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ET OUTILLER LE DIALOGUE
SOCIAL TERRITORIAL
Brigitte Wartelle
Fadéla Pinon
Sébastien Hébert
Raappppoorrtt ffiinnaall
R
mbbrree 22001122
Noovveem
N
Agence
d’objectifs
IRES
Brigitte Wartelle, Fadéla Pinon, Stratorg
Rapport final
Novembre 2012
Ce rapport a reçu le soutien financier de l’IRES (Institut de recherches économiques et sociales)
et a été réalisé dans le cadre de l’Agence d’objectifs.
L’équipe remercie toutes les personnes qui ont accepté de partager leur
expérience du dialogue social territorial. Ce travail qui visait à comprendre «
le point de vue des acteurs » n’aurait pas été possible sans elles.
• Les militants CFDT qui ont participé aux ateliers de travail et contribué
ainsi à enrichir la réflexion
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3
INTRODUCTION ............................................................................................... 7
2. Problématique .................................................................................................8
5. Le territoire.................................................................................................... 40
5.1. Des approches du territoire spécifiques à chaque acteur ........................................... 40
5.2. Une structuration du dialogue par les instances territoriales qui le mènent ............. 41
5.3. Le retour du local pose des questions ......................................................................... 41
5.4. Grille de questionnement ........................................................................................... 42
____________________________________
4
PARTIE 2 : Etude de Cas ................................................................................. 44
BIBLIOGRAPHIE............................................................................................ 113
Rapports............................................................................................................. 114
Nord-Pas-de-Calais ................................................................................................................ 114
Bretagne ................................................................................................................................ 115
Autres .................................................................................................................................... 116
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5
URI Bretagne ......................................................................................................................... 121
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6
INTRODUCTION
1. Contexte de la recherche
Le niveau territorial de dialogue social est reconnu par la loi du 4 mai 2004
(article 48), qui acte le rôle des commissions paritaires locales,
professionnelles et interprofessionnelles, repris dans l'article L 132.30 du code
du travail qui prévoit la possibilité d'accords territoriaux. Les possibilités de
conventions et accords collectifs de travail concernent des accords d'intérêt
local, qui peuvent concerner l'emploi, la formation continue et les conditions
d'emploi et de travail.
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7
2. Problématique
Face à cette évolution, les organisations syndicales sont devant une situation
paradoxale :
De l'autre, il n'est pas aujourd'hui évident que les résultats du DST soient à la
hauteur de l’investissement réalisé :
Les résultats du DST vis-à-vis des salariés ne sont pas toujours visibles, en
termes de nombre de bénéficiaires concernés, d'impact des décisions, …
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8
3. Hypothèse et approche
Dans une deuxième étape, nous avons conduit une trentaine d’entretiens
auprès des acteurs impliqués dans une dizaine d’expériences de DST
proposées comme sujet d’analyse par nos interlocuteurs, responsables d’URI
CFDT de deux régions volontaires pour participer à cette réflexion. Ces
expériences de DST sont présentées dans la 2ème partie du rapport, de façon
détaillée à travers les 5 dimensions de la grille d’analyse mise en œuvre.
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9
Enfin une troisième étape consistait à partager, dans le cadre d’ateliers,
l’analyse des expériences réalisée à travers les entretiens en région avec des
militants CFDT pour en tirer des enseignements utiles à la mise en œuvre du
DST. Il s’agissait notamment de préciser les critères clés d’intérêt et de
faisabilité du DST afin de disposer d’un support permettant de discuter les
conditions de réussite des projets et de piloter les engagements en
conséquence. Ces réflexions sont présentées dans les conclusions du rapport.
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10
PARTIE 1 :
Identifier une grille d'analyse du dialogue social
territorial
5. Le territoire
1
Réflexions initiées par le cabinet Stratorg dans le cadre de ses travaux sur la confiance et le
dialogue social (club Mutualité)
2
Annette Jobert, Jean-Louis Walter, Jean-Paul Jacquier, Frédéric Rey, Bruno Lamotte…
3
Deux études menées par Frédéric Rey
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11
Introduction : un contexte qui dynamise le DST et
l'inscrit dans la durée
Bien qu'il existe de nombreuses lois qui depuis les années 80 ont accéléré ce
mouvement, certaines ont profondément changé les pratiques de dialogue
social à l'échelle locale :
• Loi Voynet de 1999 5 : la notion de " pays " est précisée suivant des
critères de cohérence économique, sociale et culturelle. Les " pays "
permettent alors de coordonner les initiatives en faveur du développement
local à travers des conseils de développement qui rassemblent
établissements consulaires, organisations patronales, fédérations
associatives, syndicats de salariés, etc.
4
Loi n°82-213 du 2 mars 1982 et Loi n°83-8 du 7 janvier 1983
5
Loi n° 99-533 du 25 juin 1999
6
Loi relative aux libertés et responsabilités locales du 13 aout 2004
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12
Concomitamment à ce mouvement de décentralisation institutionnel, à partir
de 2008 l'Etat engage une vaste réorganisation de ses services 7. Plusieurs
organismes sont fusionnés : les ASSEDIC et l'ANPE fusionnent pour devenir
Pôle Emploi, les DIRECCTE rassemblent les services de l'Etat en région
(DRTEFP, DDTEFP, DRIRE, DDCCRF, DRT, DRCA, DRCE, CRIE 8).
7
Loi n° 2008-126 du 13 février 2008 relative à la réforme de l’organisation du service public de
l’Etat
8
Voir le tableau des sigles et acronymes en annexe
9
Voir le site du FSE
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13
De nouveaux modèles productifs renforcent la pression des marchés
mondiaux sur l'économie locale
" Si le territoire est présenté comme un espace pertinent de régulation socio-
économique, c'est notamment en raison des nouvelles configurations
productives qui émergent (réseaux, sous-traitance), remodèlent les frontières
de l'entreprise et dessinent de nouvelles relations plus horizontales entre
entreprises, entre entreprises et acteurs locaux, entre entreprises donneuses
d'ordre et salariés des entreprises prestataires ", A. Jobert (2008) 10.
10
JOBERT (Annette).- Les nouveaux cadres du dialogue social. Europe et Territoires.- P.I.E Peter
Lang, Coll « Travail et Société » n°61, 2008, p264.
