Vous êtes sur la page 1sur 69

RECENSEMENT 1995

LES ACTIONS INTERNATIONALES


DES VILLES
EN MATIÈRE ÉCONOMIQUE

Cités Unies France


60, rue la Boétie
75008 - PARIS
Téléphone : (16-1) 45-61-24-54
Télécopie : (16-1) 45-63-26-10
SOMMAIRE

1 - INTRODUCTION

1.1 Objectifs de l'étude................................................................................................................... 4


1.2 Méthodologie suivie..................................................................................................................4
1.3 Présentation des résultats..........................................................................................................5
1.4 Tableau récapitulatif des villes contactées..................................................................................6

2 - PLUSIEURS TYPES DE COOPÉRATION DÉCENTRALISÉE EN


MATIÈRE ÉCONOMIQUE TANT SUR LES THÈMES QUE SUR LES
FORMES ADOPTÉES

2.1 Les échanges classiques........................................................................................................... 7

2.2 Les échanges plus marqués économiquement.......................................................................... 7


2.2.1 Missions économiques ayant des villes jumelées.............................................................................. 7
2.2.2 Echanges de stagiaires................................................................................................................. 8
2.2.3 Echange de savoir-faire................................................................................................................ 9
2.2.4 Echanges agro-alimentaires........................................................................................................... 14
2.2.5 Les rencontres, au sein de villes jumelées, entre entreprises et élus locaux............................................. 17
2.2.6 Echanges touristiques.................................................................................................................. 19

2.3 La création de structures spécifiques........................................................................................ 19


2.3.1 Ouvertures d'antennes ou d'ambassades............................................................................................ 19
2.3.2 La création d'organismes.............................................................................................................. 21

2.4 Les projets de développement économique.............................................................................. 22


2.4.1 Les chartes de co-développement.................................................................................................... 22
2.4.2 La mise en commun d'une production............................................................................................. 23
2.4.3 L'assistance technique.................................................................................................................. 24
2.4.4 La formation professionnelle........................................................................................................ 27
2.4.5 L'aide au démarrage d'entreprises.................................................................................................... 33

2.5 Une forme particulière d'organisation : les réseaux de villes.................................................... 35

3 - DIAGNOSTIC DE "LA COOPERATION DECENTRALISEE EN MATIERE


ECONOMIQUE"

3.1 Définition et objectifs de "la coopération décentralisée en matière économique"...................... 41


3.1.1 Définition de la coopération décentralisée........................................................................................ 41
3.1.2 Objectifs de la coopération décentralisée en matière économique........................................................... 43

3.2 Esquisse d'un bilan.................................................................................................................. 44


3.2.1 Eléments facilitateurs du développement de la coopération en matière économique................................... 44
3.2.2 Freins à cette expansion............................................................................................................... 47
3.2.3 Risques.................................................................................................................................... 50

2
4 - QUID DE CUF

4.1 Rôle de la collectivité locale...................................................................................................... 52

4.2 Orientations thématiques de CUF............................................................................................ 54


4.2.1 La constitution de partenariats....................................................................................................... 54
4.2.2 Actions thématiques sur la jeunesse et la formation professionnelle...................................................... 56
4.2.3 La mise en place de réseaux.......................................................................................................... 57

CONCLUSION........................................................................................................................... 60

ANNEXE..................................................................................................................................... 63

@ Les différentes structures d'aide de ces actions :........................................................................ 63


1. Réseau "Entreprises et développement"
2. SIDI
3. Le Comité Français pour la Solidarité Internationale (CFSI)
4. La jeune Chambre Economique (JCE)

@ Actions thématiques sur la jeunesse et la formation professionnelle.......................................... 65

@ Recensement des contacts au sein des collectivités territoriales................................................. 67

3
1 - INTRODUCTION

1.1 - OBJECTIFS DE L'ÉTUDE

Cités Unies France s'est donné pour objectif de renouveler, intensifier, diversifier les
activités de jumelage et de coopération décentralisée, tant au sein de l'Europe
Communautaire que dans des actions avec des villes de l'Est ou du Sud.

Parmi les thèmes qui émergent dans les activités internationales des collectivités locales,
celui de l'économique est présent de manière implicite ou explicite dans un certain nombre
de projets ou de lancements d'activité.

A la suite d'une enquête, effectuée par C.U.F en 1991, auprès de 46 villes françaises de
plus de 20 000 habitants (une exception : une ville de 9.000 habitants), 36 estimaient la
coopération économique et technique comme un domaine souhaitable de l'action
internationale des villes, 27 la mettaient en tête de leurs projets immédiats au sein de leurs
partenariats avec des villes étrangères mais dans le recensement des actions engagées le
rapport soulignait "la motivation économique, apparue trés forte au cours des entretiens,
n'a pas encore trouvé ses points d'application".

Compte tenu de la nouveauté et de l'intérêt manifesté à ce thème, des difficultés


signalées par les uns ou les autres, il apparaît nécessaire de faire le point sur le
développement actuel de ce type de partenariats, de recenser les diverses
expériences et de réfléchir aux conditions à réunir et aux partenaires que
nécessitent de telles actions, pour les potentialiser et les rendre efficaces en terme
de développement.

2.2 - METHODOLOGIE SUIVIE

L'analyse des "activités internationales des villes en matière économique" s'appuie sur :

• l'étude de la documentation recueillie à CUF Paris.


Un certain nombre de travaux ou de réflexions ont en effet, déjà été conduits pour éclairer
cette démarche. Cette note en tient compte, en particulier le colloque réuni par
l'ASSEMBLEE PERMANENTE DES CONSEILS GENERAUX en juillet 1994, les
documents issus de la FMCU en 1992 et 1994, l'Avis rendu par le CONSEIL
ECONOMIQUE ET SOCIAL en date du 28 avril 1992, le rapport d'évaluation réalisé par
"ACT Consultants" en décembre 1993, à la demande du Ministère des Affaires Etrangères
sur "l'évaluation de la coopération industrielle décentralisée" et les ACTES de la journée
du 27 octobre 1994, intitulés "Rencontres Nationales de la Coopération Décentralisée".

• l'information obtenue auprès des différents chefs de projet.

• les entretiens téléphoniques auprès de collectivités territoriales françaises (villes,


départements, régions), et rencontres avec des responsables d'institutions à vocation
nationale (CFD, CNFPT).

4
1.3 - PRÉSENTATION DES RÉSULTATS

Le rapport élaboré à la suite de l'étude des documents et d'entretiens se compose de trois


parties :

• la première recense les différents types de coopération décentralisée en matière


économique tant sur les thèmes que sur les formes adoptées. L'ensemble des
monographies de villes répertoriées implique une classification des types de coopération
décentralisée en matière économique, en cinq grands axes :

2.1 Les échanges classiques


2.2 Les échanges plus marqués économiquement
2.3 La création de structures spécifiques
2.4 Les projets de développement économique
2.5 Une forme particulière d'organisation : les réseaux de villes

• la seconde rassemble les éléments essentiels du diagnostic concernant la coopération


décentralisée en matière économique.

3.1 Définition et objectifs de "la coopération décentralisée en matière économique"


3.2 Esquisse d'un bilan
3.2.1 Facteurs facilitateurs de la coopération économique décentralisée
3.2.2 Freins
3.2.3 Risques

• La troisième partie définit le rôle de la collectivité locale et les orientations thématiques de


CUF.

4.1 Rôle de la collectivité locale


4.2 Orientations thématiques de CUF
4.2.1 La constitution de partenariats
4.2.2 Les actions thématiques sur la jeunesse et la formation professionnelle
4.2.3 La mise en place de réseaux

5
TABLEAU RECAPITULATIF DES VILLES
CONTACTEES

6
2 - PLUSIEURS TYPES DE COOPÉRATION
DÉCENTRALISÉE EN MATIÈRE ÉCONOMIQUE
TANT SUR LES THÈMES QUE SUR LES FORMES
ADOPTÉES

2.1 - LES ECHANGES CLASSIQUES

- Foires, expositions d'artisanat ou de produits régionaux,


semaine ou quinzaine commerciales, colloques ou
s é m i n a i r e s pour des échanges d'informations industrielles ou commerciales.
Ce type d'activité n'est pas nouveau, beaucoup de jumelages "habituels" animaient leur
réunion annuelle de ces échanges, sans pour cela penser en terme de développement ou de
coopération économique. Depuis quelques années ces manifestations perdurent mais elles
sont de plus en plus inscrites dans une volonté d'explorer les possibilités de prolongement
dans un partenariat économique ou tout au moins une recherche de dynamisation des
activités économiques des deux villes concernées.

Nancy entretient des relations avec sa ville jumelle, Karlsruhe (Allemagne). Ainsi, lors du
40 ième anniversaire du jumelage entre Nancy et Karlsruhe, une semaine commerciale sera
organisée en automne prochain. Il s'agira d'animations commerciales avec la collaboration
des restaurateurs de ces deux villes.

2.2 - LES ECHANGES PLUS MARQUES ECONOMIQUEMENT

2.2.1 M i s s i o n s é c o n o m i q u e s ayant pour base des villes


jumelées
Reims / Pays de l'Est

- La ville de Reims a favorisé l'accueil de villes tchèques, bulgares et roumaines par la


Chambre de Commerce et d'Industrie de la Marne, avec des visites d'entreprises. Des
cadres des pays de l'Est ont ainsi été accueillis à Reims, dans une entreprise de chauffage.
La ville de Reims est à l'origine des contacts et échanges entre entreprises mais le relai est
pris par la CCI de la Marne qui assure le suivi de ces contacts.

7
2.2.2 E c h a n g e s d e s t a g i a i r e s , d e l y c é e s p r o f e s s i o n n e l s o u
d'étudiants
Nancy / New Castle (Angleterre), Karlsruhe (Allemagne), Padoue (Italie)
Rennes / Hué (Vietnam)
Le Bourget / Cullera (Espagne)
Argenteuil / Clydebank (Ecosse), Dessau (Ex-RDA), Hunedoara (Roumanie), Alessandria
(Italie), Hagunia (Sahara Occidental)
Chantelle / Montes de Oca (Espagne)

- La ville de Nancy organise chaque année des stages étudiants, avec ses villes jumelles
New Castle (Angleterre), Karlsruhe (Allemagne) et Padoue (Italie). Il s'agit d'échanges
réciproques de stagiaires âgés de 18 à 25 ans, 30 seront accueillis cette année à Nancy.
Les stages sont effectués dans les services municipaux de chacune des villes afin de faire
connaître le fonctionnement d'une collectivité locale, excepté à New Castle où ils sont
accueillis dans une université de la ville. Cette coopération se situe plus dans un cadre
culturel qu'économique, même si Nancy peut servir d'intermédiaire pour des échanges
entre entreprises notamment.

- Un accord de coopération a été signé entre les villes de Rennes et de Hué (Vietnam). La
coopération touche au domaine de la formation. Deux stagiaires vietnamiens ont été
accueillis pendant quatre mois, à Rennes, entre 1992 et 1994, dans les secteurs de
l'urbanisme et assainissement des eaux et du tourisme, ceci en association avec d'autres
partenaires locaux (OTSI, agence de voyage). Une convention a été signée en 1992, entre
la Faculté de Médecine de Rennes et celle de Hué, elle a permis la formation de médecins
vietnamiens pendant un an, au CHU de Rennes (huit médecins entre 1992 et 1994). Un
accord de coopération universitaire entre l'Institut de Gestion de Rennes (I.G.R),
l'Université de Hué et l'Ecole de gestion des cadres, a également été signé en mars 1993.
Pour 1995, Rennes a le souhait de mettre sur pied une formation universitaire et continue
en marketing et en initiation à l'économie de marché pour des étudiants vietnamiens, des
responsables de PMI-PME et la population vivant sur les sampans.

- Le Bourget avec sa ville jumelle espagnole, Cullera, a développé un programme


intéressant : un stage de deux mois de dix jeunes chômeurs, programme financé en partie
par la Communauté européenne, dans le cadre du programme PETRA 2 et par la ville de
Cullera. Les stages sont actuellement terminés, les résultats pour les stagiaires espagnols
s'avèrent positifs. Ainsi, quatre stagiaires des entreprises du bâtiment ont la possibilité de
revenir en stage au Bourget ; un stagiaire de l'hôtellerie revient le 1er juin dans un hôtel du
Bourget, pour un contrat de trois mois ; les stagiaires dans les entreprises horticoles ont
été embauchés à Valence (Espagne) suite à ce stage.

- Dans la cadre de la "Semaine des Relations Internationales et du Jumelage" organisée


par la ville d'Argenteuil, de nombreuses rencontres ont eu lieu entre des représentants
associatifs et de la communauté scolaire, des villes jumelées de Clydebank (Ecosse) et
d'Argenteuil. Ont été accueillis sur Argenteuil deux groupes, l'un d'étudiants handicapés
venus se familiariser de façon autonome avec le mode de vie français, et le second de
membres d'associations caritatives afin de rencontrer des responsables d'associations
similaires argenteuilloises, et de confronter méthodes et moyens utilisés.
En matière de formation, les échanges entre le collège de Clydebank et le Garac
d'Argenteuil se poursuivent, échanges de séjours d'étude en milieu professionnel d'élèves
en maintenance automobile, participation de deux élèves écossais dans le cycle secondaire

8
de réparation automobile. Des échanges d'étudiants se font actuellement entre les
entreprises des trois villes jumelées, Argenteuil , Clydebank, Dessau (Ex-RDA) : un
étudiant d'Argenteuil en architecture part en septembre faire un stage de deux mois près de
Dessau et un étudiant est actuellement en stage à la mairie de Clydebank, au bureau
européen.
Dans le cadre des échanges engagés avec Hunedoara (ville jumelle roumaine), le
directeur et le directeur adjoint de l'hôpital de Hunedoara, médecins spécialisés en
orthopédie et en cardiologie ont effectué un stage de deux semaines au centre hospitalier
d'Argenteuil en juin 1994. Ils se sont familiarisés avec le mode de gestion hospitalière et le
fonctionnement des services. La venue de deux ingénieurs roumains dans les domaines de
l'urbanisme et de la voirie, attendus en septembre, a été reportée à une période ultérieure
suite à des problèmes administratifs internes à la Municipalité de Hunedoara.
Entre Alessandria (ville jumelle italienne) et Argenteuil, le programme d'échange de
séjours est toujours d'actualité mais pas encore concrétisé.
Enfin, Argenteuil a accueilli un jeune homme d'Hagunia (ville jumelle du Sahara
Occidental), et lui a permis de reprendre ses études en suivant un cycle de mise à niveau
en français à l'université de Paris III.

- Les villes de Chantelle et de Montes de Oca (Espagne) participent à des échanges de


stagiaires dans le domaine de l'environnement et du tourisme. Ainsi, des chômeurs
français de longue durée participent à Montes de Oca, à des chantiers dans le cadre
d'écoles-ateliers. Des échanges techniques ont eu lieu avec les formateurs espagnols (
formateurs professionnels, représentants syndicaux). Suite à ces échanges, un projet de
mise en place d'une école-atelier va être réalisé à Chantelle avec l'association d'insertion
ADEFOR. Actuellement, les élections municipales en France (juin) et en Espagne (mai)
mettent entre parenthèses la dynamique de ces projets.

2.2.3 E c h a n g e s d e s a v o i r f a i r e
Vert Saint Denis / Keur Macene (Mauritanie)
Saint Benoit du Sault / Aere m'Bar (Mauritanie)
Chantelle / Montes de Oca (Espagne)
Bordeaux / Casablanca (Maroc), Porto (Portugal)
Juvisy / Tilaberi (Niger)
Brest / Constantza (Roumanie)
Hérouville Saint Clair / Tikhvine (Russie)

-Plusieurs villes françaises jumelées avec des collectivités mauritaniennes collaborent à la


formation professionnelle des femmes.
La ville de Vert Daint Denis est jumelée avec Keur Macene (Mauritanie) depuis 1989,
pour des projets portant sur la réalisation et la gestion d'équipements collectifs et la
création d'activités économiques.
Ces projets ont pour but principal de développer, directement ou indirectement, les
ressources financières des producteurs de la commune, et particulièrement des femmes.
En terme de résultats, ces projets contribuent à développer les relations entre les villages
de la commune (marché construit au chef-lieu, formation commune des responsables de
tous les ateliers de couture) et entre les femmes d'un même village appartenant à des
groupes ethniques ou tribaux différents (ateliers de couture). Le marché couvert permet
d'améliorer la vente de toutes les productions locales de la commune de Keur Macene :
produits de maraîchage, de l'élevage et de la pêche, vêtements confectionnés dans les

9
ateliers de couture ... Il contribue aussi, au financement du budget communal par la
perception des droits de place.
Actuellement, quarante à cinquante femmes travaillent, par roulement, dans chacun des
trois nouveaux ateliers de couture prévus comme dans les deux ateliers déjà réalisés. Les
couturières travaillent surtout pour leur famille et pour elles-mêmes. Elles souhaitent
vendre une partie de leur production.
Les deux ateliers de fabrication de nattes prévues en dernière phase du projet ont
également pour objectif de développer une activité rémunératrice, en remplacement ou
complément du maraîchage que les deux groupes de femmes pratiquent actuellement sans
grand succès.

La ville de Saint Benoit du Sault est jumelée avec Aere M'Bar (Mauritanie) pour un
projet de contruction d'un centre de promotion féminine. La construction d'un local
d'activités artisanales a pour but de regrouper et d'utiliser dans de meilleures conditions les
quelques machines à coudre. Cet aménagement permettra de développer l'activité de
l'atelier en vue d'une commercialisation plus importante des travaux effectués. Le bénéfice
obtenu servira à l'achat de matières premières (tissus, fils, teintures, gants).

- Le syndicat Intercommunal d'Aménagement et de Développement (SIAD) de


Chantelle (Allier) a effectué un jumelage avec son homologue espagnole la Comarca de
Montes de Oca, en septembre 1992.
Plus qu'un simple jumelage d'ordre culturel, celui du SIAD et de la Comarca ressemble à
un véritable partenariat économique et social. Aprés les échanges de jeunes en formation
sont venus les échanges entre agriculteurs et techniciens ruraux puis les échanges lors de
foires commerciales, industrielles et agricoles. L'objectif était de constituer des dossiers
sur l'obtention de financements européens et de favoriser ainsi le développement
économique, social et culturel des deux syndicats.
Les résultats sont positifs :
- les deux syndicats ont bénéficié en 1993 du soutien financier de Bruxelles pour une
opération de partenariat économique, au titre du programme européen de soutien à l'emploi
"SPEC". La SIAD a depuis 1993, su multiplier les partenaires locaux et nationaux et
trouver des aides, auprès de la Région Auvergne, du Ministère des Affaires Etrangères ou
au titre de la coopération décentralisée.
- En juin 1994, la SIAD et la Comarca ont organisé leur premier séminaire européen, sur
le thème, "Coopération entre territoires ruraux : outil de développement local". Ce
séminaire a amené de nombreuses retombées humaines mais aussi économiques et
techniques. Les ateliers et débats ont permis de comparer d'autres expériences de
partenariat entre collectivités territoriales européennes et de voir comment la coopération à
ce niveau pouvait favoriser le développement local, l'agriculture, le tourisme rural, la
formation et enrichir les relations et les échanges scolaires ...
Des contacts ont été pris entre entreprises de deux secteurs économiques : la filière bois :
(les espagnols achètent en France du bois et revendent en Espagne des meubles) et le
secteur de l'agro-alimentaire. Des échanges d'agriculteurs se déroulent ainsi, actuellement
avec des visites techniques d'agriculteurs (abattoirs, fermes, silots ...), l'achat réciproque de
semences, l'achat de reproducteurs charolais par les espagnols.
Des contacts ont aussi été pris dans le domaine de l'Artisanat d'Art, un artisan d'Art de
Chantelle vend actuellement ses produits dans un magasin de Montes de Oca.
De plus, une foire commerciale, agricole et industrielle va se dérouler en juin pour
permettre des échanges et contacts entre producteurs vinicoles et agricoles locaux
notamment.
Malgré ses différents projets, la création de flux économiques est difficile à concrétiser du
fait des problèmes de change, des normes des conditions de travail.
- Parallèlement, les deux structures ont reçu le grand prix du développement local lors des
rencontres du CRIDEL. Cette nomination couronnant une coopération européenne

10
remarquable témoigne de l'intérêt que l'Union Européenne porte aux initiatives locales de
coopération.
Les perspectives à moyen terme visent à élargir le partenariat à l'Irlande (région de
Donnegal) grâce au programme européen PACTE, pour creuser les échanges et trouver
des solutions en matière surtout, d'insertion, de formation professionnelle et de tourisme.
En matière économique la volonté est de se cantonner à l'Artisanat d'art.

- La ville de Bordeaux a créé le réseau Aedificare dans le cadre du programme Med-


Urbs. en association avec les villes de Casablanca (Maroc) et Porto (Portugal). La
stratégie de ce réseau consiste à concevoir et à formaliser des projets de développement
urbain à Casablanca par l'échange d'expériences, l'appui technique et la formation. Il
entreprend des actions de mobilisation des partenaires institutionnels techniques et
financiers.
Par des échanges d'expériences à vocation de transfert de savoir-faire dans le domaine des
méthodes et des techniques de gestion et d'organisation des espaces urbains, le réseau a
pour objectif de renforcer les capacités des partenaires PTM (Pays Tiers
Méditéranéens). Les domaines concernés sont la réhabilitation des espaces urbains
dégradés, les transports et la mobilité urbaine et l'aide à la décision par les systèmes
d'information géographique. Les actions antérieures ont consisté en l'organisation de
séminaires de formation et d'échanges, des missions techniques d'appui à la conception, la
formalisation et la validation des projets à Casablanca.
Il est prévu pour 1995, la création d'un comité de pilotage pour les projets à Casablanca
et l'extension des activités du réseau à deux communes de l'agglomération du Grand
Istanbul, Bakirkoy et Sisli. En parallèle, une recherche de financement pour la réalisation
des projets à Casablanca sera conduite.
Actuellement trois projets sont en cours, à Casablanca :
- réhabilitation d'une cité populaire (budget de 200 millions), projet qui démarrera en 1995,
- élaboration d'un système d'information géographique (budget de 20 millions), des appels
d'offre ont été faits cette année,
- création d'un observatoir de mobilité (budget de 1,5 millions).
Le projet Aedificare est passé depuis sa création de la phase d'identification des projets à
la phase de conception, Aedificare en est actuellement à la phase de recherche de
financements et de partenaires techniques.

- Depuis 1988, la ville de Tilabéri au Niger et l'arrondisssement du même nom


bénéficient d'un programme de coopération décentralisée soutenu par la ville de Juvisy et
mis en oeuvre par la Délégation de l'AFVP au Niger. Ce programme passe par la
réalisation d'un projet global sur 4 ans de 1991 à 1994.
Ce programme comprend 4 grandes composantes :
• l'amélioration des conditions de vie économique des populations rurales de
l'arrondissement,
• l'amélioration de l'accès à une eau potable des quartiers et des villages avoisinant Tilabéri,
• le développement des activités culturelles et sportives à l'intérieur de la ville,
• le renforcement des capacités des services municipaux et des habitants à maîtriser les
problèmes d'hygiène d'assainissement et d'environnement de la commune.

Ce programme comprend deux volets principaux, l'un d'ordre économique et l'autre


concernant des opérations d'appui.
Un volet destiné à développer la production agricole dans l'arrondissement. Le
but opérationnel est d'amener la population de Foulé à prendre conscience de ressouces
existantes et à les exploiter rationnellement.
Les objectifs visent à :
• responsabiliser les villageois sur leur projet de développement
• accroître leurs capacités d'organisation et de gestion

11
• aménager des casiers irriguables pour la culture du riz et le maraîchage
• participer au financement du matériel de pompage pour les paysans.
Un volet correspondant au développement des services urbains concernant la
commune de Tilabéri. Les objectifs visent à :
• la réalisation d'un premier bloc de toilettes publiques
• la poursuite des actions de sensibilisation et des actions de formation
• un appui aux services municipaux de la ville
• une contribution à l'amélioration de la distribution d'eau potable dans la partie non
agglomérée de la ville.

