Vous êtes sur la page 1sur 42

INTRODUCTION A L’ASSURANCE ET

AUX BASES TECHNIQUES


SOMMAIRE

INTRODUCTION

CHAPITRE 1 : HISTORIQUE DE L’ASSURANCE

CHAPITRE 2 : L’OPERATION D’ASSURANCE

SECTION 1 : DEFINITIONS DE L’ASSURANCE

SECTION 2 : MECANISMES PROPRES A L’ASSURANCE

SECTION 3 : LES DIFFERENTS TYPES D’ASSURANCES

SECTION 4 : LES PROVISIONS TECHNIQUES

CHAPITRE 3 : LE RÔLE DE L’ASSURANCE DANS L’ECONOMIE D’UN PAYS

SECTION 1 : L’ASSURANCE ET LA PRESERVATION ET LE RENOUVELLEMENT DE


L’OUTIL ECONOMIQUE

SECTION 2 : L’ASSURANCE ET LE MECANISME DE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE

CHAPITRE 4 : LES OPERATIONS DE COASSURANCE ET DE REASSURANCE

SECTION 1 : LA COASSURANCE

SECTION 2 : LA REASSURANCE

CHAPITRE 5 : LA SOLVABILITE D’UNE ENTREPRISE D’ASSURANCE

SECTION 1 : LA COUVERTURE DES ENGAGEMENTS REGLEMENTES

SECTION 2 : LA MARGE DE SOLVABILITE

1
INTRODUCTION

Le besoin de protection est inné chez tout être humain. En effet, l’homme est tout le temps
confronté à des risques qui ont des causes objectives comme subjectives. Les causes
objectives sont celles qui sont indépendantes de toute action humaine. On distingue le cas de
force majeure qui procède de la nature (tempête, foudre, grêle,…) ou de la vie sociale (crise
économique, chômage…) et le cas fortuit, c'est-à-dire sans cause apparente mais dont
l’origine se rattache à une activité humaine (déraillement d’un train sans faute prouvée, bris
de la direction d’un automobile sans faute de construction ou d’entretien).

Les causes subjectives sont celles qui dépendent d’une action humaine. Si la victime a causé
elle-même le préjudice qu’elle subit elle n’a aucun recours contre un tiers responsable et ne
peut donc obtenir une réparation en l’absence d’assurance (blessure par maladresse, incendie
ou accident provoqué par la victime). Si un tiers a causé le dommage subi par la victime, celle-
ci possède un droit à réparation du fait de la responsabilité civile du tiers responsable.

Face à tous ces risques, divers remèdes sont utilisés par les hommes. On peut en citer
quelques uns :

 La prévention : qui est un moyen efficace de lutte contre la réalisation des risques
(vaccination, sécurité routière…).
 L’assistance (au sens général) est une aide postérieure à la réalisation du risque,
dispensée par les organisations charitables ou par l’Etat qui met en œuvre des
transferts sociaux, souvent à travers la Sécurité Sociale. C’est une action utile mais
souvent temporaire et limitée ;
 Le pari : qui se caractérise par son individualité. Il peut apporter un gain dû à la
chance mais pas un remède systématique au risque. Il ne doit pas être confondu avec
l’assurance qui repose sur la mutualité ;
 L’épargne : qui est un acte individuel de prévoyance en vue des besoins futurs. Il est
très souhaitable mais possède des limites : la lenteur de sa contribution et l’incapacité
à faire face aux grands risques ;
 L’assurance est le seul remède satisfaisant au risque car elle permet moyennant un
prélèvement modéré sur les revenus, de faire face à la plupart des événements
dommageables.

Mais la question qui se pose est de savoir en quoi et comment l’assurance constitue-t-elle un
remède satisfaisant pour se prémunir de tels risques ? Les développements qui vont suivre
devraient apporter une réponse précise à cette question.

2
En conséquence, ce cours introductif qui est articulé autour de cinq(5) chapitres a pour objectif
de donner aux étudiants les bases techniques de l’assurance afin de leur permettre de mieux
appréhender les mécanismes de fonctionnement de ce secteur financier non bancaire. A la
vérité, il s’agit là d’étudier la technique de l’assurance afin de faire ressortir les spécificités de
ce secteur d’activité.

CHAPITRE 1 : HISTORIQUE DE L’ASSURANCE

Il est clair que pour posséder une science il faut connaître son histoire. Toutefois, il semble
que la science de l’assurance échappe à cette règle puisque son histoire qui n’est pas
lointaine est à peu près ignorée.

L’assurance au sens moderne du terme apparait en Angleterre au début du 18ième siècle, puis
en France avec la création de la Chambre Générale des Assurances en 1754 (Assurance
incendie) puis de la Compagnie Royale d’assurances en 1787 (assurance incendie ;
assurance vie). Il faut cependant souligner que les formes d’assurance, à l’origine, sont des
méthodes de protection contre le risque antérieures à l’utilisation des lois de la statistique
dans le domaine.

Certains auteurs font remonter l’origine des assurances au prêt à la grosse aventure pratiqué
au Moyen Age par les banquiers et les armateurs. Le banquier consentait une avance à
l’armateur à titre de prêt pour faire face au voyage avec stipulation qu’en cas d’arrivée à bon
port le remboursement se ferait. Ce remboursement était très élevé. C’était, en fait, une
opération de crédit assorti d’un pari que le navire et la cargaison arriveraient à bon port.

En outre, dès le moyen Age, il existe des caisses d’entraide alimentées par les cotisations
annuelles des membres d’une collectivité : paroisse, corporations divers (ouvriers,
marchands, artistes). D’autres auteurs font encore remonter l’origine de l’assurance en Basse
Egypte en 4500 avant JC avec les tailleurs de pierres de cette contrée qui avaient constitué
une caisse d’entraide qui intervenait en faveur de ses membres victimes d’un événement
malheureux. Cette méthode est apparentée à l’assurance mais avec constitution d’une
mutualité non organisée.

Au 17ième siècle, le banquier italien Lorenzo Tonti invente le système de la tontine au sein
d’un groupement d’adhérents fermé et constitué pour une durée déterminée. Les primes
versées à l’origine sont capitalisées et produisent une somme qui est répartie, au terme, entre
les seuls survivants. Pour le banquier, il s’agit d’une simple opération financière sans risque
viager et pour chaque adhérent, un pari qui se rapproche de l’assurance si la mutualité est
assez organisée. Les tontines qui ont connu un grand succès au 18ième s. et au 19ième s. ont
généré les premières statistiques de mortalité (tables de mortalité de Deparcieux) qui ont

3
permis l’évolution des techniques actuarielles. Elles ont subsisté parallèlement à l’assurance
vie jusqu’à nos jours.

Par la suite une forme d’assurance vie voyait le jour malgré une opposition farouche des
religieux. On commençait alors à couvrir les esclaves qui représentaient une marchandise
précieuse. L’assurance contre les accidents est née au 18ième siècle (siècle des lumières)
avec le développement industriel. Du fait de l’ampleur des réparations liées à leur
responsabilité, les employeurs ont souscrit des assurances de Responsabilité Civile.
Aujourd’hui on assure « tout ».

Au fait, qu’est ce que l’Assurance ?

Parmi les risques, les coups nombreux et variés que le destin suspend sur les richesses et sur
la vie des hommes, il y en a quelques uns que ceux-ci savent parer ; il en est aussi
d’inévitables mais qu’ils savent réparer dans une certaine mesure.

La sagesse consiste toujours à éviter le mal par toutes les précautions possibles : c’est la
prévention du risque. Lorsque le mal est inévitable il faut alors en assurer la réparation :
c’est le but de l’assurance. Cette prévention des risques est le complément indispensable de
l’assurance et c’est au point même où la prévention ne suffit pas que commence l’assurance.
La théorie de l’assurance est fondée sur le principe mutualiste. Elle élimine le hasard en
faisant appel au concours de tous pour remédier au malheur d’un seul. Ainsi,
l’accomplissement d’une œuvre de solidarité postule-t-il la constitution d’une épargne
collective.

Le Commissaire contrôleur Maxime MALINSKI affirme qu’il ne connaît pas meilleure définition
de l’assurance que celle-ci :

« L’assurance est une application spéciale et particulièrement féconde du principe


d’association. L’homme cherche le secours de ses semblables pour supporter un fardeau trop
lourd. Il en résulte que sous quelque forme qu’elle soit réalisée, elle apparaît comme un
contrat conclu entre les assurés groupés en mutualité, d’une part, et l’assureur, d’autre part,
afin que celui-ci répartisse entre eux les pertes résultant des sinistres annuels. L’assureur
apparait donc comme un intermédiaire, un garant de la mutualité des assurés. ».

Plus simplement, on peut dire que l’assurance est le transfert d’un risque d’une personne
appelée « assuré » vers une autre appelée « assureur » qui organise l’ensemble des risques
qu’il accepte en une mutualité statistiquement organisée.

4
CHAPITRE 2 : L’OPERATION D’ASSURANCE

SECTION 1 : DEFINITIONS DE L’ASSURANCE

A l’origine « assurer » signifiait : mettre dans un état de sécurité ou de confiance.

Par la suite, le mot est devenu synonyme de « garantir par un contrat d’assurance ».