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14
Enfin, la dynamique du dialogue social contribue à dynamiser le
dialogue social territorial
JL Walter pointe que si le dialogue social territorial s'est autant développé,
c'est sans doute parce que le dialogue social de façon générale s'est lui-même
renforcé 11. En effet, les lois sur la représentativité de 2008 ont instauré un
principe d’accord majoritaire et prévoient de développer " les possibilités de
négociation au niveau de l'entreprise " et de " conforter la représentativité des
acteurs via l'établissement de nouvelles règles ". Ainsi, la légitimité renforcée
des acteurs représentatifs renforce à son tour le dialogue social dans son
ensemble et bénéficie au DST.
La liste des acteurs est difficilement exhaustive et chacun peut être soit à
l'initiative du DST, soit contributeur.
11
WALTER (Jean-Louis).- Avenir et Réalité du Dialogue Social Territorial.- Avis et Rapport du
Conseil Economique, Social et Environnemental, 2009.
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15
La littérature pointe le risque de dispersion et le bénéfice qu'il y aurait à
réduire le nombre d'instances. JL Walter 12 met en garde contre le risque d'un
" millefeuille " institutionnel lié à la " tentation, à chaque création d'un
nouveau dispositif ou d'une nouvelle politique publique, de créer une instance
ad hoc chargée de son suivi ".
Jean Paul Jacquier 13 estime qu’il y aurait environ 100.000 mandats pour le
DST. Le nombre de mandats croît de façon exponentielle : " il est possible
d'estimer le nombre d'instances par département à 50. En retenant le nombre
de 10 syndicalistes et 10 employeurs par instance, cela représente près de
1000 mandats départementaux auxquels il faut rajouter les mandats
régionaux ". Cela représenterait près de 200 mandats départementaux et une
vingtaine de mandats régionaux par organisation syndicale. Ce volume de
sollicitations et d’engagements peut devenir un problème pour des
organisations affaiblies, à la recherche d’une relève militante.
Les différents acteurs qui se côtoient ont des cultures et des modes de travail
différents, qui peuvent parfois apparaître contradictoires.
12
WALTER (Jean-Louis).- Avenir et Réalité du Dialogue Social Territorial.- Avis et Rapport du
Conseil Economique, Social et Environnemental, 2009.
13
JACQUIER (Jean Paul).- Le Dialogue Social Territorial.- Les dossiers du social, 2010
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16
se refuse à considérer la possibilité de contractualiser des accords à ce
niveau, n'empêche pas ces partenaires d'apporter chacun leur contribution et
d’avancer dans le cadre des projets et instances auxquels ils participent l’un
et l’autre.
Dans ce contexte, les experts du DST, et les acteurs eux-mêmes, insistent sur
l'importance de prendre le temps d'apprendre à se connaître. L'installation de
la confiance apparaît comme un préalable et une condition à l'instauration
d'un dialogue productif et nécessite un investissement temps important en
amont des projets, souvent évalué en mois ou années.
Le cabinet Emergence étaye dans le cadre d'un bilan d'actions conduites sur
18 mois, le caractère indispensable de cette étape et les risques à la négliger.
Les bénéfices d'un animateur des débats sont particulièrement soulignés : son
rôle est de favoriser l'expression des identités et finalités de chacun, en
évitant que des biais d'interprétation ou des incompréhensions, facteurs
d'inertie, s'installent.
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17
1.3. Grille de questionnement retenue et observations :
les bénéfices d’une cartographie des acteurs du DST
Lors des entretiens en région et des travaux en ateliers, les questions et
points de vigilance pointés par la littérature ont inspiré nos questions
concernant les acteurs et instances impliquées dans le DST :
• Qui sont les acteurs du projet ? Les acteurs clés sont-ils tous présents ?
• Sont-ils représentatifs ?
Pour cela, nous avons cherché à réaliser une cartographie des acteurs et des
instances évoquées par la littérature, de façon systématique dans un premier
temps, puis, constatant des différences notables, de façon plus spécifique
pour chacune des régions et au regard des expériences considérées.
• Identifier les acteurs et instances les plus engagés dans le DST, les
liens qu'ils entretiennent, les mandats syndicaux.
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18
plusieurs responsables d’URI CFDT renforce ce constat : la dynamique du
DST varie beaucoup entre les régions.
A titre illustratif,
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19
Les CESR semblent jouer un rôle d'anticipation et de modérateur et préparer
des développements menés ailleurs.
Par ailleurs, une tension s’exerce entre la volonté de rationaliser les cadres
d’intervention du DST afin de renforcer son efficacité et le besoin d’un
meilleur maillage du territoire, avec le bon niveau de subsidiarité entre les
acteurs. Au niveau régional, les acteurs rencontrés (DIRECCTE, Région,
COPIRE, CESR,…) ont exprimé leur souhait de trouver des relais au niveau
infrarégional et des niveaux d’agrégations des initiatives du DST, tout en
ayant le souci de ne pas étouffer les innovations sociales porteuses d’avenir
qui peuvent émergent localement, au plus près des besoins.
A titre illustratif, les acteurs du DST engagés dans l'action menée en faveur
des saisonniers en NPDC témoignent du foisonnement.
Une cartographie des acteurs peut faciliter une réflexion globale et partagée
sur l’articulation des différents niveaux d’intervention, les mandats de chacun
et les liens privilégiés entre acteurs.
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20
Cartographie des acteurs du DST « Saisonniers en Côte d’Opale » :
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21
2. Les sujets
Annette Jobert distingue une proximité plus ou moins grande des sujets au
cœur de la négociation institutionnalisée, déterminant 3 catégories de sujets :
14
A. Jobert, F. Guarriello, E. Heidling, le dialogue social en Europe : perspective comparative, in
Duclos L., Groux G., Mériaux O. Le politique et la dynamique des relations professionnelles, Paris,
LGDJ, 2009
15
JL Walter, « Réalité et Avenir du DST », rapport au Conseil Economique et Social, 2009
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22
Jean-Louis Walter croise trois dimensions, les « acteurs », le « champ » et le
« processus » de dialogue, distinguant trois cercles concentriques :
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23
chercheurs, société civile,…) mobilisés sur des problématiques nouvelles
qui échappent au dialogue social classique.
16
LAMOTTE (Bruno).- Pour une sécurité professionnelle : nouveaux dialogues, nouveaux
espaces.- L’Harmattan, Collection La Librairie des humanités, Paris, 368 p.
