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COURS SUR LA PREVOYANCE SOCIA

La prévoyance sociale est liée à la notion de risques sociaux. Prévoir les risques susceptibles de
survenir et tenter , par des moyens , de s en prémunir . L’être humain et tout être vivant en général
est confronté à divers risques de la vie.
En effet, la notion de risque social ne signifie pas exclusivement les risques nés de la vie en
société.
L’étendue des risques que peut rencontrer tout être humain ou tout être vivant est large et s’élargit
de plus en plus.
Des risques liés à l’environnement vital d’abord: les aléas naturels et climatiques ou encore
environnementaux mais aussi les problèmes liés à la vie en société dus aux faits et aux actes de
l’homme lui-même dans ses relations avec ses semblables .
Des risques inhérents à la santé physique et mentale.
Des risques dits économiques ou de faiblesse, d’insuffisance ou d’absence de revenus ……….
Des risques intrinsèques ou liés à la vie humaine ou de tout être vivant en général : maladie,
vieillesse, invalidité, décès …… C’est dire une couverture de risques sur toutes les étapes de la vie
humaine.
En effet, l’enfance, l’adolescence présentent des risques de santé , d’éducation et de formation
surtout et l’âge adulte des risques notamment externes relatifs à la disponibilité de l’emploi ou de
l’exercice d’une activité permettant d’acquérir un revenu et aux conditions de sécurité dans cet
emploi et dans l’exercice de l’activité.
De fait, cette étape de vie considérée moins vulnérable appartient à la 2eme catégorie relative aux
risques externes :
Les risques externes auxquels l’homme est confronté sont de manière générale ceux notamment
relatifs tant aux aléas naturels et environnementaux et ceux pouvant survenir par le fait de
l’homme et des relations sociales.
L’organisation de la couverture touche indistinctement et souvent à des risques divers pouvant
appartenir à la fois à l’une et l’autre catégorie de risques.
Le qualificatif social ne doit pas, en effet, laisser révéler que la couverture ne s’intéresse qu’aux
risques se rapportant à la vie en société; de même on ne doit pas croire que tous les risques ont une
certaine couverture.
Et si couverture il y’a, elle ne signifie nullement qu’ elle fait disparaître le risque qu’ elle est censé
couvrir.
La couverture est essentiellement sinon principalement indemnisatoire c’est à dire qu’elle tend à
offrir une certaine indemnité après la survenance d’un risque à la personne à laquelle est destinée
pouvant ne pas être forcément la victime elle-même.
La couverture sociale parait, ainsi, être d’essence ou à vision capitaliste. Elle intervient à la suite
de la survenance du risque pour tenter de l’atténuer par une prestation financière.
En fait, une couverture de fond doit s’attacher, plutôt, à œuvrer à empêcher les risques avant leur
survenance en axant son rôle et son action sur la prévoyance et surtout son corollaire la prévention
sauf pour ceux inévitables telle la vieillesse auxquels elle peut en atténuer les effets entre autres
moyens par voie d’indemnisation compensatoire du manque causé par ces risques.
La couverture sociale devrait agir, d’abord, a priori en influant ou en orientant la politique
publique dans ce sens stratégique et ne se réduire à l’indemnisation ou à la compensation d’a
posteriori que lorsque le risque est ou demeure malgré tout irréversible, imminent et
insurmontable.
Etymologiquement, la couverture évoque le mot couvrir c’est à dire employer un moyen
permettant de protéger contre un risque quelconque: un toit contre la chaleur ou le froid, une
parapluie contre la pluie ………. .
Prévoir semble devoir précéder le fait de se sécuriser ou de se protéger ; ces verbes desquels sont
dérivés les appellations proches de la couverture sociale paraissent avoir des significations
nuancées. En effet, prévoir évoque une simple réflexion projetée à l’avenir aidant à l’action par les
moyens divers de la protection ou de la sécurisation.
De fait, la doctrine et le langage courant emploient indistinctement souvent des appellations
voisines telles la sécurité sociale, la prévoyance sociale, la protection sociale …..

En effet, une couverture sociale mal orientée, trop généreuse et exerçant une forte ponction sur les
fonds budgétaires peut s’avérer pénalisante au détriment de l’effort de l’investissement
économique productif, lequel demeure le véritable soutien à la promotion de la couverture sociale
et cette couverture irraisonnable et à l’excès peut même inciter au laxisme, à l’inaction et
défavoriser les initiatives de produire et d’exceller nécessaires à tout développement d une nation.
D’un autre coté, la généralisation de la couverture sociale peut étendre le sentiment d’une certaine
sécurisation induite par cette couverture et inciter à la productivité et à la qualité. Cette
généralisation offrirait, de plus, un supplément d’épargne dont le développement économique
surtout aura besoin ; l’épargne institutionnelle étant devenue, de nos jours, le pourvoi principal de
l’investissement après le budget public.
De fait, l’essor de ce droit allait se compléter de plus et entrer dans la phase historique avec la
naissance d’organisations mondiales dont notamment l’Organisation Internationale du Travail en
1919 et la Société des Nations en 1945 remplacée peu après par l’actuelle ONU .
En 1948 était adoptée la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme à laquelle allaient
adhérer de plus en plus les Etats du monde.
De même, la convention 102 sur la sécurité sociale Professionnelle minimale fut adoptée le 28
juin 1952 .
En tous cas, le financement de la couverture sociale est assuré selon chaque hypothèse soit
conjointement par l’employeur et le salarié, soit par l’Etat ou tout organisme public notamment ou
encore par l’épargne individuelle en faveur de l’épargnant, ses ayants droit ou toute personne
désignée par lui.
On opposé, de la sorte, la méthode de l’assurance sociale mettant à la charge du bénéficiaire soit
partiellement soit totalement le financement de la couverture des risques et la solidarité sociale
mettant la charge du financement sur une tièrce personne dont notamment l’employeur censé
supporter la responsabilité présumée de la survenance du risque et surtout l’Etat, garant universel
de la protection des citoyens contre les risques.
La couverture sociale, au Maroc, ne touche qu’ une faible population dont notamment les salariés
des secteurs public et privé. Elle peine à se généraliser en raison d’une large frange de la
population démunie, sans revenus stables ou sans emplois.
Cela laisse compter sur la solidarité publique ou familiale; cette dernière étant , pourtant ,en déclin
surtout en milieu urbain.

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Plusieurs approches se dessinent pour aborder la diversité de la couverture sociale au Maroc.
Ainsi, on peut distinguer la couverture sociale dévolue aux organismes publics et celle assurée par
ceux du secteur privé.
On peut , encore , opérer une autre distinction suivant les modes de financement de cette
couverture.
Il parait judicieux d’opter pour une distinction basée sur les diverses natures de risques sociaux
touchés par cette couverture.
Il semble plus convenable de commencer par les risques de la vie humaine et de la santé et
l’intégrité physique et mentale de l’homme (Ière Partie) avant les risques dits économiques ou se
rapportant au revenu (IIe Partie) bien que l’organisation de la couverture sociale associe,
indistinctement, ces 2 grandes natures de risques. Elle considère ainsi, théoriquement, qu’ une
invalidité physique partielle ou totale se traduit par une perte à due proportion des revenus de la
victime et prévoit, en conséquence, une indemnité compensatoire en sa faveur.
Partie I : La couverture des risques liés à la vie , à la santé et à l’intégrité physique et mentale
de l’homme
Ces risques sont propres à la vie humaine et peuvent survenir indépendamment, en principe, de
tout facteur externe.
On peut les classer en 2 grandes catégories: les risques de vieillesse, d’invalidité et de décès
(Chapitre I) et ceux se rapportant à la santé et à l’intégrité physique et mentale de l’homme
( Chapitre II ) .
Chapitre I : La couverture des risques de vieillesse, d’invalidité et de décès
Ces risques auxquels tout être humain est exposé provient plus ou moins totalement celui-ci ou sa
famille et ses ayants droits en cas de décès des moyens provenant de ses capacités de travail.
Seule une partie des salariés bénéficie d’une couverture obligatoire contre ces risques à l’exception
notamment des personnes exerçant des professions libérales ou celles travaillant dans le secteur
informel .
A fortiori, la large couche de la population n’exerçant pas ou ne pouvant pas exercer une activité
professionnelle en est exclue sauf à pouvoir bénéficier d’une solidarité publique ou privée
souvent incertaine ou insuffisante .
Bien plus, même les catégories visées ne sont pas totalement couvertes ou ne le sont que
partiellement à défaut de contrôles de l’application des règles édictées en la matière (voir
notamment le cas du régime de la sécurité sociale dans le secteur privé).
Les risques d’invalidité et de décès guettent aussi les salariés en cours d’activité en raison, plus
particulièrement, de certains dangers liés aux métiers exercés , aux conditions du travail et aux
relations avec l’employeur .
La couverture de ces risques en période d’activité sera abordée ultérieurement (sous-chapitre II).
Elle est, essentiellement , pour le secteur public , l’œuvre du statut général sur la fonction
publique, d’autres statuts particuliers et d’autres textes juridiques dont celui sur le capital- décès
pour les personnels publics et du code du travail et du dahir de 1972 sur la Sécurité Sociale pour
les salariés du secteur privé .
Mais avant de s’intéresser à la vie active des populations salariées, il semble plus opportun de
commencer par la période postérieure s’avérant , comme il a été précédemment signalé , plus digne
d’intérêt que celle de l’âge adulte ou encore l’âge actif.

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A cet effet, on distingue surtout la couverture assurée en application de la législation et de la
réglementation sur les régimes de pensions du secteur public et celle sur les régimes de pensions
du secteur privé (sous chapitre I).
Sous - chapitre I
La couverture des risques de vieillesse ,d’invalidité et de décès par les régimes de pensions
Le Maroc a connu à l’époque du protectorat des régimes de retraite ayant été étendus aux
Marocains servant dans les Administrations publiques du Protectorat.