I. DEFINITION CLASSIQUE DE L’ASSURANCE

Selon le professeur HEMARD : « L’assurance est une opération par laquelle, une partie,
l’assuré, se fait promettre, moyennant une rémunération (la prime ou cotisation), pour
lui ou pour un tiers en cas de réalisation d’un risque, une prestation par une autre
partie, l’assureur, qui prenant en charge un ensemble de risques, les compense
conformément aux lois de la statistique »

II. DEFINITION DES STATUTS D’ELIZABETH I D’ANGLETERRE

L’assurance a été établie de sorte que la perte pèse légèrement sur beaucoup, plutôt que
lourdement sur peu.

III. EXTENSION A L’ASSURANCE D’EPARGNE

L’assurance d’épargne par laquelle l’assureur s’engage à rémunérer les sommes déposées en
compte par l’assuré, s’éloigne de la définition classique précédente.

C’est toutefois, un domaine essentiel de l’assurance actuelle.

IV. PRECISION SUR LA TERMINOLOGIE

IV.1) Le risque :

C’est un événement, le plus souvent dommageable (mais pas toujours), dont la survenance
est incertaine. On dit que le risque est un événement aléatoire. Toutefois, il peut s’agir d’un
événement de réalisation certaine mais à une date inconnue. C’est l’éventualité (de
survenance) de l’événement aléatoire qui est couvert par l’assurance. Nous pouvons noter
que le concept d’assurance ne peut être séparé de la notion de risque.

5
NB : Il convient de noter, à toutes fins utiles, que le mot risque peut avoir d’autres
significations :

 il désigne la personne ou la chose placée sous la garantie de l’assureur. Exemple une


usine assurée contre l’incendie constitue « un risque incendie » et on précise même
« un risque industriel » ;
 il désigne, en assurance Incendie, la classification des murs extérieurs ; on parlera de
premier risque pour un bâtiment construit en dur.

A-LES LIMITES DE L’ASSURANCE

 Tous les risques ne sont pas assurables. Pour qu’ils le soient, ils doivent présenter
certaines caractéristiques :

1- RISQUE FUTUR

 On ne peut assurer que les risques futurs, non encore réalisés. Un contrat d’assurance
ne peut indemniser que des dommages survenus après la date d’entrée en vigueur
des garanties. On ne peut déroger à cette règle que dans des cas très exceptionnels et
seulement pour les sinistres dont l’assuré n’a pas connaissance au moment de la
souscription du contrat : Conventions relatives à la garantie reprise du passé inconnu
en assurance de Responsabilité Civile ou en assurance Globale de Banque.

-2 RISQUE ALEATOIRE

 Pour être assurable, le risque doit être aléatoire, c'est-à-dire que sa réalisation ne doit
pas être certaine mais due au hasard ou qu’à tout le moins la date de sa réalisation ne
soit pas connue à l’avance (cas de l’assurance sur la vie humaine). Dans l’assurance
décès, l’élément aléatoire n’est pas la réalisation du risque mais la date à laquelle il se
réalisera.

-3 RISQUE NE DOIT PAS DEPENDRE DE LA SEULE VOLONTE DE L’ASSURE

 La réalisation du risque ne doit pas dépendre de la seule volonté de l’assuré. Il est


évident que l’assureur n’entend pas indemniser l’assuré qui met lui-même le feu au
local assuré. Le code CIMA stipule que << l’assurance ne répond pas des pertes et
dommages provenant d’une faute intentionnelle ou dolosive de l’assuré>>.
 Le cas du Suicide est cependant traité de façon particulière.
 Le suicide conscient de l’assuré est généralement exclu des garanties des contrats
Individuels accidents. Mais en ce qui concerne l’assurance Vie, le code CIMA stipule

6
que << l’assurance en cas décès est de nul effet si l’assuré se donne volontairement et
consciemment la mort au cours des deux premières années du contrat.>>.
 A contrario, plus de deux ans après la souscription du contrat, le suicide même
conscient de l’assuré est très généralement couvert par l’assureur.
 D’autre part, seule est exclue la faute intentionnelle de l’assuré lui-même. L’assureur
ne peut pas exclure de son contrat les conséquences des fautes intentionnelles des
tiers ni même, en responsabilité civile, celles des fautes intentionnelles des personnes
dont l’assuré doit répondre (enfants, personnel domestique, apprentis, salariés).

-4 RISQUES SUCEPTIBLES DE FORMER UNE MUTUALITE

 Pour être assurables, les risques doivent être susceptibles de former une mutualité.
L’assurance permet aux quelques malchanceux victimes d’un risque d’être indemnisés
des conséquences graves d’un évènement grâce aux cotisations versées par
l’ensemble des assurés, ces cotisations étant d’autant plus ajustées au coût réel du
risque que le nombre des cotisations est élevé.
 Une autre situation qui se prête mal à la mutualisation des pertes, c’est le cas où tous
les risques assurés, ou une grande partie d’entre eux peuvent se trouver sinistrés en
même temps. C’est la raison pour laquelle les assureurs excluent presque toujours les
risques de guerre et les risques atomiques de leurs contrats portant sur des
assurances terrestres. On retrouve une situation semblable dans l’assurance contre
les tremblements de terre.

-5 RISQUES DONT L’ASSURANCE N’EST PAS INTERDITE

 Pour être assurable, il faut encore que l’assurance de telle ou telle catégorie de risque
soit autorisée par les Pouvoirs Publics : les amendes pénales, l’assurance sur la tête
d’un mineur de moins de 12 ans, etc…..

B-LA DECLARATION DES RISQUES


La déclaration des risques est une obligation fondamentale de l’assuré. Son but est de
permettre à l’assureur de former son opinion sur le risque à garantir, dé déterminer le coût de
la garantie.
C’est pourquoi l’assuré est tenu :
- à la déclaration des risques lors de la conclusion du contrat,

- à la déclaration des aggravations de risques.

7
Ces obligations sont assorties de sanctions.
 La déclaration des risques lors de la conclusion du contrat

L’assuré doit répondre exactement aux questions posées par l’assureur dans le questionnaire
de la proposition d’assurance.
 La déclaration des aggravations de risques en cours de contrat

Les circonstances qui ont présidé à la conclusion du contrat peuvent s’aggraver au cours de
son exécution.
C’est pourquoi la loi oblige l’assuré à ‘’déclarer, en cours de contrat, les circonstances
nouvelles qui ont pour conséquence, soit d’aggraver les risques, soit d’en créer de nouveaux,
et rendent de ce fait inexactes ou caduques les réponses faites à l’assureur’’ dans le
questionnaire initial
 Les sanctions du non-respect par l’assuré de ses obligations en matière de
déclaration des risques

– L’assuré est de mauvaise foi


Les conséquences de la mauvaise foi de l’assuré peuvent être :
- la nullité du contrat, qui implique la disparition rétroactive de la garantie. L’assureur peut
demander à l’assuré le remboursement de toutes les indemnités versées pour régler des
sinistres antérieurs.

- la non - restitution par l’assureur des primes encaissées, et même la perception des
primes échues non encore encaissées.

– L’assuré est de bonne foi


+ Découverte de l’irrégularité avant un sinistre.
L’assureur peut :
- Proposer le maintien du contrat moyennant une surprime.

- Notifier la résiliation par lettre recommandée.

+ Découverte de l’irrégularité après un sinistre


L’assureur peut :
- résilier le contrat

- appliquer la règle proportionnelle de prime ou de capitaux :

La règle proportionnelle de prime est opposable aux bénéficiaires du contrat et aux victimes
dans les assurances de responsabilité, sauf dans le cadre de l’assurance automobile
obligatoire ; l’assureur, qui doit alors indemniser totalement les victimes, dispose d’un recours
contre l’assuré.

8
Afin de rétablir l’équilibre du contrat, deux règles sont alors à la disposition de l’assureur : la
règle proportionnelle de prime et la règle proportionnelle de capitaux.
La règle proportionnelle de prime
Indemnité réduite = Dommage x taux de prime payé
Taux de prime dû
Exemple :
- un assuré soumet à l’assurance un bâtiment à garantir en incendie en omettant de
déclarer, sans intention de tromper l’assureur, qu’une activité professionnelle est exercée
dans les locaux

- le taux de prime appliqué est de 1 % - le taux de prime qui aurait dû être appliqué est de
1,5% - le montant du sinistre est de 150.000 FCFA

- l’indemnité versée à l’assuré sera de :

150.000 x 1 = 100.000 FCFA


1,5
La règle proportionnelle de capitaux
Cette règle ne peut s’appliquer que si la valeur d’assurance est déterminée.
Indemnité réduite = Dommage x valeur déclarée
valeur assurable
Les assurances de dommages se subdivisent en deux catégories :
 les assurances de choses qui ont pour but de protéger les biens de l’assuré en cas
de pertes matérielles (telles que l’assurance Incendie, vol Dégâts des eaux etc.

L’assureur couvre le risque relatif à un élément d’actif patrimonial,


 les assurances de responsabilité qui ont pour but de garantir les conséquences
pécuniaires incombant à l’assuré à la suite des dommages causés à autrui et dont il
est juridiquement responsable.

L’assureur couvre une dette de responsabilité, c'est-à-dire un élément de passif patrimonial).

C- LES CONDITIONS D’UNE BONNE MUTUALISATION DES RISQUES

Pour que la mutualité réponde aux caractéristiques d’un portefeuille sain elle doit obéir aux
critères techniques qui suivent.