Ce projet a généré de nombreuses actions :


• actions de développement rural et agricole (introduction de cultures de contresaison,
forages de puits pour les cultures et puits domestiques, alphabétisation, initiation à la
gestion ...)
• actions de développement urbain par la réorganisation de la collecte des ordures
ménagères, la création de dépotoirs, l'amélioration de l'hygiène par l'installation de latrines,
la réalisation de puisards et la mise en service de quelques bornes fontaines.
D'autres opérations d'appui ont été réalisées sur le plan de la culture et de la formation et
des échanges.
Les perspectives visent à poursuivre les actions déjà amorcées en matière de
développement rural et agricole, alphabétisation, prévention des maladies.

- Brest entretient des relations avec la ville de Constantza (Roumanie) depuis 1990. Au
départ, il s'agissait d'actions humanitaires menées, en particulier, par les partenaires de
l'Association Amitiés Brest - Constantza en lien avec les collectivités locales.
Durant les années 1991-92-93, la Faculté de Médecine de Brest, l'Université de Cadiz et la
Faculté de Médecine de Constantza ont mené des actions dans le cadre du programme
européen Tempus. En 1992, la ville de Brest avec la ville jumelle de Tarente déposait une
proposition de programme européen ECOS qui fut retenue par la Commission
Européenne.
Une nouvelle dimension était donnée, en plus de l'action humanitaire, les échanges allaient
s'intensifier et s'orienter vers la gestion urbaine, les échanges d'expériences et l'ouverture
du réseau de contacts sur place : collectivités territoriales, préfecture, université, port,
régions, régies autonomes de services publics.
Les principales actions et enseignements issus de ce programme peuvent être résumés
ainsi :
• mission, expertise à Constantza, et prises de contacts,
• accueil à Brest de fonctionnaires municipaux et de régies autonomes : accueil dans les
services Villes et CUB, les Sociétés d'Economie Mixtes locales, les entreprises de services
publics urbains : information, documentation sur les méthodes de gestion technique,
juridique, financière.

En matière économique (suite au séjour d'un an de deux chargés de mission français à


Constantza), la ville de Constantza et le Conseil Départemental attendent des
concrétisations sous forme de contrat entre les entreprises françaises et les régies
roumaines :
• dans les domaines du transport urbain (un programme PHARE d'assistance technique a
été accepté),
• de la collecte d'ordures ménagères (des concessions par secteurs géographiques vont être
mis en place) ,
• d'eau et d'assainissement (contacts trés avancés entre une filiale de la Générale des Eaux
et la régie de l'eau de Constantza),
• de distribution-électricité-gaz (EDF-GDF poursuit les relations avec leurs homologues
roumains).
D'autres domaines plus sectoriels ou des contacts sont soit établis, soit demandés,
notamment :

12
- fabrication de vêtements de travail, récupération de métaux.
- contrôle de la qualité des constructions où une délégation de l'Inspection Départementale
de Constanza a été accueillie à Brest.
- aide à la structuration et à la mise en place d'entreprises du bâtiment suite à une mission
d'entreprises et d'artisans de Brest.
- la Confédération syndicale roumaine Fraternité a établi des contacts avec la C.F.D.T
Brest et Finistère.
Outre le développement d'actions économiques, Brest entretient avec la ville de Constanza
des coopérations dans les domaines de l'enseignement et de la recherche, de la promotion
de la langue et de la culture française et des actions liées à l'enfance.
Le réseau de relations sur place, le jumelage entre les deux municipalités a donc un effet
de levier et est le support officiel pour que les autres partenaires locaux, les entreprises,
entrent dans ce réseau. La présence française dans cette ville importante de Roumanie,
encouragée par Brest doit permettre à terme d'être concrétisée par des coopérations
économiques, l'introduction de nouvelles technologies, des experts et des systèmes
juridiques et de gestion brestois réadaptés au contexte local (concessions et poursuite de
l'enseignement du français ...)

- En 1987, des relations de jumelages naissent entre les villes d'Hérouville Saint Clair et
Tikhvine (Russie). Au-delà du succès de nombreux échanges scolaires, sportifs et
culturels, la coopération s'est accentuée en 1990 et 1991, et s'est orientée de façon plus
étroite dans les domaines économiques et commerciaux.
La coopération économique touche quatre domaines :
• le domaine de l'informatique. Des échanges mutuels de savoir faire ont été réalisés dans
le domaine informatique pour aboutir ensuite à une diversification de l'activité de
l'entreprise informatique puisque une joint-venture s'est créé pour l'implantation d'une
usine de fabrication de chemises qui emploie actuellement 60 salariés : les machines et les
fournitures sont achetées en France, la fabrication se fait en Russie et la vente
essentiellement en France. A la demande des responsables russes, des stages de formation
vont être organisés à l'initiative de la ville d'Hérouville Saint Clair.
• dans le domaine industriel. Des contacts sont pris par la ville d'Hérouville Saint Clair
avec les professionnels de la métallurgie ou d'autres branches industrielles afin d'envisager
une reconversion des salariés de ces entreprises, suite à leur licenciement.
• dans le domaine commercial. Des stages en matière commerciale (notion de rentabilité,
gestion des stocks ...) ont été organisés à Hérouville Saint Clair pour des acteurs
économiques russes afin de parvenir à une réelle mise en place d'une économie de marché
à Tikhvine.
• dans le domaine des services publics.

2.2.4 E c h a n g e s a g r o - a l i m e n t a i r e s
Conseil général des Côtes d'Armor / Province de Nghe-An et Ha-Tinh (Vietnam)
Région Bretagne / Région Catalogne (Espagne)
Evry / Esteli (Nicaragua)

13
Conseil Général de Loire-Atlantique / Gouvernorat de Madhia (Tunisie)
Conseil Général de Loire-Atlantique / Kindia (Guinée)
Conseil Général du Finistère / Région de Szeged (Hongrie)

- En janvier 1993, le Conseil Général des Côtes d'Armor confirme son soutien à la
coopération soutenue depuis deux ans, avec le Viet Nam et s'engage officiellement avec
les provinces de Nghe-An et Ha-Tinh, par la signature d'un protocole de coopération.
Une "Coordination Bretagne-Centre Vietnam" est alors créée.
L'objectif pour les Côtes d'Armor est de tisser des liens économiques et culturels avec
le Viet Nam, de développer à terme des échanges et de trouver des débouchés pour les
entreprises et industriels des Côtes d'Armor.
Après plusieurs missions conduites dans un premier temps par des acteurs privés,
différentes actions peuvent être recensées depuis 1993 :
- création à Tam Dao d'un Centre de préservation et de diffusion du patrimoine génétique
et d'un Institut de formation,
- envoi d'équipements pour une chaîne de salaison (premier contrat pour une entreprise
des côtes d'Armor),
Les projets multisectoriels soutenus en 1995, par le Conseil Général concernent pour
la ville de Nghe An des projets de soutien à la coopération inter-écoles, l'accueil de
stagiaires vietnamiens ... Pour la ville de Ha Tinh, les projets portent sur l'aide à l'achat de
vaches laitières (mise en place d'un prêt coopératif), formation à la gestion, soutien aux
hôpitaux de Huong Khe et Cho Truc, soutien à la création d'une production industrielle de
briques compactées.

- La région Bretagne souhaite développer des relations avec la région Catalogne dans
les domaines de l'agro-alimentaire, de la promotion touristique et du multimedia
notamment. Lors du cinquième Forum International de Trévarez en juillet 1994, plusieurs
chefs d'entreprises bretons ont insisté sur la nécessité de développer les échanges
Bretagne-Catalogne. Monsieur Garcia, responsable export du Groupe Bourgoin, leader
européen de la production avicole, exprimait cette volonté en expliquant que "la Bretagne
pour la France et la Catalogne pour l'Espagne constituent les premières régions d'élevage
tant par la qualité que par la quantité de production".

Depuis ce Forum de juillet 1994, le Consortium pour la Promotion Commerciale de la


Catalogne (COPCA) a intensifié son action. Créé en 1990, le COPCA regroupe des
chambres de commerce, syndicats professionnels, écoles de commerce, organismes
financiers ... Il représente à travers ses entités plus de 44.000 entreprises individuelles qui
ne dépassent pas 100 salariés et qui n'ont pas les moyens et structures pour exporter de
manière coordonnée. Ce Consortium bénéficie d'une structure technique centrale basée à
Barcelone et d'un réseau de trente centres répartis à l'étranger sur 27 pays et notamment à
Lyon.
En matière agro-alimentaire, les résultats s'avèrent prometteurs. Les réseaux sont en
effet, en place. La visite récente de producteurs catalans à Briec de l'Odet a permis
notamment, à l'entreprise agro-alimentaire Brévial d'investir en Catalogne. De plus, M.
Garcia, responsable export du groupe Bourgoin annonçait lors du forum, que son groupe
Bourgoin venait de prendre le contrôle de la société Callis, la première entreprise catalane
de production avicole.
Concernant les répercussions de ce forum, les échanges se poursuivent et s'intensifient sur
la base d'une volonté commune et forte de travailler ensemble pour les deux régions.

-Evry, dans le cadre de son jumelage avec Esteli (Nicaragua) a débuté en 1992, un
projet de développement productif de la micro-région agricole de Miraflor. Ce projet,
14
élaboré en étroite collaboration avec des Coopératives et petits propriétaires regroupés
dans l'Union des Coopératives (UCA), a fait appel à plusieurs ONG, notamment
l'ACSUR, ONG espagnole chargée de la partie technique. L'objectif de ce projet est
d'harmoniser l'exploitation agricole de la région avec l'amélioration du milieu tout en
recherchant l'efficacité du modèle de développement. Cela implique :
• une amélioration du milieu (eau, sol, reboisement) et des conditions de vie
• une diversification des productions agricoles (café, semences de pommes de terre) en
diversifiant les activités agricoles (pisciculture, élevage, arboriculture), et une augmentation
des rendements
• la formation agricole et économique des participants sur 4 ans (formation à la gestion,
l'administration et la commercialisation) de manière à assurer la prise en charge ultérieure
par les participants.

Différents résultats apparaissent en 1995 :


- Les coopératives fonctionnant avec de moins en moins de participants, il a fallu
rechercher une autre organisation sous forme de coopératives de crédit et de services
(CCS). Dans ce cadre, la propriété de la terre est privée, seuls l'accès au crédit et la
responsabilité financière sont collectifs. Dix nouvelles CCS, regroupant environ 200
personnes se mettent en place.
- Ce projet a permis en 1994, de planter 24 manzanas de café biologique, 43 le seront en
1995. Les prêts sont à court ou long terme suivant les réalisations (3 à 4 mois pour les
cultures maraîchères, jusqu'à 6 mois pour le café). Des ventes de lait et de semences
permettent des rentrées financières. Au début, les paysans ont eu du mal à rembourser car,
auparavant ils recevaient des dons et non des prêts.
- Actuellement, le développement de la zone basé sur la culture de la pomme de terre et
l'élevage extensif nuit à l'environnement et rend les producteurs très sensibles aux
fluctuations du marché. Ils ont mis en place une stratégie de diversification et d'adéquation
aux conditions du milieu, mais ils ont besoin d'un appui économique et de formation pour
réussir ces changements.
Notons qu'une délégation des villes européennes se rendra en août prochain à Esteli, à
l'occasion du 10 ème anniversaire du jumelage et de la Coordination. Ces rencontres
permettront ainsi de faire le bilan sur la Plateforme de Coopération Décentralisée entre
l'Amérique Centrale et l'Europe.

- Le projet "production laitière dans le gouvernorat de Madhia en Tunisie" créé à


l'initiative du Conseil général de Loire-Atlantique, repose sur le partenariat de deux
structures professionnelles homologues (les chambres d'agriculture). La convention a été
signée en 1992. L'identification des besoins fait apparaître cinq domaines
d'intervention :
• création et assistance de l'antenne de Madhia ;
• identification d'un "groupe cible" de 100 éleveurs ;
• formation professionnelle : perfectionnement et échanges de techniciens, don d'un
véhicule équipé ;
• production fourragère : mise en place de parcelles démonstrations ;
• inséminations artificielles : perfectionnement de 2 inséminateurs, don d'un véhicule
équipé.
Le programme d'une durée de 3 ans (1993-96) a pour objectif d'évaluer la qualité du lait
et d'augmenter de façon maitrisée la production laitière.

En terme de résultats, le programme a effectivement permis :


• Une amélioration générale de la qualité et un triplement de la collecte grâce aux projets
réalisés : techniques/hygiène d'élevage et de traite, refroidissement du lait (fournitures de
tanks à lait). Des organismes de coopération et de collecte de lait ont été mis en place en
Tunisie. Ces acquis ont ainsi permis de passer à la phase industrielle dans le domaine de
la transformation laitière. C'est aussi le sens du déplacement d'une grosse coopérative
(Colorena 44) en Tunisie afin de réaliser des investissements. Cette grosse coopérative a

15
envoyé son Conseil d'administration en Tunisie dans la perspective d'un projet industriel
de transformation de lait.
• Des échanges inter-entreprises et la signature de contrats dans le domaine du froid, de
l'aviculture et de la transformation laitière. En mai 1994, deux délégations tunisiennes ont
été accueillies à la CCI de Nantes et une délégation tunisienne de six personnes au "Salon
Professionnel de la Mer". En 1995, dix entreprises tunisiennes ont exposé au "Carrefour
d'Affaires et Technologies" à Nantes. Enfin, par l'intermédiaire du réseau "Entreprises et
Développement" auquel appartient le Conseil Général de Loire Atlantique, est prévu le
développement dans les mois prochains, de cinq dossiers de compagnonage industriel.
- Les échanges d'agriculteurs se poursuivent en matière de formation autonome continue,
de contrôle laitier, de qualité et d'insémination artificielle. Des envois de matériel laitier se
poursuivent et un nouveau programme pluri-annuel a été redéfini.

Les perspectives liées à ce projet sont


- l'élaboration du projet de transformation du lait par la coopérative nantaise (Colorena
44).
- l'élaboration d'un projet de mise en place d'un laboratoire d'analyses interprofessionnel et
la volonté de voir comment on peut développer l'implication du secteur des entreprises et
des laboratoires d'analyses.
- la poursuite du travail de formation pour les agriculteurs.
- l'extension de la cible de 100 éleveurs à 200.
D'autre part, la région Loire Atlantique souhaite que les agriculteurs tunisiens respectent
les protocoles bien précis dans les domaines d'insémination artificielle, de qualité et de
contrôle laitier.

- Le projet APEK (Association pour la Promotion Economique de Kindia) FINANCES


est issu d'un jumelage-coopération datant de 1987, entre le Conseil Général de la Loire-
Atlantique et la commune de Kindia (Guinée). Ce programme s'organise autour de trois
grands volets :
- le développement agricole
- la promotion de micro-entreprises : création d'une pépinière d'entreprises et mise en
place d'un système de crédit aux petits producteurs.
- l'appui au développement communal, en liaison avec les communes de Loire-Atlantique.
Les réalisations se font en collaboration avec une association de petits producteurs
(APEK). Autour de l'APEK, organisme central, s'est constitué un ensemble d'autres petites
associations à vocation spécifique telles que l'APEK Service, l'APEK Recherche, l'APEK
Agriculture, l'APEK Aménagement, l'APEK Finances.
La CFD, en relation avec le Ministère de la Coopération, la Société d'Equipement Loire
Atlantique et la SIDI, a participé, dans le cadre de l'APEK Finances, à la promotion des
micro-entreprises de Kindia sur la base d'une ligne de crédit AIPB (Aide au Initiatives
Productrices de Base). Une douzaine de micro-entreprises a pu être financée en deux ans.

- Le projet repose sur la volonté, en 1991, du Conseil général du Finistère de


développer des échanges économiques avec une région trés francophile de Hongrie
(région de Szeged), possédant de nombreuses similitudes et complémentarités
économiques avec lui.
Ce projet génère différentes actions :
• accord de partenariat avec la région de Szeged.
• protocoles d'accords économiques.
• accords de coopération entre les collectivités.
• protocole d'accord signé entre les Chambres d'Agriculture de Szeged et du Finistère,
• projet d'accord entre CCI de Brest et Chambre économique de Hongrie du Sud, la CCI
de Brest recense les contacts concernant les entreprises françaises souhaitant avoir des

16
relations économiques avec la Hongrie du Sud, elle travaille en collaboration avec le
Conseil général du Finistère.
• accompagnement du développement économique, par la promotion d'accords entre
acteurs économiques,
• développement de relations scientifiques et technologiques.
Des contacts ont été pris par les entreprises bretonnes lors du salon agro-alimentaire de
Budapest organisé en 1994. De ces rencontres, aucune concrétisation n'a encore été faite.
Une des contraintes importantes liée à cette coopération, a été de gérer les problèmes
de concurrence entre les producteurs agricoles hongrois et les producteurs bretons. La
spécialisation des deux zones est, en effet, très proche. La coopération s'est développée
dans le domaine des normes de production et de l'organisation des marchés.

Les perspectives sont :


• un élargissement de l'action internationale du Finistère.
• la mise en place d'un programme européen OUVERTURE financé par la Commission
européenne.
• la mise en place de ce programme en collaboration avec les comtés de Cornouailles et du
Devon, pour un programme avec Szeged et Baranya visant la création d'une structure de
valorisation agricole et agro-alimentaire à Szeged et la création à Baranya d'une structure
de valorisation industrielle de type privé-public.

2.2.5 L e s r e n c o n t r e s , a u s e i n d e v i l l e s j u m e l é e s , entre
entreprises et élus locaux
Montreuil (AMDCEI)
Argenteuil / Clydebank (Irlande), Dessau (Ex-RDA)
Arcueil / Premier arrondissement de Ho Chi Minh Ville (Vietnam)

- L'Association Montreuilloise pour le développement de la Coopération


Economique Internationale (AMDCEI) a été créée en février 1988 à l'initiative de la
municipalité de Montreuil et de plusieurs chefs d'entreprises.
Elle a pour vocation d'élargir l'horizon des entreprises en développant des coopérations
mutuellement avantageuses, favorisées par l'établissement de solides relations entre
entreprises locales et acteurs économiques d'autres pays.
Son objectif est de trouver et d'offrir des produits ou de construire des relations utiles à
l'expansion des entreprises et leur permettre de s'ouvrir vers des marchés importants. Ses
actions se concrétisent, par des participations à des foires internationales (Hanovre, Alger
depuis 1987, Poznan en Pologne et Bucarest), et par des voyages de prospection qui
porteront sur le Maroc, la Chine et la Hongrie.
La mission à Varsovie en juin 1994 a ainsi permis de rencontrer des responsables
économiques et politiques de haut niveau. Les entreprises ont des possibilités d'obtenir
des soutiens financiers de la BERD et du programme PHARE.
Des rencontres avec les responsables des Sociétés d'Economie mixte et des entreprises de
Montreuil se sont déroulées notamment lors des voyages de prospection effectués en
1992 et février 1994, au Vietnam, en partenariat avec le Poste d'Expansion Economique,
l'Ambassade. Des missions économiques au Vietnam, réalisées en 1991 et 1993 et l'envoi
de formateurs dans le domaine de la gestion urbaine ont permis à huit entreprises
montreuilloises d'obtenir des marchés. Ainsi, les projets audiovisuels se sont concrétisés
par l'implantation au Vietnam des entreprises AVS (audiovisuel système), ISB
(imprimerie spéciale de banques) et ESO Conseils (implantation en cours de cette
entreprise spécialisée dans le domaine du conditionnement des fruits de mer et du latex).

17
Parallèlement à cette coopération économique, un accord de coopération a été signé entre
les villes de Montreuil et de Hanoi (Vietnam).
Le projet de coopération touche à la formation globale, c'est-à-dire au mode de gestion,
de fonctionnement des différents services d'une ville française. Les responsables des
services (personnel, développement économique, finances, formation, urbanisme,
environnement, voirie, habitat) dispensent un programme d'exposés sur l'administration
locale et la gestion de la ville aux vietnamiens. Des cadres de Montreuil se sont eux-aussi
déplacés à Hanoi pour intervenir sur le fonctionnement global d'une ville. Cette
coopération globale trés liée à la coopération économique a débouché sur les contacts et
contrats entre les entreprises. Ce sont les projets de formation globale qui ont permis et
aider la préparation des missions économiques à Hanoi.

L'AMDCEI organise également des réunions thématiques en fonction des voyages


prévus avec la collaboration de quatre commissions-pays (Algérie-Maghreb, pays de l'Est,
Union Européenne, Asie) qui jouent le rôle de conseil et de mise en relation avec des
partenaires étrangers. Outre le développement international des entreprises
montreuilloises, les partenaires de l'AMDCEI soulignent l'importance du développement
local. Pour ce faire, il a été créé la Commission Partenariat Local qui a pour but de
développer des synergies entre les entreprises montreuilloises.

-La ville d'Argenteuil a organisé en octobre 1994, avec deux de ses quatre villes jumelles
européennes, Clydebank (Irlande) et Dessau (Ex-RDA), un Forum Economique pour
explorer les possibilités de partenariat économique. Les débats ont porté sur la création
d'entreprises et l'emploi, l'environnement et le cadre de vie, l'enseignement et la formation.
A la suite de ce Forum, des échanges de correspondance ont eu lieu entre ces trois villes
jumelles pour nouer des contacts inter-entreprises et faciliter l'implantation d'entreprises.
Les potentialités à Dessau sont importantes, quatre zones industrielles sont en effet prêtes
à être aménagées. Dans l'objectif de concrétiser les contacts pris entre les villes
d'Argenteuil et de Dessau, une exposition aura lieu à Dessau en septembre 1995, avec la
venue du MIDEC (Mission Intercommunale de Développement Economique du bassin
d'Argenteuil).
Les villes d'Argenteuil, de Clydebank et de Dessau souhaitent développer dans l'avenir des
relations économiques, sous la forme d'échanges triangulaires.

- Un protocole de coopération a été signé en 1985 entre la ville d'Arcueil et la


collectivité vietnamienne, le premier arrondissement de Ho Chi Minh Ville
(Vietnam). La coopération entre ces deux collectivités est modeste mais ciblée et continue.
Elle porte sur les domaines de la santé (fourniture et maintenance d'équipements médicaux
à deux dispensaires), de l'éducation (dons de matériel à trois écoles) et de l'économie.
Les actions en matière économique sont parmi les plus faibles dans les domaines de
coopération. Des rencontres entre industriels, notamment l'organisation d'un mini-colloque
sur le latex, ont eu lieu mais aucun résultat tangible n'en est ressorti. L'envoi d'une
délégation industrielle envisagée en 1995, a été reportée à 1996, en raison des élections
françaises.

2.2.6 E c h a n g e s t o u r i s t i q u e s
Sivom Cap Corse (réseau Coast Map)

18
- Le Sivom Cap Corse est associé au réseau Coast Map avec Lancashire county
council (Angleterre), Limassol (Chypre), Regione Campania (Italie) et le Conseil
Régional de Mate-Asher (Israel), dans le cadre du programme Med Urbs.
Ce réseau cherche à promouvoir la coopération entre municipalités et acteurs locaux pour
le développement économique et touristique des zones côtières.
Les objectifs de ce réseau sont le transfert de connaissance et d'expériences, le
développement de nouvelles idées, la réalisation de projets pratiques et l'établissement de
relations durables. Ce réseau a vocation :
• de développer de nouveaux marchés
• de mettre en place une stratégie de développement économique
• de promouvoir des services de qualité dans le secteur touristique.
Les actions déjà entreprises ont permis une première rencontre du réseau à Mate-Ascher
(mars 1994), l'organisation de séminaires et de réunions dans les différentes villes du
réseau, selon les 3 thèmes du projet, de mars à octobre 1994 et la réalisation d'une
conférence finale à Limassol (octobre 1994).
Les pespectives pour 1995 sont :
• le développement stratégique de nouveaux marchés dans le secteur touristique à
Limassol et Mate Asher.
• la création de nouvelles structures au niveau local à Chypre et en Israel, par exemple des
"Agences locales pour le développement touristique".
• la formation de représentants pour le développement touristique local.

