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Présenté par :
Lamiaa Benjelloun
Btissam Karmouni
Farah Maghnine
Les premières images de l’assurance remontent à l’aube de l’histoire, surtout là où les êtres
humains s’organisaient et s’installaient en groupes et en communautés. Son image moderne a
commencé sous la forme d’un accord ou d’un contrat au niveau des individus et des
entreprises. L’État n’avait qu’un droit de regard et a adopté une loi régissant cet accord ou ce
contrat.
Sachant que, le contrat d’assurance est une convention passée entre l'assureur et le
souscripteur pour la couverture d'un risque et constatant leurs engagements réciproques 1, en
d’autres termes, il s’agit d’un acte par lequel une personne (l’assuré)2 verse à une entité
(l’assureur ou compagnie)3 une somme périodique appelé (prime)4 en contrepartie de laquelle
l’assureur s’engage soit à verser une somme déterminée au cas le risque définit au contrat se
réaliserait, soit de réparer les conséquences de ce risque en versant une indemnité à l’assuré ou
au tiers selon la nature du contrat.
Donc le contrat d’assurance est une convention passée entre une entreprise d'assurance et
un souscripteur (individu ou collectivité), fixant à l'avance, pour une période déterminée, des
charges financières en fonction d'un ensemble bien défini d'évènements aléatoires.
Selon Pothier « le contrat d'assurance est un contrat par lequel l'un des contractants se
charge du risque des cas fortuits auxquels une chose est exposée, et s'oblige envers l'autre
contractant de l'indemniser de la perte que lui causeraient ces cas fortuits, s'ils arrivaient ;
moyennant une somme que l'autre contractant lui donne, ou s'oblige de lui donner pour le prix
des risques dont il a la charge ».5
Historiquement, l’assurance existait dès la plus haute antiquité et elle trouve véritablement ses
sources dans le « prêt à la grosse aventure ». Ce type de prêt adapté au commerce maritime
était déjà pratiqué par les Grecs et les Romains. Les marchands faisaient appel aux banquiers
pour financer leurs expéditions maritimes qui coûtaient souvent très cher. Si le bateau faisait
naufrage, les marchands n’avaient rien à rembourser aux banques ; par contre s’il arrivait à bon
port, le banquier était remboursé et pouvait recevoir une compensation financière très élevée 6.
Le plus ancien contrat d’assurance a été souscrit à Gênes en 1347, et c’est également à
Gênes que fut fondée la première société d’assurances maritimes en 1424 7.
Au Maroc, l’opération d’assurance a été rejetée par le système juridique islamique parce
qu’elle développait la négligence et la notion de pari. Elle était considérée comme un produit
de luxe réservé aux riches (classe à revenu élevé), ce qui constituait un handicap au
développement naturel du secteur.
Elle n’a pu voir le jour qu’avec l’avènement du protectorat. Les premières sociétés
d’assurance ayant couvert des risques au Maroc étaient des compagnies étrangères qui
travaillaient dans l’assurance maritime tels que (la Espagnola en 1879, la Centrale et la
Réparation en 1883, la Manheim en 1886 The Calpean maritime Insurance en 1887 et le Lioyd
Alleman en 1893) et ce n’est qu’après que cette activité a pu se généraliser pour toucher
d’autres secteur. En 1916 à Tanger on a assisté à la création d’une compagnie d’assurance
maritime et de guerre, dissoute quatre années plus tard, entre 1941 et 1951 on a connu la
naissance de 23 compagnies d’assurances dont le capital était étranger en majorité, exception
faite de la Royale Marocaine d’Assurances créée en 1950, en 1960 il a eu la création de deux
compagnies CNIA8 et SCR9 avec la participation de l’Etat par l’intermédiaire de la CDG 10 .
Intérêt du Sujet :
10
1-Article premier de la loi 17-99 formant code des assurances
2 -Maria El Ghezaoui, Assurance et gestion des risques, juin 2019, volume 89, numéro 1-2, page 22.
3-Maria El Ghezaoui, Assurance et gestion des risques, juin 2019, volume 89, numéro 1-2, page 22
4- Article premier de la loi 17-99 formant code des assurances
5- Robert Toseph Photier ,Œuvre de Photier, Annoté et mise en corrélation avec le code civil et la législation actuelle, volume 9, page 267
6- Comité scientifique pour l’histoire de l’assurance (2007), Guide des sources sur l’histoire de l’assurance, numéro ISBN : 2-912916-91-7
7- Comité scientifique pour l’histoire de l’assurance, Guide des sources sur l’histoire de l’assurance, numéro ISBN : 2-912916-91-7.