1-Homogénéité des risques

Les risques doivent être de même nature, porter sur un même objet et doivent être
sensiblement de même valeur.

9
2-Sélection des risques

La sélection consiste pour l’assureur à opérer un tri des risques qui lui proposés, à accepter
certains soit au tarif normal ou soit avec majoration du tarif et à refuser d’autres.

3-Dispersion des risques

Le paiement des sinistres est assuré par la contribution des assurés. L’assureur doit constituer
la mutualité de sorte que dans la multitude des risques réunis, seule une minorité se réalise.

Pour y parvenir, l’assureur se gardera de limiter son activité à une seule catégorie de risques
ou à une région géographique de faible étendue.

4-Division des risques : Coassurance et Réassurance ( Cf . chapitre 4)

Pour maintenir l’équilibre financier de la mutualité, l’assureur doit déterminer quel est le ‘’plein
d’assurance’’ de son entreprise ;
Le plein est la somme maximale qu’un assureur accepte sur un risque déterminé, pour que
son calcul de probabilité ne soit pas faussé par un gros sinistre.
Son ‘’plein d’assurance’’ étant déterminé, l’assureur utilise les techniques de la coassurance et
de la réassurance.

IV.2) Le sinistre

C’est l’événement dommageable susceptible d’entrainer la garantie de l’assureur. Ce sont les


pertes et dommages que subissent les assurés lorsque se réalise l’événement aléatoire qui a
motivé la souscription du contrat d’assurance.

IV.3) L’assuré

C’est la personne dont la vie, la santé, les biens ou la responsabilité sont l’objet de
l’assurance.

IV.4) L’assureur

C’est une entreprise soumise à une législation spécifique, qui effectue la compensation des
risques, au sein de la mutualité qu’elle gère.

IV.5) Une mutualité

C’est un ensemble statistiquement organisé du risque pour lequel les effets du hasard sont
considérablement réduits. Par expérience, on sait que si le risque potentiel se réalise, les

10
dommages dont s’accompagne cette réalisation peuvent atteindre certaines personnes – ou
certains biens- sur qui pesait la menace : d’autres personnes et d’autres biens (la grande
majorité) seront épargnés.

IV.6) La prestation

C’est habituellement une somme d’argent versée par l’assureur après la survenance d’un
sinistre (ou de l’événement garanti). Elle peut bénéficier soit à l’assuré lui-même, soit à un
bénéficiaire désigné, soit à un tiers.

IV.7) La prime

C’est le prix de l’assurance. En d’autres termes, c’est la somme payée par l’assuré en
contrepartie des garanties accordées par l’assureur. C’est le prix de vente du « produit
d’assurance ».

SECTION 2 : MECANISMES PROPRES A L’ASSURANCE

I. LA CONPENSATION DES RISQUES AU SEIN D’UNE MUTUALITE


ORGANISEE

La technique de l’assurance repose essentiellement sur l’existence d’une mutualité. Elle


implique un groupement d’un nombre relativement important de personnes qui décident
de mettre en commun les risques susceptibles de les atteindre et de contribuer au
règlement des sinistres au moyen des cotisations versées par elles. Il y a donc une
répartition possible de la charge de ces dommages potentiels entre tous ceux qui
redoutent la réalisation d’un même risque.

Cette mise en commun des risques et la répartition entre tous des conséquences du hasard
rendent acceptable pour chacun et, sans commune mesure avec l’importance de son propre
risque, la charge financière que représente la cotisation annuelle.

II. LA SELECTION DES RISQUES

Le calcul des probabilités lui permettant de connaître la fréquence de sinistres, l’assureur


cherchera toujours à diminuer cette fréquence en écartant de son portefeuille les mauvais
risques c'est-à-dire ceux qui sont susceptibles de lui coûter chers. Par exemple, une usine
plus exposée au danger d’incendie que d’autres pourra être écartée. Ou encore, il soumettra
les candidats à l’assurance sur la vie à une visite médicale, ou il exigera de l’assuré des
mesures préventives contre l’événement couvert, comme la pose d’une alarme en garantie
vol.

11
Une notion importante apparaît ici : c’est la nécessaire sélection des risques que l’assureur
doit opérer. Il faut, en effet, constituer des groupes qui présentent un certain nombre de
paramètres communs, c’est-à-dire des ensembles homogènes qui se prêtent aux hypothèses
préalablement définies dans les modèles mathématiques élaborés par les actuaires.

III. L’INVERSION DU CYCLE DE PRODUCTION

On connaît les principes de détermination du prix de vente d’un produit matériel.

Prix de vente =prix de revient +bénéfice.

Une des particularités de l’assurance réside dans ce qui est appelé l’inversion du cycle de
production. En effet, l’assureur ne connaît pas à l’avance le prix de revient de son produit,
c’est-à –dire le montant total des paiements qui seront effectués au profit des assurés victimes
de sinistres garantis. Par contre, l’assureur connait à l’avance son chiffre d’affaires (les primes
émises).

La difficulté, en assurance, réside donc dans le fait que l’assureur doit prévoir le nombre de
sinistres qui auraient lieu afin qu’il soit compatible avec le nombre de risques assurés. Il doit
donc faire à l’avance l’évaluation la plus exacte possible du nombre et du montant des
sinistres probables afin de pouvoir couvrir lesdits sinistres. Pour y parvenir l’assureur a
recours à des techniques mathématiques, en particulier le calcul des probabilités et la
statistique mais surtout la Loi des Grands Nombres. Ainsi, l’assureur pourra déterminer un
montant de prime cohérent avec la masse de sinistres qu’il doit couvrir.

Les assureurs chargent, en conséquence, les actuaires de dresser des statistiques et d’en
dégager des observations pouvant être projetées dans l’avenir avec une approximation
adéquate. Le travail s’effectue par nature de risque, l’assureur devant constituer des classes
de risques homogènes permettant une meilleure approche du coût effectif.

En assurance vie, par exemple, il est établi des tables de mortalité qui permettent de
connaître, selon l’âge et le sexe de l’individu, son risque de vie ou de mort et donc de calculer
la cotisation correspondant à son risque.

IV- LA TARIFICATION DES RISQUES

Sans la formalisation de la Loi des Grands Nombres, l’assurance n’aurait jamais pu se


développer avec un tel essor. En effet, cette loi permet aux assureurs de déterminer les
probabilités que les sinistres dont ils sont garants se réaliseraient ou non.

12
L’assureur dispose d’un portefeuille d’assurés et des informations relatives à la sinistralité de
l’année N-1 de ses assurés. A l’année N, lors de la fixation de la cotisation, il utilisera les
informations de la sinistralité de l’année N-1 parce qu’en vertu de la loi des grands nombres, il
sait que cette sinistralité resterait identique ou varierait le plus faiblement possible. Il ne peut
se rassurer de cette hypothèse que s’il dispose d’un nombre suffisant d’assurés (une taille
assez grande de son portefeuille). Compte tenu des incertitudes liées au calcul des
probabilités, l’assureur est amené le plus souvent à ajouter à son tarif un coefficient de
sécurité.

IV.1) La détermination de la prime pure

Du fait de l’inversion du cycle de production dans le secteur des assurances, l’assureur


s’appuie sur les statistiques du passé pour prévoir ce qui pourrait se produire dans l’avenir
s’agissant particulièrement du nombre de sinistres et de leur importance en coût.

De manière pratique, considérons une société d’assurance ayant un groupe de N assurés


dans une catégorie donnée de son activité. Si au cours de la période garantie, n sinistres ont
été enregistrés, la fréquence f des sinistres est donnée par :

f=n/N (1).

En considérant que la charge totale des sinistres supportée par l’assureur est égale à S, le
coût moyen des sinistres sera :

C=S/n (2).

La prime P payée par chaque assuré pouvant être définie comme la contribution de chaque
assuré de la mutualité à la charge totale des sinistres, l’assureur la détermine en répartissant
cette charge entre les N assurés de la mutualité qu’il gère.

P=S/N (3).

Or, de (2) on en déduit S=n*C.

L’expression (3) devient P=S/N=n*C/N=f*C.

La prime pure moyenne est donc le produit du coût moyen de sinistre par la fréquence de
survenance.

Exemple 1 :

Supposons qu’un assureur dispose des statistiques suivantes en 2010

13
Nombre total d’assurés de son portefeuille X est : N=1 000.

Fréquence de sinistres f=10%(100 des 1 000 assurés sont sinistrés).

Coût total des sinistres ou Charge de sinistres = 10 000 000

Coût moyen des 100 sinistres : C=100 000 F CFA.

Prime =f*C.

Prime=10%*100 000=10 000.

Exemple 2:

Soit une société d’assurances dénommée IDEAL ASSUR qui vend des contrats d’assurance
automobile et dont le portefeuille est composé d’un ensemble de 1 000 assurés à la fin de
l’exercice 2010. On considérera pour simplifier que tous les assurés ont souscrit la garantie
obligatoire (la RC) sans les autres garanties facultatives.

L’assureur, compte tenu des statistiques dont il dispose, sait qu’au cours de chaque année
d’assurance 8% des assurés sont sinistrés et que le coût moyen de sinistre s’élève à
2 000 000 F CFA.