2.3 - LA CRÉATION DE STRUCTURES SPÉCIFIQUES

2.3.1 O u v e r t u r e s d ' a n t e n n e s o u d ' a m b a s s a d e s


Conseil Général d'Ille et Vilaine / Région de Poznan (Pologne)

-En 1989, les initiatives à but humanitaire entre le Département d'Ille et Vilaine et la
Pologne évoluent vers une coopération entre le Conseil Général d'Ille et Vilaine et la
VoÏvodie de Poznan (Pologne).
L'Association Ille et Vilaine Pologne créée en 1989, par le Conseil Général d'Ille et Vilaine,
le journal de Ouest-France et la ville de Rennes a ainsi pour mission d'assurer la
promotion et le développement des échanges entre l'Ille et Vilaine et la VoÏvodie de
Poznan.
L'année 1990 voit la naissance du jumelage des CCI de Rennes, Saint-Malo et Poznan et
de la création de la Fondation Poznan-Ille et Vilaine, chargée de développer la coopération
entre la VoÏvodie de Poznan et l'Ille et Vilaine. Cela favorise la première participation de
chefs d'entreprises bretons à la Foire Internationale de Poznan, cette même année. En
1991, les contacts entre entreprises se précisent, grâce à l'organisation d'une quinzaine
commerciale à Poznan.
En mai 1993, cette coopération s'intensifie avec l'ouverture de "la Maison de la
Bretagne" à Poznan. Elle constitue un lieu d'accueil, d'information et d'animation destiné
entre autres, à développer les échanges économiques (stimulation et accompagnement des
relations entre les entreprises françaises et polonaises). "La maison de Rennes et d'Ille et
Vilaine" est ainsi le symbole et le lieu privilégié des contacts franco-polonais.
L'accord de coopération entre l'Ille et Vilaine et la VoÏvodie de Poznan, signée en 1994, et
la prospection à Poznan d'industriels du "Club des 30" en 1994 a permis ainsi de nouer
des contacts positifs entre entreprises. Une délégation de chefs d'entreprises bretons s'est
rendue à Poznan en avril 1995, pour intensifier ces relations avec les industriels de la

19
région de Poznan. Ces échanges d'informations qui se déroulent depuis 1989 entre les
deux régions, ont permis à environ dix entreprises françaises de s'implanter dans la région
de Poznan. Filiale du Cabinet rennais Doriès Consultants, la société Aria s'est installée
depuis 1989 à Varsovie et à Poznan. La société Nar et Nar a créé à Varsovie une unité de
transformation de produits alimentaires et la coopérative bretonne Laurens a fait
récemment l'acquisition à Poznan d'un entrepôt de distribution de robinetterie.

Trente communes d'Ille et Vilaine sont aujourd'hui en contact avec des communes
polonaises ; échanges d'informations, aide technique et matérielle, transfert de savoir-faire,
notamment en matière de communication.
En matière d'échanges universitaires, les Universités de Rennes se sont jumelées en
1991, l'Université de Mickiewicz à Poznan. En 1992, un programme Tempus a débuté en
1992, coordonné par l'Université de Rennes. Ce programme a pour but de valoriser à
Poznan les enseignements de droit, économie, gestion, sciences sociales et politiques. Les
résultats sont encourageants, puisqu'en cinq ans (1989-1994) :
- à Rennes, ont été formés 68 étudiants polonais, 47 professeurs polonais sont venus en
stage et 125 français ont été initiés à la langue polonaise,
- à Poznan, 32 étudiants rennais sont partis en stage et 67 missions d'enseignants français
se sont déroulés.
De plus, l'"Association Ille et Vilaine / Pologne" a créé un centre de formation des cadres
de l'administration locale avec l'aide de la fondation "France Pologne" et du Centre
National de la Fonction Publique Territoriale. Ce club de formation favorise encore les
échanges d'expériences entre chefs d'entreprise des deux régions.
L'initiative du Conseil Général permet en autre :
- la formation des cadres polonais (Télécom, secteur hospitalier, école de commerce,
agriculture). Une école d'assistantes de direction et de formation au métier de chef
d'entreprise a été créée en 1991, à Rennes. Au total, 450 polonaises ont appris le métier
d'assistante de direction et 30 managers polonais se sont perfectionnés à la gestion. Cette
formation de chefs d'entreprises se poursuit actuellement à Rennes, avec des cadres
polonais.

La volonté du Conseil Général d'Ille et Vilaine repose à l'avenir, en matière


économique, sur :
- le renforcement du partenariat économique en incitant de nouvelles sociétés industrielles
et commerciales à collaborer.
- accélérer l'aménagement d'un environnement favorable aux entreprises françaises en
Pologne.
- favoriser l'implantation d'entreprises françaises en "Grande Pologne".
En matière de formation, l'ambition est d'adapter la formation aux besoins des
entreprises.
Les réactions des polonais aux initiatives et ambitions du Conseil Général d'Ille et Vilaine
convergent a priori, cependant elles ne sont connues que par le biais de notre interlocuteur
français.

20
2.3.2 L a c r é a t i o n d ' o r g a n i s m e s
Montvalezan-La Rozière / La Thuile (Italie)

- Les communes de Montvalezan-La Rosière (Savoie) et de La Thuile (Italie) ont créé


en juin 1991, une nouvelle structure juridique, le groupement européen d'intérêt
économique (GEIE). Désormais, elles répondent à l'appellation de "Sud Mont Blanc".
La création du GEIE pour La Thuile et La Rozière répond à la volonté de s'imposer dans
la concurrence acharnée des sites touristiques de montagne. Cette stratégie de
regroupement de massifs permet de concentrer les moyens, de proposer des produits
complémentaires et diversifiés et a fortiori de favoriser l'octroi de crédits européens, pour
l'amélioration du site. Depuis le 1er janvier 1995, la commune de Montvalezan-La Rozière
ne gère plus les retombées mécaniques et n'est plus membre du GEIE. La gestion a été
déléguée à une régie autonome issue de la commune.
Ce GEIE s'appuie sur des objectifs économiques et touristiques :
• la gestion de certains investissements en commun pour améliorer la qualité des
équipements et des services existants à venir.
• la promotion des atouts incontestables des deux communes auprés de la clientèle
nationale et internationale, en menant des actions synchronisées de promotion sur des
bassins de clientèle (européens et extra-européens) communs aux deux stations.
• la commercialisation du savoir-faire et de la nouvelle image de marque dans une
démarche homogène, en consolidant la présence de "Sud Mont Blanc" sur le marché
européen et international par le biais d'une coopération entre professionnels italiens et
français.
• la préservation et si possible la restauration de l'environnement naturel.

Les résultats sont positifs.


Cette nouvelle structure juridique a permis aux communes d'accéder à des crédits
européens et notamment "Interreg". Ce programme de la Commission européenne permet
d'aider les projets de coopération transfrontalière, notamment les infrastructures, à hauteur
de 40 %, sous réserve que les partenaires nationaux (Etat ou collectivités) participent au
projet. Ces crédits européens ont induits, directement ou indirectement, des emplois (office
de tourisme, retombées mécaniques).
La création de ce GEIE a permis des échanges d'expériences entre personnels des deux
stations, entre pisteurs notamment.
Concrètement, les stations disposent aujourd'hui de panneaux électroniques d'information
(plan des pistes, météo sur les deux versants ...) et d'un poste de secours commun. Elles
ont pu également aménager la piste de liaison entre la France et l'Italie, mettre des
poubelles au pied de toutes les remontées et ont revu la signalétique sur les deux
domaines.
Les actions du GEIE ont débuté en 1993 et les premiers résultats ont commencés au
moment de la saison d'hiver 1994. Les répercussions sont donc difficilement chiffrables
en terme d'augmentation du chiffre d'affaires, dans le domaine de l'hôtellerie et de la
restauration, car trop récentes.
Ces résultats seront plus significatifs dans les mois prochains, avec la perspective de
réalisation d'un plan de communication, par la ville de La Rozière.
Dans l'avenir, la volonté est de poursuivre les actions commencées, en améliorant la
qualité des produits, de la formation. Il s'agit plus de s'orienter vers des actions
complémentaires que vers une perspective d'élargissement du GEIE.

21
2.4 - LES PROJETS DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE

2.4.1 L e s c h a r t e s d e c o - d é v e l o p p e m e n t où seraient impliquées chambres


de commerce ou organismes similaires, organismes de formation, collectivités locales :
Lille (Coopération transfrontalière)

- En 1991, une charte de coopération regroupant les cinq structures intercommunales du


bassin franco-belge a été signée, à l'initiative de la ville de Lille, instituant une Conférence
permanente.
Quatre axes de coopération ont été développés :
• le transport et les déplacements des hommes, des marchandises.
• la gestion commune de services.
• l'environnement.
• le développement économique.
Les objectifs de cette coopération sont dynamisés par :
• la volonté affirmée des villes frontalières de développer une politique de liaison vers Lille,
• l'institution d'échanges permanents et d'une réflexion commune lors de l'élaboration des
documents d'urbanisme et des stratégies d'aménagement du territoire,
• l'adoption de solutions techniques apportées à des projets de restructuration urbaine sur
la zone frontière et l'approche commune de dossiers économiques (reconquête de friches
douanières, zones d'activité transfrontalières communes).
Pour illustrer cette volonté, les Chambres de Commerce se sont également assemblées
dans une structure de coopération Euro 6 qui souhaite concrétiser une collaboration
économique.

Depuis 1991, la Métropole lilloise et l'ensemble de la région ont bénéficié de réelles


incitations et de solides appuis (soutiens des représentants de l'Etat et des régions belges).
Régions françaises et belges ont en effet scellé des accords de coopération relayant ou
sous-tendant des initiatives locales.
L'ouverture de cette coopération transfrontalière s'est manifestée par l'éligibilité de la
métropole franco-belge au programme Interreg. Son objectif est de faire progresser l'idée
européenne et de soutenir les initiatives locales propres à gommer les "ruptures
artificielles" et le cloisonnement. De ce programme a pu être engagé une quinzaine
d'actions de coopération représentant une dépense globale de 27,2 millions de francs. Une
amplification de ces programmes avec Interreg 2 est attendue en souhaitant que le volet
initiatives locales y prenne une place plus conséquente.

Derrière la volonté de coopération, il subsiste de réelles difficultés :


• la problématique liée à la classification des territoires en zones éligibles aux aides
spécifiques de la CEE ont perturbé un peu la détermination des élus ;
La communauté urbaine lilloise a en effet bénéficié de la classification en objectif 2 pour la
période 1991-1993, contrairement à la partie du Hainaut Occidental considéré en objectif
1. Les situations de crise étant analogues dans ce bassin économique, ces distinctions
fragilisent le développement économique de ce bassin, qui devrait être appréhendé de
façon globale par Bruxelles.
• la problématique liée à l'organisation institutionnelle de la coopération (limites du Droit
international, contraintes des législations nationales).
• sur le terrain, les incohérences, les situations irrationnelles dans les services, dans les
schémas de fonctionnement des administrations existent.

2.4.2 L a m i s e e n c o m m u n e n v u e d ' u n e p r o d u c t i o n

22
Lutterbach / Dario (Nicaragua)

-Lutterbach avec sa ville jumelle Dario (Nicaragua) soutient notamment le


développement de pharmacies populaires et la commercialisation de plantes médicinales
locales. Les partenaires de cette action de développement sont la commune de Lutterbach,
la commune de Dario (Nicaragua), et le collectif Haut-Rhin avec le Nicaragua (qui est
partie prenante au Comité de jumelage de Lutterbach). Ce partenariat s'est engagé dès
1993 et s'est concrétisé activement en 1994.
Les actions entreprises en 1994 ont été :
• le soutien au développement de la coopérative agricole Garcia et aide à la gestion et à la
création d'un fond de développement économique et social. Cette coopérative compte dix
paysans travailleurs permettant de nourir une cinquantaine de personnes. Les aides
apportées ont permis de sortir d'une situation d'auto-suffisance pour entamer actuellement
une phase de développement.
• l'amélioration de l'alimentation des populations et le développement d'une filière de
plantes médicinales.
• la poursuite de la formation des jeunes et des adultes.
• l'alimentation en eau d'un quartier.
• l'aide à la gestion et à la coordination générale.

L'idée maitresse en 1995 est de lier le développement économique à la formation et à la


santé. La volonté était d'aboutir à un développement durable en donnant une véritable
autonomie aux structures économiques et sociales mises en place.
En 1995, les projets soutenus sont les suivants :
• un programme d'expérimentation de cultures nouvelles respectueuses des équilibres
naturels et fournissant l'auto-subsistance des populations les plus pauvres.
• un programme de santé basé sur l'utilisation des plantes médicinales.Il s'agit de cultiver
des plantes médicinales, un certain nombre de légumes et d'arbres fruitiers permettant de
nourir la population.
• la formation de promoteurs de projets de plantes médicinales (par le biais de stages) et
de jeunes qui s'engagent à pérenniser et à déveloper cette opération.
• le financement de postes d'instituteurs.
• l'alimentation en eau.
• l'aide à la gestion et à la coordination générale.
De plus, la création d'un fonds de développement alimenté par des prêts sans intérêt ou
des dons doit permettre de démultiplier l'aide apportée depuis la France.

23
2.4.3 L ' a s s i s t a n c e t e c h n i q u e
Niort / Atakpamé (Bénin)
Toulouse / Hanoi (Vietnam)
Mérignac et Pessac (réseau Aphrodite)
Toulon (réseau Intelligo)
Orsay / Dogondoutchi (Niger)
Conseil Régional du Nord-Pas de Calais / provinces de Thua Thien Hué et Quang Nam
DaNang (Vietnam)

- La ville de Niort aide sa ville jumelle Atakpamé (Bénin) à créer des groupements de
production. Il s'agit des Groupement Interprofessionnel des Artisans du Togo (GIPATO),
et Groupement des Jardiniers, exemples significatifs en faveur du regroupement des
artisans en corporations pour assurer une plus grande maîtrise du marché et éviter la
concurrence néfaste à leur bon fonctionnement. C'est dans cet ordre d'idées, que s'inscrit
dans le volet "Production Locale", initié dans le cadre du jumelage-coopération Niort-
Atakpamé, la mise en place d'une structure organisée de jeunes désoeuvrés mais ayant une
qualification professionnelle. Ce projet s'inscrit dans la suite de ceux entrepris en 1992
avec Fortunia, Batabali, Granu et Fnak. Avec ces groupements, la ville d'Atakpamé et
l'Adjan, Niort a créé la Cadjan : Caisse d'Action pour le développement du Jumelage
Atakpamé-Niort. Ce projet vise à résoudre partiellement les problèmes d'emploi des jeunes
togolais en menant une action collective en faveur de l'initiative privée.

Granu en particulier a fait toutes ses preuves dans des activités de pêche, de dessin
technique et surtout de travaux publics.
Ainsi, depuis deux ans, GRANU est formé de jeunes gens désireux de fournir leur main-
d'oeuvre à l'exploitation du sable et gravier dans les rivières. Certains problèmes
handicapent la bonne marche des activités du groupement car les clients ont besoin d'être
rapidement servi (manque de matériels nécessaires pour l'exploitation de cette carrière).
Les objectifs de Niort sont d'arriver à doter le groupement de structures viables c'est-à-dire
de matériels modernes.

Le nouveau projet R.V.I porte sur le reboisement de la vallée Iké, il s'agit de canaliser ce
ruisseau et d'agir pour la réinsertion de jeunes sans emploi : culture maraîchère à court
terme, reboisement de la vallée Ikée ensuite en culture de teck.
Les objectifs sont la réduction du chômage au sein de la ville d'Atakpamé, la réinsertion
des jeunes désoeuvrés à Niort, l'encouragement à l'activité productrice et la canalisation du
ruiseau.

- La ville de Toulouse apporte son assistance technique à la ville de Hanoi (Vietnam) de


façon ponctuelle, sans qu'il y ait entre ces deux villes de liaison de coopération ou de
jumelage. Il s'agit plus d'un accompagnement de la ville dans ce projet que d'une véritable
implication. Toulouse par les actions de ses entreprises, mène un projet actuellement
d'assistance technique en collaboration avec la ville de Paris et EDF sur l'amélioration de la
circulation dans la ville d'Hanoi. Il s'agit d'un marché général d'un montant d'environ 60
millions de francs, équivalant à l'assistance technique de 121 ingénieurs français à Hanoi.

- Le réseau Aphrodite regroupe les villes de Mérignac et Pessac (France), associées avec
les villes de Kalithéa (Grèce) et les 7 municipalités de l'agglomération de Nicosie
(Chypre), dans le cadre du programme Med-Urbs.

24
Les objectifs de ce réseau sont la mise en place d'une politique intercommunale de
développement local et de gestion coordonnée de l'agglomération de Nicosie en favorisant
un travail concerté en coopération, parrainée par les deux villes européennes qui apportent
leur expertise et leur expérience en la matière. Prévu pour se dérouler sur trois années
consécutives, le principe d'action est d'associer les sept municipalités chypriotes sur des
thèmes communs permettant de traiter des thèmes intercommunaux, puis progressivement,
d'aborder la gestion de l'agglomération avec l'appui des collectivités partenaires du réseau.
En terme de résultats, des projets communs d'aménagement, d'échelle intercommunale,
voire supracommunale, ont permis de fédérer les municipalités du "grand Nicosie" et
d'entamer une réflexion sur la mise en commun d'outils et de services municipaux. A
travers un partenariat étroit avec le programme Med Campus Venus, des actions de
formation ont été réalisées par la ville de Pessac au niveau des ressources humaines des
collectivités territoriales chypriotes dans les domaines de l'aménagement, de l'urbanisme
(organisation d'un schéma intercommunal à Nicosie) et de la communication.
Aphrodite entre dans sa seconde année de fonctionnement du programme avec un temps
de retard par rapport aux objectifs 1995. Les retombées ont été depuis ces deux ans
uniquement sur l'agglomération de Nicosie. Un dossier est en cours de préparation en vue
d'être déposé à Bruxelles. Il concerne le domaine environnemental et la ville de Pessac.
Les activités du réseau vont se concentrer pour l'avenir, sur les activités économiques, les
outils opérationnels intercommunaux et les moyens d'action institutionnels sur le
développement des activités économiques. Hors programme, les actions permettant la
concrétisation des projets étudiés en première année (1993-94) seront poursuivies après
recherche de financements. Le réseau s'ouvre à l'agglomération de Haifa avec la venue de
la ville de Haifa qui rejoint Aphrodite et de l'université et du Technion de Haifa qui
intègrent Vénus.

- Dans le cadre du réseau transméditéranéen "Med-Urbs", la commune de Toulon s'est


associée avec Portsmouth (Royaume-Uni) et La Spezia (Italie) pour apporter son
assistance technique aux villes de Jounieh (Liban), Casablanca et Agadir (Maroc). Ce
réseau intitulé "Intelligo" a consisté pour l'essentiel, pendant sa phase 1994 à consolider le
réseau, s'assurer de la volonté des partenaires et identifier les besoins dans les PTM (Pays
Tiers Méditéranéens).
L'objectif poursuivi est la rationnalisation des fonctions des municipalités dans les
PTM, une meilleure compréhension entre élus-fonctionnaires-populations au travers de la
mise en place d'une programmation. L'aide aux Libanais et aux Marocains a été réalisée
dans deux secteurs : l'informatisation de leurs services municipaux, la collecte et le
traitement des déchets.
Une fois, la base de la coopération définie et comprise par chacun, des visites ont été
organisées à Toulon (visites des services municipaux et des équipements structurels d'une
ville réalisée ou en chantier) ; les employés municipaux, accompagnés d'élus, ont fait des
stages et rédigé les rapports afférents. Le Chef de projet a visité Agadir en vue de la
concrétisation d'un schéma directeur d'informatique. La modélisation sur Jounieh est en
cours d'étude. En matière de traitement des déchets, Toulon compte bien exporter son
savoir faire : "l'objectif à long terme est de créer des sociétés communes (joint-ventures)"
avance Viviane Gad, chef du projet "Intellego" et chargée d'affaires européennes à la
mairie de Toulon.
En 1995, la seconde année d'existence du réseau "Intellego" correspondra à la
concrétisation des décisions prises en 1994 : établissement d'un organigramme, d'un
schéma directeur d'information et exploration des pistes de financements
complémentaires.
- Les partenaires principaux du projet "développement local de quartier et soutien
économique des activités" sont la ville d'Orsay représenté par son comité de jumelage
comme maîtrise d'ouvrage, l'Association Française des Volontaires du Progrès comme
partenaire technique de maîtrise d'oeuvre et au sud, la ville de Dogondoutchi (Niger)
comme maîtrise d'ouvrage. Le projet a débuté en décembre 1993 et s'est achevé en
septembre 1995.

25
L'objectif global de ce projet est d'améliorer le niveau de vie et l'environnement sanitaire
des habitants. La collectivité locale s'est fixée quatre priorités :
• la lutte contre le déficit alimentaire d'où la nécessité d'une aide au développement
d'actions économiques complémentaires ainsi qu'une amélioration des aires économiques,
• un développement de l'hygiène publique par l'amélioration de l'assainissement,
• une lutte contre les inondations catastrophiques,
• une amélioration des rentrées fiscales consécutives à l'amélioration des revenus et à la
participation de la population aux efforts municipaux.

- Le 21 septembre 1993, le Conseil régional du Nord-Pas de Calais signe un


protocole de coopération avec les provinces de Thua Thien Hué et de Quang Nam Da
Nang (Vietnam). Parallèlement, la région ratifie avec Cités Unies Développement une
convention d'assistance technique pour le démarrage de son action au Vietnam.
En janvier 1994, l'installation à Hué, d'un comité mixte assoit les bases d'une
coopération destinée à :
- favoriser la réhabilitation des infrastructures et améliorer les conditions de vie des
habitants (gestion et traitement des eaux usées et des déchets). Une première mission
d'expertise s'est tenue en janvier 1994 à Hué sur la situation et les projets de traitement des
eaux usées domestiques et des déchets ménagers. Un projet de compostage des déchets
ménagers est à l'étude pour traiter l'ensemble de ce qui est collecté et pour résorber les
nombreuses petites décharges sauvages.
- accompagner la période d'ouverture et de transition économique dans laquelle la
République du Vietnam a souhaité s'engager (formation de cadres administratifs et de
formateurs en matière de santé, développement économique, planification, agriculture,
tourisme ...)
- renforcer la francophonie dans la zone centrale du Vietnam et la présence culturelle
vietnamienne dans le Nord Pas de Calais (échanges culturels et touristiques).

