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et non proportionnelle
UM1UM1
Réassurance proportionnelle
et non proportionnelle
Page
1 L’assureur face aux risques 5
2 Réassurance 6
Les traités de réassurance 6
Les traités de réassurance obligatoire 6
3 La réassurance proportionnelle 7
La réassurance en quote-part 7
La réassurance en excédent de sommes 8
Modèle de portefeuille incendie (exemple n° 1) 9
La réassurance en quote-part illustrée par l’exemple n° 1 10
Conservation du plein et engagement maximal 10
en excédent de sommes
La cession 11
Caractéristiques de la réassurance en excédent de 12
sommes (récapitulatif)
2
8 La réassurance non proportionnelle 20
Définition du concept de sinistre en réassurance non 20
proportionnelle (sans les traités stop loss)
Sinistre par risque (WXL/R, exemples n° 8, 8.1 et 8.2) 20
Sinistre par événement (WXL/E, exemples n° 8.3 et 8.4) 22
Sinistres cumulés (Cat-XL, exemple n° 8.5) 24
Le programme de réassurance à partir des risques X, 24
Y, U et V (exemple n° 9)
Les couvertures de réassurance non proportionnelle 26
WXL/R, WXL/E et Cat-XL (récapitulatif)
La réassurance stop loss 26
Produits de réassurance non proportionnelle (récapitulatif) 26
11 Fixation du prix 30
Le prix adapté au risque 30
Le prix de la réassurance 30
Types de primes en excédent de sinistre 31
Modalités de paiement des primes 32
3
1 L’assureur face aux risques
Si l’on ne prend pas les mesures adéquates, le portefeuille de risque n’est pas
équilibré. Ce manque d’équilibre a pour conséquence indirecte un résultat
d’exploitation en dents de scie. Les fluctuations de ce résultat ont, selon leur
ampleur, des incidences sur des paramètres vitaux pour l’entreprise, à savoir
sa solvabilité, sa trésorerie ainsi que sur la continuité et la stabilité de ses
résultats. L’un des objectifs de l’assureur direct est donc de contenir dans
certaines limites les fluctuations de son résultat d’exploitation. Il existe, en
général, trois méthodes pour parvenir à cet objectif: l’auto-limitation, la co-
assurance et la réassurance.
L’auto-limitation
L’assureur direct doit fixer ses limites d’acceptation à un niveau suffisamment
bas pour que le portefeuille de risque absorbe lui-même les fluctuations. Il ne
souscrit que de petites parts, voire des parts infimes de risques, pour obtenir
un ensemble aussi homogène que possible. De ce fait, il réduit ses possibilités
d’acquisition, et donc ses chances de croissance sur les marchés soumis à la
concurrence. Si ses concurrents peuvent souscrire avec des limites d’accepta-
tion plus élevées, l’assureur direct qui s’auto-limite ne connaîtra donc pas
d’expansion, en valeur absolue.
La co-assurance
Si un assureur direct opte pour la co-assurance, il doit se mettre d’accord
avec des concurrents triés sur le volet et dévoiler certaines informations sur sa
clientèle. En outre, les assureurs directs impliqués dans la co-assurance doivent
veiller tout particulièrement à ce que les assurés ne soient pas désavantagés
par les modalités de cette prise en charge des risques. En pratique, la co-
assurance est surtout utilisée pour les risques spéciaux ou les très gros risques.
5
2 La réassurance
Si l’assureur direct opte pour la troisième voie, on dira qu’il contracte une ré-
assurance. Ainsi, il peut, entre autres, réduire son engagement sur un gros
risque donné, couvrir ses risques catastrophiques, notamment les risques na-
turels tels que séismes et inondations ou se protéger contre des fluctuations
majeures des sinistres affectant un portefeuille entier. L’assureur direct et le
réassureur conviennent d’une solution de réassurance répondant au besoin
concret de l’assureur direct. En l’occurrence, on tient aussi compte des
chances de l’assureur direct sur le marché. Sa position sur le marché doit être
forte et autonome vis-à-vis de l’extérieur, les assurés ne doivent pas se rendre
compte de l’existence du réassureur.
Les traités de réassurance Les besoins spécifiques des assureurs directs sont aussi variés que les solutions
de réassurance. Ils peuvent relever du secteur nouveau de la réassurance finan-
cière, de la réassurance obligatoire classique ou d’une combinaison des deux.
Les deux principaux types de couverture de réassurance qui font l’objet de
cette publication relèvent des traités de réassurance traditionnelle. L’assureur
direct et le réassureur concluent un traité de réassurance, comme le nom
l’indique. Si l’objet de ce traité est une police ou un risque individuel, on
parlera de réassurance facultative. La compagnie d’assurance directe cède
(aussi l’appelle-t-on cédante) une partie du risque à un ou plusieurs réassu-
reurs. Comme le suggère le mot «facultatif», la cédante peut proposer au réas-
sureur un risque, voire une partie d’un risque; en d’autres termes, elle soumet
une proposition si elle le veut. En contrepartie, le réassureur est libre de
l’accepter.
En résumé: Les risques isolés sont réassurés par le biais de traités facultatifs
alors que la réassurance de portefeuilles entiers se fait dans le cadre de traités
obligatoires.
