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Chapitre 5 : Le financement de la sécurité sociale

Dans le monde, il existe deux modes de financement des prestations sociales : Le


financement par l’impôt et le financement par la cotisation sociale.
En Tunisie, le mode de financement retenu est fondé sur la cotisation sociale payée par
l’employeur (section 1). Une fois, cette cotisation sociale n’a pas été payée dans les délais,
deux modes de recouvrement des créances sont déclenchés par la C.N.S.S. (section 2).
Section 1 : La cotisation sociale :
Les cotisations sociales sont l'ensemble des sommes versées, soit par les individus, soit par
leurs employeurs aux organismes de sécurité sociale.
1- Typologie et calcul de la cotisation sociale :
On distingue la cotisation salariale qui est précomptée sur le salaire du travailleur et la
cotisation patronale qui est calculée par l’employeur sur la base de l’assiette de cotisation.
En Tunisie, et depuis l’institution des premiers régimes de sécurité sociale, l’assiette des
cotisations s’est essentiellement caractérisée d’une part par sa simplicité en ce sens que les
prélèvements ne s’appliquent qu’aux revenus professionnels qui s’étendent en nature et,
d’autre part, par sa diversité et son adaptation aux spécificités des statuts professionnels.
L’assiette de cotisation diffère d’un régime de sécurité sociale à un autre.
* Pour le régime général du secteur privé : Il existe des éléments qui entrent dans le
calcul de l’assiette de cotisation et des éléments qui sont exclus de l’assiette de cotisation.
- Les éléments constitutifs de l’assiette des cotisations :
Selon l’article 42(nouveau) de la loi n°60-30 du 14 décembre 1960, « les cotisations…
sont assises sur l’ensemble des éléments des salaires, émoluments, indemnités et tous autres
avantages, en espèces ou en nature liés à la qualité de salaire, accordés directement ou
indirectement, y compris les avantages accordés par l’intermédiaire de structures issues de
l’entreprise et ce quelles que soient les modalités de leur octroi ».
Les prestations en espèce comprennent, notamment :
- Le salaire de base et les majorations ;
- Les compléments du salaire telles que : les indemnités de congés payés ;
- Les accessoires du salaire liés à l’exécution du travail (ex. La prime de risque,….etc).
Parmi les avantages en nature qui entrent dans l’assiette de cotisation figurent : le logement, la
nourriture, ….etc.

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- Les avantages exclus de l'assiette de cotisation :
Le décret n° 2003-1098 du 19 mai 2003 a fixé la liste des avantages exclus de l'assiette de cotisation au titre
des régimes de sécurité sociale comme suit :
- Prime de rentrée scolaire dans la limite de 30 % du SMIG mensuel régime de 48 heures par
semaine de travail, par enfant scolarisé.
- Prime de crèche et de jardin d'enfants dans la limite de 20 % du SMIG mensuel régime de 48
heures de travail par semaine pour chaque enfant.
- Prime de colonie de vacances dans la limite des montants octroyés par la caisse nationale de
sécurité sociale au profit de ses affiliés.
- Prime de réussite dans le cas de réussite de l'agent ou de l'un de ses enfants dans la limite de
30 % du SMIG mensuel régime de 48 heures de travail par semaine.
- Prime de médaille de travail dans la limite d'une mensualité de salaire plafonnée à deux fois le
SMIG mensuel régime de 48 heures de travail par semaine.
- Les cadeaux en nature et en espèces accordés à l'occasion de la mise à la retraite dans la limite
de trois mensualités de salaire.
- Les aides exceptionnelles accordées à l'occasion d'un mariage ou d'un pèlerinage dans la
limite d'une mensualité de salaire plafonnée à deux fois le SMIG mensuel régime de 48
heures de travail par semaine.
- Les aides exceptionnelles octroyées à l'occasion d'une naissance ou d'une circoncision ou à
l'occasion des fêtes religieuses dans la limite d'un salaire mensuel plafonné à un SMIG
mensuel régime de 48 heures de travail par semaine.
- Les aides exceptionnelles accordées à l'occasion d'un évènement malheureux ou d'un décès.
- Les vêtements de travail y compris les tenues nécessitées par les besoins de service ou de
protection, demeurant propriété de l'employeur.
- Le lait, le savon et autres produits accordés aux employés dans le cadre de la préservation de
la santé et de la sécurité au travail ou leur contre-valeur en espèces.
- Les montants accordés aux agents de l'entreprise chargés d'effectuer des missions à l'intérieur
de la République en contre partie du séjour, de la restauration et du transport sous réserve de
présentation d'un ordre de mission.
- Les frais de restauration dans la limite de 3 fois le SMIG horaire régime de 48 heures par
semaine de travail, par repas et par jour de travail à double séance.
- Les montants engagés au profit des agents dont la nature de leur travail nécessite l'utilisation
de leurs moyens personnels de transport au profit de l'entreprise, et ce, dans la limite de 15 %

