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Document de Littérature

Étude de texte(poésie)

Versification et figures de styles

Source : http://ww.espacefrancais.com
Genres littéraires » La poésie
La versification
– Métrique, rythme et sonorités –

Sommaire
 Introduction
 L’étude des vers et des strophes
 La mesure des vers
 La règle du – e – muet
 La diérèse
 La synérèse
 Les différents types de vers
 Du vers à la strophe
 La strophe
 La forme de la strophe
 L’architecture sonore : l’étude des sonorités
 La rime : cas particulier d’écho sonore
 Définition de la rime
 Qualité de la rime
 Le genre des rimes et leur alternance
 La disposition des rimes
 La rime intérieure et les régularités sonores du vers libre
 L’unité sonore
 Définition
 L’allitération
 L’assonance
 L’hiatus
 Le rythme du texte en vers
 L’accent
 L’accent fixe
 L’accent mobile
 La coupe
 L’enjambement
 Le rejet et le contre-rejet
 Les images poétiques
 La comparaison en poésie
 La métaphore en poésie
 La personnification et l’allégorie
 La personnification
 L’allégorie
Introduction
La versification est l’ensemble des règles et des techniques concernant l’écriture du poème. Vers
le milieu du XIX siècle, les poètes se sont affranchis de ces règles et ont créé leurs propres
e

normes poétiques.
Dans le langage ordinaire, les sons des mots sont secondaires : c’est leur sens qui compte. Les
poètes, eux, travaillent les sonorités pour qu’elles contribuent à la création du sens et à la musique
des vers.

Enfin, le langage poétique a souvent recours à des comparaisons et des métaphores. Ces images
rapprochent deux réalités plus ou moins éloignées ; elles s’adressent à l’imagination du lecteur.

Bref, la poésie veut être une puissance d’enchantement qui charme profondément l’auditeur ou le
lecteur. C’est pourquoi la poésie est conçue, dès son apparition, pour être chantée ou récitée,
comme le font au Moyen Âge ménestrels et troubadours. Elle entraîne l’élaboration d’un nouveau
langage qui repose sur le rythme et les sonorités, l’unité du vers et celle de la strophe…

L’étude des vers et des strophes


La mesure des vers
Pour mesurer un vers, il faut compter les syllabes prononcées (ou mètre) :
Exemple : C’était l’heure tranquille où les lions vont boire. (Victor Hugo)
► c’é / tait / l’heu / re / tran / qui / lle où / les / li / ons / vont / boire.
Cependant, il faut tenir compte de trois particularités : 1)- la règle du «e» muet, 2)- La
synérèse, 3)- la diérèse.
LA RÈGLE DU – E – MUET
À l’intérieur d’un vers, on compte la syllabe qui se termine par un « e » muet si la syllabe suivante
commence par une consonne, on ne la compte pas si la syllabe suivante commence par une
voyelle. À la fin d’un vers, on ne compte jamais le « e » muet.
Exemple : Il tire, traîne, geint, tire encore et s’arrête. (Victor Hugo)
— Les –e– colorés en bleu sont comptés
— Les –e– colorés en rose ne sont pas comptés

LA DIÉRÈSE
Deux sons habituellement prononcés groupés doivent parfois se prononcer séparément, en deux
syllabes: c’est la diérèse qui, en ralentissant la prononciation du mot, l’adoucit.
Exemple : million → | mi | lli | on|, nation → | na | ti | on|
LA SYNÉRÈSE
Deux sons habituellement prononcés séparément doivent parfois se prononcer en une syllabe :
c’est la synérèse, qui abrège le mot, le durcit.
Exemple : lion → | lion |

Les différents types de vers


La désignation de la plupart des vers provient du décompte des syllabes :