Les traités de réassurance La présente publication se propose d’expliciter les deux natures de la réassu-
obligatoire rance, à savoir la proportionnelle et la non proportionnelle, en limitant cette
présentation aux traités obligatoires. Ces deux types de couverture existent
aussi pour les traités facultatifs. En fonction de la branche d’assurance, c’est
l’une ou l’autre de ces couvertures qui domine. Souvent, une combinaison de
ces deux types de couverture peut fournir une solution de réassurance adaptée.
6
3 La réassurance proportionnelle
1200
réassureur
traité en quote part
30% 900
assureur direct
rétention (R)
600
70%
300
monétaire
risques
unitè
7
cession en quote-part. Plus précisément, la couverture, les primes et les si-
nistres seront réduits dans cette même proportion. En règle générale, la cé-
dante garde pour chaque risque le même plein de conservation, exprimé en %
(par ex. 70 %) et cède donc une proportion toujours identique en réassurance
(ici 30 %). La réassurance en quote-part est facile à gérer. Dans le cas d’un
portefeuille qui ne comporte pas de risques isolés dépassant la limite de la
quote-part, la cession peut être forfaitaire. La même proportion ne dégage,
pour l’assureur direct, aucune amélioration du rapport entre les engagements
comportant des «pointes» et les encaissements de primes. En d’autres termes:
il ne peut homogénéiser les couvertures au sein d’un portefeuille de risques.
Par contre, il peut réduire la fluctuation absolue de l’évolution des sinistres.
L’effet obtenu est un meilleur rapport entre l’éventualité d’une perte, voire
une perte, et les fonds de l’assureur direct, en bref, une meilleure solvabilité.
La réassurance en excédent Ce produit permet des pourcentages variables pour la rétention et pour la
de sommes cession en réassurance, en fonction de la taille de chaque risque. Par rapport
à la réassurance en quote-part – comme nous le montrerons clairement ci-
dessous –, le système de la réassurance en excédent de sommes est plus diffé-
rencié et donc plus lourd à gérer.
La conservation ou plein de la cédante est définie une fois pour toutes sous
forme d’un montant fixe. Les risques, tant qu’ils sont inférieurs à ce montant,
restent entièrement à la charge de l’assureur direct. Au delà, ils sont cédés en
réassurance, dès lors que l’engagement de la cédante dépasse le montant de
la rétention. La cession se fait selon la proportion «part de l’engagement
1500
par ex.
réassurance fac. 14,3 % 3,2%
1200 9,1%
réassureur
3 x 300 = 900
900
46, 4 %
300 25 %
assureur direct
1 x 300 21, 4 % 22,7 % 24,2 % 25 % 37,5 % 53,6 % 75 % 100 %
monetaire
risques
unité
8
dépassant la rétention: engagement total». Selon l’importance de l’engagement
total, le pourcentage déterminant la cession va varier.
Pour l’exemple suivant, nous avons simplifié les choses: le portefeuille est
composé de catégories d’une taille donnée, sur la base de la somme assurée. Il
s’agit d’un portefeuille incendie; une rétention unique est appliquée (20 mil-
lions), quelle que soit la nature du risque (ceci va à l’encontre de la pratique
où le montant de la rétention varie selon le risque: en assurance incendie, il
est essentiellement fonction de la probabilité du déclenchement et de la pro-
pagation d’un incendie ainsi que de la concentration de valeurs); le plein de
conservation unitaire, représentant un sinistre maximal de 20 millions par
risque, correspond à 1 % des primes brutes environ, soit à 1,4 % des primes
conservées:
Discussion de l’exemple n° 1
Première ligne: les 250 000 polices, d’une somme assurée moyenne de 0,7
million, sont entièrement à la charge de l’assureur direct (rétention). La réas-
surance en excédent de sommes n’intervient pas.
Septième ligne: 2 400 polices, d’une somme assurée moyenne de 47 millions.
Le plein de conservation (20 millions) représente 42,6 % de 47 millions.
42,6 % seront conservés par l’assureur direct au titre de la rétention. Le reste,
soit 57,4 %, est cédé en réassurance en excédent de sommes.
9
Contrairement à l’exemple n° 1, un portefeuille peut, dans la pratique, com-
prendre une multitude de risques de tailles diverses. On fixe la rétention, et
donc le pourcentage de réassurance, pour chaque risque, dans la mesure où
l’engagement sur le risque dépasse la rétention.
Une fois qu’on a fixé, pour chacun des risques, la part conservée et celle cé-
dée en réassurance, on peut calculer les primes conservées et celles en excé-
dent, en proportion de l’engagement. Bien que l’engagement maximum à
charge de la cédante soit limité, dans l’exemple, à 1 % des primes brutes
(c’est-à-dire que 20 millions = 1 % de 1 986,47 millions), la réassurance en
excédent de sommes permet de céder en réassurance une part limitée à 28,4 %
des primes.
