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Chapitre 1 - Les statistiques sociales

dans les pays en développement


1.1- Caractéristiques des statistiques sociales
Du fait que tous les pays exécutent actuellement des programmes sociaux, on
dispose déjà d'une masse considérable de statistiques sociales fort disparates,
qui ont été rassemblées essentiellement non pas à des fins de politique
générale, mais plutôt à des fins administratives. On a cependant accordé peu
d'attention à leur renforcement mutuel et à leur amélioration intégrée. Les
pays en développement se sont employés activement à améliorer
simultanément les statistiques économiques et financières, ainsi que les
statistiques démographiques. Le développement des autres statistiques
sociales a toutefois été laissé à la discrétion des organes administratifs
compétents. Dans plusieurs pays, les statistiques de certains secteurs où il
existait une structure administrative solide, tels que la santé ou
l'enseignement, ont pu s'améliorer très sensiblement, alors que celles d'autres
secteurs, comme la nutrition, en sont restés à un stade rudimentaire. Ce
chapitre porte principalement, à l'exclusion des statistiques démographiques,
sur les statistiques sociales qui- en sont à des degrés d'élaboration différents, et
sur la nécessité de les améliorer par des mesures rationnelles et coordonnées,
se complétant les unes les autres.
De très grandes différences existent entre les pays en développement en ce qui
concerne les politiques, les moyens et les réalisations statistiques, en
particulier dans le domaine des statistiques sociales.
A maints égards, ces disparités sont en fait plus marquées entre les pays en
développement qu'entre les pays industrialisés. Dans certains pays, le plan de
développement national prévoit un programme intégré d'amélioration des
statistiques sociales. Dans d'autres, cet appui est fourni de cas en cas ou
lorsque le besoin s'en fait sentir, par exemple sous la forme d'un recensement
de la population ou d'une enquête sur les ménages. Toutefois, dans la plupart
des cas l'Etat s'efforce, en fournissant une aide pour divers travaux statistiques
spécialisés, d'améliorer les statistiques des différents secteurs conformément
aux objectifs de la politique nationale et aux besoins administratifs. Il s'agit
généralement de développer les systèmes d'enregistrement des données
administratives. C'est cette politique fragmentée qui est à l'origine de la plupart
des améliorations enregistrées dans le domaine des statistiques de la santé, du
travail, de l'éducation, etc. Souvent, lorsque les décisions en matière sociale
sont prises sur le plan local, il existe aussi certains programmes locaux destinés
à améliorer les statistiques sociales. Il est, bien entendu, des pays qui ne
cherchent pas à améliorer leurs statistiques sociales, soit parce qu'ils ne
disposent que de ressources limitées et qu'ils se sont assigné d'autres priorités,
soit parce qu'ils ne sont pas convaincus des avantages que de tels programmes
peuvent présenter.
Les conditions variant sensiblement d'un pays en développement à l'autre, on
conçoit que l'élaboration d'une stratégie globale comporte toute une gamme
d'options ; toutefois, il faut tenir compte des différences importantes qui
existent entre pays développés et pays en développement, afin d'éviter de
transplanter des modèles de développement inadéquats.
Les pays en développement ont moins de ressources financières à leur
disposition et ont à satisfaire un plus grand nombre de besoins économiques
fondamentaux. C'est la raison pour laquelle ils doivent éviter d'avoir recours à
des systèmes coûteux, à forte intensité de capital. Les méthodes dont
l'application régulière implique un coût élevé peuvent certes être appropriées
pour les pays développés, mais elles risquent de ne pas convenir pour les-pays
en développement en raison des contraintes liées aux ressources disponibles et
aux besoins financiers à satisfaire. On ne saurait toutefois en conclure qu'il
n'est pas indispensable de disposer de fonds suffisants pour améliorer les
statistiques en général et les statistiques sociales en particulier. A ce sujet,
certains pays ont mis en place des fonds pour la production statistique de tout
genre.
Il ne serait pas réaliste cependant d’évaluer à ce stade le coût possible des
programmes nationaux d'amélioration des statistiques sociales, car ce coût
dépendra de la nature des services statistiques existants et de l'ampleur des
programmes d'amélioration.
On constate d’autres différences entre pays développés et pays en
développement dans la nature de la société elle-même, pour ce qui est des
processus à décrire. Dans ces derniers pays, des masses de gens vivent dans
des conditions sociales déplorables et non quantifiées, et l'un des soucis
majeurs devrait être de mesurer l'acuité des problèmes que ces gens
connaissent.
 Par ailleurs, dans la pratique, il y a dans les pays en développement
d'importants secteurs d'activité intermédiaires qui, occupent une grande partie
des salariés et des travailleurs indépendants.
De plus, pour des raisons historiques et autres, les pays en développement
disposent de moyens administratifs limités d'une main-d’œuvre qualifiée peu
abondante. Les systèmes complexes qui prévoient la mise à jour permanente
des dossiers et la transmission rapide des informations sur de longues
distances n'ont guère de chances de donner de bons résultats dans les pays en
développement, même s'ils conviennent à d'autres pays. Comme leurs
administrations ne disposent le plus souvent pas de statisticiens qualifiés, en
particulier aux niveaux intermédiaire et supérieur, les programmes doivent être
conçus de façon à permettre la meilleure utilisation possible du petit nombre
de statisticiens qualifiés et à favoriser aussi l'utilisation la plus complète
possible du personnel semi-qualifié ou non qualifié. Il s'ensuit que les
programmes nationaux de formation exécutés de pair avec la diffusion de
manuels de formation sont la clef de la réussite en matière d'amélioration des
statistiques sociales et que les autorités statistiques devront souvent assurer
elles-mêmes la formation d'une grande partie de leur personnel.
Enfin, dans nombre de pays en développement, l'infrastructure et le système
de rassemblement des données statistiques officielles laissent beaucoup plus à
désirer que dans les pays développés ; le rassemblement des données est
particulièrement insuffisant dans le domaine social, où l'on a essentiellement
compté à cette fin sur des sources administratives. Les instituts nationaux de
statistique de ces pays n'ont pas encore mis en place, sur le terrain, de
dispositifs comprenant des réseaux de bureaux provinciaux et continuent de
faire largement appel aux fonctionnaires locaux ou à du personnel occasionnel
de renfort.
Les programmes doivent donc prévoir des schémas simples pratiques et
techniquement bien conçus, qui ne dépassent pas les moyens de l'appareil
statistique existant. On pourrait être tenté d'élaborer une stratégie qui
convienne particulièrement aux pays en développement les plus avancés, dans
la mesure où la structure statistique de ces pays constitue le meilleur stade
intermédiaire entre les pays en développement et les pays développés où de
très importants progrès ont été réalisés en matière de statistiques sociales.
Cela reviendrait toutefois à priver les pays les moins avancés d'un programme
possible à appliquer. Ce qu'il faut, c'est un programme d'action réaliste, souple
et coordonné, prévoyant pour chaque composante un nombre minimum de
priorités progressives.
-