17
L’obligation de négocier tous les trois ans un accord de GPEC prévue par le Code du travail
s’applique aux entreprises de plus de 300 salariés.
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24
• Des thèmes privilégiés de l'action publique qui ont trait au marché
du travail. Par exemple, l’insertion des jeunes dans l'emploi, la lutte
contre le travail au noir, …
25
présence. Les priorités de chacun, les besoins et opportunités de
l'environnement tracent les limites du périmètre des échanges.
• à leur mission
• Des sollicitations des acteurs locaux pour prévenir et/ou résoudre des
situations de crise
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26
Enfin, la contrainte de ressources militante contraint globalement chaque
organisation à des arbitrages. Elles investissent prioritairement leurs
ressources là où elles sont représentatives et disposent d’une antériorité,
plutôt dans la phase amont de réflexion, souvent limitées par leurs ressources
militantes pour participer à la mise en œuvre opérationnelle des projets.
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27
Les actions menées au profit des saisonniers s'inscrivent dans les trois
champs thématiques :
Le DST permet de nouer des relations et d'apporter des solutions aux salariés
de TPE/PME notamment sur des sujets peu ou mal couverts par le dialogue
social classique.
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28
3. Les moyens mis en œuvre
• Rendre compte de l'usage des moyens alloués par les parties prenantes au
dialogue social classique
• Etre attentif aux retombées des actions engagées pour les salariés,
bénéficiaires en dernier ressort de l'action syndicale.
• La démultiplication des sujets dans le cadre d'un dialogue social élargi, qui
ambitionne d'étendre les bénéfices du dialogue social classique à des
populations peu ou mal couvertes et/ou de trouver des solutions à des
situations de précarité qui se développent en dehors des cadres de travail
classiques (développement de nouveaux contrats de travail, réorientation
professionnelle,…).
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29
• La difficulté de valoriser les bénéfices attendus pour une population
souvent en dehors du cadre privilégié de la grande/moyenne entreprise
dans laquelle s'exerce et se mesure jusqu'à présent, par le vote, le
dialogue social classique.
Pôle Emploi, les OPCA disposent eux aussi de moyens pour mener leur
politique d'accompagnement de la formation et de l'apprentissage.
Enfin, au niveau européen, les FEDER et les FSE assurent une partie des
financements redistribués par les acteurs publics suivant des critères définis.
Les autres partenaires ont également la possibilité de demander des
financements européens s'ils correspondent aux priorités de l'Europe 19.
18
Jean Paul JACQUIER (Le Dialogue Social Territorial, 2009)
19
Voir en introduction de ce rapport : “L’Europe soutient les régions”
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30
3.3. Les enjeux liés au financement du DST
1. Un enjeu de gouvernance
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31
de décision de l'action publique sans en avoir la responsabilité et le
contrôle 20".
Pour Annette Jobert 21 si les partenaires sociaux sont associés aux projets,
leur participation " se limite (souvent) à la phase de diagnostic de la
situation, les capacités d'expertise et plus largement les ressources
(financières et autres) étant inégalement réparties au sein du territoire ".
2. Un enjeu de pérennité
3. Un enjeu de compétences
20
MERIAUX (Olivier), VERDIER (Eric).- Les relations professionnelles et l’action publique face aux
risques du travail et de l’emploi.- Rapport de recherche pour le Commissariat général du Plan,
2006.
21
JOBERT (Annette).- « Le dialogue social territorial en Europe : perspective comparative ».- Le
politique et la dynamique des relations professionnelles, LGDJ, Paris, 2009.
22
Carrefour de l'Innovation Sociale, du Travail et de l'Emploi, association paritaire régionale.
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32
3.4. Grille de questionnement et observations : les moyens du
DST, un enjeu collectif
Lors des entretiens en région et des travaux en ateliers, ces interrogations et
points de vigilance mis en exergue par la littérature ont inspiré nos questions
concernant les moyens investis dans le DST :
Financiers
Humains
Lieux de rencontre
Formation
Matériel
Communication
Les moyens engagés par les partenaires (DIRECCTE, Conseil Régional, OPCA,
etc.) que nous avons appelés les moyens additionnels
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33
• et plus encore certaines Unions Régionales particulièrement concernées,
comme Nord-Pas-de-Calais, mobilisées tout au long de l'année sur des
actions spécifiques impliquant également des militants de branches
professionnelles.
Pour autant l'évaluation de ces moyens s'est avérée très difficile pour
plusieurs raisons :
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34
4. Les résultats du DST
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35
4.2. Les premiers résultats du DST : diagnostics partagés et
reconnaissance réciproque
Selon Annette Jobert 23 et Jean-Louis Walter 24 le DST « favorise la
connaissance réciproque des acteurs et la légitimation des partenaires
sociaux ».
23
Annette JOBERT.- Enjeux et dynamique du dialogue social territorial.- POUR, n°192, 2006. Les
nouveaux cadres du dialogue social. Europe et Territoires.- P.I.E Peter Lang, Coll « Travail et
Société » n°61, 2008.
24
Jean-Louis WALTER.- Avenir et Réalité du Dialogue Social Territorial.- Avis et Rapport du
Conseil Economique, Social et Environnemental, 2009.
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36
C’est particulièrement vrai pour les structures qui n’ont pas accès à la
négociation d’entreprise. C’est pourquoi le DST constitue un apport possible
aux TPE/PME. Il permet d’améliorer les conditions de travail de salariés « dans
une logique d’extension ou de mutualisation », en favorisant par exemple « la
création de crèches d’entreprises, de chèques restaurants » ou encore d’inter-
CE et de CHSCT de site comme à Saint-Nazaire 25 .
Il n’est pas rare, en effet, d’entendre les acteurs du DST eux-mêmes souligner
que plusieurs mois ou années de dialogue (suivant les sujets et la fréquence
des échanges) sont nécessaires à l’instauration de relations de confiance,
elles-mêmes indispensables à la production de résultats significatifs. Ils
invitent alors à considérer avec indulgence les résultats modestes des 1ères
initiatives et à faire preuve de patience avant de mesurer la rentabilité des
investissements dans ce domaine.
25
Frédéric REY.- La Navale à Saint-Nazaire : Monographie d’une Démarche de Dialogue Social
Territorial.- rapport d’étude CARIS.- mars 2005.
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37
4.5. Grille de questionnement retenue et observations : un
besoin d’indicateurs pour valoriser les résultats du DST
Lors des entretiens en région et des travaux en ateliers, ces interrogations et
points de vigilance pointés par la littérature ont inspiré nos questions
concernant les bénéfices du DST.
