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Université Mohammed V – Rabat

Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales-Soussi

MASTER : JURISTE D’AFFAIRE

THEME : FONDEMENTS ET EVOLUTION DU CONTRAT D’ASSURANCE :

Formation – Conclusion – Parties au contrat

Contenu – Exécution – Résiliation

Présenté par :

 Lamiaa Benjelloun
 Btissam Karmouni
 Farah Maghnine

Année Universitaire : 2023-2024


Introduction :

L’assurance constitue un vecteur de développement socio-économique. Elle prend part


au développement social en améliorant les conditions de vie des populations par la protection
des individus, des ménages et des entreprises contre les différents risques, et par le
renforcement du système de protection social. Economiquement, l’assurance contribue
fortement au financement de l’économie du pays, en plaçant les fonds collectés (les primes).

Le secteur d’assurance se caractérise aussi par l’inversion de cycle de production, ce qui


rend son activité complexe et aléatoire. Afin de préserver l’impact social de l’assurance et son
rôle dans le financement de l’économie, ce secteur doit être soumis à un contrôle spécifique. Le
cadre règlementaire actuel, auquel les entreprises d’assurance et de réassurance sont soumises,
présente l’avantage d’être simple et intuitif pour la prise de décision, mais, il représente aussi
de nombreuses limites, notamment, la non prise en compte de la diversité des risques et de
leurs spécificités.

Les premières images de l’assurance remontent à l’aube de l’histoire, surtout là où les êtres
humains s’organisaient et s’installaient en groupes et en communautés. Son image moderne a
commencé sous la forme d’un accord ou d’un contrat au niveau des individus et des
entreprises. L’État n’avait qu’un droit de regard et a adopté une loi régissant cet accord ou ce
contrat.

Sachant que, le contrat d’assurance est une convention passée entre l'assureur et le
souscripteur pour la couverture d'un risque et constatant leurs engagements réciproques 1, en
d’autres termes, il s’agit d’un acte par lequel une personne (l’assuré)2 verse à une entité
(l’assureur ou compagnie)3 une somme périodique appelé (prime)4 en contrepartie de laquelle
l’assureur s’engage soit à verser une somme déterminée au cas le risque définit au contrat se
réaliserait, soit de réparer les conséquences de ce risque en versant une indemnité à l’assuré ou
au tiers selon la nature du contrat.

Donc le contrat d’assurance est une convention passée entre une entreprise d'assurance et
un souscripteur (individu ou collectivité), fixant à l'avance, pour une période déterminée, des
charges financières en fonction d'un ensemble bien défini d'évènements aléatoires.

Selon Pothier « le contrat d'assurance est un contrat par lequel l'un des contractants se
charge du risque des cas fortuits auxquels une chose est exposée, et s'oblige envers l'autre
contractant de l'indemniser de la perte que lui causeraient ces cas fortuits, s'ils arrivaient ;
moyennant une somme que l'autre contractant lui donne, ou s'oblige de lui donner pour le prix
des risques dont il a la charge ».5

Historiquement, l’assurance existait dès la plus haute antiquité et elle trouve véritablement ses
sources dans le « prêt à la grosse aventure ». Ce type de prêt adapté au commerce maritime
était déjà pratiqué par les Grecs et les Romains. Les marchands faisaient appel aux banquiers
pour financer leurs expéditions maritimes qui coûtaient souvent très cher. Si le bateau faisait
naufrage, les marchands n’avaient rien à rembourser aux banques ; par contre s’il arrivait à bon
port, le banquier était remboursé et pouvait recevoir une compensation financière très élevée 6.

Le plus ancien contrat d’assurance a été souscrit à Gênes en 1347, et c’est également à
Gênes que fut fondée la première société d’assurances maritimes en 1424 7.

Au Maroc, l’opération d’assurance a été rejetée par le système juridique islamique parce
qu’elle développait la négligence et la notion de pari. Elle était considérée comme un produit
de luxe réservé aux riches (classe à revenu élevé), ce qui constituait un handicap au
développement naturel du secteur.

