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La satisfaction du besoin de sécurité a toujours poussé l'être humain à adopter des méthodes de
protection et de prévention pour se prémunir contre divers périls qui pourraient l'atteindre durant son
existence. Parmi ces méthodes de gestion de l'aléa de la survenance du péril, nous avons l'opération
d'assurance qui n'est qu'un outil de la gestion des risques dont les origines remontent depuis la période
d'avant JC.
La notion d'assurance s'applique d'abord aux risques maritime. Le mot assurance est utilisé pour la 1 ère
fois en France dans un écrit de 1556. Bientôt apparaît un recueil d'usage maritime qui bien que
dépourvu de caractères officiels constitue un document précieux à l'époque : il s'agit du « Guide de la
mer » dont la plus ancienne édition date de 1607.
Certains auteur font remonter l'assurance au prêt à la grosse aventure pratiqué au moyen âge par les
banquiers et les armateurs : le banquier consentait une avance à l'armateur à titre de prêt pour faire
face au voyage avec stipulation qu'en cas d'arrivée à bon port, le remboursement se ferait. Ce
remboursement était très élevé, c'était en faite une opération de crédit assorti d'un pari que le navire et
la cargaison arriverait à bon port.
En Afrique, la solidarité entre membre d'une même communauté (famille, village, ethnie etc.) a toujours
existé dans la plupart des cultures. Cette entraide entre individu s'effectuait sous la forme de soutien
lors des évènements sociaux heureux comme malheureux, lors des périodes où la conjoncture était
difficilement supportable (sécheresse, épidémies etc.). Ces actions, bien que ne répondant pas à
l'ensemble des critères d'une opération d'assurance présente déjà les bases nécessaires à cette
technique : la mutualité et l'aléa.
Le service toujours recherché est la limitation des conséquences des dommages ou pertes subies en
cas de survenance d'un événement malheureux. Ceci a entraîné l'émergence d'une catégorie de
personnes physiques ou morales (Assureurs) à se porter garant auprès des acteurs économiques en
promettant de supporter à leur place, tout ou partie des conséquences pécuniaires des évènements
malheureux qui peuvent survenir. Ce service n'est donc qu'une promesse.
L'évolution de ces accords complexes a donné naissance aux produits commercialisés par les
entreprises d'assurance, sous la forme d'un package de garanties, souvent à prendre ou à laisser. C'est
pourquoi, on parle souvent de contrats d'adhésion, notamment à l'égard des particuliers.
Parmi les risques, les coups nombreux et varié que le destin suspend sur les richesse et sur la vie des
Cette prévention des risques est le complément indispensable de l'assurance et c'est lorsque la
prévention ne suffit pas qu'il faut envisager l'assurance.
La théorie d'assurance est fondée sur les principes mutualistes. Elle élimine le hasard en faisant appel
au concours de tous pour remédier aux malheurs d'un seul. Parmi les définitions de l'assurance on
pourrait retenir la suivante :
L'assureur apparaît donc comme un intermédiaire, un gérant de la mutualité des assurés. Plus
simplement on peut dire que l'assurance c'est le transfert d'un risque d'une personne « assuré » vers
une autre « assureur » qui organise l'ensemble des risques qu'il accepte en une mutualité, cette
mutualité est statistiquement organisée.
L'assurance et l'épargne :
envisagée sous cet angle l'assurance apparaît comme une forme collective d'épargne. Toutefois
l'assurance et l'épargne individuels ne rendent pas les mêmes services.
L'épargne est individuelles alors que l'assurance est collective. L'assurance est donc plus puissante
que l'épargne pour protéger l'individu contre les coups du sort.
Epargne et assurance sont de même nature économique, il s'agit dans les deux cas de renoncer à
l'utilisation d'un pouvoir d'achat immédiat pour en disposer ultérieurement soit librement soit pour
compenser un événement malheureux, elle postule donc toutes deux la conservation d'un pouvoir
d'achat.
les sociétés d'assurance ne sont pas de simples entreprises qui fonctionnent uniquement en vue du
profit. Elle sont dépositaire d'une épargne, celle des assurés dont elle doit à tout prix garantir
l'intégralité, c'est ce qui justifie la réglementation des opérations d'assurance institué par les pouvoirs
publics dont le plus ancien texte d'inspiration française est le Decret – loi du 14 juin 1938.
Il vise à instituer une saine gestion technique économique et morale de l'entreprise d'assurance.