La réassurance en quote-part, Comme nous l’avons déjà mentionné, l’administration des traités en quote
illustrée par l’exemple n° 1 part est plus simple et les primes cédées dépassent nettement celles de la
réassurance en excédent de sommes. Dans l’exemple n° 1, la réassurance en
quote-part se présentera ainsi:
Hypothèse: la limite brute est fixée à 100 millions. Pour tous les risques où
l’engagement originel dépasse les 100 millions (somme assurée), l’assureur di-
rect contracte une réassurance facultative ou une co-assurance pour les parts
dépassant les 100 millions. Les primes brutes s’élèvent donc maintenant à
1 796,65 millions par rapport au total des primes brutes de 1 986,47 mil-
lions, dans l’exemple n° 1. Pour un plein maximum restant à 20 millions (soit
1,1 % des nouvelles primes brutes s’élevant à 1 796,65 millions), l’assureur
direct doit réassurer 80 % de ses risques. Son taux de rétention est de 20 %.
Il lui reste donc 359,33 millions de primes en compte propre (soit 20 % de
1796,65 millions). Ainsi pour lui, le rapport «plein maximum: prime conser-
vée» est relativement défavorable.
Conservation du plein Revenons à la réassurance en excédent de sommes: par la suite, nous montre-
et engagement maximum rons comment la concevoir de sorte qu’elle convienne à la cédante comme au
de l’excédent de somme réassureur.
L’engagement par risque du réassureur doit, d’une certaine manière, être pro-
portionnel aux primes que la cédante lui donne en réassurance.
10
En pratique, l’engagement maximum dans un traité en excédent de somme
est toujours un multiple du plein de conservation (engagement maximum de
la cédante). Selon le marché et la branche considérés, ces multiples peuvent
se situer à des niveaux fort différents. Dans l’exemple n° 1, l’engagement
maximum de l’excédent de somme est fixé à 14 fois le plein de conservation.
Cela signifie que la cédante dispose d’une capacité de souscription automa-
tique de 300 millions par risque: à savoir son plein maximum (20 millions)
plus la réassurance en excédent (14 x 20 millions), soit 15 fois 20 millions.
Pour des risques dont la somme assurée dépasse les 300 millions, elle doit
chercher, pour la partie en sus, une couverture supplémentaire, par ex. par le
biais de la réassurance facultative. Dans l’exemple n° 1, la prime cédée s’élève
à 502,96 millions pour la couverture de réassurance en excédent de sommes
par risque de 280 millions (en partant de la prime brute de toutes les catégo-
ries constituées de sommes assurées moyennes). Pour la part des sommes as-
surées dépassant les 300 millions, les primes s’élèvent à 61,3 millions. A ces
primes correspond un engagement maximal de 800 millions (soit 1100 mil-
lions de la catégorie maximale des sommes assurées dans le portefeuille moins
les 300 millions de capacité automatique). Quant à savoir comment sera réas-
surée la part dépassant l’engagement maximum de réassurance en excédent,
cela dépendra du programme de réassurance choisi. En l’occurrence, plusieurs
questions se posent: Peut-on augmenter la capacité automatique de 300 mil-
lions ? Peut-on envisager une deuxième réassurance en excédent de sommes ?
Ou bien doit-on rechercher une réassurance facultative ? Quels sont les avan-
tages et inconvénients des différentes variantes ?
11
L’assureur peut céder, selon le multiple constant maximum de sa rétention,
210 millions en excédent (soit 14 x 15 millions). Dans notre cas, 70 % du
risque Y ont été cédés et l’assureur direct conserve 5 % au titre de la rétention
de sa réassurance en excédent. Quant aux 25 % restants, l’assureur direct peut
soit les garder, soit chercher une réassurance supplémentaire. Il cède donc au
réassureur en excédent 92,5 % de la prime du risque X et 70 % de la prime
du risque Y. En cas de sinistre, il récupère 92,5 % pour le risque X et 70 %
pour le risque Y.
12
4 Décomptes en réassurance
proportionnelle obligatoire
Les primes, les sinistres et les commissions de réassurance sont les trois prin-
cipales variables intervenant dans les décomptes périodiques établis entre
l’assureur direct et le réassureur. Pour mieux illustrer le cas de la réassurance
en excédent de somme, nous avons repris l’exemple n° 1, complété par les
chiffres suivants:
(en millions) affaires brutes réassurance rétention
Primes versées au réassureur Fondamentalement, le réassureur a droit à sa part des primes brutes lorsqu’il
(exemple n° 2) souscrit un traité de réassurance proportionnelle obligatoire.
Exemple n° 2
Exercice allant du 1er janvier au 31 décembre
Période d’application de la police X: du 1er juillet au 30 juin
Au 31 décembre, seule la moitié de la période de couverture s’est écoulée.
Cela signifie que 50 % des primes sont acquises au 31 décembre et que 50 %
doivent être réservées.
La méthode du pro rata temporis Avec cette méthode, on peut déterminer le montant exact à réserver, en
l’établissant police par police. Cette méthode est coûteuse et donc rarement
appliquée.