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du SMIG horaire régime 48 heures de travail par semaine, par kilomètre sous réserve de
remplir les conditions suivantes :
 Ladite indemnité ne doit pas être généralisée, elle doit être limitée aux personnes dont la
nature de leur activité nécessite le déplacement,
 La présentation des pièces justifiant l'accomplissement de cette opération (ordre de mission,
pièces justificatives nécessaires...),
 Le non recours aux frais de transports suivant un montant fixe et successif,
- Le transport du personnel des compagnies aériennes, maritimes et terrestres,
- Les indemnités qui ont trait aux actions culturelles, sportives ou de loisirs, telles que les
indemnités accordées aux associations au sein de l'entreprise ou l'organisation des excursions.
- Les indemnités spécifiques accordées aux agents de l'entreprise commis à l'étranger dans le
cadre de la réalisation de marchés ou de l'exportation de services, tels que l’informatique, les
études ou les échanges d'expériences, et ce, dans la limite de la partie dépassant leurs salaires
habituels accordés à leurs homologues en Tunisie.
- Les primes supportées par l'employeur au titre de l'assurance collective sur la maladie ou de
l'assurance collective sur la vie au profit de ses employés.
- La contrepartie des missions temporaires accomplies par des affiliés à un autre régime de
sécurité sociale à condition que ces missions soient autorisées par l'employeur, et ce, dans la
limite de dix heures par semaine pour le secteur de l'enseignement primaire et secondaire et
de trois heures par semaine pour les autres secteurs.
- Les salaires octroyés par les entreprises de presse aux pigistes occasionnels en contrepartie de
leurs missions temporaires selon les conditions suivantes
 Leur activité doit être autorisée par l'employeur d'origine,
 Ils doivent être couverts au titre de leur activité principale par un régime légal de couverture
sociale,
 Le montant mensuel accordé au pigiste occasionnel ne doit pas dépasser le double du
SMIG mensuel régime de 48 heures de travail par semaine,
 Le montant global des salaires et indemnités accordés aux pigistes occasionnels
susceptibles d'être exclus, ne doit pas dépasser le taux suivant de l'ensemble des salaires
servis par l'entreprise de presse
 10 % en ce qui concerne les journaux quotidiens,
 25 % en ce qui concerne les journaux hebdomadaires et autres.
 Les montants et avantages accordés aux étudiants et élèves en contrepartie des travaux
saisonniers accomplis durant les vacances officielles.

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 Les montants accordés aux étudiants stagiaires dans le cadre des stages obligatoires
exigés par la nature de leurs études, et ce, dans la limite des montants octroyés à leurs
homologues bénéficiant de stages d'initiation à la vie professionnelle.
 Les gratifications de fin de service : ce qui dépasse le montant de l'indemnisation prévue
par le code du travail et à condition de l'approbation de l'inspection du travail ou de la
commission de contrôle des licenciements.
 Les dommages et intérêts fixés judiciairement et octroyés en réparation d'un préjudice.
On doit rappeler que les montants qui n'ont pas la nature de salaire ou accessoires de
salaire et qui sont considérés comme charges et frais imposés par la nécessité du travail et qui
sont à la charge directe de l'entreprise ou sous forme de remboursement de frais à ses agents
sur la base de justificatifs et de factures comptables ne sont pas pris en considération dans
l'assiette des cotisations au titre des régimes de sécurité sociale,
On doit rappeler, enfin, que le montant global des avantages exclus de l'assiette de
cotisations au titre des éléments cités à l'article premier du présent décret ne peut dépasser le
taux de 5 % de l'ensemble des salaires accordés par l'entreprise.
On doit rappeler que le taux de cotisation au régime des salariés du secteur non agricole
est fixé à 25.75% : 16.57% à la charge de l’employeur et 9.18% à la charge du travailleur.