La réglementation des activités d'assurance se justifie donc par la protection des assurés et
bénéficiaire de contrat. La nécessité de cette protection des intérêts des assurés et bénéficiaires de
Au plan financier, l'assureur dispose de moyens de se défendre sans commune mesure avec
l'assuré ;
Au plan technique, l'assurance est un produit immatériel moyennant paiement d'une prime,
l'assuré se fait promettre par l'assureur un prestation pécuniaire en cas de réalisation du risque. Or
plusieurs incertitude s'attachent au respect de cette promesse en particulier l'assureur devra
prévenir tout risque d'insolvabilité et être en mesure d'honorer à tout moment ses engagements ;
du point de vue juridique, le contrat d'assurance est un contrat d'adhésion l'assuré signe un
document dont il ne peut pas toujours mesurer la portée des clauses, il importe donc que le contrat
ne soit pas vidé de sa substance par les dites clauses.
Ainsi, pour favoriser un impact positif sur le développement économique par le biais des
investissements et surtout pour renforcer la protection des assurés, des bénéficiaires des contrats et
des victimes de dommages ; l'exercice de l'assurance est réglementé par les États avec souvent une
législation spécifique à ce secteur.
A ce titre, les pays membre de la CIMA (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, République Centrafricaine, de
la République du Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Mali, Niger, Sénégal, Tchad, Togo, Guinée Équatoriale,
République Fédérale Islamique des Comores), ont adopté le code des assurances par annexe au
Traite instituant une organisation intégrée de l'industrie des assurances dans les États africains, le 10
juillet 1992. Ce code des assurances régit les contrats d'assurances souscrit dans les pays membres
de la CIMA.
Étant d'abord une convention entre des parties, le contrat d'assurance est réglementé par le droit
commun des obligations et par les textes spécifiques au secteur. Il convient donc, de présenter ces
différentes bases juridiques qui constitueront nos principales références.
Le contrat d’assurance comme tout contrat de nature civile ou commerciale est d’abord soumises aux
règles du droit commun (civil et commercial) des obligations et ensuite des règles spéciales constituées
notamment du code des assurances des États membres de la CIMA ainsi que ses textes d’application
qui viennent s’ajouter à ces dispositifs du droit commun.
Le traité instituant une organisation intégrée de l'industrie des assurances dans les États Africains de la
Zone Franc dit traité CIMA (Conférence Inter-africaine des Marchés d'Assurance) est né de la volonté
des États signataires d'assainir leurs marchés d'assurances, mais également, d'une longue expérience
de vie communautaire en matière d'assurances qui remonte en 1962 avec la création de la Conférence
Internationale des Contrôles d'Assurance (C.I.C.A.).
Le traité CIMA crée au plan institutionnel : un Conseil des Ministres en charge du secteur des
assurances; une Commission Régionale de Contrôle des Assurances (CRCA) et un Secrétariat
Général. Il est annexé à ce traité un code des assurances dit code CIMA. Ce code constitue la
réglementation unique qui remplace les réglementations nationales en matière d'assurances dans les
États Africains de la Zone Franc depuis le 15 Février 1995.
Le code vise à réaliser un équilibre entre les intérêts des assurés à qui une meilleure protection est
assurée, et ceux des assureurs qui jusque là sont restés seuls maîtres dans la relation contractuelle.
En outre, il pose les bases d'une maîtrise du secteur, devant se traduire par un équilibre technique,
financier et économique de l'industrie des assurances, il comprend six (6) livres :
I. LIVRE I : LE CONTRAT D'ASSURANCE
Ce livre édicte les règles communes aux assurances de dommage non maritime, aux assurances de
personnes et aux contrats de capitalisation. Il reprend en les améliorant les dispositions des lois
antérieures sur le contrat d'assurance. Auparavant la loi sur le contrat d'assurance n'étant pas unifié au
niveau des états dont certains continuaient à appliquer la loi du 13 juillet 1930 alors que d'autres pays
ont modernisé cette loi en la codifiant.
Il traite dans son titre I les règles communes applicables aux assurances dommages et aux assurances
de personnes notamment :
les dispositions générales communes ;
la conclusion et la preuve du contrat d'assurance : Forme et transmission des polices ;
les obligations de l'assureur et de l'assuré ;
les compétences et prescription.
Le titre II est consacré aux règles relatives aux assurances de dommages non maritimes tels que les
assurances contre l’incendie, les assurances de responsabilité et les assurances des risques agricoles,
après avoir préciser les dispositions générales qui leurs sont spécifiques.
Les règles applicables aux assurances de personnes et aux contrats de capitalisation sont présentées
par le titre III.
Les assurances de groupe et les dispositions transitoires sont font respectivement l'objet des titres IV et
V du code CIMA.
Selon les règles de classification juridiques du droit commun, le contrat d’assurance peut revêtir
différents caractères découlant de sa nature et des obligations des parties.