Elle n’a pu voir le jour qu’avec l’avènement du protectorat. Les premières sociétés
d’assurance ayant couvert des risques au Maroc étaient des compagnies étrangères qui
travaillaient dans l’assurance maritime tels que (la Espagnola en 1879, la Centrale et la
Réparation en 1883, la Manheim en 1886 The Calpean maritime Insurance en 1887 et le Lioyd
Alleman en 1893) et ce n’est qu’après que cette activité a pu se généraliser pour toucher
d’autres secteur. En 1916 à Tanger on a assisté à la création d’une compagnie d’assurance
maritime et de guerre, dissoute quatre années plus tard, entre 1941 et 1951 on a connu la
naissance de 23 compagnies d’assurances dont le capital était étranger en majorité, exception
faite de la Royale Marocaine d’Assurances créée en 1950, en 1960 il a eu la création de deux
compagnies CNIA8 et SCR9 avec la participation de l’Etat par l’intermédiaire de la CDG 10 .

En 1993 on a assisté dans le cadre de la politique d’assainissement du secteur des


assurances, à la fusion de la société ‘’l’Entente’’ par Al Amane a été autorisée à continuer son
activité sous la nouvelle dénomination sociale Axa Al Amane, le marché marocain des
assurances et de réassurance en 2004 a été marqué par la fusion par absorption de la société Al
wataniya par la Royale Marocaine d’Assurance donnant ainsi naissance à la RMA Wataniya.
Actuellement les entreprises sont cette année de dix-huit dont quinze entreprises commerciales
et trois mutuelles.

Intérêt du Sujet :

10
1-Article premier de la loi 17-99 formant code des assurances
2 -Maria El Ghezaoui, Assurance et gestion des risques, juin 2019, volume 89, numéro 1-2, page 22.
3-Maria El Ghezaoui, Assurance et gestion des risques, juin 2019, volume 89, numéro 1-2, page 22
4- Article premier de la loi 17-99 formant code des assurances
5- Robert Toseph Photier ,Œuvre de Photier, Annoté et mise en corrélation avec le code civil et la législation actuelle, volume 9, page 267
6- Comité scientifique pour l’histoire de l’assurance (2007), Guide des sources sur l’histoire de l’assurance, numéro ISBN : 2-912916-91-7
7- Comité scientifique pour l’histoire de l’assurance, Guide des sources sur l’histoire de l’assurance, numéro ISBN : 2-912916-91-7.
8 -La compagnie Nord-Africaine et Intercontinentales d’Assurance
9- Société Centrale de Réassurance
10- La Caisse de Déport et de Gestion
L’assurance constitue un moyen de protection des patrimoines, des individus, des
entreprises et organisations, contre les différends risques qui peuvent connaître, mais joue
également un rôle important dans l’économie, en fiabilisant les relations commerciales, en
favorisant l’investissement, préserver le tissu économique et de sauvegarder des emplois. Le
contrat d’assurance peut sembler complexe du fait de la multitude d’information qu’il contient
et des spécificités qui l’entourent, il s’agit notamment d’un moyen facilitant les relations
économiques entre les parties et constitue juridiquement un moyen de preuve.

Ce constat nous renvoie à nous poser les questions suivantes : Quelles sont les étapes de
conclusion du contrat d’assurance et les documents prouvant l’existence de ce dernier ? quelles
sont les obligations des parties en cas de l’exécution du contrat d’assurance ? Et quelle est la
procédure à suivre en cas de résiliation de ce contrat ?

Le but notre recherche est de contribuer à une meilleure compréhension du contrat


d’assurance avant de passer à dévoiler les caractéristiques de ce contrat ainsi qu’aux parties
formant ce dernier, la deuxième partie sera consacrée aux étapes de conclusion du contrat
d’assurance ainsi que les cas de son extinction.

Problématique :

Quels sont les principaux facteurs qui ont influencé l'évolution du contrat

d’assurance au fil du temps?

Plan :
Introduction
I - Fondements du contrat d’assurance
1- Définition, caractéristiques et sources du contrat
2-Typolgie et éléments constitutifs de contrat d’assurance

II - Conclusion et effet du contrat d’assurance


1- Les obligations des parties
2- L’extinction du contrat d’assurance
Conclusion
Bibliographie

I-Fondements du contrat d’assurance


1- Définition, caractéristiques et sources du contrat d’assurance

a) Définition

-au sens littéraire du terme : Le vocabulaire Assurance signifie la garantie ; la promesse ou


l‘affirmation de quelque chose.

