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Je tiens également à remercier les membres du jury pour avoir accepté de siéger et
d’évaluer ce travail. Votre présence augure de l’attachement que vous accordez à la
recherche scientifique et particulièrement à une thématique : celle du droit de la
protection sociale, objet de ladite soutenance.
Enfin ma reconnaissance à ce beau pays qu’est la France, pour l’accueil et les bonnes
conditions établies durant toutes ces années d’études.
INTRODUCTION 6
CONCLUSION 284
BIBLIOGRAPHIE 292
ANNEXES 305
1
KESSLER. F., Droit de la protection sociale, 3e éd., Dalloz, 2009, p. 3.
2
PRETOT. X., Droit de la sécurité sociale, 14e éd., Dalloz, 2015, p.34.
Les résultats escomptés derrière cette approche sont, entre autres, pouvoir :
1. proposer une approche pour une meilleure prise en compte de la sécurité sociale
dans les stratégies de la lutte contre la pauvreté ;
2. réaliser une étude sur la révision du cadre juridique et la rédaction de projets de
nouveaux textes sur les différents régimes ;
3. réviser les textes de la Caisse de Retraites des Fonctionnaires en vue d’intégrer
la réversion des droits des veuves ou veufs ainsi que leur ayant droit afin de
rétablir la justice au profit de cette catégorie ;
3
Ibid.
Cela dit, il reste établi que le rôle de la protection sociale dans un pays, au-delà de son
importance pour l’équilibre des rapports sociaux, doit nécessairement tendre vers
l’inclusion sociale et le respect de la dignité humaine, raison pour laquelle l’extension
du régime de sécurité sociale est une tâche accablante qui en l’occurrence nécessite un
soutien voire accompagnement par l’ensemble de la population.
4
MORVAN P., Droit de la protection sociale, LexisNexis, 2013 Paris, p. 10.
5
L’ouguiya est la devise de la Mauritanie, abrégé internationalement en UM, (1 Euro équivalent de 379 UM)
6
KANE. M, Pauvreté et sécurité sociale, université de Nouakchott, 2006, p.6.
7
Rapport annuel du PNUD sur le développement humain pour la Mauritanie, 2002, P.33.
8
Rapport sur la stratégie nationale pour le développement social, Mauritanie. 2014 p. 21.
9
Ibid.
10
Article 2 de l’ordonnance n0 006 du 29 septembre 2005.
11
Le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté en Mauritanie (2010-2020), p.71.
12
WATSON. C, OULD JIDDOU. F, Etude sur la protection sociale en Mauritanie, Analyse de la situation
rapport final et validé mars 2010, P.18.
13
Ibid.
De ce point de vue, l’objectif de telles stratégies est d’agir sur les grandes questions de
la santé et, en même temps, mettre en œuvre des interventions efficaces afin de
parvenir à des résultats concrets. C’est ainsi que « les questions de la sécurité
14
MORVAN. P, op.cit, p. 29.
En revanche « les politiques nationales basées sur le recouvrement de coûts auprès des
usagers sont examinées sous l’optique de la protection sociale et, à cet égard, des
propositions portent surtout sur la nécessité de mettre en place les mesures qui assurent
17
l’équité » .
15
CPSSA (Commissariat chargé de la Protection Sociale et de la Sécurité Alimentaire), Nouakchott, rapport de
2013, p. 21.
16
Stratégie nationale de la lutte contre la pauvreté, Nouakchott, 2010, p. 111.
17
APAUS agence pour la promotion de l’accès universel aux services de base, Mauritanie, rapport 2013, p.17.
Partant de ce qui précède, la présente étude se propose l’examen des aspects relatifs à
la protection sociale inclus dans différents programmes nationaux conçus en vue
d’étendre l’accès universel aux services sociaux de base (eau et assainissement,
électricité, habitat) et de répondre, par des programmes ciblés, aux besoins spécifiques
de populations identifiées comme étant particulièrement vulnérables (entre autres :
refugiés, sinistrés ou populations sortant des séquelles de l’esclavage), comme aussi en
vue de promouvoir des approches décentralisées.. Ainsi faut-il examiner les tendances
budgétaires nationales actuelles dans les secteurs sociaux et analyser l’espace
budgétaire ou la marge de manœuvre réelle pour des investissements plus importants
en matière de protection sociale19. Par la suite, en vertu des aspects pluridimensionnels
et intersectoriels de la protection sociale, cette thèse présente différents modèles
institutionnels actuels ou potentiels susceptibles de promouvoir, renforcer, et canaliser
la coordination intersectorielle nécessaire pour la réussite d’une stratégie nationale de
protection sociale, en recommandant la création d’un Conseil national ou d’un Comité
interministériel en la matière. Une option spécifique concerne la mise en place d’un
mécanisme de protection sociale à travers un programme de transferts directs en
espèces en faveur de ménages vulnérables : « En Mauritanie, cette option, qui a déjà
fait l’objet de recommandations spécifiques dans plusieurs domaines (nutrition,
18
APAUS, op.cit. p.18.
19
Selon la DBC (direction du budget et des comptes) Nouakchott Mauritanie, Rapport, 2011, p.6.
Certes, les acceptions de la protection sociale changent, chaque nation lui donnant des
tonalités et des interprétations spécifiques selon les priorités et les politiques nationales
dans le domaine social.
- la prise en compte des besoins de base pour la population marginalisée qui ont besoin
d’aides particulières afin de faciliter l’accès aux services précisément de base.
20
CRENAM (Centre de Récupération Nutritionnelle en Ambulatoire), Mauritanie, Rapport, 2010, p.33.
17
Explication du directeur (CRENAM) 2015.
De plus en plus, la protection sociale n’est pas uniquement perçue comme un moyen
de prévoyance pour les ménages frappés par des chocs exogènes, chocs exposant les
membres des ménages à des formes de vulnérabilité spécifiques et les poussant à
adopter des stratégies de survie négatives. « Le déficit structurel de la branche des
pensions de la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale (CNSS) constitue une menace
sérieuse pour l’ensemble des régimes de sécurité sociale en raison du poids des
25
dépenses » . Également « l’équilibre du régime de sécurité sociale en Mauritanie, est
très complexe dans sa mise en œuvre vu les réformes qu’il engendre et les coûts
importants que doivent supporter les partenaires sociaux » 26, en outre, il est nécessaire
de procéder à la « mise à jour du champ réglementaire de la sécurité sociale afin de
tenir compte de l’évolution de l’environnement social, économique et financier de
22
WATSON. C, OULD BRAHIM. F, op.cit. p. 55.
23
OULD EGALAY. M., Les défis de la protection sociale en Mauritanie, mission parlementaire Nouakchott,
2011, p.26.
24
NETTER F., La sécurité sociale et ses principes, Dalloz., 2005. p.7.
25
OULD EGALAY. M., op.cit, , p. 27
26
Ibid.
Un autre problème de taille réside aussi dans le fait que « les cotisations des auxiliaires
et contractuels de l’État ne sont payées que sur la base du salaire indiciaire, alors que
les pensions sont liquidées sur le salaire total, d’où un manque à gagner mensuel de 8
millions d’ouguiyas »30 (23 000 euros), mais ce déséquilibre est en partie résolu, après
différents échanges intervenus entre la CNSS et la Direction du Budget. Sous un angle
transversal, la question de la fraude à l’assurance maladie commence à se profiler
également dans la mise en œuvre des opérations. Ainsi, compte tenu des tentatives et
des cas avérés de fraude et face à un système juridique peu adapté, il semble utile à la
27
Ibid.
28
Ibid. p.30.
29
OULD GUELAYE., op.cit, p.13.
30
Ibid.
Il faut, pour cela, étudier les modes de financement actuels de la sécurité sociale et
explorer des mécanismes de financement alternatifs afin de prévenir les déséquilibres.
31
MORVAN. P, Droit de la protection sociale, LexisNexis, 5e éd., 2011,
32
DOMINIQUE. G, L’essentiel du droit de la sécurité sociale, 2011, p. 15.
La Mauritanie est un État vaste (1.025.520 km²), peu peuplé (3.459.773 habitants, soit
3 hab. /km², 40% de la population ayant moins de 15 ans). Ses problèmes sociétaux
sont dus en partie à une feuille des institutions mauritaniennes dès l’indépendance. En
réalité, tous les régimes civils ou militaires qui ont gouverné la Mauritanie n’avaient
pas eu à définir ni à mettre en place des solutions efficaces afin de réduire les
inégalités sociales et économiques.
Une mention particulière sera faite dans cette étude à la spécificité du système
mauritanien de protection sociale, notamment en ce qui se rapporte à l’arsenal
juridique organisant ce système, d’une part, et, d’autre part, en ce qui se rapporte aux
obstacles auxquels se trouvent confrontés les organismes gestionnaires.
Le terme « sécurité sociale » est d’une utilisation récente et apparu aux États-Unis en
1935 pour la première fois dans la loi de sécurité sociale (Social Security du 14 août
1935). « Il a progressivement remplacé la locution plus ancienne « d’assurance
sociale » que l’on utilisait pour désigner les régimes qui s’étaient développés dans
33
Convention générale du 22 juillet 1965 de sécurité sociale entre le gouvernement de la République Islamique
de la Mauritanie et le gouvernement de la République française 5 décret n0 67 du 3 février 1967, p. 6.
La tendance générale, de par le monde, est que la protection sociale soit de plus en
plus perçue comme « une composante clé des stratégies de réduction de la pauvreté.
Elle constitue un maillon important des efforts visant la réduction de la vulnérabilité
économique, sociale, nutritionnelle, alimentaire et la vulnérabilité des enfants par
apport aux adultes, l’assurance d’une nutrition adéquate ainsi qu’en meilleur accès aux
34
FRANCK P, Droit de la protection sociale, Gualino, Paris, 2009, P.16.
35
Ibid.
36
Ibid.
37
Le Lexique de terme juridique, 16eme édition 2009, p.62.
Cela étant, comment sont organisés les régimes français et mauritanien de sécurité
sociale ? La Mauritanie a mis en place un régime d’assurance maladie pour tous les
assurés au niveau de la Caisse nationale d’assurance maladie afin d'alléger le coût des
frais de santé des fonctionnaires et agents de l'État et parlementaires (groupe1), des
forces armées en position d’activité (groupe2) et des titulaires de pensions civiles ou
militaires issus de ces deux groupes (groupe3) 41 . La loi 2010-18 élargit le champ
d’application des bénéficiaires de ce régime qui s’applique également aux employés
38
Unicef, La stratégie nationale de la protection sociale en Mauritanie, Rapport, janvier 2012, .p.1.
39
Ibid.
40
Francis. K, op.cit. p/3.
41
L’ordonnance 2005-006 du 29 septembre 2005.
Il y a enfin la loi n° 2012-001 qui a étendu le système aux « salariés des collectivités
locales et établissements publics, aux personnes exerçant une profession libérale, aux
salariés et titulaires de pensions du secteur privé, aux associations de droit privé et
autres organisations de la société civile, aux journalistes professionnels, aux
travailleurs indépendants qui pour leur propre compte exercent une activité génératrice
de revenus »43.
La Mauritanie dispose de trois régimes de sécurité sociale comme nous l’avons déjà
expliqué. il s’agit des :
1- régime qui est géré par la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) ;
2- régime qui est géré par la Caisse des Retraites ;
3- régime de l’assurance maladie.
42
Loi n°2010 -018 du 3 février 2010 modifiant ou complétant certaines dispositions de l’ordonnance 2005-006
du 29 septembre.2005.
43
Etude relative à la réalisation de l’audit juridique de la CNAM, Nouakchott, septembre 2013, p.4.
44
OULD GUELAYE , op.cit, p.13.
45
APAUS (Agence pour la Promotion de l’Accès Universel aux Services de Base), Rapport de 2011, p. 52.
Il existe également, le régime qui est géré par l’Office National de la Médecine du
Travail « régi par la loi 2004/017 du 6 juillet 2004 portant Code du Travail, « chargé
de promouvoir et maintenir le bien-être physique, mental et social de tous les
travailleurs »47.
La France à toujours investi dans le domaine social pour parvenir à une meilleure
politique sociale possible « la période qui s’est ouverte dès la création de la sécurité
sociale a été marquée d’un double mouvement : l’échec des tentatives d’unification du
46
L’ordonnance 006 du 29 septembre 2005 portant un régime d’assurance maladie obligatoire en Mauritanie.
47
L’article 255 de la loi 2004/017 du 6 juillet 2004 portant code du travail.
48
Préambule de la Constitution de 1958 concernant la Sécurité sociale en France.
49
Ibid.
50
.Ibid.
51
Article 1er de la loi du 13 août 2004 relative à l'Assurance Maladie en France.
Par la suite, sera évoquée l’évolution de la dite protection sociale à partir des années
quarante. Mais il faut juste préciser que l’organisation de la sécurité sociale est fondée
sur le principe de la solidarité nationale. Elle garantit l’ensemble de la population
contre tout risque susceptible de réduire la capacité d’exercer une activité rémunérée.
Elle couvre encore les charges de famille.
En ce qui concerne l’origine des risques elle est soit « professionnelle : les accidents
du travail et les maladies professionnelles, soit non professionnelle ; la maladie, la
maternité, l’invalidité, la vieillesse et les décès »53. Mais également, la sécurité sociale
va garantir et procurer une couverture maladie pour l’ensemble de la population et les
étrangers qui résident sur le sol français. Cette couverture s’exerce par l’affiliation des
intéressés à un régime de sécurité sociale.
On peut énumérer ces régimes français de sécurité sociale comme suit : le régime
général, qui garantit les salariés non soumis à un régime particulier, notamment de
l’industrie, du commerce et des services, et en plus de cela certaines catégories de
travailleurs assimilés à des salariés, « Plus de 80% de la population française relève de
ce régime ; il constitue, de ce fait le régime de référence de la sécurité sociale »54. Les
régimes spéciaux pour leur part garantissent certaines activités et entreprises. Ces
garanties peuvent être partielles ou totales. Si les garanties sont partielles, c’est donc le
régime général qui va prendre en charge les risques non couverts. Le régime agricole
quat à lui « est destiné à protéger l’ensemble des salariés agricoles et les exploitants,
régime géré par la Mutuelle sociale agricole (MSA) »55. Il existe enfin le régime des
52
CHOCHARD P. J., Droit de la sécurité sociale, 5e 2010, p. 47.
53
GRANDGUILLOT. D, L’essentiel du droit de la sécurité sociale, Gualino, 2014, p. 16.
54
Ibid.
55
Ibid.
Il faut retenir que l’unique objectif pour les Français, selon F. Petit, était « de
généraliser la protection à tous les citoyens, salarié ou non, et d’instaurer une solidarité
entre eux sur l’idée d’une redistribution de revenus »57 . La réforme de 1967 préparera
la sécurité sociale à de nouvelles extensions : « il fut prévu d’écarter la condition de
l’activité professionnelle pour permettre à tout citoyen de bénéficier de la sécurité
sociale »58.
La période des années 1980 visa une maitrise des dépenses de sécurité sociale, période
59
toutefois et ensuite marquée « par la nécessité des dépenses de sécurité sociale » .
Aboutissement à une réforme de la Sécurité sociale en 1996.
56
Ibid.
57
PETIT. F, Droit de la protection sociale, Gualino, 2014, p.45.
58
Ibid.
59
Ibid.
La prise en compte de ces différentes dimensions de la protection sociale est l’un des
facteurs qui pourrait aider à briser le cycle de pauvreté et contribuer à la croissance
économique.
60
CHOCHARD P. J. op.cit, p.73.
Selon les théoriciens du droit, les praticiens, les militants des droits de l’homme, les
administrateurs et les divers commentateurs, la protection sociale est venue comme
une véritable réponse voire une nécessité pour résoudre la pauvreté car « pour le sens
commun, les gens heureux n’ont pas d’histoire. En réalité se sont les pauvres qui ont
été longtemps les exclus de l’histoire » 61 , le point de convergence des nombreux
débats. Elle suscite toujours, « l’interrogation sur la particularité de chaque pays, par
rapport aux services publics, et même par rapport aux régimes de protection
sociale »62. Cependant, « les appréciations relèvent parfois d’une défense vétilleuse ou
d’une critique acerbe »63.
La première législation qui avait consacré la sécurité sociale est celle des États Unis
d’Amérique en 1935.Pourtant c’est plutôt le modèle bismarckien qui va influencer
nombre de systèmes à travers le monde, notamment la France et certains pays africains
comme la Mauritanie, afin de créer un système de sécurité sociale.
Nous allons constater que la Mauritanie en 1967 va créer un régime de sécurité sociale
qui représentait une nécessité au profit du peuple mauritanien, notamment les
travailleurs salariés ainsi que de leurs familles. Ceci n’empêche cependant pas les
systèmes traditionnels de sécurité sociale de continuer d’exister.
61
DIANNE. R., Le droit public face à la pauvreté, Librairie générale de droit et de jurisprudence, E.J.A., 2002.
p. 8.
62
VALETTE. J.-P., Droit des services publics, Marketing S.A, 2006, p. 7.
63
Ibid.
La sécurité sociale est le fruit d’une longue histoire, Nombre de caractéristiques des
systèmes de sécurité sociale, de leurs forces et de leurs limites procèdent non
seulement des choix fondateurs opérés à la Libération, lors de l’institution de la
sécurité sociale, mais également, des voies empruntées dès la fin du XIXe siècle pour
la couverture des risques sociaux. « L’observation vaut de même pour le droit de la
sécurité sociale dont le principe, les caractères et les sources tirent pour une part leur
origine des conditions dans lesquelles la sécurité sociale a pris naissance »66.
L’État, afin d’assurer la sécurité sociale de ses citoyens contre les risques sociaux, est
censé de travailler avec l’ensemble de ses partenaires pour la réalisation d’un système
juridique lui permettant de parvenir à une meilleure protection sociale. La relation
entre la protection sociale et le développement économique reste nécessaire afin
d’aider à l'élaboration de politiques à court, moyen et long termes pour la sécurité
sociale afin de garantir les prestations de base pour l’ensemble de la population. La
64
NETTER. F, op.cit, p.189.
65
MORVAN. P, op.cit, p.183.
66
PRETOT. X, op.cit, p.7.
67
MORVAN .P, op.cit, , p.10.
68
Stratégie nationale de la protection sociale, Nouakchott Mauritanie, 2012, p.103
69
Gabriel. P., La sécurité sociale solidaire : éléments d’analyse et de propositions, juillet 2015, p.5.
70
Ibid.
71
Ibid.
72
Ibid.
73
MORVAN. P., op. cit., p. 11.
74
Ibid.
Nous allons constater que certains spécialistes français expliquent que la sécurité
sociale, dans un premier temps, va se heurter à « l’opposition de certaines catégories
professionnelles qui remettent en cause la généralisation de la couverture des risques à
l’ensemble de la population »75.
Les critiques de la sécurité sociale dans un premier temps, en France, consistent sur le
fait qu’elle ne couvre pas toute la population. C’est ce qui explique la nécessité qu’elle
doit prendre en compte la généralisation de la couverture des risques sociaux pour
l’ensemble de la population, comme l’indique monsieur X pretot : « la sécurité sociale
75
PRETOT.X, op.cit.p.22.
Dans les années 1970, la France va connaitre une série de difficultés financières, ce qui
va rendre nécessaire de réformer le système social.
En Mauritanie l’épargne conserve aujourd’hui son rôle de protection contre les aléas
de la vie (maladie, acheter un logement, mutuelle de santé car l’individu se trouve
souvent seul face aux frais médicaux ou autres charges en cas de maladie ou accident.
76
Ibid.
77
Ibid.
78
Ibid.
La protection sociale est vue comme un instrument important dans les États qui ont de
faibles revenus, comme la Mauritanie, pour protéger les individus vulnérables en cas
de risque afin de faire reculer la précarité voire la pauvreté.
Les conventions de sécurité sociale amènent de s’arrêter sur le terme convention qui
en l’occurrence représente un accord officiel, écrit entre États et organisations
internationales gouvernementales, « il est alors synonyme de traité c’est-à dire accord
international, qu’il soit consigné dans un seul ou plusieurs instruments »80. Comme
nous l’avons déjà expliqué, la protection sociale est un droit fondamental de l’être
humain selon les conventions et le droit international.
79
OULDT’FEIL.H, Régime de sécurité sociale en Mauritanie, mémoire master2, Université de Perpignan, 1998,
p. 2.
80
Article 2 de la convention de Genève sur le droit des traités de 1969.
Avant de se stabiliser sur sa forme actuelle, la sécurité sociale est passée par diverses
étapes.
L'épargne individuelle
L'épargne individuelle signifie ce que l'individu réserve sur ses revenus personnels
pour faire face aux besoins d'urgence imprévus ou pour la formation d'un capital à
investir pour avoir des bénéfices qui serviront à augmenter ses revenus81. L'homme a
connu l'épargne depuis l'entrée de la propriété individuelle dans sa vie et sa prise de
conscience de la nécessité de pourvoir sur les imprévus de demain. Les fonds
d'épargne étaient gardés à l’origine, parfois, dans des lieux non sûrs s’exposant ainsi à
des risques de vol en plus du fait qu'ils n'apportaient pas de profit. Pour éviter ces
risques, des banques de dépôt ont été créées pour assurer la sauvegarde des fonds
épargnés contre des intérêts ou des frais convenus. La première banque de dépôt fut
créée en Allemagne, dans la ville de Brunswick en 1765, puis en Suisse dans de la
ville de Berne en 1787, en France à Paris en 1797 et en Angleterre en 1799. Ces
banques acceptaient les fonds déposés quel qu’en soit le montant. D'autres pays ont
créé un autre système d'épargne par le moyen des services des postes qui servaient de
81
SADIK MAHDI. S, Les origines de l'assurance sociale, 1ere édition, 1964, p. 48.
L’aide et l’action sociale dans la protection sociale sont fondés sur le principe de
solidarité sociale. De ce fait : « le système de protection sociale français comporte un
82
NETTER. F, La sécurité sociale et ses principes, Dalloz, 2005, p.5.
L'aide sociale est ce qu'on fournit aux pauvres et démunis sous forme de dons et de
charité pour atténuer leur indigence, ou pour les aider à satisfaire certains des besoins
qu'ils ne peuvent pas satisfaire avec leurs moyens limités. L’aide, en ce sens, est aussi
ancienne que l'humanité elle-même. Il y a, en tout temps et en tout lieu, des gens qui
acceptent d'aider leurs proches démunis, mais les principes de l'aide varient d'une
société à l'autre en fonction de la situation sociale, intellectuelle et économique des
différentes communautés.
Dans les sociétés primitives qui étaient guidées par l'esprit de l'individu, l'assistance se
fait par les personnes aisées, suivant leur propre choix, au profit des nécessiteux, à des
fins humanitaires ou religieuses ou pour des raisons personnelles. Les effets de ce type
d'aide sociale persistent encore de nos jours, en particulier dans les pays à régime
capitaliste, où les donateurs désirent se montrer toujours comme bienfaiteurs
directement envers les pauvres. Dans les sociétés où règnent l'esprit tribal ou familial,
l'aide provient du chef de la tribu ou se fait au sein de la famille en considération des
liens de parenté et de l'amour familial et en vue de protéger la famille comme noyau de
la société. Ce type d'aide persiste dans les sociétés des zones sahariennes ou rurales qui
n'adoptent pas des mesures de prévision des aléas de la vie comme dans les sociétés
industrialisées.
83
BORGETTO. M, LAFOR. R, Droit de l’aide et de l’action sociale, Lextenso, 2012, p, 80.
84
Ibid. p.107.
Il est certain que ces sociétés sont plus à même d'offrir l'assistance que les individus et
les familles en raison du nombre de leurs fonds constitués par les contributions des
membres et les subventions des bonnes volontés mais cela n'a pas été en mesure de
fournir une protection efficace et suffisante aux nécessiteux du fait de l'insuffisance de
ces ressources et de l'inconsistance et du manque de pérennité de leurs systèmes. Il
s’agit en effet, d’organisations de volontaires dont l'action dépend de ceux qui en
assurent la gestion et leur volonté de poursuivre leur tâche, surtout que le système
d'assistance sociale, décrit plus haut, vise à atténuer la pauvreté, et non pas à en
éliminer les causes.
La sécurité sociale ressemble, dans ses efforts pour assurer la vie des personnes et la
protection de leurs intérêts économiques, à d'autres systèmes, telles que l'assistance
sociale et les assurances sociales.
On entend par l'assistance sociale les dons ou services gratuits fournis par des
gouvernements, associations ou individus aux personnes pauvres et démunies. La
différence entre sécurité sociale et assistance sociale ressort de plusieurs aspects :
- les primes de sécurité sociale sont versées aux assurés contre des cotisations versées
par les employeurs seuls, avec l'employé ou avec la participation de l'État alors que
l'assistance sociale est offerte à titre gracieux ;
- les primes de sécurité sociale sont versées aux assurés si les conditions sont réunies,
indépendamment de leurs revenus, alors que l'assistance sociale n'est versée qu'en cas
de besoin ;
- les primes de sécurité sociale sont dues aux assurés qui ont le droit de les revendiquer
en justice s'ils ne les obtiennent pas, alors que l'aide sociale est une assistance
volontaire qui est laissée à la discrétion du donateur85.
Ainsi, l'écart entre la sécurité sociale et l'assurance sociale est la différence entre
l'objectif et le moyen, mais certains États arabes donnent le nom de la "sécurité
sociale" pour désigner les systèmes ''d'assurances sociales", comme c'est le cas en Irak
et en Tunisie. D'autres pays arabes accordent ce nom à l'aide publique allouée par
l'État aux indigents comme en 'Égypte.
On désigne par la garantie de l'assurance privée le type de garantie par des sociétés
commerciales de garantie pour couvrir un certain risque contre un montant déterminé à
verser par le souscripteur qui s'appelle la prime de garantie ou la prime d'assurance.
85
Dr. AHMED HASSAN EL-BORAI, Les principes généraux d'assurances sociales et leurs applications dans
le droit comparé, 1° Édition, Le Caire, 1983, p. 53.
Quant à la sécurité sociale, c'est un acte public de l'État, exécuté par un organisme
public ou un instrument d'utilité publique en vue de la réalisation de l'intérêt général.
Ainsi, la garantie d'assurance privée est une garantie individuelle par laquelle
l'individu vise à s'assurer contre un risque particulier contre paiement de primes, tandis
que la sécurité sociale est une garantie par la communauté par laquelle elle vise à
atteindre ses objectifs de développement et de sécurité, ce pourquoi une pension de
sécurité sociale est toujours inférieure à celle de la garantie de l'assurance privée. Il
résulte de la différence entre les fonctions exercées par la garantie de l'assurance
privée et celles exercées par la sécurité sociale, des différences dans la nature de ces
deux régimes.
La garantie de l'assurance privée est une garantie facultative dont l'octroi incombe aux
relations car elle repose sur la réalisation d'intérêts privés des parties et sur la capacité
des souscripteurs de régler leurs échéances86.
Quant à la sécurité sociale, elle est une garantie obligatoire visant à renforcer la
protection des catégories de citoyens dont la protection est exigée par l'intérêt de la
communauté pour préserver sa sécurité et prévenir tout ce qui est de nature à
compromettre son ordre et sa stabilité à cause d'un désordre dans l'activité de ses
membres. Il s'agit là d'un objectif qui ne se réalise jamais si les groupes concernés ont
l'option d'exiger ou non ce droit de sécurité sociale, surtout dans les sociétés où la
86
.MUSTAFA. JAMAL ET HAMDI. ABDERRAHMANE, Note succincte sur les assurances sociales, 2eme
édition 1986, p.04.
Il convient sans doute de partir de ce fait que « c’est puissantes raisons s’opposent vers
87
un pur et simple mécanisme de garantie de ressources de bases » .
La sécurité sociale revêt une importance particulière sur le plan social (A) et
économique (B). Au plan social, le système de sécurité sociale assure la préservation
de la composante humanitaire et prend en charge les franges des prolétaires.
A. L’importance sociale
La sécurité sociale revêt une grande importance au niveau social, laquelle consiste
essentiellement en la préservation de la composante humanitaire (a) et la prise en
charge des franges prolétaires (b).
87
DUPEYROUX. J-J, BORGETTO. M, LAFORE. R, Droit de la sécurité sociale, Dalloz, 2011, p.163.
88
- Dr. HILMI MURAT .M. Assurance sociale dans les pays arabes 1971-1972, p.20.
89
DUPEYROUX. J-J, BORGETTO. M, LAFORE. R, Droit de la sécurité sociale, Dalloz, 2011, p.161.
Ce qui provoque le plus l'inquiétude chez le travailleur et lui fait craindre l'avenir c'est
la crainte de se retrouver dans le besoin s'il perd son travail, à cause d'une blessure ou
d'une maladie ou à cause du vieillissement ou d'un chômage forcé, sans disposer de
quoi dépenser pour soi et sa famille ou si la mort le surprend avant de réserver à ses
enfants des moyens de subsistance90.
L'assurance des travailleurs contre les risques et les maladies professionnelles, leur
indemnisation, leur réadaptation professionnelle en cas de blessure ou de maladie et
l'assurance de la mère contre les risques de grossesse, l'accouchement en plus des soins
offerts aux enfants et aux personnes âgées, tout cela fait partie de la philosophie de
sécurité qui ne se limite pas à la seule réparation des dommages, mais s'étend à aider le
travailleur à recouvrer sa force physique et mentale et à reprendre le travail fructueux
par lequel il subvient à ses besoins conformément à sa nouvelle situation. Raison pour
laquelle les systèmes de protection sociale ne sont pas destinés prioritairement à
supprimer la pauvreté ni, même d’ailleurs les inégalités »91.
90
- MOHAMMED TALAT. MOUSSA, l'assurance sociale, Edition 1999, p.12.
91
DUPEYROUX. J-J, BORGETTO. M, LAFORE. R, op.cit, p.162;
Parmi les principaux problèmes rencontrés par les travailleurs en leur causant misère et
souffrance au début du XIXe siècle était l'esprit d'exploitation chez les employeurs
envers la classe ouvrière comme moyen de réduire les coûts de production et
d'augmenter les bénéfices. Ils les chargeaient de travaux pénibles sans tenir compte de
leur jeune âge, les faisaient travailler pendant le jour et une partie de la nuit, sans
repos, contre des salaires dérisoires qui ne servaient à rien, mettant la classe des
travailleurs dans une situation incompatible avec la dignité humaine92.
92
- MOHAMMED. JAMAL DIN ZAKI, op.cit, p.22.
De telles réformes sociales étaient également prônées par la doctrine socialiste des
États en Allemagne en 1872. Toutes ces opinions avec les autres réformes, surtout
socialistes sous l'égide de Karl Marx, Luiz Plan et bien autres en plus des coalitions et
doctrines liées à ces opinions causant des évolutions sociopolitiques, ont toutes pour
effet d'obliger les employeurs, puis les gouvernants à céder aux exigences des
travailleurs et de reconnaître leurs droits légitimes, mais lentement et progressivement.
Ainsi, une longue série de législations sociales a vu le jour visant à protéger les
travailleurs93.
93
MOHAMMED TALAT ISSA, Assurance sociale - philosophie et applications. Le Caire, Deuxième édition
1962, p.35.
B. Importance économique
Nous avons vu que la sécurité sociale vise à protéger les travailleurs contre la misère et
lorsque ils ne peuvent plus assurer un revenu pour cause de maladie, blessures,
chômage, invalidité ou décès (famille du décédé), afin d'assurer un revenu de
remplacement du revenu interrompu et garantir un minimum de conditions de vie
décente. Elle assure ainsi aux travailleurs une sécurité économique et préserve leur
niveau de vie. Ceci a un effet direct sur les modes de consommation et de production.
Les charges familiales sont ainsi couvertes en plus des dépenses extraordinaires
découlant de la maladie, de l'accident ou du décès, qui sont parmi les risques qui
menacent le budget familial et réduisent le niveau de vie si l’on ne dispose pas
d'épargne ou de revenus de la sécurité sociale94.
Dans ce cas, le système de la sécurité sociale vise à garantir aux assurés indemnités et
subventions afin de préserver leur niveau de vie et assurer leur sécurité économique :
allocations familiales accordées à ceux qui prennent en charge une épouse et des
enfants, services de soins médicaux ou contribution au profit de bénéficiaires en cas de
maladie ou de blessure. La sécurité sociale offre aux assurés la capacité de satisfaire
94
Ibid.
Les études menées sur des travailleurs dans des métiers et niveaux sociaux différents
ont confirmé que le sentiment d'avoir un travail stable et la confiance en son avenir et
l'amélioration des conditions de travail en plus de la compensation du salaire perdu ou
réduit en cas de maladie, blessure, invalidité, vieillesse ou chômage augmentent sa
productivité et sa capacité de créativité et d'innovation.
Il ne fait aucun doute que la sécurité sociale, à travers ce qu'elle offre aux travailleurs
de garanties contre les risques de maladie, invalidité, blessures, vieillissement,
chômage, décès et maladies professionnelles constitue un facteur important de création
de conditions nécessaires et, partant, d'accroissement de la productivité et
d'amélioration de son efficacité.
95
Dr. ABDUL HAMID EZZ, Assurances de santé en République libanaise Beyrouth, 1980, p.52.
Le taux de salaire est insuffisant sur le plan psychologique, quel que soit le montant de
la rémunération, si l'écart entre le niveau d'ambition du travailleur et celui de ses
recettes est très élevé.
Il s’agit d’évoquer ici le rôle que joue la sécurité sociale dans le monde (A), et les
théories internationale et nationale la concernant (B).
Les systèmes de sécurité sociale ont pour objectif de venir en aide à la personne dont
le revenu ne suffit pas pour faire face aux risques liés à l'évolution économique ayant
entraîné des risques sociaux dus à toute une série d’incidents, à l'invalidité, à la
vieillesse, au décès97.
Les idées s'orientent vers un système global à même de faire face à tous les risques et
offrir une protection suffisante aux personnes en fonction de l'objectif que vise le
champ de la sécurité sociale. La portée de l'intérêt de la sécurité sociale au niveau des
États, organisations et institutions internationales a connu une extension remarquable,
ce qui a accru l'évolution du système de sécurité sociale et sa rénovation. Considérant
l'évolution des domaines de la vie en plus de l'instabilité sociale, l'État s'est trouvé
contraint de suivre une nouvelle politique consistant essentiellement à offrir une
sécurité sociale qui garantit aux travailleurs certains besoins prioritaires. Mais cette
96
MOHAMMED TALAT .ISSA, op.cit, P. 47.
97
MOUSSA. ABBOUD, op.cit, p.268.
Qu’en est-il donc du champ d'application de la sécurité sociale (a) et des perspectives
de la sécurité sociale dans le monde (b).
Chaque État doit, lors de l'élaboration de la législation sur la sécurité sociale, définir la
portée de cette sécurité et les personnes couvertes. Cette définition est liée à l'objectif
visé par la sécurité sociale visant à protéger toutes les personnes ou à protéger
certaines catégories de personnes, les salariés, ou dans le cas d'incapacité, à offrir, à la
personne invalide une pension de vieillesse98.
1. Considérations sociales
Les besoins sociaux imposent de bien connaître et cerner les personnes à protéger
suivant leurs priorités en plus de la connaissance des communautés à viser par le
système de protection. Ainsi, les besoins des paysans diffèrent de ceux des
domestiques de maisons. Il y a lieu également de tenir compte du mode de vie à partir
de la situation du pays et son niveau d'industrialisation, compte tenu de l'efficacité de
l'élimination des risques chez les différents groupes sociaux afin de les définir et les
organiser de par leur importance pour en protéger les individus, telles que les maladies
professionnelles, les accidents du travail, la vieillesse et l'invalidité99.
98
Revue de nouvelles études, n01, l'élaboration de la législation sur la sécurité sociale, septembre 1995, p.18.
99
MOUSSA ABBOUD, op.cit, p.268.
Cela exige une étude du système économique, en vue de la planification des politiques
financières à suivre par le système de sécurité sociale afin de déterminer le plan
général de ses ressources suivant les revenus des individus, ce qui impose la
classification de la population suivant l'âge et la moyenne des salaires car les revenus
100
des ouvriers diffèrent des revenus des travailleurs indépendants .
3. Considérations politiques
100
- AMAL DJALAL, Droit social, Maroc, Université Al Quaraouyine (Fès), 1973, p. 75.
La sécurité sociale est apparue pour protéger les groupes sociaux visés en
commençant, au départ, par la classe des salariés, puis s'est étendue à la protection de
la population active. En fonction de l'évolution de la théorie de la sécurité sociale,
l'objectif a porté sur la population y compris les nationaux et les résidents. C'est ainsi
que les changements sociaux et économiques profonds exigent que la sécurité sociale
ne soit plus exclusive aux salariés mais doive s'étendre à d'autres catégories de
personnes qui effectuent des travaux libres. L'unique et la plus efficace solution pour
l'élimination des inégalités serait donc l'extension de la sécurité sociale à l'ensemble de
la population. Cette tendance s'est traduite par l'extension progressive du domaine
d’application. Toutefois, dans les pays pauvres, on constate que cette tendance se
heurte à de multiples obstacles, faute de moyens, d'une part, et à cause de
l'organisation sociale, d'autre part. La plupart de ces pays ont des revenus par habitant
très bas, ce qui exclut la possibilité de retenir de quoi créer une indemnisation pour les
risques sociaux.
Les efforts des pays en voie de développement peuvent être différents suivant des
facteurs variés. Ainsi, un pays pourrait, grâce à ses propres moyens ou avec l'appui
d'autres pays développés, mettre en place un dispositif de base nécessaire à la
protection de sa population contre les risques sanitaires et au développement d'activités
entreprises au service des travailleurs. Cependant, de nombreuses difficultés font
obstacle à étendre ou généraliser le système de sécurité sociale. Ces difficultés varient
considérablement en fonction de la situation sociale et économique de chaque
pays. « Les institutions de sécurité sociale en France « prélèvent des fonds d’une
importance considérable qu’elles reversent, sous forme de prestations, aux assurés
deux techniques fort différentes peuvent être utilisées : la capitalisation ou la
répartition » 101 . Parmi ces difficultés, il y a la méthode de financement des fonds
101
Ibid. p. 569.
a. La théorie française
La sécurité sociale en France est assurée par plusieurs organismes publics reconnus par
le Conseil d'État et elle est gérée par un appareil administratif complexe à caractère
particulier qui occupe, en fait, une place importante dans la vie des Français. De ce fait
l’objet de la sécurité sociale « est de créer au profit de toute personne et notamment
des travailleurs, un ensemble de garanties contre un certain nombre d’éventualité
susceptibles soit de réduire ou de supprimer leur activité, soit de leurs imposer des
charges supplémentaire »102.
Ce système assure aussi un travail aux personnes nouvellement présentes sur le marché
du travail, élimine le chômage, assure à l'employé un revenu en cas de perte de son
102
NETTER. F, op.cit ; p.5.
103
AMEL SULAIMAN ABDUL MALIK, Sécurité sociale entre utilisation et assignation, France, thèse de
doctorat en 1985, p.36.
Pour ce qui concerne les catégories bénéficiant d’une protection sociale complète en
France, « l’article. L.311-3 du CSS définit simplement une liste d’activités ou de
professions qui, bénéficiant de la protection sociale des travailleurs dépendants, sont
105
donc obligatoirement affiliés au régime général » .
Mais l'extension de la protection des individus ne s'est effectuée que plus tard,
lorsqu'elle a couvert, dans les deux dernières décennies, des catégories sociales
multiples; tels que les employés de l'artisanat, du commerce et des professions
libérales.
- le fait de ne pas être limité à la protection des individus contre les risques ;
Mieux, ce système privilégie la prévention et appuie les politiques sociales suivies par
le législateur français, visant à protéger la famille, l'enfance et de la maternité grâce à
des prestations familiales multiples. En plus, la sécurité sociale en France couvre tout
le territoire et comporte 400 fonds en employant 150000 personnes ;
104
MOUSSA ABBOUD, op. cit, p.22;.
105
DUPEYROUX J.J., BORGETTO M,, LAFORE R,, op.cit.p.443.
Il convient également de noter que la sécurité sociale en France était instaurée sur les
ruines d'un système d'assurance sociale en France qui datait de 1968 en vertu de la loi
du 5 avril de la même année. Ce système se caractérise, entre autres, par la
conservation de la réglementation spéciale accordée à certains métiers dans les textes
antérieurs à la loi de 1968, ainsi que le désir de satisfaire les réclamations soulevées
par la loi du 5 avril de l'année 1968.Il y avait également la multitude des caisses
d'assurance sociale et la liberté d'adhésion à ces fonds selon le choix. Le système était
lié au contrat de travail car le lien de dépendance était une condition essentielle pour
tirer parti de l'assurance sociale107.
b. L'expérience mauritanienne
106
DUPEYROUX. J-J, BORGETTO. M, LAFORE. R, op.cit.p.53
107
KANE ABDELAZIZ, La Caisse de sécurité sociale en Mauritanie, université de Nouakchott, 1985, p.13.
La première phase a été marquée par la promulgation de la loi de 1955 qui établit le
système de zones d'outre-mer applicable à tous les États sous colonisation française.
Cette loi est considérée comme un instrument de protection sociale prévu par
l'ordonnance No 237, qui stipule que les chefs des centres sont chargés de l'application
des lois après consultation des comités consultatifs créant les indemnisations au profit
de tous les travailleurs du régime de travail. Ensuite, il y est la création des fonds de
compensation afin d'assurer le versement des allocations, en date du 5 décembre 1955,
puis la création du fonds de compensation des allocations familiales à partir du 1er
janvier 1956. Après la mise en place des prestations familiales, les travailleurs soumis
au droit de travail ou de l'emploi ont exigé l'accroissement de la protection sociale
contre les accidents du travail et des maladies professionnelles.
Au titre des allocations familiales, on indemnise les travailleurs ayant des enfants en
trois trimestres par an, à raison de 900 UM par trimestre et pour chaque enfant à
condition de présenter un certificat de santé s'il est âgé de moins de sept ans et, si plus,
de présenter un certificat de scolarité jusqu'à l'âge de 21 ans. Le travailleur perçoit
Quant aux deux autres branches, la branche des pensions et celle des risques
professionnels et des accidents de travail, elles existent dans le système mauritanien de
sécurité sociale, même si elles étaient limitées par une série de conditions dont, à titre
d'exemple, celles relatives aux pensions et qui exigent d'atteindre l'âge légal de la
retraite qui est de 60 ans avec 20 ans d'assurance à la Caisse nationale de sécurité
sociale et la cessation de toute activité rémunérée,. Etc.
L'examen de l'expérience mauritanienne montre qu'elle reste encore limitée, car elle
n'a pas modifié, jusqu'à ce jour, sa loi adoptée en 1967.
108
KANE ABDULAZIZ, op.cit, p 22.
109
KESSLER. F, op.cit, p.33.
110
JEANSEN. E, Droit de la protection sociale, Lexixnexis SA, 2013, p.1.
111
HAMMADI. K, Droit de la sécurité sociale en Tunisie, mémoire, Université de Perpignan, 2004, p.23.
112
JEANSEN. E., op.cit, p.1.
- l’aide sociale : elle est offerte aux personnes qui ne peuvent pas payer des primes
d'assurance sociale. En France, pour les personnes qui n’ont pas travaillé ou qui ont
épuisé leurs droits (demandeurs d’emploi en fin de droits), il existe des dispositifs
d’aides publiques qui prennent la forme de prestations non contributives. L’idée
d’assurance n’y est plus présente. Les prestations sont financées par l’État et, de plus
en plus largement, par les collectivités locales ; elles sont en général ouvertes sous
conditions des ressources et ne sont pas exportables114 ;
- la sécurité sociale: C’est un régime imposé par l'État sur les personnes capables de
payer les cotisations d'assurance contre un certain nombre de risques, notamment le
vieillissement, la mort, au profit des veuves et des orphelins ou encore le chômage, les
accidents du travail, les maladies qui ne sont pas directement liées au travail.
L’émergence d’un droit de sécurité sociale s’explique part « une nouvelle théorie
générale complète du problème apparait avec le rapport de lord Beverdge »115 . Le
régime mauritanien de sécurité sociale tel qu’institué par la loi n°67 039 du 03 février
1967 est administré par un Conseil d’Administration tripartite (partenaires sociaux) et
géré par la Caisse Nationale de Sécurité Sociale(CNSS), établissement public à
caractère industriel et commercial placé sous la tutelle technique du ministère chargé
du Travail et sous la tutelle financière du ministère des Finances.
113
MORVAN. P, op cit, p.10.
114
PETIT. F, op.cit, p.77.
115
DUPEYROUX. J-J, BORGETTO. M, LAFORE. R, Droit de la sécurité sociale, Dalloz, 2011, p.33.
116
Bureau international du travail, Equipe d’appui technique de l’OIT au travail décent pour l’Afrique
Occidentale et bureau de pays de l’OIT, (le Sénégal, le Bénin, le Burkina Faso, la cote d’ivoire, la Guinée, la
Guinée Bissau, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Togo), ETD-BP, Dakar, p.7.
117
Ibid.