I. LE SOUSCRIPTEUR :
Le souscripteur c’est la personne physique ou morale qui s’engage juridiquement avec l’assureur et qui
signe le contrat d'assurance ou l'adhésion à ce contrat. Il est de ce fait est redevable du paiement de la
prime et conserve le droit de résilier le contrat.
Toutefois, toute personne intéressée au contrat (bénéficiaire par exemple) peut se substituer au
souscripteur pour payer la prime (art. 72).
En assurance de personne, il lui revient de désigner le ou les bénéficiaires de la prestation de
l’assureur, il est aussi titulaire des droits sur l’épargne réaliser dans le cadre de son contrat.
Il est parfois à distinguer de l'assuré ou du bénéficiaire (Cas d’une entreprise qui souscrit un contrat
d’assurance au profit de ses employés).
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« Article 5 : mandat assurance pour compte
L'assurance peut être contractée en vertu d'un mandat général ou spécial ou même sans mandat, pour le compte d'une
personne déterminée.
Dans ce dernier cas, l'assurance profite à la personne pour le compte de laquelle elle a été conclue, alors même que la
ratification n'aurait lieu qu'après le sinistre.
L'assurance peut aussi être contractée pour le compte de qui il appartiendra.
La clause vaut tant comme assurance au profit du souscripteur du contrat, que comme stipulation pour autrui au profit du
bénéficiaire connu ou éventuel de ladite clause.
Le souscripteur d'une assurance contractée pour le compte de qui il appartiendra est seul tenu au paiement de la prime
envers l'assureur ; les exceptions que l'assureur pourrait lui opposer sont également opposables au bénéficiaire du contrat,
quel qu'il soit. »
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II. L'ASSURÉ
C’est la personne qui encourt le risque garanti par le contrat d'assurance, qu'il s'agisse d'un risque
pouvant l'atteindre physiquement (décès, maladie ou accident) ou pouvant atteindre son patrimoine. En
d’autres termes, c'est celui dont le patrimoine, l'activité ou la vie sont l'objet de la couverture du contrat
d'assurance.
L’assuré doit donner son consentement par écrit à l’assurance en cas de décès souscrit sur sa tête (art
59).
Exemples : En assurance de responsabilité civile, c'est le responsable qui est assuré. En assurance
vie, c'est la personne dont le décès ou la survie entraîne le versement du capital ou de la rente prévue
dans le contrat.
L'assuré n'est pas obligatoirement le souscripteur du contrat, ni le bénéficiaire, ni celui qui paie la
cotisation. Il faut donc vérifier dans le contrat la définition de l'assuré.
III. LE BÉNÉFICIAIRE
Personne physique ou morale désignée par le souscripteur d'un contrat d'assurance de personnes pour
être le bénéficiaire de l'indemnité, du capital ou de la rente garanti au titre du contrat.
C'est celui qui en vertu d'une stipulation pour autrui devient le bénéficiaire de l'indemnité en cas de
IV. L'ASSUREUR
C’est la personne morale qui s'engage à couvrir un risque moyennant le paiement d'une somme
déterminée par contrat. C’est à lui que revient la charge de gestion de la masse de primes ou de
cotisations collectées. Son obligation principale est le règlement de l’indemnité en cas de réalisation du
risque couvert.
Le code des assurances impose aux entreprises d'assurance de la zone CIMA d'être constituées sous
forme soit de société anonyme, soit de société d'assurance mutuelle.
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ARTICLE 301 : FORMES DES SOCIÉTÉS D'ASSURANCE (Modifié par Décision du Conseil des Ministres du 04/04/2000)
« Toute entreprise d’assurance d'un Etat membre mentionnée à l'article 300 doit être constituée sous forme de société
anonyme ou de société d'assurance mutuelle.
Toutefois une société d’assurance ne peut se constituer sous la forme d’une société anonyme unipersonnelle.
Une entreprise étrangère ne peut pratiquer sur le territoire d'un Etat membre l'une des opérations mentionnées à l'article
300 ou des opérations de réassurance que si elle satisfait aux dispositions de la législation nationale dudit État. »
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Les sociétés anonymes d'assurance sont soumises pour l'essentiel, tant en ce qui concerne leur
constitution que leur fonctionnement, au droit commun des sociétés commerciales. Certaines règles
spécifiques s'appliquent toutefois à ces sociétés : le montant du capital social doit être au moins égal à
francs CFA un milliard (1.000.000.000) ; elles ne peuvent commencer leurs opérations qu'après avoir
obtenu un agrément administratif.
