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La « geste » La chanson de geste est un genre littéraire européen du Moyen Âge. Il s'agit d'un
sous-section
Classification récit versifié (un long poème) le plus souvent en décasyllabes ou, plus tardivement,
aussi
Sujets assonance, de taille variable), relatant des exploits guerriers appartenant, le plus
la sous-section
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1
Le héros épique souvent, au passé .
Principales gestes
La « geste » [ modifier | modifier le code ]
La chanson de geste en
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Ce type de récit apparaît à l'aube de la littérature française, vers la fin du XIe siècle
(elles sont chantées entre 1050 et 1150). Les dernières ont été produites au cours
du XVe siècle. Les chansons de geste sont caractéristiques de la littérature
médiévale et prennent la suite des grandes épopées de l'Antiquité. Elles sont
rédigées en ancien français et en ancien occitan. Elles diffèrent d'un autre grand Le même sujet traité par
genre littéraire médiéval : la poésie lyrique, dont la langue cette fois-ci est Alphonse de Neuville en
1883.
uniquement l'occitan.
les chansons de geste qui recueillent et suivent une « tradition orale établie » ;
celles qui continuent ou poursuivent les précédentes, plus libres et qui brodent
sur la tradition primitive ;
celles qui sont des « récits de pure invention ».
Le nombre de pieds est généralement de dix, mais il existe des textes, supposés
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plus anciens, où le nombre de pieds est de huit .
À ces légendes historiques s'est ajoutée une forte touche de merveilleux : des géants, de la magie et des monstres
apparaissent parmi les ennemis avec les Sarrasins. Avec le temps, les aspects historiques et militaires se sont
affaiblis en faveur des aspects merveilleux.
Les thèmes des chansons de geste sont devenus notoires en tant que matière de France, qui s'oppose à la matière
de Bretagne, traitant du roi Arthur et de ses chevaliers, et à la matière de Rome, qui mélange la mythologie grecque
(Guerre de Troie en particulier), et les contes d'Alexandre le Grand, de Jules César, et d'autres figures de l'Antiquité
présentées comme des exemples de chevalerie.
Lorsque les mœurs médiévales se sont adoucies et se sont tournées vers plus de subtilité, sont préférés à la
chanson de geste les récits d'amour courtois, qui en sont inspirés mais privilégient les relations sentimentales entre
le chevalier et sa dame.
Le héros épique est un chevalier doué d'une force surhumaine, capable d'endurer
toutes sortes de souffrances physiques ou morales. Exemplaire par sa fidélité à son
seigneur, il est élu pour sa perfection et représente toujours une collectivité dont
l'existence est en jeu. Avec Charlemagne, par exemple, c'est la « dulce France » et
le monde chrétien qui luttent et souffrent pour vaincre à la fin. Les forces divines
s'ajoutent presque toujours pour le secourir. La mort est le moment le plus Cour d'amour en Provence,
Manuscrit du XIVe siècle,
émouvant du récit et recèle une leçon dictée par la vision religieuse et féodale de la Bibliothèque nationale de
société : la souffrance et la mort sont nobles lorsqu'elles sont subies pour Dieu et le Paris.
suzerain. Ainsi le public, qu'il soit chevaleresque ou populaire, est appelé aux
grandes émotions collectives et religieuses.
Les autres personnages ont des rôles définis : ami confident, traître, ennemi, lâche, etc. Ils figurent dans le récit
pour souligner davantage l'héroïsme et les vertus du héros principal, comme dans la Chanson de Roland.
Il reste moins de cent chansons de geste. Les trouvères des XIIIe et XIVe siècles ont groupé les chansons de geste
en trois grandes séries appelées des Cycles ou des Gestes. Chaque Cycle comprend des poèmes épiques qui se
déroulent autour des exploits d'un même héros ou des membres de sa famille. On distingue le Cycle du roi
(Charlemagne), le Cycle de Guillaume d'Orange et le Cycle de Doon de Mayence (également appelé Cycle des
barons révoltés).