* Le régime des étudiants :


La contribution des étudiants au régime dont ils bénéficient est forfaitaire. Elle est
égale à 5 dinars.
*Le régime des salariés agricoles :
Selon l’article 18 de la loi n°81-6 du 12 Février 1981, organisant les régimes de sécurité
sociale dans le secteur agricole telle que modifiée et complétée par la loi n°2007-43 du 25 juin
2007, les cotisations sont assises sur la base « d’un salaire forfaitaire calculé sur la base du
salaire minimum agricole garanti rapporté à une durée de travail de 45 jours par trimestre et
affecté le cas échéant des coefficients multiplicateurs suivants, selon la spécialité du
travailleur :
- ouvrier ordinaire : coefficient 1
- ouvrier spécialisé : coefficient 1,5
- ouvrier qualifié : coefficient 2.
Le taux de cotisation à ce régime est égal à 12.29% : 7.72% à la charge de l’employeur et
4.57% à la charge du salarié.
*Le régime des non-salariés des secteurs agricole et non agricole :

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Selon l’article 7 du décret n° 95-1166 du 3 juillet 1995, relatif à la sécurité sociale des
travailleurs non-salariés dans les secteurs agricole et non agricole, le revenu forfaitaire pris en
compte pour le calcul des cotisations du travailleurs du secteur non agricole est déterminé par
référence au salaire minimun interprofessionnel garanti (SMIG) afférent au régime de 48
heures, rapporté à une durée d'occupation de 2400 heures par an.
Selon le même article, le revenu forfaitaire à retenir pour le travailleur du secteur agricole
est déterminé par référence au salaire minimun agricole garanti (SMAG) rapporté à une durée
de travail de 300 jours par an. Le coefficient multiplicateur est fixé selon le secteur d'activité
et la classe de revenus, comme suit :

Secteur d’activité Agricole Non Agricole


Classes de revenus Coefficient multiplicateur Coefficient multiplicateur
SMAG SMIG
Classe 1 1 1
Classe 2 1.5 1.5
Classe 3 2 2
Classe 4 3 3
Classe 5 4 4
Classe 6 6 6
Classe 7 9 9
Classe 8 12 12
Classe 9 15 15
Classe 10 18 18

On doit rappeler que l'assuré social ne peut être placé dans une classe de revenus
inférieure à celle correspondant à l'activité professionnelle qu'il exerce, telle que fixée par
arrêté du ministre des affaires sociales. Il dispose toutefois de la faculté d'adhésion à une
classe supérieure à celle correspondant à son activité professionnelle.
Le taux de cotisation à ce régime est fixé à partir de 2020 à 14.71%.
*Le régime des tunisiens à l’étranger :
Selon l’article 6 de la loi n°89-107 du 10 janvier 1989 qui a étendu le régime de sécurité
sociale aux travailleurs tunisiens à l’étranger, les cotisations au régime prévu par le présent
décret sont assises sur un revenu forfaitaire déterminé par affectation au SMIG du régime de
48 heures de travail par semaine correspondant à une durée d'occupation de 2400 heures par
5
an, du coefficient multiplicateur relatif à la classe à laquelle appartient l'assuré. Le coefficient
multiplicateur est fixé selon les classes comme suit :

Classes de revenus Coefficient multiplicateur


Classe 1 2
Classe 1 4
Classe 1 6
Classe 1 9

L'assuré est placé selon son choix dans l'une de ces 4 classes.
Le taux de cotisation à ce régime est égal à 13.30%.
*Le régime de sécurité sociale pour certaines catégories de travailleurs dans les secteurs
agricoles et non agricole :
Selon l’article 7 de la loi n°2002-32 du 12 mars 2002, relative à certaines catégories de
travailleurs dans les secteurs agricoles et non agricole, les cotisations dues sont … calculées
sur la base des 2/3 du SMAG pour les personnes employées par l'Etat, les collectivités locales
et les établissements publics à caractère administratif qui ne sont pas couvertes par un autre
régime légal de sécurité sociale, les pêcheurs travaillant sur des bateaux dont la jauge brute ne
dépasse pas 5 tonneaux, ainsi que les pécheurs indépendants et les petits armateurs et les
agriculteurs travaillant pour leur propre compte et exploitant des superficies ne dépassant pas
5 hectares en sec ou 1 hectare en irrigué.
Les cotisations sont calculées sur la base des 2/3 du SMIG garanti pour les gens de maison
et pour les artisans travaillant à la pièce.
Le taux de cotisation à ce régime est fixé comme suit :
- 2.5% à la charge du travailleur.
- 5% à la charge de l’employeur.
*Le régime des artistes, des créateurs et des intellectuels :
Selon l’article 4 du décret n°2003-894 du 21 avril 2003, fixant les procédures et les modalités
d’application de la loi n°2002-104 du 30 décembre 2002 relative au régime de sécurité sociale
des artistes, des créateurs et des intellectuels, « les cotisations sont calculées sur la base d'un
revenu forfaitaire, affecté du coefficient multiplicateur correspondant à la classe à laquelle
appartient l'assuré social , sans que ces cotisations ne soient inférieures à deux fois le salaire
minimum interprofessionnel garanti (SMIG). Le revenu forfaitaire pris en compte pour le