Au début de l’année 2011, il demandera à chacun des assurés la prime suivante :

Prime=2 000 0000 *8%=160 000 FCFA.

A ce montant IDEAL ASSUR peut ajouter un coefficient de sécurité (avec pour contrainte la
présence de sociétés concurrentes sur le marché) s’il estime que son portefeuille n’est pas
très suffisant pour se rassurer de la variation des chiffres.

IV.2) La décomposition de la prime commerciale

On part de l’hypothèse théorique de la prime commerciale qui pose une détermination


analytique de la prime commerciale basée sur des normes statistiques françaises et qui
tendent à suivre la composition de la prime à chaque stade de la prime. C’est pourquoi on la
dénomme aussi, le coût statistique de la prime commerciale. Elle est la référence
fondamentale de toute tarification en assurances dommages ou Non Vie.

14
Exemple :

Soit une prime commerciale de 100 F dont :

Position de
certains
Position de auteurs
l’administration
Coût statistique (prime pure) du risque 65 66
+ Frais généraux liés à la gestion du risque 07 06
=Prime de risque 72 72
+Commissions d’acquisition 20 20
+ Frais généraux liés à l’acquisition 08 08
=Coût global d’acquisition 28 28
=Prime commerciale ou prime nette 100 100

Dans un raisonnement logique on peut considérer que le total des frais généraux qui
représentent 15% ou 14% de la prime commerciale comprend une part de frais, fonction du
temps 7% ou 6% et une autre part absorbée dès la souscription du risque 8%. Le détail des
frais généraux dans l’analyse de l’hypothèse théorique nous donne conformément à la
pratique :

 Frais absorbés dès la souscription=8% (frais des services de production). On a


souvent tendance à ignorer dans l’hypothèse théorique que le bénéfice de l’assureur
est compris dans les frais absorbés dès la souscription.
 Frais fonction du temps ou encore frais de gestion = 6% et 7% (frais des services
sinistres).

15
DIFFERENTES SORTES DE COTISATIONS OU PRIMES

ELEMENTS DE LA PRIME

Coût statistique du Risque


Prime
65% Prime Pure
Frais de règlement de d'Inventaire-

sinistres et honoraires divers Prime de


risque
7% PRIME
Chargement de gestion
NETTE
Frais d'établissement des
8% contrats et quittances de Prime TTC
Les
rémunération du capital
chargements
Commission d'apport ou de Chargement
20% gestion d'acquisition

TAXES
Coût de
police ou
accessoires

IV.3) Quelques notions de prime

A) La prime pure : c’est la part de prime nécessaire et suffisante permettant le paiement


intégral du sinistre. Elle représente 65% ou 66% de la prime commerciale. C’est donc entre
autre, le montant réel du sinistre. On l’appelle aussi le « coût statistique du risque ».

B) La prime de risque : celle qui permet de faire face au risque et à sa gestion.

Elle est comparativement en droit commun ce qu’on appellerait le coût de production (matière
première+ frais de production) d’un bien. On a :

Prime de risque=Prime pure + frais de gestion du risque

Soit 65+7=72 ou 66+6=72

16
Par analogie au droit commun, on pourrait dire que les frais d’acquisition globaux du risque
(commissions +frais absorbés à la souscription) correspondent au coût de distribution
+bénéfice (20 +8). Ce qui donne :

Coût de Production+ coût de distribution+ bénéfice=Prix de vente, soit :

Prime de risque+ frais d’acquisition= prime commerciale (72+28).

On en déduit que la connaissance du prix de revient est en aval dans l’industrie des
assurances au lieu d’être en amont.

C) La prime à reporter

Le contrat d’assurance étant un contrat successif, la prime est déterminée de manière prorata
temporis. En conséquence, il est possible d’en déduire une prime à reporter.

La prime à reporter c’est la portion de prime courant au-delà de la date d’inventaire soit le 31
décembre. Elle correspond entre autre à la portion de prime commerciale non absorbée à la
date d’inventaire.

Exemple :

Une émission de prime de 120 000 F date d’effet 01/08/2009, date d’échéance 31/07/2010. La
prime à reporter au 31/12/2009 représente la portion de prime allant du 01/01/2010 au
31/07/2010, soit 70 000 F.

D) La prime acquise

Il existe deux sortes de primes acquises : la prime acquise technique et la prime acquise
comptable.

D.1) La prime acquise technique

La prime acquise à un exercice d’inventaire n’est autre que la prime ou la portion de prime
allant de la date d’effet du contrat jusqu’à sa date d’échéance, si cette date d’échéance est
égale ou antérieure à la date d’inventaire. Si la date d’échéance est postérieure à la date
d’inventaire, la portion de prime allant du 1ier jour après la date d’inventaire jusqu’à l’échéance
de la prime est acquise à l’exercice suivant et est appelée « prime à reporter » dans l’exercice
d’inventaire(n) ou prime reportée dans l’exercice suivant (n+1).

17
La prime acquise technique est donnée par :

a. Primes et portions de primes reportées de l’exercice précédent


b. Primes payables d’avance émises dans l’exercice nettes d’annulations (primes sur
exercices antérieurs exclues)

b bis) Primes payables à terme échu : elles n’existent pas dans la pratique dans nos
marchés

c. Primes acquises à l’exercice et non émises


d. Estimation des annulations à effectuer sur primes de l’exercice
e. Primes ou portions de primes payables d’avance à reporter au 31 décembre de
l’exercice

Montant net (a+b+b bis +c –d-e)

D.2) La prime acquise comptable

La prime acquise comptable est donnée par :

La prime émises de l’exercice y compris les PANE (chiffre d’affaires)

+ provision de primes (risques en cours et annulations de primes) à l’ouverture de l’exercice


(définition des provisions de primes cf. section 3)

- Provision de primes (risques en cours et annulations de primes) à la clôture de l’exercice

E) La prime toutes taxes comprises (Prime TTC)

La prime TTC ou celle payée par l’assuré c’est la prime nette y compris les accessoires et
coûts de police augmentée de la taxe sur le contrat d’assurance (qui est reversée à l’Etat).

Les accessoires et coûts de polices sont des sommes que l’assureur ajoutent sur la prime
nette pour couvrir les frais d’établissement de la police d’assurance.

F) La prime acquise et non émise(PANE)

Il s’agit des primes concernant l’exercice d’inventaire non émises à temps. Il peut s’agir :

-des primes fonction des déclarations de l’assuré sur la base d’aliments ( chiffre d’affaires,
salaires, résultats, etc..) connus qu’au 31 décembre, date d’inventaire de l’assureur ;
18
- des primes payables d’avance qui, pour certaines raisons : retards administratifs (omissions,
autres motifs) ou problème informatique, n’ont pas pu être pris en compte.

SECTION 3 : LES DIFFERENTS TYPES D’ASSURANCES

I. PRINCIPE DE REGLEMENT DES SINSITRES EN ASSURANCE

En assurance, on distingue deux types de règlement des sinistres à savoir :

- le principe forfaitaire : les sommes versées en cas de sinistre sont connues d’avance et
fixées à la souscription du contrat ;

- le principe indemnitaire : les sommes effectivement versées en cas de sinistre ne sont pas
connues d’avance et elles ont pour but de réparer le préjudice réellement subi. Elles ne
peuvent en aucun cas dépasser le montant de la valeur assurée au moment du sinistre.

II. TECHNIQUES DE GESTION DES ASSURANCES

En matière d’assurance, on distingue deux techniques de gestion

II. 1 ) La gestion par répartition

Dans ce système, l’assureur ne fait que répartir entre les assurés victime de sinistres, la
masse des primes versées par l’ensemble des membres de la mutualité qu’il a constituée et
qu’il gère. En d’autres termes, les primes versées par tous les assurés à la souscription vont
servir à indemniser les sinistres survenant dans l’année en cours jusqu’à la prochaine période
d’encaissement des primes.

Les assurances gérées par cette technique se caractérisent par :

- leur durée limitée à l’année civile avec possibilité de reconduction automatique d’année en
année ;

- la probabilité de réalisation de risques inhérents à cette assurance varie très peu dans le
temps.

II.2) La gestion par capitalisation

Dans ce système, il n’y a pas une véritable mutualisation des risques ; l’assureur met de côté
une partie de la prime qui est capitalisée selon la méthode des intérêts composés et qui sert à
constituer le capital forfaitaire prévu au contrat. L’assuré se voit donc accorder un capital qui

19
est fonction des seules primes individuelles qu’il a versées et qui ont été mises en réserve par
l’assureur et affectées à sa seule personne.

Les assurances gérées par capitalisation sont caractérisées par :

- leur longue durée ;

- la probabilité de réalisation des risques inhérents à cette assurance est très variable dans le
temps.

III. LA CLASSIFICATION DES ASSURANCES

Cette classification peut se faire sur le plan technique comme sur le plan administratif.

III.1) Sur le plan technique

Selon l’objet sur lequel porte l’assurance on distingue deux grandes catégories d’assurance :

 les assurances de personnes ;


 les assurances Dommages (couramment dite IARDT, TIARD).

A. Les assurances Dommages

Les assurances Dommages ont pour objet principal de garantir les biens de l’assuré et les
dommages qu’il pourrait causer à autrui. Elles se subdivisent en :

 assurances de choses ;
 assurances de responsabilité.

