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Cours de réassurance INSAG

2.7.2. La réassurance non proportionnelle

Dans cette forme, la part du sinistre à la charge des réassureurs n’est plus égale à la part
des cotisations qu’ils ont reçues. Le rapport sus-cité n’est plus vérifié :

proportion de prime reçue proportion de l’indemnité du sinistre


par le réassureur à la charge du réassureur

Cotisation totale perçue par la cédante Indemnité totale à la charge du l’assureur

Le réassureur s’engage à payer à l’assureur un certain montant dans le cas où un


événement défini, un sinistre ou une perte se réalise.

En réassurance non proportionnelle, on détermine :

1. le montant à partir duquel des sinistres individuels ou un ensemble de sinistres doivent être
supportés. Ce montant est appelé une « priorité » ou franchise. Il représente la rétention de
l’assureur quant au montant du sinistre.
2. le maximum de sinistres que le réassureur s’engage à rembourser à l’assureur direct pourvu
que le sinistre total dépasse la priorité fixée dans 1). L’étendue maximale de l’obligation du
réassureur est appelée une « tranche » ou portée (layer en anglais). Cependant, il est
possible d’avoir plusieurs tranches dans les traités qui nécessitent une couverture importante.

Ainsi la capacité du traité non proportionnel ou « plafond » résulte de l’addition de la


priorité et la ou les tranches. Les sinistres dont le montant dépasse cette capacité sont à la
charge de l’assureur.

Les traités de réassurance non proportionnelle sont souvent notés par :


Portée XS Franchise
La capacité du traité, c’est à dire le plafond est :
Plafond = Portée + Franchise

A.REHAL 34 Mars - Avril 2014


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La réassurance non proportionnelle se pratique suivant deux principaux types de traités,


qualifiés de non proportionnels :
1. le traité en excédent de sinistre, XS (XL, Excess of Loss en anglais).
2. le traité en excédent de perte annuelle. (SL, Stop Loss).

De plus, les traités en excédent de sinistre sont classés en deux groupes :


* en excédent de sinistre par risque (Excess of Loss per Risk)
* en excédent de sinistre par événement (Excess of Loss per Event)

Les traités non proportionnels sont caractérisés par une distribution des engagements
entre l’assureur et le réassureur sur la base des sinistres et non des sommes assurées.

Les caractéristiques communes qui les différencient des traités proportionnels sont :
 La taille de la cession n’est pas déterminée au cas par cas.
 Les opérations comptables sont simplifiées (pas de bordereaux de cessions).
 Les frais de gestion sont réduits.
 La prime de réassurance est calculée sur tout le portefeuille à protéger et
prédéterminée (forfaitaire, prime minimum de dépôt).
 Le coût de la réassurance peut varier considérablement d’un exercice à un autre.
 Il n’y a pas de participation bénéficiaire, en général.
 Le réassureur ne dépose pas des provisions entre les mains de l’assureur, en
général.

Les raisons d’utilisation des traités non proportionnels par l’assureur sont :
 Des sinistres sur des risques individuels qui par leur nature ou leur taille tombent
partiellement ou totalement en dehors de champ d’application des traités
proportionnels.
 Des sinistres survenant sur un nombre de risques en même temps,
consécutivement à une même cause, survenance ou catastrophe (tremblement de
terre, inondation, tempête, …).

A.REHAL 35 Mars - Avril 2014


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 La détérioration générale de la performance d’un traité due à une augmentation


anormale ou imprévisible dans l’incidence des sinistres.

2.7.2.1. Le traité en Excédent de sinistre par risque (Excess of Loss per Risk)

L’événement survient quand une police est sinistrée. Dans ce traité, le réassureur
s’engage à payer un montant inférieur ou égal à la tranche à chaque fois qu’une police est
sinistrée à condition que le montant du sinistre soit supérieur à la franchise.
Ce traité est souvent connu comme une couverture travaillante puisque le réassureur
pourrait être impliqué dans un nombre de sinistres touchant des polices originales différentes
durant une année.
Il peut être utilisé comme une alternative à la réassurance proportionnelle pour la
protection d’un portefeuille de risques.

Réassureur
Sinistre Sinistre

Priorité

Sinistres dus par l’assureur direct sans Répartition des sinistres avec réassurance non
réassurance non proportionnelle proportionnelle du type WXL

Sinsitres bruts à payer Sinistres nets à la Participation du réassureur non


par l’assureur direct charge de l’assureur proportionnel aux sinistres

Schéma de la réassurance en excédent de sinistres par risque ou police (WXL)

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2.7.2.2. Le traité en Excédent de sinistre par événement (Excess of Loss per Event)

Dans ce traité, l’événement n’est plus une police sinistrée mais un ensemble de polices
sinistrées à l’occasion d’un seul événement ou cause tel que : une tempête, un tremblement de
terre, une inondation, ...etc.

Le but de cette protection connue comme une protection catastrophe en excédent de


sinistre (Cat XOL) est de fournir une couverture pour des sinistres événements occasionnels et
peu fréquents mais majeurs.

Les réassureurs définissent un événement sinistre (loss event) catastrophique comme un


événement causé par une survenance inattendue, choquante et externe, qui peut être localisée
dans le temps et l’espace.

Les réassureurs s’engagent à prendre en charge le total de tous les sinistres pourvu que
ce montant dépasse la priorité contractuelle.

