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INTRODUCTION GENERALE

La satisfaction du besoin de sécurité a toujours poussé l'être humain à adopter des méthodes de
protection et de prévention pour se prémunir contre divers périls qui pourraient l'atteindre durant son
existence. Parmi ces méthodes de gestion de l'aléa de la survenance du péril, nous avons l'opération
d'assurance qui n'est qu'un outil de la gestion des risques dont les origines remontent depuis la période
d'avant JC.

La notion d'assurance s'applique d'abord aux risques maritime. Le mot assurance est utilisé pour la 1 ère
fois en France dans un écrit de 1556. Bientôt apparaît un recueil d'usage maritime qui bien que
dépourvu de caractères officiels constitue un document précieux à l'époque : il s'agit du « Guide de la
mer » dont la plus ancienne édition date de 1607.

Certains auteur font remonter l'assurance au prêt à la grosse aventure pratiqué au moyen âge par les
banquiers et les armateurs : le banquier consentait une avance à l'armateur à titre de prêt pour faire
face au voyage avec stipulation qu'en cas d'arrivée à bon port, le remboursement se ferait. Ce
remboursement était très élevé, c'était en faite une opération de crédit assorti d'un pari que le navire et
la cargaison arriverait à bon port.

En Afrique, la solidarité entre membre d'une même communauté (famille, village, ethnie etc.) a toujours
existé dans la plupart des cultures. Cette entraide entre individu s'effectuait sous la forme de soutien
lors des évènements sociaux heureux comme malheureux, lors des périodes où la conjoncture était
difficilement supportable (sécheresse, épidémies etc.). Ces actions, bien que ne répondant pas à
l'ensemble des critères d'une opération d'assurance présente déjà les bases nécessaires à cette
technique : la mutualité et l'aléa.

Le service toujours recherché est la limitation des conséquences des dommages ou pertes subies en
cas de survenance d'un événement malheureux. Ceci a entraîné l'émergence d'une catégorie de
personnes physiques ou morales (Assureurs) à se porter garant auprès des acteurs économiques en
promettant de supporter à leur place, tout ou partie des conséquences pécuniaires des évènements
malheureux qui peuvent survenir. Ce service n'est donc qu'une promesse.

L'évolution de ces accords complexes a donné naissance aux produits commercialisés par les
entreprises d'assurance, sous la forme d'un package de garanties, souvent à prendre ou à laisser. C'est
pourquoi, on parle souvent de contrats d'adhésion, notamment à l'égard des particuliers.

Le produit d'assurance met donc en relation un assureur disposant de connaissances juridiques et


techniques et de ressources importantes, avec l'agent économique qui n'est souvent pas au même
niveau d'information sur les techniques d'assurances ou sur les termes même du contrat d'adhésion
qu'on lui propose.

Qu'est ce que l'assurance ?

Parmi les risques, les coups nombreux et varié que le destin suspend sur les richesse et sur la vie des

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hommes, il y a en a quelques uns que ceux ci savent parer. Il en est aussi d'inévitable mais qu'ils
savent réparer dans une certaine mesure. La sagesse consiste toujours à éviter le mal par toutes les
précautions possibles, c'est la prévention du risque. Lorsque le mal est inévitable, il faut alors en
assurer la réparation, c'est le but de l'assurance.

Cette prévention des risques est le complément indispensable de l'assurance et c'est lorsque la
prévention ne suffit pas qu'il faut envisager l'assurance.

La théorie d'assurance est fondée sur les principes mutualistes. Elle élimine le hasard en faisant appel
au concours de tous pour remédier aux malheurs d'un seul. Parmi les définitions de l'assurance on
pourrait retenir la suivante :

« l'assurance est une application spéciale et particulièrement féconde du principe d'association,


l'homme cherche le secours de ses semblables pour supporter un fardeau trop lourd, il en résulte que
sous quelque forme qu'elle soit réalisée elle apparaît comme un contrat conclu entre les assurés,
groupés en mutualité d'une part et l'assureur d'autre part afin que celui ci répartisse entre eux les
pertes résultants des sinistres annuels ».

L'assureur apparaît donc comme un intermédiaire, un gérant de la mutualité des assurés. Plus
simplement on peut dire que l'assurance c'est le transfert d'un risque d'une personne « assuré » vers
une autre « assureur » qui organise l'ensemble des risques qu'il accepte en une mutualité, cette
mutualité est statistiquement organisée.

 L'assurance et l'épargne :

envisagée sous cet angle l'assurance apparaît comme une forme collective d'épargne. Toutefois
l'assurance et l'épargne individuels ne rendent pas les mêmes services.

L'épargne est individuelles alors que l'assurance est collective. L'assurance est donc plus puissante
que l'épargne pour protéger l'individu contre les coups du sort.

Epargne et assurance sont de même nature économique, il s'agit dans les deux cas de renoncer à
l'utilisation d'un pouvoir d'achat immédiat pour en disposer ultérieurement soit librement soit pour
compenser un événement malheureux, elle postule donc toutes deux la conservation d'un pouvoir
d'achat.

 la nécessité d'une réglementation :

les sociétés d'assurance ne sont pas de simples entreprises qui fonctionnent uniquement en vue du
profit. Elle sont dépositaire d'une épargne, celle des assurés dont elle doit à tout prix garantir
l'intégralité, c'est ce qui justifie la réglementation des opérations d'assurance institué par les pouvoirs
publics dont le plus ancien texte d'inspiration française est le Decret – loi du 14 juin 1938.

Il vise à instituer une saine gestion technique économique et morale de l'entreprise d'assurance.

La réglementation des activités d'assurance se justifie donc par la protection des assurés et
bénéficiaire de contrat. La nécessité de cette protection des intérêts des assurés et bénéficiaires de

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contrats s'explique par l'inégalité des entre ceux ci et la compagnie d'assurance tant du point de vue
financier et technique que du point de vue juridique.

 Au plan financier, l'assureur dispose de moyens de se défendre sans commune mesure avec
l'assuré ;

 Au plan technique, l'assurance est un produit immatériel moyennant paiement d'une prime,
l'assuré se fait promettre par l'assureur un prestation pécuniaire en cas de réalisation du risque. Or
plusieurs incertitude s'attachent au respect de cette promesse en particulier l'assureur devra
prévenir tout risque d'insolvabilité et être en mesure d'honorer à tout moment ses engagements ;

 du point de vue juridique, le contrat d'assurance est un contrat d'adhésion l'assuré signe un
document dont il ne peut pas toujours mesurer la portée des clauses, il importe donc que le contrat
ne soit pas vidé de sa substance par les dites clauses.

Ainsi, pour favoriser un impact positif sur le développement économique par le biais des
investissements et surtout pour renforcer la protection des assurés, des bénéficiaires des contrats et
des victimes de dommages ; l'exercice de l'assurance est réglementé par les États avec souvent une
législation spécifique à ce secteur.

A ce titre, les pays membre de la CIMA (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, République Centrafricaine, de
la République du Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Mali, Niger, Sénégal, Tchad, Togo, Guinée Équatoriale,
République Fédérale Islamique des Comores), ont adopté le code des assurances par annexe au
Traite instituant une organisation intégrée de l'industrie des assurances dans les États africains, le 10
juillet 1992. Ce code des assurances régit les contrats d'assurances souscrit dans les pays membres
de la CIMA.

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CHAP I/ CADRE JURIDIQUE ET CARACTERES
DU CONTRAT DES ASSURANCES

Étant d'abord une convention entre des parties, le contrat d'assurance est réglementé par le droit
commun des obligations et par les textes spécifiques au secteur. Il convient donc, de présenter ces
différentes bases juridiques qui constitueront nos principales références.
Le contrat d’assurance comme tout contrat de nature civile ou commerciale est d’abord soumises aux
règles du droit commun (civil et commercial) des obligations et ensuite des règles spéciales constituées
notamment du code des assurances des États membres de la CIMA ainsi que ses textes d’application
qui viennent s’ajouter à ces dispositifs du droit commun.

SECTION I – LE CODE DES ASSURANCES DES ETATS MEMBRES DE LA CIMA

Le traité instituant une organisation intégrée de l'industrie des assurances dans les États Africains de la
Zone Franc dit traité CIMA (Conférence Inter-africaine des Marchés d'Assurance) est né de la volonté
des États signataires d'assainir leurs marchés d'assurances, mais également, d'une longue expérience
de vie communautaire en matière d'assurances qui remonte en 1962 avec la création de la Conférence
Internationale des Contrôles d'Assurance (C.I.C.A.).
Le traité CIMA crée au plan institutionnel : un Conseil des Ministres en charge du secteur des
assurances; une Commission Régionale de Contrôle des Assurances (CRCA) et un Secrétariat
Général. Il est annexé à ce traité un code des assurances dit code CIMA. Ce code constitue la
réglementation unique qui remplace les réglementations nationales en matière d'assurances dans les
États Africains de la Zone Franc depuis le 15 Février 1995.
Le code vise à réaliser un équilibre entre les intérêts des assurés à qui une meilleure protection est
assurée, et ceux des assureurs qui jusque là sont restés seuls maîtres dans la relation contractuelle.
En outre, il pose les bases d'une maîtrise du secteur, devant se traduire par un équilibre technique,
financier et économique de l'industrie des assurances, il comprend six (6) livres :
I. LIVRE I : LE CONTRAT D'ASSURANCE
Ce livre édicte les règles communes aux assurances de dommage non maritime, aux assurances de
personnes et aux contrats de capitalisation. Il reprend en les améliorant les dispositions des lois
antérieures sur le contrat d'assurance. Auparavant la loi sur le contrat d'assurance n'étant pas unifié au
niveau des états dont certains continuaient à appliquer la loi du 13 juillet 1930 alors que d'autres pays
ont modernisé cette loi en la codifiant.
Il traite dans son titre I les règles communes applicables aux assurances dommages et aux assurances
de personnes notamment :
 les dispositions générales communes ;
 la conclusion et la preuve du contrat d'assurance : Forme et transmission des polices ;
 les obligations de l'assureur et de l'assuré ;
 les compétences et prescription.
Le titre II est consacré aux règles relatives aux assurances de dommages non maritimes tels que les
assurances contre l’incendie, les assurances de responsabilité et les assurances des risques agricoles,
après avoir préciser les dispositions générales qui leurs sont spécifiques.
Les règles applicables aux assurances de personnes et aux contrats de capitalisation sont présentées
par le titre III.
Les assurances de groupe et les dispositions transitoires sont font respectivement l'objet des titres IV et
V du code CIMA.

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Le but recherché dans la rédaction de ce livre est la simplification des textes, la clarté et la
transparence dans la rédaction des contrats.
Le champ d’application des dispositifs du livre I est délimité. En effet, les dispositions sur le contrat
d’assurance ne s’appliquent qu’aux assurances dommages non maritimes et aux assurances de
personnes cela veut dire que les assurances maritimes, fluviales et les opérations de réassurance ne
sont pas régies par ces dispositions.
Il faut aussi noter que les assurances de crédit sont exclues du champ de compétence du livre I. les
dispositions du livre I s’applique à tout contrat d’assurance souscrit sur le territoire d’un des états
membre de la CIMA.
II. LIVRE II : LES ASSURANCES OBLIGATOIRES
L'obligation d'assurance est sans nul doute l'une des caractéristiques les plus évidentes du droit
moderne des assurances. Elle découle d'une sécurité imposée devant la nécessité de protéger les
victimes. Cette protection apparu comme un objectif d'utilité sociale ayant primauté sur la liberté
contractuelle. Ainsi que les législations des pays membres de l'ex-CICA ont commencé à opérer dans
les domaines très sensibles touchant presque à la force productive de la population, soit à l'économie
en général. C'est dans ce cadre que l'obligation d'assurance est d'abord introduite en matière de
circulation de véhicule terrestre à moteur.
Ce livre porte sur les assurances obligatoires telles que l’Assurance Automobile et l'assurance des
facultés à l'importation.
Les dispositions relatives à l'obligation d'assurance de la responsabilité civile automobile y sont
développées, notamment l'étendue et le contrôle de cette obligation, et, les valeurs des documents
contractuels spécifiques (attestation et du certificat d'assurance).
Les règles d'indemnisation des victimes d'accident de la circulation jadis laissé à l'appréciation des
juges et au cas par cas, le code CIMA, par ce livre pose un cadre d'indemnisation qui sert aujourd'hui
de référence aussi bien pour les assureurs mais aussi pour les différentes juridictions. A ce titre des
barèmes d'indemnisation sont établis, les préjudices indemnisables clairement définis et enfin les
modalités d'indemnisation y sont précisées.
III. LIVRE III : LES ENTREPRISES D'ASSURANCES
C'est à ce niveau que le code CIMA pose le principe d'un contrôle unique ainsi que les règles de
fonctionnement commune aux sociétés d'assurance.
Le Livre III définit les modalités de délivrance des agréments des entreprises d'assurances et les
critères de solvabilité que doivent respecter lesdites entreprises. D'importantes innovations sont à
relever :
 La délivrance des agréments des sociétés d'assurances par le Ministre en charge des assurances
est subordonnée à l'avis conforme de la Commission Régionale de Contrôle des Assurances
(CRCA) ;
 Le respect des ratios prudentiels par les sociétés d'assurances ;
 La mise en place d'une réglementation des placements selon des critères de sécurité, de rentabilité
et de liquidité.
IV. LIVRE IV : LES RÈGLES COMPTABLES
Les entreprises d'assurance soumises au code CIMA qu'elles soient de droit national ou succursales
d'entreprises étrangères doivent établir leur comptabilité sous la forme prévue par ce code.
A cet effet, un plan comptable particulier aux assurances a été élaboré. L'existence de ce plan met
définitivement fin aux disparités dans la conception et la présentation comptable des opérations par les

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sociétés établies dans les pays membres de la CIMA.
Ce livre expose les règles comptables applicables aux organismes d'assurance. On y retrouves les
outils de la comptabilité spécifique des assurances comme le plan comptable sectoriel des assurances
et les modèles des états financiers et des états statistiques de la CIMA que les sociétés d'assurances
doivent renseigner pour faciliter le suivi et le contrôle de leurs activités.
V. LIRE V : LES INTERMÉDIAIRES D'ASSURANCES
Les intermédiaires d'assurance sont soumis à des règles de capacité professionnelles et d'honorabilité
pour présenter les opérations d'assurance. Il doivent en outre justifier d'une garantie financière
résultant d'un engagement de caution pris auprès d'un établissement de crédit habilité à cet effet ou
une compagnie d'assurance.
Ce livre réglemente la profession d'intermédiaire d'assurance (Courtiers, Agents généraux et autres) en
imposant des conditions d'exercice telles que l'honorabilité, la capacité professionnelle, et l'exigence de
garantie financière.
VI. LIVRE VI : ORGANISMES PARTICULIERS D’ASSURANCES
Le Livre VI institue un Fonds de Garantie automobile dans chaque État membre. Ce Fonds, lorsqu'il est
mis en place, est chargé de pallier les défauts d'assurance et de payer une indemnité aux victimes
d'accident de la route dans les cas suivants :
 lorsque le responsable du dommage demeure inconnu ;
 lorsqu'il n'est pas assuré ;
 lorsque la compagnie d'assurance en cause demeure insolvable.

SECTION II – LES CARACTERES DU CONTRAT D’ASSURANCE

Selon les règles de classification juridiques du droit commun, le contrat d’assurance peut revêtir
différents caractères découlant de sa nature et des obligations des parties.

I. Le contrat d’assurance est un contrat aléatoire.


Un contrat est dit aléatoire lorsque dans le rapport contractuel, il y a une chance de gain ou de perte
pour chacune des parties. Cet aléa peut porter aussi bien sur le principe de la survenance de
l’évènement ou sur la date de cette survenance dans le cas où elle est certaine.
Ce caractère justifie l’annulation d’un contrat d'assurance quand la chose assurée a déjà péri ou ne
peut plus être exposé au risque.

II. Le contrat d’assurance est un contrat synallagmatique.


Le contrat d’assurance est synallagmatique car il comporte des engagements réciproques des parties
notamment pour l’assureur celui de prendre en charge les sinistres pouvant survenir et pour l’assuré
celui de payer la prime. Dans le contrat d’assurance les parties ne peuvent pas unilatéralement
modifier la convention.

III. Le contrat d’assurance est un contrat d’adhésion.


Dans le rapport contractuel c’est souvent un contrat type de portée générale abstraite rédigé
unilatéralement par l’assureur qui est imposé à l’assuré. Ce dernier gardant rarement la liberté de
négocier les termes du contrat. C’est ce caractère du contrat d’adhésion qui a amené les organisations
consumériste à lutter davantage en vue d’une meilleure protection des intérêts des assurés.