26
2.4.4 L a f o r m a t i o n p r o f e s s i o n n e l l e
Lyon / Santiago (Chili)
Lille / Saint Louis (Sénégal), Kharkov (Ukraine)
Romans sur Isère / Zlin (Tchécoslovaquie)
La Valette / Pikine (Sénégal)
Genevilliers (réseau Civic Agora)
Région Champagne-Ardenne / Togo
Meaux / Campina Grande (Brésil)
Romans sur Isère (réseau Insermed)

- Une mission s'est déroulée à Santiago (Chili), du 7 au 16 décembre 1994, dans le cadre
du programme de coopération mis en oeuvre par Lyon, depuis 1992, et suite à de
multiples échanges sur les thèmes du développement urbain. La mise en oeuvre de cette
coopération a été coordonnée par le Département Développement Urbain de la
Communauté urbaine de Lyon, sur les deux thèmes du développement social urbain et de
la planification et gestion urbaine et s'appuie sur le service DSU et sur l'agence
d'urbanisme.
A partir du travail et des analyses produits au cours de la mission, quatre sujets
prioritaires sont proposés pour 1995. Il s'agit de projets concernant :
- le micro-développement engagé à partir d'une expérimentation sur la commune de El
Bosque.
- la planification urbaine engagée à partir des enjeux de requalification et de croissance
urbaine sur la commune de La Florida.
- la mobilisation des ressources communales et de la reproductibilité des expérimentations
à partir de la problématique de La Pintana.`
- la participation des habitants à partir des expériences développées sur les trois
communes.
Concernant l'appui aux entreprises, l'idée centrale est de construire le développement
de la commune par le développement économique. Dans la mesure où il n'y a pas de
grande entreprise, il faut s'appuyer sur les quelques PME-PMI et les micro-entreprises.
Cela concerne les secteurs de l'ameublement, du cuir, de la confection, du petit commerce.
Les difficultés rencontrées sont la constitution du capital, les difficultés de
commercialisation, les difficultés administratives, le problème de la législation. Sur El
Bosque, il existe plusieurs milliers de micro-entreprises. Le but est de développer ce
secteur au travers des politiques publiques nationales par :
- la formation notamment par rapport à l'administration, la gestion, la commercialisation,
- l'accès au crédit : la commune n'a pas de fonds mais elle peut être l'intermédiaire entre
l'entreprise et l'établissement de crédit,
- l'appui à la commercialisation hors de la commune,
- l'appui à la formalisation des micro-entreprises,
- études sur l'économie locale.
A terme, la commune envisage de développer des entreprises de quartier pour la réparation
des écoles et la réalisation du centre de santé ou la construction de logements d'urgence. Il
existe un groupe de femmes en formation pour la création de jardins. Ce groupe pourrait
participer à la construction d'un jardin de la mairie. Il existe également des groupes de
bénévoles qui travaillent à l'amélioration du quartier le week-end. De plus, un plan
régulateur proposé par la commune va permettre la création d'ateliers de production.
Les objectifs opérationnels, en matière de micro-développement sont :
- l'aide au montage d'une régie de quartier, entreprise d'insertion,
- repérage des modes de financements (passation de marchés "captifs", fonds de garantie,
postes de travail aidés ...)
Concernant le développement urbain, les objectifs opérationnels sont :
- la définition de plans programmes sur les quartiers en difficultés,
- le projet urbain du centre ville dans le contexte de l'arrivée du métro,

27
- les outils de maîtrise communale dans le développement urbain de la zone de piemont.

- Lille est jumelée à onze villes d'Europe et du monde:


Rotterdam (Pays Bas), Liège (Belgique), Cologne (Allemagne), Esch sur Alzette
(Luxembourg), Turin (Italie), Leeds (Grande Bretagne), Valladolid (Espagne), Erfut
(Allemagne), Kharkov (Ukraine), Saint Louis du Sénégal (Sénégal) et Safed (Israel).
Les jumelages se définissent en terme d'échanges d'expériences et de savoir-faire,
d'échanges professionnels, de relations économiques et commerciales et dépassent le
simple cadre de la ville en y associant l'ensemble des décideurs locaux et régionaux.
Les échanges économiques correspondent à
- des échanges d'expériences et de savoir-faire dans le domaine du commerce, de
l'urbanisme, des transports et de l'environnement,
- des rencontres entre partenaires économiques,
- des participations de Lille et de ses villes jumelées aux colloques, séminaires, congrès,
foires et salons d'expositions, accueils réciproques de fonctionnaires dans le cadre de la
formation continue.

Lille est jumelée avec Saint Louis du Sénégal depuis 1978. D'abord orientée vers une
action éducative au niveau de la jeunesse, humanitaire et médicale, l'Association Partenariat
Lille/Saint Louis du Sénégal créée en 1981, s'est tournée vers un rôle de coordination des
multiples actions engagées par les institutions publiques, associatives et organismes.
En 1990, les partenariats du Nord proposent la mise en place d'un plan pluri-annuel de
coopération intercommunale établi avec eux.
Une seconde mission organisée en 1993 a permis d'entériner ce programme et de définir
les priorités :
- le traitement des ordures ménagères,
- la restructuration du marché de Sor,
- la formation professionnelle des agents, cadres municipaux et élus.
Au niveau de la formation professionnelle, le Service Organisation et Technique de
Gestion de la ville de Lille a mis en place en novembre 1994, le premier module de
formation en "bureautique-secrétariat-classement" en partenaire avec la société Bull.

- Lille est jumelée avec Kharkov (Ukraine) depuis 1978. Depuis les bouleversements
politiques et la déclaration de l'indépendance des ex-républiques soviètiques, les échanges
se sont orientés vers une coopération intercommunale basée sur un transfert d'expériences
et de savoir-faire et une aide à la formation. Plusieurs missions d'études accueillies à
Kharkov en novembre 91 et septembre 1994 comme à Lille en avril 1992 et dernièrement
en février 1995, ont permis de définir ensemble la nature des besoins en formation et de
commencer modestement mais de manière fructueuse la mise en place de stages ponctuels
en formation.
Ainsi, de mars 1990 à mars 1994, l'effort a été essentiellement concentré sur les problèmes
d'urbanisme, de restructuration et de restauration immobilière, d'environnement et de
traitement des déchets en collaboration avec l'ordre des architectes, l'Ecole d'Architecture
de Lille, l'Office Public d'HLM et la CUDL.

Parallèlement, la ville de Lille a organisé un stage sur la présentation et le fonctionnement


des Services Municipaux Administratifs et Techniques ainsi que sur la décentralisation au
sein des quartiers, en juin 1993, dont les conclusions ont servi de base à la restructuration
des Services Municipaux de la ville de Kharkov.

Actuellement, l'orientation des actions se porte sur un programme plus vaste de formation
professionnelle axé sur :
• la communication audiovisuelle et écrite avec le concours de l'ESJ,

28
• la formation hospitalière avec le concours du CHRU,
• la formation en économie de marché et commerce avec le concours de l'Institut
d'Administration des Entreprises et de l'Ecole Supérieure de Commerce,
• la formation des agents et cadres municipaux avec le concours de la ville de Lille et de la
CUDL.
Ce projet doit être présenté dans le cadre d'un programme européen avec l'aide financière
du Ministère des Affaires Etrangères.

- Les villes de Romans sur Isère et de Zlin (Tchécoslovaquie) ont mis en oeuvre, en
1992, dans le cadre de la coopération décentralisée, un projet de coopération pour le
développement du design en Tchécoslovaquie. Le projet avait pour but de contribuer à
accroître la compétitivité des produits issus de l'industrie tchèque en favorisant l'intégration
des politiques Design cohérentes dans la stratégie de développement économique de ses
entreprises.
Il s'agissait alors de former au design des cadres déjà intégrés (formation professionnelle
continue) ou semi-intégrés (formation professionnelle alternée) à l'entreprise.
Le dispositif reposait sur un partenariat entre trois acteurs : une entreprise ou groupe
d'entreprises tchèques (elle apportait un projet Design à développer), un centre de
formation technique ou école de design tchèque (il fournissait un stagiaire en fin d'études)
et un centre de promotion du Design Industriel français (il mettait en relation l'entreprise
avec un designer français).
A l'issue de l'opération, l'entreprise réalisait son projet design. En embauchant le stagiaire,
elle s'assurait l'appropriation de la démarche Design et des savoirs faire européens dans ce
domaine. Le stagiaire était formé et recruté au sein de l'entreprise tchèque et le designer
français s'était ouvert un nouveau contact à l'exportation.
Les résultats en terme économique se sont avérés en définitive infructueux. Une
mission de prospection avait été envoyée à Zlin pour obtenir des contacts et échanges
inter-entreprises. Un contact avait été pris par une entreprise de Romans mais motivée plus
par ses intérêts financiers que par la volonté de Romans de transférer du savoir-faire et
réaliser des joint-venture, le contact n'a pas abouti. Concernant le projet design, Romans a
souhaité asseoir tout d'abord ce service design à Romans avant de le développer à
l'extérieur.
Pour l'année 1995, la volonté des deux villes est de dynamiser les projets mis entre
parenthèses depuis six mois, du fait des élections en France et en Tchécoslovaquie en
octobre dernier (élection d'un nouveau maire à Zlin).
Les projets concernent la poursuite d'échanges de jeunes, un projet d'informatisation d'une
médiathèque, de modernisation d'une station d'épuration et une coopération dans le
domaine de l'environnement (collecte sélective). Il est à noter que la coopération entre
Romans et Zlin est assez vite limitée dans la mesure où les tchèques ont déjà le savoir-faire
et la technique, leur problème est lié plutôt à l'absence de moyens financiers. Les échanges
ont donc des difficultés à trouver un point d'ancrage en terme économique surtout.

- La Valette et Pikine (Sénégal) participent à la création d'un centre de formation et


d'insertion économique.
La ville de La Valette du Var, l'association JEF Formation Développement Emploi ont créé
un partenariat avec le Département de Pikine, les communes de Pikine et le GIE Taku
Liggey-Touba Lambaye, au Sénégal. Des différentes missions, est ressorti un projet sur 3
ans à compter de mai 1994, de collaboration à la mise en place d'une structure de
formation et d'insertion professionnelle et sociale.

Les objectifs sont les suivants :


• sensibiliser et regrouper des chefs d'entreprises et des collectivités locales autour de ce
projet et de sa mise en oeuvre pour aboutir à la création d'un comité de pilotage.
• mettre en place l'infrastructure et la structure.

29
• ouvrir en parallèle des cursus de formation de formateurs et de formation pour les
jeunes.
• travailler avec le comité de pilotage et le Gouvernement à un système officiel de
reconnaissances et de validation des acquis.
• développer le champ des propositions de formations.
Les résultats attendus sont pour le nord :
développer une activité économique, une activité d'ingénierie de formation en travaillant de
part et d'autre à la transférabilité de systèmes, se donner la possibilité d'ancrer des
échanges réguliers, créer des emplois et/ou former des gens à de futurs emplois.
Les résultats attendus pour le sud sont :
développer l'employabilité, créer des emplois, contribuer au développement économique
local et à l'insertion professionnelle de nombreux jeunes, développer et enrichir l'appareil
de formation.
Les actions en cours touchent à des actions de formation :
formation de cadres de centres de vacances (12 stagiaires de Pikine ont obtenu leur
BAFA), formation au métier de directeur de centre de vacances (3 stagiaires), formation
aux métiers de cadres bibliotécaires (2 stagiaires) et formation aux métiers de la
communication. Un autre projet concerne la formation aux métiers du bâtiment.
De plus, ce partenariat a permis de développer des contacts entre entreprises de La Valette
et de Pikine, en favorisant l'introduction des chefs d'entreprise auprès des acteurs locaux
de Pikine.

- La ville de Gennevilliers a mis en place le réseau Civic Agora dans le cadre du


programme communautaire Med-Urbs, en association avec les villes de Fouchana
Mohamédia (Tunisie), Salé (Maroc) et Jericho (Palestine), Anderlecht (Belgique),
Bari (Italie), Thessalonique (Grece) et Nicosie (Chypre).
Sur le thème du développement social urbain, le réseau Civic Agora a retenu trois
objectifs sur 3 ans :
• diagnostic des situations locales et identification des thèmes de formation
• formation des agents municipaux
• actions et échanges opérationnels.
L'année 1994 a permis d'appréhender les éléments essentiels des problématiques de
développement urbain dans chacune des villes du réseau, grâce aux visites techniques, au
séminaire d'échange entre les partenaires et la session de formation.
Au niveau des échanges opérationnels, des échanges d'expériences ont eu lieu sur le
développement économique, il s'agit d'échanges thématiques :
des échanges entre techniciens ont eu lieu avec la ville de Fouchana Mohamédia en
Tunisie, dans la perspective du bouclage du réseau d'assainissement de la ville.
Des échanges avec la ville de Salé au Maroc se sont déroulé en matière d'information
géographique.
Pour 1995, les perspectives tendent vers une implication des pouvoirs publics locaux du
réseau sur :
• l'habitat spontané dans les villes du Sud et l'habitat dégradé
• l'intégration communautaire ou l'intégration individuelle
• le développement économique local et l'insertion économique des habitants par le
développement des micro-activités traditionnelles et des actions d'insertion.
Dans les pays du Maghreb, l'implantation des entreprises n'est pas fondée sur l'insertion
des populations mais plutôt sur l'intention de ramener des devises et des taxes.
Les difficultés de ce projet Civic Agora viennent des situations très différentes des villes
du réseau et de la tentation de transférer de manière traditionnelle dans les Pays Tiers
Méditéranéens, les schémas de développement économique menés à Gennevilliers ou dans
les autres villes européennes du réseau.

- La coopération entre la région Champagne Ardenne et la région centrale au Togo


porte sur des projets concernant essentiellement l'appui aux acteurs économiques locaux

30
(artisans, femmes, agriculteurs, éleveurs). Les relations entre ces deux régions datent de
1987, la plupart de ces programmes sont établis sur cinq ans.

L'un des domaines d'action porte sur l'appui à l'initiative privée :


• parrainages d'artisans par des artisans de Champagne Ardenne (appuis techniques sur
place, suivi, évaluation et partenariat d'entreprises éventuellement),
• appuis techniques auprès de branches professionnelles (formation technique et de
gestion par des artisans de Champagne Ardenne, aide à la diversification, actions de
commercialisation, participations à des foires industrielles ...),
• actions d'amélioration de l'environnement de l'entreprise (appui à l'épargne-crédit,
coopérative d'utilisation de matériel, formation d'adultes ...),
• appui au regroupement des maraîchers, éleveurs (groupement d'achat, Caisses d'Epargne
et de Crédit, formation ...).
Des résultats en matière de promotion à l'initiative privée ont été obtenus :
- la formation des forgerons est achevée. A partir de septembre 1995, une unité de
production de forge va être mise sur pied pour la fabrication de charrues, d'armoires
métalliques ...
- la formation des soudeurs est terminée.
- la formation d'un boulanger s'est achevée mais la dévaluation du franc CFA a entraîné
un effondrement de la consommation du pain.
- la production des tisserands s'est terminée et les parrainages d'artisans ont repris.
La nouveauté depuis 1994 vient de la structuration du secteur agricole tenu par les
hommes. Actuellement, 600 maraîchers sont regroupés et ont les capacités d'épargne et
d'achat, suite à la création de leur propre Caisse d'Epargne et de Crédit.
Pour développer les appuis à la structuration des branches professionnelles, des échanges
avec le Bénin se créent.

L'autre domaine porte sur la promotion féminine. Un réseau de Caisses Mutuelles


d'Epargne et de Crédit des femmes a été mis en place et approprié par les actrices locales :
• programme de diversification des activités féminines (transformation agro-alimentaire,
plantation de plantes médicinales ...),
• programme de formation à la gestion et à l'épargne,
• programmes d'alphabétisation et de sensibilisation à la santé et à la famille.
En terme de résultats, 2.300 femmes sont actuellement clientes du réseau des Caisses
Mutuelles d'Epargne et de Crédit. La région Champagne-Ardenne soutient encore ce
réseau de Caisses au niveau financier (frais de fonctionnement notamment) mais ces
femmes sont maintenant autonomes dans leur gestion et sont capables de mobiliser
l'épargne.

L'objectif global visé est l'augmentation du revenu des familles avec pour incidence
évidente une amélioration de l'accès à l'alphabétisation, à la santé et à la vie culturelle.
Les objectifs spécifiques sont les suivants :
• appropriation par les artisans d'outils de production, de techniques de commercialisation
et de gestion,
• mise en lisibilité des entreprises pour partenariats industriels et artisanaux,
• autonomisation des caisses mutuelles d'épargne et de crédit des femmes,
• diversification des activités et émergence de petits ateliers individuels ou communautaires
de transformation agro-alimentaires.

Les résultats globaux obtenus sont les suivants :


• apprentissage de la prise de décision en commun
• maintien sur place durant la crise et capacité à venir en aide aux populations déplacées
grâce à la bonne récolte de maÏs dûe aux prêts avant culture,
• passage à la production de petites séries,
• diversification des activités féminines.
Ce mode de coopération peut connaître un bon développement s'il n'y pas d'interférence
entre l'administration locale et les pouvoirs politiques et s'il n'y pas de concurrence avec
des organismes qui perpétuent la relation de donateurs à assistés.

31
Dans l'avenir, il est souhaité
- une automatisation des programmes engagés pour pouvoir en engager d'autres.
- un glissement vers la diversification des activités notamment la petite transformation
agro-alimentaire pour lutter contre les pertes après récolte.

- Les villes de Meaux en Seine et Marne et de Campina Grande (Brésil) sont liées par
un projet de coopération depuis 1992. L'objectif de ce partenariat est d'échanger à travers
leurs acteurs du développement local, des compétences techniques, des savoir-faire, des
expériences profitables.
Ces deux villes ont décidé d'échanger leurs expériences autour de trois axes :
• l'économique (insertion par l'économique avec la mise en place d'une coopérative de
services à Campina),
• le technique (eau, formation, emploi, santé, organisation municipale),
• le culturel (enseignement français, bibliotèque, politique de l'enfance, échanges de
jeunes).

L'objectif de la coopération économique est d'aider à la mise en place à Campina


Grande d'une coopérative de production de services afin de créer des activités
économiques nouvelles pour les gens sans travail.
En terme de résultats au niveau économique, la ville de Campina développe des
ateliers de production. En février 1995, une coopérative de production a démarré à
Campina dans le secteur des services aux habitants : maçonnerie, plomberie, électricité,
peinture, jardinage, lavage de voitures, ménage, repassage, production de confiture. Cette
coopérative est contrôlée par les habitants de la favella de Pédrégal. Le Directeur est
nommé, les locaux en état, l'embauche des salariés en cours.
Par contre les passerelles avec les entreprises classiques sont faibles, il n'existe pas de
service public de l'emploi, la formation des jeunes semble en inadéquation avec les besoins
des entreprises. Des échanges sont donc à développer sur le thème : emploi,
développement économique, économie solidaire, formation des jeunes.
La coopération en 1995-96 indique à cet effet la mise en place d'une mission d'expertise
France-Brésil sur l'emploi, la formation, l'économie solidaire grâce à un financement
MAE-PSH.

Pour l'avenir, la volonté des deux municipalités est de s'ouvrir vers un nouveau projet
pour 1995-97. Concernant la Coopérative de services de Campina Grande, la poursuite du
soutien technique se veut de cinq manières :
• détacher les jeunes du contingent pour un service civil technique : maçon, peintre,
électricien, jardinier ... Chaque jeune français parrainera un salarié brésilien et lui
apportera ses compétences techniques.
• accueil à la Régie de Meaux pendant des périodes courtes pour des stages techniques,
des salariés de la Coopérative de Services de Campina.
• apporter une assistance technique en terme de gestion avec un jeune Globus, ou un
retraité.
• promouvoir des échanges entre les comités de quartier ou les administrateurs ou
communautés gestionnaires des projets de développement communautaire.
• intégration de la coopérative de services de Campina dans le réseau international des
Régies de quartier.

- La ville de Romans sur Isère a mis en place le réseau Insermed, avec les villes de Huy
(Belgique), El Jem, Tunis (Tunisie), Beit-Saour (Palestine) et Taroudant (Maroc),
dans le cadre du programme communautaire Med-Urbs. Ce réseau a pour objectif de
favoriser l'insertion socio-économique et le maintien en emploi des populations par la
création ou le maintien d'activités et d'échanges d'initiatives locales de développement qui

32
associent étroitement les municipalités et les acteurs concernés (associations, entreprises,
administrations publiques et population).
Cette coopération a débouché depuis 1993 sur différentes actions d'insertion
économique :
• audits et actions de valorisation/développement sur le tissu économique artisanal et
industriel à El Jem,
• formations au niveau gestion et administration territoriale en Tunisie (étendue à des
cadres algériens et marocains) et production artisanale à El Jem,
• chantiers d'insertion pour les jeunes à Romans et El Jem,
• coopérations pilotes de conciliation à Huy et Tunis-Zouhour.

Ce réseau a eu des impacts positifs sur le développement local :


mobilisation des acteurs locaux sur une dynamique de développement commune, y
compris les populations lorsque les actions deviennent concrètes, création de structures et
relais locaux de développement et de conciliation visant à l'amélioration de la qualité de la
vie, insertion des jeunes, sensibilisation des agents territoriaux à la coopération
décentralisée, actions de dynamisation des tissus économiques locaux autour de projets
concrets "internationalisés".
Les perspectives sont pour 1995 une poursuite des actions engagées avec une priorité
donnée au soutien aux entreprises locales, en particulier dans les secteurs de l'artisanat et
du tourisme et le renforcement des structures locales de développement.

2.4.5 L ' a i d e a u d é m a r r a g e d ' e n t r e p r i s e s


Conseil Régional d'Ile de France / Hanoi (Vietnam)
Rezé / Villa el Salvador (Pérou)

- Le Conseil Régional d'Ile de France a signé un accord de coopération avec la ville


d'Hanoi (Vietnam). Le projet concerne des projets multi-sectoriels :
• formation de cadres à la gestion d'entreprises et d'étudiants. Au total, environ 100 cadres
vietnamiens sont en formation annuellement dans la région Ile de France.
• aide au développement économique des entreprises, participation au salon sur les agro-
industries en mai 1993 et 1995. Le dernier salon agro-alimentaire (Agromat) s'est tenu à
HanoÏ du 9 au 15 mai dernier.Y étaient présentes 85 entreprises étrangères surtout des
PMI/PME, qui souhaitaient avant tout obtenir des échanges d'expériences. Sur le plan
global, les équipements exposés ont été dans une large majorité vendus pendant les
expositions. Environ trente entreprises ont négocié des projets et conclu des joint-ventures
en matière de boulangeries industrielles, embouteillages, boissons, vins et spiritueux.
Parallèlement, s'est tenu à Hanoi, un séminaire avec la Commission d'Etat d'Investissement,
qui avait plus un objectif commercial. 130 entreprises étrangères y étaient présentes, dans
le domaine de l'hévéaculture du stockage.
• réhabilitation de maternités et formation du personnel soignant,
• transfert de savoir-faire en matière d'urbanisme
• aide à la francophonie, don de livres, rénovation du lycée bilingue.

- Rezé termine un programme "habitat" à Villa el Salvador (Pérou) qui permet le


développement d'une société immobilière et d'entreprises de bâtiment.
Les actions de coopération décentralisée entre Rezé et Villa el Salvador s'inscrivent dans
une perspective d'appui au développement local et de satisfaction des besoins
fondamentaux de la population de Villa el Salvador. Entre 1985 et 1990, les actions de
coopération ont été prioritairement axées sur le secteur de l'eau potable et d e
l'assainissement. Entre 1990 et 1994, des échanges croisés de jeunes des deux villes ont

33
été organisés. Par ailleurs, les deux municipalités se sont engagées, avec l'appui du
Programme Solidarité Habitat dans la réalisation d'un projet pilote de densification de
l'habitat.

Le programme "habitat" a fait l'objet d'une première phase expérimentale (1991-93)


sur 41 logements. Il a permis à 80 jeunes familles de trouver un foyer sur l'habitation
existante de leurs parents. La seconde phase transitionnelle programmée en avril 1993 et
débutée en janvier 1995 a pour but de passer de la phase expérimentale à la phase de
développement permettant ainsi, d'enclencher un processus global conduisant à la mise en
place d'une véritable politique de logement à Villa el Salvador.
La logique de cette phase transitionnelle consiste à aider à la création d'une micro-
entreprise de l'habitat analogue d'une certaine façon à une entreprise immobilière appelée
Provipo. Actuellement, cette entreprise construit un module qui lui sert de bureaux.

