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PRÉALABLE

I- Evolution historique du contenu des jumelages

I.1 - Raison d'être originelle des jumelages


I.2 - Les évolutions du monde
I.3 - Le cadre juridique
I.4 - Modalités d'organisation

II - Problématique et méthode générale


II.1 - Problématique

II.2 - Méthodologie
II.2.1 - Conduite de l'enquête
II.2.2 - Analyse des résultats
II.2.3 - Construction de l'échantillon

PREMIERE PARTIE : ETAT DES LIEUX DES PROJETS JEUNESSE


DE COOPÉRATION DÉCENTRALISÉE

I - CHAMPS GÉOGRAPHIQUE
I.1 - Tableau chiffré
I.2 - Analyse qualitative

II - CHAMPS THÉMATIQUE
II.1 - Tableau chiffré
II.2 - Analyse qualitative

III - PARTENAIRES DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES


III.1 - Partenaires techniques
III.2 - Partenaires financiers

IV - ELÉMENTS FACILITATEURS ET DIFFICULTÉS POUR MENER LEURS PROJETS


JEUNESSE
IV.1 - Eléments facilitateurs
IV.I.1 - Tableau récapitulatif

IV.1.2 - Analyse qualitative


- Existence d'un véritable partenariat entre les différents acteurs
- Présence d'une population jeune dans la ville
- Adhésion des élus et des citoyens
- Hiérarchie décisionnelle
- Une forte volonté de développer ces projets Jeunesse de coopération
décentralisée

1
IV.2 - Difficultés
IV.2.1 - Tableau récapitulatif

IV.2.2 - Analyse qualitative


- Manque de budget
- Manque d'informations / aux lignes de financements, à la recherche de
financements complémentaires
- Manque d'informations / aux partenaires potentiels
- Manque d'informations / aux projets Jeunesse menés par les autres
collectivités françaises
- Manque d'information au sein de la population, des jeunes
- Manque de collaboration au sein de l'éducation nationale
- Manque de proximité orale avec les instances nationales et européennes
- Flou des perspectives quant à la réalisation des projets Jeunesse de
coopération décentralisée
- Mauvaise connaissance de la population locale jeune
- Manque de jeunes au sein des Comités de jumelage

V - COMMENTAIRES ET RECOMMENDATIONS
V.1 - Commentaires
V.I.I - Réponses aux questions suivantes

V.I.2 - Attentes des villes


- Attentes vis-à-vis de CUF
- Un désir de partenariat interne au sein de la ville
- Un désir de partenariat au niveau national
- Un désir de sortir du coup par coup
- Un désir de formation

V.2 - Recommendations

V - ANNEXES

Annexe 1
Un réseau de partenaires potentiels
- au niveau régional

Annexe 2
Un réseau de partenaires potentiels
- au niveau national

Annexe 3
Un réseau de partenaires potentiels
- au niveau européen

Annexe 4
Fiches de cas
4.1. Projet de rencontre triangulaire
4.2. Projet de sensibilisation au développement
4.3. Projet de rencontres de jeunes

2
4.4. Projet d'échanges scolaires
4.5. Chantier d'insertion

Annexe
Listing géographique des villes contactées

Annexe
Listing thématique des villes contactées

Annexe
Questionnaire

VI - BIBLIOGRAPHIE

3
PRÉALABLE

Il convient de rappeler l'origine des jumelages.

I - EVOLUTION HISTORIQUE DU CONTENU DES JUMELAGES

I.1 - Raison d'être originelle des jumelages

Les jumelages sont une manifestation des relations extérieures des


collectivités territoriales ; Celles-ci ayant connu un rapide essor dans les
années d'après guerre. L'objectif s'inscrivait dans une logique de
réconciliation des peuples après les cassures générées par le deuxième
conflit mondial.

I.2 - Les évolutions du monde

Puis est apparue la notion de solidarité, autre ferment des échanges.


Aujourd'hui, elle est le trait le plus marquant des initiatives extérieures
conduites par les communes, les départements et les régions.
Les domaines de coopération sont essentiellement l'aide au développement
urbain et économique, les échanges culturels et éducatifs, le renforcement de
la capacité d'initiative et de gestion du partenaire étranger...

Au début, ils ont donné lieu à des envois de matériels, de médicaments, les
destinataires étant les collectivités d'Afrique francophone et d'Amérique
centrale. Cette coopération a permis de s'ouvrir aux difficultés des pays du
Sud, d'avoir une meilleure connaissance mutuelle, d'aider le développement
sanitaire, d'accroître la production locale ou de former des cadres locaux...

Aujourd'hui, les collectivités locales mènent des programmes de


développement qui mobilisent des compétences, des énergies et des moyens
locaux et dont l'objectif est de répondre aux réalités locales du partenaire
étranger. Par ailleurs, elles étendent leur champ d'intervention
géographique (initialement situé au Sud), notamment vers les pays de l'Est.

L'enjeu est d'instaurer une véritable cohérence entre coopération d'Etat et


initiatives décentralisées, privilégiant les projets efficaces et adaptés aux
besoins spécifiques des pays en voie de développement.

I.3 - Le cadre juridique

Depuis la loi du 6 février 1992, Titre IV, la reconnaissance de la


coopération décentralisée comme acteur officiel des relations internationales
passe par la mise en place d'un encadrement légal, réglementaire et
budgétaire rigoureux. Le contexte juridique français a évolué et a fait passer
l'action internationale locale du domaine associatif et privé au domaine
public et réglementé, rendant nécessaire pour les collectivités, une mise en
conformité de l'organisation locale à ce nouveau cadre.

La loi du 6 février 1992, Titre IV, institue les principes suivants.

4
- La coopération décentralisée est définie comme la relation entre des
collectivités territoriales françaises et des collectivités territoriales
étrangères.

- Les conventions passées entre collectivités étant une modalité de l'exercice


des compétences des collectivités, et non une compétence nouvelle, elle doit
se faire dans les limites de compétences fixées par les lois de décentralisation
et porter sur ces domaines de compétences.

- Les conventions doivent s'engager dans le respect des engagements


internationaux de la France. Les actions ne peuvent être en contradiction
avec la politique extérieure de l'Etat français.

- L'action des collectivités territoriales est soumise au contrôle de légalité de


droit commun (délibération du conseil municipal, publication, transmission
en préfecture).

I.4 - Modalités d'organisation :

La collectivité est responsable politiquement et juridiquement et doit assurer


la maîtrise d'ouvrage des différents projets.

Dans la plupart des cas, la collectivité choisit l'une des formules


d'organisation locale décrites ci-dessous qui permettent de maintenir une
relation forte entre les élus et les associations de jumelage.

- Soit la ville réintégre en totalité dans sa comptabilité l'activité


internationale locale, sous le contrôle d'un adjoint aux affaires
internationales et d'un service ad hoc et maintient une relation avec les
associations par le biais d'une formule de type"commission extra-municipale"
permettant d'associer les citoyens aux décisions.

- Soit la ville délègue tout ou partie de son action internationale à une


association sur la base d'un contrat explicite (objectif, budget).

- Soit la collectivité délègue la mise en oeuvre des actions de coopération au


"coup par coup" sur la base d'un contrat passé avec le comité , sur
présentation de projets.

II - PROBLÉMATIQUE ET MÉTHODE GÉNÉRALE

II.1 - Problématique

Depuis toujours, les jumelages entre collectivités locales intègrent un axe


jeunesse créant une dynamique propre. L'histoire montre que le sens
premier des jumelages dans le contexte d'après guerre était fortement
marqué par la recherche des conditions durables de paix. Et, dès les premiers
jumelages, les échanges de jeunes ont été considérés comme un des moteurs
naturels du rapprochement des peuples.

Aujourd'hui, plusieurs faits marquants posent la question du rapprochement


entre les secteurs jeunesse et coopération décentralisée. D'une part, les
résultats de la Consultation nationale des jeunes traduisent la volonté de
participation des jeunes de s'engager dans la vie publique. D'autre part, le

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réseau des jumelages apparaît comme un outil contribuant à l'édification de
l'Europe et facile d'accès pour les jeunes européens. Enfin, soucieuses de
pérenniser leurs partenariats, les collectivités locales souhaitent de plus en
plus que leurs jeunes participent activement à leurs projets de coopération
internationale.

Etant donné le contexte actuel favorable, il apparaît donc opportun de


réaliser un rapport-bilan sur les projets jeunesse de coopération
décentralisée, l'objectif final étant la réalisation d'un suivi méthodologique.

Afin d'établir un état des lieux sur les projets jeunesse de coopération
décentralisée qui soit le plus exhaustif possible, une enquête approfondie
auprès des collectivités locales françaises est nécessaire : définition des axes
de travail, identification de la cible, élaboration / diffusion d'un
questionnaire et dépouillement des résultats, entretiens ...

II.2 - Méthodologie

Il convient de trouver une méthodologie qui cerne l'ensemble de la


problématique à traiter :

Enquête = Analyse de contenu =


+
- Questionnaires - Archives de Cités Unies France
- Entretiens - Supports d'action jeunesse
oraux et téléphoniques - Presse
- Sondages

Analyse des résultats = + Propositions et


recommandations
- Analyse qualitative
- Analyse quantitative

II.2.1 - Conduite de l'enquête


Elle se fera selon plusieurs étapes :

- identification de la cible :
échantillons significatifs de collectivités locales françaises sélectionnées
suivant des critères de taille et de répartition géographique et déjà engagées
dans des projets de coopération décentralisée (banque de données Cités Unies
France).

- élaboration et diffusion d'un questionnaire-type :


voir annexe page

- dépouillement des résultats :

6
. réalisation de listings géographiques et thématiques reprenant les données
suivantes : nom de la collectivité française, nom de la (ou des) collectivité(s)
partenaire(s), intitulé du (ou des) projet(s) jeunesse, partenaires techniques
et financiers ...
. concernant l'axe thématique, définition d'une typologie des projets et
élaboration de fiches-projet à l'appui (voir annexe page)

- entretiens avec un panel de partenaires représentatifs


(financiers et techniques, étatiques et associatifs), au niveau régional,
national et européen.

- déplacements pour rencontrer les publics visés par l'étude


(services jeunesse et relations internationales des collectivités locales,
Comités de jumelage, associations locales de jeunesse...)

II.2.2 - Analyse des résultats :


Une fois les données dépouillées, il s'agira de les analyser.

@ Analyse quantitative :

L'analyse des résultats aura pour objectif de faire apparaître, notamment :

- le champ thématique des actions de coopération décentralisée engagées


dans le domaine de la jeunesse

- le champ géographique de ces projets

- les différents partenariats réalisés entre la collectivité locale et


d'autres structures au niveau
des différentes sources de financement (la Préfecture de
région, les DDJS et DRJS, Défi Jeunes, la DRAC, OPE-SI, le FAS, les Rectorats, le
Ministère de la Coopération, l'OFAJ, l'OFQJ ...),

des liaisons avec des programmes plus globaux :


. programmes étatiques (programme JVE, Campagne nationale "Demain, le
Monde... l'Eau")
. programmes européens (Jeunesse pour l'Europe III, Leonardo da Vinci,
Socrates, Emploi - Youthstart, Sesam ...)

des partenaires techniques pour la réalisation du projet Jeunesse.

- les difficultés et/ou les éléments facilitateurs pour mener à bien


ces projets jeunesse

@ Analyse qualitative

La mise en forme de la réflexion se fera sur la base :

- des enseignements tirés par les collectivités locales déjà


impliquées dans des projets jeunesse de coopération internationale (résultats
des divers déplacements)

- des commentaires et suggestions faits par le panel de


partenaires représentatifs

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La réflexion menée devra, notamment, apporter une réponse aux questions
suivantes :
- Le réseau des jumelages, peut-il constituer un moyen pour les jeunes de
mener des projets d'envergure internationale tout en impliquant une
responsabilité au niveau local ?

- Les projets de coopération décentralisée, peuvent-ils être considérés comme


des supports d'insertion des jeunes en difficulté ? Communiquent-ils une
image valorisante des jeunes ?

- La dynamique de mise en place de projets jeunesse de coopération


décentralisée, permet-elle, réellement, de susciter des partenariats entre
collectivités et associations locales ?

- Le fait de participer à des projets de coopération entre villes européennes,


est-il un moyen pour les jeunes d'acquérir une vision européenne, ouverte,
responsable et solidaire ?

@ Chronologie :

Juillet / Août 1995 :


- identification de la cible
- élaboration et diffusion du questionnaire-type
- dépouillement et analyse des résultats
- entretiens et déplacements

Septembre 1995 :
- rédaction et remise du rapport définitif, au Ministère de la Jeunesse et des
Sports, assorti de recommandations définissant les axes de travail à
développer en 1996.

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II.2.3 - Construction de l'échantillon

Nombre % /
Total nombre
total
Villes contactées par 130 100
entretien ou questionnaire
Conseils régionaux et généraux 9
contactés par questionnaire ...........
Répartition par nombre
d'habitant
- < 10 000 hab. ..................................... 44 34
- 10 000 ; 50 000 .................................. 51 39
- 50 000 ; 100 000 ................................ 19 15
- 100 000 ; 150 000 .............................. 7 5
- 150 000 ; 200 000 .............................. 5 4
- > 200 000 ............................................ 4 3
Répartition géographique
- Ile-De-France .................................. 27
- Bretagne ........................................... 8
- Aquitaine ......................................... 5
- Nord .................................................. 4
- Pays de la Loire ............................... 6
- Bourgogne ....................................... 3
- Rhônes-Alpes .................................. 3
- Poitou-Charentes ............................ 3
- Champagne-Ardennes ................... 3
- Provence-Alpes-Côtes d'Azur ....... 3
- Lorraine ........................................... 2
- Auvergne ......................................... 2
- Languedoc-Roussillon ................... 1
- Midi-Pyrénées ................................. 1
- Franche-Comté ................................ 0
- Limousin .......................................... 1
- Picardie ............................................ 2
- Centre ............................................... 3
- Basse-Normandie ............................ 2
- Haute-Normandie ........................... 1
- Alsace ................................................ 1
Répartition par couleur
politique
- Majorité ............................................ 49
- Opposition ........................................ 37

@ A partir de la problématique énoncée et de la méthodologie retenue, un


échantillon de villes a été construit. Cet échantillon assez large au départ
répondait à certaines préoccupations :

RASSEMBLER
- Des villes adhérentes à la Fédération Mondiale des Cités Unies (FMCU).
- Des villes de taille diverses
- Des familles politiques différentes

9
- Le choix des jumelages a été effectué par Cités Unies France intégrant des
villes ayant une longue pratique de ces échanges mais aussi des villes ayant
en ce domaine une expérience beuacoup plus récente.
Les questionnaires ont été adressés à la mairie (nominativement à l'attention
de Monsieur le maire ) et au Président du Comité de jumelage (quand ce
Comité existait).
De plus, 9 questionnaires ont été adressés aux Présidents des Conseils
Régionaux et Généraux. Il s'agit des Conseils généraux de Charente Maritime,
de l'Aube, d'Ille-Et-Vilaine, des Côtes d'Armor et de la Drôme. Les Conseils
Régionaux sont ceux du Nord et de la Bretagne.

Sur ces 130 villes contactées, 14 villes ont adressé une réponse. L'addition de
ces retours et des villes contactées par entretien porte à 30 l'échantillon des
villes obtenu.

@ Villes contactées par entretien

Nombre % / Total
Total des villes 16 100
Répartition par nombre
d'habitant
< 10 000 hab. 1 7
10 000 ; 50 000 8 50
50 000 ; 100 000 2 12
100 000 ; 150 000 1 7
150 000 ; 200 000 2 12
> 200 000 2 12
Répartition géographique
- Bretagne 5 31
- Aquitaine 4 25
- Franche-Comté 1 7
- Ile-De-France 3 19
- Lorraine 1 6
- Pays de la Loire 1 6
- Nord 1 6
Répartition par couleur
politique
- Majorité 3 19
- Opposition 13 81

Les douze villes contactées par entretien suite au questionnaire adressé sont
les suivantes :
Région FRANCHE-COMTÉ - BELFORT

Région BRETAGNE - PLOUGASTEL-DAOULAS


FOUGERES
SAINT-BRIEUC
BREST
RENNES

Région AQUITAINE - BORDEAUX

10
PESSAC
SAINT-MÉDART-EN-JALLES
CARBON BLANC

Région NORD - LILLE

Région ILE-DE-FRANCE BOULOGNE-BILLANCOURT (non-adhérente)


ARCUEIL
VILLEJUIF (Entretien téléphonique)

Région PAYS DE LA LOIRE - LA ROCHE-SUR-YON

Région LORRAINE - EPINAL

Les entretiens obtenus auprès de ces villes s'ordonnent autour de plusieurs


causes :
- Des villes de taille diverses
- De familles politiques différentes
- Des projets Jeunesse de coopération décentralisée différents
. par leur champ géographique
. par leur champ thématique
. par leur ambition
- L'ampleur et le dynamisme de leurs projets Jeunesse de coopération
décentralisée apparue suite aux réponses du questionnaire, à des contacts
téléphoniques ou à l'information disponible à Cités Unies France.

Plusieurs entretiens ont eu lieu aussi avec d'autres partenaires représentatifs


:
- M. Joel CHANOIR, Directeur de CEMEA
- M. CABRESPINES, Direction de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ)
- Mme Marie-Claire LAURENT, Direction Régionale de la Jeunesse et des Sports
d'Ile-De-France
- Mme Gyonnaud, Direction Départementale Jeunessse et Sports de l'Essonne
- COCODEV
- Mme Margareta MARQUES, Animatrice du programme Leonardo
- Mme Claudine BOUDRE-MILLOT, Responsable de CNOUS (Centre National des
Oeuvres Universitaires et Scolaires).
- M. Julien ROCH, INJEP (Jeunesse pour l'Europe III)

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PREMIERE PARTIE : ETAT DES LIEUX DES PROJETS
JEUNESSE DE COOPÉRATION DÉCENTRALISÉE

I - CHAMP GÉOGRAPHIQUE

Les projets jeunesse de coopération décentralisée sont répertoriés par champ


géographique : Afrique, Amérique Latine, Amérique du Nord, Asie, Europe,
Pays d'Europe Centrale et Orientale, Pays du Maghreb et Transnational.

I.1 - Tableau chiffré

Réponses aux questionnaires : 15


Entretiens : 16

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Nombre de Pourcentage de
projets menés projets menés
sur sur
AFRIQUE 21 23
- Burkina-Faso ................ 4 20
- Bénin ............................. 2 10
- Sénégal .......................... 7 30
- Afrique du Sud ............. 2 10
- Guinée ........................... 2 10
- Mali ................................ 4 20
AMÉRIQUE LATINE 4 5
- Nicaragua ..................... 1 25
- Brésil ............................. 1 25
- Pérou ............................. 2 50
ASIE 3 3
- Vietnam ......................... 1 33
- Japon ............................. 2 66
EUROPE 38 43
- Allemagne .................... 12 32
- Espagne ......................... 7 18
- Italie .............................. 4 11
- Grande-Bretagne ........ 6 16
- Irlande .......................... 2 5
- Portugal ........................ 1 3
- Grèce .............................. 1 3
- Pays-Bas ........................ 2 5
- Hongrie ......................... 1 3
- Belgique ........................ 1 3
- Danemark ..................... 1 3
AMÉRIQUE DU NORD 2 2
- Canada ........................... 1 50
- Etats-Unis ..................... 1 50
PAYS D'EUROPE 15 17
CENTRALE ET
ORIENTALE &
Nouveaux Etats
Indépendants
- Pologne ......................... 5 33
- Russie ............................ 3 20
- Ukraine ......................... 1 7
- Roumanie ...................... 5 33
- Yougoslavie .................. 1 7
PAYS DU MAGHREB 7 8
- Maroc ............................. 2 29
- Algérie .......................... 1 13
- Tunisie ........................... 2 29
- Israel ............................. 2 29
Total des projets 90 100
Total des villes 31
contactées

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I.2 - Analyse qualitative

Les projets jeunesse de coopération décentralisée, relevés lors des entretiens


et des réponses aux questionnaires font apparaître des déséquilibres entre les
pays.

43 % des projets Jeunesse sont menés en Europe, 23 % en Afrique, 17 % dans


les Pays d'Europe Centrale et Orientale, 8 % dans les pays du Maghreb, 5 % en
Amérique Latine, 3 % en Asie et 2 % en Amérique du Nord.

I.2.1 - Majorité des projets menés en Europe

Les villes françaises mènent 38 % de leurs actions Jeunesse en Europe et 77 %


en Allemagne, Royaume-Uni, Espagne et Italie.
Ces choix sont motivés par des raisons historiques, les affinités culturelles, la
proximité du contexte économique et social.