IV. Le contrat d’assurance est un contrat est un contrat à exécutions successives.


Les obligations de l’assuré et l’assureur sont permanentes durant toute la durée du contrat. C’est ce
caractère qui oblige des solutions appropriées sur la rupture du contrat intervenant avant son

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expiration.

V. Le contrat d’assurance est un contrat onéreux


Le contrat d’assurance suppose de la part de l’assuré le paiement d’un prix constitué par la prime
d’assurance.

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CHAP III/ LES INTERVENANTS AU CONTRAT D’ASSURANCE
Le contrat d’assurance met en relation l'Assureur et l'Assuré qui sont les principales parties mais il peut
faire intervenir plusieurs autres personnes ayant soit directement intérêt à l’exécution du contrat soit
agissant au profit d’une des parties.
Ainsi peuvent intervenir au contrat d’assurance : le souscripteur, l’assuré, le bénéficiaire, les
intermédiaires, l’assureur et enfin les tiers.

I. LE SOUSCRIPTEUR :
Le souscripteur c’est la personne physique ou morale qui s’engage juridiquement avec l’assureur et qui
signe le contrat d'assurance ou l'adhésion à ce contrat. Il est de ce fait est redevable du paiement de la
prime et conserve le droit de résilier le contrat.
Toutefois, toute personne intéressée au contrat (bénéficiaire par exemple) peut se substituer au
souscripteur pour payer la prime (art. 72).
En assurance de personne, il lui revient de désigner le ou les bénéficiaires de la prestation de
l’assureur, il est aussi titulaire des droits sur l’épargne réaliser dans le cadre de son contrat.
Il est parfois à distinguer de l'assuré ou du bénéficiaire (Cas d’une entreprise qui souscrit un contrat
d’assurance au profit de ses employés).
_______________________________
« Article 5 : mandat assurance pour compte
L'assurance peut être contractée en vertu d'un mandat général ou spécial ou même sans mandat, pour le compte d'une
personne déterminée.
Dans ce dernier cas, l'assurance profite à la personne pour le compte de laquelle elle a été conclue, alors même que la
ratification n'aurait lieu qu'après le sinistre.
L'assurance peut aussi être contractée pour le compte de qui il appartiendra.
La clause vaut tant comme assurance au profit du souscripteur du contrat, que comme stipulation pour autrui au profit du
bénéficiaire connu ou éventuel de ladite clause.
Le souscripteur d'une assurance contractée pour le compte de qui il appartiendra est seul tenu au paiement de la prime
envers l'assureur ; les exceptions que l'assureur pourrait lui opposer sont également opposables au bénéficiaire du contrat,
quel qu'il soit. »
_____________________________________

II. L'ASSURÉ
C’est la personne qui encourt le risque garanti par le contrat d'assurance, qu'il s'agisse d'un risque
pouvant l'atteindre physiquement (décès, maladie ou accident) ou pouvant atteindre son patrimoine. En
d’autres termes, c'est celui dont le patrimoine, l'activité ou la vie sont l'objet de la couverture du contrat
d'assurance.
L’assuré doit donner son consentement par écrit à l’assurance en cas de décès souscrit sur sa tête (art
59).
Exemples : En assurance de responsabilité civile, c'est le responsable qui est assuré. En assurance
vie, c'est la personne dont le décès ou la survie entraîne le versement du capital ou de la rente prévue
dans le contrat.
L'assuré n'est pas obligatoirement le souscripteur du contrat, ni le bénéficiaire, ni celui qui paie la
cotisation. Il faut donc vérifier dans le contrat la définition de l'assuré.

III. LE BÉNÉFICIAIRE
Personne physique ou morale désignée par le souscripteur d'un contrat d'assurance de personnes pour
être le bénéficiaire de l'indemnité, du capital ou de la rente garanti au titre du contrat.
C'est celui qui en vertu d'une stipulation pour autrui devient le bénéficiaire de l'indemnité en cas de

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sinistre, il peut arriver qu'une même personne cumule à la fois les qualités de souscripteur, d'assuré et
de bénéficiaire.
Le bénéficiaire peut ignorer avoir été désigné comme tel car rien n'oblige le souscripteur à informer la
personne qu'il a désignée comme bénéficiaire pour son contrat d'assurance.
En Assurance de personne, si le bénéficiaire accepte le bénéfice de l'assurance, est qualifié de
bénéficiaire acceptant.
Le bénéficiaire acceptant a des droits irrévocables sur le contrat. Le souscripteur ne peut plus percevoir
la valeur de rachat du contrat, ni procéder à des arbitrages, ni changer de Bénéficiaire, Sauf accord du
bénéficiaire acceptant.

IV. L'ASSUREUR
C’est la personne morale qui s'engage à couvrir un risque moyennant le paiement d'une somme
déterminée par contrat. C’est à lui que revient la charge de gestion de la masse de primes ou de
cotisations collectées. Son obligation principale est le règlement de l’indemnité en cas de réalisation du
risque couvert.
Le code des assurances impose aux entreprises d'assurance de la zone CIMA d'être constituées sous
forme soit de société anonyme, soit de société d'assurance mutuelle.
________________________________________________
ARTICLE 301 : FORMES DES SOCIÉTÉS D'ASSURANCE (Modifié par Décision du Conseil des Ministres du 04/04/2000)
« Toute entreprise d’assurance d'un Etat membre mentionnée à l'article 300 doit être constituée sous forme de société
anonyme ou de société d'assurance mutuelle.
Toutefois une société d’assurance ne peut se constituer sous la forme d’une société anonyme unipersonnelle.
Une entreprise étrangère ne peut pratiquer sur le territoire d'un Etat membre l'une des opérations mentionnées à l'article
300 ou des opérations de réassurance que si elle satisfait aux dispositions de la législation nationale dudit État. »
_________________________________________________

Les sociétés anonymes d'assurance sont soumises pour l'essentiel, tant en ce qui concerne leur
constitution que leur fonctionnement, au droit commun des sociétés commerciales. Certaines règles
spécifiques s'appliquent toutefois à ces sociétés : le montant du capital social doit être au moins égal à
francs CFA un milliard (1.000.000.000) ; elles ne peuvent commencer leurs opérations qu'après avoir
obtenu un agrément administratif.
Les sociétés d'assurance mutuelles se distinguent des sociétés anonymes, non par la mutualisation
des risques, qui est inhérente à toute opération d'assurance, mais par le fait que les assurés,
regroupés sur une base socioprofessionnelle afin d'élaborer leur propre assurance, sont les seuls
détenteurs de l'entreprise. L'adhérent est à la fois sociétaire et assuré.
Les sociétés d'assurance mutuelles, de par la loi, ont un objet non commercial et fonctionnent sans
capital social. Le capital est remplacé par un fonds d'établissement constitué par les apports des
sociétaires ou par emprunt et d'un montant au moins égal à francs CFA huit cent millions
(800.000.000). Les statuts des sociétés d'assurance mutuelles peuvent prévoir soit la distribution des
excédents aux sociétaires, soit la mise en réserve de ces excédents qui viennent alors alimenter les
fonds propres.
________________________________________________
Augmentation du niveau minimum du capital social des sociétés anonymes d’assurances et des fonds
d’établissement des sociétés d’assurances mutuelles
Par règlement N°0001/CIMA/PCMA/CE/SG/2007 modifiant et complétant les articles 329-3 et 330-2 du code des assurances
relatifs au capital social des sociétés anonymes d’assurances et au fonds d’établissement des sociétés d’assurances
mutuelles, le Conseil des Ministres des Assurances (CMA), réuni le 5 avril 2007 à Lomé (République Togolaise), a décidé de
procéder à l’augmentation du niveau minimum :
• du capital social nécessaire à l’activité des sociétés anonymes d’assurance, en le portant de 500 millions de FCFA à 1
milliard de FCFA et
• du fonds d’établissement des sociétés mutuelles, en le portant de 300 millions de FCFA à 800 millions de FCFA.
Cette augmentation vise à :

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1. renforcer la solidité financière des sociétés d’assurances et à réduire leur probabilité de ruine ;
2. opérer une consolidation du secteur des assurances ;
3. se rapprocher des normes prudentielles du secteur bancaire et des normes prudentielles internationales des assurances ;
4. réduire le recours systématique aux opérations de réévaluation dans le cadre de plans de financement ;
5. accroître la capacité de rétention des sociétés et du marché ;
6. mieux préparer les sociétés aux exigences de la réglementation sur les comptes consolidés ;
7. préparer l’application effective des règles de dispersion et de limitation prévues aux articles 335-1 et 335-4 du code des
assurances ;
8. permettre aux sociétés de faire face aux frais d’établissement et d’informatisation sans hypothéquer les ressources
nécessaires à l’activité et la marge de solvabilité;
9. rendre les sociétés plus compétitives dans le cadre des marchés internationaux.
_______________________________________________

V. LES INTERMÉDIAIRES D'ASSURANCE


Les intermédiaires d'assurance dont des personnes physiques ou morales dont le rôle est de présenter
les opérations d'assurance au public. L'article 500 du code CIMA définit la présentation desdites
opérations comme étant « le fait, pour toute personne physique ou morale, de solliciter ou de recueillir
la souscription d'un contrat d'assurance ou l'adhésion à un tel contrat ou d'exposer oralement ou par
écrit à un souscripteur ou adhérent éventuel, en vue de cette souscription ou adhésion, les conditions
de garantie d'un tel contrat ».
Le rôle des intermédiaires auprès du public est important. Ils sont tenus à une obligation d’information
et de conseil, c’est à dire qu’ils doivent analyser la situation et les besoins de ceux qui s’adressent à
eux, et leur proposer les garanties d’assurance les mieux adaptées. En cas de sinistre, ils doivent
conseiller les assurés sur les mesures à prendre, et les aider dans leurs démarches.
La profession d’intermédiaire est réglementée par les dispositions prévues aux articles du livre V du
Code des assurances de la CIMA. Trois (03) catégories principales d’intermédiaires d’assurance sont à
distinguer :
Les Agents Généraux d’assurance :
Ils exercent en tant que mandataires des entreprises d’assurance. Ils ont la charge de placer les
produits d’assurance de leur entreprise auprès de la clientèle, et éventuellement de les gérer.
A ce titre, leurs actes engagent normalement la responsabilité de la compagnie qui les emploie.
Certains agents peuvent exercer également en qualité de courtiers pour certaines garanties que
leur entreprise ne propose pas, et qu’ils sont donc autorisés à placer auprès d’autres compagnies.
Les Courtiers d’assurance :
Ils sont souvent appelés « assureur-conseils » et sont des commerçants indépendants,
propriétaires de leur portefeuille de clients. Ils peuvent présenter les demandes d’assurance de
leurs clients auprès des entreprises d’assurance de leur choix.
A cet égard, ils sont généralement considérés comme les mandataires des assurés, et engagent
leur propre responsabilité lorsqu’ils commettent une faute dans l’exercice de leur mandat. Pour
cette raison, les courtiers doivent à tout moment justifier d’une garantie d’assurance couvrant leur
responsabilité civile professionnelle, et d’une garantie financière protégeant les fonds que leurs
clients leur ont confiés.
Toutefois, certains courtiers peuvent avoir un mandat de gestion d’entreprises d’assurances et,
dans ce cas, engager la responsabilité de ces dernières.
Les mandataires non salarié (ou apporteur d'affaires) :
ils sont des personnes physiques non salariées mandatée et rémunérée à la commission, chargée
de présenter des opérations d'assurance IARD.
Il faut également noter que l'article 503 du code CIMA permet aux institutions de microfinance agréées,

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aux Caisses d'épargne et à La Poste de jouer le rôle d'intermédiaire en présentant des opérations
d'assurance à leur guichet.

VI. LES TIERS :


D'une manière générale les Tiers sont toute personne physique ou morale étrangère à un contrat.
En matière d'assurance il est fait allusion à toute personne physique ou morale autre que celui (ou
celles) qui a (ont) la qualité d'assuré au terme du contrat d'assurance.
Ce sont les personnes qui sans être partie au contrat peuvent néanmoins l'invoquer en cas de sinistre
par exemple les victimes d'accident de la circulation.

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CHAP IV/ LA FORMATION DU CONTRAT D’ASSURANCE
I. LA PHASE PRECONTRACTUELLE

Le contrat d'assurance est un contrat consensuel qui devient parfait par l'accord des parties sur :
 la nature du risque assuré et ses conditions de garantie.
 le montant de la prime à la charge de l'assuré.
 la prestation due par l'assureur en cas de réalisation du risque.
Compte tenu de ce que le contrat d'assurance est souvent un contrat d'adhésion il importe de protéger
l'assuré par une information sur le contrat proposé par l'assureur. Aussi, afin d'assurer l'équilibre
technique de l'opération d'assurance, et de protéger la mutualité qu'il représente, il convient également
que l'assureur soit informé le plus exactement possible sur le risque qu'il prend à sa charge.
1. L'information préalable de l'assureur par l'assuré
L'assureur doit pouvoir apprécier le risque dont il lui est demandé la prise en charge, et obtenir toute
information utile de l'assuré, afin de lui permettre de savoir s'il accepte le principe de sa garantie, de
fixer des conditions et des restrictions de garantie, et de fixer le montant de la prime.
Il appartient à l'assuré de faire preuve de bonne foi dans l'information due à son assureur.
En pratique, l'assureur sera éclairé, d'une part, par la proposition d'assurance qui lui est présentée par
l'assuré, et d'autre part, par les questions qu'il sera amené à lui poser dans un questionnaire.
- La proposition d'assurance de l'assuré
la proposition d'assurance est un document par lequel le futur souscripteur demande une garantie
d'assurance pour les risques qu'il déclare. C'est un imprimé préétabli par l'entreprise d'assurances et
remis au client par l'intermédiaire d'assurance.
Il s'agit d'une intention de contracter, émanant du futur souscripteur, lequel demeure libre de la retirer
tant que l'assureur ne l'a pas acceptée.
___________________________________
L'Article ARTICLE 6 du code CIMA mentionne bien :
« ......... La proposition d'assurance n'engage ni l'assuré, ni l'assureur ; seule la police ou la note de couverture constate leur
engagement réciproque. ...... »
____________________________________________

- Le questionnaire fourni par l'assureur


Pour répondre à la proposition d'assurance de l'assuré, il importe que l'assureur soit informé
exactement sur les circonstances qui sont de nature à lui faire apprécier les risques qu'il prend en
charge :
Il résulte de l'article 12 du Code CIMA que l'assuré est obligé de répondre exactement aux questions
posées par l'assureur, notamment dans le formulaire de déclaration du risque par lequel l'assureur
l'interroge lors de la conclusion du contrat, sur les circonstances qui sont de nature à faire apprécier par
l'assureur les risques qu'il prend en charge.
Avant, l'assuré était tenu de déclarer spontanément et exactement lors de la conclusion du contrat
toutes les circonstances connues de lui qui sont de nature à faire apprécier par l'assureur les risques
qu'il prend à sa charge.
Notons aussi que l'assuré a également l'obligation de déclarer, en cours de contrat, et dans un délai de
15 jours, les circonstances nouvelles qui ont pour conséquence, soit d'aggraver les risques, soit d'en
créer de nouveaux et rendent de ce fait inexactes ou caduques les réponses faites à l'assureur,
notamment dans le formulaire précité (Article 12 code CIMA).