Les deux grandes lignes d'action de Provipo visent à :


- faciliter l'accès au crédit-logement pour les familles à bas revenu. Provipo joue un rôle
d'intermédiaire entre les postulants au crédit et l'entité financière.
- assurer une assistance technique, d'une part, dans le cadre du programme de
densification du logement, par une activité d'aide aux familles (élaboration de l'ensemble
des plans de logements, administration et direction technique du processus de
construction) et d'autre part, par des services généraux comme la supervision de
constructions, l'administration et la direction technique, les taxations et les diagnostics.
Actuellement, Provipo supervise la construction d'un centre commercial financé par la
banque Wiese et elle vient de signer un nouveau contrat de supervision avec une
association de commerçants. Ce type d'activités lui permet de se consolider, de se
capitaliser et de se diversifier, tout en travaillant à l'amélioration des conditions de vie des
groupes populaires organisés.
De plus, afin d'offrir une assistance technique gratuite et d'assurer la pérennité du
programme, ont été présentés deux projets :
- "assistance technique pour la densification de l'habitat", en vue de financer une année de
fonctionnement de l'assistance technique, des matériels de promotion et de diffusion du
programme ainsi que des sessions de formation dirigées aux artisans-maçons et aux
membres de familles.
- "crédit commercial pour la densification de l'habitat des bas revenus".

34
2.5 - UNE FORME PARTICULIERE D'ORGANISATION : LES RÉSEAUX DE
VILLES

La mise en place, selon différentes phases, de l'Europe communautaire a entraîné de la part


des élus locaux, qu'ils soient municipaux, départementaux ou régionaux, la volonté de
créer avec leurs homologues de différents pays des liaisons plus ou moins ténues.
C'est ainsi que depuis quelques années des réseaux de villes se sont créés, soit à l'initiative
de villes jumelées, soit par la recherche de spécificités communes.

Poitiers (réseau Sésame)


Vendôme (réseau Eurotown)
Massy (réseau CINTE)
Belfort (réseau Med-Develop)
Brest (Conférence permanente des villes portuaires)
Montpellier et Toulouse (réseau C6)

POITIERS

Depuis juillet 1992, la politique économique internationale de Poitiers s'inscrit dans un


réseau de villes partenaires appartenant toutes à une même typologie que l'on pourrait
qualifier de "villes intermédiaires" (capitales régionales, villes universitaires au tissu
économique comparable). Ce réseau appelé Sésame regroupe avec Poitiers, huit villes
d'Europe et d'Amérique du Nord : Coimbra (Portugal), Lafayette (Etats-Unis), Longueil
(Québec), Maidstone et Northampton (Grande-Bretagne), Namuur (Belgique), Pecs
(Hongrie), Moncton (Nouveau Brunswick)..
L'objectif de ce réseau de villes est de développer et d'intensifier les relations
économiques entre les acteurs de ces villes et en particulier de familiariser les PMI/PME à
l'international.
Trois axes de coopération ont été définis :
• la construction d'une base de données recensant les opportunités d'affaires de part et
d'autre part du réseau,
• l'offre à titre temporaire de bureaux dans chaque ville, destinés à l'accueil des délégations,
• l'organisation et l'évaluation de missions commerciales personnalisées pour le compte
des sociétés émanant des villes du réseau constitué.

Lors de la Conférence internationale organisée par la FMCU et la ville de Poitiers en juin


1994, sur "le rôle des villes, des départements, des régions, dans le développement des
échanges économiques internationaux", le constat était positif. Les retombées
économiques auprés des PMI/PME étaient encourageantes et la signature de contrats
confortait Poitiers dans le choix des orientations stratégiques retenues.
Actuellement, après les trois ans d'existence de cette structure expérimentale, les résultats
sont plus mitigés et ne sont pas toujours à la hauteur des espérances. Les rencontres entre
les neuf villes, durant ces 3 années, ont plus fait naître des espoirs que des actions
concrètes. Il s'agit en effet, de relations de jumelage plutôt qu'un véritable partenariat entre
ces villes du réseau Sésame. De plus, le coût financier d'un tel réseau est à prendre en
compte.

35
VENDÔME

Le réseau Eurotown créé en 1990 à l'initiative de Vendôme rassemble dix villes


d'Europe, Salamanque (Espagne), Cascais (Portugal), Helsingor (Danemark),
Gevelsberg (Allemagne), Conte de Donegal (Irlande), Argos (Grèce), Mons (Belgique),
Rochester (Grande-Bretagne), Trévise (Italie) et Vendôme (France).
L'activité des communes est axée sur :
• la promotion des relations économiques et commerciales entre les collectivités ainsi
qu'entre les entreprises installées sur le bassin d'influence de celles-ci,
• la coopération culturelle,
• l'aide au développement touristique,
• la coopération en matière de protection de l'environnement,
• la promotion de la compréhension mutuelle grâce à l'éducation et la formation, la culture
et les sciences,
• l'étude du rôle et du fonctionnement des structures administratives impliquées dans les
démarches de développement économique.

L'objectif du réseau est de préparer les entreprises de chacune de ces dix villes, à
l'Europe en conduisant une politique concertée de développement ou de relance
économique, à travers des actions de partenariat national et européen.
Les initiatives lancées en avril 1992 sont au nombre de six :
• le Centre International de Formation Supérieur aux institutions, aux cultures, à la
géopolitique pour permettre aux entreprises de développer leurs actions dans d'autres pays
européens;
• le projet "Interprise" visant à favoriser la coopération entre les PMI-PME de la ville
française, belge et italienne du réseau;
• le projet "Euroform" dans le domaine de la formation professionnelle;
• le projet de "Village européen" pour développer l'attrait touristique en Irlande;
• l'adaptation de la ville aux handicapés, aux personnes âgées et aux enfants visant à créer
des séminaires de formation destinés aux architectes et urbaniste du réseau;
• le Centre de formation sur les langues européennes visant à organiser des séjours
linguistiques.

Les résultats de ce réseau sont trés mitigés. Les initiatives loin de s'être concrétisées,
en sont restées au niveau des échanges d'expériences, de contacts, de mises en relation
entre acteurs économiques (associations, entreprises des villes du réseau) et n'ont pas
abouti à la mise sur pied de projets.
- Concernant le projet "Interprise", les attentes des villes n'ont pas pu correspondre car les
tissus économiques et industriels se sont révélé trop dissemblables. Les villes en ont
conclu à l'impossibilité de coopérer ensemble sur ce projet.
- Concernant le projet "Euroform", Vendôme souhaite l'élargir sur un territoire plus vaste.
Ainsi, plusieurs villes de la région Centre pourraient être impliquées avec d'autres villes
européennes sur un projet "Youth Start", portant sur la formation professionnelle.
Actuellement, le dossier a été construit à l'initiative des villes de Vendôme et de Mons
(Belgique), mais rien n'a encore été concrétisé.
- Le projet de "Village européen" n'a pu aboutir du fait d'un manque de clarté des objectifs
et de la définition floue du cadre, de la part des irlandais.
- "Le Centre International de Formation Supérieure" n'a pas pu être construit, du fait des
difficultés liées à la crise immobilière.

Plusieurs raisons au manque de résultats sont invoquées :


• la taille du réseau (dix villes) entraîne des lourdeurs.
• le choix des villes pose des problèmes de langues.
• le coût financier de ce réseau.
• le caractére contraignant de la charte : la présidence du réseau est tournante et s'exerce
sur un an par la ville chargée d'organiser la prochaine assemblée générale.
• une sous-estimation des difficultés.
36
Le réseau Eurotown souhaite maintenant, être avant tout un laboratoire d'idées,
d'expériences facilitant la circulation des informations. Ce réseau se veut être un
intermédiaire, pour dynamiser les échanges d'idées. Le relai doit être pris ensuite par
d'autres partenaires que sont les CCI notamment

MASSY

La reconnaissance du réseau CINTE (villes intermédiaires européennes) est rendue


effective par la Communauté européenne, en janvier 1994. Ce réseau est né de l'union de
six villes moyennes d'Europe, l'Hospitalet, Huelva (Espagne), Nyiregyhaza (Hongrie),
Ascoli (Italie) et Faro (Portugal) à l'initiative de Massy, ceci après de nombreuses
rencontres entre 1992 et 1994, entre la ville de Massy et les villes du réseau. Ces villes ont
en effet des caractères communs et complémentaires et sont animées par la même volonté
d'être présentes en Europe.
Les participants cherchent à définir des points de convergence sur leur développement
économique, la création d'emplois. Plusieurs propositions de travail ont été faites par
les six villes lors d'une rencontre en mai 1994 :
• création d'un réseau d'échange d'information sur les aspects technologiques d'intérêt
commun avec les opérateurs économiques de chaque ville,
• développement d'un office d'échange d'information et de présentation des productions
locales,
• tenue d'un séminaire avec les animateurs socio-économiques sur les aspects du
développement local et régional,
• mise en place d'un programme d'échange et de formation du personnel municipal
• un programme lié aux questions de formation professionnelle,
• un programme sur la lutte contre le chômage de longue durée,
• et un programme sur les questions liées au tourisme.
De ces propositions de travail, Massy s'est vu confier la mission de traiter des questions
de développement économique et de recherche scientifique.
Cette volonté d'actions a été mise en mouvement à partir de février 1995. Le premier projet
réalisé dans le cadre du programme "Horizon" de l'Union Européenne, est un projet pour
la formation des jeunes sans emploi. Il s'agit d'échanges de stagiaires pour les jeunes des
villes du réseau excepté la ville de Nyiregyhaza en Hongrie, dans les domaines
linguistiques et techniques. L'autre projet en préparation concerne un projet d'insertion des
femmes.
Parallèlement, des échanges culturels ou d'expériences (accueil et formation de médecins
hongrois à Massy) se déroulent régulièrement entre les différentes villes du réseau.
Dans le domaine économique, seules des idées d'échanges se sont opérées suite à des
rencontres entre les neuf villes, à la participation à des foires expositions en Hongrie, ou la
réalisation d'un séminaire avec des CCI et des industriels.

BELFORT

La ville de Belfort a mis en place avec plusieurs villes du Maghreb, Mohammedia


(Maroc), Boghni et Cheraga (Algérie), le Conseil Général de Tunis (Tunisie) ainsi
que le Conseil Général de l'Hérault, des Bouches du Rhône et Barcelone (Espagne)
le réseau Med-Dévelop, dans le cadre du programme communautaire Med-Urbs

Ce réseau a pour objectif :


- de déterminer une approche commune du développement local,

37
- d'identifier les blocages, en vue d'améliorer les processus publics de décision et d'action
locale,
- d'élaborer les méthodologies de réponses adaptées aux problèmes propres à chaque
catégorie de collectivités, sachant qu'il y a un besoin extrèmement important en la matière,
de la part des partenaires PTM (Pays Tiers Méditéranéens),
- de constituer des équipes locales d'expertises au service des collectivités PTM.
Trois types d'action sont actuellement mises sur pied, en matière économique :
- la création de pépinières d'entreprises dans les villes d'Algérie et du Maroc ; En 1994,
une étude de faisabilité a été réalisée par une université d'Algérie et un Cabinet d'expertise
français. Cette étude a débouché sur un accord de financement.
- la mise en place de dispositifs d'insertion ( action plus sociale), par le montage d'un
projet de garage automobile, à Tunis. Ce projet n'a pas encore de plan de financement.
- le projet de création de micro-entreprises soutenu par la ville de Barcelone et bénéficiant
exclusivement à Tunis.

Les perspectives sont pour 1995 la recherche de financements pour la création des
pépinières d'entreprises (une partie des financements est apportée par les bénéficiaires du
projet), la création des projets de micro-entreprises, des dispositifs d'insertion, le
développement urbain, l'informatisation des services des collectivités territoriales et la
formation des acteurs locaux.

BREST

En 1991, quatre villes portuaires Brest, Cadix (Espagne), Tarente (Italie) et Plymouth
(Angleterre) décident d'aller au-delà de leurs traditionnelles relations de jumelages pour
comparer et développer des coopérations économiques.
Leurs défis tant au niveau économique, formation, recherche, transferts de technologies,
qu'au niveau de leurs stratégies de développement et objectifs à court et moyen terme sont
en effet très proches. Ces similitudes de situation légitiment ainsi la création le 13 juillet
1992 d'une "Conférence permanente de coopération européenne des villes
portuaires périphériques".
En plus de ces quatre villes, la Conférence accueille la ville de Den Helder (Pays Bas) au
titre de membre associé.

La Conférence s'assigne deux axes essentiels de coopération :


• la diversification de l'économie,
• la valorisation des richesses, ressources humaines, économiques, urbanistiques et
naturelles de chaque site.
L'objectif majeur est de peser plus lourd à Bruxelles, afin que les programmes
européens tiennent mieux compte des spécificités des villes portuaires et militaires.
La création de cette Conférence a permis à Brest de poser des jalons dans les structures
communautaires et de s'initier aux subtilités du fonctionnement de l'Union Européenne,
ceci du fait des actions de communication, de propositions, d'échanges et de lobbying des
cinq villes.

Dans le cadre de la Conférence Permanente des Villes Portuaires ont été développés
plusieurs programmes :
• La coopération avec l'Europe centrale : programme ECOS Brest Tarente-Constantza qui
a permis, au-delà du programme de formation de fonctionnaires municipaux, d'intégrer le
port de la Mer Noire, dans les réflexions sur l'environnement, la sécurité maritime,
l'enseignement supérieur et le tourisme ...
• La coopération interrégionale : initiative INTERREG II et son ouverture ou non à des
zones maritimes, Tarente, Cadix et Kiel sont éligibles. Brest et Plymouth avec le Finistère,
le Devon et la Cornouailles n'ont pas été retenus mais sollicitent la Commision pour
développeer un programme de coopération interrégional.
38
• La démarche Arc Atlantique et le développement de l'action pilote ATLANTIS I et
bientôt ATLANTIS II où se retrouvent Plymouth, Brest, Cadix et Porto.
• EUROFORM pour la formation professionnelle : programmes menés par Brest-Cadix-
Porto (programme d'échanges de cadres de l'agro-alimentaire en partenariat avec Cadix et
Porto) et Cadix-Den Helder
• INTERPRISE avec l'organisation des manifestations OCEANS-OSATES et
TECHNOMER à Brest et une autre manifestation à Den Helder.
Expertise SPRINT sur la constitution d'un pôle de sécurité maritime.
• Appels d'offre tourisme et environnement.
• Echanges sur les initiatives communautaires et les projets proposés par chaque ville dans
le cadre de KONVER, URBAN et les projets pilotes urbains. Ce réseau de villes a permi
en effet, de décrocher en 1992 des fonds du programme "KONVER" (conversion) qui
s'est traduit notamment par l'attribution d'une subvention européenne de 1,5 MF au
hameau d'entreprises du Technopôle.
• Echanges sur les programmes opérationnels en particulier des objectifs 2 et 3.

L'action de cette Conférence permanente n'a pas été non plus sans jouer un rôle dans
l'attribution à la région de Brest en 1993, de "fonds structurels européens". Il s'agit de
crédits destinés aux régions nécessitant un appui. Ces fonds répartis en Objectifs (de 1 à 5
selon l'objectif) participent au financement d'équipements ou de programmes
économiques, sociaux, culturels ... Sur la base de solides dossiers élaborés par les élus de
la CUB et la Délégation au Développement de l'Agglomération Brestoise (DDAB), la zone
de Brest est éligible à l'objectif 2, au titre de la diversification industrielle, pour la période
1994-99 (en deux phases de 3 ans). Les crédits ainsi obtenus viendront amplifier et
accompagner les actions des collectivités et des différents partenaires locaux :
développement portuaire équipements touristiques structurants (Océanopolis ...) formation
recherche et innovation, développement des entreprises ...
Pour la zone de Brest, l'apport des fonds structurels européens s'élève à 181 millions de
francs pour la période 1994-96.

La Conférence a l'ambition d'entraîner dans le sillage de chaque ville d'autres acteurs


locaux du développement et de faire participer l'ensemble des citoyens. Les grands axes
de travail et les cadres dans lesquels la Conférence entend se projeter sont les suivants :
- la Conférence présentera à la Commission un projet dans le cadre du futur programme
RECITE relatif aux réseaux européens, afin d'accroître notamment le maillage entre les
acteurs du développement local dans leurs actions, projets et programmes.
- Les villes portuaires s'engagent à coopérer étroitement et prioritairement dans les
domaines de la sécurité maritime, le développement de projets (quatrième programme
cadre Recherche-Développement), l'insertion économique et sociale, la formation
professionnelle — objectifs 3 et 4, des initiatives communautaires Ressources Humaines,
ADAPT — et les politiques de formation professionnnelle (Leonardo), l'urbanisme
(initiative Urban et projets pilotes urbains).
- Au fur et à mesure du rayonnement de la Conférence, les partenaires se sont élargis;
Kiel (Allemagne), Dun Laoghaire (République d'Irlande) et Constantza (Roumanie).
L'ouverture de la Conférence à d'autres villes portuaires associées ou jumelées pourrait se
réaliser, en particulier aux nouveaux membres de l'Union Européenne.
- Les membres de la Conférence se portent candidats aux futures zones pilotes
d'aménagement prospectif du territoire européen.

39
MONTPELLIER et TOULOUSE

Le Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, Montpellier et Toulouse participent


depuis 1991 au réseau C6, un réseau de villes les associant à quatre villes espagnoles,
Barcelone (à qui revient l'initiative du projet), Saragosse, Valence et Palma. Ce réseau
C6 fonctionne à la base de façon pyramidale avec l'existence de six commissions de
travail. Chaque ville a son secteur de compétences. Toulouse a pris en charge le dossier
des moyens de communication urbaine, Valence la rénovation des centres historiques,
Barcelone le tourisme, Palma l'informatique, Saragosse l'environnement et Montpellier un
projet d'europôle universitaire. Plus qu'un simple échange d'expériences, il s'agit de la
recherche d'une expérience commune dans certains domaines. Deux autres domaines de
coopération ont été rajoutés, le sport et la culture.
Ce réseau C6 permet des actions concertées de lobbying auprès des gouvernements et
de la Communauté européenne. Les commissions qui fonctionnent le mieux sont celles du
transport, du tourisme et de l'informatique appliquée à la gestion. Les difficultés se posent
au niveau des commissions traitant de la revitalisation des centres historiques et de
l'europôle universitaire.
Concernant la commission sur l'informatique, un problème de collaboration s'est posé
du fait des comptabilités différentes entre français et espagnols. Cette commission a
néanmoins permis de nombreux échanges d'expériences et sert de creuset aux différentes
manifestations liées à l'informatique. Concernant la commission environnement, une
directive communautaire a été créée dans le domaine de l'épuration des eaux résiduaires
urbaines en matière d'environnement.
Concernant la commision transport, l'idée de départ était de défendre la carte
transméditérannéenne. Après une étude réalisée sur les problèmes du rail et de la route,
des interventions sur la question du TGV franco-espagnol se sont multipliées et un projet
destiné à mettre en place des lignes aériennes régulières entre les membres du réseau s'est
dessiné. La volonté des villes du réseau est de dynamiser et d'améliorer le maillage entre
les villes en se servant des liaisons déjà existantes, ceci grâce à des actions de lobbying.
Concernant la commission tourisme, les réalisations concrètes se sont réalisées de façon
rapide. Une vaste enquête sur le tourisme a été lancée en 1993 en vue de proposer des
produits touristiques communs.
De plus, de nombreux échanges inter-universitaires en matière de recherche se déroulent
régulièrement.
Les objectifs pour les mois prochains, sont la constitution d'un groupement d'intérêt
économique (GEIE) afin de doter les villes d'une personnalité juridique propre.
Une autre perspective touche à une volonté d'élargissement à une, deux villes tout en
restant le réseau C6 et non C7 ou C8.
Les problèmes liés à l'existence de ce réseau découlent des langues (bataille entre le
Valencien pour Valence et le Catalan pour Barcelone). Est à noter dans ce réseau la bonne
circulation de l'information entre acteurs institutionnels et économiques et un financement
en adéquation avec les résultats.

40
3 - DIAGNOSTIC DE "LA COOPÉRATION
DÉCENTRALISEE EN MATIÈRE ÉCONOMIQUE"

La motivation économique n'est pour ainsi dire jamais la première des intentions dans
l'action internationale des collectivités locales, elle n'existait pratiquement pas jusqu'à une
époque récente dans les jumelages. Leur contenu était plutôt d'ordre culturel, sportif ou
convivial. Progressivement, les nouveaux jumelages intègrent cette dimension économique,
dès leur création. Les échanges économiques deviennent un thème important dans la
coopération décentralisée, que ce soit au niveau des communes, des départements ou des
régions, car elle est porteuse de développement et non plus de la seule solidarité. La prise
en compte explicite du développement économique dans le cadre des politiques de
coopération décentralisée apparaît en outre, comme un facteur évident de pérennisation des
échanges.

3.1 - DÉFINITION et OBJECTIFS

3.1.1 La notion de coopération décentralisée souffre actuellement, d'un manque certain


de précision car elle n'est pas perçue de la même manière suivant les interlocuteurs
rencontrés.

Au sein de l'Union européenne, la coopération décentralisée est définie par les articles
20 et 22 de la Convention de Lomé qui ouvrent la possibilité de présenter des projets de
développement et de recevoir un appui financier à toute une gamme d'acteurs locaux
distincts de l'Etat central. La notion de décentralisation s'étend donc à l'ensemble de la
société civile (ONG, établissements publics, entreprises privées ...) au niveau des pays du
sud comme au niveau des pays du nord.

En France, depuis le 6 février 1992, le cadre législatif définit par coopération


décentralisée la capacité des collectivités locales françaises et de leur regroupements de
contracter avec des collectivités locales étrangères. Malgré ce cadre, certaines divergences
de définitions subsistent sur la nature des relations (la notion de coopération décentralisée
inclut uniquement l'aide au développement ou l'ensemble des relations extérieures des
collectivités locales) et sur le type de pays étrangers concernés.

Le Ministère de la coopération quant à lui, entend par coopération décentralisée, la


politique et les interventions d'aide au développement dans des pays du champ (Afrique de
l'Ouest essentiellement).

Le Ministère des Affaires Etrangères finance sur les mêmes principes, les actions de
coopération de façon déconcentrée, dans la mesure où les projets sont gérés au niveau
régional par le Préfet de la région. Les projets concernés appartiennent au pays hors
champ c'est-à-dire l'Amérique Latine, l'Asie et l'Europe.

- Le rapport d'"Act Consultants" du 17/01/1994 définit la coopération décentralisée en


matière économique comme l'ensemble des opérations visant, directement ou
41
indirectement, les rapprochements entre entreprises françaises et étrangères, au-delà ou en
prolongement des opérations commerciales internationales proprement dites. Ainsi, la
coopération économique recouvre une gamme d'opérations très diversifiées. L'organisation
de forums, de rencontres, de manifestations professionnelles spécialisées relève de la
coopération au même titre que les interventions beaucoup plus ciblées visant à instaurer
des joint-ventures, transférer des technologies, mettre en oeuvre des initiatives de co-
développement.