Constat chiffré :
Parmi les 30 réponses (entretien + courrier), toutes les villes mènent au
moins une action jeunesse avec une collectivité locale européenne.
- 32 % avec l'Allemagne,
- 45 % avec avec le Royaume-Uni, l'Espagne, avec l'Italie
- les Pays-Bas, le Portugal, la Grèce, la Hongrie, l'Irlande, la Belgique et
le Danemark sont cités dans 23 % des cas.

Historique :
De la période après-guerre à la décennie 1970 les relations internationales
des villes françaises se sont orientées exclusivement en direction d'autres
villes d'Europe Occidentale et en prenant prioritairement la forme du
jumelage. C'était l'époque du jumelage compréhension dont l'esprit au sortir
de la seconde guerre mondiale était de promouvoir la bonne entente et les
relations inter-culturelles entre France, Allemagne, Espagne, notamment ...
Les premiers jumelages ont ainsi été placés sous le signe de la réconciliation
franco-allemande. L'Allemagne et la France sont aujourd'hui des pays alliés
mais aussi des peuples amis comme le témoigne les quelques 2000 jumelages
entre communes françaises et allemandes.
Dans les années 1980, les villes d'Europe occidentale, si elles conservent une
légère primauté en termes de volume d'accords de jumelages signés et de
relations suivies, ne sont plus la seule priorité de rapprochement des villes
françaises. Au cours des cinq dernières années, les relations internationales
entretenues avec leurs homologues occidentales conservent toujours un
poids important mais ces relations vont s'orienter vers d'autres zones
géographiques.

Facteurs explicatifs de ces choix :


- La proximité géographique
Les projets Jeunesse de coopération décentralisée se réalisent d'abord avec
des pays frontaliers (l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie) ou trés proches
(Royaume-Uni).
Si la ligne frontière a constitué une coupure au cours de l'histoire, elle a pu
aussi avoir des effets positifs. L'effet de la frontière se manifeste par des flux

14
de migrations de travail, par les mesures de gestion de l'environnement ou
par le tourisme. Au plan culturel, les universités se sont rapprochées pour
développer des formations communes. Elle a ainsi généré des services
spécifiques (douanes, transports, activités ...) et stimulé les échanges, les
complémentarités lorsque l'ouverture le permettait. La naissance de la
communauté européenne a encore favorisé une perméabilité croissante de
part et d'autre des lignes frontières. Cette proximité des objectifs, des
préoccupations, des populations, des besoins facilite donc la naissance de
projets Jeunesse entre ces régions frontalières.
Remarque : La proximité géographique est d'autant plus privilégiée par les
villes françaises que leurs moyens financiers sont limités. Il s'agit en
général de villes de faible ampleur (nombre d'habitants inférieur à 20 000).
Les échanges de jeunes nécessitent des déplacements entre villes jumelles
qui sont à la charge de la population concernée par ces échanges, faute de
subventions suffisantes. La motivation et l'implication du public visé est donc
fonction des frais financiers. C'est la cas des villes de Plougastel-Daoulas (11
000 habitants), de Carbon-Blanc (6 000 habitants) ou de Saint-Médart-En-
Jalles (22 000 hab.) notamment.

- Affinités culturelles entre pays européens


Il peut s'agir comme dans le cas de Plougastel-Daoulas de liens forts et
anciens en terme d'histoire et de traditions (culture celtique). Ces relations
fortes existent aussi entre des villes du Sud-Ouest françaises et des villes
espagnoles, proches au niveau de leurs traditions folkloriques. C'est le cas de
la commune de Saint-Médart-en-Jalles jumelée avec des villes espagnole et
italienne.

- Proximité du contexte économique et social propres aux pays


européens. L'appartenance à un ensemble économique et social structuré
comme l'Union Européenne incite les pays européens à établir des relations.

I.2.2 - Projets Jeunesse menés en Afrique

Les projets Jeunesse de coopération décentralisée sont menés dans 70 % des


cas recensés avec le Mali, le Sénégal et le Burkina Faso.
Plusieurs raisons expliquent ce nombre important de projets :
- Liens historiques et culturels
- Présence de communautés d'origine africaine dans certaines villes
françaises.

Constat chiffré :
Les villes françaises mènent des projets avec l'Afrique dans 23 % des cas
recensés. Ces actions Jeunesse se réalisent
- au Mali, au Sénégal et Burkina Faso (70 %)
- au Bénin, en Guinée et en Afrique du Sud (30 %).

Historique :
Les relations avec l'Afrique Noire se sont développées dans les années 1980.
Cette période de la relation internationale se place sous l'angle de la solidarité
: c'est le jumelage-coopération. Entre 1986 et 1991, l'Afrique Noire
francophone continue de constituer l'une des grandes orientations
internationales des villes françaises, orientation qui se renforce par rapport
aux années précédentes.
15
Plusieurs raisons motivent ces relations :
- La présence de liens historiques et culturels forts.`
Bon nombre de ces pays africains sont d'anciennes colonies françaises. De
plus, des liens culturels unissent encore ces pays avec la France, ce qui
présente un intérêt certain lors de l'action et de la préparation des projets
Jeunesse. Il est à noter la présence plus forte de projets Jeunesse dans les
zones où l'action de Cités Unies France est plus ancienne, l'Afrique étant la
zone privilégiée des jumelages de villes depuis plusieurs années.

- La présence de communauté immigrée et d'enfants d'origine


africaine dans les villes françaises.
Ces jeunes peuvent devenir des facteurs d'intégration sociale et
professionnelle. Les projets d'échanges permettent en effet, une adhésion à
des valeurs sociales que les jeunes vont pouvoir faire connaître et retrouver,
au retour, par une attention plus grande et une solidarité avec ces mêmes
communautés - immigrées en France cette fois-.

Remarque : la fin de l'apartheid en Afrique du Sud en 1994, a jetté un coup de


projecteur sur ce pays. A l'initiative des CEMEA, des élus locaux ont été
mobilisés pour montrer aux Sud-Africains comment s'articulaient les
différents partenaires français autour de l'école. Les villes notamment de
Villejuif, d'Arcueil, le Conseil Général du Val de Marne travaillent déjà sur la
réhabilitation de classes et plus largement sur les problèmes de classes.

I.2.4 - Relations Jeunesse avec les pays du Maghreb

Les actions Jeunesse menées dans les pays du Maghreb sont peu
significatives en terme de nombre (8 %). L'adhésion de ces villes françaises
recensées est par contre important, cela pour différentes raisons :
- La proximité géographique, la proximité de liens culturels, historiques et
d'interdépendance économique et commerciale
- Un contexte historique trés fort, post-colonialisme, et autour de problèmes -
souvent trés difficiles- liés à l'immigration
- La recrudescence de violence, des problèmes d'intégrisme qui sévissent.

Constat chiffré :
Les villes françaises mènent des actions Jeunesse avec les pays du Maghreb
dans 8 % des cas. Ces actions sont recensées :
- au Maroc, Tunisie et Israel(29 % chacun respectivement), (pays concernés
par les accords bi-gouvernementaux).
- En Algérie (13 %).

Analyse qualitative :
Ces actions Jeunesse avec les villes d'Afrique du Nord, du Proche et du Moyen-
Orient restent peu significatives par rapport à l'ensemble des relations
internationales des villes françaises. Cependant, il apparaît lors des
entretiens, une détermination et une coopération active des villes menant des
projets Jeunesse avec les pays du Maghreb. Ce dynamisme a été noté
notamment, au Conseil Général des Côtes d'Armor (projets Jeunesse avec le
Gouvernorat de Gabès en Tunisie) et à Romans (réseau d'insertion socio-
économique, INSERMED dans le cadre du programme MED-URBS).
16
Ces villes françaises souhaitent impulser ces projets Jeunesse dans les pays
du Maghreb. Plusieurs raisons ont été invoquées par ces interlocuteurs :

- La proximité géographique, la proximité de liens culturels,


historiques et d'interdépendance économique et commerciale.
la France a toujours cherché à établir des relations privilégiées avec les pays
du Maghreb. C'est dans ce sens, qu'a été créé en 1993, la Mission pour le
Développement des Echanges Méditéranéens (MDEM). Cette mission vise à une
meilleure compréhension des populations immigrées d'origine sud-
européenne et maghrébine. Elle a pour rôle de donner une impulsion aux
échanges de jeunes, afin de combattre les préjugés et de permettre aux jeunes
bi-nationaux de consolider leur identité et de lutter contre toutes les formes
d'exclusion.

- Un contexte historique trés fort, post-colonialisme, et autour de


problèmes - souvent trés difficiles- liés à l'immigration.
Face aux fractures sociales qui se renforcent, des échanges autour de projets
euro-maghrébins visent à dépasser ces difficultés pour fonder un ensemble
organisé, conçu à partir de connaissances et d'intérêts partagés. Dans de
nombreuses villes, beaucoup de jeunes se trouvent en situation de rejet et
d'exclusion, de désespérance aussi. Les échanges inter-culturels
méditerranéens sont une des démarches qui peuvent participer à
l'autonomisation des jeunes et sont une motivation particulière pour
l'acquisition de savoir nouveaux et comportements différents. La politique de
certaines collectivités vont dans ce sens. Appuyées fortement par des
associations de jeunesse, elles commencent à encourager ces échanges afin
de réduire par une meilleure connaissance réciproque, les a-priori et les
préjugés culturels et/ou racistes concernant les différentes populations
méditerranéennes. Ces projets d'échanges participent d'une nouvelle
citoyenneté, par la création d'un nouveau type de relations, d'autant plus
fortes qu'elles se situent dans le contexte international en lien étroit avec
l'intégration des populations immigrées.
Le Conseil Général des Côtes d'Armor travaille dans ce sens, de façon trés
étroite et concertée avec des associations locales de jeunesse. Ses actions
visent à intégrer l'interculturalité dans un esprit de tolérance par des
chantiers d'insertion de jeunes notamment. La lutte contre les exclusions et
l'insertion des jeunes défavorisés est menée avec succès à Romans où 10 % de
la population est d'origine maghrébine.

- Cette volonté de se tourner vers ces pays est aussi lié à la violence,
aux problèmes d'intégrisme qui sévissent. Des villes françaises ont le souci de
rester en contact avec les populations et en particulier avec les jeunes pour
éviter de les isoler.

I.2.3 - Projets menés dans les PECOs et nouveaux Etats


indépendants.

Les collectivités locales françaises recensées mènent 17 % de leurs projets


Jeunesse dans les PECOs et nouveaux Etats indépendants (Roumanie, Pologne,
Russie).
Plusieurs facteurs plaident en faveur de leur développement :
- Forte politique de coopération française engagée vers ces pays
- Lien de la francophonie entre ces pays et la France
- Fort demande des PECOs à nouer des relations Jeunesse avec la France.

17
Constat chiffré :
Dans 17 % des cas, les collectivités locales françaises mènent des projets
Jeunesse avec les Pays d'Europe Centrale et Orientale (PECOs) et dans les
nouveaux Etats indépendants.
Les actions sont réalisées
- en Roumanie et Pologne (33 % chacun respectivement)
- en Russie et Ukraine (27 %)
- en Yougoslavie (7%).

Analyse qualitative :
Les relations avec les villes de ces pays se sont redéployées fortement sur la
période 1989/1990.

PLusieurs raisons peuvent être invoquées :

- L'effondrement du bloc de l'Est et ses corollaires politiques, sociaux et


culturels. Le jumelage entre les villes de Pessac et de Galatzi (Roumanie) s'est
réalisé suite au changement de régime en Roumanie, en mai 1990. Le but de
ce jumelage était bien précis ; il s'agissait d'aider à la formation de cadres et
techniciens pendant la période de démocratisation de leur pays et permettre
l'ouverture de la Roumanie à l'économie de marché.

- Orientations du gouvernement à faciliter la mobilité des jeunes, dans


le contexte européen et dans le cadre de la francophonie.
Le soutien du gouvernement s'est porté sur les projets à destination de
l'Europe (centrale et orientale notamment). De plus, le groupe-pays
Roumanie est le plus structuré de la zone Europe centrale et Orientale à Cités
Unies France.

- Forte demande des PECOs, Russie et Ukraine à développer des actions


Jeunesse vers la France. La demande des jeunes de ces pays est motivé par le
souci de construire l'avenir économique de leur pays, avenir qui passera par
le renforcement de la francophonie selon ces jeunes.
Cet engouement et ambition des jeunes en particulier des PECOs, est un
facteur dynamisant et de pression pour le développement de ces échanges
entre pays, il a été évoqué par la mairie de Pessac et l'Association Ille-Et-
Vilaine / Pologne.

- Volonté politique de certaines municipalités françaises de se jumeler


avec des villes de pays socialistes.
Il s'agit notamment du jumelage dans les années 1950, de la ville de Belfort, à
tendance politique communiste, avec la ville de Zaparojie (Russie). La ville
d'Arcueil a initié un jumelage avec la ville de Kesckemet (Hongrie) en 1975
pour les mêmes raisons politiques.

I.2.5 - Echanges Jeunesse avec l'Amérique Latine

Le nombre de projets Jeunesse vers l'Amérique Latine est trés faible (5 %).
Plusieurs raisons existent. Néanmoins, parmi les villes recensées, il est
intéressant de constater le dynamisme de ces projets.

Constat chiffré :
18
Peu de projets Jeunesse sont recensées entre villes françaises et l'Asie (5 %).
Les pays cités sont le Pérou (50 %), le Brésil (25%) et le Nicaragua (25 %).

Analyse qualitative :
Il existe plusieurs facteurs explicatifs à ce faible nombre de projets vers
l'Amérique Latine :
- Léloignement géographique et le coût financier de ces projets.
- L'absence d'interlocuteur, de réseau de pârtenaires en France.
- L'instabilité politique dans ces pays.
Les relations Jeunesse entre Bordeaux et Lima restent très limitées du fait de
ces difficultés. La ville de Bordeaux souligne notamment le problème posé par
l'absence d'un interlocuteur identifiable et les difficultés d'envois et de
réception du courrier.

Remarque : Malgré ces freins, les quelques projets menés avec l'Amérique
Latine se réalisent de façon trés dynamique, dans une vision de long terme.
Le projet de Fougères mené avec Somoto (Nicaragua) en témoigne. Il existe
aussi une volonté de plusieurs collectivités locales (suite à des souhaits de
jeunes) de se tourner vers l'Amérique Latine (cas de la ville de Boulogne-
Billancourt).

I.2.6 - Echanges Jeunesse avec l'Asie

Constat chiffré :
Un nombre trés faible de villes françaises recensées mènent des actions
Jeunesse avec l'Asie (3 %). Seuls trois projets Jeunesse de coopération
décentralisée sont cités en Asie, l'un avec le Japon, les deux autres avec le
Vietnam.

Facteurs explicatifs :
- L'éloignement géographique et le coût financier de ces projets.
- L'absence d'interlocuteur en Asie et de réseau de partenaires en
France.
Remarque : Il est intéressant de noter la forte demande de certains pays
asiatiques à nouer des relations avec la France. Cette volonté s'explique par
l'existence de liens culturels (francophonie) et historiques entre la France et
le Vietnam en particulier. Cette demande asiatique a été soulignée par la ville
de Bordeaux à propos de ses relations Jeunesse avec la ville de Fukuoka.

I.2.7 - Echanges Jeunesse avec l'Amérique du Nord

Constat chiffré :
Deux projets sont cités parmi les villes recensées, l'un aux Etats-Unis et le
second au Canada.

19
NB : Les actions de coopération décentralisée entre collectivités locales
nécessitent très souvent l'existence de caractéristiques communes en terme
économique, sociales, de nombre d'habitants. Ces caractères communs
permettent en effet d'établir une synergie des besoins, priorités ...
Ainsi, la ville de Bordeaux est jumelée avec des villes proches en terme
d'activités et de préoccupations. Il s'agit de villes universitaires comme pour
Bristol (Grande-Bretagne), Québec (Canada), Fukuoka (Japon), Casablanca
(Maroc), Saint-Pétersbourg (Russie) ou Cracovie (Pologne). Les villes
jumelles sont des villes portuaires ou proches de la mer : Bristol, Québec, Los
Angeles, Porto (Portugal), Fukuoka, Casablanca, Cracovie ou Saint-
Pétersbourg. Enfin, il s'agit pour toutes ces villes de centres économiques ,
industriels. Autre similitude, la ville de Los Angeles est un vignoble de
renommée internationale.
De façon identique, la ville de Brest est jumelée avec plusieurs villes
portuaires. Leurs défis tant au niveau économique, recherche, transferts de
technologie qu'au niveau de leurs stratégies de développement et objectifs à
court et moyen terme sont en effet trés proches.
Un autre exemple significatif est celui de la ville de Plougastel-Daoulas qui
possède les mêmes caractéristiques géographiques, sociales et économiques
que sa ville jumelle Saltash (Grande-Bretagne). Ces deux communes sont
séparées par un pont qui les relie à une ville portuaire respectivement Brest
et Plymouth. Villes périphériques de deux grands centres régionaux, la
population est constituée de retraités et de quartiers résidentiels dans les deux
cas.
Problèmes posés par un manque de similitudes :
Malgré la proximité géographique entre Pessac (Aquitaine) et Burgos
(Espagne), un déséquilibre au niveau du nombre d'habitants (50 000 hab.
pour Pessac et 350 000 hab. pour Burgos) et donc en terme économique pose
des problèmes différents en matière de priorités, de budget et de politique
internationale. De façon similaire, la ville de Madrid jumelée avec Bordeaux
préfère lier des relations avec des capitales internationales, villes de son
ampleur.

20
II - CHAMP THÉMATIQUE

II.1 - Tableau chiffré


Réponses aux questionnaires : 14
Entretiens : 16

Nombre de % / Total
réponses des
réponses
- ECHANGES SCOLAIRES .................... 20 33
- RENCONTRES DE JEUNES ................. 16 25
- ECHANGES TRIANGULAIRES ET/OU 12 19
TRANSNATIONAUX ............................
- CHANTIERS DE JEUNES ................... 11 17
- CHANTIERS D'INSERTION ............... 4 6

Total des projets recensés 63 100


Total des villes contactées par 31
questionnaire et/ou par entretien

II.2 - Analyse qualitative

33 % des projets Jeunesse sont des échanges scolaires, 25 % des rencontres de


jeunes, 19 % des échanges traingulaires et / ou transnationaux, 17 % des
chantiers de jeunes et 6 % des chantiers d'insertion.

II.2.1 - Echanges triangulaires ou transnationaux

Constat chiffré :
Les villes recensées mènent des échanges triangulaires et/ou transnationaux
dans 19 % des cas.

Situation actuelle de ces échanges :


Les échanges triangulaires ou transnationaux constituent à l'heure actuelle,
l'objectif le plus novateur et le plus prometteur en matière de coopération
décentralisée : diriger les échanges et la coopération vers le multilatéral.
Le triangulaire ou le transnational n'est pas un axe thématique en lui-même.
Il peut se décliner sur plusieurs thèmes : chantiers de jeunes "classiques" ou
d'insertion, rencontres de jeunes ....

La coopération triangulaire ou transnationale commence à se structurer


depuis le début des années 1990, prennant appui sur le couple franco-
allemand. Actuellement, les actions en direction des pays du Sud réunissent
les partenaires français et allemands autour d'un projet de développement en
Afrique. Une trentaine de villes ont déjà collaboré avec leurs partenaires
allemandes sur un projet commun. C'est notamment le cas des villes de
Quétigny avec Koulikoro (Mali) et Bous (Allemagne), d'Hérouville Saint-Clair
avec Agnam (Sénégal) et Garbsen (Allemagne) ou de Bouguenais avec Ballou
(Sénégal) et Ginsheim-Gustavsburg (Allemagne).

21
Remarque : Une fiche de cas de l'échange triangulaire avec Bouguenais est
reprise en annexe.

Des échanges triangulaires se réalisent aussi entre villes européennes


jumelles. La réalisation de ces échanges est motivée notamment par un
anniversaire de jumelage entre deux villes jumelles. Les cérémonies de
jumelage donnent lieu à la réunion des villes jumelles. Les exemples des
villes de Saint-Médart-En-Jalles ou Carbon Blanc en témoignent.