2 principales institutions de gestion de régimes de retraites en l’occurrence la Caisse Marocaine


des Retraites (créée
(créée par le Dahir du 2 mars 1930) et la Caisse Interprofessionnelle Marocaine
des Retraites (Association d’employeurs en 1949) datent de cette époque.
Les statuts régissant les conditions de l’exercice de l’activité des salariés du secteur public posent,
de plus, un certain nombre de garanties, de droits profitant aux salariés concernés; de même que
d’obligations que ceux-ci doivent observer. De plus, le décret février 1999 a institué et organisé
une allocation ou capital –décès en faveur de certains des ayants –droits de ces salariés en cas de
leur décès en activité.
Le code du travail institue et organise, pour sa part, les conditions de protection des salariés du
secteur privé dont des femmes et des enfants dans l’exercice du travail salarié.
La couverture sociale touche, ainsi, à la fois les salariés du secteur public (Section I) ainsi que ceux
du secteur privé (Section II).
Section I
Les régimes de pensions du secteur public
On distingue 2 périodes de la vie d’un salarié: la vie active ou celle au cours de laquelle celui-ci
exerce son activité professionnelle et la vie postérieure à la cessation régulière de son activité
salariale.
Cette cessation intervient généralement et normalement après un âge légal déterminé ou à la suite
d’une invalidité le rendant incapable définitivement de travailler.
Aussi, parait-il que la période la plus sensible et la plus vulnérable est cette dernière. Au cours de
celle-ci, en effet, le salarié est privé de son salaire d’activité et se trouve , normalement , dans un
état de santé fragile et digne de préoccupation .
C’est, peut-être, pour cette raison que, tôt, la couverture contre les risques de vieillesse,
d’invalidité et de décès eut été parmi les préoccupations préalables de la protection sociale.
Cette couverture instituée légalement à travers les divers régimes de pensions est confiée, pour les
personnels publics ou semi – publics , à 2 organismes de gestion en l’occurrence la CMR
(Paragraphe I) et le récent RCAR (Paragraphe II); lesquels s’avèrent remplir des rôles
complémentaires.
Considérée comme étant la tranche de vie la plus sensible et la plus vulnérable, la période de mise
à la retraite parait être la plus exposée à divers risques dont surtout la privation du revenu ou
salaire d’activité garanti par des capacités que possédait le retraité, en principe, lors de la période
antérieure à sa retraite avant qu’il n’atteigne un âge avancé l’ayant contraint à sa mise à la retraite.
En fait ce n’est pas uniquement l’assurance, sous certaines conditions, d’un revenu de
remplacement du salaire que garantissent les régimes de retraites. Ils couvrent d’autres risques
malgré que celui de la vieillesse demeure le principal.

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Au Maroc, 2 principaux organismes de retraite, en l’occurrence la Caisse Marocaine des Retraites,
organisme public institué par le dahir du 2 mars 1930 et le Régime Collectif d’Allocation de
Retraites également organisme public, rattaché à la CNRA, laquelle est une filiale de la CDG qui
fut créé récemment par le Dahir du 4 octobre 1977 (ce régime a pris effet à compter du 14 janvier
1978).
Ces 2 principaux organismes assurent et gèrent des régimes de retraites pour les salariés des
secteurs publics.
Paragraphe I : Les régimes de pensions gérés par la Caisse Marocaine des Retraites
Cette vieille caisse des retraites fut instituée par le dahir du 2 mars 1930 en tant qu’établissement
public autonome. Elle avait été confiée, toutefois, à la gestion administrative et comptable du
Ministère des Finances depuis l’indépendance avant de retrouver son statut original d’autonomie
à la date du 22 novembre 1996 en vertu de la loi no 43-95 .
Elle gère 2 principaux régimes de retraite celui des personnels civils de l’Etat, des collectivités
locales et de certains établissements publics (Sous – paragraphe I) et des personnels militaires
(Sous – paragraphe II).
Ces régimes garantissent aux affiliés les prestations suivantes :
 des pensions principales de retraite ;
 des pensions d’ayants droit en cas de décès de l’affilié en activité ou après sa mise à la
retraite ;
 des allocations familiales pouvant s’ajouter aux pensions principales et aux pensions
d’ayants droit :
 Le remboursement des retenues en cas de la perte du droit à la pension de retraite (ou
pécule pour certains militaires) ;
 les pensions d’invalidité soit définitivement ou pour une période limitée pouvant être
renouvelée ou prorogée sur appréciation de la commission de réforme ;
 des pensions d’invalidité d’ayants droit en cas d’invalidité ayant entraîné la radiation des
cadres de l’affilié ;
 et les révisions et les revalorisations des prestations précitées le cas échéant.
Si les dispositions des 2 régimes se rejoignent pour l’essentiel il n’en demeure pas moins évident
qu’ils diffèrent dans beaucoup de cas en raison des spécificités de la carrière militaire.
Aussi, convient- il de les distinguer. Pour ce, les différences des dispositions du régime des
pensions militaire seront analysées dans des passages distincts.
Sous-paragraphe I :
Le régime des pensions civiles
au Maroc, Il a fallu attendre un dahir du 12 mai 1950 pour que les personnels civils Français et
Marocains soient régis par un même régime de pensions institué par ce texte législatif qui avait
apporté des réformes institutionnelles telles que les pensions d’ancienneté ou pour limite d’âge les
pensions proportionnelles ou avant la dite limite d’âge, les pensions personnelles et de reversions
ou d’ayants droit, l’annuité liquidable ……etc. Ces apports sont conservés par les textes actuels.
La réforme des régimes de pensions apportée par les textes de 1971 avec effet du 1er janvier 1972
ont remplacé les textes précédents.
Les réformes introduites avec effets du 1er janvier 1990, du 1er juin 1997 et du 1er janvier 2002
ont profondément marqué le régime actuel des pensions civiles et plus récemment les lois no
71°14 et 72°14 avec effet du 30 aout 2016

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Elles ont, pour l’essentiel, institué de nouvelles prestations, allongé ou supprimé certains délais,
unifié et étendu l’assiette de liquidation des pensions de retraite à l’ensemble de la rémunération
statutaire en la limitant à un plafond
D’autres modifications ont été apportées par la suite à des dates d’effet différents. La prestation
essentielle garantie par le régime est la pension de retraite acquise après certaines conditions et à
laquelle sont ajoutées les allocations familiales servies du chef des enfants ou orphelins à charge;
cette prestation étant réversible sous des conditions aux ayants droit après le décès de l’affilié en
activité et même après sa mise à la retraite (I).
Faute de pouvoir avoir droit au bénéfice d’une pension de retraite, l’affilié au régime des pensions
civiles ou éventuellement ses ayants droit peuvent-ils, pour le moins, obtenir le remboursement des
retenues opérées sur la rémunération de l’affilié durant son activité (II). De même, une pension
d’invalidité peut être servie à l’affilié en cas de survenance d’une incapacité partielle ou totale et
pouvant à son tour être réversible aux ayants droit (III).
I : Les pensions de retraite
Pour le bénéfice d’une pension de retraite, certaines conditions à la fois de fond et de forme sont
exigées (1). La liquidation des pensions de retraite fixe celles-ci à des minimums et à un plafond
(2). Les pensions de retraite sont réversibles, sous certaines conditions, à des ayants droit de
l’affilié ou du retraité défunt (3). Elles peuvent être révisées et ou subir des retenues ou même être
suspendues ou supprimées (4). A ces pensions de retraite principales et de réversion s’ajoutent les
prestations familiales servies pour les enfants ou orphelins à charge (5).
Par ailleurs, des règles sont à observer lors et après mise en paiement des pensions (6).
1- Conditions de concession des pensions de retraite :
1-1-Conditions de fond :
1 -1 -1 – condition d’affiliation :
Le régime des pensions civiles est un régime légal qui s’applique de plein droit aux catégories des
personnels visées par la loi et notamment par la loi n° 011-71 ayant institué un régime de pensions
civiles .
De fait, ce régime est destiné aux divers personnels des Administrations Publiques, des
collectivités territoriales et de certains établissements publics affilies au régime des pensions
civiles.
Toutefois, ne sont concernés par ce régime que les personnels stagiaires et titulaires en fonction à
partir de l’âge de 18 ans.
En effet, les personnels journaliers, temporaires, occasionnels, intérimaires ou contractuels de
l’Etat, des collectivités locales et des dits établissements publics relèvent, depuis la mise en
application à la date du 14 janvier 1978, du Régime Collectif d Allocation des Retraites.
1 -1 -2 - Règlement des cotisations et des contributions patronales :
Régime contributif, le régime des pensions civiles est financé conjointement par les affiliés et par
leurs employeurs. Les salaires des premiers sont soumis, en effet, à des prélèvements ou
cotisations au taux de 10 % (depuis le 1er janvier 2006) et les seconds contribuent pour le même
taux et sur la base de la même assiette. Ce taux est relevé par la loi no 71°14 progressivement a
14pc soit 11pc du 30 aout 2016 au 31 décembre 2016 ,12 pc du 1er janvier au 31decembre 2017 ,
13pc du 1er janvier au 31decembre 2018 et 14pc a partir du 1er janvier 2019
La base des cotisations et des contributions a été élargie pour englober l’intégralité de la
rémunération statutaire correspondant à celle afférente à la situation administrative de l’affilié .