Cependant, des clauses de limitation géographique et temporelle sont insérées dans le


traité afin de ne pas incorporer les polices sinistrées du fait de deux causes identiques et proches
tant dans l’espace que dans le temps et pour empêcher les assureurs de réclamer plusieurs fois
pour le même événement..

Utilité
Ce traité supporte une partie importante de la charge totale des sinistres, causée par un
cumul réalisé. Les conséquences financières de ce cumul appelé catastrophe, sont enrayées
efficacement à l’aide de ce traité.
L’assureur doit quantifier son exposition à un cumul de sinistres provenant d’une cause
ou un événement particulier. Cependant, cet exercice est sujet à erreur.
Aussi, le réassureur doit obtenir des informations détaillées concernant les risques de
tremblement de terre, tempête et autres périls naturels par région, afin d’évaluer leur
engagement potentiel.

A.REHAL 37 Mars - Avril 2014


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2.7.2.3. Le traité en Excédent de perte annuelle (SL, Stop Loss)

Dans ce traité, l’événement contre lequel l’assureur cherche à se prémunir est la


réalisation d’une perte durant l’exercice. En d’autres termes, c’est l’ensemble des polices
sinistrées pendant l’année qui constitue l’événement.

Le réassureur s’oblige à prendre en charge une certaine partie de la somme totale des
sinistres (charge totale des sinistres) pourvu qu’elle dépasse un montant absolu ou un
pourcentage fixe de la recette des primes de la cédante.

Par conséquent, on fixe une limite qui est exprimée en montant ou en pourcentage. En
général, on opte pour la deuxième alternative qui s’exprime sous la forme du rapport : sinistres
payés sur primes émises S / P.

Si la limite est exprimée en montant, le traité est appelé un traité en excédent de perte
annuelle, (aggregate loss cover en anglais). Si par contre, elle est exprimée en pourcentage, le
traité est appelé un traité en excédent de pourcentage de perte, (Stop loss cover en anglais).

Enfin, la protection en Stop Loss s’applique après la récupération des autres


réassurances.

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2.7.2.4. La prime de la réassurance non proportionnelle

1. Les informations de base


Les réassureurs tarifient les couvertures non proportionnelles en fonction des
informations suivantes :
 Montants des primes annuelles des derniers exercices et l’estimation de la prime pour la
prochaine période pour l’affaire à protéger.
 La structure des programmes de réassurance proportionnelle et non proportionnelle et
les limites de rétention.
 L’expérience sinistre passée de l’assureur.
 La structure du portefeuille à protéger.

Deux méthodes de tarification sont souvent utilisées et peuvent être combinées :


 Selon l’expérience avec projection dans le futur (experience rating).
 Selon l’exposition du risque (exposure rating).

2. Les facteurs de tarification


Les facteurs clés du processus de tarification sont :
 Les limites de souscription originales de la cédante.
 La base de ces limite (sommes assurées ou SMP).
 L’expérience sinistre.
 La nature du compte à protéger (changement de portefeuille, …).
 L’effet de l’inflation.
 Les fluctuations de la monnaie.
 Les profils de risque (l’analyse des risques dans un portefeuille).
 Les risques catastrophiques.
 Les protections sousjacentes : proportionnelles ou non.
 Le montant requis de la couverture.
 La relation avec l’assureur.
 La qualité des affaires.

A.REHAL 39 Mars - Avril 2014


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3. Les méthodes de calcul des primes


Les primes des XS consistent des cinq principales parties suivantes :
 La prime de risque qui doit couvrir le coût moyen espéré de sinistre de la couverture.
 Un chargement pour fluctuation pour couvrir les déviations aléatoires de l’expérience
sinistre.
 Une provision pour le sinistre catastrophique.
 Une provision pour les frais d’acquisition et frais de gestion du réassureur.
 Une marge bénéficiaire.

Le chiffre obtenu à partir de ces facteurs est converti en un taux de prime, appliqué à
l’assiette de prime des affaires couvertes soujacentes.

La prime peut être fixe (fixée au début de la période du traité et ne dépendant pas du
montant des affaires souscrites) ou variable (une prime fixe est payée au début, prime de dépôt,
et un ajustement est fait à la fin de la période en fonction du montant des affaires souscrites).

4. La dynamique de l’exposition du risque


Les traités non proportionnels sont particulièrement exposés aux développements
économiques, sociaux et technologiques, car ces changements influencent tant l’exposition au
risque que les sinistres.
Si les priorités restent inchangées, l’exposition au risque du réassureur augmentera
rapidement à cause de :
 L’inflation.
 L’augmentation du nombre et de la taille des risques.
 Concentration croissante des risques dans la même zone géographique.
 Difficulté croissante pour l’application de la règle proportionnelle aux risques sous
assurés à cause de la rude concurrence entre assureurs.

Pour résoudre ces problèmes, la priorité peut être indexée à un indice qui varie en relation
avec le coût de la vie et le coût de la construction (utilisation d’une clause de stabilité).

A.REHAL 40 Mars - Avril 2014


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en participation pure
(en quote part)

en excédent de plein
Proportionnelle
(excédent de capitaux ou de sommes)
en quote part
(de sommes ou de capitaux) préciputaire
en quote part - excédent de plein
en excédent
de plein préciputaire

Réassurance
par risque ou police
WXL
en excédent de sinistres XL
(excess loss)
par évènement
Cat XL
Non proportionnelle en excédent de perte annuelle SL
(Stop loss)
(de dommages ou de sinistres)

Schéma des différentes formes de traités de réassurance

A.REHAL 41 Mars - Avril 2014

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