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calcul des cotisations est déterminé par référence au salaire minimum interprofessionnel
garanti (SMIG) afférent au régime de 48 heures, rapporté à une durée d'occupation de 2400
heures par an.
Le taux de cotisation à ce régime est égal à 14.71%.

2- Le versement des cotisations sociales :

L’employeur est responsable du versement des cotisations patronales et salariales. Il doit,


lors de chaque paie, effectuer le précompte des cotisations sur la rémunération versée et faire
figurer le prélèvement sur les bulletins de paie.
Le montant des cotisations prélevées sur les rémunérations payées au cours d’un trimestre
doit être versé, par l’employeur dans les quinze premiers jours du trimestre suivant.
La cotisation non payée augmentée des pénalités de retard constitue une dette que
l’employeur doit payer dans les délais.

Section 2 : Le recouvrement des créances de la C.N.S.S :

La cotisation non payée augmentée des pénalités de retard constitue une dette que
l’employeur doit payer dans les délais.
Rappelons qu’en plus de la cotisation non payée, le législateur oblige l’employeur de payer
une pénalité de retard. En effet, selon l’article 105 (nouveau) de la loi de 1960 (Modifié par la
loi n° 2007-51 du 23 juillet 2007), « Toute cotisation ou fraction de cotisation, non payée à sa
date d'exigibilité par un employeur affilié, est majorée d'une pénalité de retard pour non -
paiement des cotisations exigibles égale à 1% pour chaque mois de retard ou fraction de mois
si l'employeur a volontairement déclaré la totalité des salaires payés ».
En cas de non-déclaration de la totalité des salaires payés à sa date d'exigibilité, selon les
dispositions du même article, « s'applique, en sus des pénalités de retard pour non-paiement
des cotisations, une pénalité de retard pour non déclaration des salaires égale à 0,5% du
montant des cotisations exigibles pour chaque mois de retard ou fraction de mois ».
Si l’employeur ne paie pas cette dette, la CNSS déclenche deux procédures de
recouvrement des créances : le recouvrement à l’amiable (1) et le recouvrement forcé (2).

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a- Le recouvrement à l’amiable :

Préalablement à l’action de recouvrement forcé proprement dit, l’employeur mis en


demeure pour inexécution de ses obligations à l’égard de la C.N.S.S. peut profiter des divers
procédés de recouvrement à l’amiable à savoir la remise gracieuse des pénalités et de
l’échelonnement des dettes.

1. La remise gracieuse des pénalités de retard :

Art. 107 (nouveau) (abrogé et remplacé par la loi n°95-101 du 27 novembre 1995 )
prévoit que : « La remise gracieuse des pénalités n'est accordée que pour des motifs d'intérêts
général ».
Les demandes de remise gracieuse des pénalités de retard sont examinées selon les
procédures et modalités qui seront fixées par le décret n°96-342 du 6 mars 1996, modifié par
le décret n°2002-669 du 1er avril 2002, fixant les procédures et modalités d'examen des
demandes de remise gracieuse des pénalités.

On distingue deux cas :

- 1er cas : Les demandes de remise gracieuse des pénalités présentées par les affiliés
aux régimes de sécurité sociale dans le secteur privé dont le montant dépasse 20.000
dinars :

Selon l’article 1 er du décret précité, ces demandes sont examinées par une commission
présidée par le Premier ministre et groupant :
- le ministre des affaires sociales,
- le ministre des finances,
- le ministre de l'industrie,
- le ministre du développement économique,
- le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie,
- un représentant du département de tutelle du secteur concerné,
- le président directeur général de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale.
Le secrétariat de cette commission est assuré par un cadre du Premier ministère.

