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Pr.

EL KAKI Fatima Zohra cours de droit des Assurances S5 2022/2023

COURS DE DROIT des Assurances


PR. EL KAKI FATIMA ZOHRA

USMBA-FSJESF
SEMESTRE 5
2022-2023
D-La division des risques :

a-La coassurance :

 C’est la division de la garantie d’un gros risque entre plusieurs assureurs, chacun
étant garant de la seule part qu’il a acceptée dans la limite du plein de souscription.

 Chacun des coassureurs prend en charge un pourcentage convenu sans solidarité,


ce qui oblige en théorie le souscripteur à s’adresser à chaque coassureur pour
obtenir le règlement de la garantie.

 Un apériteur est désigné pour être l’interlocuteur unique du souscripteur et le


représentant de tous les coassureurs.

 L’apériteur va se charger de la conclusion du contrat, de l’établissement de la police,


de l’encaissement des primes réparties ensuite entre les coassureurs, et du
règlement des sinistres. Et en cas de faute, il engage sa responsabilité civile à
l’égard du souscripteur.

 Les inconvénients de la coassurance incitent les assureurs à opter pour la


réassurance
 Les inconvénients de la coassurance incitent les assureurs à opter pour la réassurance:

• La faculté pour chaque coassureur de se retirer et la nécessité dans ce cas pour les autres
de rechercher un nouveau partenaire ou de se partager la part du prédécesseur;

• Toute variation de risques nécessite une modification des tarifs appliqués et exige une
concertation et parfois une nouvelle répartition de la part de risque supportée par chaque
coassureur.

• La réassurance reste par conséquent la formule la plus appropriée pour réaliser une
meilleure compensation des risques. La réassurance (à l’international) se traduit toutefois
par des sorties de primes imposantes payées en devise, dont le pays a grandement besoin
pour l’achat de biens d’équipement nécessaires à son développement.
b- La réassurance :

*Notion de réassurance :

 La réassurance est « un acte par lequel l’assureur soucieux d’obtenir une meilleure
homogénéité de communauté de risques, transfère à un tiers une partie des risques
qu’il a pris en charge ».

 C’est l’opération par laquelle une entreprise d’assurance, dénommée « cédant », se fait
assurer à son tour auprès d’un réassureur, dénommé « cessionnaire », contre tout ou
partie des risques qu’elle demeure seule à garantir à l’égard du souscripteur. Lorsque le
cessionnaire demande à son tour la garantie d’un autre réassureur, on l’appelle «
rétrocédant », et son réassureur est appelé « rétrocessionnaire ».

 Généralement, assureur et réassureur concluent un accord permanent dans le cadre


d’un traité de réassurance obligatoire : l’assureur cédant s’engage alors à céder au
réassureur une partie de ses risques , et le réassureur s’engage à les accepter.
*Effets de la réassurance :
 Aucune relation juridique n’existe entre le souscripteur et le réassureur. Les rapports
entre l’assureur avec son réassureur sont sans effet sur le contrat d’assurance. art. 4 de la
loi 17-99 formant Code des assurances.

 En revanche, le réassureur aura à supporter tout ce qui découle du contrat d’assurance,


notamment les erreurs et les fausses déclarations du risque et on dit qu’il y a « identité
de fortune entre l’assureur et le réassureur ». Ce principe ne se vérifie pas tout à fait en
cas de faillite de l’assureur.

 On doit donc distinguer le « plein de souscription » qui est la somme maximale totale
que l’assureur s’engage à garantir à l’égard de l’assuré, du « plein de conservation » qui
est le capital maximum conservé par l’assureur pour son propre compte, le surplus étant
cédé en réassurance.
*Fonctions de la réassurance :

 L’assureur aura recours à la réassurance chaque fois qu’il sentira le besoin de


compenser les écarts qui peuvent surgir « soit par insuffisance du nombre de risques
soit par dépassement anormal des nombres des sinistres espérés »;

 Elle constitue une indispensable technique de dispersion des risques dans le temps et
dans l’espace, et ce d’autant qu’il faut signaler une augmentation considérable de
sinistres de plus en plus catastrophiques;

 L’assurance a pour rôle essentiel de niveler les risques d’assurances et d’accroitre la


sécurité à laquelle tend l’assurance.
Section 5 : Le rôle de l’assurance

A. Le rôle social de l’assurance :

 Fonction réparatrice de l’assurance :

L’assurance permet d’indemniser les préjudices résultant de la réalisation des risques. Elle
joue ce rôle dans l’intérêt de l’assuré lui-même (Dahir du 02 octobre 1984 relatif à
l’indemnisation des victimes d’accidents causés par des véhicules terrestres à moteur tel qu’il
a été modifié par l’arrêté du ministre de l’économie et des finances du 11/11/1998).

 Fonction préventive

L’assuré a l’obligation d’éviter la survenance des sinistres ou au moins en réduire le nombre


ainsi que la gravité ou l’importance en multipliant les mesures de prévention.

 Fonction créatrice de l’assurance :

En apportant la sécurité aux hommes, l’assurance favorise l’éclosion d’un grand nombre
d’activité qu’ils n’oseraient pas sans un tel soutien.
B-Le rôle économique de l’assurance :

 L’assurance moyen de crédit :

• L’assurance permet à l’assuré d’obtenir du crédit en renforçant les garanties qu’il offre à
ses créanciers .
• Elle permet à l’assureur de consentir lui-même du crédit à ses clients.
c’est l’assurance crédit qui garantit au créancier le paiement en cas d’insolvabilité du
débiteur.
• Elle remplit également une fonction de crédit au profit de l’économie générale en ce
qu’elle permet de drainer d’énormes masses de capitaux et les injecter dans la vie
économique en cas de besoin ou de difficultés.