Les sociétés d'assurance mutuelles se distinguent des sociétés anonymes, non par la mutualisation
des risques, qui est inhérente à toute opération d'assurance, mais par le fait que les assurés,
regroupés sur une base socioprofessionnelle afin d'élaborer leur propre assurance, sont les seuls
détenteurs de l'entreprise. L'adhérent est à la fois sociétaire et assuré.
Les sociétés d'assurance mutuelles, de par la loi, ont un objet non commercial et fonctionnent sans
capital social. Le capital est remplacé par un fonds d'établissement constitué par les apports des
sociétaires ou par emprunt et d'un montant au moins égal à francs CFA huit cent millions
(800.000.000). Les statuts des sociétés d'assurance mutuelles peuvent prévoir soit la distribution des
excédents aux sociétaires, soit la mise en réserve de ces excédents qui viennent alors alimenter les
fonds propres.
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Augmentation du niveau minimum du capital social des sociétés anonymes d’assurances et des fonds
d’établissement des sociétés d’assurances mutuelles
Par règlement N°0001/CIMA/PCMA/CE/SG/2007 modifiant et complétant les articles 329-3 et 330-2 du code des assurances
relatifs au capital social des sociétés anonymes d’assurances et au fonds d’établissement des sociétés d’assurances
mutuelles, le Conseil des Ministres des Assurances (CMA), réuni le 5 avril 2007 à Lomé (République Togolaise), a décidé de
procéder à l’augmentation du niveau minimum :
• du capital social nécessaire à l’activité des sociétés anonymes d’assurance, en le portant de 500 millions de FCFA à 1
milliard de FCFA et
• du fonds d’établissement des sociétés mutuelles, en le portant de 300 millions de FCFA à 800 millions de FCFA.
Cette augmentation vise à :
Le contrat d'assurance est un contrat consensuel qui devient parfait par l'accord des parties sur :
la nature du risque assuré et ses conditions de garantie.
le montant de la prime à la charge de l'assuré.
la prestation due par l'assureur en cas de réalisation du risque.
Compte tenu de ce que le contrat d'assurance est souvent un contrat d'adhésion il importe de protéger
l'assuré par une information sur le contrat proposé par l'assureur. Aussi, afin d'assurer l'équilibre
technique de l'opération d'assurance, et de protéger la mutualité qu'il représente, il convient également
que l'assureur soit informé le plus exactement possible sur le risque qu'il prend à sa charge.
1. L'information préalable de l'assureur par l'assuré
L'assureur doit pouvoir apprécier le risque dont il lui est demandé la prise en charge, et obtenir toute
information utile de l'assuré, afin de lui permettre de savoir s'il accepte le principe de sa garantie, de
fixer des conditions et des restrictions de garantie, et de fixer le montant de la prime.
Il appartient à l'assuré de faire preuve de bonne foi dans l'information due à son assureur.
En pratique, l'assureur sera éclairé, d'une part, par la proposition d'assurance qui lui est présentée par
l'assuré, et d'autre part, par les questions qu'il sera amené à lui poser dans un questionnaire.
- La proposition d'assurance de l'assuré
la proposition d'assurance est un document par lequel le futur souscripteur demande une garantie
d'assurance pour les risques qu'il déclare. C'est un imprimé préétabli par l'entreprise d'assurances et
remis au client par l'intermédiaire d'assurance.
Il s'agit d'une intention de contracter, émanant du futur souscripteur, lequel demeure libre de la retirer
tant que l'assureur ne l'a pas acceptée.
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L'Article ARTICLE 6 du code CIMA mentionne bien :
« ......... La proposition d'assurance n'engage ni l'assuré, ni l'assureur ; seule la police ou la note de couverture constate leur
engagement réciproque. ...... »
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S'agissant des assurances sur la vie le remboursement de la provision mathématique est prévu comme
sanctions en cas de fausse déclaration intentionnelle.
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ARTICLE 67 : REMBOURSEMENT DE LA PROVISION MATHÉMATIQUE
Dans le cas de réticence ou fausse déclaration mentionné à l'article 18, dans le cas où l'assuré s'est donné volontairement et
consciemment la mort au cours du délai mentionné à l'article 66 ou lorsque le contrat exclut la garantie du décès en raison de
la cause de celui-ci, l'assureur verse au contractant ou, en cas de décès de l'assuré, au bénéficiaire, une somme égale à la
provision mathématique du contrat.
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- l'application de la règle proportionnelle de taux de prime, s'il n'y a pas de mauvaise foi (Article 19
du Code CIMA).
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ARTICLE 19 : FAUSSE DÉCLARATION NON INTENTIONNELLE
L'omission ou la déclaration inexacte de la part de l'assuré dont la mauvaise foi n'est pas établie n'entraîne pas la nullité de
l'assurance.