Les échanges transnationaux peuvent être aussi l'ambition initiale d'actions


de coopération Jeunesse décentralisée pour certaines villes. La ville de La
Roche-Sur-yon a mis en place un réseau de huit villes européennes. Ce
réseau transnational REve est établi sur le thème d'échanges de jeunes sous la
forme de stages dans les villes adhérentes du réseau. Dans le même sens,
depuis 1993, la ville de Fougères réunit durant "le mois de l'enfance" des
jeunes de ses villes jumelles ou partenaires (Nicaragua, Burkina Faso), dans
le cadre d'un projet transnational..

Difficultés et perspectives de ces échanges triangulaires et transnationaux :

Dans le cadre d'un échange triangulaire ou transnational, la principale


difficulté réside dans la définition du projet. Il faut pouvoir proposer à
plusieurs groupes de jeunes une activité commune qui puisse "transcender"
leurs différences culturelles.

En intégrant une dynamique de coopération entre plusieurs villes, les


collectivités ont apporté au jumelage classique, la "charpente" d'un véritable
collaboration internationale au niveau local. Cette "charpente" encore neuve
doit devenir une priorité des acteurs de la coopération décentralisée. La
politique de jeunesse trouve déjà sa place dans cette nouvelle forme de
coopération, les rencontres tripartites ou transnationales de jeunes
commencent à se mettre en place. Malgré la difficulté du montage de ce type
de projets, des villes s'investissent dans cette voie novatrice. L'Office Franco-
Allemand pour la Jeunesse (O.F.A.J) souhaite développer les rencontres
triangulaires et propose des financements sur le programme pays tiers.
L'Office Franco-Québécois pour la Jeunesse (O.F.Q.J) propose également des
financements dans le même sens.

II.2.2 - Projet de sensibilisation au développement

Dans le cadre d'un jumelage, les acteurs français se mobilisent pour faire
connaître la culture du pays partenaire aux habitants de leur ville. Les
actions de sensibilisation au développement concernent l'ensemble de la
population. De par leur caractère durable, les relations entre les deux villes
permettent à ces projets d'avoir un maximum d'efficacité.

L'action de sensibilisation bénéficie du support que constituent les actions


concrètes menées par la ville. Certaines villes mettent en commun du
matériel pédagogique ; elles mobilisent les écoles et font appel aux immigrés
pour animer les manifestations.

En général , les projets de sensibilisation au développement s'ancrent dans le


milieu scolaire pour des raisons pratiques. Le comité de jumelage, de par son

22
expérience, est un vecteur d'éducation au développement et décide de
collaborer avec les enseignants dans un projet de sensibilisation.

Particulièrement chez les jeunes, encourager ce type d'action permet de


mettre en route un processus par lequel l'individu acquiert une conscience
plus juste de sa situation et de celle des autres. Une telle démarche permet de
favoriser l'ouverture au monde extérieur et de faire prendre conscience aux
jeunes que l'avenir n'a de sens que si l'on considère la planète comme un tout
intégré.
La sensibilisation des jeunes aux problèmes de développement est une étape
importante de la politique jeunesse de coopération décentralisée.

II.2.3 - Rencontres de jeunes

Constat chiffré :
Sur 31 réponses, 16 villes (25%) mènent des rencontres de jeunes.

Définition d'une rencontre de jeunes :

Dans le cadre d'une rencontre, il s'agit de faire venir les partenaires


étrangers en France ou d'envoyer les jeunes français dans la ville jumelée.
Une rencontre de jeunes dépasse rarement 15 jours. En général, les
rencontres se réalisent dans un camp autour d'activités d'animation et de
loisirs. La découverte de la culture et du pays d'accueil sont au centre du
projet.
Ces rencontres ne participent pas à une politique de développement au sens
strict, mais elles participent à la dimension culturelle qui sous-tend toute
action de coopération au développement. Elles ne sont pas centrées sur un
chantier de construction mais sur un projet pédagogique qui met en avant la
rencontre proprement dite.

Ces rencontres de jeunes se concrétisent autour d'un thème. Ces rencontres


peuvent prendre des formes et une ampleur différentes :
-Visite touristique traditionnelle
C'est le cas des petites communes le plus souvent aux faibles moyens
financiers. A Plougastel-Daoulas, une vingtaine d'enfants et adolescents ont
été hébergés dans des familles de la commune en 1994. Cette visite a été pour
eux, l'occasion de découvrir quelques sites touristiques du Finistère.
Parallèlement, des chorales composées de jeunes groupes musicaux locaux se
sont joints à eux.
- Anniversaires de jumelages
Lors de ces cérémonies, les rencontres de jeunes prennent une nouvelle
impulsion et dimension. Ces rencontres se réalisent autour de thème culturels
(expositions, spectacles de musique, de danse). C'est le cas d'animations
culturelles folkloriques à Carbon Blanc, Pessac où l'ensemble de la population
de ces villes est impliquée dans les échanges entre les villes jumelles.
- Aventure sportive
A Boulogne-Billancourt, l'aventure proposée aux jeunes boulonnais fut un
rallye automobile sur 2 000 kms entre Boulogne-Billancourt et Sousse
(Tunisie), ville jumelle.
- Pour les jeunes de Boulogne-Billancourt, l'Europe se réalise à travers
"le tour de l'Europe". 16 jeunes boulonnais de 15 à 17 ans se sont imprégnés de
cultures et mentalités différentes en vivant tour à tour avec des jeunes de

23
villes jumelles (Grande-Bretagne, Italie, Allemagne) durant le mois de juillet
dernier.

- La place donnée aux rencontres de jeunes est particulièrement


intéressante à Fougères, avec la mise en place du Mai de l'enfance, qui se
déroule chaque année depuis 1993. Une fiche de cas est présentée en annexe.
Ce Mai de l'enfance entend situer l'enfant comme acteur et créateur à part
entière. C'est une formidable rencontre entre des artistes, des enseignants et
des enfants. Ces jeunes ont entre 5 et 18 ans ... ils sont environ 3 000 ... ils font
de la musique, du théâtre, de la danse, du modelage, de la peinture, de
l'expression corporelle ...ils, ceux-sont des enfants et des jeunes de Fougères
qui travaillent en coulisse sur un projet commun plusieurs semaines avant ce
mois de Mai. En accueillant des jeunes des autres continents (Amérique
Latine avec le Nicaragua, Afrique avec le Burkina Faso, et Europe avec la
Yougoslavie) en écoutant leurs témoignages, en apprenant à découvrir leur
cultures, ces enfants et ces jeunes font émerger la nécessité d'une culture
universelle de paix.

Difficultés liées à ce type de projet :

- La difficulté de ce type de projet réside dans la définition d'un axe


pédagogique permettant de concrétiser l'échange entre les deux cultures.
La rencontre doit se structurer autour d'un projet commun aux jeunes
français et aux partenaires : ce projet n'est pas une réalisation matérielle
comme dans le cas des chantiers. Il faut trouver un dénominateur commun
concrétisable et à vocation culturelle (pièce de théâtre, réalisation d'un film
...) ou sportive.
Remarque : En montant ce type de projet, le comité de jumelage met en avant
l'importance des rapports humains dans le jumelage. Le projet de rencontres
de jeunes entre la ville d'Argenton et de Tokomadji (Mauritanie) témoigne à
ce titre, de l'implication et du rôle du Comité de Jumelage dans la réalisation
de ce projet. Ce projet est présenté en annexe.

- Pour aboutir à une dynamique, les rencontres doivent être préparées


durant l'année avec des animateurs qui motivent les jeunes. Il faut éviter le
risque de transformer une rencontre inter-culturelle en une colonie de
vacances.

II.2.4 - Echanges scolaires

Constat chiffré :
Sur les 31 réponses, 20 villes mènent des échanges scolaires, soit 33 %.

Analyse :

La plupart des échanges entre établissements scolaires se déroulent sans que


la ville y participe. Ceux sont les établissements qui en ont l'initiative,
l'équipe enseignante prenant en charge la mise en place du projet. De plus,
la thématique "échange de classe" ne recouvre pas celle des échanges de
jeunes, car les échanges scolaires ne s'inscrivent pas en général dans un
jumelage de ville.

- Dans les villes de moyenne et grande ampleur, les échanges scolaires


se réalisent en effet de façon dispersée.

24
Les villes privilégient les échanges entre villes jumelles. Cependant, il existe
de nombreux échanges ponctuels qui ne s'inscrivent pas dans le cadre d'un
jumelage. Ces échanges sont initiés par le réseau de contacts personnels des
enseignants. Le barème de financement est moindre par rapport à des
relations entre villes jumelles.
D'autre part, concernant les échanges entre villes jumelles, ceux-ci
échappent le plus souvent à la mairie. Les initiatives sont initiées et
organisées par les établissements scolaires en collaboration avec les
associations. La mairie en est informé lorsque des subventions lui sont
demandées. C'est la cas notamment à Bordeaux, Belfort, Boulogne-Billancourt,
Brest notamment.
La mairie ne subit pas ces échanges dans la mesure où les villes souhaitent
responsabiliser les jeunes et ne pas centraliser ces échanges. Par manque de
temps et d'ambitions face à ce type d'échanges, certaines villes souhaitent
même parfois s'en décharger.

- D'autres villes souhaitent cependant, suivre la mise en place de ces


échanges scolaires. C'est la cas de la ville de Fougères, où les initiatives de ces
échanges sont prises par les établissements scolaires, mais ils n'échappent
pas au contrôle de la mairie. La mairie suit les échanges jeunesse puisque les
demandes de subventions passent par elle.

Quelques variantes quant à l'implication des villes dans ces échanges


apparaissent toutefois, à travers les témoignages de villes de plus faible
ampleur.
- Ainsi, dans le cas de petites villes, les échanges scolaires s'inscrivent
le plus souvent dans le cadre d'un jumelage de ville. Les jumelages se limitent
souvent à des échanges entre établissements scolaires. Les subventions se
concentrent donc sur ces échanges. Il existe une collaboration étroite et une
implication des élus avec l'équipe enseignante. L'élu est parfois même
enseignant ou universitaire en retraite. C'est la cas à Pessac, où par leurs
contacts personnels, les élus prennent des initiatives et participent à la mise
en place du projet avec l'équipe enseignante. Ainsi, un conseiller municipal
de Pessac en même temps doyen et professeur de droit à l'Université de
Bordeaux I est parti en mai 1994, enseigner dans la nouvelle faculté de droit
de l'Université de Galatzi, dans le cadre de l'enseignement bilingue franco-
roumain ainsi qu'à la Chambre de Commerce et d'Industrie de Galatzi (CCIG).

Impact et perspectives de ces échanges scolaires

- Même si ces échanges scolaires ne s'inscrivent généralement pas,


dans un jumelage de ville, l'établissement scolaire peut être néanmoins
acteur du jumelage. En effet, il apparaît que les échanges de classes en
direction de ville jumelée peuvent contribuer à l'élaboration et à la
structuration du jumelage. L'exemple de la ville de Roanne avec Piatra Neamt
(Roumanie) en est la preuve concrète. Une fiche de cas a été établie en
annexe.
Le mode de réalisation d'un échange scolaire est très différent de celui d'un
chantier ou d'un rencontre car il se base sur un établissement scolaire
dépendant d'autres structures et non pas sur la ville. Pour autant,
l'intégration des échanges scoalires dans la logique politique du jumelage
peut apparaître comme une piste intéressante. Une structure comme le CLED
(Comité Laique pour l'Education au Développement) affiche une volonté de se
baser sur le milieu scolaire pour promouvoir la sensibilisation aux problèmes
de développement. Tenter de concilier deux acteurs locaux de la ville, le

25
Comité de Jumelage et les établissements scolaires, pourrait permettre de
trouver de nouvelles pistes pour la politique Jeunesse de coopération
décentralisée.
L'axe majeur de cette politique étant de sensibiliser pour motiver un
engagement des jeunes dans le jumelage-coopération, il semble qu'une
coopération avec les établissements scolaires doive être tentée. La motivation
doit avoir un suivi pour être efficace. Un voyage de classes organisé avec
l'appui du Comité de Jumelage peut permettre de développer d'autres types
d'échanges.

- Ces échanges scolaires permettent de rebondir sur des actions


Jeunesse plus larges et ambitieuses :
. Renforcement de la francophonie par la création de classes bilingues.

L'exemple de la ville de Pessac jumellée avec Galatzi (Roumanie) va dans ce


sens. Débuté en décembre 1991, avec l'accueil de 21 collégiens roumains, les
échanges scolaires se sont poursuivis en juillet 1995 avec le séjour d'une
semaine de 38 lycéens de Galatzi, puis en automne les jeunes de Pesssac seront
accueillis à Galatzi. Ces échanges scolaires ont permi d'intensifier les liens et
de proposer des projets plus globaux en matière de développement de la
francophonie.
Il est très intéressant de noter que les enfants venant en France, lors de
séjours scolaires deviennent des éléments trés actifs des classes bilingues en
Roumanie. Ces enfants font pression pour l'ouverture d'autres classes
bilingues et pour le renforcement de la francophonie.

. Evolution vers des échanges universitaires, de stagiaires voire des échanges


économiques.

Les échanges entre les villes de Pessac et de Galatzi en témoignent. Des


échanges universitaires se déroulent régulièrement entre Pessac et Galatzi
dans le cadre d'une convention officielle signée entre l'Université de
Bordeaux I et de Galatzi. Ainsi, chaque année depuis 1993, un/une étudiant(e)
de l'Université de Galatzi effectue un stage de Français de haut niveau d'un
mois à l'université de Bordeaux III, dans le Département d'Enseignement du
Français à des Etrangers (DEFLE); cet étudiant dispose d'une bourse
universitaire attribuée par la ville de Pessac. De plus, 10 étudiants de Galatzi
ont effectué de 1991 à 1995, des stages autour de Pessac dans le cadre de leur
formation universitaire. Ces étudiants sont hébergés en semaine ou pendant
les week-end par des bénévoles pessacais.
Ces échanges universitaires s'inscrivent dans la très forte volonté de la
municipalité de Pessac de renforcer la francophonie. La formation des jeunes
francophones de Galatzi en droit international par des universitaires de
Bordeaux, la création d'une université de droit bilingue va dans le sens d'un
projet ambitieux de formation d'élites à Galatzi capables de contruire l'avenir
économique de leur pays.

Remarque : L'impulsion des entreprises étrangères sur une commune passe


par la création d'un réseau à caractère économique. Cela signifie que les
échanges internationaux de stagiaires jouent un rôle non négligeable dans
l'établissement de liens entre entreprises de villes jumelles.
La ville de Bordeaux jumellée en autre avec Los Angeles prouve son souci de
lier les échanges universitaires et de stagiaires avec les relations
économiques. La convergence des échanges économiques, culturels et

26
scientifiques se fait dans un domaine bien spécifique qu'est le domaine
viticole.

- Dans un environnement sans frontières, ces échanges scolaires


permettent de donner les moyens aux jeunes de communiquer avec le monde
et de préparer l'avenir.
La ville de Boulogne-Billancourt insiste sur le rôle de ce type d'échanges
comme ciment des relations internationales. A Boulogne-Billancourt
l'ensemble des classes CM1 et CM2 sont désormais pourvues d'un professeur-
animateur d'Anglais. Depuis 1982, plus de 400 élèves âgés de 12 ans se sont
rendus aux Etats-Unis. Dans le cadre des classes découvertes, 360 enfants sont
partis à la découverte de l'Europe.

II.2.5 - Chantiers de jeunes et d'insertion

Les opération de coopération-développement en direction des pays du Sud et


impliquant des jeunes en difficulté d'insertion se développent depuis
quelques années. Le premier constat qui s'impose est celui de la grande
diversité des opérations liant les problématiques de la solidarité interationale
et de l'insertion.La diversité réside non seulement dans la destination et dans
le contexte, chaque fois particulier, du pays et de la région d'accueil (Afrique,
Europe de l'Est) ou dans la nature même de l'action (Chantier dans
l'agriculture ou la bâtiment ...) mais aussi dans la diversité des organismes
promoteurs.

- Chantiers de jeunes

Constat chiffré
Parmi les 31 villes recensées, 17 % des villes mènent des chantiers de jeunes.

Présentation d'un chantier de jeunes:


La fiche de cas du chantier de jeunes mené par la ville de Lille à Saint Louis
du Sénégal est présenté en annexe.

Le chantier classique de ville à ville se base sur une construction qui est la
preuve matérielle et le support de l'échange entre deux populations. La
différence culturelle amène les acteurs d'un chantier à chercher le plus petit
dénominateur commun entre les jeunes du Nord et ceux du Sud. Ce plus petit
dénominateur commun est généralement le travail manuel autour duquel se
déroulent les activités de rencontres culturelles (visites , fêtes et discussions
informelles).
Les jeunes Français vont aider à construire un bâtiment (école, centre de
soins, etc...) pendant une période de deux semaines à un mois. Outre l'objectif
de développement qui est atteint par la construction d'un bâtiment et qui
constitue une étape d'un plan de développement global, la fonction
principale du chantier réside dans la concrétisation des liens d'amitié qui
doivent unir les deux villes jumelées.

27
Généralement, le groupe est constitué de dix à vingt jeunes recrutés dans la
ville par le comité de jumelage ou la mairie. La participation financière des
jeunes doit permettre de couvrir les frais de voyage. L'organisation de
manifestations durant l'année qui précède la mise en place du chantier
permet d'alléger les frais pour l'ensemble du groupe. Le plus souvent, la
préparation des jeunes au départ ainsi que leur suivi est à la charge d'un
membre du Comité de Jumelage ou d'un animateur. Les frais de voyage
alourdissent le budget des chantiers de jeunes, mais les contacts sur place
permettent de réduire les frais d'accueil et de nourriture.

- Chantiers d'insertion

Constat chiffré :
Parmi les 31 villes recensées, 6 % mènent un chantier d'insertion.

Présentation d'un chantier d'insertion :


La fiche de cas du chantier d'insertion mené par la ville d'Hérouville Saint-
Clair à Agnam (Sénégal) est présenté en annexe.

Le projet d'insertion se base avant tout sur un besoin du Nord : répondre à un


problème de société en France. La mise en place et la réalisation d'un
chantier doit permettre de modifier les perceptions et les comportements des
jeunes qui se sentent utiles, en participant à la mise en place du projet. Une
participation financière est le garant de l'engagement des jeunes, et un
contrat d'engagement est prévu dans certains cas.
Le chantier d'insertion concerne un public ciblé de jeunes défavorisés qui
éprouvent des problèmes d'insertion en France. L'idée du chantier
d'insertion est de responsabiliser ces jeunes autour d'un projet.

Dans la mise en place d'un chantier d'insertion, il s'agit de coordonner deux


logiques différentes, celle du chantier de jeunes "classique" et celle de
l'insertion.
La Délégation Interministérielle à l'Insertion des Jeunes (D.I.J) coordonne ce
type de chantier au niveau national. Certaines villes mènent des chantiers
d'insertion, en collaboration avec des associations spécialisées ou des
missions locales. Le type de public concerné nécessite une prise en charge
plus "lourde" et que seules les associations spécialisées peuvent fournir. En
général, les projets d'insertion nécessitent plus de partenaires
institutionnels et associatifs que les projets de chantiers classiques.
L'initiative de la mise en place d'un chantier d'insertion est souvent le fait
d'une association qui travaille sur l'insertion des jeunes. Les groupes de
jeunes sont de taille sensiblement plus réduite (une dizaine de jeunes) que
dans le cas des chantiers "classiques". Le budget est souvent plus lourd
puisque le suivi des jeunes nécessite un animateur spécialisé en plus des
accompagnateurs. Par ailleurs, le chantier est souvent considéré comme le
stage pratique d'une formation professionnelle.

28
III - PARTENAIRES des collectivités territoriales

III.1 - Degré d'implication de la collectivité locale

Le maître d'ouvrage est celui pour le compte de qui est réalisé l'ouvrage
public (communes, groupement de communes). Il décide la réalisation de
l'ouvrage, en choisit la localisation et en définit leprogramme (objectifs,
moyens et enveloppe financière). Le maître d'ouvrage fixe également son
calendrier et signe les contrats.
S'il n'a pas les moyens techniques et humains, lema^tre d'ouvrage peut faire
appel à un conducteur d'opération : services techniques de l'Etat, d'une autre
collectivité ou d'une société d'économie mixte (SEM). Il peut également
déléguer une partie de ses attributions à un mandataire public (une autre
collectivité ou une SEM).

Le maître d'oeuvre est l'architecte ou le bureau d'études chargé de l'étude


architecturale, technique et économique des avant-projets et du projet, de la
direction des travaux, de la coordination du chantier ... Cette mission est
distincte de celle de l'entrepreneur.