Extrait du rapport d'Act Consultant pour la D.G.R.C.T. " ...Utilités et limites


de l'engagement des collectivités"
Les collectivités jouent et ont un rôle tant dans la coopération économique
et industrielle que dans le soutien à l'internationalisation des entreprises. Dans ces deux
domaines elles peuvent être partenaires de l'Etat.
Dans le champ de l'internationalisation des PME, les interventions des
collectivités, souhaitables et nécessaires, ne peuvent ignorer certaines données :
-a) le potentiel des entreprises susceptibles de s'engager dans des opérations de
rapprochement ne saurait être surestimé. On l'a évalué à plusieurs milliers ;
b) ces entreprises sont localisées en majorité dans un petit nombre de régions (Ile de
France, Nord-Pas De Calais, Rhône Alpes ...) et leur population est faible dans d'autres ;
c) le champ d'internationalisation naturellement privilégié est ou sera l'Europe et dans une
mesure nettement moindre le pourtour méditéranéen. Pour les autres pays, les candidats
réels ou potentiels se présenteront en nombre restreint, même si ces candidats sont
stratégiquement importants....

- Quelques extraits d'intervention permettent de situer les positions actuelles en ce


domaine :
@ Monsieur Jean PUECH, Président de l'Assemblée permanente des Conseils
Généraux:
".... Combien m'apparaît capitale cette liaison entre l'action extérieure des
collectivités locales et le développement des échanges économiques. ... Les quelques
expériences tentées pour accompagner des entreprises aveyronnaises en Roumanie nous
ont montré combien le chemin était compliqué. Le développement économique demeure
pourtant un objectif majeur de notre partenariat......Il est clair que les pays du Maghreb et
ceux d'Europe Centrale et Orientale recèlent aujourd'hui de redoutables concurrents pour
notre agriculture et nos industries agro-alimentaires. Ils constituent dans le même temps
d'immenses espaces économiques à nos portes, sur lesquels il serait absurde de laisser
s'installer seules, les entreprises d'autres pays occidentaux. .....La coopération mise en
oeuvre par les Conseils Généraux a également pour vocation d'être un outil de
sensibilisation de la population française et plus particulièrement de nos chefs
d'entreprise. Cette étape est évidemment fondamentale car le développement des échanges
économiques ne se fera pas sans les entreprises, donc sans entrepreneurs. .....Si nous
voulons développer des affaires pour nos entreprises dans ces pays, il nous faudra
accepter dans le même temps un accès facilité pour les productions qu'ils nous enverront
en nombre et en qualité croissants. " (6 Juillet 1994, séminaire APCG)

@ Madame Laurence DOUVIN, chargée de mission auprès du Ministre de l'Industrie et


du Commerce Extérieur:
"... Les trois éléments qui motivent l'intervention des départements français
dans le domaine économique situent bien la coopération décentralisée comme étant l'un
des éléments susceptibles de favoriser le développemnt du commerce extérieur. ..; Il y a
complémentarité entre la notion de développement économique des collectivités locales et
celle des entreprises..." (6 juillet 1994 séminaire APCG)
@ Monsieur Bruce MILLIAN, Commissaire européen chargé des politiques régionales :

42
"...Il est très positif que les municipalités cherchent à établir entre elles des
liens pour échanger leurs expériences et mettre sur pied des projets communs.Nous avons
depuis plusieurs années la possibilité de cofinancer des projets pilotes qui favorisent
l'échange et la coopération entre les villes, tant au niveau de l'Europe communautaire que
des villes d'Europe Centrale et Orientale que pour des villes du Sud de la Méditerannée,
grâce au programme Medurbs.... Le programme URBAN permettra de financer des
projets destinés à remédier aux problèmes économiques, sociaux et environnementaux
des zones urbaines en difficulté. " (interview FMCU Juin 1994).

@ Extrait d'un long rapport du Conseil Economique et social sur l'ensemble de la


coopération décentralisée:
" La capacité de conduire des actions économiques doit être reconnue aux
collectivités territoriales car elles apparaissent comme capables d'assurer un
développement accéléré et une intégration forte, en particulier au sein du Grand Marché
Européen. Ces actions doivent se fonder sur un partenariat avec l'Etat, dans le respect des
principes établis, principalement la subsidiarité, afin d'accroître l'efficacité des opérations
conduites et d'éviter l'accentuation des déséquilibres préjudiciables à la Nation. " (rapport
CES Avril 1992).

3.1.2 Objectifs de la coopération décentralisée en matière économique

Les monographies de villes recensées font apparaître souvent des objectifs à court terme
d'ordre culturel, social et à long terme une orientation vers des actions économiques.
Deux aspects contradictoires ou complémentaires, selon le regard porté, peuvent sous-
tendre la volonté de coopération ou de partenariat économique :
* soit promouvoir l'activité économique de sa collectivité à l'étranger,
* soit aider au développement économique de sa partenaire étrangère.
Ces deux notions ne peuvent être séparées et encore moins opposées. En effet, l'accès des
entreprises françaises et européennes à de nouveaux marchés et partenariats dans ces pays
ne peut se concevoir en dehors d'un soutien à la restructuration de leur tissu économique.
Pourtant les exemples cités dans ce document ne démontrent pas majoritairement la
complémentarité de ces deux notions.

Dans le développement de ces recherches de partenariats ou de coopération économique,


trois phases sont à distinguer :
-première phase ; la mutuelle connaissance, tant au niveau de la réalité économique de
terrain que de ses potentialités de croissance. Y a t-il des convergences possibles, quelles
sont les conditions à réunir ? C'est une étape essentielle car elle conditionne les futurs
développements. Plusieurs exemples soulignent l'impossibilité de poursuivre par l'absence
de convergences suffisantes.
- seconde phase ; le développement de simples échanges commerciaux sans entraîner
d'imbrication entre les différents acteurs.
- troisième phase ; le partenariat industriel ou commercial qui implique une participation
de chacun des acteurs au processus de fabrication ou de commercialisation. Ce type de
partenariat est certainement le moins présent actuellement quoique le plus recherché dans
l'action des réseaux ou des villes d'une certaine importance.

43
3.2 ESQUISSE D'UN BILAN

La coopération économique décentralisée et l'action extérieure des collectivités en général,


permet un désenclavement et une ouverture sur le monde. Dans ce sens elle apporte les
conditions à un sain développement interne des collectivités françaises.
Plus pragmatiquement, les collectivités locales françaises peuvent attendre de leurs
relations établies avec le sud, un soutien de l'économie locale. Selon l'enquête du Ministère
de la Coopération, 7 % des élus affirment que cette coopération a favorisé le
développement des actions de la commune. En réalité on peut penser que ce pourcentage
est bien plus élevé, mais les réalités des retombées économiques directes ne s'évaluent pas
facilement et la limite est difficile à tracer entre ce qui revient alors à la coopération
décentralisée et à des relations internationales entre opérateurs privés.

3.2.1 Certains éléments facilitent le développement de la coopération en matière


économique

- Les collectivités locales sont de plus en plus partie prenantes du développement


économique de leur aire de responsabilité, principalement en France depuis la
décentralisation.
L'Etat, avec la loi du 6 février 1992, a pris acte de l'essor de la coopération décentralisée et
en a conforté les bases juridiques. Le titre 4 de cette loi reconnaît pour la première fois aux
collectivités territoriales le droit de faire de la coopération décentralisée. Ce titre 4 institue
les principes suivants :
- La capacité des collectivités locales et tous les établissements publics territoriaux de
contracter avec des collectivités territoriales étrangères (Article 131). Les conventions
doivent être conclues "dans le respect des engagements de la France" : elles doivent non
pas être conformes à ces engagements, mais compatibles avec eux, ce qui signifie pour
elles une plus grande indépendance vis-à-vis de l'Etat.
- Les conventions passées entre collectivités doit se faire dans les limites de compétences
des collectivités fixées par les lois de décentralisation, et porter sur ces domaines de
compétences.
- La participation d'autorités locales étrangères à des organismes liés à des collectivités
locales françaises (Articles 132 et 133).
- La création d'une Commission Nationale de la Coopération Décentralisée (CNCD).
"Cette commission consultative est chargée de favoriser la concertation entre les
collectivités territoriales impliquées dans des actions de coopération en faveur du
développement". Cette commission présidée par le Ministre, est composée de deux
collèges de 16 membres chacun, l'un représentant l'Etat et les ministères concernés, l'autre
étant composé de représentants de communes, départements, régions, nommés par le
Ministre de la Coopération.

- De nombreuses villes recherchent et veulent explorer tous les moyens existants, y


compris leur relation internationale pour faire face à leurs difficultés (ne serait.ce
qu'en terme d'échanges d'expériences).
* Ainsi, la situation économique des villes conditionne l'ampleur de leurs
échanges. Des villes pour lesquelles le développement local est une nécessité présentent
un fort dynamisme vers des actions novatrices. Citons la volonté d'actions de la ville de
Brest notamment, ville présentée souvent comme sinistrée et comme affligée du
"handicap" de sa situation géographique à l'extrème-ouest de l'Europe.
Certaines villes présentant un isolement relatif, souhaitent dans ce même sens, développer
la coopération décentralisée car elles souffrent de l'attraction exercée par les métropoles

44
régionales. C'est le cas notamment, de Chambéry, et Annecy qui ont élargi leur association
à Aix-les-Bains et Annemasse pour contrer l'influence de Genève, Lyon et Grenoble.
* De plus, la volonté d'intégration des personnes immigrés, une des revendications
actuelles des villes dynamise des actions de coopération avec des communautés de pays
africains. Dans le rapport sur "les jumelages-coopération" édité par la Fédération des
Villes Jumelées, en juin 1988 cette idée est présente : « pour beaucoup de mairies, la
présence forte des immigrés dans les communes est une incitation à l'action internationale.
Cette présence constitue pour beaucoup un problème, le jumelage est perçu comme un
moyen d'action positive vis-à-vis de ce problème ».

A titre d'exemples :
- Massy dans le cadre du réseau CINTE, collabore avec cinq villes européennes dont Faro
au Portugal. Ce n'est pas un hasard quand on sait que Massy a une forte communauté de
portugais.
- Une importante population immigrée dans le Département des Hauts-de-Seine a initié
et favorisé des actions d'aide au développement vers les populations du Sud en Afrique
particulièrement. Des actions humanitaires, le Conseil Général des Hauts-de-Seine s'est
engagé depuis, vers une politique de coopération décentralisée, avec des actions d'échanges
et d'investissement en partenariat avec les collectivités locales bénéficiaires.
Il s'agit donc, dans ces deux cas d'aider les populations du Sud à s'auto-développer et à
juguler l'immigration en France, par le biais de la coopération économique décentralisée.

- D'autre part, il faut signaler la forte proportion des municipalités de la banlieue


parisienne (environ une quarantaine) jumelées à des villes africaines. Cette forme de
coopération peut s'expliquer par un effet de synergie locale mais aussi surtout par la
présence de fortes communautés d'immigrés africains. Ainsi, le jumelage Montreuil-
Yélimané (Mali) a vu le jour grâce à la présence à Montreuil d'une importante communauté
malienne originaire de Yélimané. On peut citer aussi les jumelages-coopération Créteil-
Cotonou (Bénin), Maurepas-Mopti (Mali), La Courneuve-Yako (Burkina), le Syndicat
d'Agglomération Nouvelle (SAN) d'Evry avec le Mali.
Cependant, même si ces jumelages entre villes s'inscrivent dans un cadre d'action vaste qui
permet une véritable coopération mobilisant les services techniques, les chambres
consulaires, les PME ..., les petites et moyennes villes ne disposent pas des mêmes
moyens que les grandes villes françaises (Marseille/Dakar, Lille/Saint Louis,
Bordeaux/Casablanca ...). Et ces villes de moins de 50.000 habitants concentrent donc leur
actions sur une dimension plus culturelle et humanitaire voire d'actions de développement
dans les domaines de l'hydraulique, de la santé ou de la petite production agricole. Il s'agit
d'échanges classiques qui constituent le socle de base pour des échanges peut-être plus
novateurs.

- Les relations de plus en plus étroites qui s'effectuent dans certaines villes, entre
entreprises, citoyens et élus locaux.
- L'Association Montreuilloise pour le Développement de la Coopération Economique
Internationale (AMDCEI) créée à l'initiative de la municipalité de Montreuil et de
plusieurs chefs d'entreprises, est un exemple concret du partenariat entre élus locaux et
entreprises. Cette association vise à établir des relations solides entre entreprises locales et
acteurs économiques d'autres pays. Elle bénéficie du soutien logistique, économique et
financier de la ville de Montreuil qui lui accorde une subvention chaque année. Les statuts
de l'AMDCEI donnent la majorité des sièges au sein du Conseil d'Administration, aux
chefs d'entreprise. Sur ces 15 membres, 11 représentent les sociétés membres et 4 la
mairie.

- La ville de Massy souhaite renforcer à travers le réseau CINTE une approche globale du
développement des relations internationales. Pour cela, la ville mise sur un fort partenariat
entre les associations, les entreprises et les élus locaux, sans la présence par défaut du
politique dans le processus de soutien aux entreprises.

45
Dans le même esprit, le rapport "des actes de la journée de restitution de bilan et
perspectives du réseau solidarité entreprises" datée du 8 décembre 1994, soulignait l'intérêt
de plus en plus mûri des entreprises, à collaborer avec les associations de développement
et les collectivités territoriales.

- Parallèlement à ce constat de rapprochement entre élus locaux et entreprises a été observé


parmi les différentes villes une volonté de s'ouvrir aux citoyens.
Tout d'abord, on remarque que dans le cas où le jumelage est piloté par la mairie, un des
problèmes concerne notamment les changements de majorité politique. Lorsque des
changements politiques interviennent (cas actuellement en France et en Espagne), et que la
structure dépend de la mairie, les projets économiques peuvent subir de nouvelles
orientations ou être remis en cause. De plus, ce type de structure freine la volonté de
certains acteurs extérieurs de s'engager ou de s'associer au développement économique
local pour des raisons politiques ou autres. Ces observations ont été notées au cours de
nombreux entretiens téléphoniques et en particulier dans des petites et moyennes villes
(Chantelle, Romans sur Isère, Arcueil ...) où les préoccupations des mairies divergent de
celles des grandes villes en matière économique.

Les villes sont conscientes des freins liés à ce type de structure et certaines d'entre elles
s'orientent vers une structure mixte c'est-à-dire une structure faisant coexister une
collectivité locale et une association.
C'est le cas du Conseil Général d'Ille et Vilaine et de la région de Poznan (Pologne). Le
Conseil Général de Bretagne a en effet institué l'Association France-Pologne et créé la
maison de Rennes et d'Ille et Vilaine à Poznan. Le but de ces deux structures est
d'encourager et de développer de nombreux domaines tant culturels que scolaires,
formation professionnelle ou échanges économiques. Le comité de jumelage détient une
plus grande marge de manoeuvre et peut piloter des actions de façon autonome sans que
des changements politiques ne viennent perturber les différentes initiatives.
A titre d'exemples :
L'action du Conseil Régional de Bretagne au Vietnam (coopération avec Ho Chi Minh
Ville) est assistée par la Mission Régionale de Coordination du Commerce Extérieur
Breton (MIRCEB), association créé par le Conseil Régional qui a un relai à Ho Chi Minh
Ville.

- Les possibilités de financements extérieurs, français ou européens.


Lors des "rencontres nationales de la coopération décentralisée" du 27 octobre 1994, M.
Pouillieute, Directeur du Cabinet du Ministre de la Coopération réaffirmait l'intérêt qu'il
porte à la coopération décentralisée. Ainsi, la volonté pour 1995 pour l'ancien Ministre de
la Coopération était d'accroître les concours financiers octroyés à la coopération
décentralisée, tant en ce qui concerne les contrats de plans que les cofinancements du
Ministère. Au total, trente millions de francs seront disponibles pour ce type d'actions, soit
une augmentation de plus de cinquante pour cent par rapport à 1994.

3.2.2 Quelques difficultés freinent au contraire cette expansion

46
- Les différences de structures et de compétences juridiques et économiques des
collectivités locales entre les pays.
* La ville de Lille est confrontée à ce type de difficultés. Dans le cadre de sa coopération
transfrontalière, Lille mesure les limites du droit international et les contraintes des
législations internationales dans la mise en place de structures communes de gestion ou de
maîtrises d'ouvrage communes. Le rapport issu de la Conférence internationale organisée
par la FMCU et la ville de Poitiers en juin 1994 soulignait ces contraintes dans le cas de la
ville de Lille : « les formes de coopération existantes dans un pays se heurtent à des
impossibilités de transposition (illégalités, incompatibilités avec les règles de comptabilité
publique, inadéquation juridique ou complexité de fonctionnement pour une efficacité
limitée). Sur le terrain subsistent des incohérences, des situations irrationnelles dans les
services, dans les schémas de fonctionnement des administrations ».

* Dans le cas du réseau C6 auquel appartient la ville de Montpellier, une directive


communautaire exigeant une comptabilité unique entre la France et l'Espagne, posait ce
problème d'incompatibilité au niveau de sa commission informatique.
- Une autre difficulté a été soulignée par la ville de Chantelle dans son jumelage avec
Montes de Oca (Espagne). Il s'agit de différences en terme de normes des conditions de
travail et du problème de change entre les deux pays.

* La ville de Poitiers pose aussi ce problème des différences structurelles au niveau des
institutions locales, dans un réseau de neuf villes tel que Sésame. Le réseau Sésame
compte avec Poitiers huit villes d'Europe et d'Amérique du Nord. Le problème posé par
Poitiers est celui de mise en adéquation des actions individuelles des villes et de l'action
collective du réseau. Les difficultés sont engendrées, selon notre interlocuteur, par des
domaines de compétences trés différents selon les institutions locales concernées. Les
villes sont obligées d'identifier clairement le partage opéré dans chaque institution locale.

La loi du 6 février 1992 permet le renforcement et l'amélioration du cadre juridique, tout en


maintenant une relation forte entre les élus et les associations de jumelage. Ainsi, dans
tous les cas, la collectivité est responsable politiquement et juridiquement et doit assurer la
maîtrise d'ouvrage des différents projets.
1) Soit la ville réintègre en totalité dans sa comptabilité l'activité internationale locale, sous
le contrôle d'un adjoint aux affaires internationales et d'un service ad hoc et maintient une
relation avec les associations par le biais d'une formunle de type "commission extra-
municipale" permettant d'associer les citoyens aux décisions.
2) Soit la ville délègue tout ou partie de son action internationale à une association sur la
base d'un contrat explicite (objectif, budget, mais dans ce cas il est exclu que le maire, un
de ses adjoints, ou une majorité composée de conseillers municipaux membres de
l'association se retrouvent en position de responsabilité dans le comité (Présidence,
Trésorerie, Secrétariat).
3) Soit la collectivité délègue la mise en oeuvre des actions de coopératipon au "coup par
coup", sur la base d'un contrat passé avec le comité, sur présentation de projets.

- L'absence de structures spécifiques à ce domaine ou la non-concordance de celles


mises en place par chacun des acteurs en présence pour la prise en charge de ces
partenariats économiques (GIE, S.E.M).
D'après les entretiens, dans les collectivités territoriales où il n'existe pas de structure
spécifique, les échanges économiques se limitent souvent à des contacts inter-entreprises
lors des foires, semaines et quinzaines commerciales, colloques, séminaires, missions
économiques. L'existence d'une structure spécifique types G.I.E ou Société d'Economie
Mixte, tout comme la présence et l'implication de partenaires détermine fortement le degré
d'économie lié au jumelage.
Ainsi, la création d'un GEIE pour les villes de Montvalezan-La Rozière et La Thuile
(Italie) en 1990, a permis d'accéder à des crédits européens et notamment "Interreg". Un
membre du GEIE soulignait en outre, que "la réalisation de ce GEIE a permis de disposer

47
de l'outil juridique immédiatement opérationnel" et de donner du poids à ces deux villes
relativement isolées des centres de décision.

- L'insuffisante adhésion des responsables d'entreprises et des citoyens à ce nouvel


objectif d'où la faiblesse des moyens octroyés à ce type d'activités.
- La ville de Romans Sur Isère dans son jumelage avec Zlin (Tchécoslovaquie) a
suspendu ses ambitions concernant un projet de développement du design à Zlin. D'une
part, la volonté de la collectivité locale française de Romans s'est heurtée aux motivations
purement commerciales d'une entreprise de la région, motivations éloignées de la volonté
de coopération économique de Romans. D'autre part, au vu des difficultés, Romans a
préféré privilégier le développement de ses propres entreprises de design sur place avant
de conduire ce partenariat avec Zlin.

- La résistance au changement de certains acteurs pour lesquels le jumelage doit se


cantonner dans des activités traditionnelles (échanges sportifs, culturels, conviviaux etc).
Dans le même esprit, il est à noter les motivations peut-être moins avouables de certains
élus à la coopération décentralisée. Il s'agit de l'aspect "à la fois exotique" et "donnant
bonne conscience" de ces actions. En effet, entretenir des relations avec une ville ou une
région lointaine revêt un caractère attrayant : rêves ou pourquoi pas des possibilités réelles
de voyages ... De plus, l'engagement des projets de coopération décentralisée peut être
tentant pour un élu dans la mesure où il soulage sa conscience et celles de ses administrés.
Une dernière critique faite aux élus locaux est l'utilisation de leur action en faveur du
développement, comme un argument politique et outil de communication durant les
campagnes électorales.
Cependant, au moment des élections, certains élus se voient repprocher par leurs électeurs
le développement de jumelage avec des régions éloignées, source de gaspillage.

- La coopération décentralisée Nord-Sud engage différents sortes de personnes et de


groupes. Leurs motivations sont souvent distinctes et les relations entre eux sont parfois
conflictuelles bien que l'objectif officiel et reconnu soit la participation à la politique de
coopération française et l'aide aux pays en développement.

* L'absence de convergence entre les collectivités locales et les CCI.


Les villes sont initiatrices des relations entre les villes lors notamment, de l'organisation de
foires expositions (réseau AMDCEI créé par la ville de Montreuil), ou de rencontres
entre entreprises, dans le cadre de réseaux de villes (réseau CINTE à l'initiative de Massy).
Mais une fois les contacts pris, les villes perdent le contrôle de ces relations tissées en
matière économique, au bénéfice des CCI qui "récupèrent" le travail effectué par les villes.
L'exemple de la ville de Lille va dans ce sens. De nombreuses entreprises prospectent dans
les villes jumelles et notamment Valladolid, à partir de la structure de jumelage. Les
entreprises n'informent pas la Mairie quant aux résultats. Dans ce domaine, le jumelage
produit des effets qui ne lui sont pas imputés.
Une autre remarque évoquée par un interlocuteur concerne l'importance du politique dans
l'économie qui est tel que les CCI ne veulent pas entrer dans le jeu des villes. Cette faible
reconnaissance des CCI face au récent développement des actions économiques des villes
a été évoquée à plusieurs reprises lors des entretiens téléphoniques avec les villes (Massy,
Montreuil en particulier).

* Ce manque de coordination entre collectivités locales et CCI touche aussi les


relations entre villes et ONG.

48
Ainsi, certaines ONG voient dans la coopération décentralisée une forme de concurrence :
pouvant se vanter de leur légitimité et de leurs résultats, elles ont tout d'abord vu dans cette
forme de coopération, une possibilité de financement. Mais lorsqu'elles se sont heurtées à
la volonté des collectivités locales de s'impliquer dans les actions de développement et de
maîtriser l'action des fonds, elles ont exprimé leurs doutes quand à la légitimité de leurs
actions vis-à-vis des pays en développement. Elles se sont mises alors à critiquer l'action
des collectivités locales. En effet, la place et l'antériorité de l'action des O.N.G et le poids
qu'elles peuvent prendre par rapport à des équipes communales qui s'installent avec des
budgets parfois nettement inférieurs à ceux mobilisés par les ONG, soulèvent ce problème
de légitimité des collectivités locales.

- Les problèmes financiers et de gestion


* La complexité des procédures qui conduit au financement est un handicap pour la
coopération économique décentralisée. La présence des deux ministères en est le trait le
plus important. Les actions dans les pays du champ sont en effet menées par le Ministère
de la Coopération alors que les actions menées dans les autres pays sont prises en charge
par le Ministère des Affaires Etrangères. Dans ce cadre, CUF a un rôle d'encadrement et
d'aide aux collectivités territoriales à constituer leurs dossiers.

