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Séance n° 9 : Étude transversale

Les Cahiers de Douai : entre tradition et modernité


I. La place de la tradition dans le recueil
1)Les influences classiques issues de la scolarité de Rimbaud, bon
élève, qui a étudié et assimilé la tradition poétique enseignée à
l’école, notamment sous la conduite de son professeur Georges
Izambard.
a. La poésie médiévale :
« Bal des pendus » inspiré de « La Ballade des pendus » de François
Villon
- De quoi parle ce poème ?
a. La poésie médiévale :
« Bal des pendus » inspiré de « La Ballade des pendus » de François
Villon
- Résumé : Des pendus devenus squelettes à force d’être exposés au
grand jour se balancent au gré du vent, ce qui forme une sorte de
danse
a. La poésie médiévale :
« Bal des pendus » inspiré de « La Ballade des pendus » de François
Villon
- Résumé : Des pendus devenus squelettes à force d’être exposés au
grand jour se balancent au gré du vent, ce qui forme une sorte de
danse
- À quelle tradition peut-il être rapproché ?
a. La poésie médiévale :
« Bal des pendus » inspiré de « La Ballade des pendus » de François
Villon
- Résumé : Des pendus devenus squelettes à force d’être exposés au
grand jour se balancent au gré du vent, ce qui forme une sorte de
danse
- Tradition : le thème de la danse macabre, la forme régulière, la
présence d’un refrain (reprise de la même strophe en début et en fin
de poème) rappelant la ballade, et la présence d’un vocabulaire
archaïque (notamment « paladins », « Messire », « gentes
damoiselles »).
a. La poésie médiévale :
« Bal des pendus » inspiré de « La Ballade des pendus » de François
Villon
- Résumé : Des pendus devenus squelettes à force d’être exposés au
grand jour se balancent au gré du vent, ce qui forme une sorte de
danse
- Tradition : le thème de la danse macabre, la forme régulière, la
présence d’un refrain (reprise de la même strophe en début et en fin
de poème) rappelant la ballade, et la présence d’un vocabulaire
archaïque (notamment « paladins », « Messire », « gentes
damoiselles »).
- Rimbaud propose-t-il ici un pastiche de danse macabre médiévale ou
a. La poésie médiévale :
« Bal des pendus » inspiré de « La Ballade des pendus » de François
Villon
- Résumé : Des pendus devenus squelettes à force d’être exposés au
grand jour se balancent au gré du vent, ce qui forme une sorte de
danse
- Tradition : le thème de la danse macabre, la forme régulière, la
présence d’un refrain (reprise de la même strophe en début et en fin
de poème) rappelant la ballade, et la présence d’un vocabulaire
archaïque (notamment « paladins », « Messire », « gentes
damoiselles »).
- Néanmoins : dimension parodique, humour noir (comparaison «
b. La poésie de la Renaissance :
- Nombreux sonnets (notamment les derniers poèmes du recueil)
- Genre du blason (ou plutôt du contre-blason) : « Vénus
Anadyomène »
- Alexandrins et octosyllabes, quatrains…
2) La modernité rimbaldienne
a. La modernité formelle
Les emprunts que Rimbaud fait à la tradition sont loin d’être, pour
lui, des carcans rigides :

- Le sonnet
Qu’est-ce qu’un sonnet traditionnel ? (Voir fiche outil)
2) La modernité rimbaldienne
a. La modernité formelle
Les emprunts que Rimbaud fait à la tradition sont loin d’être, pour
lui, des carcans rigides :

- Le sonnet
Rappel : Dans le sonnet traditionnel, les vers sont isométriques,
les rimes sont embrassées dans les quatrains (ABBA/ABBA) puis
suivies et embrassées (CCD/EED) dans les tercets, avec alternance
des rimes masculines et féminines. Le sonnet est une forme-sens
c’est-à-dire que les quatrains et les tercets sont souvent mis en
opposition, et donc constituent bien deux unités syntaxiques
différentes.
➝ « Rêvé pour l’hiver », « Au cabaret vert », « Rage de Césars »
En quoi ces sonnets rompent-ils avec la tradition ?
« Rêvé pour « Au Cabaret vert » « Rage de Césars »
l’hiver »
Rimes croisées dans Rimes croisées dans Rimes croisées dans
les quatrains le 2e quatrain le 2e quatrain
Hétérométrie Enjambement entre Rimes des tercets
(alexandrins et les quatrains et les sur le modèle
hexasyllabes) tercets: la « fille CDDCEE (au lieu
aux tétons de CCDEED)
énormes » dans le
Q2 est sujet d’un
verbe situé dans le
T1.
- L’alexandrin
Qu’est-ce qu’une césure ? (Voir fiche outil)
- L’alexandrin
Rappel: Traditionnellement, l’alexandrin est composé de deux
hémistiches de parties égales, démarquées par une césure). Cette
structure rythmique est permise par la place des accents dans le vers.
L’accent en français porte sur la dernière syllabe non muette du vers,
et, à l’intérieur du vers, sur la dernière syllabe non muette d’un mot
long ou d’un groupe de mots courts.

Exemples :
Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue (Racine, Phèdre, I, 3)
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle (Baudelaire, Les
Fleurs du mal, « Spleen »)
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue (« Le Dormeur du Val »)

L’hiver, nous irons dans un petit wagon rose (« Rêvé pour


l’hiver »)
b. La modernité lexicale
Rimbaud n’hésite pas à employer un vocabulaire peu raffiné, en
rupture avec la langue poétique savante et avant toute chose,
décente.

➝ « Ma Bohème »
Quels exemples peut-on relever dans ce poème illustrant la
modernité lexicale de Rimbaud ?
➝ « Ma Bohème »

Interjection familière « Oh! Là là! » (alors que traditionnellement


on emploie le « Ô » lyrique en poésie).
Vocabulaire désignant des objets triviaux: « poches crevées »,
« culotte », « large trou », « élastiques »
Onomatopée: « froufrou »
(Néanmoins ces innovations sont à proximité d’éléments plus
traditionnels, tels qu’une apostrophe à la « Muse », l’archaïsme
« féal » renvoyant à un univers médiéval, l’évocation d’une
« lyre »… La présence de ces clichés poétiques témoignent d’une
intention parodique, à nouveau !).
➝ « Vénus Anadyomène »
Quels exemples peut-on relever dans ce poème illustrant la
modernité lexicale de Rimbaud ?
➝ « Vénus Anadyomène »
Quels exemples peut-on relever dans ce poème illustrant la
modernité lexicale de Rimbaud ?

Champ lexical du corps trivial : « omoplates », « échine », voire


cru: « ulcère à l’anus ».
(Intention manifeste de provoquer car le titre annonce le thème
mythologique traditionnelle de Vénus mais le poème se présente
comme la description d’une femme affreuse en qui il est difficile
de reconnaître la déesse de la beauté!)
Autres exemples:
- Des provincialismes (façons de parler propres à une région)
du nord et de l’est de la France : « bureau » pour « employé
de bureau » (« Les Réparties de Nina »).
- Un néologisme: « robinssonne » (« Roman »).
- Des fautes : « j’ai pris une froid sur la joue » (« La Maline »)

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