Dans tous les cas, la collectivité est responsable politiquement et doit assurer
la maîtrise d'ouvrage des différents projets.
Les activités Jeunesse sont mises en oeuvre par des structures jumelage
différentes. Une typologie des structures se dégage de cette étude :
- Pilotage du jumelage par la mairie
- Autonomie large de l'entité jumelage
- Système mixte de jumelage
La description des structures est utile car leur nature conditionne fortement
l'étendue des échanges Jeunesse.

III.1.1 - Pilotage du jumelage par la mairie

Certaines communes ne possèdent aucune structure spécifique de jumelage.


Les acteurs de la ville confient à un élu la responsabilité "politique" du
jumelage. L'intendance est assurée par un service administratif. Un
fonctionnaire territorial gère ce service aidé par des secrétaires avec un rôle
de collaboratrices. Ce service jumelage peut avoir un objet plus large que le
seul jumelage englobant des échanges inernationaux.

Certaines villes fonctionnent avec cette structure.


C'est la cas à Fougères où le service Education, Jeunesse centralise les projets
Jeunesse et les impulse.
A Bordeaux, le département Relations Internationales suit les projets menés
dans le cadre des jumelages. Il peut s'agir des actions tournées vers la
Jeunesse ou l'économique. Le chargé des relations internationales est
l'interface des actions menées avec les partenaires extérieurs. Il n'existe pas
de responsable chargé exclusivement des projets Jeunesse de coopération
décentralisée.
29
A Lille, onze élus président aux destinés des onze jumelages.

Ponctuellement, certains services coopèrent au jumelage, par exemple le


service Education, Jeunesse ou d'autres services techniques de la ville. Les
contacts fréquents avec les associations sportives et culturelles seront
évoquées dans le cadre du partenariat.

Avantages de ce type de structure :


Ce type de structure de jumelage présente l'avantage de centraliser en un
seul lieu les pouvoirs de décision et d'application des actions, ce qui pour les
échanges Jeunesse peut être profitable.

Inconvénients :
Le premier concerne les changements de majorité politique. Une structure
très liée à la majorité politique risque d'être rendue inopérante en cas de
changement de Maire. Dans de nombreuses villes contactées des
changements politiques récents étaient intervenus du fait des élections
municipales de juin dernier. Lorsque la structure dépendait de la Mairie, les
projets Jeunesse étaient remis en cause par la nouvelle majoritéou
subissaient des réorientations, induisant de fait un non-fonctionnement du
jumelage.

Ainsi, de nouveaux axes de travail vont intervenir à la mairie de Bordeaux où


la priorité à l'économique sera donnée. Cette réorientation va se faire au
détriment des budgets des projets Jeunesse englobés dans les budgets des
projets de coopération décentralisée. La ville de Boulogne-Billancourt
indique dans le même sens, que le secteur Jeunesse ne sera plus une priorité
de la nouvelle équipe municipale.
A contrario, des élections municipales sans forcément de changement
d'équipe municipale peuvent impulser des projets Jeunesse. La municipalité
de Fougères suite à une prise de conscience des problèmes locaux de petite et
moyenne délinquance souhaite créer un poste d'adjoint à la jeunesse et cibler
ces difficultés en dynamisant les projets jeunesse de coopération
décentralisée. La ville de Belfort fixe de nouvelles priorités en matière de
jeunesse. La volonté de créer un service jeunesse passera par le recrutement
d'un directeur et la création de postes d'animateurs jeunesse.

Plusieurs villes ont des difficultés à définir leurs actions Jeunesse lors de
l'envoi des questionnaires, du fait de la proximité des élections. Les villes
d'Epinal et de Poitiers attendent de définir leur action Jeunesse à l'automne.

Par ailleurs, un système très lié à la Mairie freine la volonté de certains


acteurs extérieurs de s'associer au développement économique local pour des
raisons politiques ou autres.

III.1.2 - Autonomie large de l'entité jumelage

Certaines villes sont structurellement peu ou pas rattachées au jumelage.


Ainsi, une association s'occupe de façon autonome du jumelage. L'autonomie
de cette association implique quasiment l'absence de liens directs avec la
Mairie. Le lien le plus "palpable" concerne les subventions que verse la ville
à l'association.

Inconvénients :
Cette large autonomie se traduit par l'absence d'une politique globale de
jumelage, surtout pour les activités plus ambitieuses en matière de jeunesse.

30
La Mairie ne fixe pas de cadre politique au jumelage, de ce fait le jumelage
risque d'être d'un faible impact si l'équipe en place se cantonne aux activités
traditionnelles.

Les projets Jeunesse de coopération décentralisée en direction de Saponé


(Burkina Faso) sont dispersés à Brest, au sein de plusieurs associations. Les
actions jeunesse de coopération décentralisée échappent totalement au
service Relations Internationales de la Mairie de Brest. Regroupées en un
Office des jumelages, de nombreux conflits existent entre ces associations,
chacune ayant des exigences différentes pour mener à bien des projets sur
Saponé. La raison semble en être le manque de centralisation des projets
Jeunesse de coopération décentralisée de la Mairie et l'absence de liens entre
associations et Mairie.

Il est à noter que plusieurs villes ont peu ou pas connaissance de l'action
Jeunesse dans le cadre de leurs jumelages. Les projets sont en effet menés à
l'initiative des associations comme c'est le cas à Poitiers notamment. Il peut
s'agir aussi d'un manque de communication entre les différents services de la
Mairie (entre les Service Jeunesse et Relations Internationales).

III.1.3 - Système mixte de jumelage

Entre le pilotage par la Mairie et la quasi-autonomie du jumelage des systèmes


mixtes se distinguent. Leur caractéristique commune réside dans une dualité
faisant coexister la Mairie et une association. Ce système mixte de jumelage
est de loin, le système le plus fréquent parmi les réponses.
Un adjoint au Maire assume la responsabilité des jumelages. A côté de cette
organisation municipale, un Comité de jumelage ou association de ville
jumelles existe. Ce Comité repose sur la loi de 1901 des associations.

Avantages :
La structure mixte présente le plus d'atouts. La Mairie fixe de grandes
orientations mises en oeuvre par la Comité de Jumelage. Le Comité de
Jumelage détient une large marge de manoeuvre et peut piloter des actions de
façon autonome. De plus, des associations d'horizons divers se joignent plus
facilement à ces comités perçus comme plus neutres politiquement. Autre
constat lorsque des changements politiques récents sont intervenus dans la
municipalité, les actions Jeunesse n'ont pas subi de réorientations.
La tendance générale observée consiste pour les Mairies à s'orienter vers
cette structure mixte.

Le jumelage Orléans / Parakou (Bénin) se réalise sur la base d'une


Convention quadripartite :
- Financement par la ville d'Orléans et la Circonscription Urbaine de Parakou
- Construction par l'Association (ASELQO)
- Animation par l'association CEAB
- Formation par le GREF

La ville de Boulogne-Billancourt iinssiste sur la collaboration étroite et le


véritable partenariat existant entre associations et Mairie. Nullement
centralisatrice, la Mairie laisse toute liberté d'action aux associations et
souhaiterai même une responsabilisation plus grande des jeunes à travers les
associations. La Mairie n'étant présente que comme appui aux initiatives et
comme soutien financier.

31
Dans le cadre des actions de coopération entre le Conseil Général d'Ille-Et-
Vilaine et le Gouvernorat de Gabès (Tunisie), le projet émane d'une structure
éducative (en l'ocurrence la MJC de Saint-Brieuc) et d'un groupe de jeunes
qui l'a soumi à la collectivité territoriale (le CG). . Le Conseil Général fixe une
politique globale Jeunesse. A partir de ce cadre, la MJC a une liberté
d'autonomie et d'action sur le contenu de la politique. C'est la
complémentarité des intérêts entre les MJC et CG qui est à l'origine de leur
collaboration étroite . - ou au Comité de jumelage, dans ce cas, le montage
du projet est très souvent avancé.

Dans le même sens, la ville d'Arcueil travaille en concertation avec les


associations de villes jumelles. Ces associations permettent de développer un
réseau de partenaires moins institutionnnels que celui de la Mairie. La
volonté de la Mairie vise à terme que le pilotage des projets soit réalisé par les
associations et qu'elles aient un rôle de relai. La Mairie prendrait en charge
au "coup par coup" les projets pour le soutien financier et s'occuperait
seulement des rencontres fonctionnaires/élus.

III.2.- Partenaires techniques

Si la collectivité locale assume toujours la responsabilité des orientations et


des réalisations effectuées (maîtrise d'ouvrage), elle confie l'exécution des
tâches à des partenaires (services municipaux, ONG, associations ....) qui sont
les maîtres d'oeuvre). La mise en place d'un partenariat entre les promoteurs
du jumelage et les porteurs de projets sous-entend, un débat sur les objectifs
attendus, choix, calendriers, échéances, choix budgétaires.

On peut considérer que les opérateurs responsables de jeunes ont toujours des
compétences dans le champ de l'éducation, au sens large du terme, au titre de
leur expérience et de la reconnaissance de leur action professionnelle ou
bénévole en France.

Rôle de ces partenaires :


- informer la structure-opérateur du contexte du pays d'accueil, des
conditions de voyage et du déroulement du séjour ... lui permettant de
prendre en toute lucidité la responsabilité d'engager les jeunes dans ce
projet,
- accéder aux informations nécessaires à la bonne maîtrise par la structure-
opérateur, des conditions de travail, des contraintes et obligations des
personnes salariés, ou bénévoles qu'elle va choisir pour encadrer les jeunes,
- rechercher des compétences supplémentaires aux moyens dont disposent la
structure ou le jumelage en France, lors de de la préparation ou de
l'exploitation du séjour,
- la mesure de l'atteinte des objectifs doit se faire non seulement pendant le
séjour mais aussi au retour des jeunes en France.

III.2.1 - Réponses des villes contactées par entretien

Villes contactées par un entretien : 16

32
La ville de Belfort a été exclue du fait de l'absence de projets Jeunesse de
coopération décentralisée.

- Tableau

NOM DE LA VILLE PARTENAIRES TECHNIQUES


ARCUEIL (94) Ville d'Arcueil, associations locales (de villes
jumelles, culturelles, sportives)
BORDEAUX (33) CR, DRAC,associations (Comités de Jumelage,
sportives, culturelles ...), universités de
Bordeaux, rectorats, DDJS, DRJS ,Communauté
Urbaine de Bordeaux
BOULOGNE- Associations (sportives, culturelles, Comité de
BILLANCOURT (92) Jumelage ...), services de la ville
(communication, éducation, jeunesse et
sports), CR, CCRE, lycées
BREST (29) CRIF, Associations locales (sportives,
culturelles, Office du Jumelage de Brest)
CARBON BLANC (33) Comité de Jumelage, O.F.A.J, C.C.R.E, collèges,
associations (sportives, culturelles ...)
EPINAL (88) Services techniques de la ville, CCI, Lycées,
Comité de jumelage
FOUGERES (35) Ville, Centre culturel en collaboration avec
la Maison des Cultures du Monde et la
Fédération des Oeuvres Laiques d'Ille-Et-
Vilaine +
éducation nationale (établissements scolaires
de Fougères et son Pays), associations locales
(sportives, culturelles, mission locale, Comité
de jumelage, ...), structures ayant trait au
monde de l'enfance et d l'adolescence, foyer
des jeunes travailleurs, Centre
Départemental des Affaires Sociales, Caisse
d'Allocations Familiales, DRAC, DDJS, Conseil
Départemental d'Ille-Et-Vilaine
LA ROCHE SUR YON (85) Ville, S.E.M Roche Développement (pour la
recherche de stages), AEIN (Association des
Echanges Internationaux et Nationaux)
LILLE (59) Associations, Ville
PESSAC (33) Universités de Bordeaux et de Galatzi (ville
jumelle roumaine), lycées, DRAC, bibliotèque
de Bordeaux
PLOUGASTEL-DAOULAS Comité de jumelage, associations sportives
(29)
RENNES (35) -Service Enfance, Jeunesse de la Ville,
- Association Ille-Et- Conseil Communal de Prévention de la
Vilaine / Pologne Délinquance, CG, MAE, associations
(sportives, culturelles, Office Social et
Culturel de la ville de Rennes, Fondation
France-Pologne, ...), universités,
établissements scolaires, SGAR
SAINT-BRIEUC (22) DRJS, Service Jeunesse du MAE, Service
- MJC Culturel et Scientifique de la coopération à
l'Ambassade de France, réseau des MJC,

33
SAINT-MÉDART-EN- Service technique de la ville (Office Culturel
JALLES (33) Animation Jeunesse), associations (sportives,
culturelles, Comité de jumelage ...), collèges

Ont été regroupés parmi les partenaires techniques, les partenaires


associatifs des collectivités locales.

- Analyse qualitative

Certaines villes indiquent des partenaires associatifs comme partenaires


techniques. Ces villes ont connaissance de ces partenaires mais ne travaillent
pas forcément avec eux, surtout lorsqu'il existe une large autonomie de
l'entité jumelage.
Il faut souligner le rôle indispensable de l'implication et de la ténacité d'une
personne "pivot" ddans la dynamisation d'un projet Jeunesse de coopération
décentralisée.

Suite aux entretiens et réponses-questionnaires, plusieurs remarques


peuvent être faites :

- la multitude des partenaires


Cela est le cas lors de la manifestation du "Mai de l'Enfance" à Fougères,
véritable organisation partenariale. L'organisation est organisé par par la
ville de Fougères (services éducation, culture, communication) et le Centre
culturel de la ville avec le parrainage de l'UNICEF, l'UNESCO et Cités Unies
France. La réalisation est assuée par des organismes, associations et
structures ayant trait au monde de l'enfance et de l'adolescence. Les
établissements scolaires de Fougères et son pays sont très impliqués

- la variété des partenaires selon le type de manifestation, des partenaires de


sensibilité et d'origine diverses.

- un nombre majoritaire de partenaires locaux voir régionaux. Cela est


systématiquement vrai lorsqu'il d'opérations ponctuelles et de projets de
faible ambition.
Les villes de petite ampleur (Carbon-Blanc, Saint-Médart-En-Jalles,
Plougastel-Daoulas notamment) mènent leurs projets Jeunesse exclusivement
avec des partenaires locaux type établissements scolaires, associations
sportives et culturelles.

- le manque de collaboration et le désintérêt relatif du partenariat avec


l'Education Nationale pour mener à bien des projets Jeunesse de coopération
décentralisée. Cela s'explique du fait d'un manque d'habitude du travail en
partenariat de ces acteurs. Ce constat a été fait par les villes de Boulogne-
Billancourt et de Fougères.

- l'absence ou le peu de partenaires lorsqu'il s'agit d'actions Jeunesse sur


certains pays. Cela a été souligné par la Mairie d'Arcueil pour ses actions avec
l'Afrique du Sud.

- Les partenaires intervenant sur les échanges scolaires


et sur les rencontres de jeunes

les établissements scolaires et universités


34
les associations sportives et culturelles
Services techniques de la ville
Les autorités françaises dans le pays d'accueil (Ambassades, Consulat,
Mission de Coopération Française et d'Action Culturelle ...)
Associations agrées de jeunesse et d'éducation populaire (CEMEA,
Scouts de France, CIDJ...)
Missions locales, MJC ...

- Les partenaires intervenant sur les chantiers de jeunes et d'insertion

Le volet "insertion" du projet reste à la charge des équipes éducatives. Elles


sélectionnent les jeunes, les préparent, assurent leur encadrement
pédagogique et éducatif, puis les suivent, au retour, dans leur démarche
d'insertion. Toutefois, elles peuvent être aidées, notamment au cours de la
préparation des jeunes, par divers partenaires tels que : des organismes de
formation, des entreprises, des associations d'immigrés type la MDEM,
d'étudiants ou de femmes africaines, des médecins, des infirmières ...

La MJC de Saint-Brieuc et le F.A.S travaillent en partenariat avec le Conseil


Général d'Ille-Et-Vilaine sur un projet interculturel franco-tunisien.
Le projet de formation, mis en place par l'Association Hérouville Jeunes
(AHJ) s'inscrit dans un plan de développement élaboré dans le cadre du
jumelage entre Hérouville Saint Clair et la communauté rurale sénégalaise
d'Agnam, en relation avec les migrants de cette région regroupés au sein de
l'ALDA (Association de liaison pour le Développement d'Agnam).

35
III.3 - Partenaires financiers :
III.3.1 - Tableau

NOM DE LA VILLE PARTENAIRES FINANCIERS


ARCUEIL Ville
BORDEAUX CR, Ville, OFAJ
BOULOGNE-BILLANCOURT CCRE, ville, CR, OFAJ, programme
européen SOCRATES
BREST CUF, SGAR, CG, CR, FAS, Financements
européens OUVERTURE
CARBON BLANC Ville
EPINAL Ville, MAE, CR
FOUGERES DDJS, CR, OPE, CG, Ville, DRAC,
mécénat
LA ROCHE SUR YON Ville, financements européens
LEONARDO ?
LILLE Ville, Finacement prsonnel, OFAJ,
Ministère de la Coopération, CR
PESSAC Ville, CG, sponsor individuel, DRAC?
PLOUGASTEL-DAOULAS Ville
SAINT-MÉDART-EN-JALLES Ville, FMCU
RENNES Ville, CG, MAE, Fondation France-
Pologne, Office social et culturel de
la ville de Rennes
SAINT-BRIEUC MAE, FAS, Ville, CG
SAINT-MÉDART-EN-JALLES Ville, OFAJ
VILLEJUIF Ville

III.3.2 - Analyse qualitative

Le coût des opérations est très variable d'une expérience à l'autre. Les
moyens financiers nécessaires à la réalisation de ces projets dépendent d'une
multitude de facteurs tels que la nature de l'action réalisée (un chantier ne
présente pas les mêmes contraintes financières qu'un échange scolaire), la
durée du séjour, le nombre de jeunes participants, les modalités de
préparation et de l'exploitation au retour ...
L'octroi des financements est conditionné par les choix des bailleurs de fonds
(nature des réalisation, critères de priorités). Les différents partenaires
financiers sont récapitulés en annexe.

Parmi les réponses, plusieurs constats peuvent être établis concernant les
partenaires financiers :

- Cités Unies France


Rappelons que la mobilisation des fonds d'Etat nécessite pour le porteur du
projet de répondre à des critères définis dans le cadre de la politique générale
de l'Etat, CUF étant alors garant de l'évolution de cette cohérence.

- les collectivités locales et territoriales


Très fréquemment, les municipalités françaises contribuent financièrement
aux opérations. Les collectivités territoriales s'investissent de façon beaucoup

36
plus limitée dans les projets Jeunesse. Il faut noter cependant l'initiative
récente et originale de la région Nord Pas de Calais qui a initié "Coups de
pouce à la ccopération", concours visant à soutenir les jeunes dans leur
projets d'actions de coopération internationale. Une aide sera accordée aux
projets portés par des groups de jeunes et menés dans des zones
géographiques sur lesquelles intervient déjà le Conseil Régional. Le soutien
ne se résume pas à l'apport de subventions mais peut également concerner la
mise en relation et la coordination avec des partenaires potentiels. Noter que
les Missions localers font partie du jury d'agréement dans ce concours.

- Différents ministères en fonction des objectifs des projets :


Ministère de la Coopération
Ministère de la Formation professionnelle
Ministère de la Jeunesse et des Sports
Ministère de l'Education Nationale
Ministère de la Culture

- des financeurs privés mobilisés par les porteurs du projet


Les relations entre le secteur Jeunesse et le monde économique sont souvent
réduites. Au travers des projets de solidarité internationale, ces relations
semblent être facilitées.

- les jeunes eux-mêmes participent à leur séjour par l'organisation de


différentes manifestations. La participation financière, même symbolique,
des jeunes comme celle des partenaires étrangers est fortement
recommandée afin de renforcer leur implication et leur motivation pour le
projet. Cette participation est exigée dans le cadre des OPE-SI, des procédures
Defis-Jeunes, notamment.

