Vous êtes sur la page 1sur 4

CHAPITRE 3 : LA PROTECTION CONTRE LA MALADIE ET LA VIEILLESSE

SECTION 1 : LA PROTECTION CONTRE LA MALADIE


I- La création obligatoire des I.P.M.
Aux termes de l’article 2 du Décret de 2012 portant organisation et fonctionnement des I.P.M.
d’entreprises ou interentreprises, la création d’une I.P.M. propre est obligatoire dans toute
entreprise comptant un effectif d’au moins trois-cents (300) travailleurs. En plus des
travailleurs permanents titulaires de C.D.D. ou de C.D.I., l’effectif de l’entreprise prend en
compte les apprentis, les travailleurs engagés à l’essai, mais également ceux qui sont engagés
ou rémunérés à l’heure ou à la journée sous réserve de totaliser un temps de travail équivalent
à trois mois au cours de l’année, et enfin les travailleurs saisonniers revenant régulièrement
dans l’entreprise et ayant, eux-aussi, à leur actif un temps global de trois mois consacré au
service de l’entreprise dans l’année. Les entreprises dont l’effectif est inférieur à trois-cent
travailleurs sont tenues de regrouper leurs effectifs pour atteindre le minimum légal requis au
sein d’une I.P.M. interentreprises. A défaut, elles doivent adhérer à une I.P.M. déjà existante.
Les ressources des I.P.M sont formées par les cotisations, contributions des membres
d’honneur, majorations de retard des cotisations, produits des fonds placés, dons et legs.
Le taux de cotisation qui doit être réparti égalitairement entre le membre participant et le
membre adhérent est fixé par le règlement intérieur de l’I.P.M. dans la limite du taux maximal
fixé à 15% appliqué au salaire plafonné à 250.000 franc CFA.
II- Les missions des I.P.M.
Les I.P.M. ont pour mission de prendre partiellement en charge les frais médicaux,
pharmaceutiques et d’hospitalisation engagés sur le territoire national. Les bénéficiaires de la
prise en charge sont les travailleurs ou travailleuses, leurs conjointes ou conjoints non-salariés
et leurs enfants, sous réserves de ne pas bénéficier d’avantages de quelque nature que ce soit
provenant d’un autre régime ayant le même objet. Le taux de cette prise en charge partielle est
défini par le règlement intérieur dans la limite d’une fourchette de 50% à 80% du coût des
prestations qui ont été fournies.
La qualité de bénéficiaire se perd dans les cas de décès, démission, mise à la retraite du salarié
ou de tout autre évènement ayant pour conséquence directe la cessation de ses services au
profit de l’employeur adhérent. Le défaut de paiement de la cotisation pendant deux mois et
imputable au salarié ainsi que sa radiation par l’I.P.M. sont également des causes de perte de
la qualité de bénéficiaire.
III- L’indemnité de maladie
En cas de maladie, le contrat de travail est légalement suspendu pour une durée de six mois au
maximum. Toutefois la C.C.N.I. prévoit qu’en cas de nécessité d’un traitement de longue
durée, et compte tenu de l’ancienneté du travailleur, ce délai est prorogé. Il est porté à huit
mois pour l’ancienneté de sept à quinze ans, mais de dix mois, au-delà de quinze ans. Durant
la suspension du contrat de travail l’employeur verse le salaire dans les conditions suivantes,
et ce à titre d’indemnité :
- Le travailleur dont l’ancienneté dans l’entreprise est inférieure à un an a droit à son plein
salaire pendant le premier mois de son absence et à la moitié pendant trois mois à partir du
deuxième.
- Le travailleur dont l’ancienneté est égale à une période comprise entre un et cinq ans a droit
à son plein salaire pendant le premier mois de son absence et à la moitié pendant quatre mois
à compter du deuxième.
- Le travailleur dont l’ancienneté est supérieure à cinq ans a droit à son plein salaire pendant
les deux premiers mois de son absence et à la moitié pendant cinq mois à partir du troisième.
SECTION 2 : LA PROTECTION CONTRE LA VIEILLESSE
Le régime de retraite des travailleurs du secteur privé est du seul ressort de l’Institution de
Prévoyance Retraite du Sénégal (IPRES).
I- Cadre institutionnel de l’IPRES
L’affiliation du travailleur à un régime de retraite est prévu par le Décret n° 75-455 du 24
Avril 1975 rendant obligatoire pour tous les employeurs et pour tous les travailleurs
l’affiliation à un régime de retraite. Ce régime confié à l’IPRES, est étendu aux agents
contractuels de l’Administration.
Deux régimes de retraite sont pris en charge par l’IPRES : le régime général et le régime
complémentaire cadre. Le mode de gestion technique de l’IPRES est basé sur un système de
répartition qui est un mode de gestion assis sur la solidarité entre les générations actives de
salariés et celle des retraités. Les contributions des premiers, pour leur permettre de s’ouvrir
des droits pour leur future retraite, étant immédiatement utilisées pour financer les pensions
des retraités.
II- Le financement de l’IPRES
Les ressources de l’IPRES sont essentiellement alimentées par les cotisations salariales des
employeurs et employés. Lesquelles sont supportées à 60% par les premiers et 40% pour les
seconds et sont assises sur les salaires bruts à l’exclusion des avantages ayant un caractère de
remboursement de frais. Pour le régime général, le taux d’appel des cotisations est de 14%
assis sur un plafond de salaire de 432.000 francs CFA et réparti entre l’employeur qui
supporte les 8,4% et l’employé 5,6%. Pour le régime complémentaire cadre assis sur un
salaire plafonné à 1.296.000 francs CFA, le taux est de 6% réparti entre l’employeur à qui
revient les 3,6% et l’employé qui supporte les 2,4%.