-au sens juridique du terme : C’est une convention par laquelle le souscripteur s’engage à
payer une prime (somme d’argent) à l’entreprise d’assurance pour la couverture d’un risque
et l’assureur, à son tour, s’engage à payer une prestation à l’assuré ou à un tiers bénéficiaire,
en cas de réalisation d’un sinistre (livre premier de e livre premier de la loi 17-99).

b) Caractéristiques
Plusieurs caractéristiques distinguent le Contrat d´assurance :
C’est un contrat réglementé pour assurer un certain équilibre entre les compagnies d’assurance
et les assurés (avant c’était un contrat d’adhésion : les assureurs imposaient leurs conditions, et
ce suite à l’intervention du législateur).
C’est un contrat d’ordre public, dans la mesure où la plupart de ses dispositions sont
impératives, sauf quelques-unes, celles prévues par la loi, et où les personnes ont une marge de
liberté (art. 3 du code).
C’est un contrat consensuel : En principe, ce contrat suppose la rencontre des deux volontés
contractantes, mais il arrive qu´elles soient astreintes à s´obliger sous peine de sanctions
pénales Ex : assurance automobile ; L’écrit est exigé comme moyen de preuve. L’écrit doit
être établi en caractère apparent. Pour les clauses importantes elles doivent être écrites en gras
ou en couleur. Si la durée de l’assurance et/ou du contrat d’assurance dépasse une année,
l’assurance doit le préciser à côté de la signature de l’assuré.

C’est un contrat synallagmatique : différent du contrat unilatéral. Il suscite la présence de deux


parties. Les droits de l’une sont les obligations de l’autre.

C’est un contrat à titre onéreux : prime, prestation


C’est un contrat à exécution successive : il s’échelonne sur un futur inconnu, ce qui donne lieu
à un autre caractère : c’est un contrat aléatoire (soumis à un aléa).
c) Sources du droit d’assurance

SOURCES LEGISLATIVES :

 Le contrat d’assurance se trouve régi par des dispositions particulières exorbitantes du droit commun
et dont le non-respect est sanctionné par la réglementation des assurances. Cette réglementation a
tendance à prendre de l’importance chaque année. C’est le signe que le secteur va de mieux en mieux,
mais aussi celui d’un formalisme et d’un interventionnisme des pouvoirs de tutelle de plus en plus
ressentis.
 Cet interventionnisme intéresse à la fois les conditions d’accès et d’exercice (les règles de
fonctionnement et de gestion, les règles comptables et statistiques, les garanties financières et les
règles de contrôle) ainsi que les conditions des contrats et catégories d’assurances dont les Conditions
Générales. Type (RC Automobile et Assurances accidents de Travail et maladies professionnelle).
 Le D.O.C. de 1913
 Le Dahir portant code des obligations et contrats mentionnait seulement le contrat d’assurance et de
caution parmi les contrats aléatoires dans l’article 1093. Il est frappé de nullité lorsqu’il a pour cause
une créance née d’une opération de jeu ou de hasard. Ainsi l’assurance terrestre était régie dans ses
aspects contractuels par le D.O.C. et les parties avaient une liberté tant que leurs conventions
n’étaient pas contraires au droit commun d’où contrôle des tribunaux qui appliquaient les principes et
les dispositions de l’assurance maritime.
 Toutefois, les assureurs n’ont pas hésité d’abuser de cette liberté contractuelle en imposant certaines
clauses abusives dont les exclusions de garantie, les déchéances et les sanctions ce qui a impacté
l’équilibre contractuelle; il en découla la nécessité de rétablir cet équilibre.

Le D.C.C.M. de 1919 (Dahir du Code du Commerce Maritime) :

Ce texte a réglementé assez longuement le contrat d’assurance sur corps et sur facultés. Il lui a consacré le
titre IV de son titre I de l’article 345 à 383. Cependant, la navigation de plaisance reste rattaché au droit
commun des assurances terrestres.

 Code des assurances : loi 17-99 :

- Dahir N° 1-02-238 du 03 Octobre 2002


- Décret d’app N° 2-04-355 du 02/11/2004

- Décret d’app N° 2-18-1009 du 29/04/2019,

Convaincu du bien-fondé de la nécessité de refonte de la réglementation des assurances, le ministère de


l’économie et des finances a élaboré de concert avec les professionnels des assurances un projet de loi sur les
assurances terrestres et le contrôle de l’Etat sur les entreprises d’assurances et de réassurances et les
intermédiaires d’assurances en 1998 actuellement et après son approbation par le conseil de gouvernement
en date du 2 décembre 1999 a été soumis au parlement. Ce code - dont les dispositions sont d’ordre public
sauf exceptions prévues limitativement à l’article 3 - est une loi des assurances terrestres avec des articles
modulables puisqu’elle regroupe d’une manière cohérente les différents textes législatifs et réglementaires
régissant le contrat, les entreprises d’assurances et les intermédiaires d’assurances et la présentation des
opérations d’assurances par les sociétés de financement (les conditions d’exercice, la gestion, les garanties
financières, le contrôle, les sanctions).