* Les responsables de projets de coopération décentralisée rencontrent des difficultés


pour trouver les fonds nécessaires à leurs actions. La faiblesse de l'enveloppe globale mise
à la disposition de la coopération décentralisée par les différents ministères constitue un
frein important au développement de leurs actions.
La ville de Rezé exprime ces difficultés rencontrées dans la conduite des projets de
coopération décentralisée, avec sa ville jumelle, Villa El Salvador (Pérou) : problèmes
institutionnels dans le montage de projets structurants, lenteur des procédures
administratives pour l'attribution de cofinancements.

* Les communes rencontrent des difficultés lorsqu'elles accordent des subventions à des
comités de jumelage ou autres associations prenant en charge des actions de coopération
décentralisée. La comptabilité publique suppose une annualité du budget souvent
incompatible avec l'investissement pluri-annuel des associations. Elles n'ont donc aucune
garantie du suivi de l'action entreprise et de la pérennité de l'engagement des communes.
Il existe également un vide juridique qui subsiste en ce qui concerne les montages
financiers associant diverses collectivités locales, l'Etat et des financements privés. Le seul
recours est la création d'associations.

Cependant, l'article 133-1 au titre IV de la loi du 6 février 1992, relatif à la coopération


décentralisée apporte une novation importante en autorisant la participation des
collectivités locales et de leurs groupements, au capital de sociétés ou la constitution
d'organismes de droit étranger comprenant une ou plusieurs collectivités locales étrangères
avec lesquelles elles souhaitent gérer en commun un service public ou un équipement
transfrontalier, sous réserve que leur participation soit minoritaire. En effet, dans le cas
d'une participation majoritaire, l'organisme pourrait être créé en France. La création de
l'organisme doit faire l'objet d'une convention et, pour assurer son contrôle par la
collectivité, un rapport d'activité et les comptes certifiés de celui-ci seront joints au budget
chaque année. La création sera autorisée par décret en Conseil d'Etat. Mesure symétrique
de l'autorisation déjà donnée aux collectivités locales étrangères de participer à des
organismes locaux français, cette disposition rend posssible la création de structures de
gestion, favorables à l'essor de la coopération transfrontalière.

3.2.3 Plusieurs risques plus ou moins importants peuvent se faire jour :

49
- Le partenariat économique s'avère être au seul bénéfice de la collectivité la plus
développée.
Quelques exemples vont dans ce sens :
* Dans le cadre des relations de la région Bretagne avec la Catalogne, la Bretagne
soutient la région Catalogne mais le résultat semble unilatéral. Un responsable export du
groupe Bourgoin, annonçait lors du Forum de Trévarez, que son groupe venait de prendre
le contrôle de la société Callis, la première entreprise catalagne de production avicole.

* La coopération du Conseil Général d'Ille et Vilaine avec la VoÏvodie de Poznan,


s'intensifie mais les initiatives se font semble t-il, dans le sens unilatéral du développement
économique des entreprises françaises : ouverture de la "maison de la Bretagne" à Poznan,
symbole et lieu privilégié des contacts franco-polonais, missions économiques à Poznan,
participation des chefs d'entreprise bretons à la Foire Internationale de Poznan. Les
résultats témoignent dans ce sens : environ dix entreprises françaises se sont implantées
dans la région de Poznan depuis 1989.

* Un autre exemple rejoint ce même constat. Il s'agit de la coopération économique du


Conseil Régional d'Ile de France avec la ville d'HanoÏ (Vietnam).
Le Conseil Régional d'Ile de France a naturellement la volonté d'encourager le
développement international des entreprises d'Ile de France. Cependant, sa mission de
trouver des débouchés pour les PME d'Ile de France semble passer devant l'objectif
d'accompagnement du décollage économique du Vietnam.
La mobilisation du Conseil Régional se traduit en effet, par :
-une préparation des entreprises franciliennes au marché vietnamien (secteur d'activité et
opportunités d'affaires, ajustement de l'offre des entreprises aux besoins locaux, approche
du marché et de la négociation, etc ...)
- une implantation d'un stand d'appui aux entreprises franciliennes, doté d'un secrétariat
permanent (informations sur le marché, demandes particulières des entreprises, rendez-
vous, etc ...)
- une mobilisation du Comité Populaire de HanoÏ qui a sensibilisé les principales
entreprises vietnamiennes des provinces du Nord pour venir à la rencontre des entreprises
d'Ile de France.
- une mission d'une délégation politique de haut niveau en 1993 et 1995.

- A travers les différentes monographies de villes, on constate que les réseaux de villes
oeuvrent peut-être plus, en faveur du développement de chacune des villes.
Les réseaux C6 et CINTE (Massy) permettent à chaque ville de travailler dans un
secteur de compétences. Cela ouvre ainsi une collaboration étroite et une émulation entre
les villes. La réussite de ce partenariat entre villes implique une complémentarité des
caractères et une volonté commune des villes.
La Conférence des villes portuaires initié par la ville de Brest souligne la clé essentielle du
succès d'un réseau : des forces et des faiblesses comparables en terme de défis, aux plans
de l'économie, de la formation, de la recherche, des transferts de technologie, en terme de
stratégie de développement et en terme d'objectifs à court terme et à moyen terme.

- Dans un partenariat économique, il faut savoir évaluer et assumer positivement


les risques de concurrence, réels ou supposés.
Ces difficultés ont en effet, été posées par le Conseil Général du
Finistère dans son projet de coopération avec la Hongrie (région de Szeged). La
coopération économique s'est développée dans le domaine des normes de production et

50
d'organisation des marché, spécialisations pour lesquelles les producteurs agricoles des
deux régions étaient trés proches.

- Dans le même esprit les conséquences de délocalisation, tant au niveau de


l'emploi que des salaires et qualifications, doivent être présents.
La journée d'étude organisée en novembre 1994, par le Comité Français pour la Solidarité
Internationale a apporté une analyse nuancée sur le thème du travail :
"Emploi : Faut-il avoir peur du sud ?"
Plusieurs études ont été menées pour évaluer le "coût" en emplois français de la
concurrence asiatique.Une étude de la DREE est formelle : les délocalisations ne créent
pas de chômage dans les pays riches. L'Institut de l'Entreprise déjà moins optimiste
(Vilmont 1993) a estimé à 10.000 le nombre des emplois ainsi perdus. Selon l'OFCE de
plus en plus optimiste, le nombre des emplois perdus s'élèverait à 230.000.
Les experts présents à la journée d'étude sont eux aussi restés trés prudents sur les effets
de la concurrence asiatique. Concernant l'argument des bas salaires asiatiques, il s'avère
trompeur. Il ne prend pas en effet en compte la productivité réelle, en outre les salaires ne
cessent d'augmenter en Asie.
Cependant, la délocalisation comporte des coûts cachés extrèmement importants selon M.
Sarkosy, vice président de l'Union des Industries Textiles. Ces coûts se mesurent en terme
de délais de production alongés, d'encours de stocks supérieurs

51
4 - QUID DE CUF

4.1 RÔLE DE LA COLLECTIVITÉ LOCALE

Les collectivités locales ne sont pas des partenaires économiques en tant que tels, mais des
agents de liaison et de mise en relation ou en réseau. La dimension politique de la
collectivité locale dans ce domaine est, en fonction de son propre projet, d'ccompagner, de
susciter, de coordonner l'action des acteurs économiques mais non de gérer.

Quelles fonctions caractéristiques ont-elles à exercer?

@ la capacité d'instruction des dossiers, d'où la nécessité de se munir de compétences


particulières, soit à l'intérieur de la commune, soit par délégation à des personnes
compétentes. Il existe un manque de connaissances globales des collectivités territoriales
sur les échanges économiques possibles et réalisés qui apparaît comme un frein à
l'instruction des dossiers et donc a fortiori un frein aux échanges économiques.

@ la recherche de financement, il est nécessaire d'accompagner les porteurs de projets


auprès des bailleurs de fonds éventuels, d'où la nécessité d'entretenir
un dialogue fructueux entre élus locaux, banquiers et chefs d'entreprises pour les
possibilités de financement local. Pour des projets de coopération internationale, la
recherche de financements demande également une connaissance des bailleurs de fonds
nationaux et européens.

La capacité d'instruction des dossiers et la recherche des financements ne peuvent être


optimales que par le développement d'une approche dynamique et renouvelée des rapports
entre Etats et collectivités, entre collectivités et entre collectivités et acteurs de la vie
économique et collective.

Ainsi, la capacité d'instruction des dossiers et la recherche de financements par les


collectivités locales semblent facilitées :

- par la création de structures spécifiques (SEM, GEIE ...)


Le titre IV de la loi d'orientation du 6 février 1992 (Article 131) indique que "les
collectivités territoriales et leurs groupement peuvent conclure des conventions avec des
collectivités territoriales étrangères et leurs groupements, dans les limites de leurs
compétences et dans le respect des engagements internationaux de la France".
La loi du 4 février 1995, d'orientation pour l'aménagement et le développement du territoire
vient compléter et préciser le dispositif existant en ajoutant par son article 83 deux articles
dont le 133-2, relatif à la coopération décentralisée. Cet article précise qu'aucune
convention ne peut être passée entre une collectivité territoriale ou un groupement et un
Etat étranger, la coopération avec les Etats étant de la compétence exclusive de l'Etat.

- par le développement d'un multipartenariat où chacun a une mission reconnue.


Ainsi, "pour assurer l'efficacité maximale de la coopération décentralisée, le Conseil
Economique et Social engage les collectivités territoriales à s'appuyer le plus possible sur
l'expérience et la compétence développée par les organismes consulaires, professionnelles
et syndicales tant en matière de programmation que d'action. Il serait tout autant
souhaitable d'ouvrir la concertation ..." poursuit-il "... en direction des associations,
notamment à objectif sportif, culturel, des établissements d'enseignements et de formation
et de façon plus générale des jeunes soit en cours de formation soit en quête d'emploi".

52
C'est dans ce même esprit que la présence d'un système mixte de jumelage (coexistance
d'une Mairie et d'une association dénommée Comité de jumelage - Cf &3.2.2) apparaît
plus efficace qu'un jumelage piloté exclusivement par la Mairie. Dans le cas de la ville de
Beauvais jumelée avec Maidstone (Angleterre), ce Comité composé notamment de l'Union
des commerçants et du groupement des industriels constitue un effet de levier trés
favorable au développement des échanges économiques.

- par les fédérations de collectivités locales. Il s'agit tout d'abord de fédérations


anciennes ayant un rôle général de concertation, de coopération et de coordination entre
collectivités locales. Des organisations sont trés impliquées dans le processus même de la
coopération décentralisée.
Il s'agit notamment de la Fédération Mondiale des Cités-Unies et des Villes Jumelées
(FMCU), représentée en France par Cités Unies France (CUF). Les fonctions
principales de CUF sont le service aux villes (aide, assistance, conseil), la couverture de
tout le champ de l'action internationale des villes, la promotion, l'animation, la coordination
et l'évaluation de l'action internationale des villes et le renforcement du partenariat autour
de l'action des villes avec les associations, les ONG, les partenaires éconmiques, les
administrations ...
De plus, la FMCU comprend également une agence de coopération, Cités Unies
Développement (CUD). Sa volonté est d'offrir un cadre d'action et de conseil à des
collectivités locales voulant engager une action de coopération décentralisée. Elle se
positionnne en interlocuteur pour obtenir des soutiens financiers des pouvoirs publics et
d'agences internationales ou participer à des projets multilatéraux.
D'autres associations comme le Conseil des communes et Régions d'Europe, Fédération
Nationale des Maires Ruraux partagent les mêmes préoccupations.

Il est à noter des associations thématiques tels que le G.A.R.T (Groupement des Autorités
Responsables des Transports) ou l'Association Européenne des villes TGV.
Le G.A.R.T, association regroupant 180 collectivités locales, représente l'ensemble des
Autorités Organisatrices de Transport auprès des pouvoirs publics, des professionnels et
des organismes responsables. Le G.A.R.T, lieu d'échange et de concertation, est un des
principaux vecteurs de diffusion du savoir et de la "culture transport" : organisation de
Journées Annuelles, de voyages d'études, de journées d'information ou de formation
continue, publication de la lettre du G.A.R.T;, de livres, de dossiers ... Les interventions
des élus visent par des actions de lobbying à promouvoir les transports auprès des
pouvoirs publics.
L'Association Européenne des villes TGV est un réseau de plus de 50 collectivités
territoriales. L'objectif de cette association est d'engager des actions concertées sur une
problématique complexe dont les enjeux d'avenir sont réels et communs : la Grande
Vitesse ferroviaire. Depuis la création de l'association en 1991, plusieurs colloques se sont
tenus dans cet objectif.

@ l'adaptation des appareils de formation aux besoins des entreprises, en


collaboration avec les structres existantes.
Une action particulière sur la formation professionnelle des jeunes, y compris dans les
échanges internationaux, commence à se mettre en place. Les élus locaux peuvent y être
maître d'œuvre.

@ une certaine politique de marketing territorial, permettant de valoriser les atouts et


les compétences de leur circonscription.
La démarche prioritaire des villes consiste à présenter la ville sous de multiples facettes.
Cette démonstration des villes s'élargit aux collectivités territoriales.
La politique de marketing territorial des villes passe par l'organisation de foires, de
séminaires et quinzaines commerciales, de salons, de colloques et de missions

53
économiques. La ville expose ses forces et potentialités à des degrés économiques
différents selon le type de manifestation.
* Nancy organise avec Karlsruhe en automne prochain, une semaine commerciale pour
présenter à sa vile jumelle des produits phares qu'il s'agisse de produits industriels ou
artisanaux. Il s'agit en l'occurence d'animations commerciales en matière de
gastronomie de la région de Nancy.
* La région Bretagne a organisé une rencontre entre industriels bretons et européens
lors du Forum international de Trévarez en octobre 1994. Ce forum visait à renforcer les
réseaux déjà avancés en matière d'agro-alimentaire, de tourisme, de multimédia notamment.
Cette manifestation a accéléré les échanges inter-entreprises et investissements entre les
régions Bretagne et Catalogne.
M. Plunier, Président du Club de Bretagne, concluait au terme de ce forum :
« les relations inter-régions vont devenir de plus en plus fortes. Il va falloir faire vivre nos
régions, les faire vivre et travailler ensemble ».

La politique de marketing territorial des collectivités territoriales passe aussi par la mise en
oeuvre d'action de marketing tous azimuts par le biais notamment :
de plaquettes sur les activités de la ville en matière de coopération décentralisée, de
rapports réalisés suite à des conférences, de journeaux d'informations municipales,
d'annuaires économiques et industriels édités par les CCI, associations, structures
spécifiques (SEM, GEIE ...)
Ainsi, outre les entretiens téléphoniques obtenus avec les différentes collectivités
territoriales recensées, l'information nous est parvenu par des plaquettes (La Rozière,
Conseil Général d'Ille et Vilaine ...), articles de journeaux (Chantelle, Réseau C6, Conseil
Régional de Bretagne, Vendôme ...), dossiers de presse (Brest) ou rapports de synthèse
des activités (Rennes, Lille, Massy, Argenteuil ...)

@ la gestion de leur espace: pour répondre aux porteurs de projets elles doivent avoir
une politique en matière foncière tout autant en bâti (structures d'accompagnements) que
de non bâti (disponibilité des terrains).

4.2 ORIENTATIONS THÉMATIQUES DE CUF

Trois priorités :
4.2.1 La constitution de partenariats

Les budgets consacrés par l'Etat au soutien de la coopération décentralisée sont en


augmentation. Le problème est donc d'améliorer le contenu de la collaboration en même
temps que croît cette coopération. Cela implique la recherche d'un réel partenariat.
Un partenariat fort comprend les Chambres de Commerce et d'Industrie, les Chambres
de métiers, de nombreuses associations (d'obédience municipale ou neutre), des sociétés
sous des formes juridiques diverses, les offices de tourisme, les facultés, les organismes
de formation.

• Constat de l'état actuel du partenariat

54
- Les villes, départements et régions ont vocation à fédérer les initiatives multiples des
organismes consulaires, des entreprises, des ONG, des universités et des écoles ... De part
leur fonction et leur place dans la vie sociale, elles peuvent mettre en contact et même les
soutenir par un appui technique et financier (trés souvent modeste). Elles peuvent ainsi
dégager des complémentarités d'actions en se caractérisant par une capacité nouvelle à
réunir des acteurs de tous horizons pour l'éxécution d'un programme.
La conception du développement des actions extérieures des collectivités territoriales
renvoie à l'idée que le développement ne peut être à sens unique mais doit laisser la place à
un réel partenariat aboutissant à la satisfaction d'intérêts communs. A ce titre, les
collectivités locales peuvent favoriser cette relation dans la mesure où elles sont
indépendantes des professionnels de la coopération. Les collectivités locales répondent à
la fois à un effort de solidarité légitime et à un objectif de retombées économiques
(contrats pour les entreprises locales, ouverture de marchés), culturelles (échanges de
personnes, expositions, projets culturels ...) ou médiatiques (en terme de communication
pour les responsables des collectivités locales).

Parmi les différents partenariats significatifs, on observe :


celui du Conseil Régional de Loire Atlantique avec Loire Atlantique Coopération et la
SIAD de Chantelle. Il est aussi intéressant de noter la volonté de partenariat des
entreprises avec la ville de Blagnac, pour le développement de la coopération avec
l'Amérique Latine.

- Créée en 1987, Loire Atlantique Coopération est l'instrument de la politique de


coopération décentralisée de l'Assemblée départementale de Loire Atlantique.
La convention de coopération signée en octobre 1992 avec le Conseil régional de
Madhia en Tunisie a permis d'établir des partenariats : un cabinet détudes techniques a
ouvert un bureau à Tunis, animé par son partenaire tunisien, quinze entreprises du
département ont établi des contacts dans différents domaines et ont constitué un club pour
faciliter leur prospection vers les marchés méditéranéens.
La signature d'une convention en 1992 avec le gouvernorat d'Agadir, a permis à plusieurs
entreprises de concrétiser leurs projets : relance de l'aviculture et amélioration du cheptel
bovin pour la production laitière avec un coopérative de Loire Atlantique, unités de jus de
fruits pour une entreprise locale en cours de diversification, équipements et travaux publics
dans le cadre du développement du Grand Agadir.
Ces conventions permettent dans le cadre de relations de coopération, d'initier des
opérations de développement économique qui passenr par des partenariats de collectivités
locales, d'entreprises, d'associations, d'écoles.

- Dans le cadre de la coopération entre la SIAD de Chantelle et la Comarca de Montes


de Oca, la SIAD a su multiplier les partenaires locaux et nationaux comme le Conseil
général, l'ANPE, l'office du tourisme, les syndicats et chambres professionnelles,
l'Assemblée Régionale des Pays d'Auvergne ou encore l'Union Nationale, des acteurs et
des structures du développement local.

- La coopération économique de la ville de Blagnac avec l'Amérique Latine s'opère en


étroite collaboration et à l'initiative des entreprises. Ainsi, des contacts ont été établis avec
la ville de San José Dos Campos (Brésil) à la demande d'entrepreneurs de Blagnac. Le
canal politique (rencontre des deux maires) a aussi été utilisé pour ouvrir le marché
brésilien à l'aéronautique française et soutenir la demande d'entrepreneurs locaux désireux
de nouer des relations commerciales et industrielles avec le Brésil.
Dans le cadre de ces relations entre Blagnac et San José Dos Campos, sera organisée à
Blagnac, le 29 juin 1995, une rencontre entre l'attaché extérieur du Mexique en France, le
responsable de la Banque Mexicaine du Commerce Extérieur et des représentants des
chambres consulaires, des CCI, et du monde des entreprises. L'objectif est d'ouvrir l'accès
au marché mexicain, et par la suite à l'ALENA aux entreprises françaises.
Actuellement, un ingénieur de Blagnac tente de poser les bases d'un pacte d'amitié avec
une ville de la banlieue deMexico.

55
Le contact entre les deux villes, bâti autour du monde entreprenarial, souligne donc la
vocation des relations partenariales à initier une coopération économique entre collectivités
locales.

- Malgré de nombreux exemples de partenariats, il apparaît bien encore des manques de


concertation entre collectivités locales, organes étatiques et ONG.

Monsieur Jean-Michel Sévérino, Directeur du Développement au Ministère de la


Coopération le soulignait en octobre 1994, lors des "rencontres nationales de la
coopération décentralisée".
La concertation est insuffisante sur le plan du contenu des politiques sectorielles.
Les professionnels de la coopération décentralisée n'ont pas toujours d'interlocuteurs bien
identifiés au sein des administrations (CFD, Ministères).
La concertation est insuffisante par pays mais se développe depuis deux ans. Les
collectivités locales associées aux commissions mixtes permettent un dialogue étroit entre
les groupes de travail consacrés aux collectivités locales et ceux consacrés aux ONG.
Le but de ces commissions mixtes réunissant les instances gouvernementales de deux
pays et un pays partenaire, est de définir des grandes orientations en matière de
coopération, sur le moyen terme. Suite à ces Commissions Mixtes, un Comité de Suivi de
la Commission, divisé en groupes de travail, va approfondir les orientations et
recommandations des collectivités locales et des ONG pour aboutir à des propositions
concrètes. Ces groupes de travail tentent de définir des progammes d'action qui seront
ensuite, transmises au Ministère de la Coopération. L'intérêt de ce travail est de mettre en
cohérence les différentes politiques, qu'il s'agisse des politiques Etat, des politiques
collectivités locales, des politiques ONG, soit sur certains régions, soit au niveau de
l'ensemble du pays.

La concertation doit se faire avec les agences étatiques qui travaillent dans le pays, pour
connaître les programmes déjà en cours dans le pays.
Parmi les villes citées, Massy et Chantelle soulignaient les chasses gardées des CCI et les
difficultés à faire circuler l'information.

4.2.2 Les actions thématiques sur la jeunesse et la formation professionnelle

Suite à une journée de réflexion sur les échanges triangulaires de jeunes, en novembre
1994, des relations se sont nouées entre Cités Unies France et le Ministère de la Jeunesse
et des Sports. Ce rapprochement a pour ambition de donner une impulsion et
d'accompagner des projets jeunesse de coopération décentralisée. Cités Unies France a été
mandatée en 1995, par le Ministère de la Jeunesse et des Sports, pour réaliser un "rapport
sur les projets jeunesse menées par les collectivités territoriales au niveau international :
état des lieux, recommandations".
Cette étude permettra d'actualiser l'inventaire des projets jeunesse menées par les
collectivités locales, de centraliser l'information en développant le réseau de partenaires et
de formuler des recommandations sur les axes de travail à développer en 1996.
Parmi les objectifs, l'insertion des jeunes dans la ville (chantiers d'insertion de jeunes,
formation professionnelle notamment) s'inscrit dans le plan de développement du projet
jeunesse. La ville donne ainsi aux jeunes, les moyens de s'investir dans un projet de qualité
en collaboration avec des partenaires reconnus.

Parmi les différents programmes existants, le programme communautaire Leonardo


(1995-97) a pour objectif d'améliorer la qualité et la capacité d'innovation de la formation
professionnelle initiale et continue et d'oeuvrer au rapprochement entre enseignement

56
supérieur et entreprises, en aidant financièrement les acteurs de la formation pour des
actions transnationales et novatrices. Les actions de ce programme sont financées dans
différents domaines : l'amélioration des structures et de la pratique des acteurs en
formation professionnelle initiale et continue, le développement des connaissances
linguistiques et la diffusion des innovations de formation professionnelle.
Un autre programme initié par le Ministère de la Coopération, OPE-SI permet à des
jeunes de 17 à 25 ans inscrits dans des dispositifs d'insertion sociale et professionnelle, de
participer à des actions de solidarité internationale en Afrique.

