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1. Définitions
La réassurance
La Réassurance est une technique qui permet à l’assureur direct de se décharger
d’une partie du risque qu’il a souscrit auprès d’une autre partie appelée
Réassureur, moyennant le paiement d’un prix appelé Prime de Réassurance.
C’est en fait l’assurance de l’assureur, qui est lié au réassureur par un contrat aux
termes duquel il lui cède une partie de ses primes, à charge pour ce dernier de
payer une partie des sinistres.
Ce contrat n’est pas opposable à l’assuré, ce qui signifie qu’en cas de défaillance
du réassureur, l’assureur reste juridiquement redevable vis-à-vis de l’assuré de
la totalité du sinistre. C’est pourquoi les contrats de réassurance conclus sous
forme de « traités » prévoient souvent des dépôts espèces ou des nantissements
de titres effectués par les réassureurs auprès des sociétés cédantes en garantie
des engagements qui leur ont été cédés.
Le péril : ce contre quoi on est assuré : incendie, grêle, fortune de mer, tempête
Le sinistre : la matérialisation du risque : il peut être, pour chaque péril :
• isolé : une cause + un risque = 1 sinistre
• cumulatif : une cause + plusieurs risques = 1 événement
• agrégatif : plusieurs causes + plusieurs risques = 1 agrégat
Le traité de réassurance
Assureurs et réassureurs concrétisent leur accord par la signature d’un
document qui définit l’objet de la convention, fixe ses conditions d’exécution et
précise des clauses de sauvegarde réciproques.
Allègement de la Trésorerie:
Lors de la survenance d’un sinistre important, la compagnie d’assurance peut
avoir des difficultés de liquidités. Le Réassureur apporte une solution en mettant
immédiatement à la disposition de la cédante la liquidité et ce par l’appel au
comptant.
Support Technique:
Les Réassureurs disposent généralement d’une expérience et d’une expertise
parfois inaccessibles aux compagnies d’assurance. La tarification des risques
aggravés, la sélection médicale en assurance-vie et la tarification des grands
risques industriels peuvent s’avérer difficiles ou coûteuses pour un assureur qui
n’est que rarement confronté à ce type de risques. Le Réassureur Pourra offrir
des solutions grâce à son expérience et à sa maitrise des risques non standards.
La mise en place de nouveau produits d’assurance est rendue possible grâce aux
Réassureurs.
Le Réassureur peut également offrir des services en termes de prévention ou
gestion des sinistres, de formation des collaborateurs de cédante ou encore
l’analyses actuarielles.
Les différents types de réassurance suivent dans les grandes lignes ceux des
assurances. Il s’exerce donc une première différence entre :
• la réassurance vie ou réassurance de personnes (life),
• la réassurance non vie, dite aussi de dommage (non life).
Assurances de personnes
• Accident par risque, par événement
• Pandémie
• Longévité
• Mortalité
• Dépendance
RC
• Automobile
• Générale
Construction
• Dommages Ouvrages
• RC Décennale
Risques émergents
• OGM
• Ondes Electro Magnétiques
• Risques nucléaires
• Environnement, Pollution
• Risques politiques
II. Les types de réassurance
1. L’assurance proportionnelle
Quote part :
C’est le traité le plus connu où la cédante, qui est l’entreprise qui veut se
réassurer, cède auprès de son réassureur un pourcentage du risque qu’elle a pris
en tant qu’assureur direct. Par exemple elle a pris un risque à hauteur de 100 et
elle réassure en quote- part 20 % du risque qu’elle a souscrit. Ce type de
réassurance ne limite pas les écarts mais les diminue.
Le traité en quote-part est utilisé par exemple en début d'activité : au début une
grande cession puis réduction progressive jusqu'à ne plus rien céder en quote-
part.
En effet, en début d'activité, la cédante a besoin de se constituer un portefeuille
susceptible de supporter des écarts majeurs. Dès que ce portefeuille est arrivé à
maturité, la cédante peut se passer de sa réassurance en quote-part.
Egalement en début d'activité, la cédante pourra faire appel à son réassureur qui
lui fournira des éléments techniques tels que tarifs, modèles de contrats, suivi de
la sinistralité.
En début d'activité, le réassureur propose une aide financière en ce sens qu'il
prend en charge sa part des provisions techniques, qui peuvent être très
importantes lorsque le portefeuille est en croissance pour les branches à
développement long.
Au niveau comptable, la réassurance en quote-part peut servir à l'établissement
d'une marge de solvabilité satisfaisante.
La quote-part permet de réaliser une stabilisation absolue du résultat de
l'assureur.
Inconvénients
• Perte de produits financiers
• Pas de protection des grands sinistres
• Pas de protection de l’exercice comptable
• Hémorragie de primes
Pour corriger cette faiblesse qui consiste à céder tous les risques dont la cédante
a la capacité de conserver pour son propre compte et sans faire appel à la
réassurance, nous pouvons choisir une autre forme de réassurance, le traité en
"excédent de plein".