Si elle est constatée avant tout sinistre, l'assureur a le droit soit de maintenir le contrat, moyennant une augmentation de
prime acceptée par l'assuré, soit de résilier le contrat dix jours après notification adressée à l'assuré par lettre recommandée
ou contresignée, en restituant la portion de la prime payée pour le temps où l'assurance ne court plus.
Dans le cas où la constatation n'a lieu qu'après un sinistre, l'indemnité est réduite en proportion du taux des primes payées
par rapport au taux des primes qui auraient été dues, si les risques avaient été complètement et exactement déclarés.
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Toutefois, l'article 7 du Code CIMA précise que lorsque, avant la conclusion du contrat, l'assureur a
posé des questions par écrit à l'assuré, notamment par un formulaire de déclaration du risque ou par
tout autre moyen, il ne peut se prévaloir du fait qu'une question exprimée en termes généraux n'a reçu
qu'une réponse imprécise.
L'assuré n'est donc pas tenu de répondre à une question qui ne lui est pas posée.
2. L'information préalable de l'assuré par l'assureur
L'information préalable de l'assuré est d'une importance fondamentale lors de la souscription d'un
contrat d'assurance, compte-tenu de sa complexité. L'assuré doit être en mesure de connaître avec
exactitude les conditions dans lesquelles il est garanti par l'assureur.
L'obligation d'information relève des principes de loyauté et de bonne foi qui président à toute relation
contractuelle, notamment entre un professionnel et un consommateur.
Le défaut d'information sera sanctionné par l'inopposabilité à l'assuré de toute clause restrictive de
garantie dont l'assureur ne prouvera pas qu'elle ait été portée à la connaissance de l'assuré
préalablement à la souscription du contrat.
Cette obligation d'information se double d'une obligation de Conseil, qui peut engager la responsabilité
de l'assureur en cas d'inexécution.
Une clause d'exclusion de garantie doit avoir été portée à la connaissance de l'assuré au moment de
son adhésion à la police, ou tout au moins, antérieurement à la réalisation du sinistre, pour lui être
opposable.
Les clauses qui restreignent ou excluent directement la garantie doivent donc figurer dans la Police en
caractères particulièrement apparents, se détachant, par leur graphisme, du reste du texte (grosseur,
titre mis en évidence, couleur différente).
Selon la formulation de l’exclusion on Distinction l’exclusion directe et de l’exclusion indirecte.
L'exclusion directe de risque est celle qui est expressément visée dans la police. Il s’agit par exemple
des formulations de type "tous risques, sauf…"
L'exclusion indirecte est celle qui résulte de l'absence de condition de garantie. Tout ce qui n'est pas
précisément prévu dans la garantie est non assuré ou est exclu indirectement.
- L'exclusion doit être limitée :
L'exclusion de risque ne doit pas avoir pour effet de priver de son efficacité la garantie contractuelle
pour le risque concerné :
Elle ne saurait aboutir, sans retirer son objet au contrat d'assurance, à annuler dans sa totalité la
garantie stipulée:
Elle ne doit pas permettre à l'assureur de reprendre insidieusement d'une main la garantie qu'il avait
ouvertement accordée de l'autre.
La preuve de l'exclusion de risque
C'est à l'assuré, qui réclame l'exécution du contrat d'assurance, de rapporter la preuve que les
conditions de fait ouvrant droit à la garantie sont réunies.
Une fois établi que le sinistre entre bien dans les conditions de garantie du contrat, c'est à l'assureur
qui invoque une exclusion de risque de "démontrer la réunion des conditions de fait de cette exclusion"
pour se prétendre libérer de son obligation de garantie.
La charge de la preuve revient, selon qu’il s’agit le cas d’une exclusion directe ou d’une exclusion
indirecte, à l’assureur ou à l’assuré.
Effets de l'exclusion de risque
L'exclusion du risque assuré entraîne une non assurance. La garantie n'est due ni à l'assuré, ni à la
Le contrat d'assurance étant un acte juridique, il appartient aux parties d'en rapporter la preuve. Seule
la police ou la note de couverture constate l'engagement réciproque de l'assuré et de l'assureur. Les
documents contractuels sont essentiellement constitués de la police (conditions générales, conditions
particulières, avenant, intercalaires) et de la note de couverture.