Les assurances de dommages obéissent au principe indemnitaire et sont gérées


uniquement par la répartition.

Remarque : Il existe trois règles propres aux assurances de dommages

a) Le principe indemnitaire

Les assurances de dommages sont régies par un principe fondamental selon lequel l’assuré
ne peut recevoir une indemnité supérieure au montant du dommage subi par son patrimoine. Il
ne peut, du fait de l’assurance, se retrouver dans une situation meilleure à celle qui aurait dû
être la sienne si le sinistre ne s’était pas produit. (Article 31 du code CIMA)

20
b) La règle proportionnelle

S’il résulte des estimations que la valeur de la chose assurée excède au jour du sinistre la
somme garantie, l’assuré est considéré comme restant son propre assureur pour l’excédent
et supporte en conséquence, une part proportionnelle du dommage, sauf convention contraire
(Article 35 du code CIMA)

c) La subrogation

L’assureur est subrogé, à concurrence de l’indemnité versée dans les droits de l’assuré contre
les tiers qui, par leur fait ont causé le dommage indemnisé. Si par le fait de l’assuré, l’assureur
ne peut pas exercer un recours, l’assuré en est responsable envers lui dans la mesure du
préjudice ainsi causé à l’assureur (article 42 du code CIMA).

Les assurances de personnes

Les assurances de personnes sont des assurances qui ont pour but de garantir la personne
dans son intégrité physique, dans l’éventualité d’un décès ou en cas de vieillesse prolongée.
Elles se subdivisent principalement en trois classes :

 les assurances contre les accidents corporels (ou assurances individuelle accidents) ;
 l’assurance maladie ;
 l’assurance sur la vie.

Les deux premiers types d’assurances garantissent la personne dans son intégrité physique,
le dernier type garantit la personne dans l’éventualité d’un décès ou d’une longévité
importante.

Les assurances de personnes sont régies par le principe forfaitaire et les deux techniques de
gestion sont utilisées selon la nature des risques :

 l’individuelle Accidents et l’assurance maladie sont gérées selon la technique de


répartition ;
 l’assurance vie est gérée par la technique de la capitalisation.

NB : En assurance maladie, lorsque la garantie de l’assureur se limite simplement au


remboursement des frais médicaux, pharmaceutiques et d’hospitalisation alors elle obéit au
principe indemnitaire.

21
Remarque :

Nous avons vu que, d’une manière générale, les assurances de personnes sont régies par le
principe forfaitaire. Il en résulte les règles suivantes :

a) la possibilité de cumul

Le caractère forfaitaire des assurances de personnes permet le cumul de plusieurs


assurances de personnes. En plus, les assurances de personnes peuvent se cumuler avec
une indemnité de réparation liée, par exemple, à la responsabilité d’un tiers.

Ainsi un assureur de personnes ne pourra jamais refuser de verser les sommes prévues au
contrat sous prétexte que d’autres contrats sont prévus pour le même risque. De même, un
assuré ou bénéficiaire pourra agir contre un tiers responsable dans le cas où l’événement
survenu serait lié à la responsabilité d’un tiers. Par ailleurs, en matière d’assurance de
personnes, il n’y a pas de notion de sur ou de sous-assurance.

b) l’absence de subrogation

En assurances de personnes, l’assureur ne peut pas avoir de recours contre les tiers
responsables de sinistres. En d’autres termes, l’assureur, après paiement à l’assuré, des
prestations contractuelles, ne pourra pas se retourner contre le tiers responsable des sinistres
afin de récupérer les sommes versées.

III.2) Sur le plan administratif

Au plan administratif, l’article 328 du Code des Assurances des Etats membres de la CIMA
classe les opérations d’assurance en branches de la manière suivante :

Branches IARD

1°) Accidents (y compris les accidents de travail et les maladies professionnelles)

a. prestations forfaitaires ;
b. prestations indemnitaires ;
c. combinaisons ;
d. personnes transportées.

22
2) Maladie

a) prestations forfaitaires ;

b) prestations indemnitaires ;

c) combinaisons.

3) Corps de véhicules terrestres (autres que ferroviaires) : Tout dommage subi par :

a) véhicules terrestres à moteur ;

b) véhicules terrestres non automoteurs.

4) Corps de véhicules ferroviaires :

Tout dommage subi par les véhicules ferroviaires.

5) Corps de véhicules aériens :

Tout dommage subi par les véhicules aériens.

6) Corps de véhicules maritimes, lacustres et fluviaux :

Tout dommage subi par :

a. véhicules fluviaux ;
b. véhicules lacustres ;
c. véhicules maritimes

7) Marchandises transportées (y compris les marchandises, bagages, et tous autres biens) :

Tout dommage subi par les marchandises transportées ou bagages, quel que soit le moyen
de transport.

8) Incendie et éléments naturels :

Tout dommage subi par les biens (autres que les biens compris dans les branches 3, 4, 5, 6 et
7) lorsqu’il est causé par :

a. incendie
b. explosion ;
c. tempête ;

23
d. éléments naturels autres que la tempête ;
e. énergie nucléaire ;
f. affaissement de terrain.

9) Autres dommages aux biens :

Tout dommage subi par les biens (autres que les biens compris dans les branches 3, 4, 5, 6 et
7) et lorsque ce dommage est causé par la grêle ou la gelée, ainsi que par tout événement, tel
le vol, autre que ceux compris dans branche 8.

10) Responsabilité civile véhicules terrestres automoteurs :

Toute responsabilité résultant de l’emploi de véhicules terrestres automoteurs (y compris la


responsabilité du transporteur).

11) Responsabilité civile véhicules aériens :

Toute responsabilité résultant de l’emploi de véhicules aériens (y compris la responsabilité du


transporteur).

12) Responsabilité civile véhicules maritimes, lacustres et fluviaux :

Toute responsabilité résultant de l’emploi de véhicules fluviaux, lacustres et maritimes (y


compris la responsabilité du transporteur).

13) Responsabilité civile générale :

Toute responsabilité autre que celles mentionnées sous les 10, 11 et 12.

14) Crédit :

a) insolvabilité générale ;

b) crédit à l’exportation ;

c) vente à tempérament ;

d) crédit hypothécaire ;

e) crédit agricole.

15) Caution

24
a) caution directe ;

b) caution indirecte.

16) Pertes pécuniaires diverses

a) risques d’emploi ;

b) insuffisance de recettes (générale) ;

c) mauvais temps ;

d) pertes de bénéfice ;

e) persistance de frais généraux ;

f) dépenses commerciales imprévues ;

g) perte de la valeur vénale ;

h) pertes de loyers ou de revenus ;

i) pertes commerciales indirectes autres que celles mentionnées précédemment ;

j) pertes pécuniaires non commerciales ;

k) autres pertes pécuniaires.

17) protection juridique

18) Assistance :

Assistance aux personnes en difficulté, notamment au cours de déplacements.

19) (Réservé)

Branches vie

20) Vie-décès :

Toute opération comportant des engagements dont l’exécution dépend de la durée de la vie
humaine.

25
21) Assurances liées à des fonds d’investissement :

Toutes opérations comportant des engagements dont l’exécution dépend de la durée de la vie
humaine et liées à un fonds d’investissement. Les branches mentionnées aux 20 et 21
comportent la pratique d’assurances complémentaires au risque principal, notamment celles
ayant pour objet des garanties en cas de décès accidentel ou d’invalidité.

22) Opérations tontinières :

Toutes opérations comportant la constitution d’associations réunissant des adhérents en vue


de capitaliser en commun leurs cotisations et de répartir l’avoir ainsi constitué, soit entre les
survivants, soit entre les ayants droit des décédés.

23) Capitalisation :

Toute opération d’appel à l’épargne en vue de la capitalisation et comportant, en échange de


versements uniques ou périodiques, directs ou indirects, des engagements déterminés quant
à leur durée et à leur montant.

NB : Les entreprises d’assurance ne peuvent pas pratiquer en même temps les branches de 1
à 18 et celles de 20 à 23. C’est le principe de spécialisation des entreprises d’assurances.
Toutefois, aux termes de l’article 328-2, les entreprises agréées pour pratiquer les branches
mentionnées aux 20 et 21 de l’article 328 peuvent réaliser directement, à titre accessoire
faisant partie d’un contrat d’assurance sur la vie et moyennant paiement d’une prime ou
cotisation distincte, des assurances complémentaires comme les risques d’atteintes
corporelles incluant l’incapacité professionnelle de travail, de décès accidentel ou d’invalidité à
la suite d’accident ou de maladie. Dans ce cas, le contrat doit préciser que ces garanties
complémentaires prennent fin au plus tard en même temps que la garantie principale.

De son côté, l’article 411 du Code CIMA définit les catégories distinguant, par exemple pour
l’assurance sur la vie humaine, la grande branche, les collectives, les complémentaires et les
autres risques, mais c’est uniquement pour organiser les dispositions comptables et
statistiques applicables aux entreprises et les états qu’elles doivent produire.

Selon les dispositions de l’article 411, les risques doivent être ventilés entre les catégories
suivantes :

 accidents corporels et maladie (dont accident de travail) ;


 véhicules terrestres à moteurs : responsabilité civile ;
 véhicules terrestres à moteurs : autres risques ;
 incendie et autres dommages aux biens ;

26
 responsabilité civile générale ;
 transports aériens ;
 transports maritimes ;
 autres transports ;
 autres risques directs dommages ;
 acceptations dommages ;
 assurance sur la vie humaine : grande branche ;
 assurance sur la vie humaine: collectives ;
 assurance sur la vie humaine : complémentaires ;
 assurance sur la vie humaine : autres risques ;
 capitalisation ;
 acceptations vie.