L’excédent de plein
Pour un quote-part, un ratio de partage est défini pour toutes les polices. Afin de
garder les petits risques, il convient d'utiliser cet autre type de réassurance:
l'excédent de plein. C'est aussi un traité proportionnel, car les primes et les
sinistres sont partagés selon un ratio défini à l'avance. On définit d'abord le plein
de rétention: le réassureur va intervenir uniquement sur les polices dépassant
un certain montant de garantie, appelé plein de rétention ou ligne. Ensuite, on
peut définir le ratio du réassureur: (garantie - plein de rétention)/plein de
rétention. Ce ratio permet de partager les primes et les sinistres.
Avantages
Optimise la rétention
Homogénéité de la mutualisation
Économie de prime par rapport à la quote-part
Adapté à certaines branches (par ex. Bris de machine)
La réassurance en excédent de plein substitue au portefeuille assuré, un
portefeuille conservé pour propre compte plus homogène puisque, pour tout
risque assuré pour un montant supérieur au plein de conservation,
l'engagement de la cédante est limité à ce plein.
Grâce à l'excédent de plein, l'exposition maximale par risque est limitée au plein.
La cession de prime est moindre avec un excédent de plein, ce qui est sans
doute souhaitable. En particulier, les petits risques, dont la somme assurée est
inférieure au plein, ne sont pas réassurés.
Inconvénients
• Complexité et lourdeur de la gestion
1 000 000 000 1 000 000 000 4,35% 1 739 130 43 478 261
5 000 000 000 5 000 000 000 21,74% 8 695 652 217 391 304
10 000 000 000 10 000 000 000 43,48% 17 391 304 434 782 609
15 000 000 000 7 000 000 000 30,43% 12 173 913 304 347 826
100,00% 1 000 000 000
Il n'y a pas donc plus aucun lien de proportionnalité entre d'une part la prime
d'assurance et la prime de réassurance, et d'autre part les montants de sinistres
originaux et la responsabilité du réassureur dans ces montants de sinistres, ce
qui justifie l'appellation « Réassurance non proportionnelle ».
Pour des raisons de simplicités, ceci se fait par l'application d'un taux de prime
de réassurance à l'encaissement de prime de l'assureur. En pratique la cédante
paye une prime prévisionnelle en début d'année, ou bien par trimestre ou
semestre, sur base d'un encaissement estimé
Excédent de sinistre:
Exemple : si la priorité est 20 et la portée est de 30, lorsque un sinistre fait 10 il n’y
a pas de réassurance, lorsque un sinistre fait 25 il y a une réassurance de 5,
lorsqu’un sinistre fait 70 il y a une réassurance de 30 et les 20 au-delà des 50, 20
de priorité et 30 de portée, ne sont pas réassurés et retourne donc à la cédante.
Sauf à ce que la cédante ait mis en place une autre réassurance au-delà de la
première portée du premier réassureur.
Avantages
Coût maîtrisé
Moins de primes cédées qu’en réassurance proportionnelle
Couverture totale au-delà de la franchise, dans la limite du plafond
Adapté à pratiquement toutes les branches
Difficultés
• Coût de la franchise (dérapage de fréquence),
• Pas de protection du résultat technique global
• Détermination du juste prix
• Pondère moins le calcul de la marge de solvabilité que la réassurance
proportionnelle
Excédent de perte:
Comme pour tout autre traité, les parties en excédent de perte, commencent
par définir son champ d’application, les catégories d’affaires auxquelles il
s’appliquera ainsi qu’une période de référence au bout de laquelle il sera
procédé à la détermination du rapport S/P. Cette période est généralement
d’une année qui coïncide avec l’exercice comptable de l’assureur.
La détermination de S/P consiste à rapporter le montant des sinistres supportés
au titre des catégories d’affaires à celui des primes relatives à ces mêmes
catégories.
C’est ainsi qu’à la fin de la période de référence, si le rapport S/P est inférieur ou
égale au niveau convenu le réassureur n’interviendra pas. Dans le cas contraire,
le réassureur prendra en charge la fraction des sinistres supportés qui permettra
de ramener le rapport au niveau fixé dans le traité.
Le rapport S/P se trouve ainsi compris entre une limité inférieur (Li) à partir de
laquelle le réassureur s’engage à intervenir et une limite supérieure (Ls), une
fois atteinte, l’intervention du réassureur cessera.
Avantages
Offre une protection du résultat global dans la limite de la couverture
Difficultés
• Coût élevé
• Engagement limité (sauf le SL de la CCR en Cat Nat),
• Ne convient qu’aux branches courtes.
1. La réassurance facultative
La réassurance facultative est une technique très simple à mettre en place. Elle
consiste en une proposition faite par l’assureur au réassureur, ce dernier se
réserve le droit d’accepter ou de refuser cette proposition. En pratique, elle ne se
rencontre que dans l’assurance des risques les plus lourds.