 Autres lois :

On peut citer notamment :

 1 - Dahir N° 1-14-10 du 6/3/2014 portant promulgation de la loi N°64-12 portant création de


l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Protection Sociale (ACAPS).
 2 -Différents textes portant code de couverture médicale de base, à savoir : la loi n° 65-00 tel qu’elle
a été modifiée et complétée par la loi n° 120-13, le Décret n° 2-05-733 et les arrêtés d’application.
 3-La loi n° 63-07 relative à l’assurance maladie obligatoire de base pour certaines catégories de
professionnels du secteur privé, y compris les textes d’application.
 4-La loi n° 116-12 relative au régime de l’assurance maladie obligatoire de base des étudiants
 5-Le Dahir portant loi n° 1-84-177 du 2.10.1984 relatif à l’indemnisation des victimes d’accidents
causés par des véhicules terrestres à moteur tel qu’il a été modifié par l’arrêté du ministre de
l’économie et des finances n° 2070-98 du 11.11.1998.
 6- Dahir n° 1-14-190 du 29/12/014 portant promulgation de la loi n° 18-12 relative à la réparation des
accidents du travail laquelle a, en vertu de l’article 194, abrogé le Dahir No 1-60-223 du 6 février 1963
qui a modifié en la forme le Dahir du 25/6/1927 relatif à la réparation des accidents du travail tel qu’il
a été modifié et complété. En revanche, les textes d’application pris pour l’application dudit Dahir,
demeurent provisoirement en vigueur, tant qu’ils ne sont pas contraires aux dispositions de la loi 18-
12, jusqu’à la publication des nouveaux textes d’application conformément aux dispositions de
l’article 196 ; parmi ces textes d’application du Dahir 1927/1963, on peut citer notamment : Arrêté du
ministre des finances et de la privatisation n° 2003-05 du 17 Octobre 2005 fixant les conditions
générales-type du contrat d’assurance accidents du travail et maladies professionnelles – B.O. n° 5384
du 5.1.2006)

2-Typolgie et éléments constitutifs de contrat d’assurance


a) Typologie de contrat d’assurances
L’assurance est conçue avant tout pour répondre au besoin de sécurité que recherche tout individu soucieux de
se prémunir contre les risques de la vie auxquels il peut se trouver exposé soit dans sa vie soit dans ses biens.
Elle n’est pas une activité à dimension unique. Elle couvre une multitude de risques de nature très différente ;
elle se caractérise par le fait de concerner des cas très différents les uns des autres. On peut résumer la
classification des types d’assurance sur 3 critères comme suit :
juridique :
1)Assurance dommage : Assurance des biens ( mobiliers, moyens de transport, etc.) et assurance responsabilité
(une responsabilité civile si on cause, par exemple, un dommage à autrui)

2)Assurance de personnes :Assurance corporelle et Assurance vie.


financier
Assurance gérée par répartition (elle dépend de la nature du dommage)
La gestion par répartition consiste, pour l’assureur, à utiliser les cotisations payées par l’ensemble des assurés
pour indemniser les victimes de sinistres. Cette répartition s’opère par année. Les assurances de biens et de
responsabilité, ainsi que certaines assurances de personnes sont gérées en répartition.
Assurance gérée par capitalisation (Elle dépend du capital)
La capitalisation consiste, pour l’assureur à placer une partie des primes collectées pour les faire fructifier. Il
réinvestit les revenus financiers ainsi obtenus de manière à accroître la somme initiale. Il constitue de cette
manière un capital qui lui sert à payer, au moment voulu, l’indemnisation prévue dans le contrat. Les
assurances gérées en capitalisation sont souscrites pour une longue période et comportent un aspect épargne.
Ces assurances portent sur des risques non constants dont la fréquence augmente ou diminue au cours du
contrat. C’est le cas de la probabilité de décès ou de survie de la personne humaine. Les assurances gérées en
capitalisation concernent principalement l’assurance vie, la capitalisation et la prévoyance collective.
Finalité de l’assurance
C’est-à-dire l’objet du risque auquel le contrat d’assurance doit faire face : Le patrimoine, la sécurité des
personnes, La sécurité financière