2. Utiliser les économies comme un moyen de sécurité à savoir l’épargne, aide les
associations interactives, qui détiennent une importante couverture touchant les
membres de l'assemblée des commerçants, des professionnels. L’assurance
commerciale jouée par les compagnies d'assurance par la collecte des cotisations
118
DUPERYROU. J-J, Droit de la sécurité sociale, Dalloz, 2011, p.25.
Le droit de la protection sociale, comme les autres branches du droit repose sur un
ensemble de sources relevant du droit interne, du droit international et européen dont il
appartient à la jurisprudence de préciser l’articulation et la portée120.
119
DUPEYROUX. J-J, BORGETTO. M, LAFORE. R, op.cit, p.53.
120
Ibid.
Le droit de la sécurité sociale repose sur des sources relevant du droit constitutionnel
dont le respect s’impose en particulier au législateur.
L’État mauritanien, à l’instar des Etats africains francophones a intégré l’essentiel des
principes constitutionnels. De par leur attachement « aux principes démocratiques
définis par la déclaration des droits de l’homme de 1789 et, par la suite, par la
déclaration universelle du 10 décembre 1948, les constituants entendaient poser les
fondements d’une société de droit en adhérant à des valeurs qui semblent admises
comme universelles par toutes les sociétés organisées »121.
Des dates très importantes marquent l’institution des Constitutions mauritaniennes qui
vont porter attentes et les aspirations du peuple, notamment en matière de justice
sociale.
121
BA MOUSSA, A, L’histoire constitutionnelle de la Mauritanie, thèse université de Perpignan, 1997.p.15.
122
FORGUES. E, Recueil des constitutions des états arabes, Bruylant, Bruxelles, 2000, p.316.
123
FORGUES. E, op.cit, p.312.
124
Ibid.
Ces précisions vont être la ligne directrice pour la contribution au développement des
systèmes de protection sociale.
125
FORGUES. E, op.cit, p.312.
126
L’article 1 de la Constitution de la République Islamique de Mauritanie
Un régime de protection sociale des citoyens doit être une ligne directrice de tout
projet politique, ce qui veut dire que la sécurité sociale contienne à la fois un droit à un
niveau de vie décent et un droit à une garantie contre certains risques et éventualités.
Il faut ici mettre en évidence que Ce texte législatif de 1990 régit tant les
établissements publics à caractère administratif que ceux à caractère industriel et
commercial comme la CNSS, l’organisme gestionnaire de la sécurité sociale.
La loi n0 67-039 du 3 février 1967 stipule qu’il est institué, sur le territoire de la
République Islamique de Mauritanie, un régime de Sécurité sociale chargé du
service :-des prestations familiales (branche des prestations familiales) ;
127
L’article11 de la constitution française de 1957
128
PRETOT X., .op.cit.p.36.
129
Ibid.
- de toutes autres prestations de sécurité sociale qui pourront être instituées à une étape
ultérieure en faveur des travailleurs salariés.
Cette question est d’une importance capitale pour les constitutionnalistes français
comme mauritaniens, en respectant l’exercice de l’égalité en matière de sécurité
sociale. L’équilibre financier dans ce domaine vital pour les citoyens mérite d’être pris
en compte avec beaucoup de détermination et de clarté.
130
Ibid.
131
OULD T’FAIL H, Le régime mauritanien de sécurité sociale, réalité et perspectives, Mémoire Université de
Perpignan 1998, p.16.
132
Ibid.
133
Ibid.
134
Ibid.
135
Ibid.
Ceci était une évolution naturelle afin de créer un régime de sécurité sociale en faveur
des travailleurs salariés du code du travail et du code de la marine marchande : il s’agit
de la loi n0 67.039 du 03.02.1967 instituant un régime de sécurité sociale en
Mauritanie137.
136
Ibid.
137
OULD T’FAIL H, op. cit., P.17.
138
PRETOT X., op.cit. P.36.
139
OULD T’ FAIL H. op.cit., p..6.
Quant à ce décret nous avons constaté qu’il pose un vrai problème sur le statut de la
caisse nationale de la sécurité sociale et au niveau du Conseil d’Administration, « dont
la composition est passée de 15 membres à 33, s’apparente plutôt à une assemblée
générale d’actionnaires »140.
- « les cotisations : assises sur les revenus professionnels, les cotisations sont
l’instrument privilégié des systèmes de type bismarckien, qui reposent sur un ensemble
des régimes socio- professionnels ;
140
CNSS (Mauritanie).
141
PRÉTO. X, op.cit, p.86.
Les textes internationaux touchant à la sécurité sociale sont des textes émanant du
droit international (avec la Déclaration de Philadelphie de 1944, ou encore la
Convention n° 102 de 1961) et des droits européens anciennement droit
communautaire, par exemple la convention européenne de sauvegarde des droits de
l’homme et des libertés fondamentales143.
Les sources internationales ont des portées distinctes car les règles internationales et
européennes l’emportent en effet, « par le jeu des dispositions de l’article 55 de la
Constitution du 4 octobre 1958, sur les lois et les règlements nationaux dont
l’application doit être écartée lorsqu’ils s’avèrent incompatibles avec une règle
internationale ou européenne »144. On constate que beaucoup de textes varient parce
que leurs objectifs sont divers. L’affirmation au droit à la protection sociale, par des
organisations internationales, va permettre de mettre fin au litige que peuvent avoir les
praticiens du droit en matière des règles applicables.
142
Ibid.
143
PRETOT X, op.cit. p.37.
144
Ibid.
Notons que la sécurité sociale est vue alors «comme une dette à l'égard des peuples du
monde et une raison dans la lueur de la nuit »146. Ceci va être repris par la Charte de
l'Atlantique signée par Roosevelt et Churchill le 12 août 1941 qui va devenir le
premier texte à lancer l'idée d'une protection sociale universelle destinée à toute la
population. Plus précisément, son article 5 dispose « qu'il est nécessaire d'établir la
collaboration la plus complète entre toutes les nations dans le domaine économique,
afin d'assurer à tous de meilleures conditions de travail, une situation économique plus
favorable et surtout la Sécurité Sociale »147. Ladite Déclaration adoptée le 10 mai 1944
se situe dans la même ligne que le précédent texte tout en proposant des organisations
plus précises à vocation de protéger l’ensemble de la population contre les risques
sociaux comme aux réparations.
Cette conscience collective d’unir l'ensemble des États et le renforcement du sort des
travailleurs vont marquer cette époque Post-Libération puisqu'en 1948 est adoptée le
10 décembre 1948 la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, qui, dans ses
articles 22 et 25, pose respectivement le principe que toute personne « en tant que
membre de la société a droit à la sécurité sociale ;elle est fondée à obtenir la
satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité et
au libre évolution et développement de sa personnalité». Ajoutons également le
principe que « toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé,
son bien - être et ceux de sa famille, notamment pour les soins médicaux, ainsi que
pour les services sociaux nécessaire ; elle a droit à la sécurité en cas où il y a chômage,
145
DUPEYROUX J-J., op.cit, p.394
146
KESSLER. F, op.cit. p.126.
147
DUPEYROUX. J-J, op.cit. p. 395.
Tout ceci est plus profond que les autres textes précédemment adoptés car il érige
d’une façon très importante le droit fondamental de l'Homme, le droit à un niveau de
vie suffisant, et surtout le droit à la protection contre le plus connu des risques sociaux,
à savoir la perte d'emploi par exemple.
148
Ibid.
149
PETIT. F, op.cit, p. 99.
150
Le nouvel article 137 : « à l'exclusion de toute harmonisation des dispositions législatives et réglementaires
des Etats membres ».
Le Professeur Laborde152 souligne très justement que malgré leur caractère solennel, la
plupart des sources précitées se bornent à émettre des recommandations ou des
déclarations de principes. Elles n'ont aucune force contraignante hormis l'obligation
morale pour les États signataires de respecter lesdits textes. C’est pour cela qu'il est
important d'étudier l'impact des instruments normatifs, en particulier ceux issus
d'organismes tels que l'Organisation Internationale du Travail (OIT).
151
PETIT. F, op.cit. p.99.
152
Laborde J-P, Droit de la Sécurité Sociale, PUF, 2005, p.209.
153
Ibid. p.210.
L'examen de cette convention est intéressant à plus d'un titre, car elle participe à
l'émergence d'un concept international de Sécurité Sociale et tient compte des
particularismes nationaux car la rédaction des dispositions est assez souple pour
pouvoir s'appliquer aussi bien à des États en voie de développement, qu’à des nations
déjà socialement très avancées. Les États les moins avancés peuvent tout de même
ratifier la convention en acceptant de ratifier par tranche de trois les chapitres relatifs
aux principaux risques. Un bilan régulier est mis en œuvre afin de voir dans quelles
mesures lesdits États peuvent développer leur action pour, à terme, ratifier
complètement la convention, et donc toutes les normes minimales. D'autres
conventions de l'OIT plus particulières vont compléter la convention n°102 ; elles
constituent ce qu'on appelle la seconde génération de conventions, et visent une
branche particulière de la Sécurité Sociale.
La Mauritanie va multiplier les projets d’accords avec les autres pays. Elle va
également développer la coopération avec les États membres de l’Union Européenne,
notamment sur les questions de protection sociale, qui œuvrent principalement par
voie de conventions et d’accords. en témoigne la convention européenne des droits de
l’homme (1950). Certaines juridictions, par exemple les tribunaux du contentieux de
l’incapacité (TCI) et la cour nationale de l’incapacité et de la tarification des accidents
du travail(CNITAT), présentaient la particularité d’être composés en partie d’agents
fonctionnaires issus de l’administration de la sécurité sociale155.
Ensuite, la charte sociale européenne révisée du 3 mai 1996 s’est montrée favorable à
la reconnaissance du même droit pour toute personne, sans lui réserver la qualité de
travailleur.
154
PETIT. F, op.cit, p.76.
155
Ibid.
Pour comprendre ce rôle, un nouveau droit de la sécurité sociale relatif aux droit
économiques, sociaux et culturels fut institué en 1961 par le pacte de l’ONU qui a
corrigé en quelque sorte les insuffisances du droit interne en matière de sécurité
sociale. Ce droit reconnait à tout individu « le droit à la sécurité sociale, y compris les
assurances sociales et garantit également aux mères salariées le bénéfice pendant une
période raisonnable avant et après la naissance des enfants d’un congé payé ou
156
PETIT. F, op.cit. 2009. P. 79.
157
Ibid.
158
AMADOU ALIOU SOW, Les conventions de la sécurité sociale, université de Nouakchott, 1988, p 4.
1. L’accord onusien
Après les deux guerres mondiales la protection sociale va devenir une nécessité pour
l’O.N.U cette organisation qui dans le cadre de son intervention va insister sur la
prolifération de la sécurité sociale partout dans le monde, ce qui signifie que la sécurité
sociale doit être un droit fondamental. « L’Assemblée Générale des Nations Unies a
élaboré en 1966 deux pactes internationaux relatifs au droit social » 160 . En 2004
l’Organisation Internationale du Travail va créer la commission mondiale sur la
dimension sociale de la mondialisation et concluait qu’un minimum de protection
sociale des individus et des familles devait être accepté comme faisant partie
intégrante du socle socio-économique de l’économie mondiale161. Le premier accord
est consacré aux droits économiques, sociaux et culturels ; le second aux droits civils
et politiques. Ces deux accords édictent des dispositions relatives à la discrimination,
au travail forcé, aux syndicats, au droit au travail, au droit de grève, au droit à un
niveau de vie décent et au droit à la sécurité sociale
159
Ibid.
160
Ibid.
161
KESSLER .P, op.cit, p.157.
162
Association internationale de la sécurité sociale-Genève internationale. En ligne sur http://www.geneve-
int.ch/fr/association-internationale-de-la-s-curit-sociale-aiss-1 (consulté le 09/06/2017).
163
SOW. A-A, op.cit. p.5.
164
Ibid.
L’OIT joue ainsi un rôle indispensable à travers toutes « les conventions élaborées et
conclues en son sein, d’une part, et de ses conférences internationales et régionales,
d’autre part, atteste de sa prééminence en matière de Droit social de façon générale et
du Droit de la sécurité sociale en particulier » 166 . Plus précisément convient-il
d’évoquer le rôle dévolu à la Conférence Internationale du Travail (1) et les
Conférences Régionales Africaines (2).
165
BIT : Déclaration de l’OIT sur la justice sociale pour une mondialisation équitable, Conférence internationale
du Travail, 97e session, Genève, 10 juin 2008.
166
PETIT. F., op.cit. p.76.
La question de compétence des accords ainsi passés est très importante et la Cour
Internationale de Justice tranche lors de la survenance d’un litige d’interprétation qui
découlerait de l’application de ces conventions. « Leur adoption impose une majorité
des deux tiers »168. Également leur préparation se fait obligatoirement dans le cadre de
l’Organisation même si les États décident du contraire. En effet « la procédure de
ratification est soumise aux États membres qui demeureront libres de tout engagement
avant son accomplissement et prévoit une répartition régionale par aire
géographique »169.
167
Ibid.
168
SOW. A-A, op.cit. p.14.
169
Ibid.
La CRA joue un rôle plus ou moins important dans l’harmonisation de l’ensemble des
textes qui régissent la sécurité sociale en Afrique réunissant. « la plupart des États
africains et des représentants de l’O.I.T. et certaines associations les C.R.A. ont eu lieu
respectivement en 1960 à Lagos, en 1964 à Addis-Abeba, en 1969 à Accra, en 1973 à
Nairobi et en 1977 à Abidjan »172. Sur ce point les résolutions de Nairobi (4e CRA)
affirment par exemple que « Les États africains qui ne l’ont pas encore fait sont invités
173
à ratifier et à appliquer les normes de l’O.I.T. en matière de Sécurité Sociale » .
170
KESSLER. P, op.cit, p.162
171
BONNECHERE. M. La protection sociale de l’immigré en situation irrégulière, RDSS, 1987, p .306.
172
SOW. A-A, op.cit, p. 5.
173
MORTON .P, Problèmes internationaux de sécurité sociale, Encyclopédie juridique, volume n0 8, p.342.
« Le système de la sécurité sociale a connu bien des évolutions par exemple, les
institutions charitables, naguère, seules, organisées généralement par les églises, pour
l’Europe en tout cas, venaient en aide aux victimes les plus éprouvées et les plus
déshérité »175. De son coté, « la religion musulmane, dans son esprit comme dans sa
lettre militait en faveur des causes des plus pauvres »176. En effet on souligne que, « le
coran contient nombre de versets qui font de la justice et de l’équité sociale un
paramètre appréciatif de la bonne santé morale de l’Oumma » 177 . Ensuite, « les
musulmans à l’ère de l’électronique font subroger par le trésor public, était en priorité
destiné à la prise en charge des pauvres par une redistribution des biens à travers
l’institution de la Zakat »178.
174
Convention sur la norme minimum en matière de sécurité sociale
175
OULD T’FAIL. H., op.cit, p. 6.
176
Ibid.
177
Ibid.
178
Ibid.,
Pour sa part, la Mauritanie fait partie des États qui ont souscrit à la Convention de
l'OIT n°102 de 1952 relative à la Sécurité Sociale. Le pays dispose de plusieurs
régimes de sécurité sociale :
1-celui qui est géré par la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) en faveur des
travailleurs salariés du Code du Travail et du Code de la Marine Marchande. Ce
régime a été établi par la loi 67-039 du 3 février 1967.Le financement de ce régime est
basé principalement sur les cotisations des employeurs et des travailleurs salariés (15%
des cotisations sont à la charge de l’employeur et 1% à la charge du travailleur). Selon
les dernières statistiques, la CNSS couvrirait environ 8, 55 % de la population ;
2- celui qui est géré par la Caisse des Retraites de l’État en faveur des fonctionnaires ;
179
ZAKOUR. J., La couverture du risque maladie, Université de Bourreaux, 2006 p. 35.
180
Ibid.
181
Ibid.
182
Ibid.
L’idée de l’assurance maladie obligatoire en France est apparue pour une vraie
solidarité entre l’ensemble des assurés sociaux, sans considération de l’état de santé ou
des facteurs de risque de chacun, et donc si « le régime général de la sécurité sociale
183
Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté en Mauritanie (CSLP 2011-2015 MAED), p.11.
184
KESSLER. F., op.cit, p.195.
185
Cf. l’orientation et l’axe 2 déjà évoqué
186
La convention au 5 décembre 1987 qui lie actuellement le Sénégal et la république islamique de Mauritanie.
N’a nécessite qu’une approbation c’est-dire des actes de confirmation de la convention signée le 8 octobre 1972
Après l’indépendance, l’O.U.A. fut mise sur pied. Elle devait élaborer des conventions
en matière sociale en vertu de sa compétence générale et plus spécialement à travers
ses commissions : « la Commission Economique et Sociale, celle de la Santé, de
187
l’Hygiène et de la Nutrition » . On peut constater amèrement que ces Commissions
n’ont rien produit de fructueux se contentant de ne faire que des propositions. De plus,
« il n’existe nullement en Afrique l’équivalent de l’Organisation Arabe du Travail,
encore moins des règlements européens de Sécurité Sociale »188.
187
SOW A-A, op.cit, p. 28.
188
Ibid.
189
Ibid.
Le concept convention sous-régionale concerne trois à six pays. On peut citer entre
autres « celle de la Communauté économique des pays grands lacs (CEPGL) conclue
le 10 octobre 1978 et entrée en vigueur le 1er Janvier 1980; le projet de convention de
l’organisation des États riverains du Sénégal adoptée en juillet 1978 à Nouakchott
entre la Guinée, le Mali, La Mauritanie et le Sénégal qui n’a pas connu un début
d’exécution du fait du retrait de la Guinée de l’organisation »192.
190
Ibid.
191
Ibid.
192
Ibid.
Le fondement de ces conventions tourne autour des bonnes relations, des coopérations
entre les différents pays, objets de ces conventions.
193
L’article 11 du Préambule de la Constitution française de 1946
L’égalité de traitement des ressortissants est une protection juridique qui vise à
combattre toute sorte de discriminations « de droit et de fait entre les travailleurs
migrants et nationaux et certains réfugiés ou apatrides aussi bien au niveau de
195
l’ajustement au régime de sécurité sociale qu’à celui du bénéfice des prestations » .
Le législateur mauritanien et sénégalais met en avant la question des ressortissants
mauritaniens et sénégalais exerçant au Sénégal ou en Mauritanie une activité salariée
ou assimilée. Parmi les législations propres à ceux-ci, pour les protéger, on peut citer:
194
SAW. A- A., op.cit, p.13.
195
Ibid.
l’objectif de ce principe c’est la garantit en face aux inégalité de droit qui peut se
produire ; le rôle des législateurs de deux pays va concerner la protection des ces
travailleurs migrants occupés dans les deux pays, « les principes de l’égalité, la
conservation des droits acquis et en cours d’acquisition intègrent largement cette
logique, mais il faut freiner une éventuelle accumulation illégale du droit de bénéficier
de plusieurs prestations de même nature ou se rapportant à la même période
d’assurance. En effet, il est anormal qu’un travailleur puisse bénéficier d’une
prestation deux fois, c'est-à-dire à la fois dans son pays d’origine et dans celui
d’accueil »197.
- les travailleurs salariés détachés par leurs employeurs pour une période qui ne
dépasse pas 12 mois renouvelable une fois ;
196
Article 17 de l’arrêté n0 464 du ministre de la Santé et du Travail portant règlement du service des prestations
de la sécurité sociale: les travailleurs assujettis au régime de sécurité sociale et qui ont un ou plusieurs enfants à
charge bénéficient des prestations familiales pour les mois pendant lesquels ils ont accompli un minimum de
travail de 18 jours ou de 120 heures, perçu un salaire égal au salaire minimum interprofessionnel garanti.
Si donc un travailleur occupe deux emplois temporaires successifs dans les deux pays, on totalise la durée de
travail dans les États pour vérifier le travail.
197
Ibid.
- les personnels salariés des postes diplomatiques ou consulaires qui sont rattachés à la
législation de l’État qui les a accrédités de même que les travailleurs au service
personnel de ces agents qui ont une faculté d’option entre les deux législations s’ils
sont ressortissants de l’État accréditant ;
- les agents non fonctionnaires mis par l’un des États à la disposition de l’autre par le
fait d’un contrat restent soumis à la législation de partie soumissionnaires.
Plusieurs accords et conventions ont été conclus entre la France et la Mauritanie dans
plusieurs domaines et dans le domaine de la sécurité sociale plus spécifiquement.
« Les travailleurs français ou mauritaniens, salariés ou assimilés aux salariés, sont
soumis respectivement aux législations de sécurité sociale énumérées à l'article 2,
applicables en Mauritanie ou en France, et, sous les réserves inscrites à l'article 2, en
bénéficient ainsi que leurs ayants droits dans les mêmes conditions que les
ressortissants de chacun de ces États »198.
On constate que cette couverture s’étend sur les territoires déterminés par la loi par
exemple : « Les territoires couverts par les dispositions de la présente Convention sont,
en ce qui concerne la France : la France métropolitaine et les départements d'outre-
mer ; en ce qui concerne la République islamique de Mauritanie : le territoire de la
République islamique de Mauritanie »199. La convention ne fait référence directement
qu’à deux principes de coordination.
198
SAW A-A, op.cit. p.15.
199
Convention générale du 22 juillet 1965 modifiée par l’Avenant du 30 juin 1977, (décret n° 81-810 du 19 août
1981, publié au JO du 28 août 1981), entré en vigueur le 1er août 1981, publié au BO C.A.I. 21356, p.9.
2. La législation applicable
- les travailleurs d’une entreprise détachés sur le territoire de l’autre pays pour y
travailler à condition que l’adurée de travail n’excède pas trois ans y compris la durée
du congé 202 ;
- les agents non fonctionnaires mis à la disposition de l’un des pays par l’autre. Ces
deux catégories des travailleurs restent soumises à la législation du pays d’origine.
L’article 4 ajoute et complète les exceptions L’exemption des agents diplomatiques,
consulaires et les fonctionnaires cadres des chancelleries du champ d’application de la
législation du pays de résidence 203.
200
Ibid.
201
Ibid.
202
Convention générale du 22 juillet entre la France et la Mauritanie, 1965 op.cit, p.9.
203
Ibid.
L’article 5 de la convention indique que les périodes d’assurance effectuées sous les
régimes des deux pays sont cumulables mais ne peuvent se superposer. Le
paragraphe2 de cet article précise « les périodes d’assurance accomplies sous le régime
en vigueur dans le premier pays ou les périodes reconnues équivalentes sous le régime
de l’autre pays »207.
204
Ibid.
205
Ibid.
206
Convention générale du 22 juillet 1965, op.cit, .p.10.
207
SAW. A-A., op.cit, p.19.
Dans les deux cas, la famille, quelle que soit sa structure, reste l’institution de
protection sociale de base, responsable, en premier lieu, de sauvegarder et de
promouvoir le bien-être de tous ses membres. Toute politique de protection sociale
doit prendre en compte ses forces et ses faiblesses et prévoir des mesures appropriées
pour renforcer la résilience des ménages ainsi que leurs capacités de faire face aux
risques de toutes sortes.
Du point de vue moral et religieux selon les principes islamiques, le Coran et les
hadiths prophétiques ne cessent d’inciter les musulmans à venir en aide les uns aux
En fait, la protection sociale est au cœur de l’Islam, le principe de zakat (ou aumône)
étant l’un de ses cinq piliers.
Une étude sur les notions de l’indigence et des systèmes de solidarité traditionnelle
pour la prise en charge des indigents dans « les wilaya des deux Hodhs »208a identifié
plusieurs formes de supports et de mécanismes de pérennisation de l’action sociale
dans une société où les droits des tiers nécessiteux sont inaliénables. Surtout dans le
monde rural, et parmi les groupes les plus vulnérables, l’incidence des réseaux
traditionnels de solidarité fait que 2/3 de la population trouvent satisfaction en
s’adressant aux mécanismes sociaux d’entraide dont 37 % trouvent des solutions dans
la famille tribale et seulement 4,6 % s’adressent à l’État en 2016.
La Zakat a été ordonnée par Dieu aux bénéficiaires désignés dans le livre saint et dans
la Sunna il s’agit de la charité. Le prophète Mohamed lorsqu’il a envoyé Mouad en
expédition au Yémen, lui dit « Tu vas chez des gens du livre et leur dis que, Dieu leur
208
Les deux plus grandes régions en Mauritanie
209
OULD T’FAIL. H, op.cit. p.41.
La zakat est clairement ordonnée dans le Coran, à travers le verset « prélève de leurs
fortune une amande » 212 , ce verset fait de la zakat une institution obligatoire.
Cependant, si le principe général est l’obligation de la Zakat, mais celle-ci ne
s’applique pas sur toutes les personnes et tous les biens
- Sadaghe : (Charité) consiste à donner quelque chose d’utile au pauvre pour l’aider à
survivre. Elle n’a pas de limite quantitative ou qualitative et dépend des moyens du
donateur. La charité n’est donnée qu’au nom d’Allah et non pour des visées
personnelles d’ici-bas213.
- la Hiba est le don destiné au pauvre mais qui comporte une considération spéciale à
ce dernier tant de parenté ou de responsabilité sociale prioritaire fondée par les liens
sociaux de la Assabe 214. (Assabe est un lien de parenté).
- La Waghef est le don en usufruit (d’une maison, par exemple). Pour préserver la
durabilité du résultat, le pauvre ne peut pas le vendre ni l'échanger et le propriétaire ne
peut pas non plus le retirer jusqu’à sa mort ; se définit linguistiquement comme étant
l’immobilisation des biens
- la Houbs c’est comme ainsi dire-t-on « j’ai mis cette maison en Waqf »215. Ce qui
signifie le fait de se dessaisir d’une chose ou le fait de renoncer à faire une chose216
210
Ibid. p. 43.
211
Ibid.
212
Coran, verset 103de la sourate 9,at-Tawba( le repentir).
213
WATSON. C, OULD BRAHIM.. F, op.cit.P.32
214
Ibid.
215
Ibid.
216
EL FAYOUMI, AL MISBAH AL MOUNIR, op.cit, p.669.
217
WATSON. C, OULD BRAHIM.. F, op.cit.P.33
218
Ibid.
219
Ibid.
220
Ibid. p.33.
221
Ibid.
222
Ibid.
223
Ibid.
224
Ibid.
I. La solidarité traditionnelle
225
Ibid. p.34
226
Ibid.
229
Dans la société maure , il s’agit des lawhat de la touiza. Les lawhat sont des sortes
de cotisation monétaire que font les membres d’une femille, d’un groupe, d’une tribu
ou d’un clan, traditionnellement à l’occasion de certaines circonstances
catastrophiques comme les diyas (compensation monétaire déterminée en faveur du
tuteur d’une personne tuée), mais aussi, et de plus en plus, à l’occasion d’autres
événements sociaux, les mariages, par exemple. La touiza est une forme de travail
collectif qu’effectuent les membres d’un groupe, d’une classe d’âge ou d’un clan pour
répondre à un impératif de production dont pourrait bénéficier un ou plusieurs
individus. Par exemple, en période d’hivernage ou en période de culture, les membres
d’une classe d’âge peuvent s’adonner à un travail de défrichage collectif de tous les
champs des membres du groupe et ceci à tour de rôle (le même mécanisme pourrait
aussi s’appliquer à la réparation des cases endommagées).
227
ROMAN D., op.cit, p.243.
228
Ibid.
229
La société maure c’est la société Arabo berbère en Mauritanie
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 100
économiques et du Développement, le CDHLCPI (remplacé, à partir de 2007, par les
ministères de l’Urbanisme et de l’Habitat) et le Groupe de recherche et d’échanges
technologiques (GRET), sous financement de l’Association internationale de
développement. L’objectif du programme est de contribuer à la lutte contre la pauvreté
en milieu urbain par la facilitation de l’accès au logement et l’aménagement des
quartiers précaires de Nouakchott (7 quartiers) et Nouadhibou (4 quartiers). Le
programme, qui a évolué depuis ses débuts, octroie des crédits à l’habitat à titre
individuel et solidaire (aux groupements, Twize de 5 à 10 personnes qui se portent
caution mutuellement) pour la construction de modules, pièces ou latrines. En 2008, le
coût total du module était estimé à 400 000 MRO (subvention de l’État à 60% plus
apport personnel). D’autres composantes du programme visent l’octroi du microcrédit
classique pour le financement d’activités économiques génératrices de revenus, les
crédits individuels économiques pour le financement de très petites entreprises et le
crédit à l’habitat non subventionné par l’État. Durant la période entre 2004 et 2008,
selon la présentation du Beit-el-Mal (nouvelle dénomination du programme), le
volume des prêts se monte à environ 1,87 milliards MRO (la monnaie mauritanienne) ;
l’encours de crédit s’élevait à plus de 430 millions MRO pour plus 200 000
bénéficiaires actifs, dont 70% de femmes. Il est évident que les populations des
quartiers défavorisés telles que celles touchées par Twize et Beit el Mal bénéficient
vraiment de ce genre de soutien à l’habitat social. En France « le paradoxe de la
situation française est connu : le produit intérieur brut à augmenté de 50% en 25 ans,
tandis que le nombre des pauvres n’a cessé de croitre. Ainsi entre 1970 et 1995, le
nombre des pauvres à augmenté de 40% » 230.
Le régime traditionnel étant l’ensemble des activités dont la rentabilité est très limitée,
il est important d’analyser le concept même du régime traditionnel qui est d’utilisation
courante dans l’étude des problèmes du développement. Il n’est pas possible de traiter
du marché du travail urbain sans se heurter à cette réalité qu’on désigne sous le
230
CERC Association « les minima sociaux : 25 ans de transformation », les dossiers de CERC Association. N 2,
1997, p.80 ;
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 101
vocable de secteur informel (traditionnel). Selon Paul Martel Roy et Paul BODSON,
« les définitions du régime traditionnel abondent ; les hypothèses qui s’y rapportent
sont nombreuses et variées ; en outre les théories et les modèles qui y font appel sont
231
souvent contradictoires » . Il convient donc de préciser ces caractéristiques , à savoir
facilité d’accès à l’activité, recours aux ressources locales, propriété familiale des
entreprises, échelle restreinte des opérations, technique à forte intensité de main
d’œuvre et dûment adaptée, qualifications acquises en dehors du système scolaire
232
officiel, marchés échappant à tout règlement et ouvert à la concurrence . Ainsi tout
individu souhaitant accéder à ce secteur peut y trouver un travail quelconque lui
assurant une rémunération vu les possibilités réelles et pratiques de recherche
d’emploi.
Il semble, d’après ce qui précède, que la solidarité traditionnelle est partie prenante de
la société mauritanienne. En France elle constitue une forme de la protection
sociale233, consécration d’un des engagements du programme du Conseil national de la
Résistance. C’est une institution sociale qui a profondément changé la façon française
de se soigner et donc de faire face aux risques sociaux de la naissance à la mort.
Enfin, il faut rappeler qu’il existe d’autres institutions de solidarité sociale il s’agit :
d’une solidarité ordinaire et de solidarités volontaires.
231
BODSON P, ROY Paul-Martel, Politiques d’appui au secteur informel,. Université de Nouakchott, 1995. P.3.
232
Ibid. p. 4.
233
Fondation Gabriel Péri, La sécurité sociale solidaire, ESSOR, 2015, p.5.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 102
Le droit de la famille exprime en normes juridiques des intérêts matériels et moraux
considérables. L’organisation de la famille musulmane repose sur le régime du
patriarcat, commun à toutes les sociétés à caractère primitif, et qui fut celui des
234
Romains, des Francs avec les Arabes à l’époque préislamique .
En ce qui concerne cette obligation alimentaire, les enfants allaités sont notamment, à
la charge de son père. Et si celui-ci décède, elle incombera à son héritier. L’enfant
aussi de son côté a des obligations alimentaires à remplir à l’endroit de ses parents : le
père ou la mère, devenus vieux, malades ou pauvres ont besoin de la couverture
alimentaire de leurs descendants. Les enseignements du Coran et de la tradition
prophétique ont clairement pris position sur la concorde familiale et ont interdit de
désobéir aux parents.
Allah a dit « Ton seigneur en a décidé ainsi : que vous n’adorez que lui et de traiter les
deux géniteurs (père et mère) avec bienveillance. Si l’un des deux ou tous les deux
atteignent la vieillesse auprès de toi, ne leur dis point ‘ ouf’, ne leur réponds pas avec
brutalité et tiens- leur un langage généreux. Baisse pour eux l’aile de l’humilité pour
miséricorde et dis seigneur ! Garde-les en Ta miséricorde, comme ils le firent pour moi
lorsqu’ils m’élèvent tout petit »235. Il y a ce qu’on appelle également les conditions de
l’obligation alimentaire entre collatéraux et créanciers d’aliments. L’indigence est la
première condition. Le créancier de l’obligation alimentaire doit se trouver dans l’état
de besoin, c'est-à-dire qu’il n’a pas les ressources suffisantes pour faire face aux
exigences du quotidien. Le jour où il pourra assumer ses besoins, il cessera d’avoir
droit à des aliments. Enfin, la durée de l’obligation alimentaire entre collatéraux est
très simple. Cette obligation est née avec l’état de besoin. Elle disparait, tout
naturellement, lorsque le nécessiteux dispose de ressources suffisantes pour la
satisfaction de ses besoins. En France l’assistance aux pauvres incombe
traditionnellement à un débiteur principal, la famille, et relève d’un mécanisme aux
234
OULD T’FAIL. H.., op.cit, .p.111.
235
Ibid. p.112.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 103
solides assises historique et juridique : l’obligation alimentaire236. Ceci justifie que la
famille est la première protection, notamment la question de l’obligation alimentaire,
en tant que le premier cercle de solidarité.
236
ROMAN D., op.cit, p.190
237
Ibid.
238
Coran, verset 178de la sourate II (la vache).
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 104
d’une vie humaine, il fallait payer en guise d’indemnisation deux cent bœufs ou mille
239
brebis .
Ces principes islamiques représentent un véritable aspect de cohésion sociale voire une
protection sociale claire et avérée pour la Mauritanie qui en effet s’inspire de l’islam,
qui représente une source incontestable pour le pays surtout en matière pénale et
sociale.
Le secteur informel peut être défini comme l’ensemble des activités à petite échelle, où
le salaire est très limité ainsi que le capital mais où il y a une circulation monétaire,
ventes, par exemple, des services et des biens.
Les critères les plus souvent retenus sont « la facilité d’accès à l’activité de la main
d’œuvre, des qualifications qui s’acquièrent en dehors du système scolaire, des
243
marchés parallèles échappant à tout règlement » . L’importance du secteur informel
239
OULD T’FAIL, op.cit. p.124.
240
ROMAN D., op.cit, p.196.
241
Ibid.
242
Ibid., p.199.
243
ZAKARIYA .Y, Le secteur informel en Mauritanie, Université de Perpignan, Mémoire, 2008. P.1.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 105
en Afrique en général et en Mauritanie en particulier, en tant que générateur d’emplois
urbains et régulateur des migrations rurales, a été démultipliée par les mesures de
restructuration de l’économie et de la fonction publique. En effet, le secteur informel
244
pourrait représenter aujourd’hui plus de 80% de la force de travail en zones
urbaines. Il occupe une place centrale dans les stratégies de développement pour les
pays en voie de développement (P.V.D). Jusqu’à aujourd’hui le secteur informel et la
solidarité traditionnelle restent très présents notamment en cas de réalisation d’un
risque social.
244
BODSON. P et ROY P. M, op.cit., p. 5.
245
CBMT (Cadre Budgétaire à Moyen Terme), Rapport 2010, p.27.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 106
La notion du secteur informel fut reprise par le rapport du Bureau International du
Travail en 1973 qui proposait la formulation suivante à partir de sept caractéristiques
propres à ce secteur : absence de barrière à l’entrée, utilisation des ressources locales,
échelle d’activité réduite, propriété familiale de l’entreprise, techniques qui
privilégient le recours à la main-d’œuvre familiale, qualification acquise hors du
système de formation officielle, marchés compétitifs et sans réglementation.
K. Hart donne une terminologie différente de celle de l’OIT 246 : il avait considéré
l’apparition du secteur informel comme le résultat de l’inadéquation entre le niveau de
salaire réel faible et la forte hausse nominale des produits de substance par contre la
problématique du secteur informel, selon l’OIT, va privilégier l’approche selon
l’excédent structurel de force de travail et la solvabilité de faire face aux aléas et
risques de la vie. Cette dernière acceptation du secteur informel en termes d’emploi va
devenir dominante, l’économie informelle ou secteur informel pouvant être définie
comme l’ensemble des activités économiques marchandes qui échappent aux normes
légales, en matière fiscale, juridique ou d’enregistrement statistique. Cette économie
revêt diverses formes. En Mauritanie, l’informel est une sorte avant tout d’assistance,
c'est-à-dire un devoir de charité au même titre que les actions menées par les
institutions religieuses, tel que, la Zakat, le don et ainsi de suite.
- dans les secteurs primaires, la petite paysannerie renvoie pour une large part à cette
logique informelle ;
246
Rapport de l’organisation Internationale du Travail, 1952.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 107
- dans les secteurs primaires et tertiaires, du petit vendeur ambulant qui agit pour son
propre compte à la grande entreprise de menuiserie métallique qui recrute sa main-
d’œuvre pour la plupart ’illégalement, avec un développement hors de tout contrôle de
l’État - un dernier secteur regroupe aussi bien des emplois familiaux dans différents
domaines, que des activités occasionnelles ou temporaires à l’intérieur du formel :
tacherons du bâtiment, journaliers, manœuvres flottants, ouvriers247. On peut y classer
aussi toutes les activités illicites (vente de stupéfiants, prostitutions, etc.).
Tous ces secteurs contiennent donc, à des degrés divers et selon des formes
spécifiques, des activités de type informel. D’ailleurs les principales activités du
secteur informel sont le commerce, l’artisanat, l’industrie et la construction. La
diversité des appellations traduit un manque de clarté dans la définition de ce secteur et
rend bien mal compte de la réalité de ces activités et de son influence sur la sécurité
sociale.
247
ZAKARIYA .Y. op.cit, mémoire Université de Perpignan, 2008, p.1.
248
Ibid..
249
DIALLO. S, Problématique et promotion du secteur informel en Mauritanie, université de Perpignan 1997, p.
14.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 108
III. Économie mondiale contemporaine
A. Contraintes endogènes
250
Ministère de l’Economie entretien avec le chargé des affaires juridique, décembre 2015.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 109
- le manque de compétence car si les Mauritaniens sont généralement animés d’un
assez bon esprit d’entreprise la plupart d’entre eux manquent de compétence
technique. La capacité à s’agrandir, se diversifier, à innover, à améliorer la qualité des
produits, à élaborer des stratégies de marketing efficace est limitée par des
251
compétences techniques et de gestion des affaires très faible ;
- une protection sociale qui laisse à désirer. En effet, le plus ancien des modes de
protection sociale est sans doute celui de l’assurance, qui trouve de nos jours sa
traduction dans ce que l’on appelle l’aide sociale ; celle-ci se définit, selon le
Vocabulaire Juridique Capitan252, comme un système de protection sociale à base de
solidarité qui tend principalement par l’octroi de prestations divers, à permettre aux
personnes démunies de ressources suffisantes de subsister, mais peut également viser à
la réadaptions au reclassement de ses bénéficiaires et présente en tant que secours de la
collectivité publique, un caractère subsidiaire par apport à toute autres forme de
protection individuelle ou sociale. Les ouvriers du secteur informel travaillent à leurs
risques et ne bénéficient d’aucune garantie quant à leurs protections physiques.
Ces activités ne sont pas régies par le droit du travail et les travailleurs ne peuvent pas
avoir recours à la justice en cas de remerciement abusif ;
- le loyer qui varie d’une entreprise à une autre puisque son prix est déterminé par
divers éléments à savoir l’emplacement, l’état des lieux, la taille ; mais c’est surtout
l’emplacement qui compte le plus. En effet, un atelier qui se situe dans un endroit
fréquenté coûte plus cher que celui qui est placé dans un endroit enclavé.
251
Source DAS (direction des affaires sociales de la Mauritanie).
252
PETIT F., op.cit., p. 22.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 110
Les prix varient entre 5 000UM et 40 000UM 253 , (Mauritanie) en 1997, le triple
maintenant en 2015 donc jusqu’aux environs 120 000 à 150 000UM. En ce qui
concerne le logement trois critères ont été pris en compte dans l’évaluation de sa
qualité c'est-à-dire le type de logement, le mode de logement, d’approvisionnement en
eau potable et la source d’éclairage ; cet examen indique de grande différence entre le
milieu urbain et rural ;
- la consommation d’électricité qui dans le secteur informel, n’est pas d’usage général
selon les besoins des productions. Elle est variable d’un atelier à un autre. Celle-ci
dépend du genre d’instruments utilisés. Les factures d’électricité varient entre 1 500 et
30 000UM, en 1997, sept fois plus en 2015 Le taux le plus élevé est attribué évidement
aux grandes entreprises (menuiseries métalliques, boulangeries, etc.)
Ces réseaux informels sont également limités en termes de nombre de personnes qui
peuvent y avoir accès. En Mauritanie comme dans beaucoup des pays de l’Afrique,
l’accès au crédit constitue une contrainte majeure de l’expansion du secteur informel,
qu’il s’agisse du démarrage de l’activité ou de l’investissement additionnel254 ;
253
DAS la direction des affaires sociale Rapport, 2011, p.12.
254
ZAKARIYA. Y., op.cit, p.12.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 111
- un manque de demande : en effet, la demande pour les produits du secteur informel
est limitée par la petite taille de la population, des niveaux de revenus très bas et par la
férocité de la concurrence du fait du grand nombre de producteurs dans la plupart des
lignes de produits.
- le précarité de l’infrastructure : dans les villes et les bidonvilles les commerces sont
gérés à partir de cabanes, de tentes ou sous le soleil dans des endroits où il n’y a ni
eau, ni électricité, ni système sanitaire ;- les difficultés d’approvisionnement en
matières premières ;- les contraintes d’exportation et de fiscalité ;- La patente, taxe
communale qui frappe toute entreprise du secteur informel en fonction de l’envergure
de l’entreprise (le minimum dans le domaine de la restauration est 1.000UM) 255.
Après avoir esquissé les défis que rencontre le secteur informel dans un environnement
ouvert et turbulent, il reste à examiner quelles stratégies favorisent sa promotion à
commencer par quelques éléments de réflexions sur l’informel comme domaine
traditionnel de la protection sociale.
A. Théories économiques
255
DAS rapport 2011 p .18.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 112
- La pensée libérale : considère le sous-développement comme un retard dû à des
causes endogènes et spécifiques (mauvaise allocation des ressources, mauvaise
politique économique… etc.)256. Bloquant ainsi la croissance en perpétuant des formes
économiques traditionnelles non performantes, ces activités empêchent le décollage ;
Aucune de ces deux analyses n’est satisfaisante, Ce qui fait dire à Pierre MITTELIN
que chacune d’elles relève d’un « système d’interprétation préconçu dans lequel on
entend intégrer la réalité 257 ». Pour ces deux approches les activités informelles ne
peuvent pas être un facteur de progrès. Ces deux thèses sont révolues aujourd’hui avec
la nouvelle donne économique mondiale, la mise en place d’un secteur bancaire privé
développé et l’émergence de certaines mutuelles de crédit et d’épargne. Le secteur
informel occupe une place centrale dans les stratégies de développement.
B. L’État et l’informel
Le secteur informel est considéré aujourd’hui comme une « Planche de salut à laquelle
s’accroche la grande majorité des pays en voie de développement en difficulté ou en
détresse » 258 .On peut dire que l’État mauritanien n’a reconnu de façon officielle
l’importance du secteur informel qu’au début des années 90.
En effet, pour faire face à l’arrivée massive des rapatriés du Sénégal à la suite des
douloureux événements survenus entre la Mauritanie et le Sénégal, les cadres rapatriés
ont été pour la plupart intégrés dans la fonction publique. Par contre, pour les rapatriés
256
CTS (Comité Technique Sectoriel), rapport de 2013 p.28.
257
DIALLO. S, op.cit. p.18.
258
BODSON. P et ROY P. M. op.cit., P.1.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 113
sans qualification une cellule de réinsertion a été créée pour eux et des stages de
formation étaient organisés dans divers domaines tels que la menuiserie, la mécanique,
la pêche, etc. « C’est ainsi que le rôle de l’État suite aux profondes transformations du
paysage économique consécutives aux réformes structurelles ininterrompues mises en
œuvre depuis 1985 s’est qui se sont traduit par l’inefficacité pour parvenir aux
objectifs fixés par l’État »259.Cette évolution n’a certes pas fait perdre à l’État son rôle
stratégique exclusif de conception des politiques et des stratégies de développement et
de production de normes, de lois et de règlements qui régulent l’activité économique.
Ces derniers Mauritaniens, après leurs formations, ont ouvert des micro-entreprises ou
été employés par des patrons (informels) déjà sur place.
C’est surtout à travers des politiques de dynamisation que l’action de l’État peut être
qualifiée d’appui au secteur informel. A titre d’exemple on peut citer les politiques
d’appui au secteur informel initiées par le ministère du Commerce et de l’Artisanat, la
cellule d’insertion et de réinsertion, le secrétariat d’État à la condition féminine et
l’émergence de certaines mutuelles de crédit et d’épargne (CAPEC, IDM,
AMCPE…etc.) spécialisées dans le financement des micro-entreprises. Mais il faut
indiquer que cet appui reste toujours inefficace et ne répond pas aux aspirations du
peuple mauritanien selon beaucoup de chercheurs et acteurs de la société civile.
