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DE MANAGEMENT
Par
Achille ONDO
Contrôleur des Assurances à la DNA/GABON
I. L’Assurance
1) Historique
a) La pré assurance
b) L’essor de l’assurance
2) Définition
3) Le contrat d’assurance
a) Les différents partenaires dans le contrat d’assurance
- L’assureur (entreprise d’assurance)
- Le souscripteur
- L’assuré
- Le bénéficiaire
b) Les caractères du contrat d’assurance
- Consensuel
- Synallagmatique
- Aléatoire
- A titre onéreux
- Successif
- D’adhésion
- De bonne foi
c) La formation du contrat
- La proposition d’assurance
- Le consentement de l’assureur
- La signature de la police par l’assuré
d) La preuve du contrat
- La police
- La note de couverture.
- L’avenant
2) La cotisation (Prime)
3) La prestation de l’assureur
4) La compensation
III. La tarification
a) La prime pure
b) Les composants d’une prime d’assurance
- La prime nette
- Les chargements et taxes
IV. Le sinistre (ou réalisation du risque)
1) La déclaration
2) Les exclusions et les limitations
3) L’indemnisation
Conclusion
I. L’Assurance
1) Historique
a) Pré assurance
On trouve des traces de la pré assurance dans la plus haute antiquité :
o La caisse d’entraide des tailleurs de pierres de la Basse Egypte (4500 avant
J.C)
o En organisant les transports par caravane, le code babylonien de
1
Hammourabi prévoyait la répartition du cout des vols et pillages entre
commerçants (2250 avant JC)
o Un contrat d’assurance transport a été découvert à Babylone par une
expédition archéologique américaine. En vue d’aider les commerçants à
se prémunir contre les risques du transport par caravane, un israélite
entreprit vers 580 avant J.C de prêter une somme d’argent, moyennant
une commission de risque de 20% et un intérêt remboursable avec le
principal en cas de bonne arrivée.
b) Essor de l’assurance : le prêt à la grosse aventure
L’assurance commence avec le grand commerce maritime au moyen âge.
En effet, la première forme d’assurance concernait la protection des
marchandises contre les risques d’avarie, de naufrage ou de captures par les
pirates. En effet, faire appareiller un navire pour la navigation 2hauturière
supposait la mobilisation d’importants capitaux. Les 3armateurs grecs et romains
puis, quelques siècles plus tard les marchands italiens s’adossaient donc aux
1 Hammurabi
Hammurabi est un roi de Babylone, faisant partie de la première dynastie babylonienne, régnant de 1792 av. J.-C. à sa mort en 1750 av.
J.-C..
2) Définition
La variété des opérations d’assurance et des risques couverts ne permet pas de
donner une définition unique et exhaustive de l’assurance.
Se l o n J o s e p h H E M A R D « l’assurance e s t u n e o p é r a t i o n p a r
laquelle une partie, l’assuré, se fait promettre,
m o y e n n a n t u n e r é m u n é r a t i o n , l a p r i m e , p o u r l u i ou pour un
tiers, en cas de réalisation d’un risque, une prestation par une autre partie,
l’assureur qui, prenant en charge un ensemble de risques, les compense
conformément aux lois de la statistique. »
3) Le contrat d’assurance
a) Les différents partenaires dans le contrat d’assurance
Le contrat d’assurance met en relation différents partenaires à
savoir :
- L’assureur (entreprise d’assurance) :est celui qui s’oblige moyennant une
rétribution dénommée prime ou cotisation à payer l’indemnité dans les
assurances de dommages, le capital ou la rente dans les assurances vie.
L’assureur est en règle générale une personne morale de formes
juridique différentes (société anonyme, mutuelle...).
4 l'ensemble des décisions de justice relatives à une question juridique donnée. Il s'agit donc de décisions
consentement est marqué par la signature de l’assureur sur la police qu’il
établit conformément à la proposition d’assurance et que le contrat est,
sauf clause contraire, parfait dès cette signature, dès lors qu’il a été fait
conformément à la volonté de l’assuré telle qu’elle a été exprimée sur la
proposition d’assurance.
d) La preuve du contrat
Elle se fait à l’aide de police d’assurance ou de note de couverture
- La police : C’est un document signé des deux parties souvent
composé de trois éléments, à savoir les conditions générales, les
conditions particulières et les conventions spéciales.
Dans toute activité économique, le prix de vente d’un bien est déterminé à
partir de son prix de revient. En assurance, au contraire, l’assureur vend un produit
dont il ne connait pas le prix de revient puisqu’il ne peut déterminer à l’avance
l’existence et le montant des sinistres à venir. La cotisation (la prime) doit néanmoins
être perçue d’avance (Article 13 nouveau du Code CIMA) et non à terme échu, parce
que l’assureur doit percevoir le prix du risque dès que l’assuré s’y trouve exposé, le
sinistre n’étant que sa réalisation.