b) Les éléments du contrat d’assurance


-Le souscripteur : c’est la personne qui signe le contrat et s’engage à payer la prime (preneur d’assurance). La
police d’assurance est en son nom, police consistant dans l’attestation qui lui est délivrée et où figure au verso
la synthèse du contrat (parties, durée besoin de sécurité. C, objet, etc.). Le souscripteur peut être lui-même
l’assuré. Mais il peut aussi souscrire une assurance pour le compte d’autrui. C’est ce qu’on appelle l’assurance
pour compte.

-L’assuré : c’est la personne sur la tête, ou sur les intérêts de laquelle repose une assurance. C’est la personne
qui est menacée par le risque couvert et qui n’est pas forcément le souscripteur.

-Le tiers bénéficiaire : dans les assurances de personnes, on peut même indiquer un tiers bénéficiaire, ce qui
fait jouer la stipulation pour autrui. Le tiers en question n’est plus ni moins que la personne qui est désignée par
le contrat pour bénéficier de la prestation d’assurance. On rencontre pareil cas surtout dans l’assurance de
personnes. C’est le droit civil qui réglemente la matière. Ainsi, dans une assurance vie, on peut envisager dans
le contrat le nom de la personne à qui les fonds doivent être cédés, en utilisant la formule suivante : « les
capitaux épargnés doivent être versés à x ». la stipulation pour autrui remet en cause la relativité du contrat. Il
s’agit d’une dérogation au principe : le bénéficiaire n’est pas signataire. Parfois, il ne connaît même pas
l’existence du contrat.
-Le risque : c’est un événement incertain qu’on ne connaît pas et qui va occasionner le sinistre. On a bel et
bien connaissance du risque, mais on ne sait pas à quel moment précis il peut se réaliser. Mieux encore, on
n’est même sûr de sa survenance un jour. Lorsqu’il se réalise, il donne lieu à un sinistre. Le risque est l’objet
du contrat d’assurance il doit être :

Aléatoire : (inconnu, l’assurance ne couvre pas les dommages volontaires).

Réel : (il doit exister, on ne peut assurer un bien déjà détruit).

Licite : (il ne doit pas être illicite : drogue par exemple).

On peut déduire que le risque est le mot clé de l’assurance. Le calcul de la prime et la réalisation du sinistre,
sont envisagés en fonction du risque assuré. C’est l’élément essentiel du contrat d’assurance ; on prend en
considération le risque pour faire le calcul de la prime, qui sera fixée en fonction des probabilités des
réalisations du risque. Au niveau de la réalisation du contrat : on peut à partir du risque demander le
changement de la prime en hausse ou en baisse. Le dédommagement sera calculé en fonction du risque réalisé.
Le sinistre: c’est la réalisation du risque( le dommage).

-La prime : c’est le prix de l’assurance. On l’appelle la cotisation lorsque la société d’assurance est une
mutuelle.

-La prestation d’assurance : c’est le paiement d’une somme d’argent. Mais elle peut être aussi une prestation
en nature, comme par exemple l’envoi par l’assurance d’une voiture de dépannage, le règlement des frais de
justice, etc.

Par paiement, on entend l’exécution de l’obligation de faire ou de ne pas faire, de donner. Le sens juridique du
terme paiement est plus large que le sens courant dudit terme. Les éléments dont on vient de rendre compte,
déterminent les droits et obligations des parties liées par un contrat d’assurance.

II - Conclusion et effet du contrat d’assurance :


La lecture du code de commerce ne fait aucun doute que le simple consentement des
parties et la proposition d´assurance ne sont pas des conditions suffisantes pour la formation du
contrat, l´Art.10 précise que : « seul le contrat constate leur engagements réciproques ».
C´est la signature de la note de couverture, définie par le premier article du code des
assurances comme étant « un document concrétisant l´engagement de l´assureur et de l´assuré
et prouvant l´existence d´un accord en attendant l´établissement de la police d´assurance »,
qui engage juridiquement les parties.

