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Séquence II 

: lecture cursive : F. Ponge, Le parti des choses

1. Que pensez-vous des sujets traités dans ces poèmes / affichés en titres ?

2. Comment le poète met-il en relief ces sujets simples ?

Relever au moins 10 exemples au fil du recueil (citations, observations effectuées en autonomie).

Les titres des poèmes du recueil évoquent des éléments de la vie courante, comme «  la
bougie », « le cageot » ou encore « les mûres ». Ces sujets de réflexions sont des objets banaux.

Il décrit des objets, des fruits ou des éléments naturels en employant des métaphores,
comme dans le poème « le feu », avec l’expression « transformés à mesure en rampe de papillons ».
Il écrit avec de nombreux procédés stylistiques, tels que le zeugme syntaxique (fait de lier un mot à
deux compléments afin d’éviter la répétition) dans « le cycle des saisons » : « Laissons tout ça jaunir
et tomber ».

Il joue énormément avec le sens des mots, notamment avec leurs étymologies : dans
« l’huître », Ponge emploie le terme « formule », qui dans le contexte, désigne une petite forme. De
plus, il use du double sens des mots pour donner deux sens possibles à sa phrase. Il écrit dans le
poème « De l’eau », « elle préférera s’abîmer ». Dans cette expression, le verbe à l’infinitif
« s’abîmer » exprime à la fois l’acte de tomber dans un abîme, un gouffre, et l’acte de se gâter,
s’endommager. Cette superposition de sens octroie un sens physique et moral à la syntaxe. Il joue
encore sur les mots quand il emploie des mot-valises, comme dans « La fin de l’automne » avec le
mot « amphibiguïté », forgé à partir des mots « amphibie » et « ambiguïté ». On peut noter que
Francis Ponge est l’inventeur du terme proème, mot-valise désignant ses poèmes en prose. Son
registre littéraire est très soutenu et il n’est pas rare de lire des termes au sens vieilli, comme dans
« Le galet » avec le sens du mot « désemparée », qui désigne le sens moral, mais aussi le sens littéral,
peu employé aujourd’hui, « abattre les remparts d’une forteresse ». Ses phrases sont parfois très
longues et alambiquées, ce qui rend leurs compréhensions difficiles (« Une diaphanéité utile autant
que ses bonds y ôte enfin à sa présence même immobile sous les regards toute continuité.  », « La
crevette »). Il écrit aussi en employant des construction syntaxiques rares, comme avec l’expression
« sa forme de mollusque mais cependant y proportionnée » dans « Note pour un coquillage ».

De nombreuses comparaisons sont utilisées, comme au début du poème de


« l’orange » : « comme une éponge ». Ici, il assimile l’orange à une éponge capable de déverser son
jus (mais l’auteur souligne qu’elle n’a pas la capacité physique de se réimbiber de son liquide car
« ses cellules ont éclatées »). De plus, le poème « 

Le poète écrit ces poèmes en les agrémentant de références. C’est le cas de « Bords de
mer », dans lequel une allusion est faite à la fable Le Paysan du Danube de Jean de la Fontaine,
comme en témoigne l’expression « quelque paysan du Danube ». Dans « Les trois boutiques », la
description viande de la boucherie (« Quant à la viande ») rappelle sans grande difficulté Le bœuf
écorché de Rembrandt. Dans « Le galet », le groupe nominale « mie de pierre » fait référence au Petit
Poucet. « Connais-toi donc d’abord toi-même » (dans le poème « Escargot ») est une allusion à la
célèbre formule du philosophe antique Socrate (« Connais-toi toi-même »).

Le registre scientifique parsème les poèmes, comme ici avec une énumération d’outils de
chimie dans « Végétation » : « tous à la fois cornues, filtres, siphons, alambics ». Le processus
biologique de développement est évoqué avec le nom « synthèse » dans « Faune et flore ». Dans le
même poème, le terme savant « dessication » est synonyme de déshydratation employé en chimie.

L’écrivain a recours aux termes savants quand ce dernier écrit sur un domaine particulier. On
peut notamment citer dans « Végétation », « ramoitie », mot utilisé en imprimerie, et « ampoule »,
vésicule servant en botanique. On repère également « leur fouillé », employé dans le monde
artistique (plus précisément en sculpture et en peinture) dans « Faune et flore ».

Des expressions latines sont quelques fois repérables, comme avec le poème « R. C Seine
n°1 » (« Turba ruit ou ruunt »).

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