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RÉSUMÉ
Les sociétés mettent en place des dispositifs pour prendre les risques en charge. Des instances comme la
famille ou les sociétés d'assurance permettent la gestion collective des risques. De plus, comme certains
risques ne peuvent pas être couverts par les entreprises, dont le but est le profit, les pouvoirs publics
interviennent pour fournir une protection sociale.
I
Les individus face aux risques sociaux
A Les risques sociaux
Les individus sont confrontés au cours de leur existence à des menaces et des dangers d'ordres divers que
l'on qualifie de risques sociaux. Les risques sociaux sont des événements qui peuvent survenir et dégrader
le bien-être et le niveau de vie des individus.
Les risques sociaux sont nombreux. Les principaux sont les risques :
L'âge : La santé des individus évolue selon le cycle de vie. Les enfants et les personnes âgées sont plus
exposées aux risques de maladie (maladies infantiles ou maladies liées à l'âge) que les autres individus.
Le niveau d'éducation : Le chômage intervient plus fréquemment dans les milieux peu diplômés.
Le niveau social : La consommation d'alcool ou le tabagisme touchent plus les catégories moins favorisées.
Le type de métier : Certains métiers connaissent davantage d'accidents de travail que d'autres ; on parle de
métiers « à risques ».
Le lieu de vie : L'environnement économique (quartiers plus ou moins favorisés) et écologique (pollution plus
ou moins importante) peut favoriser certains risques sociaux.
Kartable.fr 1/6 Chapitre 11 : Comment l'assurance et la protection sociale contribuent-elles à la gestion des
risques dans les sociétés développées ?
Première
Comment l'assurance et la protection sociale Sciences économiques et sociales
contribuent-elles à la gestion des risques dans
les sociétés développées ?
EXEMPLE
La prévalence de la maladie d'Alzheimer augmente fortement avec l'âge.
De plus, face aux risques, les individus réagissent chacun à leur manière. Certains vont adopter des conduites
« à risques » : ils s'exposent volontairement à certains risques ou ne cherchent pas à s'en prémunir.
EXEMPLE
Un conducteur automobile qui brûle les feux rouges ou dépasse les limites de vitesse adopte une conduite
à risques.
EXEMPLE
Un voyageur choisit le train plutôt que l'avion pour éviter le risque d'accident aérien.
De leur perception du risque : l'estimation par un individu de la probabilité du risque et des dommages qu'il
entraîne.
De leur attitude face au risque : certains ont une aversion au risque et cherchent à éviter tous les risques ou à
s'en prémunir le plus possible, tandis que d'autres ont au contraire une propension au risque.
II
La gestion des risques
Afin de prévenir les risques et de gérer les dommages qu'ils entraînent, différentes institutions prennent en
charge les risques sociaux. Cette gestion collective des risques passe notamment par les sociétés
d'assurance (entreprises privées) et la protection sociale (pouvoirs publics).
1. La prévention
La prévention consiste à faire en sorte que les risques ne se réalisent pas. Elle peut s'incarner dans des
mesures économiques, sanitaires, environnementales, etc. Cependant, les conduites prudentes ne suffisent
pas à éliminer tous les risques.
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risques dans les sociétés développées ?
Première
Comment l'assurance et la protection sociale Sciences économiques et sociales
contribuent-elles à la gestion des risques dans
les sociétés développées ?
DÉFINITION Prévention
La prévention est l'ensemble des mesures et des attitudes destinées à empêcher un risque de se réaliser.
EXEMPLE
Se laver les mains durant une période d'épidémie est une mesure de prévention.
2. La famille
Traditionnellement, la famille est l'institution qui assure une prise en charge collective des risques. En
situation de chômage, de maladie ou de vieillesse, les individus sont aidés par leur famille.
La famille joue un rôle d'entraide mutuelle. Elle est une instance de solidarité entre les générations et permet
la gestion du risque, en particulier lorsque les autres institutions (sociétés d'assurance, protection sociale)
n'existent pas. Même lorsque celles-ci existent, la famille garde un rôle important.
EXEMPLE
Il est courant que les parents soutiennent leurs enfants via des aides financières durant des périodes
difficiles comme le chômage.
EXEMPLE
Pour prendre un exemple simplifié, on estime le risque de devenir invalide à 1 ‰ chez les individus bien
portants. Connaissant ce risque, mille individus bien portants cotisent à hauteur de 10 € chacun dans une
mutuelle pour s'assurer collectivement contre ce risque. L'un d'entre eux a un accident qui le rend invalide et
l'empêche de travailler. Cet individu peut alors profiter d'une prise en charge de 10 000 € financée par les
cotisations.
Les assurances utilisent aussi le principe de diversification des risques : elles assurent différents risques, qui
ne se réalisent pas tous simultanément.
1. La protection sociale
La protection sociale est un système public de redistribution basé sur la solidarité collective, visant à
protéger contre les risques sociaux.
Pour se prémunir contre les risques sociaux, les sociétés ont établi des institutions de protection collective.
Elles assurent une protection commune des individus qui composent la société : on parle de protection
sociale.
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risques dans les sociétés développées ?
Première
Comment l'assurance et la protection sociale Sciences économiques et sociales
contribuent-elles à la gestion des risques dans
les sociétés développées ?