La méthode des vingt-quatrièmes Cette méthode – inspirée de la méthode exacte du pro rata temporis –
(exemple n° 3) s’applique à un portefeuille dans lequel l’échéance des polices est répartie de
façon à peu près égale sur chaque mois. On postule donc que les polices d’un
même mois parviennent à échéance au milieu de ce mois. L’important, pour
les calculs, ce sont les primes souscrites par mois. Un exercice est subdivisé
en 24 demi-mois. Au 31 décembre, donc à la fin de l’exercice, les primes de
janvier sont acquises aux 23/24e et il faut en provisionner 1/24e. Quant aux
primes de février, 21/24e sont acquises au 31 décembre et 3/24e sont à provi-
sionner. D’où l’exemple suivant:
13
Mois Primes par mois Primes acquises Primes provisionnées
en millions taux en millions taux en millions
La méthode des huitièmes La méthode des huitièmes est encore moins affinée, mais implique beaucoup
(exemple n° 4) moins de travail. Ce sont les primes émises par trimestre qui importent. Au
31 décembre, les primes souscrites au premier trimestre sont acquises aux
7/8e et à provisionner au 1/8. Un exemple chiffré:
Si l’on compare les exemples n° 3 et 4, on remarque que les résultats des deux
méthodes sont sensiblement identiques.
La méthode forfaitaire Cette méthode est souvent employée dans la pratique, bien qu’elle soit
quelque peu contestable d’un point de vue technique. Dans cette méthode,
on admet que les échéances des polices se répartissent régulièrement sur
l’exercice. Ainsi, à la fin de l’exercice, 50 % des primes souscrites sont provi-
sionnées. Toutefois cette hypothèse d’un étalement régulier ne correspond pas
souvent à la réalité.
14
Un exemple de décompte On déduit des primes brutes émises les primes à reporter, auxquelles on
des «primes» (exemple n° 5) soustrait la commission de réassurance afférente à l’exercice. On y ajoute par
contre la provision pour primes de l’année précédente, diminuée de la com-
mission de réassurance. Cette opération est nécessaire car la période de cou-
verture, non encore échue à l’époque, est entre temps terminée. Le résultat de
l’opération indique les primes acquises à l’exercice. Si les primes émises ont
augmenté, les primes acquises sont inférieures à ces premières, étant donné
que les provisions de l’année précédente étaient inférieures à celle de l’exer-
cice en cours. Dans l’exemple n° 5, le report des primes est calculé par la
méthode des 24es.
Exemple n° 5, en millions
Primes cédées, souscrites dans l’exercice 564,26
plus
Report de primes de l’année précédente après déduction
de la commission de réassurance à 35 %
(35 % de 200,25) + 130,16
moins
Report de primes de l’exercice en cours après déduction
de la commission de réassurance à 35 %
(35 % de 224,29) – 145,79
Primes cédées, acquises à l’exercice = 548,63
La répartition des sinistres Les sinistres survenant au cours d’un exercice ne sont pas tous réglés cette
même année. S’ils ne sont pas encore payés, l’assureur direct doit constituer
une provision à cet effet. Par ailleurs, il règle durant l’exercice des sinistres
survenus les années précédentes, pour lesquels il avait constitué des provi-
sions. Les sinistres réglés au cours d’un exercice sont donc constitués de paie-
ments concernant des sinistres survenus durant l’exercice et de paiements
relatifs aux années antérieures.
Un exemple de décompte A la fin de l’année précédente, il existait une provision pour sinistres en sus-
«sinistres» (exemple n° 6) pens. Si ces sinistres sont réglés pendant l’exercice en cours, la provision de
l’année précédente se réduit (à condition qu’elle ait été suffisante). Elle est
déduite des sinistres réglés. A la fin de l’année comptable, la provision pour
sinistres de l’exercice en cours et des exercices antérieurs est ajoutée aux si-
nistres réglés.
Exemple n° 6, en millions
Sinistres réglés de l’exercice 261,86
plus
Provision pour sinistres en suspens
à la fin de l’exercice en cours + 188,95
moins
Provision pour sinistres en suspens
à la fin de l’exercice précédent – 138,45
Charge de sinistres comptabilisée dans l’exercice = 312,36
15
Dans le cadre de la réassurance en quote-part, l’impact des sinistres est iden-
tique pour le brut (c’est-à-dire le portefeuille avant la réassurance), la réassu-
rance et la rétention, vu que le pourcentage est le même pour tout le porte-
feuille.
16
5 Le prix de la réassurance proportionnelle
17
6 Comparaison des résultats entre le brut, la réassurance
en excédent de sommes et la rétention (exemple n° 7)
Exemple n° 7
18
7 La réassurance proportionnelle obligatoire
(récapitulatif)
19
8 La réassurance non proportionnelle
Définition du concept de Dans le cadre d’une couverture d’assurance, un sinistre donne lieu au paiement
sinistre en réassurance d’une indemnisation à condition qu’il résulte d’un événement assuré. L’évé-
non proportionnelle nement dommageable varie en fonction des branches et du danger contre
(sans les traités stop loss) lequel on est assuré. Du coup, le montant du sinistre et sa composition varient
aussi. Dans le secteur des assurances, on est en présence d’un sinistre majeur
lorsque, par exemple, un bâtiment de grande taille brûle entièrement, mais
aussi lorsqu’une tempête entraîne une multitude de petits sinistres. En réassu-
rance, la couverture en excédent de sinistre doit donc être conçue de façon
différente selon la branche, en fonction des divers types de sinistres.