Ces dernières années l’emploi dans le secteur informel mauritanien a connu une
évolution rapide de sorte que ses effectifs, selon différentes sources, ont presque
doublés en moins dix ans260. D’une part une thèse animée par l’école de Paris autour
de Philippe Hugon considère que ce secteur ne peut en aucun cas constituer une
alternative économique. Néanmoins, elle reconnait son rôle positif en matière de
création d’emploi, de revenus, d’accessibilité à des biens et services adaptés au
pouvoir d’achat des populations, de régulateur de crise. Mais en aucune manière, elle
ne voit en lui une issue au développement. D’autre part, la thèse soutenue par l’école
259
CHEIKH SIDIYA, Politique et stratégie du gouvernement mauritanien en matière de lutte contre la pauvreté
et de la promotion de l’emploi. Mémoire Université de perpignan, 2008, p. 28.
260
ZAKARIYA. Y. op.cit, p.15.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 114
de Bordeaux autour de M. O. Pen, reconnait non seulement au secteur informel un rôle
contributif mais aussi un rôle futur dans les économies en développement permettant le
passage d’une économie traditionnelle à une économie moderne.
Tout aussi nécessaire est d’œuvrer pour une organisation du secteur informel. En effet
la plupart des entreprises de ce secteur informel ne sont pas organisées en groupement
d’intérêt économique. Or celui-ci est une condition primordiale pour la dynamique du
secteur et son intégration dans l’économie officielle.
Il permet aussi de défendre les intérêts communs et de définir avec les autres
partenaires sociaux les voies et moyens de politiques de développement concrètes et
durables. Pour en terminer, il faut améliorer l’environnement car celui du secteur
informel est incertain, turbulent et insaisissable. Pour ce faire, il revient à l’État
d’assouplir la réglementation et d’octroyer des crédits préférentiels261.
261
Stratégies économiques en Mauritanie, rapport, 2015, p.12.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 115
Chapitre 2. Cadre global de la protection sociale
moderne
-une assistance sociale aux personnes et ménages extrêmement pauvres qui comporte
généralement des transferts réguliers, prévisibles (en espèces ou en nature, y compris
les exonérations de frais) de la part d’entités gouvernementales et non
gouvernementales en faveur d’individus et/ou de ménages, ces transferts visant à
réduire la pauvreté et la vulnérabilité, accroître l’accès aux services de base et assurer
l’accumulation de richesses ;
- des services sociaux en faveur des groupes marginalisés qui ont besoin de soins
particuliers ou qui se verraient refuser l’accès aux services de base à cause de leurs
caractéristiques sociales (plutôt qu’économiques) particulières. De tels services sont
normalement destinés à ceux qui ont connu la maladie, le décès d’un soutien
familial/parental, un accident ou une catastrophe naturelle, ou qui souffrent d’un
handicap, de violences familiales ou extra-familiales, de l’effondrement de la
structures familiale, du chômage, ou qui sont des anciens combattants ou des
refugiés. ;
- une assurance sociale pour protéger les gens contre les risques et leurs conséquences
sur les conditions de vie, la santé, etc. L’assurance sociale permet aux ménages
pauvres d’avoir accès aux services en temps de crise. Elle prend généralement la forme
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 116
de mécanismes de subvention contre les risques, avec des dérogations de paiement
potentielles pour les pauvres ;
- des mesures d’équité sociale pour protéger les gens contre les risques sociaux tels
que la discrimination et la maltraitance. Il s’agit, entre autres, de dispositifs législatifs
contre la discrimination (en termes d’accès à la propriété, au crédit, aux biens et aux
services) de même que des mesures d’action affirmative en vue de redresser des cas de
discrimination. La dimension d’expression et d’action peut être cruciale également
dans la conception, l’évaluation et l’opérationnalisation des instruments de protection
sociale.
262
PETIT. F., op.cit, 2009, p.39.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 117
Section 1. La protection sociale moderne
En tant que telle, la sécurité sociale a cependant eu pour ancêtre l’assurance sociale qui
en constitue une forme moins évoluée eu égard à son champ d’application limité à
certaines catégories de travailleurs. A cet effet, il importe de fixer les contours réels de
ces deux notions que sont les différents modelés de sécurité sociale (paragraphe1) et
de l’assurance sociale (paragraphe2).
La notion ayant été définie précédemment il est alors possible de se limiter à présenter
brièvement ce système en France et dans quelques pays européens avant de la mettre
en exergue en Mauritanie et dans la zone dénommée historiquement Afrique
Occidentale Française (AOF).
I. Généralités
263
MORVAN. P., op.cit, p.73.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 118
bien-être).La loi de sécurité sociale de 1935 en États-Unis crée une assurance
vieillesse pour les salariés, renforce la protection contre le chômage, renouvelle les
politiques d’assistance au profit des aveugles, orphelins et de façon plus globale aux
264
plus nécessiteux » .
264
OULD T’FEIL H, op.cit. p. 13.
265
Association internationale de la sécurité sociale (Etude comparative sur la couverture sociale des travailleurs
salariés et non salarié de l’Afrique du nord. Rapport de 2011, p.8.
266
Ibid.
267
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 119
du pétrole et du gaz. En 2010, la croissance est repartie à nouveau grâce à la reprise de
la demande dans le secteur des hydrocarbures et au dynamisme des secteurs des
services et de la construction qui ont été soutenus par le programme d'investissements
publics (PIP). En effet la croissance a atteint 3% 268 en 2010 (contre 2,4%269 en 2009)
et devrait se consolider en 2011. La population active en 2010 était de 10,8 millions de
personnes. Le taux d’activité économique de la population âgée de 15 ans et plus
s’établit à 41,7%. La population active occupée a atteint 9,7 millions de personnes en
2010, soit un taux d’occupation de 27,2%.Le salariat constitue la forme d’emploi qui
concerne deux occupés sur trois (66,3%); 33,4% des occupés sont des salariés
permanents et 32,9% des salariés non permanents et des apprentis. L’entreprenariat et
l’emploi indépendant constituent 29,5% de la main d’œuvre totale, alors que 4,2% des
occupés sont des aides familiaux Le taux de chômage en 2010 s’est établi à 10%. Le
chômage des jeunes demeure le plus élevé et reste la préoccupation majeure des
pouvoirs publics »270.
En ce qui concerne le Maroc, le secteur agricole est le secteur dominant à pour près de
la moitié de la population active occupée ou employée dans ce secteur qui contribue à
hauteur de 20% du PIB. La croissance économique est considérablement dépendante
de ce secteur. Le Maroc a peu de ressources minérales, les phosphates sont sa richesse
principale l'industrie contribue à près d'un tiers du PIB grâce aux secteurs du textile,
des articles de cuir, de la transformation des aliments, du raffinage du pétrole, et du
montage électronique. Le secteur tertiaire contribue à hauteur de 50% du PIB 271. Le
Royaume tente de diversifier son économie afin de ne plus rester extrêmement
dépendant du secteur agricole, « La population active représente 36% 272 de la
population marocaine dont 91% 273 est occupée, qui est composée de 44% de
268
Ibid.
269
Ibid.
270
Association internationale de la sécurité sociale (Etude comparative sur la couverture sociale des travailleurs
salariés et non salarié de l’Afrique du nord. Rapport, 2011, p.8.
271
Ibid.
272
Ibid.
273
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 120
travailleurs salariés et 58% de non-salariés. L’entreprenariat et l’emploi indépendant
constituent 46,6% de la population occupée. Le taux de chômage est de 10% en 2010
touchant particulièrement certaines tranches d’âge notamment ceux entre 15 et 24 ans
En Mauritanie, le pays connaît actuellement de profondes transformations doté de
mines de fer et de côtes maritimes comptant parmi les plus poissonneuses du
monde 274». L’agriculture occupe 67%275de la population active et contribue pour un
tiers du PIB. La Mauritanie a affiché des résultats encourageants en 2010 ; en effet,
elle a enregistré une croissance d'environ 5% en 2010, en misant sur un cours élevé
des produits miniers (fer et cuivre) et la reprise économiques chez ses principaux
clients et partenaires commerciaux. Il s’agit d’une économie essentiellement tirée par
l'agriculture et les industries extractives (fer, cuivre et or). L'inflation a atteint 6,7% en
juin 2010276 en raison de la hausse des prix énergétiques et alimentaires. La population
active représente 52% dont 68% est occupée. Le taux de chômage avoisine 32% et
95% de la population mauritanienne vit de l’agriculture et du secteur informel.
Les anciennes colonies Françaises de l’Afrique occidentale disposaient de systèmes de
sécurité sociale plus ou moins analogues. Le plan français de la sécurité sociale date de
1945. Il s’inspire du plan Beveridge mais tient plus ou moins compte de la situation
qui existait alors. La vie sociale ne s’exprime plus seulement par les traditionnelles
institutions civiles. Elle a aussi des terres inconnues où s’étend entre autres le vaste
domaine de la sécurité sociale et le temps est venu d’explorer cette terre277.
Rappelons brièvement les dates les plus importantes de son évolution : 1898 une loi
fixe les règles de la réparation pour les accidents de travail. Elle met en jeu les
compagnies d’assurances privées avec un fond national de garantie ; 1930 et 1935 : loi
sur les assurances sociales confiées à des caisses autonomes privées.
L’immatriculation et l’encaissement des cotisations sont confiés à un service étatique
(direction des assurances sociales, d’abord départementale puis régionale à partir de
274
Ibid.
275
Ibid.
276
Ibid.
277
DURAND. P, Exploration d’une terre inconnue : la sécurité sociale, 1949, p.201.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 121
1935) ; 1932, loi rendant obligatoires les allocations familiales ; 1939 ; extension de
ces allocations familiales (code de la famille) ; 1941, loi sur les vieux travailleurs
salariés étendant le système de retraites pour les catégories n’ayant pas cotisé. En
1945, le plan français de sécurité sociale se proposait d’étendre la protection à toute la
nation ; une loi du 22 mai 1946 à pour principe d’unifier la gestion confiée désormais à
un seul organisme dans la circonscription territoriale.
Cependant la loi du 22 mai 1946 ne peut être appliquée eu égard aux résistances
farouchement menées par certains groupes, de nombreux régimes particuliers
subsistent (agricoles, SNCF, etc.) et cette existence séparée devient officielle avec le
décret du 8 juin 1946. Néanmoins, on constate qu’à l’intérieur même du régime
général, de nombreuses catégories jouissent de dispositions particulières (tels que les
fonctionnaires). On peut même dire que le régime dit « général » n’est en fait que le
plus important des régimes particuliers 278 .Pour le recouvrement des cotisations, les
principes des URCS.AF (Union de Recouvrement des Cotisations de Sécurité et
d’Allocation Familiales) furent admis en 1952 et l’obligation en fut décidée en 1960.
278
Article 22 du code français de la sécurité sociale.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 122
protection contre les risques sociaux se manifeste ainsi en dehors de la sécurité
sociale »279.
Lors de la Deuxième Guerre mondiale, lord Beveridge fut mandaté pour procéder à
l’étude d’un système de sécurité sociale. Il présenta deux rapports qui furent publiés
par le gouvernement du Royaume- uni sous forme de livres blancs au sein desquels il
fut proposé d’unifier le système et les organismes chargés de l’assurance sociale et
insistant sur la nécessité d’harmoniser les avantages fournis à tous les citoyens. Ces
rapports ont joué un rôle important aussi bien en Angleterre que dans les autre pays
industrialisés. En 1945, le Parlement anglais vote une loi relative à l’assurance sociale
ayant trait aux prestations familiales et en 1946 c’est la création du National Halth
Service (service national de sécurité sociale). Les lois ont modifié les avantages pour
tous les citoyens comme le suggérait lord Beveridge.
279
CHAUCHARD J-P, op.cit., p. 95.
280
Arrêté n° 345, institut du travail de la 5 décembre1955 portant institution d’un régime de prestations familiales
en faveur des travailleurs salariés de la Mauritanie.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 123
- le décret n° 57.245 du 24/12/1957 sur la réparation et la prévention des accidents de
travail ou des maladies professionnelles dans les territoires d’outre-mer ;
281
Décret n° 64.110 du 03/07/1964
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 124
III. Le service de la sécurité sociale
Rappelons que le régime de sécurité sociale, institué par la loi 67/39 du 3 février 1967,
comprend les services suivants au nombre de six :
La question qui se pose d’emblée est de savoir si face à tant de défis, la sécurité sociale
en Mauritanie est condamnée à végéter avec les mêmes problématiques depuis sa
création. Sans nul doute, la protection sociale en Mauritanie fera face à de nouveaux
besoin, qui nécessiteront de nouveaux mécanismes de financement ou, à la rigueur,
une réforme en profondeur de ce qui existe. Face à la nouvelle donne, une analyse
pertinente des moyens et des initiatives à mettre en œuvre, a été faite par Mohamed Ali
Ould Sidi282 en ces termes :
« Dans le contexte actuel des pays africains, une constante se dégage de la volonté
politique des dirigeants : la lutte contre la pauvreté qui affecte la majorité de la
population. Les politiques économiques et sociales conçues à cet effet appellent, entre
282
Directeur du Bureau sous Régional de l’OIT pour le Sahel, dans la préface de l’étude sur La contribution des
systèmes de protection sociale dans la lutte contre la pauvreté. Exemples de la Guinée, du Mali, Mauritanie et du
Sénégal »BIT, 2006..
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 125
autres, la mise en œuvre des programmes de création de richesses, de création
d’emplois et d’accès aux services sociaux de base. Il est important de mettre en
évidence les potentiels des systèmes de protection sociale et surtout les impacts de
283
leurs réalisations pour convaincre de leur pertinence. » .La pauvreté n’est pas
inéluctable car elle peut concourir à converger dans le sens d’un remodelage du
système de sécurité sociale mauritanien mieux adapté à pouvoir relever au moins le
niveau économique des classes moyennes. Le tout est tributaire d’une volonté
politique d’agir à long terme alors que la protection de l’homme est garantie
traditionnellement par les siens dans le cadre de la famille ou de la tribu. L’évolution
de cette protection suit en quelque sorte celle de « l’économie » et de la « société ».
D’ailleurs au Moyen Age, cette protection ne se manifestait-elle pas dans le cadre de
structures économiques telles que les corporations, les communautés de base de nos
jours sous la forme de coopératives, mutuelles, d’associations. Il faut s’en tenir à des
principes de gestion simples mais efficaces, à savoir la gestion par les intéressés (qui
s’applique déjà au régime des travailleurs salariés de la CNSS); l’autofinancement des
régimes; l’obligation d’assurance; le rôle de l’État en tant que garant et régulateur; et
le renforcement des capacités de dialogue des intéressés.
283
Ibid.
284
L’analyse du BIT sur la Mauritanie année, 2010.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 126
totale: il s’agirait de personnes qui disposent d’une capacité de financement (en vertu
de leur intégration à des organisations communautaires, coopératives, mutuelles,
associations) ou de personnes qui n’ont aucun pouvoir contributif mais qui pourraient
l’acquérir sous certaines conditions (à travers une aide). « La politique relative à
l’extension de la couverture sociale en Mauritanie doit s’intéresser, en priorité, à ce
premier niveau de protection sociale et consacrer tous ses efforts aux deux groupes qui
le composent »285.
- le deuxième niveau est propre au secteur moderne. Si, d’une part, le secteur public et
les salariés du secteur privé disposent déjà d’une couverture assez bien adaptée (à
condition qu’elle soit davantage ajustée), les non-salariés employeurs de main d’œuvre
ainsi que les travailleurs indépendants ne bénéficient d’aucune protection malgré le
fait que leurs capacités de financement soient grandes.
« L’ensemble de ces groupes cibles, qui ne représente finalement que 5 à 6% de la
population du pays, à jusqu’à ce jour mobilisé toutes les énergies. Il est temps
aujourd’hui de se tourner en priorité vers les 95% restant de la population. »286
C’est ainsi que l’on voit se constituer de véritables sociétés de secours mutuels dans le
cadre de telle ou telle de la profession. Une protection parallèle à caractère purement
charitable est faite de groupements religieux287 ;
285
ELIMANE Kane Mamadou, Pauvreté et sécurité Sociale, Nouakchott, 2006 p.8.
286
BIT (2003), Rapport au gouvernement de la République Islamique de Mauritanie sur l’instauration d’une
politique nationale de protection sociale, p.34.
287
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 127
de la justice et de l’équité sociale un paramètre appréciatif de la « bonne santé
morale » de l’OUMA288.
Mieux le « beit el- mal » que les musulmans à l’ère de l’électronique font subroger par
le trésor public, prévoyait la prise en charge des pauvres par une redistribution
économique à travers l’institution de la zakatt. Mais de par le monde le sentiment
religieux s’affaiblit et son caractère facultatif (pas de châtiment dans la vie au moins)
remet en cause certaines dimensions qui lui conféraient sa signification réelle laissant
ainsi place à d’autres formes marquées parfois par l’interventionnisme étatique.
6. Aides aux indigents : dans le milieu du XIXe siècle plusieurs pays européens ont
institué, « par voie législative, des systèmes d’aides ou de secours aux indigents en
vertu desquels les personnes sans ressources autrement dit les pauvres pouvaient
obtenir des secours gratuits en perdant leurs droits civiques. Du fait de cette condition
dégradante, personne ne sollicitait le secours aux indigènes sans y être absolument
contraint par le besoin291 ».Ce fut le principal défaut de cette technique qui souffrait
aussi de la modicité de ces moyens. Mais elle a eu le mérite de reconnaître la
responsabilité publique dans l’assistance aux indigents, de prévoir dans certains pays
des crédits spéciaux et intéresser un nombre appréciable de personnes, préfigurant
quelques-uns des principes essentiels de la sécurité sociale un siècle plus tard.
288
OULD T’FAIL, H, op.cit. p.6.
289
Coran, verset 103 de la sourate9, AT-TAWBA (le repentir)
290
OULD T’FEIL. H, Islam et sécurité sociale, Université de Perpignan, thèse, 2008, p. 43.
291
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 128
Paragraphe2. L’assurance sociale
Son domaine est limité à un groupe restreint de salariés, mais couvre les travailleurs de
l’industrie et surtout les ouvriers dont le gain est inférieur à un certain montant.
Elle se caractérise aussi par l’obligation pour tous les travailleurs assurés des frais
financiers« Une assurance sociale pour protéger les gens contre les risques et leurs
conséquences sur les conditions de vie, la santé, etc. L’assurance sociale permet aux
ménages pauvres d’avoir accès aux Services en temps de crise. Elle prend
généralement la forme de mécanismes de subvention contre les risques, avec des
dérogations de paiement potentielles pour les pauvres »292.
292
Ministère des affaires sociales, rapport annuel 2013, p .101.
293
PRETOT X, op.cit. .p13.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 129
caractère purement facultatif de l’affiliation au régime » 294 . Enfin, les assurances
maladies, accident du travail et pension, constituent des branches distinctes possédant
chacune sa propre structure administrative et financière.
Par rapport à l’assurance privée, l’assurance sociale présente un aspect important car
l’assujettissement obligatoire donne à l’institution la certitude que ses opérations
seront menées à leur terme par la continuité des cotisations. Mais les assurances
sociales laissent malgré tous des domaines importants dans lesquels des progrès sont
nécessaires. La juxtaposition des mesures pour faire face à chaque risque et à l’égard
des différentes catégories des personnes protégées provoque la multiplicité des
services intéressés à l’indemnisation des risques sociaux qui ne se présentent pas
comme les éléments d’un tout mais comme des institutions autonomes et de caractère
partiel ne couvrant que certains risques et certains catégories de travailleurs, d’où des
lacunes dans la protection.
294
Ibid.
365
http://travail-emploi.gouv.fr/informations-pratiques,89/les-fiches-pratiques-du-droit-du,91/sante-conditions-
de-travail,115/l-accident-du-travail-l-accident,1055.html
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 130
-la notion de l’assurance sociale affirme son attachement au caractère universel,
obligatoire et solidaire de l’assurance maladie ;
- indépendant de son âge de son état de santé, chaque assuré sociale bénéficie, contre
les risques et les conséquences de la maladie, d’une protection qu’il finance selon ses
ressources ;
- l’État, qui définit les objectifs de la politique de santé publique, garantit l’accès
effectif des assurés aux soins sur l’ensemble du territoire.
1895 : Loi instituant une protection maladie et vieillesse dans les mines.
1905 : Loi instituant un régime de protection pour les employés de chemin de Fer
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 131
1910 : Loi sur les retraites ouvrières et paysannes (ROP)
Le grand tournant est pris vers 1930avec la loi instituant un régime obligatoire
d’assurance sociale pour l’ensemble des salariés à l’exception de ceux qui gagnent
plus d’un certain plafond. On estime en effet que ces derniers peuvent eux- mêmes
assurer leur protection par l’épargne ou l’assurance privée. Ce régime, en dépit de la
limite de sa couverture et des problèmes liés à l’hétérogénéité des organes de gestion
reste le même jusqu’à 1945.
Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les salaires étant bloqués, la nécessité
d’une protection organisée s’imposant en toute acuité, les ordonnances de 1945 vont
permettre de réorganiser totalement et donner une nouvelle philosophie à l’idée de
sécurité sociale en remplaçant la notion de protection et d’assurance sociale par celle
de solidarité. L’idée du législateur aura été de réaliser en seul régime élargi à toute la
population qui bénéficiera d’une protection très étendue.
296
OULD T’FAIL H op.cit. p.10.
297
Proverbe africain.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 132
à constituer un véritable problème de société et partant une problématique
298
économique, sociale et politique » .
La pauvreté peut être appréhendée par elle-même et dans sa dimension temporelle, car
ses conséquences sont plus graves lorsque la situation de pauvreté se prolonge. Elle a
été incorporée dans des approches globales des problèmes des sociétés, spécialement
économiques, dont elle ne constitua qu’un des aspects. En conséquence la pauvreté se
traduit par des privations affectant non seulement le pouvoir d’achat des populations,
mais aussi la condition d’existence.
Il existe en effet une pauvreté monétaire traduite par un seuil de pauvreté défini selon
les sources du cadre de lutte contre la pauvreté par rapport à l’incapacité d’avoir une
ration quotidienne minimale de 2 400 calories par personne, qui correspond à 5 381
Ouguiya soit, moins de 200$ US. Les personnes en dessous de ce seuil représentent
298
KHOULE EL HADJI, Politique et stratégie de lutte contre la pauvreté au Sénégal, Thèse université de
perpignan thèse, 2008, p.5.
299
FIERENS. J., Droit et pauvreté ; droit de l’homme, sécurité sociale, aide sociale, Bruylant, 1992, Bruxelles,
p.413.
300
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 133
50,5% de la population mondiale. Dans ce même sens, être pauvre « c’est disposer
301
d’un revenu inférieur à un montant donné appelé le seuil de pauvreté » .
La réflexion de savoir qui est pauvre, consiste à définir que la pauvreté désigne
« l’état, la condition d’une personne qui manque de ressources, de moyens matériels
302
pour mener une vie décente » , des besoins minimaux. Les personnes dont les
besoins minimaux ne sont pas satisfaits sont donc définies comme pauvres.
Il faut mettre en évidence que la pauvreté n’est jamais définie par elle-même mais
perçue et abordée par d’autres concepts tels que le bien-être, l’exclusion sociale, les
besoins essentiels.
En ce qui concerne la pauvreté les définitions et les approches sont ainsi nombreuses.
Elles peuvent être fondées aussi bien sur des critères quantitatifs (niveau de revenu,
espérance de vie, accès aux infrastructures, etc.), que qualitatifs (bien-être, sécurité,
etc.).
Quelle que soit la définition retenue, la pauvreté renvoie à la détermination d’un seuil
en dessous duquel un individu ou un ménage ne parvient pas à satisfaire ses besoins
essentiels. Mais, la définition classique que véhicule la pauvreté, se focalise
essentiellement sur des mesures du revenu par habitant.
301
OULD MOHAMED TOMY. M, La lutte contre la pauvreté en Mauritanie, mémoire Université de
Perpignan, 2007, .p14.
302
KHOULE EL HADJI, op.cit. p.8.
303
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 134
aussi des aspects plus qualitatifs de la vie, donc la pauvreté économique mais aussi
sociale, politique et culturelle. D’ailleurs la pauvreté ne peut être appréhendée
exclusivement sur une base monétaire. Elle se manifeste par l’insécurité, la
vulnérabilité, l’impuissance à développer les capacités individuelles voire collectives.
Il sera utile de présenter quelques chiffres, pour mieux comprendre la situation dans
laquelle se trouve la population mauritanienne en ce qui concerne la pauvreté et les
mesures prises par l’État dans le domaine de protection sociale, surtout quand il s’agit
des démunis et des vulnérables. En Mauritanie, 10% des populations ne réalise que
2,5% des dépenses nationales consacrées à la consommation et alors que 10% des plus
riches consacrent 44,1%aux dépenses de consommation. Mais ceci reste relatif, car la
Mauritanie est un pays de bas revenu par tête malgré une croissance de 6% en 2014. Il
convient de rappeler que cette croissance est due à l’augmentation du prix du fer dans
le monde et que la politique mauritanienne en ce sens reste fondée sur la priorité
donnée à la clientèle européenne en raison de la proximité géographique qui assure
une meilleure valorisation de ses produits et des relations de longue durée. Devait
émerger le souci de diversification géographique pour se positionner sur les marchés
en croissance, trouver des débouchés pour des nouveaux produits et pouvoir faire face
au ralentissement éventuel d’un marché donné. Un effet en ce sens devait
accompagner une politique d’accessibilité aux structures et aux services de santé. A ce
niveau il est révélateur de constater que le taux de mortalité est loin d’approcher les
normes retenues par l’OMS soit 6% et que l’accès aux structures sanitaires des
populations, même s’il peut être qualifié d’évolutif, reste encore très faible. En dépit
des efforts louables effectués dans le domaine de l’alphabétisation, les études montrent
que 40,2% des populations âgées plus de 15 ans sont analphabètes ce qui est excessif
pour un pays qui a besoin de mobiliser toutes les ressources humaines dans le
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 135
développement. Le PIB mauritanien par habitant reste très faible comparé à celui d’un
pays développé qui se situe pour la même période à 26,692 dollars US. Le montant
moyen annuel des dépenses de santé n’atteint même pas 20$304 US et le tissu sanitaire
national censé apporter une bonne couverture ne reçoit même pas 2% des richesses
nationales, c’est dire dans quel dénuement sanitaire se trouvent les populations.
304
Rapport mondial sur le développement humain, 2012.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 136
significative : la part des ménages vivant au-dessous du seuil de pauvreté est passé de
305
50,6% en 1990 à 40,7% en 1996 » .
305
CHEIKH SIDIYA D, op.cit. .p.9.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 137
Vu sous cet angle la sécurité sociale milite en faveur de la lutte contre l’exclusion et
constitue un instrument susceptible d’aider à maintenir une harmonie sociale. Depuis
les années 1980 en Mauritanie furent élaborées des stratégies d’ajustement
économique à moyen et long terme. Destinée au développement social, cette stratégie
consiste à intervenir nutritionnellement et l’État, à travers l’application de la charia
islamique, octroie à ses citoyens plus de chances et essaie de veiller sur l’intérêt de
l’individu dans la société par une sorte de partage équitable des charges.
La CNSS est conçue et mise en place au profit exclusif des travailleurs salariés et de
leurs familles en vue de les protéger contre certaines éventualités (perte partielle ou
permanente du salaire et charge d’enfants). L’accès aux prestations est subordonné au
salaire dont un pourcentage est prélevé pour financer l’institution. Les fonctionnaires
de l’État (cadre et autres) bénéficient d’un régime particulier dont le mode de
fonctionnent est différent de celui de la CNSS.
306
PRETOT. X op.cit. p, 89.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 138
Du point de vue des risques couverts, les prestations en nature des soins médicaux
concernent une prise en charge partielle des frais d’accouchement, d’hospitalisation.
La branche maladie n’est pas mise en place. Les prestations familiales consistent au
versement d’allocations en espèces pour aider à l’entretien des enfants à charge et en
fourniture des prestations en nature à travers des soins médicaux prodigués à l’enfant
et à la mère avant et après l’accouchement. Pour les femmes salariées, les prestations
liées à la maternité visent à pallier la perte des revenus consécutive à l’arrêt de travail
(congé de maternité) Les prestations liées aux accidents du travail donnent lieu à la
prise en charge intégrale des soins médicaux et en cas d’incapacité au versement d’une
rente. Les prestations de vieillesse consistent à verser des pensions de vieillesse après
la cessation d’activité. En cas de décès du titulaire du droit, une réversion au profit des
enfants et de la conjointe (ou conjoint) est effectuée.
L’article L.242-1 du code de la sécurité sociale français dispose que « pour le calcul
des cotisations des assurances sociales, des accidents du travail et des allocations
familiales, sont considérées comme rémunération toutes les sommes dues ou versées
aux travailleurs en contre partie ou à l’occasion du travail notamment les salaires ou
gains, les indemnités de congés payés, le montant de sommes retenues pour cotisations
ouvrières, les indemnités, primes, gratifications et tous les avantages en nature, ainsi
que les sommes perçues directement ou par l’entremise d’un tiers à titre provisoire307.
307
KESSLER. F, op.cit, p. 368.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 139
En France, le financement de la sécurité sociale a revêtu un caractère plus marqué du
fait notamment de la création de la contribution sociale généralisée308.
- une fonction d’assurance par la mutualisation des risques qu’il opère entre les
personnes protégées ;
308
DUPEYROUX. J-J, BORGETTO. M, LAFORE. R, op.cit, p.240.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 140
pauvreté. L’importance des dépenses de la sécurité sociale, les montants des transferts,
les dépenses de personnel et les frais de gestion exclus sont moyennement
considérables quant aux sommes dégagées au titre seulement des pensions et
représentent la part la plus importante ; suivent les prestations de service aux victimes
d’accident du travail.
Les dépenses de sécurité sociale moyennes annuelles par habitant sont en rapport du
SMIG. Etant donné que la couverture du système se limite aux travailleurs affiliés et à
leurs familles une comparaison entre la dépense de la sécurité sociale et le SMIG est
possible, elle montre que la dépense de la sécurité sociale n’est pas négligeable même
si des efforts doivent être faits pour assurer intégralement la sécurité économique.
La CNSS dispose de structures sanitaires qui lui sont propres ou exerce un personnel
médical (médecins, généralistes, médecins spécialistes) et paramédical (sage-femme,
infirmière, aides-soignants, assistés sociaux). La CNSS par ce biais participe à la
stimulation de la demande de soins et rend accessible les structures sanitaires à une
frange non négligeable de la population.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 141
consiste après prélèvement des cotisations (salariales/ patronales) en formulaire de
prestation (en espèces ou en nature) aux travailleurs et/ou à leurs familles. Pour avoir
une idée de l’impact de la sécurité sociale sur les revenus des populations couvertes,
selon les résultats d’une enquête faite sur un échantillon très limité de 96 personnes sur
309
134597 bénéficiaires la quasi-totalité des personnes estime avoir bénéficiés de
prestations dont, à peu près, 96% des prestations en espèces.
À travers ce relevé on peut s’apercevoir que les allocations familiales constituent les
allocations en espèces les plus courantes pour la CNSS « Les consultations et la
fourniture des médicaments constituent les volets les plus importants des prestations
en nature. Mais 50% des populations estiment que les prestations en espèces
constituent un complément de salaire et 68,2% que les prestations en nature favorisent
l’accessibilité des structures socio-sanitaires » 310 . Les prestations et les services
apparaissent comme un moyen de raffermir la cohésion sociale. Elles constituent,
même si elles sont encore faibles, un complément de salaire. Elles contribuent à la
préservation des ressources humaines en facilitant l’accès aux structures aux personnes
couvertes.
Par les prestations que l’institution de la Sécurité sociale verse à son ressortissant, cette
dernière évite, comme ce fut indiqué plus haut, cette catégorie de personnes pauvres de
tomber dans la précarité. L’absence de cette protection peut provoquer des situations
dramatiques, ce qui justifie aujourd’hui son extension à toutes les catégories non
protégées. Ceci ne pourra être réalisé que dans la consolidation des acquis en matière
de droits sociaux.
309
SOW. A-A, p.13.
310
Statistiques de la CNSS, Année 2013, p.33.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 142
Il faut savoir avant de parler de cette intégration de la sécurité sociale dans la lutte
contre la pauvreté que « la pauvreté est devenue un objet d’étude particulièrement
fécond »311, c'est-à-dire qu’elle peut être aussi un objet d’étude juridique. Pour mieux
comprendre le rapport entre le droit et la pauvreté, Roman Diane explique que
« l’étude de l’appréhension juridique de la pauvreté permet, non seulement de repérer
l’influence des facteurs extérieurs dans l’édiction de la norme, mais aussi de souligner
312
les hésitations de l’ordre juridique quant aux fins qu’il poursuit » . Pour parvenir à
des services sociaux de base voire une meilleure sécurité sociale, il serait opportun de
lutter contre toute forme de violation des droits fondamentaux.
En effet, nous constatons que la Mauritanie a connue ces dernières années une prise de
conscience de l’importance du rôle que peut jouer la Sécurité Sociale. Dans la lutte
contre toute sorte de précarité et vulnérabilité ce qui justifie la faiblesse du niveau des
prestations et du niveau de la couverture (- 10% de la population) pose un problème de
légitimité du régime. La modicité des pensions de retraites, en outre les dépenses de la
sécurité sociale exprimées à 0.6 % du PIB se situent à une moyenne mondiale de
14,5% et de 24,4% en Europe alors qu’elles n’atteignent même pas 5% en Mauritanie,
ce qui révèle que les effets consentis sont encore faibles. 313 Les pourcentages des
personnes actives couvertes restent encore très faibles, En conséquence, l’extension
au-delà des seuls salariés du secteur formel s’avère nécessaire.
311
DIANE. R., Le droit public face à la pauvreté, Librairie générale de droit et de jurisprudence, 2002, p.7.
312
DIANE. R, op.cit, p.15.
313
SOW. A-A, op.cit, p.25.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 143
efficacement en ignorant ou en utilisant très faiblement et de manière isolée les effets
tirés de la redistribution opérée dans le cadre de la sécurité sociale.
Une amélioration du niveau de pension pourrait assurer aux retraités une bonne qualité
de vie.
314
ABDE ARAHMAN MOHAMED LEMINE, conseiller juridique du ministère de la Santé lors d’un entretien le
6 janvier 2015.
315
DUPEYROUX. J-J, BORGETTO. M, LAFORE. R, op.cit, p.243.
316
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 144
II. L’aide sociale des Indigents
L’article L.223-1 précise les objectifs du Code de l’action sociale et des familles : « La
loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et
317
garantit le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie » . On ne peut
pas parler des indigent et pauvres sans pour autant parler de l’aide sociale qui est « au
sens strict repose sur l’aide d’assistance sociale des secours aux pauvres ou indigénats
aux exclus et aux personne vulnérables 318».
De 1990 à 2010, en matière d’action sociale fut mis en place un cadre institutionnel
défini par le décret 09/98 en date du 10 janvier 1998 qui précise les missions de la
Direction des Affaires Sociales, laquelle est chargée d’ étudier les problèmes sociaux
définis par le gouvernement ; étudier la politique d’aide et de protection sociale ;
élaborer la législation sociale et suivre son exécution ;veiller aux questions concernant
l’enfance en danger ; prendre des mesures d’assistance en faveur des couches sociales
défavorisées et des handicapés physiques et mentaux.
317
http://www.motsdunjuriste.fr/article-les-frais-d-obseques-des-indigents-67538711.html
318
MORVAN. P, op.cit, p.355.
319
THIAM CHEIKH, OULD SIDI. SIDI MOHAMED, Protection sociale en Mauritanie., mission parlementaire,
mai 2011, p.12.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 145
Si l’on compare les rythmes de développement de politique sociale avec les pays
industrialisés, le retard français apparait nettement, comparé à l’Allemagne qui élabore
à partir de 1883 une législation très complète sur les assurances sociales320.
Il faut également relever que les affaires sociales étaient éparpillées parmi plusieurs
structures ce qui les rendaient inefficaces faute d’organisation et de définition de
responsabilités réelles pour la promotion de cet important outil de lutte contre la
pauvreté. C’est pourquoi l’érection d’un ministère séparé pour s’occuper des affaires
sociales, en l’occurrence le ministère des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la
Famille, témoigne certainement de l’importance accordée à ce sujet par le
gouvernement mauritanien. Le problème de l’indigence est lié à la pauvreté pour
certains juristes « il n’existe en France aucune définition de la pauvreté, mot qui peut
320
MERRIEN. F-X, L’état social. 2005, p.89.
321
MORVAN. P, op.cit, p.361;
322
Ibid. p.360.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 146
recouvrir des situations très variées, allant du dénuement total (les sans domicile fixe
ou SDF)323
Les prestations dans le domaine de la protection sociale ont pour objectif principal de
donner satisfaction aux besoins de groupe-cibles à travers les deux interventions
suivantes :
- la prise en charge des services et soins de santé (dialysés, évacués et hospitalisés dans
les hôpitaux nationaux) ;
323
DUPEYROUX. J-J, BORGETTO. M, LAFORE. R, op.cit, p.161.
324
THIAM CHEIKH, OULD SIDI MOHAMED, La protection sociale en Mauritanie : Etat de lieux, Difficultés,
Perspectives Rapport de l’assemblée nationale Mars 2011 p. 44.
325
BRUNO .V, Histoire de la sécurité sociale, Paris, 2001, p.41.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 147
- la prévention sociale ;
- l’assurance sociale.
- la mobilisation sociale ;
En France la solidarité reste toujours dans le cœur des actions sociales et sanitaires.
Cependant nombre de réformes peuvent paraitre régressives du fait de différents
gouvernements, au motif de maitriser la dépense de santé. Pour faire accepter ce recul,
une énorme compagne de culpabilisation des malades désigne ces derniers comme
responsables du « trou de la sécu »326.
326
GABERIEL. P, la sécurité sociale solidaire. 2015, p 11
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 148
affaires sociales. Le cadre institutionnel de la protection sociale reste partagé entre
plusieurs départements (MASEF, CSA, CDHAHRSC, CNSS, les municipalités,
etc.327).
Cette situation, héritée du passé, limite la qualité des prestations offertes aux groupes-
cibles à cause du manque de coordination, du chevauchement des missions et du
manque de synergie, en plus d’un cadre juridique et réglementaire relatif à
l’organisation des domaines sociaux qui doit être amélioré et précisé.
L’un des problèmes qui se pose souvent réside dans la définition même de la notion
d’indigent. Sont généralement considérées comme indigentes les personnes âgées qui
ne sont plus prises en charge par la solidarité familiale et les personnes handicapées
dont la protection relèverait plutôt de mécanismes du type aide sociale qui, en dehors
327
KANE M, op.cit, p.29.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 149
de quelques ONG, s’avèrent très difficiles en l’état à mettre en place dans les pays en
développement.
Une étude sur la réalité de la couverture dans les pays d’Afrique subsaharienne montre
328
que 90% de la population reste en dehors de toute couverture sociale, ce qui a de
graves conséquences sur le fondement même de la société, car l’exclusion sociale
suppose non seulement les privations dues à la pauvreté, mais aussi le manque de liens
sociaux avec la famille, la communauté, les organisations volontaires, voire la nation.
La Mauritanie n’est pas très loin de cette réalité. Sans s’arrêter sur les groupes
vulnérables, représentés par les personnes en situation d’extrême pauvreté tels les
indigents, les femmes en général et en particulier les femmes chefs de ménages, les
chômeurs, les personnes handicapées, les marginalisés et les exclus (mendiants, sujets
de troisième âge vivants seuls…), la population active elle-même est constituée dans
sa grande majorité par des travailleurs se retrouvant essentiellement dans le secteur
informel.
En comparaison, la France montre que « la lutte contre la pauvreté et les exclusions est
un impératif national fondé sur le respect de l’égale dignité de tous les être humains et
une priorité de l’ensemble des politiques publiques de la nation. Elle tend à garantir
sur l’ensemble du territoire l’accès effectif de tous aux droits fondamentaux dans le
domaine de l’emploi, du logement, de la protection de la santé, de la justice, de
l’éducation, de la formation et de la culture, de la protection de la famille et de
l’enfance »329.
328
OULD T’FAIL. H, op.cit, p.21.
329
MORVAN. P., Droit de la protection sociale. 2011, p. 355.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 150
C. Problèmes actuels du système mauritanien de
protection sociale
La protection sociale des travailleurs du secteur privé a été instituée par la loi n° 67-
039 du 3 février 1967. Elle couvre les travailleurs salariés y compris les travailleurs
temporaires ou les occasionnels, les gens de mer, les travailleurs domestiques, les
stagiaires, les apprentis, et les étudiants des écoles professionnelles.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 151
ou contractuels employés par l’État, en vertu de la loi n°74-029 ainsi que les
330
parlementaires - loi n°2000-04 .
Sur le plan des cotisations des employés et des contributions des employeurs, le taux
de cotisation pour les fonctionnaires dans le secteur public est de 18% (6% à la charge
du salarié et 12% à la charge de l’employeur prélevés sur le budget de l’État).
Or, si l’on s’attelait à isoler les charges sociales au niveau du budget de l’État pour le
comparer avec les dépenses, on aurait certainement quelques difficultés à apprécier
l’équilibre du régime, de fait opaque et peu visible. Dans ce cadre, un recensement
exhaustif des fonctionnaires permettrait de lever cette équivoque et d’avoir une idée
précise sur la contribution du régime des fonctionnaires dans le dispositif de la
protection sociale mauritanien.
Si le partage entre travailleurs et employeur à raison de deux tiers un tiers répond aux
normes communément admises en la matière dans le secteur public, un déséquilibre
330
THIAM CHEIKH, OULD SIDI MOHAMED, op.cit, p. 48.
331
Ibid. p.49.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 152
flagrant caractérise alors le régime géré par la CNSS, ce qui est de nature à faire
supporter le poids de la quasi-totalité des charges sociales sur l’employeur, peu enclin
ainsi à embaucher et à générer donc des surplus de financement pour les régimes
sociaux. Ce seuil de contribution des travailleurs a des répercussions négatives sur le
niveau des prestations sociales, notamment les pensions de retraites qui sont de 37.800
UM (monnaie de la Mauritanie) par trimestre, pour les pensions minimales, soit 12
332
600UM par mois , ce qui est en deçà de l’évolution du coût de la vie actuelle.
En outre, le problème des taux de cotisations se pose de plus en plus avec beaucoup
d’acuité, car les mécanismes de prélèvement n’ont pas évolué depuis 1974.L’indigent,
au regard de l’article L.2223-27 du CGCT, est la personne dont le patrimoine connu ne
peut recouvrir les frais du service des pompes funèbres (article L.2223-19 du
CGCT) 333 .C’est pourquoi, dans les conclusions et recommandations de la dernière
étude actuarielle de 2002, il a été proposé un chronogramme de relèvement des taux de
cotisations qui devrait se situer en 2010 à 20% mais cette recommandation n’a pas
encore été appliquée vu la réticence des employeurs.
En effet, une comparaison des taux de cotisations pratiqués dans la sous-région montre
que la Mauritanie dispose du taux le plus bas, notamment en termes d’apport des
employeurs et de participation des travailleurs au financement de la branche retraite.334
Dans une étude récente menée par la CNSS, le problème du recouvrement des
cotisations a été posé en termes de révision de ses objectifs, de ses méthodes et de ses
moyens de travail pour lui permettre de s’acquitter convenablement de sa mission.
L’étude estime que les problèmes de recouvrement des cotisations de sécurité sociale
se « posent d’une part, en raison de la structure des recettes qui fait que la seule
ressource réellement disponible est constituée par les cotisations, et, d’autre part du
332
Ibid.
333
http://www.motsdunjuriste.fr/article-les-frais-d-obseques-des-indigents-67538711.html
334
THIAM CHEIKH, OULD SIDI MOHAMED, op.cit, p.50.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 153
système de financement du régime basé sur la répartition. En 2008, la part des
cotisations dans les recettes globales correspondait à 99% tandis que les autres
produits ne représentaient que 1% 335». Cette même tendance se confirme au niveau
des recettes de l’exercice 2009 ». Par ailleurs, il est démontré qu’un système de
sécurité sociale qui n’obligerait pas, à travers des outils coercitifs, les employeurs à
s’acquitter régulièrement de leurs contributions, a toutes les chances de ne pas être
efficient, et ne sera pas en mesure d’assurer les transferts sociaux. C’est le cas en
Mauritanie où les textes régissant les régimes de sécurité sociale sont en grande partie
obsolètes et ne répondent plus aux besoins des populations, notamment de la loi 67
039 du 3 février 1967 qui doit être révisée en profondeur en fonction des réalités
mauritaniennes.
Par ailleurs, malgré les efforts consentis par les différents organismes gestionnaires,
les recettes destinées au financement des différentes branches de la sécurité sociale
sont encore gérées par des institutions différentes et sont exigibles selon les conditions
des textes les régissant.
