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Pour une petite économie ouverte comme la Tunisie, la réassurance est une activité qui occupe une
place importante dans l’économie, elle constitue un vecteur efficace pour réduire les risques des
assureurs vis-à-vis de leurs engagements ainsi que pour optimiser leurs exigences en fonds propres.
Afin d’alléger le besoin en capital, atténuer la volatilité des risques et protéger le bilan d’une société
d’assurance, plusieurs formes et types de traités de réassurance ont été conçus. Pour bien assimiler
le fonctionnement de la réassurance, il est nécessaire de définir quelques notions basiques
d’assurance. Nous en proposons une synthèse ci-après. La réassurance est l’assurance des assureurs
➢ Contrat de réassurance :
« Le contrat est un accord de volontés entre deux ou plusieurs personnes, destiné à créer, modifier,
transmettre ou éteindre des obligations ». En d’autres termes, le contrat d’assurance détermine les
engagements respectifs de l’assuré et l’assureur à travers un écrit qui est le contrat d’assurance (ou
traité de réassurance).
➢ Risque en réassurance :
Un risque représente l’occurrence probable d’un évènement générant une perte. Un risque est dit
assurable lorsque l’événement sous-jacent est :
Futur ;
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Aléatoire, c’est-à-dire que l’occurrence de l’événement ou le moment de sa survenance n’est
pas certain ;
Réel : portant sur des biens matériels ou personnes existants ;
Explicite ;
Quantifiable, c’est-à-dire que l’assureur peut estimer la perte générée.
L’assureur peut décider de transférer tout ou partie d’un risque à un réassureur afin de couvrir ou
limiter les pertes associées. En réassurance, on catégorise les risques selon la typologie suivante :
• Les risques événementiels : ils comprennent les risques de catastrophe naturelle comme les
tempêtes, tremblements de terre, ou inondations, et les risques « Man Made » comme le
terrorisme ou les incendies. Ces risques entraînent une accumulation d’autre faits par
rapport au fait initial générateur (par exemple, suite à un acte terroriste, il y a d’autres
risques cumulés à considérer comme l’assurance dommage, la responsabilité civile ou
l’assurance vie). L’assureur se protège alors sur le cumul des pertes générées par
l’événement.
• Les risques individuels : il s’agit ici de risques portant sur des sommes assurées élevées tels
que les immeubles, sites industriels et plateformes offshore pouvant générer des pertes
importantes et que l’assureur souhaite limiter.
• Les risques de surfréquence : lorsqu’un risque générant des pertes modérées survient à une
fréquence anormalement élevée. Par exemple, en assurance santé, un hiver froid et aride
génère une surfréquence de sinistres.
• Les risques de déviation adverse : lorsque l’assureur souhaite se protéger sur l’évolution de
sinistres à développement long.
• Les risques d’erreurs : ont pour objectif de de sécuriser en répartissant le risque, même dans
l’appréciation de nouveaux risques.
➢ Assuré, souscripteur et bénéficiaire :
L’assuré qui est celui qui court le risque n’est pas nécessairement le souscripteur qui signe le contrat
d’assurance et s’engage à verser les primes, ou encore le bénéficiaire qui reçoit les prestations. En
assurance vie, on a notamment la distinction suivante selon le type de contrat (individuel ou collectif)
➢ L’assureur :
L’assureur représente une société privée qui couvre les charges liées aux risques non souhaités par
les assurés. Il s’engage via un contrat appelé police d’assurance à compenser un assuré en cas de
survenance d’un risque en échange d’une prime d’assurance.
➢ Pool :
Le réassureur est l’entité qui couvre une partie des risques contractés par un assureur. Quand un
réassureur souhaite également céder une partie de ses risques à un second réassureur, on parle de
rétrocession. Dans ce schéma, on qualifie généralement l’assureur de cédante, le premier réassureur
de rétrocédant, et le second réassureur de rétrocessionnaire.
➢ Le courtier en réassurance :
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Le courtier tient le rôle d’intermédiaire. En réassurance, le courtier aide au placement des
programmes de réassurance afin de faciliter l’apport de capacité (couverture) aux cédantes et le
partage des risques entre rétrocessionnaires.
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Figure1 : Traité en Quote-Part de 50%, l’assureur cède 50% au réassureur et garde 80% en
rétention
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• Traités Non-Proportionnels : pour ces traités, la proportionnalité des engagements entre
l’assureur et le réassureur n’est plus respectée. La hauteur des engagements de chaque
partie est déterminée en prenant en considération deux paramètres sans lien avec la prime
originale et la somme assurée du risque. Le premier est la franchise ou priorité, qui est le
seuil en dessous duquel le réassureur n’intervient pas. Le deuxième paramètre est la portée
ou capacité, correspondant au montant de couverture maximal du réassureur. Les deux
types de traités non-proportionnels qui existent sont : les traités en Excédent de Sinistre
(Excess of Loss, "XL") et les traités en Excédent de Perte Annuelle (Stop-loss, "SL").
Les traités en Excédent de Sinistre : la partie des montants de sinistres au-dessus de
la priorité et dans la limite de la capacité sont à la charge du réassureur. Il en existe
deux sous-catégories : Excédent de Sinistre par Risque et Excédent de Sinistre par
Évènement.
1. Excédent de sinistre par Risque : est applicable sur chaque sinistre individuel
généré par un risque.
2. Excédent de sinistre par Évènement : est applicable à l’agrégation des
sinistres ayants un même fait générateur évènementiel.
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Figure4 : Traité en Excèdent de Perte Annuelle
Malgré l’importance et le rôle essentiel que joue le secteur des assurances dans le financement de
l’économie nationale grâce à sa contribution au soutien de l’épargne et à la stimulation de
l’investissement, le rapport annuel du Comité général des Assurances (CGA), relatif à l’exercice 2021,
montre que la part de la Tunisie dans le marché mondial de l’assurance reste relativement faible en
comparaison avec les autres pays émergents qui s’établi autour de 2,5 %.