DROIT DU CONTRAT D'ASSURANCE 12


La fourniture d'une information inexacte à l'assureur expose l'assuré à :
- la nullité du contrat pour fausse déclaration, en cas de mauvaise foi (Article 18 du Code CIMA) en
assurance IARD.
_____________________________________________________________
ARTICLE 18 : FAUSSE DÉCLARATION INTENTIONNELLE : SANCTIONS
Indépendamment des causes ordinaires de nullité, et sous réserve des dispositions de l'article 80, le contrat d'assurance est
nul en cas de réticence ou de fausse déclaration intentionnelle de la part de l'assuré, quand cette réticence ou cette fausse
déclaration change l'objet du risque ou en diminue l'opinion pour l'assureur, alors même que le risque omis ou dénaturé par
l'assuré a été sans influence sur le sinistre.
Les primes payées demeurent alors acquises à l'assureur, qui a droit au paiement de toutes les primes échues à titre de
dommages et intérêts.
Les dispositions du second alinéa du présent article ne sont pas applicables aux assurances sur la vie.
___________________________________________________________

S'agissant des assurances sur la vie le remboursement de la provision mathématique est prévu comme
sanctions en cas de fausse déclaration intentionnelle.
____________________________________________________________
ARTICLE 67 : REMBOURSEMENT DE LA PROVISION MATHÉMATIQUE
Dans le cas de réticence ou fausse déclaration mentionné à l'article 18, dans le cas où l'assuré s'est donné volontairement et
consciemment la mort au cours du délai mentionné à l'article 66 ou lorsque le contrat exclut la garantie du décès en raison de
la cause de celui-ci, l'assureur verse au contractant ou, en cas de décès de l'assuré, au bénéficiaire, une somme égale à la
provision mathématique du contrat.
____________________________________________________________
- l'application de la règle proportionnelle de taux de prime, s'il n'y a pas de mauvaise foi (Article 19
du Code CIMA).
______________________________________________________
ARTICLE 19 : FAUSSE DÉCLARATION NON INTENTIONNELLE
L'omission ou la déclaration inexacte de la part de l'assuré dont la mauvaise foi n'est pas établie n'entraîne pas la nullité de
l'assurance.
Si elle est constatée avant tout sinistre, l'assureur a le droit soit de maintenir le contrat, moyennant une augmentation de
prime acceptée par l'assuré, soit de résilier le contrat dix jours après notification adressée à l'assuré par lettre recommandée
ou contresignée, en restituant la portion de la prime payée pour le temps où l'assurance ne court plus.
Dans le cas où la constatation n'a lieu qu'après un sinistre, l'indemnité est réduite en proportion du taux des primes payées
par rapport au taux des primes qui auraient été dues, si les risques avaient été complètement et exactement déclarés.
_____________________________________________________

Toutefois, l'article 7 du Code CIMA précise que lorsque, avant la conclusion du contrat, l'assureur a
posé des questions par écrit à l'assuré, notamment par un formulaire de déclaration du risque ou par
tout autre moyen, il ne peut se prévaloir du fait qu'une question exprimée en termes généraux n'a reçu
qu'une réponse imprécise.
L'assuré n'est donc pas tenu de répondre à une question qui ne lui est pas posée.
2. L'information préalable de l'assuré par l'assureur
L'information préalable de l'assuré est d'une importance fondamentale lors de la souscription d'un
contrat d'assurance, compte-tenu de sa complexité. L'assuré doit être en mesure de connaître avec
exactitude les conditions dans lesquelles il est garanti par l'assureur.
L'obligation d'information relève des principes de loyauté et de bonne foi qui président à toute relation
contractuelle, notamment entre un professionnel et un consommateur.
Le défaut d'information sera sanctionné par l'inopposabilité à l'assuré de toute clause restrictive de
garantie dont l'assureur ne prouvera pas qu'elle ait été portée à la connaissance de l'assuré
préalablement à la souscription du contrat.
Cette obligation d'information se double d'une obligation de Conseil, qui peut engager la responsabilité
de l'assureur en cas d'inexécution.

DROIT DU CONTRAT D'ASSURANCE 13


- La Fiche d'information
Tout professionnel vendeur de biens ou prestataire de services doit, avant la conclusion du contrat,
mettre le consommateur en mesure de connaître les caractéristiques essentielles du bien ou du
service.
Mais tous les assurés ne sont pas de simples consommateurs, et dans tous les cas, l'article 6 du code
CIMA prévoit que: L'assureur est tenu avant la conclusion du contrat de fournir une fiche d'information
sur le prix, les garanties et les exclusions.
- Information de l'assuré dans les contrats d'assurances de groupe
Est un contrat d'assurance de groupe le contrat souscrit par une personne morale ou un chef
d'entreprise en vue de l'adhésion d'un ensemble de personnes répondant à des conditions définies au
contrat, pour la couverture des risques dépendant de la durée de la vie humaine, des risques portant
atteinte à l'intégrité physique de la personne ou liés à la maternité, des risques d'incapacité de travail
ou d'invalidité ou du risque de chômage.
Les adhérents doivent avoir un lien de même nature avec le souscripteur (Article 95 du code CIMA.
Le souscripteur est tenu par l'article 98 du code CIMA :
- de remettre à l'adhérent un document établi par l'assureur qui définit les garanties et leurs modalités
d'entrée en vigueur ainsi que les formalités à accomplir en cas de sinistre ;
- d'informer par écrit les adhérents des modifications qu'il est prévu, le cas échéant, d'apporter à leurs
droits et obligations.
3. La signature de la police
La signature de la Police concrétise l'accord des parties sur les clauses et conditions du contrat
d'assurance. L'assureur a la possibilité d'accepter ou de refuser de garantir le risque qui lui est soumis,
nonobstant les règles du refus de vente et celles relatives aux assurances obligatoires.
Dans les mêmes conditions, l'assuré a la possibilité de ne pas donner suite au projet de contrat qui lui
est proposé.
L'alinéa premier de l'article 6 du code CIMA dispose que : La proposition d'assurance n'engage ni
l'assuré, ni l'assureur; seule la police ou la note de couverture constate leur engagement réciproque.
Le contrat d'assurance constitue un contrat consensuel parfait dès la rencontre des volontés de
l'assureur et de l'assuré, sa preuve est subordonnée à la rédaction d'un écrit. Il en est également ainsi
pour la modification du contrat. Seule la signature de l'assuré, rapporte la preuve que ce dernier a eu
connaissance du contenu du contrat, et a donné son consentement sur les conditions, exclusions et
restrictions de la garantie prévues par la Police.
En l'absence de signature, de telles clauses lui seront inopposables, sauf à l'assureur à rapporter la
preuve que l'assuré en a eu connaissance et les avaient expressément acceptées (notamment par
échange de correspondances...).
La signature est en principe portée en bas des Conditions Particulières, sous la mention selon laquelle
l'assuré reconnaît avoir bénéficié de l'information pré contractuelle et relative à la durée du contrat.
Ces Conditions Particulières doivent viser de façon expresse les références exactes des autres
documents qui font partie intégrante de la Police, telles que les Conditions Générales ou spéciales.
Toute modification doit faire l'objet d'un Avenant dûment signé par l'assuré.
En pratique, beaucoup d'assuré omettent de retourner une Police signée à leurs assureurs, souvent
par négligence, parfois par calcul. Il appartient à ces derniers d'être vigilants et d'exiger le retour de
cette Police signée, sous peine de ne pouvoir en opposer les clauses à l'assuré.

DROIT DU CONTRAT D'ASSURANCE 14


II. LES LIMITES DE LA LIBERTÉ CONTRACTUELLE

Cette limitation peut être entrevue en 3 niveaux :


- Au niveau des clauses types
L’article 302 du code CIMA donne pouvoir à la commission de contrôle des assurances d'imposer
l'usage de clauses types de contrat et de fixer les montants maximum et minimum de tarification.
- Au niveau du contrôle des documents caractère contractuel
L’article 304 du code CIMA oblige l'assureur à communiquer les conditions générales de ses polices,
propositions, bulletin de souscription prospectus et imprimés destinés à être distribués au public. A
cette disposition l'administration exerce un droit de regard sur le contenu de ces documents
contractuels.
- Au niveau des obligations d'assurance :
Dans les systèmes d’assurances obligatoires l'assureur peut se voir imposer un contenu contractuel.
Ainsi en matière d'assurance automobile obligatoire l'article 211 du code CIMA répute non écrite toute
clause de déchéance de la garantie de l'assuré en cas de condamnation pour conduite en état ou sous
l'empire d'un état alcoolique.

III. LA DÉFINITION DU RISQUE

1. Les conditions de garantie :


Définition des conditions de garantie
Il s'agit de clauses contractuelles, qui subordonnent la garantie de l'assureur à certaines conditions
expressément prévues dans le contrat d'assurance.
Certaines de ces clauses sont purement contractuelles, et résultent de la volonté de l'assureur de
limiter la réalisation d'un sinistre, notamment en imposant à l'assuré de prendre des mesures de
prévention et de précaution particulières, et en l'incitant à la prudence et à la vigilance.
De son côté, l'assuré peut avoir intérêt à accepter des conditions de garantie, de manière à baisser le
montant de la prime.
Ces clauses peuvent être aménagées librement, mais doivent être prévues de manière expresse, claire
et précise dans la police, afin que l'assuré sache exactement quels sont ses obligations.
La preuve de la réunion des conditions de garantie.
Dans le droit commun il appartient à celui qui réclame l'exécution d'une obligation d’en apporter la
preuve. De plus, il appartient à chaque partie de prouver, conformément à la loi, les faits nécessaires
au soutien de ses prétentions.
C'est donc toujours à l'assuré de rapporter la preuve que le sinistre s'est réalisé dans les conditions de
garantie prévues par la police. A défaut de rapporter une telle preuve, la garantie ne sera pas acquise.
C'est ainsi que si un sinistre intervient en temps de guerre, l'assuré devra prouver que l'état de guerre
est étranger à celui-ci.
Une condition de garantie peut donc se révéler défavorable à l'assuré, dans la mesure où celui-ci peut
se trouver dans l'incapacité pratique de rapporter la preuve. C'est pourquoi, la Jurisprudence qualifie
parfois certaines conditions de garantie d'exclusions indirectes de risques, de manière à renverser la
charge de la preuve en faveur de l'assuré.

DROIT DU CONTRAT D'ASSURANCE 15


2. Les exclusions de risque
Certains risques sont exclus de la garantie par la loi, comme pouvant relever de la solidarité nationale
(guerre..) ou faisant obstacle au principe aléatoire (faute intentionnelle...). Mais la plupart des
exclusions de risques sont classiquement insérées dans les polices afin de restreindre et de délimiter le
risque garanti, et notamment celles rédigées sous la formulation de garantie " TOUS RISQUES
SAUF… "
Les exclusions directes de risques, formellement et limitativement prévues dans le contrat d'assurance,
sont assimilées aux exclusions indirectes de risques qui peuvent découler de la formulation des
conditions de garantie.
L'appréciation de la clause d'exclusion de risque est fondamentale, dans la mesure où s’il appartient à
l'assuré de rapporter la preuve que le sinistre s'est produit dans les conditions de garantie prévues à la
police, c'est à l'assureur, qui entend s'exonérer de son obligation de garantie, de rapporter la preuve de
ce que le sinistre tombe sous le coup d'une clause d'exclusions de risque.
Ces clauses peuvent résulter de la loi (exclusions légales de risque) ou de la commune volonté des
parties (exclusions conventionnelles de risque).
Il existe deux (2) types d'exclusions ; les exclusions légales et les exclusions conventionnelle.
- Les exclusions légales :
Ce sont celles qui sont expressément édictées par la loi. Pour les assurances de dommage non
maritimes l'exclusion légale est celle des amendes et de la faute intentionnelle ou dolosive; parce
qu'elles ne sont pas aléatoires et sont contraire à l'ordre public. Les conséquences de telles fautes ne
peuvent rentrer dans une opération d'assurance. Par exception l'assurance du suicide survenant plus
de deux(02) ans après la souscription du contrat est accepté par l'article 66 du code CIMA.
Une importante exception à cet effet d'exonération de l'assureur rapporté par l'article 32 du code CIMA
pour lequel l'assureur doit sa garantie pour les pertes et dommages causées par les personnes dont
l'assuré est civilement responsable ( dans ce cas l'assureur a une possibilité de recours).
- Les exclusions conventionnelles :
Dans les assurances obligatoires des exclusions ne peuvent être librement stipulées par les parties au
contrat d'assurance. Il en est ainsi à l'assurance automobile domaine dans lequel le législateur a
procédé à une énumération limitative des clauses d'exclusions articles 206 à 208 du code CIMA, en
dehors de ces les parties peuvent convenir d'édicter des exclusions. Toutefois cette faculté est soumise
à deux (02) conditions :
Les clauses doivent être formelles et limitées (article 11 du code CIMA) : Cette exigence
participe au devoir d'information auquel est tenu l'assureur ; l'assuré doit pouvoir déterminer sans
équivoque ce qui est couvert et ce qui ne l'est pas. Le caractère limité interdit les clauses trop
générales telles que « l'inobservation des lois et règlements »
Les clauses d'exclusions doivent être mentionnées en caractères apparents (article 8 du
code CIMA).
On peut distinguer :
 les clauses qui adjoignent des garanties aux garanties de base : (Exemple : La police incendie
garantit non seulement les dégâts occasionnés par le feu, mais également ceux causés par
l'eau des pompiers).
 Les clauses qui restreignent la garantie de base : (Exemple : La police "vol" exclut la garantie
lorsque celui ci a été commis par un membre de la famille, ou résulte d'une escroquerie, en cas
d'inhabitation du bâtiment assuré pendant une certaine durée, ou en l'absence de mise en

DROIT DU CONTRAT D'ASSURANCE 16


fonctionnement d'un système d'alarme...).
 Les exclusions rachetables : Certains risques faisant normalement l'objet d'une exclusion
peuvent être "rachetés" moyennant surprime. (Exemple en assurance vol Transports de fonds,
vol sur la personne... ou en assurance professionnelle : exclusion des biens confiés...).
Conditions de validité de la clause d'exclusion de risque
Les exclusions de risque sont inévitables, puisqu'elles permettent de délimiter le risque pris en charge
par l'assureur. Elles font donc partie de la technique de l'assurance.
Le principe de leur validité est parfaitement admis, sous réserve de leur caractère formel et limité.
- L'exclusion doit être formelle
Le législateur veut que l'attention de l'assuré soit attirée sur la clause d'exclusion directe de risque, afin
que celui-ci s'engage à connaissance de cause compte tenu du risque de découvert de garantie.
______________________________________________
Article 8 du code CIMA : mentions du contrat d'assurance
Les clauses des polices édictant des nullités, des déchéances ou des exclusions ne sont valables que si elles sont
mentionnées en caractères très apparents.
______________________________________________

Une clause d'exclusion de garantie doit avoir été portée à la connaissance de l'assuré au moment de
son adhésion à la police, ou tout au moins, antérieurement à la réalisation du sinistre, pour lui être
opposable.
Les clauses qui restreignent ou excluent directement la garantie doivent donc figurer dans la Police en
caractères particulièrement apparents, se détachant, par leur graphisme, du reste du texte (grosseur,
titre mis en évidence, couleur différente).
Selon la formulation de l’exclusion on Distinction l’exclusion directe et de l’exclusion indirecte.
L'exclusion directe de risque est celle qui est expressément visée dans la police. Il s’agit par exemple
des formulations de type "tous risques, sauf…"
L'exclusion indirecte est celle qui résulte de l'absence de condition de garantie. Tout ce qui n'est pas
précisément prévu dans la garantie est non assuré ou est exclu indirectement.
- L'exclusion doit être limitée :
L'exclusion de risque ne doit pas avoir pour effet de priver de son efficacité la garantie contractuelle
pour le risque concerné :
Elle ne saurait aboutir, sans retirer son objet au contrat d'assurance, à annuler dans sa totalité la
garantie stipulée:
Elle ne doit pas permettre à l'assureur de reprendre insidieusement d'une main la garantie qu'il avait
ouvertement accordée de l'autre.
La preuve de l'exclusion de risque
C'est à l'assuré, qui réclame l'exécution du contrat d'assurance, de rapporter la preuve que les
conditions de fait ouvrant droit à la garantie sont réunies.
Une fois établi que le sinistre entre bien dans les conditions de garantie du contrat, c'est à l'assureur
qui invoque une exclusion de risque de "démontrer la réunion des conditions de fait de cette exclusion"
pour se prétendre libérer de son obligation de garantie.
La charge de la preuve revient, selon qu’il s’agit le cas d’une exclusion directe ou d’une exclusion
indirecte, à l’assureur ou à l’assuré.
Effets de l'exclusion de risque
L'exclusion du risque assuré entraîne une non assurance. La garantie n'est due ni à l'assuré, ni à la

DROIT DU CONTRAT D'ASSURANCE 17


victime, ni aux tiers bénéficiaires.
En revanche, les clauses d'exclusions de risques non formelles ni limitées doivent être déclarées non
écrites, et dans tous les cas inopposables à l'assuré ou à la victime.

