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1. Tirer profit des avantages comparatifs (main d’œuvre peu coûteuse) des
pays émergents ou en voie de développement : stratégies de délocalisation de
la production en Chine, Inde, Bangladesh
2. Amélioration de la productivité : moindre coûts de production,
économies d’échelle
B. Une amélioration de la compétitivité hors-prix avec l’effet mode
1. La réglementation
2. Les subventions à l’innovation
Introduction :
65 000 KM, c’est la distance que parcourt un jean avant d’arriver sur les étagères de nos boutiques de mode
préférées ; soit 1,5 fois le tour de la planète. Ce chiffre nous permet donc de nous rendre compte de l’ampleur
qu’a pris la modification du système économique depuis l’apparition de la fast fashion dans les années 90. Et
oui, avant l’essor du prêt à porter, les vêtements ne faisaient pas de voyages internationaux comme aujourd’hui.
Ils étaient fabriqués et vendus localement, souvent dans des petits ateliers et des boutiques de quartier. Les
distances parcourues étaient généralement courtes, pas plus de quelques dizaines de kilomètres. La fast fashion
est un modèle économique qui repose sur la production rapide et à grande échelle de vêtements abordables,
généralement inspirés des dernières tendances de la mode.
La popularisation des téléphones portables est une conséquence des avancées technologiques.
Le marché du smartphone a complètement transformé nos vies. Ces appareils ont atteint un tel niveau
d’ergonomie, épousent tellement le quotidien pour simplifier la communication, l’accès à l’information, les
déplacements et la productivité en général, qu’on oublie presque leur présence.
Ce nouveau marché est devenu une des clefs de l’économie moderne, de nouveaux métiers ont été créés, des
empires se sont montés, et la compétition s’est mise à faire rage.
Cela amène les fabricants à vouloir toujours augmenter leurs marges, et certains d’entre eux tentent de parvenir
à cela en pratiquant des tarifs low cost. La course à la production peu onéreuse, quel que soit son prix moral, se
développe.
Quoique nos smartphones soient des objets fascinants, une réalité doit aujourd’hui être connue de tous les
consommateurs : concernant l’origine de ces appareils
Cette industrie continue à faire bcp de dégâts / met en danger de nombreuses personnes
Le nombre total de téléphones portables sur Terre : représente le double de la population mondiale = atteignant
les 18 milliards d’ici 2025
Les parts de marché des fabricants – Apple, Samsung – se portent bien. Les décharges africaines de déchets
informatiques également.
I/A
La main-d’œuvre est l’un des coûts les + élevés qu’une entreprise puisse supporter, quel que soit le secteur.
L’une des raisons, et généralement la principale raison, pour laquelle une entreprise peut choisir de fabriquer
dans un pays particulier est le « bas prix » relatif des coûts de main-d’œuvre dans ce pays, c’est-à-dire les bas
salaires.
Usine Foxconn en Chine, à Taïwan, spécialisée dans fabrication de produits électroniques : fournit des
composants électroniques à des entreprises informatiques mondialement connues (Apple, Samsung)
II / A
Coût humain des smartphones : millions de personnes qui travaillent dans conditions extrêmement
dangereuses
Derrière le smartphone se cachent des économies faites au prix des droits de l’homme
Le travail des enfants
Employer des enfants plutôt que des adultes offre avantages non négligeables : avoir une main d’œuvre
à bon prix, dans des pays où elle n’est déjà pas onéreuse
Personnes ayant moins de 13 ans, travaillent 13h par jour, avec un jour de congé toutes les 2 semaines,
2 jours fériés par an = salaire de 160 euros par mois
Apple : conditions de travail loin d’être aussi luxueuses que le prix des produits qu’ils vendent
o Extraction des ressources congolaises : mines de tantales et d’étain ; des composants essentiels
en électronique mobile
Conditions de travail des mineurs, des enfants, travail dans les mines se fait dans des conditions
déplorables = sécurité quasi inexistante
o Usines Foxconn :
Usines à suicide : conditions de travail inhumaines pour les employés, non-respect de la Déclaration
universelle des droits de l’homme / journées de travail de + de 15 heures dans des conditions militaires
Le temps moyen de travail hebdomadaire dépasse 60 heures = dépasse la durée légale maximum en
Chine qui est de 49 heures
Et plusieurs cas de travail d’enfants de 15 ans
24 usines payent les salariés moins de 800 yuans par mois, le salaire minimum chinois ; soit environ
100 euros
De 2007 à 2010, une vague de suicides frappe la société : 18 tentatives de suicide, dont 14 décès
En réalité, les chiffres sont + importants que ceux annoncés par la firme
Et dans les usines d’assemblage : expositions quotidienne et sans aucune protection à des substances
toxiques comme le cuivre, le nickel, des gaz toxiques
II / B
Sur environ 1,5 milliard de téléphones vendus chaque année, seuls 20% sont recyclés
La durée moyenne pdt laquelle un utilisateur utilise actuellement son téléphone n’est que de 2 à 3 ans
Étant donné que la plus grande partie des émissions de CO2 d’un téléphone est libérée au stade de la
production – environ 75% - cet objet a un impact immense
(La fabrication d’un smartphone représente + de 75% des émissions de GES sur l’ensemble de son
cycle de vie, comme l’a reconnu Apple dans un rapport environnemental)
En savoir plus sur ces précieux produits : environ 60 minéraux et métaux différents entrent dans nos
smartphones du monde entier, constituant divers composants. L'or, par exemple, se trouve dans plus de 20
composants différents d'un téléphone.
