Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière est un comédien et dramaturge
français né à Paris le 15 janvier 1622 et mort le 17 février 1673 lors de la quatrième représentation du Malade imaginaire. Il est contemporain de Corneille, Jean de La Fontaine et Racine. Cette pièce est créée le 10 février 1673, nous sommes donc sous le règne de Louis XIV, et nous parle d’Argan “le malade imaginaire”, un hypocondriaque à qui on a prescrit toute sorte de soin plus dans le but de lui plaire que d’améliorer sérieusement sa santé. Cet extrait est le début de la pièce, la scène d’exposition, et nous montre le monologue d’un Argan comptable qui débat avec son médecin qui n’est même pas présent. Nous nous demanderons donc en quoi cette scène annonce une pièce particulièrement comique ? Dans un premier temps, nous verrons son avarice, ensuite, nous nous pencherons sur le côté ridicule de la maladie d’Argan, enfin, nous étudierons son comportement des plus désagréables et grossier. “Trois et deux font cinq, et cinq font dix, et dix font vingt ; trois et deux font cinq”, épiphore qui insiste sur le côté avare d’Argan, il aurait besoin de recompté non pas car il n’aurait pas donné assez mais par peur, d’avoir trop donné. “Les entrailles de monsieur, trente sols”, présenté à la manière d’une liste de course, ridiculisation d’Argan. “Oui ; mais, monsieur Fleurant, ce n’est pas tout que d’être civil ; il faut être aussi raisonnable, et ne pas écorcher les malades”, onomastique du nom “Fleurant”-> Fleure, il s’occupe des lavements, il l’accuse de faire l’inverse de son devoir comme s'il connaissait mieux son métier que lui “ne pas écorcher les malades”. “Trente sols un lavement !”, il reste choqué du prix, et essaye de le négocier alors que son apothicaire n’est même pas présent dans la pièce. “vous ne me les avez mis dans les autres parties qu’à vingt sols”, sous-entend un grand nombre de lavements et appuie sur le caractère avare d’Argan. “et vingt sols en langage d’apothicaire, c’est-à-dire dix sols ; les voilà, dix sols”, montre encore une fois son côté avare en déduisant la moitié de la facture sans tenir son médecin au courant, prônant même une nouvelle langue “langage d’apothicaire” qui légitimise son acte. “si vous en usez comme cela, on ne voudra plus être malade”, il réduit la maladie à un simple choix, comme s’il menaçait indirectement son médecin de ne plus être une sorte de client là où il devrait être un patient. “Si bien que, de ce mois, j’ai pris une, deux […] et huit médecines ; et un, deux […] et douze lavements ; et, l’autre mois, il y avait douze médecines et vingt lavements. Je ne m’étonne pas si je ne me porte pas si bien ce mois-ci que l’autre”, au lieu de constater des résultats il espère avoir encore plus de traitements comme s’il voulait une plus grande maladie au fil des jours, cependant, il n’est pas prêt à payer ses traitements. “Je le dirai à monsieur Purgon”, comme un enfant qui irait se plaindre à un adulte, Argan est donc encore une fois le comble du ridicule, onomastique du nom “Purgon”-> purge, il est le médecin censé soigner Argan. “J’ai beau dire : on me laisse toujours seul”, hyperbole qui montre le mauvais caractère d’Argan ainsi qu’une syllepse de sens : soit il est de mauvaise foi et se plaint de toujours être seul alors que ce n’est pas le cas, soit, il est seul car personne ne veut être en sa compagnie. “Ils n’entendent point, et ma sonnette ne fait pas assez de bruit”, in n’attend même pas que ses interlocuteurs se manifestent qu’il en tire déjà la conclusion de leur surdité, antithèse “sonnette” et “pas assez de bruit” ce qui montre son impatience et potentiellement, contrairement à ce qu’il pense, sa surdité à lui. “ Drelin, drelin, drelin. Point d’affaire. Drelin, drelin, drelin. Ils sont sourds”, ils s’efforcent de sonner “Tout comme si je ne sonnois point. Chienne ! Coquine !”, insulte désignant Toinette appuyant sur le caractère grossier d’Argan, onomastique du nom “Toinette”-> toilette étant celle qui s’occupe d’Argan. “Est-il possible qu’on laisse comme cela un pauvre malade tout seul ?”, question rhétorique, il s’apitoie sur son sort et hyperbolise sa situation. “Ils me laisseront ici mourir”, toujours dans l’hyperbolisation, il montre ainsi son impatience. Nous pouvons donc en conclure que Molière avec sa scène d’exposition annonce une pièce comique, dans un premier temps en nous présentant un vieil homme avare, ensuite en nous montrant son côté hypocondriaque ainsi que le ridicule de sa maladie. Enfin, il nous montre son caractère grossier et désagréable qui en font un personnage type des comédies.