Cela constitue un inconvénient pour les assureurs contraints de ce fait de constituer
des provisions pour qu’ils soient en mesure de faire face à leurs engagements.
b) L’assurance de dommages
Elle donne droit à une indemnité, normalement égale au montant du préjudice dû à
un événement accidentel et involontaire appelé sinistre :
➢ Assurance de tiers : responsabilité civile, etc.…
➢ Assurance de biens : contre les accidents, incendies, vols (automobile,
habitat…) c’est l’IARDT (Incendie, accident et risques divers, transport)
➢ Assurances dans la construction : Assurance dommages à l’ouvrage et
assurance décennale.
• Mode de gestion
Pour être en mesure de tenir son engagement de payer aux assurés les
prestations prévues dans le contrat, assureur utilise deux techniques de
gestion : la répartition ou la capitalisation les assurances de répartition
Dans la gestion par repartions la masse des primes payées par la mutualité
des assurés au cours d’une période donnée est repartie entre les sinistrés. Elle se
fait par année d’assurance.
Peuvent être gérés selon le mode de répartition, les risques présentant les
caractéristiques suivantes :
Constants :
constance de la probabilité de réalisation, si la probabilité de réalisation peut connaitre des
variations saisonnières, elle reste sensiblement identique au cours d’une période de
temps.
constance de la prime : les risques sont couverts moyennant une prime constante
pendant une courte période, l’année en général.
L’indemnisation est quasi immédiate et se fait en un versement unique.
L’aléa est le caractère principal de tout contrat d’assurance et définit donc la notion de
risque assurable. Il peut porter sur la survenance ou la non survenance d’un événement
(par exemple le vol), mais aussi sur la date de réalisation d’un événement certain (par
exemple en assurance décès.)
Les assureurs doivent donc éparpiller les risques de façon à ne pas compromettre
e) La division du risque
L’assureur ne doit accepter qu’une fraction d’un gros risque menaçant la mutualité en
recourant aux techniques de division des risques.
➢ La coassurance
Les risques faisant l'objet d'une coassurance sont garantis dans le cadre
d'un contrat unique appelé police collective, qui est rédigé par 7la société apéritrice et
signé par la suite par chacun des coassureurs et par l’assuré.
➢ La réassurance
C'est l’opération par laquelle une entreprise d'assurance, la cédante, s'assure à son
tour auprès d'une autre société, le réassureur, (encore appelée cessionnaire), pour
tout ou partie des risques qu'elle assure.
Il est à noter que malgré l’opération de réassurance, l'assureur reste le seul garant du
règlement des sinistres à l'assuré, ce dernier n'étant lié au réassureur par aucun lien
contractuel (article 4 du Code CIMA).
7 assureur qui prend la tête du groupe, qui est généralement celui qui a négocié le contrat avec l'assuré,
2) La cotisation (Prime)
La prime est la contribution que verse l’assuré à l’assureur en échange de la garantie qui
lui est accordée.
La contribution du souscripteur est généralement déterminée à forfait ; il s’agit alors
d’une prime ou cotisation fixe qui ne peut, en principe, être modifiée en cours de
validité du contrat sans le consentement du souscripteur.
les primes ou cotisations doivent être suffisantes pour:
3) La prestation de l’assureur
L’engagement pris par l’assureur en cas de réalisation du risque
consiste à exécuter une prestation. Il s’agit du versement d’une indemnité destinée:
soit à l’assuré, par exemple en assurance incendie,
soit à un tiers, par exemple en assurance de responsabilités,
soit au bénéficiaire, par exemple en assurance vie (en cas de décès).
4) La compensation
Les assurés qui cotisent par des versements de prime pour faire face aux conséquences
d’un même risque, constituent une mutualité. C’est grâce à ses versements que
l’assureur pourra indemniser ceux qui auront été sinistrés.
III. La tarification
Pour qu’un assureur accepte de garantir un aléa, il doit pouvoir tarifier le risque, c'est-
à-dire calculer une prime d’assurance. Toutefois, avant d’aborder les éléments qui
constituent la détermination de la prime, voyons d’abord l’implication et l’importance
de la statistique et des probabilités dans sa détermination.
Exemple simplifié :
Imaginons 10 000 personnes, chacune propriétaire d’un immeuble de 1 000 000
FCFA et s’assurant auprès d’une même compagnie contre l’incendie. Si à la fin
de l’année,15 immeubles brulent intégralement, l’assureur devra rembourser :
15 x 1 000 000
Mais, puisque les pertes subies par les propriétaires sinistrés doivent être
supportées par l’ensemble de la communauté (revoir la définition technique) des
propriétaires assurés, l’assureur, pour être en mesure de faire face à ses
engagements, devrait avoir perçu auprès de chacun d’eux une prime pure de :
15.000.000
= 1500 F
10.000
Partant de ce calcul, l’assureur demandera à tous ses nouveaux clients qui se
présenteront au cours de l’année suivante pour assurer un immeuble de
1.000.000 contre l’incendie une prime pure de 1500 en faisant l’hypothèse que la
proportion des immeubles brulés, soit de 15 , restera constante.