Sinistre par risque Si, par le biais de la réassurance en excédent de sinistre, l’assureur direct
(WXL/R, exemples n° 8, 8.1 et 8.2) cherche à limiter les sinistres pour un risque donné, la couverture de réassu-
rance doit être conçue par risque. On examinera alors séparément chaque
sinistre par risque. Lorsqu’un événement concerne plusieurs risques, il en ré-
sulte plusieurs sinistres pour la réassurance en excédent de sinistre. Il s’agit,
en l’occurrence, de la couverture en excédent de sinistre par risque (en anglais
«working excess of loss cover per risk», abrégé en WXL/R). La couverture in-
tervient pour tout sinistre affectant un risque donné et elle est donc exposée
pour chaque risque. Ce genre de couverture en excédent de sinistre existe sur-
tout en réassurance incendie. L’exemple suivant illustre comment la combiner
à la réassurance proportionnelle:
20
Exemple n° 8
L’assureur direct réassure sur une base proportionnelle les risques dont l’enga-
gement dépasse 50 millions. Sa réassurance proportionnelle s’élève à 14 fois
50 millions, c’est-à-dire à 700 millions au maximum. Il est prêt à payer lui-
même les sinistres atteignant 5 millions sur chaque risque et s’adresse à un
réassureur pour la couverture suivante en excédent de sinistres par risque:
45 millions en excédent de 5 millions sur sa rétention maximale de 50 mil-
lions. L’assureur direct veut donc couvrir son plein de conservation par risque
de 50 millions, moyennant une WXL/R de 45 millions en excédent de 5 mil-
lions par risque. Il sait bien que, dans ce cas, il assume lui-même un sinistre
de 5 millions par risque, si l’engagement sur le risque ne dépasse pas 50 mil-
lions. Si par contre l’engagement dépasse 50 millions pour ce risque, la partie
excédentaire sera assurée de façon proportionnelle. L’assureur direct a, dans ce
cas, le droit de récupérer une partie du règlement du sinistre provenant de
l’excédent, au titre de la cession proportionnelle.
50
45 xs 5 mio*
WXL/R
rétention 50 millions par risque (avant WXL/R)
40
30
20
20,0
sinistre du réassureur
proportionnel
10 12,0
sinistre du réassureur
WXL/R 8,34
5
priorité 5 millions risque risque
sinistre en rétention nette de X Y
l'assureur direct (après WXL/R)
en mio*
21
Exemple n° 8.1
Hypothèse: le risque X avec un engagement (somme assurée) de 120 millions
a subi un sinistre de 20 millions. Le plein de conservation s’élève à 50 mil-
lions. La rétention correspond à 41,7 % de l’engagement. Le reste (soit 58,3 %)
est cédé en réassurance proportionnelle. La couverture en excédent de sinistre
portera donc sur 41,7 % de 20 millions, soit 8,34 millions. Le réassureur en
excédent de sinistres paie donc 3,34 millions. L’assureur direct règle pour sa
part 5 millions.
Exemple n° 8.2
Hypothèse: Lors du même événement, le risque Y pour lequel l’engagement
est de 40 millions a subi quant à lui un sinistre de 12 millions. L’engagement
est inférieur à 50 millions. L’assureur direct n’a rien cédé en proportionnelle
pour le risque Y. Le réassureur en excédent de sinistre règle 7 millions. L’assu-
reur direct verse lui-même 5 millions.
Bien que les deux sinistres touchant le risque X et le risque Y puissent être
imputés au même événement, l’assureur direct doit par deux fois débourser la
priorité, fixée à 5 millions par risque. D’autre part, le réassureur accorde lui
aussi deux fois la couverture en excédent de sinistre par risque si deux couver-
tures ou plus ont été convenues.
Sinistre par événement Si l’assureur direct cherche à limiter le sinistre par événement en souscrivant
(WXL/E, exemples n° 8.3 et 8.4) une réassurance en excédent de sinistre, il a alors intérêt à souscrire une véri-
table couverture par événement. Elle lui garantit un règlement des sinistres
quel que soit le nombre de risques éventuellement touchés par l’événement.
L’excédent de sinistre par risque et l’excédent de sinistre par événement ont
un impact très différent, surtout dans les branches présentant un potentiel de
cumul important. Pour l’assureur direct, le sinistre maximal doit souvent être
limité non seulement par risque mais aussi par événement (cumul). Il lui faut
alors une couverture en excédent de sinistre par événement (en anglais «wor-
king excess of loss cover per event», abrégé WXL/E). Les chiffres de l’exemple
n° 8 illustrent les différences de fonctionnement de la WXL/R et de la WXL/E:
Exemple n° 8.3
Le sinistre du risque X s’élève à 8,34 millions après réassurance proportion-
nelle. Le sinistre du risque Y s’élève à 12 millions. Si l’excédent de sinistre est
conclu par événement et non pas risque, l’assureur direct débourse 5 millions
alors que le réassureur verse 15,34 millions.
Dans cet exemple, avec une couverture définie par événement, l’assureur
direct obtient du réassureur une participation plus importante que dans le cas
d’une WXL/R. Il serait toutefois erroné d’affirmer que, de façon générale, la
WXL/E offre une meilleure couverture à l’assureur direct. Des exemples
simples montrent qu’une couverture définie par risque peut aussi entraîner
une plus grande contribution du réassureur au sinistre: en effet, si, à partir
d’un événement, un nombre suffisant de gros risques sont touchés par des
22
sinistres relativement importants, l’assureur direct possédant une couverture
WXL/E par risque court le risque de se retrouver avec une couverture de
réassurance insuffisante.