• Avec chacun des acteurs, nous avons approfondi la question des résultats
en questionnant :
• L’objectif visé en amont du projet est le plus souvent défini de façon large,
sous la forme d’un objectif qualitatif.
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38
• Faute d’indicateurs de mesure et de processus de suivi définis en amont
du projet, le bilan peut déboucher sur des appréciations sensiblement
différentes et générer des frustrations.
Nous avons noté des écarts d’appréciation pour certaines des expériences
analysées :
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5. Le territoire
• Une étendue de pays sur laquelle s’exerce une autorité, une juridiction
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40
5.2. Une structuration du dialogue par les instances
territoriales qui le mènent
Bien que dans le cadre du DST, le territoire ne soit pas « réductible aux
cadres administratifs et à ceux de l’action publique » (A. Jobert, 2009) 26 , les
instances qui le composent ont un rôle de structuration du dialogue sur le
territoire.
26
Annette JOBERT.- Le dialogue social territorial en Europe : perspective comparative, 2009.
27
GIDDENS (Anthony).- The Constitution of Society - (La Constitution de la société : Éléments
de la théorie de la structuration, traduit par Michel Audet, PUF , 1987
28
JOBERT (Annette).- Enjeux et dynamique du dialogue social territorial ».- POUR, n°192, 2006
29
JOBERT (Annette).- « Le dialogue social territorial en Europe : perspective comparative » dans
Le politique et la dynamique des relations professionnelles, LGDJ, Paris, 2009.
____________________________________
41
La notion de « territoire de projet », bien qu’« encadrée »
institutionnellement, dépasse le plus souvent les cadres institutionnels qu’il
emprunte. Finalement, Annette Jobert conclut que « le territoire est défini par
la nature et les objectifs des projets, les acteurs qui les portent et l’action
collective qu’ils déploient pour les faire aboutir 30 ».
30
Ibid
31
PERRAT (Jacques).- Le Dialogue social territorial : les atouts et les ambigüités de la proximité.
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42
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43
PARTIE 2 :
Etude de Cas
Cette partie présente les expériences de DST analysées sur la base de la grille
de questionnement présentée en détail en première partie de ce rapport.
Les expériences ont été discutées avec les parties prenantes dans le cadre
d’entretiens approfondis.
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44
1. ARRMEL : Appui au Reclassement et à la
Reconversion pour la Métropole Lilloise
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45
• Une rupture dans l’approche du sujet
Tout est fait pour que la question du financement et l’articulation des
dispositifs ne soient pas une contrainte pour le projet du bénéficiaire.
Cette approche permet d’éviter les « ruptures de dispositifs » et ainsi une
meilleure prise en considération des projets.
De l’avis des acteurs, cette période marque le début d’une relation nouvelle
entre les partenaires territoriaux (Services de l’Etat, Conseil Régional,
COPIRE, CESR, Pole Emploi, AGEFOS-PME, etc.) qui a contribué à bâtir un
Dialogue Social Territorial riche en Nord-Pas-de-Calais. Cette expérience,
inspirée d’une expérience préalable (la Conférence des Financeurs, dispositif
d’accompagnement des licenciés de Metaleurop, en 2003), fait référence et a
inspiré des dispositifs plus récents :
b.1 Acteurs
Dans ce cadre, elle convie ses partenaires, la Région, les partenaires sociaux,
les experts techniques & financiers compétents (ANPE, ASSEDIC, OPCA dont
AGEFOS-PME, OPCALIA…) à jouer un rôle de premier plan pour contribuer au
reclassement des licenciés du textile.
____________________________________
46
Les organisations syndicales de salariés et organisations patronales sont
invitées à suivre les projets individuels des personnes concernées dans le
cadre d’une Commission de suivi où elles sont consultées sur les diverses
propositions. Elles jouent un rôle d’accélérateur des processus en :
b.2 Sujets
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47
b.3 Moyens
Seul le bilan réalisé par la DDTEFP Nord-Lille en janvier 2005 nous donne une
indication des moyens – non financiers – engagés dans cette action :
• 579 formations
Pour autant, ce dispositif est certainement aussi une charge pour les parties
prenantes vu l’ampleur du projet, et la question des moyens ne se pose
certainement pas de la même façon à tous.
____________________________________
48
A ce titre, des solutions de financement destinées à permettre la présence des
organisations syndicales dans les instances de travail semblent, le plus
souvent, avoir été mises en œuvre. Ces financements sont assortis de
conditions et restent attachés au projet avec le souhait, nous a-t-on dit,
d’éviter une « institutionnalisation » du DST et éviter de créer des « rigidités
», une clé de l’efficacité du DST étant regardée comme « l’adaptation du
dispositif et des moyens à chaque cas concret ». Ce choix maintient
néanmoins les organisations syndicales dans un arbitrage permanent de leurs
moyens, au moment de s’engager dans l’accompagnement de tels dispositifs.
Parmi les 2.998 salariés concernés par les licenciements, 1.812 personnes
adhèrent au dispositif d’accompagnement proposé au terme d’un premier
travail d’information et de diagnostic (soit 2/3 de la population concernée).
60%
____________________________________
49
Au terme d’une année (31/12/2004), 40% des adhérents au dispositif sont en
formation, 60% ont repris un emploi. Parmi ces derniers, 30% sont en CDI,
15% en CDD de plus de 6 mois, 25% en CDD de moins de 6 mois et 30% en
intérim.
• La nature des relations qui se sont établies entre les partenaires dans le
cadre de ce projet, contribuant à faire émerger l’image d’une région
capable de se mobiliser et de prendre en main son problème. Cette
expérience s’inscrit dans la continuité de la Conférence des financeurs
mise en œuvre au profit des licenciés de Métaleurop en 2003.
b.5 Territoire
32
http://www.insee.fr/fr/bases-de-donnees/esl/comparateur.asp?codgeo=EPCI-245900410
____________________________________
50
c. Conclusion
Aux dires des acteurs, cette expérience a fait émerger une nouvelle
approche de l’accompagnement et inspiré les Pactes de Continuité et
de Transition Professionnels mis en œuvre aujourd’hui avec la Région.
Elle constitue un acte fondateur du DST qui s’est développé par la
suite.