8 -La compagnie Nord-Africaine et Intercontinentales d’Assurance
9- Société Centrale de Réassurance
10- La Caisse de Déport et de Gestion
L’assurance constitue un moyen de protection des patrimoines, des individus, des
entreprises et organisations, contre les différends risques qui peuvent connaître, mais joue
également un rôle important dans l’économie, en fiabilisant les relations commerciales, en
favorisant l’investissement, préserver le tissu économique et de sauvegarder des emplois. Le
contrat d’assurance peut sembler complexe du fait de la multitude d’information qu’il contient
et des spécificités qui l’entourent, il s’agit notamment d’un moyen facilitant les relations
économiques entre les parties et constitue juridiquement un moyen de preuve.
Ce constat nous renvoie à nous poser les questions suivantes : Quelles sont les étapes de
conclusion du contrat d’assurance et les documents prouvant l’existence de ce dernier ? quelles
sont les obligations des parties en cas de l’exécution du contrat d’assurance ? Et quelle est la
procédure à suivre en cas de résiliation de ce contrat ?
Problématique :
Quels sont les principaux facteurs qui ont influencé l'évolution du contrat
Plan :
Introduction
I - Fondements du contrat d’assurance
1- Définition, caractéristiques et sources du contrat
2-Typolgie et éléments constitutifs de contrat d’assurance
a) Définition
-au sens juridique du terme : C’est une convention par laquelle le souscripteur s’engage à
payer une prime (somme d’argent) à l’entreprise d’assurance pour la couverture d’un risque
et l’assureur, à son tour, s’engage à payer une prestation à l’assuré ou à un tiers bénéficiaire,
en cas de réalisation d’un sinistre (livre premier de e livre premier de la loi 17-99).
b) Caractéristiques
Plusieurs caractéristiques distinguent le Contrat d´assurance :
C’est un contrat réglementé pour assurer un certain équilibre entre les compagnies d’assurance
et les assurés (avant c’était un contrat d’adhésion : les assureurs imposaient leurs conditions, et
ce suite à l’intervention du législateur).
C’est un contrat d’ordre public, dans la mesure où la plupart de ses dispositions sont
impératives, sauf quelques-unes, celles prévues par la loi, et où les personnes ont une marge de
liberté (art. 3 du code).
C’est un contrat consensuel : En principe, ce contrat suppose la rencontre des deux volontés
contractantes, mais il arrive qu´elles soient astreintes à s´obliger sous peine de sanctions
pénales Ex : assurance automobile ; L’écrit est exigé comme moyen de preuve. L’écrit doit
être établi en caractère apparent. Pour les clauses importantes elles doivent être écrites en gras
ou en couleur. Si la durée de l’assurance et/ou du contrat d’assurance dépasse une année,
l’assurance doit le préciser à côté de la signature de l’assuré.
SOURCES LEGISLATIVES :
Le contrat d’assurance se trouve régi par des dispositions particulières exorbitantes du droit commun
et dont le non-respect est sanctionné par la réglementation des assurances. Cette réglementation a
tendance à prendre de l’importance chaque année. C’est le signe que le secteur va de mieux en mieux,
mais aussi celui d’un formalisme et d’un interventionnisme des pouvoirs de tutelle de plus en plus
ressentis.
Cet interventionnisme intéresse à la fois les conditions d’accès et d’exercice (les règles de
fonctionnement et de gestion, les règles comptables et statistiques, les garanties financières et les
règles de contrôle) ainsi que les conditions des contrats et catégories d’assurances dont les Conditions
Générales. Type (RC Automobile et Assurances accidents de Travail et maladies professionnelle).
Le D.O.C. de 1913
Le Dahir portant code des obligations et contrats mentionnait seulement le contrat d’assurance et de
caution parmi les contrats aléatoires dans l’article 1093. Il est frappé de nullité lorsqu’il a pour cause
une créance née d’une opération de jeu ou de hasard. Ainsi l’assurance terrestre était régie dans ses
aspects contractuels par le D.O.C. et les parties avaient une liberté tant que leurs conventions
n’étaient pas contraires au droit commun d’où contrôle des tribunaux qui appliquaient les principes et
les dispositions de l’assurance maritime.
Toutefois, les assureurs n’ont pas hésité d’abuser de cette liberté contractuelle en imposant certaines
clauses abusives dont les exclusions de garantie, les déchéances et les sanctions ce qui a impacté
l’équilibre contractuelle; il en découla la nécessité de rétablir cet équilibre.
Ce texte a réglementé assez longuement le contrat d’assurance sur corps et sur facultés. Il lui a consacré le
titre IV de son titre I de l’article 345 à 383. Cependant, la navigation de plaisance reste rattaché au droit
commun des assurances terrestres.