1.2- Différents domaines des statistiques sociales


Au Togo, la composition des Comités sectoriels définit leurs domaines et
prérogatives.
Conformément à l’arrêté d’organisation et de fonctionnement des Comités
sectoriels du Conseil national de la statistique (CNS) :
1- le comité sectoriel « statistiques démographiques, sociales et judiciaires »
est chargé d’examiner les questions relatives aux statistiques démographiques,
sociales et judiciaires. Il est chargé de donner son avis sur :
- les méthodes et normes de production des statistiques démographiques,
socio-culturelles et judiciaires ;
- l’harmonisation des concepts, définitions et nomenclatures utilisés dans
le secteur ;
- la qualité des statistiques du secteur ;
- les demandes de visas pour les enquêtes statistiques relevant du
secteur ;
- toute autre question technique concernant les statistiques du secteur.
Le comité est également chargé de valider les résultats des recensements
généraux de la population et de l’habitat et des enquêtes nationales par
sondage réalisées par les services relevant de l’administration publique.
2- le comité sectoriel « statistique économiques et financières » est chargé
d’examiner les questions relatives aux statistiques économiques et financières :
comptabilité nationale, prix, conjoncture, industrie, commerce, services,
monnaie et crédit, balance des paiements. Par ailleurs, ce comité est chargé de
donner son avis sur :
- les méthodes et normes de production des statistiques économiques et
financières ;
- l’harmonisation des concepts, et définitions de nomenclatures utilisées
dans le secteur ;
- la qualité des statistiques du secteur ;
- les demandes de visas de visas pour les enquêtes statistiques relevant de
leur secteur ;
- toute autre question technique concernant les statistiques du secteur.
Ce comité est également chargé de valider les résultats des enquêtes
nationales et les recensements relevant du secteur et réalisés par les services
statistiques privés.