C’est ainsi que le salarié du secteur privé ou de l’établissement public cotise au niveau
de la CNSS pour bénéficier des prestations de retraite et doit en même temps
s’acquitter d’une cotisation auprès de la CNAM pour financer la branche maladie, sans
parler des autres impôts déjà lourdement supportés, notamment l’ITS, cela, vient
s’ajouter la double déclaration que l’employeur doit faire mensuellement pour faire
face à ses engagements vis-à-vis de la CNSS/ONMT et de la CNAM.336
335
Caisse Nationale de Sécurité Sociale
336
Loi 67-039 du 3 février 1967 instituant un régime de sécurité sociale en Mauritanie, la loi 2004/017 du 6
juillet 2004 portant code du travail en son article 255, ordonnance 006 du 29 septembre portant l’institution de
l’assurance maladie en Mauritanie.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 154
Ceci passera nécessairement par une intégration de toutes les branches au niveau d’un
même et unique système d’information informatique moderne et sécurisé. Au plan des
prestations déjà servies il est observé que dans le processus de liquidation des pensions
de vieillesse, le rendement des annuités liquidables limité à 20 % du salaire moyen
perçu au cours des trois ou cinq dernières années après cent quatre-vingt mois
d’activité s’avère peu dissuasif pour les travailleurs qui ne sont pas ainsi attirés par ce
régime même si ces 20% sont augmentés de 1,33 % par tranche de douze mois
d'assurance accomplie au-delà de 180 mois, soit finalement une pension équivalente à
un peu moins de la moitié du salaire d’activité pour 35 ans de service. Enfin, les
pensions payées au niveau de la Caisse de retraites des fonctionnaires ou de la CNSS,
malgré l’élévation du coût de la vie, n’ont jamais comporté des mécanismes de
revalorisation régulière.
Par exemple, « la dernière revalorisation des pensions servies par la CNSS, suite au
relèvement du SMIG en 2005 a contribué à créer une certaine disparité entre les
pensionnés du même régime dont certains bénéficiaires avant l’augmentation du SMIG
continuent à percevoir des pensions en deçà de la pension minimale de 37 800 UM
même après une majoration de 30% » 337 opérée en janvier 2009.La faiblesse ou le
défaut de revalorisation automatique des prestations en espèces, notamment celles des
pensions et des allocations familiales contribue à l’érosion du pouvoir d’achat des
personnes couvertes par les systèmes de sécurité sociale et subséquemment les expose
à la vulnérabilité. Sur l’essentiel de toutes ces questions, il convient de reprendre
quelques propositions faites par le gouvernement mauritanien en matière de la
protection sociales dans les années à venir.
337
THIAM CHEIKH, OULD SIDI MOHAMED, op.cit, p. 25.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 155
PARTIE II. ORGANISATION ET FINANCEMENT DU
RÉGIME DE SÉCURITÉ SOCIALE EN MAURITANIE
Selon F. KESSLER, « les organismes de gestion sont non seulement marqués par leur
multiplicité mais également par leur complexité » 338 . Le système mauritanien de
sécurité sociale des travailleurs salariés contient les branches suivantes : maladie,
vieillesse, invalidité, décès (survivants), accidents du travail, maladies
professionnelles, prestations familiales. Il ne couvre pas le risque chômage339.
Les employeurs sont tenus, « dans le cadre du droit du travail, d'assumer le paiement
des indemnités journalières en cas de maladie » 340 . Au niveau national, la CNSS
évolue en marge d’un système statistique national qui comprend l’ensemble des
principaux organismes producteurs de la statistique en Mauritanie, dont elle est en
principe un acteur important. La production et la coordination en matière de statistique
sont gérées dans le cadre de la stratégie nationale de développement de la statistique
adoptée par le Gouvernement Mauritanien pour la période 2011-2015.
En ce qui concerne les indemnités journalières de maternité, elles sont servies dans le
cadre des prestations familiales. Les travailleurs indépendants ne sont pas couverts par
le régime sauf pour le risque maladie. Cependant l’ordonnance 006 du 29 septembre
2005 a institué un régime d'assurance maladie obligatoire pour les fonctionnaires. La
loi n° 2012-007 du 7 février 2012 a étendu ce régime aux : « Employés des sociétés
privées ; Journalistes de la presse privée ; personnes exerçant une profession libérale,
travailleurs indépendants exerçant pour leur compte une activité génératrice de revenu,
338
KESSLER. F, op.cit, p.353;
339
http://www.cleiss.fr/docs/regimes/regime_mauritanie.html#generalites
340
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 156
quelle que soit la nature de l'activité ou du revenu ; titulaires de pension issus de ces
341
groupes » .
Notons que l’article premier de la loi n0 67-039 du 3 février du 1967 crée sur le
territoire de la République Islamique de Mauritanie un régime de Sécurité sociale
chargé du service :
341
Ibid.
342
KESSELER. F, op.cit, p.354.
343
Ibid.
344
THIAM. C, OULD AHMED SALEM..S, op.cit, p. 27.
345
Ibid.
346
Ibid.
347
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 157
établissement public de l’État à caractère administratif doté de la personnalité civile et
348
de l’autonomie financière et placé sous la tutelle du ministre du Travail .
Elle peut notamment et selon le même article précédemment cité : recevoir de l’État et
des collectivités publiques des avances et des subventions ; recevoir des dons et legs ;
acquérir à titre onéreux ou aliéner tout bien meuble, et tout bien immeuble sous
réserve de l’autorisation du ministre du Travail ; conclure des baux relatifs à des
immeubles pour les besoins de ses services ; Le siège de la Caisse est fixé à
Nouakchott. Les organes de la Caisse comprennent le Conseil d’Administration et la
commission technique.
Concernant les ressources de la CNSS en Mauritanie, elles sont constituées par « Les
cotisations destinées au financement des différentes branches du régime de Sécurité
sociale ; les majorations encourues pour cause de retard dans le paiement des
cotisations et les intérêts moratoires ;le produit des placements de fonds ; les dons et
legs ; toutes autres ressources attribuées à la Caisse par un texte législatif ou
réglementaire. En revanche, les ressources de la Caisse ne peuvent être utilisées
qu’aux fins prévues par la présente loi et pour couvrir les frais d’administration
indispensables au fonctionnement du régime »350.
348
Article 4 de la loi n0 67-039 du 3 février 1967 instituant un régime de sécurité sociale en Mauritanie.
349
MORVAN. P, op.cit, p.29.
350
Article 18 de la loi n0 67-039 du 3 février 1967 instituant un régime de sécurité sociale en Mauritanie
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 158
351
Travailleurs salariés
Total 17,5ou 18 % 6%
351
http://www.cleiss.fr/docs/regimes/regime_mauritanie.html#generalites
352
Au 2 février 2016, 1 ouguiya (MRO) vaut 0.00268 euro, le taux est réduit à 2.5% si l’employeur assure le
service des soins et des prestations en espèce d’incapacité temporaire
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 159
La CNSS n'ouvre pas de droit aux couvertures vieillesse-invalidité-décès, accidents du
travail-maladies professionnelles et prestations familiales.
Titulaires de pension
Les titulaires de pension cotisent au risque maladie à hauteur de 2,5 % de leur pension
de vieillesse.
Pour la question des soins « La prise en charge des frais des prestations de soins
garanties par la présente ordonnance s’effectue, quel que soit le prestataire de soins,
conventionné ou non, sur la base du tarif national de référence défini dans la
convention353 ». La modalité de remboursement de ce dernier ou la prise en charge
directe des frais de soins préventifs, curatifs, et de réhabilitation, s’effectue à hauteur
de :
353
Article 18 de l’ordonnance 006 du 29 septembre 2005 portant sur la création d’un régime d’assurance maladie
obligatoire en Mauritanie.
354
http://www.cleiss.fr/docs/regimes/regime_mauritanie.html#generalites
355
Ibid.
356
Ibid.
357
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 160
90 %358 pour les appareillages orthopédiques, les prothèses auditives avec un
plafond de Co-paiement de 10.000 MRO par matériel ;
359
100 % pour les évacuations sanitaires sur le territoire national ou à l'étranger,
les séances d'hémodialyse ainsi que le traitement et le suivi des affections
lourdes ou chroniques dites affections de longue durée (ALD).
S’agissant des risques de vieillesse, invalidité, décès, ils sont couverts quels que soient
les travailleurs salariés ou les travailleurs temporaires et occasionnels Les travailleurs
indépendants sont exclus de ces risques précédemment. Pour bénéficier d'une pension
de vieillesse, l'assuré doit remplir les conditions suivantes : « Être âgé de 60 ans (55
ans en cas d'usure prématurée de l'organisme), avoir été immatriculé depuis au moins
20 ans, avoir accompli au moins 60 mois d'assurance au cours des 10 dernières années,
cesser toute activité salariée. Cette pension de vieillesse est de 20 % du salaire moyen
perçu au cours des 3 ou 5 dernières années »360. En France, « l’assuré à droit d’une
pension d’invalidité réduisant dans des proportions déterminées, sa capacité de travail
ou de gain »361. Quant à l’assurance vieillesses en France, « fin 2008, 15 millions de
personnes (tous régimes obligatoires confondus) percevaient une pension de retraite et
5,4 percevaient un outre une pension de réversion le montant des prestations s’élevait à
251 milliards euros soit 12,9% du PIB »362.
358
Ibid.
359
Ibid.
360
THAM. C, OULD AHMED SALEM..S, op.cit, p.32.
361
MORVAN. P, op.cit, p.251.
362
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 161
En Mauritanie, le salaire moyen pris en compte pour la pension est semblable au
plafond mensuel des contributions, ce dernier ne doit pas être inférieur à 60% du
SMIG. En outre, il existe le versement unique : l'assuré qui ne satisfait pas aux
conditions requises pour obtenir une pension de vieillesse a droit à une aide
d’allocation de vieillesse versée en une seule fois qui représente un mois de salaire par
année de cotisations, à condition d'avoir atteint l'âge d'ouverture des droits à pension
363
de vieillesse (60 ans) et d'avoir accompli au moins 12 mois d'assurance .
Ceci est valable pour l’invalidité en terme de cotisation, « l'assuré qui devient invalide
avant d'atteindre l'âge de la retraite a droit à une pension d'invalidité s'il remplit les
conditions suivantes : présenter une invalidité suite à une maladie ou un accident non
professionnel, avoir perdu les 2/3 de ses capacités de gain, avoir été immatriculé à la
caisse depuis au moins 5 ans, avoir accompli 6 mois d'assurance au cours des 12 mois
civils précédant le début de l'incapacité »364.
En ce qui concerne le décès, les survivants du défunt qui était pensionné, qui
remplissait les conditions requises pour bénéficier d'une pension ou qui justifiait de
180 mois de cotisations peuvent bénéficier d’une pension: la veuve d'au moins 50 ans
363
CLEISS, Le régime mauritanien de sécurité sociale. En ligne sur
<http://www.cleiss.fr/docs/regimes/regime_mauritanie.html#generalites> (consulté le 09/06/2017).
364
Ibid.
365
Ibid.
366
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 162
ou le veuf invalide à charge du défunt ; les enfants à charge jusqu'à 14 ans (21 ans s'ils
367
sont en apprentissage, poursuivent leurs études ou sont handicapés) .
En France, « l’assurance décès garantit aux proche de l’assuré social décédé ses ayants
droit un capital minimum quelle que soit la cause du décès (suicide ou accident du
travail compris)369.
Les travailleurs indépendants ne sont pas couverts pour les risques accidents du travail
- maladies professionnelles. Mais faut comprendre que les montants des prestations
dans la durée sont de nature à nuire gravement au lien de confiance devant exister
entre les citoyens et leur système de protection sociale. Il arrive mécaniquement un
moment où, par exemple, le montant de la pension de retraite perçue est si déconnecté
du salaire précédemment perçu que se développe un sentiment de frustration, voire de
spoliation extrêmement nuisible pour le système370.
Aucune condition préalable de stage n'est requise pour l'attribution des prestations
d'accidents du travail - maladies professionnelles. L’employeur doit déclarer l'accident
367
Ibid.
368
Ibid.
369
MORVAN. P, op.cit, p.332.
370
Bureau international du Travail, Equipe d’Appui Technique de l’OIT au travail décent pour l’Afrique
Occidentale et Bureau pays de l’OIT pour le Sénégal, le Bénin, le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Côte d’Ivoire, la
Guinée, la Guinée-Bissau, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Togo (ETD-BP/Dakar), p.17.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 163
ou la maladie dans les 48 heures371. En Tunisie « le régime de pension de vieillesse,
invalidité et survivant constituent un moyen de protection de travailleurs contre les
risques inhérent à la perte de revenus consécutifs à l’avancement de l’âge, à
l’incapacité du travail ou au décès372
Il faut signaler que le soin reste toujours une grande problématique car le processus
d’analyse de situation de la santé en Mauritanie a été mis en œuvre selon une approche
participative et multisectorielle impliquant toute les parties prenantes. A l'exception
« des soins de première urgence qui sont à la charge de l'employeur, les soins
médicaux sont fournis par la caisse ou par les établissements choisis parmi les
formations officielles et les formations privées agréées par les autorités médicales,
auquel cas les soins font l'objet d'un remboursement sur la base du tarif forfaitaire
établi par voie d'accord entre ces établissements et la caisse »373. Le remboursement de
l'accident et son montant est égal aux 2/3374 de la rémunération journalière moyenne de
la victime jusqu'à sa complète guérison. Si la victime est incapable d’une façon
permanente, l’assuré a droit à une rente d'incapacité de 85 %375 de son salaire mensuel.
Celle-ci est majorée de 50 % 376 si la victime a besoin de l'assistance d'une tierce
personne.
371
http://www.cleiss.fr/docs/regimes/regime_mauritanie.html#generalite
372
HAMMADI. K, Droit de la sécurité sociale en Tunisie, mémoire Université de Perpignan, 2004, p.36.
373
http://www.cleiss.fr/docs/regimes/regime_mauritanie.html#generalite
374
Ibid.
375
Ibid.
376
Ibid.
377
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 164
Lorsque l'accident du travail est suivi du décès de la victime, les survivants ont droit
aux rentes de survivants et à une allocation de frais funéraires .Les revenus de
survivants sont fixées à raison de :10% 378 du salaire moyen que percevait l'assuré
379
décédé, pour la veuve ou le veuf ;10% du salaire moyen que percevait l'assuré
décédé, pour chaque orphelin (ouvrant droit aux allocations familiales) de père ou de
mère ;15 %380 du salaire moyen que percevait l'assuré décédé, pour chaque orphelin
(ouvrant droit aux allocations familiales) de père et de mère ;10 %381 du salaire moyen
que percevait l'assuré décédé, pour chaque ascendant à charge.
378
Ibid.
379
Ibid.
380
Ibid.
381
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 165
Chapitre 1. L’organisation de la sécurité sociale
Dans un premier temps, cette recherche présente un état des lieux de la production
statistique qui passe par la description du circuit de production ainsi que la
détermination de ses forces, de ses faiblesses, des opportunités qui lui sont offertes et
enfin des défis à relever. Une analyse du système actuel de production de la statistique
de la CNSS révèle que la fonction statistique se résume à une simple collecte de
données, basée essentiellement sur les registres au niveau de plusieurs directions de la
CNSS mauritanienne.
Parmi les forces on peut citer l’existence d’un plan statistique, le renforcement récent
de la fonction statistique en confiant la collecte des données statistiques à un conseiller
du Directeur Général, dont dépend le service des statistiques et l’existence de cadres
compétents en charge des dossiers importants qui peuvent, moyennant une mise à
382
CHAUCHARD. J P., KERBOURC4H .J Y, WILLMANN. C, Droit de la sécurité sociale, 6elLGDJ, 2013,
p.107.
383
DUPERYROUX, J-J, op.cit, p.209
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 166
niveau en statistique, assurer le développement de cette fonction et garantir un retour
384
d’information fiable .
Les faiblesses sont essentiellement« le manque de culture statistique, le fait que les
sources de données essentiellement basées sur les registres et formulaires tenus
manuellement, l’inadéquation entre les données relatives aux montants engagés au
niveau de la direction générale et les montants qui apparaissent dans les états
financiers, des données statistiques incomplètes et produites au besoin et l’absence
385
d’un système d’information statistique » . Des interrogations vont être posées pour
parvenir à une meilleure compréhension de l’organisation de la protection sociale en
Mauritanie en évoquant les grandes idées qui ont marqué l’organisation de la
protection sociale française.
384
AHMED OULD ISSELMOU, Bureau international du Travail, Equipe d’Appui Technique de l’OIT au travail
décent pour l’Afrique Occidentale et Bureau pays de l’OIT pour le Sénégal, le Bénin, le Burkina Faso, le Cap-
Vert, la Côte d’Ivoire, la Guinée, la Guinée Bissau, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Togo (ETD-BP/Dakar)
385
Appui à la réorganisation de la production statistique de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) de la
Mauritanie, ETD-BP/Dakar, Novembre 2013, p.3.
386
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 167
Section 1. La situation actuelle du régime mauritanien
de sécurité sociale
La sécurité sociale qui est une organisation chargée d’assurer une protection sociale
permet de prémunir contre une série de risques sociaux à la croisée de différents
mécanismes juridiques : l’assistance, la responsabilité civile, la prévoyance,
regroupant l’assurance et la mutualité387.
La sécurité sociale est censée garantir le travailleur et ses ayants droit, conjoint et
survivants contre les grands risques inhérents à la vie humaine à savoir, la vieillesse,
l’invalidité, le décès et la maladie. Il s’agit donc d’un facteur important de lutte contre
la pauvreté, du moins pour les travailleurs qui peuvent en bénéficier.
387
FRANCK. P, op.cit, p.20.
388
ONS. 2008a. EPCV 2008: Enquête permanente sur les conditions de vie des ménages en Mauritanie.
Nouakchott, Office national de la statistique ONS. 2008b. Indice harmonisé des prix à la consommation.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 168
Les défis qu’elle a à relever ne sont pas toutefois insurmontables. Mais, une démarche
pragmatique doit être mise en œuvre pour corriger ses contradictions et remédier à ses
insuffisances de façon progressive, selon une politique volontariste et réaliste qui
tienne compte des réalités économiques et sociales mauritaniennes.
Il existait jusqu’en 2006 deux régimes formels de sécurité sociale : l’un le régime de
sécurité sociale au profit des travailleurs du secteur parapublic et privé géré par la
Caisse Nationale de Sécurité Sociale et l’autre au profit des fonctionnaires civils et
militaires régis par le statut de la Fonction Publique, géré par un compte spécial au
Trésor Public.
En plus des deux régimes précités, le secteur s’est enrichi de deux nouveaux dispositifs
de protection sociale à savoir :
L’objectif visé par la présente étude est de décrire, séparément dans un premier temps,
chaque régime dans son mode opératoire, son apport et ses faiblesses. Dans un second
temps, des recommandations seront proposées pour améliorer la qualité des services
rendus par les organismes de sécurité sociale, d’une part, et déterminer les axes d’une
réflexion sur l’avenir du système de protection sociale qui tendra vers une
harmonisation de l’ensemble des régimes existants, afin de faire face aux multiples
défis posés au système de protection sociale en Mauritanie d’autre part.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 169
Pour ce qui est de la France le régime général de la sécurité sociale est le régime le
389
plus important « plus de 80% de Français relèvent de ce régime » .
Ce régime est composé, au plan national, par les établissements publics nationaux à
caractère administratif et, au plan régional ou local, par des organismes de droit privé
390
chargé d’une mission de service public
- la branche maladie qui gère les risques maladie, maternité, invalidité, décès ;
- la branche vieillesse ;
- la branche famille ;
- la branche recouvrement.
389
GRANDGUILLOT D, op.cit, p.21.
390
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 170
La CNAMTS est organisée en deux branches gérées de façon distincte il s’agit de la
branche maladie (maladie, maternité, décès ; la branche accident du travail et maladies
professionnelles.
- les caisses primaires d’assurance maladie (CPAM) qui assurent l’immatriculation des
assurés et les services des prestations. Elles exercent un rôle de prévention et
d’éducation sanitaire391 (centres d’examens de santé, actions des dépistages ciblés). Ce
régime de sécurité sociale, institué au milieu des années 50 après l’adoption du Code
du travail des pays d’Outre-mer de 1952, a vu la naissance de la première branche de
la sécurité sociale mauritanienne : la branche des prestations familiales instituée en
décembre 1955, avec date d’effet au 1er janvier 1956. La Caisse de Compensations
des Prestations Familiales était chargée de la gestion de cette nouvelle branche.
Depuis cette date, le régime mauritanien de sécurité sociale s’est consolidé au fil des
années jusqu’à son transfert de Saint- Louis du Sénégal en Mauritanie en 1962. À la
suite de ce transfert, la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale, composée à ce stade
de deux branches, s’est élargie ensuite à la branche des pensions de vieillesse,
d’invalidité et de décès.
C’est en 1967, que le régime de sécurité sociale, dans sa configuration actuelle, a été
uniformisé par la loi 67/039 du 3 février 1967, instituant un régime de sécurité sociale
en Mauritanie, dont la gestion a été confiée à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale.
Le regroupement des trois branches de la sécurité sociale (les prestations familiales,
391
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 171
les risques professionnels et les pensions) en plus de l’action sanitaire et sociale
répondait à l’objectif de se conformer aux dispositions de la Convention de l’OIT
n°102, sur la sécurité sociale (norme minimum de 1952), qui fait obligation aux États
de mettre en place des systèmes de sécurité sociale comportant au moins neuf
392
prestations A ce stade, le régime mauritanien de sécurité sociale répondait aux
exigences de cette convention, car en dehors de l’assurance maladie et l’assurance
393
chômage, il assurait déjà 7 des 9 prestations exigées .
Notons, que la Mauritanie a signé et ratifié la Convention 102 depuis 1968, et avec
l’instauration de l’assurance maladie, couvre déjà 8 prestations sur les 9 prévues par
ladite convention notamment : les soins médicaux, les indemnités de maladie, les
prestations de chômage (non encore couvertes), les prestations de vieillesse, les
prestations en cas d’accidents du travail et de maladies professionnelles, les prestations
familiales, les prestations de maternité, les prestations d’invalidité et les prestations de
survivants.
Le régime de sécurité sociale des travailleurs, régis par le Code du travail et le Code de
la Marine marchande, et géré par la CNSS en vertu des dispositions de la loi 67/039 du
3 février 1967, instituant un régime de sécurité sociale en Mauritanie et ses textes
subséquents comprend les services :
392
THAM. C, OULD AHMED SALEM..S, op.cit, p.6.
393
ONS. 2010. Note de conjoncture (no 20 à 22). Nouakchott, Office national de la statistique.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 172
2. des prestations en cas d’accidents du travail et de maladies professionnelles
(branche des risques professionnels).
L’affiliation au régime est obligatoire pour les travailleurs soumis aux dispositions du
Code du travail ou du Code de la marine marchande, occupés principalement sur le
territoire mauritanien, et les salariés de l’État ne disposant pas d’un régime particulier
de sécurité sociale notamment les auxiliaires et contractuels.
La loi 67/39 du 3 février 1967 établit que chacune des branches doit faire l’objet d’une
gestion financière distincte et fixe les règles de base pour le calcul des cotisations et
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 173
des majorations de retard. Concernant, les risques professionnels3% ou 2,5% si
l’employeur assure le service des soins et les prestations en espèces pour l’incapacité
temporaire ; Prestations familiales 8%, Seule la SNIM bénéficie de cet avantage
depuis l’instauration du régime. Le taux de cotisation à la sécurité sociale est de 14%
394
dont 13% à la charge de l’employeur et 1% à la charge du travailleur . Les
cotisations sont indexées sur un plafond de 70 000 UM par mois de rémunération et
sur un plancher minimal équivalent au SMIG en vigueur qui est actuellement à
21 000 UM.
- pensions : total des dépenses constatées au cours des trois derniers exercices.
394
Caisse nationale de la sécurité sociale en Mauritanie.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 174
- prestations familiales : Les travailleurs ou leurs ayants droit bénéficient des
prestations familiales pour les mois pendant lesquels ils ont accompli un minimum de
travail de 18 jours ou de 120heures et perçu un salaire égal au SMIG.
395
THAM. C, OULD AHMED SALEM.S, op.cit p.8.
396
Ibid.
397
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 175
b. Les taux des prestations familiales en vigueur sont les suivants
- les soins médicaux y compris les soins à domicile: à l’exception des soins de
première urgence qui sont à la charge de l’employeur; les soins médicaux sont fournis
ou remboursés par la Caisse selon les modalités prévues par la loi398 ;
398
OULS ESSIYAM, Sécurité sociale en Mauritanie, Nouakchott 2010 p.9.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 176
Décès : lorsque l’accident du travail est suivi du décès de la victime, les survivants ont
droit à :
- veuve ou veuf : 20%.En cas de pluralité de veuves le montant est réparti entre
elles par parts égales400.
- enfants à charge : 10% pour chaque orphelin de père ou de mère ; 15% pour
chaque orphelin de père et de mère401
- ascendants à charge : 10% pour chaque ascendant402;
- être âgé de 60 ans pour les assurés et 55 ans pour les assurées404.
- être immatriculé à la Caisse depuis 20 ans au moins405.
399
THAM. C, OULD AHMED SALEM.S. op.cit, p.9.
400
Ibid.
401
Ibid.
402
Ibid.
403
MORVAN. P, op.cit, p.255.
404
THAM. C, OULD AHMED SALEM.S. op.cit, p.10;
405
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 177
- avoir accompli 60 mois d’assurance au cours des 10 dernières années406
407
- cesser toutes activités salariée ;
- la pension anticipée: ont droit à la pension anticipée, les travailleurs remplissant les
conditions suivantes :
- être âgé de 55 ans pour les hommes et 50 ans pour les femmes.
- la pension d’invalidité: les travailleurs invalides ont droit à une pension d’invalidité
s’ils remplissent les conditions suivantes :
- état d’invalidité par suite de maladie ou d’accident non professionnel égal à 2/3408.
- l’allocation de vieillesse: elle est attribuée au travailleur sous forme d’un versement
unique et définitif s’il remplit les conditions suivantes :
- être âgé de 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes.
406
Ibid.
407
Ibid.
408
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 178
B. Le calcul des prestations de la branche des pensions s’effectue en
fonction de :
Pour le montant limite des pensions: Minimum 60%410 du SMIG avec un maximum de
80% de la rémunération moyenne de l’assuré.
- la veuve âgée d’au moins 50 ans ; ou à l’âge où elle atteindra 50 ans ; ou invalide à
condition que le mariage ait été contracté un an au moins avant le décès ; à moins
qu’un enfant ne soit né de l’union conjugale ou que la veuve ne se trouve en état de
grossesse ;
409
THAM, C, OULD AHMED SALEM.S. op.cit, p.10.
410
Ibid.
411
Ibid. p.12.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 179
- le veuf invalide à la charge de l’assurée (à condition que le mariage ait été
contracté un an au moins avant le décès) ;
- les enfants à charge du décédé, tels qu’ils sont définies au titre des allocations
familiales.
- 50% pour la veuve ou le veuf. En cas de pluralité de veuves, le montant est réparti en
parts égales.
Notons que la loi instituant un régime de sécurité sociale a créé, en même temps, un
fonds d’action sanitaire et sociale auprès de la Caisse. Ce fonds est alimenté par les
majorations de retard et par les prélèvements à effectuer sur d’autres recettes de la
Caisse. Le fonds est destiné à faire face aux dépenses pour toute action de prévention
générale, de prévention des accidents du travail, pour la création de centres d’action
sanitaire et sociale et pour l’aide financière aux institutions, dont l’activité présente un
intérêt pour les assurés sociaux.
Depuis quelques années, les actions du FASS sont centrées sur la santé de la mère et
de l’enfant et de l’enseignement préscolaire à travers la gestion de trois(3) centres de
protection maternelle et infantile(PMI), un jardin d’enfants d’une capacité de 150
enfants et d’un Centre de Récupération et d’Education Nutritionnelle(CREN).
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 180
- Pensionnés : 14 270
- Rentiers : 3 238
- Bénéficiaires d’allocations familiales : 25 000
- Nombre d’enfants payés : 110 000
Les employeurs : les statistiques montre les différentes tendances enregistrées par la
CNSS au cours des dix dernières années, à savoir le passage à un système déficitaire
de 2002 à 2004, puis à une reprise à partir de 2005, ce qui confirme une évolution
positive au cours des dernières années.
Il y’a lieu de noter que cette situation est due en grande partie aux mesures prises par
l’État, notamment le relèvement du SMIG qui a eu une incidence positive sur les
recettes de cotisations. En même temps, au niveau de la CNSS des mesures idoines ont
été prises pour mettre en place un système de recouvrement plus efficace, accompagné
d’une campagne soutenue d’immatriculation des travailleurs et l’affiliation des
employeurs au niveau des secteurs de la pêche, du bâtiment et des travaux publics. A
ce propos, le voyage d’étude à Nouadhibou (voir annexe) a soulevé cette question
spécifique de l’enrôlement des marins.
Cependant, malgré cette tendance positive, le régime de sécurité sociale géré par la
CNSS connait un certain nombre de difficultés qui seront traitées dans le paragraphe
suivant.
Il s’agit ici des principales contraintes du régime mauritanien géré par la CNSS
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 181
I. Les difficultés du régime de sécurité sociale
Le déficit structurel de la branche des pensions constitue une menace sérieuse pour
l’ensemble des régimes de sécurité sociale en raison du poids des dépenses de
vieillesse (73%412 en 2009) sur les prestations totales servies et surtout des pressions
des pensionnés sur les décideurs et les gestionnaires justifiées par la perte du pouvoir
d’achat de leurs revenus. Le recours à la subvention croisée entre branches qui a été
utilisé au cours des dix dernières années ne peut être poursuivi en raison des limites de
cet exercice et surtout de son caractère arbitraire. La Tunisie se prépare actuellement à
une réforme structurelle de son régime pour assurer la transition démographique, qui
exerce des pressions négatives sur l’équilibre du régime413.
Cependant, il est important de souligner que l’équilibre d’un régime de sécurité sociale
est très complexe dans sa mise en œuvre, vu les réformes qu’il engendre et les coûts
importants que doivent supporter les partenaires sociaux.
Dans le cas de la CNSS, l’étude actuarielle du BIT de 2002 avait préconisé dans ses
conclusions et recommandations, trois hypothèses pour pallier cette situation,
notamment :
412
OULD AHMED SALEM. Explication au sein de la CNSS mars, 2015.
413
THAM, C, OULD AHMED SALEM. S, op.cit.p.13.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 182
- 3ème hypothèse : la combinaison de 1 et 2.
Parmi ces difficultés précisément sur le plan réglementaire, le vide juridique posé par
le décret 87/099(bis) du 1èr juillet 1987 cité précédemment se pose toujours avec
acuité. En effet, le décret 87-099 bis du 1er juillet 1987 relatif à l'organisation
administrative de la C.N.S.S a modifié les dispositions du chapitre II de la loi 67/039
du 3 février 1967 instituant le régime de sécurité sociale.
414
THAM, C, OULD AHMED SALEM. S, op.cit, p.35.
415
Ibid.
416
Ibid.
417
THAM, C, OULD AHMED SALEM. S, op.cit, p.15.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 183
Ces changements intervenus ont été opérés par voie de décret alors que
l'ordonnancement juridique existant en Mauritanie suppose qu’un acte inférieur
(décret) ne peut pas changer un acte supérieur (loi), auquel cas se pose la question de
la légalité du décret de 1987.Évidemment, ce texte devrait être une loi, eu égard à
418
l'article 57 de la Constitution du 20 juillet 1991 qui dispose que les règles générales
relatives à la sécurité sociale sont du domaine de la loi.
418
Ibid.
419
NETTER. F, op.cit, p.252.
420
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 184
répartition. En 2008, la part des cotisations dans les recettes globales correspondait à
421
99 % tandis que les autres produits ne représentaient que 1 % .
Par ailleurs, il est à noter que les recettes de cotisations avaient souffert dans un passé
récent de la stagnation des immatriculations tant des travailleurs que des employeurs.
Les entreprises ont adopté des attitudes généralement opportunistes en reléguant les
contributions au titre de la sécurité sociale au second plan malgré son caractère
obligatoire et le privilège de second rang que lui confère la loi.
421
Ibid.
422
HAMMADI. K, op.cit, p.73.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 185
En France « très floue, la notion de cotisation sociale évoqué selon les auteurs et selon
le contexte, une affectation directe du prélèvement au financement d’un régime 423».
Dans ses relations avec l’État, la CNSS est toujours perçue par les décideurs comme
un démembrement de l’État, de telle sorte que son compte logé au Trésor Public ne
génère pas de produits financiers424, ce qui constitue un manque à gagner important
pour l’institution, vu le volume de ses dépôts et les possibilités actuelles qu’offrent les
banques primaires en matière de rémunération des dépôts, ainsi que les bons du trésor.
Un autre problème de taille réside dans le fait que les cotisations des auxiliaires et
contractuels de l’État ne sont payées que sur la base du salaire indiciaire, alors que les
pensions sont liquidées sur le salaire total, d’où un manque à gagner mensuel de 8
millions d’ouguiyas, mais ce déséquilibre est en partie résolu, suite aux différents
échanges intervenus entre la CNSS et la Direction du Budget425.
423
DUPEYROUX. J-J, BORGETTO. M, LAFORE. R, op.cit, p.230.
424
THAM, C, OULD AHMED SALEM.. S, op.cit. p.15.
425
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 186
entre la CNSS et la Direction du Budget qui s’est engagée à procéder au versement
d’un montant trimestriel de 300 millions d’ouguiyas jusqu’en 2011 pour solder les
arriérées dues.
Ces précisions faites incitent à s’interroger la question sur le contrôle des prestations
et de la fraude que doit mettre en place la Mauritanie pour mieux gérer la sécurité
sociale.
Cela s’explique par le fait que les services techniques de la CNSS ont pu constater et
détecter beaucoup de cas de paiements indus, qui alourdissent les charges techniques
de l’organisme. Ainsi par exemple, sur un contrôle de 4.134 certificats de scolarité,
1.806, soit 44 %, étaient fictifs426 !
426
DADDAHI. M, Système de protection sociale de Mauritanie, CNAM, Nouakchott 2011, p.4
427
THAM, C, OULD AHMED SALEM.. S, op.cit. p.16
428
Ibid
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 187
comptabilité et de la paie du personnel) ne répondent plus aux besoins actuels
429
des utilisateurs ;
- les moyens matériels et humains actuels de la division informatique ne lui
permettent pas dans les conditions actuelles de développer des applications ni
430
d’assurer la maintenance du matériel informatique et des installations .
Le schéma directeur déjà disponible a fait l’objet d’une actualisation avec l’appui
d’une assistance technique spécialisée notamment celle du BIT, mais avec
l’engagement de l’actuelle Direction générale des actions concrètes sont en voie
d’exécution pour remédier à cette situation qui perdure depuis plus d’une décennie.
La CNSS souffre depuis quelques années d’un manque criant de données statistiques
utiles au pilotage de ses activités. Cependant, pour réussir une évaluation
actuarielle431, il est indispensable de disposer de données statistiques fiables sur les
cotisants et la structure des bénéficiaires des prestations.
Les plans statistiques proposés par les actuaires n’ont pas été appliqués par les services
de la CNSS, et il s’en est suivi un abandon de l’outil statistique depuis les années
90432.
Il y a des problèmes posés par la gestion de l’action sanitaire et sociale, par exemple la
gestion du Fonds d’Action Sanitaire et Sociale (FASS), pose actuellement les
problèmes suivants :
429
Ibid
430
Explication de l’ancien traducteur de la CNAM Abdel Aziz ould Eddah décembre 2014
431
DEDDAH. M, Le système mauritanien de la protection sociale, CNAM, Nouakchott., 2013.
432
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 188
- les sources de financement :
433
Le financement du FASS par les majorations de retard constitue un problème eu
égard au caractère aléatoire de cette source du fait que l’application des majorations de
retard sur les arriérées de cotisations a été presque abandonnée depuis plusieurs
années, ce qui fait que les ressources qui en résultent se sont considérablement
amoindries. Le prélèvement sur les recettes a, quant à lui, montré ses limites car la
branche des pensions n’est plus en mesure en raison d’un déficit chronique de
participer au financement de l’action sanitaire et sociale, ce qui a pour conséquence
d’augmenter, à court terme, la pression sur les autres branches. Il faut aussi noter que
434
le plafond de 2% de prélèvement sur les recettes des branches n’est pas toujours
respecté, tandis que les recettes exceptionnelles ou extraordinaires sont pratiquement
inexistantes ;
La stagnation du budget du FASS qui tourne autour de 60 millions fait que les actions
financées restent encore très marginales, surtout au niveau de la prévention des risques
professionnels, dont les allocations budgétaires ne dépassent guère 2%, alors que
l’article 5 de l’arrêté 445 prévoit d’affecter 10% des recettes du FASS à cette
action435.Parallèlement à cela, certaines dépenses non prévues comme les charges du
personnel et le fonctionnement des œuvres absorbent plus de deux tiers du budget du
fonds.
433
Abed Salam H, la solidarité en islam, Nouakchott, 2012, p.23.
434
DEDDAHI. M, système de protection sociale en Mauritanie CNAM, Nouakchott, 2013 p.3.
435
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 189
- l’absence d’un organigramme cohérent tenant compte de l’évolution de
436
l’institution ;
437
- l’inadéquation entre les profils des employés et les postes qu’ils occupent ;
- l’attribution des primes et autres avantages sur une base aléatoire avantageant
438
des directions et des employés par rapport à d’autres ;
439
- l’inexistence d’une politique fiable en matière de formation ;
- l’absence de manuels de procédures440.
436
Ibid.
437
OULD T’FAIL. H, op.cit. p36.
438
Ibid.
439
Ibid.
440
THAM, C, OULD AHMED SALEM. S op.cit. p18.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 190
C. Suggestions sur le régime géré par la CNSS
Il faut rappeler que le système français de sécurité sociale est financé en grande partie
par les cotisations assises sur la rémunération des salariés ou le chiffre d’affaires des
professions non-salariés, elles sont précomptées et payées directement par les
entreprises 442 . En France l’URSSAF contrôle les unions pour le recouvrement des
441
Ibid.
442
CAVAILLE. J -P, op.cit, p.19.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 191
cotisations sociales et allocation familiales ; assure, outre le recouvrement des
cotisations et contributions sociales pour le compte du régime général et du régime
social des indépendants(RSA), le contrôle du respect des dispositions du code de la
sécurité sociale aussi bien par les employeurs que par les travailleurs indépendants ou
443
les services de l’État (CSS, art. L.213-1 et L.243-7) .
- l’intervention des experts actuaires, pour procéder à une actualisation des tendances
dégagées dans la présente recherche ; signalons qu’en France chaque année, environ
443
MORVAN. P, op.cit, p. 559.
444
La loi n0 93/099 du 18 janvier 1993. Cette loi détermine le statut général pour les fonctionnaires et les agents
de l’Etat.
445
Service juridique de la caisse nationale de la sécurité sociale.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 192
5% des entreprises (mais 20% des entreprises d’au moins 250 salariés) font l’objet
446
d’un contrôle comptables d’assiettes .notamment les différents scenarii sur
l’augmentation du plafond des cotisations ou le déplafonnement ;
En ce qui concerne le recouvrement des cotisations, tenant compte des attentes des
bénéficiaires et des obligations légales en matière de recouvrement, il est utile de
réviser les mécanismes et procédures actuellement en cours afin de favoriser le
recouvrement des importantes sommes dues par les employeurs et maintenir à un
niveau raisonnable les montants mis en recouvrement.
446
MORVAN. P, op.cit, .p.559.
447
THAM. C, OULD AHMED SALEM.. S, op.cit. p.19.
448
.ALBERT Christophe, la lutte contre la fraude aux prestations sociales, www.village-
justice.com/articles/lutte-contre-fraud
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 193
En Mauritanie, la CNSS doit donc mettre en place un contrôle rigoureux de l’éligibilité
des prestations versées en axant tous ses efforts sur le contenu des pièces justificatives
et sur la nature des bénéficiaires eux-mêmes449 :
- la révision des taux des allocations familiales qui ne sont plus d’actualité compte tenu
de l’évolution du niveau de vie. Nous constatons que les prestations familiales relève
une physionomie toute particulière dans la mesure où les caisses d’allocations
familiale (caf) servent ces prestations aussi bien aux travailleurs affilié au régime
450
général qu’aux travailleurs indépendants ;
449
THAM, C, OULD AHMED SALEM. S, op.cit. p.20.
450
Sur la définition du travailleur indépendant tenu de cotiser (CSS, art. R.241-2), V. infra, n0 504.
451
MORVAN. P, op.cit.p.363.
452
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 194
d’études sur les opportunités en matière de placement et d’investissement pour éviter
453
d’injecter les fonds dans des secteurs improductifs » .
Les ressources humaine sel les aussi méritent un grand changement pour parvenir à la
réalisation de tous ces objectifs précédemment cités, notamment :
La communication a elle aussi besoin d’une révision sur les aspects suivants :
Il faut signaler que, toute société humaine dispose de systèmes et de pratiques plus ou
moins formels, qui protègent ses propres membres contre les risques, définissent et
453
Ibid.
454
Code du commerce et de la marine marchande, p.26.
455
Ibid.
456
THAM, C, OULD AHMED SALEM. S, op.cit. p.21.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 195
règlent des actions d’entraide et d’assistance, promeuvent la famille, et canalisent la
457
redistribution des biens et/ou des bénéfices de la société et de son développement .
Dans la plupart des pays africains, les systèmes formels de sécurité sociale, souvent
érigés selon les modèles adoptés dans les pays industrialisés, assurent une protection
certaine aux membres inscrits. Cependant, seule une minorité infime de la population
constituée normalement de fonctionnaires et salariés du secteur formel de l’économie
peut en bénéficier, laissant de côté la grande majorité de la population œuvrant dans
458
l’agriculture/élevage et dans les secteurs informels en milieu urbain .
A côté de ces systèmes formels de sécurité sociale, il y a des systèmes qui, basés sur
les valeurs coutumières des groupes et/ou sur les principes religieux, visent à assurer la
solidarité dans le groupe et à protéger les membres les plus faibles. Cependant, face
aux transformations sociales et économiques actuelles, y compris celles qui semblent
être inexorablement liées à l’urbanisation, beaucoup de ces systèmes et pratiques
commencent à perdre leur force et/ou à s’effriter en faveur des valeurs plus
individualistes.
Dès lors, pour un pays comme la Mauritanie, le défi consisterait à repérer les stratégies
les plus appropriées permettant d’étendre à toutes les couches de la population cette
protection qui est actuellement offerte par les systèmes formels de sécurité sociale et
de promouvoir des valeurs et de pratiques traditionnelles de solidarité collective, tout
en les adaptant aux nouveaux besoins de la société.
Ce régime a été établi en Mauritanie par la loi 67-039 du 3 février 1967. Il est géré par
la CNSS, établissement public à caractère industriel et commercial sous la tutelle
technique du Ministère de la Fonction publique et du travail et la tutelle financière du
Ministère de l’Economie et des Finances. D’après les principes de la solidarité du
457
EL EDISSI HASSAN, Sécurité sociale dans le monde arabe, Beyrout2010, p.23.
458
KANE A, op.cit, p.32.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 196
groupe, le financement de ce régime est basé principalement sur les cotisations des
employeurs et des travailleurs salariés.
Du point de vue moral et religieux selon les principes islamiques, le Coran et les
hadiths prophétiques ne cessent d’inciter les musulmans à venir en aide les uns aux
autres. Une étude sur les notions de l’indigence et des systèmes de solidarité
traditionnelle pour la prise en charge des indigents dans les wilayas des deux Hodhs
(deux grandes région en Mauritanie) a identifié plusieurs formes de support et de
mécanismes de pérennisation de l’action sociale dans une société où les droits des tiers
nécessiteux sont inaliénables. Surtout dans le monde rural, et parmi les groupes les
plus vulnérables, l’incidence des réseaux traditionnels de solidarité fait que 2/3 de la
population trouvent satisfaction en s’adressant aux mécanismes sociaux d’entraide
dont 37 % trouvent des solutions dans la famille tribale et seulement 4,6 % s’adressent
à l’État459.
Les transferts servent souvent à couvrir les dépenses immédiates du ménage (scolarité,
soins, électricité, achat de biens, et dépenses de fête) ainsi que l’achat de l’immobilier
ou la construction de bâtiments à usage commercial ou résidentiel. L’impact de la
migration sur l’amélioration des conditions de vie des familles dont un membre est
459
WATSON, C, FAH, op.cit, p.33.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 197
migrant est visible sur le type de l’habitat (béton armé) et le branchement aux réseaux
d’électrique et d’adduction d’eau potable ainsi que la scolarisation des enfants dans
des écoles privées.
Enfin, malgré son renforcement récent par la mise en place d’un système d’assurance
maladie, le système formel de sécurité sociale ne couvre qu’une minorité infime de la
population mauritanienne, négligeant ainsi les groupes les plus vulnérables. Cette
situation est bien connue, et a donné lieu, au niveau national, à des analyses et
réflexions, voire même des stratégies expérimentales. Ces réflexions méritent d’être
actualisées et redynamisées au sein d’une réflexion plus large sur une stratégie
nationale de la protection sociale intégrée comme priorité dans le cadre stratégique de
la lutte contre la pauvreté en Mauritanie. Des études spécialisées dans le domaine de la
sécurité sociale soutenues par des partenaires techniques et financières spécialisées
pourraient contribuer à ce processus.