 monomètre (vers d’une syllabe),


 dissyllabe (vers de deux syllabes),
 trisyllabe (vers de trois syllabes),
 quadrisyllabe (vers de quatre syllabes),
 pentamètre (vers de cinq syllabes),
 hexamètre (vers de six syllabes),
 heptamètre (vers de sept syllabes),
 octomètre (vers de huit syllabes),
 énnéasyllabe ( vers de neuf syllabes),
 décasyllabe (vers de dix syllabes),
 hendécasyllabe (vers de onze syllabe),
 alexandrins (vers de douze syllabes).
Les vers ont le plus souvent un mètre pair (les plus fréquents ont douze, dix, huit syllabes) :
 Le vers de douze syllabes, l’alexandrin. C’est le plus long vers régulier. Il peut
donner du calme ou de la majesté au sujet traité.
 Le vers de dix syllabes, le décasyllabe. C’est le vers le plus couramment employé.
C’est un alerte, léger, qui convient surtout à des poèmes courts.
 Le vers de huit syllabes, l’octosyllabe. On l’emploie encore aujourd’hui pour la
poésie légère, pour les chansonnettes.
 Les vers de six, quatre, deux syllabes s’emploient rarement en série continue. Ces
vers très courts sont utilisés pour contraster avec des vers plus longs et créer ainsi un
effet de surprise, de brièveté. Dans tous les autres cas, on parle de vers impairs.
Du vers à la strophe
LA STROPHE
La strophe est l’ensemble constitué par un nombre de vers limité, avec une disposition fixe
des rimes (voir ci-dessous) et des mètres, et, qui peut se reproduire indéfiniment.
La strophe comprend en général de quatre à quatorze vers. En principe, le poète choisit
librement le schéma de la première strophe qu’il est tenu de respecter dans la suite du poème.
Nom de la strophe Nombres de vers

Le distique 2 vers

Le tercet 3 vers

Le quatrain 4 vers

Le quintil 5 vers

Le sizain 6 vers

Le septain 7 vers

Le huitain 8 vers

Le dizain 10 vers

LA FORME DE LA STROPHE
● Des strophes carrées : (composées de 6 vers de 6 syllabes, 8 octosyllabes, 10 décasyllabes, 12
alexandrins) qui donnent l’impression de la force, de la plénitude et de la cohésion.
● Des strophes horizontales : (composées de 4, 5 ou à la rigueur 6 alexandrins) qui donnent
l’impression de la durée, de l’étendue, de la majesté. C’est la strophe de la nostalgie, des regrets,
c’est la stance des adieux à la vie.
● Des strophes verticales : (par exemple: 8 vers de deux syllabes, 10 vers de trois syllabes, 12
vers de 4 syllabes) qui donnent l’impression d’un écoulement rapide, d’une succession d’actes
précipités, parfois fougueux et violents et parfois badins et légers. C’est la strophe de la clochette
et de la cascatelle.
● La strophe hétérométrique : elle est généralement en forme de cône renversé c’est-à-dire qui
va des vers longs aux vers courts. La phrase tend à s’achever sur les vers qui représentent comme
l’épuisement du souffle.
L’architecture sonore : l’étude des sonorités
La rime : cas particulier d’écho sonore
DÉFINITION DE LA RIME
Homophonie (identité des sons) de la dernière voyelle accentuée du vers, ainsi que des phonèmes
qui, éventuellement la suivent.
Elle est en elle-même une sorte particulière d’accent, en tant qu’elle est constituée de sons
remarqués ou remarquables : elle est un accent phonétique. C’est-à-dire que la rime ne saurait se
contenter de sonorités banales et qui passent inaperçues, sans trahir sa mission qui est de se faire
entendre, de ponctuer le vers soit en frappant soit en charmant l’oreille.
QUALITÉ DE LA RIME
● Rimes pauvres : elles sont constituées d’un seul phonème commun (un seul son-voyelle)
comme dans matin et chemin , pas et plats…
● Rimes suffisantes : elles sont constituées de deux phonèmes (deux sons) communs comme
dans brève et sève / ville et agile…
● Rimes riches : elles sont constituées de trois phonèmes (trois sons) et plus comme
dans image et hommage / patin et matin…
LE GENRE DES RIMES ET LEUR ALTERNANCE
On appelle rime féminine celle qui se termine par un –e– (joue, loue), même si après le -e- figure
dans une marque du pluriel : s, nt (tues, ignorent). On appelle rime masculine toutes les autres
rimes (doux, vous).
La versification classique impose la règle de l’alternance des rimes féminines et masculines. Les
poètes modernes préfèrent faire alterner les rimes vocaliques (joue, nous) et les rimes
consonantiques (goutte, route).
LA DISPOSITION DES RIMES
Elle est déterminée par leur succession. Plusieurs combinaisons sont possibles.