 L’assurance méthode d’épargne:

• L’assurance apparaît comme une méthode particulière de formation de l’épargne.


L’accumulation des primes des assurés permet la constitution de capitaux importants
surtout les assurances sur la vie.
• Le législateur tend à encourager cette forme d’épargne scientifiquement organisée et
apportant des avantages fiscaux au souscripteur.
 L’assurance mode d’investissement :

Les sommes considérables que les compagnies d’assurance prélèvent sous forme de
prime doivent être placées dans des règles très strictes pour la sécurité des assurés et
des victimes.

 Le rôle international de l’assurance :

• la réassurance ne peut s’imaginer que dans un contexte international. Plus les risques
sont disséminés ou répartis dans le temps et dans l’espace plus la stabilité des
entreprises est grande et la sécurité est sauvegardée.
• la dimension internationale de l’assurance se vérifie à travers les efforts d’unification
et d’harmonisation du droit de l’assurance.
• La dimension internationale de l’assurance se vérifie aussi à travers la mondialisation
et la facilitation des services financiers dont les services d’assurance et services
connexes .
Section 6: Prémices et évolution de l’assurance

A. Dans le monde :

• On trouve des « traces » de l’assurance dans l’antiquité qui annonce le contrat que nous
connaissons aujourd’hui.
• On retrouve même des "traces" de la pré-assurance dans la plus haute antiquité : sous
forme de caisse d'entraide des tailleurs de pierres de la Basse-Egypte .
• Dans le Code d'Hamourabi b2250 ans avant J.C., en ce qui concerne les transports par
caravane (Darmatha).
• On dit que les chameliers de Mésopotamie répartissaient entre eux le dommage lorsque
l’un des membres du groupe perdait un chameau.
• Les légionnaires romains bénéficiaient d’une sorte de mutuelle leur permettant de
couvrir les frais de changement de garnison.
• Les navigateurs vénessiens, avaient organisé le régime des avaries communes.
• Il faut attendre le moyen âge pour voir apparaître une forme de pré assurance avec le
prêt à la grosse aventure .
 L’assurance maritime: se dégagea à la fin du 14ème siècle dans les grands ports
italiens lorsque l’une des parties se borna à garantir l’autre de la perte de la valeur
du navire et de sa cargaison en cas de sinistre contre le paiement préalable d’un
somme déterminée. (La prime aujourd’hui).

 En matière terrestre, l’assurance terrestre ne fit son apparition qu’au 17ème siècle à la
suite des incendies dévastateurs de Londres de 1666.

 En matière vie, l’assurance sur la vie n’a pris place chronologiquement que longtemps
après les assurances maritimes Cette appréciation pécuniaire de la vie humaine a été
pendant longtemps considérée comme immorale parce qu’elle inciterait le
bénéficiaire du contrat à souhaiter le décès de l’assuré sinon à en hâter la venue.

 En matière d’assurances de responsabilité civile : Au XIXe siècle, avec le


développement du machinisme et, sous l’impulsion de la révolution industrielle, le
besoin d’assurance n’a cessé de croître en raison des très nombreux accidents de
travail corrélatifs d’où la nécessaire évolution de la responsabilité civile, et de
l’assurance de responsabilité civile professionnelle.
 Plusieurs facteurs ont contribué à accroître l’importance et le nombre et le volume des
risques et ont influé positivement sur le développement de l’a à assurance à savoir :

 L’industrialisation, la mécanisation et le perfectionnement des techniques modernes;


 L’affaiblissement du secteur agricole;
 L’essor démographique conjugué à l’allongement de l’espérance de vie;
 Le culte de l’individualisme et de la liberté à partir du 18ème siècle;
 La place privilégiée réservée à cette industrie parmi les institutions financières, les
épargnants institutionnels et parmi les organismes de prévoyance sociale ;
 L’apparition de nouveaux modes de distribution, de diffusion et de commercialisation
des produits d’assurances;
 La réassurance d’une partie des risques dans le but de ne pas compromettre l’équilibre
financier de l’entreprise.
A. Au Maroc :

 L’assurance - toutes branches confondues - totalement étrangère à la tradition


juridique du pays, elle n’a vu le jour qu’avec l’avènement du protectorat.

 La transplantation de cette technique se justifie par l’arrivée massive des Français


et des étrangers.

 cette demande croissante d’assurance rendit nécessaire l’installation sur place des
sociétés étrangères représentées par des agents généraux ou des succursales.

 Cette indifférence manifestée par les marocains à l’égard de l’assurance s’explique


en grande partie par des facteurs d’ordre socio-économiques : C’est pourquoi il
ne faut plus faire endosser ce peu d’intérêt réservé à cette technique uniquement
aux préjugés religieux.
 Les préjugés religieux :

Les griefs de certains théologiens à l’égard de l’assurance se résument dans les points
suivants :

• on attribue à l’Islam l’interdiction de recourir à l’assurance considérée comme étant un


jeu de hasard ;
• L’aspect aléatoire qui se retrouve dans tout contrat d’assurance;
• L’assurance encourage l’usure;
• Pour les théologiens marocains et les guides de la Salafia, l’assurance dans sa forme
moderne serait illicite sauf si elle prend la forme d’une mutuelle ou d’une coopérative .

Cette discussion a été relancée à l’occasion de la conception de nouveaux produits


d’inspiration islamique dits « TAKAFUL ».

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