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Le malade imaginaire, Molière (1673)

1. Auteur :
- Jean-Baptiste Poquelin (Molière) est un célèbre dramaturge français du 17ème siècle
- Il a donné ses lettres de noblesse à la comédie
- Charge à la cour : tapissier du Roi Louis 14 dont il obtient la protection
- Fait naître la comédie-ballet
- Acteur, auteur et chef de troupe
- Ses comédies sont très satiriques et caricaturent les travers humains (avarice,
jalousie, hypocondrie) et les mœurs (moquerie de la médecine)
- Meurt après 4ème représentation du Malade imaginaire sous le rôle d’Argan.

2. Caractéristiques de l’œuvre :
a. Influences :
- théâtre de foire et commedia dell’arte (partage le théâtre du palais royal avec les
comédiens italiens)
b. Comédies variées :
- la farce (personnages-types et intrigue simple, comique de gestes : Les fourberies
de Scapin)
- la grande comédie (comique de situation et de caractère, regard critique sur les
contemporains dont il souhaite corriger les mœurs : L’École des femmes)
- comédie-ballet (genre hybride, passages chantés et dansés : Le Bourgeois
gentilhomme).

3. Contexte de l’œuvre :
a. Historique :
- un pouvoir absolu sous Louis XIV
- aime le grand spectacle et représentations fastueuses
- fêtes à la cour de Versailles : Molière est fournisseur
b. Le classicisme :
- volonté de centralisation et de codification de Louis XIV
- règles du théâtre classique : vraisemblance (public doit y croire), bienséances
(pas heurter sensibilité du public), 3 unités : d’action (une seule intrigue) de temps
(une journée) et de lieu (un seul lieu).

4. Moments clés :
- Acte III : parodie de procès d’Argan, pluie de menaces du médecin envers le
patient, souhaite la mort, profession décrédibilisée, le médecin devient bourreau
donc satire efficace de la médecine.
- 3ème intermède : Argan est fait médecin au cours d’une cérémonie burlesque

5. Critique de la médecine :
a. Moyens de la satire :
- on voit agir des médecins : Fleurant, Diafoirus, Toinette (imite et grossit défauts
médecins)
- critique argumentée de la médecine par Béralde
b. Objet de la critique :
- galimatias incompréhensible : cherchent à dissimuler leur bêtise sous langage
complexe qui révèle un vide profond, recours fréquent au latin ou termes complexes.
- cupides et avides : ils savent Argan riche donc lui infligent mille et un traitements
- incompétents et ne peuvent soigner : ne connaissent rien aux maladies,
incapacité à observer et dialoguer, pour Béralde la médecine se réduit à des belles
paroles.

« Entendez-les parler : les plus habiles gens du mondes ; voyez les faire, les plus
ignorants de tous les hommes. » (Béralde)

c. Fonctions de la satire :
- divertissement : mise en scène des médecins source de passages comiques,
comique de mots, comique de gestes (auscultation d’Argan par Toinette), comique
de situation (malédictions de M.Purgon), comique de caractère.
- dénonciation : donner une dimension morale à sa comédie en dénonçant
l’incompétence des médecins et la naïveté de leurs malades.
(Placere docere)

« J’aurai souhaité de pouvoir un peu vous tirer de l’erreur où vous êtes, et, pour vous
divertir, vous mener voir sur ce chapitre quelqu’une des comédies de Molière »
(Béralde)

6. Lien avec le parcours « spectacle et comédie » :


- comédie particulière : comédie-ballet (petits ballets dans les intermèdes pour ne
pas rompre le fil de la pièce) et 3 intermèdes spectaculaires chantés et dansés
- spectacle doit divertir, plaire mais aussi soigner
- comique de gestes : Toinette et Argan se battent presque à coup d’oreillers
- comique de mots : discours de Thomas Diafoirus
- comique de situation : quiproquo quand Angélique pense que son père lui propose
d’épouser Cléante mais en réalité Thomas Diafoirus
- comique de caractère : Argan est obsédé par sa maladie, hypocondriaque, se
comporte comme un petit enfant ayant besoin d’être rassuré.

7. D’autres œuvres critiquent la médecine...

- XXe siècle, Jules Romains dans Knock (1923) dresse un portrait comique du milieu
médical

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