En même temps, il y a lieu aussi de réfléchir sur les points forts et les points faibles
des systèmes traditionnels de solidarité sociale et d’entraide, et de prendre en compte
de nouvelles formes de solidarité de groupe telles que celles émanant du phénomène
grandissant de la migration, ainsi que de développer des mesures adéquates pour
renforcer les capacités des familles et des ménages d’assumer leurs rôles dans la
protection sociale de leurs membres.
Il est surtout important, dans un pays comme la Mauritanie, de s’appuyer sur les
valeurs de l’Islam et de réfléchir sur les mesures les plus appropriées qu’il faudrait
entreprendre pour renforcer ses propres systèmes de protection sociale.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 198
Section 2. Autres régimes de sécurité sociale
460
KESSLER F, op.cit.p.83.
461
http:// sabbar.fr/droit le-régime-juridique.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 199
fonctionnaires de l’État est régi par le code des prenions civiles et militaires de retraite
(L. n0 64-1339,26 décembre, 1964 et D.28 octobre. 1966)462
il serait important de rappeler que l’article L.54, alinéa2, du code des pensions de
retraite rappelle que « le ministre des finances ne peut faire inscrire ni payer aucune
pension en dehors des conditions prévues par la loi »463.
462
MORVAN. P., op.cit, p.346.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 200
la situation en Mauritanie et selon la loi 61/016 du 20 janvier 1961 fixe le régime des
pensions civiles et militaires à la Caisse de Retraites de la République Islamique de
Mauritanie. Le régime de pension de vieillesse des fonctionnaires qui comporte la
pension d’ancienneté et la pension proportionnelle est financé par une cotisation de
18%, dont 6% à la charge du fonctionnaire et 12% à la charge de l’État. La cotisation
est assise sur le dernier salaire indiciaire du fonctionnaire, ce qui fait que le taux
464
moyen de remplacement du régime est d’environ 60% .
Pour ce qui est de l’analyse des placements durant ces trois dernières années (2014-
2017), la Caisse de Retraite de Mauritanie a toujours dégagé des résultats négatifs et
n’a pu donc procéder à des placements financiers. Pour le besoin de l’étude, nous
avons travaillé sur une base assez récente (2015) de la Direction de la Fonction
Publique, mais elle n’intègre pas le groupe des forces armées. « L’effectif comporte 43
092 fonctionnaires. L’analyse montre que le pourcentage des fonctionnaires mariés est
plus élevé chez les hommes (81%) que chez les femmes (64%) »465 En revanche, le
pourcentage des fonctionnaires « divorcés est plus élevé chez les femmes (18%) que
chez les hommes (3%). Le pourcentage des célibataires est, quant à lui, pratiquement
identique chez les hommes (16%) et chez les femmes (15%) »466.
Le salaire moyen est de 50 786 UM chez les hommes, de 27 285 UM chez les femmes
et est de 32 540 UM tous sexes confondus.
463
Ibid.
464
WATSON, C, FAH, op.cit, p.37.
465
Ibid.
466
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 201
II. Principales contraintes du régime des Fonctionnaires et
éléments de réformes
467
WATSON. C. FAH,. op.cit. p.38.
468
Ibid. p.39.
469
Ibid.
470
ONS.2008, .op.cit, p.12.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 202
III. Suggestions sur le régime des fonctionnaires
Pour assurer une mobilité entre le secteur public et le secteur privé et afin de préserver
au mieux le droit à la retraite, il serait opportun, du moins pour l’ouverture de droit, de
cumuler les années de services des deux secteurs471.C’est pourquoi, il est suggéré de
mettre en œuvre des mécanismes de coordination efficace et concertée entre ces deux
systèmes de retraites en vigueur.
Pour des raisons évidentes de solidarité qui constitue le principe fondamental des
systèmes de répartition, il est nécessaire d’assurer un minimum garanti de pension à
471
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 203
des catégories de fonctionnaires dont les pensions sont en deçà du niveau minimum
pour leur permettre de vivre une vie plus ou moins décente.
Pour les mêmes raisons de solidarité, il serait souhaitable d’instaurer un tel minimum
qui assure pour les fonctionnaires qui n’ont pu avoir un nombre voulu d’années de
services un droit à pension d’une minimum vieillesse472. Bien entendu cette minimum
vieillesse serait soumise à la contrainte d’un service minimum. La minimum vieillesse
serait servie sous forme d’une rente mensuelle qui ne serait pas réversible.
472
ONS, op.cit, p.12.
473
WATSON. C., FAH, .op .cit, p.22.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 204
cotisation pour le secteur public, en Mauritanie est de 18% 474 ni trop faible ni trop
élevé par rapport aux taux appliqués dans d’autres pays.
Contrairement à ce que l’on pense encore souvent, le service de santé au travail (SST)
ne se résume pas toutefois pas à la figure connue de la médecine du travail476.
474
BIT., Tendances mondiales de l’emploi, , Bureau international du Travail, Genève, Rapport, 2011,
475
BATMAN. M, VERKINDT P.Y, BOURGEOT S, L’état de santé du salarié, liaisons wolters Kluwer France,
2014, p.122.
476
Ibid.
477
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 205
Selon, Laurent Delpart, « la médecine du travail a pour mission de prévenir toute
altération de la santé du fait du travail ou des conditions dans lesquels celui-ci est
effectué .Elle est assurée par des médecins spécialisés dans le cadre de services
478
médicaux propres à une entreprise ou commun entre plusieurs d’entre elles » .
478
DELPART. L, op.cit, p.279.
479
Ibid.
480
EBOU ERCHID. Y, Les droits et avantages dans le guide Loi sur la sécurité sociale, 2001, p.27.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 206
professionnels au minimum tous les ans. Le médecin du travail intervient en cas de
481
modification de l’aptitude au travail » . L’Office National de la Médecine du Travail
mauritanien a pour missions de : promouvoir et maintenir le bien-être physique,
mental et social de tous les travailleurs ; gérer les services médicaux d’entreprise dans
les locaux et avec l’équipement dont ils disposent dans les entreprises comptant plus
de 750travailleurs à titre permanent ; créer et faire fonctionner les services médicaux
inter- entreprises pour les entreprises comptant moins de 750 travailleurs à titre
permanent ; veiller à l’exécution des contrats conclus avec l’État dans des localités où
les conditions ne permettent pas l’établissement de services médicaux d’entreprises ou
interentreprises ; prévenir tous dommages susceptibles d’être causés à la santé et à la
sécurité du travailleur par des conditions de travail ; protéger les travailleurs dans leur
emploi contre les effets résultants de la présence d’agents préjudiciables à la santé des
travailleurs. D’autres missions sont imposées à la médecine du travail à l’article 257
du Code du travail mauritanien notamment les rôles et prérogatives des médecins
inspecteurs de travail qui sont chargés de faire subir à tout travailleur, avant
l’embauchage ou, au plus tard, avant l’expiration de la période d’essai, une visite
médicale, déterminant si le travailleur est médicalement apte au travail envisagé ;
vérifier s’il n’est pas atteint d’une affection dangereuse pour ses camarades de travail ;
procéder, à la requête de l’inspecteur du travail, à l’examen des femmes et des enfants
suivant les prescriptions de l’article248, en vue de vérifier si le travail dont ils sont
chargés n’excède pas leurs forces ; procéder, chaque jour, avant leur mise au travail, à
une visite des travailleurs se déclarant malades et de leur donner ou de leur faire
donner les soins et traitements nécessaires ; procéder, chaque jour, à l’examen des
femmes et des enfants des travailleurs vivant avec lesdits travailleurs qui se présentent
à la visite et leur donner ou faire donner les soins nécessaires 482 ; évacuer ou faire
évacuer, si nécessaire, sur la formation médicale la plus proche, les travailleurs blessés
ou malades, transportables, non susceptibles d’être traités par les moyens dont dispose
481
DELPART..L, op.cit, p.279.
482
EBOU ERCHID Y, op.cit, p.27.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 207
l’office. Si l’office ne dispose pas immédiatement de moyens appropriés, il en rend
compte d’urgence au chef de la circonscription administrative la plus proche, qui fait
procéder à l’évacuation par les moyens à sa disposition. Tous les frais occasionnés à
cet effet devant être remboursés par l’office national de la médecine du travail au tarif
officiel des transports ; conseiller les employeurs sur les mesures à mettre en œuvre
pour assurer la santé des travailleurs occupés dans l’entreprise.
« Les résultats des visites auxquelles procède le médecin sont consignés sur un registre
spécial dont le modèle est fixé par arrêté du ministre chargé du travail, pris après avis
du comité technique consultatif d’hygiène et de sécurité »483.
- un président
- un représentant du ministère chargé du Travail
- un représentant du ministère chargé des Finances
- un représentant du ministère chargé de la Santé publique
- un représentant du ministère chargé des Affaires Economiques et du
développement
- un représentant de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS)
- trois représentants des employeurs
- trois représentants des travailleurs
483
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 208
Le Président et les membres du Conseil d'Administration sont nommés par décret pris
en Conseil des Ministres, sur proposition du ministre chargé du Travail, pour un
mandat de trois ans renouvelable. Toutefois, le mandat cesse de plein droit lorsqu'un
membre perd la qualité en raison de laquelle il a été désigné.
« 1- Chaque employeur est tenu d’organiser un service de santé au travail (SST), sous
la forme : soit un service autonome, qui peut être un service de groupe au sens de
l’article L.2331-1 du code du travail, d’entreprise, inter-établissement, établissement
ou commun aux entreprises constituants une unité économique et sociale (UES).
484
Ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation Professionnelle et du Dialogue Sociale, paris 2015, p.418.
485
Ibid, p.419.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 209
surveillant leurs conditions d’hygiène au travail, les risques de contagion et leur état de
486
santé. Il ne pratique pas la médecine de clientèle courante .
C. Sources de financement
486
Ibid. p. 422.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 210
II- Contraintes actuelles de la médecine du travail en
Mauritanie
A. Problèmes d’organisation
Depuis sa création jusqu’à son autonomie, une certaine confusion règne au niveau des
missions de la médecine du travail qui s’est le plus centrée sur une médecine curative
au détriment de la médecine préventive qui est en fait sa mission principale.
Un examen de ses activités montre qu’elle joue le rôle d’un service médical
interentreprises ; elles se répartissent de la façon suivante :
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 211
règne à ce niveau repose dans le fait que le financement de 2 % des salaires mis à la
seule charge des employeurs, les amène, après acquittement de cette obligation, à se
croire déliés de toute autre obligation médicale vis-à-vis de leurs travailleurs.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 212
Chapitre 2. L’assurance maladie obligatoire
487
BRECHAT. P-H., Sauvons notre système de santé et d’assurance maladie, presse de l’école de santé
publique, 2016, p.13.
488
Ibid.
489
Ibid. p.16.
490
Titre II (article,6 et 7) relatif à la gestion du régime d’assurance maladie de base en Mauritanie crée par
l’ordonnance 006 du 29/09/2005
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 213
- l’organisation administrative ;
- le statut du personnel ;
- - le régime des marchés et contrats ;
- le régime de la comptabilité.
L’assurance maladie du régime général, selon Kessler, est d’abord assurance sociale,
c'est-à-dire réservée aux salariés et aux assimilés de par la loi sous condition de
491
paiement des cotisations
En revanche la définition donnée par Netter, s’explique par le fait que la maladie crée
deux catégories de besoins : d’une part, le remplacement du salaire ou du gain perdu
et, d’autre part, des soins curatifs destinés non seulement à rétablir la santé mais
encore à prévenir la maladie ou à éliminer le trouble qui le suivent, des soins complets
comprenant les soins et les fournitures nécessaires492 ;
- les appareils de prothèses et d’orthopédie et leur entretien ainsi que les lunettes 495 ;
491
KESSLER.F, op.cit, p.221.
492
NETTER. F, op.cit, p.76.
493
Ibid.
494
Ibid.
495
Ibid.
496
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 214
Le droit musulman ignore l’assurance maladie en tant qu’institution organisée, mais il
prévoyait certaines pratiques fondées sur la solidarité entre l’ensemble des croyants.
L’islam toujours insisté sur la solidarité. En ce sens il contribue efficacement au
soulagement des souffrances des malades et les nécessiteux par le biais du « Beyt al
Mal » il s’agit des institutions Habouset de la zakat déjà évoqué avec la solidarité et
traditionnelle.
Au Maroc, le Beit al mal emploie les biens collectés à travers la zakat, les habous
assument les financements des ligues religieuses comprenant des établissements de
bienfaisance et les mâristâns498. L’objectif pour le Maroc qui partage la même histoire
et les mêmes pratiques religieuses avec la Mauritanie est d’accueillir les malades, les
handicapés physiques. Ces pratiques d’assurance maladies ont été abandonnées par la
suite de la mise en place par les autorités du protectorat du système d’assurance
maladie499.
497
Ibid.
498
BLANC. François-Paul, Le droit musulman, Paris, Dalloz, 1995, p.34.
499
LAGHOUALI. M, Les enjeux de l’assurance maladie obligatoire au Maroc, Université de Perpignan, 2008,
p.19.
500
BRAS P-L, TABUTEAU D, Les assurances maladies, presses, Paris, 2010, p.27.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 215
Section 1. La prise en charge de l’assurance maladie
Dans ce cadre, la CNAM a mené un certain nombre d’activités, entre autres l’envoi à
l’ensemble des établissements d’une lettre circulaire de sensibilisation sur la
couverture assurance maladie obligatoire ; la mobilisation d’équipes au niveau des
institutions concernées par l’assurance maladie et des régions à forte concentration
d’institutions publiques pour expliquer le mode opératoire de la CNAM ;
501
BRECHAT. P-H., op.cit, p.14.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 216
l’organisation d’un atelier de sensibilisation et d’un séminaire de formation au profit
des représentants des catégories nouvellement couvertes par la CNAM.
502
Dr Cheikh El Mokhtar Ould Horma Ould Babana, ancien ministre de la Santé en Mauritanie.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 217
des retards de cotisations de quelques mois. Les faibles niveaux d’adhésion et de
recouvrement appellent à engager des mesures de rappel que la CNAM n’a pas
manqué de faire en adressant un courrier à l’ensemble des établissements publics et
sociétés à capitaux publics leur rappelant les dispositions du décret N°081 du 31 mars
2010 fixant les taux de cotisations du secteur parapublic au régime d’assurance
maladie qui stipule à ses articles 2 et 3 que la cotisation des assurés et celle de
l’employeur, s’élevant respectivement à 4% et 5%, doivent être mandatées et versées à
la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) au plus tard le 10 du mois suivant
celui concerné par les cotisations et que l’accès aux prestations est conditionné par
l’immatriculation.
- indépendamment de son âge et son état de santé chaque assuré social bénéficie,
contre le risque et les conséquences de la maladie, d’une protection qu’il finance selon
ses ressources ;
- l’État, qui définit les objectifs de la santé publique, garantit l’accès effectif des
assurés sur l’ensemble du territoire503 .
503
MORVAN. P, op.cit p.183.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 218
forces armées en position d’activité (groupe2) titulaires de pensions de retraites civiles
504
ou militaires issus des groupes 1, et 2 et 3 .
Pour bénéficier des prestations fournies dans le cadre du régime d’assurance maladie
obligatoire de base, l’assuré et ses ayants droit doivent être d’abord affiliés et déclarés
à la Caisse Nationale d’assurance maladie avec la charge de l’employeur, de la mise
mensuellement à la disposition de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie de tout
nouveau élément d’immatriculation et tout changement intervenu dans la situation de
son personnel (naissance, décès, divorce, etc.).
La CNAM aura pour mission principale d’appuyer les prestataires à travers la prise en
charge des soins médicaux de ses assurés. Ce lien entre la Caisse et le prestataire est
matérialisé par une convention définissant les droits et obligations de chacune des
parties.
Les risques liés aux accidents du travail et maladies professionnelles demeurent régis
par la législation et la réglementation les concernant.
L’assurance maladie obligatoire donne droit, dans les conditions et selon les modalités
fixées par décret, au remboursement ou à la prise en charge directe des frais de soins
504
Voir l’ordonnance 2005-006 de l’assurance maladie obligatoire en Mauritanie.
505
MORVAN. p, op.cit, p.227.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 219
préventifs, curatifs, et de réhabilitation médicalement requis par l’état de santé du
bénéficiaire et afférents aux prestations suivantes :
Sont fixées, par arrêté conjoint du ministre des Finances, du ministre chargé de la
Santé et du ministre chargé de la Fonction Publique, les listes des spécialités et des
actes médicaux et paramédicaux, des médicaments, de l’appareillage et des frais de
transport sanitaire qui sont couverts par le régime de base.
506
MORVAN. P, op.cit, p.233.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 220
aux ressortissants français ou mauritaniens bénéficiaires du régime français
507
d'assurance maladie qui se rendent dans certaines conditions en Mauritanie » .
Selon la loi n° 2010-018 du 03 février 2010 sont exclues du champ des prestations
garanties par le régime d’assurance maladie de base, les interventions de chirurgie
esthétique et plastique (à l’exception des actes de chirurgie réparatrice et d’orthopédie
maxillo-faciales médicalement requis), « les prothèses dentaires, l’orthodontie, les
cures thermales, la thalassothérapie, l’acupuncture, l’homéopathie, la mésothérapie, la
phytothérapie et en général, les prestations dispensées dans le cadre de la médecine
dite douce ou traditionnelle » 508 . Pour ce qui concerne la vision internationale de
l’assurance maladie « celle-ci représente une réponse de l’organisation de l’accès aux
soins, qui se pose dans tout le pays « des dépenses diverses y sont apportées dans les
histoires nationales »509.
I. Les bénéficiaires
- l’assuré social ;
- le conjoint de l’assuré
- les enfants de l’assuré, sans limite d’âge, atteints d’un handicap les empêchant
d’exercer une activité rémunérée.510
507
Accord entre la France et la Mauritanie « protocole maladie » signé à Paris, le 22 juillet 1965, p.17.
508
Article 5 nouveau de la loi n° 2010-018 du 03 février 2010
509
BRAS. P. l. TABUTEAU. D, op.cit, p.18.
510
Voir l’ordonnance 2005-006 de l’assurance maladie obligatoire en Mauritanie.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 221
Les textes législatifs délimitent le champ d’application et les bénéficiaires de
511
l’assurance maladie obligatoire en Mauritanie .
Tandis que la France, par l’article L 111-2-1 du code de la sécurité sociale résultant de
la loi du 13 aout 2004, rappelle que la nation affirme son attachement au caractère
universel, obligatoire et solidaire de l’assurance maladie, il n‘en reste pas moins que la
notion polysémique d’universalité est ici entendue au sens strict du terme.
« L’universalité se définit par le champ des bénéficiaires de l’assurance maladie, elle
ne revoit ni à l’approche institutionnelle la constitution d’un régime unique de
l’assurance maladie prenant en charge l’ensemble de la population ni à l’approche
solidaire l’accès à tous aux mêmes prestations de soins, aux même tarifs et conditions
de prise en charge »512.
511
Sur ce volet de l’assujettissement, les textes semblent clairs puisque l’article 3 de la loi n° 2010-018 modifiant
certaines dispositions de l’ordonnance n° 2005-006 dispose que « bénéficient du régime d’assurance maladie
l’assuré social, le conjoint de l’assuré, les enfants de l’assuré, âgés de 21 ans au plus, les enfants de l’assuré, sans
limite d’âge, atteints d’un handicap les empêchant d’exercer une activité rémunérée, les ascendants directs de
l’assuré sur la demande de ce dernier. Les conditions et l’assiette de la contribution sont fixées par décret ».
La jouissance du droit à l’affiliation impose, pour son exercice, l’accomplissement de certaines formalités
administratives prévues par l’article 4 du décret 2007-031 du 23/01/2007 et l’article 6 décret 2012-261 du
30/08/2012 fixant les modalités d’application aux salariés et titulaires de pensions des sociétés privées du régime
d’assurance maladie prévu par l’ordonnance 2005-006 du 29 septembre 2005 modifié.
A la date d’aujourd’hui, plusieurs catégories d’assujettis ont été immatriculées. Leur effectif s’élève à près de
10.019 personnes bénéficiant de l’assurance maladie dont 2911 assurés principaux et 7.108 ayants droit (enfants
et conjoints). Il semble également que la mise en place d’un système d’état civil biométrique ait supprimé la
plupart des cas de fraude que l’on pouvait constater dans le passé.
Les protocoles d’accord signés avec certaines grandes institutions ne sont en réalité que des outils de gestion en
matière d’affiliation. Ces accords sont provisoires, ils seront amenés à être résiliés, une fois que la CNAM aura
pu évacuer les charges d’instances en matière du personnel à affilier. Il faut préciser que ces accords ne sont pas
des contrats d’assurances de groupe.
Ainsi, les conditions d’affiliation peuvent varier d’un groupe à un autre. Elles devraient être mises en place par
un arrêté (article 6 du décret 2012-261 du 30/08/2012 fixant les modalités d’application aux salariés et titulaires
de pensions des sociétés privées du régime d’assurance maladie prévu par l’ordonnance 2005-006 du 29
septembre 2005 modifié) qui n’a toujours pas vu le jour.
512
BRAS. P-L, TABUTEAU D, op.cit. p.28.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 222
Au Maroc les personnes couvertes par l’assurance maladie obligatoire sont
« énumérées par l’article2 et 3 de la loi. Il s’agit des assurés eux même et de leurs
ayants droit»513.
Les personnes assurées au Maroc peuvent ainsi y être soit des salariés en activité soit
les titulaires des pensions de retraite.
- les fonctionnaires
- le conjoint de l’assuré
513
LAGHOUALI. M, op.cit, 2008.p.149.
514
LAGHOUALI. M, op.cit, p.150.
515
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 223
- les enfants à la charge de l’assuré, âgé de 21 ans
« La liste des maladies donnant droit à exonération et les conditions dans lesquelles
cette exonération est accordée sont fixées par arrêté conjoint des ministres chargés des
Finances, de la Santé, de la Fonction Publique et de la Défense
Nationale » 516 .Cependant, les prestations garanties au titre du régime d’assurance
maladie de base ne peuvent être remboursées ou prises en charge que si les soins ont
été prescrits ou exécutés sur le territoire national.
516
Article 8 de l’ordonnance 006 du 29 septembre 2005 portant la création d’une assurance maladie obligatoire
en Mauritanie.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 224
par la présente ordonnance et les textes pris pour son application, lorsque le
bénéficiaire tombe inopinément malade au cours d’un séjour à l’étranger.
517
Article 11 de l’ordonnance 006 du 29 septembre 2005.
518
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 225
L’assurance maladie obligatoire donne droit dans les conditions et selon les modalités
par décret au remboursement ou à la prise en charge directe des frais de soins
préventifs, curatifs et de réhabilitation médicalement requis par l’état de santé du
bénéficiaire et offrant les prestations suivantes :
Pour les assurés mentionnées à l’article 3 du Décret n° 144-2006 fixant les taux de
cotisation et conformément à l’article 34 de l’ordonnance n°2005-006 du 29 septembre
519
Voir l’ordonnance 2005-006 de l’assurance maladie obligatoire en Mauritanie
520
BARJOT. A, La sécurité sociale 1997.p.23.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 226
2005, les taux de cotisation correspondant respectivement à chaque groupe d’assurés et
521
celui supporté par l’État sont fixés en Mauritanie comme suit :
521
L’affiliation à la CNAM est prévue par les textes législatifs et réglementaires notamment les articles 29 et 30
de l’ordonnance 2005-006. Les garanties de la CNAM couvrent certaines catégories de personnes mentionnées à
l’article 2 de l’ordonnance 2005-006 modifiée par la loi 2010-018 du 3/02/2010 et l’article 1er de la loi 2010-007
du 7 février 2012 portant extension du régime d’assurance maladie institué par l’ordonnance n° 2005-006 du 29
septembre 2005 aux employés des sociétés privées, aux journalistes de la presse privée et à d’autres groupes
professionnels. Ces assujettis à l’assurance maladie sont :
les parlementaires et les fonctionnaires et agents de l’Etat (groupe I) ;
les personnels des forces armées en position d’activités (groupe II) ;
les titulaires de pensions de retraite parlementaire, et les titulaires de pensions de retraite civile ou militaires issus
des groupes I et II ;
les employés des établissements publics, des sociétés à capitaux publics et des personnes morales de droit public
(groupe IV) ;
les titulaires de pensions de retraite des établissements publics, des sociétés à capitaux publics et des personnes
morales de droit public (groupe V) ;
Et à leur demande les membres des ordres professionnels légalement reconnus (groupe VI) ;
les salariés des collectivités locales et leurs établissements publics ; les salariés des projets et autres structures
administratives bénéficiant de l’autonomie financière ;
les personnes exerçant une profession libérale ;
les salariés et titulaires de pension du secteur privé, des associations de droit privé et autres organisations de la
société civile ;
les journalistes professionnels et collaborateurs de presse qui fournissent d’une manière régulière à une agence
ou à une entreprise de presse privée quotidienne ou périodique, des articles d’information, des reportages, des
dessins ou photographies, à la condition toutefois que les personnes concernées soient titulaires de la carte
professionnelle de journaliste ;
Les travailleurs indépendant avec ou sans local qui pour leur propre compte exercent une activité génératrice de
revenu quel que soit la nature de l’activité ou du revenu.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 227
Catégories Assuré État
Parlementaires 5%
5%
L’assiette de cotisation en France présente certaines irrégularités, son étendue est fixée
de façon autoritaire et les assiettes différent d’un régime à l’autre. Le texte directeur,
l’article L.242-1 du code de la sécurité sociale, dispose que pour le calcul des
cotisations des assurances sociales, des accidents du travail et des allocations
familiales, sont considères comme rémunérations toutes les sommes versées aux
travailleurs en contre partie ou à l’occasion du travail, notamment les salaires ou gains,
les indemnités de congés payés, primes, gratifications et tout autre avantage en argent,
ou en nature. Mais les cotisations de sécurité sociale en France sont assises sur les
revenus professionnels (revenu d’activité et de remplacement)522.
522
XAVIER. P, Droit de la sécurité sociale, Dalloz, 2015, p.91.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 228
organismes de la sécurité sociale (notamment l’URSSAF) et relèvent, en cas de litige,
523
du contentieux général de la sécurité sociale .
-les assiettes minimum : l’assiette ne peut être inférieure au montant total du SMIC et
« des indemnités, primes ou majorations s’ajoutant audit salaire minimum en vertu
d’une disposition législative ou réglementaire »524, (CSS, art. R. 242-1, al.6) ;
- plafond : les cotisations ne sont pas toujours calculées sur l’assiette entière et celle-ci
se limite au plafond de la sécurité sociale pour la cotisation patronale d’assurance
vieillisse et la cotisation de base due au fonds national d’aide au logement (FNDL).
523
Ibid.
524
MORVAN. P, op.cit.p.415.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 229
L’extension envisagée s’inscrit dans le cadre de la politique engagée par le
gouvernement, en vue de garantir à la population un meilleur accès aux services de
base, notamment en matière de santé. Elle est également conforme à la feuille de route
qui sert de référence au développement de la CNAM et qui prévoit un élargissement
graduel du périmètre de couverture devant aboutir à terme à une assurance maladie
universelle. L’élargissement de la base de couverture devra porter le volume des
adhésions à un niveau permettant de ramener les dépenses fixes à un taux supportable
à long terme et de réduire, en même temps, le coût des soins. « Le taux de cotisation
en Mauritanie, pour chacun des groupes d’assurés prévus à l’article 1er ci-dessus, est
fixé par décret sur la base du salaire ou du revenu. Ce taux est pris en charge, dans une
proportion appropriée, par l’assuré qui a la qualité de salarié et par l’employeur.
L’assuré social travaillant pour son propre compte supporte la totalité de la cotisation.
Le taux de cotisation supporté par le bénéficiaire d’une pension relevant de l’une des
catégories ci-dessus est fixé par décret. « L’assiette de cotisation ainsi que les
différentes étapes de son application sont fixées par décret »525.
La mise en œuvre de cette mesure risque cependant d’indisposer les cadres de certains
établissements, habitués à des faveurs en matière de prestations sociales. Elle ne
manquera pas, non plus, d’engendrer au départ quelques mécontentements parmi les
salariés qui verront leurs rémunérations assujetties à des prélèvements obligatoires.
Mais ces réactions devront s’estomper assez rapidement et resteront marginales par
rapport au sentiment de satisfaction que cette mesure suscitera au sein des groupes
nouvellement couverts par l’assurance maladie. Les articles qui sont modifiés ou
complétés sont les articles, 2 ; 3 ; 5 ; 25 alinéa 2 ; 33 ; 34 alinéas 2 et 3 de
l’ordonnance 2005 - 006 du 29 septembre 2005 portant institution d’un régime
d’assurance maladie.
525
Article2 de Loi n° 2012-007 portant extension du régime d’assurance maladie institué par l’ordonnance n°
2005-006 du 29 septembre 2005 aux employés des sociétés privées, aux journalistes de la presse privée et à
d’autres groupes professionnels
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 230
A. Les nouveaux assurés du régime mauritanien
- titulaires des pensions de retraite des établissements publics, des sociétés à capitaux
publics et des personnes morales de droit public (Groupe V) et à leur demande,
membres des ordres professionnels légalement reconnus (Groupe VI).
- ses enfants à charge ou poursuivant des études jusqu’à l’âge limite respectivement,
de 16 et 20ans 526 ;
- étrangers : les personnes de nationalité étrangère ont droit et ouvrent droit aux
prestations d’assurance maladie, maternité et décès s’ils sont en situation régulière au
526
Code de sécurité sociale Française, art. R.313-12.
527
MORVAN.P, op.cit, p.229.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 231
regard de la législation sur le séjour et le travail des étrangers en France (CSS, art, R.
161-25-1, L.115-6 et D.115-1).
Les ayants droit étrangers majeurs d’un assuré doivent remplir la même condition
528
(CSS, art L. 161-25-2 et D. 161-15)
- l’assuré social ;
- le conjoint de l’assuré ;
- les enfants de l’assuré, sans limite d’âge, atteints d’un handicap les empêchant
d’exercer une activité rémunérée ;
528
Ibid.
529
La loi 2010 -018 du 03/02/2010 - modifiant ou complétant certaines dispositions de l’ordonnance 2005-006 du
29 septembre 2005
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 232
maxille faciale médicalement requis), les prothèses dentaires, l’orthodontie, les cures
thermales, la thalassothérapie, l’acupuncture, l’homéopathie, la mésothérapie, la
phytothérapie et en général, les prestations dispensées dans le cadre de la médecine
530
dite douce et traditionnelle.
Les taux de cotisation correspondant aux groupes d’assurés IV, V et celui supporté par
l’employeur sont fixés comme suit : Conformément à l’article 34 de l’ordonnance
n°2005-006 du 29 septembre 2005, les taux de cotisation correspondant
respectivement à chaque groupe d’assurés et celui supporté par l’État sont fixés
comme nous l’avons déjà montré. L’assiette des cotisations est définie par les
dispositions de l’article 33 de l’Ordonnance 2005-006 du 29 septembre 2005.
Les produits des cotisations sont versés dans le compte de la Caisse Nationale
d’Assurance Maladie (CNAM), ouvert au Trésor Public.
530
L’article 33 de la loi n°2010 -018 du 3 février 2010 - modifiant ou complétant certaines dispositions de
l’ordonnance 2005-006 du 29 septembre 2005.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 233
préventifs, destiné non seulement à rétablir la santé mais encore prévenir la
531
maladie » il faut rappeler ici que « que les régimes de sécurité sociale ont pour objet
une protection plus ou moins étendue contre la maladie cette protection peut être
réaliser à partir de deux conception opposées : la conception libérale et la conception
532
du service général de santé » . en outre, « l’assurance maladie apparait comme le
moyen d’accroitre les possibilités des individus en substituant à la solvabilité
individuelle, forcement très limitée, une solvabilité collective beaucoup plus étendue,
obtenue grâce à une compensation des charges entre les assurés, la collectivité
publique a un rôle limité à la protection générale de la santé »533.
Pour rapprocher ses services des assurés et leur faciliter l’accès aux soins, la CNAM a
installé des bureaux d’accueil dans chacun des hôpitaux publics de Nouakchott. En
guise de contribution au développement du secteur de la santé, la CNAM injecte des
ressources substantielles et durables dans les structures médicales. Ainsi, depuis le
début de son activité, la Caisse a versé à ces structures plus d’un milliard d’ouguiyas
en contrepartie de leurs prestations.
Globalement, la CNAM déploie des efforts soutenus pour mener à bien les tâches qui
lui sont dévolues, mais elle se trouve confrontée à des défis de plusieurs ordres : des
défis liés à l’activité qu’elle mène dans l’accomplissement de sa mission et d’autres en
531
NETTER. F, op.cit, p.76.
532
Ibid. p.77.
533
Ibid. P.78.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 234
rapport avec son champ d’intervention en général. Ces défis n’empêchent pas la
534
CNAM d’avoir une vue plus ou moins claire de son avenir.
Un bilan d’étape a mis en relief certains facteurs qui pourraient pénaliser lourdement
le fonctionnement de la CNAM et conduire, à moyen terme, à un déséquilibre
financier.
En Mauritanie, les arriérés de cotisations se chiffrent sur les dernières trois années
d’activité (2014-2017) de la CNAM à environ 500 000 000 UM.
- la cotisation des parlementaires a été calculée sur la base d’un salaire mensuel
d’environ 100 000 UM, alors que l’article 33 de l’ordonnance instituant le régime
d’assurance maladie énonce que la cotisation des parlementaires est assise sur
l’ensemble des rémunérations perçues, y compris les indemnités et primes ; il en est de
534
Art 2 sur la base de tarification nationale de référence prévue à l’art 10 de l’ordonnance 2005 -006 du 29
septembre, 2005.
535
MORVAN. P, op.cit, p.542.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 235
même pour les fonctionnaires en poste à l’étranger dont les cotisations ne sont pas
prélevées, sur la totalité de leur rémunération ;
- la CNAM n’a jamais reçu de cotisation au titre des retraités, depuis le démarrage de
ses activités, bien que les retenues aient toujours été effectuées sur leurs pensions. Par
ailleurs, il importe de déterminer qui doit supporter la part patronale des cotisations en
ce qui concerne les retraités. Cette situation concerne tous les retraités (fonctionnaires,
auxiliaires, forces armées, employés du secteur parapublics)
En trois ans d’activité, la CNAM a dépensé 3 300 000 000 UM (soit 25% de son
budget cumulé sur cette période) pour prendre en charge les soins à l’extérieur de 1750
évacués536, soit environ 1% seulement de la population assurée.
Il faut souligner que certains motifs d’évacuation se rapportent à des pathologies très
onéreuses que l’assurance maladie n’est pas en mesure de prendre en charge, en raison
de leur coût particulièrement élevé. A titre d’exemple, les soins d’un patient pour une
transplantation hépatique ou cardiaque peuvent coûter la somme de cent millions
d’ouguiya. D’autre part, le Conseil national de santé (C N S) recommande un
accompagnant pour chaque évacué, ce qui contraint la CNAM à dépenser des
montants importants pour la prise en charge d’accompagnements, alors que l’état de
santé des évacués ne nécessite pas souvent cette présence.
536
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 236
- la signature de contrats programme permettant à la CNAM de contribuer au
renforcement des capacités de structures médicales spécialisées, telles que le Centre
national de cardiologie et le Centre national d’oncologie, afin de soigner sur place les
maladies faisant l’objet du plus grande nombre d’évacuations à l’étranger. L’objectif
de cette politique est d’arriver graduellement à la couverture d’une assurance maladie
pour l’ensemble de la population. C’est sur cette base qu'est née la Caisse Nationale
d’Assurance Maladie (CNAM) chargée de la gestion de ce régime d'assurance maladie
obligatoire de base. La CNAM devient donc un régime « fourre-tout » dont il serait
utile de délimiter clairement le champ d’application537 ;
- la renégociation des conventions avec les prestataires étrangers dans le sens d’une
révision de la tarification, des durées d’hospitalisation et de la fréquence des rendez-
vous de contrôle 538 . Des conventions seront également négociées avec d’autres
prestataires étrangers pour faire jouer pleinement la concurrence ;
- la mise en œuvre d’une approche de prévention dans le cadre des efforts déployés par
le ministère de la Santé539, en vue de réduire la prévalence des maladies chroniques
qui vont constituer rapidement un poste de dépenses névralgique pour l’assurance
maladie (cancers, maladies cardiovasculaires, maladies respiratoires, allergie, diabète,
etc.).
537
TAQUET. F ALIOU. S, op.cit p.4.
538
Ibid.
539
Washington, DC. Bilel, S. 2010. Politiques d’emploi des jeunes dans les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-
Orient (Rapport technique, no 32). Genève, Association internationale de la sécurité sociale.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 237
C. Les obstacles à l’organisation
- l’absence d’un siège : l’institution ne dispose pas d’un siège pouvant abriter
l’ensemble de ses services actuellement éparpillés entre plusieurs locaux en location ;
540
TAQUET. F, ALIOU.S, op.cit p.14.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 238
des données de référence relatives aux assurés, de faire gagner du temps aux
différentes parties impliquées et de contribuer en somme à la modernisation de
l’Administration
La France qui dépense plus que 485 Md euros est d’ailleurs gravement touchée par la
fraude de la sécurité sociale, or, ne pas respecter ou ne pas faire respecter les règles
d’attribution des prestations ou de paiement des cotisations sape la confiance des
citoyens dans un système indispensable et légitime 541 . La forme de cette sanction
pénale contre la fraude en France s’article sur les points suivants :
- « Procédure pénale
- Contraventions
- Délits d’entremise illicite et d’incitations à la fraude
- Escroquerie
- Délit général de fraude aux prestations sociales
- Fraudes particulières
- Sanctions administratives de la fraude (prestations familiales ou
vieillesse) »542.
541
Communication - sécurité sociale.fr/ est ce que la sécurité sociale lutte contre la fraude 05/06/2015
542
MORVAN. P, op.cit, p.556;
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 239
Il faut noter également que « la loi n02005-882 du 2août 2005 puis la loi de
financement de la sécurité sociale pour 2006, 2007, 2008, 2009, 2010 et 2011ont
renforcé l’arsenal de la lutte contre la fraude au sens large qui inclut aussi bien la
543
fraude aux prestations que la soustraction frauduleuse au paiement des cotisations » .
Au cours des dernières années, plusieurs tentatives de fraude ou fraudes avérées ont
été décelées sous la forme de fausses factures, de faux actes d’état civil (mariage ou
filiation) et quelquefois de faux passeports.
Cependant, ces actions ne peuvent porter leurs fruits que si les autorités émettrices des
actes constitutifs des dossiers prennent conscience de la menace que la fraude et la
falsification font peser sur l’assurance maladie et s’engagent résolument dans le
combat mené contre ces pratiques.
543
MORVANT. P, op.cit, p.557.
544
CNAM
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 240
II. Défis liés à des facteurs externes à l’activité
La CNAM fait face à des défis importants en rapport avec son champ d’intervention,
ses mécanismes de financement et son cadrage stratégique. Ces défis requièrent des
actions d’envergure qui dépassent le domaine de compétence de l’institution.
Après quelques années d’activité, l’effet recherché ne s’est pas produit : la baisse des
tarifs du privé n’a pas eu lieu et une double tarification a vu le jour au niveau du
public545, si bien que les assurés préfèrent parfois dissimuler leur livret d’assurance
maladie, de crainte de payer plus cher dans les hôpitaux publics que les malades non
assurés, tandis que dans le privé, les prix facturés demeurent largement supérieurs aux
tarifs de la CNAM, ce qui déprécie le niveau des remboursements des frais de soins.
545
ONS, op.cit, p.12.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 241
De même, la CNAM n’est pas en mesure de mener un contrôle adéquat des
prescriptions médicales en raison de l’absence d’un référentiel thérapeutique. En
conséquence, la porte est ouverte aux abus en matière de prescription des soins et à la
montée des coûts des prestations. Le contrôle de la qualité des services rendus par les
prestataires, ainsi que leur pertinence par rapport à l’état de santé des bénéficiaires,
nécessitent la mise en place préalable d’un référentiel thérapeutique.
Il importe à cet égard de mettre donc en place une structure de régulation du système
de santé chargée d’élaborer une tarification nationale et un référentiel thérapeutique de
nature à favoriser le développement de l’assurance maladie. Cette entité aura
également une mission d’évaluation des pratiques professionnelles et des modalités
d’organisation des soins.
Le niveau actuel des cotisations ne permet pas d’assurer l’équilibre financier à moyen
terme du régime d’assurance maladie. Il convient de souligner à cet égard que le taux
de cotisation en vigueur à la CNAM n’a pas été fixé sur la base d’une étude
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 242
actuarielle, mais plutôt en convertissant sous forme de cotisations l’enveloppe
budgétaire que les pouvoirs publics avaient accordée à la CNAM en 2007.
Une revalorisation des taux de cotisation n’étant pas envisageable dans le contexte
actuel, il y a lieu de réfléchir à d’autres formes de financement pour renforcer les
ressources financières de l’assurance maladie, comme une taxe sur le tabac ou sur la
téléphonie mobile, à l’exemple de ce qui est fait dans d’autres pays.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 243
Section 2. Les enjeux de l’assurance maladie
obligatoire en Mauritanie
La Mauritanie a fait le choix d’un régime d’assurance maladie visant à garantir l’accès
des moins nantis aux soins essentiels et à développer des mécanismes de solidarité et
de partage du risque.
L’objectif visé par les pouvoirs publics est d’arriver graduellement à une couverture
universelle de l’ensemble de la population mauritanienne546. C’est dans ce contexte
qu’est née la Caisse Nationale d’Assurance Maladie, chargée de la gestion du régime
d’assurance maladie. Outre son aspect couverture des soins pour l’ensemble de la
population assujettie, elle est sensée forcément réguler le système de santé dans sa
globalité, à travers un contrôle efficient de l’impact des ressources qu’elle injecte.
L’assurance maladie obligatoire a été instituée pour améliorer l’état de santé des
catégories de la population concernées par ce régime. Elle joue également un rôle
déterminant dans le financement du secteur de la santé.
546
Communication du conseil des ministres 2007, mais cet objectif est loin d’être atteint si le gouvernement de
la Mauritanie ne travaille pas sur les infrastructures sanitaires et les ressources humaines en la matière.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 244
de la population547. Rappelons que les principes fondamentaux de l’assurance maladie
en France et selon l’article L. 111-2-1 du code de la sécurité sociale, précédemment
cité issu de la loi n02004-810 du 13aout 2004 sont : - « la nation affirme son
attachement au caractère universel, obligatoire et solidaire de l’assurance
548
maladie » ;
- indépendamment de son âge et son état de santé, chaque assuré social bénéficie,
contre le risque et les conséquences de la maladie, d’une protection qu’il finance selon
ses ressources ;
- « l’État, qui définit les objectifs de la politique de santé publique, garantie l’accès
effectif des assurés aux soins sur l’ensemble du territoire »549.
Le financement de l’assurance maladie obligatoire est assuré par une retenue sur les
salaires bruts et pensions et une contribution patronale en moyenne de l’ordre
respectivement de 4% et 5%. Ces fonds sont gérés par la Caisse Nationale d’Assurance
Maladie, établissement public, confronté aujourd’hui à de difficultés réelles liées à la
conjugaison de facteurs internes et externes
547
BRAS. P-l. TABUTEAU. D, op.cit.p.28.
548
MORVAN. P, op.cit.p.183.
549
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 245
mauritanien d’assurance maladie doit asseoir des garanties et des principes qui
appuient sa philosophie et sa conception.
Au Maroc, d’ailleurs, l’objectif est d’assurer une viabilité aussi durable, cohérente que
possible550.
I. L’Organisation
Les problèmes organisationnels les plus patents sont liés, d’une part, à l’absence d’un
siège pouvant abriter l’ensemble des services de la CNAM et, d’autre part, à la qualité
du système d’information.
En effet, les différents services de la CNAM sont dispersés ce qui ne favorise pas une
utilisation optimale des ressources et induit des charges financières importantes.
De même, la CNAM a très tôt ressenti l’intérêt de disposer d’un système d‘information
adéquat mais le démarrage précipité de l’institution a eu pour effet de limiter la qualité
des choix matériels et logiciels ainsi que les dispositifs de sécurité et d’intégrité du
système.
Le système mis en place ne prend pas en charge toutes les fonctions et métiers. Aussi,
des craintes subsistent quant à la capacité technique de ce système à prendre en charge
la totalité de l’activité de la CNAM.
550
LAGHOUALI. M, op.cit p.144.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 246
Egalement, la gestion de l’espace est un préalable au développement de toute
entreprise. De même, le système d’information constitue une pièce fondatrice du
système de gestion des organisations.
Dans ce cadre, Il est impérieux pour la CNAM de disposer d’un local adapté et
fonctionnel qui puisse permettre l’utilisation optimale des ressources humaines et
matérielles. Il est aussi essentiel pour la CNAM de se doter d’un système
d’information intégré, évolutif, modulaire et sécurisé.