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Cette rémunération statutaire à la date de radiation des cadres forme l’assiette de liquidation des
pensions de retraite .
Elle se distingue de la rémunération fonctionnelle réelle perçue par l’affilié pendant son activité et
qui est liée à la fonction qui lui est confiée.
Quant à celle statutaire, elle est permanente et est fonction du cadre, échelle et échelon ou grade
administratif réellement détenu par l’affilié indépendamment de l’exercice de la fonction pouvant
lui être attribuée en cours de son activité.
Elle est fixée par l’art.11 de la loi n° 011-71 précitée au traitement de base relatif à l’échelle,
échelon ou grade de l’affilié, à l’indemnité de résidence de la zone C correspondant à 10 % du dit
traitement de base et aux primes et indemnités permanentes constituant la rémunération statutaire
de l’affilié.
Le règlement des cotisations et des contributions est la contrepartie du service de la pension de
retraite et l’art .17 de la loi no 011-71précitée stipule qu’« aucune pension ne peut être concédée
si le versement des retenues exigibles ( cotisations ) n’a pas été effectué . … ».
De plus et à l’inverse des anciens textes juridiques en cours avant l’effet de la reforme du 1er
janvier 1990 ( loi n° 06-89 ) , les nouveaux textes réservent le Chapitre IV aux contributions de
l’Etat , des collectivités locales et des établissements publics en les rendant seuls responsables de
tout retard apporté dans le paiement des contributions mises à leur charge (art.24bis ).
1 -1-3 -Durée minimale de services effectifs :
Le service d’une pension de retraite suppose l’accomplissement d’une durée minimale de services
effectifs. Il se distingue, ainsi, des régimes dits par capitalisation liés essentiellement à la
constitution d’une épargne libre sans être forcement liée à une rémunération salariée bien que
ceux-ci exigent, également, une durée minimale de capitalisation dans certains cas .
De fait, pour la prestation d’une pension de retraite avant la limite d’âge ou sur demande ou encore
facultative ou proportionnelle, l’affilié doit avoir servi une durée au moins égale à 21 ans de
services effectifs révolus. Cette durée minimale a été réduite, pour le personnel affilié féminin, à
15 ans seulement (loi no 04-92 avec date d’effet à compter du 30 décembre 1992). Ces durées
minimales ont été relevées respectivement à 24 ans et à 18ans avec effet du 30 aout 2016 par la
récente loi no 71°14
Bien que cette condition soit essentielle, la retraite proportionnelle ou sur demande doit être
autorisée par l’ organisme employeur dans la limite d’un effectif de 15 %, faute de quoi l’affilié
peut faire un recours au chef du gouvernement. Toutefois, l’autorisation de l’employeur n’est pas
exigée lorsque l’affilié demandeur d’une retraite proportionnelle aurait accompli, au moins, une
durée de services effectifs de 30 ans.
L’exception à la limitation au pourcentage de 15 % a été tolérée dans le cadre de l’encouragement
à l’opération du départ volontaire de 2005.
La liquidation d’une pension de retraite sur demande n’est toutefois calculée que sur la base de 2
% par année de service ou annuité liquidable au lieu de 2,5 %. Une autre exception à cette règle a
été édictée en faveur des bénéficiaires de l’opération précitée, lesquels bénéficient de la liquidation
de leurs pensions en considération du dernier taux lorsqu’ ils auraient atteints la limite d’âge qui
leur est applicable. Désormais ce taux de 2 pc est réduit a 1.5 pc avec effet du 30 aout 2016 par loi
no 71°14 précitée

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Toutefois, des règles dérogatoires au minimum de la durée des services sont prévues avec la
liquidation de la pension au taux normal de 2.5 pc par annuité taux réduit a 2 pc a partir du 1 er
janvier 2017 par la loi no 71 14 sus indiquée .Il s agit des cas ci après :
-Mise à la retraite pour limite d’âge : lorsqu’un affilié aurait atteint la limite d’âge, il peut
bénéficier d’une pension de retraite quelque soit la durée de services qu’il aurait accomplie.
La limite d’âge est fixée par une règle législative de manière uniforme pour une catégorie donnée
de personnels affiliés. C’est l’âge auquel, l’affilié est radié des cadres et admis d’office à faire
valoir ses droits à la retraite sauf possibilité de maintien au delà de la limite d’âge.
Elle est de 60 ans et relevée par la loi no 72 14 progressivement a 63 ans comme détaillé ci-dessus
pour l’ensemble des personnels civils à l’exception des professeurs de l’enseignement supérieur,
pour lesquels cette limite d âge demeure fixée a 65 ans, mesure législative étendue à l’ensemble
des autres enseignants – chercheurs suite à une modification législative récente . Leur mise a la
retraite peut ,par ailleurs , être prorogée par maintien en activité pour nécessité de service pendant
une durée maximale de 2 ans renouvelable a 2 reprises et ce sans préjudice des règles législatives
prévoyant le maintien de tous les enseignants atteints par la limite d âge en cours de l année
scolaire ou universitaire jusqu’a la fin de l année en cours considérée
La mise a la retraite des ambassadeurs dont la limite d âge est également portée a 63 ans peut être
repoussée plus tard tant qu’ ils demeurent en fonction par le Dahir de leur nomination es qualité et
ce jusqu’a a 65 ans : leur mise a la retraite après la limite d âge coïncide avec la fin de leur
fonction d ambassadeur
Quant aux magistrats dont la limite d’âge est fixée également à 60 ans et portée a 63 ans , elle
peut être prorogée en cas de maintien par dahir pendant la durée de 2ans pouvant être
renouvelable à 2 reprises.
S agissant des autres fonctionnaires et agents affilies au régime des pensions civiles leur mise a la
retraite peut être repoussée par maintien pour nécessité de service par arrêté du chef du
gouvernement sur proposition de l organisme dont ils relèvent pour une durée maximale de 2 ans
renouvelable une seule fois
La loi no 72 14 a relevé progressivement la limite d âge à 63 ans a raison de 6 mois
supplémentaires par an à compter du 1er janvier 2017
-Mise à la retraite pour invalidité définitive et absolue résultant ou non de l’exercice des fonctions
(art. 4 -2 de la loi n° 011-71 précitée) :
Lorsqu’un affilié est atteint d’une invalidité définitive et absolue ayant entraîné sa radiation des
cadres pour inaptitude de continuer à servir et que cette invalidité soit imputable ou non au service,
il peut faire prévaloir son droit à une pension de retraite quelle que soit la durée de ses services.
-Réversion des droits à pension de retraite de l’affilié (e) décédé(e) en cours d’activité :
Le décès, en cours d’activité, d’un affilié ouvre droit à ses ayants cause à la réversion, à leur
profit, de la pension de retraite à laquelle, il aurait pu prétendre et ce même sans avoir accompli la
durée minimale des services effectifs exigés.
Pour la prise en compte des durées de services , ne sont pris en compte que les services valables ou
validés .
Les services valables sont ceux effectués en qualité de stagiaire ou de titulaire à partir de l’âge de
18 ans .
Ne sont pas considérées dans la liquidation des pensions de retraite :

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-les durées ayant été rémunérées par une pension , rente ou autre prestation quelque soient les
organismes les ayant octroyées ;
-la durée de mise en disponibilité ;
-la durée d’exclusion temporaire des fonctions ;
-la durée de suspension avec suppression de la rémunération ;
-la durée accomplie après la limite d’âge ;
-la durée excédant le maximum des annuités liquidables
-et la durée de services effectuée avant l’âge de 18 ans .

1 -1 -4- Absence d’empêchements juridiques :


Bien qu’une jurisprudence semble vouloir consacrer le droit à la pension de retraite comme un
acquis en le considérant comme la contrepartie de son financement par l’affilié, il n’en demeure
pas moins évident que le droit à cette prestation n’est pas absolu et reste régi par des règles
juridiques pouvant le restreindre ou même en prévoir toujours la déchéance .
Ainsi, des empêchements juridiques prévoient soit des déchéances ou perte du droit à la pension
de retraite (et éventuellement à la pension d’invalidité ) soit simplement la suspension provisoire
du droit à pension durant l’empêchement .
1-1-4-1.Exercice de fonctions interdites par le statut de la fonction publique :
L’art. 43 de la loi n° 011-71 stipule que « la déchéance des droits à pension édictée en application
des art. 83 et 84 du Dahir n° 1.58.008 portant statut général de la fonction publique est prononcée
par arrêté de l’autorité gouvernementale chargée des finances.
Elle entraîne la perte définitive et totale des droits à pension ».
Ces art. interdisent l’exercice de certaines activités privées définies par voie d’un décret lesquelles
en raison de leurs natures un fonctionnaire ayant cessé sa fonction publique qu’il occupait ou qui a
été mis en disponibilité ne pourra les exercer sous peine d’être déchu de ses droits à pension.
1-1-4- 2.Condamnation à certaines peines ou sanctions et la perte de la qualité de
Marocain :
L’art.41de la loi no 011-71 précitée dispose que « le droit à la pension de retraite ou de la pension
d’invalidité est suspendu :
-par la révocation avec suspension des droits à pension ;
-par la condamnation à peine criminelle au sens de l’art.16 du code pénal, pendant la durée de la
peine ;
-par les circonstances qui font perdre la qualité de Marocain ,durant la privation de cette
qualité …… »
Le conseil de discipline peut , en effet , prononcer la révocation à titre de sanction principale ou
accessoire avec ,en plus , une suspension de ses droits à pension même lorsqu’il remplit les
conditions nécessaires pour bénéficier de ces droits .
Il parait que la pratique administrative de l’application définitive de cette suspension contredit le
sens des textes législatifs l’édictant en l’occurrence les règles du Statut Général de la Fonction
Publique et celles de la loi no 011-71précitée lesquelles ne visent que la suspension et non la
suppression ou la perte définitive des droits à pension .