1. La police d'assurance
A – Le contenu de la police :
Il résulte de l'article 8 du code CIMA que Les polices d'assurance doivent indiquer :
les noms et domiciles des parties contractantes ;
la chose ou la personne assurée ;
la nature des risques garantis ;
le moment à partir duquel le risque est garanti et la durée de cette garantie ;
le montant de cette garantie;
la prime ou la cotisation de l'assurance et ses conditions de paiement ;
les conditions de la tacite reconduction, si elle est stipulée;
les cas et conditions de prorogation ou de résiliation du contrat ou de cessation de ses effets ;
les obligations de l'assuré, à la souscription du contrat et éventuellement en cours de contrat,
en ce qui concerne la déclaration du risque et la déclaration des autres assurances couvrant les
mêmes risques ;
les conditions et modalités de la déclaration à faire en cas de sinistre ;
le délai dans lequel les indemnités sont payées ;
pour les assurances autres que les assurances contre les risques de responsabilité, la
procédure et les principes relatifs à l'estimation des dommages en vue de la détermination du
montant de l'indemnité ;
la prescription des actions dérivant du contrat d'assurance ;
les formes de résiliation ainsi que le délai de préavis.
Les clauses des polices édictant des nullités, des déchéances ou des exclusions ne sont valables que
si elles sont mentionnées en caractères très apparents.
Les polices des sociétés d'assurances mutuelles doivent constater la remise à l'adhérent du texte entier
des statuts de la société.
B – Les éléments constitutifs de la police :
Une Police d'assurance est un ensemble de documents qui se présente sous la forme d'imprimés. Elle
comprend les conditions générales, les conditions particulière, et éventuellement, les conditions
Spéciales, les Intercalaires.
Toute modification en cours de contrat est constatée par écrit via un document appelé Avenant.
- Les Conditions Générales :
Il s'agit d'un document type, décrivant le fonctionnement général du contrat d'assurance. Cet imprimé
comprend d'abord un ensemble de clauses communes à tous les contrats de cette catégorie passé par
l'assureur, et appelé Conditions Générales. Elles sont complétées par les Conditions Particulières.
- Les Conditions Particulières :
Ce document individualisent le contrat et comportent les indications exigées par la loi comme les
risques garantis, les conditions particulières de garantie, les exclusions de risques, les franchises, les
I. L'OBLIGATION DE DÉCLARATION :
L'assuré est tenu de déclarer tous les faits et toutes les circonstances connu de lui et qui sont de nature
à permettre à l'assureur d'apprécier les risques du contrat. Ceci avant la souscription du contrat et
aussi en cours de contrat.
1. Déclaration initiale du risque à la souscription :
Antérieurement à la rédaction de l'article 12 du code CIMA, l'assuré était obligé de déclarer toutes les
circonstances connues de lui qui sont de nature à faire apprécier par l'assureur les risques qu'il prend
en charge, c'était le système du questionnaire ouvert instauré par la loi française du 13 juillet 1930.
Dans ce système l'assuré était considéré comme la personne la mieux indiquée pour renseigner
l'assureur sur les caractéristiques du risque. Cependant ce système avait l'inconvénient de permettre à
l'assureur de contester la validité du contrat en se basant sur le faite que l'assuré a oublié de déclarer
ou bien a mal déclaré des circonstances déterminantes pour l'appréciation du risque quand bien même
aucune question à ce sujet ne lui a été posée.
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ARTICLE 18 : FAUSSE DÉCLARATION INTENTIONNELLE : SANCTIONS
Indépendamment des causes ordinaires de nullité, et sous réserve des dispositions de l'article 80, le contrat
d'assurance est nul en cas de réticence ou de fausse déclaration intentionnelle de la part de l'assuré, quand cette
réticence ou cette fausse déclaration change l'objet du risque ou en diminue l'opinion pour l'assureur, alors même
que le risque omis ou dénaturé par l'assuré a été sans influence sur le sinistre.
Les primes payées demeurent alors acquises à l'assureur, qui a droit au paiement de toutes les primes échues à
titre de dommages et intérêts.
Les dispositions du second alinéa du présent article ne sont pas applicables aux assurances sur la vie.
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I. PRINCIPE GENERAL
Selon l'article 13 du code CIMA le code CIMA, la prise d’effet du contrat est subordonnée au paiement
de la prime par le souscripteur.
A cet égard, il est interdit aux entreprises d’assurance, sous peine des sanctions prévues à l’article 312
du code CIMA, de souscrire un contrat d’assurance dont la prime n’est pas payée ou de renouveler un
contrat d’assurance dont la prime n’a pas été payée.
En ce qui concerne le lieu de paiement le code précise que la prime est payable au domicile de
l'assureur ou de l’intermédiaire dans les conditions prévues à l’article 541.
Par dérogation au principe général, un délai maximum de paiement de soixante jours à compter de la
date de prise d’effet ou de renouvellement du contrat est prévu peut être accordé au souscripteur, pour
les risques dont la prime du contrat excède quatre-vingt fois le SMIG annuel du pays de
localisation à l’exception des contrats des branches automobile, maladie et marchandises
transportées.