Les pouvoirs publics ont décidé d’affecter à la CNAM, les locaux abritant
actuellement la mission diplomatique chinoise. Il est important que cette décision soit
concrétisée.
Les ressources financières de la CNAM ne lui permettent pas de prendre en charge les
pathologies dont les frais de soins sont particulièrement onéreux. Elles doivent être
prises en charge financièrement à hauteur d’un plafond par la CNAM, le reste devant
être supporté par l’État. Il importe à cette fin d’adopter un instrument juridique fixant
les conditions de prise en charge de ces pathologies551.
551
Proposition faite par la CNAM au ministère de la santé année 2012
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 247
cancers, maladies cardiovasculaires, maladies respiratoires, allergies, diabètes, etc.
« Ces pathologies sont effet l’une des causes majeures de l’augmentation du nombre
d’Affections de longue durée (ALD) qui constitueront à l’avenir un poste de dépenses
552
névralgique pour l’assurance maladie » .
Le niveau actuel des taux de cotisation ne permet pas dans le contexte qui prévaut
d’assurer l’équilibre financier à moyen terme du régime d’assurance maladie. En effet,
il importe de souligner que les taux de cotisation en vigueur à la CNAM n’ont pas été
fixés sur la base d’une étude actuarielle mais plutôt en convertissant sous forme de
cotisations l’enveloppe budgétaire que les pouvoirs publics avaient en 2007 553
accordée à la CNAM.
Il est difficile d’envisager dans le contexte actuel une revalorisation des taux de
cotisation mais il est tout aussi urgent, pour pallier aux insuffisances de ressources
financières, de réfléchir à l’introduction d’autres formes de financement de l’assurance
maladie comme une taxe sur le tabac ou sur la téléphonie mobile à l’image de ce qui
est retenu dans d’autres pays.
552
Service de contrôle médical de la CNAM
553
Service de gestion CNAM
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 248
II. La maîtrise du coût des évacuations
La CNAM a pris conscience de l’utilité d’agir à temps pour maitriser le coût des
évacuations afin d’éviter qu’une hémorragie financière, avec de lourdes conséquences
sur l’activité de la CNAM, ne se produise. C’est, à cet effet, que des mesures portant
sur différents aspects, ont été prises.
554
Service juridique de la CNAM
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 249
partage des risques et de ramener les dépenses fixes à un taux supportable à long
terme. Ceci est possible en faisant profiter les autres démembrements de l’État de ses
acquis. Ainsi, l’extension de la couverture d’assurance maladie dans un premier temps
aux salariés du secteur parapublic devient un impératif pour élargir la base de
couverture du régime d’assurance maladie obligatoire et donc réduire le coût des soins.
B. Le recadrage stratégique
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 250
De manière spécifique, il s’agira donc de faire un audit un juridique en vue d’aboutir à
des propositions concrètes de solutions aux différentes difficultés qui se posent à
l’opérationnalisation des activités de la CNAM555.
La CNAM a souhaité un audit de ses activités avec les axes de réflexion suivants :
555
FRANÇOIS T, ALIOU S, Etude relative à la réalisation de l’audit juridique de la CNAM, Nouakchott, 2013,
p.8.
556
Ibid.
557
Ibid.
558
Ibid.
559
Ibid.
560
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 251
fondé sur le principe contributif et sur celui de la mutualisation des risques au profit
des personnels ci-dessous et leurs ayants droit.
C. Mode de financement
Selon les données que nous avons obtenues, la population cible de la CNAM, avant
son extension aux établissements publics, était estimée à près de 300.000 personnes.
En juin 2013, la population assurée à la CNAM était de 10.019 personnes bénéficiant
de l’assurance maladie dont 2911 assurés principaux et 7.108 ayants droit (enfants et
conjoints) mais avec aussi près de 289.283 dossiers d’affiliés à traiter à l’avenir. Sur le
plan financier, la CNAM disposait d’un budget annuel de l’ordre de huit milliards
d’UM dont 30% pour le fonctionnement, 25% pour la prise en charge des évacuations
à l’étranger et le reste pour la prise en charge des soins au niveau national561.
Cependant l’on notera que ces chiffres sont antérieurs au décret 2012-261 du 30 août
2012 ayant étendu le régime à de nouvelles catégories de personnes 562 . On peut
561
THIAM CHEIKH, OULD SIDI. SIDI MOHAMED, La Protection Sociale en Mauritanie, .mission
parlementaire.2011. p. 36.
562
La situation n’est pas ici très claire. La loi n° 2010-018 du 3 février 2010 édicte que : « l’assiette des
cotisations des assurés est définie selon le statut de rémunération ou de revenu des personnes assujetties. Pour les
groupes I, II et IV [c'est-à-dire, parlementaires, fonctionnaires et agents de l’Etat (groupe I), personnel des forces
armées en position d’activité (groupe II), employés des établissements publics, des sociétés à capitaux publics et
personnes morales de droit public (groupe IV)], la cotisation est assise sur l’ensemble des rémunérations perçues
par les salariés y compris les indemnités et primes. Pour les groupes III et V [c'est-à-dire aux titulaires de
pension de retraite de parlementaire, et aux titulaires de pensions de retraite, civiles ou militaires issus des
groupes I et II (groupe III) et aux titulaires des pensions de retraite des établissements publics, des sociétés à
capitaux publics et des personnes morales de droit public (groupe V)] la cotisation est assise sur le montant
global de l’ensemble des pensions de retraite, de vieillesse, d’invalidité ou d’ayant cause servies par les régimes
de retraite de l’assuré, à l’exception de la pension de retraite complémentaire, lorsqu’elle existe. Pour le groupe
VI [c'est-à-dire, et sous réserve de leur demande, les membres des ordres professionnels légalement reconnus], la
cotisation est assise sur la base d’un revenu professionnel dont le montant est fixé par décret. Enfin, la loi du 7
février 2012, portant extension du régime aux employés des sociétés privées, aux journalistes de la presse privé
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 252
aujourd’hui davantage considérer que la CNAM devrait couvrir environs 10% de la
population. Les ressources du régime d’assurance maladie sont constituées par :
Les cotisations prévues par l’ordonnance n°2005-006 portant institution d’un régime
d’assurance maladie et les majorations, astreintes et pénalités de retard qui leurs sont
éventuellement appliquées ;
Enfin, « Le principe de la TVA sociale est d'augmenter le taux de TVA pour financer
la protection sociale. Actuellement, le taux de TVA moyen est de 14%. Un taux plus
élevé (18%) s'applique sur les produits pétroliers et les services de
télécommunications. A titre indicatif, la TVA mauritanienne correspondait à environ
22,4 % des recettes budgétaires de l’année 2012563 ».
et à d’autres groupes professionnels dispose dans son article 2 dernier alinéa que «l’assiette de cotisation ainsi
que les différentes étapes de son application sont fixées par décret».
Mais là où la situation devient complexe, c’est que l’arrêté conjoint du 2025 du 14/11/2010 « fixant les
modalités de versement des cotisations à l’assurance maladie, des majorations et pénalités de retard », édicte le
point suivant dans son article 2 relatif à l’assiette des cotisations dues : « les cotisations ainsi que la part
patronale sont dues pour chaque mois au cours duquel se situent une période de services effectifs, une période de
congés rémunérés, ou toute autre période pour laquelle l’employeur est tenu au paiement de tout ou partie de la
rémunération ». Et à l’article 3 d’ajouter : « par rémunération, on entend la somme brute représentative des
salaires, indemnités et primes versées au travailleur en contrepartie du travail fourni. L’ensemble de ces sommes
constitue l’assiette des cotisations à l’assurance maladie ».
563
TAQUET. F, SALL. A., op.cit, p.113
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 253
Dans sa première phase, à partir de son démarrage effectif en 2007, le régime
d’assurance maladie s’est limité aux catégories socioprofessionnelles les plus
structurées du point de vue de l’organisation administrative et de la régularité des
revenus car la gestion de l’assurance maladie suppose une cotisation permanente et
garantie à travers une adhésion obligatoire et un prélèvement à la source des salaires.
Pour les titulaires de pensions de retraite civiles et militaires, elle est assise sur le
montant global de l’ensemble des pensions de retraite, de vieillesse, d’invalidité,
servies par les régimes de retraite de l’assuré, à l’exception de la pension de retraite
complémentaire.
Le taux de cotisation à la CNAM est fixé par décret et doit être calculé de manière à
assurer l’équilibre financier des opérations relatives à chacun des groupes assujettis, en
tenant compte des sommes soumises à cotisations, des charges des prestations, des
coûts de gestion administrative et du prélèvement pour chacun des groupes d’assujettis
ainsi que pour alimenter les réserves prévues.
Notons que la plus grosse contribution financière à la CNAM est fournie par l’État en
sa qualité d’employeur.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 254
La CNAM en tant qu’organisme gestionnaire est tenue d’appliquer un plan comptable
spécifique, en conformité avec la législation et la réglementation en vigueur. Il tient
une comptabilité séparée pour chaque groupe d’assurés564.
Depuis le démarrage de ses activités, la CNAM s’est attelée à réaliser les objectifs qui
lui sont assignés à savoir les opérations d’immatriculation des bénéficiaires, du
remboursement des frais pharmaceutiques, des prises en charges pour des
hospitalisations dans les structures médicales nationales ou des évacuations à
l’étranger.
564
Cependant, il est utile de se demander si cette situation est favorable à la CNAM. En droit comparé, et plus
spécifiquement dans le droit français (V. CSS art L 221-1 relatif à la CNAM des travailleurs salariés) les
missions des caisses (qui constituent des EPA) sont limitées et ne s’étendent certainement pas à l’exercice d’une
quelconque activité commerciale ou lucrative. Les caisses ne disposent pas en outre des compétences pour
exercer des actions qui ne rentrent pas dans leur objet. Il est donc souhaitable à notre avis de repréciser les
dispositions de l’article 7 de l’ordonnance 2005-006 afin d’éviter toute dérive aux conséquences juridiques très
difficiles pour l’application de la règle de droit.
565
FRANÇOIS T, ALIOU. S, étude relative à la réalisation de l’audit juridique de la CNAM, Nouakchott,
septembre 2013, p.19.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 255
Dans ce cadre, la CNAM a signé des conventions avec plus de 714 structures
médicales et pharmaceutiques, en plus de 64 centres de santé et 450 postes de santé,
couvrant ainsi l’ensemble du territoire national. Concernant les évacuations sanitaires,
elle a signé des conventions médicales avec 13 structures médicales couvrant le
Maroc, la Tunisie, le Sénégal et la France.
La population cible de la CNAM avant son extension aux établissements publics est
estimée à 250.000 personnes. En juin 2010,, la population assurée à la CNAM se
chiffrait à 43.000 assurés principaux soit plus de 165.000 personnes ce qui représente
près de 6% de la population. En 2016 plus de 325 000 personnes sont assurées à la
CNAM.
Sur le plan financier, la CNAM dispose d’un budget annuel de l’ordre de 5 milliards
d’UM dont 30% pour le fonctionnement, 25% pour la prise en charge des évacuations
à l’étranger et le reste pour la prise en charge des soins au niveau national566.
Il est à signaler que les risques liés aux accidents du travail et les maladies
professionnelles demeurent régis par les dispositions de la loi 67/39 du 3 février 1967
instituant un régime de sécurité sociale en Mauritanie. L’assurance maladie gérée par
566
En effet, la modification apportée au décret 2006-135 à travers le décret 2012-213 du 27/08/2012 modifiant et
complétant certaines dispositions du décret 2006-135 du 7/12/2006 fixant les règles d’organisation et de
fonctionnement d’un établissement public dénommé «Caisse Nationale d’Assurance Maladie», oriente
substantiellement la nature juridique de la CNAM. En clair, ce nouveau dispositif réglementaire permet à la
CNAM d’avoir des participations financières dans le capital de certaines entreprises (article 11 nouveau du
décret précité). Cette disposition envisage la délibération du Conseil d’administration sur :Les participations
financières ;L’exercice de toute activité commerciale ou lucrative.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 256
la CNAM donne droit au remboursement ou la prise en charge directe des frais de
soins préventifs, curatifs et de réhabilitation médicalement requis par l’état de santé du
bénéficiaire et afférents aux prestations suivantes :
Sont exclues du champ des prestations garanties par le régime d’assurance maladie de
base, les interventions de chirurgie esthétique, les cures thermales, l’acupuncture, et,
en général, les prestations dispensées dans le cadre de la médecine dite douce ou
traditionnelle.
2. taux de couverture
Il convient que la CNAM puisse dans ses activités, bénéficier d’un renforcement de la
souplesse de la gestion des activités et programmes. Cela est de nature à contribuer
grandement à ses objectifs de remboursement des prestations et renforcement de
l’offre de la qualité des soins dans le pays567 :
Hospitalisations 90%, à noter que la part payée par l’assuré ne peut dépasser 10 000
UM par hospitalisation ; Consultations 80% ; évacuations 100% ; médicaments 67%,
567
Proposition de texte, dans le cadre d’un amendement par la loi . L’article 7 de l’ordonnance n 0 2005-006 du
29 septembre 2005 est abrogé et remplacé par les dispositions suivantes : l’amission de l’organisme gestionnaire
consiste à : Assurer les conditions d’équilibre financier du régime d’assurance maladie de base ; Améliorer
l’offre des couvertures sanitaire aux assurés ; Promouvoir les actions de prévention d’éducation et d’information
de nature à améliorer l’état de santé de citoyens ; Contribuer à optimiser les services des prestations du service
de la santé ; Contrôler l’allocation des ressources aux prestataires ; Diriger le contrôle médical ;Assurer le
contrôle et les recouvrements des cotisations.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 257
mais l’assuré ne paye pas plus de 1500UM par médicament ; examens biologiques
80% ; examens radiologiques 80% Affection de longue durée Exonération partielle ou
totale, selon une procédure spécifique ; rééducation fonctionnelle 90%.
- Diabète ;
568
Toutefois, il est un point à envisager dans le cadre de l’EPIC. Peut-on permettre à une caisse de sécurité
sociale d’accomplir des opérations financières avec n’importe quel opérateur privé? Au cours de nos rencontres,
a été soulevé le cas de l’investissement de la CNAM dans une usine de sucre ! Est-ce l’objet d’une caisse de
sécurité sociale d’investir dans une entité de ce type ? A une heure, où la plupart des pays montrent une volonté
de lutter contre l’obésité, n’y a-t-il pas en outre un certain paradoxe à procéder à un tel investissement ? Quelles
seraient les conséquences pour la CNAM et aux yeux des adhérents, d’une éventuelle déconfiture de l’entreprise
où l’organisme a investi de l’argent ? Toutes ces questions doivent évidemment entrer en ligne de compte avant
de choisir un statut ! Il convient donc, à notre avis de fixer des gardes fous, des limites aux participations
financières ou à l’exercice d’activité commerciale et lucrative en prévoyant que ces activités doivent avoir un
rapport direct, connexe ou complémentaire avec l’objet ou les missions de la caisse (modification de l’article 11
du décret n° 2006-135 du 7 décembre 2006 lui-même déjà modifié par le décret n° 2012-213 du 27 août 2012)
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 258
- Hypertension artérielle ;
- Epilepsie ;
- Drépanocytose ou thalassémie,
- Asthme ou broncho-pneumopathie chronique ou obstructive ;
- Mucoviscidose ;
- Maladies dégénératives du système nerveux ;
- Psychoses;
- Dialyse rénale ;
- Sclérose en plaque;
- Affections malignes si l’évacuation n’est plus nécessaire.
Dans tous les cas, la facturation des prestations de soins doit être établie suivant les
règles définies par arrêté conjoint des ministres chargés des Finances et de la Santé sur
proposition de l’organe délibérant de l’organisme gestionnaire. Le remboursement ou
la prise en charge des frais engagés par les bénéficiaires de l’organisme gestionnaire
est effectué :
- à l’acte, sur la base des nomenclatures des actes professionnels fixées par arrêté
du ministre chargé de la Santé ;
- sous forme de forfait, par pathologie ou par groupe homogène de maladies ;
- sous forme de dotation globale ou prépaiement ;
- sous forme de capitation.
Pour les appareillages et dispositifs médicaux, les tarifs nationaux de référence sont
approuvés par les ministres chargés des Finances et de la Santé sur proposition de
l’organe délibérant de l’organisme gestionnaire. Les prestations garanties au titre de
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 259
l’assurance maladie de base ne peuvent être remboursées ou prises en charge que si les
soins ont été prescrits ou exécutés sur le territoire national.
4 .Extension de la couverture
5. Catégories couvertes
Aux termes de la loi n° 2010/018 du 3 février 2010 sont couverts par l’assurance
maladie les groupes suivants :
6. Taux de cotisation
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 260
Les agents comptables des établissements publics, des sociétés à capitaux publics, des
personnes morales de droit public sont tenus de procéder aux précomptes de :
7. Objectifs de la couverture
- la réalisation d’une meilleure prise en charge des assurés, à travers une mise en
commun des ressources publiques, afin d’optimiser l’allocation par une
meilleure affectation de ces ressources570 ;
- l’accroissement des performances des services de la CNAM, seul opérateur
dont le but est de prendre en charge les soins médicaux de ses assurés tout en
contribuant à rendre disponible l’instauration et/ou l’amélioration des
infrastructures socio-sanitaires du pays. Aussi, l’appropriation d’un système
569
Ordonnance 006 du 29 septembre 2005, instituant un régime d’assurance maladie obligatoire en Mauritanie
570
Caisse nationale d’assurance maladie en Mauritanie service juridique, rencontre avec le conseiller juridique
de la CNAM dr Moktar fall ould Mouhamedou. février 2015.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 261
d’information performant avec des règles de gestion stricte pour lutter contre la
571
fraude, s’impose dans l’immédiat ;
- la contribution effective aux efforts d’amélioration de l’offre de soin locale, au
double plan quantitatif et qualitatif ;
- une meilleure organisation de la prise en charge des affections de longues
durées ;
- la mise à contribution des acquis en matière de bonne gouvernance ;
- la reconsidération en termes d’amélioration globale ou globalisante des
différents axes d’organisation de la couverture socio –sanitaire en
572
Mauritanie ;
- l’instauration d’une véritable synergie entre tous les intervenants pour une
gestion concertée des différents axes d’intervention en matière de couverture
sociale.
571
CNAM
572
CNAM
573
TAQUET. F, SALL. A, Etude relative à la réalisation de l’audit juridique de la CNAM, Nouakchott, 2013,
p.16.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 262
Auparavant, la médecine du travail était une mission confiée provisoirement. Le
régime d’assurance maladie a été institué pour améliorer l’état de santé des
fonctionnaires, des militaires, et des parlementaires mauritaniens. Il se trouve
confronté, après bientôt huit années de fonctionnement et malgré l’apport considérable
de cette mesure sur le bien être des assurés couverts, à certaines difficultés majeures.
Il est vrai que la mise en place d’une nouvelle couverture entraine inéluctablement un
risque lié au comportement humain. Ajouter à ce phénomène d’autres éléments
exogènes à l’organe gestionnaire tels que l’absence de médicaments génériques, la
pratique de certains praticiens, il en découlera, une inflation des dépenses de santé que
subira l’assuré lequel supporterait en définitive 60% des dépenses moyennes de soins
alors que l’étude de faisabilité, tablait sur une prise en charge moyenne, toutes
prestations confondues aux alentours de 70%. Pour les médicaments les taux de prises
en charge prévus sont de 70%, la réalisation est de 40%.
Dans ce cadre, il est conseillé d’éviter les erreurs passées de certains pays qui ont
préconisé la gestion de la couverture maladie par les organismes d’attache du
travailleur notamment quand la couverture est similaire.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 263
- vis-à-vis de l’assuré, l’organe unique de gestion permet d’instaurer une équité
de traitement entre tous les bénéficiaires.
Il y’a lieu de proposer des approches permettant à la CNAM de remplir avec efficacité
sa double fonction de financement durable des prestations de soins aux assurés et
ayants droit et de régulation du secteur en vue d’une amélioration continue de la
qualité des soins, des performances du système de santé et de l’amélioration de la
santé des populations. Ceci passera nécessairement par l’adoption d’une tarification
objective et tenant compte du coût réel des actes. Au regard des contraintes posées par
l’environnement juridique applicable aux personnes morales, le maintien des textes en
l’état risque de causer de grosses difficultés à la CNAM, notamment dans la gestion
des ressources et plus particulièrement avec la gestion de ses fonds par des organismes
tiers574.
574
TAQUET F, SALL A., op.cit .p.74.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 264
C’est ainsi que le public continue à sur - prescrire pour profiter du niveau élevé de la
tarification, au point que le ticket modérateur, restant à la charge de l’assuré, devient
exorbitant, dépassant même souvent le tarif social pratiqué pour les indigents.
C’est pourquoi, il serait utile, voire vital, de proposer un système de Tiers payant
généralisé pour contourner toutes les difficultés évoquées ci -dessus et répondre ainsi
aux attentes des citoyens.
Mais aussi, il est à signaler, que la CNAM est dans l’illégalité en continuant, malgré
les dispositions du décret fixant les taux de couverture et les modalités de
remboursement des prestations de soins par la Caisse nationale d’assurance maladie
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 265
(CNAM), à pratiquer le tiers payant seulement pour tous les actes et prestations
ambulatoires réalisés dans le public. La généralisation du mode tiers payant rétablirait
cette grave violation au cadre légal. En effet « le remboursement ou la prise en charge
demeure subordonné à l’accord préalable de l’organisme assureur, selon les conditions
575
et modalités fixées par voie réglementaire » .
Les veuves sont exclues du régime de l’assurance maladie bien qu’elles y cotisent. Il
s’agit de proposer un amendement de la loi pour intégrer une population fragile ainsi
que les enfants.
Les textes stipulent que la prise en charge des frais médicaux des diplomates se fait sur
la base des tarifs nationaux. Il conviendrait désormais de proposer une prise en charge
d’une catégorie, dont le coût de soin est indexé forcement sur le coût de la vie du pays
d’accueil. On peut penser à une assurance privée internationale pour tenir compte des
spécificités de chaque pays, ou permettre, à travers un accord avec l’établissement
local gestionnaire du régime de la branche maladie et à chaque fois que cela est
possible, une prise en charge locale.
575
TAQUET. F, SALL. A, op.cit. p.76.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 266
6. Amélioration de la prise en charge des personnes souffrant de pathologies dites
de longues durées
Les porteurs de pathologie chronique doivent être pris en charge d’une manière
spécifique et plus souple, à travers une mise à disposition des médicaments vitaux ou
576
une prise en charge en mode tiers payant et totalement . A ce propos, tous les pays
voisins et la France permettent une prise en charge totale d’un certain nombre de
pathologies chroniques, répondant à leur profil de santé. Il nous semble important de
revoir la liste de ces maladies, afin de les adapter à notre contexte, en y intégrant un
certain nombre de maladies infectieuses et coûteuse, comme l’hépatite B.
576
Service de contrôle médical de la CNAM
577
Service juridique de la CNAM
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 267
La situation actuelle permet, contrairement à l’étude réalisée avant la mise en place du
régime, de mieux mesurer le comportement des assurés et fixer ainsi avec moins de
crédulité l’avenir financier du régime d’assurance maladie.
- adopter un statut : la CNAM souffre des incohérences de son statut actuel. Elle
a chargé un consultant de rédiger un statut en intégrant une dose de
performance. Les résultats de l’étude doivent être restitués dans les années qui
viennent.
- organisation cible : l’organisation actuelle est boiteuse. Elle présente :
- des activités du même type appartenant à des services différents.
- des services regroupant trop de choses et d’autres, dont la mission est
approximative ;
- absence du manuel de procédures et des fiches de poste : la CNAM réfléchit
aujourd’hui à un organigramme plus à même de répondre à ses missions, et à la
prise en compte de son évolution future.
- système d’information : en effet, la CNAM gère son activité selon plusieurs
systèmes non intégrés. Même si elle a su jusqu’ici, tant bien que mal, faire face
à la gestion opérationnelle578 de son métier, il est stratégique, voire primordial,
d’acquérir un système intégré et évolutif pour faire face aux écueils et
embûches futurs.
- décentralisation
578
Sous ce point de l’opérationnel juridique, il sera question des thématiques de l’affiliation, du recouvrement et
des prestations assurées. Au niveau de l’affiliation, les propositions stratégiques concernent les points ci-
dessous :
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 268
Paragraphe 2. La nature de la prise en charge gérée par la
CNAM
La création d’une telle institution vient en réponse à la situation sanitaire nationale qui
se caractérise par un accès limité des populations aux services de santé dû
essentiellement à l'insuffisance des structures sanitaires et au coût financier des
prestations hors de portée des franges les moins nanties de la population.
C’est devant cette situation de désengagement prouvé de l’État que l’institution d’une
Caisse Nationale d’Assurance Maladie pour les fonctionnaires et les agents
contractuels de l’État est devenue une chose indispensable afin de contribuer à plus de
transparence dans la gestion du régime de protection sociale des travailleurs du secteur
public.
Pour bénéficier des prestations fournies dans le cadre du régime d’assurance maladie
obligatoire de base, l’assuré et ses ayants droits doivent être d’abord affiliés et déclarés
à la Caisse Nationale d’assurance maladie avec à la charge de l’employeur, de mise
mensuellement à la disposition de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie de tout
nouveau élément d’immatriculation et tout changement intervenu dans la situation de
son personnel (naissance, décès, divorce, etc.).
Aussi, la CNAM aura pour mission principale d’appuyer les prestataires à travers la
prise en charge des soins médicaux de ses assurés. Ce lien entre la Caisse et le
prestataire est matérialisé par une convention définissant les droits et obligations de
chacune des parties.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 269
Les professionnels de Santé concernés sont, au niveau national : 714 structures de
santé conventionnées dont:
I. Champ d`Application
Comme nous l’avons déjà dit la Mauritanie a institué un régime d`assurance maladie
de base fondé sur le principe contributif et sur celui de la mutualisation de risques pour
les personnels suivant :
- l’assuré social.
- Le conjoint de l’assuré.
- les enfants de l’assuré, âgés de 21 ans au plus.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 270
- les enfants de l’assuré, sans limite d’âge, atteints d’un handicap les
empêchant d’exercer une activité rémunérée.
B. La nouvelle extension
La Mauritanie vit une situation sanitaire complexe. Malgré les efforts fournis par le
système de santé, le double fardeau des maladies transmissibles et non transmissibles
et la forte mortalité touchant plus particulièrement les prises en charge par les services
de santé et de soins constituent de véritables problèmes auxquels la Mauritanie doit
efficacement s’attaquer pour assurer aux populations un meilleur cadre de vie.
L’adoption en 2005 d’une politique de santé 2006-20015 axée autour des objectifs du
Millénaire pour différentes évaluations du secteur s’accordent sur la faiblesse de la
réponse sectorielle avec une insuffisance de l’accès, de l’utilisation et de la qualité des
services essentiels de santé579. Des soins de santé primaires qui soient abordables et
accessibles à tous constituent des éléments fondamentaux pour le développement
humain. Ils sont à raison considérés comme un objectif prioritaire des OMD.
Cependant, une proportion importante de la population d’Afrique n’y a pas accès soit
579
Ministre de la santé, stratégie nationale de promotion de santé, Nouakchott, févier 2012. P.6.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 271
parce que les structures adéquates ne sont pas disponibles soit parce que leurs services
ne sont pas accessibles à la bourse des plus pauvres. Une attention à la dimension
d’équité des soins de santé est particulièrement importante en Afrique de l’Ouest et du
Centre en raison de la pauvreté très répandue, des taux extrêmement élèves de
mortalité des enfants de moins de cinq ans et de mortalité maternelle, des niveaux
faibles d’utilisation des soins de santé primaires et des obstacles financiers à la prise en
580
charge médicale, surtout parmi les populations rurales les plus bas .
580
ODI/UNICEF 2009 Note de Synthèse, Politiques Sociales. Santé maternelle et infantile : les dividendes de la
protection sociale en Afrique de l’Ouest et du Centre), p.40.
581
Ministre de la santé, direction de la programmation, de la coopération et de l’information sanitaire, processus
d’élaboration du plan nationale de développement sanitaire (2012-2020) rapport d’analyse de situation du secteur
de la santé, Nouakchott 2011, p.9.
582
WATSON. C, FAH, Ould Brahim Ould Jiddou, étude sur la protection sociale en Mauritanie, Unicef, mars
2010. P.41.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 272
enfants de 12-23 mois qui a glissé de presque 80% en 2004 à moins de 70% en 2008583
et dans les trois dernière années (2014-2017), ce taux de vaccination est plus de 85 %
Cela signifie que presqu’un tiers des enfants de cet âge n’est pas protégé contre les
maladies transmissibles les plus courantes.
Le problème d’équité dans l’offre des soins est clairement manifesté par tous ces
indicateurs, dans la mesure où la situation est particulièrement grave dans les zones
rurales et dans certaines wilaya de résidence, comme aussi parmi les membres de
ménages les plus pauvres.
La santé est une composante essentielle d’une protection sociale étayée par les
principes de solidarité et d’équité : l’accès à un paquet adéquat de soins de santé
devrait être garanti à tout individu en fonction de ses besoins sanitaires et de ses droits
aux soins plus que de sa capacité de payer584.
D’un point de vue conceptuel, la protection sociale sanitaire est importante parce
qu’elle permet de: prévenir les effets désastreux de coûts trop élevés ou inattendus des
soins de santé sur des ménages pauvres; protéger les populations vulnérables contre
des maladies évitables et offrir des traitements de qualité pour les autres; et
promouvoir le développement des capacités et du capital humain. De cette manière, la
protection sanitaire sociale doit s’ancrer dans un cadre politique et programmatique
plus large, dont l’augmentation de l’accès à des soins de santé de qualité pour toute la
population et le renforcement de l’équité sociale sont des priorités incontournables585
A. le mode ambulatoire
583
Ibid.
584
Ibid.
585
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 273
B. Le mode d’hospitalisation
C. Le mode des évacuations sanitaires
A. Le mode ambulatoire
a. Secteur ambulatoire
D’habitude, « le premier contact de tout un chacun avec le système de santé se fait par
la consultation d’un médecin spécialiste en médecine générale (couramment appelé
médecin généraliste), c'est-à-dire l’un des professionnels de santé du secteur
ambulatoire, des soins primaires ou de premier recours » 586 . En France, « comme
prévu par la loi, les usagers attendent de cette offre de soins qu’elle réponde à
l’exigence de proximité. Il faut donc déployer une offre de prévention, de dépistage, de
diagnostique, de traitement, de dispensation, et d’administration des médicaments,
produits et dispositifs médicaux, ainsi que de conseil pharmaceutique sur le territoire.
Le suivi des usagers et leur orientation dans le système de soins et le secteur médico-
social doit y être assuré »587. Ensuite, « le dernier étant le pacte territoire santé mis en
œuvre en 2012, quelque soit l’Observatoire national de la démographie des professions
de santé (ONDPS), la cour des comptes ou le sénat, tout s’accordent à reconnaitre
l’accroissement des déserts médicaux. Selon le sénat en 2007, 2,3 millions de personne
vivaient dans 643 zones comme en difficulté ou fragile en terme de présence médical.
En 2009, le bilan des 160 maisons et des 25 pôles de santé a montré que le dispositif
ne répond ni aux attentes des professionnels ni à celles des autorités publiques »588.
En Mauritanie, ce mode s’opère par paiement direct avec un taux de remboursement
de 80% du coût des prestations liées à la consultation, des actes radiologiques et
biologiques. Pour les médicaments, ils sont remboursés à hauteur de 67% du coût fixé
586
BRECHAT. P-H., op.cit, p.29.
587
Ibid.
588
Ibid. p.30.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 274
par la CNAM. L’assuré règle lui-même les honoraires du médecin et le coût de
l’ordonnance ou actes biologiques ou radiologiques prescrits. Le remboursement
s’effectuera sur la base de tarification adoptée et fixée par voie réglementaire.
Toutefois, une décision interne a offert aux prestataires publics la possibilité de
prendre en charge des assurés en mode tiers payant. En application de cette décision,
les hôpitaux publics prennent en charge les soins des assurés moyennant leur
remboursement auprès de la CNAM. Malgré l’allègement de la procédure de prise en
charge institué (ou visé) par cette mesure, de nombreuses violations ont été cependant
enregistrées par la présentation frauduleuse de personnes non assurées.
« En 2016, près de 2,5 millions de personnes en France, étaient concernées par des
difficultés d’accès aux soins de premier recours. Les usagers peuvent en effet
rencontrer six difficultés :
La prise en charge de urgence médicale « repose essentiellement sur les services des
urgences des établissement de santé qui sont devenus des services de consultations non
programmées, coûteux car le montant moyen d’un passage aux urgences est de
223euros contre 48 euros pour un acte effectué par un médecin libéral, selon le rapport
sur les urgences médicale du 2006 de la cour des comptes. En 20012, plus d’un
français sur six s’était rendu aux urgences selon le rapport annuel de la cour des
589
BRECHAT. P-H., op.cit, p.35.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 275
comptes sur la sécurité sociale, soit une hausse d’une 30% depuis 2002, engageant
590
l’assurance maladie à la hauteur de 2,5Md euros » . Quant il s’agit la Mauritanie, on
se demanderait quels sont d’abord les prestataires avec lesquels la CNAM est liée de
façon conventionnelle. Les prestataires publics sont, outre les deux nouveaux Centres
de Cardiologie et d’Oncologie, Hôpital Cheikh Zayed ; Hôpital Militaire National
Hôpital Nema ; Hôpital Kiffa ; Hôpital Nouadhibou ; Hôpital Kaédi Hôpital Aleg ;
CNORF Centre Neuropsychiatrique; Mutuelle Gendarmerie Nationale Mutuelle Garde
Nationale ; Centre Hospitalier de Nouakchott.
S’agissant des soins effectués à l’étranger, ils sont ainsi repartis en termes de
population et de coût.
B. Le mode d’hospitalisation
a. le secteur hospitalier
590
Ibid., p.35.
591
CLEMENT. J-M, Précis de droit hospitalier, les presses de PULSIO, Sofia, 2011,.p.13.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 276
avec un plafond de 10000 UM) .Toutefois, les hospitalisations réalisées au niveau des
cliniques privées exigent de l’assuré le règlement de la différence des tarifs de la
CNAM et celui de la clinique visitée (lequel tarif est toujours exorbitant).
Tout d’abord « selon l’Institut Thomas More en 2012, le montant des dépenses
hospitalière était de 1229 euros par habitant en France »592. Nous trouvons également
que « les réformes hospitalières en France n’ont permis de réduire les fortes
irrégularités territoriales dans l’accès aux soins hospitaliers »593 Pour la Mauritanie, les
hospitalisations dans les hôpitaux publics, ce coût peut être apprécié. En revanche,
trois cliniques présentent à elles seules le coût global des actes pratiqués au niveau des
cliniques privées. Les autres cliniques restent pratiquement marginalisées. Chivaa est
la seule clinique en effet qui pratique l’acte de l’IRM dont la tarification s’élève à
90.000 UM. Pour Essavaa et Echivaa, elles sont les deux cliniques qui pratiquent la
dialyse dont le tarif est de 29.000 UM (la monnaie de la Mauritanie) avec un nombre
moyen de trois séances par semaine. Il faut souligner que la France a choisi depuis
2004 la tarification à l’activité. Ce système à ses partisans déclarés, y compris dans les
services publics hospitalier, car il va réveiller les médecins qui ne sont pas intéressés à
leur productivité.594Et surtout qu’un malade peut ne pas avoir la même pathologie,
même si le diagnostic est indicatif de la même maladie aussi bien qu’il y a des
592
BRECHAT. P-H., p.41.
593
Ibid.
594
CLEMENT. J-M.,.op.cit,.193.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 277
morbidités ou des photologies associées de gravités différentes selon l’état du
595
malade .
Les évacuations sont prises en charge à 100% avec un billet délivré (deux billets, pour
les patients ne pouvant de déplacer seuls) au patient et la provision de 400.000 UM
sous forme de chèque du Trésor. La CNAM dont les bénéficiaires sont estimés à
240000 habitants (soit environ 8% de la population mauritanienne), occupe la
deuxième place au titre de prise en charge des évacuations sanitaires (42%), d’après la
Direction des Affaires sociales. Les évacuations médicales à l’étranger posent
problème au vu des difficultés posées par la croissance des dépenses de santé pour ce
poste eu égard au nombre d’assurés. Il est essentiel de s’interroger sur la mise en place
d’un conseil national de santé de la CNAM. En effet, ce Conseil spécifique serait une
des stratégies à explorer pour réduire à la fois le nombre des évacuations à l’étranger et
les coûts exorbitants générés par celles-ci. Il est aussi essentiel que la CNAM puisse
disposer de la latitude juridique lui permettant d’investir dans le domaine de la santé
afin d’améliorer l’offre de soins 596 Les prestations garanties au titre du régime
d’assurance maladie de base ne peuvent être remboursées ou prises en charge que si
les soins ont été prescrits ou exécutés sur le territoire national. Toutefois, les
prestations dispensées à l’extérieur du territoire national aux bénéficiaires de
l’organisme gestionnaire peuvent être admises, dans les limites fixées par
l’ordonnance de 2005 et les textes pris pour son application, lorsque le bénéficiaire
597
tombe inopinément malade au cours d’un séjour à l’étranger .
595
Ibid.
596
FRANÇOIS TAQUET, ALIOU SALL, op.cit, p.6.
597
Article 11 de l’ordonnance 006 du 29 septembre 2005 portant de la création d’un régime d’assurance maladie
obligatoire en Mauritanie. Nouakchott, p.4
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 278
Les prestations dispensées à l’extérieur du territoire national aux bénéficiaires de
l’organisme gestionnaire peuvent être également admises, dans les limites fixées par la
présente ordonnance et les textes pris pour son application, lorsque le bénéficiaire fait
l’objet d’une évacuation sanitaire à l’étranger, faute de pouvoir recevoir en Mauritanie
598
les soins appropriés à son état .
Sur la base d’un coût moyen de 3 000 000 UM par patient évacué, la prise en charge
des évacuations sanitaires à l’étranger s’élèveraient à près de 3 milliards d’ouguiyas
pour les deux principaux organismes : le Commissariat à l’Action Sociale et la Caisse
Nationale d’Assurance Maladie.
Le Maroc reste la première destination des évacuations sanitaires, mais avec une
augmentation des évacuations vers la Tunisie (31%) par rapport à 2014(24%). Cette
augmentation en destination de la Tunisie s’expliquerait par une orientation plus
fréquente en raison de la qualité de prise en charge négociée par la CNAM pour les
assurés.
598
Ibid.
599
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 279
Quant à la répartition des évacuations par pays, elle s’opère, à l’échelle nationale,
comme suit :
Les patients pris en charge par la Direction des Affaires Sociales représentent 66% des
évacuations sanitaires au Maroc. A partir de mars 2015, les évacuations en destination
à la Tunisie, des patients pris en charge par la DAS étaient suspendues pour litige de
non-paiement des arriérés.
Il est à préciser par ailleurs que 42% des évacuations interviennent à la suite de
tumeurs cancéreuses ( surtout le Cancer du sein) ;
600
Caisse nationale d’assurance maladie, service de spastique, Nouakchott, Mauritanie2016.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 280
• Réduction considérable des frais de transport (contrat avec la RAM et
convention avec les agences de voyage).
Il reste à souligner enfin que la CNAM semble subir des insuffisances juridiques qui, à
terme, constituent des obstacles de développement à sa mission de service public
601
d’assurance maladie .
D. Les perspectives
Il existe aujourd’hui des décalages par rapport au plan directeur initial, entraînant
quelques déficiences au niveau de mode opérationnel de l’institution. Des solutions
doivent être recherchées afin que la CNAM puisse évoluer en harmonie avec son
environnement sur la base d’une nouvelle feuille de route claire et détaillée. D’où la
nécessité d’engager les services d’une expertise spécialisée dans ce genre d’activité
pour remettre la CNAM sur la trajectoire initialement tracée et lui donner une
impulsion nouvelle.
601
TAQUET. F, SALL A, op.cit, p.11.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 281
évacuées avec une orientation du financement de ces évacuations vers les structures
nationales.
Enfin, du point de vue juridique, cette institution a le mérite d’exister sous son statut
actuel pour mener à bien ses activités de services publics d’assurance maladie. Cette
spécificité est également confirmée à travers un régime juridique d’incompatibilités
qui interdit à la CNAM de gérer d’autres activités liées à la gestion d’établissements
assurant des prestations de diagnostics, de soins, d’hospitalisation et ou des
établissements ayant pour objet la fourniture de médicaments, matériels, dispositifs et
appareillage médicaux (article 31 de l’ordonnance 2005-006). Les incompatibilités
étant clairement marquées se justifient par la nécessité juridique d’éviter de créer un
mélange de genre difficile à cerner en matière de responsabilité notamment entre la
couverture par l’assurance maladie et la responsabilité éventuelle en cas de gestion
d’établissements de santé ou pharmaceutiques602.
Cette ambition requiert certes des moyens et des compétences appropriés pour sa mise
en application et que seule une mise en commun des fonds des structures publiques
peut garantir et pérenniser. Avec la réalisation de cette unification de moyens et de
savoir-faire, ce nouveau processus donnera des résultats satisfaisants, l’aval et
l’engagement des pouvoirs publics aidant. Il s’agit de :
602
TAQUET. F, SALL A, op.cit, p.12.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 282
- la réalisation d’une meilleure prise en charge des assurés à travers une mise en
commun des ressources publiques afin d’optimiser l’allocation par une meilleure
affectation de ces ressources,
- l’instauration d’une véritable synergie entre tous les intervenants pour une gestion
concertée des différents axes d’intervention en matière de couverture sociale ;
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 283
Conclusion
Si, par le passé, certaines valeurs sociales en termes de liens entre proches avaient leur
propre impact sur la protection sociale, surtout au sein d’une société essentiellement,
sinon typiquement tribale comme la société mauritanienne, désormais, de profondes
mutations marquent ces mêmes valeurs sociales, observées à travers les rapports entre
de simples citoyens vivant au sein d’une société moderne où la protection sociale est
règlementée dans tous ses aspects ou presque. Ainsi le droit musulman, première
source d’inspiration de la loi en Mauritanie, notamment en matière de protection
sociale incarnée par la Zakat et les autres modes de protection sociale (précédemment
évoqués dans le paragraphe intitulé « régime traditionnel et religieux »), a-t-il cédé la
place au droit positif qui mit fin aux anciennes méthodes relevant des traditions des
tribus. Dès lors, l’intérêt général prime sur toute autre considération en Mauritanie,
précisément en ce qui se rapporte à l’édiction de mesures garantissant une plus grande
protection contre tous les risques pouvant troubler ou compromettre la vie de
l’individu en société ( perte en tout ou partie du revenu pour assurer la plus grande
protection sociale du travailleur et de sa famille). Or, en France si la tendance
contemporaine est la généralisation de principe des mesures de protection de toutes les
franges de la population contre la totalité ou la majorité des risques sociaux, En ce sens
le professeur BRECHAT. P-H s’interroge si, « Notre protection sociale actuelle
articulée autour du cycle de vie classique – éducation, travail, retraite – est
essentiellement construite sur un modèle salarié, de plein emploi, de forte croissance
ce modèle est mis à mal depuis plusieurs années pour des raisons économiques,
démographiques et sociétales »603. Et il pose la question, « faut-il donc revoir notre
système de protection sociale ? »604. Cette généralisation est loin d’être appliquée en
Mauritanie, pour diverses raisons relatives aux difficultés liées au coût et financement
603
NABETH. M., Quelle sera la protection sociale des français en 2025, mai, 2016, l’Harmattan, p.22.
604
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 284
de ce mode généralisé, d’une part, et, d’autre part, l’absence jusque-là d’une vision
claire autour des mesures d’extension du champ d’application du système de sécurité
sociale à d’autres catégories de travailleurs opérant dans des secteurs non structurés
(secteur informel).
La période qui s’est écoulée entre 2005 et 2007 représenta cependant une phase
importante de l’histoire de la protection sociale contemporaine de la Mauritanie car le
coup d’État du 3 août 2005 fut un « fait assez rare en politique et une nouveauté
absolue dans ce pays d’Afrique du nord, en l’espace d’un peu plus de vingt ans du
régime de Ould taya » 605 . Notamment pour ce qui concerne la politique de la
Mauritanie dans le domaine social, on a pu constater l’élaboration d’un projet de loi
relatif à la question de l’assurance maladie obligatoire comme un mode de protection
nécessaire pour parvenir à la garantie de l’essentiel de la population mauritanienne.
Cette question avait toujours été une revendication voire une aspiration des
syndicalistes de la société civile, et des travailleurs mauritaniens. En ce qui concerne la
lutte contre la pauvreté des mesures et stratégies ont été mises au point pour lutter
contre ce fléau qui fragmente et brise en même temps la cohésion sociale.
605
MOHAMED MAHMOUD OULD MOHAMEDOU, Nouvelle production de sens en Mauritanie : le coût
d’Etat de 2005 et sa signification, chronique politique l’année du Maghreb 2007, p.315.
606
FERRANDON. B, cahiers français pauvreté et vulnérabilité sociale, « pauvreté, la nouvelle question sociale »
n0 390, janvier 2016, Dila, p.1.