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Quoiqu’ il en soit cette suspension est , néanmoins , atténuée en ce sens que l’affilié ( ou ses
ayants –droit éventuellement )peut demander le remboursement des retenues opérées sur ses
rémunérations durant son affiliation .
De plus les suspensions suscitées ne sont , par ailleurs , que partielles lorsque l’affilié(e) a un
conjoint et des enfants à charge . En ce cas , en effet , le conjoint et les enfants à charge peuvent
bénéficier de 50 % des pensions de retraite ou d’invalidité obtenues ou qu’aurait pu obtenir le dit
affilié(e) .
Cette possibilité suppose que l’affilié sanctionné ait servi , au moins , pendant la durée minimale
légale et qu’il n’ait pas obtenu le remboursement des retenues .
On remarque que l’emploi de la conjonction « et » par l’art .42 de la loi no 011-71 suppose à la
fois l’existence du conjoint et des enfants à charge ; ces derniers mis , en outre , au mode pluriel
signifie qu’ils doivent être , au moins au nombre 2 de quelque lit qu’ils soient pourvu, en
particulier , qu’ils soient légitimes .
On relève , encore , que l’art.16 du code pénal énumère les peines criminelle comme suit :
-la condamnation à mort ;
-la réclusion perpétuelle ;
-la réclusion à temps de 5 à 30 ans ;
-la résidence surveillée
-et la dégradation civique .
On observe , enfin , que l’art.41du code pénal prévoit la perte définitive et de plein droit des droits
à pension servie par l’Etat en cas de condamnation à mort et de réclusion perpétuelle , l’art.41 de la
loi no 011-71 précitée n’édicte que la suspension pour tous les cas des peines criminelles au sens
de l’art.16 du code pénal .
Il semble , à cet effet , que la suspension prévaut en raison du principe juridique selon lequel le
texte spécial prime celui de caractère général ( s’ils sont de même nature et de même rang) .
Une jurisprudence de la Cour Suprême comme évoqué ci-dessus semble aller dans un sens proche
en considérant que la pension de retraite est la contrepartie des prélèvements opérés sur les salaires
des affiliés ( affaire El Guendouz contre la TGR ).
1-1-4-3-Jouissance
1-1-4-3-Jouissance d’une pension exceptionnelle:
exceptionnelle: Les dahirs individuels accordant des pensions
exceptionnelles à certains serviteurs de la Nation stipulent, normalement, que ces prestations ne
peuvent être cumulées avec toute autre pension ou rente viagère .
1-1-4-4-Cumul
1-1-4-4-Cumul avec une rémunération d’activité pendant la durée du maintien ou de reprise
en activité après la mise à la retraite :
La loi n° 77.99 promulguée par le dahir n° 1.01.38 du 15 février 2001 a comblé une la lacune
existant auparavant dans la législation sur les pensions en interdisant tout cumul entre une pension
de retraite servie par un régime de base et une rémunération d’activité imputée sur les budgets de
l’Etat, toute autre collectivité publique et même toute entreprise dont le capital est détenu, pour au
moins 50 %, par l’Etat.
1- 2- Procédure de concession et de liquidation des pensions de retraite
1-2-1_Procedure , conditions de Concession et liquidation des pensions avant la limite d âge
1 -2-1-1–concession des pensions sur demande des affiliés :
Sous réserve de satisfaire aux conditions précitées dont notamment celle relative à
l’accomplissement de la durée minimale de services effectifs, un affilié peut demander à cesser

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volontairement son activité professionnelle en sollicitant le bénéfice d’une pension de retraite
proportionnelle.
Une autre condition s’impose, celle de l’accord du service employeur dont relève l’affilié en
respect du taux de 15 %de l’effectif budgétaire annuel du cadre auquel appartient le dit affilié. A
défaut pour celui-ci d’être autorisé, il peut avoir recours à cette fin au chef du gouvernement .
Une exception à cette limitation a été admise à l’occasion de l’opération du départ volontaire en
2005 ( art. 3 du Décret no 2 .04.811 du 23 déc. 2004 ).
Toutefois, aucune autorisation n’est exigée lorsque l’affilié aurait servi pendant 30 ans au moins.
La procédure de concession d’une pension de retraite sur demande d’un affilié soumet l’arrêté ou
la décision de radiation des cadres et de mise à la retraite au visa préalable de la Caisse Marocaine
des Retraites pour s’assurer et contrôler parait-il les conditions du droit au bénéfice d’une retraite
proportionnelle dont surtout l’accomplissement de la durée minimale légale.
Le droit a une pension proportionnelle ou sur demande avant la limite d âge sur autorisation
administrative est subordonne a l accomplissement d une duree minimum de service effectifs
valables ou valides de 21 ans pour les affilies masculins réduite a 15 ans pour les affiliées de sexe
féminin. Toutefois et avec effet du 30 aout 2016 , la loi no 71 14 sus mentionnée relève ces durées
respectivement a 24 ans et a 18 ans
1-2-1-2_ concession d’office des pensions de retraite avant la limite d’âge :
Certains motifs ouvrent automatiquement le droit au bénéfice d’une pension de retraite. Il s agit
des cas suivants
1-2-1-2-1-Mise à la retraite pour invalidité imputable ou non au service ayant entraîné
l’incapacité totale et absolue d’exercice du service :
Constatées, appréciées et établies par la commission de réforme, ces invalidités entraînent la
radiation des cadres des affiliés qui en sont victimes tout en jouissant d’une pension de retraite
concédée d’office quelque soit la durée des services effectuée.
1-2-1-2-2-Mise à la retraite par mesure disciplinaire :
Comme précisé ci-dessus , le conseil de discipline peut, à titre de sanction, décider la mise à la
retraite d’office d’un affilié à la suite d’une faute grave ou d’une condamnation judiciaire.
L’arrêté ou la décision de mise à la retraite d’office fait référence ou est appuyée de la copie de la
sanction administrative et ne peut intervenir qu’à la condition que l’affilié ait, en particulier,
accompli la durée de services minimale.
1-2-1-2-3-concession de pensions de réversion aux ayants –droit d’un affilié décédé en
activité :
La réversion des droits à pension peut être concédée à la suite du décès d’un affilié en cours de
son activité avant sa limite d’âge et ce quelque soit la durée des services qu’aurait accomplie le
défunt.
Concession d’office des pensions de retraite pour limite d’âge:
La limite d’âge constitue une garantie fondamentale des salariés, elle est, en effet, fixée par des
règles de nature législative.
Elle s’impose aussi bien au salarié qu’au service employeur.
Elle met fin d’office à la situation statutaire régulière du fonctionnaire ou agent pour être mis à la
retraite indépendamment de la durée des services effectuée.
Fixée par la loi n° 012.71, elle généralement de 60 ans d’âge et portée désormais a compter du 1 er
janvier 2017 a 63 ans

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par la loi no 72 14 précitée
Toutefois, elle est relevée à 65 ans pour les professeurs de l’enseignement supérieur, limite d’âge
étendue à l’ensemble des enseignants – chercheurs
( modification de la loi n° 012.71 du 30 décembre 1971) .
Le statut de la magistrature en retenant la limite d’âge à 60 ans pour les magistrats, stipule que
cette limite d’âge peut être prorogée de 2 ans renouvelable à 2 reprises pour maintien en activité
sur proposition du ministre de la Justice et avis du conseil supérieur de la magistrature.
Pour la fixation de la limite d’âge, il est pris en considération, nonobstant toute disposition
contraire, l’extrait d’acte de naissance ou tout document y tenant lieu versé au dossier du
recrutement et figurant au dossier d’affiliation au régime des pensions civiles.
Par ailleurs, en cas de date de naissance présumée, la limite d’âge est repoussée jusqu’à fin
décembre de l’année au cours de laquelle intervient la limite d’âge.
Les pensions sont, désormais, concédées par le Directeur de la CMR (loi n° 43.95 à effet du 22
novembre 1996).
La concession intervient à la suite d’un contrôle exercé sur le dossier de pension constitué
essentiellement et adressé à la CMR par le service employeur en complément aux contrôles
effectués pendant la période d’affiliation ou d’activité .
La constitution et les délais de transmission de ces dossiers sont fixés essentiellement par voie
réglementaire.
Pour les dossiers des pensions de retraite, la circulaire n° 3/FP du 16 janvier 1992 pour les
personnels de l’Etat et celle n° 302/16 du 3 novembre 1992 pour les personnels communaux ont
tenté une simplification des procédures de constitution des dossiers de pensions de retraite et
d’astreindre les divers services au respect de délais à l’avance et avant la date de départ à la retraite
pour limite d’âge en vue de permettre le paiement à temps des droits à pension.
Ainsi, le contenu des dossiers des pensions de retraite a été réduit à 3 pièces principales dont la
préparation incombe aux services employeurs et comptables à savoir un arrêté ou décision de
radiation des cadres et de mise à la retraite dument visés par les organes de contrôle, une fiche de
renseignements et un état des services. En pratique, une attestation tenant lieu de certificat de
cessation de paiement est également adressée pour permettre notamment de connaitre en détails les
éléments de la dernière rémunération à la date de radiation des cadres. Un RIB ou tout document
en tenant lieu est, également, joint, à l’initiative de l’affilié pour recevoir le paiement de sa pension
par voie de virement à son compte bancaire.
Quant au calendrier anticipé fixé, les services employeurs sont invités à préparer les arrêtés ou
décisions de radiation des cadres et les faire soumettre au visa réglementaire un an avant la limite
d’âge coïncidant normalement avec la date de radiation des cadres et ce avant la transmission des
dossiers de pensions à la CMR 6 mois à l’avance pour permettre à cet organisme d’exercer ses
contrôle et pour la mise en paiement au mois qui suit celui de la date de radiation des cadres sauf
empêchements, bien entendu, à la suite des contrôles effectués .
En plus des documents exigés, les dossiers de réversion des droits à pensions encore comporter les
pièces de décès et d’hérédité fournies a la diligence des ayants droit de l’affilie décédé en activité .
Il demeure, toutefois, à la charge des ayants droit d’un retraité décédé de fournir directement aux
services de la CMR les pièces nécessaires à la réversion à leur profit des droits à pension du chef
du dé cujus.
2 - La liquidation des pensions de retraite :

Cours sur la couverture sociale 12


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2-1-Eléments de liquidation des pensions de retraites :
La pension de retraite équivaut au produit du montant annuel brut de la rémunération statutaire à la
date de radiation des cadres avec un pourcentage déterminé en fonction de la durée des services
valables et ou validés effectués par l’affilié.
2-1-1_ L’assiette de liquidation de la pension de retraite :
Cette assiette est fixée à l’article 11 de la loi n° 011.71 précitée qui détermine les éléments
composant la rémunération statutaire servant désormais de base de retenue des cotisations
salariales et des contributions patronales. C’est, du reste, cette même base qui est retenue, à la date
de radiation des cadres suivie de mise à la retraite, comme assiette de liquidation de la pension de
retraite. Cette assiette est modifiée par la loi no 71 14 précitée .Elle équivaut désormais et a partir
du 1er janvier 2017 a la moyenne de cette rémunération statutaire ou éléments du traitement d
activité soumis a retenues pour pension ou émoluments de base et ce pour les 8 dernières années
Avant la réforme du 1er janvier 1990 consacrée par la loi n° O6.89, le traitement de base était le
seul élément du salaire retenu pour les précomptes au titre des cotisations et des contributions et
par là même comme assiette de liquidation des pensions de retraite.
L’élargissement extensif de l assiette de liquidation a nécessité la distinction entre la rémunération
statutaire permanente liée exclusivement au grade de l’affilié et celle fonctionnelle rémunérant la
fonction ou, éventuellement , le poste de responsabilité exercé et les autres éléments non
permanents dont les allocations familiales. Cette séparation distinctive a conduit le législateur à
annexer à la loi sur le régime des pensions une liste des indemnités et primes à caractère statutaire
avec les textes réglementaires les ayant institué pour chaque corps de personnels de la Fonction
Publique avec possibilité d’en apporter les modifications en cas de créations d’indemnités et
primes de nature statutaire.
Pour les personnels des établissements publics affiliés au régime des pensions civiles, il est prévu
que des textes réglementaires (arrêtés du ministre des finances) fixeront les éléments de la
rémunération statutaire qui serviraient de base des cotisations, des contributions et partant de la
liquidation de leurs pensions de retraite. Toutefois, si pour les personnels de la F.P. les natures et
les montants sont fixés par voie réglementaire, l’omission de fixation des montants pour les
personnels des établissements publics par la même réglementation consacrant les natures des
éléments formant leurs rémunérations statutaires , laisse la voie libre aux organes d’administration,
de gestion et de contrôles de ces organismes de gonfler leurs montants en disproportion avec les
niveaux de la F.P. et peut se révéler , de la sorte , comme une lacune .
Les éléments de l’assiette comprennent le traitement de base correspondant au grade statutaire de
l’affilié, l’indemnité de résidence fixée uniformément à celle de la zone C ou 10 % du traitement
de base et les autres indemnités et primes afférentes au grade ou cadre statutaires.

