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Cours de réassurance INSAG

2.4. Les fonctions de la réassurance

La réassurance est considérée comme un outil de gestion par la cédante, dans la mesure
où elle aide cette dernière à réaliser un certain nombre d’objectifs, une souplesse de gestion et
une performance accrue. Nous énumérons cinq fonctions principales de la réassurance et qui
sont :

1. L’augmentation du plein de souscription de la cédante

Grâce à la réassurance, la cédante peut souscrire des risques dont la valeur d’assurance
totale est plus importante que ceux dont son plein de conservation (de rétention) lui permet. Le
réassureur intervient pour couvrir l’excédent de plein.

2. La protection contre les écarts de probabilité

La réassurance intervient pour lisser les résultats techniques d’une année sur l’autre. De
plus, la réalisation d’un ou de plusieurs sinistres dont le montant menace l’équilibre financier de
l’assureur est prise en charge par une chaîne des réassureurs qui contribuent à l’atomisation des
risques assurés.

3. L’homogénéisation des rétentions nettes

La réassurance permet d’écrêter les risques d’un portefeuille qui dépassent en valeur le
plein de conservation nette. En d’autres termes, les pointes des risques sont cédées aux
réassureurs et le portefeuille de risques conservés n’est constitué que des engagements dont la
valeur est inférieure au plein de conservation.

A.REHAL 17 Mars - Avril 2014


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4. La facilité de trésorerie

Pour des grands sinistres nécessitant des débours importants en termes de versement de
provisions ou de règlement définitif, la cédante doit disposer de liquidités immédiates. De plus,
les actifs représentatifs des engagements des assureurs sont souvent peu liquides. Par
conséquent, l’aide des réassureurs est opportune, en termes de règlement en comptant.

5. L’assistance technique

Les réassureurs de part leur activité sur le marché mondial, disposent des statistiques et
de renseignements sur de nombreux marchés nationaux et connaissent leurs particularités.

De cette façon, ils peuvent :

 suggérer ou même imposer des tarifs. Ils peuvent aider à la rédaction de certains
contrats ou certaines clauses.
 avertir les assureurs lors de la dégradation des résultats techniques d’une branche
et suggérer les mesures de redressement.
 assurer la formation des salariés des cédantes.
 diffuser des logiciels de gestion ou des cotations des risques.

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2.5. Les modalités ou méthodes de la réassurance

La réassurance s’effectue selon trois méthodes ou modes, qui sont :

1. la réassurance facultative.
2. la réassurance facultative obligatoire ou semi obligatoire.
3. la réassurance obligatoire.

2.5.1. La réassurance facultative

C’est le mode le plus simple et le plus ancien de la réassurance. Le terme signifie


optionnel, c'est-à-dire, les deux parties n’ont aucune obligation quant à la cession où
l’acceptation. Elles sont libres d’accepter ou de céder.
La décision de l’assureur de céder ne concerne qu’un seul contrat. L’acceptation du
(des) réassureur (s) ne concerne qu’une part de ce contrat.
Il n’a y donc pas de traités en réassurance facultative, puisqu’elle porte sur des risques
isolés. Il s’agit de cession affaire par affaire. Par conséquent, elle exige des coûts et du temps,
vu les négociations qui en découlent.
Elle est réservée aux risques dont la technicité, les valeurs assurées et les cotisations
sont élevées pour pouvoir compenser les coûts inhérents à ce mode de réassurance (risques de
pointe).

La réassurance facultative peut être utilisée dans les cas suivants :


 Lorsque l’assureur a besoin d’une capacité au-delà de sa capacité automatique de
souscription.
 Lorsque le risque est exclu des traités de réassurance de l’assureur.
 Lorsque l’assureur ne veut pas céder le risque dans le traité.
 Pour des risques hasardeux.
 Pour des raisons commerciales, financières ou stratégiques.

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Avantages
1. Le risque est considéré individuellement.
2. La réassurance facultative renforce la position concurrentielle de l’assureur dans son marché.
3. L’examen individuel du risque permet au réassureur de sélectionner son portefeuille de
risques.
4. Le traité de réassurance peut être protégé par la réassurance facultative des risques
spécifiques.
5. L’assureur peut bénéficier des connaissances du réassureur facultatif pour la souscription de
nouveaux risques.
6. Il y a une opportunité pour les deux parties pour développer une relation réussie.

Inconvénients
1. Les risques sont considérés individuellement, la cédante n’est pas sure du placement de la
réassurance, ce qui peut affecter sa capacité à souscrire le risque.
2. La gestion est lourde et coûteuse.
3. L’assureur doit divulguer toutes les informations concernant le risque, ce qui peut poser un
problème si le réassureur est vu comme un concurrent.
4. Le réassureur peut exercer une influence sur la souscription de l’assureur.
5. L’assureur peut perdre le contrôle sur la gestion du risque assuré (conditions d’assurance
imposées par le réassureur, contrôle des sinistres par ce dernier).