Toutefois, le souscripteur devra signer un engagement express à payer la prime du contrat avant
l’expiration du délai prévu. Lorsque l’engagement express de payer la prime est matérialisé par un effet
de commerce, le terme maximum stipulé ne peut excéder le délai de 60 jours ci-dessus.
A défaut de paiement de la prime dans le délai convenu, le contrat est résilié de plein droit. La portion
de prime courue reste acquise à l’assureur, sans préjudice des éventuels frais de poursuite et de
recouvrement.
Pour les contrats à tacite reconduction, à chaque échéance de prime, l’assureur est tenu d’aviser à la
dernière adresse connue, au moins quarante cinq jours à l’avance, l’assuré, ou la personne chargée
du paiement des primes, de la date d’échéance et du montant dont il est redevable.
Cet avis matérialisé par une lettre avec accusé de réception ou décharge devra rappeler que le
contrat sera résilié de plein droit si la prime de renouvellement n’est pas payée dans les délais
prévus à l’article 13.
I. DEFINITION DU SINISTRE
Le sinistre est un fait juridique, dont la preuve peut être rapportée par tout moyen. L'assureur ne saurait
donc imposer des modalités particulières de preuves (Existence d'effraction en matière de vol...). C'est
à l'assuré, qui revendique la garantie dudit sinistre, d'en rapporter la preuve.
Les obligations mises à la charge de l'assuré après la réalisation du sinistre doivent être expressément
mentionnées dans le contrat d'assurance, et acceptées librement entre les parties, telles que :
Prise de mesures de sauvetage et de limitation du sinistre
dépôt d'une plainte en cas de vol
Recours à un commissaire d'avarie en cas de sinistre transport
Fourniture d'un état estimatif de pertes détaillé
Autorisation d'examen médical de l'assuré en cas d'assurance contre les accidents corporels
Non immixtion dans la direction du procès, sauf si l'assuré y intérêt.
L'assureur peut être déchargé de tout ou partie de sa garantie envers l'assuré, quand la subrogation ne
peut plus, par le fait de l'assuré, s'opérer en faveur de l'assureur (Art. 42, du Code CIMA).
Il en en ainsi, notamment, lorsque l'assuré a consenti, sans accord de son assureur, une renonciation à
recours à l'encontre du responsable de son dommage, ou a laissé prescrire son action en réparation à
l'encontre de ce dernier.
1. Définition de la déchéance
Il appartient à l'assureur, débiteur de sa garantie, d'exécuter en toute bonne foi les obligations mises à
sa charge par le contrat d'assurance. Selon l'article 16 du code CIMA, lors de la réalisation du risque ou
à l'échéance du contrat, l'assureur doit exécuter dans le délai convenu la prestation déterminée par le
contrat et ne peut être tenu au-delà.
I. NATURE DE LA PRESTATION
L'obligation fondamentale de l'assureur est d'exécuter la prestation prévue par le contrat d'assurance
en cas de réalisation du sinistre.
La prestation due par l'assureur est déterminée par le contrat. Cette prestation peut consister au
versement d'une indemnité prévue au contrat.
Mais l'assureur peut être débiteur d'autres obligations, notamment des obligations de faire, telles que :
pourvoir, à ses frais, à la défense pénale ou civile ou de son assuré après un sinistre mettant en
jeu la garantie du contrat : défense-recours, protection juridique...
effectuer une mesure d'assistance : rapatriement, recherche de fuites, perte de clés...
reconstitution de médias ou d'archives après un sinistre...
La détermination du montant de l'indemnité due par l'assureur est en principe fixée de gré à gré entre
l'assuré et son assureur. Dans tous les cas, c'est à l'assuré de rapporter la preuve de l'existence de son
dommage. En cas de difficulté, la détermination de l'indemnité due pourra être apportée par une
expertise amiable ou judiciaire.
4. Preuve à la charge de l'assuré
Il résulte du droit commun que c'est à celui qui en revendique le bénéfice de la garantie, de rapporter la
preuve de la dette d'indemnité de l'assureur à son égard. En principe, C'est à l'assuré de rapporter la
preuve de l'obligation à la charge de son assureur.
3. Assurances de personnes
Dans les assurances de personnes, la somme assurée peut être forfaitaire, telle que déterminée par le
contrat. C'est ainsi que dans le cas d'une assurance-vie ou Invalidité, l'assureur versera au bénéficiaire
le capital prévu au contrat, soit en totalité, soit selon le pourcentage d'invalidité de l'assuré.
Au titre de la subrogation, l'alinéa 1 de l'article 57 du code CIMA précise que l'assureur, après paiement
de la somme assurée, ne peut être subrogé aux droits du contractant ou du bénéficiaire contre des
tiers, à raison du sinistre.