2- 1-2- Taux de liquidation des pensions de retraite :


Il est déterminé en fonction de la durée totale des services valables et validés effectués à raison de
2,5 % par année ou annuité liquidable. Toutefois, après totalisation de toute la période des services
pris en considération, toute durée au moins égale à 3 mois est comptée pour un semestre et elle est
négligée si elle est en dessous de cette durée.
Ce taux est réduit par la loi no 71 14 sus visée a 2 pc par annuité liquidable

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Ce pourcentage est, néanmoins, de 2 % par annuité en cas de départ volontaire à la retraite après
accomplissement de la durée minimale des services effectifs (loi n° O6.89) réduit encore a 1.5pc
par la loi no 71 14 précitée
Sous réserve notamment du respect des règles sur le plafond des pensions de retraite et celles
relatives a la pension de retraite minimale la pension brute équivaut au produit de l assiette
légalement retenue avec le pourcentage correspondant a la durée totale des services valables et
valides
Pour les pensions de retraite concédées a la demande des intéressés avant leurs limites d âge le
taux de liquidation retenu par la loi no 71 14 est réduit de 2 a 1.5pc par annuité liquidable sauf le
cas ou ceux-ci auraient servi pendant au moins 41 ans , auxquels cas leurs pensions de retraite
seraient liquidées comme normalement .
La dérogation à cette règle a été tolérée, de manière exceptionnelle, pour le personnel civil de
l’Etat en vue de son encouragement au départ volontaire à retraite pendant l’opération du départ
volontaire initiée par les pouvoirs publics en 2005 et ce à la condition que ces partants aient atteint
la limite d’âge . A compter du mois qui suit cette limite d’âge , les pensions de retraite qui leur
seraient concédées antérieurement seraient révisées compte tenu du taux de 2,5 %. par annuité
liquidable: art. 12bis apporté par la loi de finances n° 26.04 pour l’année budgétaire 2005. Cette
dérogation coïncide, de plus et pour le même motif, avec le relèvement de la limite du contingent
annuel de l’effectif budgétaire de chaque cadre à 100 %. au de 15 % et ce en vertu du décret n°
2 .04. 811 du 23 décembre 2004 précité ) .
Les durées des services valables prises en considération sont celles effectuées en qualité de
stagiaire et de titulaire à partir de l’âge de 18 ans.
Ne sont pas pris en compte les services effectués avant l’âge sus –visé ou après la limite d’âge ou
encore les services pour lesquels l’affilié aurait obtenu le remboursement des retenues sauf la
possibilité pour lui de restituer la somme reçue à ce titre dans le délai de 10 ans après réintégration
d’un service dont le personnel est soumis au régime des pensions civiles.
De même, ne sont pas comptées les durées des services effectuées au-delà de la limite d âge sauf
prorogation de celle ci ou celles d’affiliation à un autre régime obligatoire de retraite ou encore
celles ayant donné lieu au service d’une pension de retraite ou autre prestation similaire quelque
soit l’organisme de retraite l’ayant octroyée.
L art 10 de la loi no 011 71 fixant le maximum des annuités liquidables a 40 annuités est abroge
par la loi no 71 14.
2--2- Les pensions de retraite minimales :
L’article 13 de la loi n° 011.71 précise les conditions de liquidation des pensions minimales et en
fixe le montant.
En cas de liquidation d’une pension de retraite pour une durée de services égale ou supérieure à 21
années (en fait c’est uniquement 20 ans), son montant annuel ne peut être inférieure au traitement
de base de l’indice 100 (soit le montant de 9885 dhs par an depuis le 01 juillet 1997).
Lorsque la durée est inférieure à 21 ans (en fait 20 ans), le montant annuel de la pension de retraite
ne peut être inférieure au produit du dit traitement de base avec un pourcentage calculé à raison de
5 par année de services.
Un dernier § a complété l’article 13 sus-indiqué en stipulant qu’en aucun cas le montant d’une
pension de retraite (principale) ne peut être inférieure à 1000 dhs par mois avec effet du 1 er mai

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2011(avant, ce minimum était de 500 dhs puis de 600 dhs avec des effets respectifs de 1 er juillet
1999 et de 1er juillet 2008).
La durée des services exigée, en ce dernier cas, ne peut être inférieure à 5 ans sauf lorsqu’ il s’agit
du cas d’un décès en activité.
On relève, toutefois, que depuis l’extension de l’assiette de liquidation des pensions de retraite à
toute la rémunération statutaire à la date de radiation des cadres, les dispositions des premiers § de
l art 13 deviennent quasi voire même obsolètes.
La loi no 71 14 sus visée a relève le minimum de pension a 1.500dhs a compter du 1erjanvier 2018
. Ces minimums sont fixes a titre transitoire a 1.200dhs a compter du 30 septembre 2016 et
1.350dhs a dater du 1er janvier 2017 . Ce minimum est soumis a la condition de la durée de services
effectifs valables ou valides d au moins 10 ans sauf le cas de décès en activité de service.

2 - 3- Le plafond des pensions de retraite:


L’article 12 de la loi n° 011.71 précitée stipule en son 3e § que «le montant de la pension de
retraite, après déduction de l’impôt général sur les revenus salariaux et revenus assimilés, ne doit,
en aucun cas, dépasser le montant de la dernière rémunération statutaire d’activité nette du dit
impôt « (loi n° 19.97 à effet du 1er Juin 1997).
3 - La révision de la liquidation des pensions de retraite :
Les pensions de retraite peuvent être révisées pour divers motifs.
Il peut s’agir d’un avancement ou d’une promotion avec effet antérieur à la radiation des cadres et
intervenant tardivement. Il peut s’agir, en général, de tout changement affectant les éléments de
liquidation. Plus exceptionnellement, il peut s’agir d’une correction ou rectification d’une erreur
matérielle ou juridique. Il peut s’agir encore de la mise en application de nouvelles dispositions
juridiques.
3-1-Révisions courantes ou ordinaires :
3-1-1-révisions en revalorisation (ou en diminution) de la pension de retraite :
3 -1-1- 1_ modifications de la situation administrative ou statutaire d’un affilié mis à la
retraite :
La liquidation d’une pension de retraite suit la situation administrative statutaire de l’affilié .Des
modifications de cette situation peuvent intervenir tardivement après la mise à la retraite de celui-
ci. Elles donnent lieu aux révisions conséquentes des pensions de retraite déjà liquidées sur la base
de la situation antérieure.
Généralement, elles viennent en revalorisation des pensions de retraite par suite à l’augmentation
de l’assiette de liquidation.

3--1-1-2 -rectification d’erreurs matérielles ou de droit :


Très exceptionnellement, des erreurs matérielles ou de droit peuvent venir en revalorisation mais
le plus souvent en diminution de ces pensions suite à un redressement d’une erreur de fait ou
matérielle ou une erreur de droit.
L’article 50 de la loi n° 011.71 précitée dispose que lorsqu’ il s’agit d’une erreur matérielle, la
rectification intervient à tout moment. Par contre, lorsqu’ il s’agit d’une erreur de droit, la
rectification ne peut avoir lieu que dans le délai de 6 mois et le bénéficiaire de l’erreur de droit ne
peut se voir opposer la restitution des sommes perçues à tort qu’ en cas de sa mauvaise foi .
3--1-1-3-révisions des pensions de retraite suite à une validation de services :