Caractéristique

Rimes plates ou suivies AABB

Rimes croisées ABAB

Rimes embrassées ABBA

LA RIME INTÉRIEURE ET LES RÉGULARITÉS SONORES DU VERS LIBRE


Elle répète au milieu du vers la rime située à la fin du vers. Elle crée un écho sonore dans le vers.
Les vers libres ne respectent pas les règles concernant les rimes. Ils leur substituent d’autres
régularités sonores, variables selon les poètes.

L’unité sonore
DÉFINITION
L’unité sonore est la réunion d’allitérations et d’assonances dans un ensemble de mots ou de
vers. Elle met en évidence une unité de sens et peut opposer un ensemble de mots ou vers à un
autre ensemble, ce qui crée des effets de sens.
L’ALLITÉRATION
L’allitération est la répétition du même son-consonne. Son rôle essentiel est de rythmer le vers,
de constituer une trame sonore du poème. Elle peut créer une harmonie imitative: elle évoque
alors le bruit que ferait ce dont le poème parle. Elle peut aussi suggérer une impression: c’est
l’harmonie suggestive. Elle peut enfin produire un effet humoristique. L’allitération sert d’abord à
mettre en évidence une unité de sons.
Exemple : Enfin avec le flux nous fait voir trente voile (Pierre Corneille). L’allitération en « f »
et en « v » exprime le bruit des bateaux sur l’eau.
L’ASSONANCE
L’assonance est la répétition du même son-voyelle. Elle instaure des échos entre les mots et, par
là-même, installe des correspondances de sens entre eux. Combinée à l’allitération, elle crée une
musique des vers et met en évidence une unité de sons.
Exemple : Les âmes du Liban sont une symphonie (Charles Corm). Les voyelles nasales « an,
on, ym » évoquent une musique éclatante.
L’HIATUS
L’hiatus consiste dans la rencontre de deux voyelles appartenant au même mot (c’est l’hiatus
interne) ou à deux mots successifs (c’est l’hiatus externe).
Exemple : po|ète, ma|ïs.
Le rythme du texte en vers
À l’origine, la poésie était toujours accompagnée de musique. Les vers ont conservé ensuite le
rythme, donné par le jeu de l’accent, la coupe, l’enjambement, le rejet et le contre-rejet.

L’accent
C’est l’augmentation de l’intensité de la voix sur une syllabe. En français, il porte sur la dernière
syllabe non muette d’un mot long ou d’un groupe de mots courts. Par ailleurs, dans un groupe
nominal ou verbal, le mot le plus important porte un accent de coupe. Le nombre et la place des
accents sont déterminants pour le rythme. On distingue deux genres d’accents :

L’ACCENT FIXE
Aux XVII siècle, le vers classique supportait deux accents : l’un en son milieu qui est la césure et
e

l’autre à sa fin qui est la rime. Ces deux accents divisent le vers en deux parties qu’on
appelle hémistiches. Mais au XIX siècle le vers ne supporte plus de césure.
e

Exemple :
Un jour sur ses longs pieds, // –allait je ne sais où /

–emmanché d’un long


Le héron au long bec, //
cou / _(La Fontaine)

La partie coloré en vert est Les deux tirets obliques « // »


la 1 hémistiche
re
sont la césure
La partie coloré en bleu est La seule tiret oblique « / » est
la 2 hémistiche
e
la rime
L’ACCENT MOBILE
Le rythme est le mouvement du poème; il peut être l’image musicale du mouvement de la pensée.
Le rythme régulier peut être binaire lorsqu’il est coupé en deux par la césure (c’est le cas de
l’alexandrin classique), ternaire (comporte trois accents) ou tétramètre (comporte quatre accents).
Mais le rythme peut être aussi entrecoupé, lent, rapide, progressif et peut exprimer la régularité, la
monotonie ou la tristesse…
Exemple : Et vous donc Kadicha, multiple amphithéâtre,
————Où le cœur s’abandonne au vertige des cieux… (Charles Corm).

‘ ‘ ‘
Et vous donc, Kadicha, multip le amphithéâtre, ‘

‘ ‘ ‘
Où le cœur s’abandon ne au vertige des cieux ‘
C’est un tétramètre de rythme régulier qui exprime le calme dans la grotte de « Kadicha ».

► Les « ‘ » désignent les accents mobiles.