50
45 xs 5 mio*
WXL/E
rétention 50 millions par risque (avant WXL/E)
40
30 32,0
20
20,34
sinistre du réassureur
risque
proportionnel Y
10
sinistre du réassureur
WXL/E 8,34
5
priorité 5 millions risque
sinistre en rétention nette de X
l'assureur direct (après WXL/E)
* mio = millions événements isolés
en mio*
Exemple n° 8.4
Si on ajoute à l’exemple précédent un risque Z présentant un engagement de
50 millions, la situation devient claire: le risque Z a subi, lors de ce même
événement, un dommage total de 50 millions. Le dommage global causé par
cet événement s’élève donc, avant l’application de la réassurance en excédent
de sinistre, à 70,34 millions (soit 8,34 + 12 + 50 millions). Si la couverture
en excédent de sinistre est définie par événement, le réassureur paie exacte-
ment 45 millions; avec une couverture définie par risque, le réassureur paie
par contre 55,34 millions (3,34 + 7 + 45 millions).
23
Cet exemple montre clairement que le réassureur aussi a intérêt à bien définir
la couverture: le prix de la couverture de réassurance dépend fortement de
cette définition. Il va donc de l’intérêt de l’assureur direct et du réassureur
que, lors de la signature du contrat, l’accord intervenu soit clair pour les deux
parties en jeu.
Dans les branches dommages, il faut accorder une attention toute particulière
à la différence entre la WXL/R et la WXL/E. Dans la branche RC, par contre,
la plupart des couvertures sont souscrites par événement car le risque n’est pas
– ou du moins pas facilement – définissable (des tiers exigent un rembourse-
ment sans lien avec un objet assuré, et donc sans valeur totale correspondante).
Sinistres cumulés C’est surtout dans les branches dommages que le réassureur conçoit des ex-
(Cat-XL, exemple n° 8.5) cédents de sinistre par événement accordant une garantie spéciale face à des
sinistres cumulés. Ces couvertures doivent être conçues pour ne pas entrer
en jeu lors d’un sinistre touchant un seul risque. Il s’agit d’une couverture en
excédent de sinistre catastrophe (en anglais «catastrophe excess of loss cover»,
abrégé Cat-XL). Quelques chiffres relatifs à l’exemple n° 8:
Exemple n° 8.5
Hypothèse: l’assureur direct décide d’acheter une couverture en excédent de
sinistre par risque de 45 millions au delà de la priorité de 5 millions par
risque. En outre, il veut limiter à 7,5 millions son sinistre maximum par évé-
nement, en cas de cumul. A cet effet, le réassureur lui accorde une couverture
en excédent de sinistre catastrophe par événement s’élevant à 42,5 millions au
delà de la priorité de 7,5 millions par événement.
24
Couverture en excédent de sinistre par risque Couverture en excédent de sinistre catastrophe
50 50
rétention 50 millions par risque (avant WXL/R)
30 30
20 20
20,0
10 12,0 V 12,08
10,0 10,2
8,34 Y
5 V 5
5,0
priorité 5 millions X Y 3,0 X priorité 7,5 millions
U 0,2
*mio = millions risques individuels événements isolés
25
Les couvertures non propor- – Dans chaque traité en excédent de sommes, il faut définir la notion d’évé-
tionnelles WXL/R, WXL/E nement qui dépend du nombre de risques touchés par un sinistre (impu-
et Cat-XL en résumé table à un seul événement).
– L’excédent de sinistre par risque couvre l’assureur direct contre l’éventualité
d’importants sinistres sur un risque. Cette couverture intervient lorsque le
sinistre touche un seul risque.
– L’excédent de sinistre par événement est axé sur le cumul, quel que soit le
nombre de risques concernés. Cette couverture protège contre les sinistres
cumulés. Si cet excédent de sinistre peut être déclenché pour un seul évé-
nement, touchant un seul risque, on parlera d’excédent de sinistre par évé-
nement. Si, par contre, il intervient seulement lorsque les sinistres se rap-
portent à plusieurs risques, on parlera de Cat-XL. Ces cumuls de sinistres
sont en général de véritables catastrophes, c’est pourquoi on parle d’excé-
dent de sinistre catastrophe.
La réassurance stop loss Il existe une autre forme de réassurance non proportionnelle, appelée excé-
dent de perte annuelle ou «stop loss cover». Cette réassurance stop loss est
très spécifique et n’est utilisée que dans certaines branches (par ex. en assu-
rance grêle ou en assurance récoltes). Le propre de cette réassurance est
que la notion d’événement a été élargie au point que tous les sinistres d’une
année donnée sont pris en considération. La priorité et la couverture de
réassurance non proportionnelle sont fixées par année, le plus souvent en
pourcentage des primes émises conservées. Comparée aux autres produits de
réassurance non-proportionnelle, la couverture stop loss procure à l’assureur
direct la garantie la plus large pour les affaires qu’il conserve. Mais elle ne
doit pas être utilisée comme garantie de bénéfice pour l’assureur direct: le but
de cette couverture n’est pas de dégager l’assureur direct de son risque d’en-
treprise. La couverture stop loss peut toutefois constituer une solution judi-
cieuse lorsque l’assureur direct cherche à se protéger d’un véritable danger
menaçant son existence même, suite à l’accumulation d’incidences négatives
sur une seule et même année. Le produit doit être conçu en conséquence.