3- le comité sectoriel « statistique du secteur rural et de l’environnement » est


chargé d’examiner les questions relatives aux statistiques de l’agriculture, de
l’élevage, de la pêche et de l’environnement. De plus, ce comité est chargé de
donner son avis sur :
- les méthodes et les normes de production des statistiques du secteur
rural et de l’environnement ;
- l’harmonisation des concepts, définitions et nomenclatures utilisés dans
le secteur
- la qualité des statistiques du secteur
- les demandes de visas pour les enquêtes statistiques relevant du secteur
- toute autre question technique concernant les statistiques du secteur
Enfin, ce comité sectoriel est également chargé de valider les résultats des
enquêtes nationales et des recensements relevant du secteur et réalisés par les
services statistiques publics.

1.3- Processus de collecte des informations en


statistique sociale
Dans un processus de collecte, de traitement, d’analyse et de diffusion des
données, six (06) étapes sont nécessaires.

Par ailleurs, la méthode de collecte et d'analyse des données dépend de


nombreux facteurs, notamment le contexte, la question qui est examinée,
l'objet de la collecte des données, la nature et la taille de l'organisme.

Le plus important est de s'assurer que la collecte de données est effectuée


d'une manière conforme au code et qu'elle respecte la loi sur l'accès à
l'information et la protection de la vie privée. Dans l'intérêt de l'efficacité et de
l'efficience, il est recommandé que les données recueillies servent à éclaircir un
problème ou cerner des possibilités. Afin de protéger la crédibilité et la fiabilité
des données, l'information doit être collectée au moyen de techniques de
collecte de données acceptées.
Étape 1 : Déterminer les problèmes et/ou possibilités que présente la collecte
de données

La première étape est la détermination des problèmes et/ou des possibilités


que présente la collecte des données. Il faut ensuite décider comment
procéder. À cette fin, il pourrait être utile de se livrer à une évaluation interne
et externe dans le but de comprendre ce qui se passe à l'intérieur et à
l'extérieur de l'organisme.

Étape 2 : Sélectionner les problèmes et/ou possibilités et établir des objectifs

L'étape 2 est axée sur le choix d'un problème prioritaire ou de possibilités de


collecte de données et l'établissement d'objectifs.

La structure examine les problèmes et les possibilités cernés dans le cadre de


l'évaluation interne et externe effectuée à l'étape 1 et choisit les problèmes et
possibilités prioritaires à partir desquels fonder un projet de collecte de
données.

Étape 3 : Planifier une approche et des méthodes

À l'étape 3, les structures enquêtrices prendront des décisions sur, entre


autres, les personnes qui feront l'objet du sondage, la méthode de collecte des
données, les sources des données qui seront utilisées et la durée du projet de
collecte de données. Ces décisions peuvent être prises en consultation avec un
expert et les parties prenantes. Les méthodes et approches découleront des
objectifs énoncés à l'étape 2 et varieront considérablement selon certains
facteurs, dont le contexte de la structure, sa taille, ses ressources et la
complexité des problèmes et/ou possibilités choisis.

Étape 4 : Recueillir les données

Au moment de planifier la meilleure façon de recueillir des données, à l'étape


4, il est important de tenir compte des aspects pratiques et d'appliquer les
meilleures méthodes de résolution des problèmes logistiques qui surgissent
souvent à cette étape.

Étape 5 : Analyser et interpréter les données

Cette étape consiste en l'analyse et l'interprétation des données recueillies.


Que les données soient quantitatives ou qualitatives, l'analyse peut se révéler
plus ou moins complexe selon les méthodes utilisées et la quantité de données
compilées.

Étape 6 : Donner suite aux résultats

Une fois que la structure a analysé et interprété les résultats des données
recueillies, elle peut décider d'y donner suite, de collecter d'autres données du
même genre ou de modifier son approche.

Des informations quantitatives et qualitatives peuvent former une base solide à


l'élaboration d'un plan d'action efficace en vue d'atteindre des objectifs
organisationnels stratégiques en matière de ressources humaines, de droits de
la personne, d'équité et de diversité, élaborés à la suite du processus de
collecte de données. Si un organisme estime qu'il détient suffisamment de
renseignements pour élaborer un plan d'action, il devrait aussi inclure les
éléments suivants :

 Un résumé des résultats de l'analyse et de l'interprétation des données ;


 La détermination des obstacles, lacunes et possibilités qui existent ou qui
pourraient exister pour les personnes protégées par le Code et d'autres
particuliers/groupes selon des motifs non visés par le Code ;
 Les mesures qui seront prises pour éliminer les obstacles et lacunes et
tirer parti des possibilités à l'heure actuelle et à l'avenir ;
 Des objectifs réalistes et atteignables avec des délais à court et à long
terme ;
 les commentaires sollicités auprès des intervenants et des communautés
concernées ;
 La surveillance, l'évaluation et le rapport des progrès accomplis par
rapport aux objectifs établis.