La coupe
C’est un repos, une pause dans le vers. Elle se situe après chaque syllabe accentuée et marque la
fin d’une mesure. Les vers longs comportent plusieurs coupes: la plus importante placée au milieu
est appelée césure (voir l’exemple de l’accent fixe). Dans l’alexandrin classique, la césure se situe
après la sixième syllabe prononcée. Chacune des deux moitiés de l’alexandrin s’appelle
un hémistiche comme on a déjà vu dans l’accent fixe ci-dessus.
L’enjambement
Quand la pause finale n’accomplit pas le sens du vers et que l’on doive le continuer dans le vers
suivant, on dit qu’il y a enjambement.
Exemple : Depuis huit jours, j’avais déchiré mes bottines
Aux cailloux des chemins. J’entrais à Charleroi. (Arthur Rimbaud)
Le rejet et le contre-rejet
On dit qu’il y a rejet lorsque le sens du vers se termine au début du vers suivant.
Exemple : Il est pris. — Oh! quel nom sur ses lèvres muettes
Tressaille ? Quel regret implacable le mord ? (Arthur Rimbaud)
Lorsque le sens du vers commence à la fin du vers précédent, on dit qu’il y a contre-rejet.
Exemple : Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? L’automne
Faisait voler la grive à travers l’air atone. (Paul Verlaine)
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Les images poétiques
Contrairement au discours scientifique qui utilise les images pour expliquer ou/et pour ramener
l’inconnu au connu, la poésie emploie pour court-circuiter le langage ordinaire, ou pour restituer
dans toute sa force une émotion, une impression que le langage ordinaire ne peut exprimer. La
nouveauté et l’originalité des images poétiques créent un effet de surprise.

La comparaison en poésie
La comparaison rapproche deux réalités à partir d’une caractéristique commune : le comparé, ce
dont il est question, et le comparant, ce dont on rapproche le comparé. Elle est une image
explicite, marquée par un mot précis indiquant la comparaison.
Exemple : J’aime la lune, ardente et rouge comme l’or. (Victor Hugo)
La métaphore en poésie
Elle établit une analogie entre deux réalités différentes à partir d’une caractéristique commune
que le poète peut parfois rendre inattendue. En effet, pour avoir un fort pouvoir de suggestion, la
métaphore poétique doit surprendre.
● La métaphore avec présence du comparé. Elle met en rapport direct le comparé et le
comparant au moyen d’une attribution (A est B), d’une apposition (A, B ou B, A), ou d’un
complément de nom (A de B ou B de A). Elle ne s’applique donc qu’à des noms.
● La métaphore avec absence du comparé. Le comparé est complètement effacé; seul reste le
comparant qui lui laisse deviner ce qu’il représente. Plus difficile à repérer, cette métaphore se
signale par un écart entre le champ lexical auquel appartient le comparant et les autres champs
lexicaux du poème.
● La métaphore filée est une métaphore qui se prolonge dans plusieurs vers ou plusieurs phrases
avec des termes appartenant au même réseau lexical.
● Les fonctions de la métaphore. Sous une forme condensée et plus brillante que la
comparaison, la métaphore crée une analogie. Elle peut être descriptive et pittoresque quand
l’analogie porte sur la forme, la taille, la couleur, le mouvement de l’objet décrit. Elle peut être
esthétique et sensuelle quand l’analogie porte sur une impression ou une sensation. Elle peut enfin
être éclairante et profonde quand l’analogie porte sur des idées et rend compte d’une vision du
monde et des croyances du poète.
Exemple de métaphore : Tu fais des bulles de silence dans le désert des bruits. (Paul Éluard)
La personnification et l’allégorie
LA PERSONNIFICATION
C’est un procédé consistant à faire d’un être inanimé ou d’une idée abstraite un personnage réel,
doué de vie et de sentiments. Elle crée l’impression que les choses vivent et pensent, que les idées
ont une existence autonome, indépendamment des hommes.
Exemple : Mes rêveuses pensées pieds nus vont en soirée. (Guillaume Apollinaire)
L’ALLÉGORIE
C’est un procédé consistant à représenter une idée, une abstraction, sous une forme concrète, le
plus souvent un personnage ou un animal. L’allégorie rend les idées moins abstraites, plus
accessibles ; elle donne un sens symbolique ou allusif au poème.
Exemple : Ô douleur ! ô douleur ! Le temps mange la vie… (Charles Baudelaire)
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Les figures de style