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La demande de validation de services peut être présentée sans délai. Présentée postérieurement à la
mise à la retraite, elle n’a d’effet qu’à compter du mois qui suit celui de la demande. En ce cas, elle
se traduit par un relèvement du pourcentage de liquidation de la pension de retraite du demandeur
et une révision conséquente de sa pension pouvant, en principe, emporter sa revalorisation.
Les services validables sont essentiellement ( art.7de la loi no O11-71 ):
-les services accomplis dans le rang des FAR à partir de 18 ans ;
-les services effectués dans les cadres permanents d’un établissement public ou d’un service
concédé dont le personnel est intégré dans les cadres de l’Etat ou des collectivités publiques si ces
services ont été pris en considération pour l’intégration et le reclassement ;
-les services passés dans les cadres permanents des administrations d’un Etat étranger si ces
services ont été pris en considération pour l’intégration et le reclassement dans les cadres
nationaux ;
-les services de titulaire , de contractuel , d’auxiliaire , de temporaire , de suppléant , d’intérimaire
ou de journalier , d’une durée continue de 6 mois au moins , accomplis dans les administrations ,
dans les collectivités ou établissements publics dont les cadres permanents relèvent de plein droit
du régime général des pensions civiles et qui sont de même nature que ceux accomplis par les
fonctionnaires càd en qualité de stagiaire ou de titulaire à partir de l’âge de 18 ans y compris les
services accomplis en position dite « sous les drapeaux » et
-les services passés dans les armées Etrangères antérieurement au 1 er janvier 1959 ; cette dernière
date ne s’appliquant pas , toutefois , au personnel de l’ex-police territoriale Espagnole au Sahara
récupéré recruté dans les rangs des FAR .
Il va sans dire que les services dont la validation est demandée ne doivent pas être rémunérés par
une pension , rente ou allocation de quelque nature qu’elle soit . De même les durées d’affiliation
à un régime obligatoire de pensions ne sont pas validables .
La validation peut être demandée sans délai . Toutefois , l’affilié a intérêt à la demander plutôt . En
effet , les droits de validation au taux de 4%(sans préjudice de la contribution patronale au taux
normal )assis sur la rémunération statutaire à la date de la demande . De même , la validation prend
effet à compter de la mise à la retraite si elle est demandée avant cette date et à compter du mois
qui suit celui de la formulation de cette demande après l’admission à la retraite .
On remarque , toutefois , que l’intérêt de la validation a été fortement réduit en raison de
l’épuisement , en pratique , des cas de services validables , de la prise en charge des services de
contractuel , de journalier , de temporaire , d’occasionnel surtout par le RCAR et de l’absence ou
presque du recours à ces modes d’emploi .
3--2-révisions en application de dispositions juridiques :
3-2-1-révision suite à une revalorisation du traitement de base afférent au grade, échelle, échelon
ou classe effectivement détenu par l’affilié à la date de sa radiation des cadres suivie de sa mise à
la retraie :
L’article 44 bis (loi n° 06-89) de la loi n° 011-71 garantit la revalorisation des pensions de retraite
en cas d’augmentation du traitement de base conséquemment à la revalorisation de la valeur
indiciaire.
Faute de précision, les statuts particuliers des établissements publics dont les personnels sont
affiliés au régime des pensions civiles peuvent, indirectement, faire revaloriser les pensions de
retraite de ces personnels par augmentation dérogatoire à celle de la Fonction Publique.

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Certes, il est prévu, à l’article 11 de la loi n° 011.71 qu’en cas de besoin, les éléments constitutifs
de la rémunération statutaire soumise à retenues pour pension et servant d’assiette de liquidation
peuvent, être fixés par voie réglementaire en l’occurrence par un arrêté du Ministre des Finances
pour les personnels des établissements publics (Décret n° 2.05.1431 du 28 décembre 2005).
Il parait que les dispositions du dit article demeurent lacunaires en ne visant que les natures des
dits éléments et en omettant de fixer également par cette même voie réglementaire les montants
soumis à retenues pour pension et pris en compte pour la liquidation des pensions des personnels
des établissement publics dotés d’un statut particulier.
En effet, cette omission semble tolérable pour le personnel de l’Etat tant que les montants des
éléments de la rémunération statutaire le concernant sont fixés, normalement, par un décret du
Chef du Gouvernement.
Cette lacune semble devoir être comblée puisqu’elle risque de fragiliser davantage les équilibres
financiers du régime par des revalorisations dérogatoires excessives de la valeur indiciaire pour
les personnels des établissement ou entreprises publiques ayant des statuts particuliers et des
régimes salariaux spéciaux .
Toutefois et comme, du reste, pour le personnel de l’Etat, un état des indemnités et primes de
nature statutaire est annexé à la loi n° 06-89 précitée sans fixation de leurs montants .
Mais pour ce personnel toute revalorisation ou création d’une indemnité ou prime nouvelles fait
l’objet d’un texte réglementaire en l’occurrence un décret du Chef du Gouvernement qui en fixe
les montants.
Toute institution d’une indemnité ou prime nouvelles ou revalorisation de celles existantes avec
une date d’effet antérieure à la mise à la retraite d’un affilié peut donner lieu à une reliquidation de
sa pension lorsque celui-ci peut y prétendre avant sa radiation des cadres et sa mise à la retraite.
3--2-2-Revalorisation par application d’une nouvelle règle juridique :
Toute règle nouvelle peut apporter une révision de revalorisation des pensions de retraite soit
forfaitairement, par application d’un pourcentage ou par le biais d’une modification d’un ou de
plusieurs éléments de leur liquidation.
Les pensions de retraite sont revalorisées par toute augmentation de la valeur indiciaire du
traitement de base relatif a l indice100
4 - La réversion des pensions de retraite
Les droits à pension de retraite sont réversibles aux ayants droits dans les conditions stipulées par
la loi n° 011-71.
Des cas similaires à la réversion sont prévus dans certaines situations particulières .
Réversions aux ayants –droit :
2 catégories d’ayants droit bénéficient de cette réversion : les conjoints survivants et les orphelins.
4 -1- Réversion aux conjoints survivants :
4--1-1-réversion aux veuves :
4-1-1-1-conditions de réversion :
-le mariage avec l’affilié ou le retraité défunt doit durer au moins 2 ans avant son décès (loi n° 20-
08 avec effet du 01- 07- 2008. Avant la loi prévoyait que le mariage devait être contracté 2 ans au
moins avant la mise à la retraite ou qu’il ait duré 5 ans au moins).
En cas de mise à la retraite avant la limite d’âge pour invalidité imputable ou non au service, il
suffit que le mariage soit antérieur à l’événement ayant entraîné cette mise à la retraite ou qu’ il ait
duré au moins 2 ans.

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Aucune durée antérieure du mariage n’est exigée en cas d’existence d’un ou de plusieurs enfants
issus du mariage.
-la veuve ne doit ni être répudiée ou divorcée irrévocablement ou être remariée ou est déchue de
ses droits à pension.
4--1-1-2-fraction de réversion à la veuve (ou aux veuves) :
Elle est de 50 % .En cas de pluralité de veuves, la fraction est partagée à égalité entre elles.
4--1-2-réversion au veuf : Pension de veuf :
La loi n° 06-89 a institué de manière plus large la possibilité pour un veuf de prétendre au droit à
la réversion en sa faveur des droits à pension de son épouse affiliée au régime des pensions civiles
prédécédée.
Cette réversion n’est, toutefois, possible qu’à la condition que le veuf ait atteint l’âge de 60 ans
révolus . Elle obéit , en outre , a la même condition de non remariage du veuf et a la même
fraction de réversion de 50 %.
La loi no 71 14 sus visée avec effet du 30 aout 2016 a toutefois reporte la date de jouissance de la
pension du veuf a celle ou le fonctionnaire ou le conjoint survivant aurait atteint l âge de la mise a
la retraite des fonctionnaires et agents affilies au régime des pensions civiles.
Cette réversion plus générale s’est ajoutée à celle plus limitée précédemment prévue et relative au
cas du veuf atteint d’une infirmité ou d’une maladie incurable le rendant définitivement incapable
de travailler. Cette réversion court , néanmoins, depuis le premier jour qui suit celui de la date à
laquelle la commission de réforme aurait constaté l’état d’infirmité ou de maladie présentant les
dits caractères .
Autre particularité: en cas de pluralité d’épouses affiliées aux régimes des pensions civiles ou
militaires, le veuf ne peut prétendre qu’à la pension de veuf la plus élevée.
4 -2-Réversion aux orphelins :
4-2-1-Conditions :
-Légitimité : l’orphelin(e) doit être légitime
Toutefois , l’enfant non légitime dont la filiation est établie à l’égard d’une affiliée au régime des
pensions est assimilé à un enfant légitime pourvu qu’il remplisse les conditions pour bénéficier de
la réversion des droits à pension de sa mère prédécédée.
-Age : la réversion des droits à pension aux orphelins est, en principe, temporaire.
Elle bénéficie aux orphelins jusqu’à l’âge de 18 ans et jusqu’à l’âge de 21 ans s’ils sont scolarisés.
La pension d’orphelins peut, néanmoins, être servie au delà de cet âge pour tout orphelin
célibataire atteint d’une invalidité définitive et absolue le rendant dans l’impossibilité d’exercer
aucune activité lucrative.
4- 2-2-fraction de réversion :
Elle est de 50% répartie par parts égales en cas de pluralité d’orphelins.
Lorsqu’un orphelin perd son droit pour une quelconque cause, sa part est également répartie entre
ceux des autres orphelins ouvrant toujours droit à la pension d’orphelins.
La fraction peut être majorée de la part perdue, pour une cause légale quelconque par la mère,
veuve ou par le père, veuf des orphelins.
Cas similaires à la réversion :
-cas de disparition pendant au moins un an ou de plus d’un an d’un(e) affilié(e)ou
d’un(e)pensionné(e) :

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Lorsqu’un affilié possédant des droits à pensions ou lorsqu’un titulaire d’une pension
de retraite ou d’invalidité auraient disparu respectivement pendant au moins un an ou
plus d’un an ,
leurs ayants-droit peuvent dans les conditions légales bénéficier de la réversion
provisoire de la (ou des ) pension(s ) à laquelle (ou auxquelles ) ils(elles ) peuvent
prétendre ou qu’ils (elles ) auraient obtenue(s) .
Ces pensions provisoires se convertissent en pensions définitives lorsque la disparition
aurait été confirmée par jugement ou que le décès aura été établi( art.40 de la loi no
011-71).
-cas de la révocation avec suspension des droits à pension
par un conseil de discipline :
En ce cas si l’affilié remplit les conditions pour prétendre à des droits à pensions et s’il
n’a pas obtenu le remboursement des retenues , son conjoint et ses enfants à charge
peuvent également bénéficier de 50 %des dits droits à pensions ( de retraite ou d’
invalidité ).
-cas d’incarcération pour une peine criminelle :
La condamnation à une peine criminelle au sens de l’art 16 du code pénal suspend les
droits à pensions ( de retraite ou d’ invalidité ) pendant la durée de la peine . Durant
cette suspension , le conjoint et les enfants à charge peuvent encore bénéficier de 50 %de
la pension ou des pensions suspendues .
-cas de la privation de la qualité de Marocain pendant de durée de privation
de cette qualité :
Comme pour les 2 cas précédents , une réversion provisoire de 50% de la pension de
retraite ou d’invalidité peut bénéficier au conjoint et enfants à charge ( art. 41et 42 de la
loi no 011-71pour ces 3derniers cas ).
5 - Les allocations familiales
Les allocations familiales s’ajoutent aux pensions de retraite bien que, durant l’activité, ces
prestations ne soient pas incluses dans l’assiette de cotisations salariales et de contributions
patronales. Elles sont allouées pour chaque enfant ou orphelin à charge. Elles sont servies aux
mêmes taux et selon la réglementation applicable aux agents en activité et principalement le
Décret n° 2 -58 -1381 du 27 nov.1958 tel que modifié et complété.
Elles sont accordées jusqu’à l’âge de 21 ans sans conditions de scolarisation pour les enfants
depuis la modification du dit décret avec effet du 1 er janvier 2005 et pour les orphelins scolarisés à
partir de 18 ans et jusqu’à l’âge de 21 ans en cas de réversion à leur profit des droits à pension de
leur père ou /et de leur mère.
Elles ne peuvent être perçues qu’une seule fois du chef du même enfant ou orphelin. Toutefois,
aucune limite d’âge ne peut être opposée aux enfants ou orphelins atteints d’une inaptitude
définitive et absolue n’exerçant pas d’emploi et célibataires. Cette invalidité ou maladie
handicapante doivent être contractées avant l’âge de 16 ans( ?).
Les allocations familiales peuvent être octroyées aux personnes ayant la prise en charge justifiée
des enfants ou des orphelins (acte authentique de la Hadana notamment).
Elles peuvent être servies aux enfants ou orphelins adoptifs. Toutefois, en cas de réversion et
comme pour la pension temporaire d’orphelins, elles ne sont accordées qu’aux orphelins légitimes

