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Introduction
[1] Une entrée en matière comique avec un vieillard qui fait ses comptes.
-> La pièce s’ouvre donc sur une entrée en matière comique : un vieillard fait ses
comptes, minutieusement, en se parlant tout haut à lui-même. Les thèmes de l’argent et de la
médecine, nœud de l’intrigue, apparaissent tout de suite.
• Le second mouvement de l’extrait (10-22)est marqué par une accumulation de frais médicaux
et de prescriptions médicales. Il s’agit de la première critique de la médecine comme le montre
« Plus, dudit jour » répété deux fois où le comique de répétition et l’anaphore accentuent les
excès des médecins.
• L’effet de surenchère est visible à travers les énumérations de conseils médicaux, de
traitements, de médicaments prescrits. Les verbes « balayer, laver, nettoyer », « expulser,
évacuer », renvoient aux lavements laxatifs, et au champ lexical scatologique, ainsi que les
actes médicaux eux-mêmes « purgative et corroborative ». Le vocabulaire médical savant est
une série de termes incompréhensibles comme par exemple « Julep hépatique, soporatif, et
somnifère », et les remèdes, douteux comme « casse récente, séné levantin ». L’effet
d’accumulation est effrayant et par la même, comique : les excès médicaux sont ainsi
dénoncés.
• Les phrases nominales, par exemple, « Avec votre permission, 10 sols », l’accumulation
d’adjectifs numéraux, « Dix, quinze, seize et dix-sept sols six deniers » correspondant à aux
sommes d’argent qu’Argan doit régler, forment un long décompte truffé de pluriels qui
accentue la surenchère de chiffres, marquent des bilans de calculs de budget. L’interjection
« Ah ! », et tous ces éléments accumulés, contribuent au rythme haché du passage.
• Enfin, le mouvement s’achève avec les mots « ce mois »… et « l’autre mois », qui établissent
une comparaison entre deux mois de soins grâce au parallélisme de construction. Il met en
évidence l’hypocondrie d’Argan, obsédé par sa santé, hypocondrie qui le pousse à dépenser
tant d’argent, dans un nombre effrayant de soins et de médicaments.
-> Très vite la scène est marquée par un effet de surabondance provoqué par les énumérations
qui surchargent les paroles d’Argan. Son portrait apparaît en creux : c’est un vieillard qui se
croit malade, il est avide de toutes sortes de soins médicaux en dépit des dépenses effrayantes
que cela représente.
[3] Un caractère comique avec un vieillard acariâtre. (22-30) Les numéros de lignes sont à trouver et à
rajouter.
• Argan change soudain d’attitude : « Allons, qu’on m’ôte tout ceci », lassé de ses comptes. Les
didascalies « il sonne une sonnette pour faire venir ses gens », « il ne sonne plus, mais il crie »
participent au comique de gestes, et font apparaître Argan comme un vieillard autoritaire et
tyrannique.
• Les onomatopées « drelin, drelin, drelin » sont répétées 7 fois, créant un comique de
répétition. Le mauvais caractère d’Argan, impatient et colérique, est souligné par ses cris
imitant le son d’une cloche. Cette substitution de la voix humaine par la cloche crée là aussi un
effet comique.
• Il utilise aussi des jurons et des insultes. « Toinette ! », « chienne », « coquine », « carogne ».
Colérique, Argan se révèle aussi détestable lorsqu’il s’adresse à sa servante ave des injures de
plus en plus offensantes.
• La fin du passage montre également l’opposition entre les pluriels, comme « ils », « les »,
« personne », « on » et le singulier , « toujours seul », « tout seul ». Ces pluriels désignent les
absents, le singulier désigne Argan, montrant qu’il se met en posture de victime, en insistant
sur sa solitude, comme abandonné de tous. Son hypocondrie ridicule révèle en fait sa crainte
de la mort et de l’abandon, mais renforce paradoxalement l’atmosphère comique par le
ridicule de son comportement.
➔ La fin de l’extrait nous fait découvrir le visage colérique et odieux du personnage principal.
Son impatience tyrannique révèle son caractère hypocondriaque, agacé par tout et tout le
monde. Ses excès langagiers, sa colère injustifiée le rendent ridicule. L’atmosphère est
donc comique.
CLL : Le Malade imaginaire s’ouvre donc sur le monologue d’Argan: un vieillard fait ses comptes, calcule le prix des soins et médicaments
qu’il paye à prix exorbitant, dont la liste effrayante et accumulative crée d’emblée une scène d’exposition comique. Par ce monologue à visée
informative, Molière nous présente un vieillard hypocondriaque, colérique et détestable, obsédé par l’argent, sa santé et sa peur de la mort.
La pièce se prépare à dénoncer les médecins et à tourner Argan en ridicule.