 Introduction
 Les figures de l’analogie
 La comparaison
 La métaphore
 L’allégorie
 La personnification
 Les figures de la substitution
 La métonymie
 La synecdoque
 La périphrase
 L’antonomase
 Les figures de l’opposition
 L’antithèse
 L’antiphrase
 L’oxymore
 Le chiasme
 Les figures de l’amplification
 L’hyperbole
 L’anaphore
 La gradation
 La répétition
 L’accumulation
 La paronomase
 Les figures de l’atténuation
 La litote
 L’euphémisme
 Les figures de la construction
 Le parallélisme
 L’ellipse
 L’anacoluthe
 L’asyndète
 L’interrogation oratoire (ou rhétorique)

Introduction
La rhétorique est à la fois la science (au sens d’étude structurée) et l’art (au sens de pratique
reposant sur un savoir éprouvé) qui se rapporte à l’action du discours sur les esprits. Par principe,
la rhétorique s’occupe de l’oral, mais il est évident qu’elle s’est très tôt intéressée aussi au
discours écrit, dans la mesure où celui-ci est, de manière plus ou moins étroite, une transcription
ou une mimésis de l’oral. Bref, dans une acception générale la rhétorique est l’art de bien parler.
De façon plus précise, c’est l’ensemble des moyens d’expression propres à persuader ou à
émouvoir.
Les figures de rhétorique sont des procédés spécifiques utilisés pour convaincre, séduire,
impressionner, transmettre une vision du monde. Ces figures ont été classées suivant leur
construction et suivant l’effet qu’elles visent à atteindre. Ainsi, un classement courant les répartit
en figures de l’analogie, de la substitution, de l’opposition, de l’amplification, de l’atténuation et
de la construction.

Les figures de l’analogie


LA COMPARAISON
Elle établit un rapprochement entre deux termes (le comparé et le comparant), à partir d’un
élément qui leur est commun. Trois éléments sont nécessaires dans l’énoncé : le comparé, l’outil
(ou terme) de comparaison et le comparant. Cependant, on peut y ajouter le point commun :

 le comparé qui est la réalité ;

 le comparant, l’élément qui fait image ;

 l’outil de comparaison (comme, pareil à, tel que, ressembler à, plus… que, etc.).

Exemple : La lampe brille comme une étoile.


La lampe brille comme une étoile

le point l’outil de
le comparé le comparant
commun comparaison

La comparaison a une double valeur :

 elle explique par une image ;

 elle met en relation deux univers.

LA MÉTAPHORE
Elle établit une assimilation entre deux termes. Une métaphore peut être annoncée, directe ou
filée :

● Dans la métaphore annoncée, le comparé et le comparant sont rassemblés dans un même énoncé
sans terme de comparaison.
Exemple : Un gros serpent de fumée noire. (Guy de Maupassant)
Un gros serpent de fumée noire

le comparant le comparé
● Dans la métaphore directe, seul le comparant est exprimé.
Exemple : Une étoile brille derrière une vitre.
● La métaphore filée est une suite de métaphores sur le même thème.
Exemple : Quel démon a doté la mer, rauque chanteuse / Qu’accompagne l’immense orgue des
vents grondeurs, / De cette fonction sublime de berceuse? (Charles Baudelaire)
● Comme la comparaison, la métaphore a une valeur d’illustration. La correspondance qu’elle
établit entre deux objets, deux sensations, deux idées va jusqu’à l’identité. La métaphore du «
serpent » précise la forme de la fumée. Mais, bien plus, la fumée devient serpent, ce qui lui donne
une connotation inquiétante. La métaphore est une métamorphose.

● Les clichés sont des métaphores passées dans le langage courant.


Exemple : Être à cheval sur les principes.
L’ALLÉGORIE
Elle représente de façon imagée (par des éléments descriptifs ou narratifs) les divers aspects d’une
idée, qu’elle rend moins abstraite.
Exemple : L’Angleterre est un vaisseau. Notre île en a la forme : la proue tournée au Nord, elle est
comme à l’ancre au milieu des mers, surveillant le continent. (Alfred de Vigny)
Dans cet extrait de Chatterton, la domination de l’Angleterre sur les mers est rendue sensible par
l’allégorie du vaisseau.
LA PERSONNIFICATION
Elle représente une chose ou une idée sous les traits d’une personne.
Exemple : Vivez, froide Nature, et revivez sans cesse. (Alfred de Vigny)
La personnification de la nature accentue sa dureté envers l’homme faible et éphémère.
Les figures de la substitution
► Ce sont des figures qui comportent deux termes qui peuvent se substituer l’un à l’autre.