Points de satisfaction :
• Des solutions de formation et de reclassement qui n’auraient pas été
accessibles sans ce dispositif (salariés de TPE-PME qui ne bénéficient pas
de Plan de Sauvegarde de l’Emploi)
Limite :
• Un dispositif de crise qui permet peut-être moins qu’une approche plus
anticipative de type GPEC territoriale
____________________________________
51
2. Les saisonniers en Côte d’Opale
A la fin des années 90, la Confédération CFDT, inspirée par des expériences
conduites en Bretagne et dans les pays de la Loire, lance à la période estivale
une campagne nationale où les militants CFDT vont à la rencontre des
saisonniers pour les informer de leurs droits (« l’info saisonniers : mes droits
ne sont pas en vacances ».)
____________________________________
52
Initiée à Berck, l’action s’étend progressivement à toute la Côte d’Opale, avec
le soutien de nombreux acteurs à différents niveaux. Des effets systémiques
s’exercent entre les différentes dimensions du projet : entre les acteurs eux–
mêmes, entre les sujets et les acteurs, entre les moyens et les résultats, etc.
____________________________________
53
b.1 Acteurs
A titre illustratif :
33
Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie
____________________________________
54
Liste des participants :
____________________________________
55
b.2 Sujets
____________________________________
56
b.3 Moyens
Pour autant, nous avons réussi, au fil des échanges, à dresser une liste déjà
significative des différentes contributions des acteurs du projet.
• Au niveau de l’UL Côte d’Opale, un militant CFDT qui porte ce sujet au sein
de la COPALE et auprès d’autres instances (SMCO, …)
____________________________________
57
Les travaux de diagnostic menés dès l’amont du projet et poursuivis jusqu’à
ce jour, construisent de la connaissance et de la compréhension communes et
permettent de clarifier les lignes d’actions prioritaires.
• DIRECCTE :
• SMCO :
____________________________________
58
b.4 Bénéfices visés et résultats
• Pour l’UMIH et les entreprises du secteur, l’enjeu est celui d’une meilleure
adéquation offre/demande
• Pour les organisations syndicales, les enjeux portent sur l’amélioration des
conditions de travail et la sécurisation des parcours des salariés de la
filière, trop souvent en situation précaire
Pour autant, sur ce sujet (comme sur celui des moyens), la culture du bilan et
de la mesure des résultats semble peu répandue. Un seul indicateur de
résultats a été évoqué spontanément par plusieurs acteurs : le déclin du
nombre de conflits prudhommaux, passés de 600 à 300 en un an.
____________________________________
59
Saisonniers CFDT Partenaires
Centralisation des offres et information sur les Opportunités Développement de Sécurisation des
droits saisonniers à la MEF du Boulonnais : d’emplois l’emploi embauches et
compétences
• Campagne de recrutements ; ex Club Med : 68
candidats en 2008, 108 en 2009
Développement des compétences métier : Développement des Sécurisation des Développement des
compétences parcours compétences et
• VAE Sécurisation des fidélisation
parcours
• création d’une certification professionnelle « agent
thermal »
Réduction du nombre de litiges prudhommaux Amélioration des Amélioration des Déclin des litiges et
conditions de travail conditions de travail fidélisation
Dialogue et développement des relations avec les Développement du Image du syndicat Image du syndicat
TPE-PME et les partenaires publics DS et de solutions à favorable au force de proposition
leur problématique développement du
DS et des IRP
Visibilité médias locale et nationale (PQR, JT 20h…) Image du syndicat Label social favorable
auprès des salariés à la dynamique de
et de la société civile recrutement
____________________________________
60
Ainsi est-il intéressant de noter qu’au-delà des bénéfices pour les saisonniers,
tous les acteurs du projet trouvent un sens dans ces actions. Ces bénéfices
partagés jouent certainement favorablement sur le dynamisme de cette action
en NPDC.
• Nombre de formations
• etc.
____________________________________
61
quatre territoires cohérents d’un point de vue historique, économique et
social 34.
34
Les CCI se sont réorganisées sur ce modèle avec 4 antennes.
____________________________________
62
c. Conclusion
Cette expérience est un cas d’école, permettant d’observer un effet
systémique entre les différentes dimensions du projet : la dynamique
interne à la CFDT et le partenariat fort qu’elle noue en région avec
l’UMIH autour d’un enjeu social partagé, permet de rallier d’autres
acteurs majeurs du territoire à son projet. Les moyens engagés par
ces derniers démultiplient l’impact et les résultats de son action. Après
12 années d’engagement syndical à tous les niveaux du territoire,
l’action « saisonniers » est portée de différentes façons par de
nombreux acteurs du territoire et contribue au rayonnement de la
CFDT dans la région.
Points de satisfaction :
• Des résultats concrets substantiels pour les saisonniers
Limite :
Un manque de mesure et de valorisation des résultats limite le transfert
d’expérience sur d’autres terrains d’application ?
____________________________________
63
3. Carnet de Santé du Salarié, ORST Nord-Pas-de-Calais
Pour autant, l’avis de l’ORST ne semble pas constituer une position commune
de ses parties prenantes. La DIRECCTE notamment ouvre une réflexion sur le
35
CARSAT depuis 2010
____________________________________
64
sujet au sein du CRPRP 36 invitant les partenaires sociaux à y participer, ce qui
constitue pour eux une répétition des réflexions menées au sein de l’ORST.
Il semble néanmoins que les réflexions issues des deux instances soient
différentes : là où les partenaires sociaux qui siègent à l’ORST visent à
formuler des propositions politiques, pour assurer leur rôle de représentants
des salariés, l’Etat à travers le CRPRP privilégie une position d’expert
technique.
Des échanges plus importants autour des objectifs des partenaires ou une
meilleure coordination des instances pourraient-ils permettre une réflexion
unique à plusieurs volets qui satisfasse les différents objectifs et évite une
répétition des débats ?
b.1 Acteurs
36
Comité Régional de Préventions des Risques Professionnels
____________________________________
65
Les mandatés syndicaux qui mènent ces réflexions se définissent eux-mêmes
comme des généralistes, n’étant pas des médecins du travail qui auraient la
qualité d’experts. En leur qualité d’élus, ils portent une vision politique du
sujet. Cela peut aussi contribuer à expliquer que la position émise par le
groupe de travail de l’ORST ne réponde pas complètement aux attentes de la
DIRECCTE.
b.2 Sujet
Il s’agit pour l’ORST d’émettre un avis sur un dispositif de suivi des risques
d’exposition d’un salarié à des substances néfastes pour la santé, afin de
maîtriser ce risque et de l’indemniser le cas échéant.