Dans certains cas, un organisme peut décider qu'il a besoin de recueillir


d'autres renseignements parce que les données collectées contiennent
quelques lacunes ou que certains aspects des données sont peu clairs ou non
conclusifs. Il pourrait alors se livrer à une évaluation interne et externe plus
détaillée (retourner à l'étape 1) ou essayer une autre approche.

En réalité, il n'y a pas une seule façon correcte d'exécuter une initiative de
collecte de données.
1.4- Mécanisme de suivi-évaluation des statistiques
sociales
Système de suivi et évaluation
Un système de suivi-évaluation est l’ensemble de procédures de planification,
de collecte et de synthèse de l'information, de réflexion et de présentation de
rapports, auxquelles s’ajoutent les moyens et compétences nécessaires pour
que les résultats du suivi et évaluation contribuent valablement au processus
de prise de décision, de réflexion critique et de capitalisation. Il permet
La mise en place d’un système de suivi et évaluation comprend six phases :
i) la définition de l’objectif et du champ d’intervention ;
ii) l’identification des questions relatives à la performance, des
indicateurs et des besoins en matière d’information ;
iii) la planification de la collecte et de l’organisation de l’information ;
iv) la planification des mécanismes et des activités nécessaires pour
mettre en œuvre la réflexion critique ;
v) la planification pour une communication et des rapports de qualité
et ;
vi) la planification des moyens et compétences nécessaires pour le bon
fonctionnement du système de suivi et évaluation.
Les éléments fondamentaux d’un système de suivi et évaluation sont :
- un dispositif institutionnel et organisationnel approprié
- un mécanisme de reporting
- une situation de référence établie
- des indicateurs de résultats
- des évaluations périodiques
- un système d’informations
- un manuel de procédures de suivi et évaluation
Evaluation des politiques sectorielles
Une évaluation de politiques sectorielles ou de programmes/projets comporte
trois principales phases subdivisées en plusieurs étapes :
1ère phase : la conception de l’évaluation
- motivation (bien fondé, justification),
- définition du champ et des objectifs de l’évaluation,
- établissement de la liste des questions clés d’évaluation,
- choix du type d’évaluation et allocation du budget,
- rédaction des termes de référence,
- sélection du consultant
2ième phase : la conduite de l’évaluation
- réunion de cadrage
- déroulement de la mission d’évaluation
- validation et finalisation du rapport d’évaluation
3ième phase : la communication des résultats et intégration des leçons apprises
- communication des résultats de l’évaluation,
- incorporation des recommandations et des leçons apprises.
Le but d’une évaluation est d’analyser les effets et l’impact d’une action et de
porter un jugement au moyen des critères généralement retenus que sont la
pertinence, l’efficacité, l’efficience, l’impact et la durabilité (pérennité,
viabilité).