Les cotisations sont versées trimestriellement au plus tard le 10 du mois suivant la fin du
trimestre écoulé pour les employeurs qui occupent moins de 20 salariés. En revanche, elles
sont mensuellement payées au plus tard le 10 du mois suivant pour les employeurs utilisateurs
de 20 salariés ou plus. Les cotisations qui ne sont pas versées dans les délais impartis donnent
lieu à une majoration de 5% par mois ou fraction de mois de retard jusqu’à concurrence d’un
plafond annuel de 50% des sommes dues.

Le travailleur indépendant pour sa part, qui s’affilie volontairement à l’IPRES, paye


l’intégralité des cotisations, c’est-à-dire la part patronale et la part salariale et ce, à chaque
trimestre. Cependant, rien ne s’oppose, s’il le désire, à ce qu’il les paye mensuellement.
Le régime de retraite IPRES étant un régime en points, le montant de la pension à verser sera
défini par le nombre de points de retraite accumulés par le salarié et qui sont calculés sur le
taux de cotisation contractuel. La valeur d’achat du point étant fixée chaque année par le
Conseil d’administration de l’institution.
1- Les prestations de l’IPRES
Les unes sont espèces et les autres, en nature.
a) Les prestations en espèces
Elles peuvent revêtir différentes formes.
- La pension de retraite 
Pour obtenir une pension de retraite, il faut, en principe, être âgé d’au moins 60 ans, avoir
cessé toute activité salariée et comptabiliser au moins le nombre de points qui y ouvrent droit.
- L’allocation de réversion
Elle peut être servie au veuf ou veuve et à l’enfant orphelin du retraité. Représentant 50% des
droits du retraité, elle est servie à sa veuve à partir de 50 ans ou 45 ans avec un coefficient
d’anticipation. En revanche, si au décès du mari elle a au moins deux enfants à charge de
moins de 21 ans sans conditions d’âge. Le service de l’allocation est suspendu dès que
l’enfant cesse d’être à charge ou atteint 21 ans et peut reprendre lorsque la veuve atteint l’âge
de 50 ans. En cas de pluralité d’épouses au jour du décès du participant, l’allocation leur est
servie au prorata. Pour le veuf, l’allocation est versée à partir de 55 ans. Toutefois, si au
moment du décès de la participante, le veuf était atteint d’une invalidité entraînant une
inaptitude au travail et était à sa charge, l’allocation peut être servie à l’âge de 53 ans.
Pour l’orphelin, la pension est de 20% des droits du retraité décédé jusqu’à cinq enfants. S’il y
en a plus, les droits sont répartis au prorata. L’orphelin de père et de mère bénéficie de la
pension la plus élevée.
b) Les prestations en nature
L’IPRES a défini un programme d’action sanitaire et sociale en assurant aux titulaires de
pensions et à leurs familles la prise en charge des soins de base dans les structures sanitaires.
A cet effet, elle dispose d’un centre médico-social doté d’antennes régionales et servant les
prestations suivantes : la médecine générale, l’ophtalmologie, la kinésithérapie, la pharmacie
et la chirurgie dentaire.

Vous aimerez peut-être aussi