37
IV - ELÉMENTS FACILITATEURS ET DIFFICULTÉS POUR MENER À
BIEN LES PROJETS JEUNESSE

IV.1 - Eléments facilitateurs

IV.1.1 - Tableau récapitulatif

ELEMENTS FACILITATEURS Total des % des villes


villes ayant
répondu
L'existence d'un fort partenariat 20 21
entre services de la ville,
institutions, associations
Hièrarchie décisionnelle 20 21
Forte volonté de développer ces 19 20
échanges
Présence d'une population jeune 16 16
dans la ville
Adhésion des élus et des citoyens 15 15
Capacité des jeunes à se 8 8
responsabiliser
Total des réponses 97 100
Total des villes contactées (entretien 31
+ courrier)

- L'EXISTENCE D'UN VÉRITABLE PARTENARIAT ENTRE LES


DIFFERENTS ACTEURS

La présence d'un partenariat étroit entre associations et Mairies est un


facteur important de développement et de dynamisation des projets Jeunesse
de coopération décentralisée.
Le secteur Jeunesse de la Mairie de Boulogne-Billancourt souligne la liberté
d'action et l'esprit d'ouverture de Comités de jumelage pour mener des
initiatives dans le domaine de la Jeunesse. L'existence d'une collaboration
étroite, l'absence de jalousie entre partenaires est un élément indispensable à
l'impulsion des projets Jeunesse.
La ville d'Epinal souligne que les initiatives partent le plus souvent des
associations, établissements scolaires mais qu'il existe cependant une grande
communication et concertation entre partenaires.
Les échanges entre le Conseil Général d'Ille-Et-Vilaine et la Voivodie de
Poznan s'appuient fortement sur un partenariat entre universités,
entreprises, ce qui permet de fixer une base solide aux relations de
coopération décentralisée.
La ville de Bordeaux parle de concensus des forces vives bordelaises
(partenaires institutionnels, associatifs, techniques, financiers). Les réseaux
de compétences, de partenaires sont communiqués pour des actions de
coopération décentralisée tant au niveau de la jeunesse qu'économique ou
autre.

38
- LA PRESENCE D'UNE POPULATION JEUNE DANS LA VILLE

Une des motivation au développement des projets Jeunesse de coopération


décentralisée est la présence d'une population jeune dans la ville où sont
menées les actions. C'est le cas à Grande-Synthe où plus de 50 % de la
population a moins de 25 ans. Environ 300 jeunes de 17 à 25 ans, très actifs
dans leurs quartiers sont désireux d'être reconnus comme des interlocuteurs
et d'aller plus loin dans la participation à la vie collective et notamment
d'apporter leur contribution à la lutte contre l'exclusion.
Les actions menées à Grande-Synthe s'appuient donc sur la motivation des
jeunes et sur la dynamique constatée dans cette ville pour
- constituer des instances représentatives de jeunes sur les quartiers et sur la
ville partout où les opportunités se présenteront,
- favoriser l'expression des groupes,
- organiser la communication entre instances quartier / ville et ces groupes
représentatifs des jeunes.

La présence d'un vivier d'associations dans une ville est un facteur très
important dans le domaine de la Jeunesse.
Les associations sont des acteurs importants de la vie locale. Elles réunissent
les habitants d'une ville autour d'activités partagées, d'intérêts communs ...
Elles sont présentes sur tous les secteurs de la vie de la ville : les sports et les
loisirs, la culture, l'action sociale et la solidarité, l'enfance, la santé ...
Appuyées par un réseau de bénévoles, qui y investissent, leur temps et leur
envie de faire, ces associations sont une des clés de la dynamique Jeunesse.

Une mise en parallèle a pu être faite entre le nombre d'associations et


l'impulsion donnée aux projets jeunesse dans une même ville. A Fougères, 150
associations agissent en direct sur les projets de vie de la ville. Beaucoup de
ces associations ont été impliquées dans l'organisation du "Mai de l'Enfance".
La ville de Pessac regroupe 400 associations. Ce très fort mouvement associatif
accompagné d'un fort volontarisme des bénévoles et de la population de
Pessac permet d'impulser la dynamique des projets Jeunesse déjà importante
relativement dans cette ville de 50 000 habitants.

- ADHESION DES ELUS ET DES CITOYENS

Une condition du succès et de la pérennité des actions c'est d'abord, l'adhésion


des élus et celle des citoyens.
Au départ, il faut un Maire dynamique et un adjoint chargé des solidarités
internationales, conscients de l'impact des actions Jeunesse de coopération
décentralisée, non seulement dans les villes en faveur desquelles elles sont
menées, mais également dans leur propre ville.
Un infrastructure administrative légère : un chargé de mission à vocation
horizontale en liaison étroite avec les services municipaux traditionnels
concernés suivant le type d'action (service culturel, service social , service
jeunesse ...)
L'adhésion non seulement de la municipalité est nécessaire, mais aussi du
plus grand nombre possible de conseillers municipaux, la situation la
meilleure étant celle d'un concensus avec l'opposition au Conseil Municipal.
La ville de Belfort insiste sur le fort volontarisme du Maire et a fortiori des
élus à dynamiser ce secteur Jeunesse.
Cependant, cette adhésion des élus n'a pas toujours été vérifié lors des
entretiens. Des divergences politiques à la Mairie de Fougères n'ont pas
permis l'accueil des jeunes allemands et anglais des villes jumelles lors du
"Mai de l'Enfance".

39
Il est indispensable que les citoyens eux-mêmes - et pas seulement les acteurs
locaux et les associations concernés - soient conscients de l'intérêt de ces
actions pour sa ville. Il s'agit un problème fondamental de communication.
Cette implication des jeunes a été constatée dans les villes de Fougères
notamment. Les enfants et jeunes de cette ville sont acteurs de l'opération. Ils
travaillent en coulisse sur un projet commun. Tous sont animés d'une même
passion, celle de créer et de construire une Europe de la solidarité.
Plusieurs villes estiment que l'implication de la population aux actions du
jumelage est un élément facilitateur pour développer les actions Jeunesse de
coopération décentralisée. Cette implication peut se faire par une promotion,
une sensibilisation des actions menées par la ville.
La ville de Belfort souligne qu'une approche par quartier est nécessaire dans
un premier temps, pour évaluer les besoins des jeunes. Le second stade
permettra une globalisation des actions Jeunesse vers des projets de
coopération décntralisée.

L'adhésion de nouvelles équipes municipales au secteur de la Jeunesse


passent par la création de postes.
L'équipe municipale de Fougères a pris conscience des problèmes de petite et
moyenne délinquance au sein de la ville ce qui a permis la création d'un
poste d'adjoint à la Jeunesse.

Plusieurs villes insistent sur l'implication et la ténacité d'une personne


"pivot" dans la dynamisation des projets Jeunesse. Le montage des projets se
fait souvent sans appui ou aide officielle. Plusieurs entretiens vont dans ce
sens : c'est l'investissement individuel qui crée les projets selon notre
interlocuteur à Boulogne-Billancourt.
A Pessac, les initiatives viennent de la motivation d'universitaires et des
bénévoles du Comité de Jumelage.

- HIERARCHIE DÉCISIONNELLE

Plusieurs villes insistent sur l'importance que les actions Jeunesse échappent
le moins possible à la Mairie. Moins centralisatrice, la Mairie se doit d'être
plutôt rassembleuse (en terme d'informations qualitatives). A travers, les
différents entretiens, un constat apparaît celui de l'existence d'une
autonomie de part et d'autre des divers partenaires avec une cohérence
donnée par la Mairie dans le cadre des jumelages.
La ville de Belfort insiste sur l'importance d'une politique de terrain, proche
des besoins des jeunes et qui ne serait pas sous-estimée par rapport aux
décisions plus politiques du sommet, l'ensemble de ces acteurs travaillant en
concertation étroite.
Un élément important est l'existence d'un interlocuteur bien identifiable
rsponsable des projets Jeunesse de coopération décentralisée. La création
récente d'un secteur Relations Internationales, au sein de la Mairie d'Arcueil
permet de structurer les projets de coopération décentralisée.

- UNE FORTE VOLONTÉ DE DÉVELOPPER CES PROJETS JEUNESSE DE


COOPÉRATION DÉCENTRALISÉE

Plusieurs villes se disent très motivées par la dynamisation de ces projets. Il


s'agit de la ville de Quétigny dont la motivation apparaît à travers ce
paragraphe :

40
« L'avenir des jumelages passe par la jeunesse. Il est très important de
soutenir les projets jeunesse pour permettre aux jeunes de découvrir ce qui
est autour d'eux : l'Europe, l'Afrique ... La prise de conscience de leur milieu
ne doit pas se résumer seulement aux difficultés quotidiennes. Un jeune doit
voyager pour découvrir, pour pouvoir juger, apprécier, s'engager. Les
jumelages peuvent être le moyen d'y contribuer.»
La ville de Belfort souligne la forte motivation des acteurs tant institutionnels
qu'associatifs et également la grande demande des jeunes pour la réalisation
de ces projets Jeunesse.
Cette capacité des jeunes à se responsabiliser est présente aussi dans la ville
de Boulogne-Billancourt.

IV.2 - Difficultés

IV.2.1 - Tableau récapitulatif

DIFFICULTÉS Nombre de % des villes


villes ayant
répondu
Manque d'information 28 43
- / lignes de financements 11 16

- / partenaires potentiels 15 21

- / projets Jeunesse de coopération 4 6

décentralisée au niveau des


collectivités
Manque de budget, de moyens 20 30
Manque de collaboration de 4 6
l'Education Nationale
Manque de proximité orale des 4 6
instances européennes et nationales
Flou des objectifs 3 5
Manque de jeunes au sein des 3 5
Comités de jumelage
Manque de communication au sein 2 3
de la population locale, au sein de la
population jeune
Mauvaise connaissance de la 1 2
population locale jeune
Total des réponses 65 100
Total des villes contactées (entretien 31
+ courrier)

IV.2.2 - Analyse qualitative

@ MANQUE DE BUDGET

41
Parmi l'ensemble des réponses (30 villes contactées), 30 % des villes
soulignent le faible budget consacré aux actions Jeunesse de coopération
décentralisée. Un budget faible ne permet donc pas de fixer comme domaine
prioritaire le secteur Jeunesse.
Ce manque de budget est lié à l'absence d'un secteur Jeunesse coopération
décentralisée qui est souvent englobé dans le service Relations
Internationales. Ce constat est fait par la ville de Bordeaux.
De plus, la ville de Lille souligne que les subventions sont souvent plus
facilement accessibles aux associations qu'à une municipalité du fait de l'idée
même que l'on se fait du budget d'une municipalité a priori important.

Ce manque de budget a été noté comme une difficulté dans les villes qui
- ont l'expérience des projets Jeunesse de coopération décentralisée :
C'est la cas notamment des villes de Fougères ("Mai de l'enfance"), de Saint-
Brieuc (rencontres de jeunes avec la Tunisie) .
- ont une volonté d'impulsion de leurs projets par rapport à l'année
précédente :
C'est le cas des villes de Pessac (projet de renforcement de la francophonie en
Roumanie), d'Arcueil (projet de rencontres de jeunes d'Afrique du Sud), de La
Roche-Sur-Yon (Projet de placement de jeunes en formation professionnelle)
ou d'Argenteuil (volonté de développer leurs échanges scolaires et
rencontres de jeunes)
La ville d'Argenteuil pose l'obstacle fréquent des moyens financiers pour elle
et ses villes jumelles qui peuvent rarement venir en France.

Les villes n'ayant pas d'ambitions particulières pour mener des projets
jeunesse de coopération décentralisée ne sollicitent pas, de fait, des
financements complémentaires. C'est le cas des villes de petite ampleur
menant souvent exclusivement des échanges scolaires. Il peut s'agir aussi
d'une ville comme Bordeaux qui réalise des projets dans une perspective de
continuité. Elle sollicite donc des financements en fonction de l'ambition de
ses projets Jeunesse.

- LE MANQUE D'INFORMATION

43 % des villes mettent en avant le manque d'information comme une des


difficultés importantes. Les villes de grande ampleur (Bordeaux, Lille, Brest
notamment) indiquent que ce manque d'information se ressent peut-être
encore plus au sein de grandes villes où la communication ne circule pas
encore bien entre les différents services.

- MANQUE D'INFORMATIONS PAR RAPPORT AUX LIGNES DE


FINANCEMENTS, ET À LA RECHERCHE DE FINANCEMENTS
COMPLÉMENTAIRES

La ville de La Roche-Sur-Yon souhaite connaître les procédures et critères


d'évaluation pour l'attribution de subventions.
La ville de Laval pose les questions : comment définir le projet avec assez de
précision pour obtenir des financements ? A qui et quand doit-on adresser le
projet pour espérer une aide financière en temps voulu ?
La ville de Fougères souligne le manque de connaissance par rapport aux
règles du jeu et souhaite obtenir des informations sur les délais et conditions
pour obtenir des subventions au niveau national et européen.

42
La ville de Pessac souhaite connaître les critères d'aide du Ministère français
des Affaires Etrangères, de l'Union européenne et des services culturels de
l'Ambassade de France en Roumanie.

- MANQUE D'INFORMATIONS PAR RAPPORT AUX PARTENAIRES


POTENTIELS

La ville de Saint-Médart-En-Jalles souligne le manque de clarté par rapport


aux compétences propres des partenaires potentiels, le manque d'appui, de
conseil pour le montage des dossiers. Cela est d'autant plus vrai pour des villes
de petite ampleur et isolées.
La ville d'Arcueil indique son manque de connaissances pour traiter avec les
Ministères, les autorités. Les seuls appuis viennent des services techniques de
la ville d'Arcueil. Arcueil insiste sur la difficulté plus grande encore de
trouver des partenaires sur certains pays et en l'occurence en Afrique du
Sud.
Les villes de Pessac et La Roche-Sur-Yon posent les mêmes difficultés du fait à
l'absence d'un partenaire précis centralisateur capable de repérer un réseau
de partenaires potentiels.
Il est à noter l'absence encore importante d'interlocuteur identifiable
travaillant sur les projets jeunesse de coopération décentralisée. Cette
dispertion des responsabilités ne facilite pas la constitution d'un réseau de
partenaires.

- MANQUE D'INFORMATIONS PAR RAPPORT AUX PROJETS


JEUNESSE DE COOPÉRATION DÉCENTRALISÉE MENÉS PAR LES
AUTRES COLLECTIVITÉS ÉTRANGERES

Plusieurs villes émettent le souhait de connaître les projets menés par les
autres collectivités françaises. Les villes de La Roche-Sur-Yon et
d'Hérouville-Saint-Clair soulignent leur besoin d'échanges d'expériences
avec d'autres villes menant des projets Jeunesse de coopération décentralisée.
La ville d'Arcueil insiste sur la nécessité de connaître d'autres collectivités
travaillant sur l'Afrique du Sud. Notre interlocuteur envisage à moyen terme
de mettre en place un colloque franco-africain pour découvrir les
expériences communes des collectivités locales en Afrique du Sud et
permettre ainsi de développer des réseaux de partenaires et de compétences.
La ville de Laval regrette elle, que chaque Comité de jumelage mène ses
projets Jeunesse à son idée. Elle demande la définition sommaire des projets
déjà réalisés pour aider les autres Comités dns leur démarche.
Une très grande majorité de villes soulignent l'absence de collaboration voir
de relations avec des villes même proches géographiquement. Une ville
phare et donc très sollicitée comme Bordeaux privilégie ses jumelages et noue
peu de contacts avec les villes avoisinantes , Pessac, Saint-Médart-En-Jalles
ou Carbon-Blanc notamment. Ces villes de petite ampleur parlent de volonté
de "chasse gardée" des grandes centres urbains, par rapport à leur réseau de
partenaires et compétences. Les seules collaborations se font entre villes de
petite et ampleur identique, cependant elles restent très faibles.

- MANQUE DE COMMUNICATION AU SEIN DE LA POPULATION, DES


JEUNES

43
Les villes de Pessac et Boulogne-Billancourt soulignent les difficultés des
jeunes désirant monter un projet d'obtenir des bourses. Leur motivation et
volonté sont souvent freinées par un manque de communication dans les
établissements scolaires.
La ville de Bordeaux souligne la résistance et la mauvaise perception de la
population à l'international. Ce manque d'implication semble être lié à un
manque de communication des activités internationales au sein de la
population. L'international est trop souvent synonyme de gaspillages par les
habitants d'une ville.
La ville de Brest souligne ce manque de communication entre services de la
Mairie. Le service Relations Internationales semble ne pas avoir
connnaissance de projets jeunesse de coopération décentralisée, au sein du
service Jeunesse.
Le manque de communication peut engendrer un blocage de la part des élus
au niveau financier. Un projet de chantier d'insertion à l'étranger peut en
effet, susciter des jalousies car cette action sera comprise comme un voyage
plus touristique qu'une opération de solidarité.

- MANQUE DE COLLABORATION AU SEIN DE L'EDUCATION


NATIONALE

La ville de Fougères souligne le manque de d'intérêt et de dynamique au sein


de l'Education Nationale (lycées surtout et beaucoup moins les écoles
primaires) pour initier des projets jeunesse de coopération décentralisée.
Fougères ajoute la lenteur de leurs procédures très administratives et le
manque de collaboration de l'Education Nationale avec d'autres réseaux (DRJS,
Mairies, Associations ...) peu habitués au travail en partenariat.
Les entretiens avec les villes de Boulogne-Billancourt et de Pessac vont dans
le même sens. « Le rôle et la vocation des professeurs n'étant pas de
promouvoir les projets Jeunesse, ils s'en désintéressent donc ! »

- MANQUE DE PROXIMITE ORALE AVEC LES INSTANCES


NATIONALES ET EUROPEENNES

L'interlocuteur rencontré à Saint-Brieuc (Directeur de la MJC) souligne


l'absence d'un interlocuteur facilement identifiable au sein des instances
européennes. C'est un espagnol qui a donné les informations sur les
financements européens ! La personne pose aussi le problème du centralisme
français c'est-à-dire la nécessité de passer par l'échelon national pour
arriver à Bruxelles. Faciliter la régionalisation par la mise en place d'un relai
régional direct permettrait de court-circuiter cet échelon national.
Notre interlocuteur parle de procédure administrative lourde, d'un
calendrier trop rigide. Ces difficultés sont d'autant plus gênantes qu'il s'agit
de projets menés dans le secteur de la jeunesse. Les projets dans le domaine de
la Jeunesse nécessitent des actions rapides. Il existe donc souvent un décalage
entre la demande de terrain, les besoins des jeunes et les procédures
administratives européennes qui nécessitent une construction, une
maturation du projet.
La ville de Bordeaux souligne aussi le décalage total entre les intérêts
européens et locaux. Les projets Jeunesse se font dans une perspective de
court terme tandis que les projets européens nécessitent un projet précis qui
demande un montage de dossier et donc du temps. De plus, notre interlocuteur

44
interroge : est-ce vraiment nécessaire de se lancer dans un programme
européen, pour quelques milliers de francs ?

La ville de Pessac souligne elle aussi, le manque d'échange oral entre


partenaires et en particulier avec Bruxelles.
La ville de La Roche-Sur-Yon souligne les difficultés rencontrées lors du
montage du dossier européen LEONARDO. La nécessité de s'inscrire dans un
cadre précis, les délais de dépôts du dossier, le caractère très administratif des
instances européennes, le manque de disponibilité des responsables du
programme sont autant de lourdeurs et difficultés à contourner pour espérer
un financement européen pour une ville française comme La Roche-Sur-
Yon.

Outre ces difficultés concernant les possibilités de co-financements


européens, la complexité de l'Office Franco-Allemand pour la Jeunesse a été
avancée par quelques villes.
La ville de Lille souligne la rigidité et la sélectivité des critères d'attribution
des financements et les problèmes de calendrier très stricts de l'OFAJ, pour un
bénéfice toute somme très limité. Le cadre de ces échanges est très prècis,
seuls les échanges de jeunes purs et simples sont concernés sans qu'il n'y ait
aucune possibilité d'autre manifestation.

Au vu de ces difficultés, une grande majorité des villes préfèrent fonctionner


avec des financements plus locaux . Le travail engendré pour le montage de
ces dossiers européens en vue d'un financement plus qu'hypothétique rebute
une majorité de villes. La volonté des villes est liée aussi au manque
d'ambition des projets Jeunesse de ces villes.

- FLOU DES PERSPECTIVES QUANT À LA RÉALISATION DES PROJETS


JEUNESSE DE COOPÉRATION DÉCENTRALISÉE

Ce flou des orientations est liée

à la proximité des élections municipales.


Les priorités sont définies cet automne dans plusieurs municipalités. C'est le
cas dans les villes d'Epinal, de Fougères, Boulogne-Billancourt, Brest, Belfort
ou Bordeaux notamment. La réorientation des objectifs est liée à
l'organisation structurelle des jumelages (le pilotage des projets par la Mairie
étant le système le plus sensible à un changements des objectifs Jeunesse).

à l'absence d'un interlocuteur identifiable pour les projets Jeunesse de


coopération décentralisée et au manque de structure adaptée aux actions
Jeunesse coopération décentralisée. C'est le cas à Brest où les conflits entre
associations accroissent les difficultés pour la fixation d'objectifs clairs quant
aux projets.