Mécanisme de suivi-évaluation
Dans un souci de réunir les conditions nécessaires pour une mise en œuvre
efficace et efficiente des différentes politiques de développement élaborées
dans ce contexte économique et social difficile, il est important d’avoir un
mécanisme de suivi-évaluation. Le mécanisme de suivi-évaluation permet
d’assurer un contrôle de l’état des changements mis en œuvre.
Le dispositif de suivi-évaluation peut comprendre les éléments suivants :
 Intitulé
 Horizon de mise en œuvre
 Documents de référence
 Dispositif prévu pour le S&E
1.5 Définitions et concepts en statistique sociale
La statistique est la discipline qui étudie des phénomènes à travers la collecte
de données, leur traitement, leur analyse, l'interprétation des résultats et leur
présentation afin de rendre ces données compréhensibles par tous et d’aider à
une prise de décision. C'est à la fois une science, une méthode et un ensemble
de techniques.
Cette définition comporte les deux (02) niveaux de la statistique : la statistique
descriptive et la statistique inférentielle ou décisionnelle.
Les statistiques sociales s'entendent des statistiques relatives aux conditions
de vie de l'homme. Il s'agit là d'un domaine très vaste qui englobe
nécessairement certains des éléments que l'on considère généralement
comme ressortissant au domaine économique, tels que les statistiques sur la
répartition du revenu, le logement et le coût des services sociaux.
Les principales composantes sont : alimentation et nutrition, logement et
approvisionnement en eau, santé et soins médicaux, travail, enseignement et
formation, protection sociale et principales caractéristiques démographiques.
Cette diversité est propre à la plupart des grandes catégories de statistiques,
telles que les statistiques économiques et les statistiques de l'environnement.
Toutefois, à la différence des statistiques économiques, on ne dispose pas pour
les statistiques sociales d'une unité de mesure commune ; néanmoins, ces
dernières présentent une plus grande cohérence que les statistiques de
l'environnement, en ce sens que leurs divers éléments se rapportent à la même
série d'individus ou groupes d'individus.
La comptabilité nationale est une représentation quantifiée du
fonctionnement et des résultats économiques d'une économie nationale. Cette
quantification s'effectue en unités monétaires, en partant du système des prix
qui réalise, dans une économie de marché, une certaine objectivation des
valeurs. Elle est présentée dans un cadre comptable articulé rigoureux, défini à
la fois par des relations comptables et par des relations économiques.
En principe, chaque secteur socioéconomique devrait disposer d’un compte
satellite. Un compte satellite est un cadre de présentation des données de
l'économie d'un domaine particulier en relation avec l'analyse économique
globale du cadre central de la comptabilité nationale. Le terme « satellite » fait
référence à un système de comptabilité additionnelle qui reste cohérent avec
les définitions et les règles d’enregistrement propres à la comptabilité
nationale. L'éducation, la santé, la protection sociale, l'environnement, le
tourisme en sont des exemples.
En prenant pour exemple le tourisme, le compte satellite s’intéresse à plusieurs
secteurs économiques intégralement ou partiellement liés au tourisme. Dans le
premier cas, il peut s’agir des hébergements touristiques et, dans le second, de
la restauration. Le compte satellite permet ainsi d’évaluer le poids du tourisme
dans les branches d’activité qui le concernent directement, mais aussi dans
l’ensemble de l’économie.

1.6 Organisation du système de statistique national


Le Système Statistique National (SSN) d’un pays est l'ensemble des moyens
institutionnels, humains et financiers mis en œuvre pour la production, la
diffusion et l'utilisation des statistiques comme outils d'aide à la décision, aussi
bien au service des autorités publiques que pour les organisations privées.

Le système statistique national (SSN) est constitué par :

 les producteurs : un organe central, des services sectoriels des


départements ministériels, des établissements publics et parapublics, la
banque centrale ;
 les utilisateurs : l’administration publique, la société civile, les étudiants,
les chercheurs, les privés, les partenaires au développement, etc. ;
 les fournisseurs : les ménages, les entreprises ;
 les organes de coordination : le conseil national de la statistique (CNS) et
des organes consultatifs spécialisés.

Etant donné la diversité du champ de la statistique, des partenaires et des


méthodes de la statistique, la coordination des travaux est impérative pour
plusieurs raisons. Elle évite les doubles emplois, permet une harmonisation des
concepts et des méthodes, facilite les échanges d’expériences entre
partenaires et les services en charge des enquêtes, améliore la relation entre
enquêteurs et enquêtés. Elle est, par ailleurs, un facteur d’économie
budgétaire.
En somme, la coordination statistique est un des facteurs clés du
développement statistique. Entendue comme dialogue entre, d’une part, les
producteurs et les utilisateurs pour mieux gérer leurs besoins et rationaliser la
production des données et, d’autre part, entre les producteurs de statistiques
pour optimiser les ressources et obtenir leur adhésion aux outils conceptuels et
méthodologiques, son amélioration est rendue impérieuse par l’importante et
exigeante demande statistique actuelle et le principe d’appropriation impulsé
par la gestion axée sur les résultats (GAR).

En général, la coordination est régie par un cadre législatif, réglementaire et


judiciaire comportant une loi et ses textes d’application. La loi définit les
organes de coordination à mettre en place. L’un de ces organes est le conseil
national de la statistique qui constitue un cadre de dialogue entre les différents
intervenants du SSN. C’est l’organe pivot de la coordination statistique.

Il existe deux types de coordination : la coordination institutionnelle qui


consiste en la répartition des tâches entre les différents services et la
coordination technique assurée par l’harmonisation et l’utilisation des
méthodes, concepts et d’outils communs (nomenclatures, répertoires, etc.).

La planification stratégique qui est en cours actuellement permet de disposer


d’autres outils ou cadres de coordination statistique (SNDS, schéma directeur,
plan d’action, etc.).