Autres lois :
-L’assuré : c’est la personne sur la tête, ou sur les intérêts de laquelle repose une assurance. C’est la personne
qui est menacée par le risque couvert et qui n’est pas forcément le souscripteur.
-Le tiers bénéficiaire : dans les assurances de personnes, on peut même indiquer un tiers bénéficiaire, ce qui
fait jouer la stipulation pour autrui. Le tiers en question n’est plus ni moins que la personne qui est désignée par
le contrat pour bénéficier de la prestation d’assurance. On rencontre pareil cas surtout dans l’assurance de
personnes. C’est le droit civil qui réglemente la matière. Ainsi, dans une assurance vie, on peut envisager dans
le contrat le nom de la personne à qui les fonds doivent être cédés, en utilisant la formule suivante : « les
capitaux épargnés doivent être versés à x ». la stipulation pour autrui remet en cause la relativité du contrat. Il
s’agit d’une dérogation au principe : le bénéficiaire n’est pas signataire. Parfois, il ne connaît même pas
l’existence du contrat.
-Le risque : c’est un événement incertain qu’on ne connaît pas et qui va occasionner le sinistre. On a bel et
bien connaissance du risque, mais on ne sait pas à quel moment précis il peut se réaliser. Mieux encore, on
n’est même sûr de sa survenance un jour. Lorsqu’il se réalise, il donne lieu à un sinistre. Le risque est l’objet
du contrat d’assurance il doit être :
On peut déduire que le risque est le mot clé de l’assurance. Le calcul de la prime et la réalisation du sinistre,
sont envisagés en fonction du risque assuré. C’est l’élément essentiel du contrat d’assurance ; on prend en
considération le risque pour faire le calcul de la prime, qui sera fixée en fonction des probabilités des
réalisations du risque. Au niveau de la réalisation du contrat : on peut à partir du risque demander le
changement de la prime en hausse ou en baisse. Le dédommagement sera calculé en fonction du risque réalisé.
Le sinistre: c’est la réalisation du risque( le dommage).
-La prime : c’est le prix de l’assurance. On l’appelle la cotisation lorsque la société d’assurance est une
mutuelle.
-La prestation d’assurance : c’est le paiement d’une somme d’argent. Mais elle peut être aussi une prestation
en nature, comme par exemple l’envoi par l’assurance d’une voiture de dépannage, le règlement des frais de
justice, etc.
Par paiement, on entend l’exécution de l’obligation de faire ou de ne pas faire, de donner. Le sens juridique du
terme paiement est plus large que le sens courant dudit terme. Les éléments dont on vient de rendre compte,
déterminent les droits et obligations des parties liées par un contrat d’assurance.
Il s´agit d´un document signé unilatéralement par l´assureur qui permet à l´assuré d´être
couvert immédiatement mais de façon temporaire jusqu´à ce que le contrat d´assurance soit
établi.
D’abord le paiement est exigible par l’assureur ou son mandataire. Si la prime est exigible
par l’assureur, on sait également que son paiement ne repose que sur le souscripteur et non par
l’ensemble des assurés du contrat. En cas de non-paiement, les actions visent le souscripteur et
la garantie qu’il a prise. Toutefois, le paiement peut se faire par toute personne qui y trouve
l’intérêt de payer l’assurance selon la jurisprudence française.
Le paiement des primes est exigible par avance et non pas à la fin sauf quelques cas
particuliers dont le montant de la prime dépend d’un résultat économique ou d’un volume de
risque. Dès lors que le risque évolue dans l’année, le montant de la prime ne sera pas fixé par
avance et donc ce sera à la fin.
Le paiement est exigible à l’échéance, elle est fixée librement par les assurances et à
reconduction tacite et annuelle. On peut avoir des fractionnements de paiement, on peut payer
la prime par compensation, le paiement doit être daté, signé, au moment du paiement et le
moyen de paiement doit être provisionné.
Les risques en cas de non-paiement sont prévus par la loi et sont encadrés et proportionnels.
En effet, en cas de défaut de paiement l’assureur pourrait demander soit la résiliation du
contrat, soit le paiement forcé des primes. Pour autant, la voie judiciaire, trop longue et trop
coûteuse, risque d’être inadaptée pour l’assureur confronté à un nombre important de mau-vais
payeurs, ainsi, l’insertion d’une clause de suspension immédiate de la garantie ou l’utilisation
de la faculté de résiliation par notification constituent des sanctions bien sévères pour un
souscripteur négligent.
Toutes ces règles ne fonctionnent pas pour l’assurance vie, car les primes payées
constituent un capital et sont librement versées sans entraîner de sanctions.