SECTION 4 : LES PROVISIONS TECHNIQUES

cf chapitre en annexe

CHAPITRE 3 : LE RÔLE DE L’ASSURANCE DANS L’ECONOMIE D’UN PAYS

Au-delà de l’opération d’assurance, le contrôle de l’Etat vise à encourager, surveiller et


orienter l’épargne collectée par les investisseurs institutionnels que sont les entreprises
d’assurance. L’épargne dégagée par les sociétés d’assurances est placée selon des règles
édictées par le code CIMA.

On pourrait analyser le rôle de l’industrie des assurances dans la vie économique selon les
deux aspects suivants :

 La préservation et le renouvellement de l’outil économique ;


 Le financement de l’économie

SECTION 1 : L’ASSURANCE ET LA PRESERVATION ET LE RENOUVELLEMENT DE


L’OUTIL ECONOMIQUE

Le besoin d’assurance est né de la prise de conscience par les personnes physiques et les
entreprisses de leur exposition à des risques qu’ils ne peuvent maîtriser et dont ils jugent
préférables de transférer la gestion à des spécialistes. Ainsi, l’assureur assume pleinement
son rôle de préservation du patrimoine national.

27
L’industriel ou le planteur non assuré pourrait enregistrer, en cas de sinistre, une perte de
nature à réduire sa capacité de production qu’il ne reconstituerait qu’à la suite de l’obtention
d’un nouveau financement par une vente anticipée des récoltes sur pied ou par la distraction
de son objet initial d’un autre investissement dont le besoin, sans être pressant, pourrait
s’avérer tout aussi capital au développement, voire à la survie de l’exploitation.

Dans l’économie nationale globale, l’intervention de l’assurance garantit la restauration des


patrimoines détruits ou affectés par la réalisation accidentelle des risques.

Mais, il est clair que cette intervention de l’assurance ne devrait pas coûter plus cher à la
mutualité des assurés que l’autre solution consistant à laisser chacun prendre en charge seul
les conséquences de ses propres accidents.

On retiendra, en définitive, qu’en tant qu’apporteur de sécurité, l’assurance garantit la


réalisation des projets et réduit les perturbations de programmes consécutives à des
accidents.

Monsieur Henry FORD aurait déclaré que « sans les assurances, aucun capitaliste
n’investirait des millions pour construire de tels buildings (les gratte-ciel de New York)
qu’un simple mégot de cigarette peut réduire en cendre ».

SECTION 2 : L’ASSURANCE ET LE MECANISME DE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE

Le volume global des primes collectées à travers le monde par l’industrie des assurances
montre à l’évidence la capacité de ce secteur à mobiliser des ressources et à intervenir sur
les marchés de capitaux.

I) LA MOBILISATION DES RESSOURCES

L’activité d’assurance est un moyen privilégié de mobilisation de ressources financières. Il


convient, cependant, de noter que la disponibilité des fonds collectés (de l’encaissement des
primes au règlement de sinistres) varie en fonction de la branche d’assurance pratiquée.

Dans les branches telles que l’automobile et la maladie la sinistralité et la cadence des
règlements ne permettent pas de constituer des ressources disponibles à long terme. Quant
aux branches IARD, malgré le volume important des primes, le recours systématique à la
réassurance internationale peut constituer un obstacle à la mobilisation des ressources.

De toutes les branches d’assurances, il est établi que du fait de la capitalisation, l’assurance
vie est celle qui génère le plus de ressources susceptibles d’être placées à long terme. Ainsi,
la participation au financement à long terme du développement est mieux assurée sur les

28
marchés où l’assurance Vie représente une proportion importante des encaissements de
primes.

II) LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE

Au plan théorique, les économistes pensent que pour mesurer la contribution des compagnies
d’assurances dans le financement de l’économie, il suffit de comparer les réserves et les
provisions techniques des assurances aux besoins financiers de l’économie. De façon plus
concrète, il serait intéressant d’analyser les affectations données aux ressources mobilisées
par l’industrie des assurances.

On peut déjà retenir que deux considérations principales sont prises en compte :

 la recherche des placements les mieux rémunérés ;


 le choix d’investissements conformes à la réglementation et aux objectifs la politique
nationale de développement.

Ainsi, selon la règlementation, les provisions techniques devront être représentées par des
placements sous forme de liquidités, de titres publics ou garantis par l’Etat, d’actions et
d’obligations, d’immeubles, etc. Les assureurs font donc des placements auprès des banques,
souscrivent des bons de Trésor, des Emprunts d’Etat, etc.…

En résumé, l’on peut retenir que l’assurance est une des activités indispensables au
développement d’un pays. C’est une activité en devenir car elle est étroitement liée à la
croissance économique d’un pays.

NB : Le rôle d’investisseurs des assureurs :


La nature des activités impose aux assureurs la gestion de masses importantes de primes
versées qui doivent être mises de côté pour faire face aux engagements futurs.
Ces provisions (dites provisions techniques) sont sévèrement règlementées. Chaque année
des sommes importantes doivent être injectées dans l’économie nationale selon les directives
et orientations de l’Etat par l’intermédiaire du Ministère de l’Economie et des Finances, et se
traduisent par des placements, des investissements, eux aussi contrôlés.
Les investissements des assureurs jouent un rôle important dans l’économie.

Quelle est la taille du marché mondial de l'assurance ?

USD F CFA
VOLUME DE PRIME MONDE 2011 4 597 milliards 2 298 500 milliards
Part Afrique 68 milliards 34 000 milliards
Assurance vie : 57 % et Assurance non vie: 47%
Source: Sigma 2012

29
Le rôle des assureurs en matière de prévention :
Assurance et prévention sont étroitement liés, ce sont deux formes de solidarité. Solidarité
pour aider ceux qui sot frappés par le sort, solidarité pour prévenir les accidents et faire
baisser le nombre de victimes.

- Prévention en matière d’incendie et risques divers : le CNPP a é en 1955 à l’initiative des


stés d’assurance. Il anime un centre technique, des laboratoires, un centre de formation
professionnelle, réalise des essais et vérifications de matériels d’extinction, de détection, de
protection ainsi que la qualification des entreprises installatrices ou de surveillance.
- La Prévention Routière en matière d’accidents automobiles, qui compte un nombre
important d’adhérents,

- Prévention en matière de santé. Réunis au sein de l’APS, les assureurs veulent renforcer
la contribution de l’assurance à la prévention dans le domaine de la santé : élaboration de
fiches de prévention, subventions aux équipes médicales..
- Prévention du vol automobile ; les constructeurs s’engagent à équiper les véhicules neufs
de système de protection testés et agréés par SRA (Sécurité et réparations automobiles)
organisme créée par la FFSA et le GEMA. En contrepartie, les assureurs s’engagent pour les
véhicules équipés à être plus souple en matière de garantie vol.

Le rôle dans l'économie

L’envahissement de l’assurance de toutes les activités économiques de la production de biens


et services jusqu’à leur consommation est devenu un fait qui peut être difficilement méconnu
par la plupart des agents économiques. Toutefois, si le besoin de sécurité crée une demande
d’assurance de plus en plus croissante en quantité et en qualité, celle-ci s’analyse
différemment suivant qu’elle provient d’un particulier ou d’une entreprise.

L’assurance est particulièrement imbriquée dans l’activité économique : cette imbrication peut
s’analyser à deux niveaux :

D’abord au niveau économique de base ( le particulier ou la firme) : niveau micro-économique.

30
Ensuite au niveau de l’activité économique dans son ensemble : niveau macro-économique.

1. l’influence de l’assurance au niveau micro-économique

Les ménages ou particuliers dont la fonction principale est de consommer.

Le désir de s’assurer répond au besoin de garantir l’équilibre revenu-consommation qui peut


être rompu par des risques tels que, maladie vieillesse décès.

L’assurance aura pour objectif de donner aux ménages la garantie du maintien en l’état de
leur capital investi ; l’assurance dommage se rattache au concept de l’investissement de
remplacement d’autant plus que l’intérêt de l’assurance n’est toujours pas parvenu à gagner la
conviction d’un large publique et va jusqu’à en donner une mauvaise image : c’est la relation
assuré-assureur.

Cependant même si les ménages soient réticents à l’égard de l’assurance, il n’en demeure
pas moins vrai que celle-ci constitue un besoin nécessaire en l’absence d’autres moyens
d’auto assurance.

Mais si ce besoin peut s’avérer essentiel dans les pays développés il n’en est pas de même
aux pays en voie de développent évidemment où il est conçu par une large majorité de la
population comme un besoin de luxe.

Ainsi ce besoin n’existe dans ces pays que chez une petite partie d’agents économiques qui
dispose de revenus élevés et d’un niveau culturel leur permettant de s’intéresser aux services
des assurances.

En revanche la grande majorité des agents économiques n’ont même pas la capacité
financière de satisfaire tous les besoins essentiels et à fortiori le besoin d’assurance.