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sauf le cas particulier de réversion des droits à pension d une mère à son enfant non légitime mais
dont la filiation est établie à l égard de cette mère.
6 - Le paiement des pensions de retraite
Une fois concédée, la pension de retraite est mise en paiement, après contrôle, à son titulaire ou au
bénéficiaire.
Des contrôles sont effectués tant lors de chaque paiement conformément notamment aux règles de
la comptabilité publique et des règles juridiques régissant les pensions.
1- Echéances, modes et bénéficiaires du paiement des pensions:
Le paiement est effectué mensuellement à terme échu soit en numéraire ou par virement à un
compte bancaire, postal ou du Trésor.
Ce dernier mode de paiement exige un contrôle périodique de la vie des titulaires ou des
bénéficiaires des pensions.
Le paiement des pensions s’effectue, normalement, aux véritables titulaires ou bénéficiaires au
profit desquels ces pensions sont concédées ou reversées.
Il peut s effectuer, également, à un mandataire nommément désigné par un acte sous seing privé ou
authentique. De même, un tuteur légal ou datif est appelé, dans certains cas, à recevoir le paiement
d’une pension.
2-Cas de suspensions , de déchéance ou de suppression des droits et du paiement des pensions:
2-1-Empêchements juridiques édictés par les règles du régime des pensions:
2-1-1- Infractions aux règles de concession ou de maintien des droits à pensions : Pour la
continuité de la jouissance du paiement des droits à pension, des contrôles réguliers périodiques
ou ponctuels sont effectués automatiquement ou à destination des retraités ou ayants droits
concernés en application des règles sur l’observation des conditions juridiques de maintien des
dits droits.
Le défaut de justification ou en cas d’infraction aux règles sur les conditions juridiquement
exigées, entraîne la suppression du paiement.
Il en est, ainsi, en cas de remariage d’une veuve ou d’un veuf ou de la non scolarisation des
orphelins au delà de l âge de 18 ans … .
2 -1-2-Cas de suspension des droits à pensions :
Comme il a été déjà signalé ci-dessus ,l’art.41 de la loi no 011-71 précitée cite 3 cas de suspension
des droits à pensions ( pensions de retraite ou d’invalidité ) à savoir :la révocation avec suspension
des droits à pension, la condamnation à une peine criminelle telle que définie à l’art.16 du code
pénal durant la peine et la perte de la qualité de Marocain pendant cette privation .
Il est à rappeler que l’art .16 du code pénal énumère les peines criminelles parmi lesquelles la
réclusion à temps d’une durée d’au moins 5 ans . On considère , ainsi , que toute peine
d’emprisonnement à partir de cette durée entraine la suspension du paiement des pensions
pendant la période d’incarcération .
Dans tous les cas , s’il y a lieu à rétablissement des dits droits à pensions , les arrérages indus au
cours de la période de suspension ne peuvent être restitués .
2 -1– 3-déchéance des droits à pension par l’exercice de certaines activités , après la mise à la
retraite :
L’art.43 de la loi no 0 11-71 précitée prévoit la possibilité de perte totale et définitive des droits à
pension prononcée par arrêté du Ministre des Finances en cas d’infraction aux dispositions des art .

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83 et 84 du Statut Général de la Fonction Publique interdisant l’exercice , après la mise à la
retraite , de certaines activités .
2-2-la règle sur la prescription: Malgré la lacune dans la législation sur les régimes de pensions, il
est fait recours au droit commun pour l’application de la règle de la prescription quinquennale (art
391 du DOC).
Sauf pour les cas ou le retard n’incombe pas au crédirentier, la prescription éteint, pour la période
prescrite, le droit au paiement. Le délai est franc c’est à dire qu’il suppose l’écoulement intégral
du délai de 5 ans pour l’application de la prescription à partir de la date qui suit l’achèvement du
dit délai.
2-3-Application de la règle de l’interdiction du cumul d’une rémunération avec une pension de
retraite: le paiement d’une pension de retraite est suspendu en cas de maintien ou de reprise
d’activité au sein des services de l’Etat, des collectivités publiques ou tout organisme ou entreprise
dont le capital est détenu à raison de 50 % au moins par l’Etat (loi no 77-99 précitée).
2-4-Jouissance d’une pension exceptionnelle: Les Dahirs individuels accordant la jouissance d’une
pension exceptionnelle stipulent , normalement, l’interdiction du cumul de cette prestation avec
toute autre pension ou rente viagère et peut, ainsi, motiver la suspension provisoire ou définitive
d’une pension de retraite.
3 -Retenues sur pensions :
Les pensions de retraite subissent ou peuvent subir des retenues légales, administratives ou
judiciaires ainsi que des retenues conventionnelles.
3- 1-Retenues légales :
Comme tout revenu, les pensions de retraites sont soumises à l’impôt sur le revenu dans les
conditions et proportions fixées. Par dérogation aux autres revenus, ces prestations bénéficient,
toutefois, d’une exonération de 40 % de leur montant brut.
De même, elles sont soumises à l’AMO depuis la mise en vigueur de la loi n° 65.00 (effet du 18
août 2005) et peuvent subir les autres cotisations dues aux organismes mutualistes d adhésion des
retraités.
Elles sont passibles d’autres retenues dues à la CMR à divers titres (droits de validation de
services, retenues supplémentaires, reliquats de sommes dues, remboursement de trop perçu ….).
3- 2-Retenues administratives ou judiciaires :
- Règle de principe: L’art. 39 de la loi n° 11-71 précitée énonce le principe d’incessibilité et
d’insaisissabilité des pensions tout en prévoyant des dérogations à ce principe et les proportions
tolérées pour leur mise en application ainsi que l’ordre de priorité de prélèvement en cas de
simultanéité des créances dérogatoires .
-Dérogations: elles portent sur les débets envers l’Etat, les collectivités publiques les créances
alimentaires et celles privilégiées.
-Ordre de priorité de prélèvement en cas de simultanéité des créances: en cas d’existence de
créances dues à l’Etat et aux autres collectivités publiques, la priorité est réservée à celles de l’Etat.
En cas de simultanéité de créances privilégiées et de créances alimentaires, la priorité est réservée
à ces dernières.
-Proportions de prélèvement des créances dérogatoires: la proportion de retenue ne peut excéder le
¼ de la pension. En cas de pluralité, cette proportion maximale est relevée à la ½.

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Quant au support juridique de ces diverses retenues, elles peuvent avoir la forme d’un avis
administratif ou ordre de recette émanant des comptables publics des services débiteurs agissant en
recouvrement des créances de son organisme public .
Les créances litigieuses dont notamment les créances alimentaires sont arrêtées par le juge et font
l’objet d un jugement définitif ou d’une ordonnance de référé prise, normalement, par le président
du Tribunal compétent en sa qualité de juge des référés.
3- 3-Retenues conventionnelles:
La CMR étant un tiers détenteur des créances dues par elle à ces créanciers, elle peut, ainsi, en
cette qualité être dument autoriser soit par un acte SSP ou authentique selon le cas pour régler à un
autre tiers débiteur du véritable créancier conformément aux règles du droit commun sauf
stipulation contraire d’une règle spéciale dérogeant aux règles générales.
Il en est, ainsi, lors de l’octroi d un crédit à un retraité par un organisme bancaire ou de crédit à la
consommation.

II Le remboursement des retenues


Cette possibilité reste le dernier recours après que l’affilié n’ait pu faire valoir son droit au
bénéfice d’une pension de retraite pour quelque cause que ce soit.
Toutefois, celui-ci peut, s’il réintègre une Administration Publique après sa radiation des cadres,
avoir le droit à la totalité des durées de son affiliation à ce régime ou encore bénéficier des règles
sur la coordination entre les régimes obligatoires de base au cas ou il s’affilie, ensuite, à l’un des
autres régimes de base tels que définis par le dahir portant loi 1.93.29 du 22 rebia I 1414 (10
septembre 1993) relatif à la coordination des régimes de prévoyance sociale.
1-Conditions :
 Absence du droit à la pension de retraite
 Formulation d’une demande dans le délai de 10 ans à compter de la date de radiation des
cadres
 Absence de déchéances
2-Montant :
Il est l’équivalent de la somme des retenues effectivement prélevées sur les salaires de l’affilié
après déduction de l’impôt sur le revenu.
3-Cas particuliers :
Lorsque l’affilié décède avant de pouvoir demander le remboursement des retenues à lui du, ses
ayant droit peuvent le faire à la condition du respect du délai décennal légal.
Après réintégration d’une Administration Publique organisme, l’affilié radié des cadres ayant
perçu le montant du remboursement des retenues peut, dans le délai d’un an à compter de la date
de cette réintégration, reverser à la CMR le montant perçu par lui à ce titre pour pouvoir
bénéficier, lors de la liquidation de sa pension de retraite, de la durée d’affiliation antérieure à sa
réintégration qu’il s’agisse de services valables ou validés.
De même, l’affilié révoqué avec suspension des droits à pension qui perd, ainsi, le droit à la
pension de retraite bien qu’il remplisse les condition à cette prestation, peut, toutefois, demander
(ou ses ayants droit) le remboursement de ses retenues.
En cas de révocation d’un affilié sans suspension des droits à pension, il ne peut avoir droit qu’au
remboursement des retenues s’il ne remplit pas les conditions de bénéficier d’une pension de
retraite.