La Réassurance facultative est le seul moyen pour les cédantes de couvrir des
risques exceptionnellement grands. Pour le réassureur, c’est l’occasion
d’analyser des risques qu’il n’accepte habituellement pas automatiquement et
ce, grâce à l’étude technique potentiellement détaillée qui accompagne
l’analyse de l’affaire.
Il faut signaler également que la réassurance facultative est achetée par une
cédante lorsque le risque à assurer dépasse la capacité mise à sa disposition par
la réassurance en traité ou lorsque le risque à assurer ne tombe pas dans la
catégorie des risques automatiquement couverts au traité.
2. La réassurance « facultative-obligatoire »
a. La Prime :
Prime émise : Calculé sur les primes émises en fonction du partage du risque
entre l’assureur et le réassureur.
Prime non Acquise : Portion de prime qui à la clôture de l’exercice doit être
reportée à l’année suivante, puisque la garantie continue (polices à cheval sur
deux exercices, polices à durée supérieure à 12 mois).
c. Commission de Réassurance:
Lorsque le réassureur reçoit une portion fixe (le taux de cession) de la prime de
l’assureur, il reçoit l’équivalent de la prime pure servant à couvrir le risque ainsi
qu’une portion de chargements appliqués par la cédante. Il est clair que les
coûts d’acquisition et de gestion des affaires sont nettement plus faibles pour le
réassureur que pour l’assureur. C’est pour ces raisons que le réassureur sert à
l’assureur une commission de réassurance, qui est censée représenter les coûts
d’acquisition et de gestion de l’assureur (y compris la commission de courtage).
En pratique assureur et réassureur conviennent d’un taux de commission de
réassurance.
Le tableau suivant nous montre ces propos:
Désignation Montant
Prime d'assurance 1 000 000
Taux de cession 40%
Prime de réassurance 400 000
Taux de commission de réassurance 30%
Commission de réassurance 120 000
d. Participation Bénéficiaire:
e. Le Sinistre:
Ces paiements sont censés être couverts par la réserve pour sinistres en suspens
entrant. De même, des paiements relatifs à l’exercice de réassurance actuel, ou
à des exercices antérieurs, peuvent avoir lieu lors d’exercices ultérieurs. Il
convient donc de prévoir une réserve des sinistres sortant pour le paiement des
sinistres restant à payer à cette date. Ces réserves sont établies par la cédante en
fonction de son anticipation du développement de la sinistralité.
Désignation A B C
Somme assurée 4 000 000 000 8 000 000 000 16 000 000 000
Prime 5 000 000 9 000 000 13 000 000
Sinistre 200 000 000 300 000 000 80 000 000
Partage du risque A B C
Taux de rétention 10,00% 4,00% 2,50%
Taux de cession en quote part 15,00% 6,00% 3,75%
Taux de cession au 1er surplus 75,00% 40,00% 25,00%
Taux de cession au 2nd surplus 0,00% 50,00% 37,50%
Taux de cession au FACOB 0,00% 0,00% 25,00%
Taux de cession en FAC 0,00% 0,00% 6,25%
TOTAL 100% 100% 100%
Sommes assurées
Rétention 400 000 000 400 000 000 400 000 000
Cession en quote part 600 000 000 600 000 000 600 000 000
Cession au 1er surplus 3 000 000 000 4 000 000 000 4 000 000 000
Cession au 2nd surplus 0 5 000 000 000 6 000 000 000
Cession au FACOB 0 0 4 000 000 000
Cession en FAC 0 0 1 000 000 000
TOTAL 4 000 000 000 10 000 000 000 16 000 000 000
Répartition de la prime
Rétention 500 000 360 000 325 000
Cession en quote part 750 000 540 000 487 500
Cession au 1er surplus 3 750 000 3 600 000 3 250 000
Cession au 2nd surplus 0 4 500 000 4 875 000
Cession au FACOB 0 0 3 250 000
Cession en FAC 0 0 812 500
TOTAL 5 000 000 9 000 000 13 000 000
Charge sinistre
Rétention 20 000 000 12 000 000 2 000 000
Cession en quote part 30 000 000 18 000 000 3 000 000
Cession au 1er surplus 150 000 000 120 000 000 20 000 000
Cession au 2nd surplus 0 150 000 000 30 000 000
Cession au FACOB 0 0 20 000 000
Cession en FAC 0 0 5 000 000
TOTAL 200 000 000 300 000 000 80 000 000
A titre d’exemple :
Taux fixe :
Traité: 50 000 000 XL 20 000 000
Taux de prime: 4%
Dans ce dernier cas, lorsque la tranche est touchée, la cédante doit payer un
complément de prime de réassurance pour reconstituer la garantie. Le
paiement est obligatoire : il ne s’agit pas d’une option. En clair, si un sinistre
survient le 31 Décembre à 23H30, la cédante ne peut s’exonérer du paiement de
la prime de reconstitution.