IV. LES DOCUMENTS CONTRACTUELS

Le contrat d'assurance étant un acte juridique, il appartient aux parties d'en rapporter la preuve. Seule
la police ou la note de couverture constate l'engagement réciproque de l'assuré et de l'assureur. Les
documents contractuels sont essentiellement constitués de la police (conditions générales, conditions
particulières, avenant, intercalaires) et de la note de couverture.
1. La police d'assurance
A – Le contenu de la police :
Il résulte de l'article 8 du code CIMA que Les polices d'assurance doivent indiquer :
 les noms et domiciles des parties contractantes ;
 la chose ou la personne assurée ;
 la nature des risques garantis ;
 le moment à partir duquel le risque est garanti et la durée de cette garantie ;
 le montant de cette garantie;
 la prime ou la cotisation de l'assurance et ses conditions de paiement ;
 les conditions de la tacite reconduction, si elle est stipulée;
 les cas et conditions de prorogation ou de résiliation du contrat ou de cessation de ses effets ;
 les obligations de l'assuré, à la souscription du contrat et éventuellement en cours de contrat,
en ce qui concerne la déclaration du risque et la déclaration des autres assurances couvrant les
mêmes risques ;
 les conditions et modalités de la déclaration à faire en cas de sinistre ;
 le délai dans lequel les indemnités sont payées ;
 pour les assurances autres que les assurances contre les risques de responsabilité, la
procédure et les principes relatifs à l'estimation des dommages en vue de la détermination du
montant de l'indemnité ;
 la prescription des actions dérivant du contrat d'assurance ;
 les formes de résiliation ainsi que le délai de préavis.
Les clauses des polices édictant des nullités, des déchéances ou des exclusions ne sont valables que
si elles sont mentionnées en caractères très apparents.
Les polices des sociétés d'assurances mutuelles doivent constater la remise à l'adhérent du texte entier
des statuts de la société.
B – Les éléments constitutifs de la police :
Une Police d'assurance est un ensemble de documents qui se présente sous la forme d'imprimés. Elle
comprend les conditions générales, les conditions particulière, et éventuellement, les conditions
Spéciales, les Intercalaires.
Toute modification en cours de contrat est constatée par écrit via un document appelé Avenant.
- Les Conditions Générales :
Il s'agit d'un document type, décrivant le fonctionnement général du contrat d'assurance. Cet imprimé
comprend d'abord un ensemble de clauses communes à tous les contrats de cette catégorie passé par
l'assureur, et appelé Conditions Générales. Elles sont complétées par les Conditions Particulières.
- Les Conditions Particulières :
Ce document individualisent le contrat et comportent les indications exigées par la loi comme les
risques garantis, les conditions particulières de garantie, les exclusions de risques, les franchises, les

DROIT DU CONTRAT D'ASSURANCE 18


plafonds de garantie, Etc.
Les Conditions Particulières visent les références des documents annexes qui constituent la police. Les
Conditions Particulières prévalent toujours sur les Conditions Générales et les Conventions Spéciales,
dans la mesure où elles individualisent le risque assuré, et peuvent apporter des dérogations aux
clauses figurant dans les documents-type annexes.
- Les Conventions Spéciales :
Pour les risques d'entreprise, les Conditions Particulières et Générales peuvent être assorties de
Conventions Spéciales, dans lesquelles les risques garantis sont précisés, décrits et délimités de façon
particulière : Responsabilité civile après livraison, garantie "Biens Confiés", Garantie "Vol".
– Les Intercalaires :
Différentes clauses spécifiques, peuvent être insérées en cours de contrat, ou annexée à la Police
initiale, sous le nom d'intercalaires.
Tous ces documents doivent, bien évidemment être acceptés par l'assuré, qui devra les signer au fur et
à mesure de leur établissement, ou les viser dans les Conditions Particulières.
– Les Avenants :
Enfin, toute modification à un contrat initial, survenant en cours d'exécution du contrat, doit être
constatée par un écrit, sous forme d'Avenant.
En cas de clause équivoque et ambiguë, le contrat d'assurance va s'interpréter en faveur de l'assuré,
compte tenu de son caractère de contrat d'adhésion.
2. La note de couverture
L'assureur est rarement en mesure de délivrer immédiatement un exemplaire de la police sur laquelle
les parties ont donné leur accord, et il peut s'écouler plusieurs jours avant que l'assuré entre en
possession de celui-ci.
En attendant la conclusion du contrat d'assurances, l'assureur peut remettre à l'assuré une note de
couverture, ou note de garantie qui constate l'existence d'une garantie provisoire, pendant une certaine
durée.
Elle est constituée de tout écrit, signé par l'assureur ou son représentant, et indiquant les éléments
essentiels de l'assurance.
La note de couverture n'est qu'un moyen de preuve provisoire et n'a plus d'objet lorsqu'elle est
remplacée par la police.
Il est interdit aux courtiers et aux sociétés de courtage de délivrer une note de couverture sans un
mandat express de l'entreprise d'assurance (article 543 du code CIMA).
3. L'attestation d'assurance et le certificat d'assurance détachable :
Tout conducteur d'un véhicule mentionné à l'article 200 doit, dans les conditions prévues aux articles de
la présente section, être en mesure de présenter un document faisant présumer que l'obligation
d'assurance a été satisfaite.
Cette présomption résulte de la production, aux fonctionnaires ou agents chargés de constater les
infractions à la police de la circulation, d'un des documents dont les conditions d'établissement et de
validité sont fixées par le Code CIMA.
Ces documents se composent d'une attestation d'assurance conservée par le propriétaire du véhicule
et d'un certificat d'assurance, détachable de cette attestation, obligatoirement apposé sur le véhicule
automoteur.
A défaut de ces documents, la justification est fournie aux autorités judiciaires par tous moyens. Les
documents prévus au présent article n'impliquent pas une obligation de garantie de la part de

DROIT DU CONTRAT D'ASSURANCE 19


l'assureur.
A noter que les attestations d'assurance ne peuvent prévaloir sur les stipulations contractuelles de la
police d'assurance.
Le document justificatif doit mentionner :
 la dénomination et l'adresse de l'entreprise d'assurance ;
 les nom, prénoms et adresse du souscripteur du contrat ;
 le numéro de la police d'assurance ;
 la période d'assurance correspondant à la prime ou portion de prime payée ;
 les caractéristiques du véhicule, notamment son numéro d'immatriculation ou, à défaut, et s'il y
a lieu, le numéro du moteur ;
 la profession du souscripteur (pour les professionnels de la vente et de la réparation);
 les noms des pays sur le territoire desquels la garantie contractuelle s'applique.
Les dimensions et la couleur de l'attestation d'assurance sont définies par la Commission de contrôle
des assurances.

DROIT DU CONTRAT D'ASSURANCE 20


CHAP V/ LES OBLIGATIONS DES PARTIES AU CONTRAT
Le caractère synallagmatique du contrat d'assurance met à la charge des parties, des obligations
nécessairement réciproques. Le contrat d'assurance met à la charge de l'assuré des obligations de
déclaration, de paiement de la prime et de respect des conditions de garantie. En contrepartie
L'obligation de l'assureur consiste en l'exécution d'une prestation en cas de réalisation du risque
assuré, laquelle peut prendre la forme : d'un paiement d'une indemnité ou d'un capital, d'un
désintéressement direct de la victime, d'une organisation de la défense de son assuré (garantie
défense et recours, protection juridique) ou même d'une prestation d'assistance.

SECTION I : LES OBLIGATIONS DE L'ASSURE :


Aux termes de l'article 12 du code CIMA l'assuré est obligé :
 de payer la prime ou cotisation aux époques convenues ;
 de répondre exactement aux questions posées par l'assureur, notamment dans le formulaire de
déclaration du risque par lequel l'assureur l'interroge lors de la conclusion du contrat, sur les
circonstances qui sont de nature à faire apprécier par l'assureur les risques qu'il prend en
charge ;
 de déclarer, en cours de contrat, les circonstances nouvelles qui ont pour conséquence, soit
d'aggraver les risques, soit d'en créer de nouveaux et rendent de ce fait inexactes ou caduques
les réponses faites à l'assureur, notamment dans le formulaire mentionné au 2° ci dessus.
L'assuré doit, par lettre recommandée ou contresignée, déclarer ces circonstances à l'assureur
dans un délai de quinze jours à partir du moment où il en a eu connaissance.
En cas de lettre contresignée, un récépissé servant de preuve doit être délivré à l'assuré ;
 de donner avis à l'assureur, dès qu'il en a eu connaissance et au plus tard dans le délai fixé par
le contrat, de tout sinistre de nature à entraîner la garantie de l'assureur. Ce délai ne peut être
inférieur à cinq jours ouvrés.
En cas de vol ou en cas de sinistre mortalité de bétail, ce délai est fixé à 48 heures.
Les délais ci-dessus peuvent être prolongés d'un commun accord entre les parties contractantes.
Les dispositions mentionnées aux 1°, 3° et 4° ci-dessus ne sont pas applicables aux assurances sur la
vie.

I. L'OBLIGATION DE DÉCLARATION :
L'assuré est tenu de déclarer tous les faits et toutes les circonstances connu de lui et qui sont de nature
à permettre à l'assureur d'apprécier les risques du contrat. Ceci avant la souscription du contrat et
aussi en cours de contrat.
1. Déclaration initiale du risque à la souscription :
Antérieurement à la rédaction de l'article 12 du code CIMA, l'assuré était obligé de déclarer toutes les
circonstances connues de lui qui sont de nature à faire apprécier par l'assureur les risques qu'il prend
en charge, c'était le système du questionnaire ouvert instauré par la loi française du 13 juillet 1930.
Dans ce système l'assuré était considéré comme la personne la mieux indiquée pour renseigner
l'assureur sur les caractéristiques du risque. Cependant ce système avait l'inconvénient de permettre à
l'assureur de contester la validité du contrat en se basant sur le faite que l'assuré a oublié de déclarer
ou bien a mal déclaré des circonstances déterminantes pour l'appréciation du risque quand bien même
aucune question à ce sujet ne lui a été posée.

DROIT DU CONTRAT D'ASSURANCE 21


Désormais et afin d'assurer une meilleure protection de l'assuré, c'est le système de la déclaration
fermée à travers les questionnaires qui est applicable. Ce système est repris par l'article 12 du code
CIMA.
En effet, compte tenu du fait que l'assuré n'est pas toujours en mesure de connaître les circonstances
qui peuvent influencer le risque, parce que supposé ne pas être un professionnel de l'assurance,
l'article 12 du code CIMA impose implicitement l'élaboration préalable par l'assureur d'un questionnaire
de déclaration.
Ce questionnaire permet ainsi à l'assuré de donner toutes les informations que l'assureur jugent utiles à
connaître pour la couverture du risque, de servir de référence pour juger de la nécessité de déclaration
de circonstances nouvelles en cours de contrat, et sert de moyen preuve pour l'assureur.
2. Déclaration des circonstances nouvelles en cours de contrat :
En raison du caractère successif du contrat d'assurance, les éléments caractéristiques du risque peut
subir des modifications en cours de contrat. Celles ci peuvent être plus ou moins importantes.
Il n'est pas exclu que des éléments nouveaux aggravant soit d'une importance telle qu'il puisse de point
de vue de l'assureur, nécessité une révision de sa position initiale en refusant soit de continuer
d'assurer le risque soit de le faire moyennant une prime plus élevée. Aussi, si le risque initial se trouve
réduit par l'avènement de faits nouveaux, l'assuré peut demander une réduction de prime.
Il faut préciser que la déclaration nouvelles ne concerne ni l'assurance vie, ni l'assurance maladie
lorsque l'état de santé se trouve modifié : dans ce genre de contrat l'avancée en âge de l'assuré se
traduit toujours par une dégradation de l'état de santé de l'assuré, déjà prise en compte par l'assureur
dans la tarification et notamment dans les tables de mortalité. Par contre en dehors du problème de
santé des circonstances constitutives de risques nouveaux et aggravés peuvent avoir à être déclaré.
Par exemple la pratique de certaines activités sportives jugées dangereuses.
a) L'étendue de cette obligation :
Le souscripteur est tenu de déclarer les circonstances nouvelles qui surviennent en cours de contrat
qui sont de nature :
1. soit d'aggraver le risque ;
2. soit de créer un risque nouveau par rapport au risque d'origine.
Une condition doit nécessairement exister pour faire naître cette obligation de déclaration : la
circonstance nouvelle doit rendre inexacte ou caduque les réponses faites au questionnaire initial.
Il est à préciser que la protection que bénéficiait l'assuré lors de la souscription par le système de
questionnaire fermé demeure. L'appréciation de la nécessité de déclaration nouvelle se fait toujours en
référence au questionnaire initial. L'assuré souscripteur devra se référer en permanence au
questionnaire et apprécier seul si les réponses qu'il avait données au moment de la souscription du
contrat sont ou non caduques.
b) Formes et délais de la déclaration :
L'assuré doit informer l'assureur au moyen d'une lettre recommandée de la survenue d'une
circonstance nouvelle constitutive d'une aggravation ou d'une création de risque nouveau. Cette
déclaration doit être faite dans un délai de 15 jours à partir du moment où il en a eu connaissance.
La circonstance nouvelle doit être déclarée par l'assuré à partir du moment où il agit s'il en est l'auteur
ou à partir du moment où il apprend le fait si elle émane d'un tiers.
c) Conséquences de la déclaration nouvelle :
A la réception de la déclaration de fait aggravant le risque l'assureur peut :
1. soit décider de ne plus assurer le risque : c'est la 1ère faculté offerte à l'assureur qui doit
toutefois notifier sa décision au souscripteur ;

DROIT DU CONTRAT D'ASSURANCE 22


2. soit proposer une prime plus élevée.
Cette proposition d'un nouveau taux laisse l'initiative à l'assuré qui peut soit donner suite soit
refuser le nouveau montant. En cas de refus l'assureur peut résilier à la condition que l'assuré
ait été informé dans la proposition. L'assuré peut émettre une contre proposition ce qui oblige
l'assureur à réagir dans les 15 jours conformément à l'article 6 du code CIMA à défaut de quoi il
est tenu pour acceptant.
3. soit accepter de continuer à garantir le risque en maintenant le niveau de la prime.
L'assureur qui ayant été informé de la survenance d'une circonstance aggravante a manifesté son
consentement au maintien du contrat ne peut plus se prévaloir après sinistre art 15 alinéa 4.
En cas de déclaration faisant état de la disparition de circonstances aggravantes du risque, prise en
compte lors de la fixation de la prime, l'assuré a droit a une diminution de prime. Si l'assureur refuse de
consentir à cette diminution, le souscripteur a le droit de résilier le contrat.
____________________________________________________
ARTICLE 15 : AGGRAVATION ET MODIFICATION DU RISQUE
En cas d'aggravation du risque en cours de contrat, telle que, si les circonstances nouvelles avaient été déclarées
lors de la conclusion ou du renouvellement du contrat, l'assureur n'aurait pas contracté ou ne l'aurait fait que
moyennant une prime plus élevée, l'assureur a la faculté, soit de dénoncer le contrat en remboursant la fraction de
prime non courue, soit de proposer un nouveau montant de prime.
Les dispositions du présent article ne sont applicables ni aux assurances sur la vie, ni à l'assurance maladie
lorsque l'état de santé de l'assuré se trouve modifié.
Si, pour la fixation de la prime, il a été tenu compte de circonstances spéciales, mentionnées dans la police,
aggravant les risques, et si ces circonstances viennent à disparaître au cours de l'assurance, l'assuré a le droit de
résilier le contrat, sans indemnité, si l'assureur ne consent pas la diminution de prime correspondante, d'après le
tarif applicable lors de la souscription du contrat.
L'assureur ne peut plus se prévaloir de l'aggravation des risques quand, après en avoir été informé de quelque
manière que ce soit, il a consenti au maintien de l'assurance.
______________________________________________________

3. Sanctions du non respect de l'obligation de déclaration :


Ces sanctions sont précisées par les articles 18 et 19 du code CIMA sur la déclaration initiale du risque
et il convient par analogie et en raison des termes généraux de ces articles d'appliquer les mêmes
sanctions, les défauts de déclaration des aggravations de risque en cours de contrat.
a) Sanctions de la fausse déclaration ou du défaut de déclaration :
 Cas où la mauvaise foi de l'assuré est établie :
En cas de réticence ou de fausse déclaration de mauvaise foi l'article 18 du code CIMA prévoit la nullité
du contrat, en conséquence l'assuré n'aura droit à aucune indemnité en cas de sinistre et il devra
restituer à l'assureur les indemnités reçues soit depuis la conclusion du contrat (cas d'une réticence ou
d'une fausse déclaration initiale), soit depuis l'aggravation non déclarée (cas de réticence ou de
mauvaise déclaration de l'aggravation).
En outre contrairement au principe de la divisibilité de la prime mais à titre de pénalité supplémentaire,
l'assureur malgré la nullité du contrat conservera toutes les primes payées et aura droit aux primes
échues à titre de dommage et intérêt.
On constate que si la nullité rétroagit, les effets ont un caractère unilatéral. En effet l'assuré est privé de
la garantie pour le passé et pour l'avenir mais l'assureur conserve les avantages qui se trouveraient
attachés à ce contrat nul.