Toutefois, dans les contrats garantissant l'indemnisation des préjudices résultant d'une atteinte à la
personne, l'assureur peut être subrogé dans les droits du contractant ou des ayants droit contre le tiers
responsable, pour le remboursement des prestations à caractère indemnitaire prévues au contrat.
En effet l'alinéa 2 de l'article 57 du code CIMA dispose que lorsqu'il est prévu par le contrat, le recours
subrogatoire de l'assureur qui a versé à la victime une avance sur indemnité du fait de l'accident peut
être exercé contre la personne tenue à réparation dans la limite du préjudice subi par l'assuré et non
réparé par le tiers responsable.
Il s'agit de prestations directement fonction du préjudice subi par l'assuré, tel qu'une perte de
rémunération pendant un arrêt de travail, ou une perte d'emploi.
4. Assurances de dommages
L'assurance de dommages est soumise au principe indemnitaire. En aucun cas l'indemnité ne peut
excéder le montant du dommage. Le montant de la prestation est nécessairement proportionnel au
dommage effectivement subi. Le principe indemnitaire, d'ordre public, s'oppose à ce qu'un assuré
bénéficie d'un quelconque enrichissement par le biais d'un sinistre.
En effet, il résulte de l'article 31, du Code CIMA que l'assurance relative aux biens est un contrat
d'indemnité, à ce titre l'indemnité due par l'assureur à l'assuré ne peut pas dépasser le montant de la
chose assurée au moment du sinistre.
Le dommage peut être constitué par de la perte de la chose elle-même, ou d'une dégradation partielle
et/ou de pertes financières. Si la chose assurée est complètement détruite, l'assureur doit pourvoir à
son remplacement à concurrence de sa valeur d'assurance, qui est souvent sa valeur vénale.
L'évaluation de l'indemnité pose parfois un problème lorsque la chose assurée n'a été que partiellement
détruite, telle qu'une maison partiellement détruite par un incendie, une œuvre d'art détériorée par un
dégât des eaux, ou un véhicule automobile endommagé à l'occasion d'un accident de la circulation.
Selon le principe indemnitaire, l'indemnité due au titre de la remise en état de la chose sinistrée ne peut
pas excéder sa valeur vénale.
C'est à l'assuré de rapporter la preuve de la valeur de la chose sinistrée et de l'étendue de son
dommage, laquelle constitue le montant maxima de l'indemnité due par l'assureur. Il doit fournir un état
estimatif de pertes, avec ses justificatifs.
Il convient de déduire de l'indemnité la valeur dite de sauvetage ou de récupération du véhicule assuré,
sous réserve que l'assuré en bénéficie.
On désigne par « surassurance », les cas où la valeur d’assurance est supérieure à la valeur de la
chose objet du contrat. Deux cas sont à distinguer dans ce cas, la surassurance frauduleuse et la
Il y’a assurances cumulatives, lorsque plusieurs assureurs couvre un même risque par plusieurs
polices.
3. Les conditions des assurances cumulatives.
A la différence de la coassurance, où plusieurs assureurs couvrent une partie d'un même risque, il y a
"cumul" d'assurances lorsque plusieurs assureurs couvrent l'intégralité d'un même risque.
Il s'agit d'hypothèses relativement fréquentes, lorsque plusieurs contrats d'assurance contiennent des
garanties qui se recoupent : (assurance multirisque habitation et assurance scolaire ; garanties
souscrites par une société pour le compte de ses filiales et garanties souscrites par ces mêmes
filiales...).
Il résulte de l’article 34 du code CIMA que :
« Celui qui est assuré auprès de plusieurs assureurs par plusieurs polices, pour un même intérêt,
contre un même risque, doit donner immédiatement à chaque assureur connaissance des autres
assureurs.
L'assuré doit, lors de cette communication, faire connaître le nom de l'assureur avec lequel une autre
I. SOUS ASSURANCE
2. Conventions contraires.
L'application de la règle proportionnelle est souvent ressentie comme une sanction par l'assuré qui se
voit insuffisamment garanti.
Le principe indemnitaire n'étant pas affecté par cette règle, il est possible d'apporter dans le contrat
divers aménagements permettant d'éviter les effets de la sous assurance :
Il résulte de l'article 31 du Code CIMA que l'assuré peut rester obligatoirement son propre assureur
pour une somme ou une quotité déterminée, ou qu'il supporte une déduction fixée d'avance sur
l'indemnité du sinistre.
L’assureur impose parfois une franchise à l’assuré afin de l’inciter à prendre des précautions pour éviter
des sinistres ou pour en limiter les effets.