LA MÉTONYMIE
C’est un procédé de symbolisation qui permet une concentration de l’énoncé. On ne nomme pas
l’être ou l’objet mais on utilise un autre nom qui lui est proche parce qu’il s’agit de son contenant,
sa cause… Les deux termes y entretiennent des relations de proximité :

 contenant / contenu
Exemple : C’est un émissaire du Vatican = un émissaire du pape.

 Effet / cause
Exemple : Socrate a bu la mort = le verre de poison qui le fera mourir.

 origine / objet
Exemple : Fumer des havanes = des cigares qui viennent de La Havane.
 instrument / utilisation
Exemple : C’est une bonne raquette = un bon joueur de tennis.
symbole / réalité
Exemple : C’est l’alliance de la faucille et du marteau = des paysans et des ouvriers.

LA SYNECDOQUE
Figure proche de la métonymie : les mots y sont liés par une relation d’inclusion (la partie pour le
tout, la matière pour l’objet) :
Exemples : Voici venir la saison des roses pour désigner l’été.
Les voiles au loin descendent vers Harfleur. (Victor Hugo) [ voiles = navires ]
LA PÉRIPHRASE
● Elle consiste en ce que l’on désigne des objets non par leur dénomination habituelle, mais par
un tour plus compliqué, généralement plus noble, présentant l’objet sous une qualité particulière.
C’est tout l’environnement culturel qui fait traduire.

● Elle explicite le contenu d’un terme, attire l’attention sur une qualité du terme remplacé.
Exemple : Le pays des Cèdres (pour parler du Liban). Le roi de son cœur (pour dire que c’est son
amant).
L’ANTONOMASE
L’antonomase est une variété de métonymie-synecdoque. Le cas le plus simple apparaît dans des
phrases comme Napoléon est le stratège, ou X est vraiment pour nous le poète ; ce qui veut dire «
le type même ou le plus grand » des stratèges ou des poètes. Il y a à la fois sélection de l’attribut
essentiel et choix de la valeur d’excellence d’un individu parmi tous ceux de la série.
Les figures de l’opposition
► Ce sont des figures qui comportent deux termes qui peuvent se substituer l’un à l’autre.

L’ANTITHÈSE
Elle oppose très fortement deux termes ou deux ensembles de termes.
Exemple : Un noble, s’il vit chez lui dans sa province, il vit libre mais sans appui; s’il vit à la
cour, il est protégé mais il est esclave. (Jean de La Bruyère)
L’antithèse oppose vigoureusement la vie du noble en province et sa vie à la cour.
L’ANTIPHRASE
Elle exprime une idée par son contraire dans une intention ironique.
Exemple : Quel courage ! (peut en fait dénoncer la lâcheté de quelqu’un).
L’OXYMORE
C’est la réunion surprenante dans une même expression de deux termes
contradictoires. L’oxymore sert de support éventuel à l’antithèse.
Exemple : Cette obscure clarté qui tombe des étoiles. (Pierre Corneille)
Il y a bien sûr contradiction entre les valeurs sémantiques essentielles d’obscur et de clarté.
LE CHIASME
Le chiasme joue sur au minimum quatre termes. Ces termes d’une double formulation y sont
inversés AB / B’A’.
Exemple :
Et ce champ me faisait un effet singulier ;
Des cadavres dessous et dessus des fantômes ;
Quelques hameaux flambaient : au loin brûlaient les chaumes. (Victor Hugo)
A B
Des cadavres dessous

et

B’ A’
dessus des fantômes

Le chiasme, dans cet exemple, rapproche des termes (B/B’) ou renforce l’opposition

Les figures de l’amplification


► Ce sont l’hyperbole, l’anaphore, la gradation, la répétition, l’accumulation et la paronomase.