DROIT DU CONTRAT D'ASSURANCE 23


La nullité du contrat rétroagit jusqu'au moment ou l'infraction a été commise : s'il s'agit de la déclaration
initiale, le contrat est nul dès l'origine c'est à dire dès la souscription, s'il s'agit d'aggravation en cours
de contrat ce dernier est nul à partir du moment ou la déclaration aurait du être faite c'est à dire à partir
de sa connaissance.

____________________________________________________________
ARTICLE 18 : FAUSSE DÉCLARATION INTENTIONNELLE : SANCTIONS
Indépendamment des causes ordinaires de nullité, et sous réserve des dispositions de l'article 80, le contrat
d'assurance est nul en cas de réticence ou de fausse déclaration intentionnelle de la part de l'assuré, quand cette
réticence ou cette fausse déclaration change l'objet du risque ou en diminue l'opinion pour l'assureur, alors même
que le risque omis ou dénaturé par l'assuré a été sans influence sur le sinistre.
Les primes payées demeurent alors acquises à l'assureur, qui a droit au paiement de toutes les primes échues à
titre de dommages et intérêts.
Les dispositions du second alinéa du présent article ne sont pas applicables aux assurances sur la vie.
_____________________________________________________________

 Cas où la mauvaise foi de l'assuré n'a pu être établie :


Lorsque l'assuré est de bonne foi l'article 19 du code CIMA fait produire effet à l'assurance dans la
proportion des primes payées par rapport aux primes réellement dues : c'est la règle proportionnelle
des primes.
Si l'omission et la déclaration inexacte est découvertes avant sinistre l'assureur pourra soit résilier le
contrat avec restitution du prorata de prime, soit proposer une augmentation de prime, soit enfin
consentir au maintien du contrat aux mêmes conditions
Si l'omission ou la déclaration inexacte n'est découverte qu'après sinistre l'indemnité de sinistre sera
réduite dans la proportion du taux de prime payée par rapport au taux de prime qui aurait été due si les
risques avaient été complètement ou exactement déclarés. En ce qui concerne le sort du contrat,
l'assureur bénéficie des mêmes options que vue précédemment.
_____________________________________________________
ARTICLE 19 : FAUSSE DÉCLARATION NON INTENTIONNELLE
L'omission ou la déclaration inexacte de la part de l'assuré dont la mauvaise foi n'est pas établie n'entraîne pas la
nullité de l'assurance.
Si elle est constatée avant tout sinistre, l'assureur a le droit soit de maintenir le contrat, moyennant une
augmentation de prime acceptée par l'assuré, soit de résilier le contrat dix jours après notification adressée à
l'assuré par lettre recommandée ou contresignée, en restituant la portion de la prime payée pour le temps où
l'assurance ne court plus.
Dans le cas où la constatation n'a lieu qu'après un sinistre, l'indemnité est réduite en proportion du taux des primes
payées par rapport au taux des primes qui auraient été dues, si les risques avaient été complètement et
exactement déclarés.
_____________________________________________________

b) Sanctions en cas de retard de déclaration :


L'article 20 du code CIMA prévoit une déchéance dont le but est de sanctionné le souscripteur qui
exécute tardivement son obligation d'information en cours de contrat.
Le souscripteur qui effectue hors délai son obligation d'information en matière de circonstance nouvelle
survenant en cours de contrat, ou en cas de sinistre entraînant la garantie de l'assureur. La déchéance
doit pour pouvoir être opposée à l'assuré revêtir deux conditions :
1. elle doit être prévue par le contrat ;

DROIT DU CONTRAT D'ASSURANCE 24


2. l'assureur doit être en mesure de prouver que le retard à la déclaration lui a causé un préjudice.
En ce qui concerne les effets, la déchéance prive l'assuré du bénéfice de la garantie elle est donc à ce
point de vue comparable à la nullité par contre elle s'en écarte par le fait que contrairement à la nullité,
la déchéance n'est pas opposable aux tiers et notamment aux victimes éventuellement attributaire de
l'indemnité.
La déchéance ne peut être opposée lorsque le retard est du à un cas fortuit ou de force majeur.
Sont nulles toutes les clauses et déchéance frappant l'assuré en raison de simple retard apporté par lui
à la déclaration de sinistre, aux autorités ou à des omissions de pièces.
_______________________________________________________
ARTICLE 20 : SANCTIONS EN CAS DE DÉCLARATION TARDIVE ET CLAUSES DE DÉCHÉANCE
PROHIBÉES
Sont nulles :
1° lorsqu'elle est prévue par une clause du contrat, la déchéance pour déclaration tardive au regard des délais
prévus au 3° et 4° de l'article 12 ne peut être opposée à l'assuré que si l'assureur établit que le retard dans la
déclaration lui a causé un préjudice. Elle ne peut également être opposée dans tous les cas où le retard est dû à un
cas fortuit ou de force majeure ;
2° toutes clauses générales frappant de déchéance l'assuré en cas de violation des lois et des règlements, à moins
que cette violation ne constitue un crime ou un délit intentionnel ;
3° toutes clauses frappant de déchéance l'assuré à raison de simple retard apporté par lui à la déclaration du
sinistre aux autorités ou à des productions de pièces, sans préjudice du droit pour l'assureur de réclamer une
indemnité proportionnée au dommage que ce retard lui a causé.
______________________________________________________

II. L'OBLIGATION DE PAIEMENT DE LA PRIME :


Après accord sur les termes et contrat sanctionné par la signature de la police, le souscripteur est
obligé par les articles 12 et 13 du code CIMA de payer la prime dont le montant est les modalités de
règlement sont fixés par les conditions particulières.
En cas de manquement à cette obligation essentielle, et conformément aux règles qui régissent le
contrat de caractère synallagmatique, l'assuré s'expose aux sanctions prévues par le droit commun et
aussi et surtout par celles prévues par le code CIMA.
Il y a lieu de préciser, que l'assureur n'a pas d'action pour exiger le paiement des primes afférentes aux
contrats d'assurance vie ou de capitalisation (article 73 du code CIMA).
(Voir Chapitre sur le règlement de la prime)

SECTION I : LES OBLIGATIONS DE L'ASSUREUR :

I. OBLIGATIONS AVANT LA SIGNATURE DU CONTRAT :


Aux termes de l'article 6 du code CIMA, l'assureur est tenu avant la conclusion du contrat de fournir
une fiche d'information sur le prix, les garanties et les exclusions.
Avant la souscription du contrat, l'assureur a comme obligation principale, celle d'informer le
souscripteur.
L'obligation d'information relève des principes de loyauté et de bonne foi qui président à toute relation
contractuelle, notamment entre un professionnel et un consommateur.
Le défaut d'information sera sanctionné par l'inopposabilité à l'assuré de toute clause restrictive de

DROIT DU CONTRAT D'ASSURANCE 25


garantie dont l'assureur ne prouvera pas qu'elle ait été portée à la connaissance de l'assuré
préalablement à la souscription du contrat.
Cette obligation d'information se double d'une obligation de Conseil, qui peut engager la responsabilité
de l'assureur en cas d'inexécution.
Voir :Chapitre III/ La formation du contrat d’assurance
I- La phase précontractuelle
2- l'information préalable de l'assuré par l'assureur

II. OBLIGATIONS EN COURS DE CONTRAT :


L'article 16 du code CIMA dispose que l'assureur doit exécuter la prestation prévue au contrat dans le
délai convenu. Il ne peut être engagé au delà.
L'obligation de l'assureur consiste donc en l'exécution d'une prestation en cas de réalisation du risque
assuré, laquelle peut prendre plusieurs formes :
 Paiement d'une indemnité ou d'un capital
 Désintéressement direct de la victime
 Organisation de la défense de son assuré : garantie défense et recours, protection juridique.
 Prestation d'assistance.
________________________________________
ARTICLE 16 : OBLIGATIONS DE L'ASSUREUR
Lors de la réalisation du risque ou à l'échéance du contrat, l'assureur doit exécuter dans le délai convenu la
prestation déterminée par le contrat et ne peut être tenu au-delà.
L'assureur ne couvre pas les sinistres survenus après expiration ou suspension du contrat.
_______________________________________

DROIT DU CONTRAT D'ASSURANCE 26


CHAP VI/ PAIEMENT DE LA PRIME
En assurance, la prime constitue, en raison de l'inversion du cycle de production, la «matière première»
qui, doit être fructifiée ou mise en mutualité pour permettre le respect des engagements de l'assureur.
Le règlement de la prime à bonne date, revêt donc une importance capitale pour l'équilibre financière
des sociétés d'assurance et la qualité des prestations fournies aux assuré ou bénéficiaires de contrat.
Le code CIMA consacre son article 13 à cette question, qui constitue l'un des principaux talon d'achille
du secteur des assurances de la zone CIMA.

I. PRINCIPE GENERAL

Selon l'article 13 du code CIMA le code CIMA, la prise d’effet du contrat est subordonnée au paiement
de la prime par le souscripteur.
A cet égard, il est interdit aux entreprises d’assurance, sous peine des sanctions prévues à l’article 312
du code CIMA, de souscrire un contrat d’assurance dont la prime n’est pas payée ou de renouveler un
contrat d’assurance dont la prime n’a pas été payée.
En ce qui concerne le lieu de paiement le code précise que la prime est payable au domicile de
l'assureur ou de l’intermédiaire dans les conditions prévues à l’article 541.

II. DEROGATIONS AUTORISEES PAR LE CODE CIMA

Par dérogation au principe général, un délai maximum de paiement de soixante jours à compter de la
date de prise d’effet ou de renouvellement du contrat est prévu peut être accordé au souscripteur, pour
les risques dont la prime du contrat excède quatre-vingt fois le SMIG annuel du pays de
localisation à l’exception des contrats des branches automobile, maladie et marchandises
transportées.
Toutefois, le souscripteur devra signer un engagement express à payer la prime du contrat avant
l’expiration du délai prévu. Lorsque l’engagement express de payer la prime est matérialisé par un effet
de commerce, le terme maximum stipulé ne peut excéder le délai de 60 jours ci-dessus.
A défaut de paiement de la prime dans le délai convenu, le contrat est résilié de plein droit. La portion
de prime courue reste acquise à l’assureur, sans préjudice des éventuels frais de poursuite et de
recouvrement.

DROIT DU CONTRAT D'ASSURANCE 27


Les dispositions des alinéas 2 à 6 ne s’appliquent pas aux risques de l'État et de ses démembrements
pour lesquels des délais de paiement de primes pourraient être accordés dans les conditions définies
par la Commission Régionale de Contrôle des Assurances.
Les dispositions des alinéas 2 à 7 du présent article ne sont pas applicables aux assurances sur la vie.

III. DISPOSITIONS PARTICULIERES


1. Dispositions relatives aux Chèques et effets impayés
Lorsqu’un chèque ou un effet remis en paiement de la prime revient impayé, l’assuré est mis en
demeure de régulariser le paiement dans un délai de huit jours ouvrés à compter de la réception de
l’acte ou de la lettre de mise de demeure. A l’expiration de ce délai, si la régularisation n’est pas
effectuée, le contrat est résilié de plein droit.
La portion de prime courue reste acquise à l’assureur, sans préjudice des éventuels frais de
poursuite et de recouvrement.
2. Dispositions relatives à la Coassurance
Dans le cas de coassurance à quittance unique, l’apériteur doit reverser les parts de prime dues aux
autres coassureurs dans un délai de quinze jours à compter de la réception du paiement de la prime ou
portion de prime.
Les primes dues par l’apériteur et non reversées aux autres coassureurs produisent intérêt de plein
droit au double du taux d’escompte dans la limite du taux de l’usure à compter de l’expiration du délai
de reversement stipulé à l’alinéa précédent.

IV. AVIS D'ECHEANCE

Pour les contrats à tacite reconduction, à chaque échéance de prime, l’assureur est tenu d’aviser à la
dernière adresse connue, au moins quarante cinq jours à l’avance, l’assuré, ou la personne chargée
du paiement des primes, de la date d’échéance et du montant dont il est redevable.
Cet avis matérialisé par une lettre avec accusé de réception ou décharge devra rappeler que le
contrat sera résilié de plein droit si la prime de renouvellement n’est pas payée dans les délais
prévus à l’article 13.

DROIT DU CONTRAT D'ASSURANCE 28


CHAP VII/ LE REGLEMENT DU SINISTRE
La réalisation du risque entraîne la naissance de droits et d’obligations de la part des parties au contrat.
Étant le témoin de la qualité du service après-vente de l’assureur, le code des assurances de la CIMA
accorde une grande importance aux respects des obligations contractuelles.

SECTION I : LA REALISATION DU SINISTRE

I. DEFINITION DU SINISTRE

Notion générale de sinistre


Le sinistre est constitué par réalisation de l'évènement prévu par le contrat d'assurance et entraînant la
mise en jeu de la garantie. Il se décompose en :
 un fait générateur, à l'origine du dommage ;
 un préjudice résultant du dommage ;
 une réclamation du tiers lésé du fait du dommage (assurances de responsabilité).
Il résulte de l'article 11 du Code CIMA que : Les pertes et les dommages occasionnés par des cas
fortuits ou causés par la faute de l'assuré sont à la charge de l'assureur, sauf exclusion formelle et
limitée contenue dans la police.
L'article 16 précise que : Lors de la réalisation du risque ou à l'échéance du contrat, l'assureur doit
exécuter dans le délai convenu la prestation déterminée par le contrat et ne peut être tenu au delà.
Le sinistre en assurance de responsabilité :
Dans les assurances de responsabilité, l'assureur n'est tenu que si, à la suite du fait dommageable
prévu au contrat, une réclamation amiable ou judiciaire est faite à l'assuré par le tiers lésé (Art. 51 du
Code CIMA).
En d'autres termes, constitue un sinistre tout dommage ou ensemble de dommages causés à des tiers,
engageant la responsabilité de l'assuré, résultant d'un fait dommageable et ayant donné lieu à une ou
plusieurs réclamations.
Le fait dommageable est celui qui constitue la cause génératrice du dommage. Un ensemble de faits
dommageables ayant la même cause technique est assimilé à un fait dommageable unique.

DROIT DU CONTRAT D'ASSURANCE 29


II. LA PREUVE DU SINISTRE

Le sinistre est un fait juridique, dont la preuve peut être rapportée par tout moyen. L'assureur ne saurait
donc imposer des modalités particulières de preuves (Existence d'effraction en matière de vol...). C'est
à l'assuré, qui revendique la garantie dudit sinistre, d'en rapporter la preuve.

SECTION II - LES OBLIGATIONS DE L'ASSURE APRES LE SINISTRE

I. OBLIGATIONS LEGALES DE DECLARATION DU SINISTRE

Il résulte de l'article 12 du Code CIMA que :


L'assuré doit donner avis à l'assureur, dès qu'il en a eu connaissance, et au plus tard dans le délai fixé
par le contrat, de tout sinistre de nature à entraîner la garantie de l'assureur.
Ce délai ne peut être inférieur à cinq jours ouvrés.
Ce délai minimal est ramené à deux jours ouvrés en cas de vol et à 24 Heures en cas de mortalité de
bétail.
Les délais ci-dessus peuvent être prolongés d'un commun accord entre les parties contractantes.
Lorsqu'elle est prévue par une clause du contrat, la déchéance pour déclaration tardive ne peut être
opposée à l'assuré que si l'assureur établit que le retard dans la déclaration lui a causé un préjudice.
Elle ne peut être opposée dans tous les cas où le retard est dû à un cas fortuit ou de force majeure.
Il n'existe pas de délai en matière d'assurance vie, mais celui-ci existe en matière de d'assurance
contre les accidents corporels.
En effet, l'assureur doit être informé rapidement afin de prendre les mesures nécessaires afin de
vérifier, et de limiter l'étendue du sinistre.
S'agissant d'un fait juridique, aucune forme n'est imposée à cette déclaration, mais l'assuré doit pouvoir
en rapporter la preuve.
Les parties ont la possibilité de prolonger conventionnellement le délai de déclaration, mais ne peuvent
pas le réduire, sauf dans les cas de vol ou de mortalité du bétail où ces délais sont réduits à 48H à
compter de la connaissance du sinistre.