Un volet réparation sur lequel les points de vue sont plus difficiles à
réconcilier.
b.3 Moyens
Les moyens engagés dans ce projet par les autres partenaires sont :
____________________________________
66
• la participation de leurs experts aux groupes de travail du CRPRP
Au-delà d’un avis et de préconisations émis par l’ORST sur le sujet, d’autres
bénéfices, intermédiaires, peuvent être soulignés :
____________________________________
67
Conclusion
Cette expérience de DST menée dans le cadre d’une instance du DST
(l’ORST) réunissant la Région, la DIRECCTE et les partenaires sociaux
autour de sujets d’intérêt communs, semble montrer la nécessité de
préciser les objectifs du dialogue au-delà des grandes lignes, pour
assurer l’efficacité du DST. A défaut, les résultats du dialogue risquent
de ne pas répondre aux besoins des différents partenaires : ici, l’avis
de l’ORST semble rester celui des seuls partenaires sociaux si l’on en
juge par la réouverture des débats dans d’autres instances publiques
qui conduit à une dispersion des moyens, militants notamment.
Points de satisfaction :
• Acquisition d’une expertise sur le sujet des risques d’exposition du salarié
Limites :
• Difficulté à mesurer les bénéfices pour les salariés
• Réflexion à mener sur l’articulation des instances dédiées à ces sujets afin
d’éviter une dispersion des ressources syndicales
____________________________________
68
4. Comité Bassin d’Emploi (CBE) de Béthune
37
WALTER (Jean-Louis).- Réalité et Avenir du Dialogue Social Territorial - Avis et Rapport du
Conseil Economique, Social et Environnementale, 2009.
____________________________________
69
Les Comités de Bassin d’Emploi (CBE) ?
Créés dans les années 1980, sous le nom de « Comités locaux pour l'emploi », les CBE
sont définis par la loi comme "des instances locales d'animation du dialogue social, de
concertation et d'action dont l'objectif est de contribuer à l'amélioration de la situation
locale de l'emploi et du développement local des territoires".
Généralement constitué sous un statut associatif, à l'initiative des élus et des acteurs
socio-économiques locaux, sa composition est a minima quadripartite 38:
Dès lors qu'il répond aux critères réglementaires, le CBE peut être agréé et recevoir un
financement de l'État. Il peut par ailleurs bénéficier des cotisations de ses membres et
de subventions (locales, départementales, régionales ou européennes).
38
Décret du 3 mai 2002 concernant les CBE, article 1
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000590867&dateTexte=vig
____________________________________
70
b. L’analyse détaillée des 5 dimensions
b.1 Acteurs
Les acteurs impliqués dans la GPEC-T à Béthune :
b.2 Sujet
____________________________________
71
b.3 Moyens
On peut regarder cette situation comme le signe d’une structure légère qu’un
petit groupe d’acteurs, bien insérés dans le paysage local, sont capables de
réactiver pour traiter un besoin ponctuel ou comme le signe d’une instance
fragile, limitée dans sa capacité à définir son action, subordonnée aux choix
d’orientation et de financements de ses partenaires.
____________________________________
72
Par ailleurs, il semble que les besoins de formation aient été qualifiés avec les
seuls chefs d’entreprises, sans consultation des salariés ou des IRP quand
elles existaient.
Les principaux bénéfices de cette action sont une sensibilisation des chefs
d’entreprise aux enjeux de la GPEC et d’un dialogue social contribuant au
développement économique. Pour aller plus loin, il serait souhaitable
d’associer les salariés et les IRP à ces réflexions.
b.5 Territoire
39
Source : site INSEE, http://www.statistiques-locales.insee.fr/FICHES/DL/ZE2010/DL_ZE20103123.pdf
____________________________________
73
c. Conclusion
Cette expérience de DST souligne la nécessité et la difficulté parfois de
faire émerger un objet social partagé, capable de rassembler les
partenaires clés et d’assurer un territoire de projet pertinent. Ici, la
rivalité autour de la création d’emplois n’a pas permis de rassembler
les communes du bassin d’emplois autour d’une GPEC territoriale.
Cette expérience illustre aussi la fragilité de certaines instances du
DST, comme les CBE, dont l’action dépend de subventions sur projets.
Un tel cadre met à l’épreuve l’action militante.
Points de satisfaction :
• Un diagnostic auprès d’entreprises locales (12) qui alimente la
connaissance du tissu local d’entreprises
Limites :
• La difficulté à impliquer les communes dans la démarche de GPEC-T
malgré la précarité de l’emploi local
____________________________________
74
5. Le Contrat de Transition Professionnel de Morlaix
40
Convention de Reclassement Professionnel
41
LOI n°2011-893 du 28 juillet 2011 - art. 41
____________________________________
75
b. Analyse détaillée des 5 dimensions
b.1 Acteurs
____________________________________
76
Les acteurs du projet
____________________________________
77
b.2 Sujets
____________________________________
78
b.3 Moyens
D’importants moyens sont mobilisés par les services de l’Etat au profit des
bénéficiaires :
42
Evaluation du CTP à mi-parcours, Documentation française, 2007
43
id
____________________________________
79
Entre mai 2006 et fin 2007
____________________________________
80
d’ordre plus personnel freinant le retour à l’emploi et conforte l’idée que tout
a été fait dans ce sens.
C’est aussi un territoire de projet avec des acteurs qui possèdent la même
représentation du territoire, siégeant dans les mêmes instances du territoire
(maison de l’emploi, conseil de développement de pays, etc.). Le conseil de
développement de pays, les trois chambres consulaires 44, la circonscription
administrative dont la sous-préfecture est le chef-lieu ont en commun les
mêmes délimitations.