2.5.2. La réassurance facultative obligatoire (Fac Ob, Open Cover en anglais)

Le réassureur s’engage à accepter tous les risques que l’assureur verse au traité de
réassurance. Par contre, l’assureur direct est libre de céder ou non le risque.
Dans ce mode de réassurance, il y a un risque d’anti-sélection, puisque l’assureur peut
ne placer que les affaires fortement exposées.
Ce mode est donc facultative pour la cédante et obligatoire pour le réassureur, à
condition que le risque versé dans le cadre du traité soit conforme aux dispositions
contractuelles. Elle est parfois qualifiée de semi obligatoire et dans certains cas, elle peut être
inversée, c’est à dire obligatoire pour la cédante et facultative pour le réassureur.

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En d’autres termes, le FACOB est une facilité pour un nombre substantiel des cessions
facultatives individuelles.

Utilisation

1. Le FACOB peut fournir une capacité additionnelle après que des proportions des risques
aient été déjà cédées dans les traités quote part et excédent de plein, sans le coût et
l’incertitude de la méthode facultative appliquée risque par risque.
2. Il peut être requis pour fournir une capacité additionnelle pour permettre l’expansion et le
développement d’un compte existant.
3. Il peut être utilisé pour permettre à la cédante de maintenir des limites d’acceptation
suffisamment élevées sur des grands risques ou des risques cibles.
4. Il peut être utilisé pour protéger certain types de risques spécifiques où la cédante souhaite
limiter sa propre rétention.

2.5.3. La réassurance obligatoire

Afin d’éviter que l’assureur direct ne cède au réassureur que les affaires fortement
exposées et conserve celles qui sont faiblement exposées, les deux parties concluent des traités
de réassurance qui prévoient la cession obligatoire par la cédante et l’acceptation obligatoire
par le réassureur de tous les risques souscrits par la cédante et qui entrent dans le cadre du
traité, pendant la période du traité.
Par conséquent, il y a obligation des deux parties. D’où, le nom de réassurance
obligatoire.
Le traité de réassurance est un contrat qui décrit les termes et la proportion du risque à
céder au réassureur.
Ce mode de réassurance réduit les coûts de gestion des deux parties et réalise un partage
du sort entre l’assureur et le réassureur.

A.REHAL 21 Mars - Avril 2014


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Avantages
1. L’assureur a une couverture de réassurance automatique. Les problèmes associés avec la
réassurance facultative ne sont plus applicables.
2. La cédante reçoit une contribution du réassureur à ses frais de gestion sous forme d’une
commission de réassurance.
3. La cédante peut recevoir une contribution additionnelle si les affaires sont profitables
(participation bénéficiaire).
4. La gestion est plus rapide et facile que dans la réassurance facultative.
5. Les procédures comptables sont simplifiées.
6. L’informatique peut être utilisée pour le stockage des données et l’application des techniques
analytiques vu que les traités traitent avec un grand nombre de risques.

Inconvénients
1. Il n’y a pas de liberté puisque les deux parties sont liées par le contrat.
2. Trop de primes peuvent être ‘perdues’ aux réassureurs sur des bons petits risques.

2.6. Le traité de réassurance

C’est un écrit qui matérialise le contrat de réassurance et fixe les engagements de chaque
partie qui sont la cédante (l’assureur) et le réassureur ou cessionnaire.

Il détermine :

* les contrats qui entrent dans le cadre du traité.


* les exclusions du traité.
* le mode de réassurance : obligatoire ou facultative obligatoire
* la forme du traité : Proportionnel ou non proportionnel.
* la rétention de l’assureur, la limite de souscription du réassureur et la capacité
du traité.
* la prime due au réassureur.
* la date d’effet.

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* la durée des engagements.


* le taux de commission payée par le réassureur à la cédante.
* le taux de la participation de la cédante aux bénéfices du réassureur.
* la méthode de calcul des provisions techniques : REC (Risques En Cours) et SAP
(Sinistres A Payer) et le taux d’intérêt à appliquer sur les dépôts.
* la périodicité d’envoi des bordereaux de cession, des comptes de réassurance et
les délais de règlement des soldes de réassurance.
* la loi et la juridiction applicables.
* ….

Les traités de réassurance peuvent être classés suivant des différents critères :
commercial, juridique et technique. Le tableau ci-dessous résume cette classification.

Critère Commercial Juridique Technique


traité à prix fixe traité obligatoire traité proportionnel
Traités traité semi obligatoire ou
traité à prix variable facultatif obligatoire (Fac Ob) traité non proportionnel
traité facultatif

A.REHAL 23 Mars - Avril 2014

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