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En aucun cas, le remboursement n’est pas du en cas d’infraction aux articles 83 ou 84 du statut
général de la Fonction Publique après le prononcé de la sanction par arrêté du Ministre des
Finances.
Enfin, les sommes dues au titre des débets envers l’Etat ou des collectivités publiques ou au titre
des créances privilégiées ou alimentaires sont prélevées, le cas échéant, sur le montant du
remboursement des retenues.
III Les pensions civiles d’invalidité
A l’origine, les affiliés civils n’avaient antérieurement au 1 er janvier 1990, date d’effet de la loi n°
06-89 précitée que la seule possibilité extrême d’être radiés des cadres pour invalidité définitive et
absolue les rendant incapables de continuer à servir pour pouvoir bénéficier d’une pension
d’invalidité cumulativement avec une pension de retraite liquidé en fonction de la durée effective
servie avant la date de radiation des cadres.
A ce cas originel, la réforme apportée par la loi n° 06-89 sus indiquée a, désormais, permis à tout
affilié de pouvoir prétendre au droit d’une pension d’invalidité au taux minimum de 25 % .
De plus, cette réforme a nouvellement institué la pension d’ascendants en plus de la possibilité de
réversion aux conjoints et orphelins survivants.
La pension d’ invalidité est cumulable avec le traitement d’activité ou avec la pension de retraite .
Le financement des pensions d’invalidité est à la charge exclusive de l’employeur et donc de
l’Etat , des collectivités locales et des établissements publics dont les personnels sont affiliés au
régime des pensions civiles .
Le paiement est soumis à la règle de la prescription quadriennale de la comptabilité publique .
A- Conditions du droit à une pension civile d’invalidité :
-Condition d’affiliation au régime des pensions civiles: C’est pourquoi, lorsqu’un affilié est
détaché auprès d’un organisme dont le personnel n’est pas affilié à ce régime, il ne peut prétendre
au bénéfice d’une pension d’invalidité de ce dernier régime .
-Condition du taux d’invalidité : une pension civile d’invalidité ne peut être concédée qu’à la
condition que le taux d’invalidité soit au moins égal à 25 %.
-Condition d’imputabilité au service:
service: l’invalidité doit être contractée à cause ou à l’occasion du
service y compris l’accident du trajet ou pour l’intérêt général ou pour sauver la vie d’une ou
plusieurs vies humaines.
Cette imputabilité ainsi que le taux d’invalidité sont appréciée par une commission de réforme
dont la composition est fixée par voie réglementaire.
B- Effet, révisions, possibilité de cumul et suppression des pensions d’ invalidité:
- Effet: la pension d’invalidité court à compter du jour qui suit celui au cours duquel la
commission de réforme a statué sur le cas de l’invalidité.
- Révisions des pensions d’invalidité:
d’invalidité: les pensions d’invalidité peuvent être concédées à titre
définitif ou provisoire. Dans ce dernier cas, l’invalidité est fixée à un taux provisoire ou temporaire
pour une durée au terme de laquelle, l’invalidité peut être soumise à nouveau à la commission de
réforme pour s’assurer de la guérison ou de la consolidation ou de l’aggravation de celle-ci et en
fixe, éventuellement, un nouveau taux d’invalidité ou en décide l’extinction en cas de guérison ou
lorsque le taux serait inférieur au taux minimum.
En dehors du cas d’aggravation, la pension d’invalidité est automatiquement revalorisée par toute
augmentation du traitement de base de l’indice 100 ou émoluments de référence.

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- Possibilité de cumul d’une pension d’invalidité avec une rémunération ou avec une pension
de retraite :
Le cumul d’une pension d’invalidité civile avec la rémunération lorsqu’elle n’entraîne pas une
incapacité totale et définitive. Elle est, encore, cumulable avec la pension de retraite.
-Liquidation d’une pension civile d’invalidité:
2 éléments de liquidation: le traitement de base de l’indice 100 ou émoluments de base soit le
montant de 9885 dhs depuis le 1 er juillet 1997 (valeur indiciaire de 98,85 dhs pour les 100 points
d’indice) et le taux de l’invalidité.
Le montant annuel de l’invalidité équivaut le produit de ces 2 éléments. Ce montant est exonéré de
l’impôt sur le revenu. On le considère comme une rente ou indemnité compensatoire.

B-Réversion des pensions civiles d’invalidité :


Les pensions civiles d’invalidité ne sont réversibles que si elles ont entraîné la radiation des cadres
de l’affilié.
a- Réversion aux ascendants :
1-Conditions :
 L’invalidité mortelle doit avoir été considérée imputable au service par la commission de
réforme ;
 Il doit s’agir des ascendants de 1er degré : père et mère ;
 Ces ascendants doivent être à la charge de l’affilié à la date de son décès ;
 La mère, veuve ou divorcée ne doit pas être remariée.
2-Taux de réversion aux ascendants :
Ce taux est de 50% Pour chacun des ascendants. Les ascendants perdant plus d’un enfant dont le
décès serait imputable au service, bénéficient d’un supplément de pension de 20% de la part qui
leur a été reversée du chef du 1er enfant pour chacun des autres enfants.
b- Réversion aux conjoints et ou orphelins survivants :
1-Conjoints :
-Conditions :
 antériorité du mariage ;
 non remariage ;
 absence de déchéances ;
 non répudiation ou non divorce irrévocable de l’épouse.
-Fraction de réversion :
50 % pour la ou les veuves et 50 % pour le veuf.
Le veuf ayant perdu plus d une épouse civile ou militaire décédées dans les conditions précitées ne
peut prétendre qu’à la part de la pension d’invalidité la plus élevée de l’une de ses épouses
prédécédées. Les pensions d’invalidité civiles étant identiques quant à leur montant, cette règle
peut, toutefois, s’avérer utile lorsque l’une des épouses serait une militaire pouvant avoir droit à
une pension d’invalidité militaire plus consistante par rapport à celle du régime des pensions
civiles.
2-Orphelins :
-Conditions :

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 Légitimité : l’enfant dont la filiation est établie à l’égard d’une femme affiliée étant
assimilé à un enfant légitime pour bénéficier du droit à la réversion de la pension
d’invalidité de celle-ci.
 Age de moins de 16 ans sauf scolarisation ouvrant droit jusqu’à 21 ans d’âge; étant
entendu, par ailleurs, qu’aucune limite d’âge n’est opposable aux orphelins célibataires,
atteints d’une invalidité totale et absolue les rendant inaptes à exercer aucune activité
lucrative .
-Fractions de réversion :
50 % pour le ou les orphelins. Toutefois, lorsque le père ou la mère, veuf ou veuve en jouissance
de leurs parts de la même pension de réversion perdent, pour quelque raison soit-elle, le droit de
la réversion , leur part est transférée aux orphelins du père ou de la mère décédés ouvrant toujours
droit à la pension d’orphelins.
La part simple ou majorée, éventuellement, de la part du père ou de la mère décédés ou déchus de
leurs droits est répartie également à ces orphelins à sa date d’effet et chaque fois que l’un d’eux
perd son droit , sa part n’est pas réversible aux autres orphelins ouvrant toujours droit à la pension
d’orphelin.

Sous-paragraphe II
Le régime des pensions militaires
Ce régime est essentiellement semblable au régime des pensions civiles . Il présente toutefois
de nombreuses particularités spéciales dues a la nature professionnelle militaire dont on essaie
ci-dessous de relever celles les plus caractéristiques :

SOUS-CHAPITRE II : LA COUVERTURE DES RISQUES DE VIEIELLESSE ,


D’INVALIDITE ET DE DECES EN COURS D’ACTIVITE DANS LE SECTEUR PUBLIC
La législation et la réglementation organisant le travail dans la fonction publique relève du droit
administratif.
Pour les services de l’Etat, l’accès au travail, son exercice et la cessation du service sont
réglementés dans le statut général de la fonction publique, les statuts particuliers des divers corps
professionnels et les textes d`application.
Pour le personnel communal, le dahir n° 1.02.297 du 25 rejeb 1423 (3 octobre 2002) portant
promulgation de la loi n° 78.00 portant charte communale.
Pour les agents des établissements et les entreprises publics, leurs statuts juridiques organisant leur
protection relèvent des textes de création des dits organismes et entreprises, les statuts
d’organisation interne et les autres textes et décisions les concernant.
Les associations des œuvres sociales propres à des départements ministériels ou a divers autres
services, organismes et entreprises publics offrent, encore, des services sociaux aux personnels
adhérents concernés .
De plus, le droit syndical constitue et demeure, parfois, le moyens de faire prévaloir les
revendications des salariés du secteur public sauf exceptions pour certains corps administratifs.
Cette couverture sociale en cours d’exercice de leurs activités (Section I) est doublée d’une autre
notamment après la cessation de l’activité de ces salaries et sous certaines conditions. Cette
couverture complémentaire ou postérieure est l’œuvre des divers régimes de retraite
notamment(Section II).

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Paragraphe I :
La couverture en cours d’exercice du service
S’il n’est pas, ici, question de faire un cours sur le droit administratif et plus particulièrement sur
les statuts régissant la fonction publique et les autres organismes publics ou assimiles tant des
développements a ce sujet font l’objet de cours distincts, toujours est-il nécessaire de relever
qu’un certain nombre de règles y figurant assurent des garanties, des droits et des protections aux
personnels publics et semi-publics.
A) Le statut général et les statuts particuliers de la fonction publique :
1) L’égalité d’accès à la fonction publique: la règle d’égalité d’accès est retenue par l’article du
statut général de la FP. Elle est la consécration de la règle constitutionnelle de l’égalité des
citoyens quant à l’exercice des emplois publics.
Cette règle n’écarte pas, toutefois, la possibilité pour l’Administration de recruter, parfois,
directement et ou de manière discrétionnaire. Mais ces possibilités sont prévues juridiquement et
constituent des exceptions à la règle générale de légalité.

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