44
Chambre de Commerce et d’Industrie, Chambre d’Agriculture, Chambre des Métiers
____________________________________
81
c. Conclusion
Points de satisfaction :
• La qualité du dispositif d’accompagnement des bénéficiaires
• Des liens renforcés avec les acteurs du territoire (déjà jugés bons)
Limites :
• Les bénéficiaires ne savent pas que la CFDT a participé au dispositif
____________________________________
82
6. Charte de GPECT 22 dans les Côtes d’Armor
____________________________________
83
Suite à la circulaire interministérielle du 29 juin 2010 qui rappelle la volonté
de l’Etat de dynamiser les GPEC-Territoriales, l’Unité Territoriale (UT)
DIRECCTE des Côtes d’Armor propose à ses partenaires du dispositif CODAFE
de pérenniser la dynamique partenariale qui s’est amorcée sur ces sujets. Une
charte GPEC-T 22 est signée le 24 janvier 2012 par 23 partenaires ; elle
précise les objectifs et les modalités d’un dialogue régulier et d’un soutien aux
projets dans le champ de la GPEC sur le département. Ce dispositif s’inscrit
sur un horizon de 3 ans.
Engagée depuis début 2012, il est trop tôt pour dresser un bilan de l’action de
la Charte GPEC-T 22. Il reste néanmoins intéressant d’observer les conditions
et les défis de sa mise en œuvre, au filtre de l’expérience CODAFE
notamment.
____________________________________
84
b. Analyse détaillée des 5 dimensions
____________________________________
85
b.1 Acteurs
____________________________________
86
b.2 Sujets
Pour être labellisés par le Comité de la Charte GPECT 22, les projets doivent
répondre à l’un des objectifs visés par la Charte :
____________________________________
87
b.3 Moyens
____________________________________
88
En effet, la CFDT exprime deux points d’insatisfaction malgré les bons
résultats du dispositif CODAFE :
• Une impossibilité de mobiliser les militants des IRP dans les entreprises
concernées, pour relayer et supporter le dispositif
Il n’est pas certain que tous les partenaires de la Charte GPECT-22 partagent
totalement ce bilan et les attentes induites dans le cadre de la GPECT-22. Le
nombre de partenaires engagés dans le dispositif ne facilite pas une
discussion fine des objectifs visés et des modalités requises pour les
atteindre.
89
De ce point de vue, nous avons pu constater que la diversité des partenaires
de la Charte participe dans le cadre de la revue des projets à questionner la
cohérence entre les objectifs des projets et les acteurs qui y sont associés,
pointant les contributeurs manquants. Si ces alertes sont suivies d’effet, elles
devraient contribuer à renforcer la cohérence des territoires de projet.
c. Conclusion
Points de satisfaction :
• Une meilleure connaissance et une consolidation des projets GPEC-T dans
les Côtes d’Armor
Limites :
• Un manque d’indicateurs de mesure des bénéfices visés
____________________________________
90
7. L’ouverture des commerces le dimanche et les jours
fériés sur Rennes Métropole
____________________________________
91
b. Analyse détaillée des 5 dimensions
b.1 Acteurs
Des acteurs variés sont intervenus, chacun dans leur registre, pour soutenir
l’accord :
92
• L’interprofessionnel CFDT mobilise ses réseaux locaux pour supporter les
actions de la branche (soutien des manifestations, recherche de soutiens
locaux, … )
b.2 Sujet
____________________________________
93
b.3 Moyens
____________________________________
94
b.5 Territoire de projet
____________________________________
95
c. Conclusion
Points de satisfaction :
• Accord protégeant les conditions de travail des salariés du secteur
Commerce, réaffirmé avec force par l’ensemble des signataires
Limite :
• Un contexte politique national qui aurait empêché le Préfet d’accéder à la
demande des partenaires sociaux signataires de l’accord
____________________________________
96
8. CHSCT du site des Chantiers Navals à Saint-Nazaire
____________________________________
97
Des avancées importantes sont réalisées grâce à une meilleure représentation
de la sous-traitance dans les instances du site même si, avec le temps, les
représentants des entreprises sous-traitantes sont de moins en moins assidus
aux comités.
b.1 Acteurs
Suite aux deux accidents de travail mortels survenus dans les effectifs de la
sous-traitance, les partenaires sociaux majoritaires du site (CFDT et CGT) et
les représentants du patronat s’emparent du problème.
Une des difficultés principales qui se pose tient à l’absence d’IRP dans la
plupart des TPE/PME concernées. Les élus représentants le personnel à l’IDSS
et à la CPHSS sont donc pour la plupart issus de l’entreprise donneuse
____________________________________
98
d’ordre. Pour les sociétés sous-traitantes, les « représentants du personnel »
sont des membres de l’encadrement de ces sociétés.
b.2 Sujets
45
Convention Chantier PME sous-traitance Pays de la Loire, Chantiers de l’Atlantique Saint-Nazaire.
____________________________________
99
b.3 Moyens
Les nouvelles instances créées, l’IDSS et la CPHSS, ont été dotées d’un
budget de fonctionnement propre qui prévoyait la présence de 1,5 délégué
pour 1000 salariés. En 2005, 15 représentants des salariés et 14
représentants des employeurs se réunissaient 5 fois par an dans ces
instances.
Ces instances ont, par ailleurs, conduit des actions, prises en charge par les
entreprises sous-traitantes, qui représentent des investissements
significatifs :
• Etc…
____________________________________
100
b.4 Bénéfices visés et résultats
Ces actions constituent des bénéfices directs pour les salariés des entreprises
sous-traitantes du site.
Pour autant, ces actions au profit de salariés n’ont pas eu d’impact significatif
dans le cadre du vote des IRP ultérieur. Les positions des deux organisations
(CGT et CFDT), déjà majoritaires, sont restées stables.
____________________________________
101
b.5 Territoire
Le site s’étend sur plus de 100 hectares délimités par une clôture et des
points d’accès soumis à des contrôles. Toutes les entreprises comprises dans
ce périmètre travaillent directement ou indirectement pour les Chantiers 46.
Les projets de desserte (ferroviaire, routes, etc.) influent sur les dynamiques
de coopération, le recrutement, les conditions de travail des salariés et sous-
traitants du site,…
46
En 2005, l’actionnaire majoritaire est Alstom Marine. Aujourd’hui, les chantiers appartiennent
en majorité à la société coréenne concurrente STX Marine.
47
REY, Frédéric.- La Navale à Saint-Nazaire : Monographie d’une Démarche de Dialogue Social
Territorial.- rapport d’étude CARI.- mars 2005.
____________________________________
102
c. Conclusion
Points de satisfaction :
• Amélioration des conditions de travail et de sécurité des salariés de la
sous-traitance
Limites :
• Déclin de la participation des représentants patronaux de la sous-traitance
aux instances au fil du temps
____________________________________
103
9. Le CIHSCT du Marche d’Intérêt National (MIN) de
Rungis
La plupart des entreprises présentes sur le site étant des TPE de moins de 10
salariés, il y a par ailleurs très peu d’IRP. Le taux de syndicalisation est très
faible et les syndicats ne semblent pas très appréciés : « le dialogue social
n’est pas dans la culture des mecs de Rungis ».