L’HYPERBOLE
Elle amplifie les termes d’un énoncé afin de mettre en valeur un objet ou une idée. Elle procède
donc de l’exagération et de l’emphase. On la trouve souvent dans des textes épiques.
Exemple : Dans des ruisseaux de sang Troie ardente plongée. (Jean Racine)
L’image hyperbolique donne une dimension épique aux horreurs de la guerre.
L’ANAPHORE
Procédé d’amplification rythmique. Elle consiste à reprendre plusieurs fois le même mot en tête
de vers successifs ou de phrases.
Exemple :
Il n’y a pas d’amour qui ne soit à douleur
Il n’y a pas d’amour dont on ne soit meurtri
Il n’y a pas d’amour dont on ne soit flétri. (Louis Aragon)
L’anaphore amplifie dans ces vers le sentiment tragique de l’amour déchiré.
LA GRADATION
Elle ordonne les termes d’un énoncé selon une progression croissante ou décroissante.
Ainsi, de son nez que Cyrano décrit en ces termes :
C’est un roc, c’est un pic, c’est un cap.
Qui dis-je c’est un cap, c’est une péninsule. (Edmond Rostand)
LA RÉPÉTITION
On répète plusieurs fois le même mot.
Exemple : Oh ! Cèdres du Liban, cèdres de nos délires, / Cèdres de notre extase et de
notre fierté. (Charles Corm).
L’ACCUMULATION
On fait succéder plusieurs termes soit pour approfondir la pensée, soit pour l’enrichir ou
l’agrandir.
Exemple : Devant eux, sur de petites tables carrées ou rondes, des verres contenaient des liquides
rouges, jaunes, verts, bruns, de toutes les nuances. (Guy de Maupassant, Bel-Ami).
LA PARONOMASE
Elle consiste à employer dans le même segment des termes (deux au moins) de sens différents et
de parenté phonique, de manière à créer un effet assez saisissant.
Exemple : Pâles membres de perle, et ces cheveux soyeux. (Paul Valéry)
Entre pâles et perle, on a plus le sentiment de l’identité que celui de la différence, ce qui aboutit à
y ressortir une sorte de répétition.
Les figures de l’atténuation
► Ce sont la litote et l’euphémisme.

LA LITOTE
C’est une figure qui exprime le plus de sens en disant le moins de mot, souvent à la forme
négative.
Exemple : Va, je ne te hais point ainsi dit Chimène dans Le Cid (Pierre Corneille) à Rodrigue
pour donner à entendre qu’elle l’aime envers et contre tout.
La litote permet implicitement d’exprimer beaucoup plus qu’il n’est dit.
L’EUPHÉMISME
Il atténue l’expression d’une idée ou d’un sentiment, souvent pour en voiler le caractère
déplaisant.
Exemple : On dira « rendre le dernier soupir » pour éviter le mot mourir.
Les figures de la construction
► Ce sont le parallélisme, l’ellipse, l’anacoluthe, l’asyndète et l’interrogation oratoire.

LE PARALLÉLISME
On utilise une syntaxe semblable pour deux énoncés pour rythmer la phrase ou pour orner le
discours. Le parallélisme peut être rapproché de la comparaison car on compare, généralement,
deux objets en les approchant l’un de l’autre pour mieux faire sentir leur valeur relative, leurs
rapports, leurs oppositions…
Exemple : Que la vie est belle ! Que la nature est tendre !
L’ELLIPSE
Ce mot signifie « omission ». On supprime des termes qui cependant peuvent se deviner.
Exemple : je t’aimais inconstant, qu’aurais-je fait fidèle ? (Jean Racine). […qu’aurais-je fait si tu
avais été fidèle ? ]
L’ANACOLUTHE
On provoque un écart par rapport à la syntaxe courante.
Exemple :
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher. (Charles Baudelaire)
L’ASYNDÈTE
Elle consiste en une absence systématique d’outils de liaison (conjonctions ou adverbes) entre les
groupes ou entre les propositions (ou même entre les phrases).
Exemple : Le jour tombait. La terre devenait grisâtre. J’attendais, l’œil fixé sur la ligne des arbres
où l’un des deux chemins conduisait tout droit. J’étais inquiet. (Henri Bosco)
L’INTERROGATION ORATOIRE (OU RHÉTORIQUE)
L’interrogation, comme procédure oratoire, est une figure de rhétorique qui ressort du pathétique.
On peut s’en servir pour exprimer toutes les passions vives, pour presser, convaincre, réduire et
confondre l’adversaire.
Exemple : Achille parle à Agamemnon pour Iphigénie qui lui a été promise :
Juste Ciel ! Puis-je entendre et souffrir ce langage ?
[…]

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