1.7 Cadre institutionnel et organisationnel (cas du


Togo)
L’activité statistique au Togo est régie par la Loi n°2011-014 du 03 juin 2011
portant organisation de l’activité statistique au Togo. Pour sa mise en œuvre,
des textes d’application ont été pris. Il s’agit notamment du :
Décret N°2012-269/PR du 07 novembre 2012, fixant les règles d’organisation
et de fonctionnement du Conseil National de la Statistique. Des arrêtés ont été
pris pour mettre en place les organes du CNS et organiser leur fonctionnement.
Le CNS a pour mission de :
 définir les orientations générales de la politique statistique nationale;
 approuver le programme indicatif pluriannuel des activités statistiques ;
 approuver le programme annuel des activités statistiques établi en
conformité avec les objectifs du programme pluriannuel ;
 approuver les rapports annuels d'exécution des programmes d'activités
statistiques ;
 mobiliser des ressources humaines, matérielles et financières
nécessaires à la réalisation du programme statistique national;
 attribuer un visa à toutes opérations statistiques sur le territoire
national.
Décret N°2015-020/PR du 24 février 2015 fixant les attributions, l’organisation
et les modalités de fonctionnement de l’Institut National de la Statistique et
des Etudes Economiques et Démographiques (INSEED). L’INSEED est un
établissement public à caractère administratif, doté de la personnalité morale
et de l'autonomie de gestion financière et qui a pour mission de :
 conduire des études, enquêtes et recensements ;
 élaborer, analyser et publier les comptes de la Nation ;
 élaborer et centraliser les statistiques économiques et
sociodémographiques à des fins d’analyses et de diffusion ;
 publier régulièrement et selon un calendrier préétabli, des bulletins et
annuaires statistiques ;
 centraliser les données produites par les différentes structures du SSN et
les archiver dans une base de données ;
 harmoniser, améliorer et favoriser l’utilisation d’outils et de
méthodologies statistiques performantes ;
 promouvoir les méthodologies de recherche appliquée et d’analyse en
matière de collecte, de traitement et diffusion des données statistiques ;
 assurer la coordination du SSN ;
 assurer le secrétariat technique du CNS et de ses comités sectoriels ;
 coordonner l’élaboration de programmes pluriannuels et annuels
d’activités statistiques ainsi que l’élaboration des rapports d’exécution ;
 promouvoir la formation, le perfectionnement et le recyclage du
personnel du SSN
 étudier les demandes de visas pour les enquêtes statistiques publiques ;
 participer aux réunions relatives aux questions statistiques, aux niveaux
sous-régional, régional, continental, et international, en collaboration
avec les autres structures du SSN ;
 réaliser toute autre activité rentrant dans son domaine de compétence.
 Quant aux différentes structures productrices de statistiques, leurs
missions sont, entre autres :
 La production de rapports, tableaux de bord, bulletins mensuels et
annuaires ;
 La mise à jour des agrégats économiques et sociodémographiques et des
statistiques sectorielles ;
 La coordination des activités de collecte, de traitement et d’analyse des
données dans les différents secteurs à travers les recensements ou
enquêtes ;
 L’élaboration et la mise en œuvre de systèmes d’informations
géographiques et de systèmes de gestions des bases de données afin de
disposer de façon permanente d’une information complète et pertinente
sur le secteur, à l’effet d’aider à la prise de décisions ;
 La documentation et l’archivage des données et documents statistiques.

1.8 Le Système statistique national au Togo

La loi statistique du 03 juin 2011 assigne au SSN la mission de fournir aux


administrations publiques, aux institutions régionales et internationales, aux
entreprises et organisations non gouvernementales, aux médias, aux
chercheurs et au public, des informations statistiques fiables et actuelles se
rapportant à tous les domaines de la vie de la nation.
Le CNS est composé de deux (02) organes : les Comités sectoriels et un Comité
du contentieux statistique.
Il existe cinq (05) CS :
 CS Développement institutionnel du SSN ;
 CS statistiques démographiques, sociales et judiciaires ;
 CS statistiques économiques et financières :
 CS statistique du secteur rural et de l’environnement ;
 CS Traitement, diffusion et archivages des données.
Au total, 80 points focaux issus d’une cinquantaine de structures
administratives, des universités publiques, de la société civile sont répartis sur
les 5 Comités Sectoriels. Le CNS se réunit en deux (02) sessions ordinaires
chaque année. Avant chaque session du CNS, les CS se réunissent pour
soumettre les documents à la validation.

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