Les déchets électroniques sont le flux de déchets qui connaît la croissance la plus rapide au monde
Une étude menée par l’UNEP en 2012 sur des données fournies par la société Nokia fait état de + d’une
quarantaine de matériaux impliqués dans la fabrication d’un téléphone portable.
Les métaux dominent avec 44% du poids total de l’appareil. Les plastiques représentent 32%. La
batterie (composée de lithium, aluminium, cuivre) pèse 15% du poids total.
La miniaturisation et les fonctionnalités toujours + avancées de ces appareils ont conduit à une
multiplication des métaux nécessaires à leur fabrication.
L’explosion des volumes de production de ces équipements implique une augmentation importante des
besoins en métaux : conséquences fortes sur la raréfaction de certaines ressources naturelles,
épuisement de ressources non renouvelables, exploitation de matériaux dont la demande a augmenté.
L’extraction de ces métaux entraîne le rejet de nombreux éléments toxiques et radioactifs = impacts
écologiques
Génère l’appauvrissement des sols, le traumatisme des écosystèmes alentours, la pollution
Matériaux utilisés sont non-renouvelables, stock limité de ces ressources, il n’y en aura plus
o Exportations de déchets
La convention internationale de Bâle interdit exportation de déchets dangereux des pays membres de
l’OCDE vers ceux du Sud. Malgré une convention internationale vieille et une législation européenne,
rien n’y fait. Les déchets s’empilent au Sud.
CAR les pays font passer les exports de déchets électroniques pour des dons humanitaires, charitables
L’Agence européenne de l’environnement estime qu’entre 90 000 et 200 000 tonnes d’équipements
électroniques usagés ont été exportées par Allemagne vers des pays non européens en 2008 ; soit
l’équivalent du poids d’une trentaine de tours Eiffel
10% des déchets électroniques français envoyés à l’étranger chaque année – près de 130 000 tonnes
o La pollution
97% de la production mondiale est localisée dans la ville de Baotou en Chine
Aimants de nos smartphones : une dizaine par appareil, et ils sont faits en néodyme = élément chimique
le plus magnétique
La production de néodyme génère grande quantités de déchets, ils sont nocifs = chaque tonne du
matériau fabriquée produit une tonne de déchets et 75 000 litres d’eau polluée
Les conséquences : radioactivité très élevée et contamination des sols = cancers se développent,
mutations des bétails
La ville est en train de mourir, avec des centaines de décès suite au lac de déchets
En 2006, Apple est classé par Greenpeace comme dernière sur un classement de 14 entreprises
fabriquant des produits électroniques, sur des critères environnementaux tels que l’utilisation de
composants polluants ou la communication auprès du grand public sur ces sujets
III / B
1 : Éco-participation : contribution payée par l’acheteur lors de l’acquisition d’un appareil électronique
neuf = compenser les coûts de traitement des produits en fin de vie
≠ son montant est extrêmement bas 0,01 euro
Trop peu pour financer le ramassage, le démontage, la récupération
Une éco-contribution plus élevée pourrait faire hésiter les consommateurs lors de l’achat : entre
l’intérêt particulier des producteurs et l’intérêt général de réduction des déchets, il y a des
contradictions
2 : Fairphone, entreprise néerlandaise, créatrice de smartphones, dont l’axe majeur est que la
conception et la production des appareils auraient été pensés pour intégrer des contraintes
environnementales et de commerce équitable tout au long de la chaîne de production
En 2022, ils ont pu réduire et éviter les émissions de CO2 pour un montant total de 999 tonnes
https://www.fairphone.com/fr/
Éco-organisme : société dont le but est de prendre en charge la fin de vie de certains équipements
(collecte, recyclage) = à but non lucratif, agréés par l’État pour une mission d’intérêt général
Cadre de la Responsabilité élargie du producteur = loi qui demande aux producteurs de s’organiser
pour traiter les déchets d’équipements électroniques (D3E)
Conclusion :
Il ne s’agit pas aujourd’hui de tourner le dos à tous ces avantages et de jeter en bloc cette révolution à
laquelle nous assistons depuis dix ans, mais d’augmenter notre niveau d’exigence éthique pour que
notre plaisir ne soit plus la cause des pires pratiques que la société de consommation puisse produire.