10000
Cette proportion s’appelle « probabilité » en mathématique et « fréquence » en
statistique
Où :
P=0 correspond au cas d’impossibilité de survenance de l’évènement ; par
exemple la possibilité d’avoir pile et face simultanément en jetant 1 pièce de
monnaie en l’air et en la laissant tomber. En effet, le chiffre zéro est obtenu en
application de la formule ci-dessus par le rapport
0/2 =0
Toujours dans le cadre du jeu de pile ou face, la probabilité d’avoir la pile après
avoir jeté une pièce de monnaie en l’air est de ½ et elle est la même ½ pour
l’option de face.
b) La statistique
Au fur et à mesure qu’on augmente le nombre des cas sur lesquels doit
porter le calcul des probabilités, on augmente les écarts absolus, mais on
diminue les écarts relatifs jusqu’à les rendre pratiquement nuls sur un
nombre de cas très importants.
Selon cette loi, plus est grands le nombre d’expériences effectuées, plus
les résultats de ces expériences se rapprochent de la probabilité théorique
de survenance d’un évènement.
Les principes de calcul d’une prime d’assurance sont l’ensemble des méthodes qui
permettent à une compagnie d’assurances de calculer la prime qui doit être payée par
un assuré pour se voir garantir un risque ;
a) La prime pure
La prime pure d’un risque est la prime permettant à l’assureur de régler les sinistres
frappant la mutualité des assurés.
Elle est appelée également prime de risque ou encore prime d’équilibre (ou même prime
technique).
Soit,
• P : la prime
• N : le nombre de risques en portefeuille de l’assureur pendant une année
• S : le montant des sinistres réglés et payés.
• n :le nombre des sinistres survenu dans l’année.
• c: Coût moyen d’un sinistre
Compte tenu du principe de l’assurance consistant à faire supporter les sinistres par
à faire supporter les sinistres par l’ensemble de assuré
la
l’ensemble de la mutualité des assurés, la prime demandée à chaque est
mutualité des assurés
donnée par la formule suivante :
P=S/N (1)
c=S/n S=c x n
Or f=n/N
D’où P= f x c
La prime pure est donc égale au produit de la fréquence des sinistres par leur cout
moyen (cout moyen des sinistres).
NB : Les frais accessoires sont des frais supplémentaires appelés aussi cout de police,
qui s’ajoutent à la prime nette (prime commerciale). On applique le taux de taxe sur la
prime commerciale.
le bien assuré a une valeur déterminable, qu’il s'agisse d'une assurance de responsabilité
ou une assurance de personnes.
Le sinistre est constitué par la réalisation de l’évènement prévu par la police d’assurance
et entrainant la mise en jeu de la garantie. Il se décompose en :
2) L’expertise
Le principe étant qu’il ne peut y avoir d’indemnisation sans expertise préalable. Chaque
compagnie d’assurance sollicite les services d’un expert pour le constat, l’appréciation
et l’évaluation des dommages causés aux biens ou aux personnes.
A dires d’expert et sur la base d’un rapport établi par ses soins, l’assureur procédera à
la réparation des dommages subis par son assuré.
3) L’indemnisation
L'assurance relative aux biens est un contrat d'indemnité. L'indemnité due par
l’assureur à l'assuré ne peut pas dépasser le montant de la chose assurée au
moment du sinistre. Le montant de la prestation est nécessairement
proportionnel au dommage effectivement subi.
S'il s’avère que la valeur de la chose assurée excède au jour du sinistre la somme
garantie, l'assuré est considéré comme restant son propre assureur pour
l'excédent, et supporte, en conséquence, une part proportionnelle du dommage,
sauf convention contraire.
V. Déclarée
Indemnité = Montant du X
dommage V. Réelle
*La franchise
Lors de la réalisation d’un risque(sinistre), il est possible que l'assureur ne paie pas
la totalité du montant des dégâts subis. L’assureur établit des règles dans le cadre de
l’indemnisation visant à faire participer l’assuré dans la prise en charge de son sinistre.
La somme qui reste à la charge de l’assuré après l'indemnisation de l'assureur
s'appelle la franchise. Pour que l’assureur applique la franchise, il faut que cela soit
prévu par le contrat d'assurance. Il y a plusieurs sortes de franchises. Le contrat
doit préciser, pour chaque situation, le type de franchise qui s'applique. Nous
allons mettre un accent particulier sur les franchises relatives et les franchises absolues.
La franchise :
On distingue deux types de franchises:
Exemple :
Si la franchise est de 150 000 FCF A, l’assuré ne recevra rien si le sinistre est de 100
000 F CFA. En revanche, pour un sinistre de 200 000 FCFA, l’assuré sera indemnisé
intégralement.
Exemple :
Si la franchise est de 150 000 F CFA et que le sinistre est de 100 000 F CFA, l’assuré
ne recevra rien au titre de ce sinistre. Si le sinistre est de 200 000 F CFA, seule la
différence, c'est-à-dire 50 000 F CFA sera versée à l’assuré.
- Le calcul du sinistre
La franchise peut être une somme fixe, par exemple 150 000 F CFA, ou un montant
calculé selon un des 2 modes suivants :