Les sujets sont groupés autour de la famille des Rafanitus, notamment autour de la
biographie légendaire de Charlemagne : ainsi les chansons constituent une
transposition poétique des guerres contre les Lombards, Bretons, Saxons,
Sarrasins. L'esprit et les articles de foi se résument en quelques points saillants :
barons serviteurs du roi, service féodal dû au suzerain, honneur féodal, vaillance
combative, intrépidité. Le cycle comprend vingt-sept chansons de geste, parmi
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lesquelles :
L'esprit de cette geste est différent : fierté du lignage (parfois plus importante que la
religion), indépendance de la famille, mais fidélité à Charlemagne et à ses
descendants légitimes, service sans réserve, importance des figures féminines (cf.
Guilbourc). Le ton en est parfois plus libre, souvent comique, les scènes de brutalité
se mêlent aux scènes d'un tragique sublime (cf. la mort de Vivien).
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Le cycle comprend vingt-quatre chansons de geste . L'ordre du cycle — qui n'est
9 Illustration sur le manuscrit
pas celui de composition — est le suivant :
24369, au recto du feuillet
1. Garin de Monglane, 197, au début de la chanson
de geste Aliscans
2. Girart de Vienne,
3. Aimeri de Narbonne,
4. Les Narbonnais,
5. Enfances Guillaume,
6. Couronnement de Louis,
7. Charroi de Nîmes,
8. Prise d'Orange,
9. Enfances Vivien,
10. Chevalerie Vivien,
11. Aliscans,
12. Bataille Loquifier,
13. Moniage Rainoart,
14. Moniage Guillaume,
15. Siège de Barbastre,
16. Guibert d'Andrenas,
17. Mort Aymeri de Narbonne,
18. Fouque de Candie,
19. Enfances Garin,
20. Prise de Cordres et de Sebille,
21. Renier,
22. Galien le Restoré,
23. Bueve de Commarchis,
24. Chanson de Guillaume.
Au sein de cet ensemble, le « cycle de Guillaume proprement dit », ou « petit cycle », ne compte que dix chansons
(Enfances Guillaume, Couronnement de Louis, Charroi de Nîmes, Prise d'Orange, Enfances Vivien, Chevalerie
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Vivien, Aliscans, Bataille Loquifier, Moniage Rainoart et Moniage Guillaume) . Y sont enchâssés deux « sous-
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cycles » : celui de Vivien (Enfances Vivien, Chevalerie Vivien et Aliscans) et celui de Rainoart (Aliscans, Bataille
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Loquifier et Moniage Rainoart) .
Le Cycle de Doon de Mayence ou Cycle des barons révoltés [ modifier | modifier le code ]
Ce cycle comprend 60 chansons. L'idée principale est la lutte des féodaux contre la
royauté. La plupart des poèmes de ce cycle sont isolés. Il n'y a pas de figure
centrale.
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Le cycle comprend surtout :
Raoul de Cambrai,
Renaut de Montauban ou les Quatre Fils Aymon,
Doolin de Maience et sa continuation Gaufrey,
Doon de la Roche,
Girart de Roussillon,
Auberi le Bourguignon,
La Chanson des quatre fils
Huon de Bordeaux avec son prologue, Aubéron, et ses continuations, Aymon dans un manuscrit
Esclarmonde, Clarisse et Florent, Yde et Olive. flamand du XVe siècle. BNF,
Fr.764, f.119v.
Gormont et Isembart
Tristan de Nanteuil
La Chevalerie Ogier
Hervis de Metz
Garin le Lorrain, fils d'Hervis,
Girbert de Metz, fils de Garin,
Yonnet de Metz, fils de Girbert
Anseÿs de Gascogne, fils de Girbert dans une autre tradition
La Vengeance Fromondin
Aye d'Avignon,
Gui de Nanteuil, fils du précédent,
Parise la Duchesse, sœur du précédent,
Doon de Nanteuil, dont nous ne possédons que des fragments,
Tristan de Nanteuil.