II. OBLIGATIONS CONVENTIONNELLES

Les obligations mises à la charge de l'assuré après la réalisation du sinistre doivent être expressément
mentionnées dans le contrat d'assurance, et acceptées librement entre les parties, telles que :
 Prise de mesures de sauvetage et de limitation du sinistre
 dépôt d'une plainte en cas de vol
 Recours à un commissaire d'avarie en cas de sinistre transport
 Fourniture d'un état estimatif de pertes détaillé
 Autorisation d'examen médical de l'assuré en cas d'assurance contre les accidents corporels
 Non immixtion dans la direction du procès, sauf si l'assuré y intérêt.
L'assureur peut être déchargé de tout ou partie de sa garantie envers l'assuré, quand la subrogation ne
peut plus, par le fait de l'assuré, s'opérer en faveur de l'assureur (Art. 42, du Code CIMA).
Il en en ainsi, notamment, lorsque l'assuré a consenti, sans accord de son assureur, une renonciation à
recours à l'encontre du responsable de son dommage, ou a laissé prescrire son action en réparation à
l'encontre de ce dernier.

III. SANCTION : LA DECHEANCE DE GARANTIE

1. Définition de la déchéance

DROIT DU CONTRAT D'ASSURANCE 30


La déchéance est la perte du droit à la garantie de l'assureur pour un sinistre donné, lorsqu'elle est
prévue par le contrat d'assurance et au cas où l'assuré ne respecte pas ses obligations après le
sinistre.
Il peut s'agir des obligations de :
 Prendre des mesures conservatoires ou de sauvetage après un sinistre
 Faire appel à un commissaire d'avaries pour constater un sinistre survenu en cours de transport
 Déclarer le sinistre dans le délai prévu par le contrat
 Ne pas faire perdre le recours subrogatoire de l'assureur à l'encontre du responsable
 Se soumettre à un examen médical en cas d'assurance de personne
La sanction de la déchéance n'est donc encourue que pour une cause postérieure à la réalisation du
sinistre, et comme telle inopposable à la victime dont le droit est "cristallisé" par celle-ci.
2. Conditions de la déchéance
La validité de la déchéance est soumise à des conditions formelles et d'autres liées au retard de
déclaration.
a) Conditions formelles :
Les sanctions de déchéances n'ont aucun caractère automatique, et doivent être expressément prévue
par le contrat.
Selon l'article 8 du Code CIMA, les clauses des polices édictant des nullités, des déchéances ou des
exclusions ne sont valables que si elles sont mentionnées en caractères très apparents.
Elle ne concerne que les fautes commises par l'assuré postérieurement au sinistre.
b) Conditions liées au retard de déclaration :
La perte de la garantie était automatiquement encourue en cas de non respect du délai de déclaration.
Désormais, le non respect des clauses de délai ne pourra être sanctionné par la déchéance que si
l'assureur rapporte la preuve d'avoir subi un préjudice du fait du retard.
En effet, selon l'article 20 du code CIMA, lorsqu'elle est prévue par une clause du contrat, la déchéance
pour déclaration tardive au regard des délais prévus au 3° et 4° de l'article 12 ne peut être opposée à
l'assuré que si l'assureur établit que le retard dans la déclaration lui a causé un préjudice.
Elle ne peut également être opposée dans tous les cas où le retard est dû à un cas fortuit ou de force
majeure.
3. Effets et opposabilité de la déchéance
Dans tous les cas, le contrat demeure valable, seul le sinistre est concerné par la sanction.
 Preuve de la déchéance :
Il appartient à l'assureur qui se prétend libéré d'une partie de son obligation de garantie de
rapporter la preuve de la faute de l'assuré.
 Renonciation implicite :
S'il connaissait l'existence d'un cas de déchéance, l'assureur peut également être présumé
avoir renoncé à invoquer la sanction, à défaut de réserves à l'occasion de :
 Lettre non équivoque de l'assureur ou de son représentant
 Désignation d'expert après sinistre
 Direction du procès en défense de l'assuré
 Offre d'indemnité à L'assuré ou à la victime
 de manière générale, toute position prise par l'assureur indiquant son intention de
prendre en charge la totalité du sinistre malgré la faute de l'assuré.

DROIT DU CONTRAT D'ASSURANCE 31


C'est pourquoi l'assureur aura toujours intérêt à faire des réserves sur le principe et le montant
de sa garantie, notamment s'il demeure tenu de régler le sinistre au tiers victime.
 Opposabilité de la déchéance :
La déchéance est non seulement opposable à l'assuré souscripteur lui même, mais encore aux
bénéficiaires d'une stipulation pour autrui, notamment en cas d'assurance pour compte, ou pour
le bénéficiaire de l'indemnité en cas de décès.
 Inopposabilité de la déchéance :
Il résulte de l'article 52 du Code CIMA que : Les polices d'assurance garantissant des risques
de responsabilité civile doivent prévoir qu'en ce qui concerne cette garantie aucune déchéance
motivée par un manquement de l'assuré à ses obligations commis postérieurement au sinistre
ne sera opposable aux personnes lésées ou à leurs ayants droit.
Les clauses de déchéance, sanctionnant une faute commise par l'assuré postérieurement au
sinistre, sont donc inopposables :
 aux victimes exerçant l'action directe.
 Aux créanciers hypothécaires et privilégiés dans les assurances de choses, lesquels
bénéficient également d'une action directe contre l'assureur.
Toutefois, la sanction de la déchéance reste parfaitement applicable entre l'assureur et l'assuré, lequel
peut être contraint de rembourser ce que l'assureur a été contraint de verser à une victime ou au
créancier au delà de son obligation contractuelle à l'égard de l'assuré.

SECTION III - LES OBLIGATIONS DE L'ASSUREUR EN CAS DE SINISTRE

Il appartient à l'assureur, débiteur de sa garantie, d'exécuter en toute bonne foi les obligations mises à
sa charge par le contrat d'assurance. Selon l'article 16 du code CIMA, lors de la réalisation du risque ou
à l'échéance du contrat, l'assureur doit exécuter dans le délai convenu la prestation déterminée par le
contrat et ne peut être tenu au-delà.

I. NATURE DE LA PRESTATION

L'obligation fondamentale de l'assureur est d'exécuter la prestation prévue par le contrat d'assurance
en cas de réalisation du sinistre.
La prestation due par l'assureur est déterminée par le contrat. Cette prestation peut consister au
versement d'une indemnité prévue au contrat.
Mais l'assureur peut être débiteur d'autres obligations, notamment des obligations de faire, telles que :
 pourvoir, à ses frais, à la défense pénale ou civile ou de son assuré après un sinistre mettant en
jeu la garantie du contrat : défense-recours, protection juridique...
 effectuer une mesure d'assistance : rapatriement, recherche de fuites, perte de clés...
 reconstitution de médias ou d'archives après un sinistre...

II. PREUVE DE L'OBLIGATION DE L'ASSUREUR

La détermination du montant de l'indemnité due par l'assureur est en principe fixée de gré à gré entre
l'assuré et son assureur. Dans tous les cas, c'est à l'assuré de rapporter la preuve de l'existence de son
dommage. En cas de difficulté, la détermination de l'indemnité due pourra être apportée par une
expertise amiable ou judiciaire.
4. Preuve à la charge de l'assuré
Il résulte du droit commun que c'est à celui qui en revendique le bénéfice de la garantie, de rapporter la
preuve de la dette d'indemnité de l'assureur à son égard. En principe, C'est à l'assuré de rapporter la
preuve de l'obligation à la charge de son assureur.

DROIT DU CONTRAT D'ASSURANCE 32


La preuve du sinistre, fait juridique, peut être rapportée par tout moyen.
La preuve de l'obligation de l'assureur suppose que l'assuré établisse, par tout moyen, que le contrat
d'assurance garantit le risque qui s'est réalisé, et que les conditions de garantie sont réunies.
Dès lors que le bénéficiaire de la garantie apporte cette preuve, c'est à l'assureur qui entend se
dégager, de rapporter la preuve de sa libération, en établissant l'existence d'une exclusion directe ou
indirecte de risque.
5. L'expertise
La détermination de l'obligation d'un assureur, ou du montant des dommages peut nécessiter le recours
à une expertise amiable ou judiciaire. Elle peut même être imposée par le contrat dans certains
risques.
d) Expertise amiable
Lorsque le sinistre est d'une certaine importance, l'assureur peut confier à un Expert la mission d'établir
un "Rapport de Reconnaissance" qui lui donnera tous les éléments nécessaires afin de déterminer les
causes du sinistre, de chiffrer le montant de l'indemnité et d'envisager un éventuel recours à l'encontre
de l'auteur du dommage.
Le recours à l'expertise amiable est prévu dès l'Ordonnance sur la Marine de 1631, prévoyant que les
assureurs peuvent faire examiner le navire ou les marchandises par des personnes ayant les
connaissances nécessaires pour estimer les dommages. On les appelle encore aujourd'hui
"Commissaire d'Avarie". A la fin du XIXe naquit la distinction entre "Experts des sociétés d'assurances"
et "Experts d'Assuré".
Il existe des Experts spécialisés : Experts incendie, Experts Construction, Experts en automobile,
Médecins Experts.... Il s'agit, dans tous les cas, de professionnels indépendants, inscrits sur une liste
professionnelle, et astreint à une Déontologie.
Les Experts amiables ont pour mission de constater les dommages, en rechercher l'origine et les
causes, en évaluer le montant, et rechercher si les conditions d'application du contrat d'assurance sont
réunies.
Ils sont chargés de fixer contradictoirement le montant des dommages avec l'assuré, ou
éventuellement l'Expert de ce dernier.
e) Expertise judiciaire
Lorsque l'expertise amiable n'a pas permis aux parties de se mettre d'accord, la personne qui justifie
d'un intérêt légitime peut solliciter du Juge, la désignation d'un Expert Judiciaire.
Aussi, lorsqu'un Tribunal s'estime insuffisamment éclairé par les éléments fournis par les parties, il
peut, d'office, et avant dire droit, ordonner une mesure d'instruction afin de recueillir des précisions
techniques ou lui permettre de chiffrer le montant des dommages.
L'Expert Judiciaire est un professionnel spécialisé dans un domaine technique particulier. Il est commis
par le Juge avec une mission précise, qu'il doit accomplir dans un délai déterminé, sous réserve de
prorogation. Il doit mener personnellement ses opérations en toute impartialité, en respectant le
principe du contradictoire, sous peine de nullité de son rapport
L'Expert accompli sa mission sous la surveillance du Juge qui l'a désigné, et à qui il peut faire part des
difficultés qu'il rencontrerait dans l'exercice de sa mission. A la fin de sa mission, il dépose un Rapport
au Greffe de la Juridiction qui l'a désigné.
Le Tribunal n'est pas lié par les Conclusions du rapport déposé, et peut avoir une appréciation
différente.

DROIT DU CONTRAT D'ASSURANCE 33


III. FIXATION DE L'INDEMNITE

3. Assurances de personnes
Dans les assurances de personnes, la somme assurée peut être forfaitaire, telle que déterminée par le
contrat. C'est ainsi que dans le cas d'une assurance-vie ou Invalidité, l'assureur versera au bénéficiaire
le capital prévu au contrat, soit en totalité, soit selon le pourcentage d'invalidité de l'assuré.
Au titre de la subrogation, l'alinéa 1 de l'article 57 du code CIMA précise que l'assureur, après paiement
de la somme assurée, ne peut être subrogé aux droits du contractant ou du bénéficiaire contre des
tiers, à raison du sinistre.
Toutefois, dans les contrats garantissant l'indemnisation des préjudices résultant d'une atteinte à la
personne, l'assureur peut être subrogé dans les droits du contractant ou des ayants droit contre le tiers
responsable, pour le remboursement des prestations à caractère indemnitaire prévues au contrat.
En effet l'alinéa 2 de l'article 57 du code CIMA dispose que lorsqu'il est prévu par le contrat, le recours
subrogatoire de l'assureur qui a versé à la victime une avance sur indemnité du fait de l'accident peut
être exercé contre la personne tenue à réparation dans la limite du préjudice subi par l'assuré et non
réparé par le tiers responsable.
Il s'agit de prestations directement fonction du préjudice subi par l'assuré, tel qu'une perte de
rémunération pendant un arrêt de travail, ou une perte d'emploi.
4. Assurances de dommages
L'assurance de dommages est soumise au principe indemnitaire. En aucun cas l'indemnité ne peut
excéder le montant du dommage. Le montant de la prestation est nécessairement proportionnel au
dommage effectivement subi. Le principe indemnitaire, d'ordre public, s'oppose à ce qu'un assuré
bénéficie d'un quelconque enrichissement par le biais d'un sinistre.
En effet, il résulte de l'article 31, du Code CIMA que l'assurance relative aux biens est un contrat
d'indemnité, à ce titre l'indemnité due par l'assureur à l'assuré ne peut pas dépasser le montant de la
chose assurée au moment du sinistre.
Le dommage peut être constitué par de la perte de la chose elle-même, ou d'une dégradation partielle
et/ou de pertes financières. Si la chose assurée est complètement détruite, l'assureur doit pourvoir à
son remplacement à concurrence de sa valeur d'assurance, qui est souvent sa valeur vénale.
L'évaluation de l'indemnité pose parfois un problème lorsque la chose assurée n'a été que partiellement
détruite, telle qu'une maison partiellement détruite par un incendie, une œuvre d'art détériorée par un
dégât des eaux, ou un véhicule automobile endommagé à l'occasion d'un accident de la circulation.
Selon le principe indemnitaire, l'indemnité due au titre de la remise en état de la chose sinistrée ne peut
pas excéder sa valeur vénale.
C'est à l'assuré de rapporter la preuve de la valeur de la chose sinistrée et de l'étendue de son
dommage, laquelle constitue le montant maxima de l'indemnité due par l'assureur. Il doit fournir un état
estimatif de pertes, avec ses justificatifs.
Il convient de déduire de l'indemnité la valeur dite de sauvetage ou de récupération du véhicule assuré,
sous réserve que l'assuré en bénéficie.

SECTION IV - LA LIMITATION LEGALE DE L'INDEMNITE EN CAS D'ASSURANCES EXCESSIVES

III. SURASSURANCE EN MATIERE D'ASSURANCE DE CHOSE.

On désigne par « surassurance », les cas où la valeur d’assurance est supérieure à la valeur de la
chose objet du contrat. Deux cas sont à distinguer dans ce cas, la surassurance frauduleuse et la

DROIT DU CONTRAT D'ASSURANCE 34


surassurance non frauduleuse.
4. Surassurance frauduleuse
Il s'agit essentiellement de l'hypothèse d'un assuré qui, croyant réaliser une opération avantageuse, fait
assurer une chose pour une valeur déclarée bien supérieure à sa valeur réelle en cas de sinistre. Cette
violation du principe indemnitaire est de nature à favoriser les sinistres frauduleux.
Il résulte de l'article 33 du Code CIMA que : lorsqu'un contrat d'assurance a été consenti pour une
somme supérieure à la valeur de la chose assurée, s'i y a eu dol ou fraude de l'une des parties, l'autre
partie peut en demander la nullité et réclamer, en outre, des dommages intérêts.
C'est pourquoi la loi permet à l'assureur d'invoquer la nullité du contrat et de demander des dommages
intérêts correspondant au préjudice qui lui a été causé, à condition de rapporter la preuve de mauvaise
foi de l'assuré dans la détermination de la valeur déclarée, dans le but de réaliser un profit illicite.
L'assureur peut alors conserver les primes à titre de dommages et intérêts et dans la mesure où la
nullité du contrat est prononcée, l'assureur peut également exercer une action en répétition des
indemnités antérieurement versées pour de précédents sinistres.
5. Surassurance non frauduleuse
Il s'agit d'hypothèses fréquentes où l'assuré ne fixe qu'approximativement la valeur des biens qu'il
entend faire assurer, ou se trompe légitimement sur leur valeur. De plus, il arrive fréquemment que des
biens assurés neufs diminuent progressivement de valeur par vétusté (automobiles, ordinateurs...).
Le 2e alinéa de l'article 33 du Code CIMA ajoute que : « S'il n'y a eu ni dol ni fraude, le contrat est
valable, mais seulement jusqu'à concurrence de la valeur réelle des objets assurés ». Le principe
indemnitaire est ainsi sauvegardé, soit que l'assuré ait été de bonne foi, soit que la mauvaise foi n'ait
pas pu être prouvée par l'assureur.
Toutefois, le texte précise que l'assureur n'a pas droit aux primes pour l'excédent, et que seules les
primes échues lui restent définitivement acquises, ainsi que la prime de l'année courante quant elle est
à terme échu.
L'assureur conserve donc les primes échues et la prime en cours à son taux initial, mais la prime sera
réduite pour l'avenir. L'assuré peut donc se prévaloir de cette disposition pour obtenir une diminution de
prime s'il constate une diminution de valeur de la chose assurée en cours de contrat.