Le projet de Comité Paritaire Local poussé par la CFDT n’a jamais abouti. Mais
une avancée certaine a été réalisée pour limiter le nombre d’accidents du
travail et de maladies professionnelles avec la création, en février 1980, d’un
Comité Interentreprises d’Hygiène, de Sécurité, et des Conditions de Travail
(CIHSCT).
b.1 Acteurs
____________________________________
104
professionnelles souvent informelles et une mauvaise image des syndicats au
sein des entreprises du site 48.
b.2 Sujets
48
REY, Frédéric.- Monographie du MIN de Rungis : dialogue social territorial et relations
professionnelles, rapport d’étude 2002.
____________________________________
105
Les sujets du DST à Rungis :
b.3 Moyens
Toutes les actions sont financées par Semmaris. Bien que les travaux
d’aménagement ne soient pas uniquement alloués à l’amélioration des
conditions de travail et qu’il soit difficile d’évaluer le montant alloué à cet
objectif, il semble néanmoins important.
____________________________________
106
A titre d’illustration les investissements d’aménagement réalisés en 2011 49:
• etc.
49
Rapport d’activité Semmaris de 2011 : http://www.rungisinternational.com/documents/fr/Rapport-
annuels2011/Rapport_financier_2011.pdf
____________________________________
107
b.5 Territoire
Le site de Rungis qui s’étend sur 232 hectares est un espace clairement
délimité par des clôtures et un système de péage à l’entrée.
____________________________________
108
c. Conclusion
Points de satisfaction :
• Multiples actions d’amélioration des conditions de travail des salariés
Limites :
• Une représentativité difficile
____________________________________
109
CONCLUSION
• Elle souligne parfois des liens systémiques, positifs ou négatifs, entre les
dimensions (voir, par exemple, les expériences « Saisonniers » et « GPECT
à Béthune »).
L’application de cette grille dans le cadre des projets en cours ou à venir peut
permettre de faire ressortir les freins et leviers d’un projet donné, d’établir
des priorités d’action et de rechercher ces boucles systémiques positives.
Par ailleurs, le partage de ces résultats dans le cadre d’ateliers avec des
militants CFDT afin d’en tirer des enseignements utiles à la mise en œuvre du
DST, a fait émerger un processus pour animer un partage des objectifs du
DST et clarifier les priorités. Ce processus s’articule en quatre étapes.
____________________________________
110
1. Identifier les thèmes d’action prioritaires
Les thèmes d’actions ayant été identifiés, les militants en région peuvent
discuter les projets à retenir en fonction de critères d’intérêt et de faisabilité
privilégiés.
Les ateliers conduits avec des militants CFDT en région ont fait émerger les
critères suivants, pour autant, il est possible que ces critères varient d’une
organisation à l’autre.
____________________________________
111
Plus que les critères eux-mêmes, c’est la discussion autour de ces critères qui
compte, contribuant à bâtir une vision partagée des actions à conduire et de
leur cohérence globale par :
• une revue lucide des risques des projets et des moyens de les réduire,
• des échanges sur des indicateurs de suivi des actions et des objectifs
réalistes,
Ayant précisé les priorités d’action et les objectifs visés, il devient intéressant
d’identifier les lieux et les acteurs privilégiés pour mener à bien ces objectifs
et concevoir ainsi une approche « en réseau » du DST, adossée aux militants
du territoire et supportée par le cadre des mandats dans les instances du
DST. Chacun peut alors chercher à faire avancer les priorités clairement
définies dans le cadre de sa zone d’influence et contribuer ainsi à déployer le
projet. Dans le même temps, chacun conserve un lien utile au collectif dans
lequel il s’inscrit et sur lequel il peut s’appuyer pour dénouer les
problématiques complexes auxquelles il est confronté localement.
4. Animer le dialogue
Ce processus ne serait pas complet sans une boucle rétroactive qui rappelle la
nécessité de tirer des bilans et ajuster la façon de faire à échéances
régulières. Cet exercice peut être mené à tous les niveaux : au niveau
régional, dans un échange interne et avec les partenaires du territoire, avec la
Confédération, les Fédérations, etc.
____________________________________
112
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages de recherche
113
REY (Frédéric).- Mondialisation et Réorganisation spatiale des relations
professionnelles.- CNRS, 2009
Rapports
Nord-Pas-de-Calais
______________________________________________________________
____________________________________
114
AMNYOS Groupe. Etude / Action sur les conditions d’exercice du DST.
Perspectives de poursuite à l’issue du terme des expérimentations. Novembre
2011.
Bretagne
______________________________________________________________
115
CESR de Bretagne. – Conjuguer les emplois de qualité avec la productivité.
C- AMENAGER. Septembre 2007. PP 143 : 256.
Autres
_______________________________________________________
____________________________________
116
EMERGENCES. Territoires. Mode d’emploi syndical. 2010.
____________________________________
117
ANNEXE : Entretiens en Nord-Pas-de-Calais
____________________________________
118
ANNEXE : Entretiens en Bretagne
____________________________________
119
ANNEXE : Autres entretiens
Au sein de la CFDT
Externes
120
ANNEXE : Participants des Ateliers CFDT
URI Nord-Pas-de-Calais
CATTO Pascal, Secrétaire Général URI NPDC
URI Bretagne
BARON Louis, Secrétaire général URI NPDC
____________________________________
121
ANNEXE : Participants des Ateliers CFDT (suite)
Autres URI
BATTAULT Joseph, URI Bourgogne
____________________________________
122
ANNEXE : Comité de Pilotage de l’étude
____________________________________
123
ANNEXE : Table des sigles et acronymes
CE Comité d’Entreprise
124
CFE-CGC Confédération Française de l'Encadrement - Confédération
Générale des Cadres
125
CRPEF Commission Régional Paritaire de l'Emploi et de la Formation
FO Force Ouvrière
____________________________________
126
GPEC Gestion des Emplois et des Compétences
NPDC Nord-Pas-De-Calais
____________________________________
127
SRADDT Schéma Régional d'Aménagement et de Développement
Durable du Territoire
UL Union Locale
____________________________________
128