1. le Chevalier au cygne,
2. Baudouin de Sebourg,
3. le Batard de Bouillon,
4. Saladin.
Autour de l'épopée castillane, cependant, s'est développée une perspective critique qui a eu tendance à amplifier
sa portée, son importance, le nombre de textes et l'originalité, en arrivant à la considérer comme un développement
parallèle aux résultats français.
Si déjà au Moyen Âge la définition de cantar signifiait une composition poétique avec un accompagnement musical
optionnel, cantar de gesta signifiait le poème héroïque populaire, le plus souvent anonyme.
Contrairement à ce qui s'est passé en France, la poésie héroïque espagnole n'a souvent pas été conservée, en
raison de son type de lecture, certainement pas privée, mais récitée par des bouffons qui l'ont le plus souvent
apprise par cœur. Seulement grâce au caractère historique du cantar de gesta, les chanteurs ont souvent été repris
par les chroniqueurs pour figurer dans les pages de la chronique, depuis le XIIe siècle, à partir de la Chronique du
moine de Silos de 1115 jusqu'à la plus célèbre Crónica general de España, composée sur ordre du roi Alphonse X
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le Docteur .
D'un point de vue quantitatif, il n'y a que deux textes conservés presque complets avec des caractéristiques
épiques thématiques et formelles :
Le Cantar de mio Cid juste avant 1200 et dans lequel le triomphe de la noblesse a été raconté ;
Les "Mocedades de Rodrigo" , composé vers 1360 et donc l'un des plus récents epici conservés. Le poème a
été découvert en 1846 à Vienne et décrit les aventures de jeunesse du Cid et ses affrontements avec le Roi de
France, l'Allemagne et le Pape ;
Le " Cantar de Roncevaux ", qui immortalise le désespoir de Charlemagne devant le cadavre d'Orlando
(paladin). De cette œuvre, découverte en 1916, il reste un fragment d'une centaine de versets de métrique
irrégulière.
Des traces d'autres essais se trouvent dans le substrat de nombreuses chroniques, souvent dans la continuité
d'originaux épiques et de légendes héroïques, ainsi qu'on peut imaginer qu'ils sous-tendent certaines romances, un
genre ultérieur lié aux chroniques en prose. Cependant, le travail de récupération des poèmes réutilisés et refondus
en prose est évidemment impossible ; en tout cas, le corpus résultant est numériquement très éloigné de
l'authentique.
La phase la plus heureuse de la littérature française en Italie peut être placée dans le sillage de la croisade des
albigeois : ceux qui ont échappé au massacre ont trouvé un espace dans les cours de la vallée du Pô dans la
première moitié du XIIIe siècle (marquis du Monferrato et de la Lunigiana ; Trévise ; la famille d'Este).
L'onomastique et les arts figuratifs attestent la connaissance de la matière carolingienne (et de la Matière de
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Bretagne) jusqu'aux régions les plus méridionales de la Péninsule dès le XIIe et peut-être même au XIe siècle . En
effet, une partie considérable de la tradition manuscrite des chansons de geste passe par l'Italie. Aliscans,
Aspremont, Ogier le Danois, Renaud de Montauban, sont quelques-unes des chansons dont la tradition vient au
moins en partie de l'Italie, car deux codes très importants de la Chanson de Roland, signés V4 et V7 proviennent de
la collection de la Gonzaga de Mantoue.
C'est précisément dans le nord-est de l'Italie que s'est développée la littérature dite "franco-vénitienne",
caractérisée par des contenus épiques et un apparat linguistique nouveau. La langue franco-vénitienne était un
mélange de français et de dialecte vénitien, en raison du grand prestige de la langue d'oïl associé à la nécessité de
se faire comprendre par le public local. Cette littérature a produit de nombreux textes originaux, dont le plus
important est certainement l'"Entrée d'Espagne", d'un auteur padouan inconnu, qui peut être daté de 1330-1340. Le
poème, inachevé, dont nous avons un fragment partiel mais qui comporte 16 000 vers, développe à grande échelle
la "pré-histoire" de la Chanson de Roland.