Sont recensées en annexe différents actions thématiques des collectivités locales, en


matière de jeunesse et de formation professionnelle.

4.2.3 La mise en place de réseaux

- Impact des réseaux


La participation à un réseau manifeste la volonté d'inscrire l'action de la collectivité locale
dans un cadre concerté.
Elle permet de bénéficier :

- d'économies d'échelle dans l'accès à l'information et dans la mise en oeuvre des actions
; l'organisation en réseau facilite les échanges d'informations techniques et concrètes
relatives à la gestion municipale et au développement local : il permet aux collectivités
locales d'échanger leurs expériences et d'organiser, entre elles, le transfert de leurs savoir-
faire.
Le réseau Med Urbs se propose d'aider au développement socio-économique local des
Pays Tiers Méditerranéens *, en suscitant ou en renforçant des opérations de coopération
entre les collectivités locales de l'Union Européenne et celles des pays tiers.
Le rapport concernant "l'évaluation à mi-parcours du programme Med-Urbs", réalisé en
octobre 1994 par la Commission des Communautés Eurpéennes, dégage différentes
conclusions quant à l'activité des réseaux par rapport aux objectifs.
A été constaté :
- une amélioration de la gestion des collectivités locales
l'engagement accru des fonctionnaires concernés par la gestion des collectivités locales a
permis de débloquer des projets qui traînaient dans les municipalités (Aedificare),
d'entamer des actions nouvelles dans les domaines des infrastructures et des équipements
(Med-Develop), de stimuler des activités économiques et l'emploi (Insermed).
- la renforcement des liens de coopération entre les villes du sud
- l'encouragement à la création d'emploi et d'entreprise. Plusieurs réseaux ont en effet, su
mobiliser des ressources locales de façon exemplaire ; par exemple, Insermed a fait
participer à ses activités artisans et commerçants belges et chercheurs tunisiens.
* Les Pays Tiers Méditerranéens (PTM) éligibles au programme MED-URBS sont l'Algérie, Chypre,
l'Egypte, Israel, la Jordanie, le Liban, Malte, le Maroc, la Syrie, la Tunisie, la Turquie et les Territoires
occupés.

- d'une légitimité institutionnelle et historique qui facilite la mobilisation des


moyens d'action locaux. Ce cadre permet à la fois un rapprochement entre collectivités
pour la définition, le suivi et l'évaluation des objectifs et un échange pour le choix des
méthodes de conduite des projets.

- d'un certain nombre de services généraux ou particuliers. Les réseaux facilitent


l'identification des projets et améliorent l'élaboration de leurs termes de référence. Par une
connaissance approfondie des procédures de financements, ils aident les collectivités

57
intéressées à préparer le montage des dossiers. Ils proposent aussi des formations et
conçoivent des documents adaptés.

- de dynamiques d'extension du réseau et d'accroissement de ses moyens.


En s'associant à des villes étrangères aux ambitions réciproques, Poitiers a acquis en effet,
grâce au réseau qu'elle a initié, un rayonnement international significatif. Prise isolément,
elle ne pouvait jouer qu'un rôle de second plan sur la scène internationale.
Le réseau des villes portuaires, initié par la ville de Brest permet aux cinq ports de faire
face à la dépendance de grands centres urbains régionaux dont le poids administratif et
économique joue au détriment des cinq ports, Rennes pour Brest. Leur position
géographique située au "Far West" et au "Far South" de l'Europe à l'écart des grands flux
technologiques, industriels et commerciaux est atténuée par la mise en réseau du fait de
leur action concertée de lobbying auprès des gouvernements et de la Communauté
européenne.La Conférence des villes portuaires initiée par la ville de Brest constitue ainsi,
un groupe de pression utile pour débloquer des crédits européens.

- La mise en réseau permet aussi de freiner l'attraction exercée par les métropoles
régionales. L'exemple de Perpignan qui tente de mettre en place un réseau franco-
espagnol de villes moyennes similaires à celui de C6, mais en s'appuyant beaucoup plus
sur les chefs d'entreprises est à cet égard probant.

Ainsi, le travail en réseau permet aux collectivités territoriales de situer leur initiative
dans une vision globale. L'organisme animateur du réseau pourra contribuer à la recherche
de partenariats adéquats et veiller à favoriser un équilibre géographique et à assurer une
durée suffisante de l'action. La collectivité territoriale pourra, avec profit de tous, inscrire
son projet dans le cadre d'un programme multipartenarial et de longue durée. Les
organisations en réseau peuvent donc accroître l'efficacité des actions économiques et
sociales en surmontant les clivages géographiques et leurs différences.
Le Ministère des affaires étrangères encourage la constitution de réseaux en particulier à
l'organisation de rencontres entre collectivités locales françaises et étrangères s'intéressant
à un même pays. Il soutient au niveau national un certain nombre de réseaux thématiques
ou géographiques.

- Les réseaux de villes se trouvent confrontés à plusieurs difficultés,, recensées lors


des entretiens téléphoniques.
Il s'agit :
- de lourdeurs administratives. Le réseau Eurotown composé de dix villes dont
Vendôme se heurte aux problèmes des déplacements et rencontres difficiles entre les
différentes villes. Ces lourdeurs sont accentués par le caractère contraignant de la Charte.

- le problème de communication.
Dans le cas de Vendôme, il existe huit langues étrangères différentes parmi les dix villes
du réseau. Montpellier pose aussi ce problème linguistique en terme plus politique, dans
le cadre du réseau C6 composé de quatre villes espagnoles. Deux d'entre elles, Barcelone
et Valence se disputent la langue de travail, le Catellan pour Barcelone et le Valencien pour
Valence.

- l'effort financier important au vu des résultats. Vendôme et Poitiers (réseau


Sésame) mettent en avant d'un côté, le poids financier des rencontres entre villes, de
l'accueil des délégations, des rendez-vous d'affaires et d'autre part, des résultats qui se font
attendre.

- la difficulté à faire coincider les actions des villes avec l'action individuelle de
chaque ville du réseau. Massy (réseau Cinte) pose en effet, le problème de coordination

58
des actions des villes et de leur partenaire dans un réseau. Par exemple, sur un projet
d'insertion social, à l'Hospitalet ou à Huelva, ce sont les municipalités qui agissent, en
France et à Ascoli, c'est du ressort des missions et associations locales, à Faro il y a des
initiatives privées et publiques.

- l'inadéquation entre les ambitions réciproques des villes du réseau et le manque


de solidarité au sein du partenariat villes/CCI notamment (remarque de la ville de
Massy).

59
CONCLUSION

Eléments qui facilitent le développement de la coopération en matière


économique

1. Les collectivités locales sont de plus en plus partie prenantes du


développement économique local tant sur le plan du projet que sur le
plan de la mise en oeuvre des moyens nécessaires.

2. Forte volonté des villes à développer leurs échanges économiques,


pour pallier à une situation économique difficile et acquérir une
dimension internationale.

3. Volonté des villes de s'ouvrir aux citoyens.


Des relations de plus en plus étroites entre les acteurs institutionnels
et acteurs économiques.

4. Possibilités de financements extérieurs, français ou européens.

60
Difficultés qui freinent cette expansion

1. Manque de précision dans la définition et les objectifs da la


coopération décentralisée.

2. Différences au niveau des compétences juridiques, économiques et


des organisations structurelles des jumelages. entre les différents
pays.

3. Différences des structures des institutions locales en France.

4. Absence de structures adaptées aux actions économiques mises en


oeuvre.
Non-concordance des structures mises en place, par les acteurs en
présence, pour la prise en charge de partenariats économiques (GIE,
SEM)

5. Insuffisante adhésion des responsables d'entreprises et des


citoyens à la réalisation d'échanges économiques.

6. Résistance au changement de certains acteurs pour lesquels le


jumelage doit se cantonner aux activités traditionnelles de jumelage.

7. Manque de coordination entre les acteurs de la coopération


décentralisée (collectivités locales, CCI et ONG).

8. Manque de connaissances globales des collectivités locales sur la


capacité d'instruction des dossiers et la recherche de financements.

9. Problèmes financiers et de gestion.

Plusieurs risques plus ou moins importants peuvent se faire jour

1. Le partenariat s'avère être au seul bénéfice de la collectivité la plus


développée.

2. La nécéssité d'évaluer et d'assumer positivement les risques de


concurence, réels ou supposés, dans un partenariat économique.

3. Les conséquences des délocalisations tant au niveau de l'emploi


que des salaires et qualifications doivent être présentes.

61
Comment les collectivités territoriales peuvent-elles agir sur les facteurs
négatifs ?

Une plus grande coordination par :

* la mise en réseaux des acteurs.

* un fort partenariat entre Etat et collectivités, entre collectivités,


entre collectivités et acteurs de la vie économique et collective.

* par une politique de marketing territorial des collectivités.

* par une coopération d'intérêts réciproques à inscrire dans la durée.

* par une reconnaisance, une délimitation et un cadrage de tous les


acteurs de la coopération décentralisée, dans un processus
dynamique national-international.

62
ANNEXE

@ Les différentes structures d'aide au développement de ces actions

1. "ENTREPRISES ET DÉVELOPPEMENT", est un réseau d'initiatives


décentralisées pour le partenariat industriel Nord/Sud créé en 1991.
Ce réseau poursuit cinq objectifs :
• Devenir un interlocuteur permanent des pouvoirs publics et des institutions
internationales spécialisées et un promoteur des initiatives régionales, dans le domaine du
partenariat industriel Nord/Sud,
• Constituer un carrefour d'échanges d'information, assurer une veille permanente sur les
pays, les actions engagées, les projets des membres,
• Promouvoir une méthodologie commune applicable à des actions de partenariat
industriel et contribuer à l'émergence d'une pédagogie du partenariat industriel,
• Informer sur la réalité et le devenir des partenariats d'entreprises Nord/Sud par le réseau
des opérateurs décentralisées, au moyen d'une lettre d'information publiée régulièrement,
• Conduire des actions conjointes, réalisées dans le respect des spécificités de chacun.

Lors de la publication de son livre blanc en mai 1994, ce réseau retenait neuf
recommendations :
• concilier les lois du marché et l'aide au développement,
• privilégier les entreprises de production existantes au Sud,
• reconnaître les savoirs faire industriels,
• valoriser la capacité d'expertise des PMI du nord,
• innover pour rapprocher offre et demande,
• adapter les procédures financières à la réalité des PMI,
• inscrire le partenariat industriel dans une politique de coopération, développer la
coopération décentralisée,
• encourager le compagnonnage industriel.
Ces recommendations peuvent être utilement prises en charge dans les actions initiées par
les collectivités.
L'un des programmes proposés dans le livre blanc "100 projets pour l'Afrique et la
Méditeranée visait à être opérationnel début 1995.

2. "SIDI Société d'Investissement et de Développement International"


La vocation de la SIDI est d'aider à l'insertion de ceux qui, dans les pays du Tiers Monde
ou d'Europe de l'Est, ont les idées, la capacité et la réelle volonté d'entreprendre, mais n'en
ont pas toujours les moyens. La SIDI propose à ces entrepreneurs de devenir leur
partenaire, elle s'associe à des sociétés locales d'investissement qui participent au capital de
petites industris et services nécessaires au développement économique. La SIDI met à la
disposition de ces sociétés locales ses compétences administratives et financières et ses
relations avec les organisations internationales.
Crée en 1983, la SIDI crée en 1987 la première société locale d'investissement au Chili.
Fin 1991, la SIDI compte pas moins de 11 sociétés locales d'investissement. Elle a ainsi
permi la création d'environ 150 enteprises génératrices de plus de 2000 emplois en
Afrique, Amérique du sud, Asie du Sud-Est, Europe, Océanie et dans les pays
méditéranéens.

63
3. Le Comité Français pour la Solidarité Internationale (CFSI) -anciennement
CFCF- a pour rôle d'inciter et de faciliter le dialogue et les échanges entre les différents
acteurs de la coopération Nord/Sud. Pour cette raison, il accueille et soutient un
programme d'actions "Réseau Solidarité Entreprises" (RSE).
Crée en octobre 1993, ce réseau a pour objet d'accompagner la mise en place d'actions de
développement communes entre les entreprises et l'espace non gouvernemental
(associations, collectivités locales, syndicats, instituts de recherche ...)
Le programme et les modalités de travail comportent deux volets :
• une réflexion autour d'axes thématiques,
• un travail d'analyse et d'intensification de l'intérêt des salariés pour des projets de
solidarité qui impliquent leur entreprise.

Le RSE envisage pour 1995 de mettre en place deux nouveaux groupes de travail dont les
thèmes sont les systèmes de production d'énergie décentralisés et les systèmes de
protection sociale.
La journée de décembre 1994 a permis de développer les résultats acquis par le RSE
concernant les points de collaboration associations/entreprises.
- Nécessité d'une contractualisation formelle pour toute action commune / association /
entreprise.
- La relation association/entreprise, si elle constitue un couple de base, ne peut être
productive de résultats si elle se limite à ces seuls partenaires. Trés rapidement, il faut y
associer une variété/complexité de partenaires. Chacun des partenaires a son métier et sa
spécificité. Cependant, chaque acteur doit élargir son champ d'action habituel pour
travailler avec l'autre.
- Nécessité d'une bonne compréhension réciproque des contraintes de chacun des
partenaires (monde industriel, monde associatif, monde de la recherche, partenaires locaux
...)
- Nécessité de bien identifier les niveaux et les types de responsabilité et d'intervention
dans un partenariat association/entreprise/bénéficiaire/structure locale.

Suite au Conseil de Direction du 5 mai dernier, le Comité du Réseau a indiqué que des
négociations étaient en cours avec le CIAN, le CNPF International, la Chambre de
Commerce et d'Industrie de Paris, la Maison de l'Afrique et la Conférence Permanente des
Compagnies Consulaires Africaines et Françaises (CPCCAF) pour créer une cellule
d'appui au secteur privé en Afrique, dispositif appelé à pallier l'incapacité du CEPIA à
assumer ce rôle.

4. La Jeune Chambre Economique

La Jeune Chambre Economique est un mouvement international de formation de jeunes


citoyens à la prise de responsabilités, apparu en France en 1952. La JCE regroupe des
hommes et des femmes de 18 à 40 ans, issus de catégories socio-professionnelles très
diverses. Sa vocation est d'une part de transmettre, pérenniser les actions les plus
significatives, grâce à un réseau de partenaires économiques et institutionnels qui
soutiennent sa réflexion.
« Nous voulons être le partenaire privilégié des collectivités locales et des entreprises ».
Président National 1994.95 de la JCE française
D'autre part, la JCE a vocation de former, permettre à chacun d'épanouir ses talents et
d'accroître ses compétences, par l'action et la participation à des séminaires de formation
spécifiques.
La JCE mène plus de 800 actions par an dans les domaines "communautaires",
"économique" et "international". La JCE s'implique très fortement dans la protection de
l'environnement. De plus, proche des tissus économiques régionaux, elle appréhende le
monde de l'entreprise avec un esprit novateur : Salon International de la Coutellerie d'Art
"Knife Show" à Thiers, "Entreprendre avec les femmes" à Belfort, "Challenge inter-

64
entreprises" à Angoulême et en Corrèze, "Salon du commerçant" à Mont de Marsan,
accompagnement d'une classe de lycée professionnel vers le premier emploi avec "Trait
d'Union" à Olivet, "Recap Export" en pays Niçois ...

Deux grands axes ont été retenus pour l'exercice 1994/95 basés sur la communication et
les actions. Des commissions à thème prioritaire ont été mises en place. Parmi ces
commissions, une concerne la ville de Kobe (Japon). Les objectifs sont d'une part de
recenser les différentes actions en cours, d'élaborer des documents de promotion
communs et d'autre part de regrouper des renseignements pratiques, pouvant être utilisés
pour les différentes missions économiques PME/PMI.
De plus, s'est déroulée à Strasbourg, l'Euroconférence. L'objectif était d'assurer une
promotion de la France au travers de ses régions par la réalisation d'une "vitrine" de la
France.

@ Les actions thématiques sur la jeunesse et la formation professionnelle

Parmi les exemples les plus significatifs :


Hérouville Saint Clair / Agnam (Sénégal)
La Roche Sur Yon / Gummersbach (Allemagne), Coleraine (Irlande du Nord), Cacares
(Espagne), Assen (Pays-Bas), Horsholm (Danemark), Afandu (Grèce).
Chinon / Hofheim (Allemagne), Tenkodogo (Burkina Faso).
Saint Herblain / Cleja (Roumanie)
Oyonnax / Boucherville (Québec)

- la ville d'Hérouville Saint Clair travaille avec la ville d'Agnam (Sénégal) sur un projet
de chantier d'insertion, dans le cadre de son jumelage. L'association Hérouville Jeunes
(AHJ) a mis en place une formation professionnelle. L'opération associe 15 jeunes
français en difficulté d'insertion et 18 jeunes d'Agnam, elle a permis la mise en place d'un
outil de formation, "le centre communautaire d'appui technique au développement",
constituant le support du stage : construction d'un bâtiment, implantation d'un jardin ...
L'opération a permis une revalorisation personnelle des jeunes et une prise de conscience
de leur faculté à être acteur.

- La Roche Sur Yon a mis en place un réseau appelé "Rêve", avec ses six villes
européennes jumelées (Gummersbach et Burg en Allemagne, Coleraine en Irlande du
Nord, Cacares en Espagne, Assen aux Pays-Bas, Horsholm au Danemark et Afandu en
Grèce), sur le thème de la jeunesse .
Chaque ville s'engage à favoriser la mobilité de ses jeunes de 18 à 25 ans, en prenant en
charge chaque jeune durant un mois dans le cadre d'un stage. La ville de la Roche Sur Yon
a signé une convention avec un organisme de formation professionnelle qui accueille les
stagiaires et fait le lien entre l'entreprise dans laquelle ils effectuent leur stage. Un double
fichier a été mis en place depuis avril 1995, recensant l'état des offres et demandes de
stages et des fiches "stagiaires" et "entreprises". Le rôle des entreprises, des instituts de
formation et des collectivités locales dans ce réseau permet de favoriser l'insertion des
jeunes en perfectionnant leur acquis professionnel, dans le monde européen du travail.
Les perspectives sont à terme :
- de créer un réseau regroupant des villes des douze pays de la Communauté.
- les relations européennes établies avec des villes européennes, n'ont pas de vocation à se
développer dans d'autres secteurs d'échange et à déboucher sur de nouveaux jumelages.
Cependant, ce réseau peut servir d'informateur sur les activités des partenaires et favoriser
le rapprochement des structures et populations.

- Depuis trois ans, la ville de Chinon, la Mission locale de Chinon et le Comité de


jumelage (regroupant Hofheim en Allemagne et Tenkodogo au Burkina Faso)
65
développent des actions de coopération et d'insertion comportant une période de chantier à
Tenkodogo. La rencontre entre ces deux cultures permet de relativiser sa propre situation
et de créer une dynamique utile à l'insertion de publics sans emploi. Le projet "triangle
1995" est une action d'insertion basée sur des échanges culturels avec des jeunes femmes
en difficulté. Ce projet vise à la réalisation de trois courts métrages vidéo décrivant la vie
des femmes de chaque site. Pour mener à bien ce projet, 15 jeunes femmes en difficulté
séjourne un mois dans chacun des trois sites d'acceuil. La commercialisation du film
réalisé doit permettre de financer un projet d'actyion de coopération à Tenkodogo en
direction des femmes burkinabées en difficulté.

- La ville de Saint-Herblain a mis en place avec la ville de Cleja (Roumanie), un projet


de coopération sur le thème de la jeunesse. Il s'agit d'un chantier d'installation d'eau dans
deux écoles et le dispensaire de Cleja. Ce chantier est réalisé par les élèves de la section
plomberie de l'UFIP (Unité de Formation et d'Insertion Professionnelle) en collaboration
avec les élèves de la section en maçonnerie du Centre d'Apprentissage de Cleja. Ce projet
débuté en septembre 1994, s'est achevé en mars 1995. L'intérêt pédagogique de ce projet a
permis aux jeunes roumains et français une meilleure intégration sociale et d'acquérir une
formation professionnelle, ceci par la prise de responsabilités, par l'expérience et les
échanges culturels développés.

66
RECENSEMENT DES CONTACTS AVEC LES
COLLECTIVITÉS TERRITORIALES

67
COLLECTIVITÉ TERRITORIALE CONTACT

Amboise Monique Butshaen - 47.57.24.33


AMDCEI (Montreuil) Camille Sari - 48.70.66.35
Anton Hanna
Arcueil Henri Toulouze - 46.15.09.65
Argenteuil Jean-Claude Thébaud - 39.98.57.58
Belfort (réseau Med-Develop) Adda Bekkouche -
Bordeaux Vincent-Pascal Pelloquin - 56.10.15.15
Brest (Conférence des Villes Portuaires) Marie-Louise Scoland - 98.00.85.53
Nicole Poullaouec - 98.46.51.52
Brest / Constantza François Kéraval - 98.00.82.45
Chateaubriant M. Urvoy - 40.81.02.32
Chinon Jacques Sarrazin - 47.93.30.40
Conseil Général d'Ille et Vilaine Olivier Barnoux - 99.05.90.04
"Association Ille et Vilaine Pologne"
Conseil Général de Loire Atlantique Jacques Chaumié - 40.99.10.46
Conseil Général des Côtes d'Armor Pierrick Hamon - 96.62.63.95
Conseil Général du Finistère 98.76.20.20
Conseil Régional d'Aquitaine Nathalie Arici - 56.90.53.90
Conseil Régional d'Ile de France Didier Neck - 45.35.48.48
Cabinet BOI
Conseil Régional du Nord-Pas de Calais Anne Waxin - 20.60.68.38
Evry Geneviève Gobin - 60.77.16.93
Gennevilliers M.Chouat - 40.85.62.72
Hérouville Saint Clair Mairie - 31.47.57.98
La Valette M. Methivier - 94.61.90.90
Le Bourget Lucien Cano - 48.37.21.93
Lille / Karkov Paul Besson - 20.21.20.97
Lille / Saint Louis du Sénégal Alexandre Pauwels - 20.21.20.97
Lutterbach Martine Imbert - 89.50.71.00
Massy Jean Durin - 60.13.74.00
Meaux Charles Brossier - 64.34.90.11
Montpellier Mairie - 67.34.70.00
Montvalezan-La Rozière Mireille Soulat - 79.06.80.51
Office du Tourisme

68
Nancy Florence Vanin - 83.85.33.10
Niort André Pineau - 49.09.07.12
Pessac Stéphane Saurel - 56.55.49.49
Poitiers Jean-Jacques Dumiot - 49.88.82.07
Région Bretagne / Région Catalogne M. Le Guyader - 97.02.40.00
CCI Lorient
Région Champagne Ardenne Daniel Meyer - 26.70.31.63
Reims M. Renard - 26.50.62.50
Rennes / Hué Marie-Françoise Kerroc'h - 99.28.55.55
Rezé François Bourges - 40.84.43.00
Roche-Sur-Yon Catherine Le Guen - 51.46.28.00
Romans Sur Isère(réseau Insermed) Frédéric Deshayes - 75.05.81.45
Romans Sur Isère / Zlin Mme Durant - 72.02.13.55
Saint Benoît du Sault Rolande Gerbaud - 54.47.53.26
Saint Herblain Odette Gouraud - 40.38.10.08
SIAD de Chantelle Solange Leclercq - 70.90.78.30
Syndicat Mixte d'Aménagement du
Territoire
Sivom Cap Corse Marie-José Luciani - 95.31.75.85
Toulouse (Vietnam) Vincent Vidal - 61.22.29.42
Vendôme Alain Dedours - 54.77.25.33
Vert Saint Denis Raymond Pinard - 64.41.61.71

69

Vous aimerez peut-être aussi