IV. ASSURANCES CUMULATIVES

Il y’a assurances cumulatives, lorsque plusieurs assureurs couvre un même risque par plusieurs
polices.
3. Les conditions des assurances cumulatives.
A la différence de la coassurance, où plusieurs assureurs couvrent une partie d'un même risque, il y a
"cumul" d'assurances lorsque plusieurs assureurs couvrent l'intégralité d'un même risque.
Il s'agit d'hypothèses relativement fréquentes, lorsque plusieurs contrats d'assurance contiennent des
garanties qui se recoupent : (assurance multirisque habitation et assurance scolaire ; garanties
souscrites par une société pour le compte de ses filiales et garanties souscrites par ces mêmes
filiales...).
Il résulte de l’article 34 du code CIMA que :
« Celui qui est assuré auprès de plusieurs assureurs par plusieurs polices, pour un même intérêt,
contre un même risque, doit donner immédiatement à chaque assureur connaissance des autres
assureurs.
L'assuré doit, lors de cette communication, faire connaître le nom de l'assureur avec lequel une autre

DROIT DU CONTRAT D'ASSURANCE 35


assurance a été contractée, et indiquer la somme assurée.
Quand plusieurs assurances contre un même risque sont contractées de manière dolosive ou
frauduleuse, les sanctions prévues à l’article 33, premier alinéa, sont applicables.
Quant elles sont contractées sans fraude, chacune d'elles produit ses effets dans les limites des
garanties du contrat, et dans le respect des dispositions de l'article 31, quelle que soit la date à laquelle
l'assurance aura été souscrite. Dans ces limites, le bénéficiaire du contrat peut obtenir l'indemnisation
de ses dommages en s'adressant à l'assureur de son choix.
Dans les rapports entre assureurs, la contribution de chacun d'eux est déterminée en appliquant au
montant du dommage le rapport existant entre l'indemnité qu'il aurait versée s'il avait été seul et le
montant cumulé des indemnités qui auraient été à la charge de chaque assureur s'il avait été seul ».
Les dispositions précitées ne sont applicables que si un même souscripteur a souscrit auprès de
plusieurs assureurs des contrats d'assurance pour un même intérêt et pour un même risque. N'ont
donc pas de caractère cumulatif, les garanties souscrites par le bénéficiaire d'une assurance, et par un
tiers, portant sur le même intérêt et le même risque (tel que dans l'assurance TRC : pour les polices
souscrites par le Maître de l'Ouvrage, et garantissant la responsabilité des différents constructeurs).
4. Obligation d'information.
Il résulte de l'article 34 du Code CIMA que : « Celui qui est assuré auprès de plusieurs assureurs par
plusieurs polices, pour un même intérêt, contre un même risque, doit donner immédiatement à chaque
assureur connaissance des autres assureurs ».
L'assuré doit, lors de cette communication, faire connaître le nom de l'assureur avec lequel une autre
assurance a été contractée et indiquer la somme assurée. Cette information doit être faite au nouvel
assureur, comme à l'ancien.
L'assurance étant régie par le principe indemnitaire, on ne voit pas ce qui pourrait pousser un assuré à
souscrire, en connaissance de cause plusieurs polices pour le même risque, ce qui ne peut
qu'aggraver inutilement la charge des primes. Le cumul d'assurance est donc souvent le fruit d'une
négligence ou d'une mauvaise gestion de l'assuré qui connaît mal le contenu des garanties déjà
souscrites. C'est pourquoi il est très rare, en pratique, que l'assuré déclare ses assurances
cumulatives.
Néanmoins, il pourra y avoir assurance cumulative lorsqu'un assuré souscrit un nouveau contrat
d'assurance, alors qu'il ne peut résilier son ancien contrat non encore venu à échéance, et dans ce cas,
il semble bien qu'il doive informer son nouvel assureur de la survivance, au moins temporaire, du
contrat ancien.
Toutefois, le cumul d'assurance, pourrait également être utilisé comme un moyen de tenter d'obtenir
plusieurs fois l'indemnité pour un même sinistre.
5. Nullité de la police en cas de mauvaise foi de l'assuré
Quand plusieurs assurances contre un même risque sont contractées de manière dolosive ou
frauduleuse, les sanctions prévues à l'article 34 (surassurance), premier alinéa, sont applicables, à
savoir nullité et dommages intérêts.
En pratique, la mauvaise foi sera prouvée lorsque l'assuré aura déclaré le sinistre à plusieurs
assureurs, en réclamant à chacun d'eux la totalité de l'indemnité, sans en informer les autres.
6. Le règlement des assurances cumulatives :
c) Libre choix de l'assuré
Le caractère cumulatif de plusieurs polices d'assurance garantissant le même risque apparaît, en
principe, après la réalisation du sinistre.

DROIT DU CONTRAT D'ASSURANCE 36


L'article 34 du code CIMA dispose que : « Quand elles sont contractées sans fraude, chacune d'elles
produit ses effets dans les limites des garanties du contrat et dans le respect des dispositions de
l'article 31, quelle que soit la date à laquelle l'assurance aura été souscrite. Dans ces limites, le
bénéficiaire du contrat peut obtenir l'indemnisation de ses dommages en s'adressant à l'assureur de
son choix ».
Le fait que l'assuré ne s'adresse qu'à un seul assureur laisse en principe présumer sa bonne foi, sauf
dans le cas où un autre assureur aurait pu lui opposer une compensation de prime.
S'il s'adresse à plusieurs, il doit l'indiquer à chacun.
d) Contribution de chacun des assureurs cumulatifs
Selon le dernier alinéa de l'article 34 du Code CIMA : Dans les rapports entre assureurs, la contribution
de chacun d'eux est déterminée en appliquant au montant du dommage le rapport existant entre
l'indemnité qu'il aurait versée s'il avait été seul et le montant cumulé des indemnités qui auraient été à
la charge de chaque assureur s'il avait été seul.
Dans les rapports entre assureurs, la contribution de chacun d'eux est déterminée en proportion du
montant de leur garantie.

SECTION IV – LA LIMITATION CONVENTIONNELLE DE L'INDEMNITE


Il peut être prévues dans le contrat d’assurance, des dispositions dont l’objectif est soit d’éviter les
conséquences de la sous assurance, ou limiter conventionnellement les engagements de l’assureur.

I. SOUS ASSURANCE

1. Principe : application de la règle proportionnelle de capitaux.


Dans les assurances où le montant de la valeur assurée est déterminable, le propriétaire d'une chose
peut ne l'assurer que pour une partie de sa valeur, et choisir de conserver une partie du dommage à sa
charge en cas de sinistre, notamment pour limiter le montant des primes. Il reste ainsi son propre
assureur pour une partie de la valeur de la chose assurée.
Il s'agit de l'expression de la liberté contractuelle des parties, laquelle ne peut être considérée comme
une fraude.
Dès lors, il n'y a pas lieu à application de la sanction de la règle proportionnelle de taux de prime, qui
ne concerne que la fausse déclaration du risque, en l'absence de mauvaise foi du souscripteur.
La sous assurance peut également être le fruit d'une erreur dans la déclaration de la valeur du risque
assuré, ou d'une augmentation de cette valeur avec le temps, sans que l'assuré ait pensé à adapter le
montant de ses garanties en conséquence.
L'article 35 du Code CIMA dispose que : S'il résulte des estimations que la valeur de la chose assurée
excède au jour du sinistre la somme garantie, l'assuré est considéré comme restant son propre
assureur pour l'excédent, et supporte, en conséquence, une part proportionnelle du dommage, sauf
convention contraire.
C'est à la date du sinistre qu'il convient d'apprécier la valeur du bien assuré. L'application de la règle
proportionnelle de capitaux (ou d'assiette de prime) se fera selon la formule suivante :
Indemnité = dommage x (valeur déclarée / valeur assurable)

2. Conventions contraires.
L'application de la règle proportionnelle est souvent ressentie comme une sanction par l'assuré qui se
voit insuffisamment garanti.
Le principe indemnitaire n'étant pas affecté par cette règle, il est possible d'apporter dans le contrat
divers aménagements permettant d'éviter les effets de la sous assurance :

DROIT DU CONTRAT D'ASSURANCE 37


a) Clause de report d'excédents
Lorsqu'une même police garantit plusieurs objets distincts, la règle proportionnelle joue, en principe,
article par article.
Toutefois, il est possible de prévoir dans la police une clause de réversibilité, ou report d'excédent, au
terme de laquelle l'excédent constaté sur les objets qui peuvent être surassurés peut être reporté sur
ceux qui sont sous assurés.
L'effet de la clause a pour effet de transférer au deuxième objet la surassurance constatée sur le
premier, évitant ainsi la sous assurance de ce dernier.
b) La clause de tolérance.
Le contrat peut prévoir que l'assureur renonce à invoquer purement et simplement la sous-assurance.
L'assureur peut renoncer également à invoquer une sous assurance qui n'excéderait pas une
proportion déterminée, par exemple 10 ou 20 %. Il s'agit d'une clause fréquente dans les contrats
d'assurance de chose.
Après sinistre, l'assureur peut aussi renoncer à invoquer la sous assurance, pour des raisons
commerciales, lorsqu'elle est minime.
c) La clause d'indexation ou risque variable.
Pour lutter contre l'érosion monétaire, le risque assuré est affecté d'un indice de base, tel que l'indice
du coût de la construction en matière d'assurance incendie, au jour de la conclusion du contrat.
A chaque échéance de prime, le montant du risque assuré, et le montant de la prime, sont réévalués en
fonction de cet indice, du moins si celui-ci varie de façon significative.
d) L'assurance au premier risque
Lorsqu'il y a plusieurs biens assurés, la police fixe un capital global, représentant le montant maximal
des dommages que pourrait causer un seul sinistre.
L'assuré obtient ainsi une garantie totale à concurrence de la somme assurée, alors que la totalité des
"existences" représente des capitaux bien supérieurs.
Ils peuvent également convenir d'une clause dite de "reconstitution de prime" aux termes de laquelle, si
le total des indemnités payées en une seule année d'assurance ne saurait excéder la somme assurée,
l'assuré peut conserver la garantie initiale en payant une prime complémentaire.
Enfin, dans l'assurance au premier risque absolu la prime peut n'être fixée que d'après le simple capital
garanti, sans déclaration d'existences, avec abandon de la règle proportionnelle de capitaux.
Toutefois, la sanction des articles 18 (fausse déclaration intentionnelle) et 19 (fausse déclaration non
intentionnelle demeure. Une application de règle proportionnelle de prime est donc possible en cas de
fausse déclaration sur le risque.
e) Assurances à risques et primes variables
Couramment utilisées pour l'assurance des stocks ou d'une flotte de véhicules (Police "flotte").
Assurance révisable, ou ajustable, en fonction de l'évolution des existences qu'il convient de déclarer
au fur et a mesure. (Déclaration d'aliments).

II. LES FRANCHISES

Il résulte de l'article 31 du Code CIMA que l'assuré peut rester obligatoirement son propre assureur
pour une somme ou une quotité déterminée, ou qu'il supporte une déduction fixée d'avance sur
l'indemnité du sinistre.
L’assureur impose parfois une franchise à l’assuré afin de l’inciter à prendre des précautions pour éviter
des sinistres ou pour en limiter les effets.

DROIT DU CONTRAT D'ASSURANCE 38


On distingue plusieurs modalités :
 la franchise simple (ou seuil d’intervention) selon laquelle l'assureur ne prend pas en charge les
sinistres inférieurs à un montant déterminé. Sont ainsi seuls garantis, les sinistres d'une
certaine importance. Ne sont donc pas garantis tous les petits sinistres qui ont pour effet
d'alourdir les coûts de gestion des assureurs. Elle a cependant l'inconvénient d'inciter l'assuré à
majorer le coût des sinistres, voire de le pousser à les aggraver.
 la franchise absolue, est une somme ou un pourcentage qui est déduit systématiquement de
tous les sinistres. En principe, les franchises sont opposables aux tiers et aux victimes exerçant
l'action directe, sauf en matière d'assurance obligatoire de construction ou du risque
automobile. Dans ces deux derniers cas, l'assureur peut cependant récupérer sa franchise
auprès de l'assuré.

CHAP VIII/ LA SUBROGATION DE L'ASSUREUR


APRES PAIEMENT DE L'INDEMNITE
La subrogation légale découle du principe indemnitaire d'ordre public de l'article qui s'oppose à ce que
le contrat d'assurance puisse être une source d'enrichissement par l'assuré lésé dans la mesure où il
pourrait réclamer son indemnisation à la fois à son assureur de dommage, en exécution du contrat, et à
l'auteur du dommage, selon les règles de la responsabilité.
Cette possibilité de recours, jouera d'ailleurs un rôle dans la détermination de la prime, puisque, dans
certains cas, l'assureur pourra récupérer tout ou partie de l'indemnité versée du fait du sinistre.
L'assureur de dommage pourra donc, selon les cas, et selon son intérêt, invoquer la subrogation dans
les droits de l'assuré qui lui est reconnu par le Code des Assurances, ou dans ceux de la victime, sur le
fondement du droit commun.
En revanche, l'assureur de personne, dont la prestation a un caractère forfaitaire est expressément
dépourvu de toute subrogation, sauf si cette prestation a un caractère indemnitaire.

SECTION I : SUBROGATION DANS LES DROITS DE L'ASSURE


La garantie due par l'assureur à l'égard de son assuré doit jouer même dans le cas où le dommage a
été causé par un tiers.
C'est même le grand intérêt de l'assurance de chose, que de permettre à l'assuré de revendiquer de
l'assureur la réparation de son dommage, sans avoir à supporter les frais et les vicissitudes d'un
recours judiciaire contre un éventuel responsable, et se heurter éventuellement à son insolvabilité.
Compte tenu du principe indemnitaire d'ordre public de l'article 31 du Code CIMA, l'assuré ne pourrait
cumuler le bénéfice de l'indemnité d'assurance, et d'une créance de responsabilité à l'encontre du tiers
responsable.
Par ailleurs, il est équitable que le véritable auteur du dommage, ou son assureur, conserve la charge
finale de la réparation. C'est pourquoi, bien que l'assureur ait perçu des primes en contrepartie de son
obligation de garantie, le code CIMA a reconnu à l'assureur une subrogation dans les droits de son
assuré qu'il a indemnisé, afin de lui permettre, et à lui seul, de recourir contre le tiers responsable.
L'assureur ne peut recourir personnellement contre l'auteur du dommage puisqu'il ne subit, en principe,
aucun préjudice du fait de devoir indemniser son assuré. En effet, cette prestation trouve sa cause
dans le contrat d'assurance, et sa contrepartie dans la perception des primes. C'est pourquoi, très tôt,

DROIT DU CONTRAT D'ASSURANCE 39


les polices avaient inséré des clauses de subrogation conventionnelles au profit de l'assureur après
paiement de l'indemnité.
Le code CIMA a consacré cette pratique, notamment à son article 42 d'où il résulte que :
L'assureur qui a payé l'indemnité d'assurance est subrogé, jusqu'à concurrence de cette indemnité,
dans les droits et actions de l'assuré contre les tiers qui ont causé le dommage ayant donné lieu à la
garantie de l'assureur.