La ville de Belfort souligne l'absence d'un cadre de référence à une politique


jeunesse de coopération décentralisée. L'inexistence d'une base contractuelle
d'objectifs, de méthodes concrètes d'intervention bloque toute volonté forte
des acteurs à prendre des initiatives dans le domaine de la Jeunesse.

- MAUVAISE CONNAISSANCE DE LA POPULATION LOCALE JEUNE

45
La ville de Belfort insiste sur son manque de données concernant les besoins,
les attentes des jeunes de Belfort en terme quantitatifs et qualitatifs. Notre
interlocuteur (Service Jeunesse de la Mairie) souhaite connaître les attentes
de sociabilisation des jeunes, les besoins des jeunes en difficulté.

- MANQUE DE JEUNES AU SEIN DES COMITÉS DE JUMELAGE

Ce constat a été fait dans quelques Mairies. Le Comité de Jumelage de


Plougastel-Daoulas insiste sur la présence très importante des jeunes et
universitaires dans un Comité de Jumelage pour dynamiser les échanges
Jeunesse. La ville d'Yzeure souligne aussi le manque évident dans un Comité
de Jumelage, de jeunes gage pour l'avenir .

BLOCAGE DES PARTENARIATS DUS AUX AMBITIONS


INDIVIDUELLES ET ENJEUX DE POUVOIRS

V - COMMENTAIRES ET RECOMMENDATIONS

V.1 - Commentaires

V.I.1 - Réponses aux questions suivantes

@ Le réseau des jumelages peut-il constituer un moyen pour les jeunes de


mener des projets d'envergure internationale tout en impliquant une
responsabilité au niveau local ?

-Parmi l'ensemble des réponses, 18 villes répondent oui, 9 villes ne


s'expriment pas et une ville répond de façon nuancée.

Le réseau des jumelages peut constituer un moyen pour les jeunes de mener
des projets d'envergure internationale et européenne tout en impliquant une
responsabilité au niveau local dans la mesure où :
- des axes de travail sont définis au sein du réseau jumelage (Laval),
- les adultes offrent un cadre d'action permettant aux jeunes de structurer
une expérience significative, et d'y donner sens (Argenteuil),
- les responsables du jumelage s'investissent individuellement (Boulogne-
Billancourt). Une majorité d'interlocuteur insiste sur la qualité des personnes
encadrant les jeunes, comme facteur essentiel de la réussite des opérations
d'échange.

Il semble donc fondamental que les jeunes puissent situer leur action dans
l'histoire du jumelage. Cela permet aussi de situer leur rôle. Les jeunes
représentent pendant la durée de leur séjour leur ville d'origine et le

46
jumelage. Les jeunes sont des ambassadeurs mais aussi des "acteurs" dans le
cadre d'un plan de développement.
Le jumelage paraît être particulièrement favorable à l'accueil d'actions ayant
une dimension éducative en direction de la jeunesse. En effet, l'intervention
d'acteurs locaux dans le domaine des échnges internationaux, permet
d'accéder à une approche directe, sensitive du monde, contrepoint à une
connaissance "télévisuelle", voire même "virtuelle" de l'actualité ...

La réponse de la ville de Saint-Herblain va dans ce sens : "Dans nos projets,


les jeunes travaillent plusieurs mois à l'avance. Ils en définissent eux-même
le contenu. L'échange pluriel sur le terrain est l'aboutissement du travail.
Les jeunes sont responsables du projet".

Notre interlocuteur à Quétigny souligne qu'un échange de jeunes passe


obligatoirement par une sensibilisation et une préparation du groupe. La
responsabilité du groupe ainsi que celle du personnel permanent est réelle
dans ces projets et ces échanges.
Des stages internationaux d'étudiants ont été fournis à Epinal par
l'intermédiaire du jumelage, pendant la période estivale.
Les projets Jeunesse à La Roche-Sur-Yon (notamment le projet d'échanges de
stagiaires en formation professionnelle dans le cadre du réseau REve) ont
pris forme en s'appuyant sur le réseau des jumelages (recherche de stages en
entreprises).
La ville de Bordeaux souligne que le réseau des jumelages permet une
ouverture des jeunes sur l'Europe, de leur préparer l'avenir et de leur donner
un acquis professionnel.

La ville de Pessac nuance ces appréciations. Notre interlocuteur souligne que


le Comité de jumelage se cantonne dans des activités souvent traditionnnelles
éloignées de projets Jeunesse ambitieux. L'initiative des actions Jeunesse part
plutôt des associations qui nouent et dynamisent des réseaux de partenaires et
de compétences.
Le dynamisme d'un réseau de jumelage dépend en effet, de différents facteurs
:
- dynamisme des acteurs concernés
- fréquence et régularité des rencontres entre les partenaires
- efforts menés en matière de contractualisation
- implication des bénévoles, des services municipaux ou d'associations
partenaires, pour contribuer par exemple à rechercher des co-financements.

@ Les projets de coopération décentralisée peuvent-ils être considérés comme


des supports d'insertion des jeunes en difficulté ? Communiquent-ils une
image valorisante des jeunes ?

Parmi les réponses, 16 villes répondent oui et le reste ne s'exprime pas faute
d'expériences dans le domaine de l'insertion des jeunes. Le Conseil Général
des Charentes Maritimes a actuellement comme relai, exclusivement des
établissements scolaires.

Les projets de coopération décentralisée peuvent être considérés comme des


supports d'insertion des jeunes en difficulté. Il faut prendre en considération
certains éléments :
- les projets doivent être bien préparés, encadrés ; le projet éducatif doit être
explicite et précis quant aux objectifs (Orléans),

47
- un énorme travail de préparation et surtout de suivi doit exister pour que
ces projets soient supports d'insertion (Quétigny).
- ces projets doivent mixer des publics en difficulté et des jeunes sans
problèmes particuliers (Saint-Herblain).

Plusieurs entretiens de villes vont dans ce sens :


Les projets d'insertion peuvent être bénéfiques et valorisant pour les jeunes
ainsi qu'envers la société (Quétigny). La ville d'Hérouville-Saint-Clair
souligne que le projet mené au Sénégal permet un développement chez les
jeunes des notions d'"acteurs" et de citoyenneté, c'est aussi un moment de
rupture nécessaire pour des jeunes en difficulté d'insertion.
Notre interlocuteur à la mairie de La Roche-Sur-Yon souligne que ces projets
d'insertion communiquent non seulement une image valorisante des jeunes
mais ils représentent aussi une réelle expérience enrichissante pour ces
jeunes : découverte et ouverture sur le monde, apprentissage de la vie
collective.
Notre interlocuteur à la Maison des Jeunes et de la Culture de Saint-Brieuc
indique que des projets d'insertion des jeunes défavorisés en Tunisie
permettent de valoriser les pratiques de quartier, de travailler sur l'action
éducative, l'insertion sociale, l'insertion professionnelle, la prévention de la
délinquance ... Les objectifs de ces projets d'insertion sont de favoriser
l'interculturalité, la citoyenneté dans un esprit de tolérance et sur une base
de réciprocité et d'échange et non d'assistanat humanitaire.

@ La dynamique de mise en place de projets Jeunesse de coopération


décentralisée permet-elle réellement de susciter des partenariats entre
collectivités et associations locales ?

Parmi les réponses, 14 villes répondent oui, deux villes sont plus nuancées
dans leur affirmation et le reste ne se prononce pas.

La dynamique de mise en place des projets Jeunesse de coopération


décentralisée permet de susciter des partenariats entre collectivités et
associations. Notre interlocuteur à Quétigny souligne que les associations
locales et de jeunes en particulier ou touchant des jeunes (associations
sportives) sont un des uniques moyens pour sensibiliser les jeunes. Les
projets Jeunesse sont un des moyens d'enclencher la dynamique.

Des recommendations sont faites par les villes lors des entretiens :
- cette dynamique entre associations et collectivités est possible moyennant
une information sur des projets déjà réalisés, le bulletin d'information y a
son rôle à jouer
- une formation des responsables de projets doit aller dans le sens de ce
partenariat entre associations et collectivités (Angoulême),
- cette dynamique doit se faire sur le long terme (Saint-Herblain).
Notre interlocuteur à Arcueil indique que les associations ont peu l'habitude
de travailler ensemble, ceux sont les réunions qui provoquent un travail en
commun.
La ville de Pessac souligne la nécessité de créer un partenariat. Cependant,
notre interlocuteur pose le problème d'une structuration rigide des relations
entre associations et collectivités qui pourrait diminuer la dynamique des
projets Jeunesse . Cependant, les exemples observées nous permettent de dire
que le risque de formalisme excessif des échanges de jeunes semble fort
éloigné dans les projets jeunesse.

48
@ Le fait de participer à des projets de coopération entre villes européennes
est-il un moyen pour les jeunes d'acquérir une vision européenne, ouverte,
responsable et solidaire ?

Parmi l'ensemble des réponses, 17 villes répondent oui, le reste des villes ne
se prononce pas.

La ville d'Angoulême souligne que tous leurs projets tendent à cette


ouverture, mais qu'une structure de concertation européenne manque
encore à ce jour. La ville de Saint-Herblain indique l'importance de
l'implication des jeunes en amont de ces projets.
La ville d'Hérouville-Saint-Clair indique que les classes européennes montés
avec des partenaires allemands permettent de mieux appréhender l'Europe et
ses partenaires.
Notre interlocuteur à Bordeaux souligne que les projets de coopération
décentralisée permettent la construction de l'Europe, le maintien de la paix,
la solidarité, la cohésion entre jeunes et une meilleure connaissance entre
jeunes de pays européens : la connaissance apporte la tolérance.
La ville de Fougères entend par l'organisation du "Mai de l'enfance",
préparer les enfants et jeunes à leur futur rôle de citoyen, contruire l'Europe
de la solidarité, faire émerger la nécessité d'une culture universelle de paix et
vivre la paix au quotidien pour l'avenir de la terre. Les inspirateurs du "Mai
de l'enfance" évoquent leur démarche sur le thème de la terre et la paix pour
une citoyenneté planétaire. Les actions Jeunesse menées par la Boulogne-
Billancourt ont pour objectif la découverte d'autres cultures, d'autres
mentalités pour faire disparaître certains préjugés vis-à-vis des pays
européens.
La ville d'Epinal indique que le Comité de jumelage voit des demandes de plus
en plus nombreuses pour participer à des projets de coopération ce qui
justifie l'engouement des jeunes pour les projets en Europe.

49
V.I.2 - Attentes des villes

DES ATTENTES VIS-À-VIS DE CITÉS UNIES FRANCE

Les municipalités rencontrées expriment le besoin


d'un interlocuteur bien identifiable et d'un partenaire privilégié
dont le rôle serait

* la centralisation de l'information
Cités Unies France est une structure d'information mais aussi de coordination
à la fois inter-ministérielle, inter-associative et inter-projets. Ce sera donc le
rôle de Cités Unies France, structure Animation Jeunesse d'orienter les villes
et les conseiller en offrant aux villes adhérentes des services de qualité :
- mise à disposition de fiches techniques régulièrement actualisées
(partenaires techniques, lignes de financements possibles ...)
- diffusion d'un bulletin liaison Jeunesse
- élaboration d'une plaquette clarifiant les compétences propres des
partenaires et les possibilités de financements.
Plusieurs villes insistent sur la nécessité que cette information et les
réponses données par CUF soient rapides et claires en lien avec les besoins et
attentes des jeunes.

* l'accompagnement des actions en cours :


- conseils, formation
- appui technique au montage des projets

* la mise en place d'un partenariat entre villes, voir villes et régions

* la mise en place d'un partenariat entre les différents acteurs travaillant


sur la Jeunesse.
Ce souhait est formulé à plusieurs reprises notamment sur certaines zones
géographiques (Asie, Afrique du Sud ...).

* l'organisation de réunions d'information à partir de l'identification des


réseaux Jeunesse des villes par secteur géographique
De nombreuses villes sont trés demandeuses d'échanges d'expériences oraux
avec d'autres collectivités.

* la réalisation d'un suivi méthodologique des projets Jeunesse des


collectivités territoriales
Plusieurs villes souhaitent une proximité de terrain et implication de CUF aux
projets menés par les collectivités. CUF devra créer le besoin et dynamiser les
projets Jeunesse de ces collectivités dans une perspective de développement
durable et continu de long terme.

UN DÉSIR DE PARTENARIAT INTERNE AU SEIN DE LA


VILLE

* l'institution communale

L'adaptation communale doit viser notamment :


- à prendre en compte et à intégrer à la réflexion et à l'action tous les acteurs,
au sein de l'institution, ayant un rôle à jouer dans la politique internationale

50
conduite : services de l'urbanisme, de l'environnement, social, de la culture,
des sports, de la communication ...
Plusieurs villes souhaitent impliquer encore plus les populations à la mise en
oeuvre de ces projets Jeunesse.

- à établir une coordination entre les différents élus chargés des sports, de
l'éducation, de la culture, des relations internationales, de l'économie ...

- à intégrer des fonctionnaires choisis pour leur profil international


(compétences) et leur disponibilité, c'est-à-dire des fonctionnaires motivés
par l'action conduite.

* Un partenaire essentiel : les personnels de l'Education Nationale

Peu cités par les élus, les personnels de l'Education Nationale ont un rôle
essentiel à jouer dans la mesure où ils sont en contact quotidien avec les
jeunes générations qui feront l'avenir.
Ce rôle essentiel est celui de médiateur entre le monde et les jeunes, afin que
ces derniers soient sensibilisés aux enjeux humains, culturels, qui sous-
tendent les relations entre pays et dont la complexité conduit à une
interdépendance mondiale.
Ces objectifs sont partagés par les élus (le nombre d'actions en direction de la
jeunesse en témoigne), et la regroupement des énergiies serait le facteur
d'une plus grande efficacité. A l'heure où chaque établissement scolaire
élabore son projet, la municipalité est un partenaire privilégié pour inscrire
à ce projet la dimension internationale.

UN DÉSIR DE PARTENARIAT AU NIVEAU NATIONAL

Plusieurs villes souhaitent une coordination avec les différents organismes


impliqués dans les projets Jeunesse de coopération décentralisée.

UN DÉSIR DE SORTIR DU COUP PAR COUP

L'ensemble des villes interrogées n'ont pas de politique précise à moyen et


long terme. Les collectivités souhaitent dépasser les actions traditionnelles,
ponctuelles et dispersées pour s'orienter vers des projets plus ambitieux, sur
une perspective de long terme.

UN DÉSIR DE FORMATION

Plusieurs villes demandent une formation concernant le montage de dossiers


de financements

51
V.2 - Recommendations

* La méthodologie des projets Jeunesse est connue et fixée.


La Direction de la Protection Judiciaire de la Jeunesse a édité un guide en mai
1995, en collaboration avec la Délégation à l'Insertion des Jeunes sur les
actions de développement et la Délégation Interministérielle à la Ville. Cette
évaluation se décompose en trois parties :

- la synthèse du rapport comprenant une grille d'indicateurs visant à


mesurer les effets en terme d'insertion et un modèle d'outil d'évaluation des
opérations associant insertion des jeunes et solidarité internationale.

- le rapport décrivant
. la démarche méthodologique,
. . les opérations "insertion/solidarités",
. . une analyse sur l'outil d'insertion que représentent la
coopération développement et l'aide humanitaire,
. des éléments méthodologiques pour le montage d'une opération.

- des études de cas portant sur 12 actions représentatives.

La méthodologie des projets Jeunesse est fixée, le cadre d'un projet est connu
en amont et en aval. La politique nationale de prise en charge de la jeunesse
délinquante et de la jeunesse en danger est appliquée par 13 directions
régionales et, sous leur autorité par 100 directions ou services
départementaux.
Cette évaluation a donc été diffusée au niveau local et régional.

MISE EN PLACE D'UN PARTENARIAT ENTRE ACTEURS

@ un partenariat au niveau national pour descendre vers le


régional
Il est nécessaire d'établir une concertation entre les différents ministères
concernés par les projets Jeunesse (Ministère de la Coopération, de la
Jeunesse et des Sports, des Affaires Etrangères, de la Justice etc...) pour une
ligne d'action et de travail identique.
Des assises pourraient être organisées au niveau national entre instances
nationales des différents organismes impliqués dans ces actions.
Ces assises permettraient dans un second temps une entente locale des
délégués régionaux.

Organisation d'une Assemblée Générale au niveau national en regroupant les


interlocuteurs -
Objectifs :
- Concertation nationale qui effacera les enjeux de pouvoirs et politique
politicienne
- Décision d'axes de travail, de perspectives pour un partenariat durable et
construit au niveau national puis local.

52
*Partir des expériences de partenariat d'une région pour
favoriser ce type de concertation dans les autres régions

Idée de mobiliser par l'intermédiaire de CUF, les villes de Villejuif, Arcueil, le


Conseil Général du Val de Marne sur des projets éducatifs en Afrique du Sud.
Il existe un partenariat entre les associations, municipalités, organismes.
Idée de choisir 3 ou 4 régions ciblées menant des projets Jeunesse où il existe
un partenariat entre les différents acteurs : Strasbourg
.
CUF pourrait consolider cette collaboration entre partenaires au titre de sa
fonction de "tête de réseau". En 1994, CUF a mis en place des délégations
régionales assurant quatre fonctions :
- appui aux collectivités locales de la région dans le montage et la
présentation des projets auprès des préfectures de région.
- coordination avec les chargés de mission "coopération décentralisée"
auprès des SGAR afin d'aboutir à la mise en oeuvre concertée d'objectifs
cohérents.
- coordination avec les représentants d'autres organisations (APCG et avec les
représentants de la Région afin d'aboutir à des projets globaux impliquant les
différents niveaux de collectivités)
- liaison avec le siège national pour toute question relevant d'un traitement
spécifique.
Ces délégués régionaux sont de véritables animateurs régionaux de la
coopération décentralisée (Régions, Départements et villes).

Organisations d'Assises Décentralisées au niveau régional, réunions de


plusieurs interlocuteurs (délégués régionaux d'associations, ville, DRJS,
établissements scolaires) -

@ Rapprochement entre Cités Unies France et CEMEA à


concrétiser
Démarche conjointe des CEMEA et de CUF
CEMEA organiserait des modules d'expérimentation spécifiques au niveau
national ou régional et conformes à la législation (préparation au BAFD avec
une formation théorique avant et après le séjour et une formation pratique
sur le terrain).
Intérêt des CEMEA : sa décentralisation au niveau régional

@ Partenariat entre villes pour la mise en place d'un réseau

@ Complémentarité des structures Cités Unies France et des DDJS


Essai de mettre sur pied une collaboration dans e traitement des dossiers
concernant les villes jumelées. Appui mutuel à la décision :
Cités Unies France donne son avis sur l'aspect "développement" (au niveau de
la réalisation concrète mais aussi de la capacité de l'échange à favoriser
l'organisation des jeunes dans la commune africaine)
les DDJS donnent leur avis sur l'aspect pédagogique.

53
CONCLUSION

Le rapport-bilan définitif revêt deux aspects :


- analyse d'une problématique,
- document de référence pour les collectivités locales.

Aujourd'hui, la coopération décentralisée se présente comme un outil de


développement. La collectivité locale, lieu d'expression et de dialogue
démocratique, est porteuse d'un savoir-faire en gestion locale, et constitue le
premier échelon d'un renforcement de l'Etat de droit, par la
responsabilisation de tous les acteurs locaux de développement, qu'ils soient
élus ou simples citoyens.
Par ailleurs, les jeunes français manifestent le désir de prendre des
responsabilités dans la vie locale, en particulier ceux qui sont à la recherche
d'un emploi, témoignant ainsi de leur volonté d'insertion sociale.
Et les collectivités locales françaises impliquées dans des actions de
coopération décentralisée, peuvent répondre en partie aux attentes des
jeunes, en leur offrant un cadre.
A partir d'un état des lieux, le rapport-bilan final aura, donc, à démontrer la
pertinence de la dynamique des projets jeunesse de coopération décentralisée
qui se met peu à peu en place, grâce à une analyse fine et détaillée.

Document de référence pour les collectivités locales :

La plupart des partenaires développent leur propre stratégie (suivant une


certaine thématique, dans une zone géographique privilégiée, suivant la
place des jeunes dans le projet, suivant le public visé...). Or, lorsqu'une ville
veut mettre en place son projet de jeunes, il lui faut connaître les bons
interlocuteurs pour travailler efficacement.

Dans tous les cas, il appartient aux initiateurs du projet de connaître les
partenaires et leurs objectifs propres. Certaines lignes de financements
restent assez peu connues des villes. Certains partenaires travaillent déjà
avec des collectivités locales sans que les expériences acquises n'entraînent
une collaboration suivie.