Il s´agit d´un document signé unilatéralement par l´assureur qui permet à l´assuré d´être
couvert immédiatement mais de façon temporaire jusqu´à ce que le contrat d´assurance soit
établi.

1-obligations de l’assuré et de l’assureur


La mise en œuvre de la garantie est tournée autour des obligations d’assureur et des
assurés. Du côté de l’assuré, il y’a le paiement de la prime, et du coté de l’assureur, l’exécution
est tournée vers l’existence d’un sinistre et la prise en charge de celui-ci. Si le sinistre ne
survient, la promesse de l’assureur ne s’exécute pas.
a- Obligation de l’assuré de payer la prime :

Le paiement de la prime est la principale obligation du souscripteur du contrat. Selon le


type d’assurance, les primes n’ont pas le même régime.

D’abord le paiement est exigible par l’assureur ou son mandataire. Si la prime est exigible
par l’assureur, on sait également que son paiement ne repose que sur le souscripteur et non par
l’ensemble des assurés du contrat. En cas de non-paiement, les actions visent le souscripteur et
la garantie qu’il a prise. Toutefois, le paiement peut se faire par toute personne qui y trouve
l’intérêt de payer l’assurance selon la jurisprudence française.

Le paiement des primes est exigible par avance et non pas à la fin sauf quelques cas
particuliers dont le montant de la prime dépend d’un résultat économique ou d’un volume de
risque. Dès lors que le risque évolue dans l’année, le montant de la prime ne sera pas fixé par
avance et donc ce sera à la fin.

Le paiement est exigible à l’échéance, elle est fixée librement par les assurances et à
reconduction tacite et annuelle. On peut avoir des fractionnements de paiement, on peut payer
la prime par compensation, le paiement doit être daté, signé, au moment du paiement et le
moyen de paiement doit être provisionné.

Les risques en cas de non-paiement sont prévus par la loi et sont encadrés et proportionnels.
En effet, en cas de défaut de paiement l’assureur pourrait demander soit la résiliation du
contrat, soit le paiement forcé des primes. Pour autant, la voie judiciaire, trop longue et trop
coûteuse, risque d’être inadaptée pour l’assureur confronté à un nombre important de mau-vais
payeurs, ainsi, l’insertion d’une clause de suspension immédiate de la garantie ou l’utilisation
de la faculté de résiliation par notification constituent des sanctions bien sévères pour un
souscripteur négligent.

Toutes ces règles ne fonctionnent pas pour l’assurance vie, car les primes payées
constituent un capital et sont librement versées sans entraîner de sanctions.

b- Obligation de l’assureur résultant dans le règlement du sinistre :

Il faut tout d’abord que le sinistre soit réalisé pour que l’assureur effectue son règlement,
le sinistre est donc défini comme étant la survenance de l’événement prévu par le contrat
d’assurance. Le contrat d’assurance étant un contrat aléatoire, certaines de ses obligations ne
devront être exécutées qu’en cas de réalisation de l’aléa, c’est-à-dire en l’occurrence de la
survenance du sinistre, ce qui correspond à la réalisation du risque garanti par le contrat
d’assurance. La survenance du sinistre entraîne pour chacune des parties, des obligations
déterminées. Il s'agit, d'une part, de la déclaration du sinistre pour l’assuré d'autre part, du
règlement du sinistre pour l'assureur.

L’assureur a donc comme obligation fondamentale de prendre en charge les conséquences


du sinistre lorsqu’il se réalise, il se peut qu’il soit engagé à exécuter d'autres obligations,
comme celle de défendre l'assuré dans le procès intenté contre lui. Ces obligations accessoires
se rencontrent également dans les contrats d'assurance-assistance. L'assureur, véritable
prestataire de services, s'engage alors à exécuter diverses obligations de faire. Cependant, il
n'en demeure pas moins que l'obligation fondamentale de l'assureur reste le règlement du
sinistre, qui s'effectue le plus souvent en numéraire.

Une fois le montant de la prestation déterminé, l'assureur doit payer la prestation due. Il
convient donc de déterminer quel est le créancier (bénéficiaire désigné par le contrat ou un tiers
non désigné par le contrat) et quelles sont les modalités du règlement.

2- L’extinction du contrat d’assurance :

 La nullité : ne doit pas être confondue avec la résiliation. La nullité est une cause de
rupture du contrat avec un effet rétroactif aux contractants et aux tiers. Le contrat est censé
n´avoir jamais été conclu, l´assureur doit restituer à l´assuré les primes perçues comme il est
en droit de récupérer les sommes versées à l´assuré.