SECTION II - LES CONDITIONS DE LA SUBROGATION


I. LE PAIEMENT PREALABLE DE L'INDEMNITE
La subrogation légale dans les droits de l'assuré intervient de plein droit au moment du règlement de
l'indemnité.
C'est le paiement de l'indemnité qui donne naissance à la subrogation légale dans les droits de
l'assuré.
Il suffit donc à l'assureur de prouver son paiement par tout moyen : accusé de réception de l'assuré,
quittance, voire même débits bancaires....
II. L'INDEMNITE DOIT ETRE PAYEE EN VERTU DU CONTRAT D'ASSURANCE
Il peut arriver que l'assureur paye, à titre commercial, ou par erreur, une indemnité sans que celle ci soit
due en vertu de son contrat d'assurance, notamment si le sinistre n'est pas garanti par le contrat.
Le recours subrogatoire de l'assureur sera alors, en principe, irrecevable sur le fondement de l'article
42 du Code CIMA.
C'est pourquoi, en cas de contestation sur la recevabilité de son recours subrogatoire, il appartient à
l'assureur de produire intégralement son contrat d'assurance, dans lequel figure son obligation de
paiement.
III. LA SUBROGATION EST LIMITEE AU MONTANT DE L'INDEMNITE VERSEE EN VERTU DU
CONTRAT
Dans le cas où l'assureur a pu n'indemniser que partiellement son assuré, soit que le montant de sa
garantie soit plafonnée dans la police, soit qu'il y ait eu application d'une clause de découvert ou de
franchise, soit qu'il y ait eu sanction de réduction proportionnelle de prime ou de capitaux, l'assuré
conserve son recours contre le tiers responsable pour la partie de son dommage non pris en charge
par son assureur.
L'assureur et l'assuré peuvent donc exercer conjointement leur recours contre ce tiers responsable, et
le problème se pose de savoir qui doit supporter l'insolvabilité partielle du tiers, si celui ci ne peut
supporter la totalité de la charge du sinistre.
En vertu de l'adage "on ne subroge pas contre soi même", on doit admettre que l'assuré doit être payé
par préférence à l'assureur qui lui a promis sa garantie, en cas de d'insolvabilité partielle de l'auteur du
dommage.
SECTION III - LES EFFETS DE LA SUBROGATION
I. L'ASSUREUR SUBROGE EXERCE L'ACTION EN RESPONSABILITE DE L'ASSURE
1. Elle permet donc à l'assureur d'agir, es qualité de subrogé, contre le tiers responsable pour obtenir le
remboursement de l'indemnité versée, dans les mêmes conditions qu'aurait pu le faire l'assuré. Elle n'a
donc d'intérêt que si une action en responsabilité est envisageable à l'encontre du tiers responsable du
dommage. L'assureur peut donc se voir opposer le partage de responsabilité entre l'assuré victime et le
tiers responsable, et ne peut, dans ce cas, que recourir partiellement contre ce dernier.
2. Les règles de compétence et de prescription sont donc celles de l'action principale de l'assuré.

DROIT DU CONTRAT D'ASSURANCE 40


3. Si le tiers responsable indemnise ultérieurement l'assuré, l'assureur se trouve dépourvu de sa
subrogation à son encontre. Il ne peut donc que réclamer à son assuré le remboursement de
l'indemnité qu'il lui a versée.
II. L'ASSUREUR EST DECHARGE DE SON OBLIGATION DE GARANTIE LORSQU'IL NE
PEUT PLUS BENEFICIER DE LA SUBROGATION PAR LE FAIT DE L'ASSURE.
Si, par son fait, l'assuré ne permet pas à la subrogation de s'opérer au profit de son assureur, celui ci
se trouve déchargé.
En effet, Il résulte de l'article 42, 2ème alinéa du code CIMA que : L'assureur peut être déchargé de tout
ou partie de sa garantie envers l'assuré, quand la subrogation ne peut plus, par le fait de l'assuré,
s'opérer en faveur de l'assureur.
Ce sera le cas en cas de remise de dette, ou de renonciation de l'assuré à son action en responsabilité,
sauf s'il s'agit d'une renonciation à recours convenue entre l'assuré et le tiers antérieurement à la
souscription du contrat.
Ce sera également le cas si l'assuré, par son fait, laisse s'éteindre par prescription l'action en
responsabilité dont il disposait à l'égard du véritable responsable des dommages.
Cette hypothèse se rencontrera fréquemment en matière de transport, où la prescription est très courte:
Ainsi, si l'assuré omet de prendre des réserves sur la lettre de voiture ou n'interrompt pas le délai de
prescription annale, privant ainsi l'assureur de sa possibilité de recours, il ne pourra demander à celui-ci
le paiement de l'indemnité correspondant au sinistre.
III. LA SUBROGATION NE JOUE PAS CONTRE CERTAINES PERSONNES.
La subrogation légale ne peut être exercée que contre "les tiers qui, par leur fait, ont causé le
dommage ayant donné lieu à la responsabilité de l'assureur".
1. l'assureur n'a aucun recours contre les enfants, descendants, ascendants, allés en ligne directe,
préposés, employés, ouvriers ou domestiques, et généralement tout personne vivant habituellement au
foyer de l'assuré, sauf le cas de malveillance commise par une de ces personnes.
En effet, l'assuré est le plus souvent civilement responsable de ces personnes, et il ne faut pas que
l'assureur prive d'effet la garantie en agissant contre celle ci.
L'article 32 du code CIMA relative aux dommages causés par les personnes ou biens dont l'assuré est
civilement responsable, dispose d'ailleurs que L'assureur est garant des pertes et dommages causés
par des personnes dont l'assuré est civilement responsable quelles que soient la nature et la gravité
des fautes de ces personnes, ou par des choses qu'il a sous sa garde.
Ces règles sont d'ordre public, mais les parties au contrat ont la possibilité de prévoir une clause selon
laquelle l'assureur garantit non seulement les biens de l'assuré, mais également la responsabilité
éventuelle d'un tiers qui peut les endommager, en renonçant à exercer contre lui son recours
subrogatoire.
2. Cette règle ne joue pas en cas de malveillance des personnes visées. Toutefois, l'assureur ne peut
alors conserver son recours que contre l'auteur de cette malveillance, mais non contre l'assuré qui peut
en être civilement responsable.
C'est ainsi que l'assureur d'un propriétaire ou d'un locataire peut s'interdire, dans le contrat
d'assurance, de recourir contre son locataire ou son propriétaire, et de leur assureur.
3. Enfin, à la suite d'un revirement de Jurisprudence, cette immunité est personnelle et ne bénéficie
qu'aux personnes visées par le texte et ne fait pas obstacle à l'exercice, par l'assureur, qui a indemnisé
la victime de son recours subrogatoire contre l'assureur de responsabilité de l'une de ces personnes.

DROIT DU CONTRAT D'ASSURANCE 41


CHAP IX / RESILIATION DU CONTRAT D’ASSURANCE
Le code CIMA permet à chaque partie de résilier unilatéralement le contrat d’assurance en fixant les
modalités de mise en œuvre ainsi que les exceptions à cette règle.
I. FACULTE DE RESILIATION PERIODIQUE
1. Principe de la résiliation
Le code CIMA prévoit dans le 2e alinéa de l'article 21 que, si la durée du contrat et les conditions de
résiliation sont fixées par la police, L'assuré à le droit de résilier le contrat à l'expiration d'un délai d'un
an, en envoyant une lettre recommandée à l'assureur au moins deux mois avant la date d'échéance.
Ce droit de résilier le contrat tous les ans doit être rappelé dans chaque police.
Ce droit appartient dans les mêmes conditions à l'assureur. Le délai de résiliation court à partir de la
date figurant sur le cachet de la poste.
Il peut être dérogé à cette règle dans les contrats individuels d'assurance maladie, pour les risques de
construction et pour les risques autres que ceux des particuliers (entreprises). Les dispositions de cet
article 21 ne sont pas applicables aux assurances sur la vie
2. Forme de la résiliation
Dans tous les cas où l'assuré a la faculté de demander la résiliation, il peut le faire à son choix, soit par
une déclaration faite contre récépissé au siège social ou chez le représentant de l'assureur dans la
localité, soit par acte extra judiciaire, soit par lettre recommandée, soit par tout autre moyen indiqué
dans la police.
II. FACULTE DE RESILIATION POUR CIRCONSTANCES EXCEPTIONNELLES
Cette faculté appartient aussi bien à l'assuré qu'à l'assureur. Elle existe dans toutes les branches
d'assurance.
1. Circonstances exceptionnelles.
D’autres cas de résiliation qui font l'objet de l'article 25 du Code CIMA, en cas de survenance d'un des
événements suivants :
 changement de domicile, permettant notamment la résiliation des contrats risques locatifs
immobiliers ;
 le changement des situations matrimoniales, qui suppose mariage, séparation de corps, divorce
ou de fait de l'un des époux ;

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 le changement de régime matrimonial, pouvant résulter également de la séparation de corps
entraînée par la séparation de biens ;
 le changement de profession, pour les risques garantis du fait de l'activité professionnelle ;
 la retraite professionnelle ;
 la cessation définitive d'activité professionnelle.
La survenance de l'un des événements précités n'ouvre de faculté de résiliation que pour les contrats
d'assurances qui ont pour objet la garantie de risques en relation directe avec la situation antérieure et
qui ne se retrouvent pas dans la situation nouvelle. Il doit donc exister une relation directe entre
l'événement et l'objet de la garantie.
2. Modalités de la résiliation
Forme de la résiliation : Aux termes de l'article 26 du Code CIMA la partie qui entend résilier un
contrat d'assurances pour circonstances exceptionnelles de l’article 25 doit adresser à l'autre partie une
lettre recommandée avec demande d'avis de réception indiquant la nature et la date de l'événement
qu'elle invoque et donnant toutes précisions de nature à établir que la résiliation est en relation directe
avec l'événement survenu.
Délai de la résiliation (Article 27 du code CIMA) : La date à partir de laquelle le délai de résiliation
est ouvert à l'assuré en raison de la survenance d'un des événements prévus à l'article 25 est celle à
laquelle la situation nouvelle prend naissance.
Toutefois, en cas de retraite professionnelle ou de cessation définitive d'activité professionnelle, le point
de départ du délai est le lendemain de la date à laquelle la situation antérieure prend fin.
Lorsque l'un quelconque des événements est constitué ou constaté par une décision juridictionnelle ou
lorsqu'il ne peut en être déduit d'effets juridiques qu'après une homologation ou un exequatur, la date
retenue est celle à laquelle cet acte juridictionnel est passé en force de chose jugée.
Ristourne de prime : L'assureur doit rembourser alors à l'assuré la partie de prime correspondant à la
période pendant laquelle le risque n'a pas couru, période calculée à compter de la date d'effet de la
résiliation.
III. LA POSSIBILITE DE RESILIATION APRES SINISTRE
La réalisation d'un sinistre peut donner à l'assureur la possibilité de résilier la police. L'article 23 du
Code CIMA prévoit expressément que dans le cas où une police prévoit pour l'assureur la faculté de
résilier le contrat après sinistre, la résiliation ne peut être faite que dans un délai de trois mois après
qu'il en ait eu connaissance et moyennant un préavis d'un mois à dater de la notification à l'assuré par
lettre recommandée, par acte extrajudiciaire ou par tout autre moyen.
La possibilité de résiliation après sinistre permet à l'assureur de se "dégager" d'un risque qui lui
apparaît plus lourd qu'il ne l'avait d'abord envisagé. Elle peut également intervenir à la suite d'un
sinistre d'origine douteuse, où l'assureur suspecte la mauvaise foi de l'assuré.
Elle peut d'ailleurs être suivie de l'offre d'un nouveau contrat à des conditions plus onéreuses ou
restrictives.
Elle est cependant valable, même si l'assuré n'est pas responsable du sinistre.
Mais, L'assureur qui, passé le délai d'un mois après qu'il a eu connaissance du sinistre, a accepté le
paiement d'une prime ou cotisation ou d'une fraction de prime ou cotisation correspondant à une
période d'assurance ayant débuté postérieurement au sinistre ne peut plus se prévaloir de ce sinistre
pour résilier le contrat.
Dans le cas prévu au premier alinéa de l’article 23, les polices doivent reconnaître à l'assuré le droit,
dans le délai d'un mois de la notification ou de la résiliation de la police sinistrée, de résilier les autres
contrats d'assurance qu'il peut avoir souscrits à l'assureur, la résiliation prenant effet un mois à dater de

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la notification à l'assureur.
Dans le cas prévu au premier alinéa ci-dessus, les polices doivent reconnaître à l'assuré le droit, dans
le délai d'un mois, de la notification de la résiliation de la police sinistrée, de résilier les autres contrats
d'assurance qu'il peut avoir souscrits auprès de l'assureur, la résiliation prenant effet un mois à dater de
la notification à l'assureur.
La faculté de résiliation ouverte à l'assureur et à l'assuré par application des deux précédents alinéas,
comporte restitution par l'assureur des portions de primes ou cotisations afférentes à la période pour
laquelle les risques ne sont plus garantis.
IV. RESILIATION POUR DEFAUT DE PAIEMENT DE PRIME
(Voir chapitre paiement de la prime )
V. CAS PARTICULIER DE LA RESILIATION EN CAS DE RETRAIT D’AGREMENT
1. Cessation des contrats en assurances de dommages (Article 325-11)
En cas de retrait de l'agrément prononcé à l'encontre d'une entreprise mentionnée au 2° de l'article
300, tous les contrats souscrits par elle cessent de plein droit d'avoir effet le quarantième jour à midi, à
compter de la publication au Journal Officiel et/ou dans un Journal d'annonces légales de la décision de
la Commission de contrôle des assurances prononçant le retrait. Les primes ou cotisations échues
avant la date de cette décision, et non payées à cette date, sont dues en totalité à l'entreprise, mais
elles ne sont définitivement acquises à celle-ci que proportionnellement à la période garantie jusqu'au
jour de la réalisation. Les primes ou cotisations venant à échéance entre la date de la décision et la
date de résiliation de plein droit des contrats ne sont dues que proportionnellement à la période
garantie.
2. Cessation des contrats : assurances vie (Article 325-12)
Après la publication au Journal Officiel et/ou dans un Journal d'annonces légales de la décision de la
Commission de contrôle des assurances prononçant le retrait de l'agrément accordé à une entreprise
mentionnée au 1° de l'article 300, les contrats souscrits par l'entreprise demeurent régis par leurs
conditions générales et particulières tant que la décision de la Commission de contrôle des assurances
prévue à l'alinéa suivant n'a pas été publiée au Journal Officiel et/ou dans un Journal d'annonces
légales, mais le liquidateur peut, avec l'approbation du juge-contrôleur, surseoir au paiement des
sinistres, des échéances et des valeurs de rachat. Les primes encaissées par le liquidateur sont
versées sur un compte spécial qui fait l'objet d'une liquidation distincte.
La Commission de contrôle des assurances, à la demande du liquidateur et sur le rapport du juge-
contrôleur, fixe la date à laquelle les contrats cessent d'avoir effet, autorise leur transfert en tout ou
partie à une ou plusieurs entreprises, proroge leur échéance, décide la réduction des sommes
payables en cas de vie ou de décès ainsi que des bénéfices attribués et des valeurs de rachat, de
manière à ramener la valeur des engagements de l'entreprise au montant que la situation de la
liquidation permet de couvrir.
Les dispositions des articles 325-3, 325-4 et 325-8 ne sont pas applicables tant que la Commission de
contrôle des assurances n'a pas fixé la date à laquelle les contrats cessent d'avoir effet, et le délai de
dix jours, prévu au premier alinéa de l'article 325-3, ne court qu'à compter de la publication de cette
décision au Journal Officiel et/ou dans un Journal d'annonces légales.

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CHAPITRE X/ COMPÉTENCES ET PRESCRIPTION
I. PRESCRIPTION BIENNALE OU QUINQUENNALE (Article 28)
Toutes actions dérivant d'un contrat d'assurance sont prescrites par deux ans à compter de
l'événement qui y donne naissance.
Toutefois, ce délai ne court :
1° en cas de réticence, omission, déclaration fausse ou inexacte sur le risque couru, que du jour où
l'assureur en a eu connaissance ;
2° en cas de sinistre, que du jour où les intéressés en ont connaissance, s'ils prouvent qu'ils l'ont ignoré
jusque-là.
Quand l'action de l'assuré contre l'assureur a pour cause le recours d'un tiers, le délai de la prescription
ne court que du jour où ce tiers a exercé une action en justice contre l'assuré ou a été indemnisé par ce
dernier.
La prescription est portée à cinq ans dans les contrats d'assurance sur la vie lorsque le bénéficiaire est
une personne distincte du souscripteur et, dans les contrats d'assurance contre les accidents atteignant
les personnes, lorsque les bénéficiaires sont les ayants droit de l'assuré décédé.
II. INTERRUPTION DE LA PRESCRIPTION (Article 29)
La prescription est interrompue par une des causes ordinaires d'interruption de la prescription et par la
désignation d'experts à la suite d'un sinistre.
L'interruption de la prescription de l'action peut, en outre, résulter soit de l'envoi d'une lettre
recommandée avec accusé de réception adressée par l'assureur à l'assuré en ce qui concerne l'action
en paiement de la prime et par l'assuré à l'assureur en ce qui concerne le règlement de l'indemnité.
III. COMPÉTENCES (Article 30)
Dans toutes les instances relatives à la fixation et au règlement des indemnités dues, le défendeur
(assureur ou assuré) est assigné devant le tribunal du domicile de l'assuré, de quelque espèce
d'assurance qu'il s'agisse, sauf en matière d'immeubles ou de meubles par nature, auquel cas le
défendeur est assigné devant le tribunal de la situation des objets assurés.
Toutefois, s'il s'agit d'assurances contre les accidents de toute nature, l'assuré peut assigner l'assureur
devant le tribunal du lieu où s'est produit le fait dommageable.

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