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- 2ème cas : Les demandes de remise gracieuse des pénalités présentées par les affiliés
aux régimes de sécurité sociale dans le secteur privé dont le montant ne dépasse pas
20.000 dinars :

Selon l’article 2 (nouveau) du même, ces demandes sont examinées par une commission
instituée auprès du ministère des affaires sociales qui se compose comme suit :
- le ministre des affaires sociales ou son représentant : président,
- un représentant du ministère des finances : membre
- un représentant du ministère du développement économique : membre,
- un représentant du département de tutelle du secteur concerné : membre,
- le président directeur général de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale : membre,
- un représentant de la commission de suivi des entreprises économiques : membre,
- le contrôleur d'Etat auprès de la caisse nationale de sécurité sociale : membre.

Le secrétariat de cette commission est assuré par un cadre du ministère des affaires sociales.

Les demandes de remise gracieuse des pénalités quel qu'en soit le montant doivent être
présentées au ministère des affaires sociales accompagnées des documents relatifs à la
situation de l'affilié concerné et indiquant les raisons du non règlement des cotisations dues
dans les délais prescrits. Elles ne sont examinées qu'après paiement intégral du principal de la
dette.
Selon l’article 5 (nouveau) du même décret, la commission instituée auprès du
ministère des affaires sociales examine toutes les demandes de remise des pénalités et statue
sur les demandes dont le montant est égal ou inférieur à 20.000 dinars, et transmet la liste des
décisions au Premier ministère pour information.
Cette commission donne son avis sur les demandes dont le montant est supérieur à
20.000 dinars avant leur transmission pour décision à la commission visée à l'article premier
(nouveau) du présent décret.
Dans tous les cas, les deux commissions susvisées peuvent prendre l'une des décisions
suivantes concernant les demandes qui leur sont soumises selon leur compétence:
- remise totale des pénalités,
- remise partielle des pénalités,
- rejet de la demande de remise des pénalités.

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2. L’échelonnement des dettes :

L’échelonnement des dettes est effectué comme suit :


- Le règlement de 10% du montant du lors de la signature de l’engagement
d’échelonnement.
- L’échelonnement du reliquat selon la taille de l’entreprise et selon le montant du
principal de la dette.

b. Le recouvrement forcé
La réglementation en vigueur confère à la C.N.S.S. des moyens dissuasifs lui
permettant d’amener le débiteur à payer sa dette.
A l’expiration des délais légaux, la caisse s’engage dans la procédure de recouvrement
forcé qui débute par une taxation d’office suivie par état de liquidation mis en exécution par
les diverses saisies.
* La taxation d’office :
La taxation d’office est établie contre tout employeur qui au terme du délai légal fixé à
15 jours suivants la date d’envoi de la mise en demeure, ne s’est pas présenté pour régulariser
sa situation envers la caisse.
Selon l’article 104 de la loi n°60-30 du 14 décembre 1960, la taxation d'office est calculée
comme suit :
- sur la base des déclarations de salaires, dans le cas de l'employeur affilié qui a fourni des
déclarations de salaires, mais n'a pas joint ses cotisations.
- Sur la base des déclarations de salaires antérieures, l'effectif du personnel de l'entreprise, la
nature de l'activité professionnelle et de tous autres éléments d'appréciation dans le cas de
l'employeur affilié qui n'a pas fourni ses déclarations de salaires dans les délais impartis ;
- Sur la base d'un rapport de contrôle dans le cas de l'employeur qui aura déclaré des salaires
inférieurs aux salaires minimaux, réglementaires, ou de l'employeur qui aura omis de déclarer
l'intégralité des sommes qui auraient dû l'être et dont la déclaration aurait été considérée
comme nulle ;
- Sur la base d'un procès-verbal des agents visés à l'article 96, établi conformément aux
modalités qui seront fixées par décision du secrétaire d'Etat à la santé publique et aux affaires
sociales, dans le cas de l'employeur qui ne s'est pas affilié ou qui ne s’est pas ré-affilié en cas
de reprise d'activité.

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* L’état de liquidation :

Le montant de la taxation majoré des pénalités de retard est mis en recouvrement par
voie d’état de liquidation décerné par le PDG de la CNSS. A défaut d’opposition dans le délai
de trois mois, cet état est rendu exécutoire par le secrétaire d’état à la santé publique et aux
affaires sociales.
La même procédure d'état de liquidation est également applicable en matière de
recouvrement des pénalités.
Les états de liquidation sont exécutoires nonobstant opposition lorsque l'employeur
n'aura pas joint le montant de ses cotisations à ses déclarations trimestrielles des salaires.

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