partout. De plus, elle sont
reconnues du petit enfant. Les autres émotions vont être des sous catégorie de ces six.

L'émotion est à différencier du sentiment, le sentiment est moins intense et est plus long dans le temps. Le
sentiment n'a pas forcement d'objet. Un sentiment peux être pathologique.

La catharsis (objectif du dramaturge), c'est vivre ces émotions par procuration, dans un double mouvement
d'identification et de projection.

II. La question de l'identification :

• Identification primaire : nos sens sont trompés. C'est l'origine du cinéma (train en gare de la Ciotat).
Le cinéma est l'art du mensonge, de la tromperie (3D).

• Identification secondaire : le spectateur s'identifie à un personnage du film. C'est le personnage qui


vit le plus de conflits, qui emporte l'empathie. Le conflit génère de l’expectation, voire de la crainte.

• Identification in media res : projeter le spectateur au beau milieu d'une scène, à charge pour le
spectateur de rattraper son retard, les sens de ce dernier sont stimulés (l'attention est maximale).

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