607
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 285
d’assurer les besoins fondamentaux des citoyens. Tout consiste désormais, en effet, à
garantir une vie décente à toute personne vivant en société, comme le soutient en
substance J.P. Laborde, tout en constituant en retour une source certaine de
légitimation des pouvoirs. Aussi l’État qui se trouve en mauvaise posture en matière de
protection sociale de ses citoyens demeure-t-il à un titre ou à un autre un État
« contesté ». les questions essentielles que nous devons retenir de cette étude sur la
protection sociale et son organisation reposent sur le fait que « le droit de la protection
sociale est constitué de l’ensemble des règles juridiques destinées à protéger les
personnes contre la survenance d’un ensemble d’événements et des risques
sociaux »608. En ce qui concerne le régime de sécurité sociale dont il fut question tout
au long de cette recherche il est « un ensemble de droits et obligations réciproques des
bénéficiaires des employeurs de la sécurité sociale 609 ». En France « il existe trois
régimes principaux (régime général, régime agricole, régime des travailleurs non-
salariés non agricole ainsi qu’une multitude des régime spéciaux »610. En Mauritanie,
et à l’issue de quelques années d’activité, certaines avancées significatives ont été
enregistrées au niveau de la CNSS. Nous avons constaté aussi après que les systèmes
de protection sociale contemporains ont rencontré des obstacles relatifs à la création du
système de protection sociale répondant aux aspirations de la population. si de
nouvelles mesures sont apparues dans la plupart des États, notamment la Mauritanie
qui à travers ces mesures a voulu instaurer un système qui couvrant toute la population
contre tous les risques sociaux, il est à remarquer que cette approche est loin d’être
appliquée pour des raisons diverses comme, par exemple :
- la question du financement ;
- l’absence d’une vision claire jusqu’à présent sur les mesures d’extension du champ
d’application du système de sécurité sociale à d’autres catégories de travailleurs des
608
CAVAILLE J-PH, La protection sociale en 170 questions, GERSO, 2015, p.19.
609
Ibid.
610
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 286
secteurs non structurés, Cela prouve que, si l’État n’arrive pas à octroyer la sécurité
sociale à certaines catégories de travailleurs, les démunis et les vulnérables seront
toujours exclus puisqu’ils ne pourraient en aucun cas cotiser, ce qui exacerbe
davantage leur situation car ils ne sont pas protégés par la loi du 67/039 du 3 février
1967 qui régit le système social en Mauritanie.
Or, comme nous l’avons constaté dans le développement que nous avons consacré aux
principaux défis et contraintes du système de sécurité sociale, le déficit structurel de la
branche des pensions constitue par exemple une menace sérieuse pour l’ensemble des
régimes de sécurité sociale en raison du poids des dépenses de vieillesse (73% en
2009)611 sur les prestations totales servies. Ainsi les pressions des pensionnés sur les
décideurs et les gestionnaires sont-elles justifiées par la perte du pouvoir d’achat de
leurs revenus.
Le recours à la subvention croisée entre branches qui a été utilisé au cours des dix
dernières années ne peut être poursuivi en raison des limites de cet exercice et surtout
de son caractère arbitraire. La Tunisie se prépare actuellement à une réforme
structurelle de son régime pour assurer la transition démographique qui exerce des
pressions négatives sur l’équilibre du régime. Cependant, il est important de souligner
que l’équilibre d’un régime de sécurité sociale, est très complexe dans sa mise en
œuvre, vu les réformes qu’il engendre et les coûts importants que doivent supporter les
partenaires sociaux.
611
THIAM. C, OULD SIDI, op cit, p.13.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 287
En ce qui concerne la médecine du travail, nous pouvons noter que celle-ci connait
plusieurs problèmes par rapport à son organisation. Par exemple, bien qu’autonome
elle dépend encore en grande partie de la CNSS qui assure le recouvrement des
cotisations de la médecine du travail moyennant une contrepartie financière pour faire
face aux charges administratives.
L’ONMT ne dispose pas encore d’un cadre juridique réglementant les modalités
d’affiliation et d’immatriculation des employeurs et des travailleurs ainsi que le
système de recouvrement des cotisations et son contentieux. Ce constat se vérifie
particulièrement en ce qui se rapporte au volet « assurance maladie », considérée
comme la composante essentielle de toute politique de protection sociale au sein de
nos sociétés modernes.
612
L’ordonnance du 29 septembre 2005 relative à l’institution de l’assurance maladie obligatoire en Mauritanie.
613
TAQUET. F, ALIOU. S, op cit, p.117.
614
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 288
nombre des évacuations à l’étranger et les coûts exorbitants générés par celles-ci. Il est
aussi essentiel que la CNAM puisse disposer de la latitude juridique lui permettant
d’investir dans le domaine de la santé afin d’améliorer l’offre de soins.
Il est judicieux aussi que la CNAM soit doté d’un arsenal juridique coercitif pour
contrecarrer les pratiques frauduleuses à l’assurance maladie : « Il serait également
opportun qu’une révision du statut juridique de la CNAM soit opérée eu égard à son
615
caractère hybride » .
Enfin l’objectif final est de procéder à un état des lieux actualisé, de produire un
document analysant tous les aspects juridiques, techniques et institutionnels sur le
régime d’assurance maladie et une proposition de réforme stratégique.
L’étude a visé l’audit de l’ensemble des textes régissant les missions de la CNAM en
vue de doter cette institution des textes cohérents, permettant un meilleur cadrage
stratégique de la CNAM au sein du secteur de la santé et de la protection sociale.
615
Ibid.
616
BRECHAT. P-H, op.cit, p.173.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 289
- une proposition de stratégie de cadrage du régime d’assurance maladie ;
- une élaboration des projets de textes.
- « piloter le système avec des tableaux de bord basés sur des indicateurs
probants »618 ;
-l’organisation d’un atelier qui regroupera les différents acteurs de la protection sociale
pour la définition des éléments de réforme à entreprendre et les recommandations pour
une vision concertée de la protection sociale.
617
BRECHAT. P-H, op.cit, p.176.
618
Ibid.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 290
- le regroupement des institutions assurant les mêmes prestations en un seul régime ;
par exemple, la CNSS et la Caisse des Fonctionnaires pour les branches des retraites et
des prestations familiales ; la CNAM et l’ONMT pour tous les aspects liés aux
prestations de santé et à la prise en charge des indigents.
- réfléchir sur la mise en place d’une assurance chômage pour remplir l’ensemble des
conditions prescrites par la Convention 102 de l’OIT sur la sécurité sociale norme
minimum de 1952 ;
619
BRECHAT. P-H, op.cit, p.175.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 291
Bibliographie
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Tunisie (Document, no 4). Genève, 2003
CONSEIL D’ÉTAT, la révision des lois bioéthiques : étude adaptée par l’assemblée
générale plénière, le 9 avril 2009.
FORGUES. E, Recueil des constitutions des états arabes, Bruylant, Bruxelles, 2000,
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THÈSES ET MÉMOIRES
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OULD T’FAIL H., Islam et sécurité sociale, thèse, Université de Perpignan, 2008.
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RAPPORTS
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développement (Développements et tendances). Genève, Association internationale de
la sécurité sociale 2008.
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Nouakchott, Office national de la statistique, 2008.
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AUTRES DOCUMENTS
Le risque maladie dans les assurances sociales : bilan et perspectives dans les PVD,
CREDES, septembre 2000.
Une expérience de protection sociale en santé pour les plus démunis : Le fonds
d’indigence de Dar-Naïm en Mauritanie, 2010, Studies in Health Services
Organisation & Polic
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 299
LÉGISLATION EN DROIT MAURITANIEN
TEXTES GÉNÉRAUX
Ordonnance 90-09 du 4 avril 1990 portant statut des établissements publics et des
sociétés à capitaux publics et régissant les relations de ces entités avec l’État.
Loi n 67 – 039 du 3 février 1967 instituant un régime de Sécurité sociale, modifiée par
la loi n° 72 – 145 du 18 juillet 1972 et l’ordonnance n° 87 – 296 du 24 novembre
1967.
Décret n° 87 – 099 bis du 1er juillet 1987 portant création d’un établissement public à
caractère industriel et commercial, dénommé « C.N.S.S. », et fixant son organisation et
ses règles de fonctionnement.
TEXTES SPÉCIFIQUES
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 300
Loi 2012-007 du 7 février 2012 portant extension du régime d’assurance maladie
institué par ordonnance N° 2005-006 du 29 septembre 2005 aux employés des sociétés
privées, aux journalistes de la presse privée et à d’autres groupes professionnels.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 301
Décret N° 2010-081 fixant les taux de cotisations de certains bénéficiaires du régime
d’assurance maladie au titre de l’ordonnance 2005-006 du 29/09/2005 portant
institution d’un régime d’assurance maladie modifiée ou complétée par la loi 2010-018
du 3/02/2010 ;
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 302
PERSONNES INTEROGÉES
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 303
SITES INTERNET
Ce site est le premier site initié par des femmes mauritaniennes, il constitue un
exemple d’appropriation d’internet par les femmes en Mauritanie, en Afrique et dans
le monde arabe. www.maurifemme.mr
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 304
Annexes
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 305
ANNEXE 1
11, rue de la Tour des Dames – 75436 Paris cedex 09 – Tél. 01 45 26 33 41 – Fax 01
49 95 06 50 - www.cleiss.fr
TEXTES FRANCO-MAURITANIENS
Textes de base :
Textes d’application :
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 306
Arrangement administratif du 10 juillet 1967, publié au BO ASC 19075 SS/7/67,
entré en vigueur le 1er février 1967.
Liste des formulaires Accords entre la France et la Mauritanie Sommaire Centre des
Liaisons Européennes et Internationales de Sécurité Sociale - www.cleiss.fr 4
Modifiée par :
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 307
résolus à coopérer dans le domaine social ;
ont décidé de conclure une Convention générale tendant à coordonner l'application aux
ressortissants français et mauritaniens des législations française et mauritanienne en
matière de sécurité sociale, et à cet effet sont convenus des dispositions suivantes :
Article premier
§ 1er Les travailleurs français ou mauritaniens, salariés ou assimilés aux salariés, sont
soumis respectivement aux législations de sécurité sociale énumérées à l'article 2 ci-
dessous, applicables en Mauritanie ou en France, et, sous les réserves inscrites à
l'article 2, en bénéficient ainsi que leurs ayants droits dans les mêmes conditions que
les ressortissants de chacun de ces États.
Article 2 (1)
1. En France :
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 308
a) La législation fixant l'organisation de la sécurité sociale ;
b) La législation fixant le régime des assurances sociales applicable aux salariés des
professions non agricoles ;
f) Les législations sur les régimes spéciaux de sécurité sociale, en tant qu'ils
concernent les risques ou prestations couverts par les législations ; énumérées aux
alinéas précédents, et notamment le régime relatif à la sécurité sociale dans les mines.
g) Les législations sur le régime des gens de mer dans les conditions précisées par un
arrangement administratif.
2. En Mauritanie :
§ 2. …
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 309
a) Aux actes législatifs ou réglementaires couvrant une branche nouvelle de la sécurité
sociale que si un accord intervient à cet effet entre les Parties contractantes ;
Article 3
§ 1er Les travailleurs salariés ou assimilés par les législations applicables dans chacun
des États contractants, occupés sur le territoire de l'un d'eux, sont soumis aux
législations en vigueur au lieu de leur travail. Accords entre la France et la Mauritanie
Convention Centre des Liaisons Européennes et Internationales de Sécurité Sociale -
www.cleiss.fr 8
a) Les travailleurs qui, étant occupés sur le territoire de l'une des Parties contractantes
par une entreprise dont ils relèvent normalement, sont détachés par cette entreprise sur
le territoire de l'autre Partie afin d'y effectuer un travail déterminé pour le compte de
ladite entreprise, demeurent soumis à la législation de cette première Partie comme
s'ils continuaient à être occupés sur son territoire, à condition que la durée prévisible
du travail qu'ils doivent effectuer n'excèdent pas trois ans y compris la durée du congé
;
b) Les agents non fonctionnaires mis par l'une des Parties contractantes à la disposition
de l'autre sur la base d'un contrat d'assistance technique sont soumis à la législation de
sécurité sociale du premier État sous réserve des dispositions relatives à la sécurité
sociale figurant dans les accords de coopération technique.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 310
§ 3 Les autorités administratives compétentes des Parties contractantes pourront
prévoir d'un commun accord des exceptions aux règles énoncées au paragraphe 1er du
présent article. Elles pourront convenir également que les exceptions prévues au
paragraphe 2 ne s'appliqueront pas dans certains cas particuliers.
Article 4
§ 1er Les dispositions du paragraphe 1er de l'article 3 sont applicables aux travailleurs
salariés ou assimilés quelle que soit leur nationalité, occupés dans les postes
diplomatiques ou consulaires français ou mauritaniens ou qui sont au service personnel
d'agents de ces postes.
Toutefois :
Article 5
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 311
§ 1er Pour les travailleurs salariés ou assimilés qui se rendent d'un pays dans l'autre,
les périodes d'assurance accomplies sous le régime en vigueur dans le premier pays ou
les périodes reconnues équivalentes sont totalisées à la condition qu'elles ne se
superposent pas avec les périodes d'assurance ou périodes équivalentes accomplies
sous le régime de l'autre pays, tant en vue de la détermination du droit aux prestations
en espèces ou en nature de l'assurance invalidité qu'en vue du maintien ou du
recouvrement de ce droit.
Article 6
§ 1er Si, après suspension de la pension d'invalidité, l'assuré recouvre son droit, le
service des prestations est repris par l'organisme débiteur de la pension primitivement
accordée.
§ 2 Si, après suspension de la pension, l'état de l'assuré justifie l'octroi d'une nouvelle
pension d'invalidité, celle-ci est liquidée suivant les règles posées à l'article 5 ci-
dessus.
Article 7
Si le total des avantages auxquels un assuré peut ainsi prétendre de la part de chacun
des régimes d'assurance vieillesse des deux pays est inférieur au montant de la pension
d'invalidité, il est servi un complément différentiel à la charge du régime qui a liquidé
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 312
ladite pension. Accords entre la France et la Mauritanie Convention Centre des
Liaisons Européennes et Internationales de Sécurité Sociale - www.cleiss.fr 10
Article 8
pourront demander que ces périodes soient totalisées, dans la mesure où elles ne se
superposent pas, en vue de la détermination dans chacun des deux régimes de leurs
droits aux prestations de vieillesse.
Article 9
Lorsqu'un assuré use de la faculté qui lui est ouverte par l'article précédent, et si les
périodes totalisées atteignent les minima prévus par la législation française et la
législation mauritanienne, les avantages auxquels il peut prétendre sont déterminés
séparément, dans chacun des deux régimes, comme s'il y avait effectué les périodes
totalisées dans l'un et l'autre. Chacun des deux régimes doit à l'assuré la fraction de
prestation vieillesse calculée au prorata de la durée des périodes d'assurance
accomplies auprès de lui et décomptées selon ses propres règles.
Article 10
Aucune prestation n'est due au titre de l'un ou de l'autre des deux régimes lorsque les
périodes d'assurance accomplies auprès de lui, décomptées selon ses règles propres,
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 313
n'atteignent pas au total un an. Les périodes entrent cependant en compte pour
l'ouverture des droits par totalisation au regard de l'autre régime.
Article 11
Article 12
Si, en conséquence de son statut personnel, l'assuré avait plusieurs épouses, l'avantage
dû au conjoint survivant est réparti également et définitivement entre les épouses.
Accords entre la France et la Mauritanie Convention Centre des Liaisons Européennes
et Internationales de Sécurité Sociale - www.cleiss.fr 11
Article 13
Les intéressés dont les droits se sont ouverts antérieurement à la présente Convention
pourront en demander la révision.
La révision sera effectuée selon les règles établies par le présent chapitre et aura effet à
la date d'entrée en vigueur de la Convention si les demandes sont présentées dans un
délai de deux ans à compter de cette date. Toutefois, si les droits antérieurement
liquidés ont fait l'objet d'un règlement en capital, il n'y a pas lieu à révision.
Article 14
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 314
CHAPITRE III Accidents du travail et maladies professionnelles
Article 15
§ 1er Ne sont pas opposables aux ressortissants de l'une des Parties contractantes les
dispositions contenues dans les législations de l'autre Partie concernant les accidents
du travail et les maladies professionnelles, qui restreignent les droits des étrangers ou
opposent à ceux-ci des déchéances en raison du lieu de leur résidence.
Article 16
§ 1er Tout travailleur salarié ou assimilé, victime d'un accident du travail (ou maladie
professionnelle) en France ou en Mauritanie, et qui transfère sa résidence sur le
territoire de l'autre pays, bénéficie, à la charge de l'institution d'affiliation, des
prestations en nature servies par l'institution du lieu de la nouvelle résidence.
§ 3 Les prestations en nature prévues au paragraphe 1er sont servies par l'institution du
lieu de la nouvelle résidence, suivant les dispositions de la législation appliquée par
ladite institution en ce qui concerne l'étendue et les modalités du service des
prestations en nature ; toutefois, la durée du service des prestations est celle prévue par
la législation du pays d'affiliation. Accords entre la France et la Mauritanie Convention
Centre des Liaisons Européennes et Internationales de Sécurité Sociale - www.cleiss.fr
12
§ 4 Dans le cas visé au paragraphe 1er du présent article, l'octroi des prothèses, du
grand appareillage et d'autres prestations en nature d'une grande importance est
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 315
subordonné - sauf en cas d'urgence absolue - à la condition que l'institution
d'affiliation en donne l'autorisation.
§ 5 Les prestations en nature servies dans le cas visé au paragraphe 1er du présent
article font l'objet d'un remboursement aux institutions qui les ont servies par
l'institution d'affiliation selon les modalités qui seront précisées par arrangement
administratif.
§ 6 Les dispositions des paragraphes 1er, 3 et 5 ci-dessus ne sont pas applicables aux
victimes en France d'un accident du travail agricole qui transfèrent leur résidence en
Mauritanie. Dans ce cas, le service des prestations en nature est effectué directement
par l'employeur responsable ou l'assureur substitué.
Article 17
Article 18
Article 19
En cas d'accident du travail suivi de mort et si, en conséquence de son statut personnel,
la victime a plusieurs épouses, la rente due au conjoint survivant est répartie également
et définitivement entre les épouses.
Article 20
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 316
Les prestations en cas de maladies professionnelles susceptibles d'être réparées en
vertu de la législation des deux Parties contractantes ne sont accordées qu'au titre de la
législation de la Partie sur le territoire de laquelle l'emploi susceptible de provoquer
une maladie professionnelle de cette nature a été exercé en dernier lieu et sous réserve
que l'intéressé remplisse les conditions prévues par cette législation.
Article 21
Article 22
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 317
Si la législation de l'une des deux Parties subordonne l'acquisition du droit aux
allocations familiales à l'accomplissement de périodes d'emploi, d'activité
professionnelle ou de périodes assimilées, l'organisme compétent de cette Partie tient
compte, dans la mesure où il est nécessaire, de toutes les périodes accomplies sur le
territoire de chacun des deux États.
Article 23 (1)
§ 2 Les allocations prévues par le présent article sont versées au titre des périodes
d'emploi et des périodes assimilées.
§ 3 Les enfants bénéficiaires des allocations prévues au présent article sont les enfants
à charge du travailleur, à condition qu'ils aient en outre la qualité d'enfant légitime,
d'enfant naturel reconnu ou d'enfant adoptif à l'égard du travailleur ou de son conjoint.
§ 4 Le service des prestations est assuré par l'institution du pays de résidence des
enfants, aux taux et selon les modalités prévus par la législation applicable dans ce
pays.
Article 24
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 318
Les conditions d'application de l'article 23, et notamment la détermination des
modalités de versement de la participation prévue au paragraphe 5, seront fixées par un
arrangement administratif.
Article 25
Article 26
Sont considérés, dans chacun des États contractants, comme autorités administratives
compétentes, au sens de la présente Convention, les ministres qui sont chargés, chacun
en ce qui le concerne, de l'application des régimes énumérés à l'article 2.
Article 27
Article 28
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 319
des deux Parties contractantes se prêteront leurs bons offices comme s'il s'agissait de
leur propre législation de sécurité sociale.
Article 29
Article 30
Les recours qui auraient dû être introduits dans un délai déterminé auprès d'une
autorité ou d'un organisme compétent pour recevoir des recours en matière de sécurité
sociale dans l'un des États contractants sont recevables s'ils sont présentés dans le
même délai à une autorité ou à un organisme correspondant de l'autre État. Dans ce
cas, cette dernière autorité ou ce dernier organisme devra transmettre sans retard les
recours à l'autorité ou à l'organisme compétent.
Article 31
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 320
Les transferts des sommes correspondant à l'ensemble des règlements financiers
rattachés à des opérations de sécurité sociale ou de prévoyance sociale, soit en
application de la présente Convention, soit en application de la législation interne de
chacune des Parties contractantes, notamment au titre de l'assurance volontaire et des
régimes de retraite complémentaire, bénéficient d'une totale liberté.
Article 32
Il n'est pas dérogé aux règles prévues par les régimes visés à l'article 2 pour les
conditions de la participation des assurés aux élections auxquelles donne lieu le
fonctionnement de la sécurité sociale.
Article 33
Les formalités que les dispositions légales ou réglementaires de l'une des Parties
contractantes pourraient prévoir pour le service, en dehors de son territoire, des
prestations dispensées par les organismes compétents de ce pays s'appliqueront
également, dans les mêmes conditions qu'aux nationaux, aux personnes admises au
bénéfice de ces prestations en vertu de la présente Convention.
Article 34
§ 2 Au cas où il n'aurait pas été possible d'arriver par cette voie à une solution, le
différend devra être réglé suivant une procédure d'arbitrage organisée par un
arrangement à intervenir entre les deux Gouvernements.
Article 35
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 321
pour l'entrée en vigueur de la présente Convention. Celle-ci prendra effet le premier
jour du troisième mois qui suivra la date de la dernière de ces notifications.
Article 36
La présente Convention est conclue pour une durée d'une année à partir de la date de
son entrée en vigueur. Elle sera renouvelée tacitement d'année en année, sauf
dénonciation qui devra être notifiée trois mois avant l'expiration du terme.
En foi de quoi, les soussignés, dûment autorisés à cet effet, ont signés la présente
Convention.
ont décidé d'adopter, jusqu'à l'institution en Mauritanie d'un régime légal d'assurance
maladie, les dispositions suivantes relatives aux ressortissants français ou mauritaniens
bénéficiaires du régime français d'assurance maladie qui se rendent dans certaines
conditions en Mauritanie :
Article 1er
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 322
mois, lorsqu'il transfère sa résidence sur le territoire de la Mauritanie, à condition que,
préalablement au transfert, le travailleur ait obtenu l'autorisation de son institution
d'affiliation, laquelle tient dûment compte du motif de ce transfert.
Article 2
Pendant le délai de six mois visé à l'article 1er, l'institution française d'affiliation
pourra, après avis favorable de son contrôle médical, participer au remboursement des
soins dispensés en Mauritanie au travailleur autorisé à transférer sa résidence dans les
conditions précisées à l'article 1er ci-dessus.
Article 3
b) Les limites et conditions dans lesquelles ces prestations sont servies et notamment
la liste des prestations dont l'octroi est subordonné à une autorisation préalable ;
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 323
e) Les institutions chargées du service des prestations en Mauritanie et éventuellement
les organismes de liaison français et mauritanien ;
Article 4
Article 5
Article 6
Le présent Protocole est conclu pour une durée d'une année à partir de la date de son
entrée en vigueur. Il sera renouvelé tacitement d'année en année, sauf dénonciation qui
devra être notifiée trois mois avant l'expiration du terme.
En foi de quoi, les soussignés, dûment autorisés à cet effet, ont signé le présent
Protocole.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 324
Le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République
islamique de Mauritanie,
Article 1er
Le régime français d'assurances sociales des étudiants institué au livre VI du titre 1er
du code de la sécurité sociale est applicable dans les mêmes conditions qu'aux
étudiants français, aux étudiants mauritaniens qui poursuivent leurs études en France et
ne sont dans ce pays ni assurés sociaux ni ayants droit d'un assuré social.
Article 2
Article 3
Article 4
Le présent Protocole est conclu pour une durée d'une année à partir de la date de son
entrée en vigueur. Il sera renouvelé tacitement d'année en année, sauf dénonciation qui
devra être notifiée trois mois avant l'expiration du terme.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 325
En cas de dénonciation, les stipulations du présent protocole resteront applicables aux
droits acquis, nonobstant les dispositions restrictives que les régimes intéressés
prévoiraient pour les cas de séjour à l'étranger d'un assuré.
En foi de quoi, les soussignés, dûment autorisés à cet effet, ont signé le présent
Protocole.
Considérant qu'il est désirable que les travailleurs salariés de chacune des parties
bénéficient sur le territoire de l'autre d'une égalité de traitement avec les nationaux en
matière de sécurité sociale,
Article 1er
L'allocation aux vieux travailleurs salariés sera accordée aux vieux travailleurs salariés
mauritaniens résidant en France à la date de la liquidation de l'allocation, dans les
mêmes conditions qu'aux vieux travailleurs salariés français.
Article 2
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 326
Le Gouvernement de chacune des parties contractantes notifiera à l'autre
l'accomplissement des procédures constitutionnelles requises en ce qui le concerne
pour l'entrée en vigueur du présent Protocole. Celui-ci prendra effet le premier jour du
troisième mois qui suivra la date de la dernière de ces notifications.
Article 3
Le présent Protocole est conclu pour une durée d'une année à partir de la date de son
entrée en vigueur et sera renouvelé tacitement d'année en année, sauf dénonciation qui
devra être notifiée trois mois avant l'expiration du terme.
En foi de quoi, les soussignés, dûment autorisés à cet effet, ont signés le présent
Protocole.
Modifié par :
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 327
Conformément aux dispositions de la Convention générale entre la France et la
Mauritanie sur la sécurité sociale du 22 juillet 1965, les autorités administratives
compétentes françaises et mauritaniennes, représentées par :
Situation des travailleurs salariés ou assimilés détachés temporairement d'un pays dans
l'autre
Article premier
2. Les institutions du pays du lieu de travail habituel remettent à chacun des intéressés
un certificat attestant qu'il reste soumis à la législation de sécurité sociale de ce pays ;
Accords entre la France et la Mauritanie Arrangement administratif Centre des
Liaisons Européennes et Internationales de Sécurité Sociale - www.cleiss.fr 23
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 328
date de la période de détachement, le cachet de l'institution du pays du siège de
l'entreprise et la date de délivrance dudit certificat.
Situation des ressortissants d'un pays occupés dans les postes diplomatiques ou
consulaires de ce pays auprès de l'autre pays
Article 2
L'option prend effet à compter du premier jour du mois suivant la date de réception de
la demande.
A) Dispositions générales
Article 3
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 329
Arrangement administratif Centre des Liaisons Européennes et Internationales de
Sécurité Sociale - www.cleiss.fr 24
la législation de l'autre pays, dans la mesure où il est nécessaire d'y faire appel pour
compléter, sans superposition, les périodes d'assurance ou reconnues équivalentes du
premier pays.
A cet effet, les périodes d'assurance et les périodes équivalentes sont prises en
considération telles qu'elles résultent de la législation sous laquelle elles ont été
accomplies.
Article 4
Le travailleur résidant sur le territoire d'un pays tiers adresse sa demande à l'institution
compétente de celui des pays sous la législation duquel le travailleur a été assuré en
dernier lieu.
Les demandes sont recevables si elles sont adressées par les travailleurs, soit
directement à l'institution compétente de l'autre pays, soit à l'un ou l'autre des
organismes de liaison.
Article 5
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 330
sur le territoire duquel se trouve l'institution compétente à laquelle la demande a été
adressée ou transmise.
2. L'exactitude des renseignements fournis par le demandeur doit être établie par des
pièces officielles jointes au formulaire, ou doit être confirmée par les autorités
habilitées à cet effet dans le pays considéré.
Article 6
Pour évaluer le degré d'invalidité, l'institution compétente de chaque pays fait état, le
cas échéant, des constatations médicales ainsi que des informations d'ordre
administratif recueillies par l'institution de l'autre pays.
Article 7
Article 8
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 331
Lorsqu'à la suite d'un contrôle administratif, ou à la demande de l'institution débitrice,
il a été constaté que le bénéficiaire d'une pension d'invalidité de l'un des deux pays
avait repris le travail dans l'autre pays, un rapport est adressé à l'institution débitrice
par l'institution de l'autre pays conformément au modèle n° SE 336-02 annexé au
présent arrangement administratif.
Article 9
Les frais résultant des examens médicaux, des mises en observation, des déplacements
des médecins et des bénéficiaires, des enquêtes administratives ou médicales rendues
nécessaires pour l'exercice du contrôle, sont supportés par l'institution débitrice de la
pension.
Toutefois, les autorités compétentes des deux pays pourront prévoir, d'un commun
accord, des modalités différentes de remboursement.
Article 10
Article 11
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 332
Lorsque, par application de l'article 7 de la Convention, la pension d'invalidité est
transformée en pension de vieillesse, il est fait application des dispositions du chapitre
II ci-dessous, pour la détermination des avantages dus au titre de la législation de
chaque pays. Accords entre la France et la Mauritanie Arrangement administratif
Centre des Liaisons Européennes et Internationales de Sécurité Sociale - www.cleiss.fr
26
Si le total des avantages auxquels un assuré peut ainsi prétendre de la part de chacun
des régimes d'assurance vieillesse des deux pays est inférieur au montant de la pension
d'invalidité, il est servi un complément différentiel à la charge du régime qui a liquidé
ladite pension.
Article 12
À cet effet, les périodes d'assurance et les périodes équivalentes sont prises en
considération telles qu'elles résultent de la législation sous laquelle elles ont été
accomplies.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 333
Compte tenu de la totalisation des périodes effectuées comme il est dit ci-dessus,
l'institution de chaque pays détermine d'après sa propre législation, si l'intéressé réunit
les conditions requises pour avoir droit aux prestations de l'assurance vieillesse
prévues par cette législation.
Article 13
Pour le calcul des avantages auxquels un assuré peut prétendre de la part de chacun
des régimes d'assurance vieillesse des deux pays, dans le cas où le droit est acquis en
vertu de l'article précédent, l'institution compétente de chaque pays procède aux
opérations suivantes :
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 334
l'institution du pays où l'intéressé a été assuré à titre obligatoire en dernier lieu avant la
période en cause.
Article 14
Sont considérés comme services accomplis au fond en Mauritanie les services qui
seraient reconnus comme tels par la législation spéciale française de sécurité sociale
dans les mines s'ils avaient été effectués en France.
Article 15
Article 16
Article 17
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 335
Convention générale, adresse sa demande à l'institution du lieu de sa résidence, dans
les formes et délais prescrits par la législation du pays de résidence.
Le travailleur ou le survivant d'un travailleur résidant sur le territoire d'un pays tiers
adresse sa demande à l'institution compétente de celui des pays sous la législation
duquel le travailleur a été assuré en dernier lieu.
Les demandes sont recevables si elles sont adressées par les travailleurs soit
directement à l'institution compétente de l'autre pays, soit à l'un ou l'autre des
organismes centralisateurs. Accords entre la France et la Mauritanie Arrangement
administratif Centre des Liaisons Européennes et Internationales de Sécurité Sociale -
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Article 18
2. L'exactitude des renseignements fournis par le demandeur doit être établie par des
pièces officielles jointes au formulaire, ou doit être confirmée par les autorités
habilitées à cet effet dans le pays considéré.
Article 19
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 336
La demande introduite conformément aux dispositions des articles 17 et 18 du présent
arrangement est instruite par l'institution compétente du pays à laquelle elle a été
adressée ou transmise. Cette institution est désignée ci-après par le terme « institution
d'instruction ».
Article 20
Sur ce formulaire, l'institution d'instruction porte, outre les renseignements d'état civil
indispensables, les périodes d'assurance et périodes reconnues équivalentes accomplies
par le travailleur sous la législation du pays considéré.
Elle détermine ensuite les droits qui s'ouvrent en vertu de sa propre législation,
conformément aux dispositions des articles 8 et suivants de la Convention générale et
des articles 12 et suivants du présent arrangement administratif et fixe le montant de
l'avantage auquel peut prétendre l'intéressé.
Ces renseignements ainsi que l'indication des voies et délais de recours sont également
portés sur le formulaire dont un exemplaire est renvoyé à l'institution d'instruction et le
second exemplaire conservé dans les archives de l'institution compétente de l'autre
pays. Accords entre la France et la Mauritanie Arrangement administratif Centre des
Liaisons Européennes et Internationales de Sécurité Sociale - www.cleiss.fr 29
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 337
4. L'institution d'instruction détermine, de son côté, les droits qui s'ouvrent en vertu de
sa propre législation conformément aux dispositions des articles 8 et suivants de la
Convention générale et des articles 12 à 16 du présent arrangement et fixe le montant
de l'avantage auquel peut prétendre l'intéressé.
Elle notifie au demandeur, par lettre recommandée, d'une part l'ensemble des décisions
prises par les organismes compétents des deux pays concernant la liquidation des
prestations dues en application de la Convention générale et du présent arrangement
administratif, d'autre part, les voies et délais de recours prévus par chacune des deux
législations.
Article 21
La procédure prévue aux articles 19 et 20 ci-dessus est applicable pour l'instruction des
demandes de pensions de veuves et de prestations d'orphelins prévues par le régime
français spécial aux travailleurs des mines et pour la liquidation de leurs droits.
Toutefois, pour la veuve dont le mari est décédé après avoir été admis à pension,
l'institution française ou l'institution mauritanienne saisie de la demande prend d'elle-
même la décision que lui dicte sa législation et transmet ensuite le formulaire
administratif à l'institution de l'autre pays, après y avoir indiqué cette décision.
Article 22
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 338
Le versement des arrérages desdites pensions ou rentes a lieu aux échéances prévues
par la législation du pays que l'institution débitrice est chargée d'appliquer. Il s'effectue
au moyen d'un mandat individuel.
Article 23
En vue d'une information réciproque des organismes de liaison des deux pays, les
institutions débitrices de chaque pays adressent aux organismes de liaison des deux
pays une statistique semestrielle des versements effectués à destination de l'autre pays
conforme au formulaire n° SE 336-04 annexé au présent arrangement administratif.
Accords entre la France et la Mauritanie Arrangement administratif Centre des
Liaisons Européennes et Internationales de Sécurité Sociale - www.cleiss.fr 30
Article 24
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 339
En même temps, copie de ladite attestation est adressée dans tous les cas, pour
information, par l'institution d'affiliation à l'institution du lieu de la nouvelle résidence
du travailleur.
Lorsque, pour une raison de force majeure, l'attestation n'a pu être établie
antérieurement au transfert de la résidence, l'institution d'affiliation peut soit de sa
propre initiative, soit à la requête du travailleur ou de l'institution du lieu de sa
nouvelle résidence délivrer l'attestation postérieurement au transfert de résidence.
Article 25
Dès réception de la demande, ladite institution fait procéder, par son contrôle médical,
à l'examen de l'intéressé et transmet sans retard l'ensemble du dossier à l'institution
d'affiliation.
Celle-ci, dès réception du dossier, le soumet à son contrôle médical, lequel émet un
avis motivé dans les moindres délais.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 340
En cas de refus, l'indication du motif du refus et des voies de recours dont dispose le
travailleur. Accords entre la France et la Mauritanie Arrangement administratif Centre
des Liaisons Européennes et Internationales de Sécurité Sociale - www.cleiss.fr 31
Article 26
La procédure suivie, tant par cette dernière institution que par l'institution d'affiliation,
est la même que celle visée à l'article 25 du présent arrangement.
Le même formulaire comporte des indications sur l'octroi éventuel au travailleur des
prestations en espèces.
Article 27
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 341
- la date d'entrée dans un hôpital ou dans un autre établissement médical et la durée
probable de l'hospitalisation ;
Article 28
Le coût annuel moyen des soins par travailleur victime d'un accident du travail
s'obtient en divisant le coût total des prestations en nature servies aux victimes
d'accidents du travail ou de maladies professionnelles par le nombre total d'accidents
indemnisés au cours de l'année considérée.
Article 29
Les autorités compétentes de chacun des pays désignent la ou les institutions qui
supportent la charge des prestations faisant l'objet d'un remboursement forfaitaire.
Accords entre la France et la Mauritanie Arrangement administratif Centre des
Liaisons Européennes et Internationales de Sécurité Sociale - www.cleiss.fr 32
Article 30
Les autorités compétentes des deux pays pourront établir des bases de remboursement
différentes de celles prévues à l'article 28 ci-dessus.
Article 31
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 342
L'attestation visée à l'article 24 du présent arrangement précise si l'intéressé bénéficie
ou non des prestations en espèces et, dans l'affirmative, la durée prévisible du service
de ces prestations. Si ladite attestation ne le précise pas ou si l'intéressé demande à
bénéficier du service des prestations en espèces, au-delà de la période primitivement
prévue, il adresse sa requête à l'institution du lieu de la nouvelle résidence en
l'accompagnant d'un certificat médical d'incapacité de travail délivré par le médecin
traitant.
Dès réception de la demande, ladite institution fait procéder par son contrôle médical à
l'examen de l'intéressé et transmet sans retard l'ensemble du dossier à l'institution
d'affiliation.
Article 32
Article 33
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 343
Leur remboursement s'effectue sur justifications.
Toutefois, les autorités compétentes pourront prévoir, d'un commun accord des
modalités différentes de remboursement. Accords entre la France et la Mauritanie
Arrangement administratif Centre des Liaisons Européennes et Internationales de
Sécurité Sociale - www.cleiss.fr 33
Article 34
Article 35
Lorsqu'un travailleur ou le survivant d'un travailleur qui réside sur le territoire de l'un
des pays sollicite le bénéfice d'une rente d'accident du travail ou d'une rente d'ayant
droit en cas d'accident suivi de mort, il adresse sa demande à l'institution compétente
du pays sous la législation duquel l'accident du travail ou la maladie professionnelle
est survenu ou a été constaté, soit directement, soit par l'intermédiaire de l'institution
du lieu de sa résidence qui la transmet à l'institution compétente.
Article 36
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 344
La demande, introduite conformément aux dispositions de l'article 35 ci-dessus, est
instruite par l'institution compétente du pays sous la législation duquel l'accident du
travail ou la maladie professionnelle est survenu ou a été constatée.
Article 37
Aux fins de l'appréciation du degré d'incapacité permanente, dans le cas visé à l'article
18 de la Convention générale, le travailleur est tenu de fournir à l'institution
compétente qui procède à l'instruction de la demande de rente, tous renseignements
relatifs aux accidents du travail ou maladies professionnelles survenus ou constatés
antérieurement sous la législation de l'autre pays et ce, quel que soit le degré
d'incapacité qui en était résulté.
Si ladite institution l'estime nécessaire, elle peut, pour obtenir ces renseignements ou
en avoir confirmation, s'adresser directement aux institutions compétentes de l'autre
pays.
Article 38
Elle notifie directement sa décision au demandeur en lui indiquant les voies et délais
de recours prévus par la législation applicable. Accords entre la France et la
Mauritanie Arrangement administratif Centre des Liaisons Européennes et
Internationales de Sécurité Sociale - www.cleiss.fr 34
Article 39
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 345
Les rentes d'accidents du travail françaises ou mauritaniennes sont payées directement
aux bénéficiaires résidant dans un pays par les institutions débitrices de l'autre pays.
Le versement des arrérages desdites rentes a lieu aux échéances prévues par la
législation du pays que l'institution débitrice est chargée d'appliquer.
Article 40
En vue d'une information réciproque des organismes de liaison des deux pays, les
institutions débitrices de chaque pays adressent aux organismes de liaison des deux
pays une statistique semestrielle des paiements effectués à destination de l'autre pays.
Cette statistique est établie sur un état conforme au modèle annexé au présent
arrangement administratif (formulaire n° SE 336-09).
Article 41
Les frais relatifs au paiement des rentes d'accidents du travail, notamment les frais
postaux, peuvent être récupérés sur les bénéficiaires par les institutions débitrices, dans
les conditions fixées d'un commun accord entre les autorités administratives des deux
pays.
Article 42
Article 43
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 346
Les frais résultant des contrôles administratifs et médicaux sont supportés par
l'institution compétente. Le remboursement s'effectue sur justifications. Accords entre
la France et la Mauritanie Arrangement administratif Centre des Liaisons Européennes
et Internationales de Sécurité Sociale - www.cleiss.fr 35
Toutefois, les autorités compétentes des deux pays pourront prévoir d'un commun
accord des modalités différentes de remboursement.
Article 44
Sous réserve des dispositions qui suivent, les articles 24 à 43 ci-dessus sont applicables
aux maladies professionnelles, la date de la constatation de la maladie professionnelle
étant assimilée à la date de l'accident du travail.
Article 45
Article 46
Article 47
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 347
Lorsque l'institution compétente du pays sur le territoire duquel la victime a occupé en
dernier lieu l'emploi susceptible de provoquer la maladie professionnelle considérée
constate que la victime ou ses survivants ne satisfont pas aux conditions de la
législation qu'elle applique, compte tenu des dispositions de l'article 45 ci-dessus,
ladite institution :
a) transmet sans délai à l'institution compétente de l'autre pays sur le territoire duquel
la victime a précédemment occupé un emploi susceptible de provoquer la maladie
professionnelle considérée la déclaration et les pièces qui l'accompagnent ainsi qu'une
copie de la notification visée ci-dessous ;
En cas d'introduction d'un recours contre la décision de rejet prise par l'institution
compétente du pays sur le territoire duquel la victime a occupé en dernier lieu l'emploi
susceptible de provoquer la maladie
Article 48
Si ladite institution l'estime nécessaire, elle peut s'adresser à l'institution qui a servi à
l'intéressé les prestations en cause pour obtenir toutes précisions à leur sujet.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 348
Article 49
Article 50
Article 51
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 349
compte, dans la mesure où il est nécessaire d'y faire appel pour compléter les périodes
accomplies en vertu de la législation au regard de laquelle les droits sont examinés.
SECTION II
Enfants demeurant dans le pays autre que celui où le chef de famille est occupé et
assujetti à la sécurité sociale.
Article 52
Les états de famille établis en Mauritanie sont visés par la Caisse nationale de sécurité
sociale de ce pays, sur présentation des pièces d'état civil.
Les états de famille établis en France sont visés par les autorités compétentes en
matière d'état civil.
L'état de famille en cause mentionne notamment la liste des enfants à charge au sens
de la législation des allocations familiales du pays de résidence ainsi que les nom et
adresse de la personne devant percevoir les allocations familiales.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 350
Un exemplaire de ce document est remis par le travailleur avant son départ à
l'institution du lieu de résidence de la famille et à son arrivée sur le territoire de l'autre
pays à l'institution compétente du lieu de travail.
Ces pièces ainsi que l'état de famille susvisé, devront avoir été établis dans les trois
mois précédant la date de leur production. Accords entre la France et la Mauritanie
Arrangement administratif Centre des Liaisons Européennes et Internationales de
Sécurité Sociale - www.cleiss.fr 38
Article 53
Si le travailleur n'est pas muni, à son arrivée sur le territoire de l'autre pays, de l'état de
famille prévu à l'article précédent, l'institution compétente du lieu de travail demande à
l'institution compétente du lieu de résidence de la famille de provoquer l'établissement
du document en cause et de lui en transmettre un exemplaire.
Article 54
L'état de famille prévu à l'article 52 du présent arrangement ainsi que, le cas échéant,
les pièces justificatives visées au même article, sont fournis à l'appui de la demande
d'allocations familiales présentée par le travailleur à l'institution compétente du lieu de
travail.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 351
Article 55
Article 56
Dès qu'elle est en possession, d'une part, de l'état de famille et, d'autre part, de la
demande d'allocations familiales, l'institution compétente du lieu de travail, si les
conditions d'ouverture du droit sont remplies, adresse à l'institution du lieu de
résidence de la famille une copie de la demande d'allocations familiales prévue à
l'article 54 du présent arrangement, en précisant la date à partir de laquelle les droits
sont ouverts.
Article 57
Lorsqu'elle est en possession de la demande d'allocations qui lui a été transmise par
l'institution du lieu de travail, l'institution du lieu de résidence procède au versement
des allocations familiales en vertu et selon les modalités de la législation qu'elle est
chargée d'appliquer.
Les allocations familiales sont payées aux échéances prévues par cette dernière
législation. Accords entre la France et la Mauritanie Arrangement administratif Centre
des Liaisons Européennes et Internationales de Sécurité Sociale - www.cleiss.fr 39
Article 58
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 352
Article 59
Lorsque le travailleur exerçait déjà une activité sur le territoire de l'autre pays à la date
de l'entrée en vigueur de la Convention, le point de départ de la durée de validité du
premier état de famille se situe à cette date.
Article 60
Le renouvellement de l'état de famille doit être effectué dans les deux mois qui
précèdent l'expiration de la première année puis de chacune des années suivantes
durant lesquelles le travailleur est occupé dans l'autre pays.
Les modifications de l'état de famille prennent effet à partir soit du premier jour du
mois civil suivant la date anniversaire de la première embauche du travailleur sur le
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 353
territoire du pays du lieu de travail, soit de la date anniversaire du premier jour du
mois de naissance du premier enfant.