Le réassureur émet, dans ce cas, des exigences très strictes quant à l’équilibre
du portefeuille à couvrir.
Produits de réassurance non – L’excédent de sinistres par risque (WXL/R) couvre les dommages affectant
proportionnelle (récapitulatif) un risque donné.
– L’excédent en sinistre catastrophe par événement (Cat-XL) couvre les
sinistres par événement à caractère de cumul.
– L’excédent de sinistres par risque et par événement (WXL/E) est un pana-
chage de la WXL/R et de la Cat-XL.
– L’excédent de perte annuelle (stop loss) limite la charge de sinistres annuelle
sur la rétention nette-nette.
26
9 Aspects du portefeuille justifiant
la réassurance non proportionnelle
Différences d’une branche Les portefeuilles ne se prêtent pas tous dans la même mesure à la réassurance
à l’autre non proportionnelle. Cette adéquation varie d’une branche à l’autre. Un
portefeuille accidents, par exemple, est souvent plus homogène qu’un porte-
feuille incendie. Ainsi un portefeuille accidents est plus adapté à la réassurance
non proportionnelle directe qu’un portefeuille incendie. Lorsque le porte-
feuille de risque est plutôt hétérogène, il faut d’abord atteindre une certaine
homogénité par le biais de la réassurance proportionnelle. En assurance in-
cendie, par exemple, un portefeuille brut peut difficilement être couvert par
la seule réassurance en excédent de sinistres. C’est pourquoi, les engagements
sont réduits, au préalable, par la réassurance en excédent de sommes. C’est
surtout la structure du portefeuille concerné qui dicte dans quelle mesure un
portefeuille brut doit être homogénéisé par le biais de la réassurance propor-
tionnelle.
Le volume absolu Le volume absolu d’un portefeuille détermine aussi si ce dernier se prête ou
non à la réassurance non proportionnelle. Selon la branche, le réassureur peut
prévoir divers volumes minimaux de portefeuilles.
Rapport entre la charge de La réassurance non proportionnelle doit être conçue de façon à ne couvrir
sinistres et la prime conservée que relativement peu de gros sinistres. Pour la réassurance en excédent de
sinistres, le rapport entre la charge de sinistres et la prime conservée est d’une
importance cruciale. Plus ce rapport est élevé, moins l’assureur direct sera en
mesure d’assumer le prix de la couverture.
27
10 Règlement des sinistres
en réassurance non proportionnelle
Excédent de sinistres par risque L’assureur direct a acheté une couverture en excédent de sinistre par risque
pour protéger sa rétention après réassurance en excédent de sommes: il
doit défalquer la part du montant brut du sinistre couverte par l’excédent
de sommes. Et c’est cette perte nette, dite définitive, qu’il doit déclarer au
réassureur.
Excédent de sinistre L’assureur a acheté une couverture de réassurance pour garantir sa rétention
catastrophe par événement après réassurance en excédent de sommes, voire sa rétention nette après réas-
surance en excédent de sinistre par risque: il doit défalquer la part du mon-
tant brut du sinistre couverte par ces deux dernières réassurances. C’est cette
perte nette définitive qu’il déclare au réassureur.
Réassurance facultative L’assureur a acheté une couverture de réassurance facultative pour un risque
isolé: il défalquera également, pour le calcul de la perte nette définitive, la
part du montant du sinistre brut couverte à titre facultatif.
Date du sinistre La date du sinistre est déterminante pour la couverture d’un sinistre en excé-
dent. Si la date du sinistre tombe dans l’année de survenance (et remplit les
conditions convenues dans le traité), le sinistre est couvert par l’excédent de
sinistre.
Règlement Au moment de sa déclaration, il est rare qu’un sinistre soit déjà réglé. Le réas-
sureur ne paie sa part que lorsque l’assureur direct règle le sinistre. L’assureur
direct fournit périodiquement au réassureur une liste des montants déjà ver-
sés et des montants encore dus.
28
Informations au réassureur L’assureur direct informe régulièrement le réassureur – au moins une fois par
an – sur l’évolution des différents sinistres en excédent jusqu’au dépouille-
ment définitif. Selon la branche, le règlement peut prendre plus ou moins de
temps. En règle générale, les sinistres incendies sont réglés définitivement
dans les deux ans environ, alors qu’il faut plusieurs années pour régler les
sinistres accidents ou RC.
Traitement des sinistres Comme en assurance directe, le traitement des sinistres se fait au coup par
chez le réassureur coup. Le réassureur traite chaque sinistre séparément. La saisie des sinistres en
excédent se fait par année de survenance et non par année comptable comme
c’est le cas en réassurance proportionnelle dans la branche dommages. Aussi
le réassureur ne connaît-il la charge exacte des sinistres en excédent pour l’an-
née de survenance qu’une fois que tous les sinistres en excédent de l’année en
question sont définitivement réglés.