 La résiliation : selon l´Art.8 du code des assurances : « dans tous les cas où le
souscripteur a la faculté de demander la résiliation «. De même l´Art. 13 dispose : « qu´en
cas de retrait d´agrément de l´entreprise d´assurance et de réassurance, les contrats souscrits
sont résiliés de plein droit ».

Les cas d’exTINCTION de plein DroiT : Il en existe plusieurs cas qui mettent fin aux
effets du contrat d´assurance : résiliation par suite de retrait d´agrément de la société d
´assurance ou de liquidation judiciaire, de la perte de la chose assurée ou de sa réquisition.

► La résiliation par le retrait d’agrément ou par la liquidation :

* L´Art 13 du code des Assurances pose comme cause de résiliation du contrat la perte
d´agrément. Cette disposition vise à protéger l´intérêt des assurés.

* La liquidation de l´entreprise peut être la conséquence directe du retrait d´agrément l


´Art.27 du code des assurances prévoit que dans ce cas le contrat prend fin 30 jours après la
déclaration de la liquidation.

Pendant le délai la liquidation ne produit pas effet à l’égard des contractants qui restent
tenus à leurs obligations. Passé ce délai, la résiliation intervient de plein droit.

► La résiliation par la perte ou par la réquisition des choses assurées :

En cas de perte totale de la chose assurée résultant d´un événement non prévu par la
police d´assurances, l´assurance prend fin de plein droit et l´assureur soit restituer à l´assuré la
portion de la prime payée d´avance et efférente au temps pour lequel le risque n´est pas couru
(Art.29).

La réquisition (transmission) de tout ou partie d´une chose entraine de plein droit la


résiliation au jour du transfert de propriété à condition d´en aviser l´assureur par lettre
recommandée en précisant les liens sur lesquels porte la réquisition. En contrepartie, l
´assureur doit restituer à l‘assuré la portion de prime payée d´avance et afférente au temps où
le risque n´est plus couru. Ex vente de voiture.

Le législateur lui donne comme alternative à l‘assuré le droit de demander à l‘assureur de


substituer à la résiliation, la simple suspension des effets du contrat en vue de le remettre en
vigueur sur des risques similaires.

L’extinction à l’initiative des parties :

Avant d´aborder les cas de résiliation émanant des parties au contrat par les clauses résolutoires, il
convient de préciser que le contrat prend fin dès son échéance c'est-à-dire que les parties n´ont
pas inséré la clause de tacite reconduction.

Les cas de résolution invoqués par l´assureur :

Unilatéralement, l´assureur a le droit de résilier le contrat d´assurance à titre de sanction


prises à l´encontre de l´assuré lorsque ce dernier ne remplit pas ses obligations contractuelles
ou par suite de sinistre.
1. La résiliation pour non-paiement de prime : le code des assurances octroie à l
´assureur deux voies pour revendiquer ces droits :
◙ La 1ère expressément prévue par le DOC. En pareil cas, la partie lésée peut demander soit
le respect des engagements ou la résiliation du contrat avec des dommages et intérêts ;

◙ La 2ème voie posée par l‘Art.21 du code des assurances : si l´assuré ne paye pas à son
échéance la prime, l´assureur peut lui adresser une mise en demeure (une contestation
amiable adressé par l‘assureur au débiteur qui n‘a pas respecté ses engagements
conventionnels on lui informant de les respecter dans un délai de 20jrs) qui fait courir un
délai de 20 jours.

À l´expiration de ce délai, l´assuré ne paye sa prime, la garantie est suspendue et elle


commence à courir un second délai de 10 jours, à l´issue duquel l´assureur peut résilier le
contrat.

2.La résiliation en cas d’omission ou d’inexactitude dans la déclaration du risque : une


déclaration défectueuse du risque ne donne pas automatiquement lieu à la rupture du contrat.
Il convient de distinguer 2 situations :

◙ Situation 1 : si ladite omission ou déclaration inexacte est constaté avant le Sinistre,


l‘assureur a le choix soit de maintenir le contrat moyennement une augmentation de prime
acceptée par l‘assuré, soit de résilier le contrat 10 jours après notification adressé à l‘assuré
par lettre recommandée.