Lorsque le travailleur exerçait déjà son activité dans l'autre pays à la date de l'entrée en
vigueur de la Convention, les modifications de l'état de famille prennent effet à partir
de la date anniversaire de l'entrée en vigueur de ladite Convention. Accords entre la
France et la Mauritanie Arrangement administratif Centre des Liaisons Européennes et
Internationales de Sécurité Sociale - www.cleiss.fr 40
Article 61
Aux échéances prévues par la législation qu'elle est chargée d'appliquer, l'institution du
lieu de résidence de la famille procède au versement des allocations familiales selon
les modalités prévues par ladite législation.
C) Dispositions financières
Article 62 (1)
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 354
Ce montant est exprimé en Ouguiyas pour la participation aux dépenses des
institutions mauritaniennes et en francs français pour la participation aux dépenses des
institutions françaises.
Une commission mixte se réunit en cas de besoin avant la fin de chaque année pour
examiner la possibilité de réajuster le montant de ladite participation, compte tenu des
variations intervenues dans le taux des allocations familiales dans les deux pays au
cours de l'année considérée.
Les augmentations qui pourront être décidées éventuellement par les autorités
compétentes prendront effet au 1er janvier de l'année suivante.
Les frais de gestion engagés par les institutions du pays du lieu de résidence de la
famille pour l’application de l’article 23 de la Convention sont supportés par les
institutions compétentes du pays du lieu de travail. Les frais de gestion seront
remboursés annuellement par l’intermédiaire des organismes de liaison sous la forme
de majoration appliquée au montant global des participations versées en application de
l’article 23, paragraphe 5 de la Convention. Le pourcentage de cette majoration sera
fixé d’un commun accord par les autorités compétentes des deux pays.
Article 63
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 355
- le montant de la participation de l'institution ;
Article 64
En vue d'une information réciproque des organismes de liaison des deux pays les
institutions débitrices de chaque pays adressent aux organismes de liaison des deux
pays une statistique des paiements effectués à destination de l'autre pays au titre de
l'article 62 du présent arrangement administratif conforme au modèle n° SE 336-15
annexé au présent arrangement administratif.
Article 65
Article 66
Pour bénéficier des prestations familiales pour ses enfants qui l'accompagnent, le
travailleur visé au paragraphe 2 de l'article 3 de la Convention générale adresse sa
demande à l'institution compétente du pays d'affiliation, éventuellement par
l'intermédiaire de son employeur.
Article 67
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 356
institution est chargée d'appliquer. Le versement s'effectue par mandat-poste
individuel.
Article 68
En vue d'une information réciproque des organismes de liaison des deux pays, les
institutions débitrices de chaque pays adressent aux organismes de liaison des deux
pays une statistique semestrielle des paiements effectués à destination de l'autre pays,
au titre de l'article 25 de la Convention générale conforme au modèle n° SE 336-15
annexé au présent arrangement administratif. Accords entre la France et la Mauritanie
Arrangement administratif Centre des Liaisons Européennes et Internationales de
Sécurité Sociale - www.cleiss.fr 42
Article 69
Article 70
Article 71
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 357
prévues à l'article 23 de la Convention et les statistiques semestrielles de paiements
prévues aux articles 10, 23, 34, 40, 50, 64 et 68 du présent arrangement administratif,
les institutions suivantes :
Toutefois, la caisse autonome nationale de la sécurité sociale dans les mines joue le
rôle d'organisme de liaison pour ce qui concerne les assurés du régime minier, en
matière de détachement et de vieillesse.
Article 72
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 358
ont, d’un commun accord, arrêté les modalités pratiques ci-dessous :
Article premier
L’attestation indique, en outre, si, compte tenu de l’avis de son contrôle médical, la
caisse française d’affiliation accepte, en application de l’article 2 du Protocole, de
participer au remboursement des soins dispensés en Mauritanie (droit à des prestations
en nature) pendant la durée du service des prestations en espèces.
Copie de cette attestation est adressée par la caisse française d’affiliation du travailleur
de l’organisme mauritanien désigné à l’article 12 du présent arrangement administratif.
Lorsque, pour une raison de force majeure, l’attestation n’a pu être établie
antérieurement au transfert de la résidence, l’institution d’affiliation peut, soit de sa
propre initiative, soit à la requête du travailleur ou de l’organisme mauritanien,
délivrer l’attestation postérieurement au transfert de la résidence. Accords entre la
France et la Mauritanie Arrangement administratif complémentaire Centre des
Liaisons Européennes et Internationales de Sécurité Sociale - www.cleiss.fr 45
Article 2
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 359
L’organisme mauritanien est tenu de faire procéder périodiquement, soit de sa propre
initiative, soit à la demande de la caisse française d’affiliation, à l’examen du
bénéficiaire en vue de déterminer si les soins médicaux sont effectivement et
régulièrement dispensés.
Article 3
Dès réception de la requête, ledit organisme fait procéder à l'examen de l'intéressé par
son contrôle médical et transmet sans retard l'ensemble du dossier à la caisse française
d'affiliation.
Cette dernière, dès réception du dossier, le soumet à son contrôle médical, lequel émet
dans les moindres délais un avis motivé.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 360
- en cas de refus : l'indication du motif du refus et des voies de recours dont dispose le
travailleur.
Prestation en espèces
Article 4
Les prestations en espèces sont versées directement par la caisse française d'affiliation
au bénéficiaire autorisé à transférer sa résidence en Mauritanie.
Le paiement est effectué par mandat poste individuel aux échéances prévues par la
législation française. Accords entre la France et la Mauritanie Arrangement
administratif complémentaire Centre des Liaisons Européennes et Internationales de
Sécurité Sociale - www.cleiss.fr 46
Article 5
Prestations en nature
Article 6
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 361
Si cette attestation indique que la caisse française admet la participation aux
remboursements de soins en application de l'article 2 du Protocole et si, d'autre part, le
délai prévu pour le versement des prestations en espèces n'est pas écoulé, l'organisme
mauritanien assure le service des prestations en nature conformément aux dispositions
ci-dessous.
Article 7
Sous réserve des dispositions de l'article 8 ci-dessous, le versement des prestations par
la caisse mauritanienne n'est pas subordonné à une autorisation spéciale de la caisse
française qui a délivré l'attestation visée à l'article 6.
En aucun cas la prise en charge accordée par l'organisme mauritanien ne doit dépasser
les tarifs applicables en Mauritanie en matière d'accidents du travail.
Article 8
Les cas d'urgence absolue au sens de l'alinéa précédent sont ceux où le service des
prestations ne peut être différé sans compromettre gravement la santé du malade.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 362
Accords entre la France et la Mauritanie Arrangement administratif complémentaire
Centre des Liaisons Européennes et Internationales de Sécurité Sociale - www.cleiss.fr
47
Une liste des prestations dont l'octroi est normalement subordonné à une autorisation
préalable est annexée au présent arrangement administratif complémentaire.
Lorsque lesdites prestations ont été servies en cas d'urgence absolue, sans autorisation
de la caisse d'affiliation, l'organisme mauritanien l'en avise immédiatement au moyen
d'une notification sur formulaire n° SE 336-20.
C) Remboursement par les caisses françaises des dépenses effectuées par l'organisme
mauritanien en application du Protocole
Article 9
Les dépenses afférentes aux prestations servies par l'organisme mauritanien en vertu
de l'article 2 du Protocole et conformément aux articles 6, 7 et 8 du présent
arrangement lui sont remboursées directement par la caisse française d'affiliation du
travailleur intéressé.
Le remboursement s'effectue sur la base des dépenses réelles telles qu'elles résultent
des justifications adressées par l'organisme mauritanien à la caisse française
d'affiliation.
Article 10
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 363
Les frais résultant des contrôles médicaux et administratifs effectués par l'organisme
mauritanien pour le compte de la caisse française d'affiliation sont supportés par cette
dernière et remboursés sur justifications.
Article 11
D) Dispositions diverses
Article 12
Article 13
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 364
1 devenu CLEISS suite à la Loi n° 2002/73 du 17 janvier 2002 (art. L 767-1 du CSS).
Article 14
1. Les prothèses, le grand appareillage et les autres prestations en nature d'une grande
importance nécessitant l'autorisation de l'institution d'affiliation en application de
l'article 3, b) du Protocole relatif au maintien de certains avantages de l'assurance
maladie à des assurés français ou mauritaniens se rendant en Mauritanie et de l'article
8 de l'arrangement administratif complémentaire fixant les modalités d'application de
ce Protocole sont les prestations suivantes :
e) Appareils de surdité ;
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 365
g) Voiturettes pour malades et fauteuils roulants ;
i) Cures ;
l) Tout autre acte médical ou toute autre fourniture médicale, dentaire ou chirurgicale,
lorsque le coût probable de l'acte ou de la fourniture dépasse 520 F français.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 366
SE 336-03 Instruction des demandes de pensions ou
rentes de vieillesse par totalisation
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 367
SE 336-10 Attestation des périodes d’inscription aux
institutions d’allocations familiales
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 368
ANNEXE 2 : Ordonnance n° 2005-006 portantes institutions d’un régime
d’assurance maladie modifiée et complétée par la loi n° 2010-018 du 03 février
2010
- 2°) aux personnels des Forces armées, en position d’activité (Groupe II) ;
- aux employés des établissements publics, des sociétés à capitaux publics et des
personnes morales de droit publics (group IV)
- aux titulaires des pensions de retraite des établissements publics, des sociétés à
capitaux publics et des personnes morales de droit public (groupe V)
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 369
- Et à leur demande, aux membres des ordres professionnels légalement reconnus
(groupe VI)
- l’assuré social ;
- le conjoint de l’assuré ;
- les enfants de l’assuré, âgés de 21 ans au plus ;
- les enfants de l’assuré, sans limite d’âge, atteints d’un handicap les
empêchant d’exercer une activité rémunérée.
- Les ascendants directs de l’assuré sur la demande de ce dernier. Les
conditions et l’assiette de la contribution sont fixées par décret.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 370
Les risques liés aux accidents du travail et maladies professionnelles demeurent régis
par la législation et la réglementation les concernant.
L’assurance maladie obligatoire donne droit, dans les conditions et selon les modalités
fixées par décret, au remboursement ou à la prise en charge directe des frais de soins
préventifs, curatifs, et de réhabilitation médicalement requis par l’état de santé du
bénéficiaire et afférents aux prestations suivantes :
Sont fixées, par arrêté conjoint du ministre des Finances, du ministre chargé de la
Santé et du ministre chargé de la Fonction Publique, les listes des spécialités et des
actes médicaux et paramédicaux, des médicaments, de l’appareillage et des frais de
transport sanitaire qui sont couverts par le régime de base.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 371
Titre II : Gestion du régime d’assurance maladie de base
- l’organisation administrative ;
- le statut du personnel ;
- le régime de la comptabilité.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 372
- contribuer à optimiser les services des prestataires du secteur de la santé;
- contrôler l’allocation des ressources aux prestataires.
- gérer les coûts de santé, par une tarification réelle et des incitations pour une
utilisation rationnelle des moyens ;
- favoriser l’esprit de solidarité entre les assurés ;
- améliorer la prévoyance des ressources nécessaires ;
- contribuer au développement d’un secteur médical efficace et compétitif.
charge
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 373
Toutefois, en cas de maladie grave ou invalidante nécessitant des soins de longue
durée ou en cas de soins particulièrement onéreux, la part restant à la charge de
l’assuré fait l’objet d’une exonération totale ou partielle.
La liste des maladies donnant droit à exonération et les conditions dans lesquelles cette
exonération est accordée sont fixées par arrêté conjoint des ministres chargés des
Finances, de la Santé, de la Fonction Publique et de la Défense Nationale.
- à l’acte, sur la base des nomenclatures des actes professionnels fixées par
arrêté du ministre chargé de la Santé ;
- sous forme de forfait, par pathologie ou par groupe homogène de maladies ;
- sous forme de dotation globale ou de prépaiement ;
- sous forme de capitation.
Dans tous les cas, la facturation des prestations de soins doit être établie suivant les
règles définies par arrêté des ministres chargés des Finances et de la Santé sur
proposition de l’organe délibérant de l’organisme gestionnaire.
- par arrêté conjoint des ministres chargés des Finances et de la Santé le cas
échéant ;
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 374
- par voie de convention négociée, en application du chapitre II du présent
titre.
Pour les appareillages et dispositifs médicaux, les tarifs nationaux de référence sont
approuvés par les ministres chargés des Finances et de la Santé, sur proposition de
l’organisme gestionnaire.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 375
Article 12 : L’assuré conserve le libre choix du praticien, de l’établissement de santé,
du pharmacien et, le cas échéant, du paramédical et du fournisseur des appareillages et
dispositifs médicaux qui lui sont prescrits, sous réserve des mesures de régulation
fixées par la présente ordonnance et les textes pris pour son application.
- les modalités de dépôt des documents attestant des frais engagés par l’assuré
ainsi que le délai de ce dépôt ;
- le délai maximum pour le remboursement des frais médicaux aux assurés
par l’organisme gestionnaire ainsi que le délai maximum pour l’obtention
des cartes de prise en charge ;
- le délai maximum pour le déboursement au profit du prestataire de soins en
cas de tiers payant.
Article 15 : Les relations entre les fournisseurs des prestations de soins et l’organisme
gestionnaire sont régies par des conventions qui sont conclues entre ledit organisme
gestionnaire et les représentants de ces fournisseurs.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 376
Les conventions déterminent en particulier les domaines suivants :
Les modalités, les procédures de conclusion, ainsi que l’adhésion aux dites
conventions sont fixées par décret.
Article 16 : Les conventions citées à l’article précédent sont approuvées par arrêté du
ministre chargé de la Santé.
A défaut d’accord sur les termes des conventions, le ministre reconduit d’office la
convention précédente, lorsqu’elle existe, ou, le cas échéant, édicte un règlement
tarifaire provisoire.
Les textes de conventions et les arrêtés d’approbation sont publiés au Journal Officiel.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 377
Cette mise hors convention est décidée pour une durée déterminée.
Article 18 : La prise en charge des frais des prestations de soins garanties par la
présente ordonnance s’effectue, quel que soit le prestataire de soins, conventionné ou
non, sur la base du tarif national de référence défini dans la convention.
Le contrôle médical est confié à des médecins et des pharmaciens conseil et autres
professionnels agréés par l’organisme gestionnaire, chargés essentiellement des
missions suivantes :
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 378
- le suivi et le contrôle de la qualité des services rendus par les fournisseurs
des prestations de soins et l’observation de leur accommodement avec l’état
de santé du bénéficiaire ;
- la coordination entre les différents intervenants en vue de garantir une prise
en charge adéquate des prestations de soins fournies aux assurés sociaux et
leurs ayants droit ;
- le suivi de l’évolution des dépenses de santé des assurés ;
- l’émission d’avis concernant la prise en charge des prestations de soins
soumises à accord préalable.
Les modalités et procédures d’exercice de ces missions sont fixées par décret.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 379
- visiter les structures sanitaires pour constater les conditions de prise en
charge des bénéficiaires.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 380
Article 24 : Les modalités, les conditions et les délais dans lesquels s’exerce le
contrôle médical sont fixés par décret.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 381
Article 27 : Les personnes qui cessent de remplir des conditions pour relever, soit en
qualité d’assurés, soit en qualité d’ayants droit, du régime d’assurance géré par
l’organisme gestionnaire bénéficient, à compter de la date à laquelle ces conditions ne
sont plus remplies, du maintien de leur droit aux prestations pendant une période
maximum de six mois.
Article 28 : Les ayants droits de l’assuré décédé qui ne bénéficient d’aucun régime
d’assurance maladie, à quelque titre que ce soit, continuent de bénéficier, pendant une
période de deux années, des prestations du régime de l’organisme gestionnaire.
Article 29 : Pour bénéficier des prestations fournies dans le cadre du régime de base,
l’assuré et ses ayants droit doivent être affiliés et déclarés à l’organisme gestionnaire.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 382
Article 31 : Il est interdit à l’organisme gestionnaire de cumuler la gestion de
l’assurance maladie avec la gestion d’établissements assurant des prestations de
diagnostic, de soins ou d’hospitalisation et/ou des établissements ayant pour objet la
fourniture de médicaments, matériels, dispositifs et appareillages médicaux.
Toutefois, l’organisme gestionnaire peut, dans les conditions définies par une
législation particulière, contribuer à l’action sanitaire de l’État, en conformité avec la
politique nationale de santé.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 383
Article 33 (nouveau) : (Loi n° 2010-018 du 03 février 2010) L’assiette des cotisations
des assurés est définie selon le statut de rémunération ou de revenu des personnes
assujetties.
Pour les Groupes I, II et IV la cotisation est assise sur l’ensemble des rémunérations
perçues par les salariés, y compris les indemnités et primes.
Pour les Groupe III et V la cotisation est assise sur le montant global de l’ensemble des
pensions de retraite, de vieillesse, d’invalidité ou d’ayant cause servies par les régimes
de retraite de l’assuré, à l’exception de la pension de retraite complémentaire,
lorsqu’elle existe.
Pour le groupe VI la cotisation est assise sur la base d’un revenu professionnel dont le
montant sera fixé par décret.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 384
Alinéa 3 (nouveau) : (Loi n° 2010-018 du 03 février 2010) lorsque les contraintes de
l’équilibre financier du régime de base l’exigent, la cotisation peut être modulée entre
les groupes d’assujettis, et répartie entre ces groupes, l’État, les employeurs et les
ordres.
Article 35: Il est interdit à l’organisme gestionnaire d’utiliser les ressources du régime
d’assurance maladie de base à des fins autres que celles prévues par la présente
ordonnance.
Les fonds représentatifs de ces réserves, ainsi que les excédents éventuels entre les
produits et les charges du régime géré par l’organisme gestionnaire, doivent être
déposés, contre rémunération, auprès des organismes désignés à cette fin par celui-ci.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 385
Chapitre II : Contrôle technique de l’organisme gestionnaire
Article 37 : Sans préjudice des autres formes de contrôles relevant de la Cour des
Comptes ou de l’Inspection Générale des Finances, l’organisme gestionnaire est
soumis au contrôle technique de l’État, qui a pour objet de veiller au respect des
dispositions de la présente ordonnance et des textes pris pour son application.
A cet effet, l’organisme gestionnaire est tenu de produire à l’administration tous états,
comptes rendus, tableaux ou documents de nature à permettre de contrôler la situation
financière, l’émission et le recouvrement des cotisations, le règlement des dossiers, la
constitution et la représentation des réserves et l’application des conventions conclues
avec les prestataires de soins.
Article 38 : Le contrôle technique sur place, s’exerce par des fonctionnaires délégués à
cet effet par l’administration.
Article 39 : Lorsque le rapport de vérification sur pièces ou sur place fait état
d’observation, il est communiqué à l’organisme gestionnaire qui dispose d’un délai de
30 jours pour présenter ses explications par écrit et, le cas échéant, faire connaître les
mesures qu’il compte prendre pour redresser la situation.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 386
Titre VI : Contentieux, recours, sanctions et subrogation
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 387
En cas de récidive, le montant de l’amende est doublé.
Les sanctions prévues par les dispositions de la présente ordonnance n’empêchent pas
l’application des sanctions pénales plus sévères ou des sanctions administratives
prévues par la législation en vigueur.
En cas d’actions engagées contre le tiers responsable, la victime ou ses ayants droits
doivent assigner en intervention l’organisme gestionnaire, conformément à la
législation en vigueur.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 388
L’organisme gestionnaire peut, en cas de non-respect des dispositions de deux alinéas
précédents, se retourner contre le bénéficiaire qui a reçu une indemnisation du tiers
responsable pour remboursement des montants dont il a bénéficié dans les limites de
ce qui a été dépensé.
Article 42 : Si la victime ou ses ayants droit ont intenté une action en justice contre le
tiers responsable en réparation du préjudice subi, ceux-ci doivent indiquer, en tout état
de la procédure, que la victime est bénéficiaire du régime d’assurance maladie prévu
par la présente ordonnance.
A défaut de cette indication et faute pour la victime ou ses ayants droit de rembourser
les sommes indûment perçues, la nullité du jugement sur le fond peut être demandée
pendant quatre ans à compter de la date à partir de laquelle ledit jugement est devenu
définitif, soit à la requête du ministère public, soit à la demande de l’organisme
gestionnaire.
Article 43 : Est nul tout accord contraire aux dispositions de la présente ordonnance.
Toute renonciation de la part des bénéficiaires aux droits et actions qui leur sont
reconnus aux termes de la présente ordonnance n’est pas opposable à l’organisme
gestionnaire.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 389
Article 44 : Les actions des bénéficiaires et des fournisseurs des prestations de soins
contre l’organisme gestionnaire sont prescrites après deux ans à partir de la date de la
naissance du droit.
Les actions de l’organisme gestionnaire contre les personnes à qui des avantages au
titre de ce régime ont été octroyés indûment sont prescrites après deux ans. Le délai de
prescription court à partir de la date du paiement indu.
La prescription des autres actions notamment celles se rattachant aux cotisations est
régie par les règles de droit commun et les dispositions régissant les organismes de
sécurité sociale.
La prescription des autres actions notamment celles se rattachant aux cotisations est
régie par les règles de droit commun et les dispositions régissant les organismes de
sécurité sociale.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 390
Fait à Nouakchott, le 29 septembre 2005
- Les salariés des collectivités locales et leurs établissements publics ; les salariés
des projets et autres structures administratives bénéficiant de l’autonomie
financière ;
- les personnes exerçant une profession libérale ;
- les salariés et titulaires de pension du secteur privé, des associations de droit
privé et autres organisations de la société civile ;
- les journalistes professionnels et collaborateurs de presse qui fournissent, d’une
manière régulière, à une agence ou à une entreprise de presse privée,
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 391
quotidienne ou périodique, des articles d’information, des reportages, des
dessins ou des photographies, à la condition toutefois que les personnes
concernées soient titulaires de la carte d’identité professionnelle de journaliste ;
- les travailleurs indépendants, avec ou sans local, qui pour leur propre compte
exercent, une activité génératrice de revenu, quelle que soit la nature de
l’activité ou du revenu.
Les salariés des collectivités locales, de leurs établissements publics et les salariés des
projets et autres structures administratives bénéficiant de l’autonomie financière sont
intégrés au Groupe I, tel qu’institué à l’article 2 de l’ordonnance n° 2005-006 du 29
septembre 2005.
En complément aux groupes d’assurés déjà constitués par la loi, les autres catégories
d’assurés prévues à l’alinéa 1er ci-dessus sont classées respectivement en Groupe VI,
Groupe VII, Groupe VIII et Groupe IX.
Article 2 : Le taux de cotisation, pour chacun des groupes d’assurés prévus à l’article
1er ci-dessus, est fixé par décret sur la base du salaire ou du revenu.
Ce taux est pris en charge, dans une proportion appropriée, par l’assuré qui a la qualité
de salarié et par l’employeur. L’assuré social travaillant pour son propre compte
supporte la totalité de la cotisation.
Le taux de cotisation supporté par le bénéficiaire d’une pension relevant de l’une des
catégories ci-dessus est fixé par décret.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 392
L’assiette de cotisation ainsi que les différentes étapes de son application sont fixées
par décret.
Article 3 : Les régimes d’assurance maladie prévus par la présente loi sont gérés par
l’établissement public créé à l’article 6 de l’ordonnance n° 2005-006 du 29 septembre
2005 portant institution d’un régime d’assurance maladie.
Les règles et principes de gestion prévus par cette ordonnance sont applicables aux
nouveaux groupes d’assurés, sauf dispositions contraires.
Article 4 : Les règles régissant les régimes d’assurance maladie propres aux personnes
démunies et à toutes autres catégories de la population seront définies par des
législations ultérieures.
Article 5 : Les dispositions de la présente loi seront précisées, en tant que de besoin,
par décret.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 393
institution d’un régime d’assurance, modifiée ou complétée par la loi n° 2010-018 du 3
février 2010.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 394
Article 2 : la Caisse est un établissement public à caractère administratif. A ce titre,
elle est dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Son siège est fixé
à Nouakchott. Elle est placée sous la tutelle du Ministre chargé de la santé.
Article 4 : La caisse peut conclure des conventions avec l’État, les collectivités
locales, les établissements publics, les associations professionnelles, les entreprises et
tout partenaire intéressé, pour assurer toute fonction ou action, en relation avec ses
attributions.
Article 5 : La caisse pourra disposer, pour les besoins de son activité, d’antennes
régionales, départementales ou locales.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 395
Article 6 : Les activités de la caisse sont régies par une lettre de mission des Ministres
chargés des Finances, de la Fonction Publique et de la Santé.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 396
la composition, l’organisation et le fonctionnement des organes délibérants des
établissements publics, en tout ce qui n’est pas contraire aux dispositions du présent
décret.
- Un président ;
- Le Questeur du Sénat ;
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 397
- Un (1) représentant du personnel de la Caisse.
Le Conseil d’Administration peut inviter à assister à ses réunions toute personne dont
il juge l’avis, les compétences ou la qualité utile à la discussion des points inscrits à
l’ordre du jour.
- Le budget prévisionnel ;
- Les conventions avec les prestataires de soins, les prix des services, la couverture
médicale, les réseaux de soins offerts et, en général, toute question relative au régime
d’assurance maladie institué par l’ordonnance n° 2005-006 du 29 septembre 2005 ;
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 398
- L’organigramme, le statut du personnel, l’échelle de rémunération, le manuel des
procédures de la caisse ;
- Le programme d’investissement;
- Les redevances;
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 399
Article 12 : le Conseil d’Administration se réunit au moins trois fois par an en session
ordinaire, sur convocation du Président, et, en tant que de besoins, en session
extraordinaire, sur convocation de son président ou à la demande de la majorité des
membres.
Les procès verbaux des réunions sont signés par le président et par deux membres du
Conseil d’Administration désignés, à cet effet, au début de chaque session. Les procès
verbaux sont transcrits sur un registre spécial.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 400
- Un Comité d’évacuations sanitaires chargé de traiter les demandes de prise en
charge proposées par le Conseil National de santé et les questions de
remboursement des prestations sanitaires dispensés à l’étranger, conformément
aux dispositions de l’article 11 de l’ordonnance n°2005-006 du 29 septembre
2005.
A cette fin, les procès verbaux des réunions du Conseil d’Administration sont transmis
à l’autorité de tutelle dans la huitaine qui suit la session correspondante. Sauf
opposition dans un délai de quinze jours, les décisions du Conseil sont exécutoires.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 401
Article 15 : L’organe exécutif de la Caisse comprend un Directeur Général et un
Directeur Financier.
Le Directeur Général est nommé par décret en Conseil des Ministres. Il est assisté dans
l’exercice de ses fonctions par un Directeur Général Adjoint nommé dans les mêmes
conditions. Il est mis fin aux fonctions du directeur général et du directeur général
adjoint dans les mêmes formes.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 402
Le Directeur Général est ordonnateur du budget de la Caisse et veille à sa bonne
exécution ; il gère le patrimoine de l’organisme.
Le secrétaire général exécute, sous les directives du directeur général, les tâches
relatives au suivi des dépenses engagées, à la gestion des ressources humaines, à la
gestion des moyens généraux et aux questions juridiques et de communication. Il est
aussi appelé à exécuter, par délégation, toute mission ou attribution que lui confiera le
directeur général.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 403
Article 21 : Il est institué au sein du Conseil d’Administration, une commission des
marchés, compétente pour les marchés de toute nature de la Caisse.
- Toutes autres ressources en rapport avec son activité notamment celles qui peuvent
lui être affectées par les textes législatifs et réglementaires.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 404
Article 24 : Le budget prévisionnel de la caisse est préparé par le Directeur Général et
soumis au Conseil d’Administration. Apres adoption, il est transmis à l’autorité de
tutelle pour approbation, au plus tard le 15 décembre de l’année précédent l’exercice
budgétaire considéré.
Le plan comptable spécifique est approuvé par arrêté conjoint du ministre des finances
et du Ministre chargé de la santé. Il consacre une comptabilité séparée pour les
opérations relevant de chaque groupe d’assurés.
A cet effet, l’inventaire, le bilan et les comptes de chaque exercice doivent être mis à
la disposition du commissaire aux comptes au plus tard trois mois avant la réunion du
Conseil d’administration consacrée à ces documents.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 405
Article 28 : Le commissaire aux comptes établit un rapport dans lequel il rend compte
du mandat qui lui a été confié et signale, le cas échéant, les irrégularités et
inexactitudes qu’il aurait relevées. Ce rapport est transmis au Conseil
d’Administration.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 406
Décret n°2006-144 fixant les taux de cotisation au régime d’assurance maladie institué
par l’ordonnance 2005-006 du 29 septembre 2005
Parlementaires 5%
5%
Personnels des Forces armées en position d’activité 4%
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 407
L’assiette des cotisations figurant au tableau ci-dessus est définie par les dispositions
de l’article 33 de l’Ordonnance 2005-006 du 29 septembre 2005.
Article 4 : Les produits des cotisations sont versés dans le compte de la Caisse
Nationale d’Assurance Maladie (CNAM), ouvert au Trésor Public.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 408
TITRE 1er : DISPOSITIONS GENERALES
Article 2 : Par la convention, les parties signataires fixent les règles de collaboration dans le
strict respect des règles de déontologie et de l’intérêt du patient. Elles entendent ainsi
concrétiser les orientations de l’ordonnance N°006/2005 et contribuer à l’amélioration de la
qualité et de l’utilisation du système national de santé.
Article 3 : Les parties signataires reconnaissent, à travers cette convention, le libre choix du
patient en lui ouvrant un accès à des soins de qualité. Ainsi, le prestataire fait l'objet d'un
unique contrat d'objectifs et de moyens pour l'ensemble de ses activités.
Article 4 : Le socle contractuel représenté par la convention est commun à tous les
Hôpitaux, les Centres de santé, les Postes de santé, les Cliniques médicales, les
Cabinets médicaux, les Cabinets dentaires, les Pharmacies, les Laboratoires
d’analyses, les Cabinets de radiologie, les Cabinets et centres de kinésithérapie et les
sociétés de transport médical. La convention servira de référence au contrat qui sera
signé individuellement avec chaque prestataire désireux d’être conventionné par la
CNAM, et dont elle constituera la base.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 409
s'engagent à régler leurs rapports contractuels de façon générale et permanente selon
les termes de la convention.
Article 6 : Les objectifs et les moyens personnalisés qui sont inscrits dans la
convention font l'objet d'annexe à celle-ci (annexe 1), portant au moins sur la qualité
et la sécurité des prestations fournies, et la contribution à la mise en œuvre des
orientations du ministère en charge de la santé. De même, la convention définit, dans
le cadre d'annexes spécifiques, les engagements visant l’amélioration de l’offre de
prestations et une meilleure allocation des dépenses de santé (annexe 2).
Article 9 : La CNAM ne rembourse aux assurés que les coûts des prestations fournies
dans un établissement prestataire conventionné par elle, et ce conformément aux tarifs
qui seront fixés par arrêté conjoint du ministre en charge de la santé et du ministre en
charge du commerce.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 410
Chapitre Premier : Obligations de l’établissement prestataire :
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 411
technique lui appartenant en propre et ceux faisant l'objet d'une mise à disposition dans
le cadre d'une co-utilisation par un autre établissement prestataire de santé
régulièrement autorisé. L’établissement prestataire, partie prenante de la convention
est seul responsable des prestations réalisées par des personnels extérieurs.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 412
Article 19 : La CNAM élabore la tarification des remboursements et la liste de
prestations actes de consultation, actes thérapeutiques, produits pharmaceutiques,
examens para cliniques, appareillages, types de transports médicaux remboursables et
s’engage à les mettre à la disposition des prestataires.
Article 21 : La CNAM s'interdit toute pression sur ses assurés afin de déterminer le
choix d’un établissement prestataire ou d’un type d’établissement prestataire. Elle met
à leur disposition la liste exhaustive des établissements prestataires conventionnés, et
les modalités et niveaux de remboursement en fonction du type d’établissement
prestataire.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 413
Article 23 : La CNAM fournit à l'établissement prestataire une plaque
mentionnant : « [type de prestataire] conventionné par la CNAM ». Celui-ci s’engage à
l’afficher de façon visible et la restituer en cas de retrait du conventionnement.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 414
volonté du patient. Si l'établissement prestataire ne dispose que de chambres
particulières, il doit notamment faire en sorte que cette disposition puisse être
respectée.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 415
- les couches du nouveau-né au delà de la sixième par vingt quatre heures, en service
d'obstétrique.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 416
Article 33 : Le patient ou sa famille est immédiatement informé de toute suspension
de sa prise en charge par décision de la CNAM. L’établissement prestataire est tenu de
lui accorder un délai de 48 heures pour régularisation de sa situation.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 417
de la CNAM doit être notifiée à l'établissement prestataire dans un délai ne dépassant
pas 24 heures à compter de la réception de la demande. A défaut de réponse dans ce
délai, la prise en charge est réputée à la charge de l’assuré.
Article 38 : La CNAM se réserve le droit de mettre fin, à tout moment, aux effets
d’une prise en charge administrative qu'elle a délivrée. Dans ce cas, notification doit
être obligatoirement faite à l'établissement prestataire avant la date de fin de prise en
charge. A partir de cette date, tous les coûts sont à la charge de l’assuré qui devra en
être informé immédiatement.
Article 40 : Dans tous les cas, le défaut de réponse de la CNAM avant l'expiration de
la durée de prise en charge vaut automatiquement accord implicite pour une
prolongation ne pouvant dépasser trois jours avec relance immédiate de la CNAM
pour toute prolongation supplémentaire. La CNAM a l'obligation de notifier sa
décision sur la demande de prolongation avant l'expiration de ce nouveau délai.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 418
Article 41 : Si l'établissement prestataire n'a pas accompli les formalités ci-dessus
prévues, la CNAM est fondée à refuser les frais correspondants au séjour au delà de la
période couverte par la durée définie dans la liste des prestations, et l'assuré ne peut en
aucun cas réclamer le remboursement de ces frais.
Article 42 : Les assurés ou leurs ayants droits qui n'ont pu obtenir soit à leur diligence,
soit à celle de l'établissement prestataire, la prise en charge ou les prolongations visées
par les chapitres III et IV du présent titre, règlent à l'établissement prestataire
l'intégralité des frais d'hospitalisation calculés suivant les tarifs applicables à la date
des soins.
Article 44: Dans le cas où la CNAM, après avoir donné son accord pour une prise en
charge, a établi à posteriori le non fondé de cette décision, elle engage auprès de
l'assuré la récupération des prestations indûment remboursées.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 419
Chapitre Premier : Pour les établissements de consultation, d’examen ou de soins
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 420
Chapitre II : Choix de la pharmacie :
Article 52 : Dans le cas où les services nécessaires sont disponibles chez un prestataire
national – public ou privé – non conventionné, compétent et répondant aux normes
minimales de qualité définies en annexe 3, la CNAM négocie la prise en charge du
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 421
patient avec ledit prestataire sur une base forfaitaire globale, à condition que cette
négociation ne soit préjudiciable à l’état du patient. Au cas où les coûts proposés
risquent d’être supérieurs à ceux d’une évacuation extérieure, cette dernière est
privilégiée, et les modalités d’évacuation à l’extérieur sont immédiatement engagées.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 422
l’établissement prestataire auquel sera adressé le patient en question, et procède aux
modalités pratiques de son évacuation en urgence.
Article 58 : Les tarifs de transport médical couvrent les frais de transport par
ambulance ou par avion. Il reste entendu que les frais de transport par avion seront
réglés sur la base du tarif de la classe économique des vols réguliers.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 423
Chapitre II : Tarifs applicables
Article 62 : Toute révision des tarifs de remboursement ou tout rajout ou retrait d’une
prestation doit faire l’objet d’une décision de la part du ministre en charge de la santé
et des affaires sociales sur proposition de la CNAM, après échange avec les
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 424
représentants des prestataires. La décision finale doit être communiquée à tous les
établissements prestataires conventionnés au moins trois mois avant son entrée en
vigueur.
Article 63 : Les frais inhérents au transport médical, prescrit par un médecin, seront
remboursés sur la base du type de transport en question, et en fonction du kilométrage
total consommé lors de ce transport. En cas de transport à l’extérieur du pays, les
différents types de transport vers les pays de destination des évacuations de la CNAM
seront fixés après négociation entre la CNAM et les représentants des sociétés de
transport médical.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 425
Article 66 : Le praticien responsable de l'hospitalisation remet, si besoin est, lors de la
sortie du patient, une prescription lui permettant de suivre ou poursuivre le traitement
nécessaire à la suite de son hospitalisation. Les médicaments prescrits à la sortie sont
payés par l’assuré et lui sont remboursés sur présentation des justificatifs.
Article 69 : Les bordereaux de factures sont groupés pour être adressés à la CNAM
une fois tous les mois. La caisse procède dans un délai ne dépassant pas trois mois, au
règlement des bordereaux sous déduction des facturations incomplètes ou comportant
des erreurs, qui sont retournées dans un délai de moins d'un mois.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 426
Article 71 : En complément des bordereaux de facturation, l'établissement prestataire
adresse à la caisse les pièces justificatives le cas échéant, et ce conformément à la
réglementation en vigueur.
- la coordination entre les différents intervenants en vue de garantir une prise en charge
adéquate des prestations de soins fournies aux assurés et leurs ayants droits ;
- visiter les établissements prestataires pour constater les conditions de prise en charge
des assurés ;
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 427
- obtenir tous les renseignements se rattachant à l’état de santé de l’assuré ;
Article 76 : En cas de contrôle médical, la décision prise par la CNAM à la suite dudit
contrôle est portée à la connaissance de l’établissement prestataire.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 428
qu'ils complètent et précisent secondairement le cas échéant, notamment lorsqu'ils
relèvent des anomalies graves de fonctionnement.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 429
N° de CIN (si disponible), matricule CNAM, la date et l'heure de l'entrée et le motif
d’hospitalisation ;
b – une fois par mois, une photocopie du livret ou carnet de l’assuré rempli et cacheté,
la fiche d’hospitalisation dûment signée par l’assuré ou un ayant droit majeur et le
représentant de l’établissement prestataire, la facture faisant apparaître la part de la
CNAM et le montant réglé par l’assuré ;
c – une copie de tous les documents ou supports informatiques énumérés ci dessus est
conservée par l'établissement prestataire et présentée par lui, sur place, dans le respect
des règles du secret professionnel, à toute demande de la CNAM.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 430
Article 85 : L'établissement prestataire élabore et transmet tous les trois mois, les
informations statistiques sanitaires concernant la population d’assurés patients. Les
modalités pratiques de cette transmission sont déterminées dans le respect des
dispositions réglementaires en vigueur.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 431
Article 89 : Est considéré en situation de dépassement du taux d'occupation maximum
tout établissement prestataire qui fait apparaître pour l'une au moins des disciplines
d’hospitalisation pour lesquelles il est autorisé, un taux d'occupation réel et en année
pleine, supérieur à 100 %.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 432
Article 93 : Lorsque le ministère en charge de la santé, le conseil national de l’ordre
des professions concernées (médecin, pharmacien, chirurgien dentiste, paramédical),
ou une juridiction habilitée, prononce à l’égard d’un prestataire une sanction devenue
définitive, et qui consiste en une interdiction de prodiguer des soins aux assurés
sociaux ou en une interdiction d’exercer, ou lorsqu’une juridiction a prononcé à
l’égard d’un prestataire une peine effective d’emprisonnement, le professionnel se
trouve placé automatiquement hors convention, à partir de la date d’application de la
sanction ordinale ou judiciaire et pour une durée équivalente.
Article 94 : Lorsque les faits sanctionnés par une instance ordinale ou judiciaire
constituent en outre une infraction au regard des règles conventionnelles, la Caisse
peut envisager à l’encontre du prestataire une suspension définitive.
Cette mise hors convention s’effectue après information par écrit avec accusé de
réception adressée à l’établissement prestataire.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 433
Chapitre III : Changement de personne morale ou physique exploitant l'établissement
prestataire
Article 99 : La convention est conclue pour une durée de cinq (5) ans.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 434
Article 101 : La convention prend effet à partir de la date de signature des deux
parties.
Article 102 : Les parties signataires peuvent à tout moment décider en commun accord
de mettre fin aux termes de la convention. Elles signent dans ce cas un avenant de
résiliation dont la date d'effet ne pourra être fixée au plus tôt qu'à l'expiration du délai
de trois mois à compter de la signature de cet avenant.
Article 103 : En cas de manquement de la part d’une des parties contractantes aux
obligations législatives ou réglementaires de la convention, l'autre partie a la faculté de
dénoncer unilatéralement cette convention, après l’avoir informé, par écrit.
Article 104 : Sont abrogées toutes dispositions antérieures contraires au présent décret.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 435
Dans le cadre des orientations définies dans la Politique Nationale de Santé,
l’établissement prestataire s’engage sur les objectifs suivants :
Faire une information et une formation du personnel visant les principales priorités
suivantes :
- En matière de nutrition :
Mettre en œuvre les activités et tâches visant l’amélioration de l’état nutritionnel des
enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes ;
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 436
Garantir un suivi efficace des pathologies émergentes et assurer une prise en charge
efficace du diabète, de l’hypertension artérielle, des cancers et des maladies
psychiatriques ;
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 437
ANNEXE 4 : QUALITE ET SECURITE DES SOINS
Enfin l’établissement prestataire s’engage sur les objectifs de qualité et de sécurité des
soins ainsi que sur leurs échéances comme suit :
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 438
NIVEAU I
NIVEAU II
NIVEAU III
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 439
(Evènement inattendu présentant un caractère d’urgence survenant sur un patient
hospitalisé)
NIVEAU I
NIVEAU II
Une analyse du registre des appels d'urgence et éventuellement des dossiers vus en
urgence pendant le séjour est effectuée.
NIVEAU III
Protocoles de procédures en cas d'urgence dans les services, dates de mise à jour,
évaluation de l'efficience de la réponse en termes de rapidité et de cohérence et
définition d'objectifs.
3° INFECTIONS NOSOCOMIALES
NIVEAU I
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 440
Création d’un Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales (CLIN).
Recensement des infections nosocomiales.
NIVEAU II
NIVEAU III
NIVEAU I
NIVEAU II
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 441
Le personnel est régulièrement tenu informé des résultats de l’étude des
questionnaires ;
Des actions précises sont mises en place pour remédier aux insatisfactions des
patients en terme de formation, d’organisation, de procédures.
NIVEAU III
5° ACCUEIL
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 442
Maintenir le niveau d'accueil et de sécurité des soins par un personnel supra
normatif ;
L'application des procédures mises en place et l'amélioration des locaux prévue.
2017 DAHA Ely Cheikh, La protection sociale : étude comparative franco-mauritanienne 443
Table des matières
INTRODUCTION ________________________________________________________________________________ 6
Le rôle de la protection sociale dans un pays, au-delà de son importance pour l’équilibre des rapports
sociaux, doit nécessairement tendre vers l’inclusion sociale et le respect de la dignité humaine. Ce
travail sur la protection sociale en Mauritanie dénonce et critique toutes formes d’injustice sociale par
rapport à l’accès non égalitaire à l’assurance maladie et à la sécurité sociale. En effet, une partie infime
de la population mauritanienne bénéficie de ce système, il s’agit des fonctionnaires, agents de l’état,
parlementaires, les forces armés en position d’activité.et certains salariés du secteur privé. Le régime
de protection sociale en Mauritanie incarne l’exclusion pour une grande majorité de la population
mauritanienne. La protection sociale en Mauritanie comme en France a pour objectif de garantir
l’individu, la famille contre tous les risques sociaux, d’origine professionnelle ou non professionnelle,
susceptibles de diminuer leur revenu en portant atteinte à la capacité de travail (la maladie, l’accident,
la vieillesse, le chômage, la maladie à la naissance). Divers systèmes de couverture du risque maladie
et de protection sociale sont pratiqués en Mauritanie. Il serait approprié d’engager une vaste réflexion
pour assurer l’harmonie et la cohérence du régime mauritanien de protection sociale afin que ce
dernier puisse suivre le sillage de la politique française en la matière pour parvenir à un système de
protection sociale digne de ce nom, c'est-à-dire universelle.
Mots clés
Protection sociale, sécurité sociale, assurance maladie, médecine du travail, maladie, indigents,
retraite, vieillesse, risque maladie
Abstract
The role of social protection in a country, beyond its importance for the balance of social relations,
must necessarily get to word social inclusion and respect of human dignity. This work on social
protection in Mauritania denounces and criticizes all forms of social injustice as non equal access to
health insurance and social security is concerned. In fact a very small part of the Mauritanian
population benefits of this system, such as official works, state agents, parliamentarians, armed forces
in position of activity and some private sector employees. The system of the social protection in
Mauritania incarnates the exclusion of a large majority of the population. The social protection in
Mauritania as in France is for guarantee the individual, the family against all social risks litters
professional or non professional, nature likely to reduce their income by infirming the capacity for
work ( illness, accident, old age, joblessness, illness at birth). Various systems of health and social
protection converge are applied in Mauritania. It would be appropriate to put in place a wide reflection
in order sure the harmony coherence of the Mauritanian social protection system so as it on follow the
wake of French policy in this field to achieve a social protection system as result worthy of this name,
that means universal.
Keywords
Social protection, social security, health insurance, occupational medicine, illness, indigent,
retirement, old age, health risk.