Il faut tout d’abord que le sinistre soit réalisé pour que l’assureur effectue son règlement,
le sinistre est donc défini comme étant la survenance de l’événement prévu par le contrat
d’assurance. Le contrat d’assurance étant un contrat aléatoire, certaines de ses obligations ne
devront être exécutées qu’en cas de réalisation de l’aléa, c’est-à-dire en l’occurrence de la
survenance du sinistre, ce qui correspond à la réalisation du risque garanti par le contrat
d’assurance. La survenance du sinistre entraîne pour chacune des parties, des obligations
déterminées. Il s'agit, d'une part, de la déclaration du sinistre pour l’assuré d'autre part, du
règlement du sinistre pour l'assureur.
Une fois le montant de la prestation déterminé, l'assureur doit payer la prestation due. Il
convient donc de déterminer quel est le créancier (bénéficiaire désigné par le contrat ou un tiers
non désigné par le contrat) et quelles sont les modalités du règlement.
La nullité : ne doit pas être confondue avec la résiliation. La nullité est une cause de
rupture du contrat avec un effet rétroactif aux contractants et aux tiers. Le contrat est censé
n´avoir jamais été conclu, l´assureur doit restituer à l´assuré les primes perçues comme il est
en droit de récupérer les sommes versées à l´assuré.
La résiliation : selon l´Art.8 du code des assurances : « dans tous les cas où le
souscripteur a la faculté de demander la résiliation «. De même l´Art. 13 dispose : « qu´en
cas de retrait d´agrément de l´entreprise d´assurance et de réassurance, les contrats souscrits
sont résiliés de plein droit ».
Les cas d’exTINCTION de plein DroiT : Il en existe plusieurs cas qui mettent fin aux
effets du contrat d´assurance : résiliation par suite de retrait d´agrément de la société d
´assurance ou de liquidation judiciaire, de la perte de la chose assurée ou de sa réquisition.
* L´Art 13 du code des Assurances pose comme cause de résiliation du contrat la perte
d´agrément. Cette disposition vise à protéger l´intérêt des assurés.
Pendant le délai la liquidation ne produit pas effet à l’égard des contractants qui restent
tenus à leurs obligations. Passé ce délai, la résiliation intervient de plein droit.
En cas de perte totale de la chose assurée résultant d´un événement non prévu par la
police d´assurances, l´assurance prend fin de plein droit et l´assureur soit restituer à l´assuré la
portion de la prime payée d´avance et efférente au temps pour lequel le risque n´est pas couru
(Art.29).
Avant d´aborder les cas de résiliation émanant des parties au contrat par les clauses résolutoires, il
convient de préciser que le contrat prend fin dès son échéance c'est-à-dire que les parties n´ont
pas inséré la clause de tacite reconduction.
◙ La 2ème voie posée par l‘Art.21 du code des assurances : si l´assuré ne paye pas à son
échéance la prime, l´assureur peut lui adresser une mise en demeure (une contestation
amiable adressé par l‘assureur au débiteur qui n‘a pas respecté ses engagements
conventionnels on lui informant de les respecter dans un délai de 20jrs) qui fait courir un
délai de 20 jours.
En pratique, l´assuré doit déclarer dans les 8 jours, l’assureur quant à lui a la faculté soit de
Grâce aux informations que l’assuré donne à l’assureur, ce dernier fait une
proposition d’assurance à l’assuré. Si les deux parties sont d’accord, le contrat
d’assurance sera alors conclu définitivement et prendra effet immédiatement
(sauf si l’assuré demande le report de la date de prise d’effet).
En règle générale, le contrat d’assurance est souscrit pour une durée d’un an,
très souvent à tacite reconduction. Cela signifie qu’il est renouvelé
automatiquement si le souscripteur ne manifeste pas son souhait de l’arrêter.
Cependant, il existe des contrats d’une durée plus variable.
Bibliographie :
• Dahir numéro 1-02-238 rejeb 1423 (3 octobre 2002), portant promulgation de la loi 17-99,
portant code des assurances ;
• Dahir 9 ramadan 1331 formant code des obligations et des contrats, BO 12 septembre 1913
Code des assurance Français, décret no 76-667 du 16 juillet 1976 ;
• Yvonne Lambert Faivre, « droit des assurances »,14ième édition Dalloz, du 13-décembre
2017 ;
• Chagny M., Perdrix L., « Droit des assurances », édition Lextenso, 9782275065076, 2019 ;
• Robert Joseph Photier, Annoté et mise en corrélation avec le code civil et la législation
actuelle volume 9 ;
• Comité scientifique pour l’histoire de l’assurance (2007). Guide des sources sur l’histoire de
l’assurance. N ° ISBN : 2-912916-91-7 ;
• Comité scientifique pour l’histoire de l’assurance. Guide des sources sur l’histoire de
l’assurance ;