Dans de nombreux cas, les partenaires connaissent peu l'action


internationale des villes françaises. Dans le rapport final, il s'agira donc
aussi d'approfondir les contacts établis pour créer un réseau de compétences
auquel chaque municipalité aura accès pour mener à bien ses projets
jeunesse de coopération décentralisée.

54
ANNEXE

55
ANNEXE 1

UN RESEAU DE PARTENAIRES POTENTIELS

La plupart des partenaires développent leur propre stratégie (suivant une


certaine thématique, dans une zone géographique privilégiée, suivant la
place des jeunes dans le projet, suivant le public visé...). Or, lorsqu'une ville
veut mettre en place son projet de jeunes, il lui faut connaître les bons
interlocuteurs pour travailler efficacement.

Dans tous les cas, il appartient aux initiateurs du projet de connaître les
partenaires et leurs objectifs propres. Certaines lignes de financements
restent assez peu connues des villes. Certains partenaires travaillent déjà
avec des collectivités locales sans que les expériences acquises n'entraînent
une collaboration suivie.

Dans de nombreux cas, les partenaires connaissent peu l'action


internationale des villes françaises. Il s'agit d'approfondir les contacts établis
pour créer un réseau national de compétences auquel chaque municipalité
aura accès pour mener ses projets jeunesse de coopération décentralisée.

1 - AU NIVEAU REGIONAL :
1.1 - La Préfecture de région :

Concernant le cofinancement de projets de coopération décentralisée, les


fonds du Ministère des Affaires Etrangères sont déconcentrés auprès des
SGAR (Secrétariats Généraux à l'Action Régionale).

Les projets déposés par les collectivités locales sont transmis, à l'automne, aux
chargés de mission "coopération décentralisée" auprès des SGAR.

Les SGAR élaborent, chaque année, le programme régional de coopération


décentralisée (circulaire n°187/STE) après une concertation triangulaire
associant les collectivités locales impliquées, les préfets de département et les
préfets de région. Il convient donc de s'enquérir, auprès de ces
fonctionnaires, des orientations et des priorités retenues, avant de déposer
son dossier.

En fin d'année civile, après consultation du Ministère et des ambassades, les


chargés de mission communiquent, aux candidats, un premier avis et un
volume indicatif de financement.

Enfin, les projets sont transmis à un Comité de la coopération décentralisée


présidé par le Directeur de la DGRCST (Direction Générale des Relations
Culturelles Scientifiques et Techniques au Ministère des Affaires Etrangères)
qui délivre un avis définitif favorable, négatif ou assorti de réserves.

Le préfet de région ne peut financer un projet qui a reçu un avis négatif


mais il n'est pas lié par un avis favorable: il est libre d'opérer un choix
personnel parmi les projets retenus et de fixer le montant de cofinancement
à la hausse ou à la baisse.

56
1.2 - Le Conseil général et le Conseil régional :

Les villes peuvent recevoir un appui financier de la part de leur Conseil


général et/ou régional ; tout dépend du niveau d'implication de ces derniers
dans les actions de coopération décentralisée.

Rappel :
- Le Conseil général a compétence pour promouvoir l'animation culturelle et
l'enseignement du premier cycle du secondaire (collèges).
- Le Conseil régional a compétence pour promouvoir la formation
professionnelle continue, l'apprentissage et l'enseignement du second cycle
du secondaire (lycées).

1.3 - Les Directions départementales et régionales Jeunesse et Sports:

Les DDJS et les DRJS bénéficient de crédits d'Etat pour les initiatives locales
qu'elles souhaitent soutenir :
. soit au titre de la déconcentration pour des initiatives locales
. soit au titre des subventions nationales qui seront notifiées à l'issue de la
sélection effectuée par chaque sous-commission mixte bi-latérale.

En résumé, elles participent à la coordination des actions au plan national et


développent un partenariat au niveau local auquel les collectivités locales
dans le cadre de leur projet de coopération décentralisée jeunesse peuvent
adhérer.

Notamment, une délégation de crédits déconcentrés est attribuée aux


Directions pour aider les échanges internationaux de jeunes.

Les critères d'attribution sont les suivants :


. projets présentés par des groupes organisés
. projets présentant un caractère éducatif et original
. nécessité de réciprocité dans l'échange
. vigilance nécessaire sur la fiabilité du projet et les partenaires étrangers
. nécessité d'une préparation préalable (initiation à la culture du pays
partenaire).

Remarque :
Les projets "vacances" sont exclus, ainsi que les échanges scolaires. Par
contre, un certain pourcentage de chantiers de jeunes se déroulant à
l'étranger et répondant aux critères internationaux peut être pris sur ces
crédits déconcentrés.

Les collectivités doivent prendre contact avec leur DDJS au moins un an


avant la réalisation du projet (dépôt des dossiers : vers la mi-septembre,
versement de la subvention : vers la mi-septembre de l'année suivante).
Après réception du dossier (description du projet et budget prévisionnel), la
DDJS le transmet avec avis à la DRJS. Une commission régionale se réunit
généralement fin juin, pour étudier les projets selon les critères sélectionnés
et définit le montant de la subvention accordée.

1.4 - Défi Jeunes :

57
Défi Jeunes est un Groupement d'Intérêt Public. Il propose une bourse aux
jeunes de 18 à 25 ans menant un projet dans n'importe quel domaine.
En 1993, 20 % des financements concernaient des programmes de solidarité.
Une cinquantaine de projets de solidarité internationale ont bénéficié de la
Bourse Défi Jeunes.
Défi Jeunes est en relation étroite avec le Ministère de la Jeunesse et des
Sports et les ramifications dont il dispose dans le domaine public mais aussi
privé permettent aux jeunes d’accéder aux contacts nécessaires pour aborder
le monde de l’entreprise et des partenaires sociaux.
Défi Jeunes est une structure décentralisée. Dans chaque département, il
dispose d'une antenne locale.
Le but de Défi Jeunes est de favoriser l’initiative des jeunes, tout en leur
permettant de bénéficier d'un soutien durant le montage de leur projet sous
la forme de Chèques Conseils Formation (CCF). Certaines formations se font en
partenariat avec la Ligue de l'Enseignement (département humanitaire).

L’objectif de Défi Jeunes, lors de sa création par le Ministère de la Jeunesse et


des Sports, est de favoriser l’acte d’entreprendre chez les jeunes. Le projet
doit se faire en collaboration avec des entreprises, des collectivités locales ou
une association, car il doit s'insérer dans un tissu financier réaliste. C'est sur
la base de ces principes que l'attribution des bourses est décidée.

Les bourses sont attribuées par un jury régional composé de personnalités de


la vie économique, culturelle et sociale qui se réunit deux fois par an. Le
montant de l’aide peut varier de 10 000 à 50 000 F selon la nature du projet.

Les jeunes doivent déposer leur projet à la Direction Départementale de la


Jeunesse et des Sports. A ce stade, ils peuvent recevoir un Chèque Conseil
Formation pour les aider dans le montage du projet, ils doivent ensuite
rechercher un parrainage (entreprise ou collectivité locale), puis un jury
régional décide de l’attribution d’une bourse Défi jeunes.

Concernant la date de dépôt des dossiers, le jury Défi Jeunes se réunit


plusieurs fois chaque année. Il faut donc contacter la Direction
Départementale Jeunesse et Sports pour connaître les dates d'introduction des
dossiers dans chaque département.

1.5 - La Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) :

Ce sont des services extérieurs du Ministère de la Culture. Sous l'autorité du


préfet de région et des préfets de département, les DRAC sont chargées de la
mise en oeuvre adaptée au contexte régional des priorités définies par le
ministre et de l'animation de l'action culturelle de l'Etat en région.
Elles exercent en outre une fonction de conseil auprès des collectivités
locales et des acteurs de la vie culturelle et assurent la cohérence des
interventions publiques dans le développement culturel.

Concernant le cofinancement des projets de coopération décentralisée, les


subventions accordées restent très ponctuelles. Jusqu'à présent, elles n'ont
été attribuées que pour des projets concernant des villes frontalières
(notamment, en Alsace et en Allemagne).

1.6 - Opération Prévention Eté Solidarité Internationale :

58
L'OPE-SI, programme initié par le Ministère de la Coopération, permet à des
jeunes de 17 à 25 ans inscrits dans des dispositifs d'insertion sociale et
professionnelle de participer à des actions de solidarité internationale en
Afrique.
Les moyens mis en oeuvre au titre de cette opération, dans les 29
départements relevant directement des Opérations Prévention Eté, sont
destinés également aux jeunes dont le projet est intégré dans un programme
de développement social urbain.

Des projets présentés par des collectivités territoriales peuvent faire l'objet
d'un soutien financier au titre de la coopération décentralisée. L'aide
attribuée est destinée au financement des dépenses locales de projets de
développement, à l'exclusion des frais de voyages internationaux. Des actions
de sensibilisation ou d'éducation au développement, mises en oeuvre par les
jeunes à leur retour en France, peuvent également bénéficier d'un soutien
dans la limite de 10 % du budget global de l'opération de développement.

La procédure à suivre est la suivante :

. dépôt du dossier en Préfecture de département


. examen du projet par la cellule départementale OPE
. transmission du projet par le Préfet au Ministère de la Coopération
. soumission pour avis consultatif du projet au Comité d'Examen paritaire
. communication à l'organisme demandeur, dans un délai de deux mois, de la
décision du Ministère de la Coopération.

1.7 - Le Fonds d'Action Sociale :

Le Fonds d'Action Sociale (FAS) pour les travailleurs immigrés et leurs


familles est un établissement public national à caractère administratif, créé
en 1958.

Le FAS est une structure dont l'originalité s'est révélée avec sa


déconcentration à partir de 1984. Il contribue à mettre en oeuvre la politique
d'intégration, en finançant plus de 4000 organismes qui mènent des actions
sur le terrain et en assurant une véritable coordination administrative entre
les différents intervenants publics et privés, plus particulièrement au sein
des 18 régions gérées par les délégations régionales.

Concernant les procédures de financement, les services centraux et


régionaux du FAS instruisent les dossiers afin de préparer les décisions du
Conseil d'Administration, des Commissions régionales, du Directeur ou du
Délégué régional, selon les cas.
Cette instruction suppose l'analyse des dossiers de demande, une discussion
approfondie avec l'organisme, le recueil de divers avis techniques. Les
décisions favorables font l'objet d'une notification et le cas échéant, d'une
convention entre le FAS et l'organisme bénéficiaire.
Le financement est généralement accordé sous forme de subvention. Le
mandatement est effectué par les services financiers du FAS, selon les règles
de la comptabilité publique.

Un de ses interlocuteurs privilégiés est la collectivité locale. Le FAS finance


environ 300 communes pour la mise en oeuvre d'actions locales d'intégration,
dans les domaines du périscolaire, de l'accueil, de la petite enfance, de l'action
sociale et de la prévention. Depuis 1989, le FAS signe des conventions
d'objectifs avec les villes, favorisant pour les deux contractants la

59
clarification d'une politique locale d'intégration, la cohérence des
interventions et permettant un soutien renforcé à des actions adaptées. Cet
appui peut s'effectuer dans le cadre d'un projet de coopération décentralisée.

1.8 - La Mission locale :

Créées à l'initiative des collectivités territoriales et présidées par un élu, les


Missions locales sont constituées sous forme d'association (Loi 1901) ou de
groupement d'intérêt public. Elles rassemblent dans leurs instances des
représentants des collectivités territoriales, des services de l'Etat, des
partenaires économiques et sociaux, ainsi que des associations. Leur
financement est assuré conjointement par l'Etat et les collectivités
territoriales. Le secrétariat du Conseil national des Missions locales est assuré
par la Délégation Interministérielle à l'Insertion des Jeunes (DIJ).

Ces organismes agissent pour la formation, l'emploi et l'insertion sociale.


Elles proposent diverses aides pour les jeunes âgés de 16 à 25 ans : offres de
formation, recherche d'emploi, fonds d'aide aux jeunes (F.A.J)...

Favorisant l'insertion des jeunes, les Missions locales trouvent un intérêt,


notamment, à intégrer les projets de chantiers d'insertion organisés dans le
cadre d'une coopération décentralisée. En tant que partenaires des communes
sur un projet de coopération internationale, les Missions locales apporte leur
savoir faire en matière de connaissance et d'animation des jeunes français
mobilisés sur le projet.

1.9 - Associations d'éducation populaire telles que les Centres d'Entraînement


aux Méthodes d'Education Active (CEMEA) :

Les CEMEA proposent des stages de formation à l'animation des rencontres


internationales :
. former des éducateurs capables de connaître, de comprendre et de favoriser
le développement du groupe de jeunes,
. développer leur aptitude à se prendre en charge, à travailler, à décider et
agir en groupe,
. favoriser la participation active des individus à la vie, sociale, culturelle et
économique,
. de préparer à l'approche d'une autre culture.

Les CEMEA peuvent donc mobiliser des équipes pluridisciplinaires, sur des
projets de coopération décentralisée jeunesse.

1.10 - Les Rectorats :

La DAGIC (Direction des Affaires Générales, Internationales et de


Coopération) propose trois sortes de financements aux établissements
scolaires, dans le domaine des échanges et de l'éducation au développement :

. des subventions pour les échanges de classe à vocation pédagogique


(appariement de l'établissement scolaire avec un établissement scolaire
étranger nécessaire),

60
. des financements dans le cadre des Projets d'Action Educative PAE (projets
de sensibilisation au développement),

. des financements pour les partenariats éducatifs Nord/Sud.

Les fonds alloués aux échanges scolaires concernent les établissements


scolaires. Il appartient à la collectivité locale de travailler en collaboration
avec ses établissements scolaires, pour monter un projet de coopération. La
DAGIC peut soutenir des projets menés entre une commune et un
établissement scolaire.
Les dossiers de demande de subvention doivent être déposés au Rectorat.

61
ANNEXE 2

2 - AU NIVEAU NATIONAL :
2.1 - Le Ministère de la Coopération :

Le Ministère de la Coopération a pour partenaire les pays ACP (Afrique,


Caraïbes, Pacifique).

Les dossiers de demande de co-financement au Ministère de la Coopération


pour les projets de coopération décentralisée sont traités par l'association
Cités Unies France.

L'équipe technique de l'association se chargent d'étudier les projets et


d'émettre un avis. Puis les présidents des groupes-pays se réunissent en
commission pour labelliser les projets, en tenant compte des critères et des
orientations thématiques adoptés par Cités Unies France. Enfin, les dossiers
sont présentés au Ministère de la Coopération.

En 1993, 90 % des projets ayant reçu un label de Cités Unies France ont obtenu
un co-financement du Ministère de la Coopération.

Après accord de ce dernier et déblocage des fonds, les collectivités


territoriales reçoivent les co-financements, en deux versements:
. le premier versement correspond à 70 % du co-financement
. le second versement correspond au solde (30 %) sur présentation du compte-
rendu d'exécution.

2.2 - Programme "Jeunes, Ville, Emploi" :

Suite au colloque organisé par le Ministère de la Coopération en octobre 1992


autour du thème "Jeunes, ville, emploi : quel avenir pour la jeunesse
africaine ?", la Commission Coopération Développement a organisé en mars
1993 une Table Ronde qui a permis de formaliser l'engagement des divers
partenaires français.

Financé par un Fonds d'Aide et de Coopération, le programme J.V.E est


organisé en deux volets : l'approfondissement scientifique du colloque et
l'appui aux projets.

Depuis plusieurs années, des collectivités locales françaises mènent, avec


leurs villes partenaires des projets qui se situent au carrefour des trois mots
clés : Jeunes, Ville, Emploi.
Ils comprennent entre autres :
. l'appui à la création de Groupements d'Intérêt Economique par des jeunes,
. la coopération avec des services de prévention africains dans le but
d'organiser des séjours visant l'insertion des jeunes,
. le montage de programmes de formation en "alternance" de jeunes français
et africains.

C'est l'association Cités Unies France qui joue le rôle de catalyseur de l'après-
colloque au niveau des collectivités locales. Elle contribue à l'organisation de
partenariats utiles avec les associations, les entreprises, les chambres
consulaires et les administrations engagées dans le programme "Jeunes,
Ville, Emploi".

62
2.3 - L'Office Franco-Allemand pour la Jeunesse :

L'OFAJ est un organisme bi-gouvernemental qui accorde des subventions à


des projets proposant des échanges franco-allemands mais aussi
triangulaires. Cette aide financière concernent les frais de voyages et
d'accueil.

Ces échanges doivent contribuer à l'apprentissage inter-culturel et prévoir


de véritables cycles avec plusieurs rencontres se déroulant tour à tour dans
les pays concernés. Ils doivent aborder un thème touchant les réalités dans
chaque pays (expériences de vie commune ayant pour but une meilleure
compréhension des cultures concernées...).

L'association Cités Unies France soutenant l'action internationale des


collectivités locales françaises, joue le rôle d'intermédiaire entre l'OFAJ et les
villes adhérentes. Les collectivités locales doivent déposer leur dossier de
demande de subvention auprès de cette organisation.

2.4 - L'Office Franco-Québécois pour la Jeunesse :

Organisme bi-gouvernemental créé en 1968, l'OFQJ est un outil de formation


et d'éducation au service des jeunes français et québécois.

Les jeunes français partent au Québec pour enrichir leur formation et


confronter leur savoir faire dans des domaines de coopération divers :
commerce, communication, culture, droit international, environnement,
intégration-insertion, management, sciences et technologies, tourisme. Cette
expérience interculturelle permet aux jeunes de valoriser leur formation
professionnelle.

Pour bénéficier d'un appui de l'OFQJ, il faut que les jeunes aient un projet
dans l'un des neuf secteurs cités et soient étudiants ou jeunes professionnels
âgés de 15 à 35 ans (priorité accordée aux 18-25 ans). L'OFQJ assure
l'information et le conseil qui permettront le montage du projet et offre une
aide matérielle.

63
ANNEXE 3

3 - AU NIVEAU EUROPEEN :
3.1 - Jeunesse pour l'Europe III :

Le programme Jeunesse pour l'Europe III favorise, par des financements et


conseils, l'échange de jeunes âgés de 15 à 25 ans et notamment les plus
défavorisés d'entre eux en dehors des structures scolaires et universitaires.

Le programme comprend plusieurs volets :

- Action A :
. aide financière directe aux échanges bilatéraux et multilatéraux
. soutien aux projets de caractère local, régional, national ou européen
permettant aux jeunes de développer leur esprit d'initiative et leur
créativité

- Action B : soutien aux formations d'animateurs de jeunesse

- Action C :
. aide aux responsables de structures nationales et locales,
gouvernementales ou non pour développer leurs contacts au niveau
européen

- Action D :
. aide aux activités d'échanges de jeunes avec les pays tiers (pays
d'Europe centrale et orientale, pays du Maghreb, Bassin méditerranéen,
Amérique latine)

- Action E :
. soutien aux actions d'information des jeunes et recherche dans le
domaine de la jeunesse.

Concernant les actions A, les formulaires doivent être retirés à l'Agence


Nationale pour l'Europe à l'Institut National de Jeunesse et d'Education
populaire (INJEP). Les collectivités locales, menant des projets d'échanges de
jeunes, doivent s'adresser à ce relais national ou, plus exactement, les jeunes,
travaillant en collaboration avec leur ville sur un projet d'échanges.

Le programme est géré par le Ministère de la Jeunesse et des Sports, au plan


français et par la Direction Générale XXII - Education-Formation-Jeunesse, au
plan communautaire.

3.2 - Leonardo da Vinci :

Le programme communautaire Leonardo (1995-1999) a pour objectif d'être un


laboratoire pour l'amélioration de la qualité et de la capacité d'innovation de
la formation professionnelle initiale et continue et pour le rapprochement
entre enseignement supérieur et entreprises, en aidant financièrement les
acteurs de formation, pour des actions transnationales et novatrices. I l
intègre les anciens programmes Comett, Force, Petra, Eurotecnet, et pour
partie Lingua.

64
Trois types d'actions sont financées : les projets pilotes transnationaux
(conception, développement, expérimentation), les échanges, les enquêtes et
analyses, dans différents domaines :

- Volet 1 :
. amélioration des structures de formation professionnelle initiale et
continue (placements de jeunes en stage en entreprises, échanges de
formateurs...)

- Volet 2 :
. amélioration de la pratique des acteurs de formation professionnelle
initiale et continue (placements d'étudiants et diplômés en entreprise,
échange entre entreprises...)

- Volet 3 :
. développement des connaissances linguistiques et diffusion des
innovations de formation professionnelle.