Les cotisations sociales sont des prélèvements financiers obligatoires (payés par les citoyens)
et affectés au financement des prestations sociales. Les prestations sociales sont des revenus
PIÈGE accordés par l'État aux citoyens pour les prémunir contre les risques sociaux (chômage,
accident, maladie, vieillesse) ou pour réduire les inégalités sociales.
Par rapport aux systèmes d'assurances privées, la protection sociale permet de mettre en application une
véritable solidarité collective, par exemple en rendant les cotisations obligatoires. De plus, elle permet à tous
les individus de bénéficier d'une mutualisation des risques, même ceux dont la situation financière ne leur
permet pas d'avoir accès à une assurance privée.
EXEMPLE
Il faut avoir préalablement cotisé pour Pôle emploi pour pouvoir bénéficier d'une indemnisation financière
en cas de chômage.
DÉFINITION Assurance
L'assurance est un principe qui consiste à se prémunir contre certains risques. Il repose sur des cotisations
volontaires ou obligatoires en contrepartie de prestations monétaires ou en nature.
Dans le modèle d'assistance, la protection sociale concerne l'ensemble des citoyens et non seulement ceux
qui cotisent. Elle est financée par un impôt qui alimente le système de solidarité. Ce système permet de
protéger les personnes les plus démunies (qui ne peuvent pas cotiser dans une mutuelle privée) face aux
risques sociaux.
La logique d'assistance correspond à une redistribution verticale des ressources : celles-ci vont des ménages
plus riches vers les ménages plus démunis. Elle est prise en charge par l'État, et passe par le versement d'une
aide sans contrepartie.
EXEMPLE
Le RSA (revenu de solidarité active) est un revenu versé aux personnes les plus démunies, la
C2S (complémentaire santé solidaire) qui remplace la CMU, permet à ceux qui n'ont pas d'assurance
sociale de bénéficier de soins gratuits, les bourses d'étude du CROUS permettent aux étudiants issus des
milieux défavorisés de financer leurs études, etc.
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risques dans les sociétés développées ?
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Comment l'assurance et la protection sociale Sciences économiques et sociales
contribuent-elles à la gestion des risques dans
les sociétés développées ?
En France, le système de protection sociale est à la fois fondé sur une logique d'assurance par les cotisations
sociales, et sur une logique d'assistance, à travers les politiques de redistribution.
III
Les effets du partage des risques
Les systèmes de gestion collective des risques incitent à la prise de risque. Celle-ci peut être bénéfique
pour la société : elle facilite l'innovation, qui contribue à l'augmentation des richesses. Cependant, le
partage du risque peut conduire à une forme de déresponsabilisation et générer des comportements à
risque : c'est l'aléa moral.
Favoriser l'innovation : La mutualisation des risques permet d'encourager la prise de risque et donc
l'innovation, en fournissant un filet de sécurité aux entrepreneurs.
Réduire les effets des risques sociaux : Garantir aux individus un maintien de leurs revenus ou au moins d'une
partie de leurs revenus malgré la survenue d'un certain nombre d'événements, prévisibles ou non : maladie,
accident du travail, vieillesse, chômage, maternité, etc. Cela augmente le bien-être collectif.
Réduire les inégalités : Assurer à tous les individus l'accès à un seuil minimum de ressources, pour que
l'inégalité des situations ne soit pas trop grande.
Maintenir le lien social : Limiter la pauvreté et l'exclusion et éviter la marginalisation des individus.
Le niveau de protection sociale est fortement lié à la cohésion sociale, ainsi qu'au niveau de développement
économique et social. En effet, on observe une corrélation très forte entre le niveau de développement et de
conditions de vie dans une société et son niveau de protection sociale. Une population employée, mieux
soignée et mieux éduquée est plus liée et plus productive.
EXEMPLE
L'espérance de vie est plus élevée dans les pays qui assurent une protection sociale importante de leurs
citoyens.
D'après ce graphique, on peut conclure à un lien entre les dépenses de santé et l'espérance de vie. Cependant,
il reste difficile d'établir que le sens de la causalité est unique. Il est probable aussi que le développement
économique et social d'un pays entraîne une plus grande solidarité dans le système de protection sociale.
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Comment l'assurance et la protection sociale Sciences économiques et sociales
contribuent-elles à la gestion des risques dans
les sociétés développées ?
La signature d'un contrat peut pousser les assurés, conscients d'être couverts financièrement, à une forme de
négligence ou à des comportements à risque : c'est l'aléa moral.
L'aléa moral
EXEMPLE
Un conducteur a souscrit une assurance qui l'indemnise au cas où sa voiture serait volée. Conscient de
cela, il peut se montrer plus enclin à garer sa voiture dans des lieux peu sûrs et prendre le risque qu'elle soit
volée.
Pour éviter cela, les assureurs mettent en place des dispositifs qui permettent de décourager la prise de
risque, comme les franchises (une partie du dommage est prise en charge par l'assuré) ou les malus (en cas
de dommage, l'assuré doit payer une prime plus élevée).
EXEMPLE
Un individu qui a un accident de voiture dont les dégâts coûtent 1 000 € ne sera remboursé que 850 € si
son contrat d'assurance prévoit 150 € de franchise.
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