Avant l'Entrée, une série de poèmes (Chanson de Karleto, Chanson de Macaire, etc.) organisés de façon cyclique,
semble avoir pour but de reconstituer l'histoire des Carolingiens de Pépin le Bref à Berthe au Grand Pied à
Charlemagne, telle que la décrira Andrea da Barberino. Le niveau culturel de ces poèmes est certainement inférieur
à celui de l'Entrée et leur langue est plus basique, dépourvue de références culturelles et fortement influencée par
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la culture de la Vénétie .
Les études sociologiques des élèves de Koehler (en particulier le livre de Henning Krauss "Feudalepik in
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frühbürgerlicher Umwelt" ) ont mis en évidence les particularités de cette production, qui est à attribuer, selon
Krauss, à une organisation sociale très différente de la France. En Italie, en effet, la féodalité ne s'est pas autant
enracinée ni répandue au-delà des Alpes, tandis que les réalités municipales ont créé un public " bourgeois ". Par
conséquent, le rapport seigneur-vassal perd le centre de la scène dans les poèmes, la figure du roi voit son aura
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sacrée et religieuse fortement affaiblie, et les événements sont traités avec plus d'humour et d'irrévérence .
[Andrieux-Reix 1994] Nelly Andrieux-Reix, « Pré-dire un cycle : textes d'Enfances et architectures narratives dans
les manuscrits cycliques de la geste de Guillaume d'Orange », dans Bart Besamusca et al. (éd.), Cyclification :
the development of narrative cycles in the Chansons de geste and the Arthurian romances [« Cyclification : le
développement des cycles narratifs dans les chansons de geste et les romans arthuriens »] (actes du colloque
tenu à Amsterdam les 17 et 18 décembre 1992), Amsterdam, North-Holland, coll. Verhandelingen der
Koninklijke Nederlandse Akademie van Wetenschappen. Afdeling Letterkunde / Nieuwe Reeks [« Publications
de l'Académie royale néerlandaise des arts et des sciences. Département des lettres / Nouvelle série »]
(no 159), 1994, 1re éd., 1 vol., VII-235 (ISBN 0-444-85781-8, OCLC 468745499, BNF 37513829, SUDOC 011691751), p. 143-
144 (lire en ligne [archive]).
[Le Person 2013] Marc Le Person, « Le pouvoir merveilleux, surnaturel et sacré des reliques de la Passion dans le
“petit cycle des Reliques” (Le voyage de Charlemagne à Jérusalem et à Constantinople, La destruction de
Rome et Fierabras) », dans Marylène Possamaï-Pérez et Jean-René Valette (éd.), Chanter de geste : l'art
épique et son rayonnement. Hommage à Jean-Claude Vallecalle, Paris, H. Champion, coll. « Colloques,
congrès et conférences sur le Moyen Âge » (no 15), avril 2013, 1re éd., 1 vol., 500, 24 cm (ISBN 978-2-7453-2515-0,
EAN 9782745325150, OCLC 863235036, BNF 43663565, SUDOC 169715868, présentation en ligne [archive]), p. 221-240.
[Walter 1993] Philippe Walter, Naissances de la littérature française, IXe – XVe siècle : anthologie, Grenoble et
Montréal, Éditions littéraires et linguistiques de l'Université de Grenoble et Presses de l'Université de Montréal,
coll. « Recherches et travaux / Université de Grenoble-III, UER de Lettres », 1993 (réimpr. 1998, 2006 et 2013),
1re éd., 1 vol., 254, 21 cm (ISBN 2-902709-83-X (édité erroné), 2-902709-83-8 et 2-7606-1731-9, EAN 9782902709830,
BNF 35616167, SUDOC 003077411, lire en ligne [archive]).
[Elzière 2013] Jean-Bernard Elzière, Le décodage des chansons de geste et des romans courtois (XIIe et XIIIe
siècles), Bruxelles (e Talent) et Las Vegas (Redhills Ventures), 2013, 776 pp.
Catégories : Chanson de geste Genre poétique médiéval Chanson par type [+]
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