A moyen terme, les pays d'Europe centrale et orientale doivent faire partie
des bénéficiaires du programme Leonardo.

Pour participer à ce programme, le ou les organismes demandeurs doivent


être impliqués dans la formation professionnelle : organismes de formation,
universités, centres de recherche sur la formation, autorités publiques,
entreprises, partenaires sociaux...

Le projet doit être obligatoirement transnational (au moins 3 ou 4 Etats


membres) et être soutenu par différents acteurs (pouvoirs publics,
organismes de formation, entreprises...).

Le coordinateur du programme est la Mission du Fonds social européen au


Ministère du Travail.

3.3 - Socrates :

Socrates vise non seulement à poursuivre de manière rationalisée et


cohérente les actions menées jusqu'à ce jour avec grand succès, dans le cadre
notamment des programmes Erasmus (mobilité étudiante) et Lingua
(promotion de la connaissance des langues étrangères dans l'Union
européenne), mais aussi à innover en prévoyant des actions à tous les
niveaux d'enseignement.

Le programme est divisé en trois chapitres :

- Chapitre I :
. les actions destinées à l'enseignement supérieur Erasmus (mobilité
des enseignants et des étudiants, coopération entre universités reliées
dans le cadre de réseaux (collectivités territoriales, acteurs économiques
et sociaux...) sur des thèmes d'intérêt commun, création de pôles
universitaires)

- Chapitre II ou action "Comenius" :


. les actions destinées à l'enseignement pré-scolaire, primaire et
secondaire (partenariats entre établissements scolaires d'Etats membres
différents, construits sur un projet éducatif européen (PEE) sur 3 ans,
mobilité des élèves et des enseignants, échanges d'informations et
d'expériences...)

65
- Chapitre III :
. les mesures transversales destinées à tous les niveaux d'enseignement
sans distinction (formation linguistique Lingua, échange d'informations et
d'expériences par la promotion des réseaux et l'organisation de visites
d'études...)

La définition des conditions de mise en oeuvre du programme est placée sous


la responsabilité des Etats membres qui doivent préciser prochainement les
structures et mécanismes appropriés sur le plan national. Ces structures
nationales auront pour mission de faire connaître le programme, de
conseiller et d'aider au montage des dossiers et d'octroyer les subventions
pour ce qui concerne les bourses de mobilité, les aides aux échanges et
voyages d'études.

3.4 - Emploi - Youthstart :

Emploi - Youthstart vise à promouvoir l'intégration, dans le marché du


travail, des jeunes de moins de 20 ans qui ont quitté l'école sans qualification
ou formation suffisante.

Les domaines d'application sont les suivants :

- méthodes novatrices d'intégration des jeunes, liens entre l'éducation, la


formation professionnelle et le marché du travail,
- programmes de formation et de placement des jeunes valorisant l'initiative
et coordonnés avec les dispositifs locaux,
- aide à la création d'emplois, en particulier dans le cadre de réseaux
d'entraide visant l'intégration des jeunes,
- soutien aux services d'information régionaux et locaux.

Le programme est géré par la Mission Fonds Social européen, sur le plan
français, et par la Direction Générale V/B-4, sur le plan communautaire.

3.5 - Sesam :

Sesam est un dispositif lancé fin 1989 à l'initiative du Ministère français du


Commerce et de l'Artisanat, qui ouvre la voie de l'Europe aux jeunes issus de
l'apprentissage. Il vise à favoriser le perfectionnement professionnel et à
promouvoir la mobilité des jeunes travailleurs européens, en mobilisant un
réseau d'entreprises artisanales ouvertes à la construction européenne.

Sesam est un dispositif transnational, qui se développe dans chaque pays


participant en prenant en compte les spécificités nationales, cofinancé par
les ministères concernés, les collectivités territoriales, les entreprises, et qui
bénéficie du Fonds Social Européen.

Un tel dispositif ouvre l'accès des actions de mobilité à caractère


professionnel, à des jeunes moins favorisés vis-à-vis des programmes de la
Communauté que les étudiants ou les techniciens supérieurs.

Ces échanges à caractère professionnel permettent de démultiplier les


possibilités d'ouverture des qualifications complémentaires, sur le terrain. Il
devient possible à un jeune de compléter ou de modifier une qualification

66
initiale dans un autre pays, afin de devenir plus compétent, plus
opérationnel et plus mobile.

67
ANNEXE 4

FICHE DE CAS - 4.1 -

Exemple de projet de rencontre triangulaire


Bouguenais (France) / Ginsheim-Gustavsburg (Allemagne) / Ballou
(Sénégal)

Objectifs du projet :
Le projet vise à développer des relations d'amitié durables entre des jeunes de
la communauté rurale de BALLOU au Sénégal, des émigrés résidants à Paris,
des jeunes allemands de Ginsheim-Gustavburg et des jeunes français de
Bouguenais en leur donnant les moyens de construire un spectacle et de le
produire pour le cinquième anniversaire du jumelage. Le projet doit faire de
tous les jeunes concernés par ces rencontres des ambassadeurs, au service de
la connaissance mutuelle et les conforter dans leur rôle d'acteurs du
jumelage triangulaire. Le projet doit se dérouler sur trois années.
Le troisième volet des rencontres interculturelles débutées en octobre 1994 à
Bouguenais et à Ginsheim-Gustavsburg se déroule en 1995 dans la
Communauté rurale de Ballou. Ce nouveau temps fort vise à
- approfondir la connaissanec mutuelle et l'amitié,
- s'ouvrir encore davantage à un mode de vie, des règles sociales différentes
des leurs et d'assoir ainsi leur citoyenneté.
- participer à un triathlon et à la phase préparatoire de construction de
apremière maison de village en réalisant :
. un travail de prospection et recensement du patrimoine architectural
(photographies et recueil de témoignages d'anciens sur l'origine des maisons
de village) qui servira de base à l'étude de l'école d'architecture de Nantes.
. la création d'une pépinière sur le site de la future première maison de
village avec l'aide d'une ONG locale : HORTIBAK.

Déroulement de ces rencontres interculturelles tripartites:


Quarante-cinq jeunes sont concernés, 15 de chaque nationalité. L'objectif est
de créer un spectacle sur le thème de la tolérance et du partage des cultures
avec l'aide de professionnels du spectacle.
Les groupes interviennent seuls pendant vingt minutes puis ils sont réunis
dans un final de trente minutes. Avant la rencontre, chaque groupe prépare
sa prestation de vingt minutes.
Les rencontres se déroulent à Bouguenais (une semaine durant laquelle les
jeunes travaillent le final), puis à Ginsheim-Gustavsburg (où ils retravaillent
le spectacle afin de l'adapter au public allemand). L'année suivante, ils se
retrouvent à Ballou pour mettre au point une troisième représentation. Les
jeunes sont hébergés dans des familles, ce qui permet des rapports
privilégiés avec la population ; les repas sont pris en commun pour
approfondir les contacts.
Les jeunes sénégalais sont accueillis deux mois en France durant lesquels ils
participent à un stage culturel organisé par Jeunesse et Sports, dans le cadre
du Festival de la Francophonie à Limoges.

Conséquences tirées de cette expérience /

68
Les jeunes ont fait preuve de beaucoup de détermination pour mener à bien
ce projet ambitieux.
Rien ne remplace le partage d'un tel temps fort :
- pour la construction d'une amitié durable entre les jeunes des trois
nationalités et entre les jeunes de même nationalité,
- pour un réel partage des cultures,
- pour une prise de conscience individuelle des réalités vécues par les autres.
Les trois villes ont acquis la conviction qu'il faut poursuivre le projet sur la
base de cette dynamique.

Partenaires :
Partenaires techniques :
- Comité de liaison des Ressortissants de la Communauté rurale de Ballou
- DRJS et DDJS des Pays de la Loire
- Associations villageoises de jeunes et troupes culturelles
- Villes (Bouguenais, Ginsheim-Gustavsburg et Ballou)
- Coordinateur culturel et spotif de la Communauté rurale

Partenaires financiers :
- Villes (Bouguenais, Ginsheim-Gustavsburg et Ballou)
- Association d'immigrés
- Participation des jeunes
- Ministère de la coopération
- O.F.A.J, FAS, Conseil Régional
- DRJS et DDJS des Pays de la Loire, DDJS de Bakel
- Comité de liaison des Ressortissants de la Communauté rurale de Ballou

69
FICHE DE CAS -4.2 -

Exemple de projet de sensibilisation au développement


Chambéry / Ouahigouya (Burkina Faso)

Présentation :
L'objectif du projet est de sensibiliser les jeunes chambériens aux problèmes
de développement en leur faisant découvrir la culture du Burkina Faso. I l
s'agit de poursuivre et d'intensifier les liens qui se sont créés entre les
établissements scolaires et les structures d'enfance des deux villes jumelées.

Déroulement :
Les échanges de courriers, de cassettes, de photos continuent entre les
établissements scolaires. Afin d'élargir l'action de sensibilisation à d'autres
établissements (collèges et lycées), des partenaires africains interviennent
dans les classes. Ils sensibilisent les enfants par des animations qui mettent
en scène des aspects culturels de la vie au Burkina Faso.
Au niveau des écoles primaires, une mobilisation de l'ensemble des écoles de
Chambéry doit permettre de réunir du matériel. Chaque enfant apporte du
petit matériel scolaire en fin d'année scolaire. Il ne s'agit pas d'un simple
envoi ; l'équipe pédagogique de Ouahigouya met en place une coopérative
scolaire : le matériel est vendu à bas prix et l'école peut, à terme,
autofinancer une partie de cette action.

Buts et résultats attendus :


Par différents types d'animation, le souhait de la ville de Chambéry est de
cntribuer à une plus grande ouverture sur lmonde et permettre ainsi un plus
grand respect et un emeilleure compréhension des cultures différentes.

Partenaires :
Partenaires techniques :
- Etablissements scolaires (écoles primaires, collèges et lycées)
- Halte garderie, Maison de l'Enfance
- Association Chambéry-Ouahigouya.
- Association "Les amis de la présence africaine"
- Association "La Timbamania" (percussions)
- Association pour la maison de la culture de Chambéry et de la Savoie

Partenaires financiers :
- Ville de Chambéry
- Conseil Régional, Conseil Général

70
FICHE DE CAS -4.3 -

Exemple de projet de rencontres de jeunes


Argenton / Tokomadji (Mauritanie)

Présentation du projet :
Le jumelage entre Argenton et Tokomadji date d'une dizaine d'années. Le
jumelage d'Argenton a tenté d'intéresser les jeunes en faisant une
sensibilisation dans le lycée de la ville, mais les résultats furent assez
maigres. La volonté affichée de faire participer les jeunes de la ville au
jumelage s'est réalisé à travers un projet de rencontres culturelles en
Mauritanie.

Déroulement :
Sept jeunes de la ville se sont investis durant près d'un an pour réunir les
fonds nécessaires et pouvoir ainsi réduire leur participation personnelle au
prix du voyage. En participant à une rencontre organisée par les
Mauritaniens, les jeunes ont participé aux soirées folkloriques, au théâtre,
aux conférences, aux jeux et aux tournois sportifs. Les jeunes sont allées à a
rencontre des Mauritaniens en apportant les équipements nécessaires à leur
participation (tenues de théâtre, matériel pour diffuser l'information).

Cadre du projet :
Les évènements de ces dernières années en Mauritanie démontrent la
nécessité de susciter ce genre de rencontres, seule porte ouverte vers la
tolérance, la reconnaissance mutuelle et le respect de l'autre.

Partenaires :
Partenaires techniques :
- Communauté de communes Argenton-Le Pêchereau-Saint-Marcel
- Communauté de Tokomadji
- Office de tourisme d'Argenton
- Comité de jumelage
- DDJS
- Scouts et Guides de Mauritanie
- ENDAM-MEN Mauritanie
Partenaires financiers :
- Conseil Général de l'Indre
- DRJS

71
FICHE DE CAS -4.4 -

Exemple de projet d'échange scolaire


Roanne / Piatra Neamt (Roumanie)

Présentation :
La ville de Roanne est jumelée avec Piatra Neamt depuis 1990. Un comité
d'amitié Solidarité Roumanie s'est structuré depuis 4 ans et travaille en
liaison avec les proviseurs de lycées techniques. Les roumains demandent
essentiellement à travailler sur les formations techniques. Dan sle cadre du
Comité de jumelage, les échanges scolaires avec l'Allemagne et l'Angleterre
fonctionnenet depuis plusieurs années grâce à une collaboration entre les
services internationaux de la ville et les chefs d'établissements scolaires. La
ville de Roanne finance les échanges scolaires avec l'étranger. Une
correspondance entre écoles primaires des deux pays s'est engagée dès le
début du jumelage. Les jeunes roumains de 14 à 18 ans sont accueillis à
Roanne pour 15 jours. A titre individuel,les jeunes roumains suivent des
stages de plusieurs mois dans un lycée technique et des professeurs roumains
suivent des formations d'unan. Dans ce cadre, l'établissement scolaire prend
en charge les stagiaires pour les repas ; lecomité d'amitié aide
financièrement les jeunes pour leurs loisirs.
En matière de politique jeunesse de coopération décentralisée, la ville de
Roanne mise sur les échanges scolaires pour soutenir et approfondir le
jumelage et n'envisage pas de mener d'autres types d'activités pour l'instant.

Déroulement :
Outre les fonds disponibles au sein du Foyer socio-éducatif (FSE) et les
subventions municipales, les établissements scolaires vont entamer une
procédure d'appariement (c'est-à-dire de jumelage entre établissements
scolaires) qui leur permettra d'avoir accès à des financements du Ministère
de l'Education Nationale.
Les projets d'échanges scolaires seront gérés par les lycées techniques avec
le soutien du Comité de jumelage. Les séjours seront divisés en trois temps :
loisirs et découverte dupays, apprentissage de la langue, formation
technique.
Dans le cadre d'un échnage scolaire de ce type, l'apprentissage d'une
technique est l'axe majeur du projet ; la découverte de la culture roumaine se
fera en parallèle.

Partenaires :
Partenaires techniques :
- Ministère de l'Education nationale
- FSE

Partenaires financiers :
-Comité d'Amitié Solidarité franco-roumaine
-

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FICHE DE CAS - 4.5-

Exemple de chantier d'insertion


Hérouville Saint Clair / Agnam

Présentation de l'opération

Pays, région : Sénégal, Communauté rurale d'Agnam (14 villages).

Origine de la démarche :
Dans le cadre du jumelage-coopération,
l'Association HérouvilleJeunes a été ollicitée par la municipalité d'Hérouville
et l'ALDA, afin de mettre en place à Agnam un dispositif de formation pour les
jeunes agnamois. D'une durée d'un an, le travail préparatoire a permis
parrallèlement de réfléchir aux possibilités d'associer à la démarche,
ungroupe dejeunes français en formation.

Action : Associer dans une même démarche de réflexion sur


leur insertion quinze jeunes hérouvillais et dix-huit jeunes agnamois, à
travers la mise en place d'un outil de formation le "centre communautaire
d'appui au développement", constituant le support d'un stage :
- construction d'un bâtiment
- implantation d'un jardin maraîcher.

Bénéficiaires : Côté français : quinze jeunes dont un de 16/17 ans


et quatorze de 18/25 ans.

Durée : Durée globale de l'opération : de novembre 1992 à


mai 1993. Voyage du 11 janvier au 30 mars.

Cadre : Ce projet s'inscrit dans le plan de développement


des villages d'Agnam, mis en place dans le cadre du jumelage Hérouville Saint
Clair et la Communauté Rurale d'Agnam, initié en 1985.

Objectifs pour les jeunes :


Objectifs personnels et professionnnels :
Elaborer un projet d'insertion personnel et professionnel en :
- engageant une réflexion sur les différents modes de vie,
- passant du statut d'"assisté" à celui d'"acteur"
- acceptant de se confronter à la "différence" et donc, de modifier ses
comportements.

Objectifs pour le pays :


Développement local :
Mise en place d'un dispositif de formation "en alternance" pour les jeunes de
la Communauté rurale d'Agnam, les formations devant déboucher sur
l'installation de petites unités productives.
Les supports utilisés sont des chantiers école dans le domaine du bâtiment, de
l'agriculture et du maraîchage.

Le pays d'accueil

Les besoins :

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Les besoins sont d'une part de nouveaux créneaux porteurs au plan
économique, d'autre part la nécessité de former les jeunes, et ceci sur le plan
local, pouressayer de juguler l'exode sur Dakar.
Les besoins ont été recensés par les différents partenaires intervenant dans
le jumelage : organismes de formation, organisme d'appui au développement,
associations de migrants ... Le travail préparatoire a permis la constitution
d'un grpupe d'appui au projet de développement économique.

La démarche de l'Association Hérouville Jeunes (AHJ) en tant qu'opéateur


intervenant pour le compte du jumelage se décompose en neufaxes
principaux retenus comme base de référnce dans les négociations avec les
différents partenaires et comme grille d'évaluation :
- connaissance du milieu d'implantation du projet : travail avec les
promoteurs du projet, les associations de migrants, la population. Recherche
doumantaire, travail d'enquête.
- Vérification de la conscience d'unbesoin par les populations : analyse des
attentes, formulation et élaboration collective d'un projet ;
- favoriser l'expression de ces besoins par les bénéficiaires ;
- participation multiforme des bénéficiaires du projet :groupe local d'appui
constitué de professionnels locaux, implication par le travail, participation
financière ;
- simplicité de l'innovation technique ;
- prise en compte des unités de production (familiales et villageoises) et des
modalités d'échanges économiques existantes ;
- recherche prélable du marché d'écoulement des produits : élément de
preuve de l'intérêt de l'investissement ;
- pérennisation du projet ;

La mise en oeuvre de cette démarche s'appuie de façon cotinue sur le


patenariat existant dans le cadre du jumelage : mairie d'Hérouville,
Communauté Rurale d'Agnam, ALDA-France, ALDA-Dakar, ALDA-Agnam.

Attentes de la population locale :


L'attente porte plus sur des échanges, des rencontres entre les populations
des deux collectivités jumelles, que sur une réalisation effective.
Intégration du projet dans une action globale : Projet intégré au programme
de développement de la région tant sur le plan dela formation
(alphabétisation en particulier) que sur le plan économique (développement
du maraîchage, de l'élevage ...). Des articulations existent avec différents
programmes d'ONG ou de l'Etat, dans la région.

Les partenaires de l'opération :


Partenaires techniques :
- Commune d'Hérouville Saint Clair
- trois organismes de formation : CLPS de Rennes, CPS de Saint Lô et Les
Cèdres
- Association d'immigrés pour le développement d'Agnam
- Association des étudiants sénégalais de Caen
- CITIM (Centre d'information Tiers-Monde)
- ONG sénégalaise (PIP)
- OFFICO-DAKAR (appui logistique)
- SAED (organisation agricole d'Etat) (appui technique)
- ALDA (Association de liaison pour le Développement d'Agnam) :
. recrutement du groupe de jeunes agnamois,
. suivi de l'opération en amont et en aval de l'échange,
. encadrement des agnamois,
. préparation du séjour des jeunes français.
_ Organisme de formation AHJA :
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. ingénierie de la formation,
. apport de formateurs techniques,
. encadrement éducatif du groupe de jeunes français.

Partenaires financiers :
- Ministère de la coopération (uniquement sur les chantiers supports)
- Commune d'Hérouville Saint Clair,
- Association (uniquement sur les chantiers supports)
- Ministère de la formation professionnelle.
- Direction Régionale à l'Action Culturelle
- Défis Jeunes
- Fonds d'Aide aux jeunes
- CNASEA
- ALDA

Modalités du partenariat :
Elaboration commune du projet, pilotage conjoint du programme.

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BIBLIOGRAPHIE

RAPPORTS

- Evaluation des opérations associant des jeunes et solidarité internationale


Synthèse - Mai 1995
Etude réalisée par le Cabinet SITELLE en collabration avec le Ministère de la
Justice (Direction de la Protection Juciaire de la Jeunesse).

- Les échanges de jeunes en Afrique sub saharienne à travers l'action des


villes jumelées adhérentes à Cités Unies France. 1993/1994
Etude réalisée par Formation et Développement avec le concours de Cités
Unies France et du Ministère de la Coopération.

- Bilan 1993 et perspectives 1994 - 1995.


Les principales actions en faveur de la Jeunesse conduites par la Direction de
la Jeunesse et de la Vie Associative.
- 1994 -

- Projets de solidarités jeunesse Nord / Sud


Etude réalisée par l'Association "Enfants Réfugiés du Monde" en collaboration
avec le COFRAD.
Automne 1995

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