29
11 Fixation du prix
Le réassureur calcule la prime, c’est à dire le prix pour l’octroi d’une couver-
ture non proportionnelle sur une période donnée, en général pour une année
(soit l’année pour laquelle est contracté l’excédent de sinistres). Ainsi la prime
en excédent de sinistre n’est pas liée à la durée d’application des polices d’ori-
gine dans le portefeuille couvert. Logiquement, à la fin de l’année de surve-
nance, la prime en excédent de sinistres est entièrement acquise. Le réassureur
ne fait pas de provisions sur les primes émises. Le prix est fixé sans tenir
compte des primes éventuellement cédées au préalable sur une base propor-
tionnelle.
Le prix adapté au risque Déterminer un prix adapté au risque présuppose que le réassureur puisse
apprécier la probabilité ou le potentiel de sinistres affectant sa couverture.
En pratique, il existe une multitude de méthodes à cet effet. Il n’y a pas de
méthode particulière gagnant tous les suffrages des réassureurs. Cela explique
partiellement les disparités de prix entre les différents réassureurs pour la
même couverture en excédent de sinistres. A l’aide des informations fournies
par l’assureur direct, le réassureur analyse le portefeuille à couvrir et établit
un profil de risques. C’est la situation de départ souhaitée par le réassureur
qui essaie d’apprécier correctement le risque d’excédent de sinistre. La méthode
reposant sur les statistiques sinistres – et donc la tarification selon l’expé-
rience – a ses faiblesses car elle ne tient pas suffisamment compte du change-
ment constant: le caractère aléatoire des sinistres dans le passé, l’inflation, la
modification de la structure du portefeuille et l’évolution technologique ne
sont que quelques uns des facteurs qui réduisent fortement la valeur de ces
statistiques sinistres pour l’estimation des probabilités de sinistres. Aussi la
méthode de la tarification en fonction de l’exposition (au danger) part-elle
du potentiel de sinistres. Contrairement à la tarification sur la base de l’expé-
rience, ce ne sont plus les sinistres effectivement survenus qui sont détermi-
nants, mais les sinistres escomptés, au vu des spécificités du portefeuille.
Le prix de la réassurance Le prix technique total de la réassurance est la somme des éléments suivants:
La prime technique
Comme nous l’avons décrit au chapitre précédent, la prime constitue la charge
moyenne de sinistres escomptée sur un traité de réassurance. Si l’on prend
la moyenne sur plusieurs années, le réassureur remboursera cette somme à
l’assureur direct par le biais des sinistres qu’il réglera.
30
Le chargement pour fluctuation
Prise en charge des fluctuations, voilà sans doute l’une des manières les plus
rapides de définir la fonction fondamentale de la réassurance (cf. Chapitre 1
de cette publication). Le réassureur apporte une garantie pour les fluctuations
prises en charge, à savoir un capital approprié. Il doit percevoir des intérêts
sur la part de son capital réservée à cet effet. Le chargement pour fluctuation
est donc le véritable prix de la réassurance, en bref, c’est la contribution au
bénéfice dégagé des affaires de réassurance. Le réassureur exigera un charge-
ment pour fluctuation d’autant plus important que la fluctuation assumée est
elle-même élevée. Ce potentiel de fluctuation est, pour simplifier, exprimé
par le rapport «sinistre escompté sur couverture d’excédent de sinistre».
Les coûts
Parmi les coûts du réassureur, on compte ses frais de gestion interne, mais
aussi les éventuels coûts externes comme par exemple les droits de courtage
ou les impôts.
Type de primes en excédent Le réassureur exprime habituellement la prime d’excédent de sinistre sous
de sinistre forme d’un taux fixe des primes brutes souscrites pour l’ensemble du porte-
feuille couvert. Les frais ne sont pas pris en compte et ne sont pas déduits des
primes brutes. Par contre, il faut déduire les primes cédées en réassurance
proportionnelle, lorsque l’excédent de sinistre couvre le plein de conservation
de l’assureur direct après réassurance proportionnelle. Le montant des primes
restant est appelé en anglais «gross net premium income» (abrégé: GNPI), ce
qui se traduit en français par encaissement brut net de ristournes. Si le plein
de conservation est par exemple fixé à 50 millions, il faut tenir compte de
toutes les primes conservées, y compris les primes pour les risques dont l’en-
gagement d’origine est inférieur au plein de conservation. Pour une couver-
ture de sinistre de 45 millions en excédent de 5 millions par risque, la base
des primes se calcule, pour le taux de prime en excédent de sinistre, de la
façon suivante:
31
Modalités de versement Comme il est d’usage en assurance, l’assureur direct est à son tour redevable
des primes de la prime en excédent de sinistre au début de l’année couverte (année de
survenance ou année contractuelle). Dans la pratique, il est courant de conve-
nir d’une prime provisionnelle et d’une prime minimale pour le réassureur.
Leurs montants absolus correspondent, en général, à 80 % - 90 % de la prime
en excédent de sinistre estimée pour l’année de survenance et ils sont le plus
souvent du même ordre de grandeur.
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12 La réassurance non proportionnelle obligatoire
(récapitulatif)
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Notes
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