◙ Situation 2 : dans la seconde hypothèse, la constatation qu´après sinistre, l’indemnité est


réduite en proportion des taux des primes payées par rapport aux taux des primes qui
auraient été dues, si les risques auraient été complètement et exactement déclarés.

3- La Résiliation en cas d´aggravation du risque : l´aggravation du risque peut provenir


du fait de l´assuré qui envisage des modifications à la structure ou à l´activité de son
entreprise ou d´une intervention extérieure.

En pratique, l´assuré doit déclarer dans les 8 jours, l’assureur quant à lui a la faculté soit de

résilier le contrat, soit de proposer un nouveau taux de prime (Art.24).

4- La Résiliation en cas de Sinistre : d’après l’Art. 26 du code des Assurances, le contrat


d’assurance peut prévoir pour l´assureur la faculté de résiliation après sinistre.
Cependant, cette résiliation ne peut prendre effet que dans le délai d´un mois à dater de
la réception de la notification par l‘assuré. Or, l´assureur qui, passé un délai après qu´il a
eu connaissance, ne peut se prévaloir de ce sinistre pour résilier le contrat.
Les cas de résolution invoqués par l´assuré :

La législation relative aux assurances autorise également l´assuré à résilier le contrat


en cas de disparition des circonstances d´aggravation du risque. Le Refus de l´assureur
de

réduire la prime d´assurance à la suite de disparition des circonstances d´aggravation du


risque donne lieu à la résiliation du contrat d´assurance (Art.2
Conclusion :
Pour conclure, le contrat d’assurance est le lien juridique qui unit une
compagnie d’assurance à un souscripteur, l’assuré, et qui les engage envers
certaines obligations et certains droits.

Chacun de nous dispose d’au moins un contrat d’assurance : habitation,


auto, Assurance maladie, scolaire… il contient toute information relative aux
droits et obligations de l’assureur comme de l’assuré, les conditions générales et
particulières de l’assurance, les règles de résiliation de l’assurance, certaines
clauses imposées par la loi, etc.

Grâce aux informations que l’assuré donne à l’assureur, ce dernier fait une
proposition d’assurance à l’assuré. Si les deux parties sont d’accord, le contrat
d’assurance sera alors conclu définitivement et prendra effet immédiatement
(sauf si l’assuré demande le report de la date de prise d’effet).

Le contrat d’assurance est toujours un acte écrit, il n’existe pas de contrat


d’assurance oral, il faudra donc que l’assuré garde tous les documents qui seront
fournis par l’assureur, en plus de lui informer, ils servent également de preuve.

En règle générale, le contrat d’assurance est souscrit pour une durée d’un an,
très souvent à tacite reconduction. Cela signifie qu’il est renouvelé
automatiquement si le souscripteur ne manifeste pas son souhait de l’arrêter.
Cependant, il existe des contrats d’une durée plus variable.
Bibliographie :

• Dahir numéro 1-02-238 rejeb 1423 (3 octobre 2002), portant promulgation de la loi 17-99,
portant code des assurances ;

• Dahir 9 ramadan 1331 formant code des obligations et des contrats, BO 12 septembre 1913
Code des assurance Français, décret no 76-667 du 16 juillet 1976 ;

• Code civil Français, promulgué le 21 mars 1804 ;

• Jean-Fronçois Carlot, « Droit des assurances », éditeur Hachette, parution 2016 ;

• Yvonne Lambert Faivre, « droit des assurances »,14ième édition Dalloz, du 13-décembre
2017 ;

• Hadj Nadia, « Les Grands principes de l’assurance », col Fondamentaux,15ième édition


Celse,2019 ;

• Chagny M., Perdrix L., « Droit des assurances », édition Lextenso, 9782275065076, 2019 ;

• André Martin, « Technique d’assurance », 4ième édition Dalloz, 2017 ;

• Robert Joseph Photier, Annoté et mise en corrélation avec le code civil et la législation
actuelle volume 9 ;

• Comité scientifique pour l’histoire de l’assurance (2007). Guide des sources sur l’histoire de
l’assurance. N ° ISBN : 2-912916-91-7 ;

• Comité scientifique pour l’histoire de l’assurance. Guide des sources sur l’histoire de
l’assurance ;

• L’arrêté du ministre de Finance et de la protection de la vie privé n° 04-2240 du 27


décembre 2004, relatif au contrat d’assurance ;

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