Les entreprises :

Le potentiel de production en l’état actuel de production exige des mesures de protection


contre une rupture d’équilibre possible.

L’assurance peut s’intéresser même aux risques que peut générer l’avènement de
circonstances extra-économiques préjudiciable à l’entreprise. (Incendie, défaillance humaine
dans le système informatique) cependant les entreprises des pays en voie de développement
et plus particulièrement les PME sont encore loin de ces préoccupations et ne recourent à
l’assurance que très faiblement faute de prise de conscience de la nécessité de ces
opérations.

31
Il paraît pour le chef de famille et pour le chef d’entreprise que l’assurance est avant tout un
réducteur d’incertitude. Elle ne supprime le risque comme on l’entend dire par erreur ; mais il
s’agit au niveau financier en réduisant la variabilité de la richesse de l’assuré cela épargne au
chef de famille et au chef de l’entreprise la constitution de réserves de précaution qui
autrement seraient nécessaires pour maintenir la pérennité de l’unité économique dont ils ont
la charge.

A la place de ces réserves dont le montant optimum serait difficile à établir et dont le
rendement financier serait limité par une contrainte de liquidité ; intervient le paiement d’une
prime d’assurance fixe et périodique.

Grâce à l’assurance le risque financier est ainsi stabilisé et devient une composante du coût
total de production ( ou le budget familial d’un ménage )

Au total on ne peut contester que l’absence d’assurance se traduirait pour le chef de famille
que pour le dirigeant par une incertitude financière préjudiciable et qu’elle entraînerait pour le
premier une diminution de la proportion à constituer un patrimoine et pour le second une
diminution de l’esprit d’entreprise ; deux éléments qui auraient des répercussions sur
l’activité économique globale.

2- l’influence de l’assurance au niveau macro-économique :

Il s’agit de déterminer l’importance des institutions d’assurances et leur poids dans


l’économie nationale.

De même on ne peut pas assimiler la contribution productive de l’assurance au total des


primes encaissées ou au total des sinistres payés. Cette masse monétaire constitue la
contrepartie du service de l’assureur qu’on ne peut pas mesurer par son chiffre d’affaires
mais, par la différence entre celui-ci et le montant des paiements effectués à des tiers.

Financement de l’économie : l’importance du secteur de l’assurance

L’assurance s'avère toutefois, être un élément clef de l'activité économique. D'abord, parce
que gestionnaire d'une masse considérable de provisions, elle en investit une partie dans
l'économie (actions et obligations d'entreprises), ensuite parce qu'elle accompagne et «
rassure » l'entrepreneur, en proposant de « compenser les conséquences fâcheuses d'un
événement aléatoire ».

Sans l'assurance, nombre d'activités « ne pourraient tout simplement pas exister »,

32
Les placements de l’ensemble des sociétés

Grâce aux placements qu’elle effectue en contrepartie de ses engagements envers les
assurés, l’assurance joue un rôle primordial dans le financement de l’économie.

Le rôle stabilisateur de l’assurance

Les assureurs jouent un rôle essentiel dans le financement de l’économie, participant ainsi au
développement des entreprises et au financement des besoins publics.

Une bonne partie des actifs des sociétés d’assurances servent au financement des besoins
d’emprunt des États, pareil pour les titres d’entreprises, actions et obligations (voire le
développement de l’assurance vie).

LE RÔLE SOCIAL DE L’ASSURANCE

L’assurance est une activité de service qui se situe dans le secteur tertiaire de l’économie.
Son activité est de même nature que les commerçants ou les banquiers.

La vocation de l’assureur est d’être en permanence au service de l’assuré. Il est présent


avant, pendant et après la souscription des contrats.

Les prestations versées :

Versées aux assurés ou bénéficiaires, elles peuvent être de 2 formes :


- soit indemnitaires notamment pour les assurances de dommages (versées en fonction des
dommages subis exemple en cas d’incendie)
- soit forfaitaires pour les assurances de personnes surtout ( capital en cas de décès, rente
complémentaire au moment de la retraite suppléant aux insuffisances des pensions de base.

Les indemnités versées aux victimes :


Par exemple, en assurance automobile, on doit penser à l’indemnisation des victimes, c’est
bien l’assurance de responsabilité civile obligatoire qui a permis une juste réparation. Les
mécanismes de la Sécurité Sociale sont largement insuffisants.
Dans le même ordre d’idée on peut citer les mécanismes de catastrophes naturelles.

Sinistres assurés en milliards de dollars, niveaux de prix


USD F CFA
Sinistre du 11/09/2001 40 milliars 20 000 milliards
Sinistre TSUNAMI Japon Mars 2011 45 milliards 22 500 milliards
Sinitre Katrina 2005 71 milliards 35 500 milliars
Source: SCOR, SWISS RE

33
CHAPITRE 4 : LES OPERATIONS DE COASSURANCE ET DE REASSURANCE

SECTION 1 : LA COASSURANCE

I) DEFINITION

La coassurance est l’opération par laquelle plusieurs entreprises d’assurances garantissent un


même risque, chacune d’entre elles prenant en charge une fraction convenue de ce risque
sans solidarité avec les autres.

Les risques faisant l’objet d’une coassurance sont garantis dans le cadre d’un contrat unique
appelé : police collective qui est rédigée par la société leader (généralement appelée
Apériteur) et signée par la suite par chacun des coassureurs et par l’assuré. La société
apéritrice agit comme le mandataire des coassureurs. En effet, non seulement elle établit le
contrat mais elle encaisse la prime et la répartit entre les coassureurs. En outre, elle instruit et
règle les sinistres pour le compte des autres coassureurs et se fait rembourser par eux.

Pour le remboursement des frais (frais d’établissement du contrat et d’encaissement des


primes) afférents à ses tâches de gestion l’Apériteur a droit une commission d’apérition
représentant un pourcentage de la prime totale.

II) EXEMPLE

Soit le risque BANANIERE (transformation alimentaire)

Apériteur : SARSARA quote-part 40%

Coassureurs : CENA, SOPCAR, CAPE pour une quote-part de 20% chacun

Capital sous risque : 100 000 000 FCFA

Taux de prime 2.8%0.

Commission d’apérition 20%

Sinistre survenu : 50 000 000 FCFA

Faire la répartition des primes et des sinistres entre les différents coassureurs.

-Répartition des primes :

Prime : 100 000 000 *2.80%0=280 000 FCFA.

Compagnies Taux (%) Primes


SARSARA 40 112 000
SOPCAR 20 56 000
CENA 20 56 000
CAPE 20 56 000
TOTAL 100 280 000

34
-Au règlement de la prime : Etablissement de la quittance

Compagnies Taux (%) Primes nettes Commissions Net à


à déduire reverser
SARSARA 40 112 000 - -
SOPCAR 20 56 000 11 200 44 800
CENA 20 56 000 11 200 44 800
CAPE 20 56 000 11 200 44 800
TOTAL 100 280 000 33 600 136 400

Part de SARSARA 112 000 F CFA

Part de SOPCAR 44 800 F CFA

Part de SARSARA 44 800 F CFA

Part de SARSARA 44 800 F CFA

Commission d’apérition : 33 600 F CFA.

-Règlement sinistre : 50 000 000 FCFA

Compagnies Taux (%) Primes


SARSARA 40 20 000 000
SOPCAR 20 10 000 000
CENA 20 10 000 000
CAPE 20 10 000 000
TOTAL 100 50 000 000

NB :L’avantage de la coassurance réside dans le fait qu’elle contribue au développement des


capacités de rétention nationale.

Elle présente des inconvénients. On peut en citer quelques uns :

 La coassurance sur un marché dope la méfiance et le fait de recourir à la coassurance


amène le leader ou apériteur à communiquer à l’autre concurrent ses conditions de
souscription ;
 la fragilité économique, technique et financière des autres créanciers limite le recours à
la coassurance.
 de même la forte puissance en capacité financière d’un ou de deux assureurs du
marché limite le recours à la coassurance au détriment des autres.
35
Devant les insuffisances de la coassurance, la réassurance est apparue comme la solution
finale favorisant ainsi :

 Le développement du tissu industriel et commercial ;


 La création et la consolidation des assurances car les réassureurs ont ainsi une très
grande ouverture.

SECTION 2 : LA REASSURANCE

Cf : documents en annexe

 chapitre REASSURANCE PROPORTIONNELLE


 chapitre REASSURANCE NON PROPORTIONNELLE

La réassurance est l’opération par laquelle une entreprise d’assurances se fait assurer à son tour
pour tout ou pour partie des risques qu’elle demeure seule à garantir à l’égard de l’assuré.
La cession des risques peut être organisée selon deux catégories de procédés :
- si la réassurance s’applique au risque : on parle de réassurance de sommes.
- Si la réassurance s’applique au sinistre : on parle de réassurance de dommages.
i)- La Réassurance Proportionnelle
Une réassurance est dite proportionnelle lorsque :
Un réassureur prend en charge une proportion d’un risque moyennant une proportion identique
de la prime payée par l’assuré et paie, en cas de réalisation du risque, le sinistre dans la même
proportion.
- Le Traité Quote-part
C’est un accord en vertu duquel les primes et les sinistres de l’ensemble des affaires souscrites
par la compagnie sont répartis proportionnellement entre la compagnie et ses réassureurs.
Traité QP : 30% 70%
Totale des capitaux assurés : 200 000 000 fcfa
Totale des primes d’assurance : 10 000 000 fcfa
Totale des sinistres : 25 000 000 fcfa
– L’ Excèdent de plein
La réassurance en excédent est la forme de trait proportionnel en vertu de laquelle la
compagnie détermine la somme maximum qu’elle peut garder pour son propre compte sur
chaque risque et cède le montant du risque qui excède son plein de conservation. Tout ce qui

36
dépasse le plein représente l’excèdent et est réparti entre les réassureurs suivant les modalités
préalablement fixées par le traité.

ii) – La Réassurance non Proportionnelle

La Réassurance Non Proportionnelle a pour caractéristique distinctive qu’elle s’applique sur les
sinistres de l’Assureur, dans la branche considérée, à l’opposé de celle proportionnelle qui
répartit les engagements de la Cédante et du Cessionnaire plutôt sur les capitaux assurés.
Le principe de base est que la Cédante achète une couverture aux termes de laquelle elle
supporte le sinistre inférieur ou égal à une limite maximum appelée franchise ou priorité, et
les Réassureurs prennent en charge tout montant supérieur à ladite limite.

Toutefois, les Réassureurs eux aussi peuvent limiter la garantie ainsi donnée à l’Assureur,
définissant ainsi la portée du Traité, au-dessus de laquelle une ou plusieurs autres portées
peuvent être achetées, afin de garantir une meilleure couverture à la Cédante. On parle alors de
tranches d’XL ou de tranches de Stop-Loss.

Nous étudierons d’abord les Traités Excess-Loss (XL ou XS), et ensuite le Traité Stop-Loss, la
principale différence entre les deux étant que les limites (franchise et portée) des premiers sont
fixées en montant nominal, alors que celles du second sont exprimées en pourcentage de
sinistres à primes (% S/P) annuel.
Excédent de Sinistre (Excess Loss XL ou XS)
Priorité
Lors de la conclusion du Traité XL, l’Assureur fixe un montant de sinistre maximum qu’il
paiera seul ; cette limite maximum à la charge de la Cédante, est appelée la Franchise ou la
Priorité.
Portée :
Les Réassureurs ont, face à des réclamations de plus en plus élevées, décidé de limiter eux
aussi leur engagement sur chaque sinistre. Ils ont précisé jusqu’à quel montant de sinistre ils
pourraient couvrir, la différence entre cette autre limite et la priorité étant la Portée de l’XL.

L’on note ‘’Portée ‘’ XS ‘’Franchise’’.

Tranche d’XL :

- 1ère tranche : FCFA 75 Millions XS FCFA 10 Millions

- 2ème tranche : FCFA 115 Millions XS FCFA 85 Millions


37
Assureur Réassureurs XL Réassureurs XL
(Franchise) 1ère tranche 2ème tranche

S1 10 Millions 5 Millions -
S3 10 Millions 75 Millions 35 Millions

L’ Excédent de Perte Annuelle Ou Stop- Loss

Le Stop - Loss (ou excédent de perte) intervient lorsque l’assureur cherche à se prémunir contre
les mauvais résultats non plus en s’attaquant aux montants de sinistres mais en s’attaquant aux
résultats eux-mêmes.

Exemple :
Franchise : maximum entre 90% des primes de 8500M.
Portée : minimum entre 50% des primes et 5500 M.

Suivant les différentes hypothèses d’encaissement nous aurons donc une variation des bornes
du Stop-Loss suivante :

Assiette Franchise Portée Plafond


----------------------------------------------------------------------------------------------------------
8.000 M 8.500 M 4.000 M 12.500 M

CHAPITRE 5 : LA SOLVABILITE D’UNE ENTREPRISE D’ASSURANCE

La solvabilité d’une entreprise d’assurance est appréciée à travers les deux points suivants :

 La couverture des engagements réglementés ;


 La marge de solvabilité.

SECTION 1. LA COUVERTURE DES ENGAGEMENTS REGLEMENTES

La couverture des engagements réglementés permet de s’assurer qu’une entreprise


d’assurance détient suffisamment d’éléments d’actif pour faire face à ses engagements.

I. Les engagements réglementés

L’article 334 du code des assurances énumère les engagements réglementés. Il s’agit des :

 provisions techniques que nous avons définies dans la deuxième partie au chapitre II,
section 4 ;
 autres créances privilégiées : dettes envers l’Etat et le personnel ;
 dépôts de garantie des agents, des assurés et des tiers ;
38
 provisions de prévoyance destinées à couvrir la retraite du personnel.

Les provisions techniques représentent l’essentiel des engagements réglementés.

II. Les éléments d’actif admis en représentation des engagements


réglementés

Il s’agit des placements devant être effectués par les entreprises d’assurance pour couvrir les
engagements réglementés énumérés ci-dessus.

Le catalogue et les critères de placements sont définis aux articles 335 et suivants du code
des assurances.

Les actifs représentatifs des engagements réglementés sont les suivants :

a. Les obligations et autres valeurs émises ou garanties par l’Etat ou un organisme


financier international public dont un Etat ou plusieurs Etats membres de la CIMA font
partie ;
b. Les obligations émises ou garanties par une institution financière de développement ou
une banque multilatérale de développement compétente pour les Etats membres de la
CIMA ;
c. Les actions, obligations et autres valeurs mobilières non obligataires cotées à la BRVM
à Abidjan ou la Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale à Libreville ;
d. Les actions des entreprises d’assurance ou de réassurance agréées en zone CIMA ou
dont un ou plusieurs Etats membres de la CIMA sont actionnaires ;
e. Les actions et obligations émises par les sociétés commerciales autres que celles
indiquées au c) et d) opérant en zone CIMA ;
f. Les actions des SICAV et parts de fonds communs de placement dont l’objet est limité
à la gestion d’un portefeuille composé des titres indiqués au a) et b) et des titres
cotés ;
g. Les droits réels immobiliers en zone CIMA ;
h. Les prêts obtenus ou garantis par les Etats membres de la CIMA ;
i. Les prêts hypothécaires aux personnes physiques ou morales domiciliées en zone
CIMA ;
j. Les prêts obtenus ou garantis par un établissement de crédit opérant en zone CIMA ou
une institution financière de développement ou une banque multilatérale de
développement compétente pour les Etats membres de la CIMA ;
k. La trésorerie détenue dans les banques opérant en zone CIMA.

39
Pour favoriser l’intégration des économies des pays membres de la CIMA, l’article 335 alinéa
2 du code des assurances fixe à 50% la quotité des actifs admis pouvant être placés et
localisés dans d’autres Etats membres.

Les limites dans lesquelles doivent être effectués ces placements ainsi que les critères de
dispersion et les règles d’évaluation sont définis aux articles 335-1 et suivants du code des
assurances.

SECTION 2. LA MARGE DE SOLVABILITE

Elle est définie comme le montant de la situation nette ou richesse propre permettant
à l’entreprise d’assurance de faire face à une éventuelle insuffisance des provisions
techniques.

La démarche à utilisée pour s’assurer que la marge est suffisante est la suivante :

 Détermination de la marge constituée ;


 Détermination de la marge minimale réglementaire.

I. Détermination de la marge constituée

L’article 337-1 du code des assurances définit les éléments constitutifs de la marge de
solvabilité. Il s’agit de :

a. La somme des éléments suivants :

 Capital social versé pour les sociétés anonymes ou fonds d’établissement constitués
pour les mutuelles ;

 Moitié du capital social non versé ou de la part du fonds d’établissement non


remboursé ;
 Emprunt pour fonds social complémentaire ;
 Réserves ;
 Bénéfices reportés ;
 Plus values latentes sur l’actif ou le passif après accord de la Commission ;
 Emprunts subordonnés pour les mutuelles ;
 Droits d’adhésion pour les mutuelles.

b. Les pertes et actifs incorporels à déduire :

 Pertes de l’exercice ;
 Frais d’établissement non amortis ;
40
 Autres actifs incorporels.

Marge constituée = a) – b)

II. Marge de solvabilité minimale réglementaire

Elle est fixée par les articles 337-2 et 337-3 du code des assurances.

1. Marge minimale réglementaire des sociétés d’assurance dommage

Il existe deux méthodes de calcul.

a. Méthode par les primes

Elle est égale à :

20% x Primes émises nettes d’annulation x taux de conservation

avec taux de conservation =

charge de sinistres nette de réassurance/charge de sinistre brute de réassurance.

NB. Le taux de conservation ne peut être inférieur à 50%.

b. Méthode par les sinistres

Elle est égale à la charge moyenne annuelle de sinistre :

Somme des sinistres payés des trois derniers exercices

+ provision pour sinistres à payer de l’exercice inventorié

-Provision pour sinistres à payer à l’ouverture de l’exercice n-3

Le résultat obtenu est divisé par 3 pour obtenir la charge moyenne annuelle de sinistre.

Marge minimale = charge moyenne annuelle de sinistre x taux de conservation.

2. Marge minimale réglementaire des sociétés d’assurance vie

Elle est égale à : 5% x Provisions mathématiques (PM) brutes de réassurance x PM nettes de


réassurance/PM brutes de réassurance.

41
NB :

Le ratio PM nettes de réassurance/PM brutes de réassurance ne peut être